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HAL Id: sic_00406355 https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00406355 Submitted on 22 Jul 2009 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Web 2.0 et Etudes de marché: vers une nouvelle génération d’études de marché ? Laurent Flores To cite this version: Laurent Flores. Web 2.0 et Etudes de marché : vers une nouvelle génération d’études de marché ?. Revue Française du Marketing, Paris: A.D.T. d’exécution et de l’exploitation des études de marché, 2008, pp.7-16. sic_00406355

Web 2.0 et Etudes de marché: vers une nouvelle génération ......réflexions sur les conséquences de l'avènement du Web 2.0 sur le métier des études de marché, il nous semble

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HAL Id: sic_00406355https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00406355

Submitted on 22 Jul 2009

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

Web 2.0 et Etudes de marché : vers une nouvellegénération d’études de marché ?

Laurent Flores

To cite this version:Laurent Flores. Web 2.0 et Etudes de marché : vers une nouvelle génération d’études de marché ?.Revue Française du Marketing, Paris : A.D.T. d’exécution et de l’exploitation des études de marché,2008, pp.7-16. �sic_00406355�

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ÏB 2.O ET ETUDES

i DE IWIARCHIÉ :

VERS UNE NOUVELLE

GÉNÉRATION

D'ÉTUDES

DE H\/IARCHË£ ?

LaurentMaître de Conférences, Université Paris ¡i,

Chercheur associé Laboratoire Inseec & Crmmetrix

Après avoir défini le Web 2.0, l'auteur met en lumière les challenges et ¡es opportunités que ce ' nou-veau - Web offre aux professionnels des études de marchés. D'abord qualifiées d'études dites de la « ' géné-ration - à la fin des années 90, grâce à l'avènement du Weli 2.0 et du - consom'acleur -, les études on-linedans un environnement 2.0 imposent un changement de posture fondamental aux hommes d'études : celuidu passage du questionnement à l'écoute. Au travers de plusieurs exemples, l'auteur illustre ce changementet en dresse les principales conséquences.

Mots clés : Web 2.0 - Études on-line - Écoute - Études de marché - Orientation Marché.

AbstractAfter having described the Web 2.0, tbe author highlights the challenges and opportunities that this •

new " Web offers to market research professionals. Initially qualified, in the nineties, as the 4th generation ofmarket research, thanks to the rise of the "^Gh 2 0 and of the "super consumer", online research in a 2.0 envi-ronment forces market research professionals to move away from questioning to listening. Using differentexamples, the author explains this change and describes its maiti consequences.

Keywords : Web 2.0 - On-line Research - Listening - Market - Maïkci üriciuation.

INTRODUCTION

L'actualité des médias et du marketing fait lapart belle, depuis plusieurs mois déjà, à l'avènementdu Wèb 2.0 ou du consommateur 2.0, le TimeMagazine allant jusqu'à décerner sa Une de la per-sonnalité de l'année 2006 non pas à un individti ouà une personnalité ayant marqué l'année, mais àl'ensemble des consommateurs qui derrière l'écrande leurs ordinateurs sont plus que jamais le centred'attentitïn des marques et des médias. Au travers desa Une, Time ne récompensait en fait que l'incon-tournable prise de pouvoir du média Internet et,plus précisément, du fameux Web 2.0. Ce dernier

rappelle de façon brutale aux marques et aux annon-ceurs que les marchés sont et ont toujours été des- conversations • (Locke, Searis, & Weinberger, 2000)où le rôle de l'individu, tout à la fois citoyen,consommateur et - média • est plus que jamais déter-minant dans tout processus d'échange et de créationde valeur. Dans ce contexte, comme le soulignaientdéjà certains auteurs (Galan Se Vernette, 2000), lesétudes de marché on-line représentaient dès la findes années 90 - une 4'""' génération d'études de mar-ché '. Klles sont aujourd'hui plus que jamais accep-

(1)Courriel lflores@cniitneirix com

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tees, affichant des croissances à deux chiffres d'an-née en année (source : Esomar Global Prices Study2007), II nous semble cependant que le nouvel envi-ronnement 2.0 offre tout à la fois des challenges etdes opportunités aux marques et, plus précisément,aux études de marché, pour se rapprocher de leursconsommateurs et, ainsi, envisager de nouvellesfaçons de faire des études de marché. C'est danscette perspective que notre expérience de praticiendes études et de chercheur nous permet de dresserquelques pistes de réflexion sur la pratique desétudes de marché dans un contexte Web 2.0. Ildevient, en effet, plus que jamais difficile de prati-quer un métier sans en envisager les nouveauxcontours grâce à une curiosité de tous les instants etdes compétences variées faites de marketing,d'études, de technologie, de communication ouencore de sociologie. Nous voulons partager ici uncertain nombre de réflexions, d'expériences et depistes pour encourager praticiens et chercheurs àenvisager ensemble un métier plus que jamais pas-sionnant mais en profonde mutation. Nous espéronssimplement que ces quelques paragraphes pourrontsusciter des échanges, un renouvellement des pra-tiques et des enseignements mais aussi de nouveauxcourants de recherche.

LE WEB 2.O : DEFINITION

Avant même de dres.ser quelques pistes deréflexions sur les conséquences de l'avènement duWeb 2.0 sur le métier des études de marché, il noussemble primordial, dans un premier temps, de défi-nir ce qu'est le Web 2.0.

Selon l'encyclopédie en ligne Wikipédia, leWéb 2.0 se " réfère à la seconde génération de com-munautés et de services en ligne tels que des réseauxsociaux ou des wikis qui visent à faciliter ¡a collabo-ration et le partage entre les internautes. Les défen-seurs de ce point de vue soutiennent que les servicesdu Web 2.0 remplaceront progressiî>ement les appli-cations de bureau traditionnelles. Plus qu'une tech-nologie c'est en fait un concept de mise en commund'informations -. L'invention du terme est attribuée àDale Dougherty de la société O'Reilly Media : lorsd'une réflexion commune avec Craig Cline deMediaLive sur ce nouveau Web., leurs échanges don-naient jour au terme et à la première conférence surle sujet en octobre 2004.

Les partisans de l'approche Web 2.0 pensentque l'utilisation du Web s'oriente de plus en plusvers l'interaction entre les utilisateurs, la création deréseaux sociaux pouvant servir du contenu et exploi-tant les effets de réseau. En ce sens, les sites Web 2.0agissent plus comme des points de présence, ouportails Web centrés sur l'utilisateur plutôt que surles sites Web traditionnels.

C'est sur ce dernier point que le Web 2,0 offrevéritablement une nouvelle dimension à Internet. Cedernier a longtemps été considéré comme un média,au même titre que les autres médias traditionnels,c'est-à-dire dominé par les entreprises qui font l'in-formation et exposent les utilisateurs à cette infor-mation {Web 1.0). Avec le Web 2.0. l'internaute, l'in-dividu, le citoyen, le consommateur devient nonseulement récepteur de cette information, mais sur-tout émetteur de sa propre information. Il devientdés lors - média - pouvant ainsi directement influen-cer ses pairs. L'explosion de la blogospbère enFrance, par exemple, est une bonne illustration dece phénomène. Il a connu son apogée lors de ludernière campagne présidentielle de mai 2007(Maillet, 2007) qui a vu le développement d'une véri-table démocratie participative sur la toile.Aujourd'hui, tout individu peut donc s'exprimerlibrement via son blog---^ et, ainsi, échanger avecd'autres individus (qu'il ne connaît pas forcément),ces derniers peuvent à leur tour commenter, criti-quer et diffuser. Nous entrons vraiment alors depiain-pied dans ce que les auteurs du Clain TrainManifesto (Locke, Searis. & Weinberger, 2000)avaient identiñé, dès la fin des années 90, comme laprincipale force d'Internet : à savoir la mise en com-mun des individus et la création d'une agora àl'échelle mondiale. Le fameux bouche-à-oreille mar-keting est plus que jamais d'actualité. En effet, lesindividus pouvant s'affranchir de la domination desmédias traditionnels, peuvent se retrouver entre eux

Un btog ou blogue (selon l'ency-clopcdie wikipedia.orgl (mot-vali-se de iveb tog) est un site Web constitué par ia réunion de billetsécrits dans l'ordre chronologique el classé.s, la plupart du temps,par ordre antéchronologique (les plus récents en premiers). Lesblogs se di.stinguent d'autres systèmes de publication sur le Webpar des auteurs primaires. Chaque billet (appelé aussi note ouartide) est, à l'image d'un journal de bord ou d'un journal intime,un ajout au bhg ; le Wu^i/^ir (celui qui tient le blofî) y délivre uncontenu souvent textuel, enrichi ú'hypertiens et d'éléments multi-médias, sur lequel chaque lecteur peut généralement apporter descommentaires ou des opinions personnelles (auteurs secon-daires).

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Web 2.0 et Études de marché. vers une nouvelle génération d'études de marché ?

Ixiuront Florès

et, ainsi, créer sur la Toile leurs propres lieuxd'échanges et de conversations qui deviennent leurspremières sources d'informations pour le choix desproduits et des marques. L'avènement de nouvellesmarques du Web telles que MySpace, ou plus récem-ment encore FaceBook, sont une bonne représenta-tion de ce changement d'orientation et de l'impor-tance retrouvée des individus sur les marchés, quisont plus que jamais d'immenses • conversations •.

Ce nouvel environnement Internet imposedonc une nouvelle dorme pour le marketing engénéral et, en premier lieu, pour les études de mar-ché. La principale conséquence de ce changementde paradigme pour les études est l'impératif de pas-sage d'une posture de questionnement à une postu-re d'écoute.

PREMIÈRE CONSÉQUENCE : ECOUTER

PLUTÔT QUE SEULEMENTQUESTIONNER.

Ce premier point est fondamental, car il remeten cause, selon nous, l'ensemble de la pratique desétudes de marché. Elle est fondamentalement baséesur l'interrogation (nous ne nions pas ici l'existencede techniques d'observation dans la pratique desétudes de marché, mais celles-ci ont été jusqu'ici lar-gement supplantées par les techniques d'interroga-tion) plutôt c|ue sur l'écoute. Ce changement deparadigme retrouve ses premiers signes de manifes-tation dans la baisse systématique des taux de parti-cipation aux enquêtes. Cette tendance, d'abordconstatée dan.s les interrogations en face-à-face, puispar téléphone, semble également voir ie jour aujour-d'hui dans le cadre des études on-line (qualité etéthique étaient, par exemple, les thèmes centraux dela conférence récemment organisée sur le sujet parEsomar*- b. En effet, alors que les spécialistes despanels on-line sont plus que jamais ccmfrontés à desproblématiques de recrutement mais, surtout, defidélisation de leurs panélistes, les individus ayant demcjins en moins de temps pour répondre, paradoxa-lement ces derniers trouvent de plus en plus letemps pour discuter, Cimimenter, participer à desdébat.s publiques qui fleurissent minute après minu-te sur la toile. Au-delà du besoin de réinventer larelation encjuêteur-enquêté, point sur lequel nousreviendrons ultérieurement, la première conséquen-ce de ce changement de paradigme est l'opportuni-

té c|ue représente l'écoute et l'analyse des commen-taires et des discussions sur les forums et les blogs.Quulifit e de • Netnograpbie - par Kc)2iiiets (2002)pour faire référence à l'etbnographie sur Internet,cette pratique née à la fin des années 90 se struc-ture pour devenir véritablement un segment del'industrie des études de marchés : le segment du• brand monitoring • selon Forrester (Kim, 2006) quivoit des géants de l'industrie des études se position-ner par le rachat de sociétés, comme Buzzmetricsreprise par Nielsen ou Cymphony par TNS fin 2006.Selon ces sociétés, cette écoute • pa.ssive - des blogset des forums permet de suivre les tendances enmatière de consommations, mais aussi la montée enpuissance du lancemeni de nouveaux produits ou,tout simplement, de suivre l'image et la réputationd'une marque ou d'une société. À titre d'exemple,l'analyse de la fréquence des occurrences de motsrecueillis sur les blogs et les forums peuvent per-mettre de mettre à jour les termes ou les associationsles plus fréquemment citées en référence à unemarquíí : on peut dès lors coastruire des • mafypings •ou cartes d'associations connues encore sous letenne de • Brand Associations Map - ou * Caried'Associations de la Marque » (figure 1 ).

Alors que l'analyse textuelle du contenu desblogs se développe, cjue dire de celle de l'analysedes im.iges/photos disponibles sur le Web ! Les sitesWeb 2.0 tels que Elickr, YouTube, ou encoreDaiiyMotion rassemblent un matériau unic|iie à larictiesse exceptionnelle. Des images donl la particu-larité est de ne pas avoir été produite dans uneintention commerciale, mais qui représentent leregard quotidien t-t naïf d'une large population, unepopulation internationale, une image globale, uneimage localisable. On y cherchera volontiers lamanière dont les marques y sont représentées ou,emiore, à mieux comprendre les expériences deconsommation (Vernette, 2007 ; Dion, 2007).

Le passage d'une postvire de questionnetnent àune pcisture d'écoute implique fondamentalement larevalorisation de l'individu " répondant •• et de sonrôle, passant d'un mode passif (tel qti'il a trop long-temps été perçu) à un mode actif, d'un rôle desimple répondant à celui de créateur et d'influen-ceiir.

Conférence Esomar "Panel Researcb",2007.

Orlando, 28-30 Octobre

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ADETEM

Figure 1

Carte d'Associations de la marque Nike (• Brand Associations Map

Competitors

roducts

d concepts

Brand attributes

Different

Enjoy A BetterJust Oo )

NIelHn BuziWetrfcs

DEUXIEME CONSÉQUENCE :

DE L'INDIVIDU << RÉPONDANT » À L'IN-DIVIDU » CRÉATEUR » OU » INFLUEN-

CEUR » : DU CONSOMMATEUR AU<< CONSOM'ACTEUR »

Nous l'avons mentionné précédemment : leplus grand risque qu'encourt l'industrie des étudesde marché est la baisse de participation voire la noncoopération des répondants. Le simple terme de• répondant - met d'ailleurs en avant le problème defond auquel sont confrontés les praticiens. Duranttrop longtemps, il semblerait que la - ressource «répondants ait été considérée comme un " dû », sansvéritablement chercher à valoriser l'individu répon-dant comme autre chose qu'un répondant, noncomme un véritable partenaire d'échange, tout à faitcapable de créer et d'influencer. Tout cela conduit àun be,soin de revalorisation de l'échange entre ques-ticinnant et répondant, le premier devant plus quejamais valoriser le second pour maximiser la qualitédes idées issues d'une collaboration > équitable ».C'est d'ailleurs ce dernier point qui constitue, selonnous, l'enjeu principal des spécialistes des panels

on-line. Le recrutement et la fidélisation des pané-listes deviennent de plus en plus difficiles, il n'estplus rare de compter nombre d'individusmembres de plusieurs panels simultanément, lessystèmes - d'incentives • ou de récompensesdéployés jusqu'ici ne font d'ailleurs que favoriser cetétat de fait, faisant des panels des - réservoirs derépondants professionnels '. Le tout n'est pas surpre-nant puisque l'ensemble des • compensations - géné-ralement proposées sont de nature transactionnelleplutôt que relationnelle (bons d'achat, points,chèques cadeaux, etc.). À l'inverse, notre expérienced'études sur des bases - CRM • montre, par exemple,que lorsque les interrogations par questionnaire sontpositionnées comme sources d'améliorations desservices à l'égard des clients, ces études sont, nonseulement plus susceptibles de bénéficier d'unmeilleur taux de réponse, mais semblent égalementcapables d'améliorer la perception de l'entrepriseauprès des clients interrogés, en particulier si tout oupartie des résultats et des initiatives qui découlent del'étude sont partagés avec les personnes ayantrépondu au questionnaire. Il semblerait donc que lesimple fait d'interroger, puis de partager les résultats

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Web 2.0 et Études de marché .• tt'rs une nouvelle génération d'études de marché ?Laurent Florès

d'une étude soit capable d'améliorer la relation desclients interrogés avec l'entreprise qui les sollicite.Nos premières conclusions empiriques rejoignentcelles d'autres praticiens (Wines Schlack ik Jennings,2007) qui montrent que la sollicitation régulière desmembres d'une communauté de consommateurspermet, non seulement de mettre à jour régulière-ment des idées intéressantes, mais également dedévelopper des relations fortes entre ces consomma-teurs et la marque sponsor de la communauté.Certaines recherches académiques (Dholakia &Morwitz, 2002) ont d'ailleurs déjà montré le potentielrelationnel des études de marché qui semblentcapables de déclencher une réévaluation positive dela marque qui les met en place. Dans ce prolonge-ment, nous pensons que les spécialistes de la gestionde panels on-line auraient tout à gagner à véritable-ment valoriser les contributions de leurs panélistesen leur permettant, par exemple, tout à la fois dedévelopper eux-mêmes des relations avec lesmarques qu'ils souhaitent et en mettant à leur dis-position de véritables espaces collaboratifs sur les-quels ils pourraient partager des avis et des sugges-tions sur les sujets et les marques dont ils se sententproches. En ce sens, le fameux répondant dépasse lestade de répondant pour devenir un véritable acteurde la conversation et des échanges, mettant en placeses propres conversations. Du statut de seul - consom-matetiK', l'individu devient •• consom'acteur^, tout à lafois créateur, influenceur, offrant des idées auxmarques qui à leur tour sauront améliorer leurs quotidiens. Cette remise à niveau de l'échange est alorsbénéfique pour tous : marques et consommateurs.Pour illustrer notre propos, prenons pour exemplel'initiative de la société Cashstore.

Après avoir demandé à certains de ses clientsde tester en avant première la nouvelle version deson site cashstore.fr, la société a pris non seulementle temps, à i'i.ssue de l'étude, de remercier les parti-cipants, mais partage également avec eux les princi-paux résultats qui ont contribué à améliorer la pre-mière version du site. Elle en profite pour les inviterà visiter la dernière version du site mis en ligne etoptimisé grâce à leurs suggestions (figure 2). Unedémarche, simple, valorisante et porteuse de sens,qui plus est lorsque l't^-niia//est signé du PDG de lasociété.

Ce type d'initiative est relativement facile àmettre en œuvre et témoigne d'une orientation et

d'un respect forts du client. Nous invitoas marqueset annonceurs à aller dans le même sens p>our lebien de leurs consommateur,',,,, et leur pérennitébien sûr.

TROISIÈME CONSÉQUENCE :

AU-DELÀ DES MÉTHODES

(QUALI OU QUANTI) : LA RECHERCHE

ET LA VALORISATION DES IDÉES

GAGNANTES (LE FAMEUX « INSIGHT »|

Au-delà du développement d'un nouveau typede relation entre questionnant et répondant, le Web2,0 donne lieu à la mise à jour de nouvellesméthodes d'études. Nous en avons évoqué quelquesunes en passant en revue les conséquences du pas-sage d'une posture d'interrogation :ï une postured'écoute (la netnographie par exemple). Il est eneffet indéniable que la richesse du matériau repré-sentée par les nombreuses contributions spontanéesécrites ou imagées sur les blogs, forums ou autressites communautaires impo.se un renouvellementdes méthodes ou, plutôt. l'émergence d'une nouvel-le façon de faire des études. Les puristes des étudesen critiqueront les fondements méthodologiques ou,plutôt, auront peut-être du mal à se repérer dans cenouvel environnement. Par exemple, les intcrroga-tiortô du type : s'agit-il de qualitatif ou de quantitatif ?ou encore : est-ce que les analyses mises en œuvresont ' leprésentatives • ?. sont d'ores et déjà d'actua-lité dans la profession. Elles sont bien sûr légitimeset nous devons y apporter des réponses valides,mais nous pensons également que ces questionscachent un enjeu bien plus important : celui tlu rôlefondamental des études de marché dans l'entreprise.En effet, alors que les entreprises clament i)lus quejamais leur impératif " d'orientation client », il semblequt: la fonction études soit parfois remise t-n causeou a minima, dévalorisée, comptant moins de per-sonnel d'année en année, et siégeant rarement auconseil d'administration de l'entreprise. Le toutsemble à première vue paradoxal, en particulier siles études de marché sont censées représenter lavoix du consommateur dans l'entreprise.

En y réfléchi.ssant à deux fois, le tout n'apparaîtpas fondamentalement étonnant, car les études sem-blent parfois plus préoccupées par le respect desméthodes que par hi recherche et la valorisation desidées (le fameux • insight • cher à nos collègues

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ADETE

Figure 2

Un exemple d'initiative qui valorise le « client répondant » qui devient alors le premier pro-moteur de la marque.

De: Catherine Barba-CashstoreDate: 16 Nov, 2007 18h;23Sujet: Merci de votre cor)tribuîion !A :: [email protected] Georges, _II y a quelques jours, nous vous avons proposé de tester la version beta de Cashstore pour contribuer à safinalisation avant le lancement officiel.Nous vous remercions de l'accueil enthousiaste que vous avez réservé à cette nouvelle version et du tempsque vous avez consacré à sa découverte.Votre contribution nous a été très précieuse et en retour nous tenions à partager avec vous ce que nousavons retenu :Vous avez aimé-> Le nouveau moteur, plus performant-> Votre nouvel espace personnel plus convivial-> Les nouveaux contenus comme le calendrier des ventes privées, le test de marchand par l'équipeCashstore•> Les catégories marchands plus claires et détaiiléesVous avez parfois été dérouté par-> Le graphisme plus clair et épuré du site qui tranche bien sûr avec la version actuelle-> Le moteur de recherche à la fois « produit » et « marchand »-> La consuitation de vos commandes pas encore complètement finaliséeVous avez tous réclamé-> La liste de tous les marchands pour aller vite à l'essentiel-> La mise en avant des nouveaux marchands pour aller à la découverte-> Les codes promo à ne pas rater une fois chez le marchand.Grâce à vous, une version beta optimisée est en ligne que nous continuons à améliorer sans cesse.Alors n'hésitez pas à la visiter http://beta.cashstore.frEncore merci de votre fidélité et très bon shopping avec CashstoreCatherine BarbaFondatrice et Présidente de Cashstore

anglo-saxons). Dans cette perspective, le Web 2.0 etl'espace de libertés qu'il offre aux individus remet encause, selon nous, l'opposition classique qui peutexister entre études qualitatives et quantitatives.Peut-on véritablement qualifier de qualitatives desanalyses de plusieurs milliers de commentaires surdes hlogs ou forums ? N'assiste-t-on pas au contraireà l'émergence d'une pratique quali/quanti dont l'ob-jectif premier demeure la compréhension desconsommateurs ? De la même façon, même si lareprésentativité des réponses des membres d'unecommunauté sollicitées sur FaceBook'-'*^ peut êtrediscutée, les réponses de cet échantillon de conve-nance peuvent s'avérer très riches car émanant d'in-

dividus directement concernés par la question etparfois difficiles à solliciter autrement. Une foismises à jour, rien n'empêche par exemple de validerces idées par une procédure d'étude plus classiqueet plus - représentative ».

Depuis juin 2007, il est possibie de poser des questions auxmembres de FaceBook via • FaceBook Polls •. Grâce à des minisondage.s, on peut poser des questions simples doni les réponsessoni payantes. Leur coût varie de 0.10$ à 1$ plus un coût d'acti-vation de 5S. Pour plus d'informations ;http://www.techcrunch.com/2007/06/01/facebook-poits-launches-tonight-marketing-research-paradise/.

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Web 2.0 et Études de marché : vers une nouvelle génération d'études de marché ?Lauren! Florvs

Au-delà des méthodes, il nous semble donc-que la richesse des idées disponibles sur le Webdevrait pousser les hommes et femmes d'études àvaloriser cet espace de discussions, les bonnes idéessont plus que jamais disponibles. Au-delà desméthodes, c'est la curiosité et le sens critique quipourront faire des études une fonaion plus quejamais fondamentale dans l'entreprise. Nous consi-dérons donc que le Web au sens large, et le Web 2.0en particulier, sont une chance extraordinaire pourpermettre au métier des études de se réinventer.Sans nier les méthodes, mais en intégrant les modesde fiïnctionnement de ce nouvel espace de libertéqu'offre Internet, les études peuvent et doivent plusque janiais ramener la voix du client au sein duconseil d'administration de l'entreprise.

Rien aujourd'hui n'empêche un PDG de sonderou d'interroger de façon quasi instantanée ses clientssur tous les sujets qui le préoccupent. Au-delà duterme - sonder -, nous préférerons l'expression avoir- une conversation avec ses clients •>, car il est plus enphase avec le contenu et la vocation même du Web2.0. Par exemple, certaines marques ouvrent desespaces collaboratifs publics ou privés (avec certainsde leurs clients invités de façon privée et exclusive)qui sont des lieux d'échanges fructueux pour la miseau point de nouveaux produits, de nouvelles cam-pagnes de communication, un feedback sur le lan-cement récent d'un produit ou, uxit simplement,pour avoir un avis sur une initiative d'un concurrent,etc.

La démarche de • démocratie participât!lie -d'abord initiée par Ségolène Royal via son siteDesirsdavenir.com et reprise par certains de sesconcurrents pour la présidentielle 2007 est un bonexemple de ce type de démarche collaborative.Dans un contexte d'entreprise, le siteDellideastorm.com (figure 3) est un également imbon exemple d'ouverture de la marque Dell poursolliciter les échanges d'idées et faire progresser l'en-treprise. Lancé le î6 février 2007, le site a suscitéplus de 2 000 idées, et prés de 4 500 individus^^ l o^tparticipé en une dizaine de jours. L'ouverture de lasociété est à méditer et à encourager : c'est moins lanature du feedback qui est à retenir que le couragede Dell - pour s'ouvrir •. Dans un contexte français,nous signalerons également l'initiative de la RATPavec son site de consultation publique unmv.vous-et-la-ratp.net qui., en à peine cinq mois, a recueilli plus

de 1200 propositions - pour imaginer les transportspublics de demain •.

À l'avenir, ou plutôt dès à présent, nous pen-sons que ce type d'approche participative et colla-borative fera partie des nouvelles possibilités d'écou-te de marchés que les responsable des études nepourront négliger dîins leur mission de compréhen-sion des besoins du consommateur. Ces méthodesdevronr trouver leur place à côté d'autres méthodesde .sollicitation plus traditionnelles et viendront ainsienrichir les possibilités de connaissance des marchésmises à disposition des marques,

Le- tout semble d'ailleurs pleinement aller dansle sens des propos du patron de la société P&G* "'.Ce dernier encounige les marques à • s'ouvrir • ou de• laisser aller, de se laisser porter -. A.G. Lafley vad'ailleurs plus loin, puisqu'il incite le marketing à- céder r. le contrôle aux consofnniateurs. Sansprendre à la lettre les recommandations de MrLafley, le ton est clairement donné, l'avenir est àceux qui respecteront le consommateur el l'impli-queront dans une démarc he de valorisation del'échange pour l'atteinte de bénéfices mutuels. Nuldoute que les prochains mois verront .st- multiplierles initiatives allant en ce sens. Nous pensonsqu'elles auront véritablement le potentiel df forte-ment valoriser le rôle esseniiel que doivent tenir lesétudes dans l'orientation client de l'entreprise.

U' Web 2.0 et le ït e- au sens large sont une for-midabie opportunité pour remettre le client aucentre de l'organisation et. du même coup, faire desétudes de marché une fonction plus que jamais clefdans l'entreprise. Les chercheurs sauront y voir unevéritable opportunité pour favcjriser la mise enceuvre opérationnelle du concept •> d'orientationmarché -. Celle-ci est en effet considérée comme la- mise en œuvre du concept marketing - (Kohii &Jaworski, 1990) lui-même désignant une ¡ihliosophieqtii " postule que la profitabilité à long terme d'uneentreprise est davantage assurée en focalisant ses

http;//www. prweek.com/us/sectoni/technology/anicle/636229/DeU-providtrs-its-user5-fon.im-sha re-ideas/

(6)Allocution d'ouverture de h conférence annuelle de l'ANA(Associaiion of National Advertisers), l'équivalent américain del'L nion des Annonceurs en France (UDA), OcEohre 2006 Olando.

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REVUE FRANÇAISE DU MARKETING - Décc mbre 2008 - N° 220 -

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ADETEM

«Dell Idea Storm»: un exemple d'espace collaboratif initié par la société Dell.

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activités sur la satisfaction des hesoins des consom-mateurs composant un ou des segments cibles •*- ^ IInous semble évident qu'à l'ère du tout consomma-teur et du Web par les gens pour les gens, ce dernieroffre une formidable opportunité pour toute entre-prise d'accentuer son orientation client et, donc, sonorientation marché et d'améliorer ainsi sa perfor-mance organisationnelle. Il sera intéressant d'obser-ver dans les prochains mois, comment certainesgrandes entreprises comme General Electric, souventcitée en exemple pour avoir modifié son processusde développement de nouveaux produits en l'ini-tiant par l'étude des atter^es des clients, intégrerontle Web 2.0 et ses conséquences dans leur processusd'écoute des marchés. De la même manière, le Webrendant le concept d'orientation marché accessible àtoutes les entreprises grandes ou petites, il sera inté-ressant d'étudier et d'observer leurs succès selonleurs capacités à s'adapter à un environnement plusque jamais ouvert. Certaines d'entre elles, nées sur leWeb, continueront à se développer et à grandir natu-

rellement en étant - orientées marché -, les autresdevront s'adapter ou auront de plus en plus de malà évoluer voir à survivre.

CONCLUSION ET IMPLICATIONS

Ces quelques paragraphes nous ont permis dedresser des pistes de réflexion sur l'évolution pos-sible de la pratique du métier des études de marché.Ces pistes de réflexion font essentiellement référen-ce à trois grands points. Le premier point interpelleles acteurs des études de marché en les invitant àreconsidérer leur seule posture de questionnement,en faisant plus de place à - l'écoute des marchés ».C'est à notre sens à ce niveau que se situe le princi-pal enjeu du métier.

Selon Deng et Dan (1994) ; Measuring Market Orientation : aMulti-Factor, Multi-Item Approach, Journat of MarketingManagement, 10, 8, 725-742.

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Web 2.0 et Études de marché : !>ers une noumliegénération d'études de marché ?

Laurent Flores

Le deuxième point fait référence à la meilleurevalorisation de l'individu répondant, à la reconsidé-ration de son rôle. En effet, comme nous l'avonsévcK ué, le paradoxe de notre époque est qu'à l'èredu Web 2.0, plus que jamais participative, les son-dages d'opinion continuent à voir chuter leur tauxde participatit)n. Peut-être faut-il dès lors envisagerun autre type de relation avec le répondant, nonplus consommateur mais véritablement - consom'ac-teur ', partenaire d'un échange fructueux avec lesmarques ? Nombreuses sont les pistes à explorer età valider, certains praticiens s'y sont déjà engagés,les recherches de nature plus académiques ont éga-lement un rôle important à jouer pour conforter etvalider ce nouveau type d'investigation (Fuller,Jawecki et Muhlbacher, 2006).

Le dernier point évoqué fait référence aux nou-velles approches d'études de marché à envisager. Latraditionnelle opposition entre • cjuali • et - quanti •nous semble alors dépassée. L'avenir est certaine-ment lié à la mise en place d'approches plus partici-patives et collaboratives, inélant tout à la fois qualiet quanti et s'inscrivant dans la durée. La simpleinterrogation donne alors lieu à un échange continuentre consommateurs et marque, comme entreconsommateurs eux-mêmes. La marque est alorsfacilitatrice de l'échange ptjur mieux écouter et com-prendre. Nous ne dénigrons pas, bien sûr, les formesd'études classiques qui continueront d'exister, maisle métier doit s'enrichir de nouvelles approches quisont à inventer et qui s'inventent au quotidien parles acteurs du métier nés avec le Web et qui n'envi-sagent leur métier que dans • un monde virtuel ••.Que dire alors des mondes virtuels dont nousn'avons pas parlé ici, mais qui mériteraient à eux.seuls d'être discutés et étudiés ? Certaines prédic-tions*"' annoncent déjà qu'en 2011, 80% des inter-nautes auront un avatar, que dire alors du métier desétudes qui devra aussi prendre en compte cette nou-velle donne. Certaines expériences sont déjà encours et semblent donner des résultats intéressants etencourageants par exemple en matière de co-déve-loppement de nouveaux produits ou de services ' -'.L'avenir nous le dira, mais les mondes virtuelsoffrent de nombreuses possibilités pour chercheurset praticiens, à nous d'en profiter !

Loin d'être une fin en soi, ces constats et cesréflexions sont bien sûr critiquables et doivent êtrediscutés et enrichis. Nous vivons dans un environ-

nement des jilus dynamiques qui rend les métiers dumarketing tout à la fois difficiles et passionnants.C'est à ! ensemble de la communauté marketing, pra-ticiens et chercheurs, qu'il revient d'imaginer,d'échanger, de - converser * pour faire évoluer sespratiqmrs et faire de .ses métiers un métier plus quejamais intéressant. Nous conclurons cette rubriquepar une recommandation se présentant sous laforme d'un souhait : surtout, ouvrons-nous et imagi-nons nos métiers en tenant compte de l'environne-ment dans lequel nous vivons. Soyons humbles, cri-tiques et passionnés car il n'y a jamais eu d'époqueaussi passionnante pour pratiquer et inventer le mar-keting d'aujourd'hui et de demain. Ces propos vontd'ailleujs dans le sens de ceux du premier annon-cetir mondial, la société F&G, qui par la voix de sonPDCl ^ invite l'ensemble des intervenants du mar-keting à vivre pleinement l'ère du tout Internet pourimaginer un marketing plus relationnel et plus -humain ' :

"C'est une époque passionnante pour créer etconstruire des marques. IÀÎ consommateur a toujoursété et est toujours central dans tout ce que nous fai-sons. Nous disposons aujourd'hui plus que jamaisd'opportunités exceptionnellespnmrpasser d'uti mar-keting transactionnel à un marketing plus relation-nel. Ce¡^ndant. pour pleinement capitaliser sur cesopportunités, il est essentiel que nous déi?eloppionsdes relations de meilleures qualités avec les consom-mateurs : des relations plus coUahoratives, où nousdorinoîis pltis. Notre environnement n'a certesjamais été aussi agité, mais nous powons aussiconsidérer que nos professions et l'industrie du mar-keting, de la communication et de la publicité n'ontjamais été aussi passionnantes... A nous de vivrepleinement cette opportunité /'

(8)Voir notamment les prédictions du Abertleen Group : www.aber-deen.com.

Voir notamment les travaux de Hoffman et Novack et de leur• eLab City • au sein du Sloan Center for Internet Technoiogy :www.sloan.licr.tdu.

ilO)Traduit d<.' l'allocution d'ouverlLire de la conft'rence annuelle dei'ANA (Association of National Advertisers), réquivulcnl américainde l'Union des Annonceurs en France (UDA), Octohri.- 20()6,Orhindo.

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Nous souhaitons simplement que l'enthousias- encore s'ouvrir, collaborer et inventer ensemble lesme du plus gros annonceur de la planète marketing études de marché et le marketing de demain,puisse inspirer praticiens et chercheurs pour plus

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