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Thème 3 : Mondialisation et intégration européenne Chapitre 7) Les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production PARTIE 1 : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL Ce que dit le programme Définitions du chapitre : Avantage comparatif (NPT) : Un pays dispose d’un avantage comparatif dans la production du bien pour lequel il est le plus efficace comparativement aux autres pays. Commerce international (NC) : ensemble des flux de biens et services faisant l'objet d'un échange entre des espaces économiques nationaux (mesuré par les exportations/importations mondiales). Dotation factorielle (NPT) : Combinaison de facteurs de production (travail, capital et ressources naturelles) dont dispose un pays et qui détermine sa spécialisation d’après la théorie HOS. Gains à l’échange (NPP) : Surplus réalisé par l’échange marchand de ce que l’on produit. Libre-échange (NPT) : doctrine s’appuyant sur la théorie des avantages comparatifs prônant la disparition de tout obstacle douanier (quotas), fiscal (taxe), monétaire (monnaie sous-évaluée) ou règlementaire (normes environnementales, qualité) dans les échanges internationaux afin de les faciliter dans une « concurrence libre et non faussée » au bénéfice de tous les participants (gain à l’échange).

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Thème 3 : Mondialisation et intégration européenne

Chapitre 7) Les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production

PARTIE 1 : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

Ce que dit le programme

Définitions du chapitre :

Avantage comparatif (NPT) : Un pays dispose d’un avantage comparatif dans la production du bien pour lequel il est le plus efficace comparativement aux autres pays. 

Commerce international (NC) : ensemble des flux de biens et services faisant l'objet d'un échange entre des espaces économiques nationaux (mesuré par les exportations/importations mondiales).

Dotation factorielle (NPT) :  Combinaison  de   facteurs  de  production   (travail,   capital   et   ressources  naturelles)  dont dispose un pays et qui détermine sa spécialisation d’après la théorie HOS.

Gains à l’échange (NPP) : Surplus réalisé par l’échange marchand de ce que l’on produit.

Libre-échange (NPT) :  doctrine  s’appuyant  sur   la   théorie  des  avantages  comparatifs  prônant   la  disparition de  tout obstacle   douanier   (quotas),   fiscal   (taxe),   monétaire   (monnaie   sous-évaluée)   ou   règlementaire   (normes environnementales, qualité) dans les échanges internationaux afin de les faciliter dans une « concurrence libre et non faussée » au bénéfice de tous les participants (gain à l’échange).

Mondialisation (NC) : émergence d’un vaste marché mondial des biens, des services, des capitaux et de la force de travail, s’affranchissant de plus en plus des frontières politiques des Etats, et accentuant les interdépendances entre les pays.

Protectionnisme (NPT) : Ensemble des barrières (tarifaires ou non tarifaires) qui protègent la production nationale de la concurrence étrangère.

Spécialisation (NPT) : concentration de la production d’une entreprise ou d’un pays sur un nombre limité de produits.

Taux de change (NC) : Le taux (ou cours) de change est le prix relatif d’une monnaie par rapport à une autre. Il dépend de l’offre et de la demande de devises (monnaie étrangère) qui se rencontrent sur le marché des changes.

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Sujets de bac déjà « tombés » sur le commerce international :

Dissertation : Comment peut-on expliquer les échanges internationaux de marchandises ? Dans quelle mesure le recours au protectionnisme est-il souhaitable ? Le commerce international ne présente-t-il que des avantages ? Le commerce international et l'internationalisation de la production n'ont-ils que des avantages ?

EC1 Quels sont les avantages du commerce international pour les producteurs ? Présentez deux avantages du commerce international pour le consommateur. À quels risques économiques peuvent s’exposer les pays qui mènent une politique protectionniste ? Vous présenterez deux risques liés au protectionnisme.

EC2 Vous présenterez le document, puis vous caractériserez l'évolution des exportations mondiales de marchandises 

depuis 1948. (lecture de proportions). Vous présenterez le document, puis caractériserez les principales évolutions du commerce international qu'il 

met en évidence. (lecture de proportions et de leur évolution dans le temps) Vous présenterez le document puis vous caractériserez les évolutions du commerce international qu'il met en 

évidence. (proportions, TCAM). 

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PLAN DU CHAPITRE

Introduction générale du chapitre

Voir diapos 1 à 7.

PARTIE 1 : Les fondements du commerce international

1. Les grandes évolutions du commerce international

1.1. Constat et causes de l’accélération des échanges internationaux

Voir diapos 8 et 9. Voir diapos 10 à 13. Voir diapos 14 à 17 et vidéo sur le porte-conteneur Voir diapo 18 commerce intra-firmes.

1.2. Des transformations dans la structure par produits

Voir TD Document polycopié n°1 Structure par produit

1.3. Des évolutions dans les échanges entre zones géographiques

Voir TD Document polycopié n°2   Structure par pays exportateur

Voir TD Document polycopié n°3  Flux d’échanges entre pays

Voir TD synthèse sur les faits stylisés

2. Les écarts de coûts de production constituent les déterminants essentiels des échanges internationaux et de

la spécialisation des différents pays

2.1. La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo

Exercices polycopiés n°1 à 5

2.2. La théorie HOS : l’avantage comparatif repose sur les dotations factorielles

Document 3 p. 73 Bordas  Voir diapo 19 Document 4 p.73 Bordas  Document polycopié n°5 Les avantages comparatifs 

peuvent être construits

2.3. Les autres déterminants du commerce international : rendements croissants et différenciation des produits

Document polycopié  n°6Les   rendements  croissants et le mystère de l’échange intra-branche

3. Le débat libre-échange/protectionnisme

3.1. Les avantages du libre-échange

Voir  point de cours sur économie d’échelle et  lien avec taille du marché

Voir diapo 20 Exercice polycopié n°6

Exercice polycopié n°7 Document   polycopié   n°8   Les   transferts   de 

technologie et la croissance chinoise Schéma de synthèse résumant les trois canaux par 

lesquels   l’ouverture   internationale   permet   de stimuler le progrès technique

3.2. Les effets pervers du libre-échange 

Document   polycopié   n°9     Les   effets   sectoriels   du libre-échange

Document 4 p.75 Bordas

3.3. Les fondements du protectionnisme et ses outils

Voir diapo 21 Outils du protectionnisme  Voir diapos 22, 23 et 24 Document 3 p.77 Bordas Document 4 p.77 Bordas Document   polycopié   n°10   Des   politiques 

protectionnistes contre les concurrences déloyales

3.4. Les limites du protectionnisme

Document polycopié n°11     Les limites du protectionnisme

Exercice polycopié n°8 Tableau récapitulatif avantages et inconvénients respectifs du libre-échange et du protectionnisme

4. Les effets de la variation des taux de change

Voir TD sur les taux de change

PARTIE 2 sur l’internationalisation de la production à suivre…

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Introduction

Voir diapos 1 à 7.

Annonce du plan du chapitre

Dans cette PARTIE 1, on se concentrera sur les questions liées au commerce international.1. On commencera par dresser un panomara des principales évolutions du commerce mondial et par analyser le principal déterminant des échanges internationaux et de la spécialisation (notion d’avantages comparatifs). 2. Puis, nous aborderons le débat libre-échange versus protectionnisme. 

Dans la PARTIE 2, nous nous intéresserons à l’internationalisation de la production (essor des FMN).

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PARTIE 1 : Les fondements du commerce international

Commerce international :  ensemble  des  flux  de  biens  et   services   faisant   l'objet  d'un  échange  entre  des espaces économiques nationaux (mesuré par les exportations/importations mondiales).

1. Les grandes évolutions du commerce international

1.1. Constat et causes de l’accélération des échanges internationaux

→ Augmentation des échanges internationaux .

Voir diapos 8 et 9.

 

Deux enseignements : Depuis les années 1950, la croissance du

commerce international a toujours été supérieure à celle de la production mondiale  (part   croissante   de   la production   est   échangée   au   niveau international). Tendance à l'ouverture de l'économie   mondiale   est   à   l'œuvre depuis les années 1950.

Dans la période récente, l'écart entre les deux taux de croissance s'est nettement accru.  Donc   la   tendance s'est  accélérée dans   la   période   récente   (à partir des années 90)   :   une  part   croissante  de   la production   mondiale   de   marchandises fait l'objet d'échanges internationaux.

Avec   la  crise de 2009,   le   volume   du   commerce international   s’est   contracté   plus   vite   que   le   PIB, mais est reparti à la hausse en 2011 (voir diapo 9)

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→ Cause n°1 : Raisons institutionnelles . V olonté politique depuis 1945 de libéralisation.

Voir diapos 10 à 13.

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→ Cause n°2 : Raisons technologiques.

Voir diapos 14 à 17 et vidéo sur le porte-conteneur

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Voir diapo 18 commerce intra-firmes.

Synthèse du 1.1. : La mondialisation apparaît donc lorsque les barrières (techniques et institutionnelles) qui la contiennent se lèvent peu à peu. Importance de cette idée : l’internationalisation des échanges n’est pas un phénomène naturel sur lequel les hommes n’ont pas de prise, c’est un phénomène qui comme souvent résulte de décisions politiques.

1.2. Des transformations dans la structure par produits

Voir TD

Document polycopié n°1

1) Commentez l’évolution de la structure des exportations mondiales depuis 1913.

Alors   que   les   échanges   de  produits primaires  représentaient   les   80%   du   commerce   international   de marchandises en 1913, le poids des produits manufacturés est devenu majoritaire depuis les années 1950 ; ils en constituent aujourd’hui environ les 2/3. Les échanges de services se sont développés plus tardivement que les échanges de biens sous l’effet des progrès des techniques d’information et de communication ; ils représentent   aujourd’hui   environ   20%   des   échanges   et   progressent   à   peu   près   au  même   rythme   que l’ensemble   du   commerce  mondial.   Du   fait   de   leur   importance,   et   bien   que   certains   services   restent difficilement exportables, les échanges de services font désormais l’objet de négociations internationales. 

Du point de vue de l'économie française, un  exemple d'exportation de service :  les dépenses des touristes étrangers en France.  Exemple d'importation de service  :   la  souscription d'un contrat d'assurance par une entreprise française auprès d'une compagnie anglaise.

La part des services dans le commerce mondial reste inférieure à leur part dans la production mondiale pour deux raisons principales : 

certains   services   sont   par   nature   difficilement   exportables   (restauration,   coiffure,   services   non marchands comme l’enseignement, services aux personnes comme la santé). “ Secteur abrité ”, c’est à dire abrité de la concurrence internationale. Ce secteur abrité peut être considéré comme un gisement d’emplois   pour   lesquels   le   coût   salarial   a   peu   d’importance   puisqu’il   n’y   a   pas   de   concurrence internationale possible.

marchés nationaux de services sont restés jusqu'à récemment traditionnellement plus protégés que les marchés de biens.  Cependant, la libéralisation des échanges de services est désormais à l'œuvre (cf les  négociations  du  Cycle  de  Doha).  Parallèlement,   les  progrès  des   télécommunications   (internet) facilitent   l'achat   et   la   vente   de   services   à   l'étranger.  L'essor   du   tourisme   international   participe également au phénomène.

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1.3. Des évolutions dans les échanges entre zones géographiques

Voir TDDocument polycopié n°2Importance de la triade dans les exportations mondiales.

→ Asie progresse fortement, notamment sous l’impulsion de la Chine.→ Baisse de la part des exportations de l’Amérique du Nord et de l’Europe depuis 1973.→ Marginalisation Afrique et Amérique du Sud.

Voir TD Document polycopié n°3Régionalisation   des   échanges   (cf   diagonale).   Tendance   à   commercer   avec   des   pays   de   la  même   zone (commerce intra-zone). 

SYNTHESE : Quels sont les grands enseignements de ce TD concernant le commerce international ?

1. Evolution  structure par produits.  Hausse  de  la  part  des  produits  manufacturés  dans   le   total  des échanges internationaux (représentent aujourd’hui 2/3 des échanges). Essor récent des services (20% des échanges). Baisse de la part des produits primaires qui représentaient 2/3 des échanges en 1945.

2. Evolution répartition spatiale des échanges. Aujourd’hui : 80% des échanges internationaux par Asie + Amérique du Nord + Europe (triade).  Forte progression de  l’Asie depuis 1973 sous  l’impulsion du Japon, puis depuis 20 ans de la Chine. Baisse du poids de l’Europe et plus nettement de l’Amérique du Nord. L’Afrique est marginalisée.

3. Tendance aux échanges intra-zone et intra-branche.  Les pays commercent prioritairement avec des pays appartenant à la même zone régionale. Poids important des échanges entre pays développés (échanges   intra-branches),   beaucoup   plus   que   des   échanges   entre   pays   développés   et   en développement.

4. Spécialisation différente entre pays développés (produits chimiques, pharmaceutiques, automobiles, services   commerciaux)   et   pays   émergents   (produits  manufacturés   tels   que   textile,   habillement, électronique…). Lié à dotation factorielle (nous reviendrons sur ce point plus tard dans le chapitre).

Transition : quels sont les déterminants de l’échange international et de la spécialisation. Notion d’avantages comparatifs.

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2. Les écarts de coûts de production constituent les déterminants essentiels des échanges internationaux et de la spécialisation des

différents pays

2.1. La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo

La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo

Problématique   générale :   Comment   la   théorie   des   avantages   comparatifs   permet   de comprendre   les  déterminants   des   échanges   internationaux  de  biens   et   services   et   de   la spécialisation des différentes économies ?

Première partie : Avantages comparatifs et spécialisation

Problématique : Comment peut-on déterminer la production dans laquelle un pays doit se spécialiser ? Objectifs. A l’issue de cette première partie, vous devrez être capables de : 

® Distinguer les notions d’avantage absolu et d’avantage comparatif.® Expliquer le raisonnement permettant d’identifier l’avantage comparatif d’un pays.® Expliquer qu’un pays doit se spécialiser en fonction de son avantage comparatif.

Exercice 1 : l’avantage comparatif de ZlatanPour expliquer  la théorie de l'avantage comparatif selon David Ricardo,  le plus simple est de commencer par un 

exemple ultra-simplifié. Supposons que le monde se résume à deux individus, Zlatan et Laura, et qu'il n'existe que deux biens  sur  cette planète,   le  vin  et   les  draps.  Supposons  également  que  le  prix  des  biens  dépende de  leur  coût  de production qui est égal à la quantité de travail qui a été nécessaire pour les produire. 

Chacun des  deux  individus  souhaite  pouvoir  picoler   tranquillement,  mais  aussi  avoir  chaud durant   la  nuit.  Pour pouvoir  répondre à  leurs besoins,  nos deux  individus peuvent  donc répartir  leur 12h de travail   journalier  soit  à  la production de vin, soit à la confection de draps (oui, oui, on taffe 12h par jour maintenant). Zlatan est plus efficace que Laura dans la production des deux biens ! Pour produire un litre de vin, il faut en effet à Zlatan seulement 1 heure de travail, tandis qu'il en faut 5 à Laura. En ce qui concerne les draps, notre ami Zlatan a besoin de seulement 3 heures pour confectionner un beau petit drap, alors que Laura est moins productive et a besoin de 6h pour le même résultat. Dans ce cas là, pourquoi Zlatan aurait-il intérêt à échanger avec Laura, étant donné qu'il est meilleur dans la production des deux biens (ses coûts de production sont plus faibles) ? C'est justement le principe de l'avantage comparatif !

Commençons d'abord par une situation sans échange, où chaque individu produit les deux biens de son côté. (…) En effet, Zlatan se dit alors "étant donné que je suis le meilleur partout, pourquoi irai-je échanger un quelconque bien ?" ! Il se rapproche alors du concept d'avantage absolu d'Adam Smith. Mais c'est là que Laura vient le voir, en lui présentant LA solution permettant aux deux individus d'améliorer leur bien-être via le concept d'avantage comparatif.

Pour la production de vin, Zlatan est 5 fois plus rapide que Laura. Par contre, pour la confection de draps, il n'est "que" 2 fois plus rapide. Là où il est le meilleur, comparativement à Laura, c'est donc dans la production de vin. Même raisonnement pour Laura ! Là où elle est la moins mauvaise,  comparativement à Zlatan, c'est dans la confection de draps, car elle met certes 2 fois plus de temps pour tisser un drap, mais cela lui prend 5 fois plus de temps pour produire un  litre  de  vin.  Ce  concept  de  "meilleur   /  moins  mauvais"   relativement  à   l'autre   individu  est   ce  que   l'on  appelle l'avantage comparatif. Selon David Ricardo, chaque pays doit se spécialiser dans la production du bien pour lequel il a un avantage comparatif, c'est à dire là où sa productivité relative est la plus forte et donc ses coûts de production relatifs les plus faibles.

Adapté d’un billet du site « Captaineeconomics ». http://www.captaineconomics.fr/-avantage-comparatif-selon-david-ricardo-exemples

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Questions      :  1) On peut représenter schématiquement l’exemple du texte de la manière suivante (Z = Zlatan, L = Laura): 

a) Pourquoi Zlatan parvient-il  à obtenir de plus faibles coûts de production ?  Interdit de répondre « parce que c’est Zlatan ! » J’attends un raisonnement économique.

Les coûts de production dépendent de la quantité de travail nécessaire pour produire. Or, Zlatan est plus rapide : pour produire une quantité identique à celle de Laura, il utilise moins d’heures de travail. En somme sa productivité est plus élevée ce qui lui permet de produire à moindre coût.

b) Pourquoi peut-on dire que Zlatan a un avantage absolu pour la production des deux biens ?

Selon Adam Smith, on dispose d’un avantage absolu lorsqu’on est plus efficace que les autres dans la production d’un bien. C’est le cas de Zlatan aussi bien pour la production du vin que du drap.

c) Ajoutez un élément au schéma à partir du passage grisé.

d) En déduire la production pour laquelle Zlatan dispose d’un avantage comparatif.

Zlatan dispose d’un avantage comparatif dans la production de vin car c’est pour cette production qu’il  est  le plus efficace comparativement à Laura (5x plus rapide pour le vin contre seulement 2x plus rapide pour le drap). Si la question de l’intérêt de la spécialisation à partir des avantages comparatifs était récurrente chez les élèves dès cette première étape, peut-être l’introduire dès maintenant en leur précisant qu’elle sera largement développée dans la seconde partie.Consacrer sa force de travail à produire du drap serait une erreur car c’est du temps qu’il ne pourrait plus consacrer à la production de vin, c’est-à-dire là où il est le meilleur comparativement à Laura. Cela renvoie au concept de coût d’opportunité, mais choix pédagogique de ne pas complexifier encore la séquence avec ce nouveau concept. Faire comprendre l’idée sous-jacente suffit largement.

2) Examinons maintenant le cas de Laura en reprenant les chiffres du texte.

+- Z LCoûts de production du vin

+- Z LCoûts de production du drap

1h

5h

3h

6h

+- Z LCoûts de production du vin

+- Z LCoûts de production du drap

1h

5h

3h

6h

5 fois plus 

rapide !2 fois plus 

rapide !

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Dans quelle production se situe l’avantage comparatif de Laura ? Justifiez.

Laura ne dispose d’aucun avantage absolu car elle est moins efficace pour les deux productions. Mais pour la production du drap, elle parvient à réduire l’écart de coûts de production avec Zlatan : elle est deux fois moins rapide (ses coûts de production seront deux fois plus élevés) alors que pour le vin, elle est cinq fois moins rapide (ses coûts de production seront cinq fois plus élevés). C’est donc pour le drap qu’elle dispose d’un avantage comparatif car c’est pour cette production qu’elle est la plus efficace comparativement à Zlatan.

Après  cette  première  approche  du  concept  d’avantage  comparatif,  vous  allez  découvrir   le  modèle  de  Ricardo  qui concerne l’échange international.

Exercice 2

David RICARDO (économiste britannique, 1772-1823)S’inscrit dans la filiation d’Adam Smith 

(économistes classiques).

Le contexte de ses travaux sur le commerce international

Les Corn-Laws (1815) étaient des  lois qui  interdisaient toute importation de céréales en Angleterre quand leur prix passait en-dessous d’un certain seuil. Ces   lois   protectionnistes   visaient   à   protéger   l’agriculture   britannique  de   la concurrence internationale pour éviter les baisses de prix.Ricardo se positionne pour leur abolition. Selon lui, le libre-échange permettrait de   réduire   le  prix  des  denrées  alimentaires  et  donc   le   salaire  des  ouvriers facilitant   le   développement   de   l’industrie.   Il   souhaite   donc   faciliter   la spécialisation de l’Angleterre dans l’industrie. Les corn-laws seront finalement abolies en 1848.

LA NOTION D’AVANTAGE COMPARATIF chez RICARDO

Un  pays   dispose   d’un   avantage   comparatif   dans   la   production   du   bien   pour   lequel   il   est   le plus efficace comparativement aux autres pays. 

Explication du passage de la définition : « le plus efficace comparativement aux autres pays ». → Si le pays est le meilleur au niveau international dans plusieurs productions, il choisira celle où il creuse le plus 

l’écart avec les autres pays. → Si le pays n’est le meilleur dans aucune production, il choisira celle où le retard est le plus réduit avec les autres 

pays.

La détermination des avantages comparatifs dépend des  coûts de production comparés et donc indirectement des productivités comparées.

+- Z LCoûts de production du vin

+- Z LCoûts de production du drap

1h

5h

3h

6h

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Modèle de Ricardo :  L’économie mondiale est composée de deux pays (Angleterre et Portugal) et deux biens : le vin qui symbolise 

l’agriculture et le drap qui symbolise l’industrie.  Les deux pays ont des niveaux de productivité différents et donc des coûts de production différents (le coût 

dépend de la quantité de travail nécessaire pour produire le bien).  Dans ce modèle, se spécialiser signifie qu’un pays réalise l’intégralité de la production mondiale d’un bien. Pour 

se procurer l’autre bien, il devra échanger une partie du bien qu’il produit auprès de l’autre pays. 

PORTUGAL ANGLETERRE

VIN : 1 tonneau 80 120

DRAP : 1 mesure 90 100

Lecture : pour produire 1 tonneau de vin, le Portugal doit utiliser 80 travailleurs.

1) Montrez que le Portugal dispose d’un avantage absolu pour les deux productions.

Le Portugal est le plus efficace pour les deux productions (pour une même production, il utilise moins de travailleurs), il dispose bien d’un avantage absolu.

2) Calculez le rapport entre les coûts de production de l’Angleterre et ceux du Portugal pour la production du vin. Puis  intégrez votre résultat dans une phrase qui en donne la signification.

120/80 = 1,5 Les coûts de production de l’Angleterre sont supérieurs de 50% à ceux du Portugal pour la production de vin.

3) Même question pour le drap.

100/90 = 1,11 Les coûts de production de l’Angleterre sont supérieurs de 11% à ceux du Portugal pour la production de drap.

4) Calculer le rapport entre les coûts de production du Portugal et ceux de l’Angleterre pour la production du vin. Puis intégrer votre résultat dans une phrase qui en donne la signification.

80/120 = 0,66 Les coûts de production du Portugal sont inférieurs de 33% à ceux de l’Angleterre pour la production du drap.

5) Même question pour le drap.

90/100 = 0,9 Les coûts de production du Portugal sont inférieurs de 10% à ceux de l’Angleterre pour la production du drap.

6) Synthétiser les résultats des questions 2 à 5  en remplissant le tableau ci-dessous.

Ecarts relatifs de coûts de production

PORTUGAL ANGLETERRE

VIN Coûts de production inférieurs de 33% par rapport à l’Angleterre

Coûts de production supérieurs de 50% par rapport au Portugal

DRAP Coûts de production inférieurs de 10% par rapport à l’Angleterre

Coûts de production supérieurs de 11% par rapport au Portugal

7) Selon la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, dans quelle production devra se spécialiser l’Angleterre ? et le Portugal ? Justifiez en intégrant des données chiffrées.

Le Portugal dispose d’un avantage absolu pour les deux productions. 

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Mais c’est pour la production du vin qu’il parvient à creuser l’écart de coûts de production le plus important par rapport à   l’Angleterre   (-33%   contre   seulement   -10%   pour   le   drap).   Comparativement   à   l’Angleterre,   c’est   bien   pour   la production de vin que le Portugal est le plus efficace. Il dispose donc d’un avantage comparatif dans cette production.Il doit donc se spécialiser dans la production de vin et consacrer toute sa force de travail à produire du vin. En effet, en produisant du drap, il mobiliserait des travailleurs qui – comparativement aux travailleurs de l’Angleterre – seraient beaucoup plus utiles et efficaces dans la production de vin. Cela renvoie au concept de coût d’opportunité, mais choix pédagogique de ne pas complexifier encore la séquence avec ce nouveau concept. Faire comprendre l’idée sous-jacente suffit largement.

C’est pour  la  production du drap que  l’Angleterre parvient  à  limiter   l’écart  de coûts de production par rapport au Portugal (-11% seulement contre -50% pour le vin). Comparativement au Portugal, c’est bien pour la production de drap que l’Angleterre est le plus efficace. Il dispose donc d’un avantage comparatif dans cette production.Il doit donc se spécialiser dans la production de drap et consacrer toute sa force de travail à produire du drap. En effet, en produisant  du vin,   il  mobiliserait  des travailleurs  qui  – comparativement aux travailleurs  du Portugal  –  seraient beaucoup plus utiles et efficaces dans la production de drap.

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Seconde partie : Les avantages de la spécialisation et de l’échange international Problématique : Quels avantages procurent aux deux pays la spécialisation et l’échange international ?

Objectifs      pédagogiques   . A l’issue de cette seconde partie, vous devrez être capables de : ® Montrer le lien entre spécialisation et nécessité de l’échange international.® Expliquer pourquoi la spécialisation selon les avantages comparatifs permet de générer un gain à l’échange pour 

les deux pays (y compris celui qui dispose des avantages absolus dans toutes les productions).

Exercice 3Commençons par analyser la situation en autarcie : les deux pays sont polyvalents et auto-suffisants, produisent à la fois le drap et le vin et n’échangent pas entre eux.

Remarque : Pour ne pas compliquer les calculs, on considèrera que chaque pays ne produit qu’un tonneau de vin et une mesure de drap ce qui suffit à satisfaire ses besoins. Mais on pourrait aussi bien raisonner sur une production d’un million de tonneaux de vin et d’un million de mesures de drap par exemple. Il suffirait alors de multiplier le nombre de travailleurs nécessaires par 1 million.

1)  De combien de travailleurs au total  le Portugal a-t-il  besoin pour produire   1 tonneau de vin   ET 1 mesure de drap ? Répondre directement dans le tableau.2) Même question pour l’Angleterre.3) De combien d’hommes l’économie mondiale a-t-elle besoin pour produire 2 tonneaux de vin ? Répondre directement dans le tableau.4) Même question pour produire 2 mesures de drap.5)  Combien   l’économie  mondiale  mobilise-t-elle   d’hommes   pour   produire   2   tonneaux   de   vin   ET   2  mesures   de   drap ? Répondre directement dans le tableau.

Nombre de travailleurs nécessaire pour satisfaire les besoins en situation d’autarcie

PORTUGAL ANGLETERRE ECONOMIE MONDIALE

VIN : 1 tonneau 80 120 200

DRAP : 1 mesure 90 100 190

Total 170 220 390Lecture : pour produire 1 tonneau de vin, le Portugal doit utiliser 80 travailleurs.

Exercice 4LE PASSAGE DE L’AUTARCIE A L’ECHANGE INTERNATIONAL ET A LA SPECIALISATION

® On suppose maintenant que chaque pays se spécialise selon ses avantages comparatifs. Cela signifie qu’il abandonne totalement la production de l’autre bien qu’il se procurera en échangeant avec l’autre pays. 

® Donc un pays (le Portugal) va produire 2 tonneaux de vin, à savoir l’intégralité de la production mondiale et l’autre (l’Angleterre) va produire 2 mesures de drap.

® Les deux pays vont s’échanger 1 mesure de drap contre 1 tonneau de vin. Hypothèse : un litre de vin a le même prix qu’une mesure de drap.

Remarque. Pour des raisons pédagogiques évidentes – éviter de compliquer inutilement les calculs et le raisonnement –, j’ai fait le choix de ne pas évoquer avec les élèves la question des prix relatifs internationaux en faisant l’hypothèse qu’un litre de vin s’échange contre une mesure de drap. Pour qu’il y ait gain à l’échange, ce prix relatif international doit être compris entre les prix relatifs internes des deux pays ; c’est le cas ici puisque le prix relatif interne au Portugal est de (80/90 = 0,88) et le prix relatif interne en Angleterre est de  (120/100 = 1,2).

1) Remplir le tableau suivant qui résume la situation en cas de spécialisation : 

Nombre de travailleurs nécessaire pour satisfaire les besoins en situation de spécialisation et d’échange international

PORTUGAL ANGLETERRE ECONOMIE MONDIALE

VIN : 2 tonneaux 160 0 160

DRAP : 2 mesures 0 200 200

Total 160 200 360

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2) Par rapport à la situation en autarcie, comment a évolué le nombre de travailleurs nécessaire au Portugal pour obtenir sa consommation totale composée d’un tonneau de vin et d’une mesure de drap ?En autarcie, le Portugal mobilisait 170 travailleurs pour produire un tonneau de vin et une mesure de drap.Avec la spécialisation et l’échange international, il mobilise 160 travailleurs pour produire deux tonneaux de vin : il en garde un pour sa consommation et échange l’autre contre une mesure de drap.Le Portugal a donc « économisé » 10 travailleurs.

3) Par rapport à la situation en autarcie, comment a évolué le nombre de travailleurs nécessaire à l’Angleterre pour obtenir sa consommation totale composée d’un tonneau de vin et d’une mesure de drap ?En autarcie, l’Angleterre mobilisait 220 travailleurs pour produire un tonneau de vin et une mesure de drap.Avec la spécialisation et l’échange international, il mobilise 200 travailleurs pour produire deux mesures de drap : il en garde une pour sa consommation et échange l’autre contre un tonneau de vin.L’Angleterre a donc « économisé » 20 travailleurs.

4) Qu’ont apporté  la  spécialisation et   l’échange  international à  ces deux pays ?  Indice : que peuvent faire le Portugal et l’Angleterre des travailleurs « économisés » ?

Portugal :  Hausse du niveau de vie car  les  travailleurs  économisés par  le  Portugal  peuvent être mobilisés pour produire davantage de vin qui pourra être au choix consommé ou échangé pour obtenir davantage de drap.Angleterre : Hausse du niveau de vie car les travailleurs économisés par l’Angleterre peuvent être mobilisés pour produire davantage de drap qui pourra être au choix consommé ou échangé pour obtenir davantage de vin.

Remarque : Préciser aux élèves que ce mécanisme sera remobilisé pour comprendre l’effet de la spécialisation en fonction des dotations factorielles, pour justifier l’intérêt du libre-échange (la spécialisation et l’échange international permettent à chacun des pays d’améliorer le niveau de vie de leur population), et dans le chapitre sur l’UE pour justifier l’intérêt du grand marché.

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Exercice de synthèseEventuellement à faire en TD l’après-midi si manque de temps.

Exercice 51) Complétez le schéma d’implication ci-dessous en mettant les expressions suivantes dans le bon ordre : 

• Spécialisation et échange international• Production avec les plus faibles coûts de production comparativement aux autres pays• Gain à l'échange• Avantage comparatif

 

2) Explicitez chaque lien du schéma. N’oubliez pas de définir les termes et d’expliciter les mécanismes en jeu.

1. Un pays dispose d’un avantage comparatif dans la production pour laquelle il est le plus efficace (plus forte productivité et donc plus faibles coûts de production) comparativement aux autres pays. Le pays qui est le plus efficace partout a un avantage comparatif dans la production pour laquelle il creuse l’écart le plus important en termes de productivité et de coûts de production. Le pays qui est le moins efficace partout a un avantage comparatif dans la production pour laquelle il réduit l’écart en termes de productivité et de coûts de production.

2. Les pays doivent se spécialiser dans la production pour laquelle ils disposent d’un avantage comparatif et abandonner les autres productions. La consommation de ces autres productions sera rendue possible par l’échange international.En effet, il est préférable de mobiliser les travailleurs là où ils sont les plus efficaces comparativement aux autres pays.

3. La spécialisation et l’échange international permettent d’affecter les travailleurs de chaque pays là où ils sont les plus efficaces, comparativement aux travailleurs des autres pays. Ainsi, la spécialisation et l’échange international génèrent des gains à l’échange, c’est-à-dire un surplus réalisé par l’échange marchand de ce qui est produit dans le pays. Grâce à l’échange international, le niveau de vie s’accroît donc dans l’ensemble des pays par rapport à la situation d’autarcie. L’échange international est bien un jeu à somme positive.

1 2 3Avantage comparatifProduction avec les plus faibles coûts de production 

comparativement aux autres pays

Spécialisation et échange international

Gain à l'échange

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2.2. La théorie HOS : l’avantage comparatif repose sur les dotations factorielles

Document 3 p. 73 Bordas Soit   deux   nations   qui   disposent   de   stocks  donnés  de   facteurs   de   production,   le   travail  et   le   capital, 

indispensables   pour   produire   deux   biens.   Les   deux   nations  ont  des   dotations   relatives   en   facteurs  de production différentes,   les  dotations  relatives  étant  mesurées  par   le   stock  de capital   rapporté  au  travail disponible.   Supposons  que   l'Angleterre  ait  un   stock  de   capital   relativement  au   travail  plus  élevé  que   le Portugal.Les deux biens [le drap et le vin] sont produits avec des techniques différentes dans un pays, mais le même 

bien est produit avec la même technique dans les deux pays. Supposons que le drap nécessite relativement plus de capital que de travail,  alors que la situation inverse prévaut pour le vin. Dans ce cas,  l'Angleterre tendra à se spécialiser dans la production de drap et le Portugal dans celle de vin parce que le capital est relativement moins cher en Angleterre   (car   il  est  relativement  plus abondant).   Il  existe   toujours  dans ce modèle des avantages comparatifs, mais leur origine diffère de celle retenue chez Ricardo : les différences des productivités relatives du travail sont remplacées par les différences des dotations factorielles relatives. [...]Le  message  des   théories   traditionnelles  en   ce  qui   concerne   la  politique  commerciale  est  donc  que   le 

protectionnisme doit être banni : l'ouverture aux échanges internationaux est à l'origine de gains pour toutes les nations échangistes.

Michel   RAINELLI,   «Internationalisation   des   échanges   et   croissance »,   in     Pascal   COMBEMALE,   « Les grandes questions économiques et sociales », La Découverte, 2009.

Le saviez-vous ?La théorie des dotations factorielles est aussi appelée théorie HOS, d'après les initiales des noms des économistes qui l'ont énoncée : Eli Heckscher (1879-1952), Bertil Ohlin (1899-1979) et Paul Samuelson (1915-2009).

1. Définir. Qu'appelle-t-on les dotations factorielles ?

Combinaison de facteurs de production (travail, capital et ressources naturelles) dont dispose un pays (travail qualifié, travail peu qualifié, ressources naturelles, capital).Le modèle initial n’évoquait que capital, travail et ressources naturelles sans distinguer travail qualifié et non qualifié.   Les   travaux   de   Léontiev   ont   amené   à   intégrer   cette   distinction   à   l’analyse   des   différentes spécialisations.

2. Analyser. De quoi dépend la spécialisation selon la théorie des avantages comparatifs? selon la théorie HOS ?

Dans  la   théorie  des avantages  comparatifs  de  Ricardo,   la  spécialisation dépend des  différences  de coûts relatifs entre pays qui eux-mêmes dépendent des différences de productivité entre les deux pays (et, in fine, ces différences de productivité dépendent de techniques de production différentes). 

Dans la théorie HOS, la spécialisation dépend de la dotation factorielle ; par exemple si un pays est riche en facteur pétrole, il doit se spécialiser dans la production pétrolifère.Plus  généralement, les  pays  ont   intérêt  à  se spécialiser dans les productions mobilisant les facteurs de production qu'ils possèdent en abondance. En effet, ce facteur plus abondant que dans les autres pays sera moins cher, ce qui réduira les coûts de production comparativement aux autres pays.  De ce fait, ils devront importer les produits incorporant les facteurs de production qui leur manquent. Ils les obtiendront à un prix moins élevé que s’ils devaient les réaliser eux-mêmes, réalisant ainsi un gain à l’échange grâce à la spécialisation et l’échange international.

POINT BAC (argumentation )Quand vous évoquez le modèle HOS dans une copie, vous pouvez remobiliser ce que vous savez de la notion d’avantage comparatif. Les dotations factorielles doivent être analysées comparativement aux autres pays et c’est bien au final les coûts de production comparés qui sont censés déterminer la spécialisation.

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Voir diapo 19

Point commun entre Ricardo et HOS : Sur deux points, la théorie HOS reste fondamentalement le prolongement de celle de Ricardo : la spécialisation repose sur la loi des avantages comparatifs qui ont leur origine dans des différences de coûts comparatifs ; la spécialisation profite à tous les participants à l'échange. NOTION DE GAINS A L’ECHANGE.

3. Comparer. Les spécialisations visibles dans le document 1 correspondent-elles à la théorie HOS ?

Globalement, les spécialisations visibles dans le document 1 correspondent aux dotations factorielles.Par exemple, la France étant relativement riche en travail qualifié et en capital, elle se spécialise dans des productions de TGV nécessitant du travail qualifié.

Document 4 p.73 Bordas

1. Sur 100 euros d’importations françaises venant de Chine en 2009, environ 15 en moyenne concernent de l’habillement.  Sur  100 euros d’exportations   françaises  vers   la  Chine,  environ 23 en moyenne concernent l’aéronautique.

2. Parmi les importations françaises en provenance de Chine, il  y a de l’habillement, des ordinateurs, des téléphones   :   ces   productions   (qui   consistent   essentiellement   en   du  montage   pour   les   deux   dernières) nécessitent   surtout   du   travail   non   qualifié.   Parmi   les   exportations   françaises   vers   la   Chine,   il   y   a   de l’aéronautique,  des  machines,   des   produits   chimiques,   autant   de   productions   qui   nécessitent   du   travail qualifié (capital humain), du capital physique et du capital technologique.

3. Ce document semble donc confirmer la théorie HOS, et plus précisément le paradoxe mis en avant par Léontiev, qui distingue, au sein de la dotation factorielle, le travail qualifié du travail non qualifié.Document polycopié n°5 Les avantages comparatifs peuvent être construitsLa dynamique de "remontée des filières" appliquée par les pays asiatiques semble également suivre le modèle HOS : ces pays commencent par exporter des chaussettes et des t-shirts, qui exigent surtout du travail peu qualifié   dont   ils   disposent   en   abondance,   puis   passent   progressivement   aux   textiles   synthétiques   qui nécessitent   du   capital   et   une   main-d’œuvre   plus   qualifiée,   obtenus   dans   la   première   phase   de   leur développement.   Avant   de   se   lancer,   comme   la   Chine,   dans   l'exportation   de   vêtements   remplis   de nanotechnologies, capables de changer de texture selon le temps qu'il fait, ce qui réclame une main-d’œuvre qualifiée et du capital. 

Arnaud Parienty, « Les mécanismes du commerce international », Alternatives économiques, n° 298, janvier 2011.

1)  En quoi l’évolution de la dotation factorielle des pays asiatiques peut expliquer l’évolution de leur spécialisation ?

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Les dotations factorielles peuvent se transformer au cours du temps : à titre d’exemple, un pays qui élève le niveau de formation d’au moins une partie de sa population transforme le rapport entre le travail qualifié et le travail non qualifié dont il dispose par rapport aux autres pays.

Dans   le  modèle   d'industrialisation  qualifié   de   « remontée   de   filières »,   on   observe   qu'un   pays  initie  le processus  d'industrialisation   sur  un  produit   à  faible technicité,   il   en  devient  exportateur,  puis,  une   fois accumulé  capital et main-d’œuvre qualifiée  pour   cette   production   (connaissances   et   savoir-faire), l'abandonne pour un produit factoriellement proche mais de plus haute technicité. Cet « abandon » permet à un  autre  pays  voisin  d'entamer   son  propre  processus  d'industrialisation.  Ainsi,  on  observe   trois  phases : premièrement, le pays importe le produit, puis, souvent par imitation, il substitue la production nationale aux importations  avant  de   l'exporter   lorsque  la  maîtrise   technologique  est  aboutie et   lui  donne un avantage comparatif sur les pays concurrents.

Les avantages comparatifs eux-mêmes peuvent donc évoluer au cours du temps, notamment lorsqu’un pays innove ou investit dans son système éducatif pour disposer de compétences techniques ou de savoir-faire qui  ne   sont  pas  encore  accessibles  au   reste  du  monde.  Les  différences  entre  pays,  qui  expliquent   leurs spécialisations,   peuvent   être   le   fruit   des   hasards   de   l’histoire   ou   de   la   géographie,   ou   de  politiques volontaristes pour modifier leurs avantages comparatifs. 

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2.3. Les autres déterminants du commerce international : rendements croissants et différenciation des produits

Document polycopié n°6 Les rendements croissants et le mystère de l’échange intra-brancheLa   théorie  de   l'avantage   comparatif   ignore   la  présence  dans  de  nombreuses   activités   de   rendements 

croissants (le fait que les coûts diminuent au fur et à mesure que la production augmente). Dans ce cas, les avantages comparatifs se construisent de manière cumulative : une hausse de la production se traduit par une baisse des coûts unitaires de production, donc par une hausse de  la productivité qui  accentue l'avantage comparatif originel au point de donner lieu à un avantage quasi absolu. Certains biens sont ainsi fabriqués dans un nombre très réduit de pays, par exemple les motos (Japon), les films à grand spectacle (Etats-Unis, Inde) ou les voitures de luxe (Allemagne). L'avantage comparatif interdit également de rendre compte des échanges de biens très proches : pourquoi 

exporter  des  207  et  des  Clio   vers   l'Allemagne  ou   l'Italie,   si   c'est   pour   importer  des   Fiat   Punto   ou  des Volkswagen Polo en échange ? La nouvelle théorie du commerce international, initiée dans les années 1980 par l'Américain Paul Krugman, explique ces échanges par le goût des consommateurs pour la variété (tout le monde ne veut pas la même voiture) et par (à nouveau) les rendements croissants : si développer un nouveau modèle coûte 2 milliards d'euros, par exemple, ce coût fixe représente 1 000 euros par voiture si on vend 2 millions de voitures, mais 4 000 euros si  on n'en vend que 500 000. Plus le marché est grand et plus la variété de produits disponibles à un prix accessible est grande, ce qui incite à l'échange international sans que l'avantage en termes de dotation factorielle y soit pour quelque chose . 

Arnaud Parienty, « Les mécanismes du commerce international », Alternatives Economiques n° 298, 2011.

1) Pourquoi les pays de grande taille (dont le marché intérieur est important) vont exporter plus facilement certaines productions ?

Les productions à rendements croissants vont être accaparées par les grands pays pour une raison simple. En situation d'autarcie, ces pays ont un coût de production plus faible puisqu’ils ont un marché plus grand (économies d’échelle). Si on a deux pays identiques en tout sauf la taille, celui qui aura un grand marché de production aura des économies d’échelles plus grandes, donc un coût moindre que le pays le plus petit. Avec l'ouverture, le grand pays devient exportateur (vers les pays de petite taille).On peut prendre l’exemple des  Etats-Unis et de la  production de séries télévisés. Les séries américaines à gros budgets sont plus facilement amorties car le potentiel de spectateurs aux Etats-Unis est important : le coût de production unitaire diminue au fur et à mesure que la série va être diffusée pour un grand nombre de spectateurs. Ainsi, ces séries seront difficilement concurrencées au niveau international.

Les rendements croissants remettent donc en cause la théorie des avantages comparatifs. Ce ne sont pas les différences de productivité ou de dotations factorielles qui expliquent ici la spécialisation, mais les économies d’échelle possibles dans certains pays et pas dans d’autres. Par   ailleurs,   les  firmes vont   chercher   à   se spécialiser  pour  bénéficier  de   ces   rendements   d’échelle ;   la spécialisation est ici la  résultante des luttes commerciales et non d’un calcul rationnel fondé sur l’avantage comparatif.

2) Pourquoi les échanges intra-branches ne peuvent être expliqués par la théorie des avantages comparatifs ?

La théorie de l’avantage comparatif explique les échanges de produits différents entre pays différents. Mais dans les faits,  l’essentiel du commerce international se réalise entre pays semblables qui s’échangent des produits substituables.   Comment,   par   exemple,   expliquer   que   l’Allemagne  et   la  France  s’échangent mutuellement  des  voitures ?  Cette partie  du  commerce   international  semble  échapper  aux  déterminants décrits par la théorie de l’avantage comparatif, et a suscité l’apparition de théories alternatives.

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Krugman montre que les produits ne sont pas rigoureusement identiques (une Renault n’est pas une Opel). Ils présentent un potentiel de différentiation résultant de leur image de marque, de leurs qualités spécifiques. En effet, le goût du consommateur pour la variété offre une part de marché à tout exportateur qui propose une spécification différenciée d’un même produit générique. Ceci résulte de la volonté du consommateur de se   différencier   en   acquérant   des   produits   ayant   une   image  de  marque   valorisante.   Les   fondements  du commerce international ne reposent plus sur la compétitivité prix mais sur la compétitivité hors-prix.Par ailleurs, le commerce international permet l’accès à un large marché pour rentabiliser les stratégies de différenciation (économies d’échelle). En effet, une firme n’a intérêt à investir pour différencier ses produits que si elle est assurée d’en vendre un nombre suffisant pour rentabiliser son investissement.Ces nouvelles théories du commerce international permettent d’expliquer les échanges intra-branches.

Dans la théorie  traditionnelle,  concurrence pure et parfaite  (par les prix, produits homogènes, rendements constants). Dans les approches contemporaines, concurrence imparfaite (recherche de position de monopole par   l'innovation,   par   la   différenciation   des   produits,   par   les   barrières   à   l'entrée   des   concurrents...).  Le commerce mondial n’est plus représenté comme un jeu paisible où chaque nation exploiterait au mieux ses avantages comparatifs, mais comme le lieu de rapports de force, de luttes concurrentielles, de rivalités entre firmes pour accroître leurs parts de marché.

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3. Le débat libre-échange/protectionnisme 3.1. Les avantages du libre-échange

On   peut   commencer   par   évoquer   les   gains   directs   obtenus   lorsqu’un   pays   passe   de   l’autarcie   à   la spécialisation ou approfondit sa spécialisation en s’ouvrant davantage aux échanges internationaux.

Avant   de   faire   un   exercice   qui   schématise   ces   gains   directs,   il   est   nécessaire   de   présenter   une   notion importante pour comprendre les effets de l’ouverture internationale.

La notion d’économie d’échelleLe concept d’économie d’échelle désigne la baisse des coûts unitaires de production obtenue lorsque la taille de la production (l’échelle) augmente. Une cause essentielle des économies d'échelle tient dans la présence de  coûts fixes, comme par exemple l'achat d'un siège social, la location d'un bâtiment ou la mise en place d'une infrastructure de réseau. Ainsi, en accroissant   le  volume de sa production,  une entreprise  pourra répartir  ces  coûts  fixes  sur  davantage de produits, ce qui permettra une baisse du coût unitaire.Par exemple, une entreprise automobile obtiendra d'importantes économies d'échelle si elle répartit le coût de la mise en service d'une  chaîne de production  sur davantage de voitures, en cas d'augmentation de la production.

Augmentation de la taille du marché et économies d’échelleL'élargissement des marchés est un avantage très important de l'échange international pour les activités où existent  des   économies  d'échelle.   Lorsque   les   coûts  de  production   sont  principalement  des   coûts  fixes, comme l'écriture d'un  logiciel  ou  la   réalisation d'un film,  tout  élargissement  de  la  production permet de réduire les coûts. À l'extrême, des biens comme les grands avions ne peuvent voir le jour sans un marché mondial. Cet effet est d'autant plus  important que  le  marché  intérieur  est  étroit.   Il  est  donc maximal  pour un pays  faiblement développé, qui ne peut compter sur un marché intérieur suffisant.  

Voir diapo 20

Exercice polycopié n°61) Remplissez le schéma avec les expressions suivantes : Dotations factorielles + Productivité du travail – Hausse de la productivité – Spécialisation et ouverture internationale – Baisse des coûts unitaires – Stimule la demande2) Expliquez les flèches 1 et 2.

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Avantages comparatifs

Hausse de la taille du marché donc économies d’échelle

Allocation optimale des ressources

Croissance économique

Baisse des prix et hausse des salaires, donc hausse du 

pouvoir d’achat des ménages

Stimule l’offre

1

2

 

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Avantages comparatifs

Hausse de la taille du marché donc économies d’échelle

Allocation optimale des ressources

Hausse de la productivité

Spécialisation et ouverture internationale

Croissance économique

Baisse des coûts unitaires

Baisse des prix et hausse des salaires, donc hausse du 

pouvoir d’achat des ménages

Stimule l’offre Stimule la demande

Dotations factorielles + 

Productivité du travail

2)Flèches 1 et 2 : La spécialisation à partir des avantages comparatifs permet d’affecter le travail et le capital là où ils sont les plus efficaces relativement aux autres pays ; ils sont alloués de manière optimale (allocation optimale des ressources).Cette allocation optimale permet de produire davantage avec la même quantité de facteurs, ce qui traduit une hausse de la productivité.

Remarque : ces gains ne sont obtenus qu’une seule fois : lors du passage de l’autarcie à l’échange international ou lors de l’approfondissement de la spécialisation.

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Voyons  à  présent   les   conséquences   indirectes  de   la   spécialisation  et  de   l’ouverture   internationale,   liées notamment   à   la   stimulation   du   progrès   technique   (gains   dynamiques   car   cumulatifs)   et   aux   effets   de l’intensification de la concurrence internationale.

Exercice polycopié n°7

Des prix bas pour tous

La façon la plus simple de conquérir des parts de marché est d’offrir un meilleur prix. Sur un marché   concurrentiel,   les   prix   sont   tirés   vers   le   bas.   C’est   un   avantage   pour   les consommateurs, mais pas uniquement : les entreprises sont encouragées à produire si plus de gens ont les moyens d’acheter leurs produits, ce qui stimule l’ensemble de l’économie.

Une meilleure

qualité

La concurrence incite également les entreprises à améliorer  la qualité des produits et des services qu’elles vendent, afin d’attirer plus de clients et d’accroître leurs parts de marché. La qualité peut signifier : des produits qui durent plus  longtemps et fonctionnent mieux ; des services après-vente ou de dépannage plus performants ; un meilleur accueil du client.

Plus de choixSur un marché concurrentiel, les entreprises cherchent à distinguer leurs produits des autres. Pour le consommateur, cela signifie plus de choix, et la possibilité d’opter pour le rapport qualité-prix qui lui convient le mieux.

InnovationPour  offrir   ce   choix  aux  consommateurs,  et  produire  mieux,   les  entreprises  doivent  être innovantes, depuis la conception des produits jusqu’aux services offerts, en passant par les techniques de production.

Manuel Hatier, tableau réalisé à partir du site internet de la Commission européenne, 2011.

1) Quel est l’effet du libre-échange sur la concurrence internationale ?

Libre-échange accroît la concurrence : les entreprises nationales sont en concurrence avec des entreprises du monde entier. 

2) Résumez   les  deux  arguments  montrant  que  cette  concurrence   internationale  peut  être   favorable  aux consommateurs.

Cette concurrence accrue les incite fortement à faire des efforts pour améliorer leur compétitivité. Soit en réduisant leurs coûts de production et donc leurs prix. Soit en proposant de meilleurs produits aux consommateurs (de qualité, diversifiés, innovants). 

3) Dans la dernière ligne du tableau, retrouvez le passage qui correspond aux innovations de produit et celui qui correspond aux innovations de procédé.

Innovation de produit : offrir un choix (plus large) au consommateur.Innovation de procédé : mieux produire, donc innover pour réduire les coûts de production.

Donc pour résumer, deux effets de l’ouverture qui passent par l’intensification de la concurrence : → Incite aux innovations de procédé pour réduire les coûts de production et réduire les prix.→ Incite à satisfaire les consommateurs par de meilleurs produits : par la différenciation des produits, par 

l’amélioration de la qualité et par les innovations de produit.

Possibilité de faire un lien concurrence → PT (entendu ici comme un ensemble d’innovations). Si vous faîtes cela, n’oubliez pas d’ajouter aussi différenciation et qualité.Tous ces facteurs stimulent la demande. 

→ D’une part car la baisse des prix dégage du pouvoir d’achat pour les ménages ; par exemple les pays occidentaux ont importé des biens de consommation produit dans les pays émergents (vêtements, ordinateurs, jouets…) ce qui a augmenté le pouvoirs d'achat de leurs consommateurs qui ont pu, peu à peu, déplacer leurs consommation sur des services produits sur place (création d’emplois). 

→ D’autre part, la consommation est stimulée car avec les innovations, la différenciation, les entreprises répondent mieux au désir des consommateurs ou en créent de nouveaux.

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Document polycopié n°8 Les transferts de technologie et la croissance chinoiseNovice en matière de TGV il y a encore six ans, la Chine dispose aujourd'hui d'un réseau de trains à grande 

vitesse long de 3 300 km, d'ores et déjà aussi étendu que celui de l'Europe tout entière. Pékin, qui a importé l'essentiel de cette technologie de France (Alstom), d'Allemagne (Siemens), du Japon (Kawasaki) et du Canada (Bombardier), projette d'étendre son réseau de TGV à 18 000 km d'ici à 2020.Ce départ sur  les chapeaux de roue en surprend plus d'un. Comment la Chine a-t-elle pu, en si peu de 

temps, maîtriser le très complexe savoir-faire de la grande vitesse ? Peut-elle exporter des technologies dont le transfert n'était a priori autorisé que pour un usage en Chine ?« La Chine aurait pu faire son propre TGV », assure Sun Zhang, un professeur de l'université de Tongji, à 

Shanghai, qui est l'un des pionniers chinois du rail à grande vitesse. Sun a participé dans les années 1990 à tous   les  programmes expérimentaux de TGV chinois   :  Étoile  de Chine,  Ville  printanière et  Pionnier.  «  Le problème, c'est que ça nous aurait pris quinze à vingt ans. Or la Chine veut aller très vite. » L'Étoile de Chine, qui selon lui a roulé à 321,5 km/h, prend aujourd'hui la poussière dans un vieux hangar, aux côtés des autres prototypes sans lendemain.La décision d'importer un maximum de technologies étrangères a été prise vers 2003, pour un coût global 

de 9 milliards d'euros. « En négociant dur, ils ont obtenu une réduction de 10 », se félicite Sun Zhang.P. GRANGEREAU, Libération, 8 mai 2010.

1) Comment la Chine a-t-elle pu développer aussi rapidement son réseau de train à grande vitesse ?

Les échanges de biens et  de services permettent des  transferts de technologie qui bénéficient aux pays moins avancés et leur permettent un rattrapage. La Chine, par exemple, importe puis copie les technologies occidentales pour se les approprier (le  TGV par exemple). Cela explique que les pays émergents tels que la Chine connaissent des taux de croissance que n’ont jamais connus  les pays occidentaux au cours de leur histoire.

L’ouverture   internationale  accroît la vitesse de diffusion du progrès technique  et  du  savoir.   Lorsqu’une innovation est mise en place dans un pays, les autres vont en bénéficier. Lors des échanges internationaux, la technologie va se diffuser. 

Les   pays   bénéficient   donc  mutuellement   des   différentes   innovations ;   il   y   a   des  externalités positives. Théories de la croissance endogène. C’est le cas notamment pour les PED qui en important des biens à fort contenu   technologique   vont   s’approprier  peu  à  peut   ces   technologies.  Donc   le  progrès   technique  et   la croissance sont favorisés par l’ouverture internationale. Bon prétexte dans un devoir sur la mondialisation pour montrer que vous maîtrisez le vocabulaire et les mécanismes autour de la croissance endogène.

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Schéma de synthèse résumant les trois canaux par lesquels l’ouverture internationale permet de stimuler le progrès technique

Rappel diapo 20 Hausse de la taille du marché qui permet  d’amortir les coûts fixes liés à l’innovation  sur d’importantes quantités produites. Cela permet de rentabiliser plus facilement les frais engagés, notamment dans la R&D. C’est donc une forte incitation à innover.Sous  la pression de  la  concurrence,   les entreprises sont  incitées à innover  et à  mener des stratégies de différenciation  des   produits.   Ces   nouvelles  modalités   de   la   concurrence   ont   un  coût  (notamment   en investissements immatériels de recherche- développement) que les entreprises peuvent mieux amortir grâce à l'augmentation de la taille des marchés.   Celle-ci   leur   permet   d'exploiter   les  rendements d'échelle croissants, source d'économies d'échelle. 

Ouverture Internationale

Diffusion du progrès technique par transferts de technologie

Hausse de la taille du marché et économies 

d’échelle 

Concurrence accrue

Voir diapo 20

Voir doc poly 8

Voir exo poly n°7

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3.2. Les effets pervers du libre-échange Document polycopié n°9 Les effets sectoriels du libre-échange

 

1. En 2006, 58,3 % des articles d’habillement et de cuir vendus provenaient d’importations.

2. Entre 1960 et 2006, la part de la production nationale dans le total des ventes a diminué de 55,5 points, tandis que la part des importations a augmenté de 55,5 points. Dans le même temps, l’emploi dans le secteur a diminué de 87 %.

3. On peut expliquer ces constats par la  disparition progressive d’une production nationale  :   les entreprises travaillant dans le secteur du textile ont tendance à délocaliser leur production dans des pays où la main-d’œuvre coûte   moins   cher,   comme   la   Chine   ou   l’Inde.   Ainsi,   en   2001   en   Chine,   le   coût   horaire   de   l’industrie manufacturière est de 0,4 dollar contre 15,9 dollar en France (à nuancer car il faudrait raisonner en coût unitaire en tenant compte de la productivité). Les industries soucieuses de diminuer leur coût ont par conséquent tout intérêt à délocaliser leur production dans des pays comme la Chine.Bien évidemment, si les frontières étaient fermées ou si les importations étaient soumises à de forts droits de douane, elles ne pourraient pas le faire. C’est donc bien une des conséquences néfastes du libre-échange qui peut être mise en évidence ici.

De   plus,   cette   situation   fait  pression à la baisse des salaires  dans   les   pays   riches   dans   les   secteurs particulièrement exposés à la concurrence internationale. Ainsi, les inégalités ont augmenté dans presque tous les pays riches. L’écart relatif entre les plus pauvres et les plus riches s’est nettement accru, mais aussi l’écart entre les classes moyennes et les plus riches.Pierre Noël Giraud oppose les compétitifs (salariés travaillant dans des secteurs où le pays dispose d’un avantage comparatif),   les  exposés  (salariés travaillant dans des secteurs où les entreprises résidentes ne sont plus compétitives) et  les protégés (salariés travaillant dans des secteurs protégés de la concurrence internationale).Ceux qui tirent partie du processus de mondialisation sont bien évidemment les compétitifs (une bonne part sont des salariés qualifiés). 

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Les exposés (une bonne part sont des salariés peu qualifiés) en revanche voient leur situation se dégrader et connaissent   un   taux   de   chômage   élevé   et   des   réductions   salariales   car   les   entreprises   dans   lesquelles   ils travaillent subissent de plein fouet la concurrence des pays à bas coût.

On pourrait se dire que ces destructions seront compensées par des créations liées aux exportations. Mais le contenu en emplois des exportations des pays développés est inférieur au contenu en emplois de leurs importations. En effet, leurs exportations sont moins intenses en travail que leurs importations. Lorsque les pays développés exportent 100 euros, ils créent moins d’emplois qu’ils n’en détruisent lorsqu’ils importent 100 euros. Le solde en termes d’emploi est donc négatif. Nathan document 2 p.81 bon exo pour démontrer cela

Perte de 500 000 emplois industriels en 10 ans. La part de l’industrie dans le PIB est passée de 24% à 14% (même si   c’est  à  nuancer  en   raison  du  phénomène d’externalisation  de  fonctions  comme  l’entretien,   la   cantine,   la comptabilité, l’informatique, les services juridiques ou la communication ET en raison du fait que l’intensification du PT peut expliquer également ces destructions).

Document 4 p.75 BordasDans   le  modèle  standard  de   commerce   international,   les   termes  de   l’échange,  définis   comme  le  prix  des 

exportations  d'un  pays  divisé  par   le  prix  de   ses   importations,   conditionnent  en  effet   l’ampleur  des  gains  à l'échange. Tout événement politique économique qui tend à accroître les termes de l'échange d’un pays lui sera bénéfique. Inversement, une dégradation des termes de l'échange s'accompagnera d'une perte de bien-être. [...]Dans   les   années   1950,   un   certain   nombre  d'économistes   pensaient   que   les  pays   en  développement,   qui 

exportaient principalement des produits primaires, étaient voués à connaître une détérioration continue de leurs termes de l'échange.  En effet,   ils  prévoyaient que  la croissance des pays développés s'accompagnerait  d'une réduction progressive de la demande de biens primaires, alors que le développement des nations les plus pauvres se ferait par une expansion de leurs secteurs traditionnels d'exportation. [...] La croissance aurait détérioré les termes de l'échange [des pays les plus pauvres] au point que,  in fine, leur situation s'empire. Ce problème est connu des économistes sous le nom de croissance appauvrissante.

Paul KRUGMAN et Maurice OBSTFELD, Économie internationale, Pearson, 2009.

1. Définir. Distinguez le commerce interbranche du commerce intrabranche.

Le prix des exportations augmente relativement à celui des importations. Donc, à quantité exportée identique, le pays peut importer davantage (il dispose alors de plus de richesses).

2. Illustrer. Expliquez la phrase soulignée en prenant l'exemple de l'automobile pour la France et l'Allemagne.Pour les pays producteurs de pétrole, une hausse du prix du pétrole (qui est alors une exportation) améliore leurs termes de l’échange. Par contre, cela détériore les termes de l’échange français.

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3. Analyser. En quoi producteurs et consommateurs sont-ils des gagnants du commerce international ?

La   «   croissance   appauvrissante   »   vient   d’une   augmentation   des   richesses   produites   (donc   croissance économique), mais le prix à l’exportation de ces richesses diminuant, le pays peut de moins en moins importer ; donc, en produisant de plus en plus de richesses, il en dispose de moins en moins.

Les  pays spécialisés dans les produits primaires,  à  savoir   la majorité des  PED,  subissent donc une  insertion défavorable dans la DIT. La conséquence en est une tendance à la détérioration des termes de l'échange pour les PED. (cf encadré Définitions et exercice). Ainsi, contrairement à ce qu'affirme l'analyse ricardienne de l'échange, tous les pays ne gagnent pas forcément à l'échange, cela dépend du type de spécialisation.

4. Déduire. Quelle partie du schéma du document 2 la diversification de la production vient-elle compléter ?

Le graphique dément la « croissance appauvrissante ». Dans les années 2000, les pays en développement ont vu leurs termes de l’échange s’améliorer, signe que la demande mondiale pour leurs produits s’accroît.

Ce constat optimiste doit cependant être nuancé : Voir extrait d’un document de la CNUCED : « Depuis 2002, la remontée des cours des produits de base est due principalement à la vigueur de la demande en Asie de l'Est et du Sud, en particulier en Chine et en Inde. [...]. Même si la poursuite de la croissance en Asie de l'Est et en Asie du Sud et la reprise enregistrée dans d'autres régions en développement devraient soutenir la demande de matières premières, le  problème fondamental de l'instabilité des prix de ces produits et de leur baisse persistante en valeur réelle par rapport au prix des articles manufacturés, en particulier ceux exportés par les pays développés, n’est toujours pas résolu.   Il   est   donc   impératif   pour   les   PED  de   ne   pas   tomber  dans   l’excès d’optimisme quant  à   leurs  perspectives  d’industrialisation  et  de  diversification.  Le  redressement récent des marchés de matières premières risque de détourner l’investissement – intérieur et extérieur – réalisé dans le secteur manufacturier naissant des pays exportateurs de produits de base vers les industries extractives. »

A retenir :   certaines spécialisations sont beaucoup plus favorables  au développement d’un pays. Ce sont  les productions qui disposent d’une demande mondiale dynamique. Donc le libre-échange peut être plus favorable à certains pays qu’à d’autres.

Résumé effets pervers du libre-échange : 1)  Peut  mettre en difficulté  certains  secteurs :  disparition d’entreprises  (effet  négatif  sur   les  producteurs)  et destruction d’emplois (nuit aux consommateurs car hausse du nombre de chômeurs).2) Certaines spécialisations réduisent le gain à l’échange théoriquement engendré par l’ouverture internationale. 

Transition : ces limites du libre-échange peut légitimer le recours à des mesures protectionnistes. C’est ce que nous allons étudier à présent.

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3.3. Les fondements du protectionnisme et ses outils

POINT BAC : lorsque vous voulez montrer l’intérêt du protectionnisme, vous pouvez évidemment utilisez les arguments critiques du libre-échange et inversement.

Ne pas opposer frontalement libre-échange et protectionnisme. Protectionnisme ne signifie pas fermeture aux échanges. Voir diapo 21

OUTILS DU PROTECTIONNISME Voir diapos 22, 23 et 24

Document 3 p.77 Bordas

1. Deux   raisons   au  manque   de   compétitivité   initial   des   industries   naissantes   :  elles  ne peuvent bénéficier d'économies d'échelle  du  fait  du  faible  niveau de  la  production et  elles  ne  profitent  pas encore des  effets d'apprentissage que procure l'expérience accumulée.  Leurs coûts et par là leurs prix  de  vente sont donc  plus élevés que ceux des concurrents plus avancés.

Sur  un  marché où les rendements sont croissants  (coût  unitaire  diminue   lorsque   la   taille  de   la production augmente), une entreprise qui possède le plus de parts de marché réalise des économies d’échelle  (réduction  du  coût  quand  l’entreprise  gagne  des  parts  de  marché et  produit  plus).   Les 

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industries naissantes, elles, n’ont pas la taille suffisante pour réduire suffisamment leurs coûts et faire face à la concurrence d’industries plus matures.

Il  existe des effets d’apprentissage. Les  entreprises plus anciennes ont amassé de l’expérience  qui leur permet d’être plus efficaces. Là encore, une industrie naissante part avec un handicap.

En étant protégées, les entreprises peuvent, sans la contrainte à court terme des concurrents, desservir le marché national.  Elles  ont  le  temps nécessaire pour réaliser les économies d’échelle et les gains de productivité leur permettant de devenir compétitives.

Ces arguments sont particulièrement pertinents pour les pays en retard par rapport aux concurrents étrangers (ex : Allemagne au 19e  siècle, PED au 20e  siècle) ;  pour les activités où les coûts fixes sont élevés et donc les économies d'échelle décisives pour la compétitivité.Ainsi le positionnement des NPIA dans la DIT a évolué. Ils ont su peu à peu modifier leur spécialisation pour s’orienter vers des productions nécessitant l’utilisation de travail qualifié.

2. La  protection  des   industries  naissantes  est  provisoire   car,  une fois les entreprises concernées devenues compétitives, elles ont la capacité de supporter la concurrence internationale, ce qui les incitera à innover ou à baisser encore leurs prix.

4. Protéger des  industries vieillissantes consiste à donner le temps à des entreprises pour passer un « cap difficile » ; l’entreprise est  viable à moyen terme, mais pas à court terme, d’où l’intérêt de la protéger sur du court terme. Protéger une  industrie mourante  consiste à donner le  temps aux salariés de ces entreprises de retrouver un autre emploi ; une fois tous les salariés reconvertis, la protection est levée et la production est arrêtée.

On voit à partir de cette théorie de la protection des industries naissantes que les avantages comparatifs peuvent être construits par l’action de l’Etat en  protégeant  celles-ci pendant un temps de la concurrence étrangère et éventuellement  en   les   subventionnant.   Cela   va  à   l’encontre  de   la   vision  que  donnent   les   classiques  et   les néoclassiques des avantages comparatifs qui seraient des données sur lesquelles l’Etat ne pourrait pas intervenir.Par exemple,  Airbus n’aurait probablement jamais pu exister si l’Union européenne n’avait pas encouragé son développement   par   des   mesures   protectionnistes.   L’Union   européenne   s’est   donc   construit   un   avantage comparatif.

Document 4 p.77 Bordas

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1)

2. Si les entreprises se font concurrence, elles produisent toutes les deux et elles sont perdantes toutes les deux. Une entreprise n’est gagnante que si elle produit seule.

4. Airbus a désormais toujours intérêt à produire. Or, si Airbus est sûre de produire, Boeing n’a alors plus intérêt à produire. Mais ce n’est pas si simple : en produisant tout de même, Boeing réalise une perte de 5, mais surtout le profit de son concurrent baisse de 105 (de 125 à 20) ; donc Boeing peut privilégier une perte pour elle-même dans le but de diminuer considérablement le profit de son concurrent.

5. Cet  exemple  justifie de subventionner, donc de protéger, une entreprise (ici Airbus), qui devient alors rentable.  Le danger est qu’une  guerre commerciale  peut alors s’engager :   les États-Unis peuvent décider de subventionner Boeing, ce qui  génère des coûts publics supplémentaires, sans effet sur la compétitivité réelle des entreprises.

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A retenir sur les politiques commerciales stratégiques

L’idée est de faciliter le développement de firmes nationales dans des secteurs jugés stratégiques.Sur des marchés oligopolistiques. Ils se caractérisent par des coûts fixes élevés du fait d'investissements initiaux considérables en capital fixe et recherche-développement. Il faut donc que les firmes détiennent une   grande   part   de  marché   pour   rentabiliser   ces   investissements   (économies d'échelle).   Ces   coûts constituent une  barrière à l'entrée  de concurrents,  d'autant plus efficace que ces coûts sont souvent irrécupérables.

Dans ce cadre, les pouvoirs publics peuvent soutenir une firme nationale («  champion national ») pour l'aider à s'implanter dans le secteur. Sur les marchés oligopolistiques, il n'y a pas de place « pour tout le monde » et le premier entrant sur le marché bénéficie d'un avantage décisif, il peut évincer les firmes étrangères rivales. Les pouvoirs publics peuvent donc intervenir dans la compétition entre les firmes pour en influencer l'issue à l'avantage d'une firme nationale.Cette stratégie s'applique en particulier aux activités à forte intensité de R&D. Non seulement parce que la R&D représente des coûts fixes élevés, mais aussi parce que ces  dépenses sont source d'externalités positives. Permettant d'améliorer les connaissances existantes et d'en faire naître de nouvelles, elles sont source  d'accumulation de capital humain.  Ces connaissances, en se diffusant, favorisent  la croissance économique.Les avantages comparatifs ne tombent en général pas du ciel, ils ne sont pas là par hasard : bien sûr, si le pays  est   très   riche  en pétrole  ou en bauxite,   ces  produits  constitueront  une part   importante  de ses exportations. Mais, au total,  l’essentiel des avantages  dans le commerce international sont le résultat d’une volonté affirmée dans la durée, d’une construction qui ne doit pas grand-chose au hasard.A long terme, l’évolution de la croissance et des termes de l’échange d’un pays dépend de façon cruciale de   sa   capacité   à   produire   et   à   exporter   des  biens faisant l’objet d’une demande forte à l’échelle mondiale. L’Etat a donc son rôle à jouer pour assurer le développement de firmes qui interviendront sur le marché mondial en leur permettant d’être les plus compétitives possibles. En ce sens, on peut parler d’avantages comparatifs construits par l’Etat. L’ouverture n’a d’ailleurs profité qu’aux PED suffisamment forts pour s’insérer positivement dans les échanges. Donc renouveau du protectionnisme.

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PROTECTIONNISME DEFENSIF

Document polycopié n°10 Des politiques protectionnistes contre les concurrences déloyalesLa   déflation   salariale   (baisse   des   salaires   ou   transferts   de   cotisations   vers   les   salariés)   s'appuie   sur   les 

délocalisations vers des pays à bas coût salarial et faibles réglementations sociales ou écologique et le chantage à l'emploi pour que les travailleurs renoncent à des acquis sociaux et à des hausses de salaires. Elle nécessite des mesures protectionnistes pour revaloriser les salaires et accroître la demande solvable des ménages. Par ailleurs, seul le protectionnisme peut arrêter la spirale du moins-disant fiscal et du moins-disant social qui s'est instaurée aujourd'hui en Europe.Ainsi, les entreprises, une fois mieux protégées de la concurrence extérieure, n'auront plus de prétexte pour 

s'opposer aux revendications salariales en faveur d'un meilleur partage de la richesse produite. Aujourd'hui les principaux pays développés n'ont de choix qu'entre la déflation salariale ou la délocalisation et le chômage. Le protectionnisme n'est pas une panacée mais une condition nécessaire. Ces taxes, provisoires, visent à compenser les écarts de taux de change et de normes sociales et écologiques, entre les pays de la zone euro et les autres membres de l'Union.

D'après Jacques Sapir. Le Monde diplomatique, mars 2009.

1) Qu’entend-on par moins-disant fiscal et moins-disant social ?

Moins-disant fiscal : fait de pratiquer des impôts sur les entreprises plus faibles que dans les pays concurrents pour accroître la compétitivité des entreprises.Moins-disant social : fait de limiter les droits des salariés (conditions de travail, durée du travail, congés payés, prestations sociales) pour réduire le coût du travail par rapport aux entreprises étrangères.

2) Quelles sont les justifications du protectionnisme avancées dans ce texte ?

Le libre-échange encourage les politiques de rigueur salariale (pression à la baisse sur les salaires), les politiques de libéralisation du marché du travail, la réduction des impôts (dumping fiscal), des dépenses publiques et de la protection sociale  (dumping social).  Ces politiques sont  défavorables à la demande mondiale  et   freinent   la croissance des pays développés. De plus, les salariés voient leur situation se dégrader.Elle encourage aussi la recherche effrénée des gains de productivité qui freine l’emploi (utilisation de techniques économes en emploi pour faire face à la concurrence internationale). On peut ajouter que les pays développés respectent certaines normes environnementales qui sont coûteuses pour les entreprises et réduisent leur compétitivité. Comme ces normes ne sont pas présentes dans certains pays à bas coût, on parle de dumping environnemental.

Trois fondements des politiques protectionnistes      :  → Protection des industries naissantes.→ Politiques commerciales stratégiques.→ Protectionnisme défensif.

Mais si le protectionniste peut constituer une réponse efficace à certaines limites du libre-échange, nous allons voir qu’il peut lui-même entraîner des effets pervers.

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3.4. Les limites du protectionnisme

Document polycopié n°11 Les limites du protectionnisme« Comme le note Robert Reich dans  le cas américain –  mais  le propos vaut pour  l'Europe aussi  bien –,  ce 

nationalisme économique, la tentation de se replier sur son marché intérieur se sont en fait rapidement révélés contre-productifs   aux   producteurs   qui  en avaient   été   à   l'origine   les   principaux   porte-drapeaux.   Lorsque   la sidérurgie   obtient,   par   exemple,   d'être   protégée   de   la   concurrence   étrangère,   ce   sont   les   producteurs automobiles   qui   découvrent   brutalement   qu'ils   doivent   payer   40  %   plus   cher   que   leurs   concurrents   leur consommation d’acier. [...]  Lorsque l'industrie textile, enfin,  obtient des protections, c'est toute l’industrie de l'habillement qui souffre.Difficile vis-à-vis du Sud, le protectionnisme ne l’est pas moins vis-à-vis du Nord. Qu'il suffise d'imaginer ce que 

serait devenu le destin informatique de la France si elle avait perdu l'accès aux produits créés par Microsoft et dû s'appuyer sur la seule informatique créée par Bull.  C'est le reste de l'industrie de la recherche qui aurait été bouleversé par un protectionnisme naïf. [...] De ce point de vue, on peut dire qu'aujourd’hui, la mondialisation est devenue une aventure obligée. »

Daniel Cohen, Richesse du monde et pauvreté des nations, coll. « Champs », Flammarion, 1998.

1) En quoi le protectionnisme peut-il entraîner une perte de compétitivité pour l’économie ? Appuyez-vous sur les exemples donnés dans le texte ?

Lorsqu’un secteur est protégé de la concurrence étrangère, il n’est plus incité à diminuer ses coûts, ce qui a des répercussions sur le reste de l’économie. D. Cohen explique ainsi que le fait de mettre en place des mesures protectionniste   dans   un   secteur   comme   la   sidérurgie   a   des   conséquences   très   négatives   sur   le   reste   de l’économie : les producteurs automobiles doivent dès lors payer leur consommation beaucoup plus chère que leurs concurrents. Ils subissent donc une hausse de leur coût de production et sont donc pénalisés par rapport à leurs concurrents : ils perdent des parts de marché et sont contraints de réduire leur volume de production.

La mondialisation est une « aventure obligée » dans le sens où les échanges de technologies permettent aux pays d’améliorer   la   compétitivité   de   leurs   entreprises,   entraînant   ainsi   l’économie   (croissance,   augmentation  de l’emploi). D. Cohen donne l’exemple de l’informatique : l’utilisation par la France de produits créés par Microsoft a eu des répercussions positives sur notre économie, en augmentant la productivité des entreprises, en facilitant la  recherche.  Sans  l’utilisation de ces technologies,   l’économie française aurait  perdu en compétitivité  et   les entreprises auraient eu davantage de difficultés à affronter la concurrence étrangère.

2) Quelles conséquences pour les consommateurs ?

Cela  renchérit  le  prix  des  produits  du   secteur  protégé.  Deux  effets  de   cette  hausse  des  prix :   d’abord,   les consommateurs  du secteur protégé ont un niveau de vie moins élevé qu’en cas de  libre échange puisqu’ils payent les produits plus chers. Produits moins innovants et de moins bonne qualité

3) Quelles mesures de rétorsion peut-on envisager lorsqu’une politique protectionniste est menée dans un pays ?

Plus   globalement,   les   risques   de  mesures de rétorsion  ne   sont   pas   négligeables,   ainsi   que   ceux   liés   à l’appauvrissement des autres pays puisque ce sont leurs exportations qui sont freinées. Parallèlement à la baisse des importations engendrée par les mesures protectionnistes, ce sont   donc les  exportations qui risquent de diminuer et l’on peut de plus craindre des effets cumulatifs récessifs au niveau mondial. 

Dans les années 30, l’adoption de mesures protectionnistes par la plupart des PI a conduit à aggraver la crise économique. Protectionnisme dans tous les pays : récession mondiale.

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Exercice polycopié n°8Remplissez le tableau ci-dessous avec les expressions suivantes :

Pertes d’emplois liées à l’affaiblissement de la croissance. Baisse des prix Pression à la baisse des salaires. Baisse du profit. Recettes fiscales avec droits de douane  Positionnement sur des secteurs stratégiques. Peut enfermer l’économie nationale dans une spécialisation inadéquate par rapport aux avantages comparatifs. Baisse de la variété, de la qualité. Faire évoluer la spécialisation. Gain de parts de marché sur le marché intérieur lié à la limitation des importations. Hausse de la variété, de la qualité. Pertes de parts de marché sur le marché intérieur liées aux importations. Pratiques de moins-disant social et fiscal qui réduisent les recettes fiscales. Hausse du profit. Création d’emplois dans les secteurs non exposés (grâce à la hausse du pouvoir d’achat des consommateurs) Limite les pertes d’emplois dans les secteurs peu compétitifs. Hausse des prix. Donne le temps aux salariés de ces secteurs de se reconvertir. Temps pour atteindre une compétitivité suffisante (protectionnisme éducateur). Limite le développement des PED et donc les possibilités d’exporter dans ces pays. Destruction d’emplois dans les secteurs exposés à la concurrence internationale. Peut stimuler les gains de productivité et la croissance. Incitation à innover et à réduire ses coûts. Elargissement du marché (débouchés supplémentaires grâce aux exportations). Possibilité de survivre sur un marché oligopolistique (protectionnisme stratégique). Accès à des technologies étrangères. Mesures de rétorsion qui limite les possibilités d’exporter. Biens intermédiaires obtenus à moindre coût. Perte de pouvoir d’achat si mauvaise spécialisation (en cas de détérioration termes de l’échange)

Tableau récapitulatif des effets respectifs du libre-échange et du protectionnismeConsommateurs Producteurs Politique économique et

pouvoirs publicsTravailleurs

Effet positif du libre-échange

Baisse des prix Hausse de la variété, de la qualité.

Elargiss ement du marché (débouchés supplémentaires grâce aux exportations). Accès à des technologies étrangères. Incitation à innover et à réduire ses coûts. Biens intermédiaires obtenus à moindre coût.

Peut stimuler les gains de productivité et la croissance.

Création d’emplois dans les secteurs non exposés (grâce à la hausse du pouvoir d’achat des consommateurs)

Effet négatif du libre-échange

Perte de pouvoir d’achat si mauvaise spécialisation (en cas de détérioration termes de l’échange)

Pertes de parts de marché sur le marché intérieur liées aux importations. Baisse du profit.

Pratiques de moins-disant social et fiscal qui réduisent les recettes fiscales.

Destruc tion d’emplois dans les secteurs exposés à la concurrence internationale. Pression à la baisse des salaires.

Effet positif du protectionnisme

Gain de parts de marché sur le marché intérieur lié à la limitation des importations. Hausse du profit. Temps pour atteindre une compétitivité suffisante (protectionnisme

Recettes fiscales avec droits de douane. Positionnement sur des secteurs stratégiques. Faire évoluer la spécialisation.

Limite les pertes d’emplois dans les secteurs peu compétitifs. Donne le temps aux salariés de ces secteurs de se reconvertir.

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éducateur). Possibilité de survivre sur un marché oligopolistique (protectionnisme stratégique).

Effet négatif du protectionnisme

Hausse des prix. Baisse de la variété, de la qualité.

Mesures de rétorsion qui limite les possibilités d’exporter. Limite le développement des PED et donc les possibilités d’exporter dans ces pays.

Peut enfermer l’économie nationale dans une spécialisation inadéquate par rapport aux avantages comparatifs.

Pertes d’emplois liées à l’affaiblissement de la croissance.

4. Les effets de la variation des taux de change

Sera traité en TD.