Histoire des Arts Arts et Totalitarismes Matin Brun de Franck Pavloff
I – Je présente et je situe l’œuvre et son auteur
1) Présente le document à analyser : nature, genre, date de rédaction et de publication
2) Présente l’auteur (rapidement) en t’aidant de cette biographie et indique quel élément de sa biographie a motivé
cette œuvre.
II – Je présente et comprends le contexte de l’œuvre
Contexte historique:
Imaginée au moment des élections régionales de 1998 et des alliances politiques entre la droite et
l'extrême-droite, cette nouvelle cinglante du romancier Franck Pavloff fut d'abord éditée par Actes Sud dans un
recueil paru à l’occasion du salon du livre antifasciste de Gardanne.
Franck Pavloff se rendait régulièrement au collège Cévenol du Chambon-sur-Lignon dans lequel il étudiait
plus jeune. Il y rencontra l’éditeur Jean-François Manier auquel il confia Matin brun. L'éditeur hésita longuement
sur la forme en prose et la commercialisation mais, frappé par le texte, il décida finalement de le publier en petit
livre à 1 euro, une somme symbolique reflétant la volonté militante de l'auteur (qui renonça à ses droits) et de
l'éditeur.
Comment un texte publié en 1998, par un éditeur de poésie, Cheyne, qui fait son métier en artisan, est-il devenu un
best-seller ?
Le texte est simple, efficace. Pas de commentaires « C'est aussi un texte sur l'échec du discours politique »,
explique Franck Pavloff, juste une façon de montrer où peut conduire la peur et l'absence de révolte. Deux
hommes ordinaires assistent, en refusant de s'inquiéter, à la mise en place d'un Etat brun. Insensiblement, tout
prend cette couleur : chat, chien, journaux. Franck Pavloff l'a écrit au moment des élections régionales de 1998,
quand des élus de droite se sont alliés avec ceux du Front national. […].20 000 avant le choc du 21 avril 2002. Le
lendemain, Jean-François Manier renvoie quelques exemplaires. A France-Inter, Vincent Josse le reçoit. Lui aussi
se demande « comment parler du FN, sans faire d'éditorial ». Le jour où Jean-Marie Le Pen est l'invité de la
rédaction, Josse décrit le terrible programme culturel du FN et termine en parlant de la nouvelle. Ce jour-là,
Franck Pavloff est en voiture près de Lyon. Il appelle Jean-François Manier, qui lui explique que téléphones et fax
n'arrêtent pas. Le phénomène Matin brun a commencé […] Alain Salles, Le Monde, vendredi 7 mars 2003
III- Je resitue l’œuvre dans le(s) thème(s) choisi(s) «Arts et Totalitarismes»
3) Je définis rapidement l’expression « Arts et Totalitarismes »
4) J’explique en quoi cette nouvelle « Matin Brun » s’inscrit dans cette thématique.
Franck Pavloff (1940-) Franck Pavloff est né à Nîmes le 24 avril 1940, de parents bulgares. Son
parcours est une succession d’engagements. Passionné par l’humanitaire,
il monte des projets de développement en Afrique et en Asie, pour le
compte du ministère de la Coopération. Educateur de rue, spécialiste de la
psychologie et des droits de l’enfant, il travaille comme expert psychiatre
auprès du tribunal de Grenoble. Il est responsable d’une association de
prévention de la toxicomanie et de la délinquance et a dirigé des
collections jeunesse chez Syros et Albin Michel
Il a été découvert par le grand public avec Matin brun. Vendu à plus de 2
millions d’exemplaires, Matin brun est traduit dans le monde entier et
figure encore parmi les meilleures ventes de livres en France.
Franck Pavloff est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, romans pour
adultes et pour la jeunesse, nouvelles et poésie. Il a reçu le Prix du roman
France Télévision pour Le Pont de Ran-Mositar, publié en 2005
IV- J’analyse l’œuvre :
Le poème a été publiée en avril 1942 , dans le recueil Poésie et vérité. Paru dans le premier numéro de la Revue
Choix, journal d’information des alliés, il sera parachuté la même année à des milliers d’exemplaires par des
avions britanniques de la Royal Air Force au dessus du sol français.
En effet, après l’appel du 18 juin initié par De Gaulle des intellectuels comme Eluard se joignent aux soldats et
à la population et intègre la Résistance.
Oeuvre : livre-objet Titre : Liberté Auteur : texte de Paul ELUARD, illustration de Fernand LEGER Date : Avril 1942 pour le texte, 1953 pour son illustration Lieu de conservation : une version sur toile avec des variations est conservée à Paris par le Musée National d’Art Moderne, centre Georges Pompidou (crayon, huile sur toile, hauteur : 0,318m x longueur : 1, 300m ,1953)
Lis la nouvelle (version audio disponible en téléchargement sur le blog de classe) ci-dessus puis réponds aux questions suivantes qui pourront être la trame de ton analyse pendant l’oral de l’HIDA :
1) Résume en quatre phrases l’extrait à analyser ( n’oublie pas le jour de l’oral de lire les premières lignes
du texte).
Un titre et une première de couverture symboliques :
2) Décris l’illustration (cadrage, couleurs …) : quelles références peut-on y voir ?
3) Analyse le titre « Matin Brun » : qu’évoque-t-il selon toi ?
Un texte politique et engagé
4) « milices » ligne 42: quelles références historiques se cachent derrière ce terme ?
5) Quel régime se met en place dans la nouvelle ?
Une structure qui participe au sens
6) Quel adjectif en apparence anodin sature peu à peu le texte et l’avenir des personnages ?
7) Complète ce tableau qui montre la mise en place progressive de l’Etat totalitaire, la gradation des mesures
prises cf poly
Le pouvoir de la fiction :
8) Quand et où se déroule cette histoire ?
9) Connaissons-nous le contexte de mise en place du régime ?
10) De la même façon quelles informations le texte nous livre-t-il sur « l’après ? » (les camps ? la guerre ?)
11) Pourquoi ces éléments manquent-ils ?
12) Synthèse : en quoi cette nouvelle est-elle un texte engagé contre le totalitarisme ?
V- Je mets en relation avec d’autres œuvres et je conclus
Voici quelques œuvres qui peuvent être mises en relation avec « Matin Brun » de Franck Pavloff:
Un beau matin court métrage d’animation réalisé par Serge Avédikian et qui est une adaptation de la
nouvelle. (en lien sur le blog de classe)
On n’a rien vu venir roman à 7 voix, collectif de 7 auteurs donc et préfacé par Stéphane Hessel
Genèse du texte : un beau jour d’automne, Sandrine Beau et Séverine Vidal se sont lancées le défi de réunir 7
auteurs pour, ensemble, écrire un roman dont le thème serait : 7 familles face à l’arrivée au pouvoir d’un parti
liberticide. Ainsi est né On n’a rien vu venir, un roman d’anticipation politique dont nous pourrions tous être les
protagonistes, si nous n’y prenons garde.
Le livre se compose de sept chapitres (un par auteur) et d’un épilogue écrit par Séverine Vidal.
« On n’a rien vu venir parle de ce qui peut arriver si l’on n’y prend garde. C’est pourquoi je considère que c’est un
livre important, et je vous encourage à le lire." Extrait de la préface de Stéphane Hessel.
Le triomphe de la volonté de Léni Riefenstahl (cf travail effectué en Histoire):
Film de propagande nazie tourné en noir et blanc par Leni Riefenstahl et
sorti en 1935.
Le film, qui décrit principalement le congrès de Nuremberg du NSDAP de
1934 tenu au Reichsparteitagsgelände, a été « commandé par le Führer »
comme le générique l'indique.
.
Je n’ai rien dit, poème attribué au Pasteur
Martin Niemöller (1892-1984) :
LIE (Jean-Christophe),« L'homme à la
Gordini », Primea Linea, 2009.
Film d’animation
Fin des années 1970, une banlieue imaginaire, la
coutume est de ne porter ni slip, ni pantalon,
uniquement des hauts oranges. Avec l’aide d’un
insurgé masqué en R8 Gordini bleue, Monsieur R
et sa femme, préparent une révolution
vestimentaire radicale et s’élancent à l’assaut du
totalitarisme monochromatique orange.
Récompenses : Sélection officielle Festival de
Cannes 2009, en compétition / Festival
d’Annecy 2009, en compétition
Un film d’animation décalé et surprenant qui
illustre cette même nécessité d’engagement face à
tout totalitarisme.
(en lien sur le blog de classe)
« Je n'ai rien dit »
Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester
1942, Dachau - Pasteur Martin Niemöll
La mise en place progressive de l’Etat totalitaire et la gradation des mesures prises (cf question7)
Mesures
prises par le
gouvernement
lignes Moyens utilisés pour
faire respecter chaque
mesure
Réaction s du narrateur
à chaque mesure
Réactions des
autres
Décret qui
instaure la
suppression
des chats qui
ne sont pas
bruns
40 Les milices distribuent
gratuitement des
boulettes arsenic
(lignes 41/46)
« mon cœur s’était serré
puis on oublie vite »
Histoire des Arts Matin Brun de Franck Pavloff
Histoire des Arts
Arts et Totalitarismes Matin Brun de Franck Pavloff
I – Je présente et je situe l’œuvre et son auteur
1) Présente le document à analyser : nature, genre, date de rédaction et de publication
2) Présente l’auteur (rapidement) en t’aidant de cette biographie et indique quel élément de sa biographie a
motivé cette œuvre.
II – Je présente et comprends le contexte de l’œuvre
Contexte historique:
Imaginée au moment des élections régionales de 1998 et des alliances politiques entre la droite et
l'extrême-droite, cette nouvelle cinglante du romancier Franck Pavloff fut d'abord éditée par Actes Sud dans
un recueil paru à l’occasion du salon du livre antifasciste de Gardanne.
Franck Pavloff se rendait régulièrement au collège Cévenol du Chambon-sur-Lignon dans lequel il
étudiait plus jeune. Il y rencontra l’éditeur Jean-François Manier auquel il confia Matin brun. L'éditeur
hésita longuement sur la forme en prose et la commercialisation mais, frappé par le texte, il décida
finalement de le publier en petit livre à 1 euro, une somme symbolique reflétant la volonté militante de
l'auteur (qui renonça à ses droits) et de l'éditeur.
Comment un texte publié en 1998, par un éditeur de poésie, Cheyne, qui fait son métier en artisan, est-il
devenu un best-seller ?
Le texte est simple, efficace. Pas de commentaires « C'est aussi un texte sur l'échec du discours politique »,
explique Franck Pavloff, juste une façon de montrer où peut conduire la peur et l'absence de révolte. Deux
hommes ordinaires assistent, en refusant de s'inquiéter, à la mise en place d'un Etat brun. Insensiblement,
tout prend cette couleur : chat, chien, journaux. Franck Pavloff l'a écrit au moment des élections régionales
de 1998, quand des élus de droite se sont alliés avec ceux du Front national. […].20 000 avant le choc du 21
avril 2002. Le lendemain, Jean-François Manier renvoie quelques exemplaires. A France-Inter, Vincent
Josse le reçoit. Lui aussi se demande « comment parler du FN, sans faire d'éditorial ». Le jour où Jean-Marie
Le Pen est l'invité de la rédaction, Josse décrit le terrible programme culturel du FN et termine en parlant de
la nouvelle. Ce jour-là, Franck Pavloff est en voiture près de Lyon. Il appelle Jean-François Manier, qui lui
explique que téléphones et fax n'arrêtent pas. Le phénomène Matin brun a commencé […] Alain Salles, Le Monde, vendredi 7 mars 2003
Franck Pavloff (1940-) Franck Pavloff est né à Nîmes le 24 avril 1940, de parents bulgares. Son
parcours est une succession d’engagements. Passionné par l’humanitaire,
il monte des projets de développement en Afrique et en Asie, pour le
compte du ministère de la Coopération. Educateur de rue, spécialiste de la
psychologie et des droits de l’enfant, il travaille comme expert psychiatre
auprès du tribunal de Grenoble. Il est responsable d’une association de
prévention de la toxicomanie et de la délinquance et a dirigé des
collections jeunesse chez Syros et Albin Michel
Il a été découvert par le grand public avec Matin brun. Vendu à plus de 2
millions d’exemplaires, Matin brun est traduit dans le monde entier et
figure encore parmi les meilleures ventes de livres en France.
Franck Pavloff est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, romans pour
adultes et pour la jeunesse, nouvelles et poésie. Il a reçu le Prix du roman
France Télévision pour Le Pont de Ran-Mositar, publié en 2005
III- Je resitue l’œuvre dans le(s) thème(s) choisi(s) «Arts et Totalitarismes»
5) Je définis rapidement l’expression « Arts et Totalitarismes » :
Rappel de la définition du totalitarisme cf wikipédia : Le totalitarisme est l'un des trois grands types de
systèmes politiques avec la démocratie et l'autoritarisme. C'est un régime à parti unique, n'admettant aucune
opposition organisée et dans lequel l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société. C'est un
concept forgé au XXe siècle, durant l'entre-deux-guerres. Il ne s'agit pas seulement de contrôler l'activité des
personnes, comme le ferait une dictature classique. Le régime totalitaire va au-delà en tentant de s'immiscer
jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie
obligatoire.
« Arts et totalitarisme », signifie donc la représentation artistique de ce régime politique.
6) J’explique en quoi cette nouvelle « Matin Brun » s’inscrit dans cette thématique.
Puisque la nouvelle montre la mise en place progressive d’un Etat Totalitaire, « l’Etat Brun », ce texte de
fiction illustre parfaitement cette thématique.
IV- J’analyse l’œuvre :
Première de couverture Pochette de CD,
Lis la nouvelle (version audio disponible en téléchargement sur le blog de classe) ci-dessus puis réponds aux questions suivantes qui pourront être la trame de ton analyse pendant l’oral de l’HIDA :
1) Résume en trois phrases l’extrait à analyser ( n’oublie pas le jour de l’oral de lire les premières
lignes du texte).
Le narrateur et son meilleur ami, Charlie, mènent une vie tranquille en pleine période de trouble, la montée
d’un régime politique extrême, l’Etat Brun. Par égoïsme et par lâcheté, les deux protagonistes ne se
préoccupent pas des lois instaurées et s’accommodent de ce nouveau système. Leur passivité et leur
individualisme les conduisent à leur propre arrestation.
Un titre et une première de couverture symboliques :
2) Décris l’illustration (cadrage, couleurs …) : quelles références peut-on y voir ?
L’illustration, très simple, représente une croix sur fond brun. Cette croix semble prendre un sens péjoratif,
symbole de ce que l’on barre, et rappelle aussi la svastika (ou croix gammée), symbole de la dictature
hitlérienne.
La couleur brune renvoie dans un premier temps à l’idée de saleté, mais aussi à des références historiques
telles que « la peste brune », le surnom donné au nazisme pendant la seconde guerre mondiale et aux «
chemises brunes », nom donné aux SA (section d’assaut nazie) en raison de la couleur de leur uniforme. 3) Analyse le titre « Matin Brun » : qu’évoque-t-il selon toi ?
Outre la référence historique aux régimes nazis et fascites, cette expression est antithétique et pessimiste : un
mauvais jour se lève.
Un texte politique et engagé
4) « milices » ligne 42 : quelles références historiques se cachent derrière ce terme ?
Une milice est une police parallèle créée pour maintenir l’ordre. Les milices mussoliniennes ou nazies
apparaissent ici comme référent historique. Notre mémoire collective réactive aussi la milice française,
police responsable de l’arrestation de milliers de juifs pendant la seconde guerre mondiale.
Le poème a été publiée en avril 1942 , dans le recueil Poésie et vérité. Paru dans le premier numéro de la Revue
Choix, journal d’information des alliés, il sera parachuté la même année à des milliers d’exemplaires par des
avions britanniques de la Royal Air Force au dessus du sol français.
En effet, après l’appel du 18 juin initié par De Gaulle des intellectuels comme Eluard se joignent aux soldats et
à la population et intègre la Résistance.
Oeuvre : livre-objet Titre : Liberté Auteur : texte de Paul ELUARD, illustration de Fernand LEGER Date : Avril 1942 pour le texte, 1953 pour son illustration Lieu de conservation : une version sur toile avec des variations est conservée à Paris par le Musée National d’Art Moderne, centre Georges Pompidou (crayon, huile sur toile, hauteur : 0,318m x longueur : 1, 300m ,1953)
5) Quel régime se met en place dans la nouvelle ? C’est donc un régime totalitaire qui se met en place
avec ses mesures classiques : tests de sélection, eugénisme, censure, lois arbitraires, délations, puis
arrestations.
Une structure qui participe au sens
6) Quel adjectif en apparence anodin sature peu à peu le texte et l’avenir des personnages ?
« brun » présent dès le titre (avec les références historiques déjà rappelées), est un leitmotiv en gradation qui
rythme la construction du récit. La détérioration des relations entre les personnages va de pair avec leur
utilisation croissante de l’adjectif. Le régime s’attaque même aux mots qui sont les outils de la pensée.
7) Complète ce tableau qui montre la mise en place progressive de l’Etat totalitaire, la gradation des
mesures prises cf poly
Le pouvoir de la fiction :
8) Quand et où se déroule cette histoire ?
Le cadre de l’histoire est réaliste. Les personnages jouent à la belote, aux cartes, au tiercé, regardent « la Coupe des coupes » à la télévision, boivent du pastis, utilisent l’expression « putain con » « à tout bout de
champ ». L’histoire pourrait donc se passer de nos jours dans le sud de la France.
9) Connaissons-nous le contexte de mise en place du régime ? Non, aucun élément n’y fait référence.
10) De la même façon quelles informations le texte nous livre-t-il sur « l’après ? » (les camps ? la
guerre ?) Aucune.
11) Pourquoi ces éléments manquent-ils ?
Pavloff ne précise aucun lieu et aucune date, auncun contexte historique précis afin de donner à sa nouvelle
une dimension universelle et une valeur d’apologue. Il se concentre sur le passage d’un régime politique
extrême à un régime politique totalitaire. Le récit est très court, fulgurant à l’image de la rapidité du
phénomène décrit (rappelons qu’Hitler installe démocratiquement son régime nazi en moins d’un an…)
12) Synthèse : en quoi cette nouvelle est-elle un texte engagé contre le totalitarisme ?
La société qui se met en place progressivement dans la nouvelle est une société dans laquelle
l’uniformisation, la pensée unique, le totalitarisme s’installent en raison du manque de courage et de
l’individualisme des personnages.
« Matin Brun » est donc un apologue qui, à travers une histoire anecdotique, souhaite faire comprendre
au lecteur les dangers de l’indifférence et des lâchetés individuelles qui font de chacun de nous des
collaborateurs de ces systèmes. Dans le contexte de la montée de l’Extrême Droite en 1998 en France,
l’auteur invite le lecteur à résister contre les extrémismes et à se poser la question suivante : « Dans votre
vie de tous les jours, quel que soit votre âge, que faites-vous pour empêcher qu’adviennent ces matins
bruns de sinistres mémoire ? » V- Je mets en relation avec d’autres œuvres et je conclus
Voici quelques œuvres qui peuvent être mises en relation avec « Matin Brun » de Franck Pavloff:
Un beau matin court métrage d’animation réalisé par Serge Avédikian et qui est une adaptation de la
nouvelle. (en lien sur le blog de classe)
On n’a rien vu venir roman à 7 voix, collectif de 7 auteurs donc et préfacé par Stéphane Hessel
Genèse du texte : un beau jour d’automne, Sandrine Beau et Séverine Vidal se sont lancées le défi de réunir
7 auteurs pour, ensemble, écrire un roman dont le thème serait : 7 familles face à l’arrivée au pouvoir d’un
parti liberticide. Ainsi est né On n’a rien vu venir, un roman d’anticipation politique dont nous pourrions
tous être les protagonistes, si nous n’y prenons garde.
Le livre se compose de sept chapitres (un par auteur) et d’un épilogue écrit par Séverine Vidal.
« On n’a rien vu venir parle de ce qui peut arriver si l’on n’y prend garde. C’est pourquoi je considère que
c’est un livre important, et je vous encourage à le lire." Extrait de la préface de Stéphane Hessel.
Le triomphe de la volonté de Léni Riefenstahl (cf travail effectué en Histoire):
Film de propagande nazie tourné en noir et blanc par Leni Riefenstahl et
sorti en 1935.
Le film, qui décrit principalement le congrès de Nuremberg du NSDAP de
1934 tenu au Reichsparteitagsgelände, a été « commandé par le Führer »
comme le générique l'indique.
.
Je n’ai rien dit, poème attribué au Pasteur
Martin Niemöller (1892-1984) :
LIE (Jean-Christophe),« L'homme à la
Gordini », Primea Linea, 2009.
Film d’animation
Fin des années 1970, une banlieue imaginaire, la
coutume est de ne porter ni slip, ni pantalon,
uniquement des hauts oranges. Avec l’aide d’un
insurgé masqué en R8 Gordini bleue, Monsieur R
et sa femme, préparent une révolution
vestimentaire radicale et s’élancent à l’assaut du
totalitarisme monochromatique orange.
Récompenses : Sélection officielle Festival de
Cannes 2009, en compétition / Festival
d’Annecy 2009, en compétition
Un film d’animation décalé et surprenant qui
illustre cette même nécessité d’engagement face à
tout totalitarisme.
(en lien sur le blog de classe)
« Je n'ai rien dit »
Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester
1942, Dachau - Pasteur Martin Niemöll
La mise en place progressive de l’Etat totalitaire et la gradation des mesures prises (cf question7)
Mesures
prises par le
gouvernement
lign
es
Argument(s
) employé
pour
justifier la
mesure
Moyens utilisés pour
faire respecter chaque
mesure
Réaction s du
narrateur à chaque
mesure
Réactions des
autres
Décret qui
instaure la
suppression
des chats qui
ne sont pas
bruns
40 Eviter la
surpopulatio
n
Sélection
naturelle de
la meilleure
« race »
eugénisme
Les milices distribuent
gratuitement des
boulettes arsenic
(lignes 41/46)
« mon cœur s’était
serré puis on oublie
vite »
Décret qui
instaure la
suppression
des chiens qui
ne sont pas
bruns
7/8 Idem
eugénisme
idem « ça m’avait surpris
un peu plus » ligne 48
« Charlie
venait d’en
parler aussi
naturellement
que je l’avais
fait pour mon
chat.. »
Mesure de
Censure du
journal et
création d’un
journal
officiel
65
80
Remise en
cause des
résultats
scientifiques
,
contestation
Ne donner qu’un seul
journal à lire
« nouvelles brunes »
censure et liberté de
la presse atteinte.
« mais ça me
tracassait de devenir
un lecteur de
nouvelles brunes »95
« j’avais sûrement
tord de m’inquiéter »
97
Certains
résistent
(journal) ;
« les lecteurs
ne savent plus
quoi penser ».
les clients du
bistrot
continuaient
leur vie
comme avant.
Lignes 95/97
Censure des
livres de la
bibliothèque
100/
105
Livres non
« épurés »
de certains
mots
Les maisons
d’éditions sont
poursuivies en
justice :
Référence au passé
restreinte et sous
contrôle.
Ils commencent à
changer leur façon de
parler (en rajoutant
brune dans les
phrases :
ligne119/121 ):
Arrestation
des gens par
la milice
Lign
es22
/230
Avoir
possédé un
animal non
conforme
dans le
passé
« Injure à
l’Etat
National »
Les miliciens dans les
quartiers habillés de
brun ? nouveaux
dans le quartier
Ils ne se cachent
plus : ils tuent le
chien du garçon en
pleine rue.
Ils arrêtent les gens.
« J’ai pressé le pas,
une coule de sueur
trempait ma
chemise. » peur
« ils exagèrent. c’est
de la folie »
« j’aurai dû me méfier
des bruns dès qu’ils
nous ont imposés leur
première loi »
« On aurait dû dire
non. »
Un petit
garçon pleure
son chien
mort
Les gens
commencent à
regarder
autour d’eux
pour voir s’ils
sont écoutés
Histoire des Arts Matin Brun de Franck Pavloff