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!«• Année N° 5217 Sainte PanleLE NUMÉRO 5 CENTIMES Samedi 2fi Janvier 1901

LITTORALORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES

Journal Politique, Littéraire et Mondain de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse

ABONNEMENTSCannes, Alpes-Maritimes & Basses-Alpes. . Fr.Autres départements >Etranger & Union Postale i

Six mois151825

Un An222*40

l~es Abonnements partent du tti et 1O de obftque mola

Fortuné ROBAUDY, FondateurA)lJlBCT*DR-RtDÀCTlOR IN CHEF: H ."G. B O N

Aduiiiitntioi et lédMtien : R w e H o c h e , 9 4 , CANNES

Annoncée (7 oel . , 4"* p a g e , . O ' 2 5Annonces légales (9ool. , 4 ' p ' ) O ' 2 B„ . . P ) BAnnoncée légales [3™1 page). O ' 6 O

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KO-o x«r G K ala U(me

Annonces (3"* page) . . . O ' S OChronique locale 1 fr. »Echos

Avis de Décès, de Messe et de Remerciements. î fr., lj2 fr. »

ligne

Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches

A PROPOSD'URE ÉTOILE

C'est bien ui<o étoile qui nous estapparus l'autre ?oir au Casino, maisuue étoile qui, suivant les lois de lagravitation t t do la translation, sedéplace, rapide, comme ces corpscélestes traversant notre horizon du-rant les uuits d'été. Etoile lixe àPar is , météore en Province. Cleo deMérode est, à cette h«ure. u t <• u i e•rrante , qui, sottie d t so i oibite,chercha sa place d a i s l'e-| ur:e in-fini...

Ceux qui, favorisés des dieux, l'a-vaient aperçue déjà sous d'autrescieux, se demandaient, non sans in-quiétude, quand elle entreprit sacourse vagabonde , comment ellepourrait, une fois sortie de son ath-mosphôre, de son ambiance, se livreraux évolutions, nous voulons dire auxébats, qui ont assuré sa renomméeet "a, gloire.

Les pointes savantes, le tacquetémenu, le jeté-battu hardi comportentune mise en scène superbe, des dé-cors splendides «t tous les accessoi-res susceptible» de donner,un instant,au spectateur, l'illusion des chosesqu'on veut lui montrer. A l'Opéra,cette illusion est facile; au théâtre In-do-Chinos, ell« était possibleeneore,mais comment produire celte impres-sion un peu partout, en Province,surdes scènes , souvent insuffisantes,sans décors, sans mise en scène,sans accessoires, sans corps de bal-let, sans entourage d'aucune sorte ?

En homme expert en la matière,l 'imprésario du Mlle Cleo de Mérodea tourné habilement la difficulté. Nepouvant présenter l'étoile dans le ca-dre qui lui eût convenu, il nous l'amontrée sans oadre d'aucune sorte.Pour cela, il s'est adressé à M.VictorMeusy, qui, sous ce titre suggestif :Vers l'Etoilf... a brodé un à-prop -.en un acte, dans lequel il s'agit natu-rellement d'une danseuse,

Un directeur de théâtre est à larechercho d'une étoile. Sur des in-dications qui lui ont été données, ilse rend chez un imprésario qui, luia - t o n dit, détient une perle. Là, onlui présente le sujet, et, pour qu'ilpuisse l'apprécier, l'étoile exécute de-vant lui les danses daos lesquelleselle excelle La scène représente lebureau de l'imprésario et c'est là queCleo de Mérode se présente devantle public dans lesdiiïé.rentescréationslui ayant valu ses principaux suece; .

Evidemment, l ' idétde Victor Men-sy eu vaut bien i">a autre. '. sansdoute, tous les jours des balleriness'exhibent .i des directeurs dans desconditions identiques, mais le publicn'est guère initié à ces détails d 'ar-rière coulisse et, pour apprécier unspectacle quelconque, il préfère l'ap-parat auquel il est habitué, et qui estnécessaire pour lui donner la sensa-tion d'art qu'il recherche.

C'est dire que, malgré le bonim»nt(rue du Paris style), malgré la vervede Meu=y, spirituellement interprétéepar Mlle Darmoy et MM. J . Prevel etBarthier, la ballo Cleo de Mérode aparu sur la scène de la rue Bossud a n s des conditions peu favorables.

Empressons-nous de dire que,malgré cei défectuosités — absolu-ment énévilables dans une tournée dece genre— Cleo de Mérode a produitune impression profonde sur le»spec-tateurs. Ceux qui, la connaissant dé-jà, avaient pu l'apprécier ailleurs,ontretrouvé avec plaisir en elle la grâce,la souplesse, la légèreté qui lui ontvalu ses succès.et ceux qui la voyaientpour la première fois se sont inclinésdevant sa beauté souveraine, que nulne consteste.

Cleo de Mérode, qui écrit à sesheures, a dit quelque part : « Ladanse est une langue compri e detous les peuples ; elle est au geste ceque la poésie est à la prose. » Eneffet, tous les peuples ont dansé etdansent encore. Le jeu anctstral oùs'affina graduellement l'art de la sé-duction féminine, s'est élevé a descomplexions savantes, exprimantavec un charme et une délicatesse infinis les sentiments de l'âme hu-maine,

Ciéo de Mérode nous a fait apprécier tour à tour la danse grecque, ladanse sous Louis XVI, la danse pay«ane, la danse Espagnole, la danseCambodgienne, etc. Dans toutes sescréations, elle s'est montréa la bal-lerineexperte que l'on connaît ; maisil semble qu'elle a particulièrementplu dans Phryué, la Fandango et laCambodgienne.

Gracieuse et lente dans Phryné,vivo et alerte dans le Fandango, elle« dans la Cambodgienne déployé cesqualités diverses. Coiffée d'un casqued'or à la pointe rigide, bardée demétal à même la peau, elle se dres-se, mince, fine, caresse l'air de sesbras cerclés d'or, plue sesjambes aupur dessin, où des bracelets tintent,cambresa taille frêle, sous la cuiras-se lourde ; elle s'agenouille, se lève,échappe a quelque étreinte, se briseet se redresse au gré du rythme lentd'une musique bizarre. Ses yeux, seslarges yeux doux «t mouillés, sontcouverts à demi des paupières som-bres, où se glisse un regard d'ironi-que tentatrice.

Kl le est belle ainsi comme une dées-; , grave comme une prêtresse ofli-ciant l«s cadences d'un culte boudhi-que. Elle «st mieux encore, la Silo-me. nubile à peine,mais instruite dé-jà de toutt» las grâces perverses de lafemme.

On raconte qu 'au moment où Cleode Mérode créa cette danse au théâ-tre ludo Chinois, elle reçut d'un lu-dieu, de passage à Paris, un compli-ment où se trouvait le passage sui-vant : « Tu «s la danseuse sacréedes pagodes, et dans tes yeux, faitsde diamants et d'opale, siège la rê-verie convenant aux heures saintesdu poudja. »

Ce que I Indieu dit de la prètiesse,un grec ancien, revenant parminous, le dirait de Phryné et nous ledisons, nous, de la ballerine dan-sant la Valse des Rosés.

Femme selon le poète, Cleo de Mé-rode a la grâce daus la démarche, leciel dans les yeux et l'amour dansles mouvements. C'est pour celaqu'elle plaît,qu'elle charme—et qu'onl'applaudit

HENRY DK FORVII.LF.

S TÊ2 N A TSÉANCE DU 20 JANVIER 1901

M. Fallières préside et ouvre la séan-ce a 2 h. «j .

Haute C««r

Un scrutin est ouvert pour la nomina-tion de la commission de la Haute-Cour.

Sont nommés : M. Cordelet, 111 voixil. Dussolier, 1S7 voix — Chovet, 132— Develle, 131 — Franck Chauveau,130 —Cuzot, 128 — Katier, 127 — Valle,123— Maxime Lecomte, 117.

Le scrutin est ouvert pour la nomina-tion do cinq membres suppléants.

MM. Tillaye, 141 voix — Th. Giraud,142 — De Verninac, 135 — Monsservin,131 — Bernard, 120.

Le scrutin est ouvert pour l'électiond'un vico-président qui remplacerait M.Fallières, si celui ci était empêché :

M. Demole est élu par 117 voix.

On reprend la discussion sur le régi-me des successions.

L'article 11 est adopté par 152 voixcontre 122, après le rejet d'un amen-dement de M. Prevet

La discussion est ensuite renvoyée àlundi.

A Itt Ualftan BLANC, taiîlttir, rued'Antihfi, 30, on tronre un g'and choix deDrjipenes uouvel.ts pour .;i Sai.^on.

Jaquettes et Caitumei pourD l i u e N . — Coupe élégante et f;.çon soi*([née. - P ru iroK mo<éré«. ;N- 438)

CHAMBRE i DÉPUTESSÉANCK DU 26 JANVIKR 1901

M. Mesureur, vice-président, rem-place M. Deschanel, au fauteuil prési-dentiel et ouvre lu séance à 2 h. 15.

Sorltlé» eoogt£r*\lvck. MIIIIHlrea

M. Ferrettc questionne lo ministrode la guerre surlo fonctionnement delàSociété coopérative militaire établie àVerdun.

Il s'agit d'uu cercle militaire qui,gre-vé d'une hypothèque au béuéfico duCrédit Foncier, impose une chargo per-manente aux olliriers qui en font partie.Ce cercle fait concurrence aux cora-mercauts de la ville, car on lui a ad-joint un économat militaire qui fournitdes denrées alimentaires aux otliciersmariés.

L'orateur dénonce ces abus qu'il fautfaire cesser.

M. le général André, ministre de laguerre, répond que los cercles militai-res sont des organisations légales, ins-tiliiêos dans l'intérêt des offiieiers. Ce-lui de Verdun appartient en propre auxofficiers et doit plus de 300,C>>0 fr.. quiseront amorties on 1!>OS.

Pour venir on aide à la situation pré-caire du cercle et évitor une faillite, leministre a toléré une société coopérati-ve militaire comme celle qui existe àParis.

U. Ferrclte trouve que la coopérati-ve militaire constitue une concurrencedéloyale au commerce local et deman-de que les soldats nesoient pas misal.i disposition de la coopérative.

M. PruUhommc-Jlavette demandeque le ministre accorde une indemnitéaux officiers do la garnison de Verdun.

Le général André, répond qu'il étu-diera la question pour toutes les garni-sons dont la situation est analogue.

L'incident est clos.l,ea M*lea

La discussion do l'interpellation deM. JUorcl, sur les mesures que le gou-vernement compte prendre pour meltro

un terme à la crise des tissus de soiepure, est reprise.

Les députés des régions, où l'indus-trie de la soirio est une ressource,pren-nent tour à toir la parole et, à la tribu-ne,nois voyons successivement défiler:M. Noi'l, député de l'Oise ; M. Rnjon,du Rhône ; M. Colliard, du Rhfinè ; M.Pastre,Au Gard ; M.de Ramel.du Gard,et M. Delombre, des Basses-Alpes.

La série dos discours étant épuisée,le président passe au vote des ordresdu jour.

M. Mesureur annonce qu'il a reçudeux ordres du jour de MM. Debussyet Audiffred.

M. Mitlerand, ministre du commer-ce, accepte l'ordre du jour de M. De-bussy.

M. Audiffred retire son ordre dujoir.

M Morel retire également le sien, quiest repris par M. Rnjon.

La priorité en faveur de ce dernier estrepoussée par37!) voix contre 173.

L'ordre du jourde M Debussy est a-dopté par 537 voix contre 1.

Cet ordre du jour est ainsi conçu :" La Chambre invite le gouvernement

à prendre les mesures nécessaires,lorsdu renouvellement des projets et con-ventions entre les Etats de l'Europe cen-trale, pour assurer aux tissus de soiepure des garanties équivalentes â cellesqoi frappent les autres tissus ».

La séance est levée à fi h. 10.

Séance lundi à ï heures.

LE T R A Y A S B0T.-RESU'BÉS.BV8

Excursions À dus d'âae dans l'Esldrv

LA MORTDe S. M. la Reine d'Angleterre

Lu Minslon françaiseDo Paris :C'est le vice-amiral Bienaimo, chef

d'état-major de la marine, qui soralechef do la mission qui va représenter laFrance aux funérailles de la reineVictoria.

L«- mr*snjr«" r o y a lù lu Cliuinki-c il<'i C o m m u n e *

Londres — A la Chambre des com-munes la séance a été ouverte à3 b.:!0.Tous los membres présents avaient prè*té serment.

Le speaker donno lecture du messagesuivant, du roi, que lui a remis M. Bal-four

Edouard VII, Moi,• Le roi est pleinement assuré que la

Chambre des communes participera auprofond chagrin que cause â Sa Majes-té et à la Dation,la mort douloureuse desa biou-aimee mero, la feue reine.

« Son dévouonieut au bien-être deson pays et de sou peuple, ut son sageet bienfaisant gouvernement pendantles l'A années de sou glorieux règue,resteront à jamais en affectueux souve-nir parmi les loyaux et dévoués sujetsdes divers territoires de l'empire bri-tannique. »

M. Balfour se lève pour proposer uneadresso eu réponse au message de SaMajesté.

« L'histoire de la Chambre des com-munes, dit-il , n'ost pas une histoirecourte ou dépourvue d'événements ,mais je ne crois pas qu'elle se soit réu-nie daus de plus tristes circonstance,ou que jamais lui ait été plus clairementtracé le dovoir d'exprimer l'afllictionuniverselle qui s'est manifestée nonseulement d'un bout à l'autre do royau-

me, mais d'un boit à l'autre de l'em-pire. »

La ehupelle ardenteLondres. — La dépouille mortelle d»

la reine a été placée hier, e» présencede la famille royale et de la Cour, dansla chapell» ardente du château d'Os-borne.

Le cercueuil repose sur un supporté-levé seulement à la hauteur d'une mar-che. Il est recouvert de l'étendard rojalsur lequel est drapée une robe royaleblanche.

Le tout est recouvert par un manteauroyal,rouge,garni d'hermine, avec un©large bordure d'or.

Un coussin de velours grenat a étéplacé à la tète du cercueil et supportel'emblème de l'ordre de la Jarretière,les décorations et la couronne royale enbrillants.

Un indien se tient debout près du cer-cueil, tandis que, de chaque côté, deuxgardes eu grande tenue,le fusil renver-sé, sont immobiles comme des statues.

La chainbrejest.remplie de couronnes.Le roi a décide que le deuil conserve-

rait un caractère familial jusqu'aux fu-nérailles solennelles.

Le» runéraillf «Londres.—Un télégramme de Wind-

sor confirme que la dépouille mortellede la reine traversera Londres.11 ajouteque le roi suivra la procession dansLondres, à cheval, comme menant ledeuil.

Un certain nombre de chevaux,appar-tenant au roi, sont depuis longtempsdans le parc de Windsor. C'est un deces chevaux qu'il montera dans cetteoccasion.Un piqueur est arrivé a Wind-sor pour prendre des dispositions envue du transport de l'animal à Londres.

La dépouille de la Reine sera trans-portée en wagon sa on a Windsor. Lecercueil sera porté par des soldats choi-sis dans les gardes à pied. Il entreradaus la chapelle Saint-Georges par laporte occidentale, connuo sous le nomd'entrée royale, qui ne sert quo pourles mariages et les funérailles des sou-verains. Apres le service funèbre, lecorps sera transporté au mausolée deFrogmore, près de Windsor, aux côtésdu prince Albeil.

Le mausolée de Frogmore s'élève aumilieu d'un parc.

11 est constitué par une chapelle mo-numentale surmontée un dôme etéclairée par de magnifiques verrièresen plein cintre. Lo plan présente la for-me d'une croix latine,formant ainsi unechapelle centrale et quatre latérales.Aumilieu de la chapelle centrale se trouvelo sarcophage royal, relativement peuélevé au-dessus du sol. Une grande fi-gure couchée, on marbre, représentantle prince consort, le surmonte. Des an-ges de bronze agenouillés et les ailesdéployées se tiennent a.;x qualro an-gles. Des croix et des couronnes debronze complètent la décoration.

l 'uep! a été laissée vide dans cesacorphage, à côté du prince Albert, etc'est la que la reine Victoria va dormirson dernier sommeil.

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