C’est une belle soirée d’automne, la forêt a
revêtu sa robe rousse !
Je suis allongé sur la route, une voiture vient de me
percuter !
Je suis sonné, mais vivant, l’engin n’a même pas
ralenti !
Mais comme un animal ne connaît pas la méchanceté, je pense que c’est un accident !
Il ne m’a sûrement pas vu, j’ai mal très mal, mais
j’espère...
J’espère que quelqu’un va s’arrêter, pour me soigner !
Une autre voiture arrive et m’évite,
mais sans s’arrêter...
J’ai peur, je ne sens plus mes pattes arrière, j’ai des pensées pour mes petits...
Que vont-ils devenir ?
Pendant mon agonie, j’imagine...
Et si c’était un enfant ou un homme ?
Allongé et mourant !
Le chauffard se serait sûrement arrêté, mais je ne
suis qu’un animal !
Je ne mérite pas un coup de frein ou de volant !
Je n’ai pas de pensées ni d’émotions, parait-il ?
Et pourtant je souffre...
Mon cœur est brisé de voir l’être humain dit supérieur !
Ne pas respecter la nature, ne pas se respecter lui
même d’ailleurs !
J’ai si mal et j’ai si froid, peut-être suis-je resté trop longtemps allongé
sur la route ?
Ou alors c’est la mort qui vient me tenir compagnie,
j’attends, j’agonise, personne… personne !
D’un coup, je suis sorti de ma léthargie par deux boules blanches, elles arrivent bon train !
Je me rends compte que c’est une voiture et dans un
dernier effort d’espoir...
Je lève tant bien que mal ma tête, et, en un éclair...
Elle me rompt le coup !
Dois-je dire merci ou haïr la dernière voiture ?
Pour avoir abrégé ma souffrance ou de ne pas
s’être arrêtée ?
Mon âme monte au ciel,
Je vois mon corps… éclaté !
Ma belle fourrure tachée de sang,
Je n’ai plus froid, je n’ai plus mal !
Reste juste un sentiment de dégoût et de honte pour
l’homme !
Vu d’ici… la nature est si belle,
Mais l’homme toujours aussi con !