DIRECTEUR
PREMIÈRE ANNÉE - N° 5
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WAGRAM 98·44
5 JUIN 1919
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Dodeur en Droit. Membre de. é'';'Slati~tiqueMembre corre,po~dant de la Sociéle d'Economie Politique de Paris
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WAGRAM 98·44
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LES INTÉRÊTSMAROCAINS
Revue des Questions Économiques et Financières au Maroc
cp A RAIS SAN T LE 5 ET LE 20 DE C /-1 A QUE MOI S
SOMMAIRE
La levée de l'hypothèque allemande.
Les matériaux de construction auMaroc.
Le' réseau des chemins de .fermarocains.,
Les perspectives de l'industrie iLFez.
, :
LE NUMÉRO
ofr. 75Unttn
15 fr.18 fr.
ABONNEMENTS
L' LI nion commercialenoise et africaine.
France, Algérie, Tunisie, Maroc ..Etranger (Union Postale)
DIRECTION ET ADMINISTRATIONPARIS (8e
) 1, RpE ANDRIEUX, P~RIS (Be)
LE NUM\!.RO ,
Ofr.75
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PREMIÈRE ANNÉE No 5
LES INTÉRÊTS
5 JUIN 1919
MAROCAINSnEVUE DES QUESTIONS ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES A U MAROC
PARAISSANT LE S ET LE 20 DE CHAQUE MOIS
: :. .: DIRECTION ET ADMINISTHATlûN :. .: :: 1, RUE ANDRIEUX. PARIS (se) :
Téléphone:Wagram 98.44
: :
La levée de l'hypothèqueallemande sur l~ Maroc
Les pr(~liminaires de paix qui ont étéremis aux plénipotentiaires allemands contiennent un certain ilOlIlbre (l'articles dcstinésà régler la l'ituatiou de l'Allemagne auMaro(~, et qui auront pour cffet de libérerBotre Proteetoratde bon nombre d'entravesqui g[,naient encore l'on plein développement,
Parmi ces dispositions, il en est qui l'outd'un earactère plul' l'p(~eialement politique:ce sont œiles qui conœrncnt la renonciationau rérrimc des capitulations ct règlent lesort d~~s protégés et associés agricoles alle·mands.•Je n'y insisterai pas, cal' elles nesont pas du domaine que traite plus particulièrement cette revue, .le m'attacheraiau contraire aux articles qui ont une portéeéeonomique et j'essaierai de montrer rapidement les eonséquenees qui peuvcnt endécouler pour l'avcnir.
1° L'Ali gne renonce à tous les droùc~
ou .pTivilèg .' ûtant ri son profit de l'acted'Algésims u, 7 avril IH06, aux accoTdsfmnco-allemands du !) fém"ier 1!)09 et du'~ novembre 1911. 'l'ons les traités QU, arrangements passés par elle avee l'empire chérifiensont tenus lJOw' abrogés depwis le '~ août 1914,
En (I1J,(1tn cas l'Allemagne ne pourra seprévaloir de ces actes et elle s'engage à n'intl!rVelliÎr en aucwne façon dams les négl,ldationsqU'i pou,rront avoir lieu entre la Pmnce et lesluttres p,wissa:nccs Telal'ivement an ]~Jaroc.
Il faut bicn préciser tout de suite que C?tarticle n'entraînc pas, ipso faet?, la leveede l'hypothèque internationale 'quc l'aded'Algfsiras a posée sur ~e Maroc,. La ~eno~eiatiOll de l'Allemagne a ses ~lr?lts n mlplIque pas que nous ayons nnmedmtemcnt lesmains libres, et d'ailleurs le second paragraphe fait allusion aux négociations que ,la.Frunce aura à entamer avec les autres PUISSances pour régler sur de Jlou,velles basesla situatio'n du Maroc, b~scs qUI ne peuventêtre què la reconnaissance de notre entièreliberté. Mais qui sait. combien de tempsduremnt ces négociations 't quellcs que
LE NUMÉRO: 75 CENTIMES
DIRECTEUR : CÉSAR ANCEYDocteur en Droit
I\fembre de la Socidé d(~ StatistiqueMembre correspogdnntde la Société d'Economie Politique de Paris
soient les bonnes dispositions de nos interlocuteurs, on peut prévoir ql1'elles serontlongues et laborieuses. Nous s('ra-t-il permÏ>'de l'appeler ft nos diplomates que la Franceattend depuis treize ans le règlement définitif du statut du Maroc, et de les supplierde rompre pour une fois avee leurs lenteurset leurs eomplieations savantes, el de fairen,uvre viable et satisfaisante.
Si nous ne recouvrons encore pas la libertépour le régime de la Banque d'émission duMaroc" pour le régime douanier, pour lesadjudications de travaux pullli(~s, etnous ne pounons la recouvrer que pal' l'abolition de l'acte d'Alg{;siras (1) en revanchcla renonciation pnr l'Allemagne à l'aeeonldu ;t novembre Hnl nous rend la libertésur divers points intéressants: au pointde vue minier par exemple, rien ne nousempêche plus de mettre des droits de sortiesur les ,minerais de fer si n'lUS le jugeonsutile; au point de vue des chemins de fer,nous ne sornmes plus tenus par la prioritéréservée au Tanger-Fez, mais il faut reeonnaître que e'est '1à un avantage bien platonique puisque, pal' une méconnaissanceaveugle et coupable des intérêts vitaux duMaroc, le Parlement n'a encore voulu aceorder son approbation à aucun projet relatifà la création d'un r{~seau de grands cheminsde fer.
L'Allemagne renouce également au bénéfice du traitr~ de commerce qu'elle avaitpassé avec le Maroc le 1cr juin 18HO,
2° Tous les droUs 'Inob'Ïliers et immobUieTs(le l'Etat allemand dans l'empire Chérifienpassent de IJlein droit an 1"lagh;yen .~ans
/tucwne indemnité. Tous droits appartenant/tua) Allemand,ç' seront vendus /1.U/V enchèresp'ubliques; le priœ de venteseTa versé œugouvernement chérifien et viendt'a en dédttc·lion des sommes ct payer paT l'AllemagnepOUT 'la réptaation des /lommages de guerre.
(1) Voir\Annùaire économique et fina~ci,erdu Maroc 1918-1919. Le Maroc et les trmtes,et. en annexes, le texte de l'acte d'Algésirasct' de l'ac(~ord franco-allemand du 4 novembre 1911.
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ABONNEMENTSUn an
France, Aigerie. Tunisie, Maroc 15 frEtrangt>r (Union Postale}.... 18 Ir.
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L'Alicmap,lw l/r!l'l'Il dù'intél't',\ser les propriétaù'l!s allemands. -- (\·t article n'appellepas de eommentaires spéciaux. Tous lesbiens appartenant à des Allenwnds ontété mis sous séq l1estl'e pendant .la guerre,leur vente ponna t·tre faite ais{'ment ; parmieux doivent se 1trouver des terrains d desfermes (lui pourront ainsi {,t,re rendus disponibles pour la colonisation.
3° Les droits mùûers qui seraient rrrOilllUSri des nationau:t' allemands par l,: tTihunal/l'rbitral institué en vertu du T".!!,lement minier'marocain, seront l'objet d'Iulf {'stima/ion qlli.'Inti dnnandél' ri rI/l'hi/TI', CI'S Mens sui<mmlensnite le ,50rt des biens appaTtenllt1t 1111.11
A llemllnds pu JII/rlic,
Le rèulnllent minier dn .Maroc date duHl janv~~r HIH, Il établit le principe de laliberté des reehcrehc's ct de l'attri hutionde la mine à l'inventenr an rnovcn d'unpermis de reeherclIe transformé pa'r la suiteen permis d'exploitation, ~'1ais au momentoù le Dahir minier entra en vigueur, lesous-sol marocain avait été déjà prospeeU~,
notamment par des Allemands. 11 fallaitdonc régler les droits des anciens inventeursavant de délivrer des permis de reehereheSUI' des terrains que l'on risquait de voit,revendiquer ensuite par des ayants droit.Une Commission ai'bitrale fut done créée,siégeant à Paris, et chargée de reee\'oiret d'examiner les requètes de toutes persounes ou Sociétés prétendant avoir desdroits, titres, ou réclamations ù présenterpour des actes ou fnits antérieUI's au Règlement minier; elle devait ensuite faire eOIlnaître quels droits elle avait rdeuus et publier llne carte qui aurait fait ressortirles périmètres sur lesquels il existait desdroits reconnus ct qui, par conséquent,ne pouvaient faire l'objet de demandes depermis de recherehe. Le dèlai de six moisqui était prévu pour l'aehèvement destraVaux de la 'Commission arbitrale devaitexpirer en juillet 1(lB, mais iL fallut leprorogt~r jusqu'au HO septembre. Dans. l'intervalie, la gucrre survint et tous les travauxfurent aJ'l'êtés . Un Dahir du 3 novembre1914 suspendit complètement l'applicationdu régime minier.
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LES INTÉRÊTS MAROCAINS 5-6-19
bien entendU, revient à Casablanca et à]labat à 150. fI'. le mètref'aI'ré couVertet par étage. La môme maisoll représenteIlne dépense d'an moins 200 /1'. par mètrecarré en Pmnee ; nous Il'en voulons pourexemple que les prix propOSl'~S à la Foire deP:;rris d'avril-mai 1919 par les eonstrueteul'Sd'habitations ditc~s "à bon marché".
Nous pourrions nous étendre plus 1011guement sur 1'('xagél'atiOll manifcste deces prix prntiqués en France, exagénltiollqui spéculepuremellt ct simplement surles besoins immenses des malheureusesrégions envahies. Mais nous sortirions denotre dOllmille, qui cl.oit rester essentiellement maroeain. Pour préciser au sujet· destarifs appliqués aU Maroc dans le bi'ttimentajoutons que les immeubles de rapport àplusiem's étages eonstl'1lits à CasablancaS(lÎt en eiment armé intégralement, soitpartie en briques et fers ù T, partie enbéton armé, teviemilont à 200/210 1'1'. lemètre carré ct par étage.
Mais .("est là que réside préeisément, ànotre avis, l'erreur d'ôptique" des al'ehitectes ct des entrepreneurs. qui emploient eeprocédé de construction. Certains d'entreeux, à Casablanca notamment, paTtentde eette idée qu'on ne peut cOnstruire clignement qu'én employant de la manièrela plus stricte . les procédés des grandesvilles c1'Europe. Et alors ils IItiliselft lesIlHltériaux les plus coûteux: le ciment armé, la ehaux hydraulique, les briques si1ico,.caleairçs les briques d'argile de style européen qui reviennent encore ù. un prixtrès élevé au Maroc, les poutres et les poutrelIes d'acier, etc. Dans l'CS conditions,le prix de revient est au moins de 35 à 4o'/"plus éIevl'~ que œlui qui résulte de l'utilisation des matériaux du pays.
Pourquoi, en effet, ne pas reeourir à cesmatériaux, même pour les maisons de rapport: ehaux grasses de première qualité;bois des forèts de Mdmès ; moellons ordinaires; bri'ques indigènes avec, pOUl' {'('l'
tains travaux déliellts, llne certaine quantité de briques d'argile de fabrication euro-péenne locale? Nos grlln 's ne l'on-naissaient ni le ciment, ni la IX hydrau-lique, ni les briques silieo-calcaires, ni lesfers à T; ee qui ne les empêe:hait pas deconstruire des maIsons à étages qui ont résisté aux intempéries des siècles. Dans biendes pays, encore, ou ne connaît pour construire que ces ,'ienx procédés: on seraobligé· d'y revenir paree qu'ils sont les pluséconomiques, étant donné le renehérissement .des matériàux artificiels.
Et on ne voit pas pourquoi, d'ailleurs,le Maroc. où foisorînent les matériaux naturels, s'obstinerait il utiliser les produitseoùteux -41- ct qu~ le seront pendant longetemps - soit Î)llree qu'i~s sont importés(fers, eiments et ehaux hydrauliques d'Europe, bois dé Nonvège, tuiles de Marseille,fibl'o-eiments, etc., ete.); soit qu'ils né.eessitent des importations de charbons'pour .la fabrication sw place des eirpents,chaux hydrauliquçs, briques silieo-caleairesetc.
Jusqu'à cc que les prix des matériauxindustriels se soient normalisés -et ilsne sont .pas à la veille de 'l'Nre! .. --:- ilya done'tout tlvanta.ge àemployerau.Ma-.
Les matériaux de constructionau Maroc
J. L.
marocain au franc francuis, si l'on Veutéviter un jour d\lvoir w'lehange entre lesdeux pays, cc ql1 i ne manquerait pas d'arriver si les importn 1ions eontinuaient à augmenter et si la métropole réduisait notablement ses cll'~penses d'occupation quiconstituent pour j'instant l'ô!é'tnent prineipal de compcnsation entre les paic'lnentsréciproques du Maroc et Ile la France. 0\1 nesaurait ·trop insister sur l'importance decette question (1). II faudra à tout prix('oneilier le point de vue écollomi(jlw etlïlluueier aVec le 'Joint de vue politi<Jue,mais il faudra. une solution nette. le creditn'étant pas une matière qui s'accommode del'incertitude, de l'imprécision ct des compromis. (~ue MM. les diplornates se laissentun peu guider par les banquiers (lé, les économistes, leur amour-propre en souffrirapeut-être, mais le développement du Marocen profitera, ct ccci eompenscra cela.
50 Le8 marchandises 'marocaines bénéfi:'cicrrmt rÎ 11''111' enlrée en Allemagne rln T/gimeappliqw' ana: ·lnarc!wnrlises fm nçœi;\'I:.\'.
Celte disposition mériterait ù elle seuleune étude approfondie. Je la remets à plustan!.
(1) Voir ·1cs Intérêts IlIJarocaùls, 5 avril1919.
Kous avous déjà eu l'o('easion de sigrw!crque l'industrie du bàtiment serait au Maroeune entreprise: non seulement lucrative:mais encore très s1Îre eolllInc plaee]]]ent.La pénurie de logements et de locaux detoutes sortes et l'afflux <les immigrants detoutes les (·Jasses sociales, rend de plus il\llpérieusc la néeessité de construite des quartiets nOUVeaux dans toutes les villes duProtectorat, et ù Casahlanea ct Hahat plusparticlIlièrement. Si les entrepreneurs particuliers sont défaillants. IcGouvernementmarocain se verra dans· l'obligation; à soncorps défendant, de recourir lui-même à laconstruction d'immeubles, bien qu'il nesuit. jamais entré clans son programme de scsubstituer aux entreprises privées. '
Cc qui fait h~siter les eapitalistes quin'ont pas eneore ahordé l'étude de la question, c'est. la cherté des rnat(:riaux de construetion qu'on lenr re]Jl,éscnte comme unobstaele prc;squc insUl'inontable. Cependant, il ne faut rien exagérer. Le: émît desmatériaux a reuchéri au Maroc depuis laguerre, Cl'est indéniable ; mais nous sommes pcrsua{lés que l'on sera surpris d'apprendre qu'à l'heure actuelle Jeprix de là eonS'truetioll est meilleur marché au. klarocqu'en FTanee. \Or, c'était précisément l'inverse qui sc produisait el} 1914. A, cetteépoque, il, était admis que le prix· de .revient du mètre superficiel couvert d'habitation courante était de 70 francs en .Franeetandis qu'i] s'élevait à 110 l'l'., à Casablanca'ct à 1:30 1'1'. à Uabat. A l'heure actuelle,la maison européenne, simple ct sarlS luxé
(1) Voir Annuaire économique ct financier HH8-1919. Le Régime minier ct annexes, éditeur l\fercié et (le, à Casablanca.
(2) Les conditions, du traité de paix,identiques.à celles prévues pollr l'Allemagne, en ce qui eonécrùe le Marol(, ont étéremises aux pléni,potentiaires autrichiens, àSaint-Germain.
Pendant toute la gUe'ITC, malgré les besoins pressants de la France en mineraisde toute sorte ct malgré les indiees sérieuxde la présenœ de' gisements intéressants,aucun trayail de mine ne fut autm'isé dansle Maroc, si ce n'est par voie de récIuisitionmilitaire motivée par les besoins de la Dé~fense Nationale. On n'a d'ailleurs recouruqlHè dans cieux cas à l:t réquisition : tous lesautres gisements restaient inutilisés, et,par rcspect pour la Commissiou ariJitrale,la France s'est privl"e ck minerais qu'ellea pilyés très ehc'rs à J'étranger pour le plusgrand détriment. de son change.
II faut dire que 90 0/0 des réclamantsdevant la Commission ariJitrale étaient desAllemands, ct notamment les trop fameuxfrères Mannesmann. C'est donc pour ne pasléser leurs droits i'?H:nl'llels que le MarocIl perdu quatre précieuses années au pointde yue de son industrie minière ct. de sondl':vcloppement économique. On s'était décidé, en juin 1918, à rouvrir le registtc desdemandes dl' permis de recherches l'Cl'lll l"depuis le 3 novembre 191,1, en prenant desprécautions pour ne pas délivrer de permissur des périmètres revendi(}llé.s devant laCommission (1).
V:s préliminaires de paix règlent enfinla question: si la Cornmission arbitrnlereconnaît des droits à des Allemands, ces
"droits seront estimés par l'arbitre et suivront le sort.· des biens appartenant auxAllemands au llaroc, c'est-à-dire qu'ilsseront vendus aux enchères publiques, leprix en sera versé au Gouvernement ehérifien ct l'AlIemactllC' désintéressel'll ses natio-naux propriHaires des droits. .
. 4° Le f/.ouvernement allemand devra (/ssnTeT le tralls/ert au,!: flCT80nnes désignées p(/rlB gOlt'Ce~'1lCment /t'ançais des actions qui représentent la pari de l'Allemagne au (;apital dela I/rlnqne ([Elat d1t Jlaroe. La ,;aleUT deas actiOJlS sera remboursée aua; ayanls droitpar l'Allemagne, ees .l'OlmI/CS vù:ndronl endéduction des sommes â paya par rA llemaguepf)'ur la réparation des dom:rnages de guerre.
L'éviction de l'AIlemafFnc de sa participation au capital de I~ Ban(lue cI'Etatdu 1faroe, ne suffit pas pour permettre àla France de réorganiser sur un nouveauplan le système de l'ém\.ssion fidueaire dansJe 1faroe. L'Autriche devant être excluedans les mêmes conditions (2) il faudra négo·cier avce les autres puissances signa taires del'acte: d'Algésiras pour obtcnir la61eultéd'établir un nouvel institut d'émission quiremplace la eré,rtioll' üîetiee cles plénipotentiaires. Là encore il"faudra aller vite,car il n'est. pas de dévdoppement économique possible pour un pays sans un réginiemonétaire et fiduciaire solidement éhrbli.li semble qu'il y aurait intérêt à associerHroitelller,t, cQmme en Algérie, le J'ralle
5-6-19 LES INTÉRÊTS MAROCAINS 3S
Le Réseau des chemins de ferMarocains
Telle étaitla situationau moisd'aollt 1914.La guerre n'a pas interrornpll la progressiondu rail ct cette œuvre est toute à l'honneurdu gouvernement du PJ'oteetnplt ; la voieferrée arrivait à Fez au dphut de 1915;le 14 juillet 1915, le premier train entraiten garc de Tazù ; il l'heure actuelle il nereste plus qu'un secteur de 90 kilomètresenviron, partieulièremeut difficile il estY1',ti à terminer, pour réaliser la jonctionferroviaire entre le 1\1aroe oriental et leMaroc occidental, ou pour mieux dire, enhela 'Méditerranée et l'Atlantique.
Dans la direction de Marrakech le railest parvenu à Ben-Guerir.
L'embranchement du Ber-Heehid dansla direction de Kasba-Tadla atteint l'Oued·Zem.
L'une .des conséquences. immédiates de1\1 uncrre a été de libérer le réseau marocaindela surveillance étroite et tyrannique deJ'Allemagne. Le chemin dc fer a cessé d'ôtrepurement stratégique: en janvier 1915, il apuC,tre mis partiellement à la dispositiondu publie; le service des étapes se chare
geait du tl'an~pol't. des marchandises ûucommerce, comme de celui des approvi-
***
iE R~GrME AcrUEL
Anx termes de l'accord franco-allemanddu 4 novembre H)ll, la eonstruetion d'aucun chcmin (Je l'Cl' d'intérêt "éllt'ral nepouv~it Nre entreprise au Mm;d~"'aYantquela li,gne franco-espagnole de Tanger à Fezn'ait rœu un commeJwement d'exécution.La Fra:we n'était autorisée qu'à établiren vue des opérations militaire,; des lignesd'intérêt exelusiyement stratégique. D'après l'interprdation donnée par l'Allemagne ù eeUe eonyention, ces lignes nepouvaient Hre que des voies à écartementde 60 cm.; aucun trafie de voyageurscivils 0\\ de marehandises ne pouvait s'effeetuer sur ces lignes. On voyait le,; agentsallernands exercer, pm,Jr l'exécution de eeUeconvention, une ,;urveÎllanee vexatuire.
Cependant le développement des opérations nous avait eonduit dans la périoûequi a précédé la guerre Ù L,tendre le résetludes chemins de fer militaires.
La première ligne de ces chemins de l'Cl'
ù voie L-troite fut la ligne de CasablancaÙ nabat, commencée en septembre 1912,terminée CIl décembre de la même année. '
De Casablanca, une autre lignc se (Erigeait ver, Marrakech par Ber-Reehid.
Une troisième ligne, Salé-Kenitra-DarBd-Ilamri-:\IekIlès, avait atteint cette villeau monwnt de la gl~lCne ; le premier tronçonde eette ligne fut. Kenitra-Dar-Bel-Hamriet ce n'est qne par la suite que la ligne futrattaehh, d'une part ù Salé, d'autre partù. Meknc\s.
Au Maroc orienta\' la voie étroite partantd'Oudjda arrivait à M'Soun, ayant UIle lonrrueur de 200 kilomètres.'"
** *En nn mQt, il y au Maroc uu vaste chanrp
d'ndion pour l'iudustriali:sation des produits du pays on vue de la fabl'ication desmatériaux de eonstruction. Cette fabrication peut tenter aussi bien des ingénieurset des grossistes pour la vente à des tiersque des entrepreneurs de hàtiment pourleur propre ravitaillement. De pareillesinitiatives Ife feraient que hâter 'la reprisede la construction et cn diminuer sensiblemf'nt le prix de revient qui pourraitêtre l~amcné certainement, il peu ûe ehoseprès, aux taux d'avantcguerre.
La réalisation de l'industrie du hfltimentà bon marché dans les grandes villes du Protectorat amènerait les placements immobiliers, déjà très intéressants, à produire unintérêt encore plus avantageux que celuique nous prévoyions dans notre pr&;édenteétude. Elle ne pOUlT~üt donc qu'eneouragl'rla constitution de sociétés foncières ayantpour' progrull1me la construction de maisonsde rapport, quartiers dc villas et habitations ouvriôrcs, magasins et entrepôts, touslonàllx qui font depuis plusieurs mois corll-plètcment déf;rqt au Maroc.' ,
SLAOUI.
** *
roc les produits naturels et à construire dans les banlieues des villes en employantUVec les pl'Oeédés 1rs plus simples, ccux aux- la matière première qui gît à pied d'ccuvre(Iucls s'adapte la main-d'œuvre locale, ~ et ce combustible local qui est le pahnier nainindigène, italieurIe et espagnole; le moellon, et qui, pendant de nombreuses années, serala brique ordinaire, la ë1,mux' grasse, le extrêmement abpndant. Peu nombreux,sable, le bois du pays. n'essayant pas d'augmenter leur rende
ment, ces artisans indigènes - ou de petits tâcherons européens qui les imitent demandent dc Icurs proc1uits, très rceherehés pal' les constructeurs, des prix fortexagérés. Là aussi, gràce il la main-d'œuvredu pays habituée à ces sortes de fabrication, gràce, li J'abomlallel~ du produit naturel, on pourra aisément créer des fours àchaux et des fours à briques qui fournirontdes matériaux au prix de revient.
~l y a.~m Maroc des gisements de plâtrede prem]('r ordre. Ils sont peu ou mal exploités, par des eontre-maîtres à petitsmoyens et à gros appétits. Il suffirait d'enindustrialiser la production pour que, ecplâtre revienne à très bon marché et eontr:ibue, par son emploi, ù réûuire, encore lecoût du bâtiment.
On devrait utiliser pgalenwnt, ponr lafabrication des hriques" le liôge mâJ~ l'nivérisL, extrait des forNs ,le la 1\Iamora,produit de tr(\s faible valeur qui permetde mouler desagglomprôs Il très bon eompte,légers, isolateurs et des plus maniables.
Les « ouvrages en eirnent)) (carreaux,tuyaux, etc.), sont d'autre p'Ft monopoliséspar quelques ran's at~liers qui profitentde ec que la demande est plus forte quel'off!'e pOUl' tariff'r leUl' produetion Ù, desprix élevés, prix qui pOll1'l'Hient être sensiblement diminués par la eréatioll de llouvcllesfabriqu.cs. D'ailleurs, nombre de ces ouvrages (carrelages. tuyauteries, revêtemell ts)peuvent s'dl'ectuer ell tcrre cuite et CIl céramique, en utilisanli l'argile locale qui e"tune matière locale de faible valeur si on lacompare au ciment.
Nous ayons vu qu'en utilisant ces prodnits ct ces procédés, ou' arrivait à ('onstmire à raisoll de 150 fI'..le mètrc superl'iciel et par étage. 1\lais énedre ecs prix sontils atteints parceque les producteurs dl'matériaux. tiennent la mairi à ce que lestarif~ restent élevés. Leur proûuetion estPl'U abondante, et malgré que la eOlk'ih'uetion soit peu active au Maroc commenous l'aYons malheureusement eonstaté elle abso.rbe plus qüe eette production, etc'est aussi une des raisons, il faut le dire,llllÎ fait que l'on est obligô de recourir,plus qu'on ne le voudrait peut-être, auxmatériaux d'importation. ,
Les earriôres de pierre ct de sable sontCIl général entre les .Illaius de petits entrepreneurs qui spél'ulellt. sur la raréfaetionde ecUe matière première et qui, depuis laguerre, haussent leurs prix sans raison plausible. Il en est de même des fours 'à chauxet à plâtre, deS' petits fabricants de briques,de tuiles, .de carrcaux et de tuyaux de ci"ment.
, Il y aurait donc le plu" grand avantagea exploiter sur une large échelle les mat6-
, riaux naturels que 1'0;1 trouve 'sur place,en considérant cette exploitation 'non plus~'omme Wle spéculation, l'nais comme unerndustric à. rendernc'nt normal, ayant intérêt à toujours produire daYantag(~ pour réd',liJ:e . ses frais g{'néraux et flllgmcnter sesbencfJees.
De leur côté, les constructeurs auraientintérêt, en attel~dant la constitution d'entreprises de matériaux sc contentant d'Ungain raisonnable, à Pli~s~uirc eux-mômes lesrnatériaux dont ils uri!; hesoin. Cc gesteleur permet de réduire immédiatement
, le prix de re du bâtirtlent, et t1nepour-rait qu'eneo cr les particuliers et lesSociétés immobilières à recourir à eux pourréaliser des habitations nouvelles, si impatiemment attendues de tous dans toutesles, villes marocaines.
La maçonnerie en ,moellons est, quoique911 en ait dit, la plus pratique, Ja plus ra'pide et la plus économique; au Maroc lorsque l'architecte ct l'ent1l'epreneur saventhien organiser leurs chantiers. Seulement,il ne faut pas être à la merci de l'arriers etdc<charretiers qui amèncntla pierre à dcspri?, injustifiés. Il est ~aeile de s'assurerla pierre tendre, la pierre dl~rè, le marbre oule simili-marbre, le sable ou la terre à mortier cn étant soi-môme le maître de sespropres carrières ct de ses propres transJ:>c,rts : tous ces produits abondent autour(les villes du Protectorat; il suffit dé s'or
,ganiser pour. s'en fissurer l'emlllüi au meil-leur compte possible. .
1(>c n~ôllle pour la éhau,tgrassc et la brique .d'argil~" que le.s indi'gènesfabriquent
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sinnnemenls dû corps expéditionnairc. enarrêté du 27 mars 1fl16 11 ouvert le f'hemillde fer du Maroc occidental au trafic public(voyageurs, bagages ct marchandises).
C'cst une décision dont J'imJ)ortancc n'apas besoin d'être soulignée: de purementstratégique, le réseau marocain est devenuen même temps, commercial; il a déjàapporté, malgré les difficultés de la guerre,uneimportantr~ contribution au développement économique du Protectorat.
L'emploi des Hutoluotrices .(automobilessur rails) s'est généralisé: la longue duréedes trajds s'est trouvée de ce fait, abrégée,tout élU moins pour les voyageurs de première classe.
Certaines améliorations ont été réalisées,telles que le transbordement des marelumdises du commerce, de Rabat à Salé (passage du Bou-Hegre.g) par les soins de l'administration des chemins de fer, alors quetout d'abord les expéditeurs étaient obligésde s'occuper eux-mêmes de ce transit oude recoUl'ir à des transitaires (1).
La question des tarifs a dé rl'glée parl'arrNéo du 2;) février 1917, mis CIl vigueurle 1 el' avril (k la même Hnnée.
Cet a rrlèté a, en somme, institué le régimcprovisoire dll réseau nwroeain; CIl voiciles grandes lignes:
1!nifieation des tarifs sur les deux réseauxoricntal ct occidental; établisscrneIlt d'ulletarification des nwrehandises conforme à('ell(~ cl!lployé~c sur les chemins de l'cr fmu(;ais, algérieIls, tunisiens, avec di.stinctionl'n grande et petite vitesse et publicationdes conditions g(\néra1es ; tarif' de transportdes voyageurs, la première dasse et lesautomotrices étant assimilé-('s ; acceptationdcs excédents de bagages pour les voyageursde toutes lese/asses sanslimitalionde poids.
Les voyageurs paient par kilomètreo fr. au cn Fe classc, 0 l'l', 15 ell 28 classcet 0 1'1'. 08 en ae.
Les marchandises sont elassé~es suivant!cUl' nature en six séries.
Les prix de base pal' série sOIlt de 0 1'1'. 50pOUl' la preIlliL~I"c classe. de 0 1'1'. 4,8, 0 1'1'. 45,o 1'1". Ml, 0 fJ". il5, 0 1'1'. 30; r~ospedivemcnt
pour les snivlllltes, les marchandises elleombran tes su pportaIj t une surtaxe dc 50 %'
Des tarifs spéciaux ont rtf, prl'vus, nOtallllrH'nt pour le transport dt's animauxvivants par wligons eomplets.
('es tarifs sont-ils illlpos(~S pal' les néeessi tés de l'exploitation comlllcrciale? Ilssont, en tous eHc.;, jugés extri'lIIcnH'lll élcvb;.
Le df,vcloppell](,lIt normal des exportations aussi bi(on qlle des importations exigeraient ulle laril'ieaf ion plus réduite. Il està remarqlwr d'ailleurs que le résenu orientalbÙJéficic de deux tarifs spêâau,z, à prixexceptionnellement réduits imposf,s parla né('(,ssiti' de ('o/leUI'!'enecr au profit duport d'Oran le trafie du port espagnol de!\Iclilla, Ils s'appliqucnt, l'un aux produitsd'importation (sucres, farines, semoules,
(1) La traverséü de l'Oued Bou-Hegregs'effectue aetuellement. par un bac à vapeur.Un sel;viecfde camions-automobiles assurele trarlsbol'dement des marchandises. Unpont sur l'Oued, commun à la route et à lavoie ferrée est en cours de construction.
LES INTÉRÊTS MAROCAINS
bougies, cafés, thés, savons), l'autre auxproduits d'exportation (peaux, laines, grains,animaux, minerais, matériaux de construction, bois de chauffage). (1)
La tarifieation aetuellc des chemins defer marocains ne serait-elle que provisoireque les inconvénients en seraient déjàtrès sérieux à un moment où il est de toutenf,ccssité d'intensifier la mise en valeur dupays, de faciliter les exportations aussi bienquc les importations. A plus forte raison,si elle devait devenir définitive, si elle devaitêtre adoptée par le futur réseau ~, voie normale! C'est une question que nous examinerons un peu plus loin.
LE PBO.TET DE 1917
Il a pu Nre question, à Ull moment donné,de construire le réseau des chemins de ferIlwroeains à la voie de 1 mètre.
Cc projet avait même reçu un commenecment d'exécution puisque la voie ferréeallant de :\Iarnia à Oudjda avait été établieavant la guerre à l'éeartcrnent de 1 m, 05 ;cc n'est que sur l'opposition de l'Allemagneque l'IJIl renonça il cette largeur dc voieau delà d'Oudjda. . ,
Il n'est plus question actuellement, pOUl'J'ensembk du réseau marocain, de la voiede 1 mètre qui avait SeS par'tisans, au pointde vue de la rapidité de la pose ct de l'économie de l'exploitation.
Le cahier des e4arges joint au pro,jetde loi soumis au Parlement en 1917 prévoitl'établissement. pour le futur réseau duProtectorat de la voie normale, c'est-à-direà écartement de 1 m. 4,~ à 1 m. 45.
Le Tanger-Fez, fait l'objet d'une cOIlvcntion franco-espagnole, ct constitueun réseau spéeial, dont nous aurons àreparler •
L'ensemble du réseau Inaroeain devait,d'aprôs le projet de HH7, comprendre,indépendamment du Tanger-Fez, les lignessuivantes:
Dans lc Maroc oriental une ligne de :320kilomôLres partant de Fez ct aboutissant parTaza et Oudjda à la frontière algérienne dcra~~on à relier le Maroc oeeidental au Marocoriental, à r Algérie ct ct la Tunisie.
Et dans k Maroc occidental:]° Une ligne de R5 kilomètres sc déta
chant de celle de Tanw'r-Fez à Petitjean;pour se dirige!' vers Kénitra ; eette lignescmit dèstinée à dminer vers ce port letrafic des régions de Meknès et de Fez cLcelui de la pa-rhc' sud dl' la plaine du Sebou.
2° Une ligne de Kénitra ù Casablaneapar Huhal, mesurant 145 kilomètres qui,non seulement aménerait à Casablanca lesproduits de la zone nord de la Chaouia,mais encore. assurem.it des communicationsrapides entre la (~apitale Ildmillistrativedu :\Iaroc et son plus grand centre eommercial et les relierait l'un ct l'autre à Meknèset à Fez;
sn Une ligne d'environ RO kilomètres,partant. de Kf,nitra pour rejoindre le TangerFez entre Souk!-eJ-Arba et Arbaoua; c'estpar cette ligne gue se dirigerait vcrs Kénitra
(lnV. Bulletin officiel de la Résidence,nO des 5-12 marS 1917.
5-6- J9
le trafic de là région du Gharb et de la partienord de la plaine du Sebou ; cette lignedoit également établir des relations directes entl:e Rabat ct Tanger;
4° Enfin la ligne Casablanea-l\larrakech,longue de 210 kilomètres, dans les intentionsdes auteurs de ce projet, assurerait tindébouché vers Casablanca ct son port à lapartie sud de la Chaouia et à la région deMarrakech.
Le projet de loi fait ressortir quc le réseauainsi constituÉ': dont le total est de 1.080 kilomètres (870 kilomètres 'pour les lignes eidessus énumé-rées, 210 kilomètres pour la..scction française du Tanger-FM) répondà d'évidentes néecssités économiques, .militaires <1t politiques.
« Reliant les grands centres du "Iaroe ctmethmt en eommiInieation avec la côteles régions les plus riches de l'intérieur,il permettra ln eréation d'installations industrielles et agricoles qui, en raison cluprix des frets par voie cie terre, se trouveraient p;revées de l'rais prohibitifs.
« ...En réunissant par rails Tunis à Casa-blanca, il réalisera la eontinuité dc nospossessions de l'Afrique du Nord~ ))
** *Ces avantages sont incontestables; mais
il est permis de se dernander s'il était néeessaire de saerifier complèlenlCnt les portsde J'Atlantique: Mogador, Saffi et Mazagan,connue le fait cc projet.
Assurément, il serait illogique cie nc pastenir compte de l'outillage économiqueprojeté iL Casablanca, notamment les quaisà phosphates, les Mpôts permettant lechargement rapide cl'es wagons, les atelicrsde réparat.ion, mais on démontrera facilement que les ports de la côte n'en ontpas moin s droit cl !'existence.' II est diffieile ciefaire tenir dans Je eaclre d'un premier articletoutr~sles obscrvations que motiveraitle plan dIt futur réseau m(\rocain. Nous yreviçnc1rons (1). ]\Jais poursuivons l'étudedu projet de W17.,
Le groupe avec lequel avait été passé lccontrat dont la ratification demandéeau Parlement. cOn'lprenait nom-bre de Compagnies. « Il se compose, ditle projet de loi, de la Compagnie P.-L.-M.ct de la Com,>agnie d'Orléans, que ne sau~
miént ni l'une ni l'autre laisser indifférentesdes lignes desservant les ports de la côteatlnhtiqUë, en relations directes a.veeMarseille et Bordeaux; de la Compagnie Générale du Maroe où sont représentés les plusgrands établissements de. crédit français etqui, depuis sa création, encouragée par leGouvernement, a partieipé à presque toutesles entreprises ayant pour but le développement du })roteetorat; enfin de la C0t\~
pagnie Marocaine, qui,avee la Soeiété duCl'eusot, est déjà adjudicataire dcs travaux
(l) Il convient de rappeler que le Gouvernement chérifien se réserve expressémèl\tle droit de (~()nstruire ou d'exploiter direetement ou de eoncéder' à des tiers de sonchoix des lignes s'embranehllllt sl1I' cellesgui font J'objet de cette ~tude (article 53du Cahier des charges).
. '
5-6·19 LES INTERÊTS MAROCAINS 37
Le réseau projeté des chemins de ~er Maro'cains
la même vitesse des tra ins de voyageurs, lesprix seraient. douhks.
Les marchandises « en grande vitesse ",c'est-à-dire à la vitesse des trains de voyageurs seraient transportées au tarif de 0 1'1'.75la tonne kilomètrique.
Les marchandises transportées en petitevitessc seraient réparties en six séries, auxtarifs respectif~de 0 1'1'. 36, 0 fr. ao, () fI'. 2'1,() fI'. ]8, 0 fr. 15 et () fI'. 13.
n est à noter que l'CS tarif~ ne comprennent pas les impôt.s qui viendraicnt à ôtreétablis par le Gouvernement chérifien Sllrles transports, mais il convient de rappeleraussi que ces taxes sont des maxima ctqu'elles peuvent, à toute époque, être abilissées, sur une ligne entière ou sur une sectionde celle-ci, sous certaines eondition~.
'" 'i",
Il est aisé de comprendre que pour rlH'ttr(~
en valeur un pays, il fauL non seulementque les transport~ soient fa~~iles mais queles tarifs appJieablès aux marchandises quientrent ou qui sortent ne soient pas probibitifs.
J:exemple de l'Algérie serait lil pour nousle prouver, s'il en était bc'soin.
En 1887, la Compagnie de l'I';st-Algéricnappliquait aux céréales, de môme qu'auxtransports du bois, des matériaux de eonstruction, de la houille, des tarifs que toutle monde s'accordait il trouver exeessifs.
La Chambre <1e commerce d'Alger protestait contre l'{'lévation des tarifs (délibération du 24, octobre 1887) de même quela Chambre de Commerec dl' Constantine.
]~e Comité ugrieolc de Sétif constataitque sur tous les points distants de plus deWo à 150 kilomètres des ports, la cultur edes e{,ré~tle~était impossible ouruineuse pourles, EU1'opéens.
Une lettre du Gouvernement aux sénateurs et députés, en date de mars 1888 contenait les passages significatifs suivants:« Les anciens villages se dépeuplent. Lesindigènes eux-mtmes, se voient fon'èsd'abandonner peu à peu leur seule culture,celle des céréales. Dans l'intérieur, nos ri·ehesses miniêres ne peuvent ôtre exploitées,le prix inahordable de la houille empêchetoutc cdation d'industrie.»)
Il fallut la. n',fonne des tarif\' - emnmeneée en 1899 - pour modifin' cet étatcIe elloSCS qui ~e retrouvait, à des degrésdivers dans les autres réseaux des Conlpagnic:; algériennes.
On CClnstate d'ailleurs qu'à eetubaissement des tarifs correspond sur la plupartdes lignes un développement considérabledu trafie et une progression très sensibledes recettes.
** '"'D,lns un trè~ intéressant artie1c cpH' pu
hliait la revue Frœnce-111uroc du ] 5 aoùt] 918, M., le lieutenant-colonel Bllr~aux,
d!re?teur des. d1e~ins de fer du Maroc (1)dlsàlt ce qUi SUIt:
(1) M. le lieutenant.-colonel HUI'saux futpendant longtemps directeur du cheminde fer de Sfax-Gafsa et des mines de phosphates de Gafsa.
MER AlE{)trtRRAN[[;, etll:u.1n
C"~m'II" d. ~,. ("Mt' .. 'd'#.ff L'S~. T.,,~.r.f'f'
Legende
rantis par le Gouvernement chérifien ctle Gouvernement français.
La part incombant au Gouvernement('hé~'ifien sen~it eouver~e ~u moyen d'obligatlon~ du rnerne type, JOUissant des mêmesgarantlCs et qui ;;erait également émises parle concessionnaire.
La Conipagnie concessionnaire fournirait,d'abord, sous forme de capital-actions, unesomllle de ,tO millions; c'cst sculementlorsque celle-ci serait intégralemeht dépenséeque l'Etat chérifien aurait à verser uneeon~ributit~n, représentant qu~ttre fois le?~Wltal-act~(:ns, plus pour la hgne de Feza la, frontlCre. la subvention hors part de40 millions dont il est parlé ci-dessus:
Le surplus des dépenses serait couvertpar les émissioJls d'obligations à la charge
La ta;'ifi.eation. ,prévue pur le projetde 19] 7 etait. la sUivante: eIledilTérait peudes tarifs provisoires actuels:
l,cs voyageurs de Fe c1assepaieraient.o fI'. 17 le kilomètre, les voya"eurs de2e dasse () fr. 13 ct ceux de 3C elass~ () fI'. 08.
Les animaLLx del'espèee bovine, les chevaux, les mulets et les ânes ,seraient. transportés en petite vitesse: 0 fI'. ]}i le. kiloniètre ; les v;eaux et les porcs 0 fI'. 06 ; leschèvres et les moutons 0 fr. 03,
Lorsque ces animaux seraient' sur lademande des expéditeurs, transilortés à
** *
qu e0.11eessicllmilire pour 20 °I() et du Gouvernementéhérifien pour 80 0/0.
(ch.lI.
,O.l;,..-,? i
~i.------.
~',-rak~h,
du port de Casablanca et désire' concourirà la mise en valeur de la région avoisinante. "
Les dépenses d'étahlîssement seraientpour 20 0/0 à la chargc du concessionnaireet 80 0/0 à la charge du Gouyernernellt Chérifien. Toutcfois pour la liune de Fez à lafrontière algériennc, lcdit' gouverncmentprendra à sa charge, en sus'de la eontdh~ltion résultant pour lui de la proportionCI-dessus, une SOlllme de 40 millions.
L'exposé des motifs du projet de loiexpliquait que (~e~te disposition est justifiéep~r es double fait que,. d'un côté, le prixkJ10lIletrlque de la sectIOn comprise entreFez et. le faîte séparatif dc l'Atlantique etde la Méditerranée paraît, en raison durelief et de la nature des teàains traversésdevoir dépasser Jlotablement le prix moyel~
OCEAN
An ANTIOUE.
TANGER;;.
1
?u réseau; que, par ailleurs, la liglle" plu~lImportante peut-être que toute autre, aupoint de vue politique et stratégique, sentcertainement la moins favorisée au pointde vue commercial; l'al' la région qu7clle
est. peu peupléè encore, sa misevaleur comportera un délai eertaillement
long ct dès lors si J'on s'en fut. termproportions ordinaires, c'est uvee un
produit ,net d'exploitation sensiblementplus faible qu'ailleurs que· la fut.ure Compagnie eut dC! faire faee à des charges decapital plus considérables.
• Dans les dépenses d'ét.ablissement la partmcombant. au c<mcessionnaire serait couVerte a~ moyei1 du ea.pit~tl-actions puisa:u JtlOyen d'obligat.ions. Vintérêtet l'amortissement de ces obligations seraient ga-
..
grevés de frais de transport et auti'ès quiles rendent incapables de lutter contre cellxde ees produits quo l'on peut fabriqnei' surplacf' . c'est le cas pour les farines, les pâtesaJimel~taires, et d'autres produit's de consommation que l'on peut tirer, en partietout. au moins, des r(~ssourees lltlturel1esde la région .
C'est aiJ;si que des minoteries nouvellmlse sont construites à Fez ('Il 1918: tenesque [a Minoterie Levy et Co. Un groupeoranais a également édifi(~ une minoterieune fahriqtJe de pâte..~ alimentaircs et une,Imilérie et savonnerie.
Il s'agit de la Société Indnstrielle del'Oranif (lU .l1a1'Oe aU capital de 4 millions.
D'un8 manière générale, J'i]J(lust.rie i.tFez a intérêt à s'orienter vers la transfurmation des pruduits du sol, la matière première étant toute proche.
Une importante fabrique dB crin végétals'pst établie à Oued-N'ja ; nlle utili~e uneforce lIlotrice hydrauliqnn de (JO HP pouvanl produire journellnmellt 10 tonnes decrin végétal.
l,a force motrice et l'insta 1lation dontdisposait le groupe dit de là « \1akina »
on t été utilisés par unn nouvelle SocifJtôpOUl' l'installation de fours céramiques etd'ateliers pour la fabrication de chaussures.
On sait. que l'industrie du cuir a tou,iomsètt': particuli èrement active :'1 Fez, où lesind igènes fabriquent en quant,ités considérables les babouches (lH~lghas) que l'onexpôdie en Egypte, au Sénégal, a~ Soudan,et alls~i les grands sacs carrés de cUIr appe1ôsehkaras que l'on porte en bandoui11ère, ~ontle prix varie de H! il 50 pesetas hassam.
Mais les tannerics 10ca I(~s voieut parfoi~
leur production ralentie par su te de ~ pôllurie du « Takaout )', matière végôtaletannante qui vient du TafileIt, ut qu'apportent les caravanes quand la séellrité d,:"communieations le permet.
POlir rèsumer les perspeeti l'es qui s'offrent à l'industrie française à Fez, voici losentreprises que l'on peut conseiller de pr(:fèrenee :
Alimentation. - En outre dés minoterieset des fabriques de pâtes alimentairBs, il yaurait place à Fez pour des laiteries, beurreries, fromàgeries, brasseries, fabriquesde glaces et de boi~sons gaZe1!iies.
Installations industrielles. - At.eÎiurs deréparation de machines, électricité, fahriquesd'instruments agricoles.
Transports. ~- Ateliprs de réparat.iond'automobiles, de cycles,' carrosserie.
fJl'Oduits cuâmaux. Tannerie, harna-eh(~nwnt., maroquinerie, lavagedetapi:".
Produùs du sol. - Crin végètal, distilla"tion de fleUl's, huilerie, sav()nnel'ie,
La question d'une suererie, hôe il cel~e
de la cullum de la betteravc suerière demande ullf~ètudt} spéciale.
L'industrie hôtelière se dé~êropperaitfavorablement à Eez,
Une imprimerie trOt1Vêl'aitegalèmf;H'Îtdans cette ville un a,1iment flJ,ciJc•.
5-6- J9
** *
LES INTÉRÊTS MAROCAINS
est ainsi, le tarif réduit actuel dcvÏ'ait êtremaintenu.
Il est vrai que ces tarifs sout identiqucsà ceux prévus pour la eonet'sion du cheminde fer de Tanger à Fez (loi du 1cr aoùt IHH).
M.ais la question qui se f?ose est eeUe-ci :est-ce une nc:ccssité absolut' qu'il y ait unitéde tarification entre le réseau des eheminsde fer maroeains et le Tanger-licz? L'intérl-tduProtectnrat doit-il Hre subordonné àcettc unité?
C'est (~ucore lUit' question primordiale pourCasablanca ('t Kénitra. Si le trp.cf. futurréseau paraît à première vue, élargir COIl
sidérablement la« zone d'attrëletion )) deces ports, la tarification pourrait agir ensells contraire, si l'on reconnaît que l'imporl(ltion crée l'ed?lJortation et réciproquement,on admcttra qu'il est de la plus saine politique économique d'obtenir des tarifs detransport aussi réduits que POl'bible, tantall. point de vue des exportations du Maroc.que (le celles de Fnll1ee, car il faut encoretenir compte d(~s taux du fret.
Les perspectives de l'industriefrançaise ~il Fez
La ville de Fez se prête au df'.veloppen~entde certaines industries pour dnux raisons:
D'ahord,paréeque l'eau pmticulièr(>ment abondante, y fournit une rOl'cernotricoque l'on dwrehàait vainement en biend'autres points du Maroc. .
EnsLÎite paree que eettp eapitale de 'plusoe ePut mille habitants se trouvant éloignéedes divers points d'arrivée des produitsd'importàtion, eeux-ei parviennent à Bez,
1. _
;38
(1) De .Fez ù Rab;Jt-Salé. la longueur dehl voie ferree aetueHe est de 247 kilomètres.De Meknès à Rabat-Salé 182 kilomètres.
" Pour le moment, toute la fortune duMaroc semble reposer sur sou agricultureappelée à un superbe avenir et sur les perspectives et les perspeytives d'un essor Inillicrqui se dessiuc sous un jour favorahle. Sansvoies feM'ées pour amener leurs produitsàla côte son développement est impossible,la route Ile suffisant plus à rUll placer lerail ... )) et plus loin: « le Maroc possède lamatière de ces exportations, mai.s eJ1e cst,par sa nature, disséminée sur la vaste étendue dc: son tërritoirect, par suite pour lemoment, inexistante ou pour mieux direlatente. Pour la rendre apparente ou explieite, ilest de toute néecssité qu'on lui donneles movens de SC ramasser et de circuler... "et enc(~re : (, la hase de la tarifieation devraêtre largement en faveur des produits d'exportation, qnitte à l'éeupérer la dépense pardes taxes plus é'!evéc's sur les riches maTehandiscs manufaeturées. ù
Ici, il con vien t de compléter la penséede M. le lieutenant-colone! Bursaux; commeil le fait l'emarquer fort ,iustement dans unautre passa.!.{e de son article, le chemin de ferseul permet l'introduction du matériel detoute nature nécessaire à la mise en valeurd'une (~ontrée neuve. " Le projet de 1917 a été renvoyé àla Com-
C'est reconnaître que le dê\'(~loppementdes mission des aJ'faires extérieures, de.'; proexportations est étroitement lié à celui des teetorats ct des colonies. Entre temps 011
importations. ' a vu nppar11.ître url contre-projet sur l'ini-1~our que l'exportation des cérçales sc tiative de M. Paul Bluysent
d('vcl<>ppc, il faut importer des machines Cc pro,jet, déposé à la Chambre des dépuagrieoles. 1\1111' que des eentres de coloni- tés à la Sf.1Ülce du 21. juillet 1917 a été égasation ct de production sc créent, il faut !ement. renvové à la Commissioildcs afCairesimporter dc.s .matériaux de construction, extérieures, ri~~s Protee/orats et des Colonies.
. <le l'outillage mécanique, certaines matières il a pour ubjet de substituer au r{gime de lapremières.. cOl1cession la construction l'Il régie par
Or,d'après le tarif projeté~, !csmaehines l'I~tal. cn association avec le Gouvernementet mér'aniques paieraient () fr. 36 la tonne chérifi('~l,du futur r{seau des chemins de ferkil(}mé~tri(lUl',. la plupart d:'s ma..té~'iüux marocams.de eon.struetlOn ct outils agl'll~oles 0 fI'. BO Cc projet dont il serait trop long d'anact 0 1'1'. 2J; les principaux produits d'ex- Ivscr les considérants, consiste essentielpOI'tation 0 fI'. 18 la tonne kilométrique. I~~nl('nt en eeei : le Gouvernement franenis
Cc ne sont pas là les ,. tarifs de faveur ,) fournirait lui-mème au Gouverrlernent c'h{-que J'on pourrait souhaiter. rifien la somme initiale de .1·0 miI1ions qui
Pour la région de Meknès. la plaine du lui serait nécessaire, en Vue de la construeSah, le tarif des transports de céréales est tiOIl en ré'gie du réseau.IInequestiol1 vitale: c'est la question même Ce scrait la solution étatiste, au nJoinsdes débou('hés (1). quant il la construction, car la question
II ya du fer et du manganèse au 1Iaroe de l'exploitation est réservée.orienh't1. Mais, t·st-ce la solution 'qui assurerait
La région de Taza est fortelllent miné- . dans le plus bref délai les transports Jesralisée, surtout cn plomb; nwis le minerai plus l'<lpides et les 1110ins coûteux '?ne supporte des frais de tran.sport que dans Voilà ce dont sc préoecupent avant. tout,une eertainc limite. suivant les cours. ct il juste titre, ceux qui 8?int{ressent aux
II faut. encore quc ces rl'gions reç~oivent, lJ1'ogfès économiques du Protectorat.à des prix abordables, Ir- m,dt'l'ie1 d'exploi-tation agricole ou lninier qui leur est néces-saire, sans quoi, elles s('/':lÎent doublemcntdésavantagées: m:lté,rid plus cher et produits surehargi's de frais de transport.
Tout cela denulllderait une (-tude détaillée. Nous voudrions simplement iudiquercombien le problènlC est complexe. ,
Ll néccssité" de eOllC'UlTelwer le port espagnol de 1Ielil1a au profit de no.s portsfran(;ais s'imposera aussi bicn ù la ligned<'Jinitiv(' <lu'à la ligne provisoire. S'il .en
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Union CommercialeIudo·Chinoise et Africaine
, Il n'y a pas longtei'nps qUf' ]'Union Cornlnerciolr' Tndo-Chinoise portf' é'galement letitre d'a!ricrdne. Cl'éé(' cn août 190,1., elle'Il limit{, son aetivit{~ il notre colonie d' lndoChi)'\c ct à la Chine jusqu'à l'andemier,Ofl elle prit pied dans l'Afrique du Nord,pn ahsorhant IlL Société d'l<Jt'Ulles et de Com'!/I,{:rce au, J'faro!:.
La coullmgnie a UII objet sodal très large,et il n'esL gUl\re de hranche d'affaires ond'indllstrie qui lui soit fermée. Elle peutse livrt,r il tomtes ()pératiolls COIl1I~lercia.lcs,
industrielles, agricoles etimmohilières etde travaux publies ; à l'cxploitation detoutes entreprises dc navigation maritin;lCson fluviales, de toutps ('oncessions, de toutes<'lItl'cprises mini<\rcs, ete.
EII<, s'cst f()J'm('t' pal' la fusion <le la COIllpagnie Lyonnaise Inclo-ChinlJiHc, du Comptoir Fraucais du Tonkin ct des firmes Godardet Comp;lguie, et FOlltaine frèrcs et Vaillant. Le eapilal fut fixé d'abord à 5.:300.000francs, l'II 10.GOO aetions dc 500 franes,dOJlt 8.872 furent attribuécs aux apporteurs et l.i28 furent souserites l'II espt"ef's;puis, il fut porté ù K millions ('li HI08, parl'émissioll à GOO' 1'1'. de 5.:~00 aetiolls nouvelles.
Les r('sultats du dNmt furent brillants.Les béné:fiecs atteignir<'llt 1.080,808 fI'. enelllaOt-05 et 1.225:0Hi 1'1'. Cil 1905-0G, ppr
dnettant de distribuer des dividendes de(j % et 8 % respeeti\'emcnt et, ~n mêmetanrs, de doter largement les fonds deprt"oyanœ. Mais de très belle qu'clle (.taittout d'abord, la situation n'allait pas tnrdcrà. devenir eritique. Pour l'cxereieeI90G-07,k's comptes sc soldèrent pal' un modestehénéfiee de :JK2.:373 l'l'., puis ils aeeusèrentune perte d'exploitation de 120.4.50 fr. pourl'exereice 1907-08, imlépendarnment de st:rieusf's moins-values dans l'aetil' du bilan.
Les profits substantiels qui avaient détout d'iJ,hord (lbtenus, étaient surtoutprovenus d'affair\.'s spéciales telles quefournitures ft l'adniînistl'ation et à cks f'ntreprises diverses, et ils avaient, à ee titre,quelque ehose d'exeeption+1el. En outre, lasociaé dissémina so11 activité. dans tropde directions; l'Ile exagéra ses approvisiollnements et cIes encra<rements. lhl malaise(:C'onomique étant"V~IilU affecter l'IndoChine, elle s'est trouvée surchargée deInarehandisC's, dont l'écoulement était deVenu diffleile; alors que sa situation finaneièrc était emharrassée.
Une réorganisation financière énergiquefut déeidéc par l'assemblée extraordinah'edu 1.5 décembre 1908. Afin d'assainir kbilan, pal' de larges amortissements, lécapital fut amputé, des trois quarts et ramené de 8 à 2 millions, par l'échange de4 aelions aneiennes contre une nouvelle de?OO fI'. Puis, pour alimenter la trésorerie,Il fut immédiatement :Pelevé. à 4 millionsJlar l'émission aU pair de 4.000 actions DOU
velles dès les débuts de 10oa, Afin d'aecorder lm dédommagement aux anciens actionnaires, pour les sarorifîees qu'ils durent eonsentir, il leur fut attribué unie' p:ù't de fon-
LES INTÉRÊTS MAROCAINS
dateur pour chaque action qu'ils possédaient.Il fût ainsi el'él' Hi.OOO parts pOUl' la ré'llIunéTation desquelles les administrateurs d(,eidèrent la réduction de 40 à 20 % de lem'parti(~ipation ausolde des h(,n('jÏees,déduelion faite de certains pl'(,lèvefpents statutaires, les :l0 % ahandonut's deyanl alleraux parts.
La répartition des bé'néIÏ<'es fut ainsifixée: .5 % à la réserVe légale; inté-rt't cie.'> % aux aetions; sur le slll'Plus 20 ';\) HU
I,ouseil, 2(\ % aux parIs ct GO '/"o ù la dispositiou des adiounaires pour \11I di\'ideudcsupplémentaire ou des dotations de préyoyam'e. Les parts peuvent Hre :whetée's,mais il ] 2.5 l'ralles au minilllum.
La réorganisation financière l'ul aceOl!lpagnée ct suivie' d'une réorganisa.\ioll administrative'. Le conseil, futell grande partie
.ren(lIlve!(,. Y entrèrenl alors M. Heuri EstiC'I',ehcr d'lllle importante llIaison d'expoi·tation dl, lIarseille ; M, Joseph Thierry, député des Bouches-elu-Rhône; yI. Lacaze,sous-diredeur de la Banque de l'TndoChille; '\1. Ddpeeh, seerl'tail'e g(.né'ral ciel'Esl asiatique fl'anç'ais: lIL J. Vigne, aneiell direeteurde la Compagnic Marseillaisede Madagascar. Sauf l\1. Thierry, qui l'stdécédé l'1).n derni<'r c'omme ambassadeurù Madrid, toutes ees personnes, qui sontspéeiùlisécs dans les affaires (,olonia!es, sonlderneuré<'s à leur poste, lIl. H. Eslier ayantla présidence du COIlseil d'administration.
La dü'eeLion des affaires, qui était dispersée entre plusieurs mains fut eentralisée.Certaines agenees. dont les transactionsapparurènt "insuffisantes, furent ferm{>(·s.Des opérations parasit(,s, qui eompliquaientla gestion.de l'entreprise ct pouvaient pal'ùlyser son fè:mctionncnwnt normal, fUl'cn 1suecessi\'emcnt a.1Jandonnées. L'objct sOl'ialfut fixé au eaelre suivant.
l,a compagnie se livre au eommel'cecl 'importation et d'exportation au llloyend'ageners réparties HU Tonkin, en Cochinchine, dans l'Annam, 1(; Laos, et cn Chine,dans le Zun mlll. Ses affaires portent S\ll'tous produits quc!eonques.
Elle exploite à Hanoï, Sous Je nom de(1 Grands Magasin"iHbmis )), des magasinsbazars, ponr la vente au d(,lail, qui onleHnsé beaucoup de soucis iL la direction etdont l'exploitation a été pl'nibIelllent miseap point. Un séricnx oostaele à leur développemf'nt fut lcVt' pal' l'absoi'ption, àcompter d'oetobreHHQ, des magasinsDcbeaux, qui lui fais,lÎcnt une sérienseconCUlTen!X,.
La société effectuait, d'autre l'Jart, desserviees maritimes SUI' lcs côtes et des serviecsfluviauxslll' If' fleuve Ilouge et larivière Claire: au Tonkin. En ee qui e!mecrneers dcrniers, f'Ile nvait obtenu, en 1914; lerenouvellement' jusqu'en H12()1 du eontratpostal qu'elle avait eoheltl a vee la eolonie.Au cours de l'an dernier. e!le a abandonnét'CS services et cédé, tout son matériel denavigation et ses eontrùts en cours. Avecles ,;mortissenlents qui avaient été opérés,œtte vente lui laissa, sur les ehiffres d'inventaire, un hénéfiee: de 7BG,OOO, t'l'., quifut affecté ar\x ré:serves,' après déductionde la perte de '134.7132 fI'. qu'avait laisséependant J'exercice 1017-18 cette exploita-
39
tion spéciale. devcnuc on{~I'C'use. En mêmctemps que 1l's frais d'entn'tien de la flottcelevcllait'nt dc plus en plus lourds, la hauss!'de la piastre indo-ehinoise avait, pour effd.de rè(!nirc sensiblement la subvention,stipulée cn frnrws. qnc la eolonit' s'étaitengagée à payer <1 la compagnic ct ccttcsituation s'était enem'c ng,grav{c(' pendantl'<'xel'cicc demic)', 1k lù la J'(~Hll]('iation
aux <;('rviccs de navig'ation.Mais si la <'ompagnic a r('duil de la sorlc
son aetivilé-, cll<' l'a augmcnté'\' (!';tlItn' parien absol'\Janl. <'onllue nous raYOn, dil. la,""ociétf d'Eludes et de COllllllfl'CC a'll jlal"lIc,ù compter du 1er an'il l!H H. Cette dcrui(\reentreprise qui avnit été, constitnéc cn 1[107,et dont le ('apital, dl' 100.000 fI'. à l'ori«inc,avait (,té porté graduellemellt. Ù 2.;)00.0/;;) 1'1'.sc" trouvait entre lcs.mains du grollpeEsticr, ct avait des ar1ministrntellrs ('Oille
nn111S av('(O l'Union COli 1111Cl'cio. lc hllloChinoi,w', t'l, qui f:H'ilita ln fusion.
La Société d'l~huJe8 œil Jlœroc, u apporl('di vers terrai,llS' aVee eOllst1'uetiolls, malé-ridagrieolc, anirnaux, ete." soit de 500 ù nooheetares aux Ouled-SaüL ct .1 ,Hl hcetnn'senviron ù l~l-M('kki dan':;'ln Chaonia et. ('noutre, le domaiue de Sidi-Gueddar ù Petitjean, sur le trajet dE' la l'Oute devant relicrTnnger ù Fez; ('e domaine, qui mesurc] .500 hectn.l'f's d'un s('111 tc,nant. est clltii,renlC'nt d("frieh(' ct il cst propre à la '('ultu]'(:des ('(,]'('ales ct ù l'élevage du bé,tai!. Lesexploit.ations agrieol<'s cOJnprcnaicnt ail1er nnil UJl8, loI" de !e1lr<'CssioJl. 187:1tt'tes dt, bèlail, soit xO bovins. 882 porcillscl. ·H 1 ovins.
Les apports ont encore consisté dans ,deseonstruetions sur terrains loués ù Habnt etTangcr, des droits innnohiliers sur des termins situés à Ber-Hcehid (,hanllia) ; linfonds dl.' ('ommcJ'('(' eOllstitué, par des bureaux ct agences à Paris, Jlnrs(·ille, }logadOT, Sam, Marrak('eh. Tanger, Habat,CasablmH'H, pour,ks affaircs d'importntions et d'exportations: el cnfin UII CXCt·
dent de l'adif disponible el l'l'alisable surles exigibilités estimé' il 705.07;'; fI'.
Les apports évalués Ù 1.8l 2.500 fI'. furentpayés par la remise de 2.500 aetions de50(J 1'1'., repré,scntant Iln capital nomina lde 1.2,}0.000 fI'. mais C'OIupt('<'s il 2:l;} l'l'.; dC'la sorte, il fllt attribué 1111<' :wtion l'II i01/
Indo-Chilloisl? de ;300 1'1'. pour ]0 aetionsdc 100 fI'. Soeih,; dï,;tndt'8 {lU Jlal"oc, (OC' quic,nrrC'spondait Ù ulle nmputation de moitiédu mpital norninal de eette dernière,
Le Conseil d'administration de l'UnionCommerciale ludo-Chinoise, qui se préoeeupait dcpllis longtemps de l'opportunitéd'augmentel' les rcssoul'(Oes f1naneièw's del'entreprise, pour assurer le dh'eloppementde ses affaires, sc fit alltoriser par l'assC'mblée extraordinaire du l8 mai ]fIl 8 à porteréventuelknwnt le eapital à 12 Illilliolls. Ill'a devé, pour eommeneer, Ù 9 millions.soit à 5.2.50.000 1'1'. par la fusion doM' il\'ient d'N.œ question, puis au chiffrede9millions, par l'émission en juillet 19]8, de7.500 actions nouvclles au prix de 5~.5 fI:.payables 1.50 fI'. en souscrivant, 125 1'1'. lc80 septembre ct 250 fI', le81décemhl,(' I!llR,Le capital sc' compose ainsi Inaintcnant de18.000 aetions de 500 t'l'.
40 LES INTÉRÊTS MAROCAINS 5-6-19
1905-0,) 126 80190\)-10 228 9;119111-11 :127 .\051911-12 ;ljl 61;\ 120 1;)
191'! -'1:1 :120 16;) lit 0 17.50 "1913-1 1• 1:12 8'. 80 1019H-15 288 162 '120 15 «t 915-11i 1.267 781 :{5!j :lIi n.571916-17 1.500 1. I)j 7 409 1,1) 2.781917-18 1.815 1.278 6-'.) 1.0 ~;.:V.~
Après la crise de croissance qui marquases débuts, l'Union Commerciale InduClrinuise donna des résultats honorablespour manifester subitement une grandeprospérité, pen~ant ,la guer,re., yoic:i eon:ment se sont presentes ses bcndwcs, depuIssa réorganisation, et quel emploi il cn a étéfait:
Après avoir pr;Jwcssé, (l'U~I mouvementcontinu les b(,ndwcs ont 1mblI pendantrexerei~e 1912-18, par suite (hm ralentissement "énéral des affaires dll à des caus(~s
politiqu~s, tant européenues q u'asiatiqll(:set au re:nehérissement du loyer des eapItaux. Ces eireonstanees siJbsistèrent pendantl'exercice suivant qui fut finalement affectépar le bou leversement résultant de la guerre.Les ventes des magasins d'Hanoï sc ressentirent du retour en France de nornbreusesf:ùnilles européennes. Les affaires d'importation furent à peu près arr{;tées par'l'obli~
"ation impos<',e aux agents de ne plus vendrequ'au comptant ou à terme très court.(.,)uant aux affaires d'exportation, ellesmanquère~lt d'~eti."it{~, lU.l. })on nombred'articles que sUlvmtla SOCIete, tels le l?enjoin la badiane, ayant vu leur marche sc·rest~eindre.
Dès l!H5, les opérations reprirent unpeu plus d'activité. Puis les bénéfices f!rentun "rand bond en avant, et aecentuerentdan~ la sl,litc lems progrès, malgré les entraves apportées aux affai~es pal' les di!licuités du J'l'et et les restrIctions commercJaeiales édietées pal' les alliés. Les causes decette augmentation cOllsidé:ahl: res~ort.ent
mal des rapports du l'OIlsed dadmullstration, qui sont fort peu explicatifs. Il nel'aut pas seuleuJ.ent les ehereher,. s~ws do;lte,dans un acerOlssement. des afl:ul'es. Ellesdoivent résider également dans l'élargissement. de la marO'e bénéfieiaire résultant de
o 0'" 1 d .' G' '1la hausse gencra e es pl'lx. mec a (ehonnes récoltes et à des prix de vente rémunérateurs. l'Indo-Chine t.raversc une périodede prosp~:l'ilé dont. ~e resscut heureuse.mcut.l'entrepl'lse. Quant a la hausse de la pIastreindo-ehinoise, elle est à double t.ranehant,et elle comporte à la fois pour la compagniedes avantages ct des in('onvénients.
Au cours de l'exercice dernier, l'UniunCom:mcrciale Indu-Chinoise n'a ,!.,'1lère cu letemps de profiter d~s ~lOUVcaUX eapitat~x
. appclés ct clic n:a J?U1 que p~ndant SIXIllois de son cxplOltatlOn maroeame. A pr~
pos dl' cette dernière, Il' rapport du conseild'administration soumis à l'assemblée du17 mai écoulé. se horne aux observationssuivant.es : « 11ans leur ensemble, les bénéfices ont. été satisfaisants; ct l'auraient. étéencore davant.age, si, alors qu'elles disposaient de moyens d'aetion plus étendus,
L'INTENDA"lT GB:NÎŒAL. I"ALLIEU DU COUDnAY
Sommaire de notre précédent numero
(20 mal /919)
lmprimerie Cenlrale,ZO, Rue CadetCh. Bréla~, Directeur.
L~ Propriétaire-Gérant : César ANCEY
La construction au Maroc.
Les sociétés par actions aU,Maroc.
Le traité de paix el le Maroc.
Les intêr&ts allemands dans la .zone espagnole.
Les concessions minières et les intéréts allemands.
La suppression des capitulations en Egypte etau Maroc.
Les banques métropolitaines dans l'Afrique duNord.
La propriété foncière au Maroc;
Au Maroc par l'F,:spagne (un nouveau projet).
L'agriculture ed'élevage en Abda.
L'automobile au Maroc.La bougie, article d'importation.
1
de ]Te elassc en l89\), commissaire' généraldes troupes coloniales (général de brigade)le 4 juillet 1905, il était. à moins de 43 ans,intendant général (général de di vision) le23 mars 1912, à 49 ans., M. Lallier du Coudray Il servi aU Sénégalà Terre-Neuve où il dirigea, pendant. deuxans et demi le service, alors très important,de l'Inscription Maritime; au Dahomey, où.il a été le chef du service administratif ducorps expéditionnaire, sous les ordres dugénéral Dodds, à Madagascar où le généralGalliéni lui confia les fOlJetions de secrétairegénéra.l de 1897 à 190], à Marseille 01'.1 ildirigea le serviee ,colc.mial de ] 901 à 1905et. prépara l'Exposition Coloniale de 1900,en Indo-Chine. à Paris 01.1. de 1908 à ]914,il fut membre 'du Comité technique de l'Intendance ct, directeur de l'Intendance du(~otps d'armée colonial, puis lors de la mobilisation, alLX armées, comme int.endant général de la .'5e armée, ct enfin. sur la demandedu général Lyautey, au Maroc depuis le15 août HJ15.
Seeré't.aire général du Protectorat, puisdélégp{; à la Bésidenee par intérim. L'Intelldant. gén{~ral Lallier du Coudray est. grandjoffieier de la Lpgion d'honneur depuisuillet. 1918.
Dans nos prochgins numéros paraUronl des
éludes sur:
~llllIllII!IIIIIlIIHUlll:lIIUIHlUlllll1lt1l1l1ll1UWIII!lIlUllIUlllllllUIIlIl1IHllIIlIIIlIHiIlIUIIlIHIIlI1l1UIIIIUIIIIUI!lIlUllilUlIlIlIllHIIHlIIfliHlI
Les transports maritimes.Le sucre au Maroc.Le régime douanier.Lek relations économiques entre
l'Oranie et le Maroc.Quel port doit desservir Fez?
9.0005.0166.598
20. fil 4
1. nm12.7281. ]414.962
20.0}<t
nos agences se fussent heurtées à moinsde rest.riet.ions ou d'interdictions et avaientpu travailler librement. Il
La gestion financière de la compagniesc fait remarquer par U1wgrande prudence.Le Conseil ne s'est pas pressé de. reprendreles dividendes, et il ne leur consacre habituellement qu'une portion modérée desbénéfices. Pour l'exereiee dernier le divi.dellde des actions nouvelles émises contreespèces, a été limité à 16 f1'. 05.
Grâce à l'esprit de prévoyance du conseild'administration, le bilan accuse une situation fort s,üne. Voiei comment il peut scrésumer à la date du BO septembre 1918(en 1.000 frunes) :
ActifImmobilisations .Fonds de roulcment des agencesMarchal~disesen IÙlrope " .Débit. et disponibilités .
PassifCapital o, ••••••••••
l~Ol.lI~s ~~e l"révoymwe .l<,xlglbllites .
Malgré l'absorption de l'affaire marOCaine,les immobilisations n'ont guère augmentépendant l'exercice dernier, allégées qu'ellesont <':té d'aut.re part par la cession du mat.é"riel de navigation. }<~llessont t.rès largementinférieures aux fonds de prévoyance quiatteignent plus de la moitié du capital.
I.e présidmt a déclaré à l'assemblée, du17 mai dernier, que l'exercice en courss'annonçait J'avorable et pouv:tit laisserespércr (l'excellents résulbtts si rien d'anormal n'arrivait dans les cinq mois qui séparent de sa elôture. Quant à l'avenir, il afait. observer que la société aurait à luttercontre les concurrents nouveaux: en IndoChine contre les ,Japonais, et peut être lesAméricains, au Maroc, contre Jes représentants de t.out.es les nat.ions. Il a virilement.ajout.é : « Il faudra lutter avec confiancect énergie, et seconder part.out. les effortsde l'industrie française. »
Au moment où M. l'Intendant généralLallier du Coudray vient de quitter le Marocremplacé de ses hautes fonctions, parM. Blanc, secrétairc général dc la Tunisie,rappelons les brillantes étapes de la carrièrecoloniale de cet administrateur distinguédont l'aetivité. nous en sommes cert.ain, restera acquise à la cause du développelllentéconomique du Prot.ectorat.
Né à Orléans, le 29 sept.embre 1802,M. Lallier du Coudray, entra au Ministèr:ede la Marin,c le lB sept.embre 1880. AdmiSavce le nO l à l'Ecole de Commissariat dela Marine cn 1883, élève eommissaire de lamarine Je 1er novembre 1883, commiSsairede 2e classe en 1885, de Fe classe en 1889,commissaire principal de se c!,assc en 1895,
m"idt:lJi.le:-;ai',!. pal'ti>.«(:H fnllli'~)
BI"U('liI'l'S t'ri-l"',. di~l\fùHlaut
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d·Agriculture.
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'G.ABLE DES ~ATIÈRES
Cet ouvrage .donne les indications les plusprécises et les plus récentes sur la situation
économique du Protectorat :Commerce d'importation et d'exportation,Transports. maritimes et terrestres, colonisation et régimefonciyr, sous-sol et régime
minier, tourisme, etc...
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UlIlIlllIIIlUlllUDIIllllllllmUIIII
ÉDITION DU JOURNAL LA PRIME, /, RUE ANDRIEUX PARIS (VIII')
...-.
CESAR ANCEY
Le Consommat~'" indigèn~.
• Notre Commerce au M~roc.Lé Commerce allemand.Les Exportalions.Le développement economique de 1914
â 1917.La Colonisation.Superlicie et population.L'Utilisation de l'eau.Le sous-sol marocain.Le Regime minier•L'lnclus~ri<l dé Iw pèche.
~
Nos Intérêts Economiques
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5 francs6 '-
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12eme ANNÉE
ABONNEMENTS
DOCTEUR EN DROIT DIRECTEUR
C. ANCEY,
France et Algérie, un an ....
Etranger (Union postale) un an ..
On s'abonne sans frais Jans les bureauxde posle de France cf de HÉfranger.
Membre de la Société de Statistique de Pari,et de l'Association de la Presse Economique et Financière
Membre honoraire de la Chambre syndicale des Représeutantsd'Assurances de Belgique
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MEDAILLE D'OR A L'EXPOSITION
INTERNATIONALE DE LYON (1914)
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.J/DMINISTRATION ET'17,ÉDACTION
PARIS .. 1, RUE ANDRIEUX. 1 .. PARIS
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