PAR CHARLES SHAHARAVRIL 2015
ENQUÊTENATIONALE
AUPRÈS DESMÉNAGES DE
PARTIE 7LA COMMUNAUTÉ
SÉPHARADE
PAR CHARLES SHAHARAVRIL 2015
PARTIE 7LA COMMUNAUTÉ
SÉPHARADE
LA COMMUNAUTÉJUIVE DE MONTRÉAL
Analyse de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011
Partie 7 La communauté sépharade
par Charles Shahar
Remerciements
Les Fédérations juives du Canada – UIA tiennent à remercier Marc Pagé, de Statistique Canada,
pour son expertise et son souci du détail. La rédaction du présent rapport n’aurait pas été possible
sans son aide précieuse.
Les chercheurs tiennent à exprimer leur gratitude à Robert Abitbol, de la Communauté sépharade
unifiée du Québec (CSUQ), pour leur avoir fait profiter de sa connaissance approfondie de la
communauté sépharade de Montréal, ainsi qu’à Terry Trager et à Leah Berger, de la Fédération
CJA, pour la révision attentive du présent document.
Enfin, toute notre reconnaissance va à Duy Bach Nguyen pour son travail diligent d’extraction et
de vérification des données statistiques.
Toutes les données contenues dans le présent document sont adaptées à partir de : Statistique
Canada, totalisations spéciales commandées par les Fédérations juives du Canada – UIA, CO-
1421.
ii
Faits saillants de la partie 7
• La région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal compte 22 225 Sépharades.
Ceux-ci représentent 24,5 % des 90 780 membres de la communauté juive d’ici. On compte
également dans la région métropolitaine 715 personnes d’origine mixte (sépharade et
ashkénaze).
• La communauté sépharade établie dans la région de Montréal est répartie comme suit : 3 755
enfants de moins de 15 ans, 3 045 adolescents et jeunes adultes de 15 à 24 ans, 5 315
personnes âgées de 25 à 44 ans, 5 570 personnes âgées de 45 à 64 ans et 4 540 personnes
âgées de 65 ans et plus. Le plus important groupe d’âge chez les Sépharades est celui des
adultes d’âge moyen (45-64 ans).
• Environ une personne sépharade sur cinq (20,4 %) fait partie des aînés. Étant donné qu’un
nombre important de personnes d’âge moyen approchent de l’âge de 65 ans, la proportion
des personnes âgées chez les Sépharades devrait augmenter sensiblement.
• Le quartier de Côte-Saint-Luc compte la plus importante communauté sépharade de la RMR
de Montréal (5 580 personnes). Les Sépharades sont également nombreux à Saint-Laurent
(3 365) et dans l’Ouest-de-l’Île (2 205).
• Parmi les Sépharades vivant dans la RMR de Montréal, 9 735 sont nés au Canada, ce qui
représente 43,8 % de la communauté sépharade. Le reste de la population sépharade (56,2 %)
est composée d’immigrants. Plus du quart des Sépharades (28,3 %) sont nés au Maroc.
• La grande majorité des Sépharades (73,8 %) vivent en couple, une personne sur dix (10 %)
vit dans une famille monoparentale et 15 % sont des personnes seules (vivant seules ou avec
des personnes non apparentées).
• Les Sépharades semblent légèrement plus enclins à se marier avant la fin de l’âge moyen. Par
contre, le divorce est plus fréquent dans cette communauté.
iii
• Le pourcentage de Sépharades adultes titulaires d’un diplôme universitaire a sensiblement
augmenté : de 35,7 % en 2001, il est passé à 45,7 % en 2011.
• On compte 4 080 Sépharades pauvres dans la région de Montréal, ce qui représente 18,4 %
de la population sépharade. Le taux de pauvreté chez les Sépharades est inférieur à celui de
l’ensemble de la communauté juive (20,5 %).
• Les Sépharades les plus vulnérables à la pauvreté sont les personnes âgées vivant seules
(47,7 %), les adultes de 15 à 64 ans vivant seuls (47,3 %) et les membres d’une famille
monoparentale dirigée par une femme (32,7 %).
iv
Table des matières Difficulté de reconnaître les Sépharades selon l’Enquête nationale auprès des ménages ............ 3 Taille de la communauté sépharade .............................................................................................. 5 Répartition selon le sexe et l’âge ................................................................................................. 9 Lieux de résidence de la population sépharade dans la RMR de Montréal ................................ 15 Immigration et langue ................................................................................................................. 21 Structures familiales chez les Sépharades................................................................................... 27 Scolarité et catégories professionnelles ...................................................................................... 33 Répartition du revenu .................................................................................................................. 35 Les enjeux de l’avenir ................................................................................................................ 39 Annexes Annexe 1: Considérations méthodologiques .............................................................................. 43 Annexe 2 : Définition révisée de la judéité ................................................................................. 47 Annexe 3 : Définition des Sépharades ....................................................................................... 51 Annexe 4 : Seuils de faible revenu ............................................................................................. 53 Annexe 5: Tableaux de données supplémentaires ..................................................................... 55
v
vi
Analyse de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 Partie 7 : La communauté sépharade
Ce rapport examine les caractéristiques des
Juifs sépharades qui habitent dans la région
métropolitaine de recensement (RMR) de
Montréal à la lumière des données de
l’Enquête nationale auprès des ménages
(ENM) de 2011. Ces données décrivent le
profil démographique, culturel et
économique de la communauté sépharade.
Elles permettent également de déterminer
les lieux de résidence des Sépharades, leurs
habitudes linguistiques et les segments de
cette communauté qui sont les plus
vulnérables et qui ont le plus besoin de
services et de soutien.
Le riche héritage culturel des Sépharades
fait partie intégrante de la mosaïque de la
communauté juive de Montréal. Le terme
« Sépharades » désignait autrefois les Juifs
d’Espagne, qui furent expulsés au cours de
l’Inquisition, dans les années 1490.
Aujourd’hui, il désigne les descendants de
ces Juifs, qui se sont établis dans des régions
comme l’Afrique du Nord, la Hollande,
l’Angleterre, la Turquie et les Balkans, et
qui parlaient des dialectes judéo-espagnols.
Le terme englobe aussi les Juifs qui étaient
liés à la culture judéo-espagnole avant
l’Inquisition, et qui habitaient dans des pays
arabes et en Iran, où ils parlaient divers
dialectes judéo-arabes et judéo-perses.
La communauté sépharade de Montréal a
une longue histoire. À la fin du dix-huitième
siècle, les premiers Juifs qui sont venus
s’établir dans la province de Québec
comptaient des Sépharades. La plus
ancienne synagogue de Montréal, celle de la
Congrégation des Juifs espagnols et
portugais, est d’origine sépharade. Fondée
en 1768, celle-ci fut la première
congrégation sépharade au Canada. En fait,
le premier édifice qui a abrité cette
congrégation, érigé en 1778, fut le premier
lieu de culte non-catholique à être construit
au Québec.
La plus importante période d’immigration
des Sépharades a commencé en 1967, après
la guerre des Six Jours entre Israël et ses
voisins arabes. Un grand nombre de
Sépharades, pour la plupart originaires du
Maroc, se sont établis à Montréal entre 1967
et 1987. Les immigrants sépharades plus
récents sont principalement originaires
d’Israël et d’Europe occidentale.
1
Le français étant la langue officielle au
Québec, et la majorité des Sépharades étant
de langue maternelle française, ces derniers
se sont généralement bien adaptés à la vie
montréalaise. Des Juifs d’origine sépharade
exercent du leadership et de l’influence à
des postes clés au sein de la communauté
juive, ils ont développé des entreprises
prospères et ils démontrent de l’intérêt pour
la représentation politique dans la société en
général.
Les enquêtes portant sur la composition
démographique de la communauté
sépharade sont relativement rares. Le
premier rapport approfondi était basé sur les
données du recensement de 2001. À la
lumière d’une définition dérivée d’une
combinaison de plusieurs variables du
recensement, Shahar et Perez (2005) ont
estimé que Montréal comptait une
population de 21 215 Sépharades en 20011.
Ce chiffre représentait la première
évaluation officielle de la taille de la
communauté sépharade de Montréal.
Le présent rapport constitue en quelque sorte
la suite de l’étude de 2001. Il vise non
seulement à décrire les caractéristiques
1Shahar, C. et Perez, E. 2001 Analyse du recensement de 2001. Sixième partie : La communauté sépharade. FEDERATION CJA, Octobre 2005.
démographiques de la communauté
sépharade, mais aussi les changements qui
se sont produits dans cette communauté au
cours des dix dernières années. Les sujets
abordés dans ce rapport comprennent la
démographie de base (répartitions selon
l’âge et le sexe), la répartition géographique,
la structure familiale, le niveau
d’instruction, l’activité des travailleurs et le
revenu de la communauté sépharade. Il
comprend également une analyse de la
population sépharade selon le lieu de
naissance, la date d’immigration et les
habitudes linguistiques.
Ce rapport étant également conçu comme un
outil de planification stratégique destiné aux
organismes de services sociaux, il
s’intéresse plus particulièrement aux
segments vulnérables de la population
sépharade, comme les pauvres et les aînés.
Il comprend une série d’annexes
importantes. L’annexe 1 présente des
considérations méthodologiques relatives à
l’Enquête nationale auprès des ménages et
leurs incidences sur l’interprétation des
données analysées dans cette étude.
2
L’annexe 2 explique la définition de la
judéité pour les fins du rapport, et retrace
l’évolution de cette définition.
L’annexe 3 présente une répartition détaillée
des critères utilisés pour distinguer les
Sépharades des Ashkénazes.
L’annexe 4 décrit les seuils de faible revenu
établis par Statistique Canada pour définir la
pauvreté dans cette analyse. L’annexe 5
présente certains tableaux de données liées à
la communauté sépharade.
Le lecteur pourrait constater de légers écarts
en faisant le total des colonnes ou des lignes
dans les tableaux, les chiffres ayant été
arrondis de manière aléatoire. Ce procédé
d’arrondissement des données à la hausse ou
à la baisse est intégré au système de
traitement de Statistique Canada et ne peut
être évité. Les erreurs d’arrondissement sont
mineures et ont une incidence minime sur
l’interprétation générale et la fiabilité des
données.
Difficulté de reconnaître les Sépharades selon l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011
Malheureusement, l’ENM ne demande pas
directement si le répondant est sépharade ou
ashkénaze. Pour déterminer l’origine
ethnique d’une personne, les chercheurs ont
dû tenir compte de diverses variables, dont
les suivantes : lieu de naissance et langue
maternelle du répondant, lieu de naissance
du père et lieu de naissance de la mère. Ces
mêmes variables ont servi à définir les
Sépharades dans l’analyse du recensement
de 2001.
L’annexe 3 présente une liste des pays et des
langues qui ont servi à établir le profil des
Sépharades et des Ashkénazes. Certains
pays de naissance ont été rayés de la liste car
ils ne permettaient pas de déterminer
précisément l’origine sépharade ou
ashkénaze (p. ex., Canada, Israël, Belgique,
Italie). De même, certaines langues qui
n’établissaient pas clairement l’origine
ethnique (p. ex., l’hébreu) ont été exclues
des critères déterminant l’origine.
Les personnes ayant des origines mixtes ont
été désignées comme telles et sont
3
Tableau 1 Origine ethnique
Population juive de Montréal 2001-2011
Origine ethnique 2001 2011
Nombre % Nombre %
Sépharade 21 215 22,8 22 225 24,5
Ashkénaze 69 300 74,6 65 920 72,6
Mixte 880 0,9 715 0,8
Indéterminée 1 470 1,6 1 920 2,1
Total 92 865 100 ,0 90 780 100,0
Tableau 2 Sexe selon l’origine ethnique Population juive de Montréal
Origine ethnique Total Hommes Femmes
Nombre Nombre % Nombre %
Sépharade 22 225 11 065 49,8 11 160 50,2
Ashkénaze 65 920 32 435 49,2 33 485 50,8
Mixte 710 245 34,5 465 65,5
Indéterminée 1 920 955 49,7 965 50,3
Total 90 775 44 700 49,2 46 075 50,8
4
considérées comme une catégorie à part
dans le présent rapport. Il s’est avéré
intéressant d’établir si ces personnes avaient
hérité des caractéristiques (linguistiques et
autres) du parent sépharade ou du parent
ashkénaze.
Une dernière catégorie regroupe les
personnes qui n’ont pu être classées selon
les critères énumérés plus haut. L’Enquête
nationale auprès des ménages n’a pas permis
de déterminer si ces personnes étaient
sépharades ou ashkénazes. La plupart
d’entre elles sont nées au Canada ou en
Israël.
Tout comme nous l’avons fait pour les
personnes d’origine mixte, nous avons
considéré ces personnes comme une
catégorie à part tout au long de l’analyse,
sous l’appellation « origine indéterminée ».
Enfin, étant donné que la définition utilisée
dans le présent rapport est semblable à celle
que Shahar et Perez ont utilisée dans leur
analyse de la population sépharade à la
lumière du recensement de 2001, de
nombreuses comparaisons seront établies
entre les deux séries de données. Les deux
études s’appuient toutefois sur des
méthodologies très différentes (un
recensement en 2001 et une enquête en
2011), d’où la nécessité d’interpréter les
chiffres avec prudence. L’annexe 1 explique
plus en détail les considérations liées à la
comparaison des données de l’ENM de 2011
avec celles des recensements antérieurs.
Taille de la communauté sépharade
Le tableau 1 indique que 22 225 Sépharades
résident dans la Région métropolitaine de
recensement (RMR) de Montréal. La
population sépharade représente 24,5 % des
90 780 Juifs résidant dans la RMR.
Autrement dit, une personne sur quatre dans
la communauté juive d’ici est sépharade.
Outre les 22 225 Sépharades, la RMR
compte 65 920 Ashkénazes selon les critères
énumérés à l’annexe 3. Les Ashkénazes
représentent 72,6 % de la communauté juive
de Montréal, soit un peu moins des trois
quarts.
Le tableau 1 indique également que 715
personnes sont d’origine mixte, c’est-à-dire
qu’elles sont d’ascendance sépharade et
ashkénaze. Ces personnes représentent
0,8 % de la communauté juive.
5
Tableau 3A Âge selon l’origine ethnique
(% en colonnes)
Groupe d’âge Total Sépharades Ashkénazes Origine mixte Indéterminée
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
0-14 17 830 19,6 3 755 16,9 13 400 20,3 25 3,6 650 34,0
15-24 12 785 14,1 3 045 13,7 9 420 14,3 0 0,0 320 16,8
25-44 19 435 21,4 5 315 23,9 13 155 20,0 335 48,9 630 33,0
45-64 22 165 24,4 5 570 25,1 16 070 24,4 235 34,3 290 15,2
65+ 18 525 20,4 4 540 20,4 13 875 21,0 90 13,1 20 1,0
Total 90 740 100,0 22 225 100,0 65 920 100,0 685 100,0 1 910 100,0
Tableau 3B Âge selon l’origine ethnique
(% en lignes)
Groupe d’âge Total Sépharades Ashkénazes Origine mixte Indéterminée
Nombre Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
0-14 17 830 3 755 21,1 13 400 75,2 25 0,1 650 3,6
15-24 12 785 3 045 23,8 9 420 73,7 0 0,0 320 2,5
25-44 19 435 5 315 27,3 13 155 67,7 335 1,7 630 3,2
45-64 22 165 5 570 25,1 16 070 72,5 235 1,1 290 1,3
65+ 18 525 4 540 24,5 13 875 74,9 90 0,5 20 0,1
Total 90 740 22 225 24,5 65 920 72,6 685 0,8 1 910 2,1
6
Enfin, l’origine ethnique de 1 920 personnes
n’a pu être déterminée selon les paramètres
de l’ENM de 2011. Il s’agit d’un petit
nombre, qui ne devrait pas fausser de
manière significative les données de
l’analyse. Les personnes dont l’origine
ethnique est indéterminée représentent 2,1 %
de la population juive.
Comment ces données se comparent-elles
avec celles de l’ensemble de la population
sépharade du Canada et celles des
communautés sépharades vivant dans
d’autres grandes régions métropolitaines du
pays? Une analyse révèle que parmi les
36 040 Sépharades qui résident au Canada,
Montréal en compte moins des deux tiers
(61,7 %).
La RMR de Toronto compte 9 245
Sépharades, soit 25,7 % de la population
sépharade nationale. Les Sépharades sont
donc 2,4 fois plus nombreux à Montréal
qu’à Toronto. Vancouver en compte 1 050,
soit 2,9 % de la population sépharade du
Canada.
Il est intéressant de constater qu’il existe une
communauté sépharade aussi importante à
Toronto. On ignore cependant si la majorité
de ses membres ont migré de Montréal à
Toronto ou s’ils sont venus à Toronto
directement en provenance d’autres pays.
La communauté sépharade s’accroît-elle
dans la RMR de Montréal? Le tableau 1
présente la répartition selon l’origine
ethnique en 2001 et en 2011. On constate
que la communauté sépharade s’est accrue
d’environ 1 000 personnes durant la dernière
décennie. En 2001, les Sépharades
représentaient 22,8 % de la population juive
de Montréal, comparativement à 24,5 % en
2011. La communauté sépharade a donc
connu une légère augmentation au cours de
la décennie.
La communauté ashkénaze a rétréci de 3 380
membres durant la dernière décennie. En
2001, les Ashkénazes représentaient 74,6 %
de la population juive de Montréal,
comparativement à 72,6 % en 2011.
Chez les personnes d’origine mixte, les
chiffres sont comparables entre 2001 et
2011. Cependant, comparativement au
recensement de 2001, on compte 450
personnes de plus dont l’origine ethnique
n’a pu être déterminée selon l’ENM de
2011.
7
Tableau 4A Répartition détaillée selon l’âge et l’origine ethnique
Groupe d’âge Total Sépharade Ashkénazes Origine mixte /
indéterminée Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
0-4 6 075 6,7 1 420 6,4 4 385 6,7 265 10,4
5-14 11 760 13,0 2 335 10,5 9 015 13,7 390 15,3
15-24 12 815 14,1 3 045 13,7 9 420 14,3 320 12,6
25-34 9 915 10,9 2 675 12,0 6 760 10,3 480 18,9
35-44 9 520 10,5 2 645 11,9 6 390 9,7 480 18,9
45-54 9 710 10,7 2 330 10,5 7 050 10,7 325 12,8
55-64 12 460 13,7 3 240 14,6 9 020 13,7 200 7,9
65-74 8 805 9,7 2 480 11,2 6 260 9,5 55 2,2
75+ 9 720 10,7 2 060 9,3 7 615 11,6 30 1,2
Total 90 780 100,0 22 230 100,0 65 915 100,0 2 545 100,0
8
L’établissement de comparaisons historiques
dans le présent rapport impose une mise en
garde, car l’analyse de l’ENM de 2011
s’appuie sur la définition révisée de la
judéité, tandis que l’analyse du recensement
de 2001 s’appuyait sur la définition standard
de la judéité (voir l’explication des deux
définitions à l’annexe 2). La modification de
la définition a mené au recensement de
1 115 Juifs de plus dans la région de
Montréal en 2011.
En résumé, l’écart dans les chiffres de la
population ashkénaze pourrait s’expliquer en
partie par l’utilisation de deux définitions
différentes. Si on avait appliqué à l’analyse
de 2001 la même définition qu’en 2011,
peut-être aurait-on relevé dans la population
ashkénaze une diminution inférieure à 2 500
personnes (plutôt que 3 380) au cours de la
dernière décennie.
Répartition selon le sexe et l’âge
Le tableau 2 présente le sexe selon l’origine
ethnique dans la RMR de Montréal. Dans la
communauté sépharade, le nombre de
femmes dépasse légèrement celui des
hommes. On recense 11 160 femmes et
11 065 hommes sépharades dans la RMR de
Montréal, ce qui représente respectivement
50,2 % et 49,8 % de la population
sépharade.
La situation est la même dans la
communauté ashkénaze, bien que l’écart soit
un peu plus marqué (50,8 % de femmes
comparativement à 49,2 % d’hommes).
L’écart entre hommes et femmes est encore
plus marqué chez les personnes d’origine
mixte (34,5 % d’hommes et 65,5 % de
femmes). Enfin, chez les personnes dont
l’origine ethnique est indéterminée, les
femmes sont légèrement plus nombreuses
que les hommes (respectivement 50,3 % et
49,7 %).
Les tableaux 3A et 3B présentent les
groupes d’âge selon l’origine ethnique. Le
tableau 3A présente les pourcentages en
colonnes, tandis que le tableau 3B présente
les pourcentages en lignes. Les deux
tableaux doivent être interprétés
différemment.
Par exemple, selon le tableau 3A, les enfants
sépharades de moins de 15 ans sont au
nombre de 3 755 et forment 16,9 % de la
population sépharade. Les adolescents et
jeunes adultes de 15 à 24 ans, au nombre de
3 045, forment 13,7 % de la communauté
9
Tableau 4B Répartition détaillée selon l’âge de la population sépharade
Écarts entre 2001 et 2011
Groupe d’âge Population sépharade
2001 2011 Écart
0-4 1 215 1 420 +205
5-14 2 765 2 335 -430
15-24 2 515 3 045 +530
25-34 2 835 2 675 -160
35-44 2 675 2 645 -30
45-54 3 190 2 330 -860
55-64 2 715 3 240 +525
65-74 1 860 2 480 +620
75+ 1 415 2 060 +645
Total 21 185 22 230 +1 045
Tableau 5 Âge médian selon l’origine ethnique
Origine ethnique Âge médian
Sépharade 40,9
Ashkénaze 40,1
Mixte 43,3
Indéterminée 24,7
Communauté juive totale 39,9
Population totale de Montréal 39,1
10
sépharade; les adultes de 25 à 44 ans, au
nombre de 5 315, en forment 23,9 %; les
adultes de 45 à 64 ans, au nombre de 5 570,
en constituent 25,1 %; et 4 540 aînés (65 ans
et plus) représentent 20,4 % de la
communauté sépharade.
En résumé, selon les données du tableau
3A, le plus important groupe d’âge chez les
Sépharades est celui des adultes d’âge
moyen, soit de 45 à 64 ans. Nombre d’entre
eux sont les enfants des Sépharades qui ont
immigré à Montréal à la fin des années 1960
et durant les années 1970. Les Sépharades
sont également fortement représentés dans le
groupe de 25 à 44 ans.
Il est important de noter que 20,4 % des
Sépharades sont des personnes de 65 ans et
plus. Or comme un nombre important de
personnes d’âge moyen atteindront l’âge de
65 ans durant la prochaine décennie, la
proportion d’aînés devrait augmenter
sensiblement dans la communauté.
Si l’on compare la courbe des âges chez les
Sépharades et chez les Ashkénazes, on
constate que chez ces derniers, le
pourcentage d’enfants (20,3 %) est plus
élevé que chez les Sépharades (16,9 %). Ce
fait est sans doute lié à la présence d’un fort
nombre de familles ultra-orthodoxes dans la
région de Montréal, dont la grande majorité
est ashkénaze.
Les Sépharades sont représentés en plus
grand nombre dans les groupes d’âge
économiquement productifs, soit les 25-44
ans (respectivement 23,9 % et 20 %) et les
45-64 ans (respectivement 25,1 % et
24,4 %). Le pourcentage d’aînés dans les
deux groupes est comparable : 20 4 % chez
les Sépharades et 21 % chez les Ashkénazes.
Le tableau 3B présente la répartition selon
l’âge en nombres absolus plutôt qu’en
nombres relatifs. Par exemple, les
Sépharades représentent 21,1 % de tous les
enfants de 0 à 14 ans de la communauté
juive de Montréal, 23,8 % des Juifs de 15 à
24 ans, 27,3 % de la tranche des 25 à 44 ans,
25,1 % du groupe d’âge moyen, soit de 45 à
64 ans, et enfin, 24,5 % des Juifs de 65 ans
et plus. Bref, les Sépharades représentent de
21,1 % à 27,3 % des groupes d’âge
présentés au tableau 3B.
Le tableau 4A présente une répartition plus
détaillée selon l’âge et l’origine ethnique. La
majorité des Sépharades se trouvent dans le
groupe des 55-64 ans, ce qui signifie qu’ils
11
Tableau 6A Répartition géographique
Ensemble des populations juive et sépharade
Secteur
Population juive totale
Population sépharade
totale
% Population sépharade par rapport
à la population juive totale
Centre-ville 2 230 405 18,2
Chomedey 2 240 825 36,8
Côte-des-Neiges 5 335 1 315 24,6
Côte-Saint-Luc 19 395 5 580 28,8
Hampstead 5 375 1 230 22,9
NDG / Montréal-Ouest 5 585 850 15,2
Outremont 4 605 240 5,2
Avenue du Parc/Parc-Ext 2 800 245 8,8
Snowdon 5 355 1 490 27,8
Mont- Royal 1 440 570 39,6
Saint-Laurent 7 060 3 365 47,7
Westmount 4 485 645 14,4
Ouest-de-l’Île 12 060 2 205 18,3
Reste de Montréal 12 815 3 265 25,5
RMR de Montréal totale 90 780 22 225 24.5
12
sont davantage représentés dans la tranche
d’âge des baby-boomers (3 240) que dans
tout autre groupe d’âge. Ils sont aussi en
grand nombre dans le groupe des 15-24 ans
(3 045).
Malheureusement, l’ENM de 2011 ne
permet pas d’établir le niveau de fécondité
chez les Sépharades. Cependant, le nombre
d’enfants de 0 à 4 ans fournit une estimation
approximative du nombre de naissances
chez les Sépharades de la région de
Montréal de 2006 à 2011. On peut estimer à
1 420 le nombre de naissances, soit en
moyenne 284 par année. (Il s’agit d’une
estimation approximative puisque ce nombre
comprend les jeunes enfants des immigrants
arrivés après 2006. Par contre, ce nombre
exclut les jeunes enfants nés ici de 2006 à
2011, mais qui ont quitté la ville. Ces deux
nombres pourraient ne pas s’équilibrer.)
À l’autre extrémité de la répartition, on
trouve 2 060 Sépharades de plus de 75 ans.
C’est dire que près d’un Sépharade sur 10
(9,3 %) est âgé d’au moins 75 ans.
Le tableau 4B présente les écarts constatés
entre 2001 et 2011 dans la répartition selon
l’âge de la population sépharade. La plus
forte augmentation dans la population
sépharade se remarque chez les personnes de
plus de 55 ans. Le nombre des personnes de
75 ans et plus est celui qui a le plus
augmenté (+645); viennent ensuite les
personnes de 65 à 74 ans (+620). On
constate aussi une croissance importante
chez les Sépharades de 15 à 24 ans (+530) et
de 55 à 64 ans (+525).
Le déclin le plus important dans la
population sépharade au cours de la dernière
décennie se manifeste chez les personnes de
45 à 54 ans (-860). On constate également
une baisse marquée chez les 5 à 14 ans (-
430).
Il faut préciser que ces oscillations dans les
groupes d’âge se manifestent aussi ailleurs
au pays. Les pics et les creux reflètent la
variation dans la dominance numérique de
diverses générations. Par exemple, on
constate une forte augmentation du nombre
d’enfants de 15 à 24 ans, soit les enfants des
membres de la génération des baby-
boomers, et une baisse dans le groupe qui
suit (5-14 ans).
Enfin, le tableau 5 indique l’âge médian
selon l’origine ethnique. Les Sépharades
affichent un âge médian légèrement plus
13
Tableau 6B Répartition géographique de la population sépharade
Écarts entre 2001 et 2011
Secteur Population sépharade
2001 2011 Écart
Centre-ville 375 405 +30
Chomedey 1 330 825 -505
Côte-des-Neiges 1 715 1 315 -400
Côte-Saint-Luc 4 285 5 580 +1 295
Hampstead 920 1 230 +310
NDG / Montréal-Ouest 815 850 +35
Outremont 345 240 -105
Avenue du Parc/Parc-Ext 185 245 +60
Snowdon 2 295 1 490 -805
Mont-Royal 695 570 -125
Saint- Laurent 3 770 3 365 -405
Westmount 520 645 +125
Ouest-de-l’Île 2 185 2 205 +20
Reste de Montréal 1 785 3 265 +1 480
RMR de Montréal totale 21 220 22 225 +1 005
14
élevé que les Ashkénazes (respectivement
40,9 et 40,1 ans). Chez les personnes
d’origine mixte, l’âge médian est de 43,3
ans et chez les personnes d’origine
indéterminée, il est de 24,7 ans.
L’âge médian des Sépharades (40,9 ans) est
plus élevé que l’âge médian de l’ensemble
de la population de Montréal, juive et non
juive (39,1 ans). Il est toutefois comparable
à l’âge médian de la population juive
canadienne, qui est de 40,5 ans
Lieux de résidence de la population sépharade dans la RMR de Montréal Le tableau 6A présente la répartition
géographique de la communauté sépharade.
Côte-Saint-Luc compte le plus grand
nombre de Sépharades (5 580); viennent
ensuite Saint-Laurent (3 365) et l’Ouest-de-
l’Île (2 205). On recense aussi un nombre
important de Sépharades dans Snowdon
(1 490), Côte-des-Neiges (1 315) et
Hampstead (1 230).
En résumé, les Sépharades résident de façon
générale dans des quartiers
traditionnellement à forte concentration
juive. On recense cependant 3 265
Sépharades dans un ensemble de secteurs
désigné sous l’appellation « reste de la RMR
de Montréal » et qui comprend Verdun,
LaSalle, Lachine, l’Est de Montréal ainsi
que la Rive-Nord et la Rive-Sud. Il est
possible que les Sépharades qui vivent dans
ces divers secteurs aient peu de liens avec la
communauté juive et soient plus difficiles à
rejoindre en matière de services et d’appui.
C’est à Saint-Laurent que l’on trouve la plus
forte proportion de Sépharades par rapport
aux autres Juifs : ils y représentent 47,7 %
de la population juive. Ils sont aussi en forte
proportion à Mont-Royal (39,6 %) et à
Chomedey (36,8 %). Bien que le plus grand
nombre de Sépharades se trouve à Côte-
Saint-Luc, ils n’y représentent que 28,8 %
des 19 395 Juifs qui y résident.
Le tableau 6B présente la répartition
géographique de la population sépharade
dans les divers secteurs géographiques de la
RMR de Montréal en 2001 et en 2011. La
dernière colonne indique les gains et les
pertes.
C’est dans le « reste de Montréal » que
l’augmentation est la plus marquée (+1 480
personnes). Il se peut que certaines de ces
personnes soient des immigrants récemment
15
Tableau 7A Âge selon la région géographique
Population sépharade (% en colonnes)
Secteur Total 0-14 15-24 25-44 45-64 65+
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Centre-ville 400 1,8 0 0,0 85 2,8 100 1,9 90 1,6 125 2,8
Chomedey 820 3,7 105 2,8 135 4,4 135 2,5 280 5,0 165 3,7
Côte-des-Neiges 1 310 5,9 135 3,6 115 3,8 325 6,1 245 4,4 490 10,9
Côte-Saint-Luc 5 570 25,1 1 170 31,2 750 24,7 1 200 22,5 1 290 23,2 1 160 25,8
Hampstead 1 230 5,5 250 6,7 185 6,1 305 5,7 295 5,3 195 4,3
NDG / Montréal-Ouest 840 3,8 200 5,3 120 4,0 190 3,6 200 3,6 130 2,9
Outremont 240 1,1 20 0,5 55 1,8 70 1,3 60 1,1 35 0,8 Avenue du Parc / Parc-Extension 210 0,9 0 0,0 60 2,0 90 1,7 60 1,1 0 0,0
Snowdon 1 495 6,7 240 6,4 170 5,6 360 6,8 370 6,7 355 7,9
Mont-Royal 565 2,5 50 1,3 40 1,3 80 1,5 125 2,2 270 6,0
Saint-Laurent 3 365 15,2 470 12,6 485 16,0 705 13,2 850 15,3 855 19,0
Westmount 650 2,9 85 2,3 135 4,4 115 2,2 230 4,1 85 1,9
Ouest-de-l’Île 2 200 9,9 385 10,3 300 9,9 535 10,0 715 12,9 265 5,9
Reste de Montreal 3 270 14,8 635 17,0 400 13,2 1 115 20,9 750 13,5 370 8,2
RMR de Montréal totale 22 165 100,0 3 745 100,0 3 035 100,0 5 325 100,0 5 560 100,0 4 500 100,0
16
arrivés de France qui se sont établis dans
l’Est de Montréal. D’autres ont pu opter
pour des logements à meilleur prix dans les
secteurs de la Rive-Sud, de LaSalle et de
Lachine.
On constate également une augmentation
importante du nombre de Sépharades à
Côte-Saint-Luc (+1 295). Environ 83 % de
l’augmentation totale (3 355) du nombre de
Sépharades dans les divers secteurs
géographiques est concentrée dans le « reste
de Montréal » et à Côte-Saint-Luc.
Le quartier Snowdon affiche le déclin le
plus important du nombre de Sépharades (-
805), suivi de Chomedey (-505) et de Côte-
des-Neiges (-400). Les pertes dans Snowdon
et Côte-des-Neiges sont d’autant plus
préoccupantes que la plupart des services à
la communauté sépharade sont situés dans
ces quartiers ou du moins à proximité.
On constate peu de changements dans la
population sépharade de l’Ouest-de-l’Île
(+20), du centre-ville (+30), de
NDG/Montréal-Ouest (+35) et du secteur
Avenue du Parc/Parc-Extension (+60). Ces
différences sont si minimes qu’on peut les
mettre sur le compte d’erreurs
d’échantillonnage et ainsi considérer que les
chiffres sont demeurés relativement stables
au cours de la dernière décennie.
Les tableaux 7A et 7B illustrent la
répartition géographique des Sépharades
selon le groupe d’âge. Le tableau 7A
présente les pourcentages en colonnes,
tandis que le tableau 7B les présente en
lignes. Les deux tableaux doivent être
interprétés différemment.
Par exemple, on trouve le plus grand nombre
d’enfants sépharades (0-14 ans) à Côte-
Saint-Luc (1 170). Près du tiers (31,2 %) des
enfants sépharades de la RMR de Montréal
vivent à Côte-Saint-Luc. On trouve aussi un
nombre important d’enfants sépharades dans
le « reste de Montréal » (635), soit 17 % des
enfants sépharades de la région
métropolitaine. Saint-Laurent en compte
470, un nombre bien en deçà de celui de
2001 (705).
En ce qui concerne les adolescents et les
jeunes adultes de 15 à 24 ans, c’est à Côte-
Saint-Luc qu’on en trouve le plus grand
nombre (750), soit 24,7 % des Sépharades
de ce groupe d’âge résidant à Montréal. On
trouve aussi un grand nombre de Sépharades
de 15 à 24 ans à Saint-Laurent (485) et dans
le « reste de Montréal » (400).
17
Tableau 7B
Âge selon la région géographique Population sépharade
(% en lignes)
Secteur 0-14 15-24 25-44 45-64 65+
Médian Age Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Centre-ville 0 0,0 85 21,3 100 25,0 90 22,5 125 31,3 46,1
Chomedey 105 12,8 135 16,5 135 16,5 280 34,1 165 20,1 49,8
Côte-des-Neiges 135 10,3 115 8,8 325 24,8 245 18,7 490 37,4 53,5
Côte-Saint-Luc 1 170 21,0 750 13,5 1 200 21,5 1 290 23,2 1 160 20,8 39,9
Hampstead 250 20,3 185 15,0 305 24,8 295 24,0 195 15,9 38,7
NDG / Montréal-Ouest 200 23,8 120 14,3 190 22,6 200 23,8 130 15,5 36,8
Outremont 20 8,3 55 22,9 70 29,2 60 25,0 35 14,6 42,5 Avenue du Parc / Parc-Extension 0 0,0 60 28,6 90 42,9 60 28,6 0 0,0 34,6
Snowdon 240 16,1 170 11,4 360 24,1 370 24,7 355 23,7 41,7
Mont-Royal 50 8,8 40 7,1 80 14,2 125 22,1 270 47,8 64,2
Saint-Laurent 470 14,0 485 14,4 705 21,0 850 25,3 855 25,4 46,6
Westmount 85 13,1 135 20,8 115 17,7 230 35,4 85 13,1 42,5
Ouest-de-l’Île 385 17,5 300 13,6 535 24,3 715 32,5 265 12,0 41,2
Reste de Montreal 635 19,4 400 12,2 1 115 34,1 750 22,9 370 11,3 34,5
RMR de Montréal totale 3 745 16,9 3 035 13,7 5 325 24,0 5 560 25,1 4 500 20,3 40,9
18
Côte-Saint-Luc compte la plus forte
concentration de Sépharades de 25 à 44 ans
(1 200), soit 22,5 % des adultes sépharades
de ce groupe d’âge résidant dans la RMR de
Montréal. On trouve presque autant de
Sépharades de 25 à 44 ans dans le « reste de
Montréal » (1 115), et Saint-Laurent en
compte 705.
Quant aux Sépharades d’âge moyen, soit de
45 à 64 ans, Côte-Saint-Luc en compte
1 290, ce qui représente 23,2 % de la
population sépharade dans ce groupe d’âge.
Saint-Laurent en compte 850, le « reste de
Montréal », 750 et l’Ouest-de-l’Île, 715.
Enfin, Côte-Saint-Luc compte 1 160
personnes âgées de 65 ans et plus, soit
25,8 % des Sépharades âgés de Montréal.
Saint-Laurent en compte 855 et Côte-des-
Neiges, 490.
Le tableau 7B présente la répartition
géographique des Sépharades selon les
pourcentages en lignes. C’est-à-dire qu’on
présente le pourcentage de Sépharades dans
un groupe d’âge donné relativement à
l’ensemble de la population sépharade dans
une région donnée. Par exemple,
NDG/Montréal-Ouest (23,8 %), Côte-Saint-
Luc (21 %) et le « reste de Montréal »
(19,4 %) abritent des populations sépharades
où dominent les proportions d’enfants de 0 à
14 ans. Ces secteurs comptent donc de
nombreuses familles sépharades ayant de
jeunes enfants.
Avenue du Parc/Parc-Extension (28,6 %),
Outremont (22,9 %) et le centre-ville
(21,3 %) affichent des proportions plus
élevées de jeunes personnes âgées de 15 à
24 ans, bien qu’en chiffres absolus ces trois
secteurs comptent peu de Sépharades.
Les plus fortes proportions de Sépharades de
25 à 44 ans se trouvent dans les secteurs
Avenue du Parc/Parc-Extension (42,9 %),
« reste de Montréal » (34,1 %) et Outremont
(29,2 %).
Westmount compte la plus forte proportion
de Sépharades d’âge moyen, soit de 45 à 64
ans (35,4 %); viennent ensuite Chomedey
(34,1 %) et l’Ouest-de-l’Île (32,5 %).
Enfin, les plus fortes proportions de
Sépharades aînés se trouvent à Mont-Royal
(47,8 %) et à Côte-des-Neiges (37,4 %).
En résumé, le tableau 7B indique que les
Sépharades résidant dans divers secteurs de
19
Tableau 8 Lieu de naissance des Sépharades
Lieu de naissance Nombre %
Canada 9,735 43.8 Europe de l’Est / Ancienne Union
soviétique 230 1.0
France 1,690 7.6
Europe de l’Ouest (France exclue) 410 1.8
Maroc 6,285 28.3
Algérie / Libye / Tunisie 335 1,5
Égypte 575 2,6
Israël 1 415 6,4
Syrie 35 0,2
Liban 290 1,3
Iraq 430 1,9
Iran 105 0,5
Turquie 220 1,0
Amérique du Sud 55 0,2
Autre 415 1,9
Total 22 225 100,0
20
Montréal présentent des profils différents en
ce qui a trait à l’âge. Si on s’en tient aux
secteurs qui comptent au moins 750
Sépharades, NDG/Montréal-Ouest, Côte-
Saint-Luc et le « reste de Montréal »
comptent surtout de jeunes familles
sépharades. On compte une plus forte
concentration de Sépharades d’âge moyen
ayant des enfants plus âgés dans
Westmount, l’Ouest-de-l’île et Hampstead.
Les aînés dominent à Côte-des-Neiges et à
Mont-Royal, et leur présence est importante
à Saint-Laurent.
Ces écarts démographiques influent sur le
type de services et de programmes à offrir
aux Sépharades dans les différents secteurs
de la RMR de Montréal. Toute activité
visant à rejoindre la communauté sépharade
doit donc tenir compte de sa diversité
démographique.
Le tableau 7B présente aussi l’âge médian
des Sépharades selon les divers secteurs
géographiques. On trouve les populations
sépharades les plus jeunes dans le « reste de
Montréal » (34,5 ans) et dans le secteur
Avenue du Parc/Parc Extension (34,6 ans).
En ce qui concerne ce dernier secteur, il est
possible que les étudiants et les jeunes
adultes sépharades qui habitent le quartier
du « Le Plateau » contribuent à y abaisser
l’âge médian.
Côte-Saint-Luc (39,9 ans), l’Ouest-de-l’Île
(41,2 ans) et Snowdon (41,7 ans) comptent
les populations sépharades les plus près de
l’âge médian. On trouve la population la
plus âgée à Mont-Royal (64,2 ans). On
trouve aussi une population relativement
âgée à Côte-des-Neiges (53,5 ans) et à
Chomedey (49,8 ans).
Immigration et langue
Le tableau 8 indique le lieu de naissance des
Sépharades. La plus forte proportion est née
au Canada (43,8 %).
On trouve à Montréal 9 735 Sépharades nés
au Canada. Le reste de la population
sépharade (56,2 %) se compose de
personnes nées ailleurs.
Les Sépharades sont immigrants (nés à
l’extérieur du Canada) dans une plus forte
proportion que les autres membres de la
communauté juive (respectivement 56,2 %
et 26,7 %). En fait, la proportion de
Sépharades nés à l’extérieur du Canada
représente plus du double de celle du reste
de la communauté juive.
21
Tableau 9 Année d’immigration des Sépharades
Année d’immigration Nombre %
Non-immigrants 9 910 45,7
Avant 1960 730 3,4
1960-1969 3 030 14,0
1970-1979 3 455 15,9
1980-1989 2 090 9,6
1990-1999 995 4,6
2000-2011 1 485 6,8
Total 21 695 100,0
22
Par contre, la proportion de Sépharades
immigrants résidant à Montréal a diminué,
passant de 59,6 % en 2001 à 56,2 % en
2011.
Selon l’Enquête nationale auprès des
ménages de 2011, plus du quart des
Sépharades (28,3 %) sont nés au Maroc, soit
6 285 personnes. Viennent ensuite les
personnes nées en France (1 690) et en Israël
(1 415).
Outre les Sépharades nés au Maroc, on
trouve dans la région métropolitaine de
Montréal un certain nombre de Sépharades
originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-
Orient : 575 sont nés en Égypte, 430 en Iraq,
335 en Algérie/Libye/Tunisie, 290 au Liban,
220 en Turquie et 105 en Iran. Quelques
personnes seulement sont nées en Syrie (35).
On dénombre 410 Sépharades nés en Europe
de l’Ouest dans d’autres pays que la France,
notamment en Espagne, au Portugal et en
Grèce. De plus, 230 Sépharades sont nés en
Europe de l’Est, soit en Bulgarie ou dans
l’ex-Yougoslavie.
Quand les Sépharades ont-ils immigré au
Canada? Comme l’indique le tableau 9, les
périodes de pointe de l’immigration se
situent dans les années 1970-1979 (3 455
personnes) et 1960-1969 (3 030 personnes).
Les années 1980-1989 ont également vu
arriver un nombre important d’immigrants
sépharades (2 090). À partir des années
1990, l’immigration sépharade a quelque
peu ralenti (995 personnes), puis elle a
connu un regain dans les années 2000-2011
(1 485 personnes).
Il est à noter que cette répartition ne
représente pas le nombre réel de Sépharades
ayant immigré à Montréal durant les
périodes mentionnées, mais seulement les
personnes qui résidaient à Montréal lors de
l’Enquête nationale auprès des ménages de
2011. Il est possible qu’un certain nombre
d’immigrants aient quitté la ville (pour
s’établir ailleurs au Canada ou à l’extérieur
du pays) et que d’autres soient décédés
entre-temps, surtout parmi les plus âgés.
Le tableau 10 présente des données sur le
lieu de naissance de la population sépharade
selon l’année de l’immigration. Avant 1970,
la majorité des immigrants sépharades sont
nés au Maroc (2 275). Certains venaient
aussi de France (370) et d’Égypte (345).
Dans les années 1970, la majorité venait
aussi du Maroc (2 220), ainsi que d’Israël
(270) et de France (180).
23
Tableau 10 Lieu de naissance selon l’année d’immigration
Population sépharade
Lieu de naissance
Non-immigrants / avant 1970 1970-1979 1980-1989 1990-1999 2000-2011
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Canada 9 735 71,6 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0
Europe de l’Est / Ancienne Union
soviétique 60 0,4 0 0,0 0 0,0 60 6,3 60 4,1
France 370 2,7 180 5,3 145 7,0 215 22,4 590 40,1
Europe de l’Ouest (France exclue)
145 1,1 35 1,0 55 2,7 30 3,1 105 7,1
Maroc 2 275 16,7 2 220 65,0 1 230 59,4 315 32,8 200 13,6
Algérie / Libye / Tunisie 110 0,8 50 1,5 70 3,4 0 0,0 90 6,1
Égypte 345 2,5 165 4,8 0 0,0 0 0,0 0 0,0
Israël 115 0,8 270 7,9 410 19,8 265 27,6 255 17,3
Syrie 15 0,1 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0
Liban 70 0,5 150 4,4 25 1,2 20 2,1 0 0,0
Iraq 190 1,4 155 4,5 60 2,9 0 0,0 0 0,0
Iran 15 0,1 50 1,5 0 0,0 0 0,0 25 1,7
Turquie 45 0,3 50 1,5 45 2,2 0 0,0 40 2,7
Amérique du Sud 0 0,0 0 0,0 0 0,0 20 2,1 0 0,0
Autre 105 0,8 90 2,6 30 1,4 35 3,6 105 7,1
Total 13 595 100,0 3 415 100,0 2 070 100,0 960 100,0 1 470 100,0
24
Durant les années 1980, plus de la moitié
des immigrants sépharades étaient
originaires du Maroc (1 230) et un nombre
important venait d’Israël (410). Durant les
années 1990, 315 immigrants étaient nés au
Maroc, 265 étaient nés en Israël et 215, en
France. Enfin, de 2000 à 2011, 590
Sépharades étaient originaires de France,
255 étaient originaires d’Israël et 200, du
Maroc.
En résumé, l’immigration de Juifs nés au
Maroc a considérablement diminué au cours
des deux dernières décennies et devrait
diminuer encore, en partie parce que les
Juifs sont peu nombreux au Maroc, mais
aussi parce que ces personnes vieillissent et
qu’elles ne sont probablement pas en mesure
d’immigrer ici à partir d’autres pays comme
Israël et la France. L’immigration de
Sépharades nés en Israël a culminé dans les
années 1980 et a décliné depuis.
Enfin, le nombre d’immigrants sépharades
nés en France a sensiblement augmenté
durant les trois dernières décennies, mais en
raison des tensions que les Juifs ont
récemment subies dans ce pays, le nombre
d’immigrants français sépharades pourrait
augmenter davantage au cours des
prochaines années.
Le tableau 11 présente des données sur la
langue maternelle des Sépharades. De toute
évidence, le français domine (73 %).
L’anglais est la langue première de 9,2 %
des Sépharades et l’hébreu, de 7 % d’entre
eux. Une plus faible proportion (4 %)
indique l’arabe comme langue maternelle et
3,8 %, l’espagnol.
En nombres absolus, 16 230 Sépharades
indiquent le français comme leur langue
maternelle; 2 035 personnes déclarent
l’anglais comme langue maternelle et 1 565,
l’hébreu. Pour un plus petit nombre, la
langue maternelle est l’arabe (900) ou
l’espagnol (835).
En ce qui concerne la langue parlée à la
maison, 62,3 % des Sépharades disent parler
français, tandis que 30,7 % disent parler
anglais (tableau 12). Seulement 3,4 %
parlent hébreu au foyer, 1,2 % parlent
espagnol et 0,7 % parlent arabe.
En nombres absolus, 13 840 Sépharades
disent parler français à la maison, 6 820
parlent anglais, 765 parle hébreu, 275
parlent espagnol et 165 parlent arabe.
25
Tableau 11 Langue maternelle des Sépharades
Langue maternelle
Ensemble de la communauté juive
Sépharades Reste de la communauté juive
Nombre % Nombre % Nombre %
Français 16 575 18,3 16 230 73,0 355 0,5
Hébreu 4 165 4,6 1 565 7,0 2 595 3,8
Espagnol 2 010 2,2 835 3,8 1 175 1,7
Arabe 900 1,0 900 4,0 0 0,0
Anglais 48 670 53,6 2 035 9,2 46 640 68,0
Autre 18 455 20,3 670 3,0 17 790 25,9
Total 90 775 100,0 22 235 100,0 68 555 100,0
Tableau 12 Langue parlée à la maison Population sépharade
Langue parlée à la maison
Ensemble de la communauté juive
Sépharades Reste de la communauté juive
Nombre % Nombre % Nombre %
Français 15 325 16,9 13 840 62,3 1 485 2,2
Hébreu 2 170 2,4 765 3,4 1 415 2,1
Espagnol 915 1,0 275 1,2 635 0,9
Arabe 165 0,2 165 0,7 0 0,0
Anglais 60 910 67,1 6 820 30,7 54 095 78,9
Autre 11 295 12,4 365 1,6 10 925 15,9
Total 90 780 100,0 22 230 100,0 68 555 100,0
26
En résumé, un plus grand nombre de
Sépharades désignent l’anglais comme la
langue parlée à la maison (30,7 %) plutôt
que leur langue maternelle (9,2 %). L’arabe
et l’espagnol ont considérablement diminué
à titre de langues parlées à la maison.
De 2001 à 2011, l’utilisation de l’anglais au
foyer a connu une augmentation : utilisée
par 26,5 % des Sépharades, elle est passée à
30,7 %. L’utilisation du français au foyer a
diminué, passant de 67,8 % à 62,3 %. Cette
tendance peut tenir en partie au fait que les
Sépharades d’âge scolaire ayant immigré
durant les années 1960 et 1970 ont fréquenté
les écoles anglophones protestantes ou
juives, parce qu’ils ne pouvaient fréquenter
les écoles francophones catholiques, et ont
par la suite inscrit leurs enfants dans le
même type d’écoles. La langue parlée à la
maison serait influencée par la langue à
laquelle les Sépharades ont été exposés
durant leurs études.
Structures familiales chez les Sépharades
La région montréalaise compte 12 555
ménages sépharades sur un total de 40 400
ménages juifs. Autrement dit, dans 31,1 %
des ménages juifs de la RMR de Montréal,
le principal soutien de famille ou son
conjoint est sépharade.
En ce qui concerne la taille, 23,9 % des
ménages sépharades comptent une seule
personne, 32,8 % comptent deux personnes,
15,1 % en comptent trois, 15,2 % en
comptent quatre et 12,9 % comptent au
moins cinq personnes. Comparativement,
35,5 % des ménages non sépharades dans la
communauté juive sont composés d’une
seule personne, tandis que 9,2 %
comprennent au moins cinq personnes.
Le tableau 13 présente le mode de vie
personnel des Sépharades. La grande
majorité (73,8 %) vit en couple. Une
personne sur dix (10 %) vit dans une famille
monoparentale, et 15 % des Sépharades sont
des personnes seules (vivant seules ou avec
des personnes non apparentées). Un très
faible pourcentage (1,3 %) vit avec des
personnes apparentées, soit un frère, une
sœur, une tante ou un oncle.
En nombres absolus, 16 395 Sépharades
vivent en couple, 3 330 sont des personnes
seules, 2 215 vivent dans une famille
monoparentale et 285 vivent avec des
personnes apparentées.
27
Tableau 13
Modes de vie Populations choisies
Mode de vie
Ensemble de la communauté juive Sépharades Reste de la
communauté juive Ensemble de la population de Montréal
Nombre % Nombre % Nombre % %
Couple 67 490 74,3 16 395 73,8 51 100 74,6 67,6
Famille monoparentale - Homme
1 425 1,6 435 2,0 980 1,4 2,6
Famille monoparentale - Femme
6 100 6,7 1 780 8,0 4 320 6,3 10,0
Vivant avec des personnes apparentées
850 0,9 285 1,3 550 0,8 2,1
Personne seule* 14 910 16,4 3 330 15,0 11 585 16,9 17,7
Total 90 775 100,0 22 225 100,0 68 535 100,0 100,0 *Comprend les personnes vivant seules ou avec des personnes non apparentées
Tableau 14 État matrimonial
Populations choisies
État matrimonial Ensemble de la
communauté juive Sépharades Reste de la communauté juive
Ensemble de la population de Montréal
Nombre % Nombre % Nombre % %
Marié 37 870 41,7 9 555 43,0 28 310 41,3 31,0
Célibataire / Jamais marié 38 025 41,9 8 835 39,8 29 190 42,6 42,9
Divorcé / Séparé 6 175 6,8 1 685 7,6 4 490 6,6 7,4
Veuf / Veuve 5 175 5,7 1 190 5,4 3 980 5,8 3,9
Union libre 3 530 3,9 955 4,3 2 575 3,8 14,7
Total 90 775 100,0 22 220 100,0 68 545 100,0 100,0
28
Durant la dernière décennie, le nombre de
personnes vivant dans une famille
monoparentale a augmenté, passant de 1 920
en 2001 à 2 215 en 2011. Le nombre de
personnes vivant en couple est demeuré
stable : 16 400 en 2001 et 16 395 en 2011.
Le pourcentage de Sépharades vivant en
couple est légèrement inférieur à celui du
reste de la communauté juive
(respectivement 73,8 % et 74,6 %). La
proportion de personnes seules est plus
faible chez les Sépharades que dans le reste
de la communauté juive (respectivement
15 % et 16,9 %). Enfin, les familles
monoparentales sont plus nombreuses chez
les Sépharades que dans le reste de la
communauté juive (respectivement 10 % et
7,7 %).
Comparativement à l’ensemble de la
population de Montréal, les Sépharades sont
plus nombreux à vivre en couple. Par contre,
on trouve moins de personnes seules et de
familles monoparentales chez les
Sépharades que dans l’ensemble de la
population de Montréal.
Le tableau 22, à l’annexe 5, illustre les
modes de vie de la population sépharade par
groupe d’âge. Environ un enfant sur dix (0-
14 ans) vit dans une famille monoparentale
(11,6 %). La grande majorité des enfants
sépharades (88,4 %) vit dans une famille
formée d’un couple.
Chez les Sépharades âgés de 25 à 64 ans, on
compte 1 705 personnes seules. Certaines
sont célibataires, d’autres sont séparées ou
divorcées.
Le tableau 22 montre également que près du
tiers (30,5 %) des Sépharades âgés de 65 ans
et plus sont des personnes seules, ce qui
représente 1 385 personnes. Ces personnes
âgées constituent un groupe particulièrement
vulnérable, surtout si elles n’ont pas de
famille ni autres soutiens sociaux, et si elles
ont difficilement accès à des services.
Le tableau 14 présente l’état matrimonial
des Sépharades. Près de la moitié d’entre
eux sont mariés (43 %). Un nombre
important fait partie de la catégorie
célibataire/jamais marié (39 ,8 %). Une
proportion beaucoup plus faible appartient
aux catégories divorcé/séparé (7,6 %),
veuf/veuve (5,4 %) ou vivant en union libre
(4,3 %).
29
Tableau 15
Niveau de scolarité Populations choisies
(15 ans et plus)
Niveau de scolarité
Ensemble de la communauté juive
Sépharades Reste de la communauté juive
Ensemble de la population de Montréal
Nombre % Nombre % Nombre % %
0-12 24 340 33,4 5 580 30,2 18 760 34,4 41,5 Cégep / Certificat d’une
école de métiers 14 945 20,5 4 465 24,2 10 485 19,2 29,5
Baccalauréat 20 975 28,8 5 480 29,7 15 495 28,4 20,1
Maîtrise 9 810 13,4 2 340 12,7 7 465 13,7 7,4 Doctorat / Diplôme de
médecine 2 870 3,9 605 3,3 2 265 4,2 1,6
Total 72 940 100,0 18 470 100,0 54 470 100,0 100,0
Tableau 16 Profil professionnel Populations choisies
(15 ans et plus)
Profil professionnel
Ensemble de la communauté juive
Sépharades Reste de la communauté juive
Ensemble de la population de Montréal
Nombre % Nombre % Nombre % %
Cadres supérieurs et intermédiaires 8 015 11,0 2 155 11,7 5 865 10,8 7,2
Profession libérale 14 460 19,8 3 270 17,7 11 190 20,5 13,7 Personnel technique /
paraprofessionnel 7 750 10,6 1 905 10,3 5 850 10,7 10,4
Secrétariat / Bureau 4 025 5,5 1 055 5,7 2 970 5,5 5,3 Vente / Services
(ouvriers qualifiés) 9 305 12,8 2 665 14,4 6 630 12,2 14,3 Transport / Fabrication
(ouvriers qualifiés) 1 870 2,6 550 3,0 1 320 2,4 9,6
Travail non qualifié 2 540 3,5 595 3,2 1 940 3,6 8,6
Aucune expérience de travail 24 970 34,2 6 280 34,0 18 700 34,3 30,9
Total 72 935 100,0 18 475 100,0 54 465 100,0 100,0
30
En nombres absolus, on recense dans la
communauté sépharade 9 555 personnes
mariées, 8 835 personnes seules, 1 685
personnes divorcées ou séparées et 1 190
personnes veuves. De plus, 955 personnes
vivent en union libre.
Durant la dernière décennie, le nombre de
personnes mariées chez les Sépharades a
légèrement diminué, passant de 9 635 en
2001 à 9 555 en 2011. Cependant, on
constate une augmentation dans toutes les
autres catégories relatives à l’état
matrimonial chez les Sépharades. Par
exemple, le nombre de personnes seules est
passé de 8 570 à 8 835 de 2001 à 2011. Le
nombre de personnes divorcées et séparées
est passé de 1 310 à 1 685. Le nombre de
personnes veuves est passé de 945 à 1 190.
Enfin, le nombre des personnes vivant en
union libre est passé de 730 à 955.
En résumé, le statut de personne mariée
classique s’effrite chez les Sépharades. On
compte de plus en plus de personnes
divorcées, séparées et veuves, ainsi que des
personnes vivant en union libre. Ces
tendances reflètent celles de la société en
général.
Par contre, les mariages sont plus nombreux
chez les Sépharades que dans le reste de la
communauté juive (respectivement 43 % et
41,3 %). La proportion de personnes
célibataires (jamais mariées) est plus faible
chez les Sépharades que dans le reste de la
communauté juive (respectivement 39,8 %
et 42,6 %). Le pourcentage de personnes
divorcées ou séparées est un peu plus élevé
chez les Sépharades que dans le reste de la
communauté juive (respectivement 7,6 % et
6,6 %), mais le pourcentage de personnes
veuves est un peu plus faible
(respectivement 5,4 % et 5,8 %). La
proportion des personnes vivant en union
libre est un peu plus élevée chez les
Sépharades que dans le reste de la
communauté juive (4,3 % et 3,8 %).
Les données relatives à l’état matrimonial
chez les Sépharades s’apparentent davantage
à celles de la communauté juive qu’à celles
de l’ensemble de la population de Montréal.
Les Sépharades sont mariés dans une plus
forte proportion que l’ensemble de la
population de Montréal (respectivement
43 % et 31 %). L’union libre y est moins
fréquente que dans le reste de la population
de Montréal (respectivement 4,3 % et
14,7 %). L’écart entre les deux groupes à cet
égard est particulièrement frappant.
31
Tableau 17 Revenu personnel
Populations choisies (15 ans et plus)
Revenu personnel
Ensemble de la communauté juive Sépharades Reste de la
communauté juive
Ensemble de la population de Montréal
Nombre % Nombre % Nombre % %
Moins de 10 000 $ 15 950 21,9 4 005 21,7 11 950 21,9 21,7
de 10 000 $ à 24 999 $ 17 890 24,5 4 710 25,5 13 180 24,2 26,7
de 25 000 $ à 39 999 $ 11 405 15,6 2 925 15,8 8 480 15,6 18,7
de 40 000 $ à 69 999 $ 13 705 18,8 3 545 19,2 10 160 18,7 21,4
de 70 000 $ à 99 999 $ 5 735 7,9 1 450 7,8 4 285 7,9 7,1
100 000 $ ou plus 8 255 11,3 1 840 10,0 6 415 11,8 4,5
Total 72 940 100,0 18 475 100,0 54 470 100,0 100,0
Tableau 18 Revenu personnel médian
Populations choisies (15 ans et plus)
Revenu personnel
médian ($)
Sépharades 29 790
Ashkénazes 31 148
Origine mixte 32 191
Origine indéterminée 25 959
Population juive totale 30 670
Ensemble de la population de Montréal 28 306
32
Le tableau 23, à l’annexe 5, présente l’état
matrimonial des Sépharades en fonction de
l’âge. Il est à noter que jusqu’à la fin de
l’âge moyen (45-64 ans), 74,3 % des
Sépharades sont mariés ou en union libre. À
la même période, 17,7 % sont divorcés ou
séparés et seulement 5,6 % n’ont jamais été
mariés.
En comparaison, pour la même période,
72,6 % des membres du reste de la
communauté juive sont mariés ou vivent en
union libre, 14,8 % sont divorcés ou séparés
et 10,3 % sont célibataires (jamais mariés).
En résumé, la proportion de Sépharades
mariés à la fin de l’âge moyen est un peu
plus élevée, mais le divorce y est aussi plus
fréquent.
Enfin, on compte 1 050 personnes âgées
veuves dans la communauté sépharade, ce
qui représente 23,1 % de tous les aînés
sépharades vivant dans la RMR de
Montréal. Environ deux tiers (64,1 %) des
aînés sépharades sont mariés ou en union
libre.
Scolarité et catégories professionnelles
Le niveau de scolarité des Sépharades est
présenté au tableau 15. On constate que près
de la moitié (45,7 %) des adultes (15 ans et
plus), soit 8 425 personnes, ont au moins un
diplôme universitaire. Ce pourcentage a
sensiblement augmenté, puisqu’il était de
35,7 % en 2001.
La proportion des adultes sépharades
titulaires d’un diplôme universitaire est
légèrement inférieure à celle du reste de la
communauté juive (45,7 % et 46,3 %). Le
pourcentage des titulaires d’un diplôme de
premier cycle (29,7 %) est plus élevé que
dans le reste de la communauté juive
(28,4 %). Les titulaires d’une maîtrise sont
en plus faible proportion chez les
Sépharades (12,7 % et 13,7), ainsi que les
titulaires d’un doctorat ou d’un diplôme de
médecine (4,2 % et 3,3 %).
Le pourcentage de diplômés d’un Cégep ou
d’une école de métiers est plus élevé chez
les Sépharades que dans le reste de la
communauté juive (respectivement 24,2 %
et 19,2 %). Par contre, la proportion de
Sépharades dont l’éducation se limite à des
études secondaires ou primaires est moindre
que dans le reste de la communauté juive
(respectivement 30,2 % et 34,4 %).
33
Tableau 19 État de pauvreté
Populations choisies
État de pauvreté
Ensemble de la communauté juive Sépharades Reste de la
communauté juive
Ensemble de la population de
Montréal
Nombre % Nombre % Nombre % %
Pauvreté 18 130 20,0 4 080 18,4 14 055 20,5 20,5
Non pauvreté 72 645 80,0 18 145 81,6 54 500 79,5 79,5
Total 90 775 100,0 22 225 100,0 68 555 100,0 100,0
Tableau 20 État de pauvreté selon l’âge
Population sépharade
Groupe d’âge Pauvreté Non pauvreté Total
Nombre % Nombre % Nombre
0-14 540 14,4 3 215 85,6 3 755
15-24 645 21,2 2 400 78,8 3 045
25-44 890 16,7 4 425 83,3 5 315
45-64 945 17,0 4 620 83,0 5 565
65+ 1 060 23,3 3 485 76,7 4 545
Total 4 080 18,4 18 145 81,6 22 225
34
Le profil scolaire des Sépharades ressemble
davantage à celui du reste de la communauté
juive qu’à celui de la population de
Montréal en général. Le pourcentage de
titulaires d’un diplôme universitaire est
beaucoup plus élevé chez les Sépharades
que dans l’ensemble de la population de
Montréal (respectivement 45,7 % et
29,1 %). Les personnes dont l’éducation se
limite aux études primaires ou secondaires
sont proportionnellement moins nombreuses
chez les Sépharades que dans l’ensemble de
la population de Montréal (respectivement
30,2 % et 41,5 %).
Le tableau 16 illustre le profil professionnel
des adultes (15 ans et plus). Les professions
libérales regroupent le plus grand nombre de
Sépharades (3 270); suivent les travailleurs
du secteur de la vente et des services
(2 665), les cadres supérieurs et
intermédiaires (2 155), le personnel
technique et paraprofessionnel (1 905) et le
personnel de secrétariat et de bureau (1 055).
Bref, les Sépharades sont bien représentés
dans les diverses catégories
professionnelles.
Comment se compare le profil professionnel
des Sépharades à celui du reste de la
communauté juive? Les répartitions sont
semblables. Les Sépharades sont un peu plus
nombreux dans la catégorie des cadres
supérieurs et intermédiaires, du secrétariat et
du personnel de bureau, ainsi que dans le
secteur de la vente et des services. On trouve
dans le reste de la communauté juive une
proportion légèrement plus forte de
membres des professions libérales et de
travailleurs techniques et paraprofessionnels.
Les écarts dans toutes ces proportions sont
toutefois minimes, sauf en ce qui concerne
les professions libérales.
Le profil professionnel des Sépharades
ressemble davantage à celui du reste de la
communauté juive qu’à celui de l’ensemble
de la population de Montréal. On compte
chez les Sépharades une plus forte
proportion de cadres et de membres des
professions libérales (29,4 %) que dans
l’ensemble de la population de Montréal
(20,9 %). Les Sépharades sont beaucoup
moins représentés dans le transport et la
fabrication que l’ensemble de la population
de Montréal.
Répartition du revenu
Le tableau 17 présente la répartition du
revenu personnel chez les adultes
35
Tableau 21 Mode de vie selon l’état de pauvreté
Population sépharade
Mode de vie Pauvreté Non pauvreté Total
Nombre % Nombre % Nombre
Couple 1 760 10,7 14 635 89,3 16 395
Famille monoparentale - Homme 115 26,7 315 73,3 430
Famille monoparentale - Femme 580 32,7 1 195 67,3 1 775
Vivant avec des personnes apparentées 45 15,5 245 84,5 290
Personne seule* 1 575 47,3 1 755 52,7 3 330
Total 4 075 18,3 18 145 81,7 22 220
*Comprend les personnes vivant seules ou avec des personnes non apparentées
36
sépharades (15 ans et plus). Le revenu
personnel comprend la rémunération du
travail à plein temps ou à temps partiel, le
revenu associé au travail autonome et les
prestations telles que rentes, assurance-
emploi et aide sociale.
Un important segment de la population
sépharade adulte (4 005 personnes) touche
moins de 10 000 $ par année. Le plus grand
nombre (4 710 personnes) touche de
10 000 $ à 24 999 $; 2 925 Sépharades
touchent de 25 000 $ à 39 999 $ et 3 545
touchent de 40 000 $ à 69 999 $. Parmi les
mieux nantis, 1 450 Sépharades touchent de
70 000 $ à 99 999 $ et 1 840 touchent
100 000 $ et plus.
En 2011, 17,8 % des Sépharades se situaient
dans les tranches de revenu élevé (70 000 $
et plus), soit une augmentation sensible par
rapport à 2001 (10,4 %). Toujours en 2011,
47,2 % des Sépharades se situaient dans les
tranches de faible revenu (moins de
25 000 $), comparativement à 55,1 % en
2001. Bref, la communauté s’est enrichie
durant la dernière décennie.
Le pourcentage de Sépharades touchant un
revenu élevé (70 000 $ et plus) est
légèrement inférieur à celui du reste de la
communauté juive (17,8 % et 19,7 %). Le
pourcentage de Sépharades à faible revenu
(moins de 25 000 $) est légèrement plus
élevé que dans le reste de la communauté
juive (47,2 % et 46,1 %).
On dénombre beaucoup plus de personnes à
haut revenu (70 000 $ et plus) chez les
Sépharades que dans l’ensemble de la
population de Montréal (17,8 % et 11,6 %).
Quant aux personnes à faible revenu (moins
de 25 000 $), leur proportion est légèrement
inférieure chez les Sépharades à celle de
l’ensemble de la population de Montréal
(47,2 % et 48,4 % respectivement).
Selon le tableau 18, le revenu personnel
médian des Sépharades est de 29 790 $. Ce
revenu est quelque peu inférieur à celui des
Ashkénazes (31 148 $) ou des personnes
d’origine mixte (32 191 $), mais supérieur à
celui des personnes d’origine indéterminée
(25 959 $). Le revenu médian des
Sépharades (29 790 $) est plus élevé que
celui de l’ensemble de la population de
Montréal (28 306 $).
Le tableau 19 présente l’état de pauvreté des
Sépharades. On trouve 4 080 personnes
pauvres chez les Sépharades dans la région
de Montréal, ce qui représente 18,4 % de
37
l’ensemble de la communauté sépharade. Le
taux de pauvreté chez les Sépharades a
augmenté durant la dernière décennie, étant
passé de 17,8 % en 2001 à 18,4 % en 2011.
Cette augmentation est toutefois plus faible
que celle que l’on constate dans le reste de
la communauté juive : de 18,6 % en 2001,
elle est passée à 20,5 % en 2011.
L’état de pauvreté actuel chez les
Sépharades (18,4 %) est moindre que dans le
reste de la communauté juive (20,5 %). Les
Sépharades représentent 22,5 % des Juifs
vivant sous le seuil de la pauvreté dans la
RMR de Montréal. Le taux de pauvreté chez
les Sépharades (18,4 %) est aussi inférieur à
celui de l’ensemble de la population de
Montréal (20,5 %).
Le tableau 20 présente des données sur l’état
de pauvreté des Sépharades selon le groupe
d’âge. Les personnes âgées de 65 ans et plus
représentent le segment le plus vulnérable
sur le plan économique. Environ un
Sépharade sur quatre vit dans la pauvreté
(23,3 %).
À part les personnes âgées, celles qui font
partie du groupe de 15 à 24 ans présentent
un taux de pauvreté relativement élevé
(21,2 %). Les autres groupes d’âge du
tableau 20 se situent sous le seuil de
pauvreté moyen pour la communauté
sépharade.
En nombres absolus, le plus important
segment de personnes pauvres chez les
Sépharades est constitué des personnes de
65 ans et plus (1 060). Viennent ensuite les
personnes de 45 à 64 ans (945). On
dénombre 890 Sépharades pauvres dans le
groupe de 25 à 44 ans, 645 dans le groupe
de 15 à 24 ans, et 540 enfants sépharades de
moins de 15 ans vivent dans la pauvreté.
Le tableau 21 présente l’état de pauvreté
selon le mode de vie dans la population
sépharade. Les personnes seules (vivant
seules ou avec des personnes apparentées)
sont les plus à risque de pauvreté. Près de la
moitié (47,3 %) de ces personnes vivent
sous le seuil de pauvreté. Les personnes qui
vivent seules sont vulnérables sur le plan
économique puisque la plupart d’entres elles
n’ont pas l’avantage de compter sur deux
revenus, et certaines vivent aussi des
situations difficiles telles que divorce,
séparation et veuvage.
Les personnes vivant dans une famille
monoparentale dirigée par une femme sont
aussi à haut risque de pauvreté (32,7 %),
38
ainsi que les personnes vivant dans une
famille monoparentale dirigée par un
homme (26,7 %).
Enfin, le tableau 24, à l’annexe 5, illustre
l’état de pauvreté selon le mode de vie et
l’âge. On dénombre 180 enfants sépharades
pauvres vivant dans une famille
monoparentale. Le taux de pauvreté chez ces
enfants est très élevé, soit 41,9 %. En
nombres absolus, cependant, on compte un
plus grand nombre d’enfants pauvres dans
les familles formées par un couple (365) que
dans les familles monoparentales.
Les personnes seules de 15 à 64 ans
présentent un taux élevé de pauvreté, soit
47,3 % (920 personnes). Cependant, en
nombres absolus, les personnes vivant en
couple sont plus nombreuses dans ce groupe
d’âge (1 025).
Enfin, les personnes seules de 65 ans et plus
présentent un très fort taux de pauvreté
(47,7 %). En fait, de tous les groupes
présentés dans ce tableau, il s’agit de celui
qui affiche le plus haut taux de pauvreté. On
dénombre dans la communauté sépharade
660 personnes âgées qui vivent seules et
sont défavorisées sur le plan économique.
Les enjeux de l’avenir
Les Sépharades représentent 24,5 % de la
communauté juive de Montréal. Au cours
des quatre dernières décennies, alors que le
nombre des Ashkénazes a sensiblement
diminué, la population sépharade a
augmenté. Tant sur le plan démographique
que socio-économique, les Sépharades sont
en progression.
Pour comprendre les défis qui attendent les
Sépharades et les prestataires de services, on
doit examiner les enjeux et les besoins
associés à différents groupes d’âge. Ces
groupes peuvent se diviser en quatre grands
segments : les enfants d’âge scolaire, les
jeunes adultes, les adultes d’âge moyen et
les aînés.
En 2011, on dénombrait à Montréal quelque
3 755 enfants sépharades de moins de
15 ans. Or on peut se demander si les
parents sépharades choisissent d’inscrire
leurs enfants dans le système scolaire juif ou
dans des écoles publiques ou privées non
juives. L’éducation des parents influe-t-elle
sur cette décision ou ce choix est-il
déterminé par des motifs financiers? Il faut
également s’interroger sur les moyens à
prendre pour rejoindre les étudiants
39
sépharades dans le système public afin de
maintenir leur attachement à leur
communauté, et sur les moyens de s’assurer
que les besoins culturels des étudiants
sépharades, qui fréquentent les écoles juives
anglophones, sont comblés.
En 2011, 930 enfants (M - Sec.V) fréquentaient les écoles juives francophones,
soit l’école Maïmonide ou l’académie
Yéshiva Yavné. On peut se demander si
l’éducation en français est encore une
priorité pour les parents sépharades. Sinon,
quel sera l’effet de cette tendance sur
l’orientation culturelle de leurs enfants? La
grande majorité des jeunes Sépharades sont
néanmoins bilingues, ce qui assure leur
avenir au Québec.
Y a-t-il suffisamment de garderies juives
pour les enfants sépharades, dans la langue
que leurs parents ont choisie? Cette question
est particulièrement importante dans des
secteurs comme l’Ouest-de-l’Île, qui compte
un nombre important de jeunes familles
sépharades, mais où le nombre de garderies
francophones est probablement insuffisant.
Une autre question se pose pour l’Ouest-de-
l’Île : les Sépharades ont-ils accès à un choix
suffisant d’établissements scolaires
primaires et secondaires francophones?
En ce qui a trait aux jeunes adultes
sépharades (18-24 ans), la question est de
savoir s’ils restent à Montréal ou s’ils
émigrent ailleurs sur le continent ou en
Israël. Malheureusement, les données de
ENM ne répondent pas à cette question. On
ne sait pas si les Sépharades qui décident
d’émigrer sont motivés par les mêmes
raisons que les jeunes adultes ashkénazes,
notamment de meilleures perspectives
d’emploi. Les données sont insuffisantes
pour mesurer le taux de mobilité chez les
jeunes Sépharades.
Les jeunes adultes sépharades constituent
une importante ressource pour le
développement du leadership dans la société
et on devrait les encourager à occuper des
postes de direction. La participation de cette
nouvelle génération de personnes engagées,
qui commencent à s’affirmer dans leur
carrière et envisagent de s’établir à Montréal
à long terme, est essentielle.
La même question se pose pour les
Sépharades âgés de 25 à 44 ans : comment
les amener à s’engager davantage au sein
d’organismes communautaires? Ils se
consacrent prioritairement à élever leur
famille et à bâtir leur carrière, et nombreux
sont ceux qui donnent de leur temps aux
40
synagogues ou à des projets de bienfaisance.
Les Sépharades ont des niveaux d’études
élevés et on trouve parmi eux une proportion
relativement importante de cadres et de
professionnels. Bien qu’un nombre croissant
de Sépharades soient de plus en plus
engagés, comment la communauté juive
structurée peut-elle créer les conditions qui
les inciteront à participer encore davantage?
Dans la communauté, nombreux sont les
jeunes Sépharades en pleine ascension qui
ont un grand potentiel de participation
communautaire. Malheureusement, les
méthodes traditionnelles de sensibilisation
des Sépharades n’ont pas eu beaucoup de
succès. Le défi que les organismes juifs
auront à relever consistera à élaborer des
stratégies innovatrices pour rejoindre les
Sépharades et susciter en eux un
engagement et un sentiment d’appartenance
à long terme.
Les Sépharades d’âge moyen, c’est-à-dire
appartenant à la génération des baby-
boomers (de 45 à 64 ans), deviennent les
aînés de l’actuelle décennie. Ils constituent
un groupe très différent de celui de leurs
parents immigrants, qui ont maintenant au-
delà de 70 ans. Ces Sépharades sont plus
instruits, plus bilingues et plus indépendants
financièrement que leurs parents. Ils sont
aussi plus ouverts aux services
communautaires que leurs parents, qui
étaient davantage tournés vers la synagogue
pour répondre à leurs besoins.
Nombre de ces Sépharades d’âge moyen,
cependant, s’attendent à recevoir des
services qui tiennent compte de leur
sensibilité culturelle et, dans ce sens, seront
probablement plus exigeants que leurs
parents à l’égard des services
communautaires. Les Sépharades de ce
groupe d’âge, en particulier ceux qui
prennent une retraite anticipée, auront plutôt
tendance à se prévaloir de services de
mieux-être et de loisirs. Les organismes de
la communauté juive devraient prendre en
considération les besoins de cette cohorte,
qui pourraient devenir plus aigus lorsqu’elle
atteindra la tranche d’âge des aînés (65 ans
et plus) dans quelques années.
En ce qui concerne les aînés sépharades
actuels, nous avons peu de données sur leurs
besoins. Plusieurs questions se posent : quel
est le pourcentage de personnes âgées
vulnérables qui vivent à domicile et combien
vivent en institution? Les aînés sépharades
jouissent-ils nécessairement d’un meilleur
soutien familial que les aînés ashkénazes
41
(dont les membres les plus jeunes des
familles sont nombreux à avoir quitté
Montréal)? Les centres d’hébergement et
établissements de soins de longue durée
actuels sont-ils en mesure de répondre aux
besoins culturels et démographiques de ce
groupe?
De nombreux aînés vulnérables chez les
Sépharades ne parlent que l’arabe ou le
français. Les établissements destinés à ces
personnes doivent tenir compte, dans
l’optique d’interventions efficaces, de
facteurs liés à la langue, à l’environnement,
aux modalités de soins et aux relations avec
la famille. De plus, les enfants des aînés
sépharades sont plus exigeants quant aux
types et à la qualité des services qu’ils
souhaitent pour leurs parents. La question
reste entière : les établissements actuels
sont-ils adaptés le mieux possible pour
dispenser des soins aux Sépharades à la fin
de leur vie?
Les Sépharades occupent une position
privilégiée dans la communauté juive. Ils
parlent la langue de la majorité québécoise
et se sentent à l’aise dans les milieux
québécois. Cette adaptabilité explique en
partie leur succès économique et leur
visibilité dans les sphères politique et
sociale. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas
de Sépharades vulnérables. En fait, le
présent rapport révèle que la pauvreté est un
problème réel pour bon nombre de
Sépharades, notamment les aînés, les
personnes qui vivent seules et les familles
monoparentales.
Enfin, il est évident que la communauté
sépharade ne forme pas un groupe
homogène. Il existe des différences
marquées chez les Sépharades en ce qui
concerne l’appartenance religieuse, la
langue, le pays d’origine et le cadre culturel.
Ces considérations peuvent soulever des
défis pour les prestataires de services et les
responsables de programmes de
sensibilisation destinés à susciter
l’engagement chez les Sépharades. Les chefs
de file devront user de créativité pour attirer
et inspirer les différents segments de la
population sépharade.
42
Annexe 1 Considérations méthodologiques
Les deux principales questions utilisées dans
le présent rapport pour déterminer la judéité,
soit la religion et l’origine ethnique,
figuraient autrefois dans le questionnaire
détaillé du recensement national. Or, en
2011, la réponse à ce questionnaire détaillé
est devenue volontaire plutôt qu’obligatoire.
Il s’agit donc désormais d’une enquête
plutôt que d’un recensement, puisque
l’échantillon est le résultat d’une
autosélection.
Le questionnaire de l’Enquête nationale
auprès des ménages (ENM) a été distribué à
un tiers des ménages du Canada, tandis que
le questionnaire détaillé du recensement
était distribué à 20 % des ménages.
Cependant, alors que le taux de réponse au
questionnaire de recensement était quasi
universel, le taux de réponse à l’ENM a été
de 73,9 % dans tout le Canada et de 80,3 %
dans la RMR de Montréal.
On ne sait pas très bien si le biais de non-
réponse a influé sur les résultats. Par
exemple, il est possible que certains groupes
socioéconomiques, comme les personnes
pauvres, les personnes peu instruites et les
nouveaux immigrants n’aient pas eu
tendance à répondre à l’ENM. Statistique
Canada a procédé à un traitement complexe
des données afin de pallier les lacunes
possibles, mais le changement de
méthodologie rend difficile la détermination
des marges d’erreur en fonction
d’extrapolations à partir de l’échantillon.
L’adoption d’une nouvelle méthodologie a
aussi rendu difficile la comparaison des
résultats de l’ENM avec ceux des
recensements antérieurs. Bien que certains
tableaux du rapport présentent en parallèle
les données de l’ENM de 2011 et celles des
recensements antérieurs, ces comparaisons
doivent être interprétées avec prudence.
Une autre difficulté tient au fait que depuis
le recensement de 2001, le nombre de Juifs
qui se définissent en fonction de leur origine
ethnique a considérablement diminué. Nous
avons pu le constater en 2006 et encore en
2011. Tous ceux et celles qui se disaient
juifs en raison de leur religion ont été
considérés comme tels selon la définition
utilisée dans le présent rapport, mais des
personnes qui déclaraient n’avoir pas
43
d’appartenance religieuse ont pu être
oubliées si elles ne se sont pas définies
comme juives en raison de leur origine
ethnique.
Plusieurs raisons peuvent expliquer un
certain recul dans l’identification à la
judéité, mais nous n’en retiendrons que deux
pour notre analyse. Tout d’abord, dans le
recensement de 2001, le terme « Canadien »
figurait en haut de la liste des choix relatifs à
l’origine ethnique. Cette situation a
certainement modifié la dynamique de la
question. Il est possible que des personnes
aient voulu montrer leur attachement au
Canada en se disant d’origine ethnique
canadienne seulement. Cela ne pose pas
problème si elles ont aussi indiqué qu’elles
étaient de religion juive. Mais si elles n’ont
pas indiqué d’appartenance religieuse, elles
n’ont pas pu être considérées comme juives
selon la définition traditionnelle.
Ensuite, l’ordre dans lequel sont présentés
les choix de l’échantillon est déterminé par
le nombre de personnes ayant indiqué une
origine ethnique particulière dans le
recensement précédent (2006). Comme le
nombre de personnes ayant choisi l’origine
ethnique juive a diminué, ce choix s’est
retrouvé au bas de la liste et donc parmi les
derniers choix de l’échantillon de l’ENM de
2011. Cette situation a pu influer sur
l’appartenance autodéclarée des répondants.
Une dernière considération concerne la
définition ayant servi à identifier les Juifs
pour les besoins du présent rapport. La
« définition normalisée de la judéité »,
formulée par Jim Torczyner, de l’Université
McGill, est utilisée depuis 1971. Cette
définition est fondée sur une combinaison de
critères identitaires religieux et ethniques.
Cependant, étant donné les changements
dans la façon dont les Juifs ont répondu à la
question sur l’origine ethnique, nous avons
éprouvé le besoin d’élargir la définition.
Nous avons donc repris les éléments
d’autres questions, soit le lieu de naissance,
la mobilité sur cinq ans et la connaissance de
langues autres que les langues officielles.
Cette nouvelle définition a été nommée :
la « définition révisée de la judéité ».
L’annexe 2 en présente une description
détaillée.
La nouvelle définition de la judéité rend
encore plus difficiles les comparaisons entre
l’ENM et les recensements antérieurs. Par
conséquent, nous avons analysé de nouveau
les derniers recensements en fonction de la
44
définition révisée et, dans la mesure du
possible, nous avons présenté les nouveaux
chiffres dans le rapport. Encore une fois,
toutes les comparaisons entre les données de
l’ENM et celles des recensements antérieurs,
particulièrement en ce qui concerne les
tendances démographiques, doivent être
interprétées avec prudence.
Tout compte fait, malgré les changements de
méthodologie mentionnés plus haut,
l’Enquête nationale auprès des ménages de
2011 permet de mieux comprendre la
situation démographique de la population
juive de Montréal, et l’information qui en
résulte est très utile à la planification
communautaire et à la prise de décision.
Nous avons de la chance de pouvoir compter
sur une enquête nationale qui comporte des
questions relatives à la religion et à l’origine
ethnique (le recensement américain n’en
comporte pas). Par ailleurs, l’Enquête
nationale auprès des ménages a une portée
beaucoup plus grande que celle que la
communauté juive canadienne serait en
mesure d’atteindre par ses propres moyens.
45
46
Annexe 2 Définition révisée de la judéité
Depuis 1971, toutes les analyses importantes
relatives au recensement se sont fondées sur
ce que l’on reconnaît comme étant la
« définition normalisée de la judéité » pour
départager les Juifs du reste de la
population. Jim Torcziner, de l’Université
McGill, et la Fédération juive de Montréal
ont élaboré cette définition en 1981 en
s’appuyant sur une combinaison de critères
identitaires religieux et ethniques.
Selon ces critères, un Juif se définit comme
une personne qui se déclare :
• Juif de religion et d’origine ethnique
• Juif de religion mais d’une autre
origine ethnique
• Juif d’origine ethnique mais sans
appartenance religieuse
Les personnes d’origine ethnique juive qui
se réclament d’une autre religion
(catholique, musulmane, etc.) ont été
exclues de cette définition.
Il faut noter que la catégorie des personnes
« sans appartenance religieuse » est plus
vaste que celle des personnes « sans
religion » car elle inclut à la fois les
personnes qui se disent agnostiques, athées
et humanistes, et celles qui n’ont pas de
religion. Comme il est possible d’être juif
tout en adhérant à de telles philosophies,
nous avons jugé que ce changement
permettrait de mieux représenter la grande
diversité des modes d’appartenance à la
communauté juive.
Étant donné que le nombre de Juifs qui se
définissent en fonction de leur origine
ethnique a considérablement diminué depuis
2001, nous avons décidé d’élargir la
définition de la judéité citée plus haut. Cette
« définition révisée de la judéité » tient
compte d’autres variables que la religion et
l’origine ethnique dans l’ENM.
Selon ces nouveaux critères, un Juif se
définit comme quiconque étant
• Juif de religion et d’origine ethnique. • Juif de religion mais d’une autre origine
ethnique. • Sans appartenance religieuse et Juif ou
Israélien d’origine ethnique. • Sans appartenance religieuse et ayant
une connaissance de l’hébreu ou du Yiddish comme langue « non officielle ».
47
• Sans appartenance religieuse et né en Israël.
• Sans appartenance religieuse et vivant en Israël en 2006.
Nous avons vérifié si les critères ci-dessus
pouvaient erronément inclure des groupes
qui ne devraient pas être considérés comme
Juifs. Par exemple, des Israéliens arabes
pourraient n’avoir aucune appartenance
religieuse. Comme leur langue maternelle
serait l’arabe et qu’ils se déclareraient sans
doute d’origine ethnique arabe, il nous a
semblé évident que des personnes ayant ce
profil ne pourraient être à tort identifiées
comme juives selon la définition révisée de
la judéité.
Tout compte fait, la définition révisée de la
judéité n’a pas donné lieu à une
augmentation importante des populations
juives dans les diverses régions
métropolitaines de recensement. Le tableau
ci-dessous illustre les différences dans les
chiffres selon la définition normalisée et la
définition révisée.
Enfin, l’ENM ne permet pas de déterminer
le « comportement juif » d’une personne,
quelle que soit la définition de la judéité
utilisée. Par exemple, aucune question, dans
l’ENM, ne permet de connaître
l’attachement à la tradition ou la
fréquentation régulière d’une synagogue.
Malgré ces limites, le seul fait de pouvoir
déterminer l’appartenance à la communauté
juive fait de l’ENM un outil essentiel pour
mieux comprendre notre communauté.
48
Populations juives selon les définitions normalisée et révisée Enquête nationale auprès des ménages de 2011
Définition normalisée de
la judéité
Définition révisée de la
judéité
RMR de Halifax 2 080 2 120
RMR de Montréal 89 665 90 780
RMR de Toronto 186 010 188 715
RMR d’Ottawa 13 850 14 010
RMR de Hamilton 5 055 5 110
RMR de Kitchener 1 970 2 015
RMR de London 2 610 2 675
RMR de Windsor 1 475 1 520
RMR de Winnipeg 13 260 13 690
RMR de Calgary 8 210 8 340
RMR d’Edmonton 5 440 5 550
RMR de Vancouver 25 740 26 255
RMR de Victoria 2 630 2 740
Total - Canada 385 345 391 665
49
50
Annexe 3 Définition des Sépharades
Comme nous l’avons déjà mentionné, c’est
la première fois qu’un recensement nous
renseigne sur le lieu de naissance des
parents des répondants. Ces questions
étaient primordiales car elles nous ont
permis d’identifier les Sépharades nés au
Canada ou encore ceux dont la langue
maternelle ne permet pas de déterminer avec
certitude l’origine ethnique. Sans doute les
Sépharades canadiens de la seconde ou
troisième génération seront-ils plus difficiles
à identifier selon les paramètres du
recensement.
Les critères suivants ont été utilisés pour
définir les Sépharades, les Ashkénazes et les
personnes d’origine mixte :
______________________________________________________________________________
Sépharades Le répondant est né dans l’un des pays suivants : Afghanistan, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Bulgarie, Égypte, Espagne, France, Grèce, Inde, Irak, Iran, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Maroc, Pakistan, Portugal, Syrie, Tunisie, Turquie, Yémen du Nord, Yémen du Sud, Yougoslavie (Bosnie Herzégovine, Croatie, Macédoine, Slovénie). <Ou> Le père et la mère du répondant sont nés dans l’un des pays suivants : Afghanistan, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Bulgarie, Égypte, Espagne, France, Grèce, Inde, Irak, Iran,
Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Maroc, Pakistan, Portugal, Syrie, Tunisie, Turquie, Yémen du Nord, Yémen du Sud, Yougoslavie (Bosnie Herzégovine, Croatie, Macédoine, Slovénie). <Ou> Le répondant a pour langue maternelle le français, l’arabe, le grec, le bulgare, le yougoslave. <Ou> Tout enfant vivant dans un foyer où le père et la mère répondent aux critères ci-dessus.
Ashkénazes Le répondant ne correspond pas à la définition des Sépharades ni des personnes d’origine mixte. <Et> Le répondant est né dans l’un des pays suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Autriche, Biélorussie, Danemark, Estonie, Finlande, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie,
Luxembourg, Mexique, Moldavie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Suède, Tchécoslovaquie (Slovaquie, République tchèque), Ukraine, Uruguay. <Ou> Le répondant a pour langue maternelle le yiddish, l’anglais, le russe, l’autrichien (ou toute autre langue germanique non mentionnée), le
51
tchèque, le danois, l’allemand, le hongrois, l’irlandais (ou toute autre langue celtique), le hollandais, le polonais, le roumain, le suédois, le finlandais. <Ou> Le père et la mère du répondant sont nés dans l’un des pays suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Autriche, Biélorussie, Danemark, Estonie, Finlande, Hongrie, Irlande,
Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Mexique, Moldavie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Suède, Tchécoslovaquie (Slovaquie, République tchèque), Ukraine, Uruguay. <Ou> Tout enfant vivant dans un foyer où le père et la mère répondent tous deux aux critères ci-dessus.
Personnes d’origine mixte Le père du répondant est né dans l’un des pays suivants : Afghanistan, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Bulgarie, Égypte, Espagne, Grèce, Inde, Irak, Iran, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Maroc, Pakistan, Portugal, Syrie, Tunisie, Turquie, Yémen du Nord, Yémen du Sud, Yougoslavie (Bosnie Herzégovine, Croatie, Macédoine, Slovénie). <Et> La mère du répondant est née dans l’un des pays suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Autriche, Biélorussie, Danemark, Estonie, Finlande, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Mexique, Moldavie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Suède, Tchécoslovaquie (Slovaquie, République tchèque), Ukraine, Uruguay. <Ou>
Le père du répondant est né dans l’un des pays suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Autriche, Biélorussie, Danemark, Estonie, Finlande, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Mexique, Moldavie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Suède, Tchécoslovaquie (Slovaquie, République tchèque), Ukraine, Uruguay. <Et> La mère du répondant est née dans l’un des pays suivants : Afghanistan, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Bulgarie, Égypte, Espagne, Grèce, Inde, Irak, Iran, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Maroc, Pakistan, Portugal, Syrie, Tunisie, Turquie, Yémen du Nord, Yémen du Sud, Yougoslavie (Bosnie Herzégovine, Croatie, Macédoine, Slovénie). <Ou> Tout enfant vivant dans un foyer où le père et la mère répondent aux critères ci-dessus.
Personnes d’origine indéterminée Toutes les autres combinaisons.
52
Annexe 4 Seuils de faible revenu
Dans le présent rapport, les seuils de faible
revenu sont considérés comme équivalant au
« seuil de pauvreté ». Cependant, étant
donné la difficulté de définir la pauvreté,
Statistique Canada n’utilise pas le terme
« pauvreté » en tant que tel, mais plutôt un
terme bien défini selon des paramètres
statistiques (seuil de faible revenu) et qui
prête moins à la controverse. Nous avons
fondé notre analyse sur les seuils de faible
revenu de 2010. Dans le tableau ci-dessous,
le rapport entre la taille et le revenu du
ménage détermine ces seuils.
On peut trouver une description exhaustive
des enjeux et limites associés à la définition
de la pauvreté dans l’introduction de la
quatrième partie (La pauvreté dans la
communauté juive) de l’analyse de
l’Enquête nationale auprès des ménages de
2011.
Seuils de faible revenu pour l’année 2010 Régions urbaines de 500 000 personnes et plus
Taille du ménage
Revenu du ménage ($)
Avant impôt
Revenu du ménage ($) Après impôt
1 22 637 18 759
2 28 182 22 831
3 34 646 28 430
4 42 065 35 469
5 47 710 40 388
6 53 808 44 791
7+ 59 907 49 195
Source du tableau ci-dessus : Le revenu au Canada. Publié par Statistique Canada, juin 2012. No catalogue 75-202-XWE.
53
54
Annexe 5
Tableaux de données supplémentaires
Tableau 22 Mode de vie selon l’âge Population sépharade
(% en colonnes)
Mode de vie 0-14 15-24 25-44 45-64 65+ Total
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Couple 3 320 88,4 2 085 68,5 3 970 74,6 4 145 74,6 2 875 63,3 16 395 73,8
Famille monoparentale - Homme 45 1,2 145 4,8 110 2,1 100 1,8 35 0,8 435 2,0
Famille monoparentale - Femme 390 10,4 530 17,4 355 6,7 390 7,0 110 2,4 1 780 8,0
Vivant avec des personnes apparentées 0 0,0 45 1,5 70 1,3 35 0,6 135 3,0 285 1,3
Personne seule* 0 0,0 240 7,9 815 15,3 890 16,0 1 385 30,5 3 330 15,0
Total 3 755 100,0 3 045 100,0 5 320 100,0 5 560 100,0 4 540 100,0 22 225 100,0 *Comprend les personnes vivant seules ou avec des personnes non apparentées
55
Tableau 23 État matrimonial selon l’âge
Population sépharade (% en colonnes)
État matrimonial 0-14 15-24 25-44 45-64 65+ Total
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Marié 0 0,0 70 2,3 2 850 53,6 3 815 68,6 2 820 62,1 9 555 43,0
Célibataire / Jamais marié 3 755 100,0 2 840 93,6 1 765 33,2 310 5,6 160 3,5 8 835 39,8
Divorcé / Séparé 0 0,0 0 0,0 270 5,1 985 17,7 420 9,3 1 685 7,6
Veuf / Veuve 0 0,0 0 0,0 0 0,0 140 2,5 1 050 23,1 1 190 5,4
Union libre 0 0,0 125 4,1 430 8,1 315 5,7 90 2,0 955 4,3
Total 3 755 100,0 3 035 100,0 5 315 100,0 5 565 100,0 4 540 100,0 22 220 100,0
56
Tableau 24 État de pauvreté selon le mode de vie et selon l’âge
Population sépharade
Mode de vie
0-14 ans 15-64 ans 65 ans et plus
Pauvreté Non pauvreté Pauvreté Non pauvreté Pauvreté Non pauvreté
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Couple 365 11,0 2 960 89,0 1 025 10,1 9 170 89,9 375 13,0 2 500 87,0
Famille monoparentale - Homme 30 66,7 15 33,3 90 25,0 270 75,0 0 0,0 30 100,0
Famille monoparentale - Femme 150 39,0 235 61,0 415 32,4 865 67,6 15 13,6 95 86,4
Vivant avec des personnes apparentées 0 -- 0 -- 15 11,5 115 88,5 0 0,0 130 100,0
Personne seule* 0 -- 0 -- 920 47,3 1 025 52,7 660 47,7 725 52,3
Total 545 14,5 3 210 85,5 2 465 17,7 11 445 82,3 1 050 23,2 3 480 76,8 *Comprend les personnes vivant seules ou avec des personnes non apparentées
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