S. Courat(1), M. Gilbert (1), Y. Rebollar (2), A. Watrin (1), JC. Meurice (1).
(1)Service de Pneumologie, CHU de Poitiers, (2)Service d’Anesthésie, CHU de Poitiers
DIU tabacologie du Grand Ouest, faculté d’inscription : Tours
Enquête sur les représentations et les pratiques des médecins anesthésistes concernant la prise
en charge des patients fumeurs
INTRODUCTION
• Le tabagisme est un problème majeur de santé publique.
• Risques chirurgicaux :
• +20% pour la mortalité hospitalière
• +40% pour les complications majeures post-opératoires
• Période péri-opératoire identifiée comme un moment propice pour le sevrage.
• Bénéfices à l’arrêt du tabac :
• Arrêt d’au moins 8 semaines : de 50% des complications respiratoires
• Arrêt d’au moins 4 semaines : de 25% des complications respiratoires
• En 2016, actualisation des recommandations de la SFAR.
Guidelines on smoking management during the perioperative period, Anaesthesia Critical Care & Pain, 2017 June
L'objectif de cette étude est de faire un état des lieux sur
les représentations et les pratiques des médecins anesthésistes
concernant l'aide au sevrage tabagique.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
• Questionnaire mis en ligne sur le site de la SFAR du jeudi 9 août au vendredi 24août 2018.
• 22 questions organisées en 4 parties• Caractéristiques des médecins, formations et connaissances• Les représentations• Les pratiques• Perspectives et remarques.
• Questionnaire réalisé conjointement avec un pneumologue-tabacologue et un médecinanesthésiste réanimateur.
• Sept questions sur les caractéristiques de la population, sur leur formation etleurs connaissances.
• Quel est votre statut ?
• Dans quel établissement travaillez-vous ?
• Fumez-vous ?
• Avez-vous eu une formation sur le tabac et l’anesthésie ? Si oui, laquelle ?
• Les recommandations sur le prise en charge du tabagisme en période péri-opératoire de la SFAR ont été actualisées en 2016, en avez-vous eu connaissance ?
• Le statut tabagique du patient influence-t-il le score ASA que nous notez dans ledossier ?
The American Society of Anesthesiologist (ASA)- Physical Status Classificiation
Adding Examples to the ASA-Physical Status Classification Improves Correct Assignment to Patients. Erin E. Hurwitz, M.D.; et al
• Trois questions sur les représentations :
• Pensez-vous que la période péri-opératoire soit un bon moment pour s’engagerdans un sevrage tabagique ?
• Est-ce important pour vous que les patients arrêtent de fumer avant uneintervention chirurgicale ?
• Pensez-vous que le médecin anesthésiste doit jouer un rôle dans la prise encharge du sevrage tabagique des patients ?
• Dix questions sur les pratiques.
• Demandez-vous à vos patients s’ils sont fumeurs lors de vos consultations ?
• Conseillez-vous à vos patients d’arrêter de fumer ?
• Si oui, quelle attitude pensez vous adopter dans cette circonstance ?
• Combien de temps d’abstinence tabagique demandez vous avant une intervention ?
• Quel délai minimal acceptez vous entre la dernière cigarette du patient et uneintervention programmée ?
• Proposez-vous à vos patients une aide au sevrage tabagique ?
• La/Lesquelles ?
• Pouvez vous facilement adresser un patient en consultation de tabacologie ?
• Généralement, vos patients arrêtent-ils de fumer avant leur intervention ?
• En post-opératoire, prescrivez-vous des substituts nicotiniques aux patientsfumeurs ?
• Deux questions « perspectives et remarques » :
• Comment pensez-vous que la prise en charge du tabagisme péri-opératoirepuisse-t-elle être améliorée ?
• Avez-vous des remarques concernant ce questionnaire ?
Les caractéristiques, formations
et connaissances
RÉSULTATS
1008 participants
• 35% libéraux
• 41% PH• 11% internes• 6% assistants• 3% CCA• 2% PU-PH• 1% MCU-PH
• 54% non fumeurs• 27% ex-fumeurs• 10% fumeurs occasionnels• 7% fumeurs réguliers
19% ont eu une formation sur le tabacet l’anesthésie
62% déclarent connaitre lesrecommandations de la SFAR de 2016
52% ne prennent pas en compte lestatut tabagique dans le calcul duscore ASA
• 37% Clinique• 37% CHU• 29% CH
Ces 19% de médecins avaient été formés :
• Pour 39% via la littérature médicale (Recommandations Formalisées d’Expert ouRFE de la SFAR principalement)
• Pour 25% lors de leur cursus initial ou cours de DES
• Pour 24% par une formation lors de sessions spécifiques (congrès, Enseignementspost-universitaires ou EPU, Congrès Européen d’Anesthésie-Réanimation)
• Pour 7% lors de formations/présentations locales
• Pour 5% lors de formations spécifiques abordant le sevrage tabagique (hypnose,auriculothérapie, acupuncture, addictologie et tabacologie)
Les représentations
48%
25%
13%
10%
3%
2%
73%
• Il importe à 73% des anesthésistes, systématiquement ou au moins la plupart du temps,que les patients arrêtent de fumer avant leur intervention.
69%
19%
12%
• 69% des anesthésistes pensent que le médecin anesthésiste doit jouer un rôle dans la priseen charge du sevrage tabagique des patients.
28%
18%
38%
13%
3%
46%
51%
• 46% des anesthésistes pensent que la période péri-opératoire est un bon moment pourun sevrage tabagique au moins la plupart du temps.
Les pratiques
98%
2%
• 98% des anesthésistes demandent à leurs patients s’ils sont fumeurs lors de leurconsultation.
51%
2%
13%
33%
84%
• 84% des anesthésistes conseillent à leurs patients d’arrêter de fumer.
81%• 81% délivrent uneinformation tournée versles bénéfices de l’arrêt.
16%
26%
36%
21%
42%
57%
• 42% proposent au moins régulièrement une aide au sevrage tabagique.• 57% proposent de temps en temps ou jamais une aide au sevrage tabagique.
52%
58%
• 58 % des anesthésistes lesadressent à un tabacologue
• 52 % des anesthésistesleur prescrivent dessubstituts nicotiniques
34%
29%
27%
• 29% des anesthésistes ne peuvent pas adresser facilement un patient en consultation detabacologie.
Autres
61%
55%
48%
42%
74%
73%
7%
DISCUSSION
=> La majorité des médecins anesthésistes pensent qu’ils doivent jouer un rôledans la prise en charge de ce sevrage.
=> Il leur importe que les patients fumeurs arrêtent de fumer avant une intervention.
• Les médecins anesthésistes sont sensibilisés à la prise en charge du sevragetabagique.
• Cependant, ils ne sont que très peu à avoir eu une formation sur le tabac etl’anesthésie.
=> Seulement un peu plus de la majorité d’entre eux connaissent lesrecommandations de la SFAR.
=> La moitié d’entre eux ne prennent pas en compte le tabagisme dans le calcul duscore ASA.
=> Moins de la moitié d’entre eux proposent une aide au sevrage tabagique.
=> Environ 30% d’entre eux ne peuvent pas adresser facilement un patient enconsultation de tabacologie.
=> Ils semblent encore partagés concernant l’opportunité de la période péri-opératoire pour débuter un sevrage tabagique.
• Ce manque de formation entraine des freins à la prise en charge du sevragetabagique.
• Les réseaux de tabacologie ne sont pas toujours facilement accessibles.
• La prise en charge du tabagisme péri-opératoire doit être optimisée
• Et le rôle des chirurgiens ?
• En améliorant la formation des anesthésistes
• En développant les réseaux de tabacologie.
JE VOUS REMERCIE POUR VOTRE ATTENTION
• En facilitant leur implication avec des outils simples et adaptés