Etanchement des ponts en maconnerie
Note d'information tech nique réd igée, dans le cadre de l'activi té du Groupe horizontal : Réparat ion des ouvrages d'art, par Maur ice PEI GNAUD (Laboratoire régional d'Angersl
avec la collaboration de: MM . CORNET et LAMOUSSIERE, Division ouvrages d'art du CETE de l'Ouest
et de : M. FR AGN ET, Division ouvrages d'art du SETR A (a rrondissement Gl)
Ce document est propriété de l'Administration et ne peut être reproduit, même partiellement sans l'autorisation du Directeur du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
© 1985 - LCPC
ISBN 2-720B-6650-4
SOMMAIRE
PREAMBULE
l - Nécessité de réaliser l'étanchement des voûtes.
2 - La constitution des chapes anciennes.
3 - Etude des matériaux de remplissage
4 - Elimination et remplacement des mauvais matériaux.
5 - Positionnement. des dispositifs d'étanchement.
6 - Sollicitation des systèmes d'étanchement.
7 - Constitution de la chaussée.
8 - Les systèmes d'étanchement.
Annexe Al - Taux de carottage modifié dit "RQD".
Annexe A2 - Remplissage des ponts en maçonnerie.
Annexe A3 - Dimensionnement rapide d'une chaussée sur ouvrage d'art en maçonneri~.
Annexe A4 - Evaluation de la contrainte de traction à la base d'une couche d'enrobé.
Annexe A5 - Béton de fibres.
Annexe A6 - Chapes et contrechapes préfabriquées.
Bibliographie.
MINISTERE DE L'URBANISME, DU LOGEMENT ET DES TRANSPORTS LABORATOIRE CENTRAL DES PONTS ET CHAUSSËES
58, boulevard Lefebvre - 75732 PARIS CEDEX 15 Tél. (1) 532-31 -79 - Télex, LCPAR 1 200361 F
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PRE A M B U L E
Le document propos~, ~labor~ au sein du Groupe horizontal "Réparation des ouvrages d'art", donne des principes permettant sans doute d'éviter de grosses erreurs mais il ne prétend pas être directif.
c 'est en appliquant ses recommandations et en informant les membres du Groupe des résultats obtenus que l'on pourra espérer faire avancer la doctrine en la matière.
Les membres du Groupe ont tenu à souligner l'importance d'un certain nombre de facteurs
nécessité d'une bonne reconnaissance préalable,
- vérification de la qualité du matériau de remplissage,
- drainage du matériau de remplissage,
- préparation d'un support correct pour le complexe étanche,
- protee tion du complexe étanche par une chaussée bien dimensionnée.
Pour les ponts en maçonnerie, comme pour la plupart des ouvrages, il n'y a pas de solution parfaite s ' imposant à priori. Les dispositions adoptées, après une étude sérieuse, dépendront bien sûr des caractéristiques de l'ouvrage mais aussi (et surtout) des moyens disponibles ...
Un point de terminologie : nous avons rompu avec les errements habituels en utilisant le mot "étanchement", l'étanchéité étant la qualité de ce qui est étanche ...
Par étanchement, il faut entendre, pratiquement, la mise en place d'un ensemble de dispositifs concernant :
- le complexe étanche proprement dit, - la collecte et l'évacuation des
1.
eaux .
Nécessité de réaliser l'étanchement des voûtes
Tous les auteurs d'ouvrages sur la construction des ponts en maçonnerie insistent sur la nécessité de réaliser un bon étanchement des voûtes pour les protéger des eaux venant de la chaussée et/ou des trottoirs. Il faut y associer également la collecte et l'évacuation des eaux risquant de pénétrer dans le remplissage.
Il n'est peut-être pas inutile de rappeler les conséquences d'un mauvais étanchement :
- pénétration de l'eau dans les joints, désagrégation du mortier, puis dislocation des maçonneries ;
- ac tion du cycle gel-dégel avec altération des pierres entrainant des dégradations importantes;
- entraînement de produits solubles et formation de stalactites ;
- mouvement dus aux cycles de gonfle-ment-retrait (humidification-des-siccation) ;
- accroissement des élément s servant
poussées sur les de soutènement
5
(tympans en particulier) dû à la saturation du remplissage qui transmet quasi intégralement les sollicitations .
On pourrait croire que les revêtements de chaussées actuels, qui ont une compacité de l'ordre de 90 à 96%, présentent une imperméabilité suffisante . En fait, il y a des différences considérables de comportement entre un matériau imperméable (donc à compacité globalement égale à 100%) et le complexe étanche protégeant une structure.
Ainsi, les revêtements de chaussées présentent toujours des zones de moindre compacité à proximité des joints de construction, des bords du revêtement et donc, une moindre imperméabilité. Les fissures du revêtement sont également des voies de pénétration de l'eau.
Quand bien même les revêtements de . chaussées seraient totalement imperméables, des pénétrations d'eau pourraient se produire par toutes les discontinuités présentes à la surface de l'ouvrage tels qu 1 an c rages de garde-corps ou de dispositifs de retenue, de lampadaires, caniveaux, joints de bordures de trottoir, etc.
Enfin, il faut penser également aux arrivées d'eau par les extrémités de l'ouvrage, et aux raccordements si des dispositifs de collecte ne sont pas prévus (ouvrage entre deux déblais).
La réfection (ou la mise en place) d'un complexe étanche ne peut se concevoir sans se préoccuper également - de la voûte, - du matériau de remplissage, - de la chaussée (dimensionnement
correct).
Pour que le système d'étanchement ne soit soumis ni à des contraintes ni à des déformations trop importantes, il faut d'abord constituer un support et un revêtement qui tiennent, donc qui soient correctement dimensionnés .
Sur pile, les épaisseurs sont généralement surabondantes. A la clé. il
6
peut en aller tout autrement si l'on n'y dispose que de 0,20 à 0,30 m d'épaisseur (parfois moins) et dans ce cas les matériaux devront être "nobles" (enrobé dense, béton bitumeux), sans toutefois être trop rigides afin que la voûte, par l'intermédiaire de ces matériaux, ne soit pas directement sollicitée par les charges d ' exploitation.
Nous étudierons donc également dans ce document les problèmes liés au matériau de remplissage et à la chaussée. Et nous poserons en préliminaire que si le matériau de remplissage n'a pas de bonnes caractéristiques, il doit être totalement éliminé (décaissement total). Cette opération n'est pas sans danger pour l'ouvrage aussi prendra-t-on un certain nombre de précautions indiquées au § 5. Le décaissement est, en outre, une opération assez lourde qui impose l'interruption de la circulation sur l'ouvrage sa mise en oeuvre doi t donc faire l'objet d'une étude préliminaire sérieuse.
2. La constitution des chapes anciennes
2.1. Composition des Chapes
Sur les ponts courants les plus anciens, XVIIe et XVIIIe siècle, l'étanchement était assuré par une couche d'argile damée d'environ 5 cm d'épaisseur.
Pour les ouvrage s plus récents, la technique s'est affinée et les cons-tructeurs se sont orientés vers une chape en mortier de ciment ou de chaux d'environ 3 à 5 cm, rattrapa!)t les irrégularités de l'extrados et avec des pentes pour l ' écoulement, recouverte
- soit d'un enduit mince de goudron ou de bitume pour les petits ouvrages, soit base
d'un revêtement d ' asphalte.
bicouche à
Un certain nombre d'ouvrages anciens (vers 1850) comportent une chape de
5 à 10 cm d'épaisseur en mortier de chaux ou de ciment, sans autre protection. En général, des fuites sont constatées au nivau de l'intrados.
Sur certains grands ouvrages, on a utilisé le système suivant :
- chape en mortier de chaux cl 1 épaisseur 5 cm ;
- chape d'asphalt e pur 7 à 8 m - contrechape d'a s phalte sablé 7 à
8 mm ; - protection en béton poreux 5 à
6 cm .
Pour que l'eau ne puisse pas s'infiltrer sous la chape, l e dispositif d'étanchement est relevé sur le parement intérieur du tympan jusqu 1 à la plinthe.
En partie verticale , on a utilisé assez souvent :
- du mortier de chaux lissé 1 cm - de l'asphalte pur : 1 cm.
Vers les années 1945-1950, l'étanchement par chape d'asphalte a été uti-1isé, sur chape de mortier de chaux, avec les épaisseurs suivantes:
- lere couche (étanchement) en a s phalte pur : 5 mm,
- 2e couche (protection) en asphalte sablé : 10 à 15 mm.
Ce type d'étanchement a ete repris sur les ouvrages en béton avec des épaisseurs plus fortes, les contraintes de cisaillement étant plus importantes (couche étanche proche de la couche de roulement).
Le STER [4] présente, pour les tabliers en béton, trois systèmes d'étanchement:
- à base d'asphalte, constitué par: une couche étanche en mastic
d'asphalte pur de 4 à 8 mm d'épaisseur, . une couche de protection et de complément d'étanchement en asphalte gravillonné de 22 à 26 mm d'épaisseur;
- à base de brai époxydique ou de brai polyuréthane
- à base de feuille préfabriquée en bitume armé.
La protection des couches d'asphalte a été parfois assurée par une contrechape dite "lourde" en mortier ou microbéton de chaux ou de ciment d'épaisseur variable (de l'ordre de 50 mm). Les fissurations constatées dans cet te couche de protection ont conduit à abandonne r cette technique.
2.2. Collecte des eaux
La chape est posée sur un béton maigre ou un mortier (lui-même reposant sur l'extrados de la voûte) réglé tra nsversalement a vec une pente de 3 à 5 cm/m vers l'axe longitudinal du pont (fi g . l) .
Un r emplissage de pi e rres s~ches, avec ou sans aqueduc central , es t disposé sur la chape.
Fig . l - Exemple de collec t e des eaux dans un pont en maçonnerie . Coupe trans versa l e (d ' après Gay, Ponts en maçonnerie , Paris , 1924 ).
Chaussée
Aqueduc
Chape (pente 3 à Sem/ml
Voûte
7
Fig . 2 Exemple d e c o llecte des eaux dans un pont en maçonnerie . Coupe l o ngitudinale (d ' après Gay, Po nts e n maço nne r ie , Paris , 1 92 4) •
En profil en long, l'eau est envoyée par des pentes longitudinales vers des gargouilles disposées vers les reins des voûtes (fig. 2).
Dans les grands ouvrages, on a parfois collecté les eaux sur pile par une crépine et un tuyau de descente débouchant dans une chambre de visite placée à l a base de la pile.
Ces dispositifs, parfois très élaborés, témoignent du souci des constructeurs de collecter et d'évacuer les eaux perco1ant au travers de la chaussée pour protéger la maçonnerie des voûtes.
3. Etude des matériaux de remplissage
Avant de mettre en place un dispositif d'étanchement et de collecte des eaux d'infiltration, il est nécessaire de connaitre :
- les épaisseurs du matériau de remplissage au-dessus de l'extrados, à la clé et au droit des piles ;
- la nature de ce matériau (homogénéité ?) ;
- certaines caractéristiques mécaniques.
Il est indispensable de savoir si le matériau situé entre la voûte et l es tympans est
- perméable ou imperméable, - rigide ou déformable, - frottant ou cohérent (poussée sur
les tympans).
8
Puits de visi te
Gargouilles
L' étanchement n'est qu'un des aspects du traitement d'un ouvrage d'art. Les renseignements, que nous estimons indispensables, sont également utiles pour d'autres travaux de confortation (pose d'une dalle de béton, injection de voûte ... ).
3.1. Sondages de reconnaissance
Un programme d'investigations sera proposé par ailleurs dans le cadre général de la confortation d'un ouvrage. Pour ce qui nous concerne, nous proposons d'intervenir dans trois profils situés :
- à la clé, - sur pile, - sur les culées.
Pour les ouvrages importants ayant des arches de grande ouverture, on pourrait ajouter un sondage au 1/4 de la demi -voûte en partant de la clé (et même aux 3/4 si l'on en a les moyens) .
- A la clé
Les sondages peuvent être exécutés à la pelle mécanique, au marteau perforateur (et bien sûr à la main).
- Sur pile et culées
Comme il s ' agit, bien cl-avoir une coupe complète, celle du sol de fondation, sera :
souvent, y compris on utili-
soit une sondeuse-carotteuse rotative (sondage avec prélèvement de
~ 1
1
1 . ,
erse! ~ 1 , Ll4 r 1
, L 3L/4 ,
1'"
1 , 1 , SP ,
carottes intact e s dans la maçonnerie) ; on notera le R.Q.D. (Rock Quality Designation -Annexe 1-) ou taux de carottage ; soit un waggon-drill (sondage destructif) .
Pour recueillir des carottes en bon état, il est souhaitable de ne pas carotter dans un diamètre inférieur à 116 mm (carottier double) .
Le waggon-drill permet de réaliser du forage économique mais il ne fournit pas les mêmes renseignements. Il est souhaitable de lui associer un enregistrement de la vitesse d'avancement pour mettre en évidence les niveaux mécaniquement faibles.
La disposition des sondages peut être celle donnée sur la figure 3. Le matériau de remplissage sera recueilli pour procéder à des essais d'identification et des essais mécaniques.
3.2. Essais sur les matériaux de remplissage
- Hatériau meuble
.Essais d'identification: teneur en eau, granularité, équivalent de sable, Limites d ' At terberg si possible .
. Essais mécaniques essais statiques à la plaque sur le fond de forme (Hode opératoire LCPC. Essai à la plaque 20-12-1972).
9
Fig . 3 Implanta tic n d e sondages
cD dans un pont e n ma ç onne r ie . SC sondage caro t t é . sp : sondage à la pe lle .
1 sc
- Maçonnerie
.vérification identification
des épaisseurs et de la maçonnerie.
Naturellement, le type et le nombre d'essais sont à adapter en fonction
.de l ' importance de l'ouvrage,
.de la nature du matériau de remplissage, . des moyens et du temps dont on dispose .
Il faut disposer d'un nombre de sondages suffisant pour se faire une idée assez exacte de l'homogénéité du matériau. Dans chaque sondage, on notera soigneusement la cote des différents matériaux rencontrés en les désignant par leur appellation géotechnique (classification LCPC à vue).
4 . Elimination et remplacement des mauvais matèriaux
4.1. Dispositions générales
Pour les ouvrages courants, il semble que les constructeurs se soient assez peu préoccupés de la nature du matériau de remplissage .
Nous recommandons d ' éliminer en totalité les matériaux de remplissage qui ne satisfont pas aux caractéristiques définies ci-dessous.
9
Ce matériau doit avoir les caractéristiques suivantes : - drainant : à faible pouvoir de ré
tention d'eau; - insensible à l ' eau; - ne présentant pas de phénomènes de
gonflement, ni de retrait ; - facile à mettre en place avec une
faible intensité de compactage ; non déformable ou peu déformable
(capable de protéger les chapes contre le poinçonnement).
La tenue de la chaussée , et dans la plupart des cas celle du complexe étanche, sont largement conditionnées par la mise en place d ' une bonne couche de fondation .
Il faut donc s ' orienter vers des matériaux à granularité "ouverte" renfermant peu de fines, tels que les sables ou graves propres.
Si l'on ne veut pas extraire tout le matériau de remplissage et si l ' on veut ne procéder qu'à un décaissement partiel dans la zone où il est en forte épaisseur (au voisinage des piles), pour obtenir une bonne plateforme, il ne faut pas descendre au-dessous de 0,80 m (d ' épaisseur de substitution) .
Les matériaux de remplissage doivent satisfaire aux règles de la RTR [2] relatives aux matériaux classés : B~B3-Dl -D2 , dont nous donnons ci-apres les caractéristiques (voir Annexe 2):
D
<:80 !lm
) 2mm
ES
10
BI B3
<50mm < 50mm
5 à 12% 5 à 12%
< 30% )30%
) 35 )25
Sables silteux Graves silteuses
Dl D2
< 50mm <50mm
< 5% < 5%
<30% >30%
Dl Sables alluvionnaires propres -Sables de dunes
D2 Graves alluvionnaires propres.
Remarques
Les matériaux recommandés sont donc aptes à @tre utilisés en couche de forme. Bien entendu, un sable en place dont l'équivalent de sable serai t de l ' ordre de 30 n ' es t pas forcément à rejeter . Notamment, on peut admettre un matériau classé B2 dont l'équivalent de sable se rait supérieur à 30.
Ces matériaux, à angle de frottement interne généralement élevé, donneront une poussée faible sur les tympans (problème des tympans qui basculent).
. . Dans les grands ouvrages, on rencontre souvent des matériaux maçonnés (à la chaux) qui seront conservés . Une couche-support devra @tre rapportée pour assurer une certaine homogénéité (béton maigre, béton de chaux) .
4 . 2. Traitement de la zone de clé
A la clé, on atteint rarement des épaisseurs dépassant 0,80 m. D' après les renseignements que nous avons recueillis, les épaisseurs au-dessus de la voûte, chaussée comprise, vari en t dans les fourchettes suivantes:
- couramment - parfois
de 0,20 à 0,5Q m de 0,10 à 0,80 m.
Dans la zone de clé, les spécialistes ont le souci de ne pas mettre un matériau de remplissage trop rigide introduisant un "point dur " et créant une zone de concentration de contrainte .
La solution , souvent envisagée, d' un remplissage en béton maigre est donc à rejeter.
Il est préférable de s ' orienter vers une solution du type de celle présentée à la figure 4 :
Chaussee
1 -"·;" ,-"· ,,: 0 ,;'-·:
Fig. 4 - Elimination d'un remplissage défectueux ; remplacement par un ma t ér iau correct.
Traitement des zones de cle : 1 Matériau d'apport 93 ou 02 (ou Bl-ol) 2. Matériau d'apport Blou Dl (sable propre) 1
Extraction des mauvais matériaux et remplacement dans la zone 1 par un matériau conforme aux caractéristiques données en 4.1.
- Mise en place, dans la zone 2, sur la totalité de l'ouvrage, d'une couche de 0,30 à 0,50 m d'épaisseur d'un sable propre de classe Blou Dl.
Ces matériaux, relativement fins, à granularité resserrée, sont perméables et se mettent en place correctement avec une faible intensité de compactage. Une réserve cependant pour les matériaux de classe Dl qui peuvent poser un problème de traficabilité de chantier.
La poussée faible:
sur les tympans est
- angle de frottement interne élevé ; - faible rétention d'eau et dispari-
tion de la poussée hydrostatique, si un drainage général est prévu par ailleurs (voir § 8.1).
Naturellement, l'épaisseur à la clé est fonction de la hauteur disponible.
5. Positionnement des dispositifs d'étanchement
Les spécialistes qui se préoccupent d'étanchement ont pris l'habitude de distinguer trois niveaux possibles de positionnement :
1. Position basse: c'est à dire ré-
fection de l'étanchement au niveau de l'extrados de la voûte.
2. Position haute (ou de surface): réalisation de l'étanchement sous les couches de roulement.
3. Position intermédiaire: après décaissement partiel.
Il est bien évident que la solution l, qui impose le décaissement total, c'est-à-dire l'extraction puis la remise en place du matériau de remplissage, est une opération importante devant laquelle les maîtres d'oeuvre peuvent hésiter, mais c'est la méthode la plus efficace si elle est aSSOC1ee à un bon remplissage et à un bon drainage. Elle impose en outre le relevé de la couche étanche le long des tympans, opération délicate.
Le décaissement total ne peut être entrepris qu'après Si être assuré de ne pas compromettre, par cette intervention, la stabilité de la voûte.
Il est donc indispensable de consulter des spécialistes (Laboratoires régionaux, divisions Ouvrages d'art des CErE, SETRA) avant de prendre une telle décision.
Signalons que le SETRA a mis au point un programme de calcul permettant de juger très rapidement de l'instabilité éventuelle d'une voûte.
Quelques critères peuvent orienter le choix :
L'état général de la voûte nécessite son injection l'étanchement sur l'extrados évitera l'injection
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du matériau de remplissage qui peut changer notablement le fonctionnement mécanique du pont.
- La voûte est en très mauvais état ; elle présente des décompressions il se peut que l e matériau de remplissage soit mis en compression et participe à la stabilité.
- Un élargissement est prévu avec une dalle en béton armé : on est ramené à la réalisation d'un é t anchement classique sur béton (nous n'examinerons pas ce cas) .
Notons, en passant, que se pose le probl ème de la répartition des charges transmises par la dalle, donc le comp ortement du matériau de remblai.
- Le critère esentie l du choix du niveau devrait être la qualité du matériau qui est en place. Ce matériau, par couche interposée , supportera le système étanche, donc en conditionnera largement la tenue.
6. Sollicitation des systèmes d'étanchement
Les complexes é t anches, posés au-dessus d'une voûte pouvant avoir un siècle ou deux, son t soumis à des sollicitat ions diverses dont les plus importantes sont les suivantes :
A. Efforts de traction-compression dus au ·· pontage " de fissures préexistant dans le support .
B. Phénomènes de dilatation-retrait du support (amplitudes faibles) . Un pont en maçonnerie ··vit" selon les variations de température, de pluviométrie.
C. Les surcharges statiques et dynamiques dues à la circulation , qui se traduisent surtout par des contraintes·· de cisaillement élevées répétées (phénomènes de fatigue).
D. Les efforts de poinçonnement transmis par les granulats de l'enrobé chaud lors de sa mise en place et de son compactage (lorsqu'une
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feuille mal choisie est placée directement sous l'enrobé).
D'une façon générale , on ne s'est probablement pas assez préoccupé des problèmes liés aux contraintes de cisaillement. Quand on choisit un dispositif d'étanchement, il faut penser aux contraintes auxquelles il sera soumi s et surtout à l eur répétition. Il faut exami ner également si les liaisons support - couche étanche et couche étanche - couche de roulement sont capables de r ésister. A titre d'exemp l e , la contrainte de traction dans une couche étanche, réalisée dans les conditions données à l' annexe 4, serait de l'ordre de 0,9 MPa .
Or, certaines feuilles préfabriquées présentent une résistance au cisaillement maximal de l'ordre de 1,5 MPa et une adhérence à l' enrobé ou au support inférieur à 0,5 MPa.
En tenant compte du phénomène de fa tigue, avec les ouvrages très ci rculés, pour garanti r une durée de vie satisfaisante, il faudrait faire travailler les couches étanches à envir on la moitié de leur valeur limite de résistance au cisaillement .
Dans ces conditions, nous devrions chercher des produits qui aient une résistance au cisaillement de l ' ordre de 2 MPa. Sinon, i l faut les éloigner des couches de roulement (cas de la SNCF avec le ballast).
Les valeurs indiquées ci-dessus sont approchées mais donnent une idée des difficultés auxquelles il faut s ' at tendre.
Ces considérations mon trent que le problème n'est pas simple et qu ' il faut porter son attention sur les points suivants
- posi t ion du complexe rapport aux couches de
- trafic,
étanche par roulemen t,
- caractéristiques de de déformabilité du
résistance et complexe étan-
che, - adhérence au support et au maté r iau
qui le surmonte,
- tenue sOus l' effe t du compactage des enrobés situés au-dessus de lui (résistance au poinçonnement),
- mise en oeuvre correcte des enrobés sur la chape étanche.
7. Constitution de la chaussée
Nous rappelons sommairement la méthode de dimensionnement des structures pour chaussées neuves.
IClasse de 5011 se l on RTR
1 classe de sol
se l on Ca talogue des structures
S
1
1 plate forme 1 PFn
1 Tr;~iCJ
~ / Epaisseurs
types 1 pour des matériaux donnés
Comme matériaux constitutifs de la chaussée, nous avons choisi des matériaux ''idéa ux'' dont il serait très souhaitable de se rapproche r, en se limitant à deux types de struture :
- grave-bitume neux (BB) ;
- sable-ciment (GB) + béton
(GB) + béton bitumi-
(SC) + grave-bitume bitumineux (BB).
Les quantités à mettre en oeuvre n ' étant pas considérables sur un ouvrage, il est donc possible de choisir des matériaux à hautes performances . Notre but i ci n'est pas de procéder à un dimensionnement relativement précis mais de permettre d'avoir rapidement un ordre de grandeur des épaisseurs à prévoir pour le décaissement .
A l'annexe 3, on trouvera les éléments nécessaires au dimensionnement de la chaussée .
Pour une plateforme de qualité moyenne (PF2) sous un trafic moyen (T2), on constate que l'on doit mettre environ 35 cm d'enrobé, 30 cm de gravebitume + 5 cm de béton bitumineux).
Dans l'hypothèse où cette struc ture est établie sur un système d' é tanchement reposant lui -même sur un matériau de remplissage correct (tel que ceux recommandés en Annexe 2), nous constatons (Annexe 4) que la contrainte de trac tion se situera dans des valeurs relativement faibles, de l'ordre de 0,2 à 0,3 MPa. Si nous sous-dimensionnons la couche d'enrobé (GB + BB) en la réduisant à 20 cm, nous aurons une contrainte de traction supérieure à 0,5 MPa. Naturellement, ces contraintes sont estiméep à partir d'une méthode ne traduisant pas tous les phénomènes rée ls mais permettant d ' effectuer des comparaisons.
La classe de trafic devra être plutôt surestimée de façon à ne pas compromettre la tenue de la chaussée dans l'avenir.
Ces considérations sont valables naturellement dans les zones (sur piles) où le remplissage est en forte épaisseur et n'est pas constitué de matériaux maçonnés.
8. Les systèmes d'étanchement
8.1. Etanchement sur l'extrados
C' est la meilleure solution vers laquelle il faut s ' orienter, sauf impératif majeur .
Succession des opérations
A. Décaissement piles) .
(total sauf sur
B. Préparation et mise en oeuvre d'un support de chape .
C. Mise en place du complexe étanche.
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D. Collecte des eaux, drainage.
A. Décaissement partiel sur pile suffisant pour assurer l'écoulement des eaux vers les gargouilles, et enlèvement des matériaux qui ne répondent pas aux recommandations.
B. Support de chape : On profite de cette occasion exceptionnelle que constitue un décaissement d'ouvrage pour procéder à la reconstitution du corps de voûte (rejointoiement complété par une injection).
Exécution d'un support réglé en béton de chaux ou sable-chaux de 0,10 m d'épaisseur sur l'extrados de la voûte.
Sur appui, béton de propreté de 0,2 m d'épaisseur.
La chaux hydraulique est recommandée pour diminuer les risques de retrait.
Les sables-chaux utilisés par la SNCF depuis de nombreuses années ont la composition suivante
- sable propre 0/6,3
- chaux hydraulique XCH 100 - 5 à 7 % (du poids du sable).
Une forme de pente sera donnée de l'axe de la pile vers les retombées des voûtes adjacentes où seront établies les gargouilles.
Transversalement, pente de 1 cm/m des tympans vers l'axe longitudinal de l'ouvrage.
Le rejointoiement et l'injection de la maçonnerie de la voûte, préalablement aux travaux dl étanchement, présentent l'inconvénient de masquer l'efficacité de ceux-ci et de constituer un véritable cuvelage si l' évacuation de l'eau est mal assurée.
Il est donc souhaitable de ne procéder au rejointoiement à l'injection de la maçonnerie de la voûte qu'après avoir constaté l'efficacité de l'étanchement. Certains spécialistes préconisent un délai dl un an entre l'étanchement et les rejointoiements et injections.
14
8.1.1. Etanchement l'asphalte
1. Couche d'accrochage.
classique
2. Mastic d'asphalte sur 8 mm.
à
3. Asphalte sablé gravillonné sur 15 mm.
4. Contrechape.
Nous utilisons l'appellation ··contrechape" pour une couche dont le rôle essentiel est de protéger la chape d'étanchement du poinçonnement par les matériaux situés au-dessus sous l'effet des charges (durant la mise en oeuvre des différentes couches et sous le trafic).
La chape, sans la contrechape, est relevée sur les tympans, le long de la voûte.
La contrechape peut être constituée :
- par une surépaisseur gravillonné de 15 mm dans la zone de clé :
- par un mortier bâtard ciment)
d'asphalte d'épaisseur
(chaux +
- Ou par un micro-béton bâtard d'épaisseur 5 à 10 cm environ.
Cette contrechape doit être réalisée le plus rapidement possible après exécution de la chape.
8.1.2. Chapes par feuilles prefabriqu~es
Ce type de chape, qui fait l'objet d'une utilisation de plus en plus fréquente sur les ouvrages à support béton, peut être envisagé dans le cadre d'ouvrages en maçonnerie (Annexe A6 - [5], [6] , [ 7] ) .
Il s'agit de feuilles préfabriquées constituées par un bitume armé, amélioré ou non par des polymères, comportant ou non une protection pour les phases de chantier.
La liaison de la feuille au support est assurée par "soudage" ou par "collage·· à l'aide d'un liant qui
est, en général, de même nature que celui de la feuille.
Parfois, la feuille comporte un complément d'étanchement et une protection.
Les étapes comportent, courant
de la dans
mise le cas
en oeuvre le plus
- EIF - enduit d'imprégnation à froid (à base de bitume) ;
- EAC - enduit d'imprégnation à chaud dans le cas d'une feuille mise en oeuvre par "collage"'; cette solution est déconseillée dans le cas de la position haute d'étanchement, la résistance mécanique risquant d'être insuffisante ;
- la feuille préfabriquée elle-même ; sa protection éventuelle soit par
une aut re feuille soit par un asphalte gravillonné (appelé souvent "contrechape") .
Les avantages de ce type d' étanchement sont les suivants :
- préfabrication en continu avec une certaine garantie de la qualité ; légèreté, ce qui n'est pas négligeable pour faciliter la mise en oeuvre dans les condit ions dif ficiles ;
- habillage aisé des zones contour-nées relevés, contre-bordures, scellements, évacuation d'eau ... ;
- "'adhérence"' au support .
Par contre, les inconvénients sont :
- la nécessité spécialisation l'applicateur ;
d'une de la
certaine part de
- la sensibilité au phénomène de gonfle. L'application à chaud de la feuille sur un support humide peut provoquer la formation de bulles de vapeur. On appelle "'gonfle"' le claquage de la feuille qui en résulte.
- la nécessité d'un état de surface impeccable si l'on ne veut pas enfermer de l'air sous la chape avec le risque de gonfle ou de perforation de la feuille ;
- la fragilité de la feuille à la circulation de chantier qui doit donc être sévèrement réglementée.
Les feuilles préfabriquées, proposées en étanchement de pont en béton, font l'objet d'essais d'appréciation au LCPC et on pourra demander, avant l'acceptation du produit, l'avis du Laboratoire régional.
Les est
points importants à étudier (on loin d'avoir épuisé le sujet)
sont :
l'adhérence au support; - l'adhérence au mat ériau porté (à la
clé) ; - la résistance au cisaillement sous
efforts répétés ; - l'allongement à la rupture; - la résistance au poinçonnement - le vieillissement ; - la résistance au cloquage sous en-
soleillement ; - la résistance à la fissuration.
8.1.3. Evacuation de l'eau
A - Collecte des eaux de surface
La présence d'un complexe étanche sur l'extrados ne dispense pas de prévoir la collecte et l'évacuation des eaux de surface pour limiter au maximum la pénétration dans le matériau de remplissage. Le principe d'évacuation de l'eau en bordure de caniveau est donné dans le dossier STER 74 - sous-dossier E [4J.
B - Drainage du matériau de remplissage
Longitudinalement, une forme de pente sera donnée de l'axe des clés vers la zone des reins des voûtes où seront établies les gargouilles (fig. 5). Leur dimensionnement peut être rapidement fait en admettant lcm2 de surface de gargouille par mètre carré de sur face drainée.
Plus précisément, on adopte:
- 1 cm2 de gargouille par m3 de surface p~ur un raccord cylindrique; 0,7 cm pour un raccord par large cône ou cuvette.
15
Fig. 5 - Drainage du matériau de remplissage. Principe d ' évacuatio n de l'eau s uivant le prof il en l ong .
a
Relevé étanchement 1
centrale
Matériau de remplissage
~~g;;7T- Chape étanche ~ pente 3 à 5cm/m
a
Maçonnerie de remplissage
Fig. 6 - Drainage du matériau de remplissage . Principe d ' évacuation de l ' eau. Coupe transversale (a,a).
L'eau sera collectée dans l ' axe de l'ouvrage grâce à une double pente transversale (profil en V) de 3 à 5 cm/m (fig. 6) par une gargouille centrale.
Le bon f onctionnement des gargouilles est fondamental. Si elles existent, il faut vérifier leur bon fonctionnement et éventuellement les reme ttre
16
!o 1
Maçonnerie de remplissage
Tube crépiné en tête mis en place dons un forage
en état. Sinon, il faut implanter de nouvelles gargouilles et les placer en créant un point bas voisin de l'intrados où elles déboucheront . Les colleret tes devront êt re scellées à la nouvelle chape , de manière à éviter des circulations d'eau entre la gargouille et la voûte, sous la chape.
8.2. Etanchement haut ou de surface
Plusieurs solutions sont possibles selon qu'on s'oriente vers une chaussée de type souple ou rigide, mais nous pensons que les structures de type souple sont mieux adaptées.
De toute façon, la compatibilité mécanique avec le comportement normal de la structure doit être vérifiée.
Après contrôle du matériau de remplisage, se lon ses caractéristiques il convient d'effectuer les opérations suivantes:
décaissement partiel sur 0,30 m à 0 , 50 III ;
- ou décaissement profond et purges, si le matériau nt est pas conforme aux recommandations;
- puis, remblaiement et compactage léger avec un matériau correct.
8.2.1. Etanchement sur dalle de béton mince continue
La dalle de béton mince continue a pour fonction de répartir les contraintes sur la voûte.
A. Mise en place d'un bé ton de propreté de 0,05 ID d' é pais1eur, dosé à 200 kg de ciment par m .
B. Coulage d'une dalle mince continue en béton d'épaisseur maximale 15 cm et fortement armée en haut et en bas par deux nappes de treillis soudé ou par une dalle en béton de fibres (Annexe 5).
C. Mise en place d'un complexe étanche :
Cl. Solution classique asphalte 8 mm + 22 mm ou (4 ID + 26 mm).
C2. Solution par film mince adhérent en brai époxydique ou brai polyuréthane.
C3. Solution feuille préfabriquée.
D. Couche de roulement de 0,06 à 0,08 m.
Le complexe 1\3A a été largement uti-1isé (Bitume Armé, Aluminium, Asphalte)--:- On trouvera une description détaillée de cette feuille, ainsi que les conditions de sa mise en oeuvre dans le dossier STER 74 -sous-dossier E, p. 73 [4].
8.2.2. Etanchement sur dalle de béton épaisse
La réalisation d'une dalle épaisse de béton est associée à une modification de la superstructure (création d'un trottoir, élargissement .... ), ce qui implique une étude préala ble de son nouveau comportement .
A. Mise en place d'un béton de propreté de 5 cm d t ~aisseur dosé à 200 kg de ciment/m .
B. Coulage d'une dalle épaisse continue en béton armé ou en béton de fibres.
C. Mise en place d'un étanchement éprouvé (voir 8.2.1 .).
D. Couche de roulement de 6 à 8 cm
son ferpar son contre
L'épaisseur de la dalle et rai lIage seront déterminés fonctionnement mécanique poids, en.castrernent des encor belle-ment.
8.2.3. Etanchement sur couche de base en grave-bitume
Cette solution n'est pas traditionnelle mais devrait être essayée sur quelques ouvrages courants.
A. Réglage du remplissage et mise en place d'une couche de sable-ciment de 20 cm d'épaisseur.
B. Couche de grave-bitume 15 cm .
de 12 à
C. Mise en place d'un complexe étanche classique en asphalte ou en feuilles préfabriquées.
D. Couches de roulement de 6 à 8 cm en béton bitumineux.
Les épaisseurs de sable -ciment, grave-bitume et béton bitumineux sont à ajuster selon le trafic et la plateforme (cf Annexe 3) .
La grave-bitume supportant le complexe étanche est à base de bitume 60/70 avec un dosage de 4 à 4,5 % (p0:l-ds spécifique de l'agrégat: 26,5 kN/m ).
La grave-bitume nous adaptée comme support les raisons suivantes:
paraît bien de chape pour
- elle est autoréparable - elle ne se fissure pas - son épaisseur étant plus
pour le même trafic, le sement est plus faible ;
faible décais-
- elle a une bonne adhérence aux produits compatibles avec le bitume ;
- elle est elle-même très peu perméa-ble si sa formulation est bien étu-diée.
17
Naturellement, il faut s'assurer de la compatibilité de la f eui lle étanche avec le bitume.
8.2.4. Evacuation de l'eau
Une pente transversale est donnée à la surface portant la chape vers les caniveaux .
L'eau est collectée dans des gargouilles équipées de viroles à lumières drainant l'interface couche étanche - couche de roulement [4].
8.3. Etanchement intermédiaire
A la clé, il s'agit en fait d'un étanchement soit d'extrados, soit de surface. Le problème se pose donc principalement au droit des piles où Iton souhaite éviter le décaissement général. Le but est de créer des points bas pour y évacuer les eaux qui ont percolé. Sinon, pour un arc surbaissé, on se trouverait près de l'extrados et il serait alors préférable de le dégarnir.
Les solutions sont donc celles qui ont été proposées en 8.1.
Les dispositifs d'évacuation de l'eau seront placés dans les reins de la voûte :
- soit une gargouille pour deux demi-
Fig . 7 - Arrêt de l' étanchement sur l ' e x trados .
18
voûtes (dispositif rencontré couramment sur les viaducs SNCF) soit deux gargouilles pour deux
demi-voûtes droit de la difficile à reux.
avec contrepentes au pile, dispositif plus réaliser et plus oné-
La pente longitudinale de la forme sera au minimum de 1 cm/m, condition qui sera remplie sans difficulté pour des décaissements sur pile de l'ordre du mètre.
Transversalement, on conservera le profil en toit inversé avec point bas dans l'axe de l'ouvrage (drainage de l'eau des tympans vers l'intérieur) et évacuation par gargouille dans le plan médian de l'ouvrage.
8.4. Arrêt de l'étanchement aux extrêmttês de l'ouvrage. Relevê de l'~tanchement
- Etanchement sur l'extrados
L'étanchement doit être poursuivi le long de l'extrados de l'arc ou de la partie arrière de la culée, le plus loin possible.
Un drain transversal collectera les eaux pour les évacuer latéralement à travers un mur en retour (ou'en aile) équipé de barbacanes (fig. 7) .
. Arrêt étanchement
o a Relevé ' 0 0 0 ttanchement:1 Matériau de
lr)f::) 00 1 0 remplissage
f::)' 0 0 0 o
,~;...o._Chape 0 étanche
cJ
Orain
1 1:~4'--------- Arrêt dalle + étanchement (murs en retour)
t-- ---Arrêt dalle + étanchement (murs en aile)
1
Fi g . 8 - Arrêt de l ' é tanche me nt sur da lle e n bé ton .
L' étanchement sera r e l evé le long des murs de tête jusqu'à la base de l a plin the (fig. 6), à la clé, et sur une haut e ur maximale de 50 cm tout le l ong de l' extrados .
Un ragréage préalabl e au mortier sera nécessaire pour ob t enir un bon s uppor t en partie verticale.
- Etanchement haut ou intermédiaire
La dalle en béton supportant le complexe étanche doit être prolongée jusqu'au droit de l ' extrémité des murs en retour Ou jusqu'à l a verticale de l' extrémité de l' extrados (murs en ai l e) .
Nature l lement, elle s 'appuie sur un remblai correct (voi r 9 4.1.) conve nab lemen t compacté (fig. 8).
L' étanchement sera relevé au-dessus du niveau du fil d' eau des caniveaux.
Remarque très importante. Pour ces opérations, on peut être amené à décaisser en arrière de la culée. On ne peut le faire qu'après avoir vérifié par le calcul que l'opération est sans risque. Dans le cas contraire, il ne faut pas le faire.
Annexes 19
ANNEXE Al
Taux de carottage modifié d i t "ROD"
(Rock Qua lit y Designation)
Les t aux de carottage (ou % de récupération) r e nseignent grossiè r ement sur la présence de passées friables Ou très fracturées , mai s avec l es sondeuses modernes ce taux a pproche souven t 100 %, même dans des roches très f racturées .
Le RQD est l e pourcentage de ca r ottage (ou de récupération) des éléments dont l a longueur es t supérieure ou é-
Fig. A-l
1 L~10cm ~."jr2:V';,----'-
Bon
gale à 10 cm (quel que soit le diamètre des carottes) .
Seuls l es éléments limités par des discontinuités nature lles sont à pre ndre en compt e . La mesure de s éléments ayant des extrémités obliques se fait en considérant l e mili eu des cassures "en sif flet " (fig .A-l) . Ne pas r etenir les éléments pour l esquels une même fracture plane r ecoupe les deux ext rèmités (fig .A- 2).
Fig. A- 2
Mauvais
Terrain carotté
D,DO
Elément s pour le calcul du ROD L ~ 10cm
l,aD
20
Dl'" ~ 10,20 ~o E!i D,la
0]0,12
ffi:~; Il! 0,10
0,20
D,l a
0,12
0,10
0,10
0,90 0,62
Exemple de calcul
RQD % Quali té de rocher
0 - 25 Très mauvais
25 - 50 Hauvais
50 - 75 Hoyen
75 - 90 Bon
90 - 100 Excellent
T aux de 1 1
récupéra tion 90% 1 d ' après J . Billor e , ing é nieur des Ponts et Chaussées, l , L __ _ _______ _ _______ _ _ _ .J Coyne et Se llier.
RaO 62%
Sub 1 in :; .
Sol:, ~~lbkux cl gr~)n.'ku_\.
3\1;'(' f i ll<.:.".
Sub L"umpOnan l d ... 's rin~s CI
ck s gro.' ... ; r,:m ... 'nts.
Sols èI \"och ... '$
in s<..'n:,ib k s " [' ea u .
Rodh's 0 YO]UliH'S.
•
Matàiaux putr~'sc ible s, combust ib k·s. so lub les
ou polluants.
ANNEXE A2
Rempli ssa ge de s ponts en maçonnerie
R Recomma ndé
A Admissible
D'après "Recommandations Terrasements Routiers" [ 2 ]
D < 50 mm T~mi s~ll
" 80 I·lm > 35 ?u
Tami sa i ü 80 p.1n
D 50 do.: 5 ~l 12 % < mm
Tamisa i ~1 80 I_lm ('nife S CI 35 °0
Tamisai
" 80 I·llll de 12 " 35 O'{o
pour l es
l , < 10
10 < J, < 20
20 < l , < 50
l , > 50
Refus " 2 mm in ft;ricUf ~l 30 0&
Refus à 2 mm SLl]1 ... :ricur ~1 30Go
l ,
l ,
ES
ES
ES
ES
< 10
> 10
LUl1is<ll ;\ 80 ~m ékn?
D > 50 mm T':II11 isa l TamisaI
" 80 ~ l m > 5 °0 80 D < 250 mm
" ~lm
faibk D > 250 mm
Refus à 2 mm inférieu r " D < 50 mm
T::unisal Refus il 2 mm s upéri eur ;\
" 80 ~lm < 5 °0 50 mm < D < 250 mm
D > 250 mm
Matériaux à sl nJcture fin e, fragile an'c
pel! ou pas d'a rg il e.
!\1at0ri aux " SlrtH.:turc grossi0re, f rag il e avec peu ou pas d'3t"gilc.
r..-1at éria ux t.!\'ol utifs argileux.
A,
A,
A,
A,
> J5 B, R
< J5 B, A
> 25 B, R
< 25 B,
B,
B,
C,
C,
C,
30 °0 0 , R
30 °0 0 , R
0,
0,
E,
E,
E,
F
21
ANNEXE AJ
Dimensionnement rapide
d'une chaussée sur o uvra ge
d 'art en maçonnerie
Catalogue 1977 des structures types de chaussées neuves [3 )
3 . 1 . Classe de plat e-forme PF 3.3. St ructure grave-bitume + béton bitumineux
Sol Sol Classe
RTR catalogue plate-forme
structures
B2 S2 PF2
Dl S2 PF2 O2 S2 PF2 82 S3 PFJ
8J SJ PFJ
3.2. Classe de trafic T
nétermin6e i partir du "trafic poids lourds journalier moyen de la voie la plus charg6e" (estimation : 1(20 du trafic tous v6hicules dans les deux sens, moyenne journali~re annuelle).
Poids lourd : véhicule de charge utile supérieure ou égale à 5 tonnes.
Trafic PL - MJA classe T
T3 T2 Tl TO
50 ! 150 ! 300 ! 750 l 2000
22
PF2 PF3
Ta J6 + 8 33 + 8
Tl JO + 8 27 + 8
T2 27 + 6 24 + 6
T3 24 + 6 18 + 6
(6paisseurs en cm)
3.4. Structure sable-ciment + gravebitume + ~ton bitumineux
PF2 PF3
Ta 25 + 18 + 8 22 + 18 + 8
Tl 22 + 15 + 8 20 + 15 + 8
T2 20 + 12 + 6 18 + 12 + 6
T3 18 + 12 + 6
(6paisseurs en cm)
Le sable-ciment est suppos6 être de classe D (r6sistance à la traction à 90 j - Rt = 0,75 MPa.
cr,
15
14
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
o
ANNEXE A4
Evaluation de la contrainte de traction à la
base d'une couche d'enrobé
(Abaques bicouches ALIZE 3,
LCPC Département chaussées 1975)
E, 1 E, " 20 - Epaisseur d'enrobé h en cm
- Module de l'enrobé El
- Module du sol support E2
- ~ : contra~nte qe traction en 10 N/m
E, 1 E, " 10
• •
5 10 1S 20
Jumelage-type 65 kN
+ +
. ,', '" .
'.,. .' ", . ', ' :
", , "
•
25 30 35 40
h (cm)
Enrobé h = 10cm
Etanchéité
Sable - ciment
E, = 100 000 bars
E2 = 10 000 bars
cr 1 = 9 bars
23
ANNEXE AS
Béton de fibres (8)
L'intérêt de ce matériau est de présenter une résistance élevée à la flexion et à la fissuration. Même apris apparition de la premiire fissure, il conserve une résistance à la flexion élevée, liée à l'augmentation de l'énergie de rupture apportée par les fibres métalliques.
24
Composition : la composition de la matrice peut être tris variable. On recommande cependant :
.un diamitre maximal des granulats de 10 mm
.une teneur en ciment un peu supérieure à la normale
. un dosage en fibres métalliques de 1 % en volume
Composition type
granulats (5/10) 550 à 640 kg/m3
sa ble (0:{4) ou 1050 kg/m
(0/5)
ciment : 450 à 550 kg/m3
eau : 210 à 250 1/m3
Fibre en acier )0/40
1 % en volume Longueur des fibres : 30 mm ; Diamitre des fibres : 0,4 ~n
950 à
Fibres d'acier dégraissées ou à crochets .
Ce dernier type de fibres donne les performances les meilleures, leur adhérence au béton étant élevée.
Fabrication - malaxage : La diffi
culté est de disper ser les fibres
dans le béton pour obtenir une répartition homogine.
Le paramitre important serait le rapport L/d de l a longueur des fibres à leur diamit re.
Si L/d < 60 : Il n'y aurait pas de problime d'introduction des fibres;
Si 60 < L/d <.100 bon résultat, il fibres dans la
: Pour obtenir un faut verser les
bétonnière au travers cl 1 un tamis vibrant ,JU avec un doseur à secousses ;
Si L/d > 100 Formation "d 1 our-sins" .
Toutefois, le problime de la dispersion des fibres dans le malaxeur est pratiquement résolu dans le cas des fi bres droites, en introduisant celles-ci au moment de la confection par vibrotamisage, ou en utilisant, dans le cas des malaxeurs planétaires, des pales spéciales type LCPC par exemple.
En ce qui concerne les fibres à crochets, celles-ci se· présentent sous forme de petits paquets de 10 fibres accolées qui sont introduits sans aucune difficulté dans le malaxeur.
Au contact de l'eau de gâchage, les fibres se séparent et se dispersent facilement dans le béton sans formation "d'oursins".
- Résistances mécaniques
La résistance à la compression est pratiquement inchangée. Résistance à la traction et à la flexion : augmentation pouvant atteindre 200 % suivant le dosage et la forme des fibres.
ANNEXE A6
Chapes et contrechapes préfabriquées
Des feuilles préfabriquées, utilisées en général sur des tabliers en béton, peuvent être également envisagées. Certains complexes ont été agrées par la SNCF [7]. Sur ouvrage en maçonnerie, on a utilisé notamment un complexe que nous désignerons par CEL
- CEl A : feuille d'étanchement poly-mère-bitume:
épaisseur minimale : 1,5 mm en ~ouleaux de 1 x 15 m - poids de 30 kg.
- CEl C : feuille élastomètre-bitume armée d'un voile de verre et surfacée de gravillons:
épaisseur minimale 3 mm ; en rouleaux de 1 x 8 m - poids de 43 kg.
- Mise en oeuvre type
EIF : enduit d'imprégnation à froid (à base de bitume) ;
EAC : enduit d'imprégnation à chaud (bitume oxydé) ; CEl A EAC CEl C Enrobés ou couche de forme.
Ces feuilles sont posées en adhérence totale, à joints décalés : 10 cm pour CEl A et 6 cm pour CEl C.
Ces complexes préfabriqués sont de mise en oeuvre relativement facile, sans matériel important. Ils présentent un certain nombre d'avantages:
-ils peuvent être mis sur des pentes importantes
-ils peuvent recevoir directement un matériau de remplissage ;
r -ils supportent l'application directe
d'enrobés à chaud;
-ils sont circulables sans délai.
BIBLIOGRAPHIE
[ 1] Encyclopédie de génie civil. ponts en maçonnerie par GAY . BAILLIERE et F. PARIS 1924.
Les Ed.
[2] Recommandations pour les terrassements routiers, Ministère de l'Equipement, LCPC SETRA 1976.
[ 3] Catalogue 77 des types de chaussées (LCPC - SETRA).
structures neuves, DRCR
[4] Surfaçage des tabliers. STER. Sous-dossier E. Etanchéité, SETRA (Division Ouvrages d'art) 1974.
25
[ 5] Utilisation de contrecha pes préfabriquées pour la protection de l' étanchéi té des ponts, C. TRUFANDIER, Association Française des ponts et charpentes, Journées juin 1978.
[6] Etanchéité des tabliers des ponts en béton précontraint; expérimentation de feuilles préfabriquées, A.M. AJOUR - G. BICHERON, Bull. liaison LPC nO 96 -juillet-août 1978.
[ 7] Prescriptions l'étanchéité des Département des janv. 1977.
relatives à tabliers, SNCF, ouvrages d'art,
[8] Etat actuel de nos connaissance s sur les bétons renforcés de fibres, A.M. PAILLERE, département des bétons et métaux, LCPC. nov. 1978
Publié par le LCPC, 58. boulevard Lefebvre· 75732 PARIS CEDEX 15, sous le numéro 502665 - Dépôt légal : 2e trimestre 1985
26