Ahmed Ouazzani
Adresse électronique: [email protected]
Permanence: Chaque mercredi (sur rendez-vous ), il faut, au préalable, envoyer un courriel expliquant le motif ou les points que vous voulez traiter.
Faculté Polydisciplinaire à Larache
Année académique 2017- 2018
Initiation à la macroéconomie
Méthode de travail
Programme de l'examen.
La rédaction des questions en cours.
C - L‛EXAMEN
Assimiler (ce n'est pas apprendre par cœur).
Repérer le contenu du cours.
B - APRES LE COURS
Les notes de cours.
A - EN COURS
Notes de cours
C'est ce qui est dit et non ce que vous lisez sur le
transparent que vous devez prendre en note.
Une grande précision est requise dans la prise des notes.
Notes de cours
En particulier : Ne pas substituer du vocabulaire technique par un vocabulaire plus
familier : ils ont souvent des significations différentes.
Prendre les titres en entier, car souvent ils contiennent le plan de développement.
Eviter le plus possible les abréviations, afin que vos notes soient lisibles pour tous.
Assimiler n'est pas apprendre par
cœur
Il est indispensable de relire le cours,
A l'issue de cette relecture se poser la question :
Qu’est-ce que j'ai appris ?
Une fois cette relecture avancée, un long travail de
reformulation, d'assimilation des concepts,
d'illustration des concepts présentés vous attend.
A l'issue (et seulement à ce moment là) de ce travail
vous devez vous poser la question :
En quoi m'est utile ce que j'ai appris ?
Assimiler n'est pas apprendre par
cœur
Principe : vous ne retiendrez du cours que ce que vous aurez assimilé à l'intérieur de vos propres repères.
La rédaction des questions de cours
Un des exercices qui vous seront demandés
couramment, pendant l'examen, sera de rédiger des
questions de cours.
Une question de cours rédigée doit contenir les
quatre étapes suivantes :
La définition des mots importants de la question
traitée.
L'énoncé des thèses précises.
Une argumentation correcte, en lien étroit avec la
thèse annoncée.
L'emploi d'exemples qui illustrent le propos.
Programme de l'examen
Tout ce qui est traité en cours
L'examen peut comprendre :
Une ou plusieurs questions de cours .
Un ou plusieurs exercices.
Une dissertation.
Les objectifs du cours sont:
• Permettre aux étudiants de mieux comprendre l’objet et les méthodes
de l’analyse macroéconomique en tant que branche scientifique
autonome.
• Assimiler les concepts et outils fondamentaux de l’analyse
macroéconomique du marché des biens et services:
Eléments de comptabilité nationale
Fonctions économiques : épargne, consommation,
investissement, production
Circuit économique : équilibres macroéconomiques comptables
entre revenu et dépense, entre offre et demande
Objectifs du cours
Objectifs du cours Les objectifs du cours sont:
• Comprendre les points de différence entre les principales écoles de la
pensée économique au travers notamment l’exemple du fonctionnement
du marché du travail,
• Comprendre les mécanismes d’ajustement à court terme des marchés et
les enjeux des politiques économiques au travers du modèle IS-LM,
• L’accent est mis sur la compréhension des mécanismes: identification des
variables et paramètres pertinents (consommation, investissement, taux
d’intérêt etc.), expression de leurs relations.
CONTENU
1. Introduction
2. Les écoles de la pensée économique
3. Présentation du modèle classique et la critique
keynésienne
4. Les composantes de la demande
5. La fonction de l’investissement
6. L’équilibre macroéconomique et les effets
multiplicateurs
7. Le modèle IS/LM
8. L’arbitrage inflation chômage( la politique
conjoncturelle)
Attention : tous ces manuels couvrent un champ plus large que le cours ; il convient donc
de bien sélectionner les chapitres ou les parties de chapitre qui correspondent au cours.
Le cours ne suit pas un manuel en particulier mais les étudiants pourront se reporter avec avantage aux
manuels ci-dessous,
Voici les ouvrages disponibles en B.U avec leurs références:
33 KOA ANALYSE MACROECONOMIQUE. KOHLI
33 GRE ECONOMIE POLITIQUE, TOME 3 : MACROECONOMIE. GENEREUX-
33 BOE ECONOMIE GENERALE. BOSSERELLE
33 POE ECONOMIE GENERALE - MANUEL. POULON-F
33 JRE EXERCICES D'ECONOMIE POLITIQUE. JURION
33 LUI INITIATION A LA MACROECONOMIE - LIVRE DE L'ELEVE. LUZI-A+TOPOL-R
33 JAI INITIATION PRATIQUE A LA MACROECONOMIE ETUDES DE CAS, EXERCICES
CORRIGES ET QCM . JALLADEAU
33 JLI INTRODUCTION A LA MACROECONOMIE MODELISATIONS DE BASE. JALLADEAU
33 MAM MACROECONOMIE. MANKIW
33 FEM MACROECONOMIE - APPROCHE PRATIQUE CONTEMPORAINE. FEVE PATRICK
33 LOM MACROECONOMIE - EN 24 FICHES. VEDIE
33 BUM MACROECONOMIE UNE PERSPECTIVE EUROPEENNE. BURDA+WYPLOSZ
33 POP PENSEE(LA) ECONOMIQUE DE KEYNES. POULON-FREDERIC
33 DEP PENSEE(LA)ECONOMIQUE NEOCLASSIQUE - TOME 3- DEFALVARD-HERVE
33 BEP POLITIQUE ECONOMIQUE. PISANI-FERRY
33 STP PRINCIPES D'ECONOMIE MODERNE. STIGLITZJ+WALSH+LAFAL
33 HEP PRINCIPES D'ECONOMIE POLITIQUE. HEERTJE+ PIERETTI+ BARTHELEMY
Introduction La spécificité de l’économie et de la macroéconomie
L'économie est une science sociale qui étudie la production, la répartition,
la distribution et la consommation des richesses d'une société,
Le principe général qui sous-tend l'économie, en particulier pour les
ressources limitées ou rares, est celui de la rentabilité,
Elle consiste à consommer un minimum de moyens en vue de réaliser un
maximum de profits,
La définition de l'économie n'est pas consensuelle
Ses contours et son contenu varient en fonction des auteurs et des courants
de pensée.
Introduction
Introduction La spécificité de l’économie et de la macroéconomie
L’économie étudie les choix que font les individus, et leurs conséquences,
Les choix et les arbitrages sont au centre de l’analyse économique,
Les individus disposent de ressources rares (temps, revenu, etc.) pour satisfaire leurs besoins (illimités).
Exemple :
Le temps = ressources
Etudier= emploi
Il faut faire un arbitrage pour savoir la meilleure manière qui permettra d’optimiser notre temps entre les études et le loisir par exemple, ainsi que les conséquences de chaque choix!
Introduction La spécificité de l’économie et de la macroéconomie
L’analyse économique a pour but d’expliquer la façon dont les
ressources rares sont réparties entre des utilisations concurrentes
potentielles.
L’économie est la science des choix.
L'économie s'applique partout où une analyse "couts-bénéfices"
peut-être posée.
La macroéconomie: Discipline qui cherche à comprendre:
Comment le circuit ou le système économique se régule?
Quelles sont les interactions entre les variables du système?
Introduction Définition de la macroéconomie
Selon Attali et Guillaume: étude des
mécanismes de production, de
consommation et d'échanges dans une
structure sociale donnée et des relations
entre ces mécanismes et cette
structure .
Introduction
La macroéconomie émerge en tant que
discours distinct avec la parution en 1936
de «la Théorie générale de l’Emploi, de
l’Intérêt et de la Monnaie», l’œuvre
majeure de John Maynard Keynes .
Une approche critique de la conception
générale de l’économie développée par
les classiques.
Introduction Quelques aspects de l’économie selon les classiques :
La monnaie: son rôle se limite à un expédient technique des échanges
Les marchés: des lieux fonctionnent selon le principe de jeu des mouvements
de prix permettant ainsi une mise en cohérence de la multitude des décisions
économiques (la doctrine de laissez-faire laissez passer) .
Équilibre générale spontanée se fait par un fonctionnement harmonieux des
comportements individuels.
Équilibre générale =équilibre optimale = optimum collectif.
Économie libérée de toute entrave (en particulier l’Etat).
Donc selon la tradition classique, les économies ne doivent être
que des traits d’économies réelles d’échange, se base sur le
libéralisme et part de son analyse des principes de la
microéconomie.
Introduction
À l’opposé Keynes développe une vision alternative dans le
but de légitimer l’intervention de l’Etat dans la régulation
des économies
Représenter les économies sous la forme d’économies
monétaires de production, dans lesquelles le niveau
d’emploi, en particulier, n’est pas le fruit uniquement de la
confrontation de l’offre et de la demande du travail, mais
résulte des seules décisions de production des entrepreneurs.
Introduction
Généralement, les marchés n’ont la vertu d’ajuster
les comportements individuels les uns aux autres,
pour les rendre compatibles à l’équilibre.
La monnaie joue un rôle très important dans les
économies modernes
La (Préférence pour la liquidité) est un élément clé
dans la dynamique de l’ensemble de l’économie.
Introduction L’approche de Keynes est une approche critique des économies
libérales,
Le fonctionnement spontané des économies conduit à des équilibres où
le sous-emploi est massif,
Les causes du ce mal ne sont pas liées aux comportements individuels
des agents,
Mais l’incertitude liée pour l’essentiel au caractère décentralisé de
l’économie,
Son approche n’est pas microéconomique mais fondée sur une
démarche macroéconomique,
Keynes plaide en faveur d’une re-centralisation du système
économique, sous forme de l’application par l’Etat des politiques
économiques,
Introduction Le but:
Comprendre au mieux le
fonctionnement des économies
nationales (ou de groupes de pays),
ainsi que les effets des politiques
économiques et des réglementations
mises en œuvre par les
gouvernements
Améliorer le fonctionnement
spontané et résoudre la question du
chômage.
Introduction
La macroéconomie apparaît, à l’origine comme un
discours qui se veut strictement alternatif à la
microéconomie d’inspiration classique et/ou
néoclassique.
Les macroéconomistes s’intéressent aux relations
théoriques et empiriques entre les grands agrégats,
tels le produit intérieur brut (PIB), le niveau des prix,
la consommation, l’emploi...
Introduction
L’économiste est confronté à des questions:
Que faut-il faire pour qu’il y ait plus de croissance, pour
lutter contre l’inflation, pour baisser le chômage…?
Ces questions portent sur les agrégats tels que le PIB, la
consommation, l’épargne, l’investissement, la masse
monétaire, le niveau des prix, etc.
L’approche macroéconomique: raisonner directement avec
les agrégats.
Introduction
Sur le plan de l’objet:
La macroéconomie se préoccupe
essentiellement:
De la détermination du niveau
d’activité (croissance)
De l’emploi dans une économie.
Introduction Sur le plan du contenu analytique:
Elle appréhende autrement les
mécanismes de coordination de
l’activité économique,
Introduction
Sur le plan de la méthode:
Elle se situe volontairement
au niveau du système pris
dans son ensemble sans
considération pour une étude
approfondie des
comportements individuels.
Introduction
Les économistes essayent de sceller cette fracture au sein de
la théorie économique en recherchant à concilier les
résultats de Keynes sur le chômage et les moyens de le
résoudre à l’analyse (néo) classique (le modèle IS/LM )
Rappel
L’objet de la théorie économique:
L’objet et les questions posées constituent l’unité de la théorie économique,
Quel est le mécanisme de fonctionnement spontané (hors toute intervention
extérieure) de nos économies?;
Lesquelles ont la particularité d’être décentralisées (les décisions
économiques y sont prises indépendamment les unes des autres par des
agents économiques autonomes et poursuivant a priori leur seul intérêt
personnel)?
Ce fonctionnement est-il harmonieux ou génère des crises?
Quelles leçons en tirer quant à la nécessité pour l’Etat d’intervenir dans ce mécanisme?
Rappel L’objet de la théorie économique:
Ces interrogations peuvent se décliner sur la question de la
coordination des décisions économiques individuelles:
Les décisions prises individuellement et indépendamment les uns aux
autres, peuvent-elles, finalement se révéler mutuellement compatibles?
Si oui par quel processus?
Quel est l’instrument de cette coordination?
Rappel L’objet de la théorie économique:
Finalement c’est autour de cette interrogation
centrale que se cristallise le débat entre
économistes:
Entre ceux qui pensent que l’économie est
spontanément harmonieuse,
Existence des mécanismes automatiques de
coordination,
Donc, il est inutile voire nuisible que l’Etat
vienne interférer avec ce fonctionnement
optimal,
Rappel L’objet de la théorie économique:
Ceux ayant une approche plus critique,
soulignant les facteurs de crise
inhérents à un tel fonctionnement
décentralisé,
Les difficultés de coordination
apparentes,
L’incapacité des économies, en dehors
d’une intervention publique, d’y
remédier.
Rappel
Les acteurs et leurs interactions
L'activité économique est le résultat de l'action de 5 secteurs
institutionnels et de leurs interactions.
Chaque secteur institutionnel regroupe des agents homogènes
quant à leurs activités.
Chaque agent (ou unité institutionnelle) est caractérisé par deux
éléments :
l’activité principale,
le revenu principal (issu de l'activité principale).
36
Rappel
Les acteurs et leurs interactions
37
Agent Activité principale Exception Revenu
Ménages Consommation Auto production &
investissement
Salaire
(revenus du travail)
Entreprises Production (B & S) Consommation Profit
Stés financières Production
Prêts aux agents Consommation Profit --> intérêt
Administrations
publiques et privées Répartition
Production
(services publics)
Contributions
(obligatoires et
volontaires)
Extérieur Tous Tous Tous
Rappel
• Les interactions : le circuit économique L’activité (production, consommation, répartition) des agents,
et les échanges entre eux, sont organisés à l’intérieur du circuit économique.
On distingue plusieurs types de flux, ou de relations inter agents.
Chaque relation est caractérisée par deux éléments :
le sens
la nature de l’échange,
Les flux répartis entre :
les flux réels (les échanges de bien) ;
les flux monétaires, ou financiers : le règlement des transactions, l’épargne, les impôts et subventions ;
les flux immatériels (de services).
38
Rappel
Les interactions : le circuit économique Le circuit économique est une représentation symbolique schématisant les relations
d’entrées-sorties entre agents,
39
Les courants de la pensée économique
• La pensée économique
• L'ensemble des recherches scientifiques en Économie reposent
sur les réflexions de quelques grands économistes dont chacun
appartient, à l'époque où il a vécu, à une école de pensée ou
courant de pensée.
Les courants de pensée économique
L’économie cherche à comprendre la façon dont fonctionnent nos
sociétés, les ressorts qui expliquent leur dynamique : c’est son côté
analytique.
Mais elle vise aussi à définir les règles qu’il conviendrait de suivre
pour que ces sociétés deviennent plus efficaces et/ou plus justes : c’est
son côté normatif.
Or, d’un économiste à l’autre, les cadres analytiques peuvent différer
et les propositions normatives plus encore.
D’où la nécessité de connaitre des écoles de pensée économique.
La présentation sera fatalement élémentaire et bornée aux principes
fondamentaux,
Les courants de pensée économique
Les courants de pensée économique
Les courants de pensée économique
Les courants de pensée économique
L’étude de l’histoire la pensée économique présente quatre
enjeux principaux.
Premièrement, elle permet aux chercheurs contemporains de se situer par rapport
à la division du travail qui se fait entre les générations;
Deuxièmement, elle nous permet de relativiser nos préoccupations actuelles;
Troisièmement, elle peut nous éviter de la peine en nous rendant conscients des
erreurs typiques et récurrentes;
Quatrièmement, l’histoire de la pensée ne s’étudie pas sans lire les textes des
grands auteurs ; et ceci est une manière d’apprendre la science elle-même,
Les courants de pensée économique
La liste restreinte des « grands » économistes occidentaux du
passé, qui ont marqué l’évolution de la discipline en donnant une
identité (et parfois leur nom) aux diverses approches :
L’Écossais Adam Smith (école Classique);
L’Anglais David Ricardo (école classique);
L’Allemand Karl Marx (marxisme) ;
Le Français Léon Walras et l’Anglais Alfred Marshall
(marginalisme) ;
L’Autrichien Joseph Schumpeter (école autrichienne) ;
L’Anglais John Maynard Keynes (keynésianisme).
Les courants de pensée économique
L'histoire de la pensée économique peut s'organiser de plusieurs
manières:
selon les thèmes,
les grands auteurs,
les mots clefs,
Les problématiques.
Mais, quel que soit la façon de s'y prendre, on trouvera toujours
des courants et des continuités, mais aussi des contradictions et
des ruptures.
Les courants de pensée économique
La pensée économique de l'Antiquité grecque
Du milieu du Ve siècle au IVe siècle avant J. C., dans la Grèce antique,
le commerce de gros et de détail se développe dans la région contrôlée
par Athènes et l'usage de la monnaie, du change et du crédit est déjà
répandue.
On frappe des monnaies d'or et de bronze.
Le commerce maritime lointain est financé surtout par de riches
citoyens.
Il existe des accords bilatéraux d'échange de surplus de produits (vin
contre blé) entre Athènes et quelques cités pour s'assurer d'avantages
réciproques (Athènes doit importer au moins 50 % de son grain).
Au IVe siècle avant J. C., des réflexions sur les questions
économiques apparaissent chez les disciples de Socrate, avec les
contributions de Xénophon, de Platon et d'Aristote.
Les auteurs se situent dans la problématique de la Cité-Etat,
Ils proposent des normes de conduite à une minorité de citoyens
dans une société où les esclaves assurent l'essentiel de la
production des biens et où le travail se trouve méprisé.
La pensée économique de l'Antiquité grecque
Xénophon affirme notamment : « Lorsque l'agriculture prospère,
tous les autres arts fleurissent avec elle mais quand on abandonne
la culture, par quelque cause que ce soit, tous les autres travaux,
tant sur terre que sur mer, s'anéantissent en même temps »
Xénophon présente les avantages de la spécialisation des métiers
qui améliore la qualité des produits dans la Cité.
Il se préoccupe d'accroître les recettes fiscales d'Athènes et
d'assurer son ravitaillement en céréales.
La pensée économique de l'Antiquité grecque
Platon (environ 427-347 av. J. C.),
Il s'intéresse à l'organisation idéale et à la taille optimale de la Cité.
La population de la Cité idéale est divisée en trois classes,
les philosophes et magistrats (gardiens de la Loi),
les guerriers (gardiens de la Cité),
les artisans.
Platon s'approche de la thématique de la division du travail : "on produit
toutes choses en plus grand nombre, mieux et plus facilement, lorsque
chacun, selon ses aptitudes et dans le temps convenable, se livre à un seul
travail, étant dispensé de tous les autres".
Il a insisté sur le principe de la méfiance vis-à-vis du commerce et mise en
garde contre l'accumulation des richesses comme une fin en soi.
La pensée économique de l'Antiquité grecque
D'Aristote à la Scolastique
Platon (environ 427-347 av. J. C.),
Il rejette la démocratie, qui selon lui se fonde sur la convoitise, la
séduction de ceux qui veulent être élus alors qu’ils ne sont pas aptes à
gouverner,
Il imagine une cité parfaite qui repose sur le partage des biens
(« communisme » de Platon car il n’y pas de propriété privée), la
morale et la justice.
Cette Cité doit par exemple se situer loin de la mer, et donc loin de
l’étranger car l'étranger corrompt ;
Elle repose sur l’éducation, qui doit être parfaite pour que la Cité
perdure.
La pensée économique de l'Antiquité grecque
Aristote (384-322 av. J. C.),
Il expose ses réflexions sur les questions économiques dans l'Ethique à
Nicomaque (335-332 av. J. C.) et dans La Politique (335-322 av. J. C.),
Aristote serait le penseur de la société esclavagiste,
Aristote accepte et décrit l'esclavage comme le fondement naturel de cet
ordre social,
Le travail salarié - payé au minimum de subsistance - constitue le fondement
d'un ordre social non moins naturel,
La monnaie est accumulée pour elle-même , elle « fait des petits »,
L’accumulation de la monnaie lui paraît contre-nature,
Il condamne la spéculation marchande, le prêt à intérêt et le travail salarié
La pensée économique de l'Antiquité grecque
Aristote (384-322 av. J. C.),
Il considère l’homme comme un animal politique, un animal social,
qui est fait pour vivre en communauté, et qui, contrairement à l’animal,
dispose de la parole dont il doit se servir.
La propriété privée est pour lui synonyme de paix sociale car les
hommes ne prennent pas soin de ce qui ne leur appartient pas
directement,
La pensée économique de l'Antiquité grecque
Selon Aristote, l'accumulation de la monnaie pour elle-même est une activité
contre nature qui déshumanise ceux qui s'y livrent,
Il condamne ainsi le goût du profit et l'accumulation de richesses.
Le commerce substitue l’argent aux biens ;
L’usure crée de l’argent à partir de l’argent ;
Le marchand ne produit rien;
La chrématistique lui apparait comme ensemble de ruses et de stratégies
d’acquisition des richesses pour permettre un accroissement du pouvoir
politique;
Par contre, l’agriculture est le « métier » qui permet de fonder une économie
naturelle où les échanges et la monnaie servent uniquement à satisfaire les
besoins de chacun.
La pensée économique de l'Antiquité grecque
Aristote garde toujours le souci d’agir conformément à la nature.
Celle-ci fournit « la terre, la mer et le reste »
L’économie est l’art d’administrer, d’utiliser les ressources naturelles,
totalement à l’opposé de l’art d’acquérir et de posséder.
De ce fait, l'échange, basé sur la monnaie, est toujours envisagé pour
renforcer le lien social,
Son inexistence dans la tribu (où seul le troc existe) et son apparition
avec la cité, c'est-à-dire la société.
Pas d'échanges = pas de vie sociale.
La pensée économique de l'Antiquité grecque
L’apport d’Aristote:
La distinction fondamentale entre économie naturelle
(économique) et économie d’argent (chrématistique) ;
Une réflexion fine sur le rôle de l'échange dans le lien social.
La différenciation opérée entre valeur subjective et valeur
commerciale d’un bien (des notions de valeur d'usage et de
valeur d'échange qui apparaîtront chez Adam Smith au
XVIIIe siècle) ,
La pensée économique de l'Antiquité grecque
La pensée économique islamique
La pensée économique de l'islam du VIIIe au XVe siècle demeure de
nos jours encore largement méconnue,
J.A. Schumpeter n'a pas hésité à qualifier cette période de «grand vide»!!!!
Certains auteurs mentionnent le mérite des penseurs musulmans
d'avoir traduit la pensée grecque,
Pourtant la réflexion économique arabo-musulmane va bien au-delà
d'une simple médiation de la pensée d'Aristote ou de Platon,
L'examen des textes arabes de l'Islam montre par exemple:
la loi de l'offre et de la demande n'avait plus de secrets pour un Ibn Taymiya (1263-
1328) ou un AI-Tilimsani (XIVe-XVe),
La « mauvaise monnaie chassait la bonne » disait déjà Al-Maqrîzi (1364-1442).
La pensée économique islamique
Des auteurs, comme Al- Muqaffa (720-756/757) ou Al-Mâwardi (974-1058), avaient
déjà constaté que « trop d'impôt tuait l'impôt »,
Un peu plus tard, Ibn Khaldûn (1332-1406) allait intégrer dans une magistrale étude
dynamique des sociétés.
La contribution de l'Islam à l'élaboration de la pensée économique est réelle et
novatrice dans bien des domaines.
La pensée économique islamique
Les précurseurs (VIIIe-IXe)
Ibn Al-Muqaffa ou comment s'enrichir
Abu Yousuf ou « trop d'impôt tue l'impôt »
AI-Jâhiz ou comment conserver sa fortune et redistribuer les richesses?
Ibn Hanbal ou les idées d'un théologien – jurisconsulte
Al-Dimashqî ou les mérites du commerce
Enrichissement et société (Xe-XIIe)
Al-Fârâbî ou solidarité et spécialisation dans la cité
Ibn Sînâ / Avicenne ou comment gérer sa vie domestique
Miskawayh ou la recherche du juste milieu
Al-Birûni ou un autre précurseur de Malthus
Al-Mawardi ou comment soutenir le califat et l'activité économique
Ibn Hazm ou « à chacun selon son travail »
La pensée économique islamique
Théoriciens et praticiens des prix (XIIe-XIIIe)
Al-Ghazâlî ou Ordre Naturel et ordre économique et social
Al-Turtûshi ou pas de prospérité sans justice ni sécurité
Ibn Rushd / Averroès ou économie de marché et théologie
Les muhtasibs andalous ou les praticiens du marché
Ibn Taymiya ou économie de marché et rôle de l'Etat
Ibn Al-Qayyim ou le vulgarisateur d'Ibn Taymiya
Economie et dynamisme des sociétés (XIVe-XVe)
Ibn Khaldûn ou l'économie, facteur et résultante de l'évolution des sociétés
Al-Tilimsani ou la mauvaise monnaie et l'inflation
Al-Maqrîzî ou la mauvaise monnaie chasse la bonne
La pensée « scolastique »
Si on devait rapidement définir la scolastique, on pourrait
la considérer comme une école de pensée visant à concilier
la théologie avec la philosophie d'Aristote., avec pour but
d'unifier le principe de la foi à celui de la raison.
Le représentant sans doute le plus illustre de cette école est
Thomas d'Aquin (1225-1274) qui réussira l'exercice
incroyable de concilier les écrits d'Aristote au dogme
chrétien.
6
3
La pensée « scolastique »
C'est vraiment à partir du XIII siècle que l'Eglise adoptera
définitivement les principes aristotéliciens d'explication du monde et le
principe ptoléméen du Cosmos.
Désormais, ils feront autorité et ne pourront plus être remis en cause.
Comment Thomas d'Aquin arrive t-il à concilier foi et raison, dogme
catholique et pensée grecque?
Il constate effectivement qu'a priori, la pensée d'Aristote a raison d'être
contestée.
Mais à l'examen attentif de l'oeuvre, il faut considérer a posteriori qu'
Aristote, sans le reconnaître, pose nécessairement le principe du Dieu
unique. Comment?
6
4
La pensée « scolastique »
• Saint Thomas d’Aquin «Summa theologica» (1265)
• Détachement spirituel,
• Rejet de la richesse,
• Condamnation du prêt à intérêt.
• Acceptation de la propriété privée,
• Encouragement du travail.
6
5
La pensée économique mercantiliste Le contexte de l’apparition de la pensée des
mercantilistes
6
6
Évolution de la mentalité :
renaissance et réforme de l’Eglise
Formation des Etats
modernes: essor des
nationalités
Grandes découvertes:
grandes expéditions
La pensée économique mercantiliste
Le mercantilisme recouvre un ensemble de doctrines et de
pratiques politiques et économiques.
Il explique que la puissance de l'État résulte de
l'enrichissement de la nation, qui est obtenu par le
développement de l'industrie et du commerce, par un excédent
commercial et une accumulation de métaux précieux.
6
7
La pensée économique mercantiliste
La pensée des mercantilistes repose sur:
6
8
La richesse d'un royaume dépend de la puissance de son Prince, lui-même tributaire de sa capacité à lever, armer et rétribuer ses armées.
La richesse se mesure par l'accumulation de matières précieuses.
Rechercher les moyens de la puissance du Royaume qui sont l'or et les métaux précieux
La pensée économique mercantiliste
Un Etat fort doit être riche,
Un Etat riche passe par la richesse de ses sujets,
Nécessité de produire:
Des biens industriels (Colbert),
Des biens agricoles (agrarisme de Sully).
Nécessité de commercer (William Petty).
6
9
La pensée économique mercantiliste
Le mercantilisme repose sur une analyse où se rejoignent
plusieurs idées :
Le bonheur dans l'accumulation de l'or,
le nationalisme, reposant sur l'idée exprimée par Montaigne
que « nul ne gagne qu'un autre ne perde »,
Ce qu'une Nation gagne, elle le fait au détriment de ses
voisines,
Cette idée était valable lorsque la richesse était calculée à
partir d'une quantité finie de stock d'or.
La possession d'une Nation en privait mécaniquement l'autre. 7
0
La pensée économique mercantiliste
Pour parvenir à augmenter son stock d'or,
Développer l’industrie locale afin d'exporter ses marchandises
(entrée de devises)
réduire au maximum les importations (sortie de devises).
On dirait aujourd'hui entretenir un solde positif de la
balance commercial,
Le cas pour la Maroc aujourd'hui!
7
1
La pensée économique mercantiliste La pensée mercantiliste est une forme de pensée protectionniste,
7
2
Le mercantilisme est étatique et prône
La mise en place de subventions
aux exportations
Le développement de grandes
manufactures de l’Etat (le
colbertisme en France)
Une politique populationniste
accroissant la quantité de main
d'œuvre disponible
Taxation des importations, sauf
en matières premières,
nécessaires à l'industrie et
l'artisanat
La pensée économique mercantiliste Aux XVI°et XVII° siècles, nouvelle philosophie politique
Nicolas Machiavel (« Le Prince »-1513),
Jean Bodin («6 livres de la République» -1576),
Thomas Hobbes(« Léviathan» - 1652)
7
3
L'idée de base du mercantilisme est l'enrichissement de la nation (en
métaux précieux) en exploitant au maximum les richesses des
colonies.
Le développement du commerce triangulaire
L’utilisation des esclaves africains en Amérique, les Européens
compensent les pertes de vies amérindiennes. Ils produisent ainsi à un
moindre coup et cumulent davantage de profits.
La pensée économique mercantiliste
7
4
La pensée économique mercantiliste
7
5
Les trois formes de la pensée économique mercantiliste
• La doctrine mercantiliste, largement interventionniste, a trouvé
des applications différentes en Espagne, en France et en
Angleterre.
• Les différents pays qui appliquent à cette époque la théorie
mercantiliste ne disposent pas des mêmes résultats.
• L'accumulation de richesses diffère d’un pays à un autre!
La pensée économique mercantiliste
7
6
Le mercantilisme espagnol ou bullioniste
• Le mercantilisme espagnol et portugais au XVIe siècle est essentiellement métalliste ou
bullioniste.
• Conserver l’or qui afflue des colonies d’Amérique.
• Interdire la sortie de métaux précieux et l’entrée des marchandises étrangères (car celles-ci
sont payées en or).
• Délaisser la production industrielle.
• D’où un décalage de plus en plus important entre d’un côté une forte circulation monétaire et
de l’autre une quantité de biens offerts insuffisante.
• Ce mercantilisme se heurte alors à une inflation massive (hausse durable du niveau général
des prix à la consommation) à cause de l’excès de monnaie en circulation.
• Cette pratique ne s’avèrera pas concluante puisque ces deux pays se trouveront rapidement en
déclin
La pensée économique mercantiliste
Le «mercantilisme » du français Antoine de Montchrestien («Traité d’économie politique
»-1615).
7
7
• Les atouts de la France étaient : sa population et son territoire.
• La richesse du pays ne peut qu'être issue de ces deux atouts.
• Faire l’apologie du travail , de l’industrie et du commerce à côté de l’agriculture
• Enrichir l’État par le développement industriel
• Préconiser la concurrence pour stimuler l’industrie
• L’État doit donner l’exemple en créant de grandes activités telles que des manufactures
• L’État doit intervenir pour réglementer les professions, créer des manufactures et
élaborer une politique douanière qui défende les intérêts du pays
• Protectionniste pour les denrées et libre-échangiste pour les autres produits
Le mercantilisme français ou industriel
La pensée économique mercantiliste
7
8
Le mercantilisme anglais ou commercial
• En Grande-Bretagne, le commerce et la navigation seront les
sources les plus sûres de l’enrichissement
• En créant un monopole dans ce secteur, le pays peut contrôler
facilement le commerce extérieur et devenir le principal
intermédiaire des transactions commerciales.
• La liberté au commerce et l’encouragement du libre-échange
= rapprochement du mercantilisme anglais au libéralisme.
L’émergence de la pensée libérale
L’inspiration de John Locke: doctrine du « droit naturel » (« Traité du gouvernement civil »-1690)
Les hommes ont, dès la naissance des droits «naturels» qu’aucun contrat social ne peut abolir
7
9
Les droits naturels
Le droit à la vie Le droit à la liberté
Le droit de propriété
Le droit de propriété implique la liberté des échanges
L’émergence de la pensée libérale La critique du mercantilisme: de Boisguillebert
(« Le Détail de la France »-1697).
Contexte = la profonde crise de l’économie française à la fin du XVII°siècle
L’agriculture = secteur de base de l’économie
- Développer la consommation agricole.
- Prélever moins d’impôts sur les agriculteurs.
- Libérer le commerce des entraves à la circulation des marchandises.
- En deux mots: « laissez faire, laissez passer »
8
0
L’émergence de la pensée libérale La pensée physiocratique de François Quesnay ( Le tableau économique -1766)
Physis= la nature Kratos= la puissance.
S'oppose au mercantilisme et à l'interventionnisme étatique.
Favorise l'agriculture contre l'industrie et préconise le laisser faire économique
Conception d’un « circuit économique »
8
1
L’émergence de la pensée libérale La pensée physiocratique de François Quesnay
Le chef de file des physiocrates : François Quesnay (1694-1774) (médecin, philosophe, économiste )
Une seule classe est productive = la classe des agriculteurs,
Les autres sont« stériles »,
La production se fait par des « avances », première formulation
de la notion de « capital »,
La classe stérile ne fait que reconstituer ses avances,
La classe agricole produit un surplus.
8
2
L’émergence de la pensée libérale C’est la première véritable école de pensée économique dans la mesure où elle est la
première à se doter d’un programme de recherche précis : l’analyse de la circulation
des richesses dans la nation.
Le laisser-faire des physiocrates concerne essentiellement la liberté du commerce,
Turgot préconise par exemple la liberté du commerce intérieur et extérieur ainsi que
la suppression des corporations interdisant la liberté du travail.
Pour les physiocrates, toute l'économie doit être libérée des entraves
institutionnelles.
Pour eux, il existe un ordre naturel des choses reposant sur la liberté, qui ne peut être
remis en question par l'intervention de l'Etat.
8
3
8
4
La pensée libérale
8
5
Le libéralisme économique repose sur le respect des intérêts
privés qui aboutit à la réalisation de l’intérêt général.
La poursuite des intérêts égoïstes permet le bon fonctionnement
général de l'économie,
Les actions individuelles influent sur l'intérêt collectif par sa
théorie de la « main invisible ».
A travers les échanges, l’économie générale assure, grâce à une
« main invisible », de manière abstraite les flux entre l’offre et la
demande.
Le libéralisme économique plaide pour la libéralisation des
marchés, et à l’octroi de plus de libertés aux individus afin de
favoriser la libre entreprise.
La pensée libérale
8
6
LES CLASSIQUES
L'Europe connaît de grands changements au 18e siècle.
Les avancées économiques, politiques et sociales modifient les
besoins
Les anciennes théories mercantilistes ne sont plus convaincantes
Les fortes contraintes qui pèsent sur la liberté d’entreprise
individuelle commencent à paralyser l'économie
La conception libérale propose au contraire de fonder l'économie sur
la liberté individuelle
Le libéralisme économique s'imposait progressivement dans la
pensée économique grâce aux concepts de l’individualisme et de la
liberté
La pensée libérale
8
7
LES CLASSIQUES
L’écossais Adam Smith (1723-1790 écrit son livre le plus célèbre Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations en 1776
• Le dernier des grands économistes classiques,
l’anglais John Stuart Mill(1806-1873) achève la
construction de l’édifice classique en publiant en 1848
les Principes d’économie politique
La pensée libérale
8
8
LES CLASSIQUES
La période est marquée une transformation des économies et
particulièrement de l’économie anglaise.
L’organisation de la société est bouleversée, la hiérarchie sociale se modifie,
La croissance démographique est très rapide
La croissance de la production s’accélère non seulement dans l’industrie mais aussi dans l’agriculture sous l’effet des changements techniques,
Le climat culturel est profondément transformé
La pensée libérale
8
9
LES CLASSIQUES
Smith est d’abord philosophe avant d’être économiste.
• L’égoïsme qui pousse à la conquête et à la réussite
• L’altruisme qui permet de vivre en société
L’Homme serait guidé
par deux tendances générales
Expliquer la réalité économique en faisant appel à la raison et
établir des lois économiques
La pensée libérale
9
0
LES CLASSIQUES
Les penseurs classiques cherchent à créer une société en
harmonie avec l'ordre naturel,
Initiative individuelle
Régulation naturelle
par le marché
Système économique
classique
La pensée libérale
9
1
LES CLASSIQUES
L’économie doit prendre pour point de départ les comportements des
individus poussés par leur égoïsme naturel.
Les relations contractuelles qui s’établissent entre ces hommes
récompensent les plus efficaces et sanctionnent les erreurs et la
concurrence fait triompher l’efficacité.
Le résultat est alors collectivement supérieur à la situation antérieure.
Partant des comportements individuels il retrouve des résultats
applicables à la société entière.
Les classiques s’opposent aux mercantilistes en affirmant clairement
que le laisser faire réclamé par les physiocrates est indispensable.
La pensée libérale
9
2
LES CLASSIQUES
Aspect 1
• Rejet des fondements de la valeur des mercantilistes(accumulation de la richesse monétaire) et celle des physiocrates (terre)
Aspect 2
• Rejet de l’interventionnisme public,
Aspect 3
• Le travail est l’origine de la valeur
La pensée libérale
9
3
LES CLASSIQUES
La théorie de la valeur et la formation des prix (Adam Smith et David Ricardo)
Valeur d’usage
L’utilité d’un produit est le préalable à sa production
économique
Notion subjective en fonction des cultures et des personnes
Valeur d’échange
Lorsque cette production se fait à grande échelle les biens deviennent
des marchandises reproductibles
la valeur d’échange est indépendante de la valeur d’usage
Permet de comparer les biens entre eux, de savoir leurs valeurs selon
des critères objectifs (le prix)
La pensée libérale
9
4
LES CLASSIQUES
La théorie d’accumulation et répartition ,
Les groupes de revenus
Revenus • Du travail
Revenus
• Des capitalistes qui ont fourni les services productifs du
Revenus
• Des propriétaires fonciers qui ont loué les terres.
La pensée libérale
9
5
LES CLASSIQUES
La théorie d’accumulation et répartition ,
Trois grandes théories de répartition
Théorie
1
• Une théorie du salaire
Théorie 2
• Une théorie de la rente
Théorie 3
• Une théorie du profit
La pensée libérale
9
6
LES CLASSIQUES
La théorie d’accumulation et répartition
• Le fondement de la valeur est le travail,
• La distribution de la valeur créée entre les travailleurs et les non
travailleurs fait du revenu de ces derniers une déduction du
revenu des premiers.
La pensée libérale
9
7
LES CLASSIQUES
La théorie du salaire est déduite de l’analyse de la valeur et des prix
Le salaire s’établit au niveau nécessaire pour assurer la survie du travailleur,
Un salaire de subsistance est déterminé par la prix naturel du travail,
Il correspond à l’achat des biens nécessaires à la survie du travailleur,
Puisque le salaire est un salaire de subsistance les salariés ne peuvent pas
épargner,
« Le prix naturel du travail est celui qui fournit aux ouvriers les moyens
de subsister et de perpétuer leur espèce sans accroissement ni diminution
» (Ricardo, 1803)
La pensée libérale
9
8
LES CLASSIQUES
La théorie du salaire est déduite de l’analyse de la valeur et des prix
• Les travailleurs sont aussi les "producteurs" de la force de
travail à travers leur fécondité.
• Si le salaire s’écarte de son niveau naturel (salaire de
subsistance), les variations démographiques engendrées
vont le ramener vers ce niveau.
• Un salaire plus élevé permet d’élever plus d’enfants qui
viennent encombrer le marché du travail et font baisser le
salaire et inversement.
La pensée libérale
9
9
LES CLASSIQUES
La théorie de la rente foncière sera développée par David Ricardo.
Toutes les terres n’ayant pas la même fertilité, elles ne sont pas cultivées
en même temps mais progressivement, d’abord les meilleures puis les
autres.
• Les terres "marginales" ne sont cultivées que si elles rapportent un
revenu,
• Si le prix du blé est suffisant pour payer les salaires et le profit naturel
du capitaliste.
• Les propriétaires fonciers sont supposés dépenser l’essentiel des rentes
en consommation improductive.
La pensée libérale
1
0
0
La rente est encaissée par les propriétaires
Pour Ricardo, l’évolution de l’économie conduit vers l’état stationnaire qui entraîne
l’arrêt de l’accumulation.
Le progrès technique retarde ce phénomène.
Ricardo préconise l’instauration du libre-échange pour pallier l’état stationnaire.
La pensée libérale
1
0
1
LES CLASSIQUES
La théorie du profit est réduite à une simple opération
arithmétique
Le profit est ce qui reste de la valeur produite une fois les salaires
et la rente payés
• L’épargne ne peut être le fait que des capitalistes qui renoncent à
consommer la totalité de leurs profits.
• Cette épargne sera entièrement transformée en investissement et
permettra d’élargir la production.
La pensée libérale
1
0
2
LES CLASSIQUES
Jean-Baptiste Say et la loi dite loi des débouchés.
Cette loi est fondée sur une conception simple de la monnaie
• La monnaie n’est pas recherchée pour elle même.
• Lorsque le capitaliste épargne, il utilise cette épargne dans sa propre
affaire (autofinancement) ou en prêtant à un autre capitaliste qui
veut investir.
• Le revenu créé par la vente de la production est entièrement
dépensé, par les salariés, les propriétaires et les capitalistes.
• « L’offre crée sa propre demande ».
La pensée libérale
1
0
3
LES CLASSIQUES
L’ensemble de la pensée classique reste profondément imprégné des
deux intuitions d’Adam Smith :
la société gagne en efficacité économique dès qu’elle recourt à
l’échange,
la poursuite de l’intérêt individuel est le meilleur moyen d’atteindre une
meilleure situation collective.
Le premier point fait l’objet de l’analyse de la division du travail.
Le second est présenté par la référence à la main invisible.
La pensée libérale
1
0
4
LES CLASSIQUES
Le libéralisme des classiques est un encouragement au
développement des échanges en dehors des interventions qui
pourraient freiner la croissance.
L'Etat doit renoncer à participer à la vie économique et se
consacrer à ses attributions naturelles.
• Les économistes classiques sont parfaitement conscients que la
situation qu’ils décrivent est soumise à des contraintes sociales.
• Ils sont très souvent conduits à regretter que le déséquilibre démo-
économique, l’inégale répartition des richesses initiales,
entretiennent la misère du plus grand nombre,
La pensée libérale
1
0
5
LES CLASSIQUES et la croissance
À long terme l’offre rencontre cependant une limite,
Cette limite est naturelle, elle tient à la dégradation progressive des conditions de la
production,
Les classiques croient en effet que les rendements sont décroissants à long terme,
C’est chez David Ricardo que l’explication est la plus précise.
La croissance de la population qui résulte de la croissance économique explique la
mise en culture de terres de moins en moins fertiles,
Le coût de production sur ces terres augmente,
Le prix des subsistances s’élève,
Le salaire s’élève dans la même proportion et le taux de profit a tendance à baisser,
La pensée libérale
1
0
6
LES CLASSIQUES et la croissance
À long terme l’offre rencontre cependant une limite,
Cette limite est naturelle, elle tient à la dégradation progressive des
conditions de la production,
• Les classiques croient que les rendements sont décroissants à long terme,
• La croissance de la population qui résulte de la croissance économique
explique la mise en culture de terres de moins en moins fertiles(David
Ricardo)
• Le coût de production sur ces terres augmente,
• Le prix des subsistances s’élève,
• Le salaire s’élève dans la même proportion et le taux de profit a tendance à
baisser,
La pensée libérale
1
0
7
Les classiques et la croissance
Le progrès technique peut retarder cette évolution, il ne peut pas
l’éviter,
Le développement du commerce extérieur peut être une autre solution
pour élargir les débouchés et qui profite à tous les participants
Adam Smith (théorie des avantages absolus) et David Ricardo
(théories des avantages comparatifs).
1
0
8
La pensée libérale
Le courant marxiste
1
0
9
Le courant marxiste
1
1
0
Pour MARX, l'Histoire est une succession de modes de
production(socialisme, féodalisme...),
Les contradictions d'un système engendrent la mise en place d'un
nouveau système,
Le marxisme est une analyse du système capitaliste et de ses
contradictions,
Le capitalisme engendre 2 classes sociales
ceux qui détiennent les modes de production (bourgeois)
les ouvriers (prolétaires),
Le courant marxiste
1
1
1
L'exploitation des ouvriers par les bourgeois entrainera une révolution,
Elle conduira à son tour à l'apparition d'un nouveau système: le communisme,
La phase du communisme est le niveau suprême de l’évolution des sociétés après
la disparation du capitalisme, de l’Etat, de la division du travail, et des inégalités,
Entre le capitalisme et le communisme, il y a une phase de transition nommée
socialisme,
Le courant marxiste
1
1
2
Surproduction
Baisse des prix
Baisse du profit
Baisse de l’investissement
Baisse de la production
Licenciement
Fermeture des unités de production
Processus de
la crise du capitalisme
selon Max
Le courant marxiste
1
1
3
Voici les 3 étapes qui mènent à l'extinction du
capitalisme:
La source de profit du capitalisme(plus-value), c'est la
différence entre le salaire versé à l'ouvrier et la valeur
ajoutée (V.A) créée par son propre travail,
En recherchant un profit toujours plus important, le
capitaliste va devoir distribuer des salaires toujours plus bas
(=baisse tendancielle des taux de profit),
Les capitalistes, soumis à la concurrence, sont contraints de
remplacer le travail humain par la machine,
Pour rompre avec cette logique, il faut supprimer la
propriété privée des moyens de production.
Chapitre 3: La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
J.M Keynes (1883-1946) est l’un des économistes du XX° siècle, Élève d’Alfred Marshal,
Son influence sur l’enseignement universitaire, l’opinion publique et les gouvernements est la
plus profonde et la plus durable
C’est dans le contexte de la crise économique des années 30 qu’il rédige son oeuvre
fondamentale : La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936).
Sa pensée servira de fil conducteur aux politiques économiques suivies par les pays
industrialisés après la Seconde Guerre mondiale ;
Son influence s’étend du New Deal de Roosevelt aux mesures de relance prises en France, par
exemple, par le gouvernement socialiste en 1981.
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
L’analyse keynésienne comporte d’abord une réfutation explicite d’un certain
nombre d’hypothèses de base néo-classiques
La réfutation d’hypothèses néo-classiques
Le passage de la
microéconomie à la
macroéconomie
-Pour comprendre
l’évolution d’une variable
économique, on ne peut pas
toujours se contenter
d’additionner les
comportements individuels,
-Exemple de la baisse de
salaire (microéconomie et
macroéconomie)
La neutralité de la
monnaie
-Pour les néo-classiques, la
monnaie est un voile,
Pour Keynes, une
économie monétaire de
production ne peut
fonctionner comme une
économie de troc
-Thésaurisation ou emprunt
peut entrainer un décalage
entre la demande et la
production
L’équilibre par les prix
-Pour les néoclassiques,
l’équilibre de tous les marchés
est réalisé grâce aux variations
des prix
-Keynes mentionne deux
réserves:
1.Rigidité des prix du travail
(salaire)
2.L’emploi n’est pas déterminé
par le salaire réel mais c’est le
revenu national qui fixe la
demande globale et donc la
production et l’emploi.
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
• Keynes démontre que le fonctionnement spontané des économies
capitalistes n’est harmonieux
• La spontanéité du fonctionnement de l’économie débouche
involontaire de la main d’œuvre
• Keynes démontre que le « marché » du travail, même avec une
flexibilité des salaires réels, peut se solder par une situation du
chômage involontaire
• Il conteste les politiques libérales de son temps et propose
l’intervention de l’Etat.
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
L’ajustement sur le marché du travail n’est pas opératoire (marché du travail n’est
pas un marché au sens classique)
Keynes veut démontrer que l’offre du travail n’est en mesure de peser sur le niveau
de l’emploi,
Celui-ci résulte des seuls décisions unilatérales des entrepreneurs,
La véritable attaque de Keynes concernera la loi de Say
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
Keynes a tenté d'élaborer une théorie générale, qui ne préjuge pas à priori de la
compatibilité des actions individuelles.
Cet essai repose sur l’hypothèse de l’individu mimétique et sur les effets de
composition.
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
1. L’individu mimétique: L'individu mis en scène par Keynes est mimétique car
l'imitation est une stratégie rationnelle.
L’univers marchand est la proie d'une incertitude radicale ;
Non pas l'aléatoire des phénomènes naturels ou météorologiques, relativement
maîtrisable par le calcul des probabilités,
Mais l'incertain irréductible des affaires humaines lors qu'elles se laissent guider par
les forces obscures du marché.
Pour Keynes, la seule conduite individuelle cohérente dans ce contexte est d'imiter
les autres.
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
L’univers marchand est la proie d'une incertitude radicale ;
Il ne s’agit pas de l'aléatoire des phénomènes naturels ou météorologiques, relativement
maîtrisable par le calcul des probabilités, mais l'incertain irréductible des affaires humaines
lors qu'elles se laissent guider par les forces obscures du marché.
Pour Keynes, la seule conduite individuelle cohérente dans ce contexte est alors d'imiter
les autres.
Dans un monde extrêmement incertain, l'imitation est la seule forme rationnelle de conduite.
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
Keynes avance deux raisons, l'une générale, l'autre propre aux marchés
financiers.
Si je ne sais rien de la situation générale et de son évolution possible, à guider
mes pas sur ceux des autres je tire avantage de leur savoir si vraiment ils savent, et
s'ils ne savent rien (ce qu'il m'est impossible de décider), que je prenne ce point de
repère ou un autre ne fait aucune différence que je sois en mesure d'apprécier.
Les comportements sur un marché financier obéissent aux lois de la psychologie
des foules: l'imitation de l'imitation
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi
2 - La rareté résulte d’une construction sociale
Il existe une rivalité fondamentale entre la consommation et l’accumulation
Le temps est rare
Le taux d’intérêt est le « prix du temps »
Il est proportionnel à l’impatience de consommer plutôt que d’investir
Or, Keynes développe deux arguments :
La rivalité entre consommation et investissement est relative puisque le montant des
ressources à partager n’est pas fixe;
Le taux d’intérêt ne peut pas traduire une tension entre ressources rares si celles-ci ne sont
pas données;
Il convient de lui trouver une autre justification.
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
Le revenu, qui se partage entre la consommation et l’investissement, n’est pas constant. Il est
« endogène ».
Il évolue en proportion de l’investissement car l’accumulation produit du revenu.
En investissant plus, il sera possible de consommer plus.
Le multiplicateur qui exprime parfaitement qu’un léger décalage temporel existe entre le
moment où l’on investit et le moment où la consommation croît.
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
Il y a bien un arbitrage intertemporel mais, selon Keynes, la rivalité n’existe pas.
La décision d’investir est fonction de la confiance que l’on place dans les revenus à venir de
cet investissement.
Elle est liée à notre attitude psychologique face à l’avenir et s’inscrit dans la catégorie des
prophéties auto-réalisatrices.
Si l’accumulation est amarrée à l’état d’esprit collectif concernant le futur la valeur du taux
d’intérêt traduira l’état de la confiance.
Un taux élevé exprime la réticence psychologique des agents à prêter et investir.
Inversement, un taux bas traduit la forte disposition des agents à accumuler.
La critique keynésienne
La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de
l’emploi,
La nature de l’économie: une économie monétaire de production.
Pour substituer l’idée des classiques que les systèmes économiques sont conçus
comme des économies réelles d’échange, Keynes avance une autre vision où les
économies sont conçues comme:
Des économies de production,
Des économies monétaires,
Des économies incertaines.
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
Des économies de production,
L’activité économique s’organise autour de la mise en œuvre, par les entrepreneurs,
de la production,
La production est acte spécifique qui ne se réduit pas à un acte marchand (achats de
facteurs, vente de produits),
Les niveaux de production et l’emploi el leur variation sont fixés par les seuls
entrepreneurs sur la base de l’anticipation à court terme de la demande globale,
La critique keynésienne
La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de
l’emploi,
Des économies de production,
Le marché, dans ce cadre à un statut théorique différent de celui du marché
classique (lieu de confirmation ou d’infirmation des anticipations des
entrepreneurs)
L’économie n’est donc pas une économie de marché au sens précis,
Il n’existe un marché de travail où les décisions des ménages (offre) et celles
des firmes (demande) s’ajustent les uns aux autres par l’intermédiaire des
variations,
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
Des économies monétaires signifie:
La monnaie n’est pas un simple instrument des échanges,
Elle est d’abord l’unité de compte des transactions (étalon des valeurs),
La monnaie est le lien social fondamental,
Elle est un moyen de paiement (liquidité),
Elle a un pouvoir libératoire,
La monnaie n’est donc pas neutre,
Les préférences pour la liquidité vont influencer le niveau de l’ensemble des
grandeurs économiques ( production et travail),
La critique keynésienne La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
Des économies incertaines.
L’activité économique se déroule dans un monde caractérisé par l’existence d’une
incertitude radicale
Décentralisation du système économique dans lequel une décision économique peut
être mise en œuvre indépendamment et probablement à toute mise en cohérence avec
l’ensemble des autres décisions économiques(incertitudes endogènes,
L’anticipation joue un rôle essentiel,
La volatilité des anticipations est due au degré de méfiance de ces anticipations (crise
et instabilité des systèmes économiques),
La critique keynésienne
La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de
l’emploi,
cette vision générale du fonctionnement des économies s’exprime dans
l’invalidation des deux principaux fondamentaux de la macroéconomie
classique
L’invalidation de la loi de Say
Le rejet de la TQM
La critique keynésienne
La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
En ce qui concerne sa réfutation de la loi de Say, voici les aspects principaux de
l'argumentation de Keynes :
Là où Say mettait l'accent sur le rôle de l'offre, Keynes insistera quant à lui sur
celui de la demande,
Chez Keynes, ce n'est plus l'offre qui crée nécessairement sa propre demande,
C'est la demande qui peut précisément s'avérer insuffisante pour entraîner la
croissance de l'offre,
La critique keynésienne
La conception générale de l’économie
Le projet de Keynes: l’étude des variations de la production et de l’emploi,
Say (et l'ensemble des néoclassiques) menaient une analyse en termes dits réels,
affirmant que la monnaie n'était qu'un intermédiaire neutre,
Keynes insistera sur le rôle perturbateur pouvant être joué par la monnaie,
A l'équilibre de Say et des néoclassiques obtenu par les seuls mécanismes du marché,
Keynes s'attache à opposer l'existence d'un équilibre de sous-emploi, caractérisé par
l'existence d'un chômage involontaire.
Au laisser-faire et au libéralisme prôné par ses prédécesseurs,
Keynes oppose la nécessité de l'intervention économique de l'Etat.
La critique keynésienne
La critique de la TQM
Trois variables peuvent influencer le niveau d’activité décidé par les
entrepreneurs et donc de l’emploi:
Le niveau de consommation anticipé qui dépend de la propension marginale à
consommer (paramètre stable à CT)
La marge minimale de profit exigée par les entrepreneurs (stable à court terme)
Le niveau d’investissement (seule variable à CT): ce niveau dépend de deux
taux l’efficacité marginale du capital (anticipations à LT) et celui de l’intérêt.
La critique keynésienne
KEYNES prend en compte les deux fonctions « intermédiaire des
échanges » et « réserve de valeur » de la monnaie,
Il les juxtapose en distinguant 3 motifs de détention de la monnaie:
Transaction: besoin de transaction
Précaution : besoin sécurité financière
Spéculation : besoin de rentabilité (arbitrage portefeuille, taux d’intérêt, anticipation.
L’analyse Keynésienne
Le motif de transaction
Les encaisses de transactions (liées à la structure du système
financier, aux dépenses courantes, à la fréquence, la régularité des
recettes et leur coordination avec les paiements à effectuer)
Les encaisses de précaution (liées au besoin de disposer d’encaisses
de transactions supplémentaires pour faire face à des dépenses
imprévues)
La demande de monnaie pour les transactions (courantes ou
imprévues) est fonction essentiellement du revenu courant des agents
économiques.
L’analyse Keynésienne
Le motif de précaution:
Détenir la monnaie pour répondre aux besoins des agents:
De se prémunir contre l’imprévu,
De saisir des opportunités d’achat à prix favorable (qu’il s’agisse de biens
réels ou de titres)
De garder un avoir en valeur nominale stable pour faire face à une
obligation future stipulée en monnaie.
Le motif de spéculation
Les agents économiques conservent des encaisses pour pouvoir acheter
ou vendre des obligations en fonction des gains ou pertes en capital
anticipés, selon l’évolution prévue du taux d’intérêt.
Contrairement à la monnaie, dont la valeur en capital ne varie pas, le
cours des obligations sur le marché secondaire varie en effet avec le
niveau des taux d’intérêt.
L’analyse Keynésienne
Le motif de spéculation
En fonction de l’évolution des taux d’intérêts courants et de celle
qu’ils anticipent, les agents économiques vont donc conserver des
obligations plutôt que de la monnaie ou l’inverse.
Pour pouvoir effectuer cet arbitrage, ils conservent des encaisses
monétaires au-delà de ce que le seul motif de transaction exigerait.
L’analyse Keynésienne
La demande de monnaie de KEYNES se présente comme suit :
Dm = L1 (R) + L2 (i)
(L1) représente la liquidité pour motifs de transaction et de
précaution
(L2) représente la liquidité pour motif de spéculation
Au niveau de l’analyse, KEYNES distingue deux approches :
Approche mettant la monnaie en relation avec les actifs
financiers,
Approche mettant la monnaie en relation avec les biens.
L’analyse Keynésienne
La première approche se base sur un choix entre la détention
de monnaie ou la détention des titres.
Cette relation est réglée par le concept de « préférence pour la
liquidité ».
Dans ce cadre, la monnaie est considérée comme une réserve
de valeur, un bien qui a un rendement nul, un risque nul et ne
procure aucune utilité.
De là, apparaît la possibilité d'une thésaurisation, et cette
monnaie réservée est appelée la monnaie oisive.
La deuxième approche, pour sa part, s’appuie sur le choix de
détenir de la monnaie ou des biens.
La liquidité est alors l’instrument qui permet de réaliser les
transactions (achat ou vente des biens).
L’analyse Keynésienne
L’analyse Keynésienne
KEYNES et la neutralité de la monnaie!
La monnaie n’est pas neutre, elle est active,
Le lien entre la sphère réelle et la sphère monétaire « taux
d’intérêt»,
Partant du motif de spéculation, l’approche keynésienne stipule
que la monnaie agit sur le comportement des agents
économiques,
C’est en fonction des taux d’intérêt que les agents
économiques peuvent faire leur choix,
L’analyse Keynésienne
KEYNES et la neutralité de la monnaie!
Le taux d’intérêt, en tant que variable monétaire, peut être
influencé par l’augmentation de la masse monétaire
(l’augmentation de l’offre de la monnaie),
Cette variation entraîne une baisse du taux d’intérêt, ce qui
encourage les agents économiques à investir,
L’augmentation de l’investissement va conduire à
l’accroissement de l’activité économique et donc au
développement de la production et de l’emploi.
L’analyse Keynésienne Soucieux de répartir les revenus avec plus d'équité, d'un avocat
des salariés contre les riches,
Sauver le système capitaliste que Marx voulait renverser
Keynes était convaincu que le discours néoclassique- qui
reprenait à son compte la loi de Say - était incapable de proposer
une issue à la crise et au chômage de masse des années 1930,
avec les risques de bouleversements sociaux que cette situation
comportait
Concentration des critiques sur la loi de Say
L’analyse Keynésienne
Chapitre 4: Les composantes de la demande
Les biens et les services qui résultent de l’activité économique
reçoivent deux affectations:
Les uns sont destinés à la consommation (utilisés immédiatement afin
de satisfaire les besoins des ménages, sous la forme de biens et
services marchands ou des services collectifs fournis gratuitement ou
subventionnés par les collectivités),
Les autres sont mis en réserve et assignés à l’investissement (public
ou privé) afin de concourir à un accroissement ultérieur de la
production.
Les composantes de la demande
Les biens et les services qui résultent de l’activité économique
reçoivent deux affectations:
La consommation et l’investissement apparaissent ainsi comme les
éléments moteurs du circuit économique,
Les deux participent à déterminer le niveau de l’activité économique,
en tant que composantes capitales de la demande globale (économie
fermée),
Les composantes de la demande
La fonction de consommation
L’analyse néoclassique de la consommation est fondée sur l’étude
microéconomique des comportements individuels du consommateur,
La thématique centrale est la suivante: comment, pour un revenu donné, le
consommateur rationnel choisit-il entre les différents biens offerts par le marché?
(utilités marginales pondérées par le prix),
L’analyse opte pour des relations prix-quantité (fonction de demande),
Pour analyser l’épargne, les néoclassiques penchent entre la consommation des
biens présents et la consommation de biens dans le futur (épargne est conçue
comme désir de consommation différé),
Les composantes de la demande
La fonction de consommation
Pour faire ce choix, l’individu rationnel se réfère au taux d’intérêt (prix d’équilibre
du marché du capital),
L’acte de consommation est souvent dénigré par les libéraux(destruction d’utilité,
ou la consommation, c’est ce que l’on peut dépenser sans s’appauvrir),
Consommer et consumer !!!!
L’épargne est une vertu à encourager (source de l’accumulation de capital, unique
facteur de l’accroissement de la production),
Les composantes de la demande
La fonction de consommation
La perspective keynésienne se situe à l’opposé de la démarche néoclassiques,
Il se veut d’emblée macroéconomique (consommation agrégée de
l’ensemble des ménages),
Pour Keynes, le facteur déterminant de cette fonction de consommation est le
revenu ( prix étant considérés comme rigides en période de sous-emploi),
Concernant l’épargne, elle n’est pas, le résultat d’une volonté de transfert de
consommation vers le futur, mais une renonciation à la consommation
(paramètre macropsychologique),
Les composantes de la demande
La fonction de consommation
L’acte de l’épargne est alors un vice collectif (fuite dans le circuit économique)
L’excès de l’épargne est le facteur principal de la faiblesse de la croissance
économique!!!!
La consommation des ménages est économiquement indispensable(la
composante majoritaire de la demande globale, 2/3 du PIB),
La consommation est –elle ou non sensible aux variations du revenu
courant, et si oui quel est le degré de cette sensibilité?
Les composantes de la demande La fonction de la consommation
L’influence des « circonstances objectives »
variables agissant sur la propension à consommer.
Les composantes de la demande La fonction de consommation
Les composantes de la demande
La fonction de consommation
Keynes met en évidence la relation privilégiée qui lie la consommation et le revenu
dans la « loi psychologique fondamentale »,
Définir la fonction de consommation, qui correspond au rapport entre la
consommation globale et le revenu global.
On parle de « révolution keynésienne » puisqu’il rompt avec les théories passées
(qui étudiaient l’influence des taux d’intérêt, taux d’inflation, préférence du présent,
etc. dans la répartition de la consommation et de l’épargne) et pose un des principes
fondamentaux de la macroéconomie moderne.
Les composantes de la demande
La fonction de consommation
Les théories de la consommation pré keynésiennes (rappel)
Pour les économistes classiques, le partage du revenu entre
consommation et épargne dépend du taux d’intérêt.
L’intérêt rémunère la renonciation à une consommation immédiate.
La consommation a un caractère résiduel ; l’agent détermine en
premier lieu le montant de son épargne, en fonction du taux d’intérêt,
et affecte le reste de son revenu à la consommation.
Les composantes de la demande
La fonction de consommation
Les théories de la consommation pré keynésiennes (rappel)
Chez Keynes, le taux d’intérêt ne détermine pas le montant mais la
forme de l’épargne qui peut être soit une épargne placée soit une
épargne thésaurisée.
L’analyse théorique comme l’étude des comportements des épargnants
montrent que la relation épargne-taux d’intérêt n’est pas évidente :
une hausse du taux d’intérêt peut tout aussi bien conduire à une
augmentation de l’épargne (effet de substitution) qu’à une réduction de
celle-ci (effet revenu : il n’est pas nécessaire de constituer une épargne
aussi importante pour bénéficier d’un flux souhaité d’intérêt).
Les composantes de la demande La fonction de consommation
La loi psychologique fondamentale de Keynes
Keynes considère que tout individu doit prendre deux sortes de décisions en matière
d’allocation de son revenu :
• La première se rapporte au choix entre consommation présente et consommation future,
auquel correspond le partage du revenu entre consommation et épargne.
Pour KEYNES, la consommation courante est une fonction stable du revenu réel disponible
courant et dépend de la propension marginale à consommer.
Que d'autres facteurs puissent intervenir ne lui semblait pas significatif, même en longue
période.
D’après Keynes, « lorsque le revenu croît, la consommation croît aussi, mais dans une
moindre mesure » ce qui signifie que la propension marginale à consommer est comprise entre
0 et 1.
Cette relation est connue sous le nom de loi psychologique fondamentale de la consommation.
Les composantes de la demande La fonction de consommation
La loi psychologique fondamentale de Keynes
La loi psychologique fondamentale : lorsque le revenu augmente, la consommation augmente
mais moins que le revenu.
Δ Y > 0 -----> 0 < Δ C < Δ Y
c est le rapport entre la variation de la consommation et la variation du revenu qui l’a
provoquée.
Si c=0,8 : cela signifie que les agents consomment 80% de leur revenu supplémentaire.
La propension marginale à consommer est plus forte pour les catégories de population à faible
niveau de revenu.
Les composantes de la demande La fonction de consommation
La loi psychologique fondamentale de Keynes
KEYNES : "La loi psychologique fondamentale à laquelle
nous pouvons faire toute confiance, à la fois a priori en
raison de notre connaissance de la nature humaine et a
posteriori en raison des enseignements détaillés de
l'expérience, c'est qu'en moyenne et la plupart du temps, les
hommes tendent à accroître leur consommation à mesure
que leur revenu croît, mais non d'une quantité aussi grande
que l'accroissement du revenu". (Théorie générale, Chapitre
8, p.117)
Les composantes de la demande La fonction de consommation
La loi psychologique fondamentale de Keynes
Keynes défini deux types de propension à consommer : la propension marginale – que nous
venons d’évoquer – et la propension moyenne à consommer.
La propension moyenne à consommer, notée ē, se définit comme le rapport entre la
consommation totale et le revenu, soit C/Y.
La formulation de la fonction de consommation suppose la constance de la propension
marginale à consommer.
Cette fonction s’écrit : C= cY+Co
où Co est une constante et représente une consommation incompressible, autonome par
rapport au revenu.
La propension moyenne est égale à :
La propension moyenne est donc supérieure à la propension marginale.
Elle décroît régulièrement lorsque le revenu augmente
Les composantes de la demande La fonction de consommation
La loi psychologique fondamentale de Keynes
La propension moyenne décroît régulièrement lorsque le revenu augmente.
Les composantes de la demande La fonction de consommation
La loi psychologique fondamentale de Keynes
La deuxième décision en matière d’allocation du revenu se rapporte à la forme sous
laquelle l’épargne de la période et des périodes antérieures va être conservée.
Dans la Théorie générale, Keynes considère que l’agent a le choix entre la monnaie et les
obligations.
C’est le taux d’intérêt qui gouverne ce choix entre épargne placée et épargne thésaurisée.
Les composantes de la demande La fonction de l’épargne keynésienne
Le taux d’épargne nationale au Maroc
était de 24,8% en 2010 contre 25,1% en
2009
Les composantes de la demande La fonction de l’épargne keynésienne
Les composantes de la demande La fonction de l’épargne keynésienne
Le poids des « forces subjectives et sociales »
Les composantes de la demande La fonction de l’épargne keynésienne
Le poids des « forces subjectives et sociales »
Les composantes de la demande La fonction de l’épargne keynésienne
Les composantes de la demande
Rappel
Quelques notions développées par Keynes
Demande effective: "somme des dépenses de consommation et des dépenses
d'investissement, telles que les entrepreneurs les prévoient lorsqu'ils fixent le volume de
l'emploi("selon le traducteur français de Keynes).
Politique de relance: politique de soutien de la demande qui consiste à injecter dans le
circuit économique un flux de revenu supplémentaire de façon à inciter les entreprises à
produire davantage et à embaucher.!
Loi psychologique fondamentale: "en moyenne et la plupart du temps les hommes tendent
à accroître leur consommation à mesure que leur revenu croît mais non d'une même quantité
aussi grande que l'accroissement du revenu. (...) Aussi, un revenu croissant est-il
accompagné d'un accroissement plus marqué de l'épargne et, un revenu décroissant une
diminution plus marquée de l'épargne."
La propension marginale à consommer (Pmc) est plus faible que la propension moyenne
à consommer (PMC) ou, si l'on préfère, la propension marginale à épargner (Pme) est
supérieure à la propension moyenne à épargner (PME). La somme des propensions = 1.
Les composantes de la demande
Rappel
Keynes met en évidence la relation privilégiée qui lie la consommation et le revenu
dans la « loi psychologique fondamentale », et va définir la fonction de
consommation, qui correspond au rapport entre la consommation globale et le
revenu global.
Il parait évident que la consommation augmente dès lors que le revenu augmente,
cependant augmentent-ils de façon simultanée et équivalente ?
Si l’on considère que le revenu correspond à la somme de la consommation et de
l’épargne : Y = C + S (avec Y = revenu, C = consommation et S = épargne), de quelle
façon ces deux composants coexistent et évoluent avec le revenu ?
Deux notions sont à la base de l’analyse keynésienne de la consommation : la mesure
des propensions.
Les composantes de la demande
Rappel
La propension moyenne à consommer
Afin de préciser la relation entre consommation et revenu, il convient de calculer la part du
revenu consacré à la consommation.
La propension moyenne à consommer est donc le rapport entre la consommation globale C et
le revenu global Y : C/Y
De la même manière on peut calculer la propension moyenne à épargner avec S/Y ,
La propension marginale à consommer
Lorsque le revenu augmente, on peut s’interroger sur la proportion de cet accroissement
consacré à la consommation ;
La propension marginale à consommer correspond au rapport suivant entre l’accroissement de
la consommation et l’accroissement du revenu : ∆C/∆Y
Idem pour la propension marginale à épargner : ∆S/∆Y
Les composantes de la demande
Rappel
La fonction de consommation : elle exprime la relation entre
consommation et revenu telle que Keynes la définie dans la « loi
psychologique fondamentale », au chapitre huit du livre trois de sa
Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie de 1936 :
« La loi psychologique fondamentale, à laquelle nous pouvons faire
toute confiance, à la fois a priori en raison de notre connaissance
de la nature humaine et a posteriori en raison des enseignements
détaillés de l’expérience, c’est qu’en moyenne et la plupart du
temps les hommes tendent à accroître leur consommation à
mesure que leur revenu croît, mais non d’une quantité aussi
grande que l’accroissement du revenu. »
Les composantes de la demande
Rappel
Selon Keynes, lorsque le revenu augmente, la consommation s’accroît, mais
dans des proportions moins importantes : un effet de saturation entraîne la
baisse des propensions à consommer au profit des propensions à épargner.
Les ménages épargnent une part croissante de leur revenu au fur et à mesure
que celui-ci s’accroît : l’épargne est une fonction croissante du niveau de
revenu.
Il explique cela par le fait que les habitudes de consommation des ménages
demeurent lors d’une augmentation de revenu, ils sont donc amenés à
épargner la différence entre leur nouveau revenu et leur consommation
habituelle.
La différence entre le revenu et la consommation s’élargit lors d’une
augmentation de revenu.
Les composantes de la demande
Rappel
La fonction keynésienne de consommation peut être exprimée de la
façon suivante :
C = c.Y + Co
C = consommation globale
Y = revenu
c = propension marginale à consommer ( 0 < c < 1)
Co = consommation incompressible autonome, c’est la
consommation de l’agent même quand il ne dispose d’aucun
revenu (il puise dans son épargne) (si Y = 0, C = Co).
Les composantes de la demande
Rappel
Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne
Les limites de la « loi psychologique fondamentale »
les critiques des néo-classiques sur la théorie keynésienne de la
consommation et de l’épargne .
De nombreux économistes ont remis en cause la théorie keynésienne
qu’ils considèrent comme incomplète et imparfaite, et ont essayé
d’affiner et d’approfondir la relation consommation/revenu.
Ils ont fait entrer en jeu la dimension temporelle inexistante dans
l’analyse keynésienne qui se vérifie surtout dans le court terme : des
travaux ont confirmé que la propension moyenne à consommer
diminue effectivement avec l’augmentation du revenu.
Les composantes de la demande
Rappel
Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne
Les limites de la « loi psychologique fondamentale »
Les critiques des néo-classiques sur la théorie keynésienne de la consommation et de
l’épargne .
L’économiste Kuznets, après une étude menée en 1946 ( à partir de données chronologiques
sur la consommation et le revenu nationaux des Etats-Unis sur une vingtaine d’années),
démontre que sur le long terme la propension moyenne à consommer est constante.
Les ménages n’ont pas plus de besoins à satisfaire mais ils commencent à consommer des
biens de qualité supérieure.
Les composantes de la demande
Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne
1. Les prolongements de la théorie keynésienne
a) La théorie de Duesenberry : l’effet de cliquet de la consommation
Les ménages cherchent en effet à maintenir leur train de vie, même si leur revenu
diminue temporairement, quitte à puiser dans leur épargne.
Il existe ainsi une sorte d’ « effet de cliquet » dans la dépense de consommation qui
joue un rôle régulateur sur le cycle économique pendant les périodes de récession.
Les composantes de la demande
Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne
1. Les prolongements de la théorie keynésienne
b) La théorie du revenu permanent de Milton Friedman
Selon Friedman, les agents déterminent leur niveau de consommation non sur la base
du revenu courant mais de leur revenu permanent.
Le revenu permanent correspond au revenu courant auquel s’ajoutent les revenus
futurs anticipés sur la base des tendances passées.
Le mécanisme aboutit à une autorégulation du cycle économique : dans les périodes
de récession, la réduction de la consommation sera moins sensible que ne le dit la
théorie keynésienne et, réciproquement, la progression moins forte en période
d’expansion.
Les composantes de la demande
Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne
1. Les prolongements de la théorie keynésienne
b) La théorie du revenu permanent de Milton Friedman
Les composantes de la demande
Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne
1. Les prolongements de la théorie keynésienne
c) La théorie du cycle de vie de Modigliani (ou théorie du cycle vital)
Cette théorie estime que les individus tentent de maintenir un niveau de vie stable alors que
leurs revenus connaissent trois phases très différentes :
Au début de la vie, les ressources sont faibles ;
Elles augmentent ensuite durant la vie active;
Pour régresser à nouveau après le départ à la retraite.
Cela conduit les jeunes à s’endetter fortement ;
Puis, au cours de la 2ième phase de l’existence, les ménages épargnent pour rembourser
leurs emprunts de jeunesse et pour préparer leur retraite ;
Durant la 3ième phase, ils puisent dans leur épargne passée pour préserver leur
consommation.
La consommation d’une année donnée n’est pas strictement liée au seul revenu de l’année
mais dépend des revenus passés et des revenus futurs anticipés.
Les composantes de la demande
Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne
1. Les prolongements de la théorie keynésienne
c) La théorie du cycle de vie de Modigliani (ou théorie du cycle vital)
Les composantes de la demande
Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne
2. Le comportement de consommation ricardien : le théorème d’équivalence ou théorème de
Ricardo-Barro
Barro développe la thèse de l’effet d’éviction direct, connue sous le nom de théorème de
Ricardo-Barro ou théorème d’équivalence entre emprunt et impôt.
Les agents anticipent une hausse future des impôts qui sera décidé par l’Etat afin de
rembourser l’emprunt public.
En prévision de ces impôts futurs, les agents augmentent aujourd’hui leur épargne ce qui
réduit l’efficacité de la relance budgétaire.
Les agents raisonnent de façon intergénérationnelle : le recours à l’emprunt étant synonyme
d’une imposition différée dans le temps, les ménages épargnent davantage afin de laisser un
héritage inchangé
Les composantes de la demande
Les alternatives à la fonction de consommation keynésienne
2. Le comportement de consommation ricardien : le théorème d’équivalence ou
théorème de Ricardo-Barro
On parle alors de comportements de consommation et d’épargne ricardien.
Le théorème d’équivalence a fait l’objet de nombreuses critiques :
1. l’hypothèse d’altruisme intergénérationnel est discutable ;
2. les contribuables n’anticiperaient pas pleinement les prélèvements futurs liés aux
déficits budgétaires : ils profiteraient donc de la relance pour consommer
davantage et non pour épargner plus;
3. si le taux de croissance de l’économie est supérieur au taux d’intérêt, l’Etat
n’aura pas besoin de prélever davantage d’impôts demain pour financer le service
de la dette;
4. le comportement ricardien dépendrait du niveau de la dette : pour de faibles
ratios (dette/PIB), les agents adopteraient des comportements keynésiens en
matière de consommation et d’épargne. En revanche, pour des ratios (dette/PIB)
élevés, ils anticiperaient des prélèvements futurs et auraient des comportements
ricardiens.
Les composantes de la demande
Les composantes de la demande