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7OptionBio | lundi 22 novembre 2010 | n° 445

S’il est relativement facile, pa rmi l es pa t ien ts atteints d’embolie pulmo-

naire (EP), de détecter sur des para-mètres cliniques (choc, hypotension artérielle) ceux qui sont le plus à ris-que, l’évaluation du pronostic pour les patients hémodynamiquement stables est beaucoup moins aisée. Plusieurs études ont souligné l'inté-rêt à cet égard de la mesure de la troponine I ou T en présence d'une EP, mais elles incluaient malheureu-sement l’ensemble des patients, y compris ceux hémodynamiquement instables. Elles ne permettent donc pas de tirer de conclusions quant à son utilité chez les malades stables.

Tropo US chez des malades stablesL'insuffisante sensibilité des dosa-ges de troponine représente un obstacle supplémentaire à son uti-lisation dans ce cadre. La troponine ultrasensible (tropo US) pourrait représenter une solution. La pré-sente étude a inclus 156 patients consécutifs normo tendus présen-tant une EP confirmée chez qui l'intérêt d'un dosage de troponine normale et de troponine US a été évalué. Il a été possible de suivre à long terme (6 mois), la quasi tota-lité d’entre eux. Les valeurs de tropo US étaient comprises entre 0,001 et 357,2 pg/mL et pour 100 mala-

des (64 %) atteignaient au moins 14 pg/mL.

Une valeur pronostique seuil à 14 pg/mLLa tropo US était plus souvent élevée chez les patients ayant présenté une complication à 30 jours (décès, mise sous inotropes et/ou intubation, mas-sage cardiaque) : 71,7 [35,5 ; 117,9] contre 26,4 [9,2 ; 68,2] pg/mL, p = 0,027. Une valeur seuil de 14 pg/mL s'est avérée prédire efficacement le pronostic avec une sensibilité et une valeur prédictive négative de 100 %. À l'inverse, la mesure de la troponine “simple” aurait conduit à considérer par erreur la moitié des

patients à haut risque comme étant à risque modéré. Enfin, une tropo US élevée à l'entrée a prédit le ris-que de mortalité à long terme. La mesure de troponine T semble donc efficace pour détecter les patients à haut risque souffrant d'une EP à hémodynamique conservée, mais seulement avec le dosage ultra-sensible, rarement disponible en pratique courante. |

BENOÎT TYL © www.jim.fr

SourceLankeit M, Friesen D, Aschoff J et al. Highly sensi-

tive troponin T assay in normotensive patients with

acute pulmonary embolism. Eur Heart J. 2010 ;

31 : 1836-44.

Intérêt de la troponine T ultrasensible dans l’évaluation pronostique de l’embolie pulmonaire

La cirrhose biliaire primitive n’est pas une maladie rare en France

Une étude prospective mul-ticentrique a été menée en 2007 pour évaluer l’inci-

dence et la prévalence de la cirrhose biliaire primitive (CBP) en France métropolitaine. L’incidence de la maladie a été appréciée sur la base d’un recense-ment des cas incidents d’anticorps anti-mitochondrie de type 2 (63 labo-ratoires ont participé à cette étude, 1 345 sérums ont été inclus). Dans un second temps, les diagnostics ont été validés auprès des médecins prescripteurs (n = 1 149).

Une incidence des Ac anti-M2 supérieure aux CBPSur 725 réponses exploitables (sérums anti-M2+), 30 % corres-pondaient à des patients ayant une CBP connue, 38 % à de nouveaux cas de CBP et 32 % à des patients pour lesquels le diagnostic de CBP n’avait pas été posé. Ainsi, ont été établies les données suivantes :

– 9 cas/an/million d’habitants dans la population générale ;– 36 cas/an/million d’habitants chez les femmes de plus de 45 ans.

– 210 cas/million d’habitants dans la population générale ;– 860 cas/million d’habitants chez les femmes de plus de 45 ans.Cette étude montre également que dans 32 % des cas, les Ac anti-M2 ne sont pas associés à un diagnostic de CBP établi ; de fait, leur incidence est supérieure à celle de la CBP.

– 14 cas/an/million d’habitants dans la population générale ;– 59 cas/an/million d’habitants chez les femmes de plus de 45 ans.

Données biocliniques des nouveaux cas de CBPLes patients sont des femmes dans 90 % des cas, d’âge moyen 60 ans, ayant une maladie auto-immune associée dans 23 % des cas. Elles souffrent d’asthénie dans 46 % des

cas, de prurit (24 %), de cirrhose (16 %), de varices œsophagiennes (7 %) ou d’ascite (5 %). Leur stade histologique est bas (I ou II) dans 67 % des cas, mais d’emblée III ou IV, correspondant à des formes évo-luées, dans 23 % des cas.Au plan biologique, on observe une augmentation des phosphata-ses (PAL > 3N) dans 26 % des cas, des gamma-glutamyl transférases (GGT > 10 N dans 35 % des cas, des ALAT > 2 N dans 29 % des cas, des IgM > 2 N dans 29 % des cas et un TP < 70 % dans 7 % des cas.Au total, la CBP n’est pas une mala-die rare chez la femme de plus de 45 ans. Cette étude continue, notamment pour suivre l’évolution des patients anti-M2+ : prochains résultats en 2012. |

ESTHER SACOUN

Journaliste scientifique, Paris

SourceCommunication de C. Johanet, lors du colloque

du Groupe d’étude pour l’auto-immunté (Geai),

Paris, juin 2010.

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médecine prédictive

épidémiologie

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