Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Université Larbi Tebessi -TEBESSA-
FACULTE DE LETTRES ET LANGUES ETRANGERES
DEPARTEMENT DE LANGUE FRANÇAISE
Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Master
Option : Sciences du langage et Didactique
L’INFLUENCE DU CYBERLANGAGE SUR
LE FRANÇAIS NORMATIF CHEZ
LES JEUNES ALGERIENS
(Cas de page facebook « J’ai besoin de conseils de femmes »)
Année Universitaire : 2015– 2016
Présentées par :
Melle. BETTICHE Zineb
Melle. RAIS Nourelhouda
Sous la direction de :
M. TAHAR Amor
Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Université Larbi Tebessi -TEBESSA-
FACULTE DE LETTRES ET LANGUES ETRANGERES
DEPARTEMENT DE LANGUE FRANÇAISE
Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Master Option : Sciences du langage et Didactique
L’INFLUENCE DU CYBERLANGAGE SUR
LE FRANÇAIS NORMATIF CHEZ
LES JEUNES ALGERIENS
(Cas de page facebook « J’ai besoin de conseils de femmes »)
Année Universitaire : 2015– 2016
Présentées par :
Melle. BETTICHE Zineb
Melle. RAIS Nourelhouda
Sous la direction de :
M. TAHAR Amor
REMERCIEMENT
Nous tenons à remercier notre tuteur Monsieur TAHAR AMOR, de nous accueillir dans son
équipe et pour sa rigueur, sa disponibilité par rapport à son état de santé et sa qualité humaine
nous ont profondément touchés.
Nous tenons aussi à exprimer toute notre gratitude à ceux qui nous ont soutenus au fil de
l’élaboration de ce modeste mémoire
Comme on remercie sincèrement les membres du jury qui nous font le grand honneur d’évaluer
ce travail.
Nos remerciements les plus chaleureux vont à tous nos amies pour leurs encouragements et
leurs soutiens.
DEDICACE
Cet humble travail est dédié à :
Zineb
A ma très chère mère qui m'a soutenu tout au long de mon parcours et plus particulièrement
mon très cher défunt père où sa présence me manque énormément deux piliers qui m’ont
forgé d’aller plus loin et réaliser mes rêves les plus fous.
Nourelhouda
A mes chers parents qui m’ont encouragé à aller de l’avant
Mes deux sœurs Amina et khaoula, Mon unique frère Med wafi
Mes deux neveux Hamza et Koussai et ma petite nièce Widad
Et particulièrement à mon conjoint qui me donne la force et le bonheur.
A nos familles, nos chères amies spécialement notre meilleure amie : DJABRI Nourelhouda
et nos collèges de l’université de Tébessa.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE 12
PREMIER CHAPITRE: LE FRANCAIS NORMATIF ET
LA COMMUNICATION
INTRODUCTION………………………………………………………………………………….. 15
I. LE FRANCAIS NORMATIF……………………………………………………………….. 15
1. Définition………………………………………………………………………………………….
2. Les caractéristiques du français normatif……………………………………………………….... 2.1. D’un point de vue général………………………………………………………………………….....
2.2. D’un point de vue orthographique………………………………………………………………….. 2.2.1. Définition de l’orthographe……………………………………………………………………………… 2.2.2. Les caractéristiques de l’orthographe……………………………………………………………………
15
16
16 16
16
17
II. ELEMENTES DE LA SITUATION DE COMMUNICATION…………………………… 18
1. L’émetteur……………………………………………………………………………………….
2. Le récepteur……………………………………………………………………………………... 3. Le message……………………………………………………………………………………….
4. Le code………………………………………………………………………………………….. 5. Le canal………………………………………………………………………………………….
6. Le référent……………………………………………………………………………………….
18
18
18 19
20 20
III. LES SPHERES LINGUISTIQUES EN ALGERIE……………………………………….. 20
1. La sphère arabophone…………………………………………………………………………… 1.1. L’arabe classique……………………………………………………………………………………
1.2. L’arabe dialectal……………………………………………………………………………………
2. La sphère berbérophone…………………………………………………………………………
3. La sphère des langues étrangères……………………………………………………………….. 3.1. Le français………………………………………………………………………………………….
3.2. L’anglais…………………………………………………………………………………………… 3.2. L’espagnol………………………………………………………………………………………….
3.4. L’italien…………………………………………………………………………………………….
3.5. Le chinois…………………………………………………………………………………………..
20 20
21 22
22
22 23
23 23
24
IV. LES VARIATIONS LINGUISTIQUES………………………………………………….. 1. La variation diachronique……………………………………………………………………… 2. La variation diatopique…………………………………………………………………………
3. La variation diastratique……………………………………………………………………….. 4. La variation diaphasique………………………………………………………………………..
5. La variation diamésique………………………………………………………………………… 6. La variation diagénique…………………………………………………………………………
25
25
25 25
26 26
26
CONCLUSION………………………………………………………………………………... 27
DEUXIEME CHAPITRE: LES TECHNIQUES DU
CYBERLANGAGE
INTRODUCTION……………………………………………………………………………... I. DEFINITION DU CYBERLANGAGE…………………………………………………………….
1. Le cyber………………………………………………………………………………………
2. Le langage…………………………………………………………………………………… II. L’ASPECT SOCIOLINGUISTIQUE DU PHENOMENE CYBERLANGAGE………….. III. LES TECHNIQUES DU CYBERLANGAGE…………………………………………….
1. L’abréviation………………………………………………………………………………….. 1.1. Abréviation par aphérèse………………………………………………………………………….
1.2. Abréviation par syncope…………………………………………………………………………...
1.3. Abréviation par apocope…………………………………………………………………………..
29
29
29 29
30
32
32 33
33
33
1.4. Siglaison…………………………………………………………………………………………... 2. L’étirement graphique…………………………………………………………………………
3. Les rébus typographique………………………………………………………………………. 4. Les anglicismes…………………………………………………………………………………
5. L’alternance codique………………………………………………………………………….. 6. Les émoticônes…………………………………………………………………………………
33 34
35
37 38
39
CONCLUSION………………………………………………………………………………... 41
TROISIEME CHAPITRE: CYBERLANGAGE: VERS
UNE NOUVELLE ORTHOGRAPHE
INRODUCTION………………………………………………………………………………. 43
I. PRESENTATION DU CORPS…………………………………………………………….. 43
II. LES CARACTERES GRAPHIQUES DU CYBERLANGAGE………………………... 1. LES NEOGRAPHIES…………………………………………………………………………..
1.1. Les réductions graphiques………………………………………………………………………. 1.2. Les squelettes consonantiques……………………………………………………………………
1.3. Les logogrammes…………………………………………………………………………………
1.4. L’étirement graphique…………………………………………………………………………… 1.5. Les syllabogrammes et rébus……………………………………………………………………..
2. LES PARTICULARITES MORPHO-LEXICALES………………………………………… 2.1. L’abréviation……………………………………………………………………………………..
2.2. L’anglicisme………………………………………………………………………………………
2.3. L’alternance codique…………………………………………………………………………….. 2.4. La ponctuation……………………………………………………………………………………
2.5. Les émoticônes……………………………………………………………………………………
44
44 44
51 52
52
53 54
54
54 55
56 57
II. ANALYSE DE QUESTIONNAIRE……………………………………………………….. 1. Présentation du questionnaire………………………………………………………………….
2. Objectifs……………………………………………………………………………………… 3. Analyse des données………………………………………………………………………………….
4. Résultats………………………………………………………………………………………………
CONCULUSION……………………………………………………………………………..
57 57
57
58 69
69
CONCULUSION GENERALE…………………………………………………………. 71
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
TABLE DES TABLEAUX
Tableau
n° Intitulé du tableau page
01 Quelques abréviations utilisées sur « la page facebook : J’ai besoin de conseils de
femmes » 34
02 Quelques exemples sur l’étirement graphique 35
03 Quelques exemples sur le rébus typographiques 36
04 Quelques anglicismes utilisés sur « facebook » 37
05 Quelques exemples d’émoticônes utilisés sur « facebook » 40
06 Réduction du « qu » à « k » 44
07 Réduction « au » à « o » 45
08 Réduction avec compactage (soudures des mots) 45
09 Substitution de « z » à « s » 46
10 Substitution « k » à « c » 46
11 Substitution de « é » à « et, « ais », « ai », « es »
47
12 Déconstruction « oi » à « w » 48
13 Chute des mutogrammes en finale 48
14 Chutes des « e » instables 49
15 Simplification des morphologies verbales 50
16 Simplification des digrammes et des trigrammes 50
17 Les squelettes consonantiques figurant dans les commentaires 51
18 Les Logogrammes utilisés dans les commentaires 52
19 L’étirement graphique figurant dans les commentaires 52
20 Les syllabogrammes et rébus figurant dans les commentaires 53
21 L’emploi des abréviations dans les commentaires 54
22 Anglicismes utilisés dans les commentaires 54
23 Emprunt du digramme « oo » de l’anglais 54
24 L’utilisation de l’alternance codique dans les commentaires 55
25 Commentaires en arabe dialectale 55
26 Les mots berbères utilisés dans les commentaires 56
27 Ponctuation des commentaires 56
28 L’utilisation des émoticônes 57
29 L’échantillon représentatif d’âge 58
30 La fréquence de connexion 59
31 Détails concernant l’utilisation du cyberlangage 60
32 Résultats illustrant les raisons de l’utilisation du cyberlangage 61
33 Résultats de destination des messages 62
34 Les langues utilisées pour communiquer 63
35 Récapitulatif de types de messages utilisés 64
36 L’utilisation des techniques de cyberlangage 65
37 Récapitulatif de l’utilisation des émoticônes 66
38 Détails concernant l’efficacité de la communication par le cyberlangage 67
39 Détails concernant l’influence du cyberlangage sur le français normatif 68
TABLE DES FIGURES
Tableau
n° Intitulé de figure Page
01 Un commentaire comportant code iconique et code linguistique 19
02 Les sphères linguistiques en Algérie 24
03 L’aspect sociolinguistique du cyberlangage 31
04 Commentaire comportant une extension graphique 35
05 Commentaire comportant le rébus typographique 36
06 Un commentaire comportant une alternance codique 38
07 Quelques émoticônes utilisés sur facebook 39
08 Présentation de l’échantillon 58
09 La fréquence de connexion chez les jeunes internautes 59
10 L’utilisation du cyberlangage 60
11 Les raisons de l’utilisation du cyberlangage 61
12 Destinations des messages 62
13 Les langues utilisées pour communiquer 63
14 Les types de messages utilisés 64
15 Les techniques utilisées dans le cyberlangage 65
16 L’utilisation des émoticônes 66
17 L’efficacité de la communication par le cyberlangage 67
18 L’influence du cyberlangage sur le français normatif 68
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
12
Dans la vie quotidienne, les nouvelles technologies de l’information et de la
communication (NTIC) étant plus en plus présentes où la communication et l’accès à l’information
se réalisent n’importe où , sans délai, hors de lieu et hors du temps, qui touchent le grand public
mais de façon majestueuse la tranche des jeunes, leurs usages massifs s’écoulent depuis les années
avec l’apparition des plateformes de discussion et les réseaux sociaux « Msn, Facebook, Twitter,
Snapchat, Instagram, SMS …etc. » faisant dépendre l’utilisation d’une nouvelle forme d’écriture :
« cyberlangage ».
Ce phénomène qui est à l’heure envahit notre quotidien avec ses formes d’usage et leur
influence sur la norme du bon français, il nous rend intéressés pour étudier les nouvelles formes
d’écriture de la langue induite par le développement technologique.
Ce travail de recherche consiste à traiter un phénomène bien particulier qui touche le code
écrit chez les jeunes algériens, en mettant en relief l’aspect sociolinguistique du phénomène observé
« cyberlangage » et son influence sur la langue.
Ce nouveau langage jugé comme étant un code qui ne respecte pas les normes standards du
français normatif (les normes orthographiques), il représente une nouvelle aire faite essentiellement
de mots, de néographies, de symboles, de rébus où les jeunes internautes s’expriment d’une façon
rapide, libre et ludique. Dans ce cadre il sera très utile de se poser un questionnement logique, de se
demander si ce code assure la transmission fidèle toute en ayant une communication efficace et si
cela influence d’une manière ou d’une autre directe ou indirecte sur le français normatif chez les
jeunes.
Le constat des nouvelles formes d’écriture dans l’ère numérique, la dégradation du niveau
orthographique et les erreurs faites par la majorité des jeunes algériens d’une façon attrayante nous
amène à constituer un ensemble de réflexions, d’une part les stratégies de cyberlangage
garantissent une communication libre et éloignée de toutes les normes du français normatif, d’une
autre part le cyberlangage, un espace indépendant motivant pour effectuer plus de communication
interactionnelle mais possède une certaine influence sur les normes de la langue.
Ce mémoire vise à démontrer que le cyberlangage est un nouveau style de représentations
langagières que les jeunes internautes ont des différents modes d’écriture clavardée et qu’il a des
répercussions sur le français normatif.
13
Notre étude s’effectuera à partir de l’analyse de vingt-cinq (25) commentaires qui figurent
sur la page facebook « j’ai besoin de conseils de femmes » publiés par les jeunes internautes
algériens à l’occasion d’un événement récent qui concerne la grève des enseignants contractuels.
Ces commentaires forment notre corpus étudié et aussi d’un questionnaire pour voir leurs points de
vue à propos de ce phénomène « cyberlangage ».
Notre réflexion est répartie en trois volets : dans le premier volet, «le français normatif et
la communication », nous présentons le français normatif et ses caractéristiques, la communication
et ses éléments, les sphères linguistiques en Algérie, ainsi que les variations linguistiques. Le
deuxième volet : « le cyberlangage et ses techniques », traite le phénomène langagier
« cyberlangage », son aspect sociolinguistique et l’explication des différentes techniques de ce
code, en basant sur les travaux de JACQUES Anis en 20021 et de DEJOND Aurélia en 20062. Le
troisième volet : « cyberlangage : vers une nouvelle orthographe » est consacré à l’analyse des
commentaires rédigés par les jeunes internautes algériens pour éclaircir les caractéristiques
graphiques, aussi un questionnaire électronique plus approfondie que nous avons soumis aux jeunes
internautes algériens afin de nous permettre d’avoir des idées sur l’émergence du cyberlangage et
son influence sur leur manière d’écrire les messages et sur le français normatif .
1 JACQUE, A : communication électronique scriptural et formes langagières : chats et SMS, 2002,
disponible sur [https://www.mediensprache.net/archiv/pubs/2810.htm], consulté le 04 avril 2016. 2 DEJOND, A : cyberlangage : autour des mots, Bruxelles, Ed Racine, 2006.
PREMIER CHAPITRE
LE FRANÇAIS NORMATIF
ET
LA COMMUNICATION
15
INTRODUCTION
La langue est « un système des signes verbaux propres à une communauté d’individus qui
l’utilisent pour s’exprimer et communiquer entre eux »3. Un code constitué en un système de règles
communes à une même communauté. Alors la langue est considérée comme un outil de
communication, et aussi étant le reflet de la société.
La communication se définit dans le dictionnaire LAROUSSE 4 comme l’action de
communiquer avec quelqu'un, d'être en rapport avec autrui, un échange verbal entre un émetteur et
un récepteur dont il incite une réponse, participer à une existence groupale et sociale, c’est la base
essentielle de la relation humaine. Toute situation de communication comporte un émetteur, un
récepteur, un message, un code, un canal et un référent. Encore « elle a comme toile de fond un
entourage physique, événementiel, social, psychologique ou a lieu la communication. Quelle que
soit la situation de communication on y retrouve toujours les mêmes composantes »5.
Dans notre société, on distingue des diverses variations linguistiques et plusieurs sphères
linguistiques, un tissu linguistique métissé et riche pour communiquer : l’arabe classique, l’arabe
dialectale, le berbère, l’anglais, l’espagnol, le chinois et le français, cette dernière à un poids très
importants dans les interactions sociolinguistiques, un raccourci vers les sciences et technologies
qui a connu la communication depuis quelques années.
I. LE FRANÇAIS NORMATIF
1. Définition
Le français est un concept facile à cerner mais difficile à définir. En effet, cette langue est
d’abord envisagée comme le français « de base », un seuil entre ce qui est formel et ce qui ne l’est
pas. Il est associé à l’usage correct: une langue épurée de tout énoncé erroné.6
3 Le petit LAROUSSE, 2006, p. 622. 4 Dictionnaire électronique du français LAROUSSE, disponible sur :
[http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/communication/17561] :
consulté le 11/04/2016. 5 ARCAND R, et BOURBEAU, N : la communication efficace, In La communication efficace : de l’intention aux moyens d’expression, Ed.de Boeck. Bruxelles,
1998, p. 13. 6 REBOURCET. S : Le français standard et la norme : l’histoire d’un « nationalisme linguistique et
littéraire » à la française, l’Université du Maryland État Unis, 2008, p. 108, disponible sur
[http://clsl.recherche.usherbrooke.ca/vol2no1/rebourcet_vol2no1_2008.pdf], consulté
le 05 avril 2016.
16
En somme, il correspond à une entité linguistique qui peut être aussi bien écrite qu’orale. Le
bon français, c’est le français correct. Il s’agit d’un français conçu pour agencer des limites
grammaticales, orthographiques et stylistiques à l’écrit comme à l’oral7.
2. Les caractéristiques du français normatifs
2.1. D’un point de vue général
Le français normatif est une variété de langue ayant des normes non seulement
implicites, mais aussi explicites à travers des dictionnaires monolingues, une orthographe,
des grammaires et d’autres ouvrages linguistiques.
Les caractéristiques du français normatif d’un point de vue général :
- Un vocabulaire employant dans les ouvrages de références (dictionnaires encyclopédiques).
- Une orthographe unique et stable.
- Une grammaire prescriptive et structuré.
- Une prononciation correcte.
2. D’un point de vue orthographique
2.2.1. Définition de l’orthographe
Quand un système d’écriture est défini comme la norme graphique à observer par toute
la communauté linguistique, on parle d’orthographe. L’orthographe est un mot d’origine grecque,
formé de deux parties « orthos» qui signifie droit et exact et « graphein » qui signifie écriture, ainsi
orthographe veut dire « écrire correctement »8.
Elle correspond à une norme relative à la manière d’écrire un mot. Cette norme
contraignante évolue dans le temps à une importance dans le français :
« Ensemble de règles et d'usages définis comme norme pour
écrire les mots d'une langue donnée. (On distingue l'orthographe d'accord, fondée sur les règles de la grammaire, et l'orthographe
d'usage, qui n'obéit pas à des règles précises.) »9.
7 REBOURCET. S : Op. Cit, p. 108. 8 LEGROS, G et MOREAU, M L : Orthographe : Qui a peur de la réforme ?, Bruxelles, 2012, p. 11. 9 Dictionnaire de Larousse en ligne, disponible sur [http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/communication/17561]
consulté le 08 avril 2016.
17
Par ailleurs, la définition d’Eveline CHARMEUX précise le rôle que joue l’orthographe
dans la compréhension. La présence des « principes » est justifiée par la nécessité de faciliter la
communication écrite : faciliter la tâche aux lecteurs et permettre aux scripteurs de se faire
comprendre, tel est le rôle de l’orthographe :
« L’orthographe pourrait être considérée comme l’ensemble des
principes d’organisation des lettres et autres signes de la langue
écrite française, grâce auxquels il devient possible de reconnaitre
les mots et leur signification et par la suite se faire comprendre en les écrivant »10.
Ainsi Nina CATACH qui estime que l’orthographe du français est la façon d’écrire tous
les systèmes de la langue et ses travaux montre que l’orthographe est un vaste domaine d’étude.
Elle affirme que l’orthographe est importante mais secondaire, elle n’est pas le fondement
de la langue mais la complète:
« La Manière d’écrire les sons ou les mots d’une langue, en
conformité d’une part avec le système de transcription graphique
adopté à une époque donnée, d’autre part suivant certains rapports
établis avec les autres sous-systèmes de la langue (morphologie, syntaxe, lexique) »11.
2.2.2. Les caractéristiques de l’orthographe
L’orthographe organise la forme graphique, la forme correcte selon des normes définies
par la culture du chaque mot.
L’orthographe française a un caractère de base « phonologique », et d’autres caractères :
historique, étymologique, morphologique et discriminative.
Phonologique parce qu’elle offre plusieurs informations sur la prononciation, ne considérée
que ce qui est significatif. Historique puisqu’elle représente les traces de l’histoire des énoncés.
Etymologique car elle un certain nombre de mots connu une correction pour les rapprocher de leur
étymon latin, par exemple : sept (septum), poids (de pensum, corrigé d’après pondus).
10
Strauss-Raffy, C : Le saisissement de l’écriture, Paris, Ed L’harmattan, 2004, p. 123.
disponible sur [http://morfographe.e-monsite.com/pages/orthographe-mon- amour/definitiondel orthographe.html], consulté le 09 avril 2016. 11CATACH, N : L’orthographe française, traité théorique et pratique, Paris, Ed Nathan, 1980, p. 16.
18
Elle donne des indicateurs sur les rapports entre les différents mots de la phrase (la
personne, le genre, le nombre, le mode, le temps…) sur le caractère morphologique. Enfin elle est
discriminative parce qu’elle sert à distinguer l’homophone « distinction graphique », par exemple :
(vert, ver, vers, verre), (sain, saint, sein, seing)12.
L’orthographe française présente une certaine complexité. De ce fait, elle demande du
temps pour être comprise et maîtrisée.
II. LES ÉLÉMENTS DE LA SITUATION DE COMMUNICATION
La situation de communication peut être représentée d’une manière simplifiée comme
suit :
1. L’émetteur
Appeler aussi le destinateur, c’est celui qui émet le message, il dit ou bien écrit quelques
choses (des informations) et il sait comment l’exprimer en utilisant une forme langagière adaptée
aux réactions du récepteur, ce peut être un individu ou un groupe. Exemple : les internautes qui
envoient des messages.
2. Le récepteur
Appeler aussi le destinataire, c’est celui qui reçoit le message émis par l’émetteur et qui le lit,
il essaie de le démêler pour le comprendre .le récepteur doit être actif pour devenir à son tour
émetteur afin de répondre à l’émetteur du début. Cela appelle le « feed-back » ou « la
rétroaction »13. Exemple : les autres internautes qui reçoivent les messages.
3. Le message
C’est l’objet de la communication, il est constitué par le contenu de l’information transmise
selon une certaine forme « il s’agit de l’ensemble particulier de signes (choisis au sein d’un ou
plusieurs codes) qu’adresse l’émetteur au récepteur »14.
12 GREVISSE, M et GOOSSE, A : Le bon usage, Paris, 12éme édition, DUCULOT, 1986, p. 108. 13
ARCAND, R et BOURBEAU, N : Op. Cit, p. 14. 14 GUILBAULT, C: Le schéma de la communication(Jakobson), université SF, Canada, p. 3, disponible sur [https://overdoc.files.wordpress.com/2009/07/communication.pdf. p. 3], consulté le
11 avril 2016.
19
4. Le code
Un ensemble conventionnel de signes et des règles de combinaison de ses signes , soit
sonores ou écrits, soit linguistiques ou non linguistiques (visuels ou autre), communs en totalité ou
en partie au émetteur et au récepteur pour la réussite de l’opération de communication .Ses signes
produisent des messages, qui sont codés par l’émetteur pour transformer une informations ou plus
et décodés par le récepteur pour comprendre cette information.
De nos jours et avec l’apparition de nouveau langage « cyberlangage », les internautes
utilisent une « communication pluricodiques »15 des mêmes messages peuvent emprunter ces signes
à plusieurs codes distincts.
Les internautes exploitent concurremment code iconique (pictogrammes, émoticônes,
smileys, images…) et code linguistique.
Figure n°1 :
Un commentaire comportant code iconique et code linguistique
15 GUILBAULT, C: Op. Cit, p. 2.
20
5. Le canal
C’est la voie matérielle qu’emprunte le message pour circuler de l’émetteur au récepteur
(support de message). Exemple : un ordinateur, un téléphone, web...etc.
6. Le référent
Il constitué par le contexte, la situation, les objets réels auxquels renvoie le message. Le
référent peut être concret comme il peut être abstrait « est ce sur quoi porte le message, ce dont il
parle. Il n’est absolument pas envisageable en dehors d’une situation de communication
particulière »16
III. LES SPHERES LINGUISTIQUES EN ALGÉRIE
L’Algérie est un pays qui témoigne de l’existence de plusieurs langues ou variétés
linguistiques locales et étrangères qui occupent chacune une place dans la communication
algérienne.
« L’Algérie se caractérise, comme on le sait, par une situation de
quadrilinguité sociale: arabe conventionnel / français / arabe algérien / tamazight. Les frontières entre ces différentes langues ne
sont ni géographiquement ni linguistiquement établies. Le
continuum dans lequel la langue française prend et reprend
constamment place, au même titre que l’arabe algérien, les différentes variantes de tamazight et l’arabe conventionnel
redéfinit, de façon évolutive les fonctions sociales de chaque
idiome. Les rôles et les fonctions de chaque langue, dominante ou
minoritaire, dans ce continuum s’inscrivent dans un procès dialectique qui échappe à toute tentative de réduction. »17.
On peut dire que la situation linguistique en Algérie est organisée autour de trois sphères :
1. La sphère arabophone
1.1. L’arabe classique
C’est la langue « d’essence divine (langue du Coran), modèle de la littérature classique et
moderne»18.
16
GUILBAULT, C: Op. Cit, p. 3. 17 SEBAA, R : la langue et Culture française dans le plurilinguisme en Algérie, Trans, Oran, Juillet 2002,
n°13, disponible sur [http://www.inst.at/trans/13Nr/sebaa13.htm], consulté le 11 avril 2016. 18
TALEB-IBRAHIMI, K : Les Algériens et leur(s) langue(s) : Elément pour une approche
sociolinguistique de la société algérienne, Alger, Dar El Hikma, 1995, p. 05.
21
Cette langue définie par son lexique soutenu, la fixation de sa forme et la régularité de ses
règles grammaticales, très difficile et compliquée pour l’apprentissage. Elle n'est jamais utilisée
comme moyen de communication dans la vie quotidienne du peuple algérien à cause de
l’abondance de ces règles. En dépit de leur statut officiel, elle pourvue d’un prestige intéressé
(enseignement, administration, institution, pouvoir…) et jouit ainsi une place privilégiée comme
faisant de l’identité nationale algérienne : « Cette langue étant perçue et considérée comme
composante essentielle de l'identité du peuple algérien est en quelque sorte le ciment de l'unité
nationale »19.
1.2. L’arabe dialectal
L’Algérie compte un autre type d’arabe qui est dialectal, appeler aussi Darja ou arabe
algérien, une langue parlée quotidiennement, c’est notre langue, le véritable instrument de
communication pour la majorité des algériens, une forme simplifiée de l’arabe classique qui ne
s’encombre pas de toutes les normes rigides de langue écrite. Elle est éclatée en plusieurs parlers
non écrits et non normalisés. Malgré cet éclatement, il est la première langue de communication
algérienne, elle est employée dans les situations de communication informelles, intimes : entre
amis, en famille « En Algérie, l’arabe dialectal, langue maternelle de la plus grande partie de la
population (85%). Elle constitue la langue de la première socialisation de la communication de
base »20.
Néanmoins, selon DERRADJI. Y 21 distingue quatre grandes variétés linguistiques de
l'arabe Algérien :
- L'oranais qui domine dans la partie occidentale du pays, dans la mesure où il est utilisé depuis la
frontière algéro–marocaine jusqu'aux limites de Ténès.
- A la zone centrale de l'Algérie jusqu'à Bejaia, il indique que l'algérois est largement répandu.
- A l'est du pays, un parler rural spécifique à la région se trouve sur les hautes plateaux de Sétif et
un parler un peu différent et proche du tunisien se trouve d’Annaba jusqu’à la frontière algéro-
tunisienne.
- Dans le sud, une autre variété utilisée, ce que T.IBRAHIMI. K l’appelle « l’aire saharienne »22.
19
ZABOOT. T : Un code switching algérien : le parler de Tizi-Ouzou, Thèse de doctorat, Université de la
Sorbonne, Paris, 1989, p. 80. 20 QUEFFELEC, A et al : Le Français en Algérie : Lexique et dynamique des langues, Bruxelles, Éd
duculot, 2002, p. 35. 21 Ibid, p. 35. 22TALBI-IBRAHIMI, K: Op. Cit, p. 31.
22
Cette langue connait une association avec d’autres langues notamment avec des mots tirés
du français, elle ne bénéficie aucun prestige, considéré comme un registre familier et une variante
dégénérée de l’arabe classique. Aujourd’hui, sur internet ou par texto, les algériens écrivent
quotidiennement en arabe dialectal. Même les campagnes publicitaires commencent à se faire dans
cette langue. Par exemple le cas de Nedjma, qui écrit certains de ses slogans en arabe algérien.
2. La sphère berbérophone
La langue berbère est plus connue de l’appellation de Tamazight, une langue considérée
longtemps comme faisant partie de patrimoine folklorique et culturel de l’Algérie. « Langue
nationale »23 depuis avril 2002, « la population berbérophone représente 28% de la population
algérienne » 24 , aussi cette langue est désormais dans certaines sphères comme les médias, les
écoles. A ce point de vue, DERRADJI. Y affirme que « le tamazight doit être considéré comme un
substrat et qu’il est un élément constitutif fondamental de la réalité linguistique algérienne, au
même titre que l’arabe dialectal et le français »25.
La langue berbère se constitue d’une multiplicité des dialectes : le Kabyle, dialecte qui
couvre une partie du centre de pays (Tizi Ouzou, Bejaïa, Boumardes, Bouira, Alger...), le Chaoui,
un dialecte qui couvre une partie de l’est du pays ( Batna, Om El Baouaghi, Ain Baïda, Ain M’Lila,
Khenchela, Tébessa, Biskra…), le Mozabite, dialecte qui couvre Ghardaïa et les autres villes
ibadhites, enfin le Targuie ou Tamachakt, dialecte parlé au sud du pays (Hoggar) très loin des
dialectes sus-cités.
3. La sphère des langues étrangères
3.1. Le français
Langue de colonisation, langue imposée au peuple algérien par le feu et le sang, la
première langue étrangère en Algérie, elle occupe une place très importante dans la société
algérienne, dans le domaine de l’éducation et l’enseignement surtout les branches médicales et
techniques, la politique et l’administration : « la langue française à été introduite par la
colonisation. Si elle fut la langue des colons, des Algériens acculturés, de la minorité scolarisée,
elle s’imposa surtout comme langue officielle, langue de l’administration et la gestion du pays,
dans la perspective d’une Algérie française. »26.
23AMRANI, K: Le soir d’Algérie, Septembre 2015, disponible sur
[http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/09/05/article.php?sid=183832&cid=2]
consulté le 13 avril 2016. 24
CHAKER, S : Manuel de la linguistique berbère I, Alger, Ed Bouchène, 1991, p. 08. 25 QUEFFELEC, A et al : Op. Cit, p. 32. 26 GRANDGUILLAUME, G : Langues et représentations identitaires en Algérie, 2000 ans d’Algérie, Paris,
Ed Séguier, 1998, p, 69, disponible sur :
[http://grandguillaume.free.fr/ar_ar/langrep.html, consulté le 13 avril 2016.
23
Aussi cette langue à « une fonction importante dans le secteur médiatique comme en
témoigne l’essor de la presse francophone »27.
Cette langue considérée comme une langue académique avec un registre soutenu et langue
de la rue avec un registre dégénéré d’usage quotidien qui n’est pas toléré dans toutes les situations
de communication.
3.2. L’anglais
Elle est présente dans le champ linguistique algérien, considérée comme deuxième langue
étrangère après le français, elle est utilisée dans les groupes pétroleurs qui contient un nombre des
étrangers, aussi elle n’a pas un grand usage par les cybernautes algériens dans les échanges
communicationnels en ligne. L’anglais ne présente pas une même intensité que les autres langues
utilisées.
3.3. L’espagnol
L'Ouest algérien a subi une puissance forte influence espagnole, caractérisée par la
présence coloniale espagnole durant trois siècles. Cette présentation espagnole dans l'Oran a laissé
des traces linguistiques dans la variété oranaise d'arabe dialectal surtout dans le parler quotidien,
son développement s'explique essentiellement par des facteurs sociaux et économiques :
- La position géographique de l'Algérie, sa proximité avec l'Espagne ainsi que les brassages de
population induits par les conquêtes.
- Les fréquents séjours et déplacements vers l'Espagne qu'ils effectuent pour s'approvisionner en
entrées alimentaires et produit manufacturés ont favorisé d'abord l'apprentissage de la langue de
servantes et développé l'emprunt linguistique à cette langue.28
3.4. L’italien
La langue Italienne existe dans les villes côtières de l’Est, longtemps en contact avec les
grands ports italiens (échanges commerciaux), une langue apprise à l’école chez la filière des lettres
et langues étrangères et aussi aux universités.
27
AMARA, A : Les Langues maternelles et langues étrangères en Algérie : conflit ou cohabitation ?,
Algérie, Ed Synergies, 2010, p. 123.
28 AISSI, N : L’insécurité linguistico-culturelle du FLE : Cas des apprenants de la 2ème année
secondaire, Mémoire de Master, université de Biskra, 2015, p. 28.
24
3.5. Le chinois
Aujourd’hui la présence chinoise en Algérie est plus impressionnante, que les chinois l’ont
choisi pour leurs divers investissements (travaux public, bâtiment, pétrochimie,
hydrocarbure…etc.). La langue chinoise a trouvé place en Algérie surtout dans la majorité des
écoles privés et les sociétés algéro-chinoise car l’Algérie compte « actuellement près de quarante
milles (40 000) travailleurs chinois »29.
Il existe d’autres langues comme la langue turque afin d’avoir des échanges commerciaux et
aussi dans le domaine culinaire.
Figure n° : 02
Les sphères linguistiques en Algérie
29 IZOUAOUEN, N : Près de 40000 travailleurs chinois en Algérie, L’ECONEWS, 07 janvier 2015,
disponible sur [www.leconews.com/fr/actualites/nationale/investissement/pres- de-40- 000-travailleurs-chinois-en-algerie-07-01-2015-172925_360], consulté
le 13 avril 2016.
25
IV. LES VARIATIONS LINGUISTIQUES
Dans toutes les circonstances de la vie on ne parle pas de la même façon au cours d’une
journée, à partie de cela, on observe des différents usages d’une langue et on dégage plusieurs axes
de différences. Ces différences « fréquemment classés en registres de langue, qui sont visés par la
notion de variation linguistique »30.
Toute communauté linguistique use plusieurs variétés linguistiques, ce phénomène de la
diversité des usages au sein d’une même langue dans le processus social de la communication, il se
manifeste sur plusieurs axes : temporel, géographique, social, situationnel.
La sociolinguistique distingue comme la note de Marice Louise MOREAU quatre grands
types de variation :
1. La variation diachronique
Ce type de variation joue sur l’axe temporel, il s’agit du changement de la langue selon les
époques (histoire) qu’elle traverse «La variation diachronique est liée au temps ; elle permet de
cotraster les traits selon qu'ils sont perçus comme plus ou moins anciens ou récents »31. Comme le
statut du français en Algérie, une langue via l’histoire, langue officielle pendant la période de la
colonisation et langue étrangère à ce moment.
2. La variation diatopique
Ce type de variation joue sur l’axe géographique, la langue se répartit selon les différents
usages, qui en sont fait d’un pays à un autre, d’une région à une autre et même d’une ville à une
autre :« La variation diatopique joue sur l'axe géographique ; la différenciation d'une langue
suivant les régions relève de cette variation. Pour désigner les usages qui en résultent, on parle de
régiolectes, de topolectes ou de géolectes »32 . En Algérie on distingue cette variation selon le
Kabyle au centre du pays, le Chaoui à l’est du pays et le Targuie au sud du pays.
3. La variation diastratique
Ce type de variation joue sur l’axe social, c’est la variété d’une langue à l’intérieur d’un
groupe social (couches sociales) selon le contexte d’usage, le cas de la différence entre langage des
jeunes et les personnes âgées « La variation diastratique explique les différences entre les usages
pratiquées par les diverses classes sociales. Il est question en ce cas de sociolectes »33.
30
NEVEU, F : Lexique des notions linguistiques, Paris, Éd. Nathan/HER, 2000, p. 117. 31
MOREAU, M L : Sociolinguistique. Concepts de base, Belgique, Ed Mardaga, 1997, p. 284. 32 Ibid, p. 284. 33 Ibid, p. 284.
26
4. La variation diaphasique
Appelée aussi la variation situationnelle ou stylistique, ce type de variation joue sur l’axe
situationnel, définit par GADET Françoise comme la « capacité des locuteurs à moduler leur façon
de parler en fonction de différents interlocuteurs et activités » 34 . Cette variation prend en
considération les différents usages, employés divers styles ou registres de la même langue selon les
situations de communication (objets d’échange) :
« On parle de variation diaphasique lorsqu'on observe une
différenciation des usages selon les situations de discours. Ainsi la production langagière est-elle influencée par le caractère plus ou
moins formel du contexte d'énonciation et se coule-t-elle en des
registres ou des styles différents»35.
On termine par deux autres variations qui ont été considérée chez GADET Françoise comme
des autres types de variation :
5. La variation diamésique
Cette variation s’intéresse aux différents usages relatifs au canal employé par les locuteurs,
GADET Françoise donne cette explication : « Les usagers ne parlent pas comme ils écrivent, et
inversement »36. Elle permet de mettre en lumière les écarts entre l’écrit et l’oral et de « prendre en
charge les formes liées aux nouvelles technologies […] »37.
6. Variation diagénique
Cette variation s’intéresse aux différents usages relatifs à la variable sexuelle, le facteur sexe
(genre) renvoie à une réalité sociale facilement observable, une asymétrie homme/femme face à la
langue, les femmes, plus sensibles que les hommes aux modèles de prestige.
34 GADET, F : La variation sociale en français, nouvelle édition revue et augmentée, Paris, 2006, p.172. 35 MOREAU, M L, Op. Cit, p. 284. 36 Ibid. p. 17. 37
THIERRY, B et BLANCHET, P : une introduction à la sociolinguistique (pour l’étude des
dynamiques de la langue française dans le monde), Paris, Ed.
Des archives contemporaines, 2013, p. 48.
27
CONCLUSION
Toutes les situations de communication comportent des identiques éléments : émetteur,
récepteur, message, code, référent et canal. Avec les nouvelles technologiques de l’information et
de la communication (NTIC), la communication étant devenue électronique, on utilise les
ordinateurs et les Smartphones comme des canaux imposent des nouvelles formes d’écriture
permettent aux conversations de devenir pluricodique. Ces formes d’écriture englobent un code
spécifique utilisé et apprécié par les internautes pour construire une communication efficace,
transmission fidèle, servant au gain du temps et à économiser des efforts, c’est le nouveau langage :
« cyberlangage ».
DEUXIÉME CHAPITRE
LES TECHNIQUES
DU CYBERLANGAGE
29
INTRODUCTION
Si les êtres humains ont privilégié le langage pour communiquer et échanger des
impressions, des messages oraux ou écrits pour être compris dans un groupe de société, ce
fondement tout à fait naturelle et humain.
Pour toute communication, il faut un code comportant des procédés et des règles à suivre,
mais avec l’émergence des technologies nouvelles et l’utilisation de l’internet constamment, un
langage spécifique est apparu : « cyberlangage », c’est un procédé facile et rapide qui ne
correspond pas aux normes linguistiques normales. Il est considéré comme un code particulier
identitaire à l’individu, un moyen de communication très courant que les jeunes internautes utilisent
ce procédé frais, dynamique et unique.
I. DÉFINITION DU CYBERLANGAGE
1. Le Cyber
« Le mot cyber lui-même n’est pas du tout né, contrairement à ce que l’on pourrait croire,
dans la mouvance de la Toile. Si l’on y repère son origine anglaise, cybernétic « contrôle et
régulation des êtres et des machines »38.
Il est tiré du mot grec « kubernétike » signifiant « art de gouverner »39. Ce préfixe est
présent notamment dans cybernétique, cyberespace, cybertexte, servant à former des mots liés aux
nouvelles techniques de communication numériques (internet). C’est un préfixe devenu à la mode à
la deuxième moitié du XXe siècle
40.
2. Le langage
C’est un système de signe structuré, Le langage est une capacité humaine qui l’aide pour
s’exprimer ou de communiquer une pensé au moyen d'un système de signes.
Le cyberlangage est un aboutissement d’une recherche de réduction ou d’économie de
temps et d’effort pour transmettre une information le plus vite possible, toute en ayant recours à
certains procédés (l’extension graphique, la phonétique , les anglicisme, le rebus… etc.).
38 H. Walter et G. Walter : Dictionnaire des mots d’origine étrangère, Larousse. 39 Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert. 40 BUI, R : Cyber, I logiciels & services hebdomadaire, mercredi 17 juin 2015, N° 397-398.
30
Le cyberlangage ne se résume pas à un cyberlexique, seulement à étudier par cœur, ni à
être figé une fois pour toute.
« Il s’agit uniquement d’une langue truffée de sigles,
d’abréviations, de troncation, de jeux de mots, d’émoticônes, de
rebus, qui complète de manière ludique, marrante, étonnante et subtile la langue française existante. Les règles de base sont en
effet revisitées pour gagner de l’espace mais aussi et surtout pour
jouer avec la langue »41.
Mais si on parle des « clavardeurs » ou des « internautes » algériens, l’utilisation du
cyberlangage ne les combles pas autant ; alors pour y mettre leurs vraies identités berbères ils ont
eu recours au cyberlogha.
Le cyberlogha42 est un assortiment ou un néologisme nouveau qui vient du Maghreb; un
mot composé par deux mots d’origine différente cyber mot anglais et lougha mot arabe qui veut dire
langue.
C’est un nouveau genre que les internautes maghrébins utilisent comme un mélange de
français et d’arabe pour des suites éducatives car elle est répondue dans le milieu « universitaire ».
II. L’ASPECT SOCIOLINGUISTIQUE DU CYBERLANAGE
On peut dire que très peu d’études s’intéressent au cyberlangage (utilisé dans les forums
de discussion des groupes sur Internet ou avec les téléphones portables et même les tablettes). Ce
phénomène mondial est courant avec les internautes (clavardeurs) algériens, ce langage est
considéré comme un moyen d’échange socioculturel mais le plus important c’est un échange de
génération c'est-à-dire nouvelle génération, nouvelle identité langagière toute fois avec cette
extension langagière, une autre classe de génération « adulte » ont pu se rattraper et à comprendre
ce phénomène langagier sans vraiment l’utilisé. A partir de cela le cyberlangage a trouvé place
dans les études sociolinguistiques.
41 DEJOND, A : Op. Cit, p. 10. 42MILIANI, H : LA CYBERLOUGHA : PLURILINGUISME, CONTACT DES LANGUES ET NOUVELLES
FORMES D’EXPRESSION LINGUISTIQUES AU MAGHREB, colloque international, Université
de Mostaganem du 06 au 08 décembre 2014 disponible sur [https://www.auf.org/bureau/bureau- maghreb/appels-offre-regionales/la- cyberlougha-plurilinguisme-contact-des-langues-/], consulté le 09
avril 2016.
31
Selon JACQUES. A43, il s'agit d'un « nouveau type de communication ». Écrite certes sur
un écran, elle possède cependant un certains nombres de caractéristiques propres à l'interaction
Face-à-face, notamment le délai réduit de transmission et l'usage de règles de politesse typiques
d'une conversation orale. Bref, le « cyberlangage » est une conversation écrite.
Ce néologisme bouscule le bon usage du français normatif. Plus questions ici de parler de
phrases, avec ses traditionnels majuscules et points finals. Les énoncés, rythmés par un tour de
paroles chronologiques dictés par la technique de cyberlangage sont ponctués de smileys,
abréviation, néographie…etc.
JACQUES. A44énumère: « attitude ludique, recherche d'expressivité, contestation de la
norme ». Sans oublier un gain de temps ou une rapidité de rédaction, ainsi ce style est appelé écru
ou brut, Sans oublier que pour ce langage, les jeunes internautes ont créé une vraie identité propre à
eux qui est appelée aussi « l’homme numérique »45.
Figure n°3 :
L’aspect sociolinguistique du cyberlangage
43 JACQUES. A : Op. Cit, p. 32. 44JACQUES. A : Internet, communication et langue française, Paris, Ed HERMES Science Publication, 1999,
disponible sur [https://internet-communication-langue-française-Co/dp/2746200635], consulté
le 16 Avril 2016. 45 NEGROPONTE. N : l’homme numérique : Comment le multimédia et les autoroutes de l'information vont
changer de vie, Ed, Pocket, 1997, disponible sur [www.la-zone.ch/wp-content/uploads/AdT-NDL-Negropo 1997 pdf]
consulté le 17 avril 2016.
32
III. LES TECHNIQUES DU CYBERLANGAGE
Depuis le déploiement des premiers dispositifs techniques permettant la communication à
distance, les usages sociaux des technologies de l’information et de la communication se sont
diversifiés comme le langage. Il se présente comme une variété hétérogène nouvelle et créative, il
s’agit d’une forme écrite compréhensible pour les internautes c’est le cyberlangage.
Cette « variété de langue »46 laisse de côté l’aspect normatif de l’orthographe et met en
avant la créativité des « clavardeurs »47 qui ont une manière individuelle de produire des messages
ou des commentaires différentes :
« Ce langage graphique, direct et ludique permet d’oser,
d’inventer, d’innover, de détourner la langue conventionnelle, de
narguer les règles, de se sentir libre, de jongler sans limite avec les
mots, avec le plaisir de transgresser et d’être reconnu par la tribu cyber »48.
Chaque internaute réduit son propre langage « cyberlangage » par rapport à sa propre
identité ou son style en utilisant différents procédés linguistiques comme abréviation, extension
graphique, émoticônes, alternance codique, rébus, anglicisme, smileys…etc.
1. L’abréviation
L’abréviation est un phénomène qui consiste à retirer les lettres d’un mot (le plus
souvent des voyelles) toute en faisant attention à qu’il soit reconnaissable.
Elle se définit aussi dans le Maxidico comme « la réduction d’un mot ou d’une suite
de mots, par retranchement de lettre (souvent les dernières) »49.
1.1. L’abréviation par aphérèse
Selon le dictionnaire, elle se définit comme du genre grec 50« aphairesis, enlèvement »
suppression d’un ou plusieurs phonèmes au début d’un mot.
46 DEJOND Aurélia : Op. Cit, p. 11. 47 Proposé par l’Office québécois de la langue française 1997, disponible sur [ www.granddictionnaire.com] consulté le 18/04/2016. 48Ibid, p. 20. 49 COLLECTIF : Abréviation in le Maxidico : dictionnaire encyclopédique de la langue française, Ed de la
Connaissance, Paris, 2007, p. 4. 50
Dictionnaire Le Petit LAROUSSE, 2006.
33
Elle accompagnée d’un redoublement syllabique de type hypocoristique « relation a
l’affection »51. Elle consiste en la « chute des segments initiaux d’un mot »52.
1.2. L’abréviation par syncope
Elle est un ensemble de suppression de lettres successives, elle est appelée aussi
«abréviation par retranchement médian »53. C’est une suppression de lettre a l’intérieur du mot
comme exemple : grand (gd), dans (ds)…etc.
1.3. L’abréviation par apocope
Selon le dictionnaire, elle est définie comme « du grec (apocoptein, retrancher) : chute
d’un ou de plusieurs phonèmes à la fin d’un mot »54. Elle consiste en d’autre terme en la chute du
segment final, exemple : association : asso, cinéma : ciné.
1.4. La siglaison
De plus en plus de sigles, formés par la première lettre de chacun des mots ou des
éléments composant une expression, passent dans le langage courant. Ce procédé de création
lexicale s'est fortement développé dans la seconde moitié du XXe siècle exemple : Le TGV (train
a grande vitesse), BD (bande dessiné), l'ADN (acide désoxyribonucléique)55.
51 Dictionnaire Le Petit LAROUSSE, 2006. 52 FAIRON, C : Le langage SMS : révélateur d'1compétence, In J.-J. Didier, O. Hambursin, P. Moreau et M,
Seron (éd.), “Le français m'a tué”. Acte Du colloque l’orthographe française à l'épreuve du
supérieur”.Louvain-la-Neuve : Presses universitaires de Louvain, 2006, p. p. 33-42. 53 LACROUX, J P, Orthotypo : Orthographe & Typographie françaises : dictionnaire raisonné, Volume I, 2008. 54 Dictionnaire Le Petit LAROUSSE, p. 28. 55 Grammaire.reverso.net 6. Questions d'actualité : 6.2 La néologie.
34
Tableau n°1 :
Quelques abréviations utilisées sur « la page facebook : J’ai besoin de conseils de
femmes »
Abréviation Signification
FB Facebook
TKT Ne t’inquiète pas
JC Je sais
Qd Quand
TT Tous /toute
SLT Salut
BJR Bonjour
MDR Mort (e) de rire
PTBL Portable
PRBLM Problème
NUM Numéro
CV Ça va
LGPS Longtemps
Qq1 Quelqu’un
PK Pourquoi
1.5. L’étirement graphique
Selon JACQUES. A, l’étirement graphique défini comme :
« Un procédé expressif reposant sur la répétions des lettres
pour attirer l’attention. Il est conçu pour qu’aucune
transcription orale ne soit possible. »56
Ce phénomène entre dans l’état psychologique plus exactement psychique de l’interlocuteur
envers le locuteur ou avec cette extension graphique l’interlocuteur sentira le besoin ou le sentiment
du locuteur, c’est une interaction qui est basée sur la sensation.
56 JACQUES, A : Op.Cit, p. 35.
35
Tableau n° 2 :
Quelques exemples sur l’étirement graphique
L’extension graphique Signification
Tu maaaaaaaaaanque Tu me manque
Je t’aiiiiiiiiiiiiiiiiime Je t’aime
Fatiguééééééééééééééééé Je suis fatigué
Figure n°4 :
Commentaire comportant une extension graphique
1.6. Les rébus typographiques
Le rébus est un jeu très utilisé par les enfants. Il consiste à faire deviner des mots en
utilisant des dessins ou des signes que l’on doit décrypter grâce à leur valeur phonétique « La
technique du rébus révèle, outre la correspondance entre les lettres, les chiffres et les sons, une
transgression de l’orthographe et un plaisir évident à jouer avec la langue »57.
57 Dictionnaire LAROUSSE, 1999.
36
Dans ce phénomène étudié, le rébus typographique est un mariage de chiffres et de
lettres produites par les internautes pour taper leurs messages ou leurs commentaires, la lecture
phonétique de ce message a une signification correcte de ce qu’ils veulent transmettre.
Il n’existe pas de règles pour ce genre de procédé, chaque internaute à sa propre manière
de transcrire les sons qu’il entend avec une technique simple et rapide.
Tableau n °3 :
Quelques exemples sur le rébus typographiques
Mot rébus Signification
B1 Bien
QLQ1 Quelqu’un
PS 2 KOI Pas de quoi
Figure n°5 :
Commentaire comportant le rébus typographique
.
37
1.7. L’anglicisme
Selon DEJOND Aurélia : « la cyberlangue française regorge d’anglicismes sous forme
de mots entiers mais aussi d’abréviations ou sigles repris dans le cyberlexique commun »58.
L’emploi de l’anglicisme qui est une langue véhiculaire du net, elle favorise une
communication libre rapide et spontanée : « Un anglicisme est un emprunt linguistique à l’anglais.
On parle d’emprunt linguistique lorsque les utilisateurs d’une langue adoptent un mot ou un trait
linguistique d’une autre langue, par exemple un sens, une forme, une prononciation ou une
structure syntaxique »59.
Il est pourtant vrai que l’anglais est la langue dominante en ce qui concerne les nouvelles
technologies : Internet. Celui-ci ayant un aspect international, le fait d’avoir une langue commune
représente un grand avantage pour communiquer60.
Tableau n°4 :
Quelques anglicismes utilisés sur « facebook »
Anglicisme (abréviation) Signification en anglais Signification en français
LOL Lauphing out loud Rire à gorge déployée
BC Before Avant
FTF Face to face Face à face
AYK As You know Comme tu le sais
FTTT Frome time to time De temps en temps
AUK As You kiding Est-ce que tu blague
GDN8 Good night Bonne nuit
58DEJOND, A: Op.Cit, p. 43. 59 Site officiel Québécois de la langue française BDL, disponible sur [http : bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=4059 site] : consulté le 17 avril 2016. 60 JACQUES. A : Op. Cit , p.p. 52-53.
38
1.8 L’alternance codique
L’alternance codique (de l’anglais : code switching) est un collage, de passage d’une
langue à une autre, que l’on appelle « mélange des langues » (de l’anglais : code mixing)61.
Cette notion de bilinguisme est omniprésente dans nos textos et nos parlers quotidiens :
« La notion d’alternance codique (code-switching), ou alternance de langue, est issue des études sur le bilinguisme et le contacte des
langues. Elle peut se définir, selon JJ.Gumerz, comme la
juxtaposition, a l’intérieur d’un même échange verbal, de passage
ou le discours appartient a deux systèmes ou sous-systèmes grammaticaux différents »62.
Figure n°6 :
Un commentaire comportant une alternance codique
61 GUMPERZ, John J : Sociolinguistique interactionnelle, Paris, L’harmattan, p. 56. 62 MOREAU, M L : Op. Cit, p. 32.
39
1.9. Émoticônes (simleys)
Emoticône ou simleys sont des topogrammes et des figurations qui symbolisent une
émotion pour présenter de manière schématique un clin d’œil, la tristesse, des sourires…etc.
C’est une manière expressive non verbale qui décris un sentiment, un état d’esprit ou une
action d’un internaute dans un espace virtuelle donnant un autoportrait sur son état psychologique et
de le produire dans un message.
Figure n°7 :
Quelques émoticônes utilisés sur facebook
40
Tableau n°5 :
Quelques exemples d’émoticônes utilisés sur « facebook »
Emoticônes Simley typographique Signification
:( Triste
;) Clin d’œil
:-* Simley qui fait un bisou
: P Tire la langue
:) Heureux
<3 Cœur
:D Très content
3 :) Simley diabolique
°0) Choquer
8) Smileys avec des lunettes
de soleil
:-o Etonné
> :( Enervée
0 :) Simley angélique
:’( Simley qui pleure
< ( :) Manchot
:| Pas content
(y) J’aime
41
CONCLUSION
Les jeunes internautes algériens adoptent de nouvelles formes langagières et singulières
propres à eux afin d’assurer une communication libre, rapide et efficace.
En utilisant le « cyberlangage », un code maitrisable sans être difficile malgré qu’il ne
respecte pas les normes du français normatif comme le confirme JACQUES. A :
« aucun des procédés utilisé n’est nouveau, on les trouve dan les abréviations scolaire, les jeux de lettres (entre autre les rébus), la
littérature (Queneau et la autres), la chanson (LNAHO de
Polnareff, par exemple) on peut d’ailleurs considérer qu’il s’agit
de compléments à l’écriture latine alphabétique qui évoquent les logographes, les syllabaires, les alphabets consonantiques,
Néanmoins, la combinaison dans le cadre d’un nouveau mode de
communication, de ces procédés pour produire des messages bref,
expressifs et originels »63.
63
JACQUES, A : Op. Cit, p. 33.
TROISIÉME CHAPITRE
LE CYBERLANGAGE :
VERS
UNE NOUVELLE ORTHOGRAPHE
43
Introduction
Dans ce chapitre, nous présentons les formes langagières du cyberlangage afin de dégager
les différents caractéristiques graphiques de ce code écrit chez les jeunes internautes algériens en
utilisant des procédés pour rédiger leurs commentaires et messages pendant leurs échanges
communicationnels en ligne, d’un côté de voir l’émergence répandue de ce langage dans notre
société et d’un autre côté de savoir à quel point ce code à un effet sur le français normatif chez les
jeunes algériens.
I. Présentation de corpus
Notre corpus étudié constitue vingt-cinq (25) commentaires, ces derniers sont rédigés par
les jeunes internautes algériens, publiés sur la page facebook « J’ai besoin de conseils de femmes »
composée de cent-vingt-un mille neuf cent quarante-un (121941) membres. Cette page est
considérée comme une société cybernétique algérienne d’échange culturel, politique, éducatif et
d’actualité (mode, cuisine, déco…etc.) sous formes de nouvelles informations, conseils,
orientations, événements et suggestions, était lancer le moins décembre 2011.
Pour réserver l’intimité des jeunes internautes algériens, nous avons privilégié l’étude des
commentaires publics à celle des messageries instantanées, les commentaires analysés établissent
une certaine richesse de ce code. La grève des enseignants contractuels ayant un impact sur la
société algérienne « médias, réseaux sociaux…etc. », qui donne un défi aux futurs enseignants. Cet
événement a eu lieu récemment le moins de Mars 2016, qui touche l’avenir de l’éducation et
l’enseignement et qu’a propagé à l’opinion publique, cela à occasionner une importance
participation aux débats continuels de désaccord : pour ou contre.
Nous avons tiré vingt-cinq (25) commentaires rédigés par les jeunes internautes algériens
car ils englobent un nombre considérable et significatif de nouvelles formes langagières. Nous
avons l’inspiration par l’analyse de ces commentaires d’étudier ce nouveau code écrit.
44
II. LES CARACTÉRES GRAPHIQUES DU CYBERLANGAGE
1. LES NÉOGRAPHIES
Selon JACQUES. A la néographie c’est « toute forme graphique qui s’écarte de la norme
orthographique d’une langue »64.
Il entend toutes graphies différentes de la norme orthographique constituent des genres qui
se caractérisent par :
1.1. Réduction graphique
Une réduction graphique correspond à un « abrégement en caractères, soit à une sélection
de graphies supposées plus proche du phonétisme »65, ce genre peut se concrétiser de plusieurs
façons dans ce travail de recherche.
Tableau n° : 6
Réduction du « qu » à « k »
Commentaire n° Néographie Lecture
2 ki Qui
18 Kil Qu’ils
19 Kel Quel
21
Koi Quoi
kan Quand
Nous observons que dans tous les commentaires rédigés par les jeunes internautes algériens,
le « qu » est réduit à « k ».
64 JACQUES, A : Op. Cit, p. 38. 65 Ibid, p, 38.
45
Tableau n° :7
Réduction « au » à « o »
Commentaire n° Néographie Lecture
1 povr pauvres
4 mové mauvais
5 movéz mauvaise
11 / 16
fo faut
16 ojourd’8 Aujourd’hui
17 ora aura
Nous remarquons que dans ces commentaires rédiges par les jeunes internautes algériens,
ils ont réduits le « au » à « o ».
Tableau n° : 8
Réduction avec compactage (soudures des mots)
Commentaire n° Néographie Lecture
2 cé c’est
7 7an Sept ans
12 lministr le ministre
13
Jsui je suis
lenseignemen l’enseignement
17 ojourd8 aujourd’hui
21 aske est-ce-que
Ce procédé efface la séparation des mots montrant ainsi le mot phonique, le trait d’union et
les apostrophes, en composant des mots par accommodation « réunir » de deux ou plusieurs unités
lexicales.
46
Tableau n° :9
Substitution de « z » à « s »
Commentaire n° Néographie Lecture
5 movéz mauvaise
18 bezw1 besoin
19 choze chose
23 bizoo bisou
Tableau n° : 10
Substitution « k » à « c »
Commentaire n° Néographie Lecture
1 kandida candidats
8 konkour concours
12 kom Comme
22 enkor encore
24 kontrat contrats
47
Tableau n° :11
Substitution de « é » à « et, « ais », « ai », « es »
Commentaire n° Néographie Lecture
1
lé les
dé des
4 mové mauvais
5 movéz mauvaise
7 vréman vraiment
9 fér faire
12 dé des
14
lé les
dé des
18 dé des
20 fér faire
21 passé passer
24
mé mais
é et
apré après
Nous observons dans les tableaux ci-dessous, que chaque commentaire contient une
substitution ou plus « é » à « er », « et », « es », « ais », « ai » de « k » à « c » et de « z » à « s »
correspondant à 60% que ce procédé est utilisé par la majorité des jeunes internautes algériens.
48
Tableau n° : 12
Déconstruction « oi » à « w »
Commentaire n° Néographie Lecture
9 drwa droit
18 bezw1 besoin
19 chwa choix
Nous constatons que les commentaires (n° 9.18.19) où il y a l’usage du « oi » à « w » ce qui
signifie que ce procédé correspond à la prononciation (variation phonétique), aussi comme on
observe dans le commentaire n°7 l’écrasement phonétique du mot au lieu d’écrire « je suis » il y a
« chui » .
Tableau n° : 13
Chute des mutogrammes en finale
Commentaire n° Néographie Lecture
1 futur futurs
5 pay pays
11 eu eux
15 enseignemen enseignement
effor effort
17 droi droit
21 concour concours
22 pa pas
24
2pui depuis
débu début
leur leurs
aprè après
49
On cite par là, mutogramme toute consonne muette se trouvant à la fin d’un mot, ce procédé
est présent dans les écrits de la majorité des jeunes internautes algériens :
Tableau n°:14
Chutes des « e » instables
Commentaire n° Néographie Lecture
1
povr pauvres
prblm problème
2 Algéri Algérie
8 mond monde
9 grév grève
13 lministr Le ministre
15
com comme
notr notre
17 notr notre
18 person personne
22 enkor encore
Les jeunes internautes algériens écrasent l’emploi normatif de voyelle « e » à la fin d’un mot.
50
Tableau n° :15 Simplification des morphologies verbales
Commentaire n° Néographie Lecture
2 é est
4 som sommes
5 som sommes
8 passeron passerons
9 fér faire
12 voi vois
13 sui suis
15 g passé j’ai passé
16 battr battre
19 avon avons
21 on ont
24 fon font
Les manipulateurs du cyberlangage font constamment appel au raccourcissement en tenant
compte de l’aspect phonétique des lettres et la simplification des sons qui visent à la minimisation
des messages écrits.
Tableau n° : 16
Simplification des digrammes et des trigrammes
Commentaire n° Néographie Lecture
1
kandida candidats
povr pauvres
4 som sommes
5 movéz mauvaise
7 vréman vraiment
8 kom comme
9 fér Faire
12 lé ministr Les ministres
16 fo faut
17 ojourd8 aujourd’hui
18 person personne
51
Même la simplification des digrammes et trigrammes est un procédé qui facilite l’écrit des
jeunes internautes algériens et minimise les messageries écrites.
1.2. Les squelettes consonantiques
Un squelette consonantique correspond à l’abréviation d’un mot commun charpenté quasi
exclusivement autour de ses consonnes qui possèdent une valeur informative plus forte que les
voyelles.66
Tableau n° :17
Les squelettes consonantiques figurant dans les commentaires
Commentaire n° Néographie Lecture
1 tjrs toujours
prblm problème
4 ns nous
5 ns nous
8 tt tout
10 alr alors
13
avc avec
dcr d’accord
14 bjr bonjour
15 ds dans
17 pkoi pourquoi
20 mnt maintenant
22 ps pas
24 dsl désolé
cmt comment
25 prd pardon
66
JACQUES, A : communication électronique scriptural et formes langagières : chats et SMS, 2002,
disponible sur [https://www.mediensprache.net/archiv/pubs/2810.htm], consulté le 19 avril
2016.
52
1.3. Les logogrammes
On parle de logogramme (signe-mot) quand un mot entier est transcrit à l’aide d’un ou de
plusieurs chiffres67.
Tableau n° : 18
Les Logogrammes utilisés dans les commentaires
Commentaire n° Néographie Lecture
4 1 Un
5 1e Une
9 2 De
5
+ Plus
2 de
7 Sept
1.4. L’étirement graphique
Un procédé spécifique au clavardage parce que nécessitant la souplesse du clavier de
l’ordinateur ou des Smartphones, on trouve ce procédé « l’étirement graphique » dans sept
commentaires.
Tableau n° :19
L’étirement graphique figurant dans les commentaires
Commentaire n° Néographie Lecture
1 hhhhhhhh Eclat de rire
6 ppppfffff Dégout
10 mdrrrrrrrrrrrrrr Mort(e) de rire
alr làààààà En a marre
14 éééééhhhh Epuisement
16 nonnnnn Affirmation
20 ppffffffff Dégout
25 algériiiiiiiiiiiiiie Confirmation
67 JACQUES, A : communication électronique scriptural et formes langagières : chats et SMS, 2002,
disponible sur [https://www.mediensprache.net/archiv/pubs/2810.htm], consulté le 19 avril 2016.
53
1.5. Les syllabogrammes et rébus
Les jeunes internautes utilisent les chiffres et les lettres pour la valeur phonétique de leurs
mots et abandonnent les frontières des mots.
Tableau n° :20
Les syllabogrammes et rébus figurant dans les commentaires
Commentaire n° Néographie Lecture
5
1e une
1pass impasse
8 c c’est
7 7ram haram
9 2 de
15
r1 rien
7an sept ans
17
ojourd8 aujourd’hui
7 cette
18 bezw1 besoin
21 koi 2 9 quoi de neuf
23
merc6 merci
1finiment infiniment
24 2pui Depuis
54
2. LES PARTICULARITÉS MORPHO-LEXICALES
2. 1. L’abréviation
Voir l’explication dans le deuxième chapitre page. 31.
Tableau n° :21
L’emploi des abréviations dans les commentaires
Commentaire n° Néographie Lecture Type d’abréviation
2 Bléme problème A. par aphérèse
8 Tt tout A. par syncope
8 C C’est A. par apocope
14 Bjr bonjour A. par syncope
20 Mtn maintenant A. par syncope
24 Dsl désolé A. par syncope
25 Prd pardon A. par syncope
2. 2. L’anglicisme
Ce procédé est très fréquent à travers le vocabulaire de la communication électronique
Tableau n° :22
Anglicismes utilisés dans les commentaires
Commentaire n° Néographie Lecture
11 Lol Rire a gorge déployé
18 Djob Job / travail
Tableau n° :23
Emprunt du digramme « oo » de l’anglais
Commentaire n° Néographie Lecture
23 Bizoo bisou
55
2. 3. L’alternance codique
L’alternance codique « code-switching », est une alternance de deux ou plusieurs langues
Tableau n ° : 24
L’utilisation de l’alternance codique dans les commentaires
Commentaire
n° Néographie Lecture
5 Aki tchoufi wech dérou fina ns som ds
1e movéz 1mpass
Tu as vus qu’il on fait, nous somme
dans une mauvaise impasse
7 Bezef wallah 7ram, chui vréman déçu C’est trop je te jure que c’est interdit, je suis vraiment déçu
9 Yakhi habsin !!! ils on le drwa 2 fér la grév
Des bêtes !!! ils ont le droit de faire la grève
20 Ppffffff ya latif on va fér kwa mnt !!! C’est dégoutant, on va faire quoi
maintenant ?
22 Ils on pa enkor affiché ya l’hbiba Ils n’ont pas encore affiché ma chérie
24 Dsl.mé cmt siniawellhom leur kontrat
2pui débu é apré il fon ça ??
Désole mais comment ils ont pu signer leurs contrats depuis le début
et après ils font ça ?
25 Prd.rana en algériiiiiiiiiiiiiiie Nous sommes en Algérie
Tableau n° :25
Commentaires en arabe dialectale
Commentaire
n° Néographie Lecture
3 Kima gal Lotfi double canon « bled
miki, bled tiki
Comme a dit Lotfi double canon
« pays de mickey, pays de billet d’argent corruption »
6 Ppfffff habsouli rassi !!! Je raisonne plus !!!
56
Tableau n° : 26
Les mots berbères utilisés dans les commentaires
Commentaire n° Néographie Lecture Origine du mot
11 taghananet Tête dure, tête bloqué Chaoui
12 des aghyoul Des bêtes Chaoui
13 tass à tass Beaucoup Kabyle
19 azul Salut Kabyle
2.4. La ponctuation
C’est un procédé très souvent utilisé dans la cyberlangage car ils sont le moyen de base
pour créer des smileys, pour interpréter le ton de dialogue et l’émotion de l’émetteur (internaute).
Tableau n° : 27
Ponctuation des commentaires
Commentaire n° Commentaire Signe de
ponctuation Signification
9 Yakhi habsin !!! ils on le
droit 2 fér la grév Point d’exclamation L’ironie
18
il y a dé person kil on
bezw1 de ce djob 7 1jusctic ?
Point d’interrogation L’interrogation
20 ppffff on va fér koi
mtn !!! Point d’exclamation L’étonnement
21 koi 2 9 lé ami ? kan aske on va passé le concour ?
Point d’interrogation L’interrogation
24
dsl mé cmt siniawillhom leur kontrat 2pui débu é
apré il fon ça ?
Point d’interrogation Questionnement
57
2.5. Les émoticônes
Nous constatons que les smileys figurent dans les commentaires suivants : n° 04, 05, 06, 11,
17, 22 et 23 sont utilisées par les jeunes internautes pour exprimer facilement leurs émotions.
Tableau n° : 28
L’utilisation des émoticônes
Commentaire n° Commentaire Smileys Signification
4 Ns som ds 1 mové pay
En colère
5
Aki tchoufi wéch
deroo fina ns som ds 1e movéz 1mpass
triste
6 Ppfffff habsouli rassi
Etonné
11 Avc eu il fo le
taghananét lol
amusé
22 Ils on pa enkor affiché
ya l’ahbiba Langue tiré
23 Mer6 1finiment bizoo
Bisou
17 Pkoi 7 peur on ora notr
drwa
J’aime
III. Analyse du questionnaire
1. Présentation du questionnaire
Le questionnaire sous forme électronique mis en ligne le 15 mars 2016 sur facebook
transmis à quarante (40) jeunes internautes algériens, contient dix (10) questions auxquelles ils ont
répondu, ces questions comportent un nombre limité de choix de réponses.
2. Objectifs
Ce questionnaire nous a autorisé de savoir la situation de chaque répondant relativement aux
questions posées, de connaître la propagation et l’utilisation du cyberlangage dans les ères
numériques et à quel point ce nouveau style d’écriture a influencé le français normatif chez des
jeunes internautes algériens.
58
3. Analyse des données
Tableau n° : 29
L’échantillon représentatif d’âge
Tranche d’âge
Sexe Pourcentage
Jeune
Homme
Jeune
Femme
Jeune
Homme
Jeune
Femme
20-30 20 20 50% 50%
Figure n° : 08 Présentation de l’échantillon
L’échantillon est constitué de quarante (40) jeunes internautes algériens. 50% de l’échantillon
présente les jeunes femmes internautes et les 50% restants de l’échantillon présente les jeunes
hommes internautes, âgés entre 20 et 30 ans, ayant consulté la page facebook « J’ai besoin de
conseils de femmes ».
JH; 50%JF; 50%
JH JF
59
-Première question
Connectez-vous quotidiennement sur facebook ? : R1- OUI
R2- NON
Tableau n° : 30
La fréquence de connexion
Réponses R1 R2
Sexe JH JF JH JF
Nombre de réponses 17 18 03 02
Pourcentage 42,5% 45% 7,5% 05%
Total 87,5% 12,5%
Figure n° : 09
La fréquence de connexion chez les jeunes internautes
Nous constatons que 87,50% des jeunes internautes algériens, se connectent quotidiennement
sur facebook (45% de l’échantillon est de sexe féminin et 42,50% de l’échantillon est de sexe
masculin) par contre 12,50% des jeunes internautes algériens ne se connectent pas quotidiennement
sur facebook (5% de l’échantillon représente les jeunes femmes et 7,5% représente les jeunes
hommes).
R1
R2
60
- Deuxième question
Utilisez-vous le cyberlangage ? : R1 - OUI
R2 - NON
Tableau n° : 31
Détails concernant l’utilisation du cyberlangage
Réponses R1 R2
Sexe JH JF JH JF
Nombre de réponses 20 20 00 00
Pourcentage 50% 50% 00% 00%
Total 100% 00%
Figure n° : 10 L’utilisation du cyberlangage
- Tous les jeunes internautes algériens soit jeunes femmes ou jeunes hommes utilisent le
cyberlangage dans la rédaction de leurs messages et commentaires (50% utilisateurs féminins et
50% utilisateurs masculins).
R1
100%
R2
0%
61
-Troisième question
Pour quel raison ? : R1- Economiser de l’effort
R2- Gagner du temps
R3- Libérer le langage et facilite le contact entre les internautes
Tableau n °: 32
Résultats illustrant les raisons de l’utilisation du cyberlangage
Réponses R1 R2 R3
Sexe JH JF JH JF JH JF
Nombre de réponses 05 02 05 06 10 12
Pourcentage 12,50% 05% 12,50% 15% 25% 30%
Total 17,50% 27,5% 55%
Figure n° : 11
Les raisons de l’utilisation du cyberlangage
- La majorité des jeunes internautes algériens utilisent le cyberlangage pour libérer le langage et
faciliter le contact entre eux, cela représente 55% de l’échantillon (25% de sexe masculin et 30% de
sexe féminin).
- Par contre 27,50% des jeunes internautes utilisent ce langage pour gagner du temps (15% de
l’échantillon sont des jeunes femmes et 12,50% sont des jeunes hommes).
- 17,50% des jeunes internautes algériens utilisent le cyberlangage pour économiser de l’effort.
R1
R2R3
62
-Quatrième question
A qui adressez-vous vos messages ? : R1- A la famille
R2- Aux collèges
R3- Aux amis
Tableau n° :33
Résultats de destination des messages
Réponses R1 R2 R3
Sexe JH JF JH JF JH JF
Nombre de réponses 01 01 01 02 18 17
Pourcentage 2,5% 2,5% 2,5% 5% 45% 42,5%
Total 5% 7,5% 87,5%
Figure n° : 12 Destinations des messages
-87,5% des jeunes internautes algériens envoient leurs messages à leurs amis(es) : 45% utilisateurs
masculins et 42,5% utilisateurs féminins, cependant 07,5% des jeunes internautes envoient leurs
messages à leurs collèges et 5% à leurs familles (proches).
R1R2
R3
63
- Cinquième question
Quelle(s) langue(s) utilisez-vous ? : R1- Arabe dialectale R5- Français et arabe dialectal
R2- Français R6- Français et anglais R3- Anglais R7- Français et langue berbère
R4- Langue berbère R8- Français, arabe dialectal, anglais et langue berbère
Tableau n° : 34
Les langues utilisées pour communiquer
Réponses R1 R2 R5 R6 R7
Sexe JH JF JH JF JH JF JH JF JH JF
Nombre de
réponses 01 05 00 02 12 15 00 02 02 01
Pourcentage 2,5% 12,5% 00% 5% 30% 37,5% 00% 5% 5% 2,5%
Total 15% 5% 67,5% 5% 7,5%
Figure n° : 13 Les langues utilisées pour communiquer
- 67,5% (30% utilisateurs masculins, 37,5% utilisateurs féminins) utilisent le français et l’arabe
dialectal.
- 15% (entre utilisateurs masculins et féminins) utilisent seulement l’arabe dialectal.
R1
R2
R5
R6 R7
64
- 7,5% des jeunes internautes algériens utilisent le français et la langue berbère (2,5% utilisateurs
féminins et 5% utilisateurs masculins).
- 5% des jeunes internautes algériens utilisent le français et l’anglais à la fois, par contre 5% des
jeunes utilisateurs utilisent seulement le français.
- L’anglais seul, la langue berbère et le français, l’anglais, la langue berbère et l’arabe dialectal ne
sont pas utilisées en même temps par les jeunes internautes algériens.
- Sixième question
Vos types de messages : R1- Messages complets
R2- Messages abrégés
Tableau n° : 35
Récapitulatif de types de messages utilisés
Réponses R1 R2
Sexe JH JF JH JF
Nombre de réponses 00 00 20 20
Pourcentage 00% 00% 50% 50%
Total 00% 100%
Figure n° : 14
Les types de messages utilisés
R1: 0%
R2
100%
65
- Tous les jeunes internautes algériens utilisent des mots abrégés (messages abrégés) : 50%
utilisateurs féminins et 50% utilisateurs masculins.
- Septième question
Quelles sont vos techniques utilisées pour ce langage ? : R1- Rébus typographiques R2- Anglicismes
R3- Abréviations R4- Toutes les techniques
Tableau n° : 36
L’utilisation des techniques de cyberlangage
Réponses R1 R2 R3 R4
Sexe JH JF JH JF JH JF JH JF
Nombre de
réponses 03 03 01 00 05 06 11 11
Pourcentage 7,5% 7,5% 2,5% 00% 12,5% 15% 27,5% 27,5%
Total 15% 2,5% 27,5% 55%
Figure n° : 15
Les techniques utilisées dans le cyberlangage
- 55% des jeunes internautes algériens utilisent toutes les techniques du cyberlangage dans la
rédaction de leurs messages (27,5% utilisateurs féminins et 27,5% utilisateurs masculins).
R1
R2
R3
R4
66
- 27,5% des jeunes internautes utilisent la technique d’abréviation dans leurs messages (12,5%
représente les utilisateurs masculins et 15% représente les utilisateurs féminins), par contre 15% des
jeunes internautes utilisent les rébus typographiques pour rédiger leurs messages.
- Les 2,5% restant correspondant aux utilisateurs masculins qui utilisent seulement la technique
d’anglicisme dans la rédaction de leurs messages.
- Huitième question
Utilisez-vous des émoticônes dans vos commentaires ? : R1- OUI R2- NON
Tableau n° : 37
Récapitulatif de l’utilisation des émoticônes
Réponses R1 R2
Sexe JH JF JH JF
Nombre de réponses 20 20 00 00
Pourcentage 50% 50% 00% 00%
Total 100% 00%
Figure n° : 16
L’utilisation des émoticônes
R1
100%
R2
0%
67
- La totalité des jeunes internautes algériens utilisent des émoticônes dans leurs commentaires : 50%
de sexe féminin et les 50% restant de sexe masculin.
- Neuvième question
Peut- on dire que le cyberlangage sert à une communication correcte et efficace ?
R1- Des fois
R2- Jamais
R3- Souvent
R4- Rarement
Tableau n° : 38
Détails concernant l’efficacité de la communication par le cyberlangage
Réponses R1 R2 R3 R4
Sexe JH JF JH JF JH JF JH JF
Nombre de réponses
02 01 00 00 18 19 00 00
Pourcentage 5% 2,5% 00% 00% 45% 47,5% 00% 00%
Total 7,5% 00% 92,5% 00%
Figure n° : 17
L’efficacité de la communication par le cyberlangage
R1
R3
68
- 92,5% des jeunes internautes algériens (45% des utilisateurs masculins et 47,5% des utilisateurs
féminins) voient que le cyberlangage sert souvent à une communication correcte et efficace et les
7,5% restant pensent que le cyberlangage sert des fois à une communication correcte et efficace.
- Dixième question
Que pensez-vous, ce langage a une certaine influence sur le français normatif (l’orthographe) chez
les jeunes ?
R1- OUI R2- NON
Tableau n° : 39
Détails concernant l’influence du cyberlangage sur le français normatif
Réponses R1 R2
Sexe JH JF JH JF
Nombre de réponses 20 18 00 02
Pourcentage 50% 45% 00% 05%
Total 95% 5%
Figure n° : 18
L’influence du cyberlangage sur le français normatif
R1
R2
69
- Nous remarquons que la majorité des jeunes internautes algériens (50% utilisateurs masculins et
45% utilisateurs féminins) pensent que le cyberlangage a une certaine influence sur le français
normatif et les 5% restants voient que ce code n’a pas aucune influence sur le français normatif.
4. Résultats
La majorité des jeunes internautes algériens interrogées (87,5%) se connectent
quotidiennement sur facebook, cette fréquence majeure est la raison pour laquelle les jeunes
internautes appliquent un nouveau genre d’écriture, qui possède un nombre significatif de
techniques de réduction et jeu de mots.
Selon l’analyse de questionnaire, le cyberlangage est utilisé beaucoup par les jeunes femmes
internautes et les jeunes hommes internautes dans les échanges interactionnels en ligne entre amis
(es) et collèges intimes puisqu’il leurs permet en vue d’exprimer d’une façon spontanée, ils
emploient le français et l’arabe dialectale à la fois et d’autres emploient la langue berbère et usent
aussi les émoticônes dans leurs rédactions afin d’exprimer une émotion et une sensation.
Ce code graphique utilisé est envisagé comme un moyen sert à une communication correcte
et efficace en raison de libérer le langage, faciliter le contact entre eux et d’économiser l’effort et le
temps, néanmoins a une certaine influence sur l’orthographe du français normatif.
CONCULUSION
A travers l’étude du corpus et l’analyse du questionnaire, nous clarifions que le
cyberlangage est utilisé fréquemment dans les échanges interactionnels, ce style d’écriture bref
renferme des graphiques et des procédés particuliers que celles du français normatif.
Ce langage ne respecte pas les règles normatives d’une langue en employant une alternance
codique limitée à l’usage conjoint du français-arabe dialectal et le français-langue berbère transcrit
en graphiques latines pour constituer un moyen de communication facile, unique et libre.
CONCLUSION
GÉNÉRAL
« Cyber espace » ou appelée « une communication par internet », introduit de nouvelles
formes communicationnelles. L’usage de ces formes permet aux interactions écrites de devenir
proches et en parallèle à la communication face à face.
Cette recherche décidément, est née d’un double constat, l’émergence d’un type d’écriture
moderne qu’est devenu un phénomène mondial : « cyberlangage », et son influence sur le français
normatif chez les jeunes internautes algériens. Notre intention est d’analyser les différentes formes
langagières de ce nouvel usage.
Ce langage est caractérisé par des procédés particuliers qui n’appartiennent pas à la norme
orthographique du français normatif, il est considéré comme un art individuel crée principalement
aux contraintes temporelles qui poussent nos jeunes internautes algériens et ailleurs à s’éloigner des
normes linguistiques normatives et exercer leurs interactions à la réduction orthographique des mots
et le recours à une syntaxe plus libre et fraiche.
On conclu qu’ à travers cette recherche, l’étude du corpus et l’analyse du questionnaire, ce
nouveau code « cyberlangage » à savoir un langage transgressif, affirme que cette nouvelle pratique
sociolinguistique agit directement sur la façon de s’exprimer et de rédiger les messages des jeunes
internautes algériens et tient une place importante dans la communication numérique contrairement
au français normatif vue comme une norme difficile et dure.
Conformément à nos hypothèses et même aux avis des jeunes internautes, cette nouvelle
adaptation de la langue constitue un moyen interactionnel efficace qui garantit une transmission
fidèle, rapide et certifiée dans la diffusion des messages électroniques sans être attaché aux règles
linguistiques complexes.
Finalement, ce que nous tirons de cette esquisse d’étude est que ce code écrit est propre au
domaine numérique, un code vers une étude sociolinguistique d’où les sociolinguistes envisagent de
l’employer comme un nouveau registre de langue, voire un nouveau style.
De ce fait, il est difficile d’évaluer si le cyberlangage est à blâmer ou à encourager, nous
remarquons un double sens pour l’usage de ce code :
- Le premier sens : on considère que l’usage du cyberlangage à un point positif parce que le
français normatif est une langue vivante, motivante, bouge et se transforme, ainsi il aide à la prise
de note, autrement dit c’est un code libre et frais.
- Le deuxième sens : on considère que ce code détruit les normes du français normatifs
(les normes orthographiques), une langue noble vers un danger.
Finalement, il convient de noter que ce travail ne constitue, pour nous, qu’une première
initiation à la recherche liée à la description et l’analyse du cyberlangage; qu’il soit préliminaire, il
serait bien suivi par d’autres études syntaxiques, discursives et surtout pragmatiques menée sur cette
catégorie du discours contemporain.
R ÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
OUVRAGES
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ARCAND Richard, BOURBEAU Nicole : la communication efficace, In La communication
efficace : de l’intention aux moyens d’expression,
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CATACH Nina : L’orthographe française, traité théorique et pratique, Paris, Ed Nathan, 1980.
CHAKER Salem : Manuel de la linguistique berbère I, Alger, Ed Bouchène, 1991.
DEJOND Aurélia : Cyberlangage : autour des mots, Bruxelles, Ed Racine, 2006.
GADET. Françoise : La variation sociale en français, nouvelle édition revue et augmentée, Paris,
2006.
GRANDGUILLAUME Gilbert : Langues et représentations identitaires en Algérie, 2000 ans
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GREVISSE Maurice, GOOSSE André : Le bon usage, Paris, 12éme
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GUMPERZ John Joseph : Sociolinguistique interactionnelle, Paris, L’harmattan.
JACQUE Anis : communication électronique scriptural et formes langagières : chats et SMS,
2002, disponible sur [https://www.mediensprache.net/archiv/pubs/2810.htm].
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Publication
LEGROS George et MOREAU Marie Louise : Orthographe : Qui a peur de la réforme ?,
Bruxelles, 2012.
MOREAU Marice Louise : Sociolinguistique. Concepts de base, Belgique, Ed Mardaga, 1997.
NEVEU Frank : Lexique des notions linguistiques, Paris, Éd. Nathan/HER, 2000.
NEGROPONTE Nicholas : l’homme numérique : Comment le multimédia et les autoroutes de
l'information vont changer de vie, Ed. Pocket, 1997.
QUEFFELEC Ambroise, DERRADJI Yacine, DEBOV Valéry, SMAALI-DEKDOUK Dalila,
CHERRAD-BENCHERFA Yasmina : Le Français en Algérie : Lexique et dynamique des
langues, Bruxelles, Ed. Duculot, 2002.
STRAUSS-RAFFY Carmen : Le saisissement de l’écriture, Paris, Ed L’harmattan, 2004.
TALEB-IBRAHIMI, Khaoula : Les Algériens et leur(s) langue(s) : Elément pour une approche
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monde), Paris, Ed. Des archives contemporaines, 2013.
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GUILBAULT Christian : Le schéma de la communication(Jakobson), université Simon Fraser,
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REBOURCET Séverine : Le français standard et la norme : l’histoire d’un « nationalisme
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Unis, 2008.
.ARTICLES
AMRANI Kamel : Le tamazight, Le soir d’Algérie, Septembre 2015.
BUI Roger : Cyber, I logiciels & services hebdomadaire, mercredi 17 juin 2015, N° 397-398.
IZOUAOUEN Noureddine : Près de 40000 travailleurs chinois en Algérie, L’ECONEWS, 07
janvier 2015
SEBAA Rabeh : la langue et Culture française dans le plurilinguisme en Algérie, Trans, Oran,
Juillet 2002, n°13.
MEMOIRES
AISSI Naϊma : L’insécurité linguistico-culturelle du FLE : Cas des apprenants de la 2
ème année
secondaire, Mémoire de Master, université de Biskra, 2015.
ZABOOT Tahar : Un code switching algérien : le parler de Tizi-Ouzou, Thèse de doctorat,
Université de la Sorbonne, Paris, 1989.
DICTIONNAIRES
COLLECTIF : in le Max dico : dictionnaire encyclopédique de la langue française, Ed de la
Connaissance, Paris, 2007.
Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert.
Dictionnaire LAROUSSE, 1999
Dictionnaire Le petit LAROUSSE, 2006.
H. Walter et G. Walter : Dictionnaire des mots d’origine étrangère, Larousse.
LACROUX, Jean-Pierre, Orthotypo : Orthographe & Typographie françaises : dictionnaire
raisonné, Volume I, 2008, ISBN 978-2868501479
SITES
Grammaire.reverso.net.
L’office québécois de la langue française 1997, disponible sur : [www.granddictionnaire.com].
Site officiel Québécois de la langue française BDL, disponible
sur [http://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/bdl.html].
ANNEXES
.
ANNEXE 01
I. Corpus
# : Hashtag : en français mot-dièse ou mot clic, marqueur de métadonnée utilisé sur les réseaux sociaux
permet de transformer des sujets de discussion et des locutions en liens « cliquables » dans des publications
sur les journaux personnels ou les pages. Il permet de trouver plus facilement des publications sur des sujets
précis.
ANNEXE 02
II. TRANSCRIPTION DU CORPUS EN FRNCAIS NORMATIF
Commentaire
n °
Rédigé en cyberlangage Transcrit en français normatif
1 Lé povr futur kondida tjrs dé prblm Les pauvres futurs candidats toujours
avec des problèmes.
2 Cé l’algeri ki é le bleme C’est l’Algérie qui cause ces
problèmes.
3 Hhhhh kima gal double canon « bled miki
bled tiki »
comme dit double canon « pays de
mickey pays de billet d’argent ».
4 Ak tchouf wech derou fina ns som ds 1e
movéz 1mpass
Tu vois ce qu’ils ont fait de nous,
nous sommes dans une mauvaise
impasse.
5 Ns sommes ds 1mové pay Nous sommes dans un pays injuste.
6 Ppfffff habsouli rassi Je raisonne plus.
7 Bezaf wallah 7ram chui vréman déçu C’est trop « jurer par dieu » je suis
vraiment déçu
8 C normal ils passron le konkour kom tt le
mond
C’est normal ils passeront le concours
comme tout le monde.
9 Yakhi habssin !!! ils on le droit 2 fér la grév
Des bêtes, ils ont le droit de faire une
grève.
10 Mdrrrrrrrr alr lààààààààà Mort de rire alors là.
11 Avc eu il fo le taghananet lol
Avec eux il faut avoir une tète dure.
12 Jsui dcr avc twa a tass à tass Je suis d’accord avec toi et trop
même.
13 Lministr ns voi kom dé aghyoul Le ministre nous voit comme des
bêtes.
14 Eéééhhh bjr, tt lé ministr ils ns traite com dé
bétes
Bonjour, tous les ministres nous
traitent comme des bêtes.
15 G passé +2 7 an ds lenseignemen, ojourd8
notr effor ne ser à r1
J’ai passé plus de sept ans dans
l’enseignement, aujourd’hui notre
effort ne sert à rien.
16 Nonnn il fo se battr Non il faut se battre.
17 Pkoi 7 peur on ora notr drwa Pourquoi cette peur on aura notre
droit.
18 Il y a dé person kil on bezw1 2 ce djob pkoi 7
1justic ?
Il y a des personnes qu’ils ont besoin
de ce travail pourquoi cette injustice.
19 Azul l’hbéb ns avon ps le chwa il faut
accepter la choze tel kel est
Salut les proches nous n’avons pas le
choix il faut accepter la chose tel
qu’elle est.
20 Pppf ya latif on va fér koi mnt !!! Oh mon dieu on va faire quoi
maintenant.
21 Koi 2 9 lé ami ? kan aske on va passé le
concour ?
Quoi de neuf les amis quand est-ce-
qu’ on va passer le concours.
22 Ils on ps enkor affiché ya lhbiba Ils n’ont pas encore affiché ma chérie.
23 Mer6 1finiment bizoo Merci infiniment bisous.
24 Dsl cmt siniawilhom leur kontrat 2pui débu é
apré il fon ça ?
Désolé comment ils ont pu leurs
signer les contrats depuis le début et
après il leurs font ça.
25 Prd rana en Algériiiiiiiiiiiiiiiie Pardon nous sommes en Algérie.
QUESTIONNAIRE
L’INFLUENCE DU CYBERLANGAGE SUR LE FRANÇAIS NORMATIF DES
JEUNES ALGERIENS
Cas de page facebook « J’ai besoin de conseils de femmes »
- Sexe : - Age :
Jeune fille 20 – 30
Jeune homme
1. Connectez-vous quotidiennement sur facebook ?
Oui Non
2. Utilisez-vous le cyberlangage ?
Oui Non
3. Pour quel raison ?
Economiser de l’effort Gagner du temps
Libérer le langage et faciliter le contact entre les jeunes internautes
Ce questionnaire est soumis aux jeunes internautes algériens dans le cadre d’un
travail de recherche pour l’obtention du diplôme de Master.
L’objectif essentiel de ce questionnaire est de rassembler des informations
pour porter un jugement sur la valeur de l’apparition du cyberlangage, la
fréquence de l’utilisation de ce phénomène langagier dans les échanges
communicatifs en ligne, et son influence sur le français normatif chez les
jeunes algériens.
4. A qui adressez-vous vos messages ?
A la famille Aux collèges Aux amis
5. Quelle(s) langue(s) utilisez-vous ?
Arabe dialectal Français et arabe dialectal
Français Français et anglais
Anglais Français et langue berbère
Langue berbère Français, arabe dialectal,
anglais et langue berbère
6. Vos types de messages ?
Messages complets Messages abrégés
7. Quelles sont vos techniques utilisées pour ce langage ?
Rébus typographiques Anglicismes
Abréviations Toutes les techniques
8. Utilisez-vous des émoticônes dans vos commentaires ?
Oui Non
9. Peut-on dire que le cyberlangage sert à une communication correcte et
efficace ?
Des fois Jamais
Souvent Rarement
10. Que pensez-vous, ce langage a une certaine influence sur le français
normatif (l’orthographe) chez les jeunes ?
Oui Non