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Consommation urbaine et extra-urbaine (l/100 km) : 6,3 et 4,8. Emissions de CO2 (g/km) : 139. (1) Plus de 1 200 km d’autonomie en consommation mixte(5,3 l/100 km). RĂ©servoir de 64 l. (2) Cf. Article 1011 bis du Code GĂ©nĂ©ral des ImpĂŽts. (3) Prix TTC conseillĂ© au tarif du 29/04/10 mis Ă  jour le 28/07/10 du Tiguan 2.0 TDI 110 BlueMotion, dĂ©duction faite de la prime Ă  la casse Volkswagen portĂ©e Ă  1 500 € TTC pour la mise au rebut d’un vĂ©hicule de 8 Ă  10 ans accompagnant la commande d’un Tiguan neuf rejetant jusqu’à 155 g de CO2 (conditions dĂ©taillĂ©es sur volkswagen.fr et auprĂšs du rĂ©seau participant) et incluant + 2 500 € TTC de reprise Argusℱ sur votre ancien vĂ©hicule. Reprise de votre ancien vĂ©hicule aux conditions gĂ©nĂ©rales de l’Argusℱ (en fonction du cours de l’Argusℱ du jour de reprise, du kilomĂ©trage, des Ă©ventuels frais de remise en l’état standard et abattement de 15 % pour frais et charges professionnels dĂ©duit). Pour les vĂ©hicules hors cote Argusℱ, reprise de 2 500 € TTC. ModĂšle prĂ©sentĂ© : Tiguan ‘Carat’ 2.0 TDI 110 BlueMotion au prix TTC conseillĂ© au tarif du 29/04/10 mis Ă  jour le 28/07/10 de 28 845 €, avec option peinture mĂ©tallisĂ©e (485 € TTC), dĂ©duction faite de la prime Ă  la casse Volkswagen de 1 500 € TTC et incluant + 2 500 € TTC de reprise Argusℱ. Offre rĂ©servĂ©e aux particuliers en France mĂ©tropolitaine, non cumulable avec toute autre offre en cours et valable pour toute commande entre le 01/09/10 et le 30/10/10 chez les Concessionnaires Volkswagen participants. Das Auto : La Voiture.

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Edito

Novembre 2010 / Management /ïżœ

Ses contemporains le trou-vaient plutĂŽt laid. Il n’avait pas de mĂ©tier fixe. Men-teur, joueur, suspect aux yeux des autoritĂ©s, il connut mĂȘme la prison


dont il s’évada en 1756. Et pourtant, malgrĂ© ce CV de repris de justice, Giacomo Casanova est restĂ© dans l’Histoire comme le plus grand sĂ©duc-teur de tous les temps. Il avait compris que sĂ©duire n’a pas grand-chose Ă  voir avec le physique ni avec le parcours professionnel. Aujourd’hui encore, au bureau comme dans la vie privĂ©e, impossible de convaincre sans un regard direct, une voix posĂ©e, une poignĂ©e de main ferme, un humour subtil. Tout cela se travaille ! Suivez nos conseils : on ne vous regardera plus de la mĂȘme façon (p. 54).

C’est aussi pour mieux vous sĂ©duire que Management change. Bien sĂ»r, vous retrouverez les portraits des diri-geants qui comptent, l’actualitĂ© desentreprises innovantes et les conseils des meilleurs experts pour bien vivre

votre job au quotidien. Mais, au fil des pages, vous allez Ă©galement dĂ©couvrir un magazine plus clair et plus Ă©lĂ©-gant, qui donne une place de choix Ă  l’image. Et de nou-veaux rendez-vous, dont des enquĂȘtes et des reportages exclusifs. Nous nous sommes ainsi invitĂ©s

ce mois-ci chez L’OrĂ©al pour dĂ©crypter les mĂ©thodes de cette machine Ă  fabri-quer des as du marketing. Le niveau d’exigence y est hors du commun, mais ceux qui savent y rĂ©pondre peu-vent mener des carriĂšres fulgurantes. Voici pourquoi cette entreprise de-meure aux yeux des jeunes diplĂŽmĂ©s l’une des plus
 sĂ©duisantes de France.

SĂ©duire n’a pas grand-chose Ă  voir avec le phy-sique ni avec le parcours professionnel.

Laid, roublard
mais irrésistible

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Management ïżœ- Novembre 2010

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(assise et face avant du dossier, face avant des appuie-tĂȘte). (4) Service d’assistance d’une durĂ©e de 2 ans Ă  partir de la livraison de la voiture : voir conditions en point de vente. (5) Consommation mixte : 4,8 l/100 km. (6) Émissions de CO2 : 125 g/km. Ne pas laver au rouleau ou au lavage haute pression. RCS Paris B 418 243 416. Photo non contractuelle.

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photo de Couverture : valerio vinCenzo pour management. Sommaire : jC Figenwald - pierre-emmanuel raStoin - valerio vinCenzo - bruno polnath/ SelF - dr - illuStrationS : arthur rainho, max KoStenKo/ Kot illuStration

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Ce numéro Comporte 1 enCart jeté Salon entrepreneurS Sur une SéleCtion de 4 000 abonnéS bretagne et payS de loire, 1 lettre aux abonnéS jetée Sur touS leS abonnéS payantS FranCe metropole, 1 Carte jetée WhiSKieS du monde Sur touS leS abonnéS payantS FranCe métropole, 2 CarteS jetéeS aboS KiSoqueS + duo FranCe , 1 Carte jetée abo KioSqueS belgique, 1 Carte jetée abo KioSqueS SuiSSe.

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1 Il est plutĂŽt li-

mitĂ©. En gĂ©nĂ©ral, les cadres dĂ©bu-tent tard dans la vie active, du fait de leurs Ă©tudes plus longues quela moyenne. Et ils quittent souvent l’entreprise Ă  62 ou 63 ans. Le recul de l’ñge lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite Ă  62 ans ne change donc pas grand-chose pour eux. Cette rĂ©forme rĂ©-duit en revanche l’attrait d’un dis-positif qui commençait Ă  dĂ©coller, le cumul emploi-retraite. Jusqu’ici, un salariĂ© qui prenait sa retraite Ă  taux plein Ă  partir de 60 ans pou-vait encore travailler quelque temps, y compris pour son dernier employeur, et cumuler ainsi pen-sion et salaire. DĂ©sormais, il devra attendre 62 ans. Pas sĂ»r qu’il ait encore envie, Ă  cet Ăąge, de poursui-vre une activitĂ© professionnelle pour arrondir ses fins de mois. Le rachat de trimestres va perdre lui aussi de son charme.

2 Le Perco, ou plan d’épar-

gne retraite collectif, est un outil efficace pour se constituer un com-plĂ©ment de retraite. Mais il reste l’apanage des grandes et moyen-

nes entreprises. Quelques mesures ont Ă©tĂ© adoptĂ©es par les dĂ©putĂ©s pour favoriser sa mise en Ɠuvre dans les petites structures et on ne peut que s’en fĂ©liciter. Le Perco ne prĂ©sente toutefois un intĂ©rĂȘt que si l’employeur joue le jeu en abon-dant fortement les versements de ses salariĂ©s – le plafond de cet abondement Ă©tant fixĂ© Ă  5 539 eu-ros par personne et par an. A dĂ©-faut, mieux vaut opter pour un PEA, un plan d’épargne en ac-tions, Ă  la fiscalitĂ© plus attractive.

3 En dépit de son nom, le

plan d’épargne retraite populaire n’est pas
 populaire. C’est un produit trĂšs spĂ©cifique, qui offre surtout des avantages fiscaux aux contribuables fortement imposĂ©s – Ă  30% de leurs revenus ou plus – en Ă©change d’un blocage extrĂȘ-mement contraignant des sommes versĂ©es. Un cadre de 25-30 ans qui ne possĂšde pas encore sa rĂ©sidence principale, et qui se soucie dĂ©jĂ  de sa retraite – Ă  raison! –, doit plutĂŽt soucrire un contrat d’assurance-vie. Le Perp prĂ©sentait un autre inconvĂ©nient : le retraitĂ© ne pou-vait pas toucher le fruit de son Ă©par-gne autrement que sous forme de rente. GrĂące Ă  la rĂ©forme en cours, il pourra Ă©galement encaisser une partie de l’argent Ă©pargnĂ© sous

Dans quelles villesgagne-t-on le plus
 et en

profite-t-on le mieux ?

Revenu net (1) PouvoiR d’achat (2)

1 Zurich 1 Zurich2 GenÚve 2 Miami3 new York 3 Los angeles4 Sydney 4 new York5 Los angeles 5 Sydney6 oslo 6 Luxembourg7 Luxembourg 7 dublin8 copenhague 8 GenÚve9 dublin 9 chicago10 tokyo 10 Montréal

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forme de capital au moment oĂčil liquidera ses droits. C’est unelibertĂ© de choix plutĂŽt bienve-nue dans le mille-feuille rĂ©gle-mentaire qui caractĂ©rise notre sys-tĂšme de retraite.

MARC DARNAULT, associé chez Optimaretraite

questions Ă ...

Le baromĂštre

“Les cadres n’auront pasà craindre pour leur

retraite s’ils choisissentla bonne Ă©pargne”

16 / Management / Novembre 2010

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Le numéro 2de Danone sort

de l’ombre

Bernard HOUrS dIRECTEUR GÉNÉRAL dÉLÉGUÉ dU GROUPE dANONE

Le bras droit de Franck Riboud fuyait les projecteurs. Mais avec la crise, ce pur produit maison a décidé de monter au front

et a redressĂ© les ventes. Sauvera-t-il l’image santĂ© du groupe ?

teurs dans les bras des marques de distributeurs aux prix moins Ă©levĂ©s. Sur le marchĂ© national, les ventes de yaourts et de crĂšmes desserts, qui assurent 60% des revenus de Danone, plongent de 15% au second semestre 2008. Du jamais-vu. «Il fallait rĂ©agir sans attendre», souligne le DG dĂ©lĂ©guĂ©, qui nous reçoit au siĂšge parisien. Riboud et Hours revoient entiĂš-rement leurs plans pour stopper l’hĂ©morragie, et mettent sur pied le programme Reset (rĂ©initialisa-tion). Baisse massive des prix, promotions canon, retour en grĂące des marques les moins chĂšres (Da-nette, VeloutĂ©, Danone nature
) : les ventes repar-tent dĂšs les premiers mois de 2009. Un redressement qui n’a rien d’un feu de paille. Au premier semestre 2010, le groupe a enregistrĂ© une progression de 7% de son chiffre d’affaires et de 11% de son bĂ©nĂ©fice.

L’Alsacien – il est nĂ© et a grandi Ă  Strasbourg – n’aura guĂšre le temps de goĂ»ter son succĂšs. A la fin 2009, la rumeur court que les argu-ments santĂ© des deux produits phares de Danone, Actimel (censĂ© soutenir les dĂ©fenses naturelles) et Activia (rĂ©putĂ© amĂ©liorer le transit intestinal),

P as la peine de chercher Bernard Hours dans le Who’s Who ou dans les annuai-res des prestigieux cercles oĂč aiment Ă  se rĂ©unir nos Ă©lites. Le numĂ©ro 2 de Da-none, 54 ans, a toujours prĂ©fĂ©rĂ© l’ombre

Ă  la lumiĂšre. L’homme se satisfaisait pleinement d’avoir un patron charismatique et hĂąbleur comme Franck Riboud. Mais les Ă©vĂ©nements ont propulsĂ© Hours sur le devant de la scĂšne, l’obligeant Ă  sortir de sa rĂ©serve. En deux ans, le patron des quatre di-visions du groupe (produits laitiers frais, eaux et boissons, alimentation infantile, nutrition mĂ©di-cale) a vu le positionnement haut de gamme et le recentrage sur la santĂ©, les deux piliers du leader mondial du yaourt (14,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009), vaciller sur leurs bases.QQuand il prend possession de son nouveau poste, en janvier 2008, Bernard Hours est loin d’imaginer ce qui l’attend. Les ventes ne cessent de progresser, validant chaque jour un peu plus la stratĂ©gie du gĂ©ant français. Six mois plus tard, changement complet de dĂ©cor : la crise pousse les consomma-

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Le numéro 2de Danone sort

de l’ombre

Bernard HOUrS dIRECTEUR GÉNÉRAL dÉLÉGUÉ dU GROUPE dANONE

Le bras droit de Franck Riboud fuyait les projecteurs. Mais avec la crise, ce pur produit maison a décidé de monter au front

et a redressĂ© les ventes. Sauvera-t-il l’image santĂ© du groupe ?

teurs dans les bras des marques de distributeurs aux prix moins Ă©levĂ©s. Sur le marchĂ© national, les ventes de yaourts et de crĂšmes desserts, qui assurent 60% des revenus de Danone, plongent de 15% au second semestre 2008. Du jamais-vu. «Il fallait rĂ©agir sans attendre», souligne le DG dĂ©lĂ©guĂ©, qui nous reçoit au siĂšge parisien. Riboud et Hours revoient entiĂš-rement leurs plans pour stopper l’hĂ©morragie, et mettent sur pied le programme Reset (rĂ©initialisa-tion). Baisse massive des prix, promotions canon, retour en grĂące des marques les moins chĂšres (Da-nette, VeloutĂ©, Danone nature
) : les ventes repar-tent dĂšs les premiers mois de 2009. Un redressement qui n’a rien d’un feu de paille. Au premier semestre 2010, le groupe a enregistrĂ© une progression de 7% de son chiffre d’affaires et de 11% de son bĂ©nĂ©fice.

L’Alsacien – il est nĂ© et a grandi Ă  Strasbourg – n’aura guĂšre le temps de goĂ»ter son succĂšs. A la fin 2009, la rumeur court que les argu-ments santĂ© des deux produits phares de Danone, Actimel (censĂ© soutenir les dĂ©fenses naturelles) et Activia (rĂ©putĂ© amĂ©liorer le transit intestinal),

P as la peine de chercher Bernard Hours dans le Who’s Who ou dans les annuai-res des prestigieux cercles oĂč aiment Ă  se rĂ©unir nos Ă©lites. Le numĂ©ro 2 de Da-none, 54 ans, a toujours prĂ©fĂ©rĂ© l’ombre

Ă  la lumiĂšre. L’homme se satisfaisait pleinement d’avoir un patron charismatique et hĂąbleur comme Franck Riboud. Mais les Ă©vĂ©nements ont propulsĂ© Hours sur le devant de la scĂšne, l’obligeant Ă  sortir de sa rĂ©serve. En deux ans, le patron des quatre di-visions du groupe (produits laitiers frais, eaux et boissons, alimentation infantile, nutrition mĂ©di-cale) a vu le positionnement haut de gamme et le recentrage sur la santĂ©, les deux piliers du leader mondial du yaourt (14,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009), vaciller sur leurs bases.QQuand il prend possession de son nouveau poste, en janvier 2008, Bernard Hours est loin d’imaginer ce qui l’attend. Les ventes ne cessent de progresser, validant chaque jour un peu plus la stratĂ©gie du gĂ©ant français. Six mois plus tard, changement complet de dĂ©cor : la crise pousse les consomma-

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pourraient ĂȘtre retoquĂ©s par l’Efsa, l’autoritĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments. En avril der-nier, coup de thĂ©Ăątre, Danone dĂ©cide de son propre chef de retirer ses dossiers d’agrĂ©ments. «Nous prĂ©-fĂ©rons attendre une clarification des critĂšres d’éva-luation avant de rĂ©itĂ©rer nos demandes», assure ce pĂšre de trois grands enfants. Depuis quinze ans, le groupe insiste sur les bienfaits de ses yaourts sur la santĂ©. Une dĂ©cision nĂ©gative de l’Efsa serait ca-tastrophique en termes d’image. «Pour Danone, c’est fichu», assure un cadre chevronnĂ© de NestlĂ©. Bernard Hours, lui, se dit serein. Pourtant, depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, toute mention relative au tran-sit ou aux dĂ©fenses naturelles a disparu des packs et des pubs. «Danone prĂ©pare un plan B», avance Jean-Daniel Pick, associĂ© chez OC & C Strategy Consultants. La dĂ©cision de renoncer au lancement de Densia, un yaourt enrichi en calcium et en vi-tamine D, semble confirmer cette thĂšse.

Si Franck Riboud suit avec attention ce dossier sensible, il assure faire une totale confiance Ă  son bras droit. «Bernard a une grande libertĂ© d’action»,

confirme le patron de Danone. Il faut dire que les deux hommes se connaissent depuis vingt-cinq ans. «Nous avons traversĂ© de nombreuses Ă©preuves ensemble. Il a notamment Ă©tĂ© patron de Lu France Ă  un moment difficile (lire l’encadrĂ© page 22), nous nous sommes Ă©paulĂ©s mutuellement», poursuit le PDG. Selon Bruno Germain-Thomas, l’ancien pa-tron d’Evian aujourd’hui Ă  la retraite, les deux hommes se complĂštent Ă  merveille : «Franck, c’est la crĂ©ativitĂ© et l’imagination ; Bernard, le sĂ©rieux et la rigueur.» Et, pour ne rien gĂącher, ils partagent une mĂȘme passion pour le foot.

L’entente est moins cordiale avec Emmanuel Fa-ber, 46 ans, l’autre directeur gĂ©nĂ©ral dĂ©lĂ©guĂ©, chargĂ© des grandes fonctions «corporate» (res-sources humaines, finance
). Il est de notoriĂ©tĂ© publique que les deux hommes ne s’apprĂ©cient guĂšre. Faber, surnommĂ© «le minĂ©ral» pour sa froi-deur apparente, est un fervent catholique, qui vou-drait faire de Danone le chantre des questions so-ciales, quand la principale prĂ©occupation de Bernard Hours est de faire grandir le groupe. Ce qui donne forcĂ©ment lieu Ă  quelques «frottements». «Nous sommes trĂšs diffĂ©rents, mais nos discus-sions stratĂ©giques sont constructives et nous par-venons toujours Ă  un consensus», affirme diplo-matiquement Bernard Hours. Le fait qu’ils puissent Ă©ventuellement se retrouver en concurrence pour prendre la succession de Franck Riboud (55 ans) n’arrange Ă©videmment pas les choses. MĂȘme si ce dernier ne semble pas prĂȘt Ă  laisser le manche.

De toute façon, il en fau-drait plus pour angoisser notre flegmatique Alsa-cien. «DĂ©jĂ , Ă  HEC, il passait les examens sans la moindre pression, se rappelle Christian Herzog, directeur marketing d’Air France et copain de promo. Il faut dire aussi qu’il a de grandes facili-tĂ©s.» En 1979, fraĂźchement diplĂŽmĂ©, Bernard Hours rejoint les rangs d’Unilever comme chef de pro-duit, avant d’ĂȘtre dĂ©bauchĂ© six ans plus tard par Danone pour prendre le poste de directeur mar-keting de Kronenbourg. Vite Ă©tiquetĂ© «haut poten-tiel», il va suivre le parcours classique de ceux qui sont appelĂ©s Ă  occuper les plus hautes fonctions. Un passage sur le terrain en tant que directeur des ventes d’Evian, un poste stratĂ©gique de directeur marketing de Danone France, puis un dĂ©part en Hongrie, oĂč il prend la tĂȘte de la nouvelle filiale.

Nous sommes en 1994 et le pays commence tout juste Ă  s’ouvrir aux capitaux Ă©trangers. Danone vient de racheter une entreprise d’Etat spĂ©cialisĂ©e dans les yaourts. En arrivant, Hours dĂ©couvre l’am-pleur du chantier. «Il y avait tout Ă  faire, se rappelle-t-il. Les produits Ă©taient mauvais, les gens mal for-mĂ©s et la chaĂźne du froid n’était pas fiable.» Sans

Un yaoUrt bon poUr... les comptes de danone

Riboud, c’est la crĂ©ativitĂ© et l’imagina-tion ; Hours, le sĂ©rieux et la rigueur.

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20 / Management / Novembre 2010

Portraits

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compter que la moitiĂ© de ses collaborateurs ne parlaient que le hongrois. Heureusement, l’homme possĂšde une Ă©tonnante aptitude pour les langues :il parle couramment l’anglais, l’allemand, l’espa-gnol, le russe et
 le hongrois, qu’il a appris en seu-lement six mois. Pendant cette expatriation, il tra-verse nĂ©anmoins une pĂ©riode de doute. «Il se demandait si ce n’était pas une voie de garage», ra-conte Franck Riboud. Mais l’optimisme viscĂ©ral du numĂ©ro 2 reprend vite le dessus. En un peu plus de deux ans, il remet l’entreprise sur pied. «Cette ex-pĂ©rience a Ă©tĂ© un vĂ©ritable rĂ©vĂ©lateur», confie-t-il.

Autre poste clĂ© dans la trajectoire de la fusĂ©e Hours : celui de directeur monde du pĂŽle produits laitiers ultrafrais qu’il oc-cupera de 2002 Ă  2008. Pour la premiĂšre fois, il se voit confier les commandes de toute une branche au niveau mondial. En six ans, il va dĂ©fricher plus de 50 pays, doubler les ventes de yaourts sur la pla-nĂšte et transformer Activia en machine Ă  cash (lire l’encadrĂ© page 20). Autant de succĂšs qui vont le propulser vers les sommets.

Un fin stratĂšge qui se double, aux dires de ses collaborateurs, d’un excellent manager. «Il dĂ©lĂšgue facilement tout en Ă©tant trĂšs clair sur ses attentes», tĂ©moigne VĂ©ronique Penchienati, directrice gĂ©nĂ©-rale de Danone eaux France. Elle souligne par ailleurs un aspect mĂ©connu du personnage : son humour. «Lorsqu’il Ă©tait patron du pĂŽle produits

laitiers ultrafrais, il n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  se dĂ©guiser en bĂ©bĂ© pour une convention rĂ©unissant tous les pays sur le thĂšme... “grandir”.» Son seul dĂ©faut : l’impa-tience. «Parfois, il veut aller trop vite et, derriĂšre, les autres ont du mal Ă  suivre», relĂšve Henri Bruxel-les, directeur gĂ©nĂ©ral marketing groupe.

Bernard Hours le reconnaĂźt : «Je suis un compĂ©titeur dans l’ñme, persuadĂ© que l’on peut toujours mieux faire, et je n’aime pas perdre.» MĂȘme quand il joue au foot en famille ! «On a eu un paquet d’engueulades sur le terrain», explique, hilare, son fils Mathieu. Tennis, golf, ski et
 salsa : ce dingue de sport se fixe des objectifs de progression aussi ambitieux que ses business plans. Les mondanitĂ©s ?TrĂšs peu pour lui. Le seul lobby pour lequel il roule est celui de l’Alsace. «Tous les mois il organise une “stammtisch” ou table d’habituĂ©s en alsacien, indi-que Christian Herzog. Des “exilĂ©s” issus du monde des affaires, des mĂ©dias et de la politique se rĂ©unis-sent ainsi dans de bons restaurants parisiens, autour d’un invitĂ©. Le dernier en date, Xavier Fontanet, patron d’Essilor, est venu prĂ©senter son livre “Fai-sons confiance aux entrepreneurs”.»

Un thĂšme qui intĂ©resse particuliĂšrement Bernard Hours. Il possĂšde en effet des parts Ă  titre personnel dans deux chaĂźnes de restaurants crĂ©Ă©es par des an-ciens de Danone : Flam’s (spĂ©cialiste des Flamme-kueche) et NooĂŻ (restaurant de pĂątes), qui comptent respectivement 10 et 60 points de vente en France. Et il s’est associĂ© Ă  son fils pour gĂ©rer en franchise un restaurant NooĂŻ Ă  Paris. Le numĂ©ro 2 de Danone compte aussi investir dans plusieurs sandwicheries Subway. En terrain connu : la chaĂźne y propose dĂ©jĂ  des Activia en dessert.

Ce polyglotte a mis seulement six mois Ă  apprendre le hongrois

son baptĂȘme dU feU social : la crise chez les p’tits lU

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22 / Management / Novembre 2010

Portraits

Page 14: Management Nouvelle Formule

ressources humaines

MĂȘme l’interview fleuve de Liliane B e t t e n c o u r t , l ’hĂ©ritiĂšre de L’OrĂ©al, dans

«Paris Match», dĂ©but octobre, a Ă©tĂ© censurĂ©e. Depuis quelques mois, le numĂ©ro 1 mondial des cosmĂ©tiques supprime de sa re-vue de presse interne tous les ar-ticles liĂ©s aux rebonds de «l’af-faire» (lire l’encadrĂ© ci-contre). «Le business d’abord», martĂšle en substance Jean-Paul Agon, le directeur gĂ©nĂ©ral. Au siĂšge de Clichy, comme dans la plus petite filiale Ă  l’autre bout du monde, les salariĂ©s n’ont pas Ă  se faire violence pour suivre la consigne, ils l’ont assimilĂ©e. La pression sur les rĂ©sultats est ancrĂ©e dans l’his-toire de cette multinationale, ha-bituĂ©e depuis vingt-six ans Ă  une croissance Ă  deux chiffres de ses bĂ©nĂ©fices (+ 21,4% au premier se-

mestre 2010). Ici, le dĂ©passement de soi est la rĂšgle. Et le leadership la vertu cardinale. EnquĂȘte en coulisses chez ces cadres «qui le valent bien.»

Le culte du “toujours plus”Coulant, vraiment ? Lorsqu’il a Ă©tĂ© nommĂ© DG de L’OrĂ©al, en 2006, Jean-Paul Agon avait la rĂ©-putation d’ĂȘtre moins cassant que Lindsay Owen-Jones, son prĂ©dĂ©-cesseur pendant dix-huit ans, aujourd’hui prĂ©sident du groupe, et qui fait encore l’objet d’une rĂ©elle vĂ©nĂ©ration dans la maison. Pour marquer sa diffĂ©rence, le nouveau boss a multipliĂ© les mesures sociales : lutte contre le stress, charte sur la diversitĂ©, Ă©valuation des managers sur des critĂšres de dĂ©veloppement per-sonnel
 Mais l’exigence de ren-tabilitĂ©, elle, n’a pas changĂ©. Or, chez L’OrĂ©al, ce sont les chiffres

qui dictent le tempo. D’oĂč le rythme ultrasoutenu, qui met parfois Ă  mal la vie de famille, sur-tout pour les jeunes mĂšres (64% des salariĂ©s sont des femmes).

Une visite au quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Clichy, oĂč l’on phosphore sur les produits grand public, suffit pour s’en convaincre. A neuf heu-res moins une, les Ă©quipes mar-keting de L’OrĂ©al Paris, Garnier et Maybelline s’affairent dĂ©jĂ  dans leurs bureaux. Il est mal vu d’ar-river plus tard. La journĂ©e se dĂ©-roule ensuite dans un tourbillon effrĂ©nĂ© : rĂ©unions en rafales, pause dĂ©jeuner expĂ©diĂ©e en trente minutes, agents de sĂ©curitĂ© obli-gĂ©s de dĂ©loger les plus zĂ©lĂ©s aprĂšs 21 h 30
 «La vie chez L’OrĂ©al, c’est un peu le retour aux annĂ©es Ă©tudiantes, rĂ©sume un cadre. On bosse tard ensemble, on dĂźne en-semble, on se voit le week-end » La division grand public, qui re-

L’OrĂ©al, la machine Ă  fabriquer des cracksLe leader mondial de la beautĂ© recrute et forme la crĂšme des experts en marketing. EnquĂȘte sur les codes et les mĂ©thodes d’un groupe qui ne tolĂšre pas l’à-peu-prĂšs.

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1 700

en chiffres

34 / Management / Novembre 201034 / Management / Novembre 2010

Cas d’entreprise

bon connaisseur du groupe. Et elle est mĂȘme dĂ©contractĂ©e dans les branches cosmĂ©tique active (Vichy, La Roche-Posay
) et produits professionnels (KĂ©ras-tase, Redken
). Normal : L’OrĂ©al domine le marchĂ© des paraphar-macies et des salons de coiffure.

Partout, la direction entretient l’émulation. A tous les Ă©chelons.

prĂ©sente la moitiĂ© des ventes, est connue pour ĂȘtre la plus dure. «MarchĂ© bataillĂ©, nĂ©gociationsau couteau avec la grande distri-bution
 c’est la guerre !» s’es-claffe un chef de produit. «L’am-biance est tout aussi tendue au pĂŽle luxe, chez LancĂŽme et Bio-therm. Mais les rapports entre les gens sont plus feutrĂ©s», ajoute un

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Il faut, bien sĂ»r, battre les rivaux de son secteur : Nivea, Schwarz-kopf ou LVMH (Dior, Guer-lain
). Mais faire mieux, aussi, que les autres marques du groupe. Et, si possible, que les autres pro-duits de sa propre Ă©quipe. «Mon boss adorait me mettre sous le nez les chiffres de mes collĂš-gues», confirme un ex-chef de produit. Pour se dĂ©marquer, les jeunes loups du marketing utili-sent autant leur savoir-faire que leur «faire savoir». Ils parlent fort de leurs bons rĂ©sultats Ă  la cafĂ©-tĂ©ria, distribuent leurs produits Ă  tous les services en avant-pre-miĂšre
 «Market yourself !» leur conseille-t-on Ă  la DRH. La ru-meur raconte mĂȘme qu’un direc-teur aurait louĂ© Ă  l’annĂ©e pour sa marque tous les panneaux publi-citaires situĂ©s sur le chemin em-pruntĂ© par Jean-Paul Agon, de son domicile de Neuilly-

Pendant “l’affaire”, les affaires continuent...

Novembre 2010 / Management / 35Novembre 2010 / Management / 35

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bon connaisseur du groupe. Et elle est mĂȘme dĂ©contractĂ©e dans les branches cosmĂ©tique active (Vichy, La Roche-Posay
) et produits professionnels (KĂ©ras-tase, Redken
). Normal : L’OrĂ©al domine le marchĂ© des paraphar-macies et des salons de coiffure.

Partout, la direction entretient l’émulation. A tous les Ă©chelons.

prĂ©sente la moitiĂ© des ventes, est connue pour ĂȘtre la plus dure. «MarchĂ© bataillĂ©, nĂ©gociationsau couteau avec la grande distri-bution
 c’est la guerre !» s’es-claffe un chef de produit. «L’am-biance est tout aussi tendue au pĂŽle luxe, chez LancĂŽme et Bio-therm. Mais les rapports entre les gens sont plus feutrĂ©s», ajoute un

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Il faut, bien sĂ»r, battre les rivaux de son secteur : Nivea, Schwarz-kopf ou LVMH (Dior, Guer-lain
). Mais faire mieux, aussi, que les autres marques du groupe. Et, si possible, que les autres pro-duits de sa propre Ă©quipe. «Mon boss adorait me mettre sous le nez les chiffres de mes collĂš-gues», confirme un ex-chef de produit. Pour se dĂ©marquer, les jeunes loups du marketing utili-sent autant leur savoir-faire que leur «faire savoir». Ils parlent fort de leurs bons rĂ©sultats Ă  la cafĂ©-tĂ©ria, distribuent leurs produits Ă  tous les services en avant-pre-miĂšre
 «Market yourself !» leur conseille-t-on Ă  la DRH. La ru-meur raconte mĂȘme qu’un direc-teur aurait louĂ© Ă  l’annĂ©e pour sa marque tous les panneaux publi-citaires situĂ©s sur le chemin em-pruntĂ© par Jean-Paul Agon, de son domicile de Neuilly-

Pendant “l’affaire”, les affaires continuent...

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Page 16: Management Nouvelle Formule

54 / Management / Novembre 2010

Dossier

Page 17: Management Nouvelle Formule

Dossier coordonné par Cyril Azouvi, avec Christine Halary, Marie-Madeleine SÚve, Grégoire Silly et Yoanna Sultan

SĂ©duireVous n’avez ni le sourire enjĂŽleur de George Clooney ni le charme de Nicole Kidman ? Il n’empĂȘche : se montrer Ă  son avantage est Ă  la portĂ©e de tous.

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ça se travaille

Parce qu’il n’avait pas d’autre choix lorsqu’il a lancĂ© Meetic, Marc Simoncini a donnĂ© de sa personne – bien

faite il est vrai – pour promouvoir son site de rencontres. Plus surpre­nant, des patrons d’entreprises bien Ă©tablies comme Renault, Areva ou la SNCF ont eu recours aux services de relookeurs et de conseillers en communication pour amĂ©liorer leur image (p. 62). Car ils ont compris que, pour con­vaincre, il faut plaire. Une leçon que les publicitaires ont intĂ©grĂ©e

depuis toujours. Prenez le cas d’Evian (p. 64) : la cĂ©lĂšbre eau de source revoit rĂ©guliĂšrement ses campagnes pour coller Ă  l’air du temps. Se montrer sous son meil­leur jour, c’est aussi une nĂ©cessitĂ© au travail. Pour faire bonne im­pression, sourire, franche poi­gnĂ©e de main et note d’humour sont des armes Ă  dĂ©gainer en prioritĂ© (p. 56). Et si vous deve­niez irrĂ©sistible au point de faire tourner les tĂȘtes de vos collĂšgues, notre dossier vous rĂ©vĂšle com­ment rĂ©agir lorsque Cupidon s’in­vite au bureau.

Prendre conscience de ses atouts Page 56Savoir adapter son look Ă  ses objectifs Page 62Les techniques de la pub pour nous faire craquer Page 64Bien rĂ©agir quand l’amour s’invite au bureau Page 68Interview de Marc Simoncini, crĂ©ateur de Meetic Page 74

Sommaire

Novembre 2010 / Management / 55

Page 18: Management Nouvelle Formule

Un strabisme Ă©pou-vantable !» Le candi-dat qui s’est prĂ©sentĂ© ce jour-lĂ  devant Fa-brice Coudray, l’un

des directeurs du cabinet de re-crutement Robert Half, partait avec un sĂ©rieux handicap. Le re-cruteur a pourtant Ă©tĂ© conquis en moins d’une heure. «GrĂące Ă  son sourire, son humour, son en-thousiasme et sa personnalitĂ©, il compensait Ă  200% un visage dis-gracieux. Il a Ă©tĂ© rapidement em-bauchĂ© !» Balayant les a priori de son interlocuteur et faisant tota-lement oublier ce petit dĂ©faut, le postulant a su exploiter son cha-risme naturel. Tant il est vrai que la sĂ©duction ne tient heureuse-ment pas seulement Ă  un physi-que agrĂ©able. «SĂ©duire, c’est faire tomber les barriĂšres posĂ©es par l’autre, explique Catherine Sorza-na, coach chez MĂ©dias Coaching Communication. Et susciter l’en-vie en f luidifiant l’échange.» Jouez donc sur tous les registres !QualitĂ© d’écoute, veloutĂ© de la voix, grĂące des gestes, profondeur du regard ou humour dĂ©calĂ© :prenez conscience de vos atouts et mettez-les Ă  profit.

Mais attention, la sĂ©ductionne joue pleinement qu’à deux conditions : vous devez rĂ©ussirĂ  rester vous-mĂȘme tout en soi-gnant le fond de votre message.

Faute de remplir ces deux exigen-ces, vous risquez de passer pour un individu creux ou manipulateur.

Comment retenir l’attention d’un client sans paraĂźtre trop intrusif ?IngĂ©nieure commerciale chez Canon France, Anne Rouyer est rodĂ©e Ă  l’exercice. Elle reformule les propos de ses interlocuteurs, se montre attentive Ă  leurs Ă©tats d’ñme, Ă  leurs besoins. Elle peut

ainsi approfondir un point dĂ©li-cat, s’assurer d’avoir bien compris tel ou tel Ă©lĂ©ment en posant des questions ouvertes (celles aux-quelles on ne rĂ©pond ni par oui ni par non) : «Quel est votre senti-ment? », «Qu’en pensez-vous ?», etc. «Je n’hĂ©site jamais Ă  dire que je ne comprends pas, ajoute la jeune femme. Cela montre que je suis attentive aux propos de l’au-tre et me permet d’afficher une certaine simplicitĂ© qui rassure.»

L’écoute active est la premiĂšre des armes de sĂ©duction. «C’est elle qui fait d’emblĂ©e baisser sa garde Ă  votre interlocuteur, af-firme Catherine Sorzana. Car vous vous intĂ©ressez Ă  lui en vous mettant Ă  sa portĂ©e, vous lui lais-sez le temps de s’expliquer sans le juger ni penser Ă  sa place, vous l’acceptez tel qu’il est.» Directeur commercial chez l’opĂ©rateur de tĂ©lĂ©coms Completel, Guillaume Prince-Labille accorde une atten-tion extrĂȘme aux faits personnels qu’on lui rapporte au dĂ©tour des conversations. Plus tard, il s’en sert pour crĂ©er de la connivence. A un patron qui lui avait racontĂ© un jour que son fils disputait des matchs de tennis, il demande au tĂ©lĂ©phone : «Comment va le nou-veau Guy Forget ?» La connexion

s’établit illico. Encore faut-il se souvenir de tels dĂ©tails. Pourquoi ne pas

Prendre conscience de ses atouts

Une voix envoĂ»tante, un regard intense, un geste affirmĂ©, rassurant
 Il suffit parfois d’un rien pour charmer son interlocuteur. Avec un peu d’entraĂźnement, vous saurez vite tirer le meilleur parti de vos dispositions naturelles !

J’aime surprendre par l’humour, casser les rythmes et les codes. C’est une maniĂšre efficace d’instaurer de la com­plicitĂ© etde prendre du recul.

Séduire, ça se travaille

56 /Management / Novembre 2010

Page 19: Management Nouvelle Formule

Anne Rouyer,

les noter dans un carnet ? UtilisĂ©s Ă  bon escient dans la conversa-tion, ils flatteront votre vis-Ă -vis. Directeur associĂ© de l’agence Wellcom, Jean-Maurice Galicy a ainsi charmĂ© l’un de ses collabo-rateurs en reprenant en pleine rĂ©union les termes d’un e-mail envoyĂ© par ce dernier
 trois se-maines auparavant. «La preuve que je l’avais bien entendu et compris !» se fĂ©licite-t-il.

Avouez qu’il vous est dĂ©jĂ  arrivĂ© de vous laisser aller Ă  une douce rĂȘverie rien qu’en entendant une

voix au tĂ©lĂ©phone ! La hauteur et le timbre, la diction claire et ronde, les phrases brĂšves et leur musicalitĂ© exercent parfois une puissante attraction. On peut ainsi ĂȘtre sĂ©duit par une personne qu’on a jamais vue. A l’inverse, un dĂ©bit rapide et monocorde, une voix haut perchĂ©e ou na-sillarde vous crispera Ă  tous les coups. Pensez aux voix d’actrices comme Delphine Seyrig ou Ca-role Bouquet. Profondes et dou-ces, elles captivent, enveloppent, Ă©veillent la sensibilitĂ© parce que leur gravitĂ© rassure. Or, affirme la coach vocale YaĂ«l Benzaquen, auteur de «SOS voix» (Guy TrĂ©-

daniel Ă©diteur), il est possible de travailler sa prĂ©sence vocale. «La voix est le reflet de l’ĂȘtre intime, explique-t-elle. Elle vĂ©hicule les Ă©motions, trahit un Ă©tat physique et psychologique, et imprime une forte empreinte sur l’autre. MĂȘme si chacun a une voix unique, on peut apprendre Ă  la poser, Ă  la moduler sans pour autant la dĂ©-naturer.» DotĂ©e d’une voix natu-rellement agrĂ©able, la DG d’un labo pharmaceutique que nous avons rencontrĂ©e avoue en jouer comme d’un instrument de mu-sique pour attirer, charmer et con-vaincre. «Lorsque je veux faire accepter un projet, je m’efforce d’abord de le maĂźtriser parfaite-ment pour pouvoir me consacrer Ă  la forme de ma prĂ©sentation. Je varie le tempo, la cadence des phra-ses et la tonalitĂ©. J’observe la rĂ©ac-tion de mon auditoire et j’ajuste mes effets en consĂ©quence.» RĂ©-sultat garanti !

«Une des clĂ©s de la sĂ©duction consiste Ă  accorder sa voix au mĂ©-dium d’un piano, c’est-Ă -dire aux notes qui ne sont ni trop graves ni trop aiguĂ«s, prĂ©cise YaĂ«l Benza-quen. Sans oublier d’aspirer l’air afin d’ouvrir les espaces de rĂ©so-nance du corps : cage thoracique, arriĂšre-gorge, pharynx, trachĂ©e, bouche. Le son en sera amplifiĂ© de l’intĂ©rieur et, une fois Ă©mis, tou-chera davantage votre public.» Sans vous prĂ©cipitez chez un prof de chant, vous pouvez dĂ©jĂ  exer-cer votre diction chez vous. Par exemple, dites d’une voix chantĂ©e et en dĂ©tachant chaque syllabe le mot «miaou» puis, comme pour des vocalises, montez d’un ton. Ou prononcez distinctement ces phrases piĂ©gĂ©es : «Des blancs pains, des bancs peints, des bains pleins», «Un plein plat de blĂ© pilé», «Cinq chiens chassent six chats», etc. Chez First Ă©ditions, Laurent Gaulet a Ă©crit d’amu-sants petits livres d’élocution destinĂ©s aux enfants mais qui

Je n’hĂ©site jamais Ă  dire

que je ne comprends pas,

cela prouve mon intĂ©rĂȘt.

Pour montrer Ă  mes interlocuteurs

que je suis tout ouĂŻe pendant un rendez-vous, j’arrive avec un cahier et un crayon,et je prends des notestout au long de l’échan-ge. Cela m’aide aussiĂ  me concentrer. DĂšs qu’on me pose une question pointue Ă  la-quelle je ne sais pas rĂ©pondre, je demande doucement de la rĂ©pĂ©-ter et je l’inscris en affir-mant : “Vous aurez la rĂ©ponse demain.” Le lendemain, quand je rappelle, ils sont bluffĂ©s. Ils ne s’attendent pas Ă  avoir Ă©tĂ© si bien com-pris sur des points trĂšs techniques, surtout de la part d’une femme.

À lire

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Novembre 2010 / Management / 57

Page 20: Management Nouvelle Formule

Les grands patrons s’y mettent aussi ! Le relooking qui Ă©tait ré­servĂ© aux stars de cinĂ©ma et aux milliardaires amĂ©ricaines est en train de se dĂ©mocratiser : au­

jourd’hui, l’apparence physique est deve­nue l’affaire des hommes politiques et des managers de tous horizons. La preuve? Un tiers des opĂ©rations esthĂ©tiques pratiquĂ©es par le chirurgien Jean­Claude HagĂšge, auteur du «Pouvoir de sĂ©duire» (Odile Ja­cob), ont des motivations d’ordre profession­nel, contre seulement 5% il y a dix ans. Sans aller jusqu’au bistouri, de nombreux diri­geants du CAC 40 suivent les conseils de leur coach personnel et donnent un coup de frais Ă  leur allure. «Ils cherchent Ă  se donner une image plus moderne, plus dy­namique, mais aussi Ă  avoir un look en adé­quation avec les valeurs de leur entreprise», analyse ValĂ©rie Gourdon, consultante en recrutement et directrice de casting.

Pour les cinq PDG que nous prĂ©sentons ici, le rĂ©sultat est plutĂŽt rĂ©ussi. En quelques annĂ©es, Ă  coups de petites touches discrĂštes pour certains, de changements plus spec­taculaires pour d’autres, nos patrons stars ont lĂ©gĂšrement rajeuni. «On sent que la plupart d’entre eux s’assument davantage, qu’ils sont plus Ă  l’aise dans leurs fonc­tions, plus dĂ©tendus, poursuit ValĂ©rie Gour­don, qui nous a aidĂ© Ă  analyser cette galerie de portraits. Sauf peut­ĂȘtre Bertrand Me­heut, qui continue d’avoir l’air un peu em­pruntĂ© dans des vĂȘtements qu’il semble ne pas avoir choisis lui­mĂȘme.» Avis aux con­seillers en image : les dirigeants ont encore besoin de vous !

Savoir adapter son look àPetites touches discrÚtes ou changements specta-culaires, inspirez-vous de la métamorphose de ces PDG pour réussir la vÎtre.

Le patron de Renault-Nissan a perdu le cÎté sévÚre que lui donnait son

allure trop sombre : costume, cheveux et sourcils noirs. Sans lunettes et avec quelques kilos en moins, Carlos Ghosn apparaĂźt plus entreprenant et Ă  la page qu’auparavant, mĂȘme s’il reste ultraclassique dans le choix des cou-pes et des couleurs de ses vĂȘtements.

CARLOS GHOSN

Coupe de cheveux soignée qui ne cherche plus à masquer une calvi-

tie naissante, lunettes Ă  la mode : Ă  la tĂȘte de Canal Plus, Bertrand Meheut ne pouvait plus arborer le look vieillot de ses annĂ©es dans l’industrie. MĂȘme si la mue n’est pas totalement termi-nĂ©e : un peu plus d’audace, dans la cravate notamment, serait bienvenue.

BERTRAND MEHEUT

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Séduire, ça se travaille

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look Ă  ses objectifs

P rochaine Ă©tape : la disparition de la frange? Qu’importe : avec sa

nouvelle coupe au carrĂ© et sa colora-tion avantageuse, la patronne d’Areva a dĂ©jĂ  rajeuni. Le blond fait ressortir ses yeux bleus et adoucit ses traits. Anne Lauvergeon rĂ©ussit son pari de se montrer Ă  la fois fĂ©minine, sĂ©rieuse et rassurante. Ce qu’on attend d’elle.

ANNE LAUVERGEON ARNAUD LAGARDÈRE

Sans conteste, l’évolution la plus heureuse. GrĂące Ă  la barbe blan-

che bien taillée, le vieillissement est assumé, les angles du visage (nez et menton pointus, lÚvres fines) atténués. En abandonnant la cravate et en adoptant la veste à carreaux, le prési-dent de la SNCF semble plus accessi-ble et plus disposé à communiquer.

GUiLLAUME PEPY

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aUn chanteur? Un producteur ?Un sportif ? Avec son nouveau

style faussement négligé, le patrondu groupe LagardÚre ose un chan-gement salutaire. Exit la coupe desannées 1980, la veste à rayureset la cravate à pois. Costume et che-mise noirs, col ouvert : on est en plein dans les codes des communicants.

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Novembre 2010 / Management / 63

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Guide

Adieu, les beaux discours ! En pĂ©riode de rigueur, seul un plan d’action bien ficelĂ© vous permettra de prospecter avec succĂšs.

Les bons réflexes pour conquérir de nouveaux clients

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Entrer en contact avec des inconnus déjà trÚs sollicités afin de leur vendre un pro­duit ou un service :

tel est le dĂ©fi que chaque com­mercial doit relever quotidienne­ment. Mais il ne s’agit que de la premiĂšre Ă©tape d’un travail de longue haleine. En B to B, il peut se passer des mois entre le pre­mier coup de fil et la signature d’un contrat
 La conquĂȘte de nouveaux clients nĂ©cessite de la tĂ©nacitĂ© et beaucoup d’humilitĂ©, surtout dans un contexte Ă©cono­mique difficile. Fini, les discours ronflants, teintĂ©s d’arrogance, et

les solutions miraculeuses : les clients y croient moins que ja­mais. Pas question non plusd’espĂ©rer les duper avec des ruses du type «entonnoir», qui consis­tent Ă  poser des questions n’appe­lant que des rĂ©ponses affirmati­ves pour mettre l’interlocuteur dos au mur. Aujourd’hui, pros­pecter nĂ©cessite du tact, de l’in­tuition et une approche adaptĂ©e Ă  la cible. Et ce aussi bien au té­lĂ©phone que par e­mail ou lors d’un rendez­vous en face Ă  face.

La qualitĂ© du premier contact dé­pend beaucoup du choix du mo­ment. Inutile de vous acharner le lundi et le vendredi, par exemple. Le premier jour de la semaine de travail est en effet souvent consa­crĂ© aux rĂ©unions et le dernier
 aux RTT. En revanche, les pĂ©rio­des de vacances scolaires sont propices pour dĂ©crocher des ren­dez­vous, notamment l’étĂ©. Cer­tes, il y a moins de monde dans les bureaux, mais les interlocu­teurs sont plus disponibles.

Mais quelle que soit la pĂ©riode de l’annĂ©e, tenez­vous informĂ© de l’activitĂ© de vos clients et de vos prospects. Une entreprise ou

un dĂ©partement connaĂźt une rĂ©organisation, revoie sa stra­tĂ©gie ou vient d’accueillir un nouveau responsable ? C’est le moment d’agir : vous apporte­rez peut­ĂȘtre au manager la solu­tion qui lui convient dans son environnement actuel.

Tenter de joindre un dĂ©cideur s’apparente au surf : avant de pouvoir dĂ©rouler la vague, il faut passer la «barre» qu’incarne le standard ou l’assistant(e). Ne vous montrez jamais mĂ©prisant :l’objectif est, au contraire, de vous faire un alliĂ© de cette per­sonne clĂ©. Pour cela, la moindre des choses est de connaĂźtre ses nom et prĂ©nom. Sans l’abreuver de dĂ©tails, expliquez­lui l’objet de votre appel et valorisez sa fonc­tion en lui demandant si c’est elle qui gĂšre l’agenda de son respon­sable. Dans ce cas, peut­elle vous aider en vous indiquant les cré­neaux les plus propices pour le rappeler ? On rĂ©pond rarement sĂšchement Ă  quelqu’un qui de­mande un coup de main.

Une fois que vous aurez le bon interlocuteur au bout du fil, sa­chez que vous disposerez de

vente

Sommaire

76 / Management / Novembre 2010

Page 23: Management Nouvelle Formule

Sachez rebondir

moins de deux minutes pour cap­ter son attention. L’accroche effi­cace ? Une phrase qui rĂ©sume en quelques mots ce que vous faites et vos atouts. Par exemple : «Bon­jour, je suis X, de la sociĂ©tĂ© Y. No­tre expertise logistique pourrait vous aider Ă  raccourcir de deux jours vos dĂ©lais de livraison » L’important : susciter l’intĂ©rĂȘt et la curiositĂ© de votre interlocuteur en Ă©vitant les mots qui manquent d’aplomb tels que «éventuelle­ment» ou «peut­ĂȘtre». Montrez ensuite que vous connaissez l’en­treprise et le marchĂ© de votre prospect. Cela suppose de vous ĂȘtre renseignĂ© au prĂ©alable : 50% du temps de prospection doit ĂȘtre consacrĂ© Ă  la recherche d’infor­

mations. Faites feu de tout bois :naviguez sur le site Web du client, lisez la presse Ă©conomique, exploi­tez les donnĂ©es glanĂ©es lors de sa­lons... Ultime conseil : souriez !Cela s’entend au tĂ©lĂ©phone.

Trop peu de commerciaux utili­sent encore les réseaux sociaux professionnels pour prospecter. Pourtant Viadeo, LinkedIn ou Xing constituent des bases de contacts intéressantes. Une fois inscrit sur ces sites, identifiez vos cibles grùce à leur moteur de re­cherche. En tapant, par exemple, «directeur commercial, agroali­mentaire», vous obtiendrez une

liste de profils rĂ©pondant Ă  ce critĂšre. RepĂ©rez ceux qui ont dĂ©jĂ  au moins une cinquantaine de contacts, cela prouve qu’ils sont actifs sur le rĂ©seau. Pour les join­dre, rĂ©digez un petit message personnalisĂ© : expĂ©dier le mĂȘme Ă  tout le monde vous ferait passer pour un spammeur.

Autre Ă©cueil Ă  Ă©viter : tenter de vendre ses produits de maniĂšre frontale. Inspirez­vous de Boos­ter Academy : cette sociĂ©tĂ© de for­mation Ă  la vente invite, par le biais de Viadeo, des entrepreneurs Ă  dĂ©couvrir son offre lors de pe­tits dĂ©jeuners organisĂ©s dans ses locaux. L’évĂ©nement rĂ©unit, cha­que semaine, une quinzaine de participants. En gĂ©nĂ©ral, la

50%de la prospection doit ĂȘtre consa-

crĂ©e Ă  la recherche d’informations

sur le client

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30%

-30% sur la facture énergétique de votre datacenter... et plus encore !Imaginez toutes les économies possibles dans votre entreprise.

La consommation Ă©nergĂ©tique est au cƓur des prĂ©occupations desresponsables des datacenters et face Ă  l’augmentation incessante des coĂ»ts de l’énergie, chaque watt Ă©conomisĂ© compte ! Mais, si les datacenters sont de gros consommateurs d’énergie, ils abritent Ă©galement d’autres Ă©quipements, tous Ă©nergivores : climatisation, sĂ©curitĂ©, etc.

Des Ă©conomies pour les datacenters... et bien plus encoreParce que c’est l’équation Ă©nergĂ©tique dans son ensemble qu’il faut apprĂ©hender, Schneider Electricℱ, spĂ©cialiste mondial de la gestion de l’énergie, lance EcoStruxure : une architecture de solutions qui rĂ©unit toutes ses expertises en matiĂšre de distribution Ă©lectrique, de datacenters, de process et machines, de contrĂŽle des bĂątiments et de sĂ©curitĂ©.

Cette approche innovante apporte aux entreprises des solutions intelligentes de gestion de l’énergie pour optimiser l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique au sein de leurs activitĂ©s et rĂ©aliser ainsi jusqu’à 30% d’économie.

©2010 Schneider Electric Industries SAS, tous droits rĂ©servĂ©s. Schneider Electric et EcoStruxure sont la propriĂ©tĂ© de Schneider Electric ou de ses filiales en France et dans d’autres pays. Toutes les autres marques sont la propriĂ©tĂ© de leurs dĂ©tenteurs respectifs. 35, rue Joseph Monier, CS 30323, 92506 Rueil Malmaison Cedex (France) ‱ 998-2760_FR * 0,09 € TTC / min Ă  partir d’un poste fixe + surcoĂ»t Ă©ventuel de l’opĂ©rateur

Datacenters De la baie à la rangée, de la salle informatique à la totalité du bùtiment, la consommation et la disponibilité énergétique des équipements interconnectés sont étroitement surveillées et ajustées en temps réel.

Sites industrielsEn s’appuyant sur des protocoles ouverts, la gestion de l’ensemble des installations – processus et machines, distribution Ă©lectrique, sĂ©curitĂ©, etc., permet d’en accroitre la disponibilitĂ© tout en optimisant le rendement Ă©nergĂ©tique.

BĂątiments La totale compatibilitĂ© des systĂšmes de gestion d’énergie entre eux, au niveau de la distribution Ă©lectrique, des datacenters, des machines, du contrĂŽle des bĂątiments et de la sĂ©curitĂ©, permet d’optimiser l’usage des bĂątiments et ainsi de rĂ©duire les coĂ»ts Ă©nergĂ©tiques et les opĂ©rations de maintenance.

Architecture intĂ©grĂ©e pour la gestion de l’énergie

Partagez l’expertise de nos spĂ©cialistes en Effi cacitĂ© Ă©nergĂ©tique ! TĂ©lĂ©chargez gratuitement le livre blanc dans les 30 prochains jours et gagnez peut-ĂȘtre un iPadℱ!Rendez-vous sur www.SEreply.comCode action : 76752vOu appelez le 0821 610 056*

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Page 25: Management Nouvelle Formule

La mission de cet agent trÚs spécial du Web: faire mousser sa marque sur les réseaux sociaux et sur les forums.

“Je suis
community

manager”

N icolas Le QuĂ©rĂ© passe plus de cin-quante heures par semaine sur le Web et quand il lĂąche son PC, c’est pour se jeter sur son smartphone. Ce jeune homme de 25 ans est com-

munity manager, l’un des nouveaux mĂ©tiers du Net dont tout le monde parle mais que personne ne connaĂźt vraiment. «Consultant, je travaille pour le compte du groupe Philips, rĂ©sume-t-il. Je suis chargĂ© de crĂ©er du buzz autour de la marque et de ses produits en utilisant les rĂ©seaux sociaux, comme

Facebook ou Twitter.» EmployĂ© par l’agence de communication interactive Noyz Isobar, il est en contact permanent avec le chargĂ© du marketing digital et la responsable des relations publiquesdu fabricant Ă©lectronique. «ConcrĂštement, je re-pĂšre les blogueurs les plus influents et je les invite lors de lancements de produits. Je fais aussi beau-coup de veille sur les forums qui parlent de Philips. C’est l’occasion de rĂ©pondre aux questions des in-ternautes et de faire remonter d’éventuelles criti-ques», explique ce spĂ©cialiste d’Internet, qui suit continuellement plusieurs centaines de sites.

Le profil des community managers ? Ils ont ra-rement plus d’un quart de siĂšcle, sont des «nerds» accomplis et possĂšdent en gĂ©nĂ©ral un diplĂŽme d’une Ă©cole de commerce avec une spĂ©cialisation en marketing-communication, orientĂ©e de prĂ©fĂ©-rence vers le Web. Le portrait crachĂ© de Nicolas Le QuĂ©rĂ©, titulaire d’un master marketing et commu-nication de l’Inseec. «Les profils issus des sciences humaines nous intĂ©ressent aussi, Ă  condition qu’ils ne nous aient pas attendus pour twitter, bloguer et identifier les leaders de la Toile», prĂ©cise Alexis Tho-bellem, directeur conseil chez Noyz Isobar.

Avec son community manager Ă  plein-temps, Philips fait partie des pionniers, comme Coca-Cola, Nike, L’OrĂ©al ou la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale. «A mon avis, il n’existe pas plus de 300 community managers sur le marchĂ©, estime Jacques Froissant, fondateur de l’agence de recrutement 2.0 AltaĂŻde. La majoritĂ© tra-vaille en agence. Les entreprises prennent conscience de l’importance de bĂątir une stratĂ©gie communau-taire depuis trois ou quatre ans seulement.» Un at-tentisme en partie dĂ» au fait que le concept de com-munity management sĂšme le trouble. «RelĂšve-t-il uniquement de la communication, du marketing ou implique-t-il aussi les RH? C’est un casse-tĂȘte pour les entreprises», note Alexis Thobellem. Ainsi, dans le groupe parapĂ©trolier norvĂ©gien Geo-Services, c’est le directeur de la communication, FrĂ©dĂ©ric Fou-gerat, qui porte la casquette de community mana-ger : «Pour l’instant, je me contente d’animer une page Facebook destinĂ©e Ă  nos 5300 collaborateurs dissĂ©minĂ©s sur les plates-formes pĂ©troliĂšres du mondeentier. L’objectif est de partager l’information.»

Le community management se cherche donc en-core et les rĂšgles restent Ă  dĂ©terminer. Mais pour que le mĂ©tier acquiĂšre ses lettres de noblesse, cer-taines pratiques doivent cesser. «Lorsqu’un commu-nity manager rĂ©munĂšre 300 euros une blogueuse afin qu’elle Ă©crive sur un produit ou qu’elle poste des commentaires Ă©logieux sur les forums en se faisant passer pour une consommatrice, ça nuit forcĂ©ment Ă  l’image de cette profession», reconnaĂźt Jacques Froissant.

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Pour aller Plus loin

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Dans la grande salle du fort de Mons-en-BarƓul, les 100 musiciens qui composent l’Orchestre national de Lille arrivent au compte-gouttes pour leur premiĂšre rĂ©pĂ©tition aprĂšs

une coupure estivale de deux mois. L’équipe tech-nique, composĂ©e du rĂ©gisseur principal, de son ad-joint et de quatre garçons d’orchestre, a pris soin, quelques heures plus tĂŽt, d’amĂ©nager l’estrade, d’installer les pupitres et de placer les instruments volumineux. Les mains se serrent, les Ă©tuis s’ou-vrent, les violons s’accordent. Il est 9 h 30 quand arrive Jean-Claude Casadesus, le chef. Mais c’est le rĂ©gisseur qui prend la parole le premier pour dĂ©crire la tournĂ©e qui s’annonce. Dans dix jours, l’ensemble part donner une sĂ©rie de concerts en Russie. «Vous disposerez de 400 euros de dĂ©fraie-ment pour les repas.» Les portables sortent des po-ches ; la fonction «calculatrice» s’active ici et lĂ . Pour cinq jours passĂ©s sur place, la somme est hon-nĂȘte : les musiciens sont satisfaits.

Parmi les Ɠuvres inscrites au programme figurent «L’Oiseau de feu», d’Igor Stravinski, «L’Amour sorcier», de Manuel de Falla, «La Mort de ClĂ©opĂątre», d’Hector Berlioz
 La sĂ©ance de travail s’ouvre avec Stravinski, prĂ©cĂ©dĂ©e d’une mise en garde de Jean-Claude Casadesus :«Tout ce que nous connaissons par cƓur est dange-reux!» AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© leur partition sĂ©parĂ©ment, les musiciens devront se mettre Ă  l’unisson et se plier

Ă  l’interprĂ©tation de l’Ɠuvre par le chef de l’orches-tre. «C’est redoutable, une masse humaine, trĂšs an-goissant, confie Jean-Claude Casadesus. Surtout au moment de la rĂ©pĂ©tition, celui oĂč tout se construit. Je dois garder Ă  l’esprit ce que les musiciens attendent de moi : trouver le bon Ă©quilibre entre les instru-ments pour crĂ©er l’harmonie.» Le chef alterne encou-ragements et indications de jeu : aux violons, «Pi-quez bien toutes ces noires» ; aux violoncelles, «Jouez diaphane» ; aux cuivres, «Ça serait formidable si vous jouiez ensemble»  «Je regarde aussi chaque

Fondateur de l’ensemble de Lille, Jean-Claude Casadesus a rĂ©ussi Ă  fĂ©dĂ©rer ses concertis-tes. En misant sur le dialogue et sur l’écoute.

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L’Orchestre national de Lille

"Chaque musicien doit avoir l’impres-sion que je dirige pour lui seul."

Un chef et100 musiciens

à l’unisson

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musicien individuellement. Chacun doit avoir l’im-pression que je dirige pour lui seul.» Les remarques ne sont pas seulement verbales : c’est avec tout son corps que Jean-Claude Casadesus donne ses direc-tives. En concert, il se fera moins dĂ©monstratif. Mais en rĂ©pĂ©tition, aprĂšs plus d’une heure de travail, le chef est en nage. La pause est bienvenue. Elle durera quinze minutes, montre en main.

Car les musiciens d’orches-tre ne plaisantent pas avec les horaires. Des conven-tions collectives encadrent rigoureusement la pro-

fession et notamment les durĂ©es de jeu organisĂ©es en «services». Un musicien est rĂ©munĂ©rĂ© en fonc-tion d’un certain nombre de services effectuĂ©s. Au-delĂ , il sera payĂ© en heures supplĂ©mentaires, d’oĂč l’importance du minutage, extrĂȘmement prĂ©-cis lors d’un concert ou d’une rĂ©pĂ©tition. Au chef de bien gĂ©rer son temps, car les dĂ©bordements peu-vent coĂ»ter cher
 Ce fonctionnement, qui peut sembler rigide, s’explique par les abus commis jus-qu’au dĂ©but du siĂšcle dernier par de nombreux chefs qui faisaient passer la musique bien avant

Novembre 2010 / Management /111

Page 28: Management Nouvelle Formule

sortent le grand jeu

After workHigh-tech > MOBILITÉ P. 118

Les secrets pour avoir l’air frais en toute circonstance

Ces gadgets qui vont rendrevotre voiture intelligente

Art de vivre > AUTOMOBILE P. 124

Forme > BEAUTÉ P. 120

Les rivaux de l’iPad

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sortent le grand jeu

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Art de vivre > AUTOMOBILE P. 124

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Les rivaux de l’iPad

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L a tablette tactile d’Apple ne sera pas longtemps restĂ©e seule sur son mar-chĂ©. AllĂ©chĂ©es par son

succùs (8 millions d’iPad vendus dans le monde aprùs six mois de commercialisation), les marques

Les tablettes

Vous préférez la lecture aux longues sessions de surf sur le Web ?Tournez-vous vers les

«liseuses» Ă©lectroniques. Moins poly­valentes que les tablettes (ellessont conçues uniquement pour consulter des documents, pas pourservir d’outil de travail), elles sont

rivales contre-attaquent avec des offres technologiquement abou-ties. E-mails, visioconfĂ©rence, traitement de photos et, bien sĂ»r, tĂ©lĂ©chargement de logiciels, ces tablettes savent tout faire. Les prix?Ils se veulent compĂ©titifs, mais la note sera quand mĂȘme salĂ©e. En effet, sachant qu’un abonnement

3G court en gĂ©nĂ©ral sur deux ans et qu’il faut donc ajouter 48 men-sualitĂ©s Ă  40 euros au prix de l’ap-pareil (200 euros au moins), la facture atteindra 1 200 euros. Pas question, Ă  ce prix, de se tromper !DĂ©couvrez lequel de ces produits rĂ©pond le mieux Ă  vos besoins.

aussi moins chĂšres. En outre, leurs Ă©crans mats se rĂ©vĂšlent bien plus reposants pour les y­eux. Disposant d’une connexion Wi-Fi et d’une mĂ©moire suffisante pour archiver une bibliothĂšque entiĂšre, les e-readers de derniĂšre gĂ©nĂ©ration bĂ©nĂ©ficient de surcroĂźt d’une autonomie pouvant dĂ©pas-ser deux semaines. Le papier n’a qu’à bien se tenir


Les rivaux de l’iPad sortentEn dehors d’Apple, point de salut? Faux : d’autres marques

proposent des outils pour accéder au Web ou bouquiner sur écran.

Les e-readers

High-tech > mobilité

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réseau sans fil

PHOT

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Les rivaux de l’iPad sortent le grand jeu Trois accessoires pour ne plus tomber en panne de Wi-Fi

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L a tablette tactile d’Apple ne sera pas longtemps restĂ©e seule sur son mar-chĂ©. AllĂ©chĂ©es par son

succùs (8 millions d’iPad vendus dans le monde aprùs six mois de commercialisation), les marques

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Les rivaux de l’iPad sortentEn dehors d’Apple, point de salut? Faux : d’autres marques

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High-tech > mobilité

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réseau sans fil

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Les rivaux de l’iPad sortent le grand jeu Trois accessoires pour ne plus tomber en panne de Wi-Fi

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