Olivia FABRI & Pascal MARCHAND LERASS / IUT Information & communication
Université de Toulouse 3 – Paul Sabatier
COMPORTEMENTS ET MOTIVATIONS
AU TRI SELECTIF :
La durée de pratique du tri influe-t-elle
sur nos valeurs civiques et
écocitoyennes?
-Application à la ville de Toulouse-
SOMMAIRE DE PRESENTATION
- I- La théorie de l’identification de l’action
- II - L’étude empirique 2.1 Cadre de l’étude 2.2 Procédure
2.2.1 Une Ville 2.2.2 Hypothèses 2.2.3 Méthodologie
- III - Des résultats
Conclusion et préconisations
- I - La théorie de l’identification de l’action
Qu’est ce que trier sesordures ménagères?
« C’est mettre les bons déchets dans la bonne poubelle »
Mais c’est aussi…
« Agir pour une planète propre »
Les deux réponses sont justes mais n’identifient pasl’action au même niveau.
La communication de masse (publicité, prévention…) a souvent recours à des niveaux élevés d’identification de l’action :
« Ne pas gaspiller inutilement l’électricité » est un niveau très général et très évaluatif destiné à « fabriquer du consentement » (Cf. « propagande glauque », Beauvois, 2004)
Mais se traduit par des gestes plus ou moins coûteux: « fermer les robinets », « éteindre la lumière en sortant », « adopter des ampoules économiques », « prendre une douche plutôt qu’un bain »…
Comment les gens, selon leur engagement, se représentent-ils ces actions?
les gens s’efforcent de donner un sens général à leurs actions, de leur donner un “niveau d’identification” le plus élevé possible (Wegner, Vallacher, Macomber, Wood & Arps ,1984).
les novices ou inexpérimentés fournissent des réponses identifiant l’action à un faible niveau et ne peuvent la maintenir durablement à un fort niveau d’identification.
NOVICES : Niveau d’identification faible : Comportements concrets, propos égocentrés.
EXPERTS : Niveau d’identification plus élevé, abstrait, conceptuel, sociétal.
Donc…..C’est du degré d’engagement dans une action que
variera le niveau d’identification
-II – L’étude empirique
2.1 Cadre de l’étude
Tri = pluralité de gestes
Différence de représentation entre promoteur et
usager.
Tri = pratique quotidienne ressenti comme
contraignante pour l’usager (Deleuil, 2004).
Comportements contre-attitudinaux (Masson-Maret,
2004).
Que faut-il faire?
Communiquer sur ces gestes et « attendre »
l’élévation du niveau d’identification?
Sur Toulouse comme dans bon nombre de villes françaises :
Aucune répression, principe du pollueur-payeur non appliqué.
Les volontés étatiques se traduisent par :
Le désir de changer les conduites.
Le désir d’informer pour arriver à une prise de conscience de la
population.
La communication prépare normativement, elle créée les normes auxquelles se référer.
Si l’engagement dans un acte permet une évolution de son niveau d’identification, un haut niveau d’identification peu permettre une implication plus importante dans l’acte à produire.
Donc…..
2.2 Procédure 2.2.1 Une Ville
Premières installations : Novembre 2000.
Finalisation : décembre 2004.
Population couverte : les 350 000 toulousains .
2 modes de récupération : - Collecte sélective en porte-à-porte. - Sauf dans l’hyper centre-ville (concerne 45000 habitants) :l’apport volontaire aux Récup’ emballages et papiers. 31 points en 2004 (38 à ce jour) en + des 440 récup’verres présents sur laville.
2.2.2 Hypothèses
Hypothèse générale L’investissement comportemental dans le tri à une
influence sur nos valeurs civiques et écocitoyennes.
Hypothèse opérationnelle La durée de pratique du tri sélectif influe sur nos valeurs
civiques et écocitoyennes.
DONC« PLUS la durée de pratique est grande et PLUS les valeurs
sont marquées ».
2.2.3 Méthodologie
L’échantillon (2005) est constitué de 115 personnes
habitant Toulouse et réparties en trois zones ayant été
équipés des bacs bleus destinés à la collecte sélective :
1. à partir de novembre 2000 ( 4 ans ; n=40).
2. à partir de mars 2002 ( 2 ans ; n=39).
3. à partir de juin 2004, ainsi que les habitants de
l’hyper-centre disposant de points de collectes en «
apports volontaires » (<1 an ; n=36).
Les variables mesurées
Nous avons cherché à cerner les valeurs civiques et
écocitoyennes de la population au travers de :
L’attitude à l’égard du tri sélectif .[11 ]
Le niveau d’identification de l’action de trier.[ 8 ]
L’incitation au tri sélectif.[ 5 ]
L’image du non-trieur. [ 6 ]
Méthode identique se basant sur la même variable : la durée de
pratique.
Pour les questions avec échelle : de 1 (tout à fait en désaccord)
à 6 (tout à fait d’accord).
ATTITUDE
Avoir plusieurs poubelles, c’est:1. Énervant2. Encombrant3. Une habitude à prendre4. Inévitable5. Nécessaire Trier vos déchets au quotidien, c’est:1. Normal2. Fastidieux3. Obligatoire (loi)4. Compliqué5. Valorisant6. Responsable
- III - LES RESULTATS
ANOVA Zone * F1 (p=.02)
-15
-10
-5
0
5
10
15
ACP F1
2000
2002
2004
Inévitable, Nécessaire, Une habitude à prendre, Normal
Énervant, fastidieux, encombrant, compliqué
IDENTIFICATION
1. Les problèmes liés à l'environnement devraient être le souci premier du gouvernement.
2. Quoi qu'on fasse, on ne peut pas tout recycler.3. Le recyclage pose plus de problèmes qu'il n'en résout.4. Le recyclage est surtout un moyen de se donner bonne
conscience.5. Recycler est un phénomène de mode.6. Recycler devient indispensable pour sauver la planète.7. Le recyclage c'est faire assumer aux citoyens ce que les
politiques ne font pas.8. Les déchets sont un problème lié à la surconsommation.
ANOVA Zone * F1 (p=.05)
-10
-8
-6
-4
-2
0
2
4
6
ACP F1
2000
2002
2004
Environnement, Sauver la planète…
Bonne conscience, pose des pb, mode, désengagement de l’État…
INCITATION
Pour voir les gens trier, il faudrait:
1. Une prise de conscience collective
2. Plus d'information / une meilleure information
3. Une réduction des impôts
4. Une prime
5. Une amende
ANOVA Zone * F1 (p=.03)
-8
-6
-4
-2
0
2
4
6
ACP F1
2000
2002
2004
Conscience, meilleure information
Prime, Impôt, Amendes
Zone test : (à remplir par le sondeur)
4,08
2,45
Zone 1 Zone 2 Zone 3
Une réduction des impôts
Une prime
Une amende
Que faudrait-il pour voir les gens trier?
IMAGE DU NON-TRIEUR
Les traits de caractère ci-dessous vous
semblent-ils convenir à la personne qui ne trierait
pas :
1. Sans gêne
2. Paresseux(se)
3. Pressé(e)
4. Egoïste
5. Inconscient(e)
6. Mal informé
ANOVA Zone * F1 (p=.01)
-15
-10
-5
0
5
10
ACP F1
2000
2002
2004
Égoïste, paresseux, inconscient
SYNTHESE DES RESULTATS OBTENUS
La durée de pratique du tri sélectif modifie la représentation des gens. Les sujets engagés : rationalisent leurs comportements de tri (action plus facile
et nécessaire, matériel moins encombrant, etc.) identifient l’action de trier à un niveau plus élevé (Recycler
devient indispensable pour sauver la planète) estiment qu’il s’agit d’une action naturelle qui appelle plus à
la conscience collective qu’aux renforcements jugent plus sévèrement et évaluativement les « non-trieurs
» (égoïstes, paresseux et inconscients).
la communication de masse créé et diffuse des normes et l’engagement les rend saillantes pour obtenir un comportement et sa rationalisation.
Olivia FABRI & Pascal MARCHAND LERASS / IUT Information & communication
Université de Toulouse 3 – Paul Sabatier
COMPORTEMENTS ET MOTIVATIONS
AU TRI SELECTIF :
La durée de pratique du tri influe-t-elle
sur nos valeurs civiques et
écocitoyennes?
-Application à la ville de Toulouse-