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DÉCRYPTAGE P. 26

La loi Bertrand en pointillés

ENQUÊTE P. 32

Les alcootests attendus au tournant

INVESTISSEMENT P. 42

Créer un espace de confidentialité

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N o 1 2 4 0 M A I 2 0 1 2

ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. COMMENT LA NOUVELLE CONVENTION PHARMACEUTIQUE VA-T-ELLE

MODELER LA PROFESSION DANS LES CINQ ANNÉES À VENIR ?

ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER.

LA CONVENTION PAR A+B

L’INTERVIEW« Nous sommes pour l’indĂ©pendance »

Ornella Barra, Alliance Boots

Page 2: Pharmacien de France 1240 mai 2012

LePHaRMaCIeNDEFRANCE

Mai 2012 I No 1240 I 1

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L’Éditorial

On ne peut pas dire que l’actualitĂ© a laissĂ© beau-c o u p l e temps Ă  la

rĂ©flexion ces derniers mois. Les Ă©lections ont accĂ©lĂ©rĂ© le temps politique : depuis le dĂ©but des nĂ©gociations jusqu’à la signature de la Convention pharmaceutique, au bout de la nuit du 28 au 29 mars, la course n’a pas connu de pause. L’euphorie de cet accomplissement retombĂ©e, nous devons maintenant passer Ă  la phase suivante, en rĂ©alitĂ© la plus importante : l’application de ce texte ambitieux et parfois complexe.Je ne peux Ă  ce propos m’empĂȘcher de relever un paradoxe : pour des profes-sionnels que les clichĂ©s dĂ©crivent comme conservateurs, les pharmaciens font en rĂ©alitĂ© preuve d’une soif de nouveautĂ© que beaucoup devraient leur envier. Au soir d’une des rĂ©unions du tour de France qu’a engagĂ© la FSPF pour expliquer les enjeux de la nouvelle Convention pharmaceutique, deux confrĂšres de ma gĂ©nĂ©ration sont venus me voir et m’ont dit cette chose simple : « Vous nous avez donnĂ© envie de refaire de la pharmacie. Â» Ce compliment magnifique traduit une rĂ©alitĂ© qui ne l’est pas moins : vous avez dĂ©jĂ  compris et acceptĂ© le principe de la rĂ©mu-nĂ©ration Ă  l’honoraire, qui va se mettre progres-sivement en place dans les cinq annĂ©es Ă  venir. Mais j’ai aussi entendu vos inquiĂ©tudes sur le volet gĂ©nĂ©riques de l’accord : comment subs-tituer plus alors que les mentions « Non subs-

tituable Â» se multiplient sur les ordonnances ? Comment atteindre ses objectifs alors que l’AcadĂ©mie de mĂ©decine elle-mĂȘme jette le doute dans l’esprit des patients ?J’en suis bien conscient : nous allons mettre en place dĂšs que possible des accords avec les mĂ©decins pour rĂ©tablir la confiance envers les gĂ©nĂ©riques. Il existe une rĂšgle Ă  laquelle per-sonne n’échappe dans le monde de la santĂ© : rien ne se fait sans les patients. C’est pourquoi je suis intimement persuadĂ© que les entretiens pharmaceutiques instaurĂ©s par la Convention seront un succĂšs. Du temps dĂ©diĂ© Ă  l’analyse, au suivi thĂ©rapeutique Ă  l’officine et rĂ©munĂ©rĂ© en tant que tel par l’Assurance maladie : voilĂ 

un besoin des p a t i e n t s encore non satisfait. Les antiasthma-tiques et les anticoagulants ne sont qu’une p r e m i Ăš r e sonde lancĂ©e dans une terre inconnue, celle de l’accompa-

gnement thĂ©rapeutique. Pas question de tĂąter de la prescription sans en avoir l’air ou de modifier les ordonnances Ă  tout va. J’ai bien entendu les rĂ©criminations de certains : 40 euros pour prendre le travail d’un autre, qu’il soit mĂ©decin ou cardiologue ? Non. Cela ne peut ĂȘtre qu’un malentendu et je ne doute pas qu’une lecture attentive de la Convention pharmaceu-tique les fera changer d’avis.

Le jour d’aprùs

“ Les pharmaciens font en rĂ©alitĂ© preuve d’une soif de nouveautĂ© que beaucoup devraient leur envier. ”

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Philippe Gaertner

Président de la Fédération

des syndicats pharmaceutiques

de France

No 1240 I 55e année I 07/05/12 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0212 T 81323 www.lepharmacien.fr

LE PHARMACIEN DE FRANCE13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09Tél. : 01 42 81 15 96Télécopie : 01 42 81 96 61

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric GarnierDIRECTRICE DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel

RÉDACTEUR EN CHEF :Laurent Simon ([email protected])RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE :Anne-Laure Mercier ([email protected])RÉDACTRICE : Pauline Michel ([email protected]) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION :JosĂ©phine Volat ([email protected])ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Jacqueline Machu I Claire GrevotRÉALISATION : Rampazzo & AssociĂ©swww.rampazzo.com - blog.rampazzo.comCORRECTION : Francys GrametIMPRESSION : Lescure ThĂ©ol 27120 DouainsILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina I Sebastian Scheffel Dessins : Martin Vidberg

DIRECTEUR COMMERCIAL ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz ([email protected]). TĂ©l. : 01 42 81 56 85 Fax. : 01 42 81 96 61

ABONNEMENTS : TĂ©l. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 89,08 € TTCGuadeloupe, Martinique, RĂ©union : 89,08 €

Étranger : 154 € I Achat au numĂ©ro : 12 € TTC I Certificat d’inscription Ă  la Commission paritaire de la presse : no 0212 T 81323

ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUESLe Pharmacien de France est Ă©ditĂ© par la SARL « Le Pharmacien de France ». SiĂšge : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. DurĂ©e 99 ans Ă  compter de 1977Capital : 93 000 euros I CogĂ©rants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrĂŽle OJD : 28/11/2011.

Page 3: Pharmacien de France 1240 mai 2012

LePHaRMaCIeNDEFRANCELePHaRMaCIeNDEFRANCE mai 2012 Sommaire

Mai 2012 I No 1240 I 3

4 L’INTERVIEW Ornella Barra :

« Nous sommes pour l’indĂ©pendance »

8 L’ACTU EN BREF13 LE KIOSQUE

16 ENJEUX La Convention par A + B

22 LES DOSSIERS DE LA FÉDÉ

32 ENQUÊTE Les alcootests attendus au tournant

35 PANORAMA36 CONSEIL

Huiles essentielles : vrai ou faux ?

37 FICHE CONSEIL Dix huiles essentielles à conseiller au comptoir40 INTERNATIONAL Drogué ? Non, traité !

42 INVESTISSEMENT Créer un espace de confidentialité

44 SUBSTITUONS ! 45 EN BREF47 ÉCO&VOUS48 PRODUITS50 BANC D’ESSAI Les savons

et pains surgras52 APERÇU Les livres et sites du mois

54 CULTURE 56 HUMOUR

4216

Ce numéro comporte un encart jeté de 4 pages « CongrÚs des pharmaciens ».

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Actualité Santé Officine

La loi sur le renforcement de la sĂ©cu-ritĂ© sanitaire du mĂ©dicament et des produits de santĂ© initiĂ©e par Xavier Bertrand tiendra-t-elle toutes ses promesses ? Les premiers textes d’ap-plication sont tout juste en vue. Mais

un durcissement du texte et un retour au Parlement est envisagĂ© en cas d’al-ternance Ă  l’élection prĂ©sidentielle. Le Pharmacien de France a passĂ© en revue toutes les mesures qui concernent l’officine.

DÉCRYPTAGE

La loi sur le renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé initiée par Xavier Bertrand tiendra-t-elle toutes ses promessesplication sont tout juste en vue. Mais

DÉCRYPTAGELa loi Bertrand en pointillĂ©s 26

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LePHaRMaCIeNDEFRANCEActualité En bref

CE QU’ILS ONT DIT

10 I No 1240 I Mai 2012

ILS L’ONT DIT

assurance15 euros par anL’arrĂȘtĂ© qui fixe la contribution des professionnels de santĂ© au nouveau fonds de garantie commun en cas de dommages consĂ©cutifs Ă  des actes de prĂ©vention, de diagnostic ou de soins (voir Le Pharmacien de France, no 1237, fĂ©vrier 2012) a paru au Journal officiel du 25 avril. Les pharmaciens cotisent dĂ©sormais chaque annĂ©e Ă  hauteur de 15 euros, contre 20 Ă  25 euros pour les mĂ©decins, selon leur spĂ©cialitĂ©. â™Consultable sur www.legifrance.gouv.fr

dmpLa Cnil rĂ©servĂ©eLa Commission nationale de l’infor-matique et des libertĂ©s (Cnil) a Ă©mis de fortes rĂ©serves sur le projet de dĂ©cret relatif Ă  l’expĂ©rimentation du dossier mĂ©dical personnel (DMP) sur clĂ© USB. Elle ne conteste pas « l’intĂ©rĂȘt de tester l’acceptabi-litĂ© et la valeur ajoutĂ©e d’un dossier mĂ©dical dont le patient assurerait la maĂźtrise Â» mais pointe de nom-breuses inconnues dans la mise en Ɠuvre de ses expĂ©rimentations en rĂ©gion sous l’égide de l’Agence des systĂšmes d’information partagĂ©s de santĂ© (Asip santĂ©), en particulier la sĂ©curisation du dispositif, les limitations techniques d’une clĂ© USB, les modalitĂ©s d’accĂšs aux documents stockĂ©s
 et la capa-citĂ© des patients Ă  ne pas oublier ou perdre ladite clĂ©. â™

Les premiers jours de mai pourraient marquer la naissance du premier accord-cadre interprofessionnel.

C haque profession de santĂ© signe une convention avec l’Assurance maladie. Et toutes ces professions sont en passe

de signer en sus un accord-cadre interprofes-sionnel. Ce texte, qui a vocation Ă  s’appliquer aux pharmaciens comme aux mĂ©decins, chirur-giens-dentistes, sages-femmes, infirmiĂšres, etc.,

a Ă©tĂ© approuvĂ© par l’Union nationale des pro-fessionnels de santĂ© (UNPS), dont fait partie la FSPF, et doit ĂȘtre visĂ© par l’Union nationale des organismes d’assurance maladie complĂ©men-taire dĂ©but mai. Il vise par exemple Ă  dĂ©velop-per des programmes de dĂ©veloppement professionnel continu « Ă  vocation interprofes-sionnelle Â», Ă  amĂ©liorer les relations entre pro-fessionnels et caisses et Ă  renforcer la coordination de soins. L’UNPS espĂšre ainsi se dĂ©gager de la tutelle des Agences rĂ©gionales de santĂ© qui pilotent les expĂ©rimentations sur les protocoles de coopĂ©ration et l’optimisation des parcours de soins des personnes ĂągĂ©es. ❙

interpro

Un accord-cadre pour tous

ACCOMPAGNEMENT

Sophia s’étend... sans pharmaciensSophia, le programme d’ac-compagnement des patients diabĂ©tiques de type 2, va se gĂ©nĂ©raliser Ă  tous les dĂ©par-tements français.LancĂ© en octobre 2008, le programme d’accompagne-ment des patients diabĂ©tiques de type 2 Sophia continue sa percĂ©e sur le territoire français. D Ă© j Ă  d i s p o n i b l e d a n s 19 dĂ©partements pilotes, ce service de tĂ©lĂ©-conseils par un infirmier sera mis en place dans 41 nouveaux dĂ©parte-ments au mois de mai puis Ă©tendu Ă  l’automne aux 45

dĂ©partements restants. Il s’organise autour de trois axes : le soutien d’un infirmier-conseiller par tĂ©lĂ©phone, l’approfondissement des connaissances du patient sur le diabĂšte et les traitements mĂ©dicamenteux associĂ©s grĂące aux livres RepĂšres Ă©di-

tĂ©s par l’Assurance maladie et l’échange de « trucs et astuces » avec les autres dia-bĂ©tiques via le journal trimes-triel Sophia et vous. Sur le site Sophia-infoservice.fr, l’Assu-rance maladie annonce vou-loir Ă©tendre le concept, une fois qu’il sera gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă  toute la France, Ă  d’autres maladies chroniques comme l’asthme ou les troubles car-diovasculaires. La crĂ©ation des entretiens pharmaceu-tiques dans la Convention l’amĂšnera-t-elle Ă , cette fois, inclure les pharmaciens ? ❙

« Jamais cette maison ne favorisera la sortie des mĂ©dicaments en dehors du circuit pharmaceutique qui est sĂ©curisĂ©. Â»La prĂ©sidente de l’Ordre des pharmaciens Isabelle Adenot rĂ©agit Ă  l’idĂ©e de l’UFC-Que Choisir : autoriser l’automĂ©dication en grandes surfaces.

« La France Ă©tait le pays oĂč les nouveaux traitements Ă©taient disponibles le plus prĂ©cocement [
]. Depuis un ou deux ans, elle est dans le milieu du tableau. Â»Nicolas Cartier, DG Sanofi France.

« PlutĂŽt que dĂ©lĂ©guer aux pharmaciens, aux sages-femmes, Ă  tout un chacun sans rĂ©flĂ©chir, on peut redonner du temps mĂ©dical aux mĂ©decins. Autrement et intelligemment. Â»Paul Le Meut, auteur de MĂ©decine gĂ©nĂ©rale, courage fuyons ! (mg-livre.net).

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LePHaRMaCIeNDEFRANCE Actualité

Mai 2012 I No 1240 I 11

REPÈRES

MACRO / ÉCO

belgique

Substituer moins cherDepuis le 1er mai, les pharmaciens belges se doivent de dĂ©livrer l’antibiotique ou l’antimycosique le moins cher du marchĂ© lors d’une prescription pour une pathologie aiguĂ«. Cette mesure imposĂ©e par le ministĂšre de la SantĂ© publique les obligera Ă  substituer davantage. Le mĂ©decin conserve cependant la possi-bilitĂ© d’apposer la mention « Ne pas substituer Â», par exemple en cas d’allergie Ă  un composant. Une mesure « adoptĂ©e Ă  la hĂąte Â», estime l’Association pharmaceutique belge, et qui risque d’affecter le secteur. Le 26 avril, toutes les enseignes vertes sont donc restĂ©es Ă©teintes en guise de protestation. â™

nouvelle-calédonie

Abus de licenciementDeux pharmaciennes assistantes d’une officine de NoumĂ©a sont en cours de procĂ©dure de licenciement pour avoir dĂ©livrĂ© du baclofĂšne hors AMM Ă  une patiente en sevrage alcoolique. La premiĂšre se voit reprocher le renouvellement d’une ordon-nance de 24 boĂźtes de baclofĂšne pour un mois et la deuxiĂšme l’autorisation de dĂ©livrance Ă  la prĂ©paratrice. Mais dans un contexte particulier de conflit tarifaire entre l’assurance mala-die locale et les pharmacies de l’üle, les syndicats se demandent si cette affaire ne sert pas de prĂ©texte pour licencier les deux employĂ©es. â™

9,28milliards de dollars C’est le chiffre d’affaires estimĂ© d’Humira (adalimumab, Abbott) pour l’annĂ©e 2012 : le mĂ©dicament va certainement se placer sur la premiĂšre marche du podium des spĂ©cialitĂ©s les plus vendues dans le monde.

82 122 eurosC’est le bĂ©nĂ©fice non commercial moyen des mĂ©decins libĂ©raux en 2010, soit + 1 % par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Compte tenu de l’inflation Ă  + 1,45 %, le pouvoir d’achat des mĂ©decins a stagnĂ©.(Source : Caisse autonome de retraite des mĂ©decins de France).

77 %des sympathisants PS sont favorables Ă  la suppression des franchises mĂ©dicales, selon un sondage de l’institut CSA pour Aides. À droite, seuls 40 % vont dans le mĂȘme sens. Ils sont mĂȘme 58 % des sympathisants UMP Ă  vouloir les maintenir.

58 %des Français prĂ©fĂšrent l’encadrement de l’installation des mĂ©decins Ă  l’augmentation des aides incitatives pour les amener Ă  exercer dans les zones oĂč ils sont absents, indique un sondage Viavoice rĂ©alisĂ© pour le Collectif interassociatif sur la santĂ©.

L’institut europĂ©en et indĂ©pen-dant Thomas More publie les rĂ©sultats d’une Ă©tude compara-tive des dĂ©penses de santĂ© de la France et de l’Allemagne. Ces dĂ©penses reprĂ©sentent 164,2 mil-liards d’euros pour l’Assurance maladie française contre 187,7 milliards pour son homo-logue allemand. Cette diffĂ©rence de budget se retrouve dans les dĂ©penses des assurances pri-vĂ©es, qui reprĂ©sentent 25,67 mil-liards d’euros en Allemagne contre 29,31 milliards en France.

Le match des systÚmes de santé

Une comparaison des systÚmes français et allemand.

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20

10

0

7,0 5,42,0 1,8

23,026,0

68,0

81,0

Part des dépenses de santé dédiée aux coûts administratifs

de gestion

Part du budget public alloué aux

médicaments

Renoncement aux soins pour des

raisons financiĂšres

Taux de satisfaction de la communication

médecin-patient

FranceAllemagne

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LePHaRMaCIeNDEFRANCE

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16 I No 1240 I Mai 2012

Actualité Enjeux

LA CONVENTION PAR A + B

La nouvelle Convention pharmaceutique a Ă©tĂ© signĂ©e, reste maintenant Ă  l’appliquer ! Voici comment ce texte fondateur va modifier votre exercice pendant les cinq Ă  dix annĂ©es Ă  venir : honoraires, entretien et suivi pharmaceutiques, gĂ©nĂ©riques
 Par Laurent Simon

Les mesures novatrices ne manquent pas dans la Convention pharmaceutique. La premiĂšre Ă  avoir attirĂ© l’attention du grand public est la rĂ©munĂ©ration Ă  l’honoraire. « Les pharmaciens payĂ©s pour leurs conseils Â», a-t-on pu lire dans les quotidiens nationaux. La deuxiĂšme concerne les entretiens pharmaceutiques, une partie du « paiement Ă  la performance Â», Ă©galement Ă©tendu aux gĂ©nĂ©-riques et Ă  la transmission des feuilles de soins. Une mesure aussi symbolique que les honoraires
 mais aux consĂ©quences diffĂ©rentes. « Provocation Â», « maladresse Â», la rĂ©action n’est pas venue du grand public mais des mĂ©decins, Ă  travers la rĂ©action de deux syndicats, la FMF et le SNSMCV (voir L’Hebdo du Pharmacien du 13 avril 2012). Car avec cette nouvelle convention, les pharma-

ciens vont jouer dans la cour des grands. Pour preuve, le paiement Ă  la performance sur les gĂ©nĂ©riques, commun aux deux profes-sions : « Nous avons utilisĂ© le mĂȘme type de rĂ©flexion que pour les mĂ©decins, tĂ©moigne FrĂ©dĂ©ric van Roekeghem, directeur de l’Uncam (Union nationale des caisses d’assurance maladie), c’est-Ă -dire que les efforts d’efficience puissent financer les nouveaux modes de rĂ©munĂ©ration. Â» En pĂ©riode de disette budgĂ©taire, le texte est placĂ© sous le signe du donnant-donnant : augmentation de la marge sur les conditionnements trimestriels en Ă©change de leur dĂ©velop-pement, partage des Ă©conomies sur le gĂ©nĂ©rique. En rĂ©sumĂ©, selon FrĂ©dĂ©ric Van Roekeghem, cet accord nĂ©cessitera « des efforts conjoints de l'Assurance maladie et des pharmaciens Â». ❙

C’est presque officiel : en 2012, le marchĂ© du mĂ©dicament en France est rentrĂ© en rĂ©cession. « Cette baisse du marchĂ© en valeur est un Ă©vĂ©-nement inĂ©dit ; nous n’avons

jamais vu ça, observe Claude Le Pen, professeur d’économie Ă  l’universitĂ© Paris-Dauphine, dans l’étude “Intelligence 360” d’IMS-Health. C’est en effet le rĂ©sultat de la combinaison d’une maĂź-trise des volumes par les prescripteurs et d’une baisse de prix imposĂ©e par les pouvoirs publics pour faire face Ă  la crise de la dette et limiter la croissance des dĂ©penses de santĂ©. Â» La profession a rĂ©ussi Ă  signer in extremis un texte qui lui permettra peut-ĂȘtre de s’adapter Ă  cette nouvelle donne. PremiĂšre des rĂ©formes initiĂ©es, l’hono-raire de dispensation. C’est signĂ© : dĂšs 2013, 12,5 % de la marge sera versĂ© sous cette forme, pour un montant total estimĂ© Ă  700 millions d’euros. À cinq ans, dĂšs 2017, il devra reprĂ©sen-

ter 25 % de la marge, avant qu’une nouvelle Convention dĂ©cide ou non d’augmenter encore ce taux. Symboliquement trĂšs forte – pour la premiĂšre fois, vous serez rĂ©munĂ©rĂ©s pour votre prestation intellectuelle sur l’ordonnance â€“, cette mesure sera en rĂ©alitĂ© assez transparente Ă  l’officine. Ces honoraires, payĂ©s par le patient au pharmacien et pour lesquels il bĂ©nĂ©ficiera du tiers-payant, lui seront dĂ©comptĂ©s sur son relevĂ© de prestations d’Assurance maladie, au mĂȘme titre qu’une consultation mĂ©dicale, par exemple. Il s’agit en quelque sorte de consacrer l’existant : la vĂ©rification de la validitĂ© de l’ordon-nance, de la possibilitĂ© de la renouveler ou pas, l’adĂ©quation de la posologie prescrite au patient, mais aussi les conseils ou le contrĂŽle des inte-ractions


La conversion de la margeTout ce travail de base sur la prescription pourra dorĂ©navant ĂȘtre reconnu et classifiĂ© par l’Assu-

Page 7: Pharmacien de France 1240 mai 2012

Mai 2012 I No 1240 I 17

Enjeux Actualité

III

Alain Coulombconsultant, ancien directeur de la Haute Autorité de santé

En instaurant des paie-ments Ă  la performance, quelle est l’intention de l’Assurance maladie ?L’efficience Ă©conomique n’est pas la premiĂšre moti-vation : il y aura peut-ĂȘtre un retour sur investisse-ment mais le but premier est d’impliquer les profes-sionnels et de les faire sor-t i r de la logique du paiement Ă  l’acte. En se chronicisant, les maladies changent : il faut donc aussi modifier la façon dont le systĂšme rĂ©munĂšre la prise en charge.

Pourquoi, Ă  l’instauration des entretiens pharma-ceutiques, la premiĂšre rĂ©action de certains mĂ©decins a Ă©tĂ© nĂ©gative ?Aujourd’hui la dĂ©mogra-phie mĂ©dicale est telle que leur Ă©nervement est injus-tifiĂ©. Les mĂ©decins peuvent s’installer oĂč ils le sou-haitent et vivre de leur exercice : confier un rĂŽle supplĂ©mentaire aux phar-maciens, des profession-nels qui ont fait cinq ou six ans d’étude, c’est du

simple bon sens. En plus, c’est une occasion unique de montrer qu’ils ont un rĂŽle de professionnel de santĂ© que la grande distri-bution ne pourra jamais jouer.

Le paiement Ă  la perfor-mance est-il appelĂ© Ă  se gĂ©nĂ©raliser ?Sa part va augmenter de façon inĂ©luctable Ă  condi-tion qu’il ne soit pas un simple gadget : il faut en particulier fonder les indi-cateurs que l’Assurance maladie va convertir en points de rĂ©munĂ©ration. Pour cela, les pharmaciens auront tout intĂ©rĂȘt Ă  intro-duire un tiers scientifique dans leurs nĂ©gociations, comme la Haute AutoritĂ© de santĂ©.

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rance maladie. L’intĂ©rĂȘt ? Pour les payeurs, SĂ©cu en tĂȘte, la possibilitĂ© de connaĂźtre exactement la teneur de l’intervention officinale. Pour les pharmaciens, la possibilitĂ© de voir des actions spĂ©cifiques rĂ©munĂ©rĂ©es Ă  part et dĂ©tacher les revenus de l’of-ficine de la courbe dĂ©croissante des ventes de mĂ©dicaments en France.DeuxiĂšme axe majeur de rĂ©forme : la rĂ©munĂ©ration Ă  la performance, qui porte Ă  la fois sur le suivi des patients dans le cadre des dĂ©sormais fameux entretiens pharmaceutiques et sur les gĂ©nĂ©-riques. Pour commencer ont Ă©tĂ© choisis par les syndicats et l’Assurance maladie deux classes de mĂ©dicaments : le suivi des antivitamines K (Sintrom, Minisintrom, Coumadine, PrĂ©viscan), en premier, celui des antiasthmatiques, dans un second temps. Les pharmaciens qui le

« La baisse du marché en valeur est un événement inédit. »Claude Le Pen, économiste

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LePHaRMaCIeNDEFRANCEActualité Enjeux

18 I No 1240 I Mai 2012

III

Performance, mode d’emploiPas intuitive, la rĂ©munĂ©ration Ă  la performance sur le gĂ©nĂ©rique n’est pas pour autant com-pliquĂ©e. Le graphique ci-dessous prĂ©sente le calcul des primes versĂ©es Ă  l’officine : la moitiĂ© dĂ©pend de la progression Ă  partir d’un seuil bas (Sb), l’autre du taux constatĂ© Ă  l’arrivĂ©e (Si). Les bons Ă©lĂšves aux taux dĂ©jĂ  hauts seront donc Ă©quitablement rĂ©compensĂ©s par rapport aux dĂ©butants. L’Assurance maladie, qui procĂ©dera Ă  des dĂ©comptes individualisĂ©s, sera particuliĂš-rement attentive Ă  31 molĂ©cules (tableau de droite). Dernier critĂšre : une seule marque de gĂ©nĂ©-rique devra ĂȘtre dĂ©livrĂ©e chez au moins 90 % des patients ĂągĂ©s de 75 ans et plus. À dĂ©faut, il y aura une dĂ©cote de 20 % sur la prime de la molĂ©cule concernĂ©e (tableau ci-dessous).

tĂȘte, et preuve que cette « zone franche Â» dans la prise en charge Ă©tait jusqu’à prĂ©sent inoccu-pĂ©e. Le potentiel est donc Ă©norme : si les entre-tiens pharmaceutiques portent leur fruit, Ă  savoir

une diminution du nombre d’hospitalisations – 17 300 en France tous les ans Ă  cause des AVK â€“ ou des dĂ©cĂšs, rien n’em-pĂȘchera alors d’étendre la mesure Ă  d’autres champs, comme le dĂ©pistage des angines virales ou bactĂ©riennes dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© dans le rapport de l’Inspection GĂ©nĂ©rale des Affaires Sociales (Igas) de juin

2011 ou le suivi de la vaccination. « La somme allouĂ©e aux entretiens pharmaceutiques par l’Assurance maladie pourra varier en fonction de la complexitĂ© de la maladie Â», analyse Philippe Besset. On se prend Ă  rĂȘver mais les premiĂšres marches seront les plus difficiles Ă  gravir.

La manne des gĂ©nĂ©riquesLe deuxiĂšme volet du paiement Ă  la performance, les gĂ©nĂ©riques, sera plus immĂ©diatement rĂ©mu-nĂ©rateur
 Ă  condition de respecter certaines rĂšgles. Le taux de substitution au niveau natio-nal est en effet retombĂ© en 2011 : l’avenant gĂ©nĂ©rique joint Ă  la Convention prĂ©cise qu’il devra atteindre 85 % d’ici Ă  la fin de cette

souhaitent pourront se lancer dans l’ac-compagnement de leurs patients sous anticoa-gulants dĂšs le 1er janvier prochain dans leur espace de confidentialitĂ© (voir notre article p. 42 et 43). « En moyenne, une phar-macie possĂšde parmi sa patien-tĂšle une cinquantaine de patients sous anticoagulants et 75 % des patients sont fidĂšles Ă  une phar-macie Â», estime Philippe Besset, chargĂ© de l’Économie Ă  la FSPF. Une rĂ©munĂ©ration de 40 euros TTC par malade et par an est prĂ©vue, en contrepartie « d’un entretien Ă  l’initiation du traite-ment [
], d’au moins deux entretiens annuels [
], du contrĂŽle de la rĂ©alisation de l’INR [et], en cas de besoin, la prise de contact avec le prescrip-teur Â», prĂ©cise la Convention. Le dispositif coĂ»-tera environ 35 millions d’euros Ă  l’Assurance maladie une fois Ă  plein rĂ©gime, si les quelque 1,2 million de patients, dont 900 000 au long cours et 300 000 initiĂ©s chaque annĂ©e, sont pris en charge Ă  l’officine. Le suivi des AVK revient de loin : en 2006, des expĂ©rimentations menĂ©es Ă  la maison de santĂ© de Saint-Amand-en-Puisaye (NiĂšvre) avaient tentĂ© de confier le suivi de l’INR et l’adaptation de la dose d’anticoagulants à
 des secrĂ©taires mĂ©dicales. TollĂ©, Ă©videmment, chez les professionnels de santĂ©, infirmiers en

[La Convention par A+B]

« La somme allouée pourra varier en fonction de la maladie. »Philippe Besset, FSPF

III

Pas de rémunération

50 % rémunérationfonction de la progression

Taux de progression

% r

Ă©mun

Ă©rat

ion

Sb Si

50 % rémunérationfonction du niveau

(taux d’arrivĂ©e)

Taux d’arrivĂ©e

DCI Sb (en%) Si (en%)Pravastatine 70 95Cefpodoxime 69 94Citalopram 68 93Paroxétine 68 93Ramipril 67 92Amlodipine 66 91Lansoprazole 64 89Alfuzosine 64 89Zolpidem 62 87Sertraline 62 87Pantoprazole 60 85Venlafaxine 60 85Glimepiride 60 85Valaciclovir 57 82Clopidogrel 41 66Esomeprazole 38 63Lercanidipine 49 74Terbinafine 50 75Risperidone 48 73Tramadol 41 66Losartan 36 61Nebivolol 30 55Repaglinide 22 47Losartan + HCTZ 23 48Risedronate 17 42Mycophenolate Mofetyl 10 30Olanzapine 53 73Valsartan 52 72Valsartan + HCTZ 52 72Letrozole 51 71

DCIPravastatineRamiprilAmlodipineGlimepirideLercanidipineClopidogrelLosartanNebivololRepaglinideLosartan + HCTZMycophenolate Mofetyl

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Mai 2012 I No 1240 I 21

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L’adhĂ©sion Ă  la Convention se fera aprĂšs l’envoi par la CPAM de formulaires d’adhĂ©sion. Si plusieurs titulaires partagent une mĂȘme officine, le choix d’adhĂ©rer doit ĂȘtre partagĂ© par tous.

NOTABENE

III troniques. À condition de s’équiper d’un scanner, l’Assurance maladie versera 418,60 euros TTC aux officines qui choisiront de transmettre les doubles d’ordonnance de façon numĂ©risĂ©e Ă  leur CPAM. Une mesure de bon sens que le rĂ©seau ne tardera certainement pas Ă  appliquer. CĂŽtĂ©

FSE, la tĂ©lĂ©transmission est actuellement payĂ©e 0,05 euro par l’Assurance maladie, une somme qui augmentera Ă  0,064 euro dĂšs que vous aurez Ă©voluĂ© vers la version 1.40 du logiciel Sesam-Vitale.Passons Ă  l’addition : dans un document prĂ©sentĂ© Ă  ses adhĂ©-rents, la FSPF estime le gain total pour le rĂ©seau Ă  225 mil-lions d’euros, si l’on vient ajou-

ter aux mesures prĂ©cĂ©demment citĂ©es les gains sur les conditionnements trimestriels, nĂ©gociĂ©s en marge de la Convention, en Ă©change d’une augmentation de leur pĂ©nĂ©tration Ă  55 %, contre 35 % actuellement, et le passage tant attendu des honoraires de garde de 75 euros Ă  150 euros. Cette derniĂšre mesure reprĂ©sentant Ă  elle seule 40 millions d’euros pour l’officine. Les mĂ©decins avaient obtenu un paiement Ă  la performance – le fameux P4P â€“ pouvant s’élever jusqu’à 9 000 euros par praticien. « Pour une pharmacie moyenne, il faut compter 2 000 euros pour les entretiens pharmaceutiques, 3 000 euros pour les gĂ©nĂ©riques, 1 500 euros pour les feuilles de soins, 400 euros pour la scannĂ©risation, sans compter l’accompagnement de l’asthme, calcule Philippe Besset. Nous n’en sommes finalement pas loin. Â» Un pas de plus vers le rapprochement des deux professions. ❙

annĂ©e. Soit une progression de 14 points par rapport Ă  la situation actuelle. Un fossĂ© Ă  combler en quelques mois. Ce n’est pas tout : les pharmaciens sont tenus de respecter la mesure tiers-payant contre gĂ©nĂ©rique, lorsqu’elle est activĂ©e dans leur dĂ©partement. Enfin, l’ave-nant prĂ©voit des sanctions conventionnelles pour les offi-cines qui n’arriveraient pas Ă  dĂ©passer 60 %.C’est la grande nouveautĂ© de ce volet : les pharmaciens seront suivis et gratifiĂ©s indivi-duellement par l’Assurance maladie (voir encadrĂ© « Perfor-mance, mode d’emploi Â», p. 18). Un effort considĂ©rable qui inquiĂšte nombre de pharma-ciens Ă©tant donnĂ© le contexte trĂšs dĂ©favorable autour du gĂ©nĂ©rique. Vous ne serez nĂ©anmoins pas seuls pour remplir ces objectifs : Ă©galement intĂ©ressĂ©e au rĂ©sultat, l’Assurance maladie s’engage Ă  « promouvoir la prescription et la dĂ©livrance de mĂ©dicaments gĂ©nĂ©riques Â». Autre mesure incitative, du cĂŽtĂ© des mĂ©decins cette fois : la mise en place d’un « accord tripartite avec les mĂ©decins pour coordonner prescription et dispensation Â». Il y a Ă©videmment une contrepar-tie : « Une progression de dix points de la substi-tution gĂ©nĂ©rerait 140 millions d’euros d’économies pour l’Assurance maladie, la moitiĂ© serait reçue par les pharmaciens Â», prĂ©cisait son directeur FrĂ©dĂ©ric van Roekeghem, au moment de la signature de la Convention. Soit 70 Ă  75 millions d’euros pour le rĂ©seau : le rĂ©sultat reprĂ©senterait 3 000 euros par an pour une officine moyenne, Ă  condition toutefois de rĂ©ussir Ă  assurer la sta-bilitĂ© chez les personnes de plus de 75 ans. Et ce particuliĂšrement, dans un premier temps, sur les « traitements chroniques en diabĂ©tologie et en cardiologie Â» (bĂȘta-bloquants, statines
). Du fait certainement de la complexitĂ© du dispositif, ce taux de stabilitĂ© chez les personnes ĂągĂ©es sera calculĂ© « en tenant compte des changements de noms de marque, des rachats et/ou fusions de laboratoires et des ruptures d’approvisionnement Â». Une nĂ©cessitĂ©, vu la rapiditĂ© de l’évolution des gĂ©nĂ©riqueurs.

Le volet numĂ©riqueDernier volet de la performance rĂ©compensĂ©e par l’Assurance maladie : la modernisation de l’officine. Sous cette appellation administrative se cachent deux indicateurs bien connus des pharmaciens : la scannĂ©risation des ordonnances et la tĂ©lĂ©transmission des feuilles de soins Ă©lec-

[La convention par A+B]

« Dix points de plus de substitution gĂ©nĂ©reraient 140 millions d’euros. »FrĂ©dĂ©ric van Roekeghem, Uncam

RÉTROPLANNING DE LA CONVENTION

❙ Courant 2012. Mise en place progressive du paiement Ă  la performance (gĂ©nĂ©riques, FSE, scannĂ©risation).

❙ 1er septembre 2012. Revalorisation de la marge sur les conditionnements trimestriels.

❙ Octobre 2012. Revalorisation des

gardes de 75 € Ă  150 € et des honoraires versĂ©s par ordonnance durant les gardes : nuit : 8 €, dimanche et jours fĂ©riĂ©s : 5 €, jour hors horaires d’ouverture : 2 €.

❙ Fin 2012. Les honoraires de dispensation reprĂ©senteront 12,5 % de la marge.

❙ Fin 2012. DĂ©but des expĂ©rimentations sur la prescription Ă©lectronique.

❙ 1er janvier 2013. Mise en place effective de l’accompagnement

des patients sous AVK.

❙ 30 juin 2013. Mise en place effective de l’accompagnement des patients asthmatiques.

❙ Fin 2013. Mise en place par l’Assurance maladie d’un service de contrĂŽle des droits en ligne des assurĂ©s consultable par les pharmaciens.

❙ 2017-2018. Les honoraires de dispensation reprĂ©senteront 25 % de la marge de dispensation.

DR