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Chapitre 6

PHYSIOLOGIE DE LA RESPIRATION

PHYSIOLOGY OF RESPIRATION

Y. Moreau

Pour les physiologistes modernes, la respiration regroupe l’ensemble des mĂ©canismes phy- sico-chimiques et biochimiques qui fournissent Ă  l’ĂȘtre vivant l’énergie nĂ©cessaire Ă  son mĂ©ta- bolisme. Pour les biochimistes, on retient principalement deux types de respiration : la respira- tion aĂ©robie et la respiration anaĂ©robie. La respiration aĂ©robie correspond aux rĂ©actions intra- cellulaires produisant de l’énergie par oxydation des composĂ©s organiques qui libĂšrent des Ă©lec- trons acceptĂ©s par l’oxygĂšne. Ce mode de respiration nĂ©cessite donc l’utiisation de l’oxygĂšne du milieu et le rejet des produits de combustion, principalement le dioxyde de carbone CO2 d’oĂč l’existence d’un systĂšme d’échange, le systĂšme respiratoire. La respiration anaĂ©robie, oĂč les Ă©lec- trons sont acceptĂ©s par les nitrates, nitrites ou sulfates, s’applique Ă  certaines espĂšces du rĂšgne vĂ©gĂ©tal. Chez les animaux n’ayant pas accĂšs Ă  suffisamment d’oxygĂšne, l’énergie peut provenir de la fermentation. La fermentation lactique est considĂ©rĂ©e Ă  tort comme une forme de respira- tion anaĂ©robie (Dejours, 1981) ; mais elle est en fait complĂ©mentaire de la respiration aĂ©robie. La fermentation apparaĂźt quand il n’y a pas assez d’oxygĂšne disponible et cesse quand celui- ci redevient suffisant, et le mĂ©tabolisme ultĂ©rieur de l’acide lactique, produit de la fermenta- tion, implique inĂ©vitablement l’utilisation de molĂ©cules d’oxygĂšne (Dejours, 198 1). Hochachka (1980), suggĂšre toutefois une autre voie pour l’acide lactique chez le poisson rouge, dans les conditions anoxiques. Celle-ci aboutit Ă  la formation de C02, de NH3 et d’éthanol pouvant ĂȘtre rejetĂ©s dans le milieu extĂ©rieur.

L’ensemble des processus respiratoires pour les poissons est illustrĂ© par la figure 1. Dans cet article, nous nous limiterons aux processus respiratoires aĂ©robiques «purs » Ă  l’exclusion de la fermentation. Dans ces conditions, les modifications du taux mĂ©tabolique du poisson se tradui- sent par des variations de sa consommation d’oxygene. C’est la raison pour laquelle de nom- breux auteurs ont utilisĂ© la consommation d’oxygĂšne comme mesure du taux mĂ©tabolique du poisson (Winberg, 1960 ; Brett, 1962 ; Fr-y, 1971; etc.). Un facteur peut agir sur le taux mĂ©ta- bolique et la consommation d’oxygĂšne de deux façons :

1 - en modifiant le taux du mĂ©tabolisme lui-mĂȘme et la demande Ă©nergĂ©tique de l’organisme, comme la masse et l’activitĂ© du poisson, la tempĂ©rature, la salinitĂ© ;

2 - en modifiant l’aptitude de l’organisme Ă  satisfaire sa demande Ă©nergĂ©tique, comme la teneur en oxygĂšne du milieu.

L’étude de la relation entre la consommation d’oxygĂšne et la teneur en oxygĂšne du milieu permet de mesurer l’aptitude d’un poisson Ă  soutenir un niveau mĂ©tabolique donnĂ©, dans des conditions d’hypoxie. Certaines espĂšces ont rĂ©solu le problĂšme de la survie dans les conditions d’oxygĂ©nation les plus dĂ©favorables (marais, assĂšchement, etc.) en dĂ©veloppant un mode de respiration aĂ©rien.

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omposes organiques

Demande énergétique

Milieu exterieur

Milieu interieur

et intracellulaire

Fig. 1 : Schéma général des processus respiratoires chez les poissons.

1 - RAPPELS THÉORIQUES

La respiration aĂ©robie nĂ©cessite l’échange d’Oz et de CO2 entre le milieu intracellulaire et le milieu extĂ©rieur. L’O1 et le COZ doivent traverser une suite de barriĂšres par diffusion ou con- vexion (Fig. 2). La paroi externe correspondant Ă  l’interface entre le milieu extĂ©rieur et l’orga- nisme est principalement l’épithĂ©lium branchial. Elle peut ĂȘtre aussi la peau, la respiration cuta- nĂ©e n’étant pas nĂ©gligeable chez les poissons (Nonnotte, 1981). L’échange au niveau de cette paroi dĂ©pend aussi de la quantitĂ© de mucus prĂ©sente, crĂ©ant une nouvelle barriĂšre de diffusion (Ultsch & Gros, 1979). Les lois rĂ©gissant ce systĂšme d’échange peuvent ĂȘtre exprimĂ©es en terme de pression partielle des gaz. La pression partielle («partial pressure», or «tension») qualifie en quelque sorte la disponibilitĂ© du gaz dans le milieu. Il existe une relation entre la variation de la pression partielle d’un gaz P, et la variatioÂcde sa concentration C, dans un milieu :

4 = *px B, est appelĂ© le «coefficient de capacitance ». 11 est ;Onction de la tempĂ©rature, mais aussi, dans le milieu aqueux, de la salinitĂ©. Dans l’eau, le coefficient de capacitance du CO2 est beaucoup plus Ă©levĂ© que celui de l’oxygĂšne. D’autre part, en prĂ©sence de carbonate, la relation entre la concentration de CO* et sa pression partielle est modifiĂ©e par le fait que le CO1 entre dans l’équilibre : CO2 + H,O * HC03 + H+ * CO,- + 2 H+

En rĂ©sumĂ©, le milieu aqueux se caractĂ©rise par une forte capacitĂ© d’absorption du CO2 et une faible disponibilitĂ© de l’oxygĂšne. Le milieu gazeux, par opposition, se caractĂ©rise par une grande disponibilitĂ© d’oxygĂšne (Rahn, 1966 ; Dejours, 198 1).

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Milieu exterieur

Mucus Paroi externe

0, CO,

E .:.:. z .:.:. 5 .:... 7. z . ..T . . . . . x . . . . . 7 . . . . . 7. . . ..v....................................... ::::::::::::x:::::::::::::~~~~ :~y::~:~:~:::::~:::.:+~:.:.:.:.~.:.>:.

.T . . . . ~:.:.vz....E

+ -t

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . >:.:.~.~.~.~.~. w . . . . .~. . . . . . . . . . .-. . . .yy’ ..,.. . . . :::::::::::=:.:::::::::

-

Sang

Paroi des capillaires

MĂ©canisme la PC 2

150 Torr

l *......“.......~ . :

$zi:;:,: i

: : . ‘- l . . . . . . . . . . . . . . . =

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2

: . . : :

: . :

Diffusion

r

Convexion : 1

r ~

sanguine i . r

: ; . . . :.................-‱

Diffusion

Evolution de

Liquide interstitiel

Membrane cellulaire

Cellule

Diffusion

-- -- t + -- Diffusion

1 t

02 CO,

Consommation Production

1 Torr

Fig. 2 : SchCma de la chaĂźne respiratoire chez les poissons (d’aprĂšs Dejours, 198 1 et Hugues, 1973). La partie droite indique l’évolution de la pression partielle en oxygĂšne (PoZ) le long de la chaĂźne respiratoire.

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Le transfert de l’oxygĂšne au travers du systĂšme respiratoire se traduit par une chute en esca- lier de la pression intracellulaire (Fig. 2). Dans le sang, l’oxygĂšne est pris en charge par un pigment, l’hĂ©moglobine, ce qui se traduit par une augmentation du « coeffkient de capacitance » de l’oxygĂšne dans ce milieu. La relation entre la quantitĂ© d’0, prĂ©sente dans le sang sous forme dissoute ou liĂ©e Ă  un pigment et la Po2 est illustrĂ©e par la figure 3. L’aptitude du sang Ă  la prise en charge de l’oxygĂšne est liĂ©e Ă  la concentration en pigment indiquant la concentration maxi- male d’oxygĂšne prĂ©sente dans le sang, et Ă  I’affrnitĂ© du pigment pour l’oxygĂšne. Cette affinitĂ© est quantifiĂ©e par la PS0 qui est la Po2 pour laquelle 50% de la saturation en oxygĂšne du pigment est atteinte. Elle est dĂ©terminĂ©e Ă  partir de la courbe de dissociation de l’hĂ©moglobine pour l’oxy- gĂšne (Fig. 49. .

Concentration en OxygĂšne

12

10

6

P. (Torr) 2

Fig. 3 : Concentration en oxygùne dans le sang du crabe, Carcinus maenas, en fonction de la P . - Concentration totale, . . . . S&S (d’apres Dejours 1981).

concentration liée au pigment sanguin ; _._ concentration dis-

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Saturation (%)

80

60

u 30 ‘O 2.0 3o P. (Tort-)

2

Fig. 4 : Courbe type de dissociation de l’hĂ©moglobine chez C/arias mossambicus (d’aprĂšs Fish, 1956).

2.1 - Relation consommation d’oxygĂšne et masse du poisson. La relation gĂ©nĂ©ralement utili- sĂ©e entre la consommation d’oxygĂšne en ml STPD.h-’ (VO,9 et la masse du poisson en g (B) est du type : Vo2 = a B b

Il est important de noter qu’une relation de ce type ne peut ĂȘtre Ă©tablie que pour une tempĂ©- rature donnĂ©e (Winberg, 1960 ; Dejours, 19819. Les valeurs du coefficient d’allomĂ©trie b obte- nues chez les poissons d’eau douce afticains sont rĂ©capitulĂ©es dans le tableau 1. Winberg (1960) donne comme expression gĂ©nĂ©rale pour les poissons, Ă  20” C :Vo2 = 0,3 B Ov8

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Tableau 1 : Relation entre consommation d’oxygene et masse de poisson. Expression du type V,, = a Bb obtenus chez diffĂ©rentes espĂšces. Valeurs du coeffkient d’allomĂ©trie b. La colonne masse indique la gamme de masse Ă©tudiĂ©e par l’auteur.

EspĂšces

Cichlidae - Hemichromis bimaculatus - Oreochromis niloticus

- Oreochromis mossambicus » ,I

Expression Vo2 = aBb

Vo2 0,407 B 473 = Vo2 4 4 1 1 @T2,0783Bo,652 = x

b

0,44 0,75 0,33

0,5117 0,9887 Ă 

0,658 0,999* - 0,658 - 0,821

0,73 0,652

Température (en (3

2.5 25

25

15 -40 15 -40 25

16 37 -

Masse (en g)

1,33 2,17 - 2,56 - 7 27 165 -

5 80 - 0,016 99,3 -

10 150 -

* intervalle de valeurs de b obtenu dans l’eau de mer diluĂ©e Ă  50 %.

Auteurs

RUHLAND, 1965 RUHLAND, 1975 FARMER & BEAMISH, 1969 JOB, 1969a MIRONOVA, 1975 CAULTON, 1978

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En fait, il apparaĂźt que le coefficient b dĂ©pend Ă  la fois de la tempĂ©rature et de la salinitĂ© (Job, 1969 ; Farmer & Beamish, 1969). Chez Oreochromis niloticus, Farmer et Beamish (1969) trouvent pour le coefficient d’allomĂ©trie une valeur minimale Ă©gale Ă  0.5 117 pour une salinitĂ© correspondant Ă  une pression osmotique proche du plasma du poisson, soit 11.6 %o. Dans l’eau douce pour la mĂȘme espĂšce, ce coefkient varie de 0,8058 Ă  0,8549. Caulton (1978) trouve chez 0. mossambicus un exposant b indĂ©pendant de la tempĂ©rature, en faisant intervenir dans la relation Ă  la fois la masse et la tempĂ©rature : Vo2 = 4,41 x 10-“ T. 2*0783 B Ow avec Vo2 en ml. h-l, T, la tempĂ©rature en “C et B la masse en g. Ruhland (19659, sur Hemichromis bimaculatus montre une discontinuitĂ© dans la relation avec un changement de valeur de b pour une masse de l’ordre de 2,5 g.

2.2 - Relation consommation d’oxygĂšne et tempĂ©rature. La relation entre la tempĂ©rature et la consommation d’oxygĂšne ou le mĂ©tabolisme est gĂ©nĂ©ralement reprĂ©sentĂ©e sous la forme d’un coefficient comparant les taux de consommation ou de mĂ©tabolisme sur un intervalle de tem- pĂ©rature donnĂ©. C’est le QI0 indiquant le coefficient de multiplication du taux de mĂ©tabolisme quand la tempĂ©rature augmente de 10” C. Le Qio est dĂ©fini par la formule :

On peut aussi déterminer le Qlo sur un intervalle de température différent de 10° C. La formule générale pour Qro, avec des températures t, et tL (avec t,c t2) est alors (Dejours 1981) :

Qio = $ - 1 1

(t 2

‘p,,,

Les valeurs Qio sont positives dans la plupart des cas, ce qui traduit un accroissement du mĂ©tabolisme avec la tempĂ©rature. On estime gĂ©nĂ©ralement que le Qlo est compris entre 2 et 3 (Dejours, 198 1; Fry, 197 1). Toutefois, cette valeur de Qio n’est pas nĂ©cessairement constante sur toute la gamme de tempĂ©rature, et dans la plupart des cas, on observe une diminution du Qlo avec l’augmentation de la tempĂ©rature au-delĂ  d’une certaine limite. Un exemple est la «courbe normale de Krogh» modĂ©lisant la relation entre le mĂ©tabolisme et la tempĂ©rature, qui corres- pond aux valeurs de Qio suivantes (Winberg, 1960) :

Intervalles de tempĂ©rature en “C o-5 5-10 10-15 15-20 20-25 25-30 01, 10,9 3,5 2.9 2.5 2,3 22

Winberg (1960) fait une revue des applications de cette relation mĂ©tabolisme-tempĂ©rature chez les poissons. D’une façon gĂ©nĂ©rale, il trouve une assez bonne correspondance entre les valeurs observĂ©es et le modĂšle que constitue la «courbe normale de K.rogh». Toutefois il signale des espĂšces oĂč la relation mĂ©tabolisme-tempĂ©rature peut ĂȘtre inverse (le mĂ©tabolisme diminue quand la tempĂ©rature augmente) et souligne l’importance de la vitesse et du mode d’évolution de la tempĂ©rature dans l’environnement, qu’il s’agisse d’évolution rapide et continue, ou lente et discontinue permettant l’acclimatation du poisson. 11 n’en dĂ©duit cependant pas de formule gĂ©nĂ©rale pour les poissons comme pour la relation mĂ©tabolisme-masse du corps.

La relation mĂ©tabolisme-tempĂ©rature a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e chez deux cichlidĂ©s africains, Oreochromis mossambicus et Tilapia rendalli. Job (1969 a et b) a montrĂ© l’effet de la tempĂ©rature sur la con- sommation d’oxygĂšne de Oreochromis mossambicus est liĂ© Ă  la Po2 de l’eau. Pour une PoZ voi- sine de la normale (Po2 = 150 TOIT), il observe une augmentation de la consommation d’oxy- gĂšne jusqu’à 3O”C, puis une chute au-dessus de 30°C. Sur la mĂȘme espĂšce et Ă  partir d’expĂ©- riences effectuĂ©es avec un respiromĂštre Ă  flux d’eau continu, Caulton (1978) a Ă©tabli une rela- tion consommation d’oxygĂšne-tempĂ©rature masse du poisson. Ce mĂȘme auteur a Ă©tudiĂ© chez Tilapia rendalli la relation entre la consommation d’oxygĂšne correspondant au mĂ©tabolisme de

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routine et la température (Caulton, 1977). Ces résultats sont illustrés par la figure 5. Il distin- gue trois phases :

1 : une augmentation de la consommation avec la tempĂ©rature jusqu’à 28” C, 2 : un plateau de 28 Ă  37” C, correspondant Ă  la gamme de tempĂ©rature de l’habitat de l’espĂšce, 3 : une augmentation rapide de la consommation pour les tempĂ©ratures comprises entre

37 et 40°C. Caulton qualifie ces derniÚres températures de «subléthales». On peut noter une différence

importante dans la mĂ©thodologie utilisĂ©e par les deux auteurs : Job (1969 a & b) mesure les varia- tions de la consommation d’oxygĂšne suite Ă  des variations abruptes de la tempĂ©rature sur des poissons acclimatĂ©s Ă  30” C, alors que Caulton (1977 et 1978) mesure la consommation d’oxy- gĂšne chez les poissons acclimatĂ©s Ă  diffĂ©rentes tempĂ©ratures.

Consommation d’oxygùne 16 1 (mgO,.g-‘.h-‘1

, a I 8 I 16 20 24 28 32 36 40

Température (OC)

Fig. 5 : Effet de la tempĂ©rature sur la consommation d’oxygĂšne chez Tilapia rendalli (d’aprĂšs Caulton, 1977).

2.3 - Relation consommation d’oxygĂšne et salinitĂ©. La relation entre la consommation d’oxy- gĂšne et la salinitĂ© a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e chez des espĂšces euryhalines, dans le but de prĂ©ciser le coĂ»t Ă©nergĂ©tique de la rĂ©gulation osmotique (Fr-y, 197 19. Pour des groupes de Oreochromis mossam- bicus acclimatĂ©s Ă  diffĂ©rentes salinitĂ©s (0,4; 12,5 et 30,5 %o) correspondant Ă  des dilutions de l’eau de mer, il y a une relation entre la consommation d’oxygĂšne et la salinitĂ© en fonction de la taille (fig. 69 (Job, 1969 a). Chez les petits poissons (5g), la consommation d’oxygĂšne Ă  15°C est plus faible dans les eaux Ă  12,4 %o que dans les eaux Ă  0,4 et 30,5 Yw, alors que c’est l’inverse chez les gros poissons. Cette diffĂ©rence tend cependant Ă  s’attĂ©nuer lorsque la tempĂ©rature augmente.

Farmer & Beamish (1969) ont Ă©tudiĂ© la consommation d’oxygĂšne de Oreochromis niloticus acclimatĂ©s Ă  diffĂ©rentes salinitĂ©s en fonction de la vitesse de nage (fig. 7). Les consommations

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Consommation d’oxygùne (mgO,.h-‘) Consommation d’oxygùne

(mIO, .h-‘1 100

i

8Ocl t

.

/e-e40 OC

+.+*--- .+-- . O-W.-.- .-.-.-._

*-----‘-*~ 30 OC

l -.-

10

1

15 *c

-ch- +-- -.-----------“““‘-.

.c-- -e--

40 OC 0

i

0 0

0-.,.- *---.-._. 30 OC

~.o~.~.~.~.~“.-.-.-.-.-.c

1

,i

ON, 15 oc ---w_ ---_ -- -.O-‘-L-----

_____-L -s.--O

5g f

1’2.5 30,5

Salinité (%o)

Fig. 6 : Consommation d’oxyg$ne en fonction de la salinitĂ© et de la tempĂ©rature chez Oreochromis mossambicus (d’apr&s Job, 1969a) de 50 g (0) et de 80 g (0).

40 80 g

35

30

25

20

15

10

5

0 I I ‘

0 7.5 11,6 22.5 30

60 cm.s-1

Salinité (%0)

Fig. 7 : Consommation d’oxygene en fonction de la salinitĂ© et de la vitesse de nage chez Oreochromis niloticus. Les valeurs sont corrigĂ©es pour correspondre Ă  un poisson de 80 g. (d’aprĂšs Farmer et Beamish, 1969).

N +

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‘les plus faibles ont Ă©tĂ© obtenues pour une salinitĂ© de 11,6 %o, qui correspond Ă  la pression osmotique du plasma de 0. niloticus, selon les auteurs. A cette salinitĂ©, le coĂ»t Ă©nergĂ©tique de l’osmorĂ©gulation serait donc minimal. A partir de ces rĂ©sultats, Farmer & Beamish (1969) ont calculĂ© la part de la consommation imputable Ă  l’osmorĂ©gulation. Elle est de l’ordre de 30 % pour les vitesses de nage 30, 40 et 50 cm-s-r, pour la salinitĂ© de 30 %o, et de 20 % pour les sali- nitĂ©s de 0, 75 et 22,5 %o. Ces mĂȘmes auteurs ont mesurĂ© l’évolution de la pression osmoti- que du plasma avec l’augmentation de la vitesse de nage. Dans l’eau douce, il y a diminution de la pression osmotique du plasma avec l’augmentation du niveau d’activitĂ©, alors que c’est l’inverse pour une salinitĂ© de 30 %o. Par contre, la pression osmotique du plasma reste stable quelle que soit l’activitĂ© du poisson Ă  15 %o. Il semble dans ce cas que le poisson soit incapable de rĂ©guler la pression osmotique du plasma lorsque l’activitĂ© augmente, Ă  0 et 30 %o.

3-FACTEURMODIFIANTL'APTITUDEDUPOISSONASATISFAIRESADEMANDE EN ÉNERGIE : INFLUENCE DE LA PRESSION PARTIELLE EN OXYGÈNE poz ET RÉSISTANCE A L'HYPOXIE.

3.1 - Notion de pression partielle critique, exemples africains : La relation entre la consom- mation d’oxygĂšne et la pression partielle en oxygĂšne de l’eau est schĂ©matisĂ©e sur la figure 8.

Consommation d’oxygùne .

Dépendance Indépendance -.-.-.-.-.-.-.-. -7 .-.-.-.-.-.-...m.-.-.-

Actif

Standard -----------------

Fig. 8 : Diagramme gĂ©nĂ©ral de la relation entre la consommation d’oxygĂšne d’un poisson et la Paz de l’eau. Consommation correspondant a un taux de mĂ©tabolisme actif ( ) ou a un taux de mĂ©tabolisme standard (- - - -) (d’aprĂšs Hugues, 1964).

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La consommation d’oxygĂšne du poisson est stable quelle que soit la Po2 ambiante, jusqu’à une pression partielle critique en dessous de laquelle la consommation d’oxygĂšne est dĂ©pendante de la Pop La valeur de cette Po2 critique (P& est liĂ©e au niveau mĂ©tabolique du poisson, et dĂ©pend notamment de l’activitĂ© du poisson et de la tempĂ©rature ambiante. Une augmentation du niveau mĂ©tabolique associĂ©e Ă  une augmentation de tempĂ©rature se traduit par un dĂ©calage de la valeur de la PoZC vers la droite (les plus fortes valeurs de Po2) (Fig. 9). Une valeur de PoZC reprĂ©sentant la dĂ©pendance du poisson vis Ă  vis de la teneur en oxygĂšne de l’environne- ment ne peut donc ĂȘtre dissociĂ©e du niveau mĂ©tabolique pour lequel elle a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e (Winberg, 1960).

Consommation d’oxygùne <mIO .kg?h-‘)

350

1 18 OC

16 “C

0

0 40 80 120 160 200

po* (Torr)

Fig. 9 : Relation entre la consommation d’oxygĂšne et la Pc2 de l’eau pour diffĂ©rentes tempĂ©ra- tures chez Salvelinus fontinalis (d’aprĂšs Winberg, 1960).

On utilise aussi la notion de rĂ©sistance, s’appliquant Ă  la possibilitĂ© pour le poisson de main- tenir un taux de mĂ©tabolisme standard pour assurer sa propre suivie. Le taux de mĂ©tabolisme standard est dĂ©fini par Brett (1962) comme : « the least rate of metabolism commensurate with appropriate experimental technics». 11 correspond au taux mĂ©tabolique minimal liĂ© au coĂ»t Ă©nergĂ©tique de maintenance; mesurĂ© dans les conditions du laboratoire (Davis, 1975). La P,, en dessous de laquelle la consommation d’oxygĂšne correspondant au mĂ©tabolisme standard n’est pas maintenue, est la pression partielle seuil PoZs ambiante infĂ©rieure Ă  ce point, le poisson montre diffĂ©rents degrĂ©s de rĂ©sistance Ă  l’hypoxie et peut Ă©ventuellement utiliser une voie de mĂ©tabo- lisme «anaĂ©robie» (Hugues, 1964 ; Hochachka & Somero, 1971).

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La relation entre la consommation d’oxygene et la quantitĂ© d’oxygĂšne disponible dans l’eau a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e chez quelques poissons africains. Ces Ă©tudes ont permis de dĂ©finir des pressions partielles critiques pour Oreochromis mossambicus, 0. niloticus, Haplochromis elegans et H. angustifrons (Table 2). Pour ces derniĂšres espĂšces, Galis & Smit (1979) n’ont pas mesurĂ© la con- sommation d’oxygĂšne mais l’aptitude du poisson Ă  maintenir une vitesse de nage donnĂ©e (soit un niveau d’activitĂ©), selon l’évolution de la teneur en oxygĂšne de l’eau. Au moment oĂč le pois- son ne peut plus soutenir cette activitĂ©, ils considĂšrent que la teneur en oxygĂšne est critique. Ceci correspond Ă  la notion de pression partielle critique. MesurĂ©e pour diffĂ©rentes vitesses de nage, la pression partielle critique est dĂ©pendante du niveau d’activitĂ© du poisson (Fig. 10). Chez 0. mossambicus, on retrouve un cas similaire. La PoZ, augmente avec l’augmentation du niveau mĂ©tabolique associĂ©e Ă  l’élĂ©vation de la tempĂ©rature (Job, 1969 b).

po2c (Torr)

40- .-

---*- H. elegans

10 1 - H.angustifrons

i6 l-9 $2 55

Vitesse de nage (cm.s”) Fig. 10 : Évolution de la pression partielle en oxygùne critique en fonction de la vitesse de nage, chez Haplochromis elegans et H. angustifrons (d’aprùs Galis et Smit, 1979).

La rĂ©sistance Ă  l’hypoxie en milieu strictement aquatique, a Ă©tĂ© mesurĂ©e chez seize poissons du lac Tchad (Benech & L.ek, 1981). La concentration critique d’oxygĂšne mesurĂ©e dans un res- piromĂštre clos est de l’ordre de 2 mg 02.1-* pour Oreochromis niloticus, Siluranodon auritus, Petrocephalus bovei, Marcusenius senegalensis, Distichodus rostratus, Alestes nurse et Brieno- myrus niger. Dans les conditions de l’expĂ©rience (T = 26OC), cette concentration correspond Ă  une Po2 d’environ 40 Torr. Chez Labeo senegalensis, la dĂ©pendance de la consommation vis Ă  vis de l’oxygene, semble apparaĂźtre pour une PoZ plus Ă©levĂ©e. Les rĂ©sistances les plus faibles ont Ă©tĂ© rencontrĂ©es chez les espĂšces Ă  respiration mixte, Polypterus senegalus et Clarias lazera, par opposition h des espĂšces Ă  respiration strictement aquatique trĂšs rĂ©sistantes Ă  l’hypoxie : Tilapia zillii, Oreochromis niloticus, Brachysynodontis batensoda et Schilbe mystus. Chez ‘les espĂšces Ă  respiration mixte, la respiration aĂ©rienne semble ĂȘtre dĂ©terminante pour la survie du poisson en milieu hypoxique. Chez C. lazera et Polypterus senegalus, la dĂ©pendance vis Ă  vis de la respi- ration aĂ©rienne est fonction de la masse du poisson (Tabl. 5). Les petits poissons peuvent sur- vivre dans une eau saturĂ©e en oxygĂšne, alors que pour les gros, la seule respiration aquati- que ne suffrt plus. Chez C. lazera, plus le poisson est grand et plus son temps de survie hors

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Tableau 2 : Pressions partielles en oxygĂšne critique (Po& chez quelques cichlidae africains. L’ensemble de ces valeurs a Ă©tĂ© obtenu avec des respiromĂštres clos.

EspĂšces pozc TempĂ©rature (TO’-@ (en OC) Masse (en g) SalinitĂ© RĂ©fĂ©rences

Oreochromis mossambicus

Oreochromis mossambicus Oreochromis niloticus

Oreochromis niloticus

Haplochromis elegans Haplochromis angus- t ifrons

50 15 ED, 50 Oh EM, EM c 50 15

850 ED

100 15 80 50 % EM, EM JOB, 1969b 100 40 ED, 50 % EM, EM

> 150 40 80 ED, 50% EM, EM 40 Ă  60* 30 x= 17 ED KUTTY, 1972

78* 25 FARMER & BEAMISH, 1979

25 Ă  3 mg. 1-r 180 Ă  425 ED NASR EL DIEN AHMED & ABDEL MAGID, 1968

25 Ă  47* 25 8,5 Ă  9,5 ED GALIS & SMIT,

18 - 30 25 8,2 Ă  9,0 ED 1979

* Les valeurs de Po2c ont été recalculées à partir des données de concentration et de température fournies par les auteurs (ED = eau douce, EM = eau de mer).

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126

de l’eau est long (Moussa, 1957). Cette survie dĂ©pend de l’humiditĂ© de l’air lorsque celle-ci est infĂ©rieure Ă  8 1%. Dans une eau avec une PoZ supĂ©rieure Ă  7 TOIT, la survie est indĂ©finie si le poisson a accĂšs Ă  l’air.

3.2 - Le rĂŽle de l’hĂ©moglobine. Dans les milieux hypoxiques la faible valeur de la P,, externe se traduit par une baisse du gradient de Po2 le long du systeme respiratoire. Dans le comparti- ment sanguin, l’hypoxie entraĂźne une baisse de la P,, artĂ©rielle. Pour conserver son niveau de mĂ©tabolisme, le poisson doit donc augmenter la capacitĂ© de transport d’oxygĂšne du sang en Ă©le- vant la concentration d’hĂ©moglobine ou en augmentant l’affinitĂ© de l’hĂ©moglobine pour l’oxy- gĂšne. Une augmentation de l’affinitĂ© correspond Ă  une baisse de la PS,,.

Les courbes de dissociation pour l’oxygĂšne de l’hĂ©moglobine de plusieurs espĂšces africaines ont Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©es par Fish (1956), Dusart (1963) et Lykkeboe et al. (1975). Fish (1956) a comparĂ© l’affinitĂ© pour l’oxygene de l’hĂ©moglobine de poissons de diffĂ©rents biotopes (Tabl. 3).

Tableau 3 : AffinitĂ© pour l’oxygĂšne (P& et effet Bohr pour six poissons d’eau douce afticains provenant de diffĂ©rents biotopes (d’aprĂšs Fish, 1956). Pco2 en Torr.

EspĂšces

Lates albertianus

Oreochromis esculentus

Mormyrus kannume

Bagrus docmac

Clarias mossambicus

Protopterus aethiopicus

(Pco2 =o) (pco2 = 25) (Pco2 = 250) Oxygénation Respiration du milieu aérienne

17 34 élevée non

2,5 15 moyenne non

1 335 faible non

1 2,5 faible non

5.5 13 oui

11 15.5 oui

Chez les poissons dĂ©pourvus d’un systĂšme de respiration aĂ©rienne, l’affinitĂ© s’accroĂźt avec la diminution de la teneur en oxygene du milieu. Un rĂ©sultat analogue a Ă©tĂ© obtenu plus rĂ©cem- ment Ă  partir de 40 genres provenant de l’Amazone (Powers et aZ., 1979). L’influence du pH sur l’affkitĂ© a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e chez deux Oreochromis : 0. macrochir (Dusart, 1963) et 0. alcalicus grahami (Lykkeboe et aZ., 1975). On retrouve un effet Bohr Ă  peu prĂšs de mĂȘme ampleur chez les deux espĂšces (fig. 11). Toutefois chez 0. grahami vivant dans un milieu trĂšs alcalin, l’effet Bohr devient nul pour les pH Ă©levĂ©s.

Fish (1956) note que l’augmentation de l’affinitĂ© est associĂ©e Ă  une Ă©lĂ©vation de la quantitĂ© d’hĂ©moglobine dans le sang. Chez diffĂ©rentes espĂšces de Synodontis, Green (1977) a montrĂ©, au niveau intraspĂ©cifique (S. schall) ou interspĂ©cifique, que la concentration d’hĂ©moglobine et la quantitĂ© de globules rouges dĂ©pendent de l’oxygĂ©nation du milieu, les plus fortes valeurs Ă©tant observĂ©es dans les milieux les moins oxygĂ©nĂ©s.

Au cours de l’adaptation Ă  l’hypoxie chez Oreochromis mossambicus, on observe une chute de la teneur en ATP du sang (Smit & Hattingh, 1981). Pour Greaney & Powers (1978) chez un Fundulus, pendant l’acclimatation Ă  l’hypoxie, le poisson augmente son affinitĂ© de l’hĂ©moglo- bine pour l’oxygĂšne en diminuant la quantitĂ© d’ATP dans les globules rouges. Chez Protopterus amphibius (Weber et al., 1977) et chez Oreochromis alcali& grahami (Lykkeboe et al., 1975) l’augmentation de la quantitĂ© d’ATP entraĂźne une diminution de l’affinitĂ© de l’hĂ©moglo- bine pour l’oxygĂšne.

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127

0.6

---- 0. macrochir 25’C ,

0. grahami”

6 L 8

4t- v

2

6.6 7.0 7-5 a.0 a.5 PH

Fig. 11 : Influence du pH sur l’affinitĂ© pour l’oxygĂšne de l’hĂ©moglobine de deux Oreochromis : 0. macrochir (d’aprĂšs Dusart, 1963), 0. grahami (d’aprĂšs Lykkeboe et al., 1975).

4 - LA RESPIRATION AERIENNE.

Dans les milieux aquatiques oĂč I’oxygene est fortement dĂ©ficient, certains poissons peuvent utiliser l’oxygene de l’air. L’acces Ă  cette source d’oxygene est rĂ©alisĂ© de deux façons :

soit par le dĂ©veloppement d’un comportement de respiration aquatique de surface, utilisant la couche superficielle de l’eau la mieux oxygĂ©nĂ©e (Kramer & Mc Clure, 1982),

- soit par l’existence de systĂšme de respiration aĂ©rienne. Morphologiquement, un organe ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme intervenant dans la respiration

aĂ©rienne que s’il rĂ©pond Ă  deux critĂšres (Carter & Beadle, 1931) : que l’échange d’air soit pos- sible au niveau de l’organe et qu’il existe un rĂ©seau capillaire pouvant permettre l’échange de gaz entre le sang et l’air. Le systĂšme de respiration aĂ©rienne peut provenir de l’adaptation de la cavitĂ© buccale et pharyngienne, du tractus digestif, d’organe plus particulier comme la vessie gazeuse ou les poumons, ou de la peau. Des exposĂ©s de ces diffĂ©rents types d’adaptation ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s par plusieurs auteurs, (Saxena, 1963 ; Johansen, 1970 ; Dehadrai & Tripathi, 1976). Le tableau 4 reprend les types de systĂšmes de respiration aĂ©rienne dĂ©crits chez les espĂšces africaines ou dans des familles ayant des reprĂ©sentants en Afrique. La distinction entre vessie gazeuse et poumons est fonction de leur origine par rapport au pharynx, La premiĂšre a une origine ven- trale et la seconde une origine dorsale (Hughes, 1969).

Tableau 4 : DiffĂ©rents types d’adaptations Ă  la respiration aĂ©rienne chez des espĂšces africains ou des familles ayant des reprĂ©sentants en Aftique. (d’aprĂšs SAXENA, 1963 et JOHANSEN, 1970). Adaptation de la cavitĂ© buccale ou pharyngienne :

* Modification des branchies permettant la respiration aérienne : - SYMBRANCHIDAE - Mastacembelus

* Chambre aérienne pharyngienne : - CHANNIDAE

* Formation particuliÚre dans la cavité operclaire : = Labyrinthe :

- ANABANTIDAE = Excroissance arborescente :

- Clarias

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128

Adaptation du tube digestif : - COBITIDAE Vessie gazeuse : - OSTEOGLOSSIDAE

- NOTOPTERIDAE - Gymnarchus niloticus - Phractolaemus ansorgii

Poumons : - POLYPTERIDAE : - Polypterus senegalus - _ - Calamoichthys calabaricus

- DIPNEUSTES : - Protopterus

La participation de la respiration aĂ©rienne Ă  l’absorption d’oxygĂšne varie avec les espĂšces dans des conditions normales d’oxygĂ©nation de l’eau (Tabl. 5). Elle augmente avec la diminu- tion de la teneur en oxygbne de l’eau et peut assurer jusqu’à 100% de l’absorption d’oxygĂšne.

Tableau 5 : Partition de l’absorption d’oxygĂšne entre la respiration aquatique et la respiration aĂ©rienne, pour diffĂ©rentes conditions d’oxygĂ©nation de l’eau.

Espéces Masse Respiration 6%) aquatique

Respiration aĂ©rienne t (“0 RĂ©fĂ©rences

POLYPTERIDAE Calamoichthys

calabaricus norrnoxie

CLARIIDAE Saccobranchus

fossiIis* normoxie

hypoxie C/arias

batrachus* nomoxie

nomoxie hypoxie normoxie hypoxie Clarias

lazera norrnoxie

OSTEOGLOSSIDAE Arapaima

gigas* norrnoxie anoxie

ANABANTIDAE Trichogaster

trichopterus* norrnoxie hypoxie Anabas

testudineus* nomoxie

DIPNEUSTES Protopterus

aethiopicus normoxie Protopterus

annectens normoxie

SACCA & BURGGREN (1982)

20-29 60 % 40 % 270

HUGHES & SINGH (1971) * 45,5 60 % 40 %

55.0 40 % 60 % 250

SINGH & HUGHES 87-105 40 % 60 % 25” (1971)

10-20 % 90-80 % 30-71 20-100 % 80-O % 25” JORDAN (1976)

10-20 % 90-80 % 150-210 20-80 % SO-20 %

< 150 70-95 % 30-5 % BABIKER (1979) > 300 40 % 60 % 28-32“

DON STEVENS & HOLETON (1978)

2000- 25 % 75 % 27-290 3000 100 %

BURGGREN (1979) 7;97 58 % 42 % 27O

30 % 70 %

HUGHES & SINGH 29-5 1 46 % 54 % 25” (1970)

LENFANT & JOHAN- SEN (1968)

> 500 10 % 90 % 200

SO-100 85 % 15 % BABIKER (1979) > 400 20 % 80 % 28-32O

* espĂšce non afticaine.

Page 17: Physiologie de la respiration = Physiology of respiration

129

Cette modification du rapport entre les modes de respiration s’accompagne ou non d’une baisse de la consommation d’oxygĂšne totale du poisson. Le passage d’une respiration aquatique Ă  une respiration aĂ©rienne entraĂźne des modifications physiologiques importantes (Rahn, 1966 ; Dejours, 1978, 1979) dues Ă  la diffĂ©rence des propriĂ©tĂ©s physico-chimiques des deux milieux. A l’état d’équilibre (i-e. Ă  pression partielle Ă©gale), la concentration d’oxygĂšne dans l’eau est plus faible que dans l’air. Pour une diffĂ©rence de pression partielle entre le milieu inspirĂ© et le milieu expirĂ© de 50 TOIT, un animal respirant de l’eau extrait Ă  peu prĂšs 0,08 mmole d’oxygĂšne par litre ventilĂ© Ă  25OC. Alors qu’un animal respirant de l’air pourra extraire environ 2,69 mmoles d’oxygene par litre ventilĂ©. En consĂ©quence, la ventilation spĂ©cifique (le volume que l’animal doit ventiler pour extraire une quantitĂ© d’oxygĂšne donnĂ©e) est beaucoup plus faible chez un ani- mal respirant de l’air que de l’eau. Le maintien d’une ventilation Ă©levĂ©e, nĂ©cessaire dans l’eau, n’est plus indispensable chez un animal utilisant l’air.

LĂ©gĂšrement moindre dans l’eau que dans l’air, la capacitance du dioxyde de carbone dans l’eau est beaucoup plus Ă©levĂ©e que celle de l’oxygĂšne (Ă  25°C 13coZ = 27h02 dans l’eau dis- tillĂ©e). En supposant un quotient respiratoire RQ Ă©gal Ă  1, une diminution de Po2 de 50 Torr entre l’eau inspirĂ©e et expirĂ©e, serait associĂ© Ă  une Ă©lĂ©vation de Pco2 de 1.9 Torr. En reprenant la situation extrĂȘme dĂ©veloppĂ©e par Rahn (1966, RQ = 1), mĂȘme si un poisson extrait tout l’oxygĂšne d’une eau normoxique (Po, = 150 Ton), la Pco2 de l’eau expirĂ©e ne dĂ©passerait pas 5.6.Torr. Par contre, dans l’air, la capacitance du dioxyde de carbone est Ă©gale Ă  celle de l’oxy- gĂšne. Avec RQ = 1, une diminution ‘de Po2 de 50 TOIT devrait donc ĂȘtre associĂ©e Ă  une Ă©lĂ©va- tion de Pco2 de 50 Torr. En rĂ©sumĂ©, un animal respirant de l’eau, milieu pauvre en oxygĂšne, ventile beaucoup et la Pco2 de l’eau expirĂ©e est basse, alors qu’un animal respirant de l’air ven- tile peu et la Pco2 de l’air expirĂ©e est Ă©lĂ©vĂ©e.

Cette augmentation de la Pco2 avec la respiration de l’air agit sur l’état acide-base extracellu- laire et tend Ă  en diminuer le pH. Le maintien d’un pH, ou plutĂŽt d’un Ă©cart constant avec le pH de la neutralitĂ© est indispensable au bon fonctionnement des systĂšmes biochimiques (Tru- chat, 1981). Pour, prĂ©venir 1’ acidose respiratoire engendrĂ©e par l’augmentation de la Pco2, le poisson peut augmenter la concentration sanguine de bicarbonates ou dĂ©velopper un systĂšme d’élimination du CO2 (Howell, 1970). Les deux mĂ©canismes sont utilisĂ©s. Les valeurs de Pco2 et [HCO;] augmentent avec l’importance de la respiration aĂ©rienne chez plusieurs poissons, dont la dĂ©pendance vis Ă  vis de l’air est liĂ©e aux cycles saisonniers ou Ă  la rencontre de conditions particuliĂšres (Tabl. 6) (Truchot, 1981). Chez Protopterus aethiopicus en saison sĂšche, le passage Ă  une respiration aĂ©rienne est associĂ© Ă  une augmentation de la Pcc2 artĂ©rielle et Ă  une Ă©lĂ©va- tion de la concentration en bicarbonate qui tend Ă  compenser l’acidose respiratoire Ă  partir de quelques mois. L’exposition Ă  l’air pendant quelques heures chez Clarias batrachus (Howell, 1970) et Clarias mossambicus (Eddy & et al, 1980) entraĂźne une chute du pH artĂ©riel. Chez un poisson amazonien, Hoplerythrinus unitaeniatus, l’augmentation de PcoZ et l’acidose respira- toire provoquĂ©es par une exposition Ă  l’air de 20 minutes sont compensĂ©es aprĂšs retour dans l’eau au bout de 20 minutes (Randall et aZ., 1978). Les variations de [HCO,-] sont faibles chez ces espĂšces et semblent insuffisantes pour rĂ©guler le pH. II semble que l’apparition d’une augmentation significative de [HC03-] demanderait quelques jours (Tabl:6). NĂ©anmoins, mĂȘme aprĂšs quatre jours d’immersion, la concentration en bicarbonate plasmatique chez Symbranchus marmoratus reste identique et l’élĂ©vation de Pco2, entraĂźne une chute importante du pH.

L’ensemble des surfaces respiratoires peut ĂȘtre impliquĂ© dans l’excrĂ©tion du dioxyde de car- bone. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, l’élimination de CO* est plus efficace dans l’eau que dans l’air (Tabl. 7), comme l’indiquent les valeurs plus Ă©levĂ©es des quotients respiratoires des Ă©changes gazeux dans l’eau. ExposĂ© Ă  l’air, l’eficacitĂ© de l’excrĂ©tion du CO2 par Ă©change avec l’air, augmente. Tricho- gaster trichopterus peut mĂȘme maintenir son quotient respiratoire en n’utilisant que la respira- tion aĂ©rienne. Le transfert de Saccobranchus fossilis dans un systĂšme comprenant de l’eau ano- xique avec accĂšs Ă  l’air entraĂźne une diminution du quotient respiratoire par rapport Ă  l’exposi- tion Ă  l’air. Cet Ă©cart peut ĂȘtre dĂ» Ă  la participation des Ă©changes cutanĂ©s Ă  l’élimination du COZ lors de l’exposition Ă  l’air. Chez Clarias batrachus, l’exposition Ă  un systĂšme identique ne modifie pas le quotient respiratoire de la respiration aĂ©rienne. Dans ce cas, l’organe de respira- tion aĂ©rienne peut ĂȘtre le seul organe participant Ă  l’élimination du CO1 en exposition Ă  l’air.

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Tableau 6 : Changements des valeurs acide-base du plasma avec la transition de la respiration aquatique Ă  la respiration aĂ©rienne W (d’aprĂšs TRUCHOT, 198 1). 0

I Espéces

Lepisosteus osset&

hiver été Protopterus

aethiopicus saison humide saison sĂšche (estivation) - apres 2 semaines - aores 3-7 mois Hypostomus sp. * (SILUROIDEI) normoxie p;o;e125 Ton)

(Po2 = 25 Torr) - anrks 4-7 iours

Milieu

eau eau f air

eau + air

air

t (“Cl QH

10 7,83 25 7,44

25 7,60

El 7,37 7,44

pc02

Uorr)

3,2 13,2

26,4

49,8 52,O

(HCO,) ( mMo1.l’ )

899 10,2

31,4

34,0 41,o

eau 30 7,41 38 24

eau + air 30 7,39 20,o 13,0

eau air

8,17 536 24,2 :i 7,54 26,l 24,4

Références

RAHN et al. (1971)

DELANEY et al. (1977)

WOOD et al. (1979)

HEISLER (1977)

* espéce non-afticaine.

Page 19: Physiologie de la respiration = Physiology of respiration

131

Tableau 7 : Quotients respiratoires RQ totaux et des organes de respiration aquatique et aérienne, chez diffcrentes espÚces et dans diverses conditions.

EspÚces Respiration Respiration aquatique aérienne Total t PC) Références

Hoplerythrinus unitaeniatus eau + air 1,01* 0,2 1 0,80* 27-28O RANDALL air 0,40 ? et al. (1978 a) Protopterus aethiopicus eau + air 4,99 0,27 0,77 2o” LENFANT air & JOHANSEN

? 0.52 (1968) Polypterus senegalus eau + air ? 0,319 ? 26” ABDEL MAGID

et al. (1970) Clarias batrachus eau + air 2,25* 0,ll l,OO* 25O SINGH air 0,52 - & HUGHES (1971) eau anoxique 0,91 ? + air Saccobranchus fossilis eau + air air eau anoxique + air

1,58* 0,17 1,OO” 25O HUGHES ? 0,58 - & SINGH (1971)

0,38 ?

Anabas testudineus eau + air air eau + Nz eau anoxique + air

2,29 0,20 1,17 25O HUGHES ? 0,71 - & SINGH (1970)

1,08 ? 0,:s ?

Trichogaster trichopterus eau + air air Electrophorus electricus eau + air

ArapaĂŻma gigas eau + air

1,57 0,18 - ?

3,65 0,25

2,26* 0,38

0,89 27O BURGGREN 0,79 - & HASWELL (1979)

1,Ol 25-27O FARBER & RAHN (1970)

0,80* 28-30° RANDALL et al. (1978 b)

* valeur calculĂ©e Ă  partir d’une hypothĂšse sur RO total. 5 valeur calculĂ©e Ă  partir des diffĂ©rences de PoZ et de Pc02 (RAHN, 1966).

La capacitĂ© d’élimination du CO2 de l’organe de respiration aĂ©rienne semble liĂ©e Ă  la prĂ©sence d’anhydrase carbonique dans l’épithĂ©lium respiratoire de ces organes de respiration aĂ©rienne. La perfusion d’anhydrase carbonique augmente le quotient respiratoire de la vessie gazeuse chez Hopletythrinus unitaeniatus (Randall et al., 1978). L’injection d’acĂ©tozamide inhibiteur de l’anhydrase carbonique, rĂ©duit notablement le quotient respiratoire de Trichogaster trichopterus

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exposĂ© Ă  l’air (Burggren & Haswell, 1979). L’activitĂ© de l’anhydrase carbonique dans l’épithĂ©- lium respiratoire serait liĂ©e Ă  l’origine embryonnaire des organes de respiration aĂ©rienne. ElevĂ©e dans les organes de Clarias et Trichogaster d’origine branchiale, l’activitĂ© de l’anhydrase carbo- nique n’a pu ĂȘtre dĂ©tectĂ©e dans les poumons de Calamoichthys calabaricus.

A l’inverse de la rĂ©sistance Ă  l’hypoxie, le passage de la respiration aquatique Ă  une respira- tion aĂ©rienne doit se traduire par une diminution de l’affinitĂ© de l’hĂ©moglobine pour l’oxygĂšne. Cette diffĂ©rence d’affinitĂ© est peu claire si l’on compare les sangs Ă  pH identique. Pour les pH correspondant aux valeurs in vivo, une augmentation significative de la P,, est associĂ©e Ă  la tran- sition air-eau (Johansen et al., 1978). Ce phĂ©nomĂšne est accompagnĂ© d’une augmentation de la capacitĂ© d’oxygĂšne du sang. Implicitement, la transition air-eau, modifiant la P,, sanguine doit ĂȘtre reliĂ©e Ă  une diminution de la sensibilitĂ© de l’hĂ©moglobine au pH. Chez les poissons utili- sant la respiration aĂ©rienne, on observe une baisse d’amplitude de l’effet Bohr (Fish, 1956, Tab. 3 et Johansen et al., 1978). Des variations analogues ont Ă©tĂ© obtenues sur une mĂȘme espĂšce Symbranchus marmoratus aprĂšs 44 heures d’exposition Ă  l’air (Johansen et ai., 1978).

SUMMARY

Respiration of african freshwater fishes has not been largely studied. Main works deal with species of interest to aquaculture (mainly Cichlids) or species with some physiological peculiari- ties such as euryhalinity, from alkaline biotopes or which are air-breathing (Cichlids, cattĂŻshes, lungfishes, etc.). Two groups of factors may affect fish respiration. The fĂŻrst, including tempe- rature, salinity and body mass, changes oxygen consumption rates by varying the energy requi- rements of the fish. The second, mainly oxygen tension, limits the ability of fish to ensure the maintenance of basic oxygen requirements. A generalisation of the expression which models the relationship between oxygen consumption and body mass, has been proposed by Winberg (1960) and is of the type, Y = a Xb. The value of the allometric coefficient, b, seems to be related to temperature and salinity. However, a formulation in which body mass and tempera- ture effects are independant, has been obtained for Sarotherodon mossambicus. An increase of water temperature is generally followed by an increase in oxygen consumption of fish, but the rate of oxygen consumption increase falls with temperature. A relative homeostasy of the oxy- gen consumption has been observed with Tilapia rendalli, for a temperature range naturally encountered by the fĂŻsh. Low oxygen consumption rates are obtained in salinities which appro- ximate blood osmolarity and its appears that the variations of oxygen consumption with salinity, are related to the energy cost of osmoregulation (up to 30% of total oxygen consumption).

Resistance to hypoxia by fishes cari be appraised by the critical oxygen tension ; i.e. the oxy- gen tension below which a fïsh cannot sustain its oxygen uptake. Values obtained for several cichlids range from 20-80 TOIT, for the range 25-30°C. An extensive study on several species from lake Chad shows a lower resistance to hypoxia for bi-modal breathing than for fish without access to air. Adaptation to hypoxia cari be related to an increase affinity of the blood for oxygen. With a decrease in the oxygen tension, an increase in afftnities for oxygen is asso- ciated with an increase in hemoglobin concentration. Several kinds of air breathing organs exist among african freshwater fishes with the partition of oxygen uptake between water and air depending on species and on the age of the fish. Generally, when water oxygen tensions decrease oxygen uptake from air is improved. The transition from water to air breathing leads to important physiological adaptations, as a response to an increase in blood carbon dioxide ten- sion. Two adaptations are used : buffer compensation by increase of the plasmatic bicarbo- nate concentration, and improvement of CO2 elimination. Modification of HC03 in the plasma appears with a delay. Most of the air breathing organs are less efficient for CO2 excretion than are water breathing organs. The ability of a respiratory organ to excrete COZ, could depend on the activity of the carbonic anhydrase in the epithelium. Contraty to the adaptation to hypoxia, the increase of air-breathing dependance is associated with a fall in oxygen affinity of blood. This fa11 occurs with an improved oxygen carrying capacity of blood, and a lower magnitude of the Bohr effect. The last cari be interpreted as another adaptation to CO, tension increase in blood.

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