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LA QUESTION DES PETITES NATIONS / 1 SYMPOSIUM INTERNATIONAL

PROGRAMME24-27 septembre 2015

SYMPOSIUM INTERNATIONALLA QUESTION DES PETITES NATIONS CULTURE POLITIQUE ET UNIVERSALITÉ

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Quelles questions les « petites nations », les « petites sociĂ©tĂ©s », posent-elles Ă  la connaissance et au politi-que ? Quelles rĂ©alitĂ©s sociĂ©tales suggĂšrent-elles ou in-vitent-elles Ă  rĂ©flĂ©chir, que permettent-elles d’évoquer, de saisir, de comprendre? En quoi leur rapport au mon-de est-il Ă  la fois universel et particulier, voire universel jusque dans le particulier ? Peut-on distinguer « l’esprit » des petites sociĂ©tĂ©s de leur « forme» historique ? Que voit-on et que vit-on Ă  « l’autre bout de la lorgnette » ? Peut-on faire de cette posture un outil heuristique pour comprendre les grands enjeux du monde actuel ?

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Table des matiĂšres

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Axes de questionnements

Programme (déroulement)

Conférenciers

Comité organisateur

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Comité organisateur Joseph Yvon Thériault et Jean-François Laniel

Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie

Réseau de recherche sur les petites sociétés

Chaire de recherche du Canada en Mondialisation, Citoyenneté et démocratie

Université du Québec à Montréal

Conseil de recherche en Sciences Humaines du Canada

Actif depuis 2003, le Centre de recherche interdiscipli-naire sur la diversitĂ© et la dĂ©mocratie (CRIDAQ) s’intĂ©-resse de façon toute particuliĂšre Ă  la gestion du pluri-nationalisme dans l’espace quĂ©bĂ©cois et par extension dans l’espace canadien et international. Dans cette op-tique, nous croyons que le QuĂ©bec gagne Ă  faire partager son expĂ©rience en matiĂšre d’intĂ©gration et d’amĂ©nagement de la diversitĂ© aux Ă©tats et nations (Pays basques, Catalogne, Galice, Wallonie, Flandre, Ă©cosse, Puerto Rico, les diverses rĂ©gions d’Europe, etc.) confrontĂ©s aux mĂȘmes dĂ©fis, mais aussi gagne Ă  apprendre et Ă  s’inspirer des expĂ©riences inter-nationales. De façon plus concrĂšte, la problĂ©matique centrale met en lumiĂšre les tensions que la diversitĂ© idĂ©ologique, religieuse, sexuelle et culturelle fait subir au principe national comme mode d’organisation politique. En mettant l’ac-cent sur les tensions qui existent entre le principe national et la reconnaissance de la diversitĂ© au niveau infra et supra/transnational, nous explorons la diversitĂ© nationale et surtout, nous la problĂ©matisons. Bref, toute la pertinence et l’ori-ginalitĂ© de la programmation de recherche du regroupement reposent sur son approche englobante et intĂ©grante de la diversitĂ©.

Le RĂ©seau de recherche sur les petites sociĂ©tĂ©s cherche Ă  faire la promotion et la diffusion de travaux portant sur les sociĂ©tĂ©s dites petites. Si l’existence des peti-tes sociĂ©tĂ©s est reconnue Ă  l’échelle internationale, il est rare qu’elles constituent le prisme par lequel se pensent les enjeux de l’agir humain face aux dĂ©fis de notre temps. Il s’agit, pour le RĂ©seau de recherche sur les petites sociĂ©tĂ©s, de penser le

monde Ă  travers « l’autre bout de la lorgnette ».

La Chaire de recherche du Canada en Mondialisation, CitoyennetĂ© et DĂ©mocratie dĂ©tenue par Joseph-Yvon ThĂ©riault depuis juin 2008 s’inscrit en continuitĂ© avec la Chaire MCD prĂ©cĂ©dem-ment dĂ©tenue par Jules Duchastel (2001-2008). Elle en conserve l’objectif gĂ©nĂ©ral d’étude de la citoyennetĂ© de la dĂ©mocratie et de la mondialisation, tout en inflĂ©chissant l’orientation vers l’analyse du statut de la communautĂ© politique en contexte de mondialisation. L’objectif de la Chaire MCD est de comprendre les dĂ©fis que pose la mondialisation Ă  la capacitĂ© de « faire so-ciĂ©tĂ© », c’est-Ă -dire, dans la modernitĂ© dĂ©mocratique, l’autoproduction explicite de la sociĂ©tĂ© par la dĂ©libĂ©ration, le conflit et la production d’institutions. Purement contractuelles sur le plan de la reprĂ©sentation qu’elles ont d’elles-mĂȘmes comme sociĂ©tĂ©s issues de la volontĂ© libre d’individus co-associĂ©s, les dĂ©mo-craties modernes se sont toutefois Ă©panouies dans le cadre de l’État-nation, oĂč s’articulent l’abstraction universalisable de la citoyennetĂ© et la substance identitaire de la communautĂ© politique nĂ©cessaire Ă  l’engagement du citoyen. C’est ce lien nouĂ© entre la dĂ©mocratie et l’identitĂ© collective, entre la citoyennetĂ© et la nation que rend problĂ©matique la mon-

dialisation récente, qui est au centre de son programme de recherche.

L’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al (UQAM) est une universitĂ© publique de langue française dont le rayonnement est international. L’originalitĂ© et les caractĂ©ristiques propres de ses programmes, sa recherche de pointe sou-vent axĂ©e sur les prĂ©occupations sociales ainsi que ses innovations en crĂ©a-

tion ont contribuĂ© Ă  bĂątir sa renommĂ©e. L’universitĂ© offre de la formation sur le campus montrĂ©alais et dans ses campus rĂ©gionaux situĂ©s dans la grande rĂ©gion mĂ©tropolitaine de MontrĂ©al.

Cette activitĂ© de recherche a Ă©tĂ© financĂ©e par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) est l’organisme subventionnaire fĂ©dĂ©ral qui encourage et appuie la recherche et la formation universitaires dans le domaine des sciences humaines.

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Synopsis

Quelles questions les « petites na-tions », les « petites sociĂ©tĂ©s », po-sent-elles Ă  la connaissance et au politique? Quelles rĂ©alitĂ©s sociĂ©ta-les suggĂšrent-elles ou invitent-elles Ă  rĂ©flĂ©chir, que permettent-elles d’évoquer, de saisir, de mieux com-prendre? En quoi leur rapport au monde est-il Ă  la fois universel et particulier, voire universel jusque dans le particulier? Peut-on distin-guer l’« esprit » des petites sociĂ©tĂ©s de leur « forme » historique? Que voit-on et que vit-on Ă  « l’autre bout de la lorgnette »? Peut-on faire de cette posture un outil heuristique pour comprendre les grands enjeux du monde actuel?

Ce sont quelques-unes de ces ques-tions qui s’invitent Ă  la rĂ©flexion lor-sque l’on constate le discret mais indĂ©niable regain d’intĂ©rĂȘt universi-taire pour l’étude des sociĂ©tĂ©s dites petites depuis une dizaine d’annĂ©es. En effet, on observe dans la littĂ©ratu-re savante un usage de plus en plus frĂ©quent du terme « petite sociĂ©tĂ© », ou d’une expression apparentĂ©e (« petite nation », « petite culture », « petit peuple », « petite patrie »), pour dĂ©crire et analyser les propriĂ©tĂ©s jugĂ©es structurantes et centrales Ă  certaines sociĂ©tĂ©s et nations . Les

Symposium international : La question des petites nations. Culture, politique et universalité

nombreux essais de Milan Kundera Ă©voquant la situation culturelle et politique trouble et prĂ©caire de la RĂ©publique TchĂšque, et plus large-ment de l’Europe centrale, sont cer-tainement pour beaucoup dans ce renouveau thĂ©matique; ne pensons qu’à son article phare, « Un Occident kidnappĂ©, ou la tragĂ©die de l’Europe centrale » , dans la continuitĂ© duquel s’inscrivent immanquablement les travaux portant sur les petites so-ciĂ©tĂ©s. C’est d’ailleurs en s’inspirant profondĂ©ment de ces travaux, mais aussi ceux d’Istvan BibĂČ, qu’Alain Finkielkraut a popularisĂ© la rĂ©flexion sur les petites sociĂ©tĂ©s, notamment au QuĂ©bec, dans l’Ingratitude. Con-servation sur notre temps . Un Co-mitĂ© de recherche nommĂ© « Petites sociĂ©tĂ©s et construction du savoir » a vu le jour au sein de l’Association internationale des sociologues de langue française et rĂ©flĂ©chit, officie-llement depuis l’an 2000, sur les pe-tites sociĂ©tĂ©s dans une perspective Ă©pistĂ©mologique et comparĂ©e .

Ceci dit, malgrĂ© l’apparente nou-veautĂ© d’études en terme de « peti-tes sociĂ©tĂ©s », sur laquelle nous re-viendrons, l’évocation de la petitesse pour dĂ©signer certaines collectivitĂ©s n’est pas rĂ©cente . On la retrouve notamment au cƓur des dĂ©bats savants et politiques du « siĂšcle des nationalitĂ©s » pour juger de la valeur

historique et moderniste des unes et des autres. Ne pensons qu’au « seuil des nationalitĂ©s » de Mazzini et aux « non-historic nations » de Hegel, mieux connues au Canada français par l’usage qu’en a fait Lord Durham, dans son cĂ©lĂšbre rapport : « un peuple sans histoire et sans li-ttĂ©rature », dira-t-il des Canadiens français. C’est largement Ă  travers le prisme d’analyse Ă©volutionniste des « grandes » et des « petites » nations, des nations avec ou sans État, des nations universelles et des nations singuliĂšres, que s’est jouĂ©e la lĂ©giti-mitĂ© diffĂ©renciĂ©e de l’accession Ă  la modernitĂ© nationale, Ă  l’État-nation. C’est cette mĂȘme Ă©chelle du ProgrĂšs qui postule l’adĂ©quation dĂ©sormais classique entre petites nations, na-tionalisme ethnique et prĂ© ou an-ti-modernisme . Il n’en demeure pas moins que c’est au nom de l’univer-salitĂ© des principes modernes de la souverainetĂ© du peuple que de nom-breux ambassadeurs et intellectuels pro-venant des petites nations (et des petits États) d’Europe plaidĂšrent leur cause Ă  la veille de la crĂ©ation de la SociĂ©tĂ© des Nations, puis Ă  la fin de la DeuxiĂšme Guerre mondiale: la promulgation universelle du droit Ă  l’autodĂ©termination des peuples, disaient-ils aux grandes nations, constituait un parti pris pour la dĂ©-mocratie et la justice, en plus d’ĂȘtre,

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Synopsis

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Synopsisin fine, un pas nĂ©cessaire vers la paix en Europe . Ils s’opposaient ainsi Ă  la solution maintes fois prĂ©fĂ©rĂ©e au cours du » « long XIXe siĂšcle » , ce-lle de la reconstitution imposĂ©e des empires monarchiques multinatio-naux. Ce contexte historique et po-litique particulier en Occident n’est pas Ă©tranger dĂ©finition des petites sociĂ©tĂ©s que propose Milan Kunde-ra : la petite sociĂ©tĂ© « est celle dont l’existence peut ĂȘtre Ă  n’importe quel moment mise en question, qui peut disparaĂźtre, et qui le sait » . En effet, la petite sociĂ©tĂ© est inlassable-ment confrontĂ©e au choix de « son existence et [de] sa non-existence; autrement dit, entre sa vie natio-nale authentique et l’assimilation Ă  une plus grande nation » . Cette fra-gilitĂ© collective constituerait mĂȘme la « grande expĂ©rience existentielle commune » Ă  toutes les petites so-ciĂ©tĂ©s, dont l’Europe centrale serait « le foyer », et « les Juifs », « la petite nation par excellence » . En ce sens, prĂ©cisera Finkielkraut, les petites so-ciĂ©tĂ©s ne se reconnaissent d’abord ni par leur taille, ni par leur superfi-cie, mais par leur « destin tragique » et la conscience de celui-ci ; elles se dĂ©signent en effet elles-mĂȘmes en termes de « petitesse », produisant ainsi une vaste tradition discursive nationale (littĂ©raire, scientifique et politique) s’articulant autour de cet enjeu. Car, toutes les sociĂ©tĂ©s dĂ©mo-graphiquement, Ă©conomiquement ou territorialement petites, pas mĂȘme celles qui ont connu la con-quĂȘte ou la colonisation, n’ont fait de l’enjeu de leur devenir et de leur prĂ©caritĂ© un questionnement cen-tral, structurant. Par exemple, la lit-tĂ©rature scientifique portant sur les « petits États », avec pour idĂ©al-types les pays scandinaves plutĂŽt que les nations d’Europe de l’Est, se soucie davantage d’établir un lien entre les mesures objectives de la petitesse (superficie, densitĂ© de population, PIB, etc.), d’une part, et les rapports de force sur la scĂšne internationa-le ou les possibilitĂ©s de prospĂ©ritĂ© Ă©conomique, d’autre part, que de l’enjeu de la pĂ©rennitĂ© de la sociĂ©tĂ© nationale, qui y semble ainsi tenue

pour assurĂ©e . Un tel sentiment de prĂ©caritĂ© existentiel contribue Ă  ex-pliquer l’importance qu’accordent les petites sociĂ©tĂ©s Ă  leur singularitĂ© culturelle, Ă  leur identitĂ©, d’autant plus qu’elles se sont habituellement construites et dĂ©finies sans État .Si ces facteurs « objectifs » ou « em-piriques » ne peuvent constituer les critĂšres premiers d’une petite sociĂ©tĂ©, ils n’en sont pas moins des facteurs aggravants, qui tĂ©moignent du caractĂšre non-hĂ©gĂ©monique des petites sociĂ©tĂ©s . En effet, celles-ci renvoient Ă©galement Ă  « une certai-ne conscience d’ĂȘtre Ă  la marge, non pas la marge de l’exclusion, mais bien celle de l’intĂ©gration Ă  un processus dont le ressort principal est senti comme exogĂšne Ă  sa rĂ©alitĂ© » . Les petites sociĂ©tĂ©s sont des «sociĂ©tĂ©s non hĂ©gĂ©moniques, c’est-Ă -dire so-ciĂ©tĂ©s dont les institutions, qu’elles soient politiques, culturelles ou Ă©co-nomiques, ne dĂ©finissent pas l’ordre du monde » . À ce sujet, rien n’inter-dit de souligner la crĂ©ativitĂ© propre aux petites sociĂ©tĂ©s, d’admirer l’ori-ginalitĂ© et l’inventivitĂ© qu’implique leur marginalitĂ©. Comme le souligne François ParĂ©, pour les littĂ©ratures de l’exiguĂŻtĂ©, c’est dans l’inadĂ©qua-tion entre leur prĂ©tention et la rĂ©a-litĂ© que surgit une surprenante crĂ©a-tivitĂ©. Car, c’est de facto Ă  un effort rĂ©flexif supplĂ©mentaire qu’elles sont conviĂ©es afin de demeurer produc-trices de leur historicitĂ©, afin de per-mettre une « intĂ©gration diffĂ©ren-ciĂ©e » Ă  la marche du monde .

Reste que cette inventivitĂ© est im-pensable sans le « destin tragique » qui est le leur, qui limite d’ailleurs considĂ©rablement la portĂ©e de leur inventivitĂ© , ne serait-ce qu’en raison de la singularitĂ© des « petites langues » qui souvent les caractĂ©rise et la modestie relative des moyens de di-ffusions dont elles bĂ©nĂ©ficient. « Les connaissances qu’elles produisent n’acquiĂšrent pas une reconnaissan-ce universelle immĂ©diate », en partie aussi parce que le parcours histo-rique et les expĂ©riences sociĂ©tales des petites sociĂ©tĂ©s font rarement figure de modĂšles, de rĂ©fĂ©rences. «

Si les rĂ©volutions françaises et amĂ©-ricaines sont inhĂ©rentes Ă  la culture politique moderne, il n’en va pas de mĂȘme pour les rĂ©volutions natio-nales des pays d’Europe de l’Est et encore moins, les rĂ©bellions quĂ©bĂ©-coises » .

Si un tel constat demeure largement vrai aujourd’hui, on peut malgrĂ© tout se demander ce que signifie l’usage renouvelĂ© du terme « petite sociĂ©tĂ© », se demander de quelle question, de quelle visĂ©e heuristique il se fait le passeur. Si son premier emploi a largement correspondu au siĂšcle des nationalitĂ©s et Ă  la question du droit universel Ă  l’autodĂ©termination des peuples, dĂ©sormais acquis forme-llement, la globalisation rĂ©interroge aujourd’hui la capacitĂ© des sociĂ©tĂ©s nationales Ă  instituer les rapports so-ciaux et fait du mĂȘme coup apparai-tre de nouvelles fragilitĂ©s, de nouve-lles petitesses, y compris au sein de sociĂ©tĂ©s historiquement hĂ©gĂ©moni-ques. Avec l’affaiblissement interne (pluralisme, individualisme, judicia-risation du politique, etc.) et exter-ne (droit supranational, capitalisme transnational, cosmopolitisme, etc.) de l’État-nation, la diffusion Ă  grand dĂ©ploiement de la culture amĂ©ricai-ne comme vecteur d’uniformisation culturelle, sans oublier l’éclatement de l’Empire soviĂ©tique et de la You-goslavie, voire l’islamisme politique de l’Oumma, la question des enjeux, dĂ©fis et ambitions de « faire sociĂ©tĂ© », de « faire nation », semble remise Ă  l’ordre du jour, mais sous un jour di-ffĂ©rent. DĂ©sormais, l’avenir de la for-me Ă©tatique nationale apparait non seulement universellement moins assurĂ©e, mais Ă©galement moins pri-sĂ©e. La question des petites sociĂ©tĂ©s concernerait aujourd’hui moins le droit Ă  l’autodĂ©termination des na-tions, ou l’importance d’une entitĂ© diplomatique supranationale, telles les Nations Unies, que les conditions, les dĂ©fis et les raisons de la pĂ©renni-tĂ© de la forme Ă©tatique nationale en tant que telle. La « crise de l’État-na-tion » ne rĂ©vĂšle-t-elle pas plus clai-rement qu’auparavant la nature et la contribution de l’État-nation Ă 

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SynopsisSynopsisl’aventure dĂ©mocratique moderne , alors mĂȘme que les conditions rĂ©e-lles de son remplacement apparais-sent dans toute leur difficultĂ©, tel qu’en tĂ©moigne la (dĂ©)construction de l’Union europĂ©enne ? On comprend peut-ĂȘtre mieux ain-si que la notion de « petite sociĂ©tĂ© » soit frĂ©quemment employĂ©e, comme ici, dans un mĂȘme contexte que celle de « petite nation ». C’est sous la for-me d’une « communautĂ© de citoyens » , d’une communautĂ© Ă  la fois politi-que, historique et culturelle, que la « sociĂ©tĂ© globale » s’est mise en forme en modernitĂ©. AprĂšs l’Empire ou la CitĂ©-État, c’est la nation qui a donnĂ© corps Ă  l’idĂ©e de sociĂ©tĂ© comme tota-litĂ©, en offrant un lieu et un sujet co-llectif Ă  mĂȘme d’incarner les idĂ©aux modernes de l’autonomie individue-lle et de l’autonomie collective. En cela, les rĂ©flexions contemporaines sur la crise de la sociĂ©tĂ© comme tota-litĂ© sont indissociables des diagnos-tics sur le dĂ©clin des États-nations .

C’est peut-ĂȘtre en cela aussi que les petites sociĂ©tĂ©s reviennent au goĂ»t du jour, porteuses d’une expĂ©rience sociĂ©tale autrement universelle : ce-lle des dĂ©fis et des conditions d’exis-tence de la forme nationale, celle d’une reconsidĂ©ration des facettes jusqu’alors nĂ©gligĂ©es ou discrĂ©ditĂ©es du vivre-ensemble, que ce soit le soubassement culturel et historique de la nation, ou encore la « dĂ©mo-cratie du peuple » . Il est peut-ĂȘtre plus qu’anecdotique qu’à la veille de l’entrĂ©e dans l’Union europĂ©enne de plusieurs nations d’Europe de l’Est, certains intellectuels aimaient Ă  penser que cette « Autre Europe » allait contribuer de maniĂšre dĂ©cisive et complĂ©mentaire Ă  la construction de l’Union europĂ©enne, car elle por-terait tout particuliĂšrement en elle ce souci de la culture, de la tradition et de l’imaginaire communs, essen-

tiel au projet de construction de l’Union europĂ©enne, mais qui ferait dĂ©faut aux grandes nations d’Europe de l’Ouest, qui ne penseraient qu’en termes institutionnels, lĂ©gaux, ratio-nalistes et procĂ©duraux .

Pour certains toutefois, l’avenir des petites nations serait prĂ©cisĂ©-ment du cĂŽtĂ© de ce rationalisme utilitaire. Telle la chouette de mi-nerve qui prend son envol la nuit venue, le retour d’études portant sur les petites sociĂ©tĂ©s en contexte de mondialisation et de nĂ©olibĂ©ra-lisme traduirait alors davantage le dĂ©passement voire l’obsolescence de la problĂ©matique culturelle et identitaire qui a si longuement mar-quĂ©e l’analyse et l’auto-comprĂ©hen-sion des petites nations . Les « nou-veaux nationalismes » des nations sans États souverains d’Europe de l’Ouest, au premier chef l’Écosse , exprimeraient dĂ©sormais en termes essentiellement Ă©conomiques leur vivre-ensemble et leur conscience de soi. Aussi, bien loin d’exprimer une quelconque prĂ©caritĂ© collecti-ve, ces nouveaux nationalismes au-raient fait leurs l’horizon d’avenir de l’économie de marchĂ© mondialisĂ©e, leurs les promesses d’une prospĂ©-ritĂ© Ă©conomique accrue pour les petites collectivitĂ©s en contexte de mondialisation . DĂ©laissant les mar-ges de l’histoire, ambitionnant d’ĂȘtre championnes du monde qui naĂźt sous le signe du nĂ©olibĂ©ralisme et de l’affaiblissement des États-nations, n’ayant dĂ©sormais de petit que la tai-lle - rejoignant ainsi le paradigme des petits États -, ces nations seraient dĂ©sormais bien davantage contre l’État, pour la dĂ©volution de pouvoirs aux rĂ©gions, qu’en faveur de la crĂ©a-tion de nouveaux États-nations, se dĂ©tournant ainsi tendanciellement de la formule historique d’un État pour une nation . Selon pareille logi-que, nulle pertinence d’évoquer un

quelconque et problĂ©matique « dĂ©sir d’ĂȘtre grand » , ce dĂ©sir de normalitĂ© et d’intĂ©gration Ă  la marche du mon-de pouvant conduire Ă  l’indiffĂ©ren-ciation culturelle et identitaire, car les petites sociĂ©tĂ©s seraient dĂ©sor-mais grandes parce qu’elles sont pe-tites, mais plus encore parce que le fondement ou le critĂšre culturel de la nation, dont la fragilitĂ© Ă©tait sour-ce d’inquiĂ©tude, serait aujourd’hui dĂ©laissĂ©, Ă  tout le moins secondarisĂ©, au profit d’un « nĂ©o-corporatisme » national oĂč le liant collectif serait l’horizon de prospĂ©ritĂ©.

On peut toutefois douter, Ă  la suite de Kundera, que le statut Ă©conomi-que explique Ă  lui seul la marginalitĂ© culturelle et la conscience de la fra-gilitĂ© identitaire – renvoyant alors cĂŽte Ă  cĂŽte la forte majoritĂ© des pays et nations non-hĂ©gĂ©moniques du globe – et que la prospĂ©ritĂ© Ă©cono-mique rĂ©soudrait Ă  elle seule la ques-tion identitaire. Mais mĂȘme alors, que signifierait le mot nation dans « nouveaux nationalismes » si celui-ci ne traduisait plus une rĂ©alitĂ© histori-que et culturelle? Peut-il exister des nations post-nationales?

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SynopsisAxes de questionnements

1. NATION, CULTURE ET HISTOIRE: Les petites sociĂ©tĂ©s, en ce qu’elles sont liĂ©es aux petites nations, sont souvent rapprochĂ©es, sinon circonscrites, aux petites nations d’Europe de l’Est (nationalisme oriental), voire du QuĂ©bec et du peuple juif. Quelle est la gĂ©nĂ©alogie, l’histoire, les dĂ©clinaisons et les variations de la petite nation en Europe de l’Est? Quelles problĂ©matiques et parcours socio-historiques semblables y retrouve-t-on? Com-ment s’y exprimait historiquement l’idĂ©e de nation et comment s’y exprime-t-elle aujourd’hui? Comment ces na-tions se distinguent-elles, mais ont aussi en commun, avec les grandes nations historiques? Comment s’y traduit le sentiment de fragilitĂ©? Quels mĂ©canismes mettent en place ces petites nations pour assurer leur pĂ©rennitĂ©, tant sur la scĂšne internationale que dans des pratiques institutionnelles variĂ©es, aujourd’hui et hier? Quel est leur rapport Ă  la modernitĂ© et au ProgrĂšs? Aux LumiĂšres et au romantisme? À la mondialisation, Ă  l’Union euro-pĂ©enne, au post-nationalisme? À la culture, Ă  l’identitĂ©, Ă  la religion, Ă  l’économie, Ă  l’État?

2. NATION, POLITIQUE ET MONDIALISATION: En quoi l’expĂ©rience historique des petites nations d’Europe de l’Est se retrouve-t-elle aujourd’hui, en contexte de mondialisation, dans les grandes nations historiques et les « nouveaux nationalismes »? La mondialisation signe-t-elle le dĂ©passement de la condition de petite sociĂ©tĂ© ou sa propagation? Toutes les petites nations, empiriquement ou phĂ©nomĂ©nologiquement dĂ©finies, rĂ©agissent-elles de la mĂȘme maniĂšre Ă  la mondialisation et au discours Ă©conomique nĂ©olibĂ©ral? Et comment tout cela se traduit-il politiquement? En outre, est-ce que les nations basques, catalanes, Ă©cossaises, corses sont des petites nations Ă  l’image de celles d’Europe de l’Est ? Et le QuĂ©bec? La notion de petite nation peut-elle s’appliquer ou aider Ă  mieux comprendre les groupes nationalitaires, les minoritĂ©s nationales? En outre, comment la petite sociĂ©tĂ© se conjugue-t-elle, se rapproche-t-elle ou se distingue-t-elle d’autres typologies des formes sociĂ©tales, par exemple la « sociĂ©tĂ© neuve »? Ainsi, la « petite sociĂ©tĂ© » est-elle synonyme de « petite culture », de « petit État », de « petite patrie », de « petit peuple », de « petite nation », voire de « communautĂ© »? PrĂ©suppose-t-elle l’existence d’une « sociĂ©tĂ© globale », voire d’une nation dument constituĂ©e? S’applique-t-elle, alors, aux sociĂ©tĂ©s non-occidentales? Comment entre-t-on et sort-on de la petitesse?

3. NATION, UNIVERSALITÉ ET FRAGILITÉ En quoi les petites sociĂ©tĂ©s, Ă  travers la question de la « petitesse » et des enjeux et dĂ©fis de « faire sociĂ©tĂ© », tĂ©moignent-ils d’une expĂ©rience universelle de l’humanitĂ©? Quels thĂšmes sociĂ©taux connexes Ă©voque et interpelle la question des petites sociĂ©tĂ©s? Comment les petites sociĂ©tĂ©s, en traitant autrement du politique, de la religion, de la culture, de l’économie, voire de la coopĂ©ration et de la violence, nous permettent d’en apprendre davantage sur un temps, un espace ou une forme sociĂ©tale donnĂ©e? Qu’est-ce que voir le monde par « l’autre bout de la lorgnette », et qu’est-ce que ce bout dit du monde? Enfin, qu’implique de dire que la petite sociĂ©tĂ© se voit d’abord Ă  une certaine subjectivitĂ©, par une certaine conscience de sa prĂ©caritĂ© et de sa non-hĂ©gĂ©monie? Comment l’analyse en termes de petite sociĂ©tĂ© se distingue-t-elle des analyses « post », post-modernes ou post-coloniales?

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ProgrammeProgramme

HORAIRE DÉTAILLÉ

Jeudi 17h-19hOuverture du colloque :ConfĂ©rence d’ouverture : « The Morality and Mortality of Nations »Uriel Abulof (Science politique, Visiting Research Fellow, Princeton University)

Axe 1 : Nation, culture et histoire

Vendredi : 8h30-10h30« Comportement et identité en Europe centrale »Conférencier : Michel Maslowski (Littérature polonaise, Université-IV, Paris-Sorbonne)Commentatrice : GeneviÚve Zubrzycki (Sociologie, University of Michigan, Ann Arbor)

Vendredi : 11h-13h« La fable de la grenouille et du bƓuf comme mĂ©taphore identitaire des petites sociĂ©tĂ©s »ConfĂ©rencier : Jacques Beauchemin (Sociologie, UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al)Commentatrice : Svetla Koleva (Sociologie, AcadĂ©mie bulgare des sciences)

Vendredi : 14h30-16h30« Les petites nations, sont-elles importantes? Pourquoi? »Conférencier : Julius W. Friend (Histoire, George Washington University)Commentateur : Jean-François Laniel (Doctorant, Sociologie, Université du Québec à Montréal)

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ProgrammeAxe 2 : Nation, politique et mondialisation

Vendredi : 17h-19h« From the nation-state to the post-sovereign state »ConfĂ©rencier : Michael Keating (Science politique, University of Aberdeen)Commentatrice : StĂ©phanie Chouinard (Doctorante, Science politique, UniversitĂ© d’Ot-tawa)

Samedi : 8h30-10h30« Petites nations et langues minoritaires au regard de la politique des Ă©chelles » ConfĂ©renciĂšre : Linda Cardinal (Science politique, UniversitĂ© d’Ottawa)Commentateur : MihaĂŻ Dinu Gheorghiu (Sociologie, UniversitĂ© Alexandru Ioan Cuza)

Samedi : 11h-13h« Les atouts de la globalisation pour les petites nations »Conférencier : Alain Dieckhoff (Science po. Paris)Commentateur : Hubert Rioux (Doctorant, Sociologie, McMaster University)

Axe 3 : Nation, universalité et fragilité

Samedi : 14h 30-16h30« La question de la petite nation »ConfĂ©rencier : Joseph Yvon ThĂ©riault (Sociologie, UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al)Commentateur : StĂ©phane Vibert (Anthropologie, UniversitĂ© d’Ottawa)

Samedi : 17h-19h« La conscience de la faiblesse et la pensĂ©e de la mesure »ConfĂ©renciĂšre : Chantal Delsol (Philosophie, UniversitĂ© Paris-Est et membre de l’Institut – AcadĂ©mie des Sciences morales et politiques)Commentateur : Guy Laforest (Science politique, UniversitĂ© Laval)

20h : Banquet

Dimanche : 9h-11h SynthĂšse de clĂŽture : E.-Martin Meunier (Sociologie, UniversitĂ© d’Ottawa)

Page 12: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

12 / LA QUESTION DES PETITES NATIONS SYMPOSIUM INTERNATIONAL

CONFÉRENCIERS

ConfĂ©rence d’ouverture, URIEL ABULOF Senior Research Fellow, LISD/Woodrow Wilson School of Public & International Affairs, Princeton University

tations et qu’il compare dĂ©sor-mais Ă  d’autres petites nations, comme le Canada français. Sa confĂ©rence, qui reprendra et Ă©largira certains des thĂšmes traitĂ©s dans son tout dernier li-vre, promet de toucher Ă  deux grandes dimensions de la con-dition (nationale) minoritaire, le sentiment de fragilitĂ© collective, qui suscite et que compense l’appel Ă  une moralitĂ© supĂ©rieu-re.------------------------------- The Mortality and Morality of Nations

Standing at the edge of life’s gaping abyss, we seek mea-ning that transcends the transient individual. We commonly find this “symbolic immortality” in religion, civilization, state and nation. What happens, however, when the na-tion itself appears mortal? The Mortality and Morality of Nations lays out this puzzle and pieces it together. It submits that mortality makes morality, and right makes might: the nation’s sense of a looming abyss infor-ms its deliberate and deliberative

Uriel Abulof est un jeune cher-cheur qui connait dĂ©jĂ  une grande notoriĂ©tĂ©, qu’accroĂźt sa frĂ©quentation de certains des centres de recherche les plus rĂ©putĂ©s Ă  travers le monde. Ses travaux portant sur les petites nations, notamment les particu-laritĂ©s de leur “nation-building” et leurs stratĂ©gies de lĂ©gitima-tion, sont de premiĂšre impor-tance. Ils ont d’ailleurs Ă©tĂ© nou-rris de son expĂ©rience de la vie nationale israĂ©lienne, dont il a creusĂ© les multiples manifes-

quest for a higher moral ground, which, if reached, can bolster its vitality. This conference investiga-tes nationalism’s promise of moral immortality, and its limitations, via the narratives of three “small na-tions”: French Canadians, Israeli Jews, and Afrikaners. All three have been insecure about the vali-dity of their identity or the viability of their polity, or both. They have sought partial redress in existen-tial self-legitimation: by the nation, of the nation, and for the nation’s very existence.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Bibliographie sélective :

I)The Mortality and Morality of Nations, New York, Cambridge University Press, 2015;

II) et al. (dirs.), Self-Determination in the 21st Century, New York, Routledge, 2015;

III)“Small Peoples: The Existential Uncertainty of Ethnonational Communities”, International Studies Quarterly, vol. 53, no 1, 2009, p. 227-248.

--------------------------------

Conférenciers

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LA QUESTION DES PETITES NATIONS / 13 SYMPOSIUM INTERNATIONAL

CONFÉRENCIERS

ConfĂ©rence de clĂŽture, E-MARTIN MEUNIERProfesseur agrĂ©gĂ©, École d’études sociologiques et anthropologiques, UniversitĂ© d’Ottawa et titulaire de la Chaire de recherche QuĂ©bec, francophonie canadienne et mutations culturelles

E.-Martin Meunier a renouve-lĂ© les Ă©tudes en sociologie du catholicisme au QuĂ©bec. Il a repensĂ© de maniĂšre dĂ©cisive le rĂŽle du catholicisme dans le processus de modernisation de la sociĂ©tĂ© canadienne-françai-se et quĂ©bĂ©coise, ainsi que la comprĂ©hension du catholicisme au sein de la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coi-se contemporaine, notamment dans le cadre du projet de re-cherche « Vers une sortie de la religion culturelle des QuĂ©bĂ©-cois? EnquĂȘte quantitative et qualitative au QuĂ©bec et au Ca-nada (1968-2014) ». Il dirigea le Centre interdisciplinaire de recherche sur la citoyennetĂ© et les minoritĂ©s (2012 Ă  2015) et dirige, en son sein, l’équipe de recherche en sociologie des re-ligions. Sa fine maĂźtrise du QuĂ©-bec, comme sa grande connais-sance des enjeux identitaires et religieux liĂ©s Ă  la citoyennetĂ© contemporaine, font de lui un confĂ©rencier tout dĂ©signĂ© pour prĂ©senter la confĂ©rence de clĂŽ-ture du symposium, Ă  visĂ©e synthĂ©tique.

------------------------------- Bibliographie sélective :

I) «Catholicisme et identité nationale au Québec (1950-2010)», dans Yvon Tran-vouez (dir.), La décomposition des chré-tientés occidentales, 1950-2010, Brest, France, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Université de Bretagne occi-dentale, 2013, p. 239-260;

II) E.-Martin Meunier (dir.), Catholicisme et laïcité au Québec, Recherches socio-graphiques, vol. 52, no 3, 2011;

III) avec Joseph Yvon Thériault (dirs.), Les impasses de la mémoire. Histoire, filiation, nation et religion, Montréal, Fides, 2007.

Conférenciers

Page 14: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

14 / LA QUESTION DES PETITES NATIONS SYMPOSIUM INTERNATIONALConférenciers

Conférenciers et commentateurs

Axe 1 : Nation, culture et histoire

Vendredi 8h30-10h30

MICHEL MASLOWSKIProfe s s e u r Ă© m Ă© r i t e , L i t t Ă© r atu re p o -l on a i s e , Un ive r s i t Ă© Par i s - S or b on n e

( Par i s I V ) , C e nt re d e s Ă© tu d e s c e nt re - e u rop Ă© e n n e s ( C I RC E )

Michel Maslowski est un grand spĂ©cialiste de la littĂ©rature, du thĂ©Ăątre et du nationalisme polonais, et plus largement est-euro-pĂ©en. Ses travaux ont Ă©tĂ© publiĂ©s dans de nombreuses langues, et dans de prestigieuses maisons d’édition. Il a rĂ©flĂ©chi aux particula-ritĂ©s de l’idĂ©e de nation dans les petites nations d’Europe de l’Est, le romantisme des « peuples nations », ainsi qu’aux nombreux dĂ©-fis auxquels elles font face, aussi bien historiquement que dans le cadre de leur adhĂ©sion rĂ©cente Ă  l’Union europĂ©enne, soit dans un contexte d’État multinational. Ses travaux se prĂȘtent admirable-ment bien Ă  la comparaison internationale.

Comportement et identité en Europe centrale

Les « petites nations » d’Europe Centrale, rĂ©apparues aprĂšs la IĂšre guerre, ont une mĂ©moire longue de mille ans. Elles s’inscrivent dans le processus de la cristallisation de la civilisation occidentale en tant qu’extension de l’Occidens – formant la « seconde » Europe, Europe « mĂ©diane » ou du « centre-est » (SzƱcs). A cause des partages et de leur disparition, leur mĂ©-moire, insĂ©rĂ©e dans le « concert des nations » europĂ©ennes est devenu une sorte de « canon ». Les LumiĂšres et surtout le Romantisme ont vu naĂźtre lĂ  le paradigme moderne de « nation culturelle », peuple-nation, fondĂ© sur un « canon de la culture » (littĂ©rature et arts comme lieux de mĂ©moire). Le culte des hĂ©ros – poĂštes, intellectuels, et mĂȘme de personnages littĂ©raires – en faisait partie. Le style grotesque apparu au XXe siĂšcle a contribuĂ© Ă  un « modernisme anti-moderne » (Kundera) et – sous le communisme – Ă  une philosophie politique de la dissidence qui a eu sa part dans l’écrou-lement de ce rĂ©gime. Actuellement membres de l’Union EuropĂ©enne, elles vivent la pluralisation sociale et l’affrontement des « politiques historiques ». NĂ©anmoins l’identitĂ© paradigmatique (en rĂ©fĂ©rence au canon tradition-nel) y cĂŽtoie toujours l’identitĂ© syntagmatique (positionnelle) typique du capitalisme et des vieilles dĂ©mocraties. Les Ă©vĂ©nements actuels en Ukrai-ne rappellent toutefois qu’elles sont les confins de l’Occident face Ă  la civi-lisation byzantine (Huntington).

Bibliographie sĂ©lective :I)avec D. Bechtel et C. Royer (dirs.), Religion et identitĂ© en Europe Centrale, Paris, Belin, 2012; II)avec D. Francfort et P. Gradvohl (dirs.), Culture et identitĂ© en Europe Centrale. Canons littĂ©raires et visions de l’Histoire, Ă©d. Paris-Brno, IES-UniversitĂ© Masaryk, 2011; III) avec Chantal Delsol et J. Nowicki (dirs.), Mythes et symboles politiques en Europe centrale, Paris, Presses Universitaires de France, 2002;

GENEVIÈVE ZUBRZYCKIProfe s s e u re a s s o c i é e , D é p ar t e m e nt

d e s o c i o l o g i e , Un ive r s i t y o f Mi c h i g an ( A n n A r b or )

GeneviĂšve Zubrzycki est Ă  l’avant-scĂšne des Ă©tudes en sociolo-gie de la culture, du nationalisme et des religions. Ses travaux ont reçu de nombreux prix, dont le prix du meilleur article de l’American Sociological Association pour “Aesthetic Revolt and the Secularization of National Identity in Quebec, 1960-1969” et le prix Orbis Outstanding Book Award de l’Association for Slavic Studies, East European, and Eurasian Studies pour The Crosses of Auschwitz: Nationalism and Religion in Post-Com-munist Poland. Elle rĂ©flĂ©chit notamment aux processus de construction et de reconstruction des mĂ©moires collectives et des identitĂ©s nationales, tout particuliĂšrement en Pologne et au QuĂ©bec, dont elle favorise la comparaison. Elle dirige le Center for Russian, East European, and Eurasian Studies ainsi que le Copernicus Program in Polish Studies.

Bibliographie sélective :

I) Beheading the Saint: National Identity, Religion and Secularism in Quebec, Chicago, University of Chicago Press, 2015;

II) “Aesthetic Revolt and the Secularization of National Identity in Quebec, 1960-1969”, Theory and Society, vol. 42, no 5, 2013, p. 423-475;

III) The Crosses of Auschwitz: Nationalism and Religion in Post-Communist Poland, Chicago, University of Chicago Press, 2006;

Page 15: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

LA QUESTION DES PETITES NATIONS / 15 SYMPOSIUM INTERNATIONALConférenciers

Jacques Beauchemin est un Ă©minent spĂ©cialiste de la nation quĂ©bĂ©coise. Ses travaux sur la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise, son rapport au passĂ© et Ă  l’identitĂ© collective sont parmi les plus frĂ©quem-ment citĂ©s. Il s’est mĂ©ritĂ© en 2002 le prix Richard-ArĂšs pour son ouvrage L’histoire en trop. La mauvaise conscience des souve-rainistes quĂ©bĂ©cois, et en 2014 la MĂ©daille de la sociĂ©tĂ© histori-que de MontrĂ©al. Il fut sous-ministre Ă  la politique linguistique et Ă  la langue française entre 2012 et 2014. Il s’intĂ©resse, plus lar-gement, aux transformations identitaires induites par le plura-lisme culturel et l’individualisme dĂ©mocratique. Sa confĂ©rence promet d’aller au vif de la thĂ©matique du symposium, en inte-rrogeant le rapport particulier des petites nations Ă  l’universel.

La fable de la grenouille et du bƓuf comme mĂ©taphore identitaire des petites sociĂ©tĂ©s

L’identitĂ© collective est souvent mal assurĂ©e dans les petites sociĂ©tĂ©s. Alors que les grandes sociĂ©tĂ©s connaissent l’impor-tance de leur contribution Ă  l’universel, les petites sociĂ©tĂ©s ont tendance Ă  douter de leur valeur. La sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise cons-titue l’exemple patent de cette incertitude identitaire. Que va-lons-nous collectivement ? Comment nous comparons-nous par rapport aux plus grands ? Ces questions taraudent notre sociĂ©tĂ© et trouvent des rĂ©ponses dont l’irrĂ©alisme s’approche parfois de ce qu’Hubert Aquin appelait la « dĂ©rĂ©alisation ». On peut faire l’hypothĂšse qu’il s’agit lĂ  du syndrome des petites so-ciĂ©tĂ©s. Nous nous proposons d’examiner cette propension Ă  la mĂ©sestimation de soi-mĂȘme et, Ă  l’inverse, Ă  l’exagĂ©ration des mĂ©rites de la collectivitĂ© dans le discours identitaire quĂ©bĂ©cois.

Bibliographie sélective :

I) La souverainetĂ© en hĂ©ritage, MontrĂ©al, BorĂ©al, 2015;II) (dir.), MĂ©moire et dĂ©mocratie en Occident. Concurrence des mĂ©moires ou concurrence victimaire, Bruxelles. P.I.E Peter Lang, 2011; III) La sociĂ©tĂ© des identitĂ©s. Éthique et politique dans le monde contemporain, deuxiĂšme Ă©dition revue et augmentĂ©e, MontrĂ©al, AthĂ©na, 2007.

JACQUES BEAUCHEMINProfe s s e u r t i tu l a i re , s o c i o l o g i e ,

Un ive r s i t é du Q u é b e c à Mont ré a l

Conférenciers et commentateurs

Axe 1 : Nation, culture et histoire

Vendredi 11h00-13h00

SVETLA KOLEVAD i re c t r i c e , s o c i o l o g u e , Ins t i tut d’é tu d e

d e s s o c i Ă© t Ă© s e t du s avoi r, Ac a d Ă© m i e bu l g are d e s s c i e n c e s

Svetla Koleva est Ă  l’avant-garde des Ă©tudes sur la sociologie des petites sociĂ©tĂ©s. Elle est membre fondatrice du comitĂ© de recherche « Petites sociĂ©tĂ©s et construction des savoirs » de l’Association internationale des sociologues de langue françai-se (AISLF), dont elle est la responsable principale depuis 2000. Elle a grandement contribuĂ© Ă  explorer et Ă  dĂ©finir la posture heuristique des petites sociĂ©tĂ©s. Ses travaux sur la construction du savoir en Roumanie et dans l’ex-Empire soviĂ©tique, ainsi que ceux sur la citoyennetĂ© « ordinaire » ou quotidienne, per-mettent notamment de creuser la complexe question de la pro-duction de la connaissance et du lien politique et identitaire au sein des petites sociĂ©tĂ©s.

Bibliographie sélective :

I) avec T. Nedeltcheva, D. Nenkova et D. Popilieva, « Citizens in Everyday Life », Sociological Problems, Special Issue on Civil society, Politics and Solidarity, 2014, p. 89-105;

II) « Entre le droit à la mémoire et la concurrence des mémoires - le malaise des sciences sociales: le cas de la Bulgarie », Les Cahiers du CRIDAQ, no 6, février 2014, 12 p., fr.scribd.com/mobile/doc/208016066

III) La sociologie comme projet. Identité scientifique et enjeux sociaux en Bul-garie des années 1945-1989, Sofia, Pensoft, (en bulgare), 2005.

Page 16: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

16 / LA QUESTION DES PETITES NATIONS SYMPOSIUM INTERNATIONALConférenciers

JULIUS W.FRIENDProfe s s i or i a l L e c tu re r i n Eu rop e an

Hi s t or y, G e orge Wa s h i ng t on Un ive r s i t y

Julius W. Friend apportera une expertise unique au sympo-sium. Il analyse depuis une dizaine d’annĂ©es maintenant les pe-tites nations, notamment la Bretagne, la Catalogne et les pays Basques, en plus de s’ĂȘtre longuement intĂ©ressĂ© Ă  la France con-temporaine et aux relations diplomatiques France-Allemagne. En effet, Ă  titre d’ancien analyste senior Ă  la Central Intelligence Agency (CIA) et responsable de l’aire francophone Ă  la Foreign Service Institute, il est au mieux placĂ© pour parler des relations entre les grandes et les moins grandes nations, pour analyser le jeu politique et diplomatique entre sociĂ©tĂ©s de tailles diffĂ©-rentes. Il a enseignĂ© dans de nombreuses grandes universitĂ©s Ă©tats-uniennes, dont Harvard. Il vient de publier un ouvrage qui touche directement au thĂšme du symposium, Stateless Na-tions: Western European Regionalisms and the Old Nations.

Les petites nations, sont-elles importantes? Pourquoi? Notre communication se fera en quatre parties. Nous tenterons d’abord de dĂ©finir ce qu’est une petite nation, avec les indicateurs classiques, c’est-Ă -dire en terme de dimension (dont la population, la superficie territoriale, le produit national brut) mais Ă©galement en ter-me de longĂ©vitĂ© historique, essentielle Ă  la construction d’une haute culture. De fait, nous nous pencherons ensuite sur les facteurs plus subjectifs et culturels, notamment le sentiment de fragilitĂ© et l’impor-tance accordĂ©e aux marqueurs identitaires que sont la langue et sur-tout, la religion. TroisiĂšmement, Ă  l’aune de la mondialisation actuelle et de la modernitĂ© avancĂ©e, quelle place accorder Ă  la fois Ă  ces mesu-res objectives et Ă  ces indicateurs subjectifs? La dimension culturelle d’une nation est-elle encore importante aujourd’hui? Les sociĂ©tĂ©s ne sont-elles pas devenues pluralistes et souvent, post-nationales? Nous chercherons enfin Ă  comparer la situation actuelle des pays europĂ©ens avec ce qu’ils Ă©taient au dĂ©but de l’ñge des États nations, Ă  l’époque du traitĂ© de Westphalie. Nous y verrons, curieusement, que c’était tous de petits États.

Bibliographie sélective :I)Stateless Nations: Western European Regionalisms and the Old Nations, New York, Palgrave-Macmillan, 2012; II)Unequal Partners: French-German Relations 1989-2000, CSIS and Praeger Publications, 2001; III)The Long Presidency: France in the Mitterrand Years, 1981-1995, Boulder, CO, Westview Press, 1998. .

JEAN-FRANÇOIS LANIELD o c t or ant , D Ă© p ar t e m e nt d e s o c i o l o g i e ,

Un ive r s i t é du Q u é b e c à Mont ré a l

Jean-François Laniel est l’un des membres fondateurs du RĂ©seau de recherche sur les petites sociĂ©tĂ©s. Ses recher-ches portent sur les liens entre le nationalisme et la re-ligion au sein des petites nations, tout particuliĂšrement les liens entre nationalisme et catholicisme au Canada français et au QuĂ©bec. Il rĂ©flĂ©chit Ă©galement au rapport Ă  la mĂ©moire, Ă  l’identitĂ© et au politique au sein des com-munautĂ©s francophones minoritaires au Canada.

Bibliographie sélective :

I) « L’Église-nation canadienne-française au siĂšcle des nationalitĂ©s : regard croisĂ© sur l’ultramontanisme et le nationalisme », Études d’histoire religieuse, 2015;

II) « La laĂŻcitĂ© quĂ©bĂ©coise est-elle achevĂ©e? Essai sur une petite nation, entre sociĂ©tĂ© neuve et rĂ©publique », dans E.-Martin Meunier (dir.), Le QuĂ©bec et ses mutations culturelles : sept questions pour l’avenir d’une sociĂ©tĂ©, Ottawa, Presses de l’UniversitĂ© d’Ottawa, Ottawa, 2015;

III) « Petites sociĂ©tĂ©s, Ă©lites intellectuelles et ‘tradition vivante’. Contribution Ă  une sociologie des petites sociĂ©tĂ©s », dans MihaĂŻ Dinu Gheorghiu et Paul Arnault (dirs.), Les sciences sociales et leurs publics, Iasi, Roumanie, Éditions de l’UniversitĂ© Alexandru Ioan Cuza, 2013, p. 423-445.

Conférenciers et commentateurs

Axe 1 : Nation, culture et histoire

Vendredi 14h30-16h30

Page 17: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

LA QUESTION DES PETITES NATIONS / 17 SYMPOSIUM INTERNATIONALConférenciers

MICHAEL KEATINGProfe s s e u r, S c i e n c e p o l i t i qu e , Un i -

ve r s i t y o f Ab e rd e e n , S c h o o l o f S o c i a l S c i e n c e s , C h a i r i n S c ot t i s h Po l i t i c s e t

D i re c t e u r, E SRC C e nt re on C ons t i tut i on a l C h ange

Michael Keating est l’un des plus Ă©minents spĂ©cialistes des re-vendications politiques et juridiques contemporaines des na-tions sans État souverain. Il a dĂ©veloppĂ© un prolifique courant de pensĂ©e sur les aspirations Ă  la dĂ©volution de pouvoir au sein des sociĂ©tĂ©s plurinationales, en contexte de mondialisation, ce qu’il nomme les nations post-souverainistes, les nations contre l’État. S’il enseigne maintenant en Écosse, il a enseignĂ© pendant prĂšs de onze ans au Canada, Ă  la University of Western Ontario. C’est dire qu’il est Ă  mĂȘme de tisser de nombreux liens entre la situation politique et juridique des nations sans État souverain d’Europe et du Canada.

From the nation-state to the post-sovereign stateTransformations and rescaling of the state, together with European integration, make the concept of independence ever more difficult. In view of this, many European nationalist movements have moved from classical independence to post-sovereign strategies, seeking self-gover-nment in a complex and interdependent world. Frustration with the lack of state response to these demands, together with the stalling of the Europe of the Regions project, has pushed some of them back into seeking independence. Yet, when forced to define their project, they fall back on attenuated forms of independence. It is common in the litera-ture to focus on culture and the right to be different as the well-spring of nationalist movements. While this is important in some cases, the essence of nationalism is a political demand, about the definition of po-litical community. Social and economic issues are also relevant. As eth-nicity is less widely accepted as the basis for self-government, they focus on democracy and self-determination. This means that their claims are of the same order as those of their host states, which themselves are for-ced to defend a normative primacy that was formerly taken for granted. These issues are unlikely to find a definitive resolution but must be seen as part of the normal condition of modern politics.

Bibliographie sélective :I) avec Malcom Harvey, Small States in a Big World. What Scotland Can Learn, Luath, 2014; II) Rescaling the European State. The Making of Territory and the Rise of the Meso, Oxford, Oxford University Press, 2013; III) Plurinational Democracy. Stateless Nations in a Post-Sovereignty Era, Oxford, Oxford University Press, 2001.

STÉPHANIE CHOUINARDD o c t or ant e , É c o l e d’é tu d e s

p o l i t i qu e s , Un ive r s i t Ă© d’O t t aw a

StĂ©phanie Chouinard est une doctorante dont les travaux sont dĂ©jĂ  remarquĂ©s de tous. Sa thĂšse doctorale propose un bilan de l’activisme juridico-politique des francopho-nes hors QuĂ©bec depuis l’avĂšnement de la Charte cana-diennes des droits et libertĂ©s, qu’elle situe plus largement dans le cadre des politiques en matiĂšre d’autonomie co-llective non-territoriale. Elle a publiĂ© ses recherches dans de prestigieuses revues scientifiques, dont la revue inter-nationale Ethnopolitics. Elle co-dirige Ă©galement un ou-vrage aux presses du European Consortium for Political Research.

Bibliographie sélective :

I) avec Ephraim Nimni et Tina Magazzini (dirs.), The Representational Deficit of Dispersed Nations in Democratic States, ECPR Press (en préparation);

II) « Stateless Nations », dans Karl Cordell et Stefan Wolff (dirs.), Routledge Handbook of Ethnic Conflict, 2nd ed., Abingdon, Routledge, 2015;

III) « The Rise of Non-Territorial Autonomy in Canada : Towards a Doctrine of Institutional Completeness in the Domain of Minority Language Rights », Ethnopolitics, vol 13, no 2, 2014, p. 141-158.

Conférenciers et commentateurs

Axe 2 : Nation, politique et mondialisation

Vendredi 17h00-19h00

Page 18: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

18 / LA QUESTION DES PETITES NATIONS SYMPOSIUM INTERNATIONALConférenciers

Linda Cardinal est la grande spĂ©cialiste des minoritĂ©s linguisti-ques au Canada, et plus particuliĂšrement des aspects touchant la gouvernance communautaire et les politiques en matiĂšre de langues officielles. Elle a notamment fondĂ© la revue scientifi-que MinoritĂ©s linguistiques et sociĂ©tĂ©/Linguistic Minorities and Society, et est responsable de l’alliance de recherche Les savoirs de la gouvernance communautaire. Elle a publiĂ© de nombreux travaux sur la question minoritaire au Canada, mais Ă©galement sur les rĂ©gimes linguistiques europĂ©ens, ainsi que, plus largement, sur les rapports entre langue, politique et en-jeux identitaires, politique constitutionnelle et idĂ©es politiques au Canada et au QuĂ©bec.

Petites nations et langues minoritaires au regard de la politique des Ă©chelles

Prenant appui sur une Ă©tude de la place du QuĂ©bec dans le dĂ©bat sur l’analyse comparĂ©e des petites nations, notre com-munication proposera une synthĂšse critique des principales approches pour l’étude des petites nations et langues minori-taires au regard de la mondialisation. La synthĂšse servira Ă  faire une mise Ă  jour du dĂ©bat et Ă  voir comment elle fait avancer la rĂ©flexion sur les enjeux dĂ©coulant de la mise en place de rĂ©-gimes linguistiques favorables Ă  l’épanouissement des langues minoritaires au sein des petites nations.

Bibliographie sélective :

I) avec Selma Sonntag (dirs.), Language Regimes and State Traditions, Mon-trĂ©al, McGill-Queen’s University Press, 2015; II) avec Simon Jolivet et Isabelle Matte (dirs.), Le QuĂ©bec et l’Irlande. Histoire, culture, identitĂ©, QuĂ©bec, Septentrion, 2014;III) avec Martin Papillon, « Le QuĂ©bec et l’analyse comparĂ©e des petites nations », Politique et SociĂ©tĂ©s, 2011, p. 75-93.

LINDA CARDINALProfe s s e u re t i tu l a i re , É c o l e d’é tu d e s

p o l i t i qu e s , Un ive r s i t Ă© d’O t t aw a , C h ai re d e re c h e rc h e s u r l a f r an c oph on i e e t l e s

p o l i t i qu e s pu b l i qu e s

MIHAÏ DINU GHEORGHIUProfe s s e u r, Fa c u l t Ă© d e p s yc h o l o g i e e t

s c i e n c e s d e l ’é du c at i on , Un ive r s i t Ă© A l e x an -d r u Io an Cu z a , e t D i re c t e u r d e t h Ăš s e s e n

s o c i o l o g i e Ă  l ’ É c o l e d o c t or a l e d e l a Fa c u l t Ă© d e P h i l o s oph i e e t S c i e n c e s S o c i a l e s e t Po l i t i -

qu e s , Un ive r s i t Ă© A l e x an d r u Io an Cu z a

MihaĂŻ Dinu Gheorghiu est membre fondateur du comitĂ© de recherche « Petites sociĂ©tĂ©s et construction des savoirs » de l’Association internationale des sociologues de langue françai-se (AISLF). Ses travaux sur la construction des savoirs et la circulation internationale des Ă©lites universitaires offrent un point de vue des plus originaux et des plus fĂ©conds sur l’accĂšs Ă  l’universel et aux rĂ©seaux internationaux pour les chercheurs provenant de petites cultures, de petites sociĂ©tĂ©s. Il a Ă©galement cherchĂ© Ă  comprendre en quoi la construction du savoir est diffĂ©rente dans les petites sociĂ©tĂ©s en raison, notamment, des moyens de diffusion et de production limitĂ©s, ou en raison du statut minoritaire de la langue nationale.

Bibliographie sélective :

I) avec Paul Arnault (dirs.), Les sciences sociales et leurs publics. Engagements et distan-ciations, Iasi, Ă©ditions de l’UniversitĂ© Alexandru Ioan Cuza, 2013;

II) (dir.), La mobilitĂ© des Ă©lites : reconversions et circulation internationale, Iasi, Ă©ditions de l’UniversitĂ© Alexandru Ioan Cuza, 2012;

III) avec la collaboration de Lucia Dragomir, Littératures et pouvoir symbolique, Bucarest, Paralela 45, 2005.

Conférenciers et commentateurs

Axe 2 : Nation, politique et mondialisation

Samedi 8h30-10h30

Page 19: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

LA QUESTION DES PETITES NATIONS / 19 SYMPOSIUM INTERNATIONAL

HUBERT RIOUX

Conférenciers

D o c t or ant , D Ă© p ar t e m e nt d e s o c i o l o g i e , Mc Ma s t e r Un ive r s i t y

Hubert Rioux est un jeune doctorant dont les recherches sont dĂ©jĂ  primĂ©es. Sa thĂšse de maĂźtrise intitulĂ©e « Le lion celtique » : nĂ©olibĂ©ralisme, rĂ©gionalisme et nationalisme Ă©conomique en Écosse, 1979-2012 a reçu le Prix de l’Ins-titut de recherche en Ă©conomie contemporaine (IRÉC) pour le meilleur mĂ©moire de maĂźtrise soumis en 2012. Il possĂšde une connaissance intime des ressorts du na-tionalisme Ă©conomique des nations sans État souverain, plus particuliĂšrement du QuĂ©bec et de l’Écosse.

Bibliographie sélective:I) « From Substate Nationalism to Subnational Competition States : the Deve-lopment and Institutionalisation of Commercial Paradiplomacy in Scotland and Quebec », Regional and Federal Studies, vol. 25, no 1, 2015;

II) « Quebec and Canadian Fiscal Federalism : From Tremblay to Séguin and Beyond », Revue canadienne de science politique, vol. 47, no 1, 2014, p. 47-69;

III) « Entre rĂ©ingĂ©nierie et continuitĂ© : rĂ©forme libĂ©rale des sociĂ©tĂ©s d’État et nationalisme Ă©conomique (2003-2012) », Revue Interventions Économiques, no 44, 2012.

ALAIN DIECKHOFFD i re c t e u r d e re c h e rc h e au C N R S e t

profe s s e u r Ă  S c i e n c e s Po, Par i s

Alain Dieckhoff est l’un des principaux politicologues et thĂ©ori-ciens contemporains de la nation et du nationalisme, y compris les nations sans État. Ses travaux sur le nationalisme israĂ©lien et le nationalisme au Moyen-Orient sont largement connus. En outre, il a publiĂ© de nombreux ouvrages et articles sur le phĂ©-nomĂšne national dans une perspective thĂ©orique et comparĂ©e.

Les atouts de la globalisation pour les petites nations

Alors que nombre de thĂ©oriciens ont prĂ©dit la fin du nationa-lisme, celui-ci demeure une rĂ©alitĂ© socio-politique incontour-nable. La globalisation offre mĂȘme des opportunitĂ©s nouvelles aux petites nations en leur permettant de mobiliser plus aisĂ©-ment certaines ressources Ă©conomiques et politiques.

Bibliographie sélective :

I) (dir.), Routledge Handbook of Modern Israel, Abingdon, Routledge, 2013;

I) La nation dans tous ses Etats. Les identités nationales en mouvement, Paris, Flam-marion, 2012;

II) avec Christophe Jaffrelot (dirs.), Repenser le nationalisme. Théories et pratiques, Paris, Presses de Sciences Po, 2006;

Conférenciers et commentateurs

Axe 2 : Nation, politique et mondialisation

Samedi 11h00-13h00

Page 20: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

20 / LA QUESTION DES PETITES NATIONS SYMPOSIUM INTERNATIONALConférenciers

STÉPHANE VIBERTJOSEPH YVON THÉRIAULTProfe s s e u r t i tu l a i re , D Ă© p ar t e m e nt d e

s o c i o l o g i e , Un ive r s i t Ă© du Q u Ă© b e c Ă  Mont rĂ© a l ( U QÀ M )

Vi c e - d oye n Ă  l a re c h e rc h e , Fa c u l t Ă© d e s s c i e n c e s hu m ai n e s , U QÀ M

Profe s s e u r a g rĂ© gĂ© , É c o l e d’é tu d e s s o c i o l o g i qu e s e t ant h rop ol o g i qu e s ,

Un ive r s i t Ă© d’O t t aw a

Les travaux de Joseph Yvon ThĂ©riault en sociologie politique (citoyennetĂ©, dĂ©mocratie, sociĂ©tĂ© civile et mouvements so-ciaux) et en sociologie de l’identitĂ© (question nationale, mou-vements nationalitaires, petites sociĂ©tĂ©s, ethnicitĂ©) lui ont valu une large reconnaissance tant sur la scĂšne quĂ©bĂ©coise, cana-dienne qu’à l’étranger. Il est une figure de proue des Ă©tudes con-temporaines sur les transformations identitaires de la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise, de l’Acadie et des francophonies minoritaires du Canada. Ses ouvrages (Critique l’amĂ©ricanitĂ©, Prix de la PrĂ©-sidence de l’AssemblĂ©e nationale, Prix Richard ArĂšs; L’identitĂ© Ă  l’épreuve de la modernitĂ©, Prix France-Acadie; ÉvangĂ©line : Contes d’AmĂ©rique, finaliste Prix du Gouverneur GĂ©nĂ©ral, Prix Ethier Blais) ont Ă©tĂ© primĂ©s. Il est particuliĂšrement reconnu pour l’originalitĂ© d’une dĂ©marche qui inscrit les identitĂ©s mĂ©-morielles Ă  l’horizon de la dĂ©mocratie moderne.

La question de la petite nation

La petite nation, qu’elle soit dotĂ©e d’un État ou pas, pose une question centrale Ă  la modernitĂ© politique. Qui est ce « Nous » qui prĂ©tend vou-loir se gouverner soi-mĂȘme? La rĂ©ponse des petites nations est que ce « Nous » ne saurait se rĂ©duire Ă  la volontĂ© des citoyens libres habitant sur un territoire. Le sujet politique moderne est aussi un sujet culturel. Cette question est particuliĂšrement sensible au sein des petites na-tions en raison de leur faible institutionnalisation. Leur fragilitĂ© cultu-relle, autrement dit, les oblige Ă  rĂ©affirmer toujours leur raison d’ĂȘtre culturelle. Ce qui est plus sensible chez les petites nations est pourtant vrai de toutes les nations, notamment pour les nations contemporai-nes en contexte de mondialisation. Ma communication s’intĂ©ressera Ă  dĂ©montrer comment la question que pose la petite nation (Qui est ce « Nous » qui prĂ©tend vouloir se gouverner soi-mĂȘme?) est la question politique centrale de notre Ă©poque, mais exacerbĂ©e par la « petitesse ».

Bibliographie sĂ©lective :I) ÉvangĂ©line : Contes d’AmĂ©rique, MontrĂ©al, QuĂ©bec AmĂ©rique, 2013;I) Critique de l’amĂ©ricanitĂ©, MĂ©moire et dĂ©mocratie au QuĂ©bec, QuĂ©bec AmĂ©rique, 2005; II) avec J. Boucher (dirs.), Petites sociĂ©tĂ©s et minoritĂ©s nationales, enjeux et perspectives comparĂ©es, QuĂ©bec, Presses de l’UniversitĂ© du QuĂ©bec, 2005.

StĂ©phane Vibert est un spĂ©cialiste reconnu de la pensĂ©e politique et sociologique française contemporaine, et tout particuliĂšrement de la place rĂ©servĂ©e Ă  l’individu, Ă  la communautĂ©, Ă  la nation et Ă  l’idĂ©e de totalitĂ© dans les sociĂ©tĂ©s libĂ©rales et dĂ©mocratiques avancĂ©es. La question des dĂ©fis de faire sociĂ©tĂ© lui est familiĂšre. Il a publiĂ© de nombreux articles et ouvrages portant sur la notion de « communautĂ© » dans les sciences sociales et dans les so-ciĂ©tĂ©s contemporaines, ainsi que sur la comprĂ©hension thĂ©orique et Ă©pistĂ©mologique du « holisme », Ă  travers un questionnement sur les identitĂ©s collectives. De fait, sa thĂšse doctorale a portĂ© sur les mouvements slavophiles en Russie.

Bibliographie sélective :I) avec Marc Chevrier et Yves Couture (dirs.), Démocratie et modernité : la pensée politique française contemporaine, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2015;

II) avec Jonathan Roberge et Yves SĂ©nĂ©chal (dirs.), La fin de la sociĂ©tĂ© - DĂ©bats contemporains autour d’un concept classique, MontrĂ©al, AthĂ©na, 2012;

III) Louis Dumont - Holisme et modernitĂ©, Paris, Michalon, coll. “Le Bien Commun”, 2004.

Conférenciers et commentateurs

Axe 3 : Nation, universalité et fragilité

Samedi 14h30-16h30

Page 21: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

LA QUESTION DES PETITES NATIONS / 21 SYMPOSIUM INTERNATIONALConférenciers

CHANTAL DELSOLProfe s s e u re , P h i l o s oph i e p o l i t i qu e , Un ive r-

s i t Ă© Par i s - E s t e t PrĂ© s i d e nt e d e l ’Ac a d Ă© m i e d e s S c i e n c e s m or a l e s e t p o l i t i qu e s

Chantal Delsol est l’une des plus grandes et plus prolifiques philosophes contemporaines. Ses travaux sont de renommĂ©e internationale, et ses ouvrages sont traduits en de multiples langues, dont le corĂ©en, l’espagnol, l’italien, l’anglais, le rou-main, l’hongrois, le polonais, le tchĂšque et l’arabe. Elle se con-sacre depuis plusieurs annĂ©es Ă  la question de la finitude et de la juste mesure des sociĂ©tĂ©s humaines, en s’intĂ©ressant tout par-ticuliĂšrement Ă  l’expĂ©rience douloureuse des sociĂ©tĂ©s est-euro-pĂ©ennes. Sa prĂ©sence au symposium est un rare privilĂšge.

La conscience de la faiblesse et la pensée de la mesure

Concernant les nations et plus gĂ©nĂ©ralement les sociĂ©tĂ©s, la taille sus-cite des caractĂ©ristiques spĂ©cifiques. La petite taille signifie le peu de puissance et le peu d’influence -- et ces facteurs façonnent des men-talitĂ©s singuliĂšres. On insistera ici sur les questionnements qui Ă©mer-gent au sein des entitĂ©s petites, marginales, provinciales -- question-nements liĂ©s Ă  cette situation particuliĂšre. On mettra en avant le fait que la connaissance plus vive du tragique existentiel, et la conscience avĂ©rĂ©e de la faiblesse, suscitent une pensĂ©e de la mesure. Si la puissan-ce incite Ă  l’ubris, l’existence limitĂ©e suscite la rĂ©flexion sur les limites.

Bibliographie sélective :

a) Populisme, les demeurĂ©s de l’histoire, Paris, Éditions du Rocher, 2015; b) avec Jean-François MattĂ©i (dirs.), L’identitĂ© de l’Europe, Paris, Presses uni-versitaires de France, 2010; c) Éloge de la singularitĂ©. Essai sur la modernitĂ© tardive, Paris, La Table Ronde (Prix de l’AcadĂ©mie Française), 2000.

GUY LAFORESTProfe s s e u r t i tu l a i re , D Ă© p ar t e m e nt d e

s c i e n c e p o l i t i qu e , Un ive r s i t Ă© L av a l

Guy Laforest est l’un des principaux spĂ©cialistes de la pensĂ©e politique et de l’histoire intellectuelle du Cana-da et du QuĂ©bec, ainsi que du fĂ©dĂ©ralisme canadien. Ses travaux sur l’histoire philosophique du fĂ©dĂ©ralisme et de la construction des nations lui ont mĂ©ritĂ© une rĂ©putation d’envergure internationale, qui sera d’un grand apport au symposium, en creusant les possibilitĂ©s politiques et constitutionnelles des nations minoritaires au sein d’États plurinationaux.Bibliographie sĂ©lective :

I) Un QuĂ©bec exilĂ© dans la fĂ©dĂ©ration: essai d’histoire intellectuelle et de pensĂ©e politique, MontrĂ©al, QuĂ©bec AmĂ©rique, 2014;

II) avec Alain-G. Gagnon, « The Moral Foundations of Asymmetrical Fede-ralism : Normative Considerations », dans Ferran Requejo et Miguel Cami-nal (dirs.), Federalism, Plurinationaity and Democratic Constitutionalism : Theory and Cases, Londres : Routledge, 2012, p. 85-107;

III) avec Michel Seymour (dirs.), Le fédéralisme multinational : un modÚle viable?, Peter Lang, Bruxelles, 2011.

Conférenciers et commentateurs

Axe 3 : Nation, universalité et fragilité

Samedi 17h00-19h00

Page 22: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

22 / LA QUESTION DES PETITES NATIONS SYMPOSIUM INTERNATIONAL

JEAN-PHILIPPE WARRENProfe s s e u r t i tu l a i re , D Ă© p ar t e m e nt d e

s o c i o l o g i e e t d’ant h rop ol o g i e , Un ive r-s i t Ă© C on c ord i a , t i tu l a i re d e l a C on c or-d i a Un ive r s i t y R e s e arc h C h ai r on t h e

S tu dy of Q u e b e c

Jean-Philippe Warren est le spĂ©cialis-te de la pensĂ©e sociologique quĂ©bĂ©-coise, et l’un des grands spĂ©cialistes de la pensĂ©e sociologie canadien-ne-anglaise. Sa thĂšse doctorale inti-tulĂ©e “L’Engagement sociologique: la tradition sociologique du QuĂ©bec francophone (1886-1955)” a reçu le Prix Michel-Brunet, attribuĂ© par l’Institut d’histoire de l’AmĂ©rique française (2004) ainsi que le Prix Clio (QuĂ©bec), attribuĂ© par The Ca-nadian Historical Association / La SociĂ©tĂ© historique du Canada (2004). Chercheur des plus prolifiques, il est aussi l’un des plus Ă  mĂȘme de com-prendre comment s’élabore la pensĂ©e en sciences sociales dans un contexte de petitesse relative de la culture et des moyens de diffusion. Sa partici-pation assure des croisements thĂ©o-riques et empiriques entre les divers champs scientifiques nationaux.Bibliographie sĂ©lective :I) « The End of National Sociological Traditions? The Fates of Sociology in English Canada and French Quebec in a Globalized Field of Science », International journal of Canadian Studies, vol. 50, 2014, p. 87-108;

II) « The Three Axes of Sociological Practices: The Case of French Quebec », Canadian Journal of So-ciology, vol. 34, no 3, été 2009, p. 803-829;

III) L’Engagement sociologique. La tradition so-ciologique du QuĂ©bec francophone (1886-1955), MontrĂ©al, BorĂ©al, 2003.

ALAIN-G. GAGNONProfe s s e u r t i tu l a i re , D é p ar t e m e nt d e s c i e n c e p o l i t i qu e , Un ive r s i t é du Q u é b e c à Mont ré a l ,

Ti tu l a i re d e l a C h ai re d e re c h e rc h e du C a -n a d a e n Ă© tu d e s qu Ă© b Ă© c oi s e s e t c an a d i e n n e s

( C R E Q C ) ; D i re c t e u r fon d at e u r du C e nt re d e re c h e rc h e i nt e rd i s c ip l i n a i re s u r l a d ive r-

s i t Ă© au Q u Ă© b e c ( C R I DAQ ) e t du Group e d e re c h e rc h e s u r l e s s o c i Ă© t Ă© s p lu r i n at i on a l e s

( G R SP )

Alain-G. Gagnon est un chercheur de rĂ©putation internationale et un poli-tologue rĂ©putĂ©. Il contribue de façon assidue au dĂ©bat sur l’organisation et le devenir des sociĂ©tĂ©s occidentales. Ses travaux recoupent divers champs d’analyse allant du dĂ©veloppement rĂ©gional Ă  la sociologie des intellec-tuels, de l’économie politique aux questions de fĂ©dĂ©ralisme et de natio-nalisme. Ses Ă©tudes ont une influen-ce marquante dans les recherches sur le fĂ©dĂ©ralisme tant en Belgique, en Espagne, en Suisse, au Royaume-Uni qu’au Canada. Il est un prĂ©curseur de l’étude comparĂ©e des sociĂ©tĂ©s pluri-nationales. L’ouvrage collectif qu’il a codirigĂ© avec James Tully, Multina-tional Democracies, est un incon-tournable en science politique.

Bibliographie sélective :

I) Minority Nations in the Age of Uncertainty : New Paths to National Emancipation and Em-powerment, Toronto, University of Toronto Press, 2014;

II) avec Michel Seymour (dirs.), Multinational Fe-deralism : Problems and Prospects, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2012;

III) avec Michael Keating, (dirs.), Political Auto-nomy and Divided Societies : Imagining Democra-tic Alternatives in Complex Settings, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2012.

ALAIN NOËLProfe s s e u r t i tu l a i re ,

D é p ar t e m e nt d e s c i e n c e p o l i t i qu e , Un ive r s i t é d e Mont ré a l

Alain NoĂ«l est un spĂ©cialiste de re-nommĂ©e internationale des poli-tiques publiques de redistribution et du fĂ©dĂ©ralisme. Il possĂšde une grande expertise de la dynamique concrĂšte des politiques publiques en contexte de sociĂ©tĂ©s plurinationales fĂ©dĂ©rales. Ses recherches favorisent notamment la comparaison des pou-voirs dĂ©volus aux instances infraĂ©-tatiques, et l’utilisation diffĂ©renciĂ©e de ces pouvoirs, au QuĂ©bec comme ailleurs en Europe.

Bibliographie sélective :I) « Ideology, Identity, Majoritarianism : On the Politics of Federalism », Grace Skogstad, David Cameron, Martin Papillon et Keith Banting (dirs.), The Global Promise of Federalism, Toronto, Uni-versity of Toronto Press, 2013, p. 166-187;

II) « How Do You Limit a Power That Does Not Exist? », John R. Allan, Thomas J. Courchene, Marc-Antoine Adam et Hoi Kong (dirs.), Canada : The State of the Federation 2008 : Open Federalism and the Spending Power, MontrĂ©al and Kingston, McGill-Queen’s University Press, 2012, p. 167-182;

III) avec Jean-Philippe Thérien, Left and Right in Global Politics, Cambridge, Cambridge University Press, 2008.

Participants au séminaire

Page 23: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

LA QUESTION DES PETITES NATIONS / 23 SYMPOSIUM INTERNATIONAL

MATHIEU WADE D o c t or ant , D é p ar t e m e nt d e s o c i o l o g i e , Un ive r s i t é du Q u é b e c à Mont ré a l

Mathieu Wade est spĂ©cialiste de la sociĂ©tĂ© acadienne du Nouveau-Brunswick, de la sociologie acadienne, de la conceptualisation de l’espace public ainsi que des rapports inter-communautai-res et inter-linguistiques qui s’y nouent. Ses travaux contribuent Ă  complexifier l’analyse du faire sociĂ©tĂ© au sein des minoritĂ©s linguistiques nationales au Canada, en rĂ©interprĂ©tant la nature des relations sous tension entre communautĂ©s francophones et anglophones.Bibliographie sĂ©lective :

I) avec G. Allaire et P. Dorrington (dirs.), Penser la francophonie canadienne au prisme de ses rĂ©sistances, rĂ©siliences et alliances, QuĂ©bec, Presses de l’UniversitĂ© Laval, 2015;II) “Territoire, langues et sphĂšres publiques: enjeux identitaires et dĂ©fis structurels de la cohabitation linguistique”, Mino-ritĂ©s linguistiques et sociĂ©tĂ©/ Linguistic Minorities and Society, no 5, 2015, p. 143-171;III) avec Leyla Sall, « L’attraction d’immigrants entrepreneurs est-il le meilleur moyen de changer le destin Ă©conomique provincial? », Journal of New Brunswick Studies/Revue d’études sur le Nouveau-Brunwskick, vol. 5, 2014.

Marc-AndrĂ© Bergeron est un Ă©tudiant Ă  la maĂźtrise en sociologie des plus prometteurs. Son mĂ©-moire, RĂ©flexion sur la dĂ©mocratie et la question nationale quĂ©bĂ©coise, Ă©tudie un vaste corpus de discours portant sur la nation quĂ©bĂ©coise. À ce titre, il prĂ©sente une lecture dĂ©taillĂ©e des divers sens donnĂ©s Ă  la nation quĂ©bĂ©coise, ainsi que de ses thĂšmes centraux, permettant notamment de voir en quoi ceux-ci sont redevables du caractĂšre « petit » de la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise.

Jean-Philippe Rioux-Blanchette termine prĂ©sentement un mĂ©moire de maĂźtrise des plus origi-naux oĂč il rĂ©flĂ©chit Ă  la construction historique d’une identitĂ© nationale chez des immigrants vivant en rĂ©gion (l’Abitibi). Il a participĂ© au groupe de rĂ©flexion qui a produit la problĂ©matique de ce symposium.

Émilie GĂ©linas complĂšte un ambitieux mĂ©moire de maĂźtrise intitulĂ© Analyse du rapport Ă  l’altĂ©-ritĂ© dans la pornographie contemporaine: une utopie de l’individualisme radical. Elle s’intĂ©resse Ă  la recomposition de l’identitĂ© individuelle et collective en modernitĂ© avancĂ©e, aussi bien au narcissisme individuel que traduit la pornographie qu’aux alĂ©as de l’idĂ©e nationale et du projet souverainiste au QuĂ©bec.

MARC-ANDRÉ BERGERON

JEAN-PHILIPPE RIOUX-BLANCHETTE

ÉMILIE GÉLINAS

Étu d i ant Ă  l a m aĂź t r i s e , s o c i o l o g i e , Un ive r s i t Ă© du Q u Ă© b e c Ă  Mont rĂ© a l

Étu d i ant Ă  l a m aĂź t r i s e , s o c i o l o g i e , Un ive r s i t Ă© du Q u Ă© b e c Ă  Mont rĂ© a l

Étu d i ant e Ă  l a m aĂź t r i s e , s o c i o l o g i e , Un ive r s i t Ă© du Q u Ă© b e c Ă  Mont rĂ© a l

Page 24: Programme du Colloque la Question des Petites Nations

24 / LA QUESTION DES PETITES NATIONS SYMPOSIUM INTERNATIONAL