L'héritage du
Machaultune collection d'artefacts du XVIIIe siècle
Catherine Sullivan
f:tudes en archéologie architecture et histoire
Direction des lieux et des parcs historiquesnationauxParcs Canada Envirotuu-meut Canada
©Ministre des Approvisionnements et ServicesCanada 1986.
En vente au Canada par l'entremise de nosagents libraires agréés et autres librairies, oupar la poste au Centre d'édition du gouvernement du Canada, Approvisionnements et Services Canada, Hull, Québec, Canada KIA OS9.
This issue is available in English as Legacy ofthe Machault: A Collection of 18th.centuryArtifacts (catalogue no. R61-2/9-31E) in Canada through authorized bookstore agentsand other bookstores, or by mail from theCanadian Government Publishing Centre,Supply and Services Canada, Hull, Quebec,Canada KIA OS9.
Prix Canada: 9,50 $Prix à l'étranger: 11,40 $Prix sujet à changement sans préavis.
N° de catalogue: R61-2/9-31FISBN: 0-660-91715-7ISSN: 0821-1035
Publié avec l'autorisation du ministre de l' Environnement, Ottawa, 1986.
Traduction: Secrétariat d'ÉtatRévision: Louis D. RichardConception: James Miller et Werner Wicke
Les opinions exprimées dans le présent ouvrage sont celles de l'auteur et ne sont pasnécessairement partagées par EnvironnementCanada.
Photo de la couverture: Rock ChanPhotos du frontispice: David L. Arnold,© National Geographic Society
Table des matières
,J . . . . . . . . . . . . . . . .. Avant-propos7 . . . . . . . . . . . . . . . . .. Introduction9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Le navire
13 . . . . . . .. La manoeuvre du navire27 . . . . . . . . . . . . . . . . .. Le commerce:~3 . . . . . . . . . . . . . . . . . .. L'armement45 . . . . . . . . . .. Outils et équipement55 . . . . . . . . .. Nourriture et boisson75 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Vêtements8:) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Divers95 . . . . . . .. Illustrations en couleurs
105 '. Bibliographie
Le port de Bordeaux(aoec la permission ril' SIl'jJ/œll H,Davis)
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La recherche relative aux artefactsdu Machault est l'oeuvre d'une équipede chercheurs en culture matérielle deParcs Canada. S'étendant sur de nombreuses années, elle a été pour cet organisme l'une de ses premières expériences visant à établir la relation entre desobjets d'usage domestique et militaire,et un site aquatique.
La documentation historique concernant ce navire n'avait préparé personne à la découverte de telles quantitésd'objets presque semblables. On a doncdû se poser les questions suivantes.Quels étaient ceux que la France avaitfournis pour sauver la colonie? Quelsétaient ceux que transportaient à bordles soldats, marins, officiers de marineet de l'armée de terre, pour répondre àleurs exigences personnelles en matièrede confort au cours de la traversée?Pouvait-on dire que certains artefactsde nature clairement domestique faisaient partie de l'équipement du navire? Quelle était la proportion d'objetsréglementaires dans les possessions del'équipage? Comment un bâtimentfrançais avait-il pu charger à Bordeauxde la marchandise fabriquée en Angleterre, alors que les deux pays étaient enguerre? D'autre part, le site du Machaultn'était pas resté intact. En effet, contrairement aux sites terrestres où lescouches d'occupation se déposent habituellement de façon successive, les matériaux tombant postérieurement surl'épave furent soumis aux mêmes forcesque les matériaux du XVIIIe siècle et se
Avant-proposrépartirent de façon identique à cesderniers. Ce mélange de matériaux futla cause de diverses controverses sur ladate d'apparition de méthodes de fabrication données ainsi que sur la provenance de certains objets.
La présente brochure montre unepartie des artefacts trouvés sur leMachault. On les a choisis parce qu'ils'agit d'objets typiques ou d'un caractère insolite. Il aurait été impossible derédiger cette brochure sans les renseignements généreusement communiqués par nos collègues, Charles Bradley, Douglas Bryce, Stephen Davis,Gérard Cusset, Virginia Myles, RonWhate, Eileen Woodhead et WalterZacharchuk; ils nous ont fourni le matériel de recherche résumé dans lespages qui suivent et nous ont grandement encouragée dans notre travail derédaction.
Les photos ont été prises par RockChan, sauf celles des pages 14, 28 et 47(extrême droite) qui sont de GeorgeVandervlugt. Dorothy Kappler Larsen(p. 15, 34, 35, 73, 88), Susan LaurieBourque (p. 25, 28, 36, 59, 64, 82), Carol Piper (p. 14, 18, 41), Ron Whate(p. 72) et Derek Ford (p. 19) ont dessinéles objets en ne se basant parfois que surdes petits morceaux d'artefacts uniquesen leur genre.
Le nettoyage des dépôts divers recouvrant les surfaces délicates, la récupération de minuscules artefacts dansdes concrétions amorphes importantes,les conseils sur la manutention et la pré-
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sentation des objets, ainsi que la préservation et la stabilisation des lourdescomposantes de la coque ont exigébeaucoup d'imagination, de persévérance et de travail de la part de la division de la conservation de Parcs Canadaà Ottawa. Plusieurs membres del'équipe méritent des remerciements.notamment Lorne Murdock, Thomas
Daley, Robert Marion et Victoria Jenssen dont les efforts ont été particulièrement remarqués.
A Walter Zacharchuk qui a assuréla direction archéologique du recouvrement du Machault, nous offrons nos remerciements pour son aide dans larédaction de la présente brochure.
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A l'automne 1759, alors que laguerre de Sept Ans fait rage en Europe,l'avenir des possessions françaises duCanada est compromis. Pensant pouvoir expulser les Anglais de la colonie etde la ville de Québec qui avait été priseau mois de septembre, le gouverneurde la Nouvelle-France expédie au roides demandes pressantes d'envoi detroupes, de munitions et de provisionspour rallier ses concitoyens et reprendre la capitale. En avril 1760, une petiteescadre part de Bordeaux pour le Canada. Arrivés dans le golfe Saint-Laurent, les Français apprennent qu'une
Introduction
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escadre anglaise les a précédés sur lefleuve et protège la ville. Ils jettent alorsl'ancre dans la baie des Chaleurs prèsde la mission de Ristigouche, car ils ontbesoin d'accoster pour cuire le pain ets'approvisionner en eau potable. Parvoie de terre, ils envoient des messagersà Montréal demander au gouverneurses instructions.
Pendant ce temps, ils débarquentdes provisions et des vêtements destinésà leurs alliés micmacs et aux réfugiésacadiens de Ristigouche. Ils installentaussi des batteries côtières de défense etsont rejoints par d'autres loyaux sujets
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du roi de France. Fin juin, une puissante escadre anglaise les découvre etles défait au cours de la bataille quis'ensuit.
Parcs Canada a dégagé le Machault,vaisseau de commandement de la petiteescadre française, deux siècles aprèsqu'il ait été coulé. La quantité de matériel retrouvée a été énorme et inattendue. En effet, on s'attendait à découvrirles vestiges de l'approvisionnementdestiné à la colonie et guère plus. Toutefois, après étude des artefacts, leschercheurs pensent que les Françaisavaient débarqué du Machault la plupart des provisions de bouche, des munitions, des outils et des autres fournitures envoyées par la France poursoutenir la cause du Canada, ainsi quela majeure partie des possessions personnelles des marins, soldats et officiers, tout comme une vaste proportiond'objets servant à la vie quotidienne.Parmi le matériel restant à bord, setrouvaient l'armement du Machault, lesobjets perdus, cassés ou mis aux rebuts,les pièces de rechange ainsi que les outils et la vaisselle de ceux qui restèrentsur le navire jusqu'au dernier momentet finalement, en quantité inattendue,une cargaison d'objets que les Françaisne pouvaient utiliser dans le campterrestre ou qui a ppartenaient à desparticuliers. La majeure partie de cettecargaison était de la marchandise privée consistant surtout en des articles detable, qui, pour la plupart, semblaient
Introduction
avoir été rassemblés à la hâte à Bordeaux et chargés au fond de la cale duMachault.
Dans les pages qui suivent, les artefacts du Machault illustreront plusieursaspects des voyages et des moyens dedéfense sur mer, ainsi que diverses activités de la vie quotidienne au XVIIIesiècle. Certains ont uniquement trait àla mer et d'autres rappellent des objetsretrouvés dans des sites terrestres enrapport avec le régime français au Canada ou dans des natures mortes françaises du XVIIIe siècle. Plusieurs cependant, se retrouvent peu souventdans des sites terrestres, même si l'onsait qu'ils servaient couramment àl'époque. Ils démontrent qu'au XVIIIesiècle, les Canadiens qui pouvaient se lepermettre, recevaient des biens de consommation du monde entier. Ils confirment également la cupidité de certainsfonctionnaires qui utilisèrent l'argentde l'état à des fins personnelles au coursdes dernières années du régime français au Canada. En effet, la cargaison debiens de consommation faisait routeaux frais du roi, vers une colonie meurtrie par des années de guerre.
Cependant, le désastre dont a étévictime le Machault nous permet de présenter aujourd'hui une collection à lafois riche et diverse de biens matérielsprovenant de l'un des derniers envoisde la France à sa colonie nordaméricaine.
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Le navire
Une fd'WJlI' en panne, dérivantlentement sous If uent. (DanielLescallier, Traité pratique dugréement des vaisseaux et autres bât.ime nr s de mer . . .[Paris, Clousier, 1791J, 1)/. N)
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Le navire
Frégate du XVIIIe siècle, arméede 26 canons (Daniel Lescallier,Traité pratique du gréementdes vaisseaux et autres bâtiments de mer... [Paris, Clousier; 1791], pl. 18)
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La frégate Machault a été lancée àBayonne en 1758 pour faire la guerrede course. Elle a été ensuite réarméepour servir de bâtiment de convoi. Sesplans ne nous sont pas parvenus et seules certaines parties du navire subsistent. Il existe une controverse sur sontonnage estimé entre 500 et 550 tonneaux et sur le nombre de ses canons.Quoi qu'il en soit, le Machault ressemblait au navire illustré ici. La reconstruction de sa section centrale permet depenser que le bâtiment mesurait 34 mètres de long à la quille, 39 à 41 mètres de
Le navire
long au pont principal, Il mètres delarge à l'intérieur de la coque et 5,5mètres de hauteur du fond de la cale aupont. Sous le pont principal semblaitexister un pont inférieur situé sur l'arrière et sans doute un faux pont situésur l'avant. Les membrures du Muchaultainsi que les planchers et bordés intérieurs et extérieurs étaient en chênerouge. Le bordé extérieur mesurait enmoyenne 9 centimètres d'épaisseur entre le pont principal et la ligne de flottaison afin de renforcer la coque et de laprotéger contre les boulets ennemis.
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La manoeuvre du navire
Pas-Caert van Terra Nova...,Amsterdam, [1670-1705](A rchioes publiques Canada,Collection nationale de cartes etplans, NMC 249(7)
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Les manoeuvres dormantes
Sur les voiliers, les manoeuvresdormantes - étais et haubans - soutiennent les mâts en position verticale.Les étais sont de gros filins tendus àl'avant de chaque mât. Les haubanssont des ensembles de filins disposés ensections verticales qui assujettissent lesmâts par le travers. Les haubans supérieurs sont attachés par des caps demouton et des rides aux cornières cin-
trées qui relient un ensemble de haubans à un autre, situé plus bas, parl'intermédiaire de plates-formes de boisfixées aux mâts. Les ensembles de haubans inférieurs sont reliés par des capsde mouton et des rides à de grosseschaînes ancrées dans la coque du navire. Pour raidir les haubans, on tendles rides passant entre les paires de capsde mouton.
Cornière cintrée amarrée il uncaf) de mouton
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Les manoeuvres dormantes
Ce cal) de mouton en orme (lI1l(J/Té
ri une chaîne de fer ancrait unhauban ri la coque; CI' haubanmesurait 21 mètres de long
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Une poulie simple contient un ouplusieurs réas mobiles (roues à gorge)pivotant sur des axes à l'intérieur d'unecaisse de bois monocoque. Utiliséespresque de la même façon que les palans d'aujourd'hui pour déplacer desobjets lourds, pour manoeuvrer les voiles, le gréement et les canons, des centaines de poulies mobiles formantpalans permettaient de faire fonctionner le Machault. La plupart des caisses
Une poulie simple à réa uniquevue sous deux angles (modèle leplus courant sur le Machault)
Les pouliesont des rainures gougées à la partie inférieure et sur les côtés pour recevoirles estropes de cordage assurant leuramarrage. Les poulies simples utiliséesdans les palans de guinderesse étaiententourées de solides estropes en ferayant un croc permettant d'ancrer lapoulie à un chouquet. Les palans deguinderesse servaient à monter ou àdescendre les sections su périeures de lamâture.
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Les poulies
Poulie double Poulie à réa unique d'un palan def{uinderesse accompagnêe de sonestrope defer et de SOI/ croc
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Les poulies simples avaient desfonctions précises. La poulie plate étaitamarrée des deux côtés à un mât supérieur et servait à la manoeuvre d'unevoile d'étai auxiliaire. La pomme dumât qui comprenait à l'origine deuxréas, entourait un mât supérieur. Dansses deux réas passaient les drisses designaux permettant de monter oud'abaisser les pavillons servant à communiquer entre les navires ou avec laterre. Le moufle allongé à caisse mono-
Les pouliescoque comprenant deux réas de differente grandeur est plus plat que lespoulies doubles ordinaires, permettantainsi de réduire les risques d'emmêlement des filins. Les moufles allongésservaient surtout à la manoeuvre de lavoilure et au déplacement de la cargaison. Les oreilles d'âne sont de gros taquets fixes placés sur les lisses ouautour du grand mât pour assurer ouamarrer des cordages de gros diamètre.
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Pomme de mât à deux réas
Fragment de pomme de mât sévèrement brûlée
Poulie plate
Poulie à oreilles d'âne, 59,9 cmde longueur
Poulie allongée, parfèJis appeléeviolon, assemblée pourformer unmoufle
Les poulies
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Sur les navires, les taquets serventsurtout de points de tournage pour attacher les cordages ou comme points depassage pour empêcher ces derniers des'emmêler et leur donner la directionvoulue. Toutefois, le taquet d'arrêttriangulaire faisait probablement partied'une série clouée autour d'un mât oud'un beaupré pour retenir des rouleauxde cordage. Les quatre taquets de pontétaient sans doute boulonnés au pont etservaient de points de passage à des
Les taquets
filins. Le taquet de pont métallique aurait pu cependant être utilisé pouramarrer des cordages. La base creusedu taquet de hauban fait d'une seulepièce s'emboîte sur ce dernier auquel ilest d'ailleurs attaché, servant de pointde tournage aux cordages de la voilure.Le taquet d'amure pouvait être fixé horizontalement ou verticalement à unmât, à un pont ou à une vergue pourservir de point de tournage.
Taquet métallique de pont
Trois taquets de pont en bois
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Taquet d'arrêt en bois
Taquet d'amure en bois
Les taquets
Taquet de hauban en bois
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Pour déterminer sa route en pleinemer, sans l'aide de repères côtiers, lenavigateur du XVIIIe siècle se fiait àdivers instruments et à des cartes. Toutefois, en 1760, la navigation n'était pasencore une science exacte. Le navigateur calculait la latitude en mesurantl'angle entre l'horizon et un point duciel, puis traduisait le résultat en degrésde latitude. D'après ces relèvements etles notations soigneuses de cap et devitesse, il calculait la position du navire
La navigation
et la distance parcourue de façon aussiprécise que son équipement et le dégagement du ciel le permettaient.
Parmi les instruments de navigation retrouvés sur le Machault figurentdes pièces d'un quartier de Davis (servant à mesurer l'angle entre l'horizon etle soleil par visée indirecte), une pairede compas à pointes, probablement unboîtier de rose des vents, un crayond'ardoise et un morceau d'ardoise.
Boîtier circulaire en bois tourné,appartenant peut-être à une rosedes uents; le cou verde à vismanque
Compas de cuivre [ondu dont lespointes d'acier ont été mangéespar la rouille
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Les outils des voiliers et les pompes
Lorsqu'un navire de bois mettait àla voile, il fallait le réparer et l'entretenirconstamment pour qu'il reste en état denaviguer. Il incombait aux voiliers, auxcalfats et aux charpentiers d'inspecteret de réparer la voilure, le gréement, lacoque et les autres composantes de boisdu navire, y compris les barils de provisions en bois. Un voilier s'est sans douteservi de ces espèces de perçoirs qui ontperdu leurs pointes, afin de percer destrous sur la bordure d'une voile en vued'y coudre une ralingue. Le disque delaiton, fixé par ses trois attaches à unebande de cuir passant autour de la maindu voilier, lui servait de dé pour pousserles grosses aiguilles à travers la fortetoile.
Les pompes principales d'une frégate de bois étaient des appareils fixessitués près du grand mât; elles plon-
geaient jusqu'au fond de la cale et enramenaient l'eau sur un pont pourqu'elle puisse s'écouler dans la mer. Lesbâtiments de bois ne pouvaient flottersans que l'on pompe plusieurs fois parjour. En effet, l'eau suintait par lacoque, même par beau temps; lorsquela mer était grosse, les vagues se brisantsur les ponts inondaient la cale.
Le Machault avait primitivementquatre de ces pompes autour de songrand mât, mais on n'en a retrouvé quetrois complètes; on a cependant découvert une quantité de clapets de pied etde pistons destinés à remplacer les pièces usées. Les pompes fonctionnaientselon le principe de la succion, évacuantl'eau de la cale en deux étapes. Il s'agitde modèles couramment utilisés àl'époque sur les navires et dans les puits.
Poignées dl' bois j}()U l' des pl'rçoirs: {'UIlI' dl' [orme OC!O§;O uale,l'autre dl' "stvle aIl§;lràs"
Pistou de bois auec sa garnitureel/ ClI/ l'
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Les larges interstices laissés dans lebordé d'un bâtiment de bois permettaient la dilatation du bois au contact del'eau de mer. Ces interstices étaientremplis d'un matériau malléable et collant (poils d'animaux ou fibres végétales mêlés à du brai) enfoncé profondé-
Maillet de calfat en bois
Le calfatage
ment au moyen d'un ciseau affuté etd'un maillet. Le matériau était comprimé à l'aide d'un ciseau comportantune ou plusieurs engoujures, lequelpermettait également de finir la bordure extérieure de la couture.
Ciseaux de calja:
Ces têtes de maillet de calfat enbois durfurent renforcées de bandes métalliques II leurs extrémitéset de chevilles de métal des deuxcôtés de chaque poignée
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Pour garder le navire propre etprêt à l'action, il fallait fréquemment lebalayer, le laver et le gratter. La peinturedu bois, du métal et du cuir au moyen
Le nettoyaged'un liquide protecteur noir par exemple, aidait à empêcher la détériorationdes matériaux exposés aux éléments.
Seau ri douues dl' bois (d'a/m'sJean Boudriot, Le vaisseau de74 canons [Grenoble, QlIatlt'Seigneurs, 1974-1977J, uol. 2,/)!,33)
Tète de pinceau ri noircir dont le»soies sont maintenues ri l'aided'une cordelette
Balai de msrte !ié aure des lamesd'osier '
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Le commerce
Le port de Bordeaux(avec la permission de Stephen R.Davis)
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Les tonneaux de chêne contenantles provisions, les munitions, le goudron et les clous retrouvés sur leMachault étaient de différentes capacités. Ce dessin d'un baril de balles defusil illustre l'assemblage des douvesavec deux jeux de sept cerceaux de boisliés avec de l'osier et fixés à l'aide declous de fer. Un homme était incapablede transporter ce petit baril présenté icien morceaux, lorsqu'il était rempli depetites balles de plomb.
Un autre type de contenant - unecaisse rectangulaire - devait être defortes dimensions à en juger par ce qu'ilen reste (fond ou couvercle). Cettecaisse avait été fermée avec des clous et
L'emballage
renforcée par deux bandes de fer.Certaines marchandises n'étaient
pas envoyées dans des contenants debois, mais plutôt en balles, ce qui enfaisait des paquets mous liés avec de lacorde ou des bandes de métal. On pliaitle sceau de mise en balle sur un des lienset on refermait ensuite ses coins. Sa présence garantissait que le paquet étaitintact. Celui qui est illustré ici porte lamarque de la maison Joseph RouffioFrères. Cette famille de négociants protestants qui garantissait le paquet habitait Montauban dans le sud-ouest de laFrance. Une branche de la famille travaillait au Canada pendant le régimefrançais.
f'_t ""'''111.,fflll))
Reconstitution d'un barilde balles de[usil
Petit baril qui a contenu de petitsprojectiles; environ 29 cm de haut
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L'emballage
Le port de Bordeaux, détail(avec la permission de Stephen R.Davis)
Couvercle d'une seulepit'ced'unecaisse dl' chêne: 130,6 (fil sur53,5 sur 2,2
Sceau de plomb j)()ur balle.fai: dedeux disques de 2,5 cm de diamètre reliés par une étroitebande deplomb
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Ces poids servaient sans doute àmesurer en gros des provisions ou desbiens de négoce. On ne pouvait s'y fierlorsqu'il s'agissait de peser avec précision des monnaies ou des produitspharmaceutiques bruts. Les indications
Le commerce
de poids sont frappées sur leur partiesupérieure, alors que sur leur base, onretrouve ce qui pourrait être des poinçons de vérification commerciale desports où ces poids étaient légalementautorisés.
Encyclopédie ... Recueil deplanches ..., sect. 2, part.L, "Balancier", l)l. 1
••• Une collection de poids pleins l'II
plomb pour usage domestique oucommercial; 2 onces li 1() livres
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Ce jeton fort mince en alliage decuivre faisait partie d'un jeu destiné à
une table de calcul servant aussi bien àeffectuer de sim pIes opérations depointage de marchandises que des ope-
Jeton d'environ 2 cm de diamètre,portant à l'avers une effigie deLouis XV adulte, roi de France etde Navarre, et au revers un lionhéraldique, les initiales du mêdaillew;JJD, et les mots RECHEPFENNIG, sigmfiant qu'il nes'agit pas d'une piècede monnaie
Le commerce
rations compliquées relatives aux tauxde change. Ils ont été fabriqués à l'intention du marché français probablement par Johann Jacob Dietzel, célèbremédailleur de Nuremberg.
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L'armement
Solda! dl' marine, 1755 (coll ..1ean Boudriotï
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Les vaisseaux traversant l'océanAtlantique transportaient de gros canons montés sur affût destinés à protéger leur cargaison et à donner dessignaux lorsque la visibilité était mauvaise. Lors de sa construction, leMachault avait 26 sabords. Toutefois, ilpeut avoir été armé de 32 canonslorsqu'il fit voile vers le Canada en 1760.Les trois canons de 12 livres en fontedégagés du bateau mesurent environ 3mètres de long et pèsent approximativement 1364 kilos. Dans une bataillenavale, les canons servaient à bombarder les coques des vaisseaux ennemisavec des boulets de fer plein. Ils pou-
Ar/ut et canon de navire (d'aprèsJean Boudriot, Le vaisseau de74 canons [Grenoble, QuatreSeigneurs, 1974-1977], uol. 2,pl. 39)
L'artillerie
vaient également tirer des projectilesanti-personne ou anti-gréement.
Tous les canons du Machault devaient être montés à leur emplacementsur des affûts de bois d'un modèle identique à celui qui est présenté ici. Pouratténuer le recul causé par le coup, onavait un système composé d'anneaux,de crochets de fer, de poulies et de câbles. On a retrouvé deux morceauxd'affût de canon sur le Machault, à savoir l'une des sus-bandes de fer s'emboîtant sur les tourillons du canon afinde l'attacher à son affût et une bande derenfort en fer pour roulette ou roued'affut.
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L'artillerie du M achault comprenaitégalement des pierriers fixés sur la lissedu gaillard d'avant et montés sur despivots en forme de fourche. Les pierriers ressemblent à des canons en miniature. Ils pouvaient être tournés pourtirer de petits projectiles de fer ou deplomb sur les ennemis tentant de monter à l'abordage ou même sur ceux quiétaient déjà parvenus sur le pont. Les
Pierrier et support transportable(d'après jean Boudriot, Le vaisseau de 74 canons (Grenoble,Quatre Seigneurs, 1974-1977J,uo]. 2,fig. 2(3)
Pierrier du Machault
L'artillerie
deux pierriers de fonte retrouvés sur lenavire sont identiques et mesurent 92centimètres de longueur.
Le pierrier pouvait être monté surun support de façon qu'on puisse letransporter et l'installer à différents endroits du navire, notamment sur les plates-formes situées dans la mâture. Ledessin présente un pierrier monté surun support transportable.
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Le chargement des canons
L'entretien, le chargement et le tirde chaque canon du Machault était assuré par ses servants. A l'image des fusils et des autres armes à âme lisse del'époque, les canons étaient chargés parla bouche. On introduisait une mesurede poudre noire dans la culasse à l'aided'une cuillère, ou on enfonçait une gargousse. On refoulait ensuite la bourresur la poudre, puis on chargeait le projectile. Lorsqu'il s'agissait d'un boulet,on ajoutait de la bourre pour l'empêcher de rouler hors du canon. On versait de la poudre d'amorçage dans la
lumière et dans une rainure (traînée)situées à l'arrière de la culasse pourcommuniquer le feu à la charge.
La poudre noire était extrêmement instable et devait être emmagasinée et manutentionnée avec des matériaux peu sujets à provoquer desétincelles. Les soutes à poudre étaienthabituellement renforcées, alors queles cuillères, les refouloirs et les barils depoudre étaient faits de bois et de cuivre,car le fer pouvait provoquer des étincelles et déclencher une explosion accidentelle.
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Gargousse
Baril il poudre en bois avec bourseen cuir, clous de cuivre (d' aprè»Jean Boudriot, Le vaisseau de74 canons {Grenoble, QuatreSeigneurs, 1974-1977], uol. 2,fig. 20])
Cuiller il poudre en bois et cuivre
En mer, on utilisait principalementles boulets pleins en fonte pour creverla coque des bateaux ennemis. Ces boulets étaient parfois chauffés au rougedans l'espoir d'incendier les ponts debois ou de faire exploser la soute à poudre. On a retrouvé plus de 500 bouletsde canon sur le Machault. La plupartsont d'origine française et portent lafleur de lys. Deux boulets sont marquésd'une flèche à pointe évasée signalantleur appartenance à la couronne britannique. Ils ont probablement atteintle Machault avant qu'il ne coule. On a
Les munitions
également retrouvé de petites ballespleines en plomb parmi les projectilesde forme ronde découverts sur leMachault. Ces petites balles regroupéesdans des sacs de grosse toile ou dans desboîtes de fer blanc tombaient en pluiemeurtrière dans les rangs ennemislorsqu'elles étaient tirées par les canons.
La grenade à main est un bouletcreux en fer rempli de poudre à canonallumée par une fusée de bois. On pouvait lancer les grenades des ponts, dugréement ou de plates-formes situéesdans la mâture.
Grenade à main enfer ayant unefusée de bois
Bouletfrançais de 12 livres Boulet anglais de 12 liures
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Ces projectiles de fer aux formesétranges ont été conçus pour être tiréspar des canons afin d'abattre le gréement et la voilure des navires ennemis.Le boulet ramé est une barre pleine enfer aux extrémités cylindriques également pleines et en fer. Il était chargé ettiré de la même façon que les bouletsordinaires. Les boulets étoilés et lesboulets maillés étaient attachés avec une
Les munitions
cordelette et emballés dans des sacs deforte toile qui s'enf1ammaient lors de lamise à feu, libérant ainsi les grosses pièces de métal qui s'ouvraient et tournoyaient en vol. Celles-ci taillaient enpièces le gréement du navire ennemi,brisant les espars, déchirant les voiles etarrachant les cordages de leursattaches.
Boulet ramé
Boulet maillé Boulet étoilé
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Les bombes de mortier étaientcreuses et en fonte. On les remplissaitde poudre à canon dont l'explosionétait provoquée par une fusée de bois.Les bombes étaient tirées sur une trajectoire élevée à partir de petits canons
B ombe de mortier
Les munitions
de fort calibre appelés mortiers. Untrois-mâts du type du Machault ne pouvait se servir de mortiers et les 50 bombes retrouvées dans l'épave devaientdonc faire partie des envois de munitions destinés au Canada.
Maniemeni d'un canon léger de 6liures et d'un mortier; par C.W.Rudserd (auec la permission dumusée de l'Armée, citadelle dellatijàx)
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En plus des gros canons sur affût,les navires transportaient des arsenauxd'armes de poing ou portatives utiliséespar les marins lors de la capture d'unautre navire ou pour défendre le leur.Les armes à feu de l'arsenal du Machaultcomprenaient deux types de fusils, untromblon (non illustré) ainsi que lespremiers pistolets réglementaires armant la cavalerie française, manifestement utilisés également sur les bâtiments français. Deux des exemplairesportent l'inscription LE MACHAULTsur leur fût.
Les armes blanches jouaient également un rôle important dans l'arsenal
L'arsenal du navire
-les sabres pour le combat individuelet les haches pour abattre le gréementet trouer le bordé au moment de l'abordage. On a retrouvé sur l'épave plusieurs exemplaires du sabre d'arsenalprésenté ici. Il a une fusée octogonaleen os et une garde de laiton ornée demotifs torsadés. Il possédait autrefoisune lame. Sauf pour sa lame en fer,cette arme solide, fabriquée de matériaux qui ne se corrodaient pas, convenait bien à l'environnement marin. Onportait probablement ce sabre passé à laceinture, car son fourreau ne présenteaucune attache. La hache d'abordageest en fer forgé.
Armes légères françaises provenant de l'arsenal du Machault;de haut en bas: fusil, pistolet decavalerie modèle 1733 -1734,hache d'abordage et sabred'abordage
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Plusieurs exemplaires de ce fusil àâme lisse découverts sur le Machault appartenaient à l'arsenal. La seule crosseretrouvée est gravée au nom du navire.Il mesurait primitivement environ 149centimètres de longueur et était de calibre 0,69 comme les fusils militairesfrançais de l'époque, bien que ce n'ensoit pas un. Une courroie de cuir fixéesur le canon permettait aux marins de
Emplacement de la platine
Contre-platine de laiton
• • D'dll &2
Sous-garde de laiton
Porte-baguette de laiton
L'arsenal du navirele passer en bandoulière et d'utiliser lesdeux mains pour grimper dans la mâture afin de trouver un poste de tir. Lesgarnitures de cuivre du fusil n'ont pasété trop détériorées par le séjour dansl'eau, alors que le canon de fer qui devait s'emboîter dans le canal creusé dansla partie supérieure du fût de noyerainsi que le mécanisme de la platine àpierre ont été mangés par la rouille.
Fusil (l'arsenal
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Le fusil de type Long Land, plusconnu sous le nom de "Brown Bess",était l'arme à feu réglementaire de l'infanterie anglaise au cours du XVIIIesiècle. Cette image présente la crosse enbois et sa plaque de couche en laiton,son écusson et sa sous-garde. L'écussonnous indique que cette arme apparte-
l~'cusson dejusil
Fusil anglais Long Land
L'arsenal du navire
nait primitivement au 50e régimentd'infanterie du colonel William Shirley.Ce fusil a dû être saisi en 1756 au fortOswego, sur la rive sud du lac Ontario,lorsque les Français ont défait le régiment colonial américain, et on l'auraensuite affecté au Machault.
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L'épée dite "à la mousquetaire"était une arme réglementaire de différents corps de l'armée française entre lafin du XVIIe siècle et le milieu duXVIIIe. Toutefois, à cette époque, ellen'était pas l'arme principale du soldat.La garde et le pommeau sont en laitonalors que la fusée consiste en une pièce
l'
Epée de soldatde bois recouverte de fil de laiton torsadé. La lame manquante aurait été enacier. La durabilité de cette épée étaitinférieure à celle du sabre d'arsenal etles quelques exemplaires qui ont été retrouvés sur le navire ont probablementété abandonnés par les troupes transportées au Canada.
Poignée d'une épée françaiseréglementaire, dite "lI lamousquetaire"
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Outils et équipement
Encyclopédie ... Recueil deplanches ... , sect. 2, part. l,"Charpenterie", pl. 1
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Les outils pour le travail du boisretrouvés sur le Machault comprenaientaussi bien des coins à fendre, des hacheset des scies pour les travaux grossiers,que des outils de façonnage tels des planes, des ciseaux de tourneur, des perceuses et des marteaux, ainsi que desrabots pour la finition et une fausseéquerre pour le mesurage.
Le travail du bois
Partie supérieure d'une herminette de tonnelier en [er forgépré sen tan t und l' u x i l'ln l'
tranchant
Outil de fer forgé ou d'acier servant à donner l'angle convenableaux dents dl' scie (la poignéemanque)
Tête de hache ri un seul tranchantenfèuillardfiJrgé dont le manchede bois est cassé
Maillet de bois d'une seule pièce
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Après deux siècles de séjour dansl'estuaire de la Ristigouche, la plupartdes pièces d'acier des outils pour travailler le bois se sont décomposées.Toutefois, un échantillonnage de poignées en bois à survécu et se présenteen bon état. Voici une belle collectiond'outils de façonnage: planes, ciseauxde tourneur, tarières et vrilles ainsi que
Le travail du boisdes outils de traction et de poussée nonidentifiés. De plus, on a retrouvé sur leMachault des manches de marteaux enbois, une mèche de tarière en fer, unelame de gouge en fer, des vestiges demasses en fer accompagnées de leurmanche de bois, ainsi que des lamesd'outils non identifiés.
Poignée de bois de scie de charpentier
Fausse équerre de bois et de cuivremarquée aux /1, pouces, aux //2
pouces, aux pouces et au pied
Poignées de bois d'outils deiaçonnage
Encyclopédie ... Recueil deplanches ... , sect. 3, "Ebênisterie... ", pl. 1
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Lorsqu'un menuisier désirait aplanir une planche non dégrossie, il pouvait débuter avec une demi-varlope. Ilse servait de rabots cintrés pour aplanirles surfaces concaves. L'exemplaire présenté ici aurait pu servir aux travaux demenuiserie générale ainsi qu'à la tonnellerie. A l'aide du bouvet, on pouvait
Le travail du boisfabriquer des rainures en quart de cercle ou d'ovale. Le bouvet mâle et femelle servait à fabriquer des assemblages à rainure et languette ne nécessitantni clou ni colle et permettant à deuxplanches de s'emboîter exactement,tout en laissant le bois se dilater et secontracter sans se fendre.
Dans le sens des aiguilles d'unemontre à partir du coin gauche:une demi-varlope, un rabot àlanguette, un bouvet, un rabotcintré et une demi-varlope avecpoignée
Encyclopédie ... Recueil deplanches... , sect. 6, "Menuisieren bâtiments", pl. 2
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Les feuillards et les barres de ferforgé que l'on a retrouvés en grandequantité sur le Machault peuvent avoirfait partie de l'approvisionnement dunavire mais, plus vraisemblablement, ilsétaient destinés à la colonie. Un forgeron ne peut travailler sans une bonneprovision de fer affiné, or la productiondes forges du Saint-Maurice près deTrois-Rivières était inférieure aux besoins de la colonie. L'affinage des métaux de base - le cuivre et ses alliages,tous les métaux gris et l'acier - n'exis-
Le travail du métaltait pratiquement pas en Amérique duNord au cours du XVIIIe siècle. Lescolonies dépendaient des importationsde métal en provenance de l'Europe.Les assiettes, les casseroles, les ustensiles de cuisine, les chandeliers, les armatures, les outils et autres objets métalliques, y compris les jouets, étaientrecyclés lorsqu'ils étaient brisés ou usés.C'est pourquoi, on découvre peu d'objets de ce genre dans les fouilles de sitesterrestres.
LI' rémouleur, Les cris de Paris(Parc historique national dl' la[orieresse dl' Louisbourg, ParesCanada)
CI' disque dl' grès. jJl'Psl'lltallt 11111'
surface dl' meulage IégèrementCOlIVI'XI'. est II/II' meule à aiguiserqui aurait étf dfgrossil' par .1011
propriétaire [niur l'adapter aill'V/J(' d'auge dans laquelle il ooulait la mouler
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Le travail du métal
l~'tau de [er jingé ou d'acier; lesbrides defixation à l'établi, le ressort et le pied manquent
Tous ces outils servaient à tenir et àmanutentionner le métal chaud. Ilsétaient tenus à la main, sauf l'étaumonté sur un établi. Un des marins duMachault, ayant certaines connaissancesdu métier de forgeron, devait être responsable des réparations d'urgenceaux attaches métalliques, aux armes àfeu et à l'artillerie lourde du bateau. Ilaurait également pu réparer divers objets dont le bougeoir de laiton retrouvésur le navire.
Tranche en [er
Pinces deferfort corrodées
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Perçoir servant à faire des trouscarrés
Le travail du métal
Encyclopédie ... Recueil deplanches ... , sect, 8, "Serrurier",pl. 1
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Ce fer de foène est le mieux conservé des quatre qui ont été retrouvéssur le Machault. Il était muni d'une longue hampe et servait à harponner despetites baleines, des dauphins, des anguilles et de gros poissons. A la poignéeétait attaché un long filin auquel onpouvait donner du mou ou qu'on pouva~t haler pour ramener la foène et lapnse.
La pêcheLes filets de pêche avaient besoin
d'être lestés de poids de plomb et soutenus par des flotteurs, probablementcomposés de bouchons, de vessiesd'animaux ou de petits tonneaux étanches. On a trouvé sur le navire un sactissé en corde rempli de bouchons qui apeut-être été utilisé comme f1otteur.
Poids en plomb de filet de pêche;12,3 cm de longueur
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Foène de [er à sept dents
La pêche
Encyclopédie ... Recueil deplanches... , seci. 7, "Pêches... ."pl. 4
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Nourriture et boisson
Repas enjamille, dansjohann B.Basedow, Eleme n tarwe rk ...(üipzi~, V()~el, 1774)
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Les briques retrouvées sur leMachault, dont certaines d'ailleursétaient encore réunies par du ciment,proviennent probablement de l'infrastructure d'une cuisine de forme rectangulaire située en proue,juste à l'arrièredu mât de misaine. Dans la plupart deces cuisines à l'époque, une marmite degrande capacité placée sur un foyer faisait partie de la structure même du navire. Quelques bûches de bois découvertes sur le navire servaient probablement à alimenter le foyer.
Les marmites de poterie communeétaient d'usage courant au XVIIIe siècle. La cargaison du Machault en comptait plusieurs douzaines. Ces récipientsne fuyaient pas, conduisaient bien lachaleur et étaient bon marché. Toutefois, au bout d'un certain temps, ils devenaient fragiles et se brisaient facilement. Leurs tessons se retrouvent souvent dans les sites des colonies fran-
La cuissonçaises occupés entre la première moitiédu XVIIe siècle et la fin du XVIIIesiècle.
Les marmites à fond rond peuventêtre placées sur des trépieds de fer audessus des braises ou directement surles ouvertures des cuisinières pourbouillir ou fricasser des viandes salées- du boeuf ou du porc habituellement- accompagnées de légumes. Leurconstruction appelle un couvercle, maisnous n'en avons pas trouvé qui correspondent à leur grandeur. Ce modèle demarmite en poterie n'est qu'un de ceuxque pouvaient acheter au XVIIIe siècleles consommateurs habitant les coloniesfrançaises. Il en existe au moins deuxautres modèles que l'on a retrouvés surle Machault, à savoir un en poterie vernissée verte à trois pieds et un autre sansdé~orations à fond rond et à poignéeumque.
Une petite et une grande marmites il deux poignées, en poteriecommune, non décorées et partiel-lement vernissées, faites enFrance
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Les marmites en métal étaient à lafois légères, durables et pratiques, cequi les rendait extrêmement intéressantes, même si elles étaient beaucoupplus chères que les modèles en céramique. Elles étaient des objets de traiteextrêmement appréciés des Indiens del'Amérique du Nord et ont été retrouvées dans des sites d'ensevelissement indiens. Les marmites du Machault relèvent de deux catégories: celles en laitonde grande et de petite taille qui s'emboîtent les unes dans les autres, et lesmarmites de cuivre de grande tailledont les lourds couvercles sont étamés àl'intérieur. Les deux modèles présen-
L'une des grandes marmites dl'laiton P01W(l1lt s'emboîter dansd'autres
La cuissontent des anses qui permettent de lessuspendre au-dessus d'un feu.
Les ustensiles de cuisine de ce modèle illustrent parfaitement le matérielde cuisine des navires du XVIIIe siècle.Le cuisinier égouttait les aliments dansla passoire, utilisait la broche pour tenirles pièces de viande durant la cuisson etécumait la graisse des soupes et des ragoûts avec l'écumoire. Ces ustensilesn'ont pas beaucoup changé au coursdes âges, sauf qu'aujourd'hui ils sontprobablement fabriqués en aluminiumou en acier inoxydable, métaux inconnus au XVIIIe siècle.
Passoire l'II cuivre l'II [euill«
-----_.~i'cullloire en cuiurr [org« etbroche en Ierfàrgr
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La conservation et le service des liquidesLes cruches en poterie commune
vernissée verte se rangeaient probablement parmi les récipients de céramiqueles meilleur marché destinés à la conservation et au service, dont disposaientles habitants des colonies françaises auXVIIIe siècle. Ces 5 cruches illustrent laforme caractéristique du milieu du siècle et donnent une idée des grandeursde fabrication. Elles étaient probablement destinées à divers usages, mais laplus grande aurait pu servir de seaupour transporter des liquides dans lesbuanderies, les étables, les chambres àcoucher ou ailleurs dans les maisons.Les plus petites ont la taille d'une tasse
de petite dimension, alors que celles degrandeur moyenne sont extrêmementproches des mesures officielles destinées à la bière et au vin dont on scservait dans les tavernes de la NouvelleFrance pour verser les boissons alcooliques en vogue à l'époque: le vin, labière et le rhum.
Ce pichet de poterie à glaçure stannifère probablement utilisé à bord duMachault, est plus élégant que les cruches en poterie commune. Sa décoration monochrome jaune-orange estassez exceptionnelle si l'on se fie auxpoteries à glaçure stannifère retrouvéesdans les sites nord-américains.
Pichets saintongeais de poteriecommune à glaçure verte
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La conservation et le service des liquidesLes deux bouteilles d'origine an
glaise peuvent provenir du mess desofficiers ou d'une cargaison marchande. Les bou teilles "à vin" en verrevert foncé étaient couramment utiliséesen Europe et en Amérique du Nord parles marchands de vin, de spiritueux etd'eau minérale comme récipients àusage commercial, et par les particuliers pour décanter, entreposer et servirles boissons achetées en tonneau ou fabriquées à la maison. La croyance populaire voulait que la couleur vert foncé
protège le contenu des effets nocifs dela lumière. On a également retrouvéquelques exemplaires de modèles français de la bouteille "à vin" en verre vertfoncé.
Deux bidons du Machault étaientemployés dans le service à l'équipage.Chaque bidon avait une contenanced'environ cinq litres et servait à la distribution de la ration quotidienne de vinaux équipes de matelots comprenantquatre à sept hommes.
B ulon à douves de bois avec poiKllée de corde (d'après [eanBoudriot, Le vaisseau de 74 canons IGIt'lloble, QuatreSeigneurs, 1974-1977], l'Vi. 2,IiK' 154)
B outeilles "à 1lill" anglaises enverre 1II'rt [oucê
Pichet de 23 on de haut en poterieà glaçure stannifère [abriquê enFrance, peut-être à Montauban
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L'entreposage des aliments et boissons
Les pots d'entreposage de différentes tailles en poterie commune nonvernissée ont été fabriqués à grandeéchelle pendant des siècles dans les paysméditerranéens. Cet exemplaire pourrait avoir remplacé un tonnelet de boisde taille comparable pour entreposer ettransporter différents types d'alimentset de liquides. Son ouverture est assezlarge pour que l'on puisse y puiser avecla main ou avec une tasse. Toutefois, sahauteur n'est que de 49 centimètres,probablement inférieure à celle despots utilisés sur les navires du XVIIIesiècle pour conserver les provisionsd'eau potable.
Ce goulot de bouteille comprenantle bouchon provient d'une bouteille "à
vin" anglaise qui semblerait avoir étéremplie et bouchée en Angleterre. Il yen avait près de 200 à bord. Le dessusdu bouchon déborde légèrement de labouteille et a été bloqué au moyen d'unfil de cuivre.
On a également retrouvé sur leMachault diverses bouteilles et pots deverre de fabrication française pouvantservir au transport des aliments, desboissons et d'autres produits. Un tonneau de chêne retrouvé intact contenaitencore du porc salé. Des traces de coupsde couteau dans le porc semblent prouver que le tonneau avait été ouvert. Lestonneaux qui contenaient des liquidesétaient mis en perce ou vidés au moyende cannelles.
Goulot d'une bouteille "à vin" deverre vert foru:é
Cannelle coulée en cuivreGrand put en poterie commune
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Il n'y avait que les verres à pied etles gobelets d'étain qui servaient àboire; les coupes d'amitié servaientprincipalement de décoration et portaient parfois des inscriptions commémorant d'heureux souvenirs. Même sila poterie de grès de Nottingham dontelles sont faites, date de l'époque duMachault, il est rare de retrouver descoupes d'amitié dans les sites d'Amérique du Nord du XVIIIe siècle.
Les gobelets d'étain du XVIIIe siècle sont également rares de nos jours,quoique certains aient survécu en servant de calice. Les gobelets métalliquesqui sont des tasses sans anse, sont desformes très anciennes de vases à boire.Cet exemplaire a des lignes simples etagréables à J'oeil. Lorsque l'objet étaitneuf, sa surface polie avait un finiargenté.
Gobelet il pied,en étain coulé
Coupe d'amitié d'origine anglaiseen grès brun il glaçure saline,arec ornements en creux
Coupes et verresLe verre à vin européen à pied
creux de style dit "bouton carré" (à gauche), provient des quelques centainesretrouvées sur le Machault. Dans ce cas,il s'agit clairement d'une cargaison marchande. L'autre verre à vin, fabriqué enverre de plomb, est d'origine anglaise etpossède un pied allongé et une gracieuse coupe évasée. Ce modèle étaitfort en demande des deux côtés del'Atlantique au cours de la guerre deSept Ans.
Ne figurent pas sur l'illustration:un verre à pied opaque rubanné d'origine anglaise, ainsi qu'un gobelet enverre dépoli d'origine européennedont on retrouve souvent des exemplaires dans les sites canadiens du régime français.
Deux uerres il pied
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Poterie commune décorée
La poterie commune utilitaire seprésente souvent sans décoration. Toutefois, la cargaison du Machault contenait également diverses pièces décoréesutilisées probablement pour servir lesaliments et les préparer. Ces exemplaires présentent des zigzags, des cercles, des points, des animaux et desplantes stylisés - éléments populaires- peints sur des fonds engobés de
blanc. On retrouve des ornementsidentiques sur les bols et les assiettes enpoterie commune de la collection duMachault. D'autres poteries communessont décorées en creux. On a retrouvéprès de 500 bols et assiettes décorésd'origine française sur le Machault. Plusieurs étaient encore empilés dans lacale.
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Poterie commune décorée
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Bols
Écuelle à oreilles, en étain coulé
Petit bol à mélanger en grès blancuni à glaçure saline
usages. Les plus petits pouvaient servirde tasses sans anse, ceux de grandeurmoyenne d'écuelles ou de vide-tasse surune table à thé, alors que les plusgrands ont pujouer le rôle de soupièresou de bols à punch. D'autre part, lagamelle de bois avait une utilisationprécise sur le navire. C'était en effet leplat comun où s'alimentaient des équipes de 4 à 7 matelots.
On a également retrouvé sur le siteune cargaison de bols de porcelainetendre d'origine anglaise, une écuellede poterie commune ayant des ergotsmoulés, ainsi qu'un petit bol de verrebleu foncé dont le rebord évasé est entouré de lignes dorées. Ces exemplairesne sont pas montrés ici.
Les petits bols à rebord et les écuelles à poignées ou anses étaient couramment utilisés comme couverts individuels pour les bouillons et gruaux quicorn posaient une bonne partie dumenu quotidien. Les bols sans rebordpouvaient servir à mélanger ou à servirles aliments.
La cargaison du Machault comprenait divers modèles de bols. D'autrestypes de bols étaient probablement utilisés sur le navire. L'échantillonnage estincroyablement varié. Il s'agit en effetde modèles européens, français, anglaiset chinois: certains étant à la fois solideset pratiques et d'autres plus ornés etplus raffinés.
Cinq bols de différentes grandeursà glaçure stannifère évoquent divers
Gamelle ou récipient communau-taire à douves de bois (d'aprèsJean Boudriot, Le vaisseau de74 canons [Grenoble, QuatreSeigneurs, 1974-1977], vol. 2,fif;. 154)
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Bol de porcelo.ine chinoised'exportation pouuant convenir àlajabricaiion despunchs, présentant desjleurs de prunier mouléesen relief,' alternant avec des cartouches contenant des branchesfleuries peintes dans les tons derose
Bols
Écuellefrançaise en poterie commune il glaçure verte unie
Quatre des cinq bolsde dilfrrentesgrandeurs en poten« à glaçurestanni/pre, [abrtqués en Angleterre d'après un modèle chinois etdécorés de dragons bleu et rouge
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Bols
Bols de porcelaine chinoised'exportation à décorationfloralepeinte en bleu
Bol de porcel.aine chi noised'exportation servant peut-être àservir la salade, et présentani alternativement des bouquets defleurs et des têtes de laitue peintesen bleu
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Ces objets ont pu être utiliséscomme assiettes ou comme plats de service. Il s'agit en majorité d'articles detable de bonne qualité, quoique décorésassez simplement pour la période baroque. On a également retrouvé sur leMachault un plat saintongeais (du sud-
Assiettes et plats
ouest de la France) décoré de points,des tessons provenant d'une pièce vernissée ligurienne (du nord-ouest del'Italie), une cargaison d'assiettes de poterie commune de qualité inférieure,ainsi que des fragments d'assiettes debois.
Assiette de porcelaine chinoised'exportation dans les tons derose, datant de 1755-1758
Assiette il soupe en porcelaine chinoise d'exportation décorée d'unebordure et d'un jJa]-\a!{e bleus Fragment d'un plat de faïence
[rançaise oual ayant une bordureà lambrequin bleue
Assiette en étain
Plat de [aience [rançaise présentant une bordure et un moti]central bleus monochromes
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La mode de prendre le thé s'étaitgraduellement répandue dans toutesles classes de la société européenne aucours de la seconde moitié du XVIIIesiècle. L'ambition des buveurs de théétait d'embellir leur table à l'aide deporcelaine et d'argenterie. Toutefois, lethé était encore une denrée chère, quel'on gardait sous clé et que l'on infusaitet servait dans de petits récipients. Toutservice à thé de l'époque devait aumoins comprendre une théière, un potà lait ou à eau chaude, un sucrier, desbols à thé, des soucoupes et un videtasse (bol destiné à recevoir les restes dethé froid des tasses et des théières ainsique l'eau utilisée pour les rincer). Lesinvités avaient l'habitude de retournerleur tasse dans la soucoupe et d'y poserla cuillère en équilibre pour signalerqu'ils ne désiraient plus de thé.
Au milieu du XVIIIe siècle, onpouvait se procurer des services à théassortis. Toutefois, la présence dans lacargaison du Machault de porcelaine
Tasse à thé et soucoupe avec décorpeint en bleu, et tasse à chocolat etsoucoupe à décor de glaçurebrune (batave) et réserves dans lestons de rose
Le service du thé
chinoise d'exportation de couleur bleuedémontre que parfois les acheteurs devaientcomposer leurs services de piècesde décors différents.
La cargaison comprenait également des articles pour le thé en porcelaine anglaise tendre de la fabrique deBow. Malheureusement, ils ont subi detels dégâts qu'on n'a pas pu les photographier. On a également retrouvé unepetite quantité de bols à thé et de soucoupes en porcelaine chinoise coquilled'oeuf d'une délicatesse exquise dontcertains exemplaires sont peints dansles tons de rose, alors que d'autres sontdorés.
On buvait le café et le chocolatchaud dans des tasses à anse, plus largeset de forme plus cylindrique que lesbols à thé. Les soucoupes étaient également de plus grandes dimensions. Lesdeux tasses à café en porcelaine chinoise d'exportation, que l'on montre iciavec leurs soucoupes, ne diffèrent l'unede l'autre que par leurs décors peints.
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Bol ri thé et soucoupe en porcelaine chinoise coquille d'oeulavecdécors peints
Le service du thé
Service ri thé en porcelaine chinoise peinte en bleu, comprenantune cuillère d'étain ri moti] rococo
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Les porcelaines exportées deChine que l'on retrouve dans la collection du Machault sont décorées d'unepeinture sous couverte bleue et d'unecouverte de style Imari ainsi que decouleurs de la famille rose. Les ornements peints dans ces trois palettes decouleurs traduisent l'amour des Français de l'époque pour les paysages et lesthèmes floraux. Il n'y a qu'une scène oùfigurent des personnages. Les fabriques de porcelaine chinoise travail-
Décoration florale peinte en bleuri bordure pendante
Porcelaine peinte
laient selon le principe de la chaîne demontage. Plusieurs artistes peignaientdifférents éléments du même motif, cequi explique les différences de couleuret de détail dans les bols décorés detreilles et de raisins. Les décorations dela couverte étaient exécutées plus soigneusement que celles de la sous-couverte. C'est pourquoi, les porcelainesdécorées sur la couverte étaient pluschères.
Détail d'un bol de grandes dimensions décoré d'un paysage defleurs dans le style Irnari
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Porcelaine peinte
Détail d'un personnage dans unjardin peint en bleu
Bols ornés de raisins et de treillesbleus
Paysage peiru en bleu sur un bolde porcelaine chinoise de grandesdimensions
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Porcelaine peinte
Décoration dans les tons de rosesur un bol à cannelures
Paysage dans les tons de rose
Dessin floral dans les tons de Tose
Paysage defleurs dans les tons derose
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Lorsqu'au milieu du XVIIIe siècle,les potiers anglais se mirent à fabriquerde la porcelaine, ils copièrent souventles décorations de modèles chinois, telsles dragons bleus peints sur des petitsbols de deux grandeurs différentes fabriqués à Bow vers 1755. Le motif audragon a également été reproduit surdes bols de poterie anglaise à glaçurestannifère découverts sur le Machault.
Porcelaine anglaise ornée de dragons peints en bleu (coll. privpp)
Porcelaine peinteLes anglais copièrent d'autre part
divers modèles de porcelaine européenne. La décoration à l'immortellepeinte sur les théières de la cargaisondu Machault a été exécutée à la fabriquede Bow entre 1755 et 1759. De nosjours, la fabrique royale de porcelainede Copenhague au Danemark offre encore deux variantes de cet ancien motif.
L'une des théières PI/. porcelaiIII'
de Bou. aux lIlotifi' ri l'immortelle
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Vêtements
Venison & Claret. or SrHumpv Haunch Bart of Glutton Hall ... 1772 (avec la permission de la Colonial Williamsburg Foundatum, Williamsburg,Virginie, E.-U.)
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Au XVIIIe siècle, les bouclesétaient couramment utilisées pour attacher les vêtements. On a retrouvé sur leMachault des boucles de soulier, de culotte et de jarretière, la plupart de cestrouvailles se réduisant à l'armature. Al'époque, les boucles avaient des piècesd'appui qui s'attachaient aux vêtements. Les boucles duraient généralement plus longtemps que les vêtementssur lesquels elles servaient et leurs pièces d'appui permettaient de les transférer aisément sur d'autres vêtements.
Les boucles de chaussure servaientà la fois aux hommes et aux femmes. Onpeut constater ici qu'il existe différentsmotifs décoratifs quoique ceux qui apparaissent au deuxième rang étaientprobablement les plus en vogue. Dans
Attaches de vêtements
la plupart des cas, seule l'armature de laboucle de chaussure a survécu. Toutefois, deux nous sont parvenues en bonétat avec les pièces d'appui qui les attachaient à la chaussure.
Les boucles de culotte permettaient de fermer les culottes masculinessous le genou. Elles sont plus petitesque les boucles de chaussure. Les boucles de jarretière sont encore plus petites et servaient à attacher la bande detissu qui retenait les bas des hommes oudes femmes. Elles s'accrochaient parune pièce en "T" à une boutonnièresituée sur la jarretière alors qu'une languette, manquante sur cet exemplaire,permettait de serrer la bande de tissusur la jambe.
C::;;;.r
"k.::"'\'.1
~L,~:Jl.,':~~,
1t<_ :.'
Sept boucles de chaussure en laiton ou en étain
oArmatures de boucles de culotte;deux sont en laiton et une en étain
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Les disques de cuir embouti fortsimples et de fabrication grossière contrastent fortement avec les boutons décoratifs obtenus en sertissant le rebordd'une feuille de cuivre embouti sur desformes de bouton de bois plein. Cellesci pouvaient également servir de support à des boutons de fils entrelacésavec raffinement. La quatrième sorte
Boucle de jarretière en argentd'origine française, marquéed'une fleur de lys et du nomACHARD,' 2,7 cm sur 2,5
AgraFe de laiton
Attaches de vêtements
de boutons présentée ici est fabriquéeen étain ou en laiton coulé en deuxmorceaux qu'on réunissait ensuite parune soudure. Ces treize boutons sontassez représentatifs des modèles disponibles à l'époque pour attacher les vêtements masculins, les vêtements féminins ne comportant pas de boutons.
Bouton de bois enforme debâtonnet
Agrafi' dl' vêtement en laiton
Boutons dl' manchette
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Toutes ces attaches de vêtementssont des objets utilitaires que l'on emploie encore aujourd'hui, quoique lesexemplaires du XVIIIe siècle présentésici ont une ornementation à la mode del'époque. Par exemple l'agrafe faite decuivre en feuille présente un reborddentelé et un centre découpé en coeur.Les deux pointes s'accrochaient à uncôté d'un gros manteau ou d'une cape
Attaches de vêtementsalors que le crochet retenait une bouclecorrespondante posée sur l'autre partiedu vêtement.
Les boutons de manchette avaientle même usage que de nos jours. Toutefois, au début du XVIIIe siècle, ilsétaient plutôt portés par les hommesriches. Les exemplaires présentés icisont en argent, en laiton doré et enverre taillé à facettes.
Forme de bouton de bois recouverte defil
Encyclopédie ... Recueil deplanches..., sect. 8, "Tailleur... ",pl. 1
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Attaches de vêtements
Boutons de cuir et de métal coulé
Boutons en métal embouti
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La cargaison du Machault recelaitprès de 500 chaussures pour hommes, àl'état neuf et quasiment identiques.Elles étaient peut-être destinées à dessoldats, mais des chaussures semblablesétaient communément portées par lamajorité de la population civile. Ceschaussures sont conçues pour être fermées au moyen de boucles. Leur fabrication est solide et soignée, et elles sontcousues à la main. Elles ont une semelleà trépointe et leur talon de cuir est fixé àl'aide de chevilles de bois. Dans la fabrication à trépointe, on coud le dessus dela chaussure à une étroite trépointe decuir qui est elle-même cousue à unesemelle extérieure, ce qui donne unefixation solide et soignée. Cette technique courante au XVIIIe siècle est encore utilisée de nos jours pour les
Chaussures
souliers de bonne qualité. Ces chaussures convenaient indifféremment aupied gauche ou au pied droit. Leur propriétaire pouvait les faire alterner pourque la paire dure plus longtemps.
Le clouage d'une plaque métallique au talon était un autre moyen defaire durer la chaussure. Ce fer, décoréd'un coeur découpé, provient probablement d'un soulier à talon haut degentilhomme ou de dame.
On a également découvert deschaussons masculins. Les composantesdes chaussons sont cousues ensemblesans trépointe, de façon à offrir unechaussure légère portée principalement à l'intérieur pour danser, faire del'escrime et dans le cadre d'activités dedétente.
Plaque de talon en laiton
Partie d'empeigne avec boucle delaiton
Chaussure à trépointe provenantde la cargaison
80
Chaussures
Morceaux composant une chaussure dl' cuir à trépointe: (rangéesupérieurei deux parties latéralesde l'empeigne, renforts d'orteils etde talon; (rangée illfhipu re) rmppigne, semelle intérieure, semelleextérieure comprenant le talon,trépointe
81
La popularité de la laine dans lafabrication de vêtements tissés et tricotés repose sur sa capacité de retenir lachaleur et sur son imperméabilité bienconnues. On a retrouvé de nombreuxmorceaux de lainages tricotés à la mainsur le Machault. Toutefois, on n'en a puidentifier que quatre. Ces trois exemplaires ont été tricotés au point de jerseyen utilisant quatre aiguilles et du fil retors à deux brins. Ils ont tous été reprisés de façon assez grossière, probablement par leurs propriétaires. Les deuxbas ne proviennent pas de la même
Tuque de laine
Tricotagepaire. Ils devaient monter quasimentaux genoux et présentent tous deux desdoubles bandes de tricot uni à leur partie supérieure.
La tuque, tricotée en forme de tubeallongé sans couture et fermé aux deuxextrémités, était repliée sur elle-mêmepour en doubler l'isolation thermique.On créait des logements pour les oreilles en augmentant le nombre de maillesdans la partie centrale du tube. On aaussi retrouvé une mitaine tricotée à lamam.
Bas de laine
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Les textiles retrouvés sur leMachault présentent un échantillonnage des tissus disponibles au XVIIIesiècle. Cependant, seuls ces trois exemplaires sont en assez bon état pour traduire leurs formes originales. La laine,la soie, le coton et le lin ont perdu leurscouleurs primitives pour ne présenter ànos yeux que diverses teintes de bruntacheté. Le ruban de soie avait été enroulé et attaché avec une épingle de
Tissagelaiton. La bande de serge était enrouléeautour d'une mince planchette et retenue à l'aide d'une épingle de laitonsemblable à celle du ruban. Le noeud(ruban de soie replié et attaché au centre par un plus petit morceau de soie)peut avoir orné un tricorne masculin.Les autres textiles retrouvés sur leMachault varient du canevas grossièrement tricoté aux tissus de soie délicatsdestinés à des robes.
Noeud de soie
Ruban de soie de 17 mètres delongueur
Rouleau de serge (laine et coton)
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Le marchand d'épingles, Les crisde Paris (Parc historique national de la [ort.eresse dl' Lou isbourg, Parcs Canada)
Divers
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Coiffure et santé
Depuis le début du XVIIe siècle,les gentilshommes et les dames de qualité portaient des perruques. Toutefois,à l'époque qui nous intéresse, les coiffures étaient particulièrement corn pliquées. On bouclait et on frisait lesperruques à l'aide de fers chauds, puison les retenait en place par des peignes.Ces exemplaires d'os et de corne ont ététraités pour ressembler à de l'écaille detortue, un matériau plus cher que l'osou la corne.
Peignes d'os et de corne
Encyclopédie ... Recueil deplanches ... , sect, 7, "Perruquier... ", pl. 1
Fer à friser en fer forgé
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Ce tout petit échantillonnage nousdonne une idée des difficultés rencontrées au XVIIIe siècle pour respecter lapropreté et l'hygiène. Le mortier et lepilon peuvent avoir servi à broyer lesingrédients entrant dans la composition de pommades, de poudres et desirops. On a également retrouvé plusieurs débris de fioles de verre servant àpréparer les médicaments. On utilisaitla seringue pour faire des injectionsdans la vessie du patient dans le cadre
Mortier et pilon de bronze
Coiffure et santéde divers traitements, notamment ceuxdes maladies vénériennes.
On n'a retrouvé que quelques objets d'hygiène personnelle sur leMachault: des peignes à deux rangéesde dents fines opposées servant àépouiller les cheveux, un plat à barbe àrebord large et ouverture semi-circulaire qui s'emboîtait sous le menton,ainsi que différents bouchons verseursen buis servant probablement à obturerdes bouteilles d'eau de cologne ou d'autres produits de toilette.
Seringue d'étain
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Peigne de buis
Encyclopédie ... Recueil deplanches..., sect. 7, "Perruquier,barbier...", pl. 1
Plat à barbe en poterie communeà glaçure verte de fabricationfrançaise
Coiffure et santé
Bouchons verseurs en bois
Ce disque de bois est un jeton ouun marqueur qui aurait pu servir à différents jeux. Les marins étaient connuspour leur goût du jeu auquel ils s'adonnaient autant au cours des longues traversées que pendant les brèves escales.
Un flacon de poche en verre destiné à transporter une petite réserved'alcool n'a pas fait l'objet d'une illustration. On a retrouvé de petites bouteilles identiques dans d'autres sites serapportant aux colonies françaisesd'Amérique du Nord.
Les petites tabatières métalliquesavaient beaucoup de succès au XVIIIe
Jouer, boire et fumersiècle, alors que l'habitude de fumerétait devenue fort répandue. Bien destabatières étaient fabriquées aux PaysBas. C'est le cas de l'exemplaire présenté ici. Des passages des Evangiles(Luc 2: 44-46 et Luc 7: 2-4), écrits enflamand, y sont gravés. Le couverclemontre le Christ dans le temple et lefond, un suppliant s'approchant deJésus. Sur les côtés, quelqu'un a ajoutéun message mystérieux que l'on pourrait traduire librement ainsi: "Je tiendrai ma promesse de ne plus manger defriandises sinon aujourd'hui, du moinsdemain."
Jl'ton de jeu en bois
Tabatière gnH'É'I' en laiton et eucuiore
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En Amérique du Nord et dans lenord de l'Europe, on fumait habituellement le tabac dans des pipes, suivant encela l'exemple des indigènes d'Amérique du Nord. Les illustrations présentent deux modèles de pipe d'argilemoulée non vernissée, caractéristiquesde la fin du XVIIIe siècle.
On retrouve souvent dans les sitesarchéologiques canadiens de longuespipes d'une pièce au tuyau fin et aufourneau cylindrique droit. Les tessonsde pipe retrouvés sur le Machault démontrent la fragilité des pipes d'unepièce. L'exemplaire illustré a perduune grande partie de son tuyau, mais ils'agit du modèle le plus complet de lacargaison de pipes. Les empreintes dedents sur la pipe marquée TD démon-
Une pièce de la cargaison depipes, attribuée à la maison R.Tippet de Bristol en Angleterre
Pipe à talon marquée TD, proba-blement d'origine anglaise ••••
Deux jJipesà composantes dontle[ourneau présente une elfigie hu maine, fabriquées parGottiried Aust, artisan d'originemorave travaillant en Carolinedu Nord en 1760
"Canadiens en raquette... " [sic], dansC.C. Le Roy 13 acqueville de la Potherie, Histoire de l'Amérique septentrionale... (Paris, s. éd., 1722),vol. 1, en regard de la p. 51 (A rchivespubliques Canada, C-1854)
Fumertrent qu'elle a été fumée même aprèsque le tuyau soit devenu si court que sonpropriétaire risquait de se brûler les lèvres. Il l'a peut-être jetée lorsque lefourneau s'est brisé, ou il l'a perduequand elle est tombée de son chapeauqui était le meilleur endroit pour ranger un objet d'une telle fragilité pendant le travail.
Les pipes à effigie des rangées inférieures sont des pipes à composantesauxquelles le ou la fumeur (euse) ajoutait l'embouchure et le type de tuyau quilui convenaient. Il est rare de découvrirdes pipes à composantes dans les sitescanadiens du XVIIIe siècle bienqu'elles aient été couramment fabriquées dans les colonies américaines.
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Couteaux. Bague et médailleAu XVIIIe siècle, presque tout le
monde transportait son propre couteaupour découper la nourriture et la porter à sa bouche, et pour d'autres usagesde nature générale. Les manches debois, d'os et de corne de couteaux fermants donnent une idée de la diversitédes modèles de manches et des matériaux dont on pouvait disposer.
La médaille et la bague sont desobjets bon marché et grossièrement travaillés. La médaille porte des symboles
-
Manches de couteaux en bois, enos et en corne
chrétiens et était autrefois attachée àune chaîne, peut-être même à un chapelet.
On pense que les bagues de ce modèle étaient des marchandises de négoce parce qu'on les retrouve souventdans les sites de traite français primitifs.On les appelle souvent bagues de jésuites. Elles possèdent une ornementationrelativement individualisée. Cet exemplaire présente une gravure entortilléeet les lettres FI.
Bague de laiton
Médaille de laiton
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Couture et raccommodageLes épingles et les dés sont des mo
destes souvenirs qui nous rappellentque les vêtements devaient durer longtemps. Dans l'Europe du XVIIIe siècle,la fabrication des épingles était une industrie solidement établie. Les exemplaires présentés ont des têtes de filtorsadé représentatives de la période.
Les dés diffèrent fort peu de ceuxd'aujourd'hui. Le plus gros, dont la par-
tie supérieure est absente, est souventappelé dé ouvert.
L'aiguillier dont le couvercle coulissait, contenait probablement de grosses aiguilles à pointes obtuses appeléespasse-lacets. C'est avec cet outil que cordons et lacets dont on se servait habituellement au XVIIIe siècle pour attacher les vêtements étaient passés dansles oeillets et les coulisses.
•
Épingles droites de laiton
Dés de laiton
Aiguillier en bois de 11,5 cm delongueur
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Les chandelles étaient la source delumière artificielle la plus utilisée auXVIIIe siècle. Elles ne brûlaient cependant que si l'on s'en occupait fréquemment. En effet, il fallait les moucher,autrement dit couper le bout de lamèche brûlée deux ou trois fois parheure, pour l'empêcher de s'éteindreen grésillant. Les mouchettes ressemblent à des ciseaux portant une boîtesur l'une des lames et son couvercle surl'autre. Décorées ou non, il fallait lesgarder sous la main en les posant dansun porte-mouchette vertical du modèleillustré ici ou sur un plateau oblong.
Bougeoir de laiton
ÉclairageOn fabriquait des chandeliers de
différents modèles et en divers matériaux. L'illustration présente deuxexemplaires bien distincts. L'élégantchandelier d'un style à la mode au coursdes années 1750, faisait partie d'unepaire découverte sur le navire. Le bougeoir muni d'une poignée et d'un plateau pour recevoir la cire, était fait pourêtre transporté selon les besoins d'éclairage. Les rivets de la poignée de cetexemplaire provenant du Machault ontété réparés à la hâte pour qu'on puissecontinuer à s'en servir. Lors des fouilles,on a également retrouvé plusieurschandelles de suif.
Chandelier en laiton coulé, mouchette et porte-mouchette vertical,en laiton
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Illustrations en couleurs
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Cap de mouton en orme de grandes dimensions
Boutons en laiton
Tabatière hollandaise
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Peigne de bois à dents fines
Manche de cuillèreà thé en étain
Boucle de culotte en laiton
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Terrine à lait en poterie communesaintongeaise
Épée "à la mousquetaire"
Poignée ou fusée en corde
Décoration sur la garde d'uneépée de l'arsenal
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Assiettes en poterie commune
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Couvercle de marmite en laiton eten curore
Jolie poignée de bouilloire en laiton
Petit pot de laiton pouvant s'emboîter dans d'autres
Service à thé en porcelaine chinoise d'exportation
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B ols en poterie anglaise à glaçurestannifère
Chandelier de laiton
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Bol de porcelaine chinoised'exportation décoré dans le style[mari
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Bien des artefacts illustrés dans cespages sont exposés au centre d'accueildes visiteurs de Parcs Canada à Pointeà-la-Croix au Québec, où l'on rappellele souvenir de la bataille de Ristigouche.
On peut obtenir des renseignementssupplémentaires sur les objets, sur lesite et sur la bataille en consultant lessources suivantes ou en communiquantavec Parcs Canada.
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