Tunisie: Situation économique actuelle, engrenages et priorités réellesDr. Achraf AYADI
Paris, 12 septembre 2015
Agenda
• Les engrenages de l’économie tunisienne
• Les deux cycles de reprise économique
• La dégradation des finances Publiques
• Le mur de la dette 2017-2018
• Repenser l’équation budgétaire
• Au-delà de l’économique: Repenser le modèle de développement
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Les engrenages de l’économie tunisienne (2)
• Réflexion de fond sur le rôle de l’Etat dans l’économie:
• L’Etat postindépendance: interventionniste, dirigiste, dépensier…
• …devenu inadapté, inefficace, fragmenté,… ?
• Dépendance de la croissance de plusieurs facteurs:
• Les facteurs climatiques
• Les secteurs exportateurs
• La sécurité (…)
• Dépend du secteur privé à plusieurs autres facteurs:
• Politique monétaire
• Politique budgétaire
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La dégradation des finances Publiques
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82,9%80,7%
79,5%
75,7% 74,6% 74,5%
17,1%19,3%
20,5%
24,3% 25,4% 25,5%
55,9%
60,3%62,9%
66,0%
63,2%62,0%
24,1%22,8%
20,5%
16,6% 17,6%20,0%
40,40%
44,50% 44,50%45,80%
49,20%
52,90%
0,0%
10,0%
20,0%
30,0%
40,0%
50,0%
60,0%
70,0%
80,0%
90,0%
REA 2010 REA 2011 REA 2012 REA 2013 PROV 2014 LDF 2015
Ress. Propres/Tot. Ress.
Ress. Emprunts/Tot. Ress.
Dép. Gestion/Tot. Emplois
Dép.Investiss./Tot. Emplois
Encours Dette publique/PIB
Constats
• De 2011 à 2015, le budget reste dépendant des ressources d’endettement :
• La somme cumulative des ressources d’emprunts de 2011 à 2015 est supérieure au total du budget de l’Etat prévu pour 2015.
• Les intérêts de la dette croissent plus rapidement que le principal.
• L’accroissement du volume consacré aux salaires de la fonction publique alimente l’inflation :
• Les dépenses de gestion croissent plus rapidement que les dépenses d’investissement public
• L’accroissement de la rubrique « compensation », en particulier celle sur les hydrocarbures, présente des anomalies manifestes :
• Le dispositif de compensation des hydrocarbures s’articule autour de 3 entreprises publiques: STIR, STEG et ETAP
• Des efforts ont été initiés pour ralentir l’emballement des comptes :
• Ces efforts peuvent s’apparenter à une forme d’austérité
• Ces efforts ne font visiblement pas partie d’un plan de développement de long terme
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Repenser l’équation budgétaire
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Pertes des entreprises Publiques (PEP)
Prestations sociales (PS)
Dépenses courantes (DC)
Dépenses d’investissement et d’équipement (DIE)
Bénéfices des entreprises Publiques (BEP)
Charges Sociales (GS)
Recettes fiscales (RF)
RESSOURCES EMPLOIS
Renforcer la qualité de la gestion des BEP
Ne pas porter atteinte à la compétitivité des
entreprises et favoriser la création de nouveaux emplois
Améliorer la collecte sans hausse des taux
Améliorer le ciblage des prestations aux
personnes réellement dans le besoin
Créer des marges d’efficacité
opérationnelle
Renforcer le rôle de l’Etat comme locomotive
de l’investissement privé
Repenser la participation de l’Etat là
où c’est nécessaire
Endettement
Réserver l’endettement au financement des
investissements publics
Freins de mise en œuvre
• Les principaux freins à la revue de l’équation budgétaire qu’on pourrait anticiper sont:
• La réticence des politiques à mener des réformes électoralement coûteuses
• La nécessité de mener un changement culturel et éthique pour combattre la bureaucratie et installer de nouvelles traditions managériales
• L’obligation de faire contribuer tous les acteurs économiques de façon équitable à l’effort national de réforme
• Les principaux risques encourus si une trajectoire de restructuration des finances publiques n’est pas rapidement mise en place:
• Obliger les gouvernants à installer une politique économique marquée par l’austérité
• Dépendre des financements étrangers au point d’hypothéquer la souveraineté nationale
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Au-delà de l’économique: Repenser le modèle de développement
• Rompre avec une économie d’exclusion profondément inégalitaire:
• Les jeunes et les femmes sont les plus touchés par le chômage
• Les régions intérieures sont en dehors de la carte du tourisme (Sea & Sun)
• Les autoroutes sont construites en longueur pour relier les régions côtières et non en largeur, pour relier les territoires à la côte
• Avoir une vraie stratégie de croissance
• Faire monter l’économie en valeur ajoutée et cesser de subventionner les secteurs qui recrutent une main-d’œuvre pas chère en quantité
• Diversifier des échanges commerciaux trop concentrés
• Trouver des moyens pour arrimer l’économie informelle à l’économie conventionnelle
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La décentralisation: Une fausse bonne idée ?
• Art. 34 à 37 de la constitution posent l’impératif d’éponger les dettes des collectivités locales par l’Etat (Ex: nécessité d’une règle d’or comme en DE)
• Décentraliser dans un territoire où les entreprises sont concentrées sur les zones côtières
• Le Gouvernement est incapable de s’autofinancer d’où des niveaux d’endettement élevés
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Merci pour l’aimable attention
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Finances Publiques
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% % % % du Total E/R
REA 2010 REA 2011 REA 2012 REA 2013PROV
2014LDF 2015
2010-
>2013
2014-
>2015
2010-
>2015REA 2010 REA 2011 REA 2012 REA 2013
PROV
2014LDF 2015
Ressources propres 14823 16753,1 18488,4 19992,5 20354,8 21595 35% 6% 46% 83% 81% 79% 76% 75% 74%
Recettes fiscales 12699 13629,9 14864,6 16321,8 18580,6 19820 29% 7% 56% 71% 66% 64% 62% 68% 68%
Recettes non fiscales 2124 3123,2 3623,8 3670,7 1774,2 1775 73% 0% -16% 12% 15% 16% 14% 7% 6%
Recetes d'emprunts 3062 3996,8 4772,2 6428,1 6936,5 7405 110% 7% 142% 17% 19% 21% 24% 25% 26%
Emprunts intérieurs 635 1335,2 1517,7 1843,1 3267,4 3000 190% -8% 372% 4% 6% 7% 7% 12% 10%
Emprunts extérieurs 1225 2395,8 3246,4 3436,2 3625,5 4405 181% 22% 260% 7% 12% 14% 13% 13% 15%
Besoins de Ft
supplémentaires1202 265,8 8,1 1148,8 43,6 0 -4% -100% -100% 7% 1% 0% 4% 0% 0%
TOTAL DES RESSOURCES 17885 20749,9 23260,6 26420,6 27291,3 29000 48% 6% 62% 100% 100% 100% 100% 100% 100%
Dépenses de gestion 10003 12502,6 14636 17446,1 17255,5 17970 74% 4% 80% 56% 60% 63% 66% 63% 62%
dont salaires 6785 7679,4 8655,5 9608 10541 11197,4 42% 6% 65% 38% 37% 37% 36% 39% 39%
dont moyens de services 841 891,8 983,4 969,8 922,9 1099,4 15% 19% 31% 5% 4% 4% 4% 3% 4%
dont compensation 1500 2869,2 3624,1 5514 4154 3742 268% -10% 149% 8% 14% 16% 21% 15% 13%
- comp. Mat. 1ères 730 1100 1235,6 1450 1417 1500 99% 6% 105% 4% 5% 5% 5% 5% 5%
- comp. hydrocarbures 550 1536 2111 3734 2353 1826 579% -22% 232% 3% 7% 9% 14% 9% 6%
- comp. Transports 220 233,2 277,5 330 384 416 50% 8% 89% 1% 1% 1% 1% 1% 1%
Dépenses d'investissement 4302 4729,4 4765,9 4394,1 4801,1 5800 2% 21% 35% 24% 23% 20% 17% 18% 20%
Service de la dette 3616 3606,6 4118,8 4408,9 4855,5 5130 22% 6% 42% 20% 17% 18% 17% 18% 18%
dont intérêts 1152 1189,7 1267,6 1414,1 1512,8 1705 23% 13% 48% 6% 6% 5% 5% 6% 6%
dont principal 2464 2416,9 2851,2 2994,8 3342,7 3425 22% 2% 39% 14% 12% 12% 11% 12% 12%
Prêts et avances du Trésor -36 -88,7 -260,1 171,5 379,2 100 -576% -74% -378% 0% 0% -1% 1% 1% 0%
TOTAL DES EMPLOIS 17885 20749,9 23260,6 26420,6 27291,3 29000 48% 6% 62% 100% 100% 100% 100% 100% 100%