Organe de communication intermédicale à l’attention des médecins généralistes
Organe de communication intermédicale à l’attention des médecins généralistes
Septembre 2010
La revalidation cardiaque
Site de la CitadelleBoulevard du 12ème de ligne, 1
4000 LiègeTél : 32 (0)4 225 61 11
Site de Sainte-RosalieRue des Wallons, 72
4000 LiègeTél : 32 (0)4 254 72 11
Site du Château RougeRue du Grand Puits, 47
4040 HerstalTél : 32 (0)4 240 59 05
Comité de Rédaction
Dr. Jacques Daniel BornDr. Laurent CollignonDr. Anne-Catherine DandrifosseDr. Christophe CompèreDr. Michelle DusartDr. Eric LecoqDr. Christian GillardDr. Jean-Michel LevaDr. Léon LhoestDr. Xavier Warling
Editeur responsable
Dr. Michelle Dusart
Graphisme
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Coordination
Service CommunicationMichelle Heuschen
CitadOC OnLinE
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CITADOC La revalidation cardiaque
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SOMMAIRE
Site de la Citadelle
Boulevard du 12ème de ligne, 14000 LiègeTél : 32 (0)4 225 61 11
Site de Sainte-Rosalie
Rue des Wallons, 724000 LiègeTél : 32 (0)4 254 72 11
Site du Château Rouge
Rue du Grand Puits, 474040 HerstalTél : 32 (0)4 240 59 05
• Editorial ........................................................................................................................................... 02
• Intervenants de l’équipe multidisciplinaire de la revalidation cardiaque ........................................ 04
• Réadaptation cardiaque, Dr. D. Soumagne .................................................................................... 07
• Réadaptation cardiaque & insuffisance cardiaque chronique, Dr. P. Troisfontaines ............................ 18
• Centre de l’insuffisance cardiaque, Dr. P. Troisfontaines, Mme L. Greday ............................... 26
• Prise en charge kinésithérapeutique en revalidation cardiaque, G. Xheneumont .......................... 30
• Prise en charge diététique en revalidation cardiaque, Mme C. Outers ................................................ 32
• Prise en charge psychologique en revalidation cardiaque, M. Jodogne ........................................ 34
• Prise en charge sociale en revalidation cardiaque, Mme S. Kuppens ................................................ 36
• Conduite automobile et revalidation cardiaque .......................................................................... 38
• Conclusion ...................................................................................................................................... 41
• Nouveaux médecins ........................................................................................................................ 42
• Nouveaux termes du vocabulaire médical, Dr A. Nossent (Directeur-Président de la Haute Ecole de Liège) .... 44
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EDITORIAL
Le centre de revalidation cardiaque est avant tout une longue histoire. Dès la naissance de
l’Hôpital de la Citadelle, une réadaptation cardiaque était mise en place dans le service de car-
diologie du Dr Jean Boland sous la direction du Docteur Narcisse Lisin. Il s’agissait de séances
de gymnastique.
Les années s’écoulant, il apparaissait de plus en plus,
à partir du suivi des patients et des études sur le sujet,
qu’une approche multidisciplinaire permettrait d’obtenir de
meilleurs résultats au niveau du pronostic du patient sur le
plan de la morbi-mortalité. La concrétisation de cette ap-
proche a été confirmée par l’INAMI en 1996 qui légalisait la
reconnaissance des centres multidisciplinaires de revalida-
tion cardiaque.
Le CHR était de la partie dès cette date et créait un centre
multidisciplinaire. Il faut souligner que l’ensemble du service
de cardiologie contribuait dès son installation au bon fonc-
tionnement de ce centre de revalidation cardiaque. Celui-ci
a bénéficié de l’intérêt tout particulier du chef de service
de cardiologie, le Dr Jean Boland, qui dès le début était
conscient de l’importance que représentait cette approche
thérapeutique dans la pathologie cardiovasculaire, rapide-
ment suivi par le professeur Dekoster, chef du service de
chirurgie cardiovasculaire.
D’abord sous la direction du service de physiothérapie, la
revalidation a par la suite été rattachée au service de car-
diologie, les kinésithérapeutes restant toutefois intégrés au
service de physiothérapie (Dr. Bex).
Dès mon entrée à la Citadelle j’ai participé avec le Dr Lisin
au développement de la revalidation et dès ma reconnais-
sance en réadaptation cardiaque mon grand souci a été de
développer cette discipline pour le plus grand intérêt des
patients. Si je suis responsable du centre de réadaptation
cardiaque du CHR Citadelle, celui-ci ne pourrait pas fonc-
tionner sans l’appui de l’ensemble du personnel médical et
paramédical du service de cardiologie, et plus particulière-
ment du Dr. P. Troisfontaine dont les connaissances en réa-
daptation cardiaque et la compétence plus spécifique en
insuffisance cardiaque s’avèrent du plus grand intérêt.
Je tiens enfin à souligner que la réadaptation cardiaque ne
peut fonctionner harmonieusement et efficacement sans
l’aide et le soutien des généralistes, avec lesquels il me tient
à cœur de renforcer les relations de communication et de
collaboration.
J’ai commencé cet éditorial par parler d’une longue histoire.
J’espère que celle-ci pourra encore continuer longtemps en
se développant dans de riches relations entre le monde mé-
dical hospitalier et extrahospitalier.
Dr . D. Soumagne
Cardiologue réadaptateur
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Soumagne Daniel 04 225 64 41 Cardiologue réadaptateur [email protected]
Troisfontaines Pierre 04 223 85 07 Cardiologue [email protected]
Frankin Nathalie 04 225 61 22 Assistante sociale [email protected]
Kuppens Sabine 04 225 70 43 Assistante sociale [email protected]
Outers Carine 04 229 81 06 Diététicienne [email protected]
Jodogne Marie 04 225 70 71 Psychologue
Grailet Jean-Marc 04 225 64 58 Psychologue [email protected]
Joachim Florence 04 223 86 06 Secrétaire [email protected]
Bronlet Christine 04 229 81 04 Kinésithérapeute
Langhoor Dany 04 229 81 04 Kinésithérapeute
Swenen Eric 04 225 76 48 Kinésithérapeute
Vanmechelen Christiane 04 223 87 88 Kinésithérapeute
Verhees Marie-Noelle 04 225 76 52 Kinésithérapeute
Wuidart Marc-Antoine 04 225 76 54 Kinésithérapeute
Xheneumont Gisèle 04 223 89 06 Kinésithérapeute
Salle de revalidation cardiaque : 04 225 66 43
Prise de rendez-vous : 04 225 61 50
LE CENTRE DE REVALIDATION CARDIAQUE
CITADOC La revalidation cardiaque
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LOCALISATION DU CENTRE
Le secrétariat se situe au 3ème étage, côté impair. Il existe
deux salles d’activité physique. Une est située au deuxième
étage et une au 3ème étage, côté impair. A proximité de cette
salle se trouve le local réservé à la revalidation pour nos
réunions et pour les contacts avec les patients revalidés et
les différents intervenants (psychologue, assistante sociale,
diététicienne). C’est aussi à ce niveau que sont situés les
vestiaires femmes-hommes et le local de douche.
PRISE DES RENDEZ-VOUS
La prise des rendez-vous se fait en téléphonant au 04/225 61 50
et en demandant un premier rendez-vous en revalidation
cardiaque.
Le premier rendez-vous consiste en une consultation et une
ergospirométrie qui permettront de contrôler la situation
médicale du patient, de s’assurer de l’absence de contre-in-
dication à une revalidation et de définir les paramètres d’ac-
tivité physique dont la fréquence cardiaque d’entraînement.
Cette première prise en charge ambulatoire permet aussi
de discuter des facteurs de risque cardio-vasculaire du pa-
tient et d’envisager une prise en charge avec les différents
intervenants.
En cas de pathologie ostéo-articulaire ou musculaire, une
adaptation personnalisée des exercices est prévue et si né-
cessaire un avis physiothérapeutique est demandé.
SEANCES DE REVALIDATION CARDIAQUE EN
QUELQUES MOTS
La revalidation cardiaque comporte une prise en charge hos-
pitalière par l’équipe multidisciplinaire (au maximum inter-
vention de l’INAMI pour 30 séances) et une prise en charge
ambulatoire (intervention de l’INAMI pour 45 séances).
Le patient ne doit pas passer par le bureau d’inscription et
peut monter directement à la salle d’exercices physiques.
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Il lui est demandé d’apporter une tenue de gymnastique
avec souliers de « sport » (basket, tennis, gym) à ne mettre
qu’au niveau du vestiaire pour raison d’hygiène.
La durée des séances est de une heure.
La fréquence des séances est liée à l’état de compensation
cardiaque : 5 séances par semaine à raison de une par jour
sauf les WE et jours fériés . Ce nombre est réduit à 2 ou 3
pour les décompensés cardiaques.
Le centre dispose de 5 kinés spécialisés en réadaptation
cardiaque et de 2 autres kinés du service de physiothérapie
mais connaissant bien la revalidation cardiaque.
Les patients sont répartis en groupes de 8.
Support diététique :
anamnèse diététique et conseils déjà envisagés en phase
hospitalière sont repris et suivis.
Support psychologique :
intervention en cas de problème psychologique (stress, an-
xiété, angoisse, état dépressif, etc…). Les psychologues
du centre interviennent aussi en cas de sevrage tabagique
difficile.
Support social :
une assistante sociale intervient en cas de problème socio-
économique particulier. Cette intervention peut aussi être
utile pour trouver un moyen économique de déplacement
du domicile à l’hôpital et retour. Un parking gratuit pour les
patients existe à l’arrière de l’hôpital.
CONDUITE AUTOMOBILE
La conduite automobile est interdite pendant une certaine
durée après un accident cardio-vasculaire. Cela peut en-
traîner des problèmes pour le déplacement de patients. Voir
chapitre correspondant.
HISTORIQUE DU CENTRE DE REVALIDATION
CARDIAQUE ET CONVENTION AVEC L’INAMI.
1986 : développement de la revalidation cardiaque au sein
du service de cardiologie
1996 : reconnaissance du centre multidisciplinaire par
l’INAMI. Une convention est signée.
La convention INAMI-CHR CITADELLE implique
certaines obligations légales dont :
• infrastructures précises
• existence d’une équipe multidisciplinaire dont les in-
tervenants dépendent du centre
• introduction d’une demande à l’INAMI sous forme de
dossier avec rapport médical, diététique, psycholo-
gique et social.
Une règle importante de cette convention est que la de-
mande à l’Inami doit se faire dans le mois mais avec in-
tervention des intervenants dans les 15 premiers jours de
l’hospitalisation; elle doit être signée par le patient lui-même
ou un de ses mandataires.
Dans le cas d’un patient qui reste longtemps par exemple
sous respirateur en soins intensifs, les délais légaux sont
parfois un peu courts.
A l’inverse, un patient traité par stenting peut ne rester que 2
à 3 jours, hospitalisé. Dans ce cas l’intervention des interve-
nants de l’équipe multidisciplinaire peut être rendue difficile
sur le plan pratique.
LE CENTRE DE REVALIDATION CARDIAQUE
CITADOC La revalidation cardiaque
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Dr. Daniel Soumagne, cardiologue réadaptateur
Responsable du centre de revalidation cardiaque
Service de cardiologie CHR Citadelle de Liège
INTRODUCTION
La revalidation cardiaque a été définie par le groupe de tra-
vail de la réadaptation cardiaque de la société européenne
de cardiologie (ESC) comme « la somme des interventions
requises pour obtenir les conditions physique, psycholo-
gique et sociale les meilleures possibles et permettre au
patient présentant une maladie cardiaque subaigüe et chro-
nique, par ses propres moyens, de préserver ou retrouver
une situation aussi normale que possible dans la vie so-
ciale ».
La revalidation cardiaque est conventionnellement
divisée en trois phases :
phase 1 :
période s’étendant de l’accident aigu à la sortie de l’hôpital
phase 2 :
période s’étendant de la sortie de l’hôpital à la reprise d’une
vie normale (reprise du travail en période active sur le plan
professionnel)
phase 3 :
période s’étendant de la fin de la phase 2 et durant le res-
tant de la vie. Cette période se superpose à la poursuite de
la prévention secondaire.
La revalidation cardiaque a été bien étudiée au cours des
dernières années et des guidelines ont été établies au ni-
veau des sociétés de cardiologie européenne et américaine.
Les centres de réadaptation belges ont adopté ces direc-
tives pour optimaliser l’efficacité de cette réadaptation. Des
bases de données sont actuellement développées pour ob-
tenir un contrôle de qualité et organiser le plus efficacement
possible un « peer review ».
Plusieurs méta-analyses permettent de mieux définir
l’efficacité et le rapport coût/efficacité des centres de
revalidation :
• réduction de 25 à 30 % de la morbidité et mortalité globale
• réduction de 21 % des infarctus du myocarde
• réduction de 13 % des pontages aorto-coronaires
• réduction de 19 % des angioplasties
• augmentation de 11 à 36 % de la capacité physique
• réduction de 11 % du coût pour le patient
Une publication assez récente montre que la réduction de
mortalité provient pour environ 50% de l’activité physique
et pour 50% d’un meilleur contrôle des facteurs de risque
cardio-vasculaire.
DISPOSITION LEGALE
Seules les phases 1 et 2 sont régies par la loi (AR du
10/05/1996). Celle-ci stipule les critères nécessaires pour
pouvoir pratiquer la revalidation cardiaque : mise en place
LA READAPTATION CARDIAQUE
APPROCHE DU PATIENT :
• Information sur la maladie.
• Prévention des complications et rechutes.
• Evolution des capacités fonctionnelles.
• Adaptation et optimisation thérapeutique.
• Contrôle de la stabilité de la maladie.
• Conseils avant reprise professionnelle.
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d’une équipe multidisciplinaire comprenant au minimum un
cardiologue réadaptateur, un psychologue, un diététicien,
un psychologue. Ces intervenants doivent consacrer au
moins un mi-temps à l’activité de la revalidation. Des kiné-
sithérapeutes formés à la revalidation cardiaque sont aussi
des intervenants indispensables de même que la possibi-
lité de recourir à un physiothérapeute et un ergothérapeute.
Une salle de gymnastique bien équipée et un local réservé
à la revalidation sont aussi des critères indispensables pour
être reconnu comme centre par l’INAMI.
Notre centre comprend trois cardiologues (Dr Daniel Sou-
magne, Dr Pierre Troisfontaines et Dr Georges Saad), deux
psychologues, une diététicienne, deux assistantes sociales
et sept kinésithérapeutes. L’avantage de travailler dans un
Hôpital comme le CHR permet bien sûr d’avoir le soutien
d’autres intervenants en cas de nécessité. Le service de
cardiologie dans sa totalité joue aussi un rôle important no-
tamment dans la sélection des patients à revalider.
La loi définit de façon précise les indications :
• infarctus aigu du myocarde
• angioplastie/stenting
• chirurgie coronaire
• chirurgie valvulaire
• chirurgie de correction de malformation cardiaque
congénitale ou acquise
• transplantation cardiaque et cardio-pulmonaire
• cardiomyopathie/insuffisance cardiaque
L’insuffisance cardiaque est récemment devenue une indi-
cation reconnue pour une revalidation cardiaque. Les pa-
tients avec défibrillateur sont également des candidats à la
réadaptation cardiaque d’autant plus que l’arythmie ventri-
culaire est souvent liée à une cardiopathie ischémique et à
une mauvaise fonction ventriculaire gauche.
Malheureusement l’angor (angor résistant) qui initialement
avait été repris dans le cadre légal a ensuite été supprimé
pour des raisons financières. Pourtant, certains patients an-
goreux peuvent tirer un bénéfice manifeste d’une réadapta-
tion cardiaque.
Un maximum de 30 séances « hospitalières » d’au moins 30
minutes et un maximum de 45 séances (90 séances pour
les patients transplantés) de 60 minutes en ambulatoire sont
prises en charge par l’INAMI . Des critères stricts de dates
sont imposés pour pouvoir obtenir cette intervention : intro-
duction au plus tard dans le mois d’admission hospitalière,
séances à réaliser dans les 6 mois (10 mois pour les trans-
plantés). Les groupes de patients ambulatoires doivent être
limités à 8 patients pour l’activité physique.
En 2009, 36 centres étaient reconnus par l’INAMI. Sur base
d’une population belge de 10.000.000 d’habitants, cela
donne un centre par 278.000 personnes.
SECURITE DE LA REVALIDATION CARDIAQUE
Un suivi récent montre que la revalidation cardiaque réa-
lisée dans un centre spécialisé présente toute la sécurité
nécessaire. Un accident sérieux a été enregistré sur 8.484
patients pendant les exercices et un accident sérieux sur
49.565 heures-patients.
L’arrêt cardiaque est très rare, 1 sur 1.300.000 heures-pa-
tients. Les patients sont testés à l’effort par ergospirométrie
LA READAPTATION CARDIAQUE
CITADOC La revalidation cardiaque
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avant toute activité dans le centre. Les antécédents notam-
ment arythmiques sont bien sûr pris en compte et, si néces-
saire, le patient à haut risque arythmogène est monitorisé
pendant toute son activité physique, durant les premières
séances . Un monitoring sur toute la durée d’une revalida-
tion cardiaque n’est pas conseillé suite au risque de créer
une dépendance psychologique et un état anxieux au dé-
branchement du système de surveillance.
Notre centre est équipé de tout le matériel de réanimation né-
cessaire. Le personnel est formé à la réanimation cardio-pul-
monaire et le local principal de gymnastique est situé au 3ème
étage, près de la salle de réanimation qui peut, à tout moment,
nous envoyer une équipe de réanimation. Les accidents ont
été exceptionnels et aucun n’a entraîné de décès alors que,
depuis quelques années, plusieurs milliers de patients ont été
revalidés. Nous possédons aussi un deuxième local au deu-
xième étage, préférentiellement utilisé pour des patients qui
veulent poursuivre une activité physique dans notre centre,
après les 45 séances de revalidation cardiaques reconnues
par l’INAMI.
NOMBRE DE PATIENTS REVALIDES
Sur l’ensemble des centres belges en 2006 (statistiques
plus récentes non encore connues), l’INAMI est intervenu
pour 120291 séances hospitalières et 135.446 séances
ambulatoires. Cela correspond à environ 4.000 à 6.000 pa-
tients ayant suivi un programme de revalidation cardiaque,
alors que, pour la même période, on réalisait plus de 24000
interventions coronaires percutanées et plus de 13000 inter-
ventions cardiaques chirurgicales ; seuls 10 à 15% des pa-
tients potentiels (légère hausse ces deux dernières années)
ont donc bénéficié effectivement de la revalidation, dont
l’effet bénéfique sur la morbi-mortalité est actuellement bien
démontré, outre les bienfaits psychologiques.
Les causes de cette trop faible participation de patients à un
programme de réadaptation cardiaque sont multiples mais
les plus fréquentes sont connues : manque d’intérêt pour
cette approche thérapeutique par certains médecins, l’âge
avancé, l’accessibilité au centre. Il y a aussi l’aspect finan-
cier, la partie patient non remboursable (ticket modérateur)
est de l’ordre de 7 à 9 euros. Dans notre centre, l’assistante
sociale peut intervenir pour résoudre certains problèmes fi-
nanciers. La facture patient est envoyée deux mois après
le début de la revalidation et est échelonnée sur 2 ou 3
mois. Au niveau du coût financier, il faut aussi tenir compte
d’une éventuelle assurance, d’une réduction d’impôt et la
réduction des complications ultérieures rend le patient ga-
gnant sur le plan financier. En ce qui concerne le domicile,
il est toujours proposé au patient un centre plus proche, s’il
existe. L’intervention de l’assistante sociale permet souvent
de trouver des solutions. Quand à l’âge avancé d’un patient,
il faut bien peser le pour et le contre car des études mon-
trent qu’un patient même âgé de 80 ans est gagnant sur le
plan de sa santé et de son évolution médicale. Notre centre
reste très attentif à ce problème d’âge et l’activité physique
est adaptée à chaque cas individuel.
PATHOLOGIES CARDIAQUES ET REVALIDATION
CARDIAQUE
Toute la pathologie coronarienne peut être améliorée par
une réadaptation. De nombreuses études ont montré de
façon précise une nette réduction de la mortalité et de la
morbidité cardiaque et globale. On observe aussi une amé-
lioration de l’état psychologique et de la qualité de vie. Et
cela comprend l’infarctus du myocarde, l’angioplastie, le
stenting, le pontage aorto-coronaire. Même la présence
d’une mauvaise fonction cardiaque et la présence d’un sti-
mulateur-défibrillateur trouvent un avantage dans une reva-
lidation cardiaque.
On observe une diminution de la vitesse de progression
des lésions coronaires, une meilleure tolérance à l’effort,
une réduction des symptômes et une meilleure qualité de
vie. Il faut rester attentif pendant la revalidation à l’existence
d’une ischémie coronaire résiduelle et à une arythmie. En
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règle générale, on attend une semaine après un infarctus du
myocarde avant d’entreprendre la revalidation. Pour une an-
gioplastie-stenting, la réadaptation peut commencer après
2 à 3 jours, s’il n’existe pas de complication de la coro-
narographie comme l’existence d’un hématome important
au point de ponction. Ces patients présentent cependant
une difficulté d’ordre pratique. Pour obtenir une couverture
mutuelle, le patient doit être en contact avec au moins deux
intervenants du centre (psychologue, assistante sociale,
diététicienne) et il ne reste hospitalisé souvent que deux ou
trois jours. Cette courte durée hospitalière peut parfois po-
ser un problème.
En ce qui concerne les pontages aorto-coronaires, le pa-
tient est suivi au niveau de sa cicatrisation sternale. Par pru-
dence nous ne commençons la revalidation qu’après 4 à 6
semaines pour s’assurer d’une consolidation sternale suffi-
sante. En règle générale, on attend la première visite chez le
chirurgien cardiovasculaire et son avis avant de commencer
les exercices physiques.
Une complication fréquente est l’apparition en post-op
d’une fibrillation auriculaire qui souvent, se résout après
quelques jours ou semaines. Le suivi permanent des pa-
ramètres de fréquence cardiaque (montre chronomètre) et
de tension artérielle permet de vérifier la stabilité du rythme
cardiaque. L’absence d’épanchement pleural ou péricar-
dique significatif est aussi étroitement surveillé.
Les patients valvulaires opérés peuvent avoir fréquem-
ment une atteinte myocardique et sont alors suivis dans un
groupe séparé, réservé aux décompensés cardiaques. Cela
permet d’avoir des groupes de patients plus homogènes
au niveau de l’exercice physique. Les programmes entre
ces deux catégories de patients sont différents. L’activité
physique pour les patients décompensés est débutée à un
niveau d’intensité beaucoup plus faible et la progression de
celle-ci moins rapide.
Quand un patient est porteur d’un stimulateur défibrillateur,
la fréquence cardiaque maximale est toujours inférieure à la
fréquence seuil du déclenchement du défibrilateur.
Les patients avec stimulateur cardiaque pour bradycardie
ou troubles de conduction posent le même problème que
les patients greffés, dont le cœur est dénervé. Il y a perte de
la régulation de la fréquence cardiaque à l’effort.
Une approche différente est réalisée pour augmenter progressi-
vement l’effort en se basant non pas sur la fréquence cardiaque
mais sur la charge en watts. Les patients greffés (greffe réalisée
au CHU mais pour diverses raisons patients préférant venir au
CHR pour leur réadaptation) présentent un tableau clinique par-
ticulier suite à un déconditionnement sévère et à une atrophie
musculaire marquée aggravée par la corticothérapie. C’est pour
cette raison que l’INAMI rembourse le double de séances par
rapport aux autres pathologies.
La réadaptation doit aussi être adaptée à l’âge, notamment pour
les patients de plus de 75 ans. En plus d’une moindre aptitude
physique, il existe souvent des problèmes de pathologies ostéo-
articulaires et musculaires (arthrose, ostéoporose, etc…). Une
modification du profil des efforts doit alors être envisagée.
D’autres pathologies pourraient bénéficier d’une réadap-
tation cardiaque. Par exemple, les patients avec artériopa-
thie des membres inférieurs, les patients diabétiques, les
LA READAPTATION CARDIAQUE
CITADOC La revalidation cardiaque
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patients avec accidents vasculaires cérébraux de type
transitoire et les patients sans pathologie cardiovasculaire
mais présentant un risque cardio-vasculaire majeur, suite à
la présence de nombreux facteurs de risque. Il est possible
dans ces cas de recourir à une prescription de physiothé-
rapie pour obtenir une intervention mutuelle partielle car
l’INAMI ne reconnaît pas actuellement de telles indications.
CONTRE-INDICATIONS A UNE REVALIDATION
CARDIAQUE
• Angor instable
• Sténose aortique serrée
• Arythmie non contrôlée
• Décompensation cardiaque non contrôlée
• Troubles ioniques sévères
• Maladie systémique aiguë
• Infection sévère
• Autre pathologie non contrôlée
REVALIDATION HOSPITALIERE
Le patient est pris en charge par l’équipe multidisciplinaire
le plus tôt possible en hospitalisation. L’intérêt de suivre
une revalidation cardiaque lui est expliqué et commence
immédiatement une prise en charge par un(e) kinésithéra-
peute. Les différents intervenants (psychologue, assistante
sociale, diététicienne) prennent également contact avec
le patient. Un support sous forme de film lui est proposé,
film qui reprend les différents problèmes liés à sa patholo-
gie, les examens qu’il a subi (coronarographie, etc…), la
façon dont la revalidation ambulatoire va se passer et les
différents facteurs de risque qu’il est souhaitable de mieux
contrôler.
En cas de tabagisme, un soutien peut être apporté par la
cellule anti-tabac du CHR. Cette addiction est actuelle-
ment mieux prise en charge et rapidement, des substituts
nicotiniques peuvent être prescrits, s’il n’y a pas de contre-
indication. Les infirmières et infirmiers et en particulier, le
chef de salle jouent un rôle non négligeable dans la prise en
charge des patients revalidés en salle de cardiologie et de
chirurgie cardiaque.
DEBUT DE LA REVALIDATION AMBULATOIRE
Le premier contact du patient avec le centre de revalidation
après sa sortie de l’hôpital consiste en un examen clinique
avec anamnèse, une explication de la pathologie présente,
l’examen du traitement avec éventuellement un ajustement
des posologies en se référant aux guidelines et une nouvelle
mise au point des facteurs de risque cardiovasculaire pré-
sents avec les objectifs à atteindre.
LE PROGRAMME DE RéADAPTATION CARDIAQUE S’ADRESSE AU PATIENT AyANT :
• Infarctus aigu du myocarde.
• Angioplastie +/- stenting.
• Cardiomyopathie avec dysfonction du VG
et décompensation cardiaque.
• Chirurgie coronaire.
• Chirurgie valvulaire.
• Chirurgie de correction de malformation.
• Transplantation cardiaque et/ou pulmonaire.
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En ce qui concerne le tabagisme, le patient peut recevoir
un soutien médicamenteux et être suivi par un des deux
psychologues du centre. L’absence de contre-indication à
la pratique des exercices prescrits est recherchée.
L’activité professionnelle est aussi prise en compte : arrêt
temporaire total ou partiel.
On évoque aussi la reprise à temps complet ou à mi-temps
quand les séances de revalidation seront terminées. Un
contact avec les médecins des mutuelles ou de la médecine
du travail peut avoir lieu.
Ensuite, est réalisée durant la même consultation, une er-
gospirométrie. L’analyse des échanges gazeux respiratoires
durant l’épreuve d’effort est un outil appréciable dans l’éva-
luation des capacités physiques des patients et dans la
prescription des exercices physiques puisque ceux-ci sont,
en grande partie, liés à la fréquence cardiaque correspon-
dant au seuil anaérobique, càd le moment où le quotient
respiratoire dépasse l’unité.
L’utilisation de la technologie d’analyseurs rapides d’O2
et de CO2 permet des mesures quasi instantanées de
nombreux paramètres. Le paramètre le plus connu est la
consommation maximum d’oxygène ou VO2 max, au-delà
de laquelle ne survient plus d’augmentation de VO2 malgré
l’accroissement de la charge de travail durant un exercice
physique triangulaire. Un plateau de VO2 est atteint. Cepen-
dant, pour les patients revalidés, il est parfois inadéquat de
pousser trop loin l’effort et le plateau n’est pas nécessaire-
ment atteint. Dans ce cas, on ne parle pas de VO2 max mais
de pic de VO2. C’est ce paramètre qui est ici utilisé et qui
correspond à la VO2 maximale que le patient peut atteindre
durant l’exercice triangulaire (augmentation par palier de 20
watts/min) sans nécessairement impliquer l’obtention du
plateau typique décrit pour la VO2 max.
Nous définissons une fréquence d’entraînement, plus fiable
qu’une valeur de charge en watts, pour définir l’intensité de
l’effort à atteindre progressivement. Cette fréquence d’en-
traînement correspond au seuil anaérobique, càd au mo-
ment où la ventilation augmente de façon abrupte et plus
rapidement que la VO2. Elle peut être augmentée de 10%
de sa valeur initiale.
Habituellement, le travail se fait dans la zone aérobique, en
endurance. On prescrit aussi, après un certain nombre de
séances d’exercices, une légère augmentation de la valeur
de la fréquence d’entraînement pour réaliser une partie de
l’exercice en résistance, dans une zone anaérobique.
Il semblerait d’après plusieurs études récentes que même
chez le décompensé cardiaque des exercices en résis-
tance, prudemment dosés, amélioreraient son devenir. Si
l’exercice physique entraîne une légère augmentation du
débit cardiaque de repos, une modification neurohumorale
positive et différents effets anti-thrombogènes, l’augmenta-
tion de la capacité d’effort est surtout liée à une meilleure
utilisation des métabolites énergétiques et de l’oxygène par
les cellules musculaires. D’autant plus qu’il est assez sur-
prenant de voir à quel point les possibilités physiques ont
été réduites par une mise au repos de quelques jours pen-
dant une hospitalisation. Ce qui rend inadéquat l’utilisation
de la fameuse classification de Weber concernant les résul-
tats d’ergospirométrie, du moins au début de la revalidation
cardiaque.
LA READAPTATION CARDIAQUE
PHASES DE LA REVALIDATION CARDIAQUE :
• PHASE 1 : Hospitalisation.
• PHASE 2 : Ambulatoire :
Convalescence, reconditionnement physique,
amélioration du mode de vie.
• PHASE 3 : Maintien à long terme du programme
CITADOC La revalidation cardiaque
13
L’ergospirométrie initiale permet aussi par l’étude du
« pouls d’oxygène » et de l’étude de la relation de la per-
fusion artériolaire pulmonaire par rapport à la ventilation
alvéolaire d’estimer le volume d’éjection systolique ventri-
culaire gauche et l’adaptation du débit cardiaque au pic de
l’effort. D’autre part, les paramètres ventilatoires permettent
d’objectiver une éventuelle pathologie pulmonaire et ainsi
de pouvoir envisager une activité physique plus appropriée
pour améliorer la fonction pulmonaire.
SURVEILLANCE MEDICALE PENDANT LA
REVALIDATION CARDIAQUE
Tout au long du cycle de réadaptation cardiaque, les pa-
ramètres FC et TA sont suivis. En cas de moindre symp-
tomatologie, un contrôle cardiologique est réalisé (examen
clinique, ECG, etc…). Le traitement peut être modifié selon
les circonstances (HTA, arythmie, etc…). Systématiquement
un test d’effort est pratiqué au milieu des 45 séances où une
actualisation de la fréquence cardiaque d’entraînement est
réalisée.
En fin de revalidation, une deuxième ergospirométrie est
prescrite. Celle-ci permet d’objectiver l’amélioration de
l’aptitude physique et permet de donner des conseils d’en-
traînement aux patients pour qu’ils puissent poursuivre une
activité physique de façon prolongée. Mais, cette deuxième
ergospirométrie à un autre avantage. Non seulement, elle
permet aux kinésithérapeutes de contrôler l’efficacité de
leur pratique mais elle entraîne chez les patients, un effet
psychologique fort positif en leur objectivant l’amélioration
de leur condition physique.
Comme expliqué précédemment, l’activité physique inter-
vient pour 50% dans la réduction de morbidité et de mor-
talité. Les autres 50% dépendent du bon contrôle des fac-
teurs de risque.
Nos objectifs, à adapter à chaque patient en fonction de
leur situation de départ , dans le domaine du contrôle du
risque cardiovasculaire sont :
• Arrêt du tabac
• BMI (index de masse corporelle) < à 25 kg/m2.
Une étude récente montre cependant que pour les
patients âgés, un BMI légèrement supérieur à 25
pourrait réduire la mortalité globale.
• Circonférence abdominale : (semble mieux corélée
que le BMI au risque cardiovasculaire)
idéalement < à 80 cm pour les femmes et 94 cm pour
les hommes
mais au moins < à 88 cm pour les femmes et 102 cm
pour les hommes
• Pression artérielle de repos < à 140/90 mmHg
En présence de plusieurs FR et/ou de diabète, TA < à
130/85 mmHg
14
Cholestérolémie :
totale < à 190 mg% , LDL < à 115 mg%, Triglycérides < à
150 mg%. Ces valeurs doivent encore être plus basses en
cas de facteurs de risque nombreux et/ou de diabète. En
principe, le HDL doit être > à 50 mg% pour les femmes et
40 mg% pour les hommes.
L’activité physique est un des moyens de l’augmenter. Un
large essai clinique a montré récemment qu’un supplément
en Omega 3 provenant d’huiles de poissons était associé
à une réduction significative de la mortalité globale et de la
mort subite chez les patients ayant présenté un infarctus du
myocarde.
Glycémie à jeûn :
< à 110 mg/dl. Si plusieurs facteurs de risque sont présents,
valeur cible < à 100 mg/dl
L’HbA1c doit être < à 7 en cas de pré-diabète et < à 6,5 si
plusieurs FR présents.
Nous disposons d’un glucomètre en salle de revalidation
pour suivre les glycémies notamment chez les diabétiques
et en cas de malaise à la recherche d’une hypoglycémie.
Une stratégie peut être mise en place chez les diabétiques
insulino-dépendants comme par exemple réduire légère-
ment l’insulinothérapie avant la séance d’activité physique
si une tendance à l’hypoglycémie existe.
Pour obtenir une insulinémie plus stable, certains auteurs
préfèrent garder la même dose d’insuline mais réaliser une
injection au niveau abdominal et non dans un muscle par-
ticipant à l’exercice. En cas de glycémie au départ trop
basse, l’exercice est postposé et le patient prend un sup-
plément de glucide.
Notre expérience montre que les problèmes hypoglycé-
miques restent rares.
• diététique : le rôle de la diététicienne est important .
Une anamnèse de la prise d’aliments est réalisée et
les erreurs diététiques sont expliquées aux patients.
• réduction des niveaux de stress et d’anxiété s’ils
sont présents
C’est aussi pendant ce suivi que les problèmes liés à la
sexualité peuvent être débattus. La pathologie cardiaque
entraîne fréquemment des dysfonctions érectiles d’origine
psychologique et/ou médicamenteuse. L’origine vasculaire
est plutôt rare.
Par contre, l’anxiété du conjoint peut contribuer à ce
trouble. Une approche du problème sexuel avec le couple
semble alors indiquée. Un rôle majeur sur le plan psycholo-
gique d’une réadaptation cardiaque est de rendre confiance
aux possibilités qu’a le patient ou de lui montrer mieux ses
limitations, s’il y en a.
En ce qui concerne les modifications thérapeutiques, elles
ne sont réalisées immédiatement que si elles sont urgentes.
Autrement, on réfère le patient à son médecin traitant et son
cardiologue traitant.
Une revalidation cardiaque ne peut être pleinement réussie
qu’avec la participation du médecin traitant ; elle ne sera
entreprise qu’avec son accord et il sera informé régulière-
ment de l’évolution de son patient, en particulier de la sur-
venue de complications ou de nouvelles propositions thé-
rapeutiques ; le résultat des tests ergospirométriques lui
sera adressé.
En fin de revalidation, la reprise d’une activité profession-
nelle aussi complète que possible sera encouragée, avec le
soutien, souvent nécessaire, de nos psychologues compte
tenu du stress que cela peut engendrer.
Notre équipe a quotidiennement des contacts entre les dif-
férents intervenants. Nous nous réunissons une fois par se-
LA READAPTATION CARDIAQUE
CITADOC La revalidation cardiaque
15
maine pour discuter des patients, surtout ceux présentant
des problèmes de tout ordre et nous débattons de différents
sujets pour essayer en permanence d’améliorer le travail de
l’équipe multidisciplinaire. Cela rejoint d’ailleurs l’esprit de
la loi qui a permis à l’INAMI de créer des codes de nomen-
clature spécifiques à la réadaptation cardiaque.
Le groupe de travail belge des centres de réadaptation car-
diaque a développé une base de données permettant de
mieux cibler encore dans l’avenir, les protocoles de suivi
des patients. Au niveau européen, un désir d’établir des
contacts et d’uniformiser les protocoles de réadaptation
existe.
DIABèTE :
• Prise en charge particulière.
• Hb glycosylée : < 7% ; <6.5 % si risque élevé
• Malaise : Hypo ? Hyper ? (glucomètre)
• Eviter exercices aux pics des insulinémies.
• Injection d’insuline au niveau abdominal et non
d’un muscle impliqué.
16
LA READAPTATION CARDIAQUE
CONCLUSION
La REVALIDATION CARDIAQUE fait partie intégrante du traitement des pathologies cardiovasculaires. Des études ont
montré qu’elle réduit de façon significative et indépendante la morbidité et la mortalité cardiaque globale.
Les preuves fournies appartiennent à la classe 1 (études contrôlées et randomisées) et au niveau A/B (études cliniques
randomisées, études de cohortes). Cette revalidation est un atout majeur dans l’évolution médicale du patient, dans son
vécu et sa qualité de vie.
La revalidation cardiaque représente aussi un intérêt socio-économique de premier plan dans les maladies cardiovascu-
laires. L’étude coût-efficacité (Am J Cardiol, 2001) montre une espérance de vie augmentée de 1,82 années/patient sur
15,5 ans avec un coût de 1450 euros par année de vie sauvée. Ce coût est nettement inférieur à celui résultant d’une aug-
mentation des dépenses liées aux complications plus nombreuses, présentes chez les patients non revalidés (28% en plus
d’hospitalisations). Le NNT (number needed to treat) est de une vie sauvée pour 17 patients traités.
Les effets psychosociaux donnent aux patients revalidés une qualité de vie augmentée et une meilleure adaptation fami-
liale et socio-professionnelle. Mais ces bénéfices ne peuvent être maintenus que si la phase 3 de la revalidation cardiaque
est correctement contrôlée. C’est le rôle important du médecin traitant qui permet de poursuivre le gain obtenu en phase 1
et 2. C’est par une collaboration étroite entre les différents intervenants médicaux qu’un avenir meilleur peut être créé pour
le sujet central de la revalidation cardiaque qui nous importe tous, notre patient.
CITADOC La revalidation cardiaque
17
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18
Introduction
Pendant longtemps, l’exercice physique a été déconseillé aux patients in-
suffisants cardiaques.
Dans les années 90, plusieurs études ont démontré les effets bénéfiques
d’une prise en charge pluridisciplinaires avec des exercices physiques
adaptés et encadrés aboutissant à une amélioration de la qualité de vie,
des capacités fonctionnelles de ces patients ainsi que sur la morbidité [1-2].
La méta-analyse Extra-match [2] suggère également une amélioration du
pronostic mais ces données devront être confirmées par des études ran-
domisées et contrôlées.
Toutefois, sur base de ces données favorables, la réadaptation cardiaque
fait désormais partie des recommandations internationales dans l’ap-
proche non pharmacologique de l’insuffisance cardiaque. [3-4]
Les effets de l’entraînement physique sur l’hémodynamique, le statut neu-
ro-hormonal, le métabolisme musculaire squelettique, la fonction endothé-
liale et l’état inflammatoire ont été établis à travers de multiples études
[5]. La sélection rigoureuse des patients est nécessaire pour réaliser les
programmes d’entraînement en toute sécurité.
Les modalités de la revalidation cardiaque de l’insuffisant cardiaque peu-
vent varier selon les pays, les centres et les infrastructures disponibles.
1. Mécanismes impliqués dans les bénéfices de l’entraîne-
ment physique chez les patients souffrant d’insuffisance
cardiaque
L’insuffisance cardiaque entraîne des modifications structurelles aux ni-
veaux musculaires (diminution des fibres glycolytiques), métaboliques (ré-
duction du nombre et de la fonction des mitochondries et de l’activité des
enzymes oxydatives) et fonctionnelles qui expliquent en grande partie la
fatigabilité à l’effort.
RéADAPTATION CARDIAQUE & INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE
Résumé :
Sur base des dernières recommandations
internationales, la revalidation cardiaque
est un élément clé dans une prise en
charge optimale des patients insuffisants
cardiaques stables.
Cette réadaptation cardiaque est une
approche pluridisciplinaire qui intègre
un réentraînement physique adapté, un
contrôle des facteurs de risque, une aide
socio-psychologique.
Les effets bénéfiques de cette approche
ont été démontrés par de nombreuses
études tant sur la symptomatologie, la
tolérance à l’effort, la qualité de vie des
patients et une réduction du taux de
réhospitalisations.
Ces bénéfices sont liés entre autres aux
améliorations au niveau des muscles
squelettiques, de la fonction ventilatoire
et de la fonction endothélial ainsi qu’à la
réduction du tonus sympathique.
La prescription de l’entraînement phy-
sique nécessite une évaluation cardio-
logique préalable rigoureuse avec un
recours à l’ergospirométrie pour guider
et adapter la réadaptation aux capacités
physiques de chaque patient.
Dr. Pierre Troisfontaines
Cardiologue
Responsable du centre de l’insuffisance cardiaque
CITADOC La revalidation cardiaque
19
Cette fatigue musculaire précoce est responsable d’une ré-
duction de l’activité physique et accentue progressivement
le déconditionnement en créant un cercle vicieux.
Par contre, l’exercice physique apporte divers effets béné-
fiques au niveau des muscles squelettiques, sur le plan neu-
ro-hormonal, de la fonction endothéliale, de l’état inflam-
matoire et sur le plan cardio-vasculaire dans son ensemble.
Ces changements contrebalancent la progression des mé-
canismes délétères d’adaptation de l’organisme lors de
l’insuffisance cardiaque et entraînent ainsi une amélioration
des capacités fonctionnelles et de la qualité de vie des pa-
tients.
Sur le plan musculaire, l’entraînement physique augmente
le flux sanguin local via une réduction des résistances vas-
culaires, une réduction de la production de lactates et une
amélioration de l’extraction d’O2. Une augmentation des
fibres oxydatives, de la densité capillaire et de la densité
mitochondriale a été démontrée après un entraînement phy-
sique en endurance.
Sur le plan pulmonaire, les bénéfices en terme de ven-
tilation sont un seuil anaérobie retardé, une diminution de
la production de CO2, une réduction de la pente VE/VCO2
et une baisse du quotient respiratoire via une réduction de
l’hyperventilation, une amélioration de l’extraction de l’oxy-
gène et une ventilation plus efficace.
Ces bénéfices s’expliqueraient par une réduction de la ré-
ponse ventilatoire en rapport avec une plus lente accumu-
lation en lactates, une amélioration de la ventilation-perfu-
sion pulmonaire et une atténuation de l’activation par les
ergoreflexes.
Sur le plan neuro-hormonal, l’activité physique régulière
s’accompagne d’une augmentation du tonus parasympa-
thique et d’une diminution du tonus sympathique et d’une
réduction de l’activation du système rénine angiotensine.
En effet, après entraînement physique, une diminution des
taux plasmatiques de catécholamines circulantes au repos
et lors des efforts sous maximaux a été démontrée [6]. Les
effets sur le système nerveux autonome se traduisent éga-
lement par une amélioration de la variabilité sinusale [7-8].
Cette diminution du tonus sympathique, liée à l’entraîne-
ment physique, jouerait un rôle sur la diminution du risque
d’arythmie.
Sur la fonction endothéliale, l’entraînement physique
améliore la vasodilatation flux dépendante et diminue les
résistances périphériques.
Des études [9-10] ont démontré que l’entraînement régu-
lier favorise la libération de NO et restaure la vasodilatation
endothelium-dépendante. Cette amélioration de la fonction
endothéliale serait corrélée avec l’amélioration des capa-
cités physiques. Les mécanismes de l’amélioration de la
fonction endothéliale semblent en rapport avec une aug-
mentation du relargage et de la biodisponibilité du NO en
réponse aux forces de cisaillement qu’induit l’exercice. Pa-
rallèlement, l’exercice physique provoque une augmenta-
tion des cellules progénitrices de l’endothélium, qui favorise
la récupération de la fonction endothéliale et l’angiogénèse
[10].
Sur le plan inflammatoire, l’entraînement physique a des
effets anti-inflammatoires, avec correction de la CRP et di-
minution du taux plasmatique des cytokines (IL-6 et TNF-_)
et des médiateurs de l’inflammation liés aux plaquettes [5].
Les mécanismes expliquant cette action anti-inflammatoire
incluent, entre autres, des modifications de la production
de cytokines au niveau des cellules musculaires et dans les
cellules mononuclées, une amélioration de la fonction en-
dothéliale et une réduction du stress oxydatif [11-12].
Enfin, sur le plan cardio-vasculaire, des études expéri-
mentales ont mis en évidence une amélioration de la fonc-
tion cardiaque suite à une restauration de la sensibilité au
20
calcium et de la contractilité des cardiomyocites [13]. Une
méta-analyse regroupant des études contrôlées et rando-
misées soutient également ces données avec une amélio-
ration de la fraction d’éjection du ventricule gauche et un
effet sur le remodelage ventriculaire avec une réduction des
volumes télé-diastoliques et télé-systoliques [14].
2. Les bénéfices de l’entraînement physique sur
l’aptitude aérobie et le pronostic
Ce n’est que dans les années 80 que l’absence de relation
claire entre paramètres de dysfonction cardiaque mesurés
au repos et aptitude aérobie des patients souffrant d’insuf-
fisance cardiaque a souligné le rôle éventuel de facteurs
périphériques et en particulier du déconditionnement phy-
sique dans l’évolution de la maladie [15]. Il s’en est suivi,
dès le début des années 90, une série d’études prospec-
tives randomisées montrant une amélioration de la distance
marchée en 6 minutes, du seuil anaérobie et de la VO2 pic
de l’ordre de 12% à plus de 30% grâce à des programmes
de réentraînement physique. Certaines d’entres elles mon-
traient la persistance de l’amélioration de la VO2 pic et de
la qualité de vie des patients sur un plus long terme et sug-
géraient une diminution du taux d’hospitalisation avec un
impact positif sur la survie [16]. Il est intéressant de noter
que les effets cardiaques de l’entraînement sont discrets en
terme d’amélioration de la FEVG ou de régression du re-
modelage avec des effets plus relevant sur la dysfonction
endothéliale et la fonction musculaire périphérique [14].
Neufs études randomisées contrôlées ont été regroupées
dans la méta-analyse ExTraMATCH. Au total 801 patients
insuffisants cardiaques stables (FEVG < 50%) ont été in-
clus dont 395 recevaient un entraînement physique régu-
lier et 406 servaient de groupe contrôle [2]. L’entraînement
physique s’accompagnait de très peu de complications et
diminuait la mortalité totale de l’ordre de 25% (OR : 0.65 ;
IC : 0.46-0.92 ; p=0.015) ainsi que le taux d’hospitalisations
de l’ordre de 28% (OR : 0.72 ; IC : 0.56-0.93 ; p=0.018)
comparé au groupe contrôle. Ces résultats n’étaient pas in-
fluencés par la fraction d’éjection ventriculaire gauche, le
sexe, la classe fonctionnelle NYHA ou l’étiologie de l’insuf-
fisance cardiaque. L’effet de l’entraînement ne semblait pas
non plus être altéré dans le groupe des 117 patients âgés
de plus de 60 ans dont 52 avaient été randomisés pour l’en-
traînement.
Les résultats de l’étude HF-ACTION, étude multicentrique
randomisée contrôlée étudiant l’effet de l’entraînement sur
la survie dans l’insuffisance cardiaque viennent d’être pu-
bliés [17]. Cette étude inclut 2331 patients souffrant d’in-
suffisance cardiaque stable avec une fraction d’éjection
ventriculaire gauche < 35% en classe 2 à 4 de la NYHA. Les
patients étaient randomisés dans un groupe entraîné versus
contrôle. Les patients du groupe entraîné disposaient d’un
programme avec une phase supervisée de 36 séances en 3
mois suivi d’une phase d’entraînement à domicile. Les pa-
tients randomisés dans le groupe non entraînés recevaient
une information recommandant une activité physique jour-
nalière modérée à intense de 30 minutes par jour. L’ergos-
pirométrie était contrôlée à 3, 12 et 24 mois ainsi que la
distance de marche en 6 minutes à 3 ans et 4 ans de suivi.
Au total, 736 patients ont réalisé 36 séances supervisées
sur 3,9 mois. Les groupes étaient comparables en terme
de gravité de l’insuffisance cardiaque, de co-morbidités, de
traitement et d’aptitude aérobie.
A 3 mois, la distance parcourue en 6 minutes (20 vs 5
m, p<0.01), la durée du test d’effort (1.5 min vs 0.3 min,
p<0.001) et la V02 pic (0.6 vs 0.2 ml/kg/min, p<0.001)
étaient significativement améliorées par l’entraînement. A
12 mois, l’amélioration de l’ergospirométrie était maintenue
mais pas celle de la distance de marche. Une analyse post
hoc de la classe NYHA montrait également une amélioration
de 1 classe pour 30% du groupe entrainé versus 25% dans
le groupe non entraîné (p=0.03).
L’entraînement ne provoquait pas d’augmentation d’événe-
Réadaptation caRdiaque & insuffisance caRdiaque chRonique
CITADOC La revalidation cardiaque
21
ments indésirables comparés au groupe contrôle. Les rai-
sons principales d’arrêt de l’entraînement au cours d’une
séance étaient la survenue d’angine de poitrine (10%) et
d’arythmies (7%).
Cette étude n’a pas montré de différence significative en
terme de mortalité ou d’hospitalisation. Néanmoins, après
ajustement pour les variables confondantes (durée du test
d’effort, fraction d’éjection ventriculaire gauche, score de
dépression de Beck, histoire de fibrillation ou flutter auricu-
laire) ainsi que pour l’étiologie de l’insuffisance cardiaque,
l’entraînement physique réduisait la mortalité ou le taux
d’hospitalisation toute cause de l’ordre de 11% (OR : 0.89
; IC : 0.81-0.99 ; p = 0.03) ainsi que la mortalité cardiovas-
culaire ou les hospitalisations pour insuffisance cardiaque
de l’ordre de 15% (OR : 0.85 ; IC : 0.74-0.99 ; p = 0.03).
Ni l’âge, la race, le sexe, la fraction d’éjection ventriculaire
gauche, la classe fonctionnelle NYHA, l’étiologie de l’insuf-
fisance cardiaque ni les traitements n’influençaient les effets
de l’entraînement.
Il est important de noter que la diminution de l’ordre de 15%
de la mortalité cardiovasculaire et hospitalisation pour in-
suffisance cardiaque induite par l’entraînement est équiva-
lente à celle obtenue dans l’étude CHARM [18].
L’étude HF-ACTION montre donc que l’entraînement phy-
sique dans l’insuffisance cardiaque peut être réalisé de ma-
nière sûre et qu’il améliore le devenir des patients à terme
en réduisant à la fois le taux d’hospitalisation et la mortalité
après ajustement pour les facteurs confondants.
Au vu de ces résultats, les nouvelles recommanda-
tions de l’ESC [4] reconnaissent les programmes de réentraî-
nements physiques comme partie intégrante du traitement
pour tout patient souffrant d’insuffisance cardiaque stable
sans limitation à un sous-groupe particulier (classe Ia). Mal-
gré le fait que les patients souffrant d’insuffisance cardiaque
sont souvent considérés à haut risque de réentraînement,
une revue attentive des études précitées ne met en évi-
dence qu’un taux faible d’événements indésirables. Ce taux
est également faible dans les programmes d’entraînement
à domicile. Néanmoins, il est habituellement recommandé
que les patients participent d’abord à un programme d’en-
traînement supervisé, permettant à la fois la surveillance,
l’administration des conseils d’entraînement, de sécurité et
d’autogestion et favorisant également la restauration de la
confiance du patient dans ses propres capacités à réaliser
des efforts sans risques majeurs [19].
3. Modalités de la réadaptation cardiaque pour
les patients souffrant d’insuffisance cardiaque
chronique au CHR de la Citadelle.
Chez les patients présentant une insuffisance cardiaque
stable, le programme de revalidation cardiaque sera réalisé
à raison de 2 à 3 séances par semaine.
Une ergospirométrie sera réalisée au début du programme
de revalidation afin de connaître les capacités fonction-
nelles, la sévérité de l’atteinte, la stabilité de la cardiopathie
et permettra de déterminer la fréquence et la charge d’en-
traînement.
Durant la revalidation, les séances d’exercices physiques
durent environ 1 heure avec des phases d’échauffement et
de « refroidissement » d’au minimum 5 minutes chacune.
Ce programme sera réalisé sous surveillance étroite des
paramètres avec cardio-fréquence-mètre, mesures tensio-
nelles répétées et au besoin monitoring électrocardiogra-
phique avec un encadrement médical et paramédical formé
et aguerri. Le patient aura un entraînement en résistance et
en endurance.
L’entraînement en résistance aura pour objectif d’aider le
patient à récupérer et à augmenter sa masse musculaire
avec des exercices segmentaires à faible niveau de charge.
La répétition par séries de 10 à 20 mouvements de flexion et
de rotation des bras et des épaules avec des petits haltères
de 1 à 3 Kg et des mouvements de flexion extension des
jambes. Chaque série est suivie d’un période de repos de
22
5 à 10 minutes. L’entraînement en endurance sera réalisé à
40-60 % de la V02 pic et à 70-75 % de la fréquence car-
diaque maximale sur bicyclette ergométrique et/ou rameur.
Tout au long de sa participation au programme de revalida-
tion cardiaque le patient bénéficie de l’encadrement de toute
l’équipe avec soutien psychologique et conseils diététiques
adaptés. Cette revalidation se fera en collaboration étroite
avec le médecin généraliste et le cardiologue du patient.
Dans certains cas et avec l’accord de leur médecin géné-
raliste et de leur cardiologue, le patient pourra également
bénéficier d’une approche éducative au centre de l’insuf-
fisance cardiaque. Cette approche sera abordée dans un
article séparé.
4. CONCLUSIONS :
Malgré la démonstration de ses effets bénéfiques, la réadaptation cardiaque des patients insuffisants cardiaques est sou-
vent sous-utilisée et méconnue.
Par ailleurs, nous sommes confronté au problème de l’adhérence à la poursuite d’un entraînement. Comme cela a été
montré dans l’étude HF-ACTION [17], la compliance à un programme de réentraînement physique sur une base personnelle
est faible et des stratégies alternatives devraient être explorées.
Celles-ci pourraient comprendre des activités de groupe ou un régime d’exercices prescrit de manière personnelle, suivant
un programme d’entraînement établi par les professionnels.
Enfin, comme dans de nombreux pays européens et selon les recommandations internationales, notre centre de l’insuffi-
sance cardiaque collabore étroitement avec le centre de revalidation cardiaque afin d’augmenter l’encadrement des ces
patients fragiles, d’améliorer leur connaissance de la maladie et leur compliance au traitement.
Le centre de l’insuffisance cardiaque encourage également les patients stables à suivre un entraînement physique régulier
et encadré.
Réadaptation caRdiaque & insuffisance caRdiaque chRonique
CITADOC La revalidation cardiaque
23
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Réadaptation caRdiaque & insuffisance caRdiaque chRonique
CITADOC La revalidation cardiaque
25
Classe Sévérité VO2 pic, ml/kg/min
A Normal ou atteinte légère > 20
B Légère à modérée 16-20
C Modérée à sévère 10-16
D Sévère 6-10
E Très sévère < 6
Tableau 1 : Classification de Weber basée sur la VO2 pic établie lors d’un effort sur tapis roulant.
26
Sa prise en charge repose sur de nombreuses études cli-
niques contrôlées et randomisées qui ont abouti aux recom-
mandations nationales [2] et internationales [3]. Toutefois,
malgré les traitements médicamenteux, son pronostic reste
sombre (la mortalité globale est de plus de 50% à 5 ans) [4].
Les coûts liés à cette pathologie en matière de santé pu-
blique sont importants avec des dépenses estimées entre
2-4% du budget global de la santé dont 60-70 % sont liées
aux hospitalisations [1].
C’est dans ce contexte que le concept des cliniques de
l’insuffisance cardiaque a été développé dans les pays
scandinaves et anglo-saxons dans les années 90 [5]. Cette
approche est basée sur une prise en charge pluridiscipli-
naire en collaboration avec le médecin traitant. Une série
d’études a démontré les bénéfices sur le plan de la morbi-
dité, de la mortalité et de la qualité de vie de ces patients
[6-10].
En se basant sur ces études, la société européenne de car-
diologie a repris la prise en charge pluridisciplinaire dans
ses recommandations avec un degré élevé d’évidence [3].
Suite à ces recommandations internationales, le service de
cardiologie du CHR de la Citadelle a ouvert son Centre de
l’Insuffisance Cardiaque (C.I.C.) en octobre 2005.
Afin de permettre une prise en charge optimale du patient
souffrant d’insuffisance cardiaque, le Centre de l’Insuffi-
sance Cardiaque (C.I.C.) offre différents services en colla-
boration avec le médecin généraliste et le cardiologue du
patient : information et éducation, suivis complémentaires,
et prise en charge rapide diagnostique et thérapeutique.
Le C.I.C. ne se substitue pas au travail du généraliste et
du cardiologue, il apporte une complémentarité dans l’ap-
proche de cette pathologie sévère.
Le fonctionnement du centre est assuré par deux inter-
venants principaux, soutenus par l’ensemble de l’équipe
des cardiologues du C.H.R. de la Citadelle :
• Laurence Gréday, infirmière en éducation du patient
• Dr Pierre Troisfontaines, cardiologue de référence au Centre.
L’information et l’éducation du patient
Notre travail repose sur l’implication personnelle du patient
en vue de lui transmettre des compétences qui lui permet-
tront d’optimiser sa prise en charge et concilier ainsi pro-
jets de vie et exigences thérapeutiques. Nous le proposons
également à sa famille s’il le souhaite.
A l’aide de multiples outils (brochures, maquettes, DVD, …),
nous expliquons les mécanismes physiopathologiques pour
qu’il comprenne sa maladie et ses symptômes. Nous insis-
tons sur les signes d’alarme pour encourager le patient à
réagir dès leurs apparitions afin d’éviter une nouvelle hospi-
talisation. Nous abordons également les traitements médi-
camenteux et non médicamenteux pour qu’il en perçoive les
intérêts.
« On va mieux quand on connait sa maladie ». [11].
Cette citation a tout son sens car cette maladie oblige les
patients à modifier leurs comportements et leurs habitudes
de vie, changements qui sont parfois très difficiles à faire.
LE CENTRE DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE (C.I.C.)
L’insuffisance cardiaque (IC) est une pathologie chronique évolutive avec une prévalence élevée
de l’ordre de 2 à 4% dans la population générale.
En Belgique, on estime qu’il existe entre 100-200.000 patients insuffisants cardiaques.
CITADOC La revalidation cardiaque
27
Ils sont invités à modifier leur alimentation, à se limiter en
boissons, à se surveiller quotidiennement, à prendre de
nombreux médicaments de manière rigoureuse malgré cer-
tains effets indésirables, à avoir une activité physique régu-
lière, à arrêter de fumer, à être suivi très régulièrement par
leur médecin traitant et leur cardiologue…
Tous ces changements de comportement sont nécessaires
à court, moyen et à long terme pour que le patient puisse
évoluer favorablement et bénéficier d’une qualité de vie op-
timale face à cette maladie chronique et invalidante qu’est
l’insuffisance cardiaque.
Le Suivi
Un suivi personnalisé est la seconde opportunité offerte par
le centre.
Cette démarche est réalisée en collaboration avec le mé-
decin traitant et le cardiologue attitré et s’inscrit donc dans
une logique de partenariat.
Deux formes de suivi sont possibles :
1) Contact téléphonique
Le centre contacte le patient par téléphone dans la semaine
suivant la fin de son hospitalisation dans des plages ho-
raires préalablement convenues.
Ces communications régulières avec les patients sont
réalisées dans le but de pouvoir suivre leur évolution, les
conseiller en fonction de celle-ci (tels que revoir plus rapi-
dement le médecin généraliste…), les stimuler à une sur-
veillance plus étroite (surveillance quotidienne du poids …).
Ces communications permettent également de compléter
et de renforcer les informations précédemment données.
Malheureusement, force est de constater, que lorsque le pa-
tient rentre à son domicile se sentant beaucoup mieux, il a
parfois du mal à appliquer et à poursuivre les changements
de comportement préconisés.
Ces communications téléphoniques permettent donc de
garder le contact, de le motiver et de l’encourager dans son
combat quotidien.
Les informations pertinentes ou ayant des répercussions
dans la prise en charge du patient sont transmises au mé-
decin traitant et au cardiologue du patient dans les meilleurs
délais.
Nous sommes par ailleurs disponibles pour toutes ques-
tions éventuelles.
2) Entretien au Centre de l’Insuffisance Cardiaque
Les entretiens éducatifs et de suivi se déroulent à l’hôpital
approximativement un mois après la fin de l’hospitalisation.
Cette organisation est donc « flexible » et adaptée en fonc-
tion des besoins et des souhaits du patient et de sa famille.
Ces entretiens permettent de faire un point objectif sur la
situation actuelle du patient (les plaintes et les difficultés
rencontrées), de compléter et d’ajuster l’information déjà re-
çue, d’évaluer l’atteinte des objectifs déterminés ensemble
(par exemple : surveillance quotidienne du poids et notifi-
cation du résultat dans le carnet spécifique…) et également
d’en établir éventuellement de nouveaux, de vérifier la pla-
nification de rendez-vous chez son médecin traitant et son
cardiologue.
Un test fonctionnel de marche de 6 minutes est proposé
ainsi qu’une auto-évaluation du niveau de qualité de vie
(Questionnaire du Minnesota).
Un compte-rendu détaillé de la visite est adressé au méde-
cin et au cardiologue du patient.
28
Prise en charge diagnostique et/ou thérapeutique
Ce service est proposé aux patients adressés par leurs mé-
decins généralistes et/ou leurs cardiologues.
Dans ce cadre, le patient bénéficie rapidement d’une
consultation cardiologique, d’une échographie trans-thora-
cique, d’une biologie ainsi que d’autres examens complé-
mentaires qui s’avéreraient nécessaires.
En accord avec le médecin demandeur, nous proposons
également les autres services disponibles au centre.
Le C.I.C. assure également la planification d’hospitalisa-
tions à la demande des médecins extérieurs au « C.H.R. ».
Le Centre de L’InsuffIsanCe CardIaque (C.I.C.)
EN CONCLUSION,
le Centre accompagne le patient insuffisant cardiaque dans la prise en charge de cette pathologie sévère selon les recom-
mandations nationales et internationales.
Nous précisons que l’infirmière du Centre de l’Insuffisance Cardiaque ne se rend jamais au domicile des patients et que
les services sont offerts gratuitement par le C.H.R. de la Citadelle.
Nous assurons, par ailleurs, différents partenariats avec d’autres structures intra-hospitalières et en particulier avec le
Centre de Revalidation Cardiaque.
Nous motivons les patients à entreprendre une activité physique régulière.
S’ils acceptent de participer à ce programme de revalidation cardiaque, nous collaborons avec l’équipe de réadaptation
pour permettre un suivi global et optimal du patient.
Le centre dispose d’une ligne téléphonique directe : 04/225.67.09, accessible du lundi au vendredi de 8h30 à 17h.
Laurence Gréday,
infirmière en éducation du patient.
Dr Pierre Troisfontaines,
cardiologue attaché au centre
CITADOC La revalidation cardiaque
29
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30
1) La phase hospitalière ou phase 1
La phase 1 de la revalidation cardiaque consiste à la mobili-
sation précoce et à la conservation de l’autonomie. Il s’agit
d’une prise en charge individuelle.
En service de médecine :
• Prise en charge dès les soins intensifs : exercices respi-
ratoires et mobilisation des 4 membres
• Suivi en salle banalisée : continuité des soins et progression
dans l’intensité des exercices
• Rééducation progressive à l’effort en variant les exer-
cices et les techniques utilisées
• Introduction à la revalidation par des explications claires
et précises des intérêts d’une prise en charge multidis-
ciplinaire
• Ouverture du dossier mutueliste nécessaire lors d’une
revalidation cardiaque pluridisciplinaire.
En service de chirurgie :
• Prise en charge en période pré-opératoire avec l’ap-
prentissage des exercices respiratoires
• Continuité du travail kinésithérapeutique en soins in-
tensifs en intensifiant les exercices respiratoires et en
commençant la mobilisation passive puis active des 4
membres
• En salle banalisée, exercices progressifs à l’effort, la
marche et la montée d’escaliers font partie du pro-
gramme quotidien.
2) La phase ambulatoire ou phase 2
La phase 2 consiste en un réentraînement physique en am-
bulatoire adapté aux capacités de chaque patient et réalisé
sous contrôle médical.
Les buts de la phase 2 sont :
• Sensibilisation des patients à l’utilisation de la fréquence
cardiaque d’entraînement calculée lors de la réalisation
de l’ergospirométrie au début du cycle de revalidation.
• Renforcement musculaire périphérique en réalisant des
exercices variés des 4 membres et en utilisant des ap-
pareils de fitness (cycloergomètre, tapis roulant, rameur,
montée de poids sur poulie, steppers, vélo élliptique-ski
de fond, etc…).
• Exercices de gymnastique : sur tapis, exercices avec
bâton, élastic, etc…
• Amélioration du travail cardiaque
• Amélioration de la fonction respiratoire à l’effort
• Réorientation vers le sport connu ou découverte d’une
nouvelle activité physique
• Surveillance des symptômes éventuels (malaises et
douleurs diverses, HTA, angor, hypotension artérielle,
hypoglycémie, arythmie, etc…)
• Surveillance de l’action médicamenteuse pendant l’effort
• Information de la famille concernant la revalidation car-
diaque et les avantages des activités sportives
Modalité : 5 séances par semaine d’une heure chacune.
Les patients sont répartis en groupe de 8. Les groupes sont
PRISE EN CHARGE KINESITHERAPEUTIQUE EN REVALIDATION CARDIAQUE
La kinésithérapie et la remise en forme tiennent une place importante dans la prise en charge
des patients coronariens et insuffisants cardiaques.
Au CHR de Liège, les deux salles de revalidation cardiaque sont situées sur le site de la Citadelle.
Chaque jour, 7 kinésithérapeutes s’occupent de revalider des patients aussi bien en hospitalisa-
tion qu’en ambulatoire.
CITADOC La revalidation cardiaque
31
échelonnés entre 08h et 18h. Les patients insuffisants car-
diaques constituent des groupes séparés. Ils réalisent leur
activité physique pendant 2 séances par semaine. Les pa-
tients ayant une bonne fonction cardiaque commencent dès
le début à 5 séances par semaine.
Tous les patients sont équipés d’un cardiofréquencemètre
et les kinés assurent le contrôle permanent de la FC et de la
TA. La mise sous monitoring peut être réalisée si la néces-
sité s’impose.
Chaque séance est composée d’un échauffement de 10’,
suivi d’activité sur vélo pendant 20’, de travail aux engins
pendant 20’ et de récupération légère en fin de séance. Le
travail se fait prioritairement en endurance et en aérobie
mais des exercices en résistance sont également introduits
selon les capacités des patients et leur pathologie.
La prise en compte des pathologies associées (arthrose,
fracture, etc…) est assurée. Un physiothérapeute est à la
disposition du centre.
3) La phase 3
Celle-ci permet aux patients de continuer leur activité phy-
sique après la phase 2.
En effet, les patients ne pratiquant pas de sport individuelle-
ment sont nombreux. Le suivi assuré au CHR de la Citadelle
en phase 3 leur donne la possibilité d’exercer des activités
physiques sous surveillance pendant la période conseillée
par le médecin traitant et le cardiologue.
Le programme est similaire à celui de la phase 2. Les mu-
tualités prennent en charge une partie des tarifications per-
mettant ainsi au patient un suivi physique à moindre coût.
Ces patients sont regroupés dans des équipes particulières
et réalisent leur gymnastique à raison de 2 x/semaine.
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
Le local principal de gymnastique se trouve au 3ème
étage, côté impair, à proximité des soins intensifs et
des salles de cardiologie (salle 31 et 33).
Pour tout renseignement, téléphone : 04/2256643
Gisèle Xheneumont,
Kinésithérapeute
32
On peut classer l’intervention diététique en
3 phases :
• Pendant l’hospitalisation
• Dés le début de la revalidation
• Pendant la revalidation
1ère phase hospitalière :
Dés l’introduction du dossier de revalidation lors de l’hos-
pitalisation du patient, la diététicienne passe voir le patient
afin de récolter les informations liées à ses habitudes ali-
mentaires.
Lorsque l’enquête alimentaire est réalisée, la diététicienne
adapte et/ou modifie le régime du patient. Dans un deu-
xième temps, elle élabore le régime de sortie adapté à la
pathologie du patient.
2ème phase ambulatoire :
Lorsque le patient commence la revalidation cardiaque, il
est contacté par la diététicienne dans les 2 premières se-
maines du début du programme.
2 cas de figure se présentent :
• Si le patient a été hospitalisé dans l’établissement :
la consultation diététique est une remise au point du ré-
gime.
• Si le patient est externe au CHR : la consultation consis-
tera en une enquête alimentaire, une évaluation des
connaissances du régime et, éventuellement, l’élaboration
d’un régime lié à sa pathologie.
Lors de ce rendez-vous, la diététicienne prend les paramètres
qui vont lui permettre d’objectiver les risques secondaires du
patient :
• Poids, taille >> BMI
• Tour de taille
• Dyslipidémie
• Tabac
La famille du patient est conviée à cette consultation
(épouse, entourage responsable des courses ou de la pré-
paration des repas,…)
3ème phase de consolidation :
Un suivi diététique est assuré durant les 9 semaines de re-
validation, au cas par cas, soit sur demande du patient, soit
proposé (voir imposé) chez le patient en excès de poids et/ou
diabétique ainsi que dans le cadre de l’arrêt du tabac. La dié-
téticienne est disponible et joignable par téléphone par le pa-
tient, sa famille ou par l’intermédiaire d’un membre de l’équipe
pluridisciplinaire.
Carine Outers
Diététicienne
PRISE EN CHARGE DIETETIQUE EN REVALIDATION CARDIAQUE
De mauvaises habitudes alimentaires peuvent être responsables de maladies cardiovasculaires.
En effet, les facteurs de risque liés à l’une alimentation mal équilibrée sont nombreux.
HTA, dyslipidémie, obésité, diabète… autant de facteurs de risque qu’une modification de l’ali-
mentation peut aider à diminuer. La diététicienne fait donc partie intégrante de l’équipe pluridis-
ciplinaire en revalidation cardiaque. Au CHR de la Citadelle, la diététicienne travaille en revalida-
tion cardiaque à mi-temps (19h semaine). Le but principal de son intervention est la correction
des facteurs de risque liés à l’alimentation.
34
Phase hospitalière
Au début de son hospitalisation, le patient est généralement
sous le coup du choc physique et émotionnel occasionné
par l’accident cardiaque dans ce qu’il peut avoir de brutal
ou d’inattendu. Pour d’autres, il s’agit d’affronter une com-
plication nouvelle d’une cardiopathie connue.
L’émotion la plus courante est évidemment la peur : peur
de mourir, de souffrir ou d’être diminué physiquement. Le
patient craint les répercussions sur sa vie familiale, profes-
sionnelle et sociale. Il peut aussi exprimer de la colère ou un
sentiment d’injustice. Il est important de donner au patient
hospitalisé l’occasion d’exprimer et d’examiner ces émo-
tions.
Il est important aussi d’identifier les croyances et connais-
sances du patient au sujet de la maladie cardiovasculaire
et de l’univers médical en général. Les croyances irration-
nelles sont particulièrement importantes à détecter. Par
exemple : « je sais que les médecins ne disent pas la vérité
quand c’est grave» ou «j’ai fait mon infarctus il y a 5 ans et
je croyais être tranquille» ou «maintenant je suis foutu, je ne
pourrai plus rien faire».
Pendant l’hospitalisation, des entretiens avec le psycho-
logue fournissent au patient, victime de ses émotions ou
de croyances inadéquates, un cadre de réflexion positif qui
permet d’accéder à une vision plus réaliste et plus rassu-
rante de la maladie cardiovasculaire.
En ce qui concerne le tabagisme, le psychologue du centre
de revalidation cardiaque collabore étroitement avec le
Centre d’Aide au Fumeur du CHR dans le cadre du pro-
gramme de prise en charge du patient fumeur hospitalisé.
Ce programme, mis en place il y a 2 ans, a valu au CHR le
1er prix du réseau hôpital sans tabac. Il débute à l’admis-
sion du patient fumeur par l’évaluation de son niveau de
dépendance physique et de motivation à l’arrêt. En fonction
des résultats, le patient reçoit des informations adaptées
par le biais de brochures pédagogiques et d’entretiens avec
une tabacologue. Des substituts nicotiniques peuvent éga-
lement être proposés au patient.
Les psychologues interviennent également dans l’établisse-
ment de la demande d’intervention mutuelle selon la législa-
tion concernant les centres de réadaptation cardiaque.
Phase ambulatoire
Durant la phase ambulatoire, un soutien psychologique est
proposé aux patients et aux membres de leur famille.
Les patients souffrant de troubles anxieux ou dépressifs
suite au problème cardiaque peuvent bénéficier de séances
de psychothérapie.
Les entretiens avec le psychologue peuvent aider le pa-
tient à accepter la maladie cardiovasculaire et ses consé-
quences. Ils peuvent améliorer la compliance du patient au
traitement et réduire les facteurs de risque en soutenant les
modifications comportementales nécessaires à l’adoption
d’une bonne hygiène de vie.
Plus particulièrement, les patients peuvent bénéficier d’un
suivi en matière de stress (identification des sources de
PRISE EN CHARGE PSyCHOLOGIQUE EN REVALIDATION CARDIAQUE
Les patients qui adhèrent au programme de revalidation cardiaque bénéficient des services de
2 psychologues. Ceux-ci interviennent tout au long du parcours du patient, d’abord durant son
hospitalisation, puis pendant la période ambulatoire.
CITADOC La revalidation cardiaque
35
stress et réponses à celui-ci, apprentissage de technique
de relaxation).
Dans la continuité du programme de prise en charge du pa-
tient fumeur hospitalisé, un soutien à l’arrêt du tabac est
également proposé en collaboration avec le Cente d’Aide
au Fumeur du CHR.
Indépendamment du rôle des psychologues, il faut sou-
ligner le rôle bénéfique de l’entraînement physique sur le
mental des patients. En effet, l’activité physique augmente
la confiance en soi et en ses capacités. Elle améliore la résis-
tance au stress, est un antidépresseur efficace et un bon an-
xiolytique (voir par exemple Scully et coll, Blumenthal et coll).
La conjugaison du soutien psychologique et de l’activité
physique contribue au bien-être mental, et donc à l’amélio-
ration de la qualité de vie, des patients revalidés.
Marie Jodogne, PhD
Psychologue
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INFORMATION SUR LA MALADIE.PRéVENTION DES COMPLICATIONS ET RECHUTES :
• Durant son hospitalisation.
• Pendant sa revalidation
• Lors des différents contacts
36
Phase 1 : assure un premier contact.
C’est le moment où les assistantes sociales s’informent sur
les situations familiale, sociale et professionnelle.
Leurs actions sont :
• Assister le patient dans les différentes démarches ad-
ministratives et l’aident dans les éventuels problèmes
économiques résultant de sa maladie.
• S’assurer d’une couverture mutuelle correcte. En cas de
problèmes à ce niveau, elles font les démarches vers
l’organisme mutuelle ou le CPAS. Elles donnent aussi
des renseignements sur les assurances et leur couver-
ture.
• Aider dans les différentes démarches administratives
concernant les demandes de revalidation aux mutuelles
et surveillance de la bonne évolution de ces demandes
(passage des intervenants, signature du patient sur la
demande, etc…)
• Répondre aux questions éventuelles du patient en col-
laboration avec les autres intervenants sur sa maladie et
les modalités pratiques de la revalidation.
Phase 2 : les assistantes sociales aident les pa-
tients dans les éventuels problèmes administratifs
et socio-professionnels.
Elles peuvent intervenir dans la préparation de l’après reva-
lidation, par contact avec d’autres services sociaux, avec la
médecine du travail (reprise partielle du travail) ou le milieu
professionnel. Rarement le patient doit changer de poste de
travail au sein de son entreprise ou changer complètement
de travail (par exemple cas de certains chauffeurs de poids
lourds). L’assistante sociale peut alors aider le patient dans
ces problèmes particuliers.
Remarques
La quote-part patient est de 7 à 9 euros. Cette quote-part
couvre l’ensemble des interventions de l’équipe multidis-
ciplinaire. La grande majorité des assurances hospitalisa-
tions prennent en charge la partie financière patient mais
limitent cette couverture à 1 mois avant l’hospitalisation
et 3 mois après celle-ci. Cela peut être insuffisant pour les
patients opérés cardiaques. La cicatrisation sternale empê-
chant une revalidation immédiate (début en moyenne après
6 semaines à partir de l’acte opératoire), peut entraîner un
dépassement de la couverture assurance. Une solution ap-
pliquée consiste alors à utiliser un code de physiothérapie
pour obtenir une nouvelle couverture partielle des soins.
Pour réduire le poids du coût financier au patient, la pre-
mière facture est envoyée par l’hôpital début du troisième
mois de la revalidation et l’ensemble des frais sont répartis
en 2 ou 3 factures. Le patient a donc 5 mois pour régler
sa facture. On peut aussi demander au service comptabi-
lité un étalement de la somme due sans intérêts. Sur base
d’un rapport social appuyé par une demande médicale, le
CPAS accepte pratiquement toujours d’intervenir pour les
personnes à faible revenu. L’intervention du système MAF
social et des bas revenus (octroyés par la mutuelle) ou fiscal
(octroyé par l’administration fiscale) peut constituer un rem-
boursement complémentaire qui permet d’alléger la facture.
L’intervenant social essaye, dans la mesure du possible, que
le problème financier ne soit pas un obstacle à une revalida-
tion cardiaque. Mais il faut aussi garder en mémoire que le
PRISE EN CHARGE SOCIALE EN REVALIDATION CARDIAQUE
Les assistantes sociales (dont une à ¾ temps) jouent un rôle central dans l’information et la
communication entre les patients ainsi qu’entre les membres de l’équipe multidisciplinaire.
Dès le début de la revalidation, elles prennent contactent avec les patients et leurs proches.
CITADOC La revalidation cardiaque
37
patient devrait être gagnant financièrement à moyen terme
compte tenu des économies liées à la réduction des compli-
cations cardiovasculaires ultérieures.
Les patients revalidés peuvent bénéficier d’un parking gra-
tuit à l’arrière de la Citadelle. L’assurance complémentaire
des mutuelles peut intervenir dans les frais de déplacement.
Les critères de remboursement varient en fonction de la mu-
tuelle (selon les cas, nécessité d’un accord INAMI pour la
revalidation cardiaque, à concurrence d’un certain plafond,
si le patient ne peut conduire son propre véhicule, etc…).
S’il existe une période d’inaptitude à la conduite en fonction
de la pathologie, l’assistante sociale peut donner les coor-
données de différents services de transport bénévole.
Contact avec l’assistante sociale :
Madame Sabine Kuppens
Assistante sociale
ASSISTANTE SOCIALE :
• Problèmes de mutuelle / assurances.
• Problèmes financiers
• Problèmes de déplacement
• Problèmes de reprise de travail/handicap
38
La conduite automobile après un accident cardiaque peut
être un facteur compliquant le déplacement d’un patient à
revalider vers un centre de réadaptation cardiaque. Il est im-
portant de connaître la législation à ce sujet pour éviter des
risques au patient mais aussi une certaine confusion si des
avis divergents sont donnés par plusieurs médecins.
Les pathologies cardiaques sont une cause assez rare d’ac-
cident sévère, de l’ordre de 1 à 2 pour 1000 (syncope, aryth-
mie sévère, etc…). La responsabilité médicale est celle d’in-
former le patient de son éventuelle inaptitude à conduire,
de la durée de celle-ci et des conditions pour une reprise
de la conduite.
La législation a été modifiée de façon positive dès 1989.
Par exemple un infarctus du myocarde entraînait dans le
groupe 1 des conducteurs (moto ou auto personnelle), une
inaptitude de 1 mois. Après 1989, l’aptitude à la conduite
pouvait être donnée dès que le cardiologue l’autorisait
même si le délai entre l’accident cardiaque et la reprise de
la conduite etait inférieur à 1 mois. Pour le groupe 2, la lé-
gislation s’est aussi assouplie mais reste à juste titre plus
restrictive. La décision cardiologique se fonde sur la symp-
tomatologie, l’évolution de la cardiopathie et différents exa-
mens (test à l’effort, holter, etc…). Si certaines pathologies
gardent un délai d’inaptitude imposé légal comme la mise
en place d’un stimulateur cardiaque, la plupart des patholo-
gies cardiaques stabilisées et l’absence de risque de perte
de connaissance permettent rapidement de supprimer une
inaptitude à la conduite.
Ci-joint une liste en résumé des implications légales
concernant la conduite automobile.
GROUPE 1 :
A (motocyclettes A3 (cyclomoteurs)
B (automobile personnelle < 3500 Kgs et < ou = 8PERS., remorques < ou = à 750 Kgs).
B+E (véhicules couplés dont le tracteur est B et une remorque dont l’ensemble n’entre pas dans la catégorie B)
FEU ORANGE PATHOLOGIE DURéE DE L’INAPTITUDE
6.3.1.3 Mise en place d’un stimulateur cardiaque.
Remplacement d’une sonde
1 mois d’inaptitude, ensuite, apte durant 2 ans
6.3.1.4 Mise en place d’un défibrillateur automatique 6 mois d’inaptitude, ensuite, apte durant 2 ans
6.4 HTA et hypotension Inapte si risque de perturbation de la vigilance
6.5.1.4 Infarctus du myocarde
Chirurgie cardiaque
Inapte jusqu’avis médical contraire
CONDUITE AUTOMOBILE ET REVALIDATION CARDIAQUE
CITADOC La revalidation cardiaque
39
GROUPE 2 :
C (véhicules de > 3500 Kgs avec ou sans remorque < ou = à 750 Kgs)
C+E (véhicules > 3500 Kgs avec ou sans remorque > 750 Kgs)
D (véhicules de > 8 passagers avec ou sans remorque < ou = à 750 Kgs)
D+E (véhicules de > 8 passagers avec ou sans remorque > 750 Kgs)
NB : Angioplastie / stenting : non repris tels quels mais à envisager comme « angor-infarctus».
Informations : CARA ( Centre d’aptitude à la Conduite Automobile). Internet : www.ibsr.be
FEU VERT PATHOLOGIE DURéE DE L’APTITUDE
6.1.3 Insuffisance cardiaque modérée 5 ans
6.1.3 Agor stable 2 ans
6.3.1.3 Remplacement du boîtier 3 ans
6.3.1.4 Remplacement du boîtier défibrillateur 2 ans
FEU ROUGE PATHOLOGIE DURéE DE L’INAPTITUDE
6.1.2 Risque de perte de connaissance soudaine
Risque de défaillance fonctionnelle brutale
Inapte jusqu’à disparition de la pathologie
6.3.1.2 Arythmie grave non contrôlée Inapte jusqu’à disparition de la pathologie
6.5.1.2 Angor instable Inapte jusqu’à disparition de la pathologie
FEU ORANGE PATHOLOGIE DURéE DE L’INAPTITUDE
6.3.2.2 Mise en place d’un stimulateur cardiaque.
Remplacement d’une sonde
3 mois d’inaptitude, ensuite, apte durant 1 ans
6.3.2.3 Remplacement d’un stimulateur cardiaque. 2 semaines d’inaptitude, ensuite, apte durant
1 ans
6.4 HTA et hypotension arterielle Inapte si trouble de la vigilance
6.5.2.3 Infarctus du myocarde
Chirurgie cardiaque
Greffe cardiaque
3 mois d’inaptitude, ensuite,
apte durant max 2 ans
40
FEU ROUGE PATHOLOGIE DURéE DE L’INAPTITUDE
6.3.1.2 Arythmie grave non contrôlée Inapte jusqu’à disparition de la pathologie
6.1.2 Risque de perte de connaissance soudaine
Risque de défaillance fonctionnelle brutale
Inapte jusqu’à disparition de la pathologie
6.3.2.4 Porteur d’un défibrillateur DéFINITIVE
6.5.2.1 Angor instable Inapte jusqu’à disparition de la pathologie
6.5.2.3 Insuffisance cardiaque sévère Inapte jusqu’à disparition de la pathologie
CONDUITE AUTOMOBILE ET REVALIDATION CARDIAQUE
FEU VERT PATHOLOGIE DURéE DE L’APTITUDE
6.2 Insuffisance cardiaque stable 3 ans
6.2 Angor stable 1 ans
CITADOC La revalidation cardiaque
41
CONCLUSION
Le centre de revalidation du CHR Citadelle de Liège est agréé
depuis 1996, date de la législation concernant les centres
multidisciplinaires de réadaptation cardiaque. La revalidation
cardiaque est devenue incontournable dans le traitement de
la pathologie cardiovasculaire tant sur le plan de la morbidité
que de la mortalité. La qualité de vie du patient est statistique-
ment améliorée.
Notre équipe se compose de
• 3 cardiologues et soutien actif du service de cardiologie
• 2 assistantes sociales
• 2 psychologues
• 1 diététicienne et aide d’une deuxième diététicienne
• 7 kinésithérapeutes spécialisés (5 attachés au centre
et 2 liés au service de physiothérapie)
• 1 secrétaire
• Avis physiothérapeutique si problème ostéo-articulaire
et musculaire
Prise en charge multidisciplinaire dès l’hospitalisation. Prise en
charge en ambulatoire en groupe de 8 patients mais séance
personnalisée selon la pathologie cardiaque et les cormobidi-
tés associées
L’ensemble de l’équipe multidisciplinaire est à la disposition
des médecins traitants pour rendre aussi efficace que pos-
sible la revalidation des patients pris en charge par le centre.
Le médecin généraliste est l’acteur principal de la phase 3, il
peut aussi apporter des informations capitales durant la phase
2, de par la connaissance globale et de la relation de proximité
qu’il entretient avec son patient. Une revalidation cardiaque
réussie ne peut se concevoir que si elle englobe dans une
relation constructive patient, cardiologue réadaptateur, car-
diologue traitant et médecin généraliste.
LE PROGRAMME DE RéADAPTATION CARDIAQUE S’ADRESSE AU PATIENT AyANT :
• Infarctus aigu du myocarde.
• Angioplastie +/- stenting.
• Cardiomyopathie avec dysfonction du VG
Insuffisance et décompensation cardiaques.
• Chirurgie coronaire.
• Chirurgie valvulaire.
• Chirurgie de correction de malformation.
• Transplantation cardiaque et/ou pulmonaire.
AUTRES PATHOLOGIES :
• Angor résistant exclu de la liste par
INAMI en 2006 pour raison budgétaire
(EBM1).
• Défibrillateur.
• Arthériopathie de MI.
• AVC, AIT, diabète, SCORE élevé.
42
NOUVEAUX MéDECINS
Dr PANNIZZOTTO Sandra (ULG 2003)
Spécialiste en pédiatrie
Formation effectuée : CHU, CHC, NDB, CHR Citadelle
Créneaux particuliers : Pédiatrie générale cellule maltraitance
Site Citadelle
Dr MAGIS Delphine (ULG 2004)
Spécialiste en neurologie
Formation effectuée : CHU Sart-Tilman, CHR Citadelle
Créneaux particuliers : céphalées, épilepsie - suivi neurovasculaire,
démences (clinique de la mémoire
Site Citadelle
Dr BIEMAR Christian (ULG 1995)
Attaché au service des urgences, spécialiste en cardiologie, soins intensifs
Formation effectuée : Hôpital de Warquignies, CHPLTVerviers,
CHU Sart-Tilman, CHR Citadelle
Formations spécifiques en soins intensifs et urgences (en cours)
Site Citadelle
Dr MILET Ariane (ULG 2003)
Spécialiste en ophtalmologie
Formation effectuée : CHU Sart-Tilman, CHR Citadelle
Formations spécifiques en ophtalmopédiatrie et strabisme (adulte et enfant)
au CHU de Montréal-Canada
Créneaux particuliers : ophtalmopédiatrie, strabisme, ophtalmopathie
thyroïdienne, neuro-ophtalmologie
Site Citadelle
CITADOC La revalidation cardiaque
43
Dr DEVOITILLE Anne (ULG 2003)
Attachée au service des urgences, spécialiste en cardiologie
Formation effectuée : CHBA, CHC, CHPLT, CHL Luxembourg, CHR Citadelle
Créneaux particuliers : soins d’urgence, prise en charge du patient
cardiologique depuis les urgences jusqu’à son éventuelle hospitalisation
Site Citadelle
Dr VIELLEVOyE Renaud (ULG 2004)
Spécialiste en pédiatrie
Formation effectuée : CHBAH, CHPLT, CHR Citadelle, CHU Rouen – France
Formations spécifiques en néonatologie (en cours)
Site Citadelle
Dr HERMAN Philippe (ULG 1973)
Spécialiste en gynéco-obstétrique
Formation effectuée : Hôpital de Bavière
Formations spécifiques en gynécologie et sénologie (diagnostic et chirurgie)
Créneaux particuliers : chirurgie gynécologique endoscopique et chirurgie
vaginale, incontinence urinaire
Site Citadelle, Sainte-Rosalie
Dr DEMOULIN Anne-Sophie (ULG 2003)
Spécialiste en pneumologie
Formation effectuée : Hôpital de Warquignies, CHPLT Verviers, CHR Citadelle
Créneaux particuliers : oncologie pulmonaire
Site Citadelle
44
LES NOUVEAUX TERMES DU VOCABULAIRE MEDICAL ( DR NOSSENT.)
Le langage médical évolue rapidement : si de nombreux
termes ont aujourd’hui disparus
On observe la naissance de nombreux termes médicaux en-
core inconnus il y a peu : citons , entre autres , les libérines,
adaptation francisée des releasing factors, les médicaments
bioprécurseurs correspondant aux prodrugs des anglo-saxons,
la remnographie ,la double signification de l’acronyme SIDA si-
gnifiant à la fois le Syndrome d’Immuno-Déficience Acquise ou
l’incidence Sacro-Iliaque Droite Antérieure.
De très nombreux acronymes ont envahi le langage médi-
cal contemporain : pensons au virus HIV inconnu quasiment
jusqu’en I982, à l’ESP et à l’ESH pensons à la FIVETTE , aux
NDE , aux PACS, aux RVM, aux RVA , à la modification des
noms des hôpitaux et cliniques de la région qui sont devenus
CHU, CHR, CHC . Pensons aussi aux NBP prônées par l’INAMI.
De même, de très nombreux termes anglo-saxons ont en-
vahi le vocabulaire médical français : pensons à stripping,
banding, monitoring, nursing, overdose, alternating, by-pass,
dumping syndrome, overdose, antisludge, prodrugs, by-pass,
…
La pharmacopée s’est fortement diversifiée : des classi-
fications rigoureuses de familles chimiques de médica-
ments ont été établies : pensons simplement au domaine
de la psychiatrie avec les carbamates, les barbituriques, les
benzodiazépines, les tricycliques, les IMAO, les SSRI, les neu-
roleptiques BSDA
Et toutes les nouvelles molécules qui ont vu le jour.
De nouvelles hyperspécialisations sont apparues comme la
thyroïdologie, la diabétologie, l’angiologie, la psycho-neuro-
endocrinologie, l’ndocscopie du côlon, la proctologie la ra-
diologie interventionnelle, les différents types de chirurgie hy-
perspécialisées, l’andrologie devenue une hyperspécialisation
de l’urologie. On parle même de chirurgie bariatrique pour le
traitement des surpoids importants.
Les techniques endoscopiques ont révolutionné les disci-
plines chirurgicales; la colonoscopie par endoscopie peut être
dans certains cas remplacée par une colonoscopie virtuelle.
De nombreuses techniques de médecine nucléaire et
d’imagerie médicale ont vu le jour : chacune de ces tech-
niques a un vocabulaire propre.
On ne peut que se réjouir des immenses progrès qui ont été
accompli en médecine depuis le début du XXième siècle. Il est
donc normal que le langage médical se diversifie à la suite de
ces projets.
Pour les Masters en traduction formés conjointement à l’ULG
et à la HEL comme pour les secrétaires médicales graduées
pour lequelles l’orthographe de certains termes est particu-
lièrement piégeux ( pityriasis , une acné un alvéole), le défi
terminologique à relever paraît de taille vu l’excroissance du
vocabulaire médical.
Heureusement, d’excellents ouvrages existent comme la der-
nière édition du précis de CHEVALLIER qui fait le point sur les
évolutions du langage médical .
BIBLIOGRAPHIE
1. CHEVALLIER (J) précis de terminologie médicale, paris,
Maloine , 1995
2. NOSSENT (A) : « Les grands principes de la terminologie
médicale générale in Rev Med de LG1995 ; 5O : 3 126-13O.
3 NOSSENT (A) Pièges et difficultés en terminologie médicale
in rev Med Lg 51 :2 187-191
4 NOSSENT (A) Quelle est l’utilité dela terminologie médicale ?
in Rev. Méd. Lg I999 54 : 1 49-53
Le langage technoscientifique médical contemporain peut se voir reprocher son aspect scienti-
fique mais il peut difficilement , en tous cas, être accusé du vice de statisme si l’on réfléchit un
instant aux taux importants de natalité et de mortalité lexicologiques qu’il connaît.
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