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AGONVI A. M. Audrey

Vulnérabilité de la zone côtière béninoise face aux changements climatiques : secteur Ouidah et Grand-Popo

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AGONVI A. M. Audrey

Plan de présentation

Cadre d’étudeJustification du sujetObjectifs de recherche

Démarche Méthodologique

Résultats

Conclusion-perspectives

Communes côtières de Grand-Popo et Ouidah: sud-ouest Bénin

Sup : 653 km2 ; Pop : 219034 hbts ;

Den : 336hbt/ km2

Activités : Agriculture, pêche, élevage, artisanat, commerce, etc.

CADRE D’ÉTUDE

JUSTIFICATION DU SUJET En Afrique Sub-saharienne et particulièrement au Bénin, les populations locales

sont de plus en plus vulnérables et s’adaptent aux effets néfastes de ce phénomène

du fait de leurs situations géo-climatiques, leur forte dépendance à l’égard des

ressources naturelles et leurs capacités d’adaptation limitées à l’évolution du climat

(Goulden et al., 2009 ; Zakzouk, 2010).

La zone côtière est un espace tant convoité et son usage inadéquat conduirait

irrémédiablement à des dégradations irréversibles, car leurs ressources se gaspillent

si leur gestion ne s’appuie pas sur une connaissance solide des mécanismes qui

règlent leur équilibre dynamique instable.

La compréhension de la dynamique côtière au plan de son environnement physique

et les divers facteurs et formes de dégradation qui la caractérisent sont essentiels pour

comprendre sa vulnérabilité aux répercussions locales et au rehaussement global du

niveau de la mer (IPCC 2001).

La côte béninoise est dans l'ensemble assez fragile (sables grossiers et

moyens), et est soumise à un fort transit que les houles du rivage marin

provoquent un courant qui peut atteindre 1,5m/s. Ce qui représente un transport

de sédiments de près de 1,5 millions de m3 par an. (Capo, 2008)

Dans les milieux côtiers l’élévation du niveau marin liée à la variabilité et aux

changements climatiques à pour conséquence la forte salinisation des cours d’eau, la

réduction de la faune avec l’apparition de nouvelles espèces ; la disparition de la

mangrove suivie de la destruction des frayères naturelles, la modification écologique

de la flore, etc. ( IPCC, 2007)

Au Bénin, une hausse du niveau de la mer aggraverait la plupart des formes de

dégradation physique déjà existantes (Djiman ,1998 ; MEHU, 1993 et 1997 ; Socio,

1998 ; PNUE, 1985 et Verstraete, 1989). Plus clairement l’érosion côtière causerait le

recul du trait de côte, du stress subi par les écosystèmes littoraux de la perte de terres

agricoles. Le rehaussement du niveau marin causerait également une intrusion de sel

dans les nappes aquifères côtière.

C’est pour apporter une contribution aux réflexions menées sur la question, que le sujet

«Vulnérabilité de la zone côtière béninoise face aux changements climatiques :

Secteur Grand-Popo-Ouidah» a été choisi.

OBJECTIFS DE RECHERCHEGlobalement ce travail vise à mieux appréhender les aspects biophysiques de la

vulnérabilité de la zone côtière du secteur Grand-Popo, Ouidah face aux

changements climatiques.

De façon spécifique il s’agit de :

• étudier les mutations climatiques (pluie, température, vents) dans le secteur

Grand-Popo-Ouidah ;

• cartographier les risques d’inondations et corollaires dans le secteur d’étude;

• caractériser le niveau d’avancement de la mer et de l’érosion de la côte à Grand-

Popo et Ouidah ;

Données et informations collectéesDonnées et informations collectées

données climatologiques (hauteur de pluie, température et vent ) sur la période

1953-2013 obtenues à l’ASECNA;

données démographiques obtenues à l’INSAE grâce aux résultats des

recensements de 1992, 2002, 2013;

données planimétriques (cartes pédologique, géomorphologique,

hydrographique)

des images Google 2002, 2014 relatives au traits de côtes;

images satellitaires (occupation du sol) Land sat de 1978 et 2014 pour la

réalisation des cartes ;

données et informations ethno-climatologiques et socio-anthropologiques ;

des coordonnées géographiques des points à l’aide du GPS

DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

Recherche documentaireRecherche documentaireCentres de documentation : FLASH, BIDOC, MEHU, BU et sites internet

Enquêtes de terrainEnquêtes de terrain

Méthodes de collecte de données et Méthodes de collecte de données et informationsinformations

Échantillon : 185 chefs Ménages, 40 élus locaux, 3 agents du CARDER

Techniques : Entretiens individuels, entretiens de groupes et observations de terrain

Outils : Questionnaires, guides d’entretiens, appareils photo, GPS, etc.

Méthodes de traitement de donnéesMéthodes de traitement de données

- Données climatiques (analyses des mutations)

Utilisation de la moyenne arithmétique ;

Indice pluviométrique standardisé ;

Analyse de tendance (pluie, température et vent) par : régression linéaire ;

Détection de ruptures de stationnarité par les tests de Pettiit (1979) et méthode bayésienne de Lee et Heghinian (1977) ;

Illustrations graphiques.

-Caractérisation du niveau d’avancement de la mer et de l’érosion de la côte

Analyse des images Google (2002, 2014);

Utilisation des coordonnées géographiques et tracking par GPS et les informations/ témoignages de terrain ;

Traitement cartographique.

- Cartographie des risques d’inondations et corollaires

Combinaison des données pluviométriques, hydrographiques, pédologiques, géomorphologiques, occupation du sol, informations de terrain, par une approche cartographique (Map info et Arc View).

Mutations climatiques dans les communes de Grand-Popo et Mutations climatiques dans les communes de Grand-Popo et OuidahOuidah

INSTABILITÉ PLUVIOMÉTRIQUE

Ouidah

I = -0,0025t + 0,0595

-2

-1

0

1

2

3

4

5

196

5

196

8

197

1

197

4

197

7

198

0

198

3

198

6

198

9

199

2

199

5

199

8

200

1

200

4

200

7

201

0

I = +0,0007t - 0,0173

-3

-2

-1

0

1

2

3

4

5

1965

1968

1971

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

2004

2007

2010

Grand-Popo

- Forte occurrence des années déficitaires avec survenance des années excédentaires plus fréquence entre 2006 et 2010.

- Légère tendance à la baisse à Ouidah et absence de tendance à Grand-Popo.

Rupture de stationnarité des séries pluviométriques en 1970 à Ouidah et en 1975 à Grand-Popo (au seuil de 95 % à Ouidah et 90 % à Grand-Popo). Ce qui montre que l’instabilité est plus prononcée à Ouidah.

Mutations saisonnières : régression des totaux mensuels de juin à septembre et une légère augmentation des totaux pluviométriques mensuels entre septembre et octobre.

Au total, les pluies sont

irrégulières, forte occurrences

d’années déficitaires et des

mutations saisonnières

Ouidah

0

70

140

210

280

350

Janv

Févr

Mars

Avr

Mai

Juin

Juil

Août

Sept

Oct

Nov

Déc

1965-1970 1971-2010

Grand-Popo

0

70

140

210

280

350

Janv

Fév

r

Mar

s

Avr Mai

Juin

Juil

Aoû

t

Sep

t

Oct

Nov

Déc

1965-1975 1976-2010

0

30

60

90PA

PT

Pirr

PI

Ouidah Granpd-Popo

Perceptions des populations sur l’instabilité pluviométrique

Les populations de Grand-Popo sont plus sensibles aux mutations pluviométriques que celles de Ouidah et les pluies tardives et abondantes dominent les perceptions.

Les réalités géographiques et les effets semblent donc influencées les perceptions plus que la mutations elles-mêmes.

Évolution des valeurs thermiques TMax

T = +0,0187t + 29,693

29,00

29,50

30,00

30,50

31,00

31,50

19

53

19

56

19

59

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62

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20

01

20

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20

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10

Tmin

T= +0,0257t + 23,709

23,00

23,50

24,00

24,50

25,00

25,50

26,00

19

53

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19

62

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65

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86

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92

19

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19

98

20

01

20

04

20

07

20

10

Tendance à la hausse plus prononcée des

températures minimales signe d’une augmentation

continue des températures.

0

25

50

75

100

Granpd-Popo Ouidah

T° aug T°bais

Concordance avec les perceptions des populations

Évolution des vitesses des vents

0

3

6

9

12

15

1953

1956

1959

1962

1965

1968

1971

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

2004

2007

2010

Années

Vite

sse

de v

ent (

m/s

)

Maxi Moy Mini

Pas de tendance claire et les tests n’indiquent aucune rupture

Les plus fortes valeurs comprises entre 6 et 14 m/s. Donc des vents ‘’modérés’’ et ‘’modérés-forts’’ selon l’échelle de Beaufort (1802) et priori peu dangereux pour l’homme et les habitations.

Mais selon les populations, les vents sont de plus en plus violents (85 % à Grand-Popo et 55 % à Ouidah) et emportent les toitures des habitations

Quelques mesures adoptée pour sauver les toitures contre les

vents

0

1

2

3

4

5

6Janv

Févr

Mars

Avr

Mai

Juin

Juil

Août

Sept

Oct

Nov

Déc

Régime des vents

Faibles vitesses pendant la saison sèche et les fortes valeurs en juillet, août et septembre mais sont peu menaçantes pour

les hommes

Risques d’inondation dans les communes de Grand-Popo et OuidahRisques d’inondation dans les communes de Grand-Popo et Ouidah

Risque fort : Presque tous les ans et dure au moins 2 semaines ; Risque modéré : 1 année sur 2 ; Risque faible : 1 années sur 4 et faible durée

Images d’inondations et ses effets socioéconomiques

Vulnérabilité = niveaux de risque combinés avec les capacités d’adaptation des populations

Vulnérabilité du milieu face à l’inondation

Avancement de la mer et érosion côtière dans les communes de Avancement de la mer et érosion côtière dans les communes de Grand-Popo et OuidahGrand-Popo et Ouidah

Djègbadji

Djondji

Avancée de la mer (26 et 48 m) avec destruction d’infrastructures, du couvert végétal et des plantations

L’élaboration de la carte complète est en cours

Effet de la mer sur l’habitation

Effet de l’érosion côtière sur le couvert végétal

Le milieu est sujette à des mutations climatiques : instabilité pluviométrique, hausse

des températures surtout ;

La variabilité pluviométrique associée aux facteurs géomorphologique, hydrographique,

expose le milieu aux risques d’inondations aux conséquences socio-environnementales dans

un contexte où la capacité d’adaptation des communautés est faibles ;

l’élévation du niveau de la mer consécutive au réchauffement thermique associée

au transit du littoral induit une forte érosion côtière.

PERSPECTIVESPERSPECTIVES Prévoir pour les populations qui vivent dans la plaine des lieux de refuge en cas

d’inondation ou changer leur habitation en habitat de pilotis.

Etablir des cartes de sensibilité du littoral à l’érosion côtière de la zone.

Etudier la redistribution des sédiments le long de la côte .

Déterminer les taux d’érosion de la côte par segment en vue de mieux maîtriser

l’ampleur du phénomène .