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Abdomen sans préparation A Clément A Oudjit C Hoeffel P Fayet S Benkanoun P Legmann JJ Sahut D’Izarn A Bonnin Résumé. Pratiqué avant une opacification digestive ou urinaire ou en complément d’une échographie ou d’un examen tomodensitométrique, le cliché d’abdomen sans préparation réalisé en dehors de l’urgence est, à l’heure actuelle, trop souvent sous-exploité. Son interprétation doit être rigoureuse, à la recherche d’anomalies de densité des viscères pleins intra- et rétropéritonéaux (calcifications, clartés gazeuses anormales), du tractus digestif (déplacement, anomalies du contenu intestinal) et du cadre osseux. Les images anormales détectées reflètent des pathologies très diverses, d’origine notamment gastroentérologique, hépato-bilio-pancréatique et génito-urinaire. À l’heure des techniques d’imagerie en coupes, l’abdomen sans préparation reste un examen de radiologie conventionnelle facilement accessible, gardant une place primordiale dans l’imagerie de certaines affections abdominopelviennes, en particulier dans le dépistage de l’anévrisme de l’aorte abdominale, dans le diagnostic et le suivi de la maladie lithiasique urinaire et dans le contrôle postopératoire après geste de radiologie interventionnelle vasculaire ou hépatobiliaire. © 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : abdomen sans préparation, calcifications abdominopelviennes, masses abdominopelviennes, clartés gazeuses extraluminales abdominales. Introduction À l’heure des techniques d’imagerie en coupes, le cliché d’abdomen sans préparation (ASP) reste encore un examen de radiologie conventionnelle simple, facilement accessible et riche en renseignements. Hormis les tableaux cliniques aigus d’allure chirurgicale (occlusion, perforation d’organe creux) dont l’imagerie est traitée dans un autre fascicule de l’Encyclopédie médico-chirurgicale [18] , la réalisation technique de l’ASP se limite au cliché en décubitus avec rayon directeur vertical couvrant toute la cavité abdominopelvienne. Précédant une opacification digestive ou génito-urinaire ou pratiqué en complément d’une échographie ou d’un examen tomo- densitométrique, ce cliché simple peut être complété par des incidences en oblique ou de profil, par des clichés localisés ou en orthostatisme, voire par des coupes tomographiques standards. La lecture du cliché d’ASP doit être systématique, incluant l’analyse : – des organes pleins intra- et rétropéritonéaux, de tonalité hydrique et silhouettés par la graisse périviscérale, à la recherche d’une modification de leur taille, de leurs contours ou de leur densité (calcifications, clartés gazeuses) ; Anne Clément : Attachée consultant. Amar Oudjit : Praticien adjoint contractuel. Christine Hoeffel : Maître de conférence des Universités, praticien hospitalier. Patricia Fayet : Praticien hospitalier. Souhila Benkanoun : Attachée. Paul Legmann : Professeur des Universités, praticien hospitalier. Jean-Jacques Sahut D’Izarn : Médecin des Hôpitaux. André Bonnin : Professeur des Universités, chef de service. Service de radiologie A, hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris, France. – des organes creux, contenant de l’air, à la recherche d’anomalies de topographie, de calibre ou de contenu du tractus gastro-intestinal ; – du cadre osseux et de la paroi abdominale. Pour faciliter l’interprétation des anomalies détectées sur l’ASP, il est pratique de diviser la cavité abdominale en compartiments, ceci permettant de préjuger de leur origine. Ainsi, le plus souvent, les images pathologiques de l’hypocondre droit ont une origine hépatobiliaire, celles de l’hypocondre gauche proviennent de la rate ou de l’estomac. Celles des régions pré- et paravertébrales appartiennent au pancréas, aux surrénales, aux reins ou à l’espace rétropéritonéal extraviscéral (tissus d’enveloppe, chaînes ganglionnaires, aorte abdominale), celles du pelvis à la vessie ou à l’appareil génital. Enfin, les anomalies de topographie ubiquitaire, non systématisée, sont, en règle générale, d’origine digestive, péritonéale ou pariétale. Images pathologiques de l’hypocondre droit [1, 3, 4, 5, 14, 27, 31, 34] FOIE Sur le cliché d’ASP ou mieux localisé prenant la coupole droite, le foie normal est de tonalité hydrique homogène : le dôme hépatique est limité par la coupole diaphragmatique droite et le bord inférieur du foie est souvent bien visible, souligné par un liseré graisseux. Hépatomégalie Seule une expansion importante du foie est décelable sur l’ASP, mieux mise en évidence s’il existe une aérocolie et pouvant entraîner Encyclopédie Médico-Chirurgicale 33-000-A-08 33-000-A-08 Toute référence à cet article doit porter la mention : Clément A, Oudjit A, Hoeffel C, Fayet P, Benkanoun S, Legmann P, Sahut D’Izarn JJ et Bonnin A. Abdomen sans préparation. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Appareil digestif, 33-000-A-08, 2001, 10 p.

Abdomen sans préparation

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Page 1: Abdomen sans préparation

Abdomen sans préparationA ClémentA OudjitC HoeffelP FayetS BenkanounP LegmannJJ Sahut D’IzarnA Bonnin

Résumé. – Pratiqué avant une opacification digestive ou urinaire ou en complément d’une échographie oud’un examen tomodensitométrique, le cliché d’abdomen sans préparation réalisé en dehors de l’urgence est,à l’heure actuelle, trop souvent sous-exploité. Son interprétation doit être rigoureuse, à la recherched’anomalies de densité des viscères pleins intra- et rétropéritonéaux (calcifications, clartés gazeusesanormales), du tractus digestif (déplacement, anomalies du contenu intestinal) et du cadre osseux. Lesimages anormales détectées reflètent des pathologies très diverses, d’origine notammentgastroentérologique, hépato-bilio-pancréatique et génito-urinaire. À l’heure des techniques d’imagerie encoupes, l’abdomen sans préparation reste un examen de radiologie conventionnelle facilement accessible,gardant une place primordiale dans l’imagerie de certaines affections abdominopelviennes, en particulierdans le dépistage de l’anévrisme de l’aorte abdominale, dans le diagnostic et le suivi de la maladie lithiasiqueurinaire et dans le contrôle postopératoire après geste de radiologie interventionnelle vasculaire ouhépatobiliaire.© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : abdomen sans préparation, calcifications abdominopelviennes, masses abdominopelviennes,clartés gazeuses extraluminales abdominales.

Introduction

À l’heure des techniques d’imagerie en coupes, le cliché d’abdomensans préparation (ASP) reste encore un examen de radiologieconventionnelle simple, facilement accessible et riche enrenseignements.

Hormis les tableaux cliniques aigus d’allure chirurgicale (occlusion,perforation d’organe creux) dont l’imagerie est traitée dans un autrefascicule de l’Encyclopédie médico-chirurgicale [18], la réalisationtechnique de l’ASP se limite au cliché en décubitus avec rayondirecteur vertical couvrant toute la cavité abdominopelvienne.Précédant une opacification digestive ou génito-urinaire ou pratiquéen complément d’une échographie ou d’un examen tomo-densitométrique, ce cliché simple peut être complété par desincidences en oblique ou de profil, par des clichés localisés ou enorthostatisme, voire par des coupes tomographiques standards.

La lecture du cliché d’ASP doit être systématique, incluant l’analyse :

– des organes pleins intra- et rétropéritonéaux, de tonalité hydriqueet silhouettés par la graisse périviscérale, à la recherche d’unemodification de leur taille, de leurs contours ou de leur densité(calcifications, clartés gazeuses) ;

Anne Clément : Attachée consultant.Amar Oudjit : Praticien adjoint contractuel.Christine Hoeffel : Maître de conférence des Universités, praticien hospitalier.Patricia Fayet : Praticien hospitalier.Souhila Benkanoun : Attachée.Paul Legmann : Professeur des Universités, praticien hospitalier.Jean-Jacques Sahut D’Izarn : Médecin des Hôpitaux.André Bonnin : Professeur des Universités, chef de service.Service de radiologie A, hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris, France.

– des organes creux, contenant de l’air, à la recherche d’anomaliesde topographie, de calibre ou de contenu du tractusgastro-intestinal ;

– du cadre osseux et de la paroi abdominale.Pour faciliter l’interprétation des anomalies détectées sur l’ASP, ilest pratique de diviser la cavité abdominale en compartiments, cecipermettant de préjuger de leur origine. Ainsi, le plus souvent, lesimages pathologiques de l’hypocondre droit ont une originehépatobiliaire, celles de l’hypocondre gauche proviennent de la rateou de l’estomac. Celles des régions pré- et paravertébralesappartiennent au pancréas, aux surrénales, aux reins ou à l’espacerétropéritonéal extraviscéral (tissus d’enveloppe, chaînesganglionnaires, aorte abdominale), celles du pelvis à la vessie ou àl’appareil génital. Enfin, les anomalies de topographie ubiquitaire,non systématisée, sont, en règle générale, d’origine digestive,péritonéale ou pariétale.

Images pathologiques de l’hypocondredroit [1, 3, 4, 5, 14, 27, 31, 34]

FOIE

Sur le cliché d’ASP ou mieux localisé prenant la coupole droite, lefoie normal est de tonalité hydrique homogène : le dôme hépatiqueest limité par la coupole diaphragmatique droite et le bord inférieurdu foie est souvent bien visible, souligné par un liseré graisseux.

¶ HépatomégalieSeule une expansion importante du foie est décelable sur l’ASP,mieux mise en évidence s’il existe une aérocolie et pouvant entraîner

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Toute référence à cet article doit porter la mention : Clément A, Oudjit A, Hoeffel C, Fayet P, Benkanoun S, Legmann P, Sahut D’Izarn JJ et Bonnin A. Abdomen sans préparation. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et MédicalesElsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Appareil digestif, 33-000-A-08, 2001, 10 p.

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une surélévation de la coupole droite, un abaissement de l’anglecolique droit et un refoulement de l’estomac. Néanmoins, la visibilitéd’un bord inférieur de foie dépassant largement l’auvent costal n’estpas obligatoirement le témoin d’une hépatomégalie, se voyantégalement chez les sujets longilignes à foie vertical. Les causesd’augmentation de taille du foie sont multiples, regroupantnotamment, outre la cirrhose à un stade précoce, les hépatomégaliesd’origine tumorale maligne (métastases, hépato- et cholan-giocarcinome, hémopathies), inflammatoire (hépatite, abcès),métabolique (stéatose, hémochromatose) et vasculaire (défaillancecardiaque droite).

¶ Anomalies de contours du foie

Elles concernent les modifications de la coupole diaphragmatiquedroite.La surélévation globale de la coupole droite peut être due, outre à unehépatomégalie, à une paralysie du nerf phrénique, mise en évidenceà l’examen scopique qui révèle une perte de cinétique de la coupole,ou à une atélectasie pulmonaire qui s’accompagne d’une rétractionde l’hémithorax et d’une attraction médiastinale.Les modifications localisées de la coupole droite sont liées :

– soit à une pathologie thoracique : pulmonaire au contact de lacoupole (abcès, néoplasie, séquestration pulmonaire), pleurale(épanchement pleural enkysté ou sous-pulmonaire) ou médiastinale(kyste pleuropéricardique) ;

– soit à une pathologie de la coupole : insuffisance musculairelocalisée volontiers de siège antéro-interne, accrue en inspiration ets’estompant en expiration, donnant à la coupole un aspect festonné,ou éventration et hernie diaphragmatique de siège antérieur (herniede Larrey) ou de siège postérieur (hernie de Bochdalek) ;

– soit à une pathologie sous-phrénique : processus hépatiquetumoral et infectieux ou collection sous-phrénique.L’échographie permet d’identifier la coupole diaphragmatique et leprocessus en cause [21].

¶ Anomalies de la densité du foie

Elles réalisent des opacités calcifiées ou des images hydroaériqueset sont à distinguer des images pathologiques de la base postérieuredu thorax, en règle par un simple cliché thoracique de profil.Les calcifications hépatiques [8] sont assez inhabituelles et leurétiologie, évoquée sur l’ASP en tenant compte de leur répartition etde leur morphologie, est précisée par d’autres examens d’imagerie,notamment échographie et examen tomodensitométrique.

Calcifications d’origine infectieuse

Les granulomatoses systémiques infectieuses bactériennes(tuberculose, brucellose) et fongiques (histoplasmose, cocci-dioïdomycose) sont à l’origine de calcifications uniques, d’aspectlentigineux, ou multiples, disséminées dans le parenchymehépatique, d’aspect miliaire et liées à la présence de granulomesséquellaires secondairement calcifiés. Plus rarement, un abcès àpyogènes scléreux, emprisonné dans une coque épaisse, peutdéterminer un renforcement localisé de la densité hépatique avecquelquefois des calcifications crétacées.Le kyste hydatique [2] représente la principale cause de calcificationshépatiques d’origine infectieuse parasitaire. Fréquentes au cours del’évolution de la maladie, leur aspect est souvent caractéristique.L’aspect le plus évocateur est celui d’un anneau calcifié unique oumultiple de taille variable, de contours nets avec une plage centralepeu homogène, tigrée ou ponctuée. Parfois, l’anneau est ovalaire,ses contours sont bosselés ou partiellement calcifiés, donnant uneimage arciforme curviligne dont le diagnostic est plus difficile. Encas d’involution totale du kyste, l’image est celle d’une « boule »massivement calcifiée cernée d’un liseré dense. Le diagnosticd’hydatidose est confirmé par la sérologie et les autres examensd’imagerie où ces formes calcifiées correspondent, dans laclassification de Gharbi, aux kystes hydatiques de types 4 et 5.

L’échinococcose alvéolaire, très rare en France, est égalementresponsable de petites calcifications multiples d’aspect miliaire oulenticulaire criblant l’ombre hépatique.

Calcifications d’origine tumorale

Les calcifications métastatiques [15] sont le propre des cancers àévolution lente. Il s’agit en règle de lésions secondairesd’adénocarcinomes colloïdes muqueux digestifs (estomac, côlon) ouovariens. Ces calcifications sont généralement d’aspectmicronodulaire, regroupées en amas arrondis, souvent denses,psammomateuses.Les tumeurs malignes primitives peuvent aussi se calcifier : c’est lecas de l’hépatoblastome de l’enfant, à l’origine de traînées opaquesdiversement orientées, d’aspect en « tête d’épingle ».Parmi les tumeurs hépatiques bénignes, les angiomes, notammentles hémangiomes caverneux de grande taille, siège de remaniementsstructuraux à type de thrombose et de fibrose, sont source decalcifications souvent volumineuses, trabéculaires radiaires,rayonnant du centre vers la périphérie.

Calcifications d’origine vasculaire

Elles regroupent les calcifications athéromateuses pariétales del’ectasie de l’artère hépatique et surtout les calcifications d’origineveineuse, témoins d’une thrombose portale ancienne surhypertension portale.Les images hydroaériques intraparenchymateuses hépatiques avecniveau horizontal sur le cliché d’ASP en orthostatisme sontd’observation rare, correspondant soit à une lésion fistulisée dansun organe creux (abcès amibien, kyste hydatique, abcès à pyogènessurvenant au cours de septicopyohémie ou d’angiocholite), soit à unabcès à germes anaérobies. Elles sont à différencier des imageshydroaériques extraparenchymateuses d’origine sous-phrénique(abcès sous-phrénique) et sus-phrénique pulmonaire (abcès,néoplasie excavée) ou pleurale (pleurésie purulente).

VOIES BILIAIRES

Elles peuvent être le siège de calcifications témoignant d’une lithiasebiliaire ou d’images aériques le plus souvent en rapport avec uneaérobilie.

¶ Lithiase biliaire [12]

Principalement d’origine vésiculaire initiale, d’une prévalence del’ordre de 30 % à l’âge adulte, la lithiase biliaire est asymptomatiquedans plus de 80 % des cas et de découverte fortuite fréquente surl’ASP. Les calculs sont de nature cholestérolique : ils sont plus oumoins imprégnés de sels de calcium et alors spontanément visiblessur l’ASP (30 à 50 % des cas). De localisation vésiculaire, cystique,cholédocienne ou intrahépatique, leur topographie est précisée pardes incidences en oblique et surtout par l’échographie.La lithiase vésiculaire se situe dans l’aire de projection de la vésicule,variable avec la forme et la taille du foie, dans un quadrilatère limitépar le dixième espace intercostal, la crête iliaque droite, le rachis etla paroi abdominale latérale droite. Le nombre, la taille et l’aspectdes calculs sont variables : les calculs les plus typiques, uniques oumultiples, ont un centre clair limité par un liseré calcique et uneforme polyédrique. Les calculs uniquement composés de bilirubinatede calcium ont souvent un aspect moins évocateur, grossecalcification homogène ou petits calculs uniformément opaquesremplissant la vésicule et formant une opacité granitée et piquetée.La vésicule porcelaine est une forme particulière de cholécystitechronique, pratiquement toujours associée à une lithiase vésiculaire :elle est caractérisée par des calcifications pariétales, visualisées surl’ASP sous forme d’une incrustation calcique de la paroi vésiculairedessinant les contours de la vésicule.Les calculs vésiculaires sont en règle faciles à différencier descalcifications des cartilages costaux, intrahépatiques ou vasculaires,de morphologie différente ou encore des calculs pyélocaliciels durein droit dont le siège est postérieur sur le cliché de profil.

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Le calcul cholédocien est rarement calcifié et généralement nonvisualisé sur l’ASP. Le calcul unique radio-opaque se situe sur lecliché de face en regard de L2-L3, à très faible distance du borddroit des corps vertébraux. Les calculs multiples (empierrementcholédocien) se disposent parfois en une bande verticaleparavertébrale qui fait soupçonner leur siège. L’échoendoscopiedigestive est, à l’heure actuelle, l’examen le plus performant pour lamise en évidence des calculs du bas cholédoque [28].La lithiase intrahépatique, due à une sténose ou à une interventionsur les voies biliaires (anastomose hépaticojéjunale sur anse en« Y »), est en règle invisible sur le cliché d’ASP. Beaucoup plusrarement, les lithiases intrahépatiques observées dans la fibrosehépatique congénitale, affection caractérisée par des dilatationssegmentaires des voies biliaires intrahépatiques, peuvent seprésenter sous forme de calcifications arrondies ou ovalairesdessinant un ou plusieurs segments de l’arbre biliaire [13].

¶ Images aériques des voies biliaires

La présence d’air dans les voies biliaires ou aérobilie se manifestesur l’ASP, plus volontiers en position debout, par des clartésrubannées et ramifiées siégeant dans l’hypocondre droit. Elle est àdifférencier de l’aéroportie où les éléments gazeux canalaires sontplus périphériques et présentent une ramification dichotomiquecaractéristique des structures portales. L’aérobilie d’origine iatrogèneest courante après anastomose biliodigestive ou sphinctérotomie.Elle peut également être secondaire à une fistule biliodigestive ou,plus rarement, à une angiocholite à germes pyogazeux.La présence d’air dans la vésicule et/ou dans la paroi vésiculaire estd’observation beaucoup plus rare et est le fait des formes graves decholécystite aiguë, cholécystite emphysémateuse du diabétique etcholécystite gangréneuse du sujet âgé ou immunodéprimé.

Images pathologiques de l’hypocondregauche [1, 4, 5, 14, 34]

RATE [10, 31]

L’ombre splénique normale n’est pas toujours visible du fait desuperpositions digestives opaques ou gazeuses, notamment chez lessujets brévilignes. De tonalité hydrique homogène, elle est limitéeen haut par la coupole diaphragmatique gauche et la paroi costalelatérale (9e, 10e et 11e côtes gauches), sa limite inférieure estrégulièrement arrondie et le grand axe de la rate, mesuré de sonpôle inférieur à la coupole, ne doit pas dépasser 13 cm.

¶ Splénomégalie

L’augmentation de volume de la rate est de diagnostic cliniqueconfirmé par l’échographie. Sur l’ASP, toute ombre splénique dontle grand axe dépasse 16 cm est pathologique. Une splénomégaliepeut entraîner un déplacement des structures adjacentes :surélévation de la coupole diaphragmatique gauche, refoulementvers la droite de l’estomac et vers le bas du côlon transverse et durein gauche. Les étiologies de splénomégalie sont très diverses,incluant notamment les grosses rates d’origine infectieuse, tumorale,hématologique, métabolique de surcharge ou encore liées à unehypertension portale.

¶ Calcifications spléniques

Uniques ou multiples, elles sont souvent associées à unesplénomégalie et sont donc à rechercher, non seulement dansl’hypocondre gauche, mais également dans le flanc, voire la fosseiliaque gauches.Les calcifications athéromateuses de l’artère splénique, fréquenteschez le sujet âgé, s’accompagnent de calcifications de l’aorteabdominale. Celles de l’anévrisme de l’artère splénique forment uneimage arrondie, liée à la disparité de calibre du vaisseau.

Les lésions kystiques sont souvent à l’origine de calcificationsintraparenchymateuses.Le kyste hydatique de la rate a les mêmes caractéristiquesradiologiques que celui du foie.Les lésions kystiques non parasitaires incluent, d’une part les kystesépithéliaux qui se calcifient dans 10 % des cas sous forme d’uneopacité en règle unique, arrondie et cernée d’un liseré calcique,d’autre part les pseudokystes, formations à contenu sanguinsecondairement calcifiées, rapportées généralement à untraumatisme ancien (fig 1).Les calcifications tuberculeuses sont multiples, grossières,irrégulièrement arrondies, mouchetant l’ombre splénique et parfoisassociées à des calcifications ganglionnaires.L’infarctus splénique, quand il est dû à l’obstruction d’une artère degros calibre, réalise une calcification dense et bien limitée. Àl’inverse, les infarctus multiples, liés à des obstructions artériolairesdistales, donnent lieu à des calcifications punctiformes disséminéesdans tout le parenchyme splénique.Des calcifications spléniques s’observent également, comme dans lefoie, dans les hématomes vieillis, les lésions infectieuses (abcès,brucellose, histoplasmose) et tumorales bénignes (hémangiome,lymphangiome) ou malignes (maladie de Hodgkin, métastasesspléniques de maladie gélatineuse du péritoine d’origine ovarienneou appendiculaire).

ESTOMAC [25, 30]

À l’état normal, sur le cliché d’ASP en décubitus dorsal, l’air contenudans l’estomac se déplace vers l’antre et le corps de l’estomac, alorsque les liquides, notamment en période postprandiale, s’accumulentdans la grosse tubérosité, plus déclive, créant ainsi une opacité detonalité hydrique (pseudotumeur gastrique) pouvant en imposerpour une masse rénale, surrénalienne ou splénique. Un simple clichéen orthostatisme rétablit le diagnostic en montrant le classiqueniveau liquide sous-diaphragmatique gauche de l’estomac enréplétion.

¶ Anomalies de taille

La stase gastrique chronique entraîne une dilatation de l’estomac enrapport avec une obstruction mécanique (maladie ulcéreuse, tumeurmaligne, volvulus gastrique) ou avec un iléus fonctionnelpostopératoire, médicamenteux ou d’origine métabolique (urémie,hypokaliémie).

¶ Anomalies du contenu

Un estomac dilaté peut contenir des résidus alimentaires en grandequantité, constituant alors un bézoard qui se manifeste sur l’ASPpar une masse hétérogène de l’hypocondre gauche. La formationdes bézoards est le plus souvent secondaire à un geste chirurgicaltype vagotomie tronculaire bilatérale avec pyloroplastie chez despatients ayant un régime riche en fibres végétales [33].

1 Pseudokyste calcifié de la rate : forma-tion arrondie massivement calcifiée, cernéed’un liseré calcique dense dessinant lescontours du pseudokyste.

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¶ Anomalies de situationL’estomac peut être refoulé dans la cavité abdominale par une massedéveloppée aux dépens d’un organe de voisinage. Tout ou partie del’estomac peut également migrer dans le thorax : ce déplacement estmieux objectivé sur des clichés complémentaires de thorax de faceet de profil et est lié à des anomalies de la coupole diaphragmatiquegauche (hernie ou éventration) ou à une volumineuse hernie hiatalepar roulement.

Images pathologiques des régions pré-et paravertébrales [1, 4, 5, 14, 34]

PANCRÉAS [31]

Les anomalies observées sur l’ASP concernant la pathologie dupancréas sont principalement en rapport avec la mise en évidencede calcifications pancréatiques [32].La pancréatite chronique calcifiante [7] constitue la principaleétiologie de calcifications pancréatiques. Celles-ci sont rencontréesdans 20 à 40 % des pancréatites chroniques alcooliques et ne sedéveloppent que 5 à 10 ans après le début des épisodes douloureux.Elles correspondent à des calculs développés dans les canauxpancréatiques, canalicules ou canaux principaux de Wirsung et deSantorini. Sur l’ASP de face, l’aire de projection des calcificationspancréatiques se situe en pré- et paravertébral de L1 à L3, seprolongeant à gauche vers l’hypocondre. Ces calcifications sontmieux précisées par des incidences obliques en décubitus et, deprofil, elles sont prérachidiennes. Elles forment de petites opacitésen général denses et nombreuses, de taille inégale inférieure à 5 mm,groupées en amas, disséminées à l’ensemble de la glande oulocalisées à un secteur pancréatique. Certaines opacités plusimportantes, de 5 à 15 mm, correspondent à de gros calculs dans lecanal de Wirsung. Ces deux types d’opacités peuvent être associés(fig 2).

Des calcifications pancréatiques peuvent également se rencontrer :

– dans la fibrose kystique du pancréas, associée à un diabète, avectypiquement des calcifications finement granuleuses ;

– au cours de l’évolution d’un pseudokyste avec parfois mise enévidence d’une calcification annulaire ou curviligne ;

– dans certaines tumeurs pancréatiques (10 % des cystadénomes etcystadénocarcinomes) ;

– certaines calcifications sont apparemment idiopathiques.

SURRÉNALES [24]

Les glandes surrénales, dont l’aire de projection se situe au pôlesupérieur des reins de part et d’autre de D12 en regard del’extrémité interne des dernières côtes, ne sont pas visibles à l’étatnormal sur le cliché d’ASP de face. Une pathologie surrénaliennepeut se manifester par une augmentation de volume de la glandeet/ou par la présence de calcifications et est précisée par d’autrestechniques d’imagerie : examen tomodensitométrique, imagerie parrésonance magnétique (IRM) et scintigraphie [17].

¶ Masse surrénalienne

Une volumineuse surrénale (fig 3) peut se présenter sous formed’une masse de tonalité hydrique pararachidienne abaissant l’ombrerénale et refoulant les clartés digestives.

¶ Calcifications surrénaliennes

De découverte fortuite ou plus rarement associées à une insuffisancesurrénale primitive (maladie d’Addison), se présentant sous formede calcifications denses, arrondies, multiples et irrégulières, ellessont en rapport avec une granulomatose (tuberculose,histoplasmose) ou une hémorragie surrénalienne passée inaperçue,néonatale ou plus tardive.Les formations kystiques surrénaliennes peuvent également secalcifier, présentant alors une fine paroi calcifiée et contenant desplages calcaires, qu’il s’agisse de vrais kystes surrénaliens (kysteparasitaire, adénome et lymphangiome kystiques) ou depseudokystes consécutifs à une hémorragie surrénalienne.Certaines tumeurs surrénaliennes (phéochromocytome :calcifications en « coquille d’œuf », ganglioneurome, cortico-surrénalome) sont parfois le siège de calcifications.

REINS [16, 24]

Le cliché d’ASP garde une place primordiale dans l’exploration del’appareil urinaire. Inaugurant tous les examens radiologiques avecopacification, il reste indispensable au suivi de la maladie lithiasiqueet de l’appareil urinaire opéré.À l’état normal, les reins sont plus ou moins visibles suivantl’abondance de la graisse rétropéritonéale. En forme de haricot, de

2 Pancréatite chronique calcifiante :coexistence de grosses lithiases calcifiéesdans le canal de Wirsung et de petiteslithiases intracanaliculaires dans la queuedu pancréas.

3 Volumineux adénome surrénalien droit : formationarrondie sus-rénale droite abaissant le rein sur l’abdomen sanspréparation.

A. Coupe tomographique.B. Confirmation par l’examen tomodensitométrique.

*A

*B

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tonalité homogène, de contours réguliers, ils sont en situationlatérorachidienne, leur bord interne flanquant le bord externe dupsoas, et ils s’étendent sur environ 12 cm, de D12 à L3 pour le reindroit, 1 à 2 cm plus haut pour le rein gauche, suivant un axe obliqueen dehors et en bas. La visibilité des ombres rénales, souvent altéréepar des superpositions gazeuses digestives, est améliorée parcertaines variantes techniques : clichés en procubitus ou souscompression, coupes tomographiques.Les images pathologiques visualisées sur l’ASP sont desmodifications de situation, de contours, de taille ou de densité desombres rénales qui sont explicitées par d’autres investigationsradiologiques telles que l’urographie intraveineuse, l’échographie,l’examen tomodensitométrique, voire l’IRM.

¶ Anomalies de situationEn dehors de la ptose du rein droit, banale chez le sujet longiligne etaccentuée par l’orthostatisme, des déplacements pathologiques desombres rénales à type de refoulement latéral ou vertical, de rotation,voire de bascule des reins sur leur axe peuvent s’observer sur l’ASP.Il s’agit, soit d’anomalies congénitales (rein en « fer à cheval », reinectopique), soit d’anomalies acquises (masse rénale ou extrarénalede voisinage, déplaçant le rein).

¶ Anomalies de contoursLa perte de visibilité des contours d’un rein est liée, en dehors del’absence de rein (agénésie rénale, néphrectomie alors associée à unecostectomie), à l’infiltration de la graisse périrénale par unhématome ou un processus infectieux ou tumoral.Les incisures des contours des reins témoignent, en règle générale,d’une rétraction localisée par atrophie du parenchyme d’originecongénitale (hypoplasie rénale segmentaire), infectieuse (tuberculoseet surtout pyélonéphrite chronique) ou vasculaire (infarctus rénal).Les incisures liées à la persistance de la lobulation fœtale et lesimages d’empreinte splénique sur le rein gauche n’ont pas de valeurpathologique.Les bosselures et bombements polaires relèvent de nombreusesnéphropathies congénitales ou acquises (hydronéphrose,tuberculose, affections kystiques et tumorales). Dans la polykystose,les deux reins sont bosselés et volumineux. Les cancers et les kystessolitaires déterminent une bosselure unilatérale ou plus souvent unélargissement polaire supérieur ou inférieur.

¶ Anomalies de taille [9]

L’augmentation de taille des reins est uni- ou bilatérale. En dehorsd’une hypertrophie compensatrice avec rein controlatéral atrophiéou d’une bifidité rénale, les gros reins sont consécutifs à unedilatation du système excréteur (hydronéphrose, uropathieobstructive) ou à une infiltration du parenchyme rénal d’originetumorale, infectieuse ou métabolique ou encore à une obstructionvasculaire aiguë artérielle ou veineuse.La diminution de taille des reins peut être unilatérale et, dans cecas, le rapetissement du rein est apprécié par comparaison avec lerein opposé, une différence de hauteur n’étant significative que sielle dépasse 2 cm. Les causes les plus fréquentes en sont lesnéphropathies congénitales (aplasie, hypoplasie) et acquisesd’origine infectieuse (tuberculose et surtout pyélonéphritechronique), vasculaire ou secondaire à une contusion rénale. Si ladiminution de taille des reins est bilatérale, elle est plus difficile àapprécier en raison des variations individuelles. Les néphriteschroniques en sont les principales responsables, une hypoplasierénale bilatérale étant plus rarement en cause.

¶ Anomalies de densitéLa présence de clartés aériques gazeuses en intra- ou périrénal estd’observation rare, en rapport avec une fistule entéro-urinaire(maladie de Crohn) ou avec une infection à germe anaérobie,habituellement chez un patient diabétique. En revanche, lescalcifications mises en évidence sur l’ASP dans les aires rénales sonttrès fréquentes.

Calcifications lithiasiques [11]

L’ombre des calculs du rein et du bassinet se projette, de face, surl’aire rénale et, de profil, sur les corps vertébraux. Leur visibilité surle cliché d’ASP dépend de leur composition chimique, 90 % descalculs contenant des sels de calcium étant ainsi radio-opaques.Les lithiases pyéliques sont de forme polymorphe, ronde, oblongueou triangulaire. Certaines ont un aspect caractéristique : calculscoralliformes phosphatiques, d’opacité franche homogène, decontours lisses, moulant le bassinet et un ou plusieurs groupescaliciels, calculs oxaliques hérissés de spicules en forme d’« oursin »,calculs de composition mixte donnant une opacité non homogènestratifiée ou en cible à noyau central clair.Les calculs caliciels se présentent comme de petits grains arrondisou des opacités mûriformes ou fusiformes. Quand ils épousent laforme du calice, ils ont un aspect caractéristique de clou.La boue calcique se dépose à la partie déclive du bassinet ou d’unecavité calicielle et n’est décelable qu’en position verticale.

Calcifications non lithiasiques [6, 23]

La néphrocalcinose est caractérisée par la présence de calcificationsintraparenchymateuses bilatérales, occupant les régionspapillomédullaires le plus souvent et/ou corticales. Elle résulte, soitd’un dysmétabolisme calcique (notamment hyperparathyroïdie,hypervitaminose D, sarcoïdose), soit de lésions rénales diffuses :nécrose papillaire ou corticale et surtout ectasie canaliculaireprécalicielle (rein éponge) qui représente la cause la plus fréquentedes néphrocalcinoses de l’adulte. Les calcifications correspondentaux calculs développés dans les tubes collecteurs ectasiés etapparaissent sous forme d’opacités arrondies ou linéaires dedisposition radiaire au sommet des pyramides et épargnant toujoursla corticale.Les calcifications rénales localisées sont :

– d’origine infectieuse : tuberculose (calcifications fréquentesd’aspect polymorphe : plages calcifiées peu denses du rein mastic,concrétions irrégulières des tuberculomes calcifiés), kyste hydatique(calcifications d’aspect analogue à la localisation hépatospléniquemais plus rare), abcès à pyogènes, pyélonéphrite xanthogra-nulomateuse (calcifications hétérogènes) ;

– d’origine tumorale : le kyste simple se calcifie exceptionnellement.En revanche, des calcifications sont présentes dans 6 % desnéphrocarcinomes, intratumorales d’aspect granuleux oupéritumorales curvilignes en « coquille d’œuf » (fig 4) ;

– d’origine vasculaire : les calcifications des artères rénales sontfréquentes, notamment chez les diabétiques, et l’anévrisme del’artère rénale réalise une image annulaire.

ESPACE RÉTROPÉRITONÉAL EXTRAVISCÉRAL

¶ Aorte abdominale

Sur l’ASP de face, l’aorte abdominale se projette sur la partie gauchedu rachis et, de profil, elle est située juste en avant des corpsvertébraux.Les calcifications de l’aorte abdominale, si elles sont pratiquementconstantes à partir d’un certain âge, ont, quand elles sont vues à unâge précoce, une signification pathologique en rapport avec undiabète ou une insuffisance rénale chronique. Elles réalisent descalcifications linéaires discontinues dessinant les bords du vaisseau,pouvant s’étendre aux branches viscérales de l’aorte abdominale etaux artères iliaques.L’anévrisme de l’aorte abdominale [22], souvent asymptomatique, estune découverte fortuite fréquente sur le cliché d’ASP. En raison deson évolution constamment défavorable, son diagnostic et sonextension, précisés par l’examen échodoppler ou tomoden-sitométrique, voire l’artériographie, sont essentiels pour unethérapeutique précoce et adaptée (simple surveillance ou traitementchirurgical). Le dépistage de l’anévrisme de l’aorte abdomi-

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nale sur l’ASP est fondé sur une disparité de calibre du vaisseau,une perte du parallélisme de ses bords calcifiés réalisant unbombement arciforme latérorachidien le plus souvent gauche etantérieur, d’où l’intérêt du cliché de profil. Son extension en hauteurest également appréciée sur l’ASP, en sachant qu’à son pôlesupérieur, un anévrisme dépassant le corps vertébral de L2 englobeles artères rénales et qu’à son pôle inférieur, il peut se prolonger surles artères iliaques primitives. Les volumineux anévrismes de l’aorteabdominale (fig 5) réalisent des masses largement calcifiées à hautpotentiel de rupture qui sera soupçonné, en dehors du contexteclinique alarmant, sur les signes radiologiques d’hémorragierétropéritonéale, notamment l’effacement du bord externe des psoaset des contours d’un ou des deux reins [20].

¶ Masses rétropéritonéales

Elles se traduisent sur l’ASP par des modifications des structuresanatomiques délimitant ou jouxtant l’espace rétropéritonéal

(anomalies rachidiennes, effacement du bord externe du psoas,déformation ou déplacement des clartés aériques digestives) et/oupar des modifications de la densité radiologique de l’espacerétropéritonéal (diminution de densité en cas de masse lipomateuse,augmentation de densité pour les masses solides et liquides). Ellesincluent les tumeurs rétropéritonéales primitives développées àpartir des tissus d’enveloppe de l’espace rétropéritonéal ou devestiges embryonnaires, les adénomégalies et tumeursganglionnaires et les lésions non tumorales de l’espacerétropéritonéal (abcès et hématome du psoas).

Images pathologiques du pelvis [1, 4, 5, 14, 24, 34]

VESSIE ET BAS URETÈRE

La vessie normale, quand elle est en réplétion, est visualisée surl’ASP comme une plage d’opacité sus-pubienne médiane, de tonalitéhydrique homogène, de forme ovoïde et de contours bien limitéspar la graisse périvésicale.

¶ Opacités vésicales

Distension vésicale

Le globe vésical se manifeste sur l’ASP par une volumineuse masseabdominopelvienne de topographie médiane. Il est lié à l’existenced’un obstacle sur le bas appareil urinaire comme l’hypertrophieprostatique chez l’homme, ou à une atonie vésicale postopératoire,médicamenteuse ou de cause neurologique.

Lithiase urinaire basse

Les calculs du bas uretère siègent avec prédilection dans la portionintramurale. Leur diagnostic est parfois difficile en raison dessuperpositions osseuses du trajet urétéral, nécessitant des incidencesen oblique, et de la diversité des concrétions non calculeuses del’étage pelvien : phlébolithes (calcifications arrondies à centre clair),calcifications ganglionnaires (d’aspect mûriforme), calcificationsartérielles (linéaires, parfois sinueuses, en « double traînée »),calcifications ligamentaires sacrosciatiques (fines, rectilignes etorientées dans le sens des ligaments). De taille et de densitévariables, les calculs des bas uretères qui épousent le moule de lalumière urétérale sont reconnus par leur situation et leur forme,ovoïde à grand axe oblique, en bas et en dedans pour le segmentpelvien, horizontal paramédian pour la portion intramurale.

4 Cancer du rein calci-fié : calcification arciformeau pôle supérieur du reingauche qui est abaissé.Par ailleurs, dans le pelvis,volumineuses concrétionsgranuleuses denses d’unfibrome utérin calcifié.

5 Anévrisme calcifié de l’aorte abdominale : volumineuse masse calcifiéeparavertébrale avec calcifications athéromateuses artérielles se prolongeantsur les axes iliaques.

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Les calculs vésicaux (fig 6) sont objectivés sur l’ASP dans environdeux tiers des cas. Plus souvent uniques que multiples, volontiersde grande taille, de forme ovoïde, d’opacité homogène, de contourslisses, de siège médian ou paramédian dans un diverticule vésical,ils sont mobiles suivant l’état de réplétion vésicale. Leur diagnosticest précisé après opacification de la vessie par urographieintraveineuse ou cystographie rétrograde.

Corps étrangers intravésicaux

Quelle que soit leur nature (compresse oubliée, fil de suture nonrésorbé, objets introduits volontairement par l’urètre), ils serecouvrent progressivement d’une couche calcaire et se présententalors comme des calculs.

Calcifications pariétales [29]

Dans la bilharziose (fig 7), des calcifications vésicales existent dans20 à 30 % des cas, souvent associées à des dépôts calcaires des basuretères ou à des calculs vésicaux. Quand la vessie est pleine, ellesdessinent un liseré arciforme cernant tout ou partie du contourvésical ou des rubans plus larges de structure stratifiée. Aprèsmiction, elles se recroquevillent et prennent un aspect froissécaractéristique.La tuberculose vésicale donne des dépôts calciques analogues à ceuxde la bilharziose au voisinage des méats urétéraux et de la calottevésicale. Plus rarement, la vessie est tapissée d’une mince couchecalcaire répartie sur toute sa surface, réalisant l’aspect de vessieporcelaine.Des incrustations calciques se voient également dans les cancersvésicaux (calcifications curvilignes ou en amas irréguliers) et dansles hémangiomes (calcifications punctiformes).

¶ Images aériques vésicalesLa présence d’air endovésical donne lieu à une pneumaturie etrésulte de causes diverses : injection d’air après cathétérisme vésical,fistule vésico-intestinale sur lésion digestive inflammatoire(sigmoïdite diverticulaire, maladie de Crohn) ou tumoralenéoplasique, fistule vésicogénitale chez la femme (vésico-utérineaprès césarienne, vésicovaginale au cours de l’évolution d’un cancerdu col utérin). L’ASP en décubitus montre une bulle pelvienne, àdifférencier d’un gaz intestinal, se transformant en imagehydroaérique sur le cliché debout.

Plus rarement, dans certaines cystites emphysémateuses à germesanaérobies du diabétique, l’air se développe dans l’épaisseur de laparoi vésicale, donnant lieu sur l’ASP à un liseré clair gazeuxentourant la vessie.

APPAREIL GÉNITAL

¶ Chez l’hommeLes calcifications prostatiques sont situées derrière la symphysepubienne dont elles débordent parfois le contour supérieur. Il s’agit,soit de calculs se développant dans des cavités de prostatitechronique et se présentant sous forme d’opacités plus ou moinsvolumineuses, irrégulières et regroupées en amas, soit decalcifications punctiformes, fréquentes chez le sujet âgé, occupantl’un ou les deux lobes prostatiques et correspondant à unepolymicrolithiase développée dans les cryptes glandulaires d’uneprostate saine.

6 Calcul vésical : formation ovoïde uniformément calcifiée sus-pubiennemédiane sur l’abdomen sans préparation (A) dont le siège intravésical estprécisé après opacification de la vessie par urographie intraveineuse (B) mon-trant en outre une vessie de lutte.

*A

*B

7 Bilharziose vésicale :fin liseré calcique dessinantles contours du dôme et desfaces latérales de la vessie ensemi-réplétion. Par ailleurs,dispositif intra-utérin etphlébolithes pelviens.

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Les calcifications des vésicules séminales, en « moustache » sus-pubienne, et des canaux déférents, en « corne d’aurochs », se voientchez les diabétiques et dans la tuberculose génitale.

La lithiase de l’urètre siège en général sur l’urètre postérieur et setraduit par une calcification médiane sous-symphysaire.

¶ Chez la femme

La réalisation d’un cliché d’ASP chez la femme en période d’activitégénitale nécessite avant tout d’avoir écarté une grossesse débutante.L’ASP permet de reconnaître et de situer des anomalies concernantla pathologie utéroannexielle et les données fournies par l’ASP sontensuite confrontées à celles des autres examens d’imagerie,hystérosalpingographie, échographie, examens tomodensito-métriques, voire IRM.

Les masses tumorales génitales réalisent des opacités pelviennes detonalité hydrique qui, selon leur localisation médiane ou latérale,orientent vers une atteinte utérine ou annexielle. Si leur taille estsuffisante, elles peuvent déplacer les organes de voisinage enrefoulant les clartés gazeuses digestives ou l’ombre vésicale.

Les images de calcifications concernent :

– l’utérus : les fibromes calcifiés (fig 4) sont fréquents, se présentantsous forme de calcifications médianes ou paramédianes, denses,isolées ou en amas, d’aspect granulaire ;

– les trompes : la tuberculose génitale ainsi que les séquelles deprocessus inflammatoires ou hémorragiques pelviens donnent defines calcifications tubaires, de siège paramédian ;

– les ovaires :

– le kyste dermoïde (fig 8) est aisément reconnu, se manifestantpar la présence d’ossifications ou de structures tissulairesradiologiquement identifiables, tels que des dents ou du tissugraisseux reconnaissable à sa moindre densité radiologique ;

– le cystadénome ovarien est évoqué devant des calcificationspunctiformes dans l’aire de projection tumorale ou à distance encas de dissémination métastatique péritonéale, hépatique ousplénique ;

– plus rarement, on peut observer une volumineuse concrétionou un liseré calcique dans une tumeur germinale ou sur lepourtour d’un kyste.

Images pathologiques de topographieubiquitaire [1, 4, 5, 14, 30, 34]

TRACTUS INTESTINAL

L’appareil digestif est un organe tubulé dont la lumière se modifiesans cesse sous l’effet du péristaltisme intestinal, entraînant unegrande variabilité dans le temps des images observées. D’unemanière générale, les anses grêles ont une topographie centrale, leurcalibre n’excède pas 2,5 à 3 cm et sont munies de valvulesconniventes traversant la totalité de leur lumière. Le côlon, pluslarge, est périphérique ; il contient des résidus stercoraux visiblessous forme d’un granité notamment cæcal ou rectal et leshaustrations coliques n’occupent qu’une partie de la lumière colique.

¶ Anomalies de répartition du tractus intestinal

Elles sont d’origine soit congénitale (situs inversus, mésentèrecommun plaçant les anses grêles à droite, le côlon à gauche et lecæcum en position médiane), soit acquise, postopératoire ou liée àun refoulement par une masse développée aux dépens d’un organede voisinage ou encore secondaire à une éventration ou une herniepariétale.

¶ Anomalies de calibre du tractus intestinal

Dans les dilatations fonctionnelles, l’hypotonie digestive peutprovoquer une distension intestinale modérée dont les causes sontnombreuses : toxique (saturnisme, morphinomanie), neurologique(slérose en plaques, maladie de Parkinson, myopathie...),métabolique (myxœdème, hypokaliémie), postopératoire ou encorefaisant suite à un alitement prolongé.Un rétrécissement étendu du cadre colique peut s’observer sur l’ASP,traduisant le plus souvent un processus de colite (fig 9).

¶ Anomalies du contenu intestinal

Le fécalome, observé chez les sujets alités et les psychotiques traités,se traduit par un aspect granité du contenu colique pouvantentraîner une dilatation monstrueuse du rectum.Le stercolithe appendiculaire, correspondant à un fécalome calcifiépiégé dans l’appendice, est reconnu par son siège dans la fosseiliaque droite. Il prédispose à l’appendicite aiguë où il est visualisésur l’ASP dans 14 % des cas.

8 Kyste dermoïde ovarien :ébauche dentaire au sein d’uneformation arrondie de densitégraisseuse pelvienne droite surl’abdomen sans préparation (A)confirmée par l’examen tomo-densitométrique sans injection(B) montrant une image ova-rienne droite de densité néga-tive.

*A

*B

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L’ASP permet de détecter et de localiser des corps étrangers denature très diverse introduits par voie orale ou rectale,accidentellement ou volontairement [19].La pneumatose kystique du côlon, plus rarement du grêle, estdécelée sur l’ASP par la présence de bulles gazeuses intrapariétalesgroupées en « grappes de raisin » dans la région cæliaque.Caractérisée par l’existence de bulles gazeuses volumineuses dansla sous-muqueuse et la sous-séreuse intestinales, de pathogénie malconnue, survenant chez l’adulte d’âge moyen le plus souvent sur undolichosigmoïde, la pneumatose kystique, d’évolution bénigne, està différencier de la pneumatose linéaire de la paroi intestinales’observant dans les colites gangréneuses.

PÉRITOINE

Les anomalies observées sont liées, soit à la présence d’air(pneumopéritoine) ou de liquide (ascite) dans la cavité péritonéale,soit à l’existence de calcifications sur les feuillets péritonéaux.

¶ Pneumopéritoine

Sur le cliché d’ASP en décubitus, l’épanchement gazeuxintrapéritonéal se traduit par la présence d’air dans l’espace inter-hépatorénal de Morisson réalisant la classique image du « chapeaudes doges de Venise » dans l’hypocondre droit, par la visualisationdu ligament falciforme du foie sous forme d’une opacité linéaireparavertébrale droite ou encore par une « pariétographie gazeuse »des anses grêles silhouettées par l’air intrapéritonéal. Enorthostatisme, l’air contenu dans la grande cavité péritonéale peutmettre jusqu’à 10 minutes pour se manifester sous forme d’uncroissant gazeux sous-diaphragmatique uni- ou bilatéral qui est àdifférencier d’autres clartés gazeuses sous-diaphragmatiques nonpathologiques comme l’interposition interhépatodiaphragmatiquedu côlon droit facilement reconnue sur la présence de haustrationscoliques ou le météorisme abdominal. Pour être visualisée sur l’ASP,la quantité d’air dans la cavité péritonéale doit être supérieure à10 mL. Le pneumopéritoine, en dehors des situations d’urgence

(perforation d’organe creux) s’observe en postopératoire(postlaparotomie ou laparoscopie, après dialyse péritonéale) : il peutêtre visible jusqu’à 3 semaines après la manœuvre iatrogène. Ilrégresse jour après jour sur les clichés successifs, une aggravationtraduisant en règle une complication du geste chirurgical comme unlâchage de suture.

¶ Ascite

Elle se manifeste sur l’ASP à condition que l’épanchement liquidienintrapéritonéal soit suffisamment abondant, l’échographie etl’examen tomodensitométrique étant beaucoup plus sensibles pourla détection des épanchements minimes. En décubitus et en péritoinelibre, le liquide se collecte dans les régions déclives de l’abdomen.Sur l’ASP, outre une grisaille diffuse effaçant l’ombre de la pointedu foie, elle se manifeste par un élargissement des gouttièrespariétocoliques notamment droite, par une opacité des récessusparavésicaux créant dans le pelvis, quand la vessie est en réplétion,l’image dite en « oreilles de Mickey » ou encore par desmodifications des anses grêles entre lesquelles s’insinue le liquided’ascite. Les causes d’ascite sont diverses incluant classiquement lesascites transsudatives (hypertension portale, insuffisance cardiaqueou rénale, hypoprotidémie, obstruction du système lymphatique) etles ascites exsudatives d’origine infectieuse (tuberculose) outumorale bénigne (syndrome de Meigs) et maligne (néoplasiesovarienne ou gastro-intestinale principalement).

¶ Calcifications péritonéales

Les ganglions mésentériques calcifiés, très fréquents, sont de siègevariable, mobiles et d’aspect mûriforme. Ils sont rapportés à desséquelles de primo-infection tuberculeuse intestinale et sont àdifférencier de calcifications abdominopelviennes d’autre origine,notamment lithiasique ou intraparenchymateuse.Des calcifications péritonéales s’observent également dans lesimplants métastatiques d’origine ovarienne et dans l’exceptionnellithopédion où l’ASP met en évidence un fœtus calcifié, résultat finald’une grossesse extra-utérine non diagnostiquée implantée sur lepéritoine [26].

PAROI ABDOMINALE. CADRE OSSEUX

Les calcifications des cartilages costaux se traduisent par desopacités arciformes des deux hypocondres, les injectionsintramusculaires de produit opaque par des opacités des fossesiliaques. Les ostéomes de paroi, les cicatrices calcifiées sontdiagnostiqués sur la notion d’une intervention chirurgicaleantérieure. Les tumeurs cutanées (fig 10), les parasitoses (filariose),les corps étrangers, les abcès et les hématomes calcifiés sontreconnus par l’anamnèse et l’examen clinique.L’étude du squelette osseux doit être attentive, à la recherchenotamment de localisations secondaires ou d’anomaliesostéoarticulaires comme une spondylodiscite ou une sacro-iliitebilatérale permettant d’orienter le diagnostic étiologique d’uneaffection abdominopelvienne.

MATÉRIEL IATROGÈNE

L’ASP garde une place irremplaçable dans la surveillance de la miseen place de matériel iatrogène radio-opaque à visée curative. Aprèsprocédure de radiologie interventionnelle, l’ASP permet de vérifierla position de matériaux divers comme celle de filtres caves, destents vasculaires artériels, biliaires ou urinaires, de coilsd’embolisation ou de drains de néphrostomie percutanée. Il metégalement en évidence les clips chirurgicaux, le matériel prothétiquemis en place pour cure d’éventration ou de hernie, les shuntsventriculopéritonéaux ou encore les dispositifs intra-utérins (fig 11),les anneaux de ligature de trompes ou pessaires après cure deprolapsus utérin. Il est indispensable pour contrôler le siège desondes digestives et urinaires ou de lames de drainage. Il peutégalement retrouver des corps étrangers oubliés lors d’une

9 Rectocolite hémorragique : microcolie avec aspect tubulé de l’ensemble du cadrecolique, perte de la segmentation haustrale et épaississement pariétal.

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intervention chirurgicale et avoir ainsi une importance médicolégale.Enfin, certaines procédures radiologiques avec opacification sontfacilement reconnues sur l’ASP : résidus barytés après opacificationdigestive, résidus lipiodolés ganglionnaires après lymphographie oumédullaires après myélographie.

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10 Neurofibromatose cutanée : multiples formations nodulaires denses abdominopel-viennes d’origine pariétale correspondant à des neurofibromes cutanés diffus.

11 Grossesse sur stérilet.

33-000-A-08 Abdomen sans préparation Radiodiagnostic

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