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4 e trimestre 2006 – 2,50 – www.frm.org RECHERCHE & SANTÉ Soutenir la Fondation pour la Recherche Médicale N°108 Dépression De vrais traitements pour une vraie maladie 15 DOSSIER Dépression De vrais traitements pour une vraie maladie 8 LA RECHERCHE EN DIRECT Maladies rares : unir les compétences pour développer des traitements 30 LA FONDATION ET VOUS Victoires de la médecine : les espoirs de la recherche à l'honneur

Nouveaux traitements contre la dépression

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La dépression n'est pas uniquement guérissable avec des médicaments. Voici le point sur de nouveaux traitements.

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N°108

DépressionDe vrais traitementspour une vraie maladie

15 DOSSIER

DépressionDe vrais traitementspour une vraie maladie

8 LA RECHERCHE EN DIRECT

Maladies rares : unir les compétences pour développer des traitements

30 LA FONDATION ET VOUS

Victoires de la médecine : les espoirs de la recherche à l'honneur

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contre lesquelles on ne dispose que de traitements peu efficaces (commele sida à une époque ou certains cancersencore aujourd’hui), on compare l’effetdu traitement testé à celui des traite-ments existants et non à un placebo.Ainsi, tous les patients sont traités.

Comment sont encadrés ces essais ?Claude Huriet : La loi de décembre 1988

a vraiment marquéun tournant : larecherche et leschercheurs y ontgagné en transpa-rence. Son premierobjet fut de rendre

obligatoire le recueil du consentementéclairé. Maintenant, les participants à desessais cliniques doivent être informés et ils doivent donner leur accord écrit.

Philippe Ménasché : À l’hôpital, lespatients sont sollicités par l’investiga-teur. Les critères d’inclusion à un essaiclinique sont très précis. À partir dumoment où l’on prend son temps pourexpliquer le rationnel, c’est-à-dire l’objetde l’essai, où l’on fournit un documentvalidé par un comité d’éthique et quandon laisse le temps de la réflexion, lesrefus sont rares.

Chantal Belorgey : Avant qu’il nedébute, le protocole d’un essai est évaluépar une instance indépendante, le Comitéde protection des personnes (CPP) etl’autorité compétente. Deux autoritéssont compétentes pour contrôler lesessais. L’Afssaps (l’Agence française desécurité sanitaire des produits de santé,ancienne Agence du médicament, ndlr)est en charge des essais sur les médica-ments, les dispositifs médicaux, les théra-pies géniques et cellulaires, mais aussiles cosmétiques. La Direction généralede la santé (DGS) contrôle les essais qui ne portent pas sur des produits, commele fait de comparer deux techniques chirurgicales. Pendant l’expérimentation,tout effet indésirable est déclaré au CPPet à l’autorité compétente ; celle-ci peutà tout moment faire modifier ou stopper

l’essai. En fin de recherche, les résultatssont envoyés à l’autorité compétente etau CPP.

Y a-t-il des risques malgré tout ? Et quels sont les bénéfices pour les participants ?Chantal Belorgey : Pour les personnes

malades, les avan-t a g e s s o n t d e pouvoir accéder à un nouveau traite-ment, d’être toutparticulièrementsuivies et surveil-

lées médicalement. Mais aussi l’al-truisme, savoir que l’on participe à l’amélioration des traitements pour les générations à venir.Pour les volontaires sains, les essais necomportent pas de bénéfice individueldirect. Soit ils le font pour faire avancerla science, soit parce qu’ils sont indem-nisés. Seule la France applique le principe d’un plafond d’indemnisationannuel pour éviter la professionnalisa-tion des volontaires sains. Le rapportbénéfice/risque est évalué par l’autoritécompétente et le CPP. Mais il existe toujours un risqueinconnu, imprévisible, comme dans touttraitement.

Claude Huriet : À l’Institut Curie, oùnous développons des programmes derecherche, nous constatons que chez les

personnes atteintes d’un cancer, leurparticipation à la recherche est unedémarche évidente. Elle est perçue parles malades comme une nouvellechance. Les essais cliniques contribuentau progrès et permettent de mieuxappréhender les bénéfices d’un nouveautraitement, mais également ses risques.

Philippe Ménasché : Il n’y a jamais derémunération desparticipants, saufpour les volontai-res sains. Concer-nant les risques etles avantages, c’estune question qui

est discutée entre l’investigateur et lepatient. De plus, les essais sont parfoiscroisés. Si le nouveau médicament serévèle actif, les patients qui faisaientpartie du groupe placebo recevront cemédicament dans un second temps. ■

CROISÉSENTRETIENS

RECHERCHE & SANTÉ l page 14 l N° 108 • 4e trimestre 2006

VOTRE AVIS NOUS INTÉRESSEEnvoyez vos réactions par courrier à On se dit toutFondation pour la RechercheMédicale 54, rue de Varenne75335 Paris Cedex 07 ou par e-mail à [email protected] pouvez également exprimervos réactions sur le blog desEntretiens croisés sur www.frm.org

La réglementation se renforce– 1947 : la déclaration de Nuremberg reconnaît la nécessité d’une exigenced’éthique dans les recherches cliniques chez l’Homme.– 1988 : la loi Huriet encadre toutes les recherches biomédicales et rend obligatoire le consentement éclairé.– Août 2006 : un nouveau dispositif transpose en droit français une directiveeuropéenne de 2001 concernant les essais de médicaments. Le plafond d’in-demnisation des volontaires sains, un acquis de la loi Huriet, est revu à la hausseet un registre officiel des participants aux essais cliniques est rendu obligatoire.

Plus d’informations sur les sites : clinicaltrials-dev.ifpma.org, www.rechercheclinique.com, www.volterys.org et pour les maladies rareswww.orpha.net.

DÉPRESSION DOSSIER

Pr Jean-PierreOliéProfesseurdes universités,praticienhospitalier, chef de service

de psychiatrie au centrehospitalier Sainte-Anne (Paris).

Dossier parrainé

par…

Les personnes dépressives ont encore trop souvent la réputation d’être des faibles de caractère. Pourtant, leur maladie et leur souffrance sont réelles et ils n’en sont en rien responsables. La dépression est unevéritable maladie qui se soigne, à condition d’être bien prise en charge, sur le plan médical comme psychologique.

17I Point de vue du Dr Jean-PierreLépine

18I Recherche : la quête de nouvellesmolécules

22I Prise en charge :quel psy pour quelle thérapie ?

RECHERCHE & SANTÉ l page 15 l N° 108 • 4e trimestre 2006

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DE VRAIS TRAITEMENTS POUR UNE VRAIE MALADIE

DÉPRESSION : DÉPRESSION :

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réactionnelle – consécutive àun événement de la vie –, post-traumatique – choc physique oupsychique –, chronique lorsque lessymptômes persistent au-delà de deux ans, mas-quée – se traduisant par des plaintes, des douleursphysiques ou une agressivité –, etc. La maladie maniaco-dépressive, ou trouble bipo-laire, constitue quant à elle une pathologie à parttant par ses symptômes que par ses traitements(lire Recherche & Santé n° 93).Pourquoi fait-on une dépression ? Les experts ne lesavent pas vraiment. À l’image d’autres pathologies,elle serait la résultante de facteurs environnementauxet individuels. Les premiers s’inscrivent souvent dèsla petite enfance, s’il y a eu abus physique ou psycho-logique, ou bien encore « défaillance » affective. Àl’âge adulte, l’inactivité professionnelle, les conflits

Quel est le taux de consommationd’antidépresseurs en France ?Une enquête réalisée en 2002 dans sixpays européens révèle qu’en France, dansun échantillon de population représenta-tif, 6 % des personnes de plus de 18 ansdéclarent avoir consommé au moins unefois des antidépresseurs dans les douzederniers mois. C’est un taux élevé parrapport à ceux des autres pays étudiés,mais cela s’inscrit dans un contexte plusgénéral : on sait très bien que les Fran-çais consomment globalement plus demédicaments que leurs voisins européens.

Peut-on parler d’une surconsommation ?Je pense que le débat ne doit pas être vuen ces termes. La même enquête épidé-miologique indique que 6,7% de la popu-lation interrogée a connu des troublesdépressifs dans les douze derniers mois.La prévalence de la dépression et de laconsommation d’antidépresseurs en Francesemblent donc du même ordre de gran-deur. La vraie question qu’il faut mainte-nant se poser est : cela concerne-t-il les mêmes personnes ? Aujourd’hui, nousne connaissons pas de manière précise

la proportion de personnes qui auraient pubénéficier de ces médicaments, mais n’enont pas pris et, à l’inverse, celles qui enont pris alors qu’elles n’auraient peut-êtrepas dû. Évaluer cela demeure difficile,notamment en termes méthodologiques.

Cette situation présente-t-elle des risques ?On peut d’abord s’interroger sur le risqueéventuel de survenue d’incidents lors desevrages trop brutaux. Il ne faut pas nonplus négliger un sujet très débattu en ce moment, à savoir le lien éventuel entrela prise de certaines molécules et lesconduites suicidaires chez les jeunes. Ilfaut absolument faire comprendre au grandpublic que les antidépresseurs ne sont pasdes substances anodines : ce sont desmédicaments qui sont là pour soigner unevraie maladie, et non des « béquilles » quiseraient utilisées pour aider dans lesmoments un peu difficiles de la vie. Descampagnes de communication doiventpour cela être organisées, certes auprèsde la communauté médicale, mais ausside la population en général. Méfions-nousd’une trop grande banalisation des anti-dépresseurs.

Près de 3 millions de Français souffrent, àun moment donné de leur vie, de dépres-sion…, et la moitié d’entre eux rechutent.Il s’agit là d’une véritable maladie, gravede conséquences : grande souffrance pour

soi et son entourage, répercussions sociales et, parfois, menace vitale.Certains âges de la vie semblent plusvulnérables que d’autres. C’est le casdes adolescents, des jeunes adultes,des femmes après l’accouchementou encore des seniors. « Chez les

personnes âgées, on observera des symptômes

physiques très forts ainsi qu’une grande altéra-

tion des fonctions cognitives, explique le Pr BrunoMillet, chef du service de psychiatrie du CHU deRennes. Le risque est de passer à côté en pensant

qu’il est naturel, à cet âge, de ressentir de la

tristesse et du découragement ou bien de consi-

dérer ces anomalies comme irréversibles. »

Selon la classification internationale, il n’existe qu’unseul syndrome dépressif. Ses signes cliniques sontbien définis. En priorité, on observe une humeurdépressive – définie par une grande tristesse per-manente, un repli sur soi, une perte de confianceen soi… – et une perte d’élan vital, d’envie de fairedes choses. Viennent s’ajouter d’autres critèrescomme l’autodévalorisation, des troubles de l’atten-tion et de la concentration, des troubles du sommeil(insomnie ou hypersomnie), une perte d’appétit, de la libido, un ralentissement psychomoteur…« Tout se fait dans la douleur morale et la

fatigue, cette dernière s’aggravant encore avec

le repos. Mais elle n’a rien à voir avec de la

paresse ou encore un manque de volonté », notele Pr Jean-Pierre Olié, chef de service de psychia-trie à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris.Reste que l’expression, la sévérité et les circonstancesde survenue de la maladie varient d’un individu àl’autre. On distingue ainsi une vingtaine de formesde dépression : saisonnière survenant l’hiver,

DÉPRESSIONDOSSIER DÉPRESSIONDOSSIER

familiaux ou professionnels, la prise de substancespsycho-actives (drogues ou médicaments), le stress,sont autant d’éléments accumulés au long des annéeset potentiellement déclencheurs, un jour ou l’autre,de cette maladie. « Mais ces personnes auront

d’autant plus de risques de développer une

dépression qu’elles sont porteuses de certains

gènes, précise Bruno Millet. Ainsi, les enfants de

parents déprimés sont-ils plus exposés que les

autres à devenir dépressifs. »

Quelle qu’en soit la cause, les répercussions sur la viefamiliale et professionnelle sont souvent grandes. L’entourage, comme le déprimé lui-même, peine àreconnaître et à accepter la maladie. Au fil des

RECHERCHE & SANTÉ l page 16 l N° 108 • 4e trimestre 2006 RECHERCHE & SANTÉ l page 17 l N° 108 • 4e trimestre 2006

Trois millions de Français souffrent de dépression

La dépression est une maladie qui se soigne... à condition de consulter un médecin. L’écouteet la confiance médecin-patientest alors essentielle à une prise en charge efficace.

La surconsommation d’antidépresseurs : un faux débat ?

DR JEAN-PIERRE LÉPINE,CHEF DU SERVICE DE PSYCHIATRIE D’ADULTES À L’HÔPITAL LARIBOISIÈRE-FERNAND-WIDAL, À PARIS.

POINT DE VUE

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SUICIDE

Repérer les personnes à risque Deux chiffres alarmants : 15% despatients dépressifs majeurs passentà l’acte ; 70 % des suicides sont asso-ciés à la dépression. S’il vient par-fois révéler – de façon dramatique –une dépression méconnue, le suicidereste surtout un risque évolutif desdépressions en cours de traitement.Un certain nombre de facteurs derisque sont susceptibles d’alerter l’entourage et le corps médical : anté-cédents familiaux et personnels de suicide ou de tentative(s) de suicide,isolement social et affectif, intensitéde la maladie, situations à risque(deuil, endettement), personnes deplus de 60 ans chez lesquelles ladépression peut être ignorée, etc.Chez les jeunes, les adolescentsdépressifs, et en particulier les gar-çons, montrent un taux élevé de sui-cides. Prévenir cet acte passe avant

tout par l’écoute de leur souffranceet la possibilité pour eux de parlerlibrement avec les adultes de leurs tentations de mort et de leurs peurs.Un dialogue qui les aide à se libérerde leurs idées obsessionnelles. Entémoigne la réduction du taux desuicides des jeunes, là où a été misen place comme en Angleterre, unréseau d’écoute téléphonique et de points d’accueil.Quant à l’effet supposé aggravant des antidépresseurs, il ne faut pas se méprendre : c’est bien la maladiedépressive qui génère idées et condui-tes suicidaires. Reste que, mal utiliséle médicament peut effectivementlever l’inhibition dépressive avant decorriger le noyau dépressif et suici-daire. D’où la nécessité d’un traite-ment associant soutien psychologiqueet prescription médicamenteuse.

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À l’exception des dépressions saisonnières pour les-quelles la luminothérapie est le traitement de choix,antidépresseurs et psychothérapie de soutien for-ment la combinaison gagnante pour lutter contre la dépression. Principaux acteurs de cette prise encharge : les médecins généralistes, qui connaissentsouvent bien leurs patients. À eux d’écarter le sim-ple à-coup émotionnel et d’apporter le premier sou-tien psychologique… sans recourir à une médicationimmédiate systématique. « On peut comparer la

dépression à des maladies comme l’hyperten-

sion artérielle ou l’hypercholestérolémie, car il

s’agit rarement d’une urgence médicale, expliquele Pr Jean-Pierre Olié. Elle nécessite une prise en

charge complète, basée sur une relation durable

et de confiance entre le médecin et son patient. »

Bien que leur mode d’action soit encore mal cerné,on sait les antidépresseurs actifs sur deux neuro-transmetteurs : la noradrénaline et la sérotonine. Engros, il existe quatre familles d’antidépresseurs. Lesplus anciens – les tricycliques, actifs sur la noradré-

mois, chacun peut avoir l’impression de faire des efforts que l’autre ne reconnaît pas, d’autant quel’appauvrissement des liens sociaux n’arrange rien…Pour poser le diagnostic, seul le bilan clinique estaujourd’hui pratiqué couramment. Basé sur desentretiens et des séries de questions, il met en évi-dence les aspects psychologiques dépressifs. D’ici àplusieurs années, les médecins pourront le complé-ter avec l’imagerie (IRM) fonctionnelle : on observeen effet chez les personnes dépressives des anoma-lies à la fois neuro-anatomiques et fonctionnelles(voir infographie p. 20), contemporaines de la mala-die. Leurs origines ? L’une d’elles serait à chercherdans l’augmentation des corticoïdes sécrétés parl’organisme en réaction au stress : leur toxicité pourles cellules nerveuses entraîne leur atrophie au sein des structures cérébrales impliquées dans ladépression. « Mais le traitement médicamenteux,

de même qu’un suivi psychologique, améliore

ces structures sur le plan fonctionnel, préciseBruno Millet. C’est bien la preuve que les struc-

tures de notre cerveau ne sont pas figées. Elles

se modifient au fil de notre vécu : on parle de

plasticité de notre cerveau. »

naline – ne sont quasi plus prescrits. Actuellement,les traitements de référence visent à augmenter letaux de sérotonine dans certaines zones cérébrales :il s’agit des Imao (Inhibiteurs de la monoamine oxydase), et surtout des ISRS (Inhibiteurs sélectifsde la recapture de la sérotonine). Nés en 1987 etdevenus célèbres sous le nom commercial de Prozac®, ceux-là engendrent peu d’effets secon-daires indésirables. Enfin, des molécules très récem-ment mises sur le marché agissent à la fois sur lesniveaux de sérotonine et de noradrénaline.Le médecin choisit le médicament qui lui paraît le mieux adapté. Mais un délai minimal de trois à quatre semaines est nécessaire pour évaluer l’effica-cité du traitement. Même si l’amélioration est avérée,il est déconseillé d’arrêter le traitement avant aumoins six mois pour éviter les rechutes. Il n’existepas de risque de dépendance lié aux antidépresseurs,contrairement aux anxiolytiques.Quid des régulateurs de l’humeur ? Ces médicamentsoccupent une place de premier ordre dans le trai-

La découverte des premiersantidépresseurs en 1957 a marqué une véritable révolutionthérapeutique dans le monde de lapsychiatrie. Elle a permis de soulagerla souffrance morale de millions depersonnes. Mais les effets secondaireslourds et l’efficacité insuffisante despremières molécules ont rapidementpoussé les chercheurs à innover.« Même les médicaments de

dernière génération, les inhibiteurs

sélectifs de la recapture de

sérotonine (ISRS), ont encore des

inconvénients : il faut patienter

plusieurs semaines avant qu’ils ne

soient efficaces, et 30 % des patients

sont résistants à tous les traitements

antidépresseurs actuels », expliquePhilippe Marin, chercheur à l’Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier. Plusieurs voies derecherche existent donc, soit pourdévelopper de nouvelles molécules,soit pour améliorer l’efficacité des molécules existantes. Ainsi, de nombreuses équipes recherchentde nouvelles cibles thérapeutiques,comme certains récepteurs à la sérotonine ou à la mélatonine.L’agomélatine, qui renforce l’effet de la mélatonine, est ainsi en coursd’évaluation dans des essais cliniqueset montre une bonne efficacité sur les troubles dépressifs majeurs, ainsi que sur les troubles du sommeil etl’anxiété associés. Avec son équipe,soutenue par la Fondation pour laRecherche Médicale, Philippe Marinétudie la communication entreneurones, via la sérotonine. On saitque le niveau de ce neuromédiateurest insuffisant chez les dépressifs, et les antidépresseurs actuels visent à rétablir un niveau normal. « Les

récepteurs à la sérotonine que nous

étudions sont la cible de nombreux

antidépresseurs. Notre but est de

découvrir de nouveaux mécanismes

qui modulent la sensibilité de ces

récepteurs aux antidépresseurs, afin

d’envisager des voies thérapeutiques

plus efficaces et mieux tolérées »,

explique le chercheur. Grâce au

financement de la Fondation, nous

allons pouvoir acquérir du matériel

d’électrophysiologie sans lequel

nous ne pourrions pas mener à bien

ce projet. » Quant à l’avenir destraitements antidépresseurs, il s’agiraprobablement de plus en plus demédicaments dont le mode d’utilisationpourra être personnalisé selon le profilgénétique de chaque patient.

Sérotonine, mélatonine :deux neuromédiateurs. Un dérèglementde la sécrétion et de la sensibilité à ces neuromédiateurs est impliqué dans la dépression.Neuromédiateur : messager chimique sécrété par les neurones et servant à transmettre une information d’une cellule à une autre.Récepteur à la sérotonine : protéinesituée à la surface des neurones capable de capter le message chimique transmis par la sérotonine.Électrophysiologie : science qui étudie l’activité électrique descellules nerveuses ou musculaires qui communiquent entre elles grâce à des signaux de nature électrique.

RechercheLa quête de nouvelles molécules

Peu connue, souvent sous-diagnostiquée, ladépression chez les seniors existe pourtantbien : 5 à 30 % des plus de 65 ans seraientconcernés, et jusqu’à 40 % des pensionnairesde maisons de retraite. « À cause d’une certainerésignation, les seniors renoncent souvent à enparler à leur médecin, explique le Dr IsabelleFabre de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. Deplus, la dépression est plus difficile à repérerchez eux car elle s’accompagne rarement d’i-dées suicidaires.» Quant aux autres symptômes,troubles de mémoire et du sommeil, ils sont sou-vent associés à tort au phénomène normal devieillissement, ou considérés comme les premierssignes de démence ou de maladie d’Alzheimer.Autant d’éléments qui retardent le diagnosticde la dépression. «Toute modification du carac-tère ou des habitudes de vie doit alerter l’en-tourage », souligne le Dr Fabre. En effet, lorsquele senior décide de passer à l’acte, il choisit souvent des moyens radicaux : le taux de suicide « réussi » est ainsi bien plus élevé que dans le restant de la population. Les hommesde plus de 65 ans décèdent quatre fois plus par suicide que toute autre catégorie d’âge.

« Il ne faut pas hésiter à prescrire des anti-dépresseurs aux per-sonnes âgées, car lesnouvelles molécules ne présentent plus decontre-indication surle plan cardio-vascu-laire. Dans les formessévères de dépression,la sismothérapie peutaussi avoir de trèsbons résultats », pré-cise Isabelle Fabre(voir aussi le témoi-gnage en p. 22). Lesmoyens pour se soi-gner existent : ladépression ne doit plusêtre considérée comme une fatalité liée au« grand âge ».

Sismothérapie : thérapie à base d’électrochocsoù l’on soumet le cerveau du malade à de fortes décharges de courant électrique, sousanesthésie générale.

PRISE EN CHARGE

Les seniors dépriment aussi

…(suite page 22)

Luminothérapie :traitement par la lumièreréalisé parl’exposition sous une lampespécialementétudiée pendantune demi-heurepar jour.

Neuro-transmetteur :substance chimique sécrétée par les neurones et servant à transmettre une informationd’une cellule à une autre.

Imagerie (IRM)fonctionnelle :techniqued’imageriemédicalepermettantd’apprécier l’activité réelle de différenteszones ducerveau, envisualisant leurconsommationde glucose,notamment.

Corticoïdes :hormonessécrétées par les glandessurrénales(situées au-dessus des reins),notamment en situation de stress.

La dépression des personnes âgéesest une réalité trop souventnégligée, au regardd’autres pathologies.

DÉPRESSIONDOSSIER DÉPRESSIONDOSSIER

L’équipe de Philippe Marin à l’Institut de génomique fonctionnellede Montpellier a reçu le label Équipe FRM et se verra attribuer lasomme de 300 000 € sur trois anspour ses recherches de nouveauxprincipes actifs antidépresseurs.

300000 €LE DON UT ILE

La luminothérapie peut aider à surmonter les dépressions saisonnières,à l’approche de l’hiver.

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Page 5: Nouveaux traitements contre la dépression

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La dépression,le cerveau au cœur de la maladie

Le cortex préfrontal traiteles émotions, la prise de

décision et l’adaptation ducomportement social.

L’hippocampe est impliquédans la mémoire explicite, il est facilement perturbé

par le stress.

Les modifications de structure On observe chez les patients une diminutiondu volume de l’hippocampe proportionnelle à la durée et la sévérité des épisodesdépressifs, ainsi qu’une réduction du cortexpréfrontal (volume normal en pointillés).Grâce à la neuroplasticité du cerveau, ces phénomènes sont réversibles lors d’un traitement médicamenteux, etégalement après une psychothérapie.

Les modifications de fonctionnement Chez les dépressifs,quelques structures ont une activité plus importante.Certaines ont un rôle direct, d’autres sont en charge de contrôler les premières à travers des boucles de régulation.Ces observations ne sontdonc pas toujours faciles à interpréter en termes de symptômes dépressifs.

Les perturbations du sommeil Chez la plupart des dépressifs on constate des perturbationsdans la sécrétion des hormones qui contrôlent le rythmecircadien. Cela provoque des troubles du sommeil :diminution de la durée et de la profondeur du sommeilparadoxal, réveil précoce, humeur matinale difficile et, selon les patients, insomnie ou hypersomnie. À l’origine de ces troubles, un dérèglement de l’axe hypothalamo-hypophysaire : l’hypothalamus est impliqué dans le maintien des paramètres biologiques de l’organisme et le contrôle des émotions, et l’hypophyse, sous le contrôle de l’hypothalamus, est une sorte de chef d’orchestre des sécrétions hormonales du corps.

La sismothérapie, ou électrochocsUn courant électrique de très courte durée est délivré grâce à des électrodesplacées sur le crâne. Il provoque une hyperactivité dans tout le cerveau.Pratiquée sous anesthésie générale et curarisation, la sismothérapie donne de très bons résultats dans le cas de dépressions sévères résistantes auxautres traitements.

La stimulation magnétiquetranscranienne (SMT)

Cela consiste à stimuler le cerveau à l’aide d’unpuissant électro-aimant placé à l’extérieur du crâne

pour provoquer une courte décharge électrique dansune zone précise du cerveau. Cette technique est

totalement indolore. Son utilisation reste pour l’instantdu domaine de la recherche, dans le cas de

dépressions sévères ou résistantes.

La stimulation électrique profondeDéjà testée pour traiter les symptômes de la maladie de Parkinson, cette technique consiste à implanter définitivement des électrodes dans le cerveau. Reliées à un stimulateur, elles délivrent un courantélectrique ajustable. Ce «pacemaker cérébral » est l’objet de nombreuses recherches. Il reste à découvrirles meilleures cibles cérébrales.

La stimulation électriquecorticale

Elle repose sur le même principe que la stimulation profonde. Mais cette fois

les électrodes sont placées en surface, auniveau du cortex préfrontal, dont on connaîtl’implication dans la dépression. Il s’agit, là

encore, d’une technique pour l’instantréservée au domaine de la recherche.

Grâce à différentes techniques d’imagerie médicale, on observe dans le cerveau des modifications des structures mêmesou de leur fonctionnement durant une dépression. Ces modifications, dont on ne sait pas encore si elles sont des causesou des conséquences de la maladie, sont réversibles. En plus des médicaments ou des psychothérapies, les médecinsutilisent parfois des stimulations magnétiques ou électriques pour traiter ces perturbations du fonctionnement cérébral.

Les neurones communiquent entre eux par des signaux de nature électrique. Ainsi, avec une décharge électriqued’origine extérieure, on peut facilement influer sur l’activité du cerveau. Selon l’intensité et la durée de ce courant, il est possible de moduler, d’exciter ou d’inhiber le fonctionnement de certaines zones cérébrales. On peut aussi tenter de rétablir un fonctionnement normal lorsque celui-ci est perturbé par une maladie comme la dépression.

DÉPRESSIONDOSSIER DÉPRESSIONDOSSIER

Les aspects cliniques de la maladie

Le cortex préfrontal traite lesémotions, la prise

de décision et l’adaptation du comportement

social.

Les amygdalesrégulent l’anxiété et

l’hypersensibilité.

Le thalamus joueun rôle essentieldans la vigilance et la régulation de l’affectivité, des humeurs et de la mémoire.

Desneuromédiateurscomme lasérotoninepermettent auxneurones decommuniquer entre eux.

Curarisation : traitement par le curare qui a une action paralysante et évite ainsi les convulsions.Neuromédiateur : molécule permettant aux neurones de communiquer entre eux.

Neuroplasticité : capacité du cerveau àréorganiser les circuits neuronaux existants,et donc à faire évoluer leur fonctionnement.Rythme circadien : cycle s’étalant sur une période d’environ 24 heures et qui

règle de nombreux phénomènes biologiques comme l’alternance des phases de veille et de sommeil.Sommeil paradoxal : phase du sommeilpendant laquelle on rêve.

Stimuler pour soigner

Hypothalamus

Hypophyse

Veille

Sommeil paradoxal (rêve)

Sommeil profond(ondes lentes)

0 1 2 3 4 5 6 7 8

Dépressif

Normal

Nombre d’heures de sommeil

Illus

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Page 6: Nouveaux traitements contre la dépression

DÉPRESSIONAFFRONTER

DÉPRESSIONSYMPTÔMES

DÉPRESSIONSE SOIGNER

VIE PRATIQUE VIE PRATIQUE

VIE PRATIQUEVIE PRATIQUE

Éviter la rechute

Reconnaître la maladie• Plus sournoise que spectaculaire, la dépression peutdérouter par son installation progressive comme par la diversitédes symptômes psychiques (tristesse et anxiété inhabituelles,difficultés de concentration…) et physiques (insomnie, fatigue,perte d’appétit).

• Deux indicateurs à reconnaître :– l’aspect durable du changement : plus de deux semaines ;– l’entrave au fonctionnement quotidien de la personne.

• Deux aspects à rechercher en posant gentiment et sansinsistance excessive, deux questions :– des idées noires sur la mort, le futur ?– une perte de goût pour les plaisirs habituels ?

• Le médecin généraliste est le premier interlocuteur,surtout s’il connaît la personne, son histoire et son environnement.La décision de prendre un traitement doit se faire de manièreréfléchie (deux ou trois consultations sur quelques semaines).

• Une hospitalisation peut être demandée en cas de gravité particulière avec risque vital ou suicidaire, parfois contrel’avis du dépressif qui méconnaît sa maladie.

• L’avis du psychiatre se justifie en cas d’échec totalou partiel du traitement mis en place par le médecin généralisteou bien pour envisager et choisir une psychothérapie.

• Moyens de prévention – En phase aiguë du traitement par antidépresseurs, le suivrede façon ininterrompue durant au moins six mois. Ne jamaisl’arrêter seul.– Bonne hygiène de vie, maintien des liens sociaux et amicaux,pas d’excitants psychiques ni d’hormonothérapie sans avismédical.– Dans certains cas, une psychothérapie pour mieux gérer sescapacités personnelles.– Après deux ou trois rechutes, un médicament stabilisateurde l’humeur s’impose.

• L’entourage et/ou les associations de malades jouentun rôle important pour soutenir la personne et l’aider dans lapoursuite de son traitement.

• Attention aux freins psychologiques qui retardent le diagnostic : le regard de soi et des autres sur la maladie,la réticence devant le traitement médicamenteux et/oupsychologique, la difficulté à se faire entendre par un médecingénéraliste…

• La volonté ne fait pas tout, même si l’entourage et le déprimélui-même sont souvent enclins à le croire. Il faut savoir reconnaîtrecette maladie qui modifie la façon de penser, d’agir, de décider,voire d’aimer.

• Accepter les traitements efficaces et les compétencesdes médecins, qui permettent de lutter contre la dépression,maladie à part entière.

Guérir : une démarchepersonnelle

Le parcours de soin

RECHERCHE & SANTÉ l page 22 l N°108 • 4e trimestre 2006

tement des rechutes et des récidives dépressi-ves. Les sels de lithium, notamment, sont indiqués dèslors qu’un patient a présenté trois épisodes dépressifs.Quant au millepertuis, souvent pris en automédicationpour traiter une dépression légère, cette substance natu-relle est certes efficace, mais peut entraîner des inter-actions avec d’autres médicaments, d’où la nécessitéd’un suivi médical.Trente pour cent des patients ont pourtant unedépression qui résiste aux médicaments. Pour euxou pour les formes de dépression particulièrementgraves, on peut exceptionnellement proposer desélectrochocs. La mauvaise réputation de ce traite-ment n’est aujourd’hui plus justifiée. Il est efficace,sans danger et sans douleur, puisque réalisé sousanesthésie générale et accompagné d’une curarisa-tion pour empêcher les contractures musculaires.Une approche novatrice est aujourd’hui en coursd’évaluation clinique : la stimulation magnétiquetranscrânienne (voir infographie p. 21). Cetteméthode se montre efficace dans deux tiers des cas.Mais, pour l’heure, elle reste empirique et coûteuse.Enfin, la stimulation électrique corticale ou profonde– avec l’implantation d’électrodes permanentes –demeure une thérapie réservée aux cas extrêmes. ■

Il n’est pas toujours facile de s’y retrou-ver parmi les professionnels de la priseen charge psychologique. Il y a les psychiatres qui, forts de leurs dix ans de médecine, sont les seuls à pouvoir prescrire des antidépresseurs. Puis lespsychologues, qui ont suivi un cursus universitaire d’au moins cinq ans, maisne sont pas médecins. Enfin, les psycha-nalystes, formés auprès de leurs pairset ayant eux-mêmes suivis une analyse.Quant aux psychothérapeutes, c’est uneprofession qui ne bénéficie d’aucunedéfinition légale. « Il existe d’ailleurs ungrand débat autour de la reconnaissancede leurs formations et de leurs statuts »,explique Emmanuel Haffen, psychiatreau CHU de Besançon. Si les psychiatressont les plus à même de prendre encharge une dépression, ils ne sont pasles seuls à proposer des psychothé-rapies. Il en existe plusieurs types : «La

thérapie de soutien est la plus courante,mais aussi la moins structurée. Celadépend de chaque praticien, expliquele Dr Haffen. La psychothérapie d’inspi-ration analytique considère le patientdans sa globalité, dans son histoire devie, et pas seulement la dépression.»Quant aux thérapies comportementaleset cognitives, leur but est d’aider lepatient à modifier ses comportementsinadaptés et ses croyances sur lui-mêmeet son environnement qui l’ont conduitou le maintiennent dans un état dépres-sif. Il serait simpliste de croire qu’à unsymptôme correspond une thérapie.« C’est plutôt au patient, avec l’aide deson médecin, de choisir une thérapieselon sa motivation et ses affinités. Maispour cela, il doit avant tout bénéficierd’une information claire et complète,ce qui n’est pas toujours évident »,regrette le Dr Haffen.

PRISE EN CHARGE

Quel psy pour quelle thérapie ?

…(suite de la page 19)

Julia

n Re

nard

DÉPRESSIONDOSSIER

MIREILLE, 63 ANS

Une maladie tabou

Lorsqu’il y a quelques années Mireille a commencé à ressentir angoisses,

fatigue et mal-être importants, elle n’a pas tout de suite osé en parler, « par pudeur et pour ne pas inquiéter mes enfants et mon mari »,explique-t-elle. La personne souffrante s’isole alors et cela retarde la prise de contact avec les médecins. « Il ne faut surtout pas avoir honte d’aller voir un psychiatre. C’est lui qui connaît le mieux les traitements. Avec l’aide de mon mari, j’ai accepté la sismothérapie. C’est grâce à cela que je m’en suis sortie. C’est un traitementdont il ne faut pas avoir peur. » L’entourage joue ainsi un rôle considérable, c’est souvent lui qui empêche le passage à l’acte face à des idéessuicidaires. La famille, les amis doivent aider à aller de l’avant, à positiver et aussi surveiller les risques de récidive. « On ne peut pas s’en sortir seul », insiste Mireille.

TÉMOIGNAGE

DÉPRESSIONVIVRE APRÈS

L’adhésion du patientparticipe pourbeaucoup à la réussitede toute prise encharge psychologique.

Sismothérapie :thérapie à based’électrochocsoù l’on soumetle cerveau du malade à de fortesdécharges de courantélectrique, sous anesthésiegénérale.

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Page 7: Nouveaux traitements contre la dépression

LA FONDATION ET VOUS

La présence de la Fondation sur l’en-semble du territoire français lui per-met d’être au plus près de ses dona-

teurs comme des chercheurs qu’elle sou-tient. À Paris, les comités régionauxbénéficient de l’appui d’une équipedédiée, animée par Isabelle Fleury. Ceservice coordonne le développementd’outils de communication, de docu-ments d’information, etc., en s’appuyantsur toutes les forces vives de laFondation. Ainsi, le donateur qui fait lechoix de donner à un comité régional estassuré que son argent sera affecté à uneéquipe de recherche de sa région (dansla mesure du possible).Nouvellement arrivé, Jean-Marc Pautras,responsable du développement, appor-tera aussi son soutien pour monter despartenariats entrepreneurs/chercheursen région. Au sein de l’équipe, FaridaTiar assure le secrétariat au sein de lacoordination nationale des comités régio-naux. Membre de l’Académie nationalede médecine et de l’Académie de phar-macie, le Pr Claude Dreux, quant à lui,

assure bénévolement la responsabilitéscientifique des comités régionaux. Il lesconseille et fait le lien entre eux et le Conseil scientifique national pour l’évaluation des projets scientifiques soumis par les comités régionaux. « Leurs membres, tous bénévoles, tientà souligner Isabelle Fleury, font preuve

d’une imagination débordante au

service de la Fondation (lire leurs

dernières actualités p. 28-29). Leur

motivation et leur dynamisme nous

entraînent. » ■

Isabe

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La fin de dix ans de dévouement aux comités régionauxBénévole auprès de la Fondation, Jean-François Pétélaud a œuvré pendantprès d’une dizaine d’années pour soutenir et accompagner les initiativesdes comités régionaux. Aujourd’hui, il a décidé de goûter à un repos bien mérité. « Pour moi, le bénévolat repose sur deux moteurs : l’utilité etle plaisir. J’emporte avec moi de multiples souvenirs. J’ai rencontré une communauté humaine très intéressante, notamment avec les formidablesbénévoles qui se démènent en province. C’est ce qui a motivé ma longévitéauprès de la Fondation », souligne-t-il.

Le Pr Claude Dreux, Isabelle Fleury, Jean-François Pétélaud et Farida Tiar.

SERVICE DE COORDINATION NATIONALE DES COMITÉS RÉGIONAUX

Développer et animer la Fondation partout en FrancePlus de 170 bénévoles œuvrent dans 16 comitésrégionaux. Au siège, une équipe dédiée les soutient.

❏ Oui, je souhaite aider la recherche en faisant, par chèque bancaire ou postal à l’ordre de la Fondation pour la Recherche Médicale, un don de :

❏ 20 € ❏ 25 € ❏ 30 €

❏ 40 € ❏ 50 € ❏ autre…………

❏ Oui, je souhaite recevoir, sans engagement, une documentation sur le prélèvement automatique.

Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, en vous adressant au siège de notre Fondation, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, demander leur rectificationou suppression, ou vous opposer à ce qu’elles soient échangées ou cédées. Dans ce dernier cas, les informations vous concernant seraient alors réservées à l’usage exclusif de notre Fondation.

Bulletin de soutien

Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :FONDATION POUR LA RECHERCHE MÉDICALE - 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07

Déduction fiscale 66 % de votre don est déductible de vos impôts à concurrence de 20 % de votre revenu imposable.Vous recevrez un reçu fiscal.

M. Mme Mlle M. et Mme

Nom Prénom

Code postal Ville

E-mail

Adresse

RV108062

Si vous avez l’envie et le temps de relayer l’action de la Fondation en créant un comité régional, il vous faut constituer un groupeminimum de trois bénévoles etchercher l’appui de personnalitésscientifiques et économiques de votre région. Contactez ensuitela Fondation au 01 44 39 75 76.

ALLERGIESUN MONDE HOSTILE

ALLERGIESUN MONDE HOSTILE

• REPÉRERAu moins l’un des deux signes essentiels :– humeur dépressive

avec tristesse, déprime ;– perte d’intérêt ou de plaisir

pour toutes ou presquetoutes les activités usuelles ;

Associé à au moins cinq dessymptômes suivants pendantau moins deux semaines : – pessimisme, autoapitoiement,

anxiété, baisse d’énergie (ou fatigue), sentimentd’agitation, diminution de l’efficacité au travail (ou à l’école ou à la maison),diminution de l’aptitude à seconcentrer, perte de poids,insomnie (ou hypersomnie),baisse d’activité sexuelle.

• S’ENTRAIDERSOS Dépression propose des entretiens téléphoniquesavec un psychologue.

Objectif : écouter pour faire le point sur la situation etmettre en mots la souffrance,éclaircir les questionnementssur les prises en chargepossibles, réfléchir ensemble àl’aide qui conviendrait le mieux.http://sos.depression.free.frTél. : 01 40 47 95 95

Urgences psychiatriepropose l’intervention d’un psychologue à domicile oudans les locaux de l’association(basée à Paris), dans lajournée, pour aider la personnedéprimée ou son entourage.Tél. : 01 40 47 04 47

DÉPRESSIONsymptômes

• S’ENTRAIDERAssociation France-Dépression4, rue Vigée-Lebrun, 75015 ParisTél. : 01 40 61 05 66 de 14h à 17h en semaine sauf le mercredi.www.france-depression.orgPropose un soutien et une information aux patients et aux familles, sous la forme depermanences téléphoniques et de groupes de parole.

Cinq antennes régionales :– France-DépressionBourgogne CCAS, 1, place Étienne-Dolet,89100 SensTél. : 06 62 57 27 87(vendredi après-midi)– France-Dépression Centre12, avenue Marcel-Dassault,

37200 ToursTél. : 06 67 70 86 77– France-Dépression Lorraine 10, rue de Norvège, 54500 VandœuvreTél. : 06 03 89 34 47– France-DépressionNormandie Maison Saint-Sever, 10-12, rue Saint-Julien, 76100 RouenTél. : 02 35 15 01 69– France-Dépression Paca(active à partir d’octobre)Tél. : 06 86 37 68 17

DÉPRESSIONvivre après

• CONSULTERLes centres médico-psychologiques (CMP)proposent des consultationsambulatoires de psychiatriepour adultes, dépendant du ministère de la Santé.Les adresses des CMP

de chaque secteurgéographique s’obtiennentauprès de la mairie ou auCPOA (Centre psychiatriqued’orientation et d’accueil) de l’hôpital Sainte-Anne, 1, rue Cabanis, Paris 14e

Tél. : 01 45 65 81 09/10

DÉPRESSIONse soigner

DOCUMENTD’INFORMATION

• La Dépression, Dr PhilippeNuss et Pr Maurice Ferreri, éd. bach, 2003.

DÉPRESSIONaffronterVIE PRATIQUE VIE PRATIQUE

VIE PRATIQUE VIE PRATIQUE

• S’INFORMERPsydoc-France est un siteInternet complet destinéaux professionnels et aux usagers. Il présenteen ligne les textes et analyses officiels, les sites santé : http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/Usagers/usagersutile.html

• S’ENTRAIDERLa Fnap Psy (Fédérationnationale d’associations d’[ex]-patients en psychiatrie)recense et regroupe lesassociations françaises de patients ou ex-patients en psychiatrie, accueille lespersonnes ayant été soignéesen psychiatrie et les orientevers les associations capablesde les aider, démystifie la maladie mentale auprès de l’opinion publique et de

l’entourage des malades.33, rue Daviel, 75013 ParisTél. : 01 43 64 85 42www.fnappsy.org

• TÉMOIGNAGES– Tomber sept fois, se relever huit,de Philippe Labro,éd. Gallimard, 2005.– Le Diable intérieur : anatomie de la dépression,d’Andrew Solomon, éd. Albin Michel, 2002.

DOCUMENT D’INFORMATION

• Deux dossiers complets sur la dépression et sestraitements sont disponibles surle site Internet de la Fondationpour la Recherche Médicale :www.frm.org

DOCUMENTSD’INFORMATION

• Guide de la psychiatriepublique à Paris. Conçucomme un annuaire, ce guideprésente l’intégralité des structures publiques ouprivées, hospitalières ou non,malheureusement uniquementdans la capitale. Rôle, mode de fonctionnement etresponsables sont clairementprécisés. Il permet unerecherche par différentscritères : situation d’urgence,

structures psychiatriquesprécises, structures pararrondissement…Édition 2006 disponible sur demande par fax au 01 45 65 89 86 ou sur minitel 3615 codePSYCOM 75, et consultable sur www.psycom75.org/GUIDE/leguide.htm.

• Les Psychothérapies. Destinéaux patients et à leur famille,ce guide inventorie lesdifférentes approches, leursbénéfices, les adresses, etc. :www.psycom75.org

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