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Entretien avec les Transports Tremblay

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Page 1: Entretien avec les Transports Tremblay

Transports Tremblay

Entretien avec Frédéric Tremblay, Chef d’entreprise

Créée en 1996 par Frédéric Tremblay, les Transports Tremblay comptent aujourd’hui 16 salariés. Après des

débuts consacrés au transport des céréales, l’entreprise s’est diversifiée au fil des ans dans le transport des

déchets et plus récemment, grâce au projet SEA, dans le transport pour le secteur des travaux publics.

Aujourd’hui la part la plus importante de son chiffre d’affaires provient du secteur des déchets. Des contrats

obtenus dans le cadre de la construction de l’A85 et du tramway de Tours ont donné l’opportunité au chef

d’entreprise de créer une seconde société consacrée aux travaux publics. Tandis que Transports Tremblay

détient l’ensemble des camions (18 véhicules « moteur » et 25 remorques et semi-remorques), la société

« AT2F » possède « toutes les pelles ». Les transports Tremblay comptent une centaine de clients dont une

vingtaine de grands comptes, parmi lesquels Eiffage, Vinci, Eurovia, Veolia, Coved, Derichebourg.

Lorsqu’on lui a proposé un contrat de 3 ans pour transporter des gravats dans le cadre de la construction de la

tranchée couverte de Veigné sur le projet SEA, Frédéric Tremblay n’a pas hésité : « C’était bien, c’était

surtout sûr pendant 3 ans… Et aujourd’hui quand on vous demande de signer un contrat de 3 ans…faut

pas dire non ». La localisation de l’entreprise à Reignac-sur-Indre depuis 2004, à proximité de Tours, de l’A85

et de l’A10, a certes joué un rôle important quant à sa participation au projet SEA, mais c’est surtout son réseau

personnel et le hasard des rencontres qui lui ont donné l’opportunité de signer ce contrat avec COSEA : « J’ai

un copain qui fait du TP sur la place de Tours qui connaissait le conducteur de travaux qui allait

s’occuper de la tranchée couverte et quand il l’a rencontré, ce dernier lui a dit : « je veux une petite

structure qui soit très réactive. Et puis il me l’a présenté… c’est tout de suite passé comme ça…Et voilà

je n’étais pas trop loin… C’est une rencontre, c’était un rugbyman et je suis un rugbyman ».

Pendant 3 ans, Frédéric Tremblay a dédié chaque jour deux camions de sa flotte et deux chauffeurs au chantier

de la tranchée de Veigné. Spécialement achetées et recrutées pour ce contrat, ces ressources humaines (en

CDI) et matérielles représentent un investissement conséquent pour l’entreprise : « J’ai fait le choix

d’investir : on n’a pas le droit de passer à côté de ça. En plus c’était une belle expérience pour moi.

C’est un beau chantier qu’on a fait là ». Dans le transport, la règle vaut qu’un camion soit amorti en 5 ans.

La durée du contrat sur la LGV a donc été une opportunité pour engager de nouveaux achats, quand bien

même la question des deux dernières années d’amortissement se pose : « Après malheureusement on

n’amortit pas un camion sur trois ans…donc il n’est pas encore fini de payer ». L’après chantier SEA

constitue un enjeu économique pour l’entreprise : « est-ce qu’il y a quelque chose qui va prendre la relève

dans le coin ? Est-ce qu’il va y avoir un peu de boulot ? ». Cette préoccupation pour l’amortissement de

ses camions, Frédéric Tremblay se la pose aussi et surtout pour les deux salariés qu’il a embauchés : « Le but

c’est de ne pas licencier mais vous savez quand il n’y a plus de boulot, il n’y a plus de boulot. Pour

l’instant je les garde parce que j’arrive encore à les occuper ».

En plus des camions dédiés au projet SEA, l’entreprise a également vendu ses services à COSEA pour d’autres

prestations : « il m’a pris un porte engin régulièrement pour ses pelles, il m’a pris des pelles régulièrement

pour ma société de terrassement, il m’a pris parfois des semis, des 6*4, c’était parfois occasionnel. Ça m’a

permis de continuer à travailler pour eux même si la tranchée était finie ». Ces « quelques petits trucs »

supplémentaires, comme il les nomme, Frédéric Tremblay les doit à ses « relations avec un des conducteurs

de travaux ». En dehors de COSEA, les transports Tremblay travaillent également sur le projet SEA mais, cette

fois, en tant que sous-traitants des transports Coutant et Moreau.

Le projet SEA représente entre 10% et 25% du chiffre d’affaires et n’a pas contraint l’entreprise a délaissé ces

clients habituels. Ce dernier est en constante augmentation depuis la création de l’entreprise en 1996, et la

construction de la LGV SEA n’y est pas étrangère sur les dernières années : « ça a pesé dans le chiffre

d’affaires… deux camions à tenir ça a pesé ». La diversification de l’activité de l’entreprise dans le transport

pour le secteur des travaux publics a pris une envergure significative grâce au projet SEA : « En TP, j’étais petit

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parce que je n’avais qu’un 6*4 pour travailler avec ma boîte de TP et j’ai quand même ramassé deux 8*4 et

j’ai augmenté mon volume de clients (Eurovia, SOGEA notamment) parce que je me suis fait connaître un

peu. Avant je n’avais que deux activités : la céréale et le déchet. Maintenant j’en ai trois ». L’image de

l’entreprise et la dynamique interne de travail ont également profité du chantier : « On a vu beaucoup de mes

camions sur Tours, ça m’a fait de la pub. Même en interne, les chauffeurs sont contents car c’est un beau

chantier ». Le bilan de la participation au projet SEA est positif pour les transports Tremblay : « Je pense qu’on ne fait ça

qu’une fois dans sa vie un chantier comme ça. C’est sûr que c’est une bonne affaire. Ce n’est pas super

super au niveau du taux horaire. C’est pour ça que moi j’ai investi dans du 8*4, même si je savais que

j’allais souffrir. C’était un bon chantier même si le matériel a souffert mais ça c’est dans le TP. Moi je

suis extrêmement content de ce chantier-là. Des gens que j’ai connu… j’ai été bien payé (ça aurait pu

être mieux je ne vous le cache pas) ». Et le chef d’entreprise pense ne pas être le seul à avoir tiré profit de

ce chantier, au regard de ce qu’il a pu observer autour de lui : « c’est fou ce que ça brassé du monde dans

le coin, ça a relancé l’économie c’est sûr. Tout s’enchaîne, tout découle de ça : les restaurants, les

formations, la sous-traitance…c’était impressionnant ! Certes, on le paye en tant que citoyen mais il y

a des retombées ».

L’après chantier s’annonce en revanche plus difficile pour les transports Tremblay, la faute à une économie

atone, en particulier dans le secteur des travaux publics : « Les camions tournent encore et heureusement

mais voilà je vais un peu tirer la langue dès que ça va être fini. Ce n’était pas 100% de mon chiffre

d’affaire mais l’avantage c’est que c’était du sûr. En Touraine, il y a une dizaine d’années il y avait

énormément de boulot, on refusait presque du boulot. Et aujourd’hui il n’y a plus rien (depuis

septembre/octobre 2014). En TP, les camions restent quand même de plus en plus souvent à l’arrêt ».