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Etat des lieux des structures sociales 2009/2010
État des lieux des Structures sociales offrant des prestations en accueil, information, évaluation, orientation et accompagnement
au Maroc
Etude qualitative
Mokhtar El Harras Driss Bensaid
Sociologues
2010
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Table des matières
Remerciements 4 Acronymes 5 Introduction 6
1. Méthodologie 8 1.1 Les techniques d’enquête 11 1.2 Organisation de focus groupes 11 1.3 Réalisation d’entretiens individuels semi-directifs 14 1.4 Utilisation d’une grille d’observation 14 1.5 L’analyse des données 15
2. Typologie des prestations des structures associatives 16 2.1 Classification selon le type d’handicap 16 2.3 Classification selon la gratuité ou la non gratuité des prestations 18 2.4 Classification selon la localisation géographique 18 2.4 Classification selon le type d’activité 18 3 .La rencontre avec la structure et les modalités d’adhésion 20
3.1 Les raisons du recours aux structures associatives 21 3.2 Emplacement, accessibilité des locaux et adéquation aux besoins de confidentialité et de mobilité. 22 3.3 La prise en compte des projets de vie des PSH 25 3.4 Principales contraintes rencontrées par les structures associatives 26 3.5 Les valeurs et les principes prônés par les acteurs associatifs 32 3.6 Les services dispensés par les associations dont ont bénéficié les adhérents 33
3. Environnement institutionnel : partenariat et gouvernance 35 4.1 Les principaux acteurs institutionnels 35 4.2 Objectifs et rôles des acteurs institutionnels 35 4.2.1 L’Entraide Nationale 36 4.2.2 L’Agence de Développement Social 37 4.2.3 L’Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi et des Compétences 38 4.3 Le partenariat associatifs/institutionnels 39 4.4 Principes présidant à l’intervention des acteurs institutionnels 43 4.5. Les difficultés affrontées 46
4. Les personnes en situation d’handicap 48 5. 1 Des potentialités non encore perçues à leur juste valeur 48
5.1.1 Principales difficultés affrontées par les PSH 48 5.1.2 Les besoins/souhaits/attentes des PSH : 49
5.2 Avis et appréciations des PSH sur les principales prestations des associations 52 5.2.1Accueil 53 5.2.2 L’évaluation 63
5. 2.2.1 Comment se formalise ce service ? 63 5.2.3 L’information 66 5.2.3 L’orientation 71 5.2.4 L’accompagnement 73
3
6. L’appréciation globale des prestations des structures associatives 75 Conclusion 78 Recommandations 81
7. Annexe 86 Annexe I : Résultas de létude qualitative 87 ANNEXE II : Guides de collecte de données 109
1. Guide d’animation des Focus Group 109 2.Guides d’entretiens 113 2.2 Guide d’entretiens responsables secteurs 114 2.3 Guide d’entretiens fondateurs 116 2.4 Guide d’entretien salariés/ engagement 117 3. QUESTIONNAIRE 119 4. Croquis et schémas de quelques locaux des associations 125
4
Remerciements
Cette étude est le résultat d’une collaboration entre Handicap Internationale et l’Université
Mohamed V- Agdal. Que Monsieur Fouad Madec et l’ensemble de l’équipe d’Handicap
International trouvent ici notre reconnaissance pour nous avoir fait confiance dans la réalisation
de cette étude.
Nos remerciements les plus chaleureux vont aux personnes en situation d’handicap et des
responsables associatifs qui ont accepté et soutenu notre démarche.
Nos remerciements vont également aux Messieurs les responsables des Divisions de l’Action Sociale
dans les provinces enquêtées, les responsables régionaux de l’Entraide Nationale, L’ANAPEC et
l’Agence de Développement Social.
Nos remerciements vont également à Mohamed baabouchi et Ismaïl lahlou, étudiants- chercheurs
et acteurs volontaires à Handicap International pour tous les efforts déployés lors des phases de
préparation et de conduite de l’enquête de terrain.
Nos remerciements vont, enfin, aux étudiants du Master « Mutations sociales et développement
local » de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Rabat, Université Mohammed V_
Agdal, et ce, pour l’excellent travail effectué.
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Acronymes
AAH : Association Al Hassania (Oujda) CC : Centre Clio (Salé) ADM : Association Défi Marrakchi (Marrakech) AAJ : Association ALMAHABBA (JERADA) AAO : Association Al Hassania (Oujda) AEH : Association de l’Enfance Handicapée (Inezgane) ADPNV : Association Diyaâ des Personnes Non Voyantes (Midelt) AEG : Association El Gharb (kénitra) ASEK : Association Sportive El Kacemiya (Sidi Kacem) AH : Association Horizon (Ouarzazate) AI : Association Idmaj (Salé) AMH : Amicale Marocaine des Handicapés AN : Association Nour (Berkane) AK : Al Karama (Zawiat Cheikh) APTPBS : Association Des Parents et des Tuteurs des Personnes à Besoins Spécifiques (Taza) AS: Association Soref (Al Hoceima) AT: Association Tiklit (Mrirt) ATEK: Association Takafoul El Khair (Casablanca) ATT: Association Tawenza (Tounfit) AVV : Association Voie à la Vie (Midelt) DAS : Division de l’Action Sociale EHMO : Enfant Handicapé Moteur EHME : Enfant Handicapé mental EN : Entraide Nationale ESH : Enfants en Situation de Handicap FG : Focus groupe MDSFS : Ministère du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité MI : Ministère de l’Intérieur MS : Ministère de la Santé PSH : Personne en Situation de Handicap PHMO : Personne Handicapée Motrice PHME : Personne Handicapée Mentale PHNV : Personne Handicapée Non Voyante PHS : Personne Handicapée sensorielle PHSM : Personne Handicapée Sourde-muette
6
Introduction
Au regard de l’importance que revêtent les structures associatives et institutionnelles pour
l’insertion sociale des PSH, Handicap International a décidé de mener une évaluation les
principes présidant au travail de ces structures, leurs modes de fonctionnement, leurs
degrés d’ouverture sur des acteurs et les institutions externes, les contraintes et difficultés
auxquelles elles font face, les locaux et les ressources humaines dont elles disposent, ainsi
que leurs pratiques en matière d’accueil, évaluation, information, orientation et
accompagnement.
L’objectif est, aussi, de déceler les points communs et les différences existantes entre les
associations travaillant avec les PSH en termes de rationalité organisationnelle, de
ressources humaines et de moyens disponibles, de nombre de bénéficiaires, salariés,
volontaires et bénévoles, de partenariats conclus avec des institutions publiques et des
ONG’s nationales ou internationales, de modalités de liens établis avec les PSH et de services
dispensés, de modes selon lesquels l’on accueille, informe, oriente, accompagne les PSH, et
l’on évalue leur situation spécifique. Il s’agit, à ce niveau, de cerner les décalages existants
entre les structures associatives afin de réfléchir aux mesures à même de hisser les moins
favorisées au niveau de celles dont l’état d’avancement est presque comparable à certaines
structures similaires au nord de la Méditerranée.
Il est logique qu’elle se pose des questions sur les liens existants entre, d’une part, les
associations, et d’autre part, des institutions publiques partenaires dont on attend une
implication nettement plus tangible et élargie que ce n’est le cas jusqu’à l’heure actuelle. Ce
sont les acteurs qui ne développent pas encore de prestations importantes en faveur des
PSH mais dont l’implication ne peut être que bénéfique.
Handicap International est conscient du caractère vital de la qualité des rapports humains et
professionnels que ces structures associatives et institutionnelles établissent avec les PSH.
Les responsables et acteurs de cette ONG savent que l’objectif de l’insertion sociale des PSH
ne peut être atteint sans se mettre à l’écoute de leurs besoins et difficultés, sans
l’aménagement d’espaces d’accueil accessibles, la formation de personnel associatif
spécialisé et compétent, la mise en place de systèmes d’information adéquats, l’adoption de
mécanismes adaptés d’évaluation, orientation et accompagnement, l’établissement de
modalités de fonctionnement selon les règles d’une gouvernance transparente, efficace et
participative, l’accompagnement de chacune des PSH dans la construction de son projet de
vie personnel… C’est justement à partir de ces questions, et d’autres encore, que nous avons
7
été sollicités pour essayer de voir dans quelle mesure ces types de liens, de fonctionnement
et d’organisation sont-ils déjà, ou pas encore, une réalité dans les visions et les pratiques
associatives et institutionnelles au Maroc ?
Bien évidemment, toute cette évaluation ne peut réussir sans la connaissance préalable des
besoins, souhaits et attentes des PSH. Si l’on ne connaît pas, d’abord, les difficultés et les
contraintes auxquelles les PSH font quotidiennement face, l’on ne serait certainement pas
en mesure d’adapter les structures associatives et institutionnelles à leurs réalités et
attentes.
Plus encore, si l’on ne prend pas en considération la diversité des situations d’handicap et
des structures associatives s’adressant aux PSH, et partant, la multiplicité des besoins et des
réponses susceptibles d’y être apportées, nous ne pourrions pas décliner le discours abstrait
et standard en approches et pratiques personnalisées. Les PSH présentent des degrés
différents d’autonomie et de dépendance. Par conséquent, toute solution généraliste et
abstraite risquerait fort de conduire vers l’arbitraire et l’aléatoire des mesures imposées en
dehors de toute connaissance empirique des facettes multiples de l’handicap.
8
Méthodologie
Les PSH représentent une catégorie de la population Marocaine avec laquelle l’approche
participative est incontournable. Personne des non handicapés ne peut se mettre à leur
place pour exprimer leurs besoins, difficultés, et exprimer leurs souhaits et souffrances au
quotidien.
A ce titre, l’approche méthodologique retenue a privilégié la démarche qualitative te
participative pour l’élaboration des contenus des outils de collecte de données, de leur
structuration et mise en œuvre.
Les termes de référence de l’étude ainsi que les orientations méthodologiques ont été
proposée par Handicap International. Le tirage de l’échantillon, la mise en forme des guides
(technique et linguistique) ainsi que l’organisation du travail de terrain ont été mené en
étroite concertation et collaboration entre HI et les chercheurs universitaires, rédacteurs de
ce rapport. La spécificité du contexte socioculturel marocain, et la diversité des sites où
l’étude allait se dérouler ont été, à ce niveau, largement prises en compte.
La démarche méthodologique traduit, ainsi, la combinaison du savoir-faire et d’une
connaissance profonde du tissu associatif accumulés par HI et le travail des sociologues et de
leurs étudiants, ce qui permis à la méthodologie de gagner en efficience et en pertinence.
Dans une première phase, l’on a eu recours aux centres d’appels en vue d’administrer des
questionnaires aux acteurs associatifs travaillant avec les PSH. Après conclusion de l’accord,
les agents des centres d’appels se sont mis à contacter l’ensemble des associations à joindre
dont le nombre s’élevait à près de 340 structures associatives et institutions publiques et
médicales1. Or, l’on a dû faire face à des problèmes de faux numéros de téléphone, de
responsables pratiquement injoignables, et à une certaine proportion d’entre eux, qui tout
simplement, n’ont pas souhaité répondre. Résultat : l’on n’a pu avoir la réponse que d’une
proportion de 27% du total des acteurs associatifs, institutionnels et médicaux contactés.
En dépit des déperditions constatées, les résultats de l’étude effectuée par les Centres
d’Appels nous ont permis, néanmoins, de sélectionner l’échantillon de l’étude. Nous avons
tenu à ce qu’il inclue des associations et des institutions dans différentes régions
1 - Les résultats de l’étude quantitative d’HI menée en collaboration avec les Centres d’Appel et visant
l’identification des structures associatives susceptibles d’être concernées par l’étude. CF. annexe n° 1, p 85.
9
économiques du Maroc. Nous avons sélectionné ces régions en prenant en considération les
critères suivants :
1/ La diversité des situations d’handicap ;
2/ La disponibilité de structures associatives et institutionnelles ;
3/ La diversité en matière de qualité des prestations offertes aux PSH ;
4/ La diversité des aires socioculturelles ;
L’un des objectifs essentiels de l’ quantitative était justement celui de permettre, sur des
bases scientifiquement valides, de sélectionner l’échantillon de l’étude qualitative. Nous
avons aussi tenu compte de la variable du milieu de résidence (urbain/rural), bien que
l’accent a été mis surtout sur les villes. De ces dernières, nous avons sélectionné des petites,
moyennes et grandes villes. Nous avons également veillé à ce que les types principaux
d’handicap y soient approchés à travers les liens PSH/structures associatives et
institutionnelles.
Structures associatives incluses dans l’échantillon
Tableau n° 1 (Réparties selon les villes et les régions économiques)
Ville/région économique
Association
Ville Région économique
1/ Association AL GHARB des sourds
muets
Kénitra Gharb-Chrarda-Beni
Hssen
2/ Association sportive EL KACEMIYA
des handicapés et des œuvres
Sociales
Sidi Kacem Gharb-Chrarda-Beni
Hssen
3/ Association des Parents et Amis
des Handicapés Mentaux de Taza –
APAHM
Taza Taza-Al Hoceima-
Taounate
4/ Association SOREF pour les droits
de la personne handicapée
El Houceima Taza-Al Hoceima-
Taounate
5/ Association Nour des Personnes
Non Voyantes
Berkane L’Oriental
6/ Association EL MAHABA pour la
culture et le développement
Jerrada L'oriental
7/ Association AL HASSANIA des Oujda L’Oriental
10
Ville/région économique
Association
Ville Région économique
Handicapés
8/ Association Chemins vers la vie -
ASSABIL ILALHAYAT (ASBL)
Midelt Meknès-Tafilalet
9/ Association TIQLIT pour le
développement rural et
l’environnement
M'rit Meknès-Tafilalet
10/ Association Tawnza pour le
Dévelopement
Khénifra Meknès-Tafilalet
11/ Association Collectif Autisme
Maroc
Rabat Rabat-Salé-Zemmour-
Zaer
12/ Association Attakafoul pour la
Solidarité avec l’Handicapé
Casablanca Grand Casablanca
13/ Association Alhadaf pour les
personnes mal et non voyantes
Casablanca Grand Casablanca
14/ Association Défi Sportif de
Marrakech
Marrakech Marrakech-Tensift-Al
Haouz
15/ Association Al Karama pour la
formation et l'insertion des
personnes aux besoins spécifiques de
ZAOUIYAT CHEIKH.
Beni Mellal Tadla-Azilal
16/ Association A.E.H Agadir Souss-Massa-Draa
17/ Association Al HANANA pour les
personnes handicapées
Agadir Souss-Massa-Draa
18/ Association DADES des personnes
handicapées
Ouarzazate Souss-Massa-Draa
19/ Association Horizon Ouarzazate Sous-Massa-Draa
20/ Association TAMOUNT de
développement
Guelmim Guelmim-Es Smara
21/ Association Al Amal Tata Guelmim-Es Smara
22/ Association Iguidar Guelmim Guelmim-Es Smara
23/Association Idmaj Salé Rabat-Salé Zemmour
Zair
11
1.1 Les techniques d’enquête
Vu la diversité des sites, des structures associatives et institutionnelles, ainsi que des
situations et besoins des PSH, la multiplication des sources d’information, et partant, des
outils méthodologiques, nous a paru nécessaire. En recueillant des données diverses par
l’usage de techniques d’enquête qualitatives, on court moins le risque de commettre des
erreurs, ou de tirer des conclusions inappropriées. De plus, cette triangulation
méthodologique permet de compléter les résultats obtenus par l’utilisation d’autres
techniques d’enquête, ainsi que de les confirmer. L’approche à partir d’angles différents a,
en plus, le potentiel de capturer la complexité du phénomène et d’assurer une meilleure
interprétation des données du terrain. Aussi avons-nous opté pour l’utilisation de l’entretien
individuel, du focus groupe et de l’observation.
1.2 Organisation de focus groupes
Le focus groupe est une méthode de recherche participative qui se fonde sur le principe
systémique du feed-back, et s'élabore dans un contexte de communication ouverte et de
discussion interactive. C'est un espace d'échange, de communication et d'inter-influence,
aussi bien que de redéploiement des stratégies de pouvoir, de conflit et de séduction.
L'utilisation de cette méthode dans le cadre de cette étude se justifie par les considérations
suivantes:
Le choix de cette méthode est pertinent chaque fois que la connaissance des perceptions,
attitudes et motivations des personnes concernées est nécessaire ;
Dans un focus groupe, les réponses des participants y sont stimulées, non seulement par les
questions de l'animateur mais aussi par les réponses à celles-ci. Surtout que pour l'étude de
sujets complexes où s’entremêle des situations de vulnérabilité et des états de santé, il est
nécessaire, non seulement d'exprimer un accord ou un désaccord, mais d'élaborer un
discours et d'exprimer un système de pensée.
Le focus groupe permet d'augmenter la taille de l'échantillon sans qu'il soit nécessaire
d'augmenter "dramatiquement" la durée de l'entretien. Il permet, en plus, de "tomber sur
des idées" et d'explorer des thèmes non prévus par le chercheur.
En comparant leurs motivations, attitudes et représentations avec les autres, les participants
à l'animation de groupe deviennent parfois pleinement conscients de phénomènes
personnels qui sont restés, jusque là, subconscients. Les interactions qui s'y produisent sont
susceptibles de les rendre conscients de choses auxquelles ils n'avaient jamais pensé
auparavant.
12
Lieu de réunion
Nous avons tenu les réunions focus groupes dans le siège des Associations. Certes, ce n’est
pas un lieu neutre où les PSH pourraient s’exprimer hors de toute contrainte. Mais c’est
l’alternative la plus accessible vu les limites du budget qui nous été alloué.
Composition des focus groupes
Notre objectif initial concernant la composition des focus groupes c’était de réunir, dans la
mesure du possible, des personnes ayant différents types d’handicap. Nous espérions ainsi
avoir des approches variées des thèmes débattues. Or, ce plan n’a pas pu être toujours mis
en application.
D’autre part, pour certains focus groupes, l’on a dû écouter les mamans et les agents
associatifs conjointement aux PSH. La nature de l’handicap ne permettait pas toujours à la
personne concernée de s’exprimer directement sur sa situation et sa prise en charge par la
structure. Nous présentons, ci-après, la composition des 14 focus groupes que nous avons
pu organiser :
Tableau n° 2
Répartition des Focus Groupes
Association Ville Participants au focus groupe
Association SOREF pour les
droits de la personne
handicapée
Al -Hoceima 2 PHMO / 2 PHSM/ 1 PHME (4 femmes et
1 homme)
Association El Mahaba pour la
Culture et le Développement
Jerrada 2 EHME /4 PHMO/PHME (Aidés par 2
femmes et 1 homme)
(2 femmes et 4 hommes)
Association Nour des
Personnes Non Voyantes
Berkane 6 PHNV (2 femmes et 4 hommes)
Association des Parents et
Amis des Handicapés Mentaux
de Taza – APAHM
Taza 4 PHME (hommes) / 2 PHSM (femmes)
13
Association Ville Participants au focus groupe
Association Al Karama pour la
Formation et l'Insertion des
Personnes aux Besoins
Spécifiques
Zawiyat
Cheikh
2 PHSM / 2 PHMO / 1 PHS
(hommes)
Association AL HASSANIA des
Handicapés
Oujda 8 PHMO et 1 PHME
(2 hommes et 7 femmes)
Association Idmaj Salé 9 PHME (trisomie 21)
(4 femmes et 5 hommes)
Association AL GHARB des
sourds muets
Kénitra 11 PHME (trisomie 21)
(5 femmes et 7 hommes)
Association Sportive El
Kacemiya des Handicapés et
des œuvres Sociales
Sidi kacem 8 PHME
(3 femmes et 5 hommes)
Association Tawnza pour le
Dévelopement
Khenifra 1 PHNV et 5 PHMO
(hommes)
Association Défi Sportif de
Marrakech
Marrakech 2 femmes et 4 hommes
(Information non disponible sur le type
d’handicap des participants au focus
groupe)
Association Horizon Ouarzazate 10 PHMO (autres informations non
disponibles)
Centre Local d’Information et
d’Orientation
Salé 4 femmes (mamans d’EHME) et 3 jeunes
hommes
Amicale Marocaine des
Handicapés
Casablanca 7 PHMO (hommes)
Animation des focus groupes
Chacun de 14 focus groupes organisés a été animé par un étudiant du cycle du master en
Sociologie de la Faculté des lettres de Rabat. Ils avaient, pour cela, reçu une formation
préalable. L’on a insisté sur la nécessité de prendre en considération toutes les précautions
14
requises en matière de consentement des participants, d’écoute, de neutralité, de
focalisation sur le sujet de la recherche, d’intérêt généralisé à tous les participants, et
d’utilisation des relances et des explorations chaque fois que c’était nécessaire.
Préparation d'un guide d’animation focus groupe
Un guide d’entretien focus groupe avec les PSH a été préparé (Voir annexe). Il a été proposé
par Handicap International. Nous l’avons, néanmoins, revu et enrichi par des relances
variées.
1.3 Réalisation d’entretiens individuels semi-directifs
Le caractère dynamique et interactif des FG’S ne permet pas seul de capter la complexité et
les spécificités d’une expérience vitale pour le développement humain au Maroc.
L’information relative aux rapports entre les PSH et les structures de prise en charge pourrait
être substantiellement enrichie par l’apport d’entretiens individuels et d’une situation de
face-à-face.
L’entretien semi-directif, de par sa souplesse de construction et la possibilité de
personnaliser les questions avec le profil de chaque interviewé et le contexte de son
handicap semble être le moyen le plus adéquat pour enquêter auprès des PSH, et des
acteurs associatifs et institutionnels.
Les entretiens semi-directifs ont été réalisés avec des PSH, ainsi qu’avec des responsables
associatifs, des salariés, des bénévoles et des volontaires et des parents d’enfants en
situation de handicap. L’on a aussi réalisé des entretiens avec des institutionnels tels que les
responsables de l’EN, de la DAS, de l’ANAPEC, de l’OFPPT et de l’ADS dans les régions où
leurs représentations étaient disponibles. Nous avons entièrement enregistré tous ces
entretiens, puis transcrit de manière exhaustive dans la plupart des cas.
1.4 Utilisation d’une grille d’observation
L’observation des espaces associatifs, de leur emplacement proche ou lointain, des
équipements qu’ils recèlent, des ressources humaines qui s’y activent, de la facilité ou
difficulté d’y accéder et de s’y mouvoir, des moyens de transport disponibles, de la
documentation accessible, etc. s’est faite moyennant l’application d’une grille d’observation.
Elle fut utilisée pour près de 14 associations. Pour ce qui est des autres, l’observation ne
s’est pas faite soit parce que l’association n’avait pas encore de siège où cette démarche
méthodologique pouvait avoir lieu, soit parce qu’il s’est avéré que l’observation n’ajouterait
15
pas vraiment un apport important aux données de l’enquête. En d’autres cas, le responsable
qui devait permettre la conduite de l’observation était absent. Les données observées ont
été introduites dans les grilles correspondantes (voir annexe).
1.5 L’analyse des données
Elle a été faite en tenant compte des objectifs de l’étude. A partir des questions que se pose
Handicap International concernant les prestations des structures associatives et
institutionnelles, les besoins et attentes des PSH, de leurs difficultés… nous avons établi une
grille de dépouillement des données sur des catégories prédéfinies. Nous avons distingué, au
niveau de l’analyse, entre les PSH, les acteurs associatifs et les agents institutionnels. Mais
nous avons aussi cherché en différentes phases de l’étude de cerner les relations existantes
entre tous ces acteurs.
16
2. Typologie des prestations des structures associatives
Le genre de typologie que l’on peut établir pour classifier les structures associatives en
fonction de leurs activités réelles peut procéder d’un modèle thématique préétabli sur la
base d’un nombre de types d’handicaps caractérisés à travers des classifications à caractère
médical. Mais il existe d’autres critères de classification plus ou moins pertinents, tels que la
nature des activités et des services offerts et la localisation géographique considérée en
corrélation avec le degré de rayonnement.
2.1 Classification selon le type d’handicap
Il ressort des données recueillies que le degré de spécialisation en matière d’action sociale
associative dédiée aux PSH est tellement faible que l’établissement d’une typologie par
types d’handicaps n’est significatif que dans la mesure où il révèle le manque d’organisation
dont pâtit ce domaine d’action et l’ampleur des efforts à déployer et de distribution
organique des tâches par les acteurs associatifs dans le cadre d’un réseau qui leur est lisible
et leur permet de différencier leurs apports à l’action au niveau aussi bien local que national.
En fait, de toutes les associations incluses dans l’échantillon de l’étude, une seule est
spécialisée dans un type particulier d’handicap. Il s’agit de l’association Nour à Berkane qui
offre ses services aux personnes non voyantes. C’est une association qui se distingue des
autres associations par un nombre de traits que l’on peut résumer dans les points suivants :
• La grande majorité des fondateurs - dont le président- et du personnel est constituée
de personnes non voyantes.
• La communauté de condition développe chez les membres des rapports de solidarité
et de convivialité et un enthousiasme caractéristique de l’action militante qui se
traduit par l’ambition de donner à l’association plus de rayonnement. Les propos des
PSH qui sont membres de cette association illustrent bien ces deux traits.
Mohammed exprime sa satisfaction et ses aspirations en ces termes : « Que Dieu en
soit loué, tout le personnel et monsieur Kamal (président de l’association) nous
soutiennent fortement. Ils se dépensent jour et nuit. Nous souhaitons nous établir
dans un nouveau local et nous seront très heureux d’en avoir un ». Le même degré de
satisfaction est constaté dans le témoignage de Mimoun, un de ses co-membres :
« Monsieur Kamal ressent et comprend nos souffrances. Il est un de nos éducateurs.
Personnellement, j’ai le sentiment d’être parmi mes frères et sœurs ici. Il n’y a aucune
différence entre nous ». Le confort qui caractérise la vie en commun des membres
17
dans l’association provient également de la normalité perçue de leur état : « Ici,
chacun de nous se perçoit comme étant normal, entouré d’amis». En outre, la gestion
des affaires de l’association se fait comme sur un mode de démocratie participative ;
la caractérisation que donne Mohammed, autre membre de l’association, du
processus de décision le confirme : « Avant d’organiser une activité quelconque, celle-
ci est présentée à tous les adhérents pour en discuter. L’on ne se contente pas de
l’avis du conseil de direction ». Il ressort de ces considérations que l’espace associatif
dans le cas spécifique de l’association Nour n’est pas seulement une structure de
prestation de services pour un type particulier de PSH, en l’occurrence les personnes
non voyantes, mais un espace où se développe une sociabilité solidaire et conviviale
dans un processus de communautarisation rendu possible par une communauté de
condition. L’on peut observer le même sens aigu et autarcique chez la catégorie des
personnes non voyantes évoluant dans les campus universitaires. Partant de ces
considérations, l’on peut mettre en avant qu’il ne s’agit pas pour autant d’une
spécialisation. Et si l’intérêt que présente l’expérience singulière de cette association
mérite que l’on s’y attarde, cette même singularité renvoie, par une espèce de
contraste, à une réalité associative qui, au moins telle qu’elle se décline à travers
l’expérience des associations enquêtées, est marquée par l’absence quasi-totale de la
spécialisation par type d’handicap.
D’autres associations perçoivent les PSH, au moins à un niveau subliminal qui ne parvient
pas à se hisser à la surface de la claire conscience, comme des sujets standardisés ou
universels auxquels l’on offre des prestations chichement individualisées, sans considération
aucune aux besoins spécifiques qu’ils pourraient exprimer ou qui trouvent leur justification
dans leurs types d’handicap. Ainsi, par exemple, les prestations de formation (telles que
l’alphabétisation et la formation professionnelle) ou celles relatives à l’organisation de
concours sportifs ne prennent pas en compte la spécificité des différents handicaps (mental,
moteur, sensoriel...). Ce mode de gestion se traduit ipso facto par l’exclusion de toutes les
PSH dont le type d’handicap n’est pas pris en compte par le programme projeté. Le
sentiment que génère cette exclusion est exprimé sur un ton amer par le père d’une PSH,
membre d’une association de PSH : « La seule chose qui nous lie à cette association est la
carte d’adhérent dont on n’en tire aucun bénéfice ».
18
2.3 Classification selon la gratuité ou la non gratuité des prestations
La validité ou la pertinence empirique de ce type de classification est quasi nulle dans le cas
des associations enquêtées. La plupart d’entre elles manquent de moyens financiers,
professionnels et techniques suffisants pour offrir des services de qualité appréciables et
rémunérées.
2.4 Classification selon la localisation géographique
Il s’agit en fait d’une double classification : urbain /rural et local/ national. Ce dernier aspect
renvoie au degré de rayonnement des structures associatives.
Concernant le premier aspect et au-delà des critères de différenciation problématique entre
ce qui est rural et ce qui est urbain, il se trouve qu’il y a plus de travail associatif dédié aux
PSH en milieu urbain qu’en milieu rural. Sans doute y a-t-il, en raison de la densité et de la
concentration démographique différentielle entre les deux milieux, plus de probabilités de
constater une augmentation des demandes sociales sur ce genre de travail dans le premier
que dans le second. En outre, la même tendance est observable en termes de prise de
conscience et de culture associative. Ainsi, en dehors de l’association Al Mahabba de Jerrada
et l’association Al Hanan Belefaâ (commune rurale de la province de Chtouka Ait Baha) qui
opèrent en milieu rural, toutes les autres associations faisant partie de l’échantillon sont
implantées en milieu urbain.
Quant au second aspect, le travail associatif dans le domaine de l’action sociale focalisée sur
les PSH est déjà assez restreint au niveau national pour souhaiter voir rayonner une
structure associative à un niveau plus que local. En fait, l’on remarque que l’ensemble des
associations œuvre à un niveau local. Ceci est largement imputable au défaut de moyens
financiers. Toutefois, cette tendance a l’avantage de permettre à rendre l’action associative
dans ce domaine plus centrée et concentrée et à lui donner plus de proximité.
2.4 Classification selon le type d’activité
Sous ce critère de classification l’on peut subsumer une différenciation des services entre
ceux fournis extra- structure et ceux offerts intra- structure.
La première catégorie de services consiste à faire bénéficier les PSH de certains avantages
tels que l’octroi de la carte d’adhésion qui leur sert, par exemple, de prendre gratuitement le
bus ou de bénéficier de soins ou de consultations médicaux, les campagnes de distribution
de prothèses et d’appareils comme les chaises roulantes. L’importance vitale de tels services
19
réside dans leur contribution à améliorer relativement les conditions de vie des PSH. Si,
comme cela est souvent le cas, il se trouve que des associations sont à court de moyens,
elles pallient cette faiblesse par des offres de médiation ou d’intercession auprès d’autres
structures, souvent gouvernementales, qui sont en mesure de fournir de tels services.
La seconde catégorie renvoie aux services offerts et aux activités organisées par la structure
associative elle-même. Y entrent les activités qui visent à développer les capacités physiques
ou motrices des PSH ou à leur permettre de s’épanouir aux plans intellectuel et
professionnel à travers des programmes d’éducation et de formation. L’objectif de tels
services et activités consistent à leur permettre de réaliser une certaine autonomie physique
et matérielle. Seulement s’ils ne sont pas moins importants que ceux relevant de la première
catégorie, les structures manquent visiblement de moyens et de soutiens financiers,
professionnels et techniques suffisants pour les développer et en hisser la qualité à un
niveau appréciable.
Ce dernier constat conduit à l’examen d’autres aspects des activités et des performances des
structures associatives œuvrant dans le domaine de l’handicap.
20
3 .La rencontre avec la structure et les modalités d’adhésion
La rencontre de la PSH avec la structure associatif s’avère déterminante dans la
compréhension des potentialités et des limites de l’action de la société civile, de la
construction des relations avec elle et l’élaboration des attentes de la PSH et de leur degré
de satisfaction.
La facilité ou la difficulté de la première rencontre avec les structures associatives sont
fonction non seulement du type d’handicap, mais également de son niveau d’instruction, de
son âge, de son sexe, de ses connaissances socialement ou médiatiquement acquises des
différentes associations dédiées aux PSH existant dans le village ou la ville considérés, de
leur emplacement, du ou des genres d’handicap sur lesquels elles se focalisent, du ou des
genres de services qu’elles offrent, etc. Ces données, d’importance différentielle selon le cas
de la PSH considérée, déterminent d’une manière ou d’une autre la rencontre avec les
structures associatives.
La taille de la localité, son degré d’enclavement ainsi que la ‘’tradition’’ associative locale
s’avère déterminants dans cette rencontre.
Elles ne sont pas directement identifiables dans l’expérience de chacune des PSH enquêtées,
parce que ces dernières n’en expriment que le résultat déterminé. En fait, mis à part les cas
des PSH qui sont fortement dépendantes et qui nécessitent l’aide directe d’autres
personnes, notamment les parents ou proches parents, rares sont les PSH qui ont rejoint
seuls les locaux des associations et nombreux sont ceux qui reconnaissent s’y être rendus en
compagnie d’autres personnes avec lesquelles elles ont des rapports de parenté ou de
communauté. Le témoignage suivant d’une PSH inscrite à l’association Nour de Berkane
illustre bien cette tendance : « Nous ne connaissions ni l’association ni personne de son
personnel. Il nous était donc difficile de nous y rendre sans hésitation. Personnellement, je
suis venu ici par l’intermédiaire de quelqu’un et on m’a bien accueilli et je me suis habitué à
cette structure après une semaine ». Hanane, membre de l’association Al Gharb à Kénitra,
raconte en ces termes son expérience, au demeurant commune : « C’est ma mère qui m’a
amené dans cette école. Elle a été informée de son existence et de ses activités par nos
voisins ». Asmae, co-membre de Hanane, relate en deux mots une expérience similaire : « A
cause de la fièvre, je suis devenue sourde et ma mère m’a amenée ici ».
D’autres enquêtés ont pu faire la rencontre avec les structures associatives dans le cadre de
manifestations publiques organisées par celles-ci ou par des institutions comme la Fondation
Mohammed VI pour la Solidarité.
21
Le cas, rare (et significatif), de ceux qui ont pu se passer de la compagnie ou de la médiation
d’autres personnes, parents, proches parents, voisins, connaissances ou autres, et du
soutien psychologique et social qu’elles leur fournissent, est illustré par le propos d’une PSH
membre de l’AAH : « j’ai cherché personnellement une association et j’ai trouvé AL
Hassania ».
3.1 Les raisons du recours aux structures associatives
L’examen des propos des différentes catégories d’handicapés appartenant aux différentes
associations permet de constater que le recours des PSH à celles-ci est mû par les mêmes
raisons énumérées dans l’ordre d’importance décroissant suivant :
• La participation à des apprentissages et à des formations professionnelles dans le
but d’apprendre un métier. L’intégration sociale et socio-économique en dépend.
Cette corrélation est particulièrement claire dans la réponse d’une PHMO inscrite
dans l’association SOREF : « Après l’accident, je passais le gros de mon temps
enfermé à la maison. Au bout d’un certain temps, j’ai décidé de sortir de cet
enfermement et de mener ma vie normalement. C’est ainsi que je suis venu à
cette association pour apprendre un métier qui pourrait m’aider à gagner ma vie.
Maintenant, je suis des cours de restauration et d’informatique. Etre handicapé ne
signifie pas renoncer à la vie, au contraire, je peux faire beaucoup de choses ».
Souâd, une PSH inscrite à l’association Al Hassania, Oujda, prête sa voix à toutes
les PSH : « Les PSH dans notre société souffrent, parce qu’elles sont socialement
marginalisées et exclues ». Wafae, PSH membre de l’association Idmaj, a adhéré à
cette association « pour étudier l’hôtellerie et la restauration ». Onze personnes
sourdes-muettes ont rejoint l’AEG de Kénitra pour parachever leur apprentissage,
les autres associations n’ayant pas les éducateurs spécialisés dans ce type
d’handicap. D’autres PSH aspirent à apprendre un métier pour réaliser leur
autonomie matérielle. C’est le cas d’une PHMO de l’AH : « Je veux apprendre un
métier pour me libérer de ma situation de dépendance et ne plus constituer un
fardeau pour ma famille ». L’intégration sociale peut passer par la constitution de
« petite société » constituée de gens vivant dans les mêmes conditions,
d’handicap s’entend. C’est le vœu d’une PHMO inscrite dans la même
association : s’intégrer dans « la petite société de personnes handicapées ».
• La recherche de dons et d’avantages matériels tels que les différentes sortes
d’appareillages et la carte d’handicapé pour bénéficier gratuitement de certains
services de transport et de santé et d’aides financières. Un père de deux PSH
mentales et motrices inscrites à l’association Al Mahabba de Jerrada en donne
l’exemple le plus illustratif : « Nous sommes venus (lui et sa compagne) ici pour
demander de l’aide pour nos enfants. Je m’occupe d’eux tout seul et je ne
22
bénéficie d’aucune aide, ne serait-ce que de quoi leur acheter des couches. Notre
vie est un calvaire ». Souâd, citée ci-haut, est « venue à l’association pour avoir
des prothèses qui (lui) permettent de marcher normalement ». Saida, mère de
Rayane, PSH motrice, a pu avoir, grâce à l’appui du centre CLIO, la carte de bus et
un appareil pour son fils : « Le centre m’a aidé à avoir la carte de bus pour que je
puisse emmener mon fils à l’hôpital (…) Le médecin m’a prescrit un appareil pour
aider mon fils à marcher et c’est le centre qui me l’a acheté ». D’autres PSH
continuent d’aller chercher certains avantages matériels alors même qu’ils sont
déjà socialement intégrés. Un membre de l’ATT n’y voit probablement aucun
mal : « Je suis venu ici pour avoir une motocyclette, parce que mon lieu de travail
est loin de ma résidence ».
• La recherche de prestations médicales, notamment la rééducation pour les
catégories de PSH qui en ont besoin. Ce souci est exprimé par une PSH de
l’association Al Kacemiya : « Nous avons besoin d’aides médicales et d’un centre
de kinésithérapie. Ici, à Sidi Kacem, il n’y en a pas ».
• La volonté d’exercer des activités sportives et de distraction et de réaliser son
épanouissement intellectuel et personnel.
Peut-être faudrait-il préciser que l’avant-dernier motif, notamment le besoin de bénéficier
de séances de kinésithérapie est certainement de première importance pour les PHMO, et
s’il est moins exprimé que les autres, c’est que les associations peuvent dispenser des
enseignements et des formations et consentir des cartes d’adhésion et d’autres avantages
matériels, mais s’agissant de rééducation, il leur est difficile de payer à leurs adhérents des
services d’un kinésithérapeute.
Il ressort de l’analyse des données que le recours aux structures associatives est
essentiellement dicté par la recherche de satisfaction immédiate des besoins qui découlent
de chaque situation et de chaque type de l’handicap. La recherche de l’information ou de
l’accompagnement social, la nécessité de s’associer et de travailler en commun et
l’affirmation du rôle de la PSH dans la collectivité ne semblent pas encore consciente ou
prioritaire chez les personnes enquêtées. L’association est souvent perçue comme
prestataire de service ou comme structure d’intermédiation auprès des institutions et
acteurs publics.
3.2 Emplacement, accessibilité des locaux et adéquation aux besoins de confidentialité et de
mobilité.
Presque tous les enquêtés se plaignent de l’éloignement du siège des associations qu’ils
fréquentent. Les déplacements sont coûteux en argent et en effort. Certains d’entre eux
auraient souhaité que les associations disposent de moyens de transport pour les mettre à
leurs services. Ainsi une PSH inscrite à l’association SOREF regrette que celle-ci n’ait pas de
23
moyens de transport : « L’éloignement des locaux de l’association m’est pesant. J’habite loin
et je dois prendre un petit taxi pour y venir. Nous avons un véritable problème de transport,
parce que l’association n’en dispose pas ». A Salé où une société privée a supplanté la régie
de transport urbain, les PSH ne peuvent plus exhiber leur carte d’adhésion à l’association.
C’est le cas de Jamal, membre de l’association Idmaj : « J’habite à Sidi Moussa, loin de
l’association et je dois prendre le bus. Avant, je prenais le bus gratuitement, alors
qu’aujourd’hui, avec la nouvelle société, je suis obligé de payer ». Parfois l’insécurité de
l’emplacement de l’association peut dissuader les adhérents d’y aller. C’est le cas de Karima,
membre de l’AEG de Kénitra : « L’association est située à un endroit peu sûr. Il m’est difficile
de m’y rendre toute seule, j’ai peur ». L’emplacement lointain et difficilement accessible de
certaines associations décourage l’adhésion des PSH, comme l’affirme Mohammed, co-
membre de Karima : « Un jour, alors que je me dirigeais vers l’association, un jeune homme
brandissant un couteau m’a pris ma carte d’adhérent et m’a asséné des coups ». Fatima Az-
zahrae, co-membre des deux PSH susnommées, ne se rend à l’association
qu’accompagnée : « J’habite loin de l’association et je ne peux m’y rendre sans compagnie ».
En plus de l’absence de moyens de transport, le problème de l’éloignement est encore
aggravé si l’association se trouve en milieu rural : « Notre association travaille en milieu
rural, ce qui entrave ses activités, notamment, au profit des PSH. Certains adhérents doivent
parcourir environ 13 km pour arriver à l’association qui est géographiquement difficile
d’accès »
Toutefois, l’éloignement ou la proximité de l’emplacement de la structure associative ne
sont pas toujours jugés par rapport au lieu de résidence des PSH, mais par rapport à d’autres
structures non moins significatives pour elles, en l’occurrence les structures hospitalières.
Ainsi la proximité des locaux de l’AH du centre ville et des hôpitaux présente au regard des
adhérents un avantage de haute importance.
Il importe aussi de noter que des associations comme l’AAH, l’ASEK, et l’ATT ne disposent
pas de locaux stables, ce qui affecte directement la qualité et la continuité des prestations
qu’elles peuvent offrir à leurs adhérents. Plus encore, il se trouve que telle ou telle autre
association n’existe qu’en vertu des documents administratifs de sa création. C’est le cas
d’Al Mahabba de Jerrada dont le président assure également la présidence de l’association
Nour de Berkane. Un père de PSH décrit les conséquences d’une telle situation : « C’est la
première fois que l’on vient ici à cette association et qu’on discute de l’handicap et
(s’adressant à l’animatrice du FG) c’est grâce à votre présence ».
Ce problème en procède d’un autre plus général, celui de l’incapacité où se trouvent la
plupart des associations de financer l’acquisition ou la location de locaux accessibles aux PSH
et leur aménagement et équipement en fonction des prestations qu’elles offrent aux
adhérents.
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Outre les problèmes de déplacement et de transport rencontrés du fait de l’éloignement des
locaux des associations, nombreux sont les PSH qui sont confrontées à la difficulté d’accès à
ces locaux, notamment celles qui ont des problèmes de motricité. Certaines ne s’y rendent
qu’en cas de nécessité. Le problème d’accessibilité se pose lorsque les locaux ne sont pas au
rez-de-chaussée des bâtiments ou à des niveaux non servis par des ascenseurs. Il est
improbable que les responsables des associations ne soient pas conscients de l’importance
vitale de l’accessibilité pour certains types de PSH, mais il est certain que nombre d’entre
eux n’ont pas les moyens de leur conscience.
Concernant l’adéquation des locaux et de leur mode d’aménagement et d’équipement aux
besoins de mobilité et de confidentialité des PSH, il va sans dire que la satisfaction par les
associations d’une telle exigence est, encore une fois, fonction de leurs propres moyens
matériels et financiers et des soutiens financiers ou autres qu’elles pourraient recevoir
d’autres ONGs, notamment internationales, ou des organismes gouvernementaux. Sans
doute, un différentiel important en la matière est constaté entre les associations établies
dans les grandes villes et celles retranchées et isolées dans les petites villes ou petits villages
blottis dans une quelconque contrée perdue à l’est, au sud-est ou dans l’Atlas, notamment le
Grand Atlas. En fait les associations dans les grandes villes ont plus de chance d’avoir des
locaux, des équipements, des compétences adéquats aux besoins spécifiques des PSH qui
sont théoriquement sensibles et vulnérables, au double plan physique et psychologique,
parce que, dans de tels espaces urbains d’envergure, elles se trouvent portées par une
dynamique qui ne fait qu’une avec la dynamique du développement et du progrès
économiques, sociaux, culturels qui traverse ce genre d’espaces. Ainsi, les PSH qui, par
exemple, fréquentent le centre CLIO de Salé, ville liée organiquement à Rabat, jugent que
ses locaux sont adaptés à leur besoin de mobilité et que le mode d’agencement des bureaux
répond au besoin de confidentialité ; alors que celles qui bénéficient des programmes
scolaires intégrés de l’AEG de Kénitra constatent des insuffisances concernant les conditions
de mobilité et de sécurité des locaux de celle-ci : « On a besoin d’espaces verts, d’activités
sportives, d’enseignantes, de restaurant et de bien autres choses », dit Karima. Hanane, co-
membre de celle-ci, a, elle, « peur qu’un jour le plafond tombe sur leurs têtes ».
L’on constate également qu’en fait d’adéquation des espaces associatifs aux besoins
d’accessibilité, de mobilité et de confidentialité des PSH, les enquêtés ne parlent que de ce
dont ils ressentent le besoin le plus pressant et de ce qu’ils soupçonnent pouvoir exister
comme besoin. Ainsi ils parlent plutôt de l’emplacement spatial et de l’accessibilité des
locaux des associations que des conditions de mobilité et de confidentialité qu’elles
pourraient offrir, comme si l’adéquation de ces conditions était un luxe non seulement
insoupçonnable et impayable, mais tout aussi impensable, et donc en deçà du seuil possible
de la représentation discursive. S’il est nécessaire de donner dans une logique pratique,
précisément celles des PSH, l’on peut rendre cette idée en termes interrogatifs suivants : si
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les PSH sont déjà confrontées aux problèmes de localisation spatiale et d’accessibilité des
locaux des associations, à quoi peut-on vraisemblablement et a fortiori s’attendre s’agissant
du problème d’adéquation des conditions spatiales de mobilité et de confidentialité des
structures associatives ?
3.3 La prise en compte des projets de vie des PSH
Le concept de « projet de vie » réfère à une projection personnelle et singulière dans l’avenir
à partir de la vie passée et présente de la PSH. Il consiste à la formulation de besoins,
d’attentes et d’aspirations, notamment aux tournants décisifs de la vie de la PSH
(personnels, sanitaires, familiaux,…). Selon le contexte et la situation de chaque PSH, il peut
concerner sa vie personnelle, son espace de vie, sa vie professionnelle ou scolaire, sa
formation, et son parcours médical. Plus encore, le projet de vie est évolutif dont
l’élaboration résulte souvent d’un processus de maturation. Pour certains cas, la
disponibilité d’un accompagnement de la PSH est susceptible d’en accélérer la cadence.
En outre, l’idée de projet de vie des PSH est liée aux objectifs d’intégration socio-
économique et d’autonomie. Il a déjà été fait mention du rapport entre les apprentissages et
les formations professionnels dans les différents domaines où pourraient s’investir les PSH et
le souci de celle-ci de réaliser leur intégration sociale à travers leur intégration
professionnelle.
Mais il importe d’ajouter que le fait même que nombre de structures associatives enquêtées
s’investissent, tant bien que mal, dans l’organisation et la gestion de programmes
d’apprentissage et de formation professionnels administre la preuve de la conscience
qu’elles sont conscientes de toute l’importance et de la nécessité non seulement de la prise
en compte des projets de vie des PSH, mais probablement aussi de leur orientation dans ce
sens. Seulement, au bout du processus de formation, l’insertion professionnelle ou, plus
généralement, l’intégration socio-économique engagent d’autres acteurs, privés et
institutionnels. Au plus pourraient-elles déployer un effort supplémentaire
d’accompagnement ou, le cas échéant, d’intercession auprès de ces acteurs afin qu’ils
offrent aux PSH titulaires de diplômes professionnels des opportunités d’insertion
professionnelle ou qu’ils leur ouvrent des perspectives d’auto-emploi accompagné.
Pour ce qui concerne l’AH, le projet de vie des bénéficiaires consiste à trouver un métier
productif susceptible de leur garantir l’autonomie économique et l’estime de soi.
L’association, selon les constats exprimés par les participants au FG, essaie de les aider afin
de réaliser ce projet de vie.
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Dans le Centre CLIO, le projet de vie commence à peine à prendre forme par la mise en place
de microprojets socio-économiques : « Nous avons tous déposé nos demandes pour des
microcrédits. Nous ne voulons pas continuer à être un fardeau pour la société. Nous voulons
travailler et assumer la responsabilité de nos enfants. Nous aimerions arriver nous-mêmes à
subvenir aux besoins de nos enfants handicapés sans l’aide de personne » (Dounia, maman
de Siham [6-12 ans], handicap moteur, CLIO. Salé).
Le ‘’projet de vie’’ s’avère se situe actuellement, en dehors des attentes initiaux des PSH
dans leurs rencontres avec les associations. D’autre part, ce concept construit à l’intérieur
d’une approche systémique de la situation des PSH est faiblement assimilé et porté par les
associations qui n’ont pas bénéficié d’une formation ou, du moins, d’une sensibilisation à
l’importance du projet de vie en tant que output d’un travail structuré et concerté entre
l’association et la PSH
3.4 Principales contraintes rencontrées par les structures associatives
Les associations font face à plusieurs problèmes et rencontrent de nombreuses contraintes.
Malgré la satisfaction de certains bénéficiaires concernant les prestations fournies par leurs
associations, toutes les PSH estiment qu’il y a encore beaucoup de choses à faire dans ce
domaine. Les prestations assurées restent dans la totalité des structures limitées et
insatisfaisantes : « il y a seulement le renouvellement de la carte d’adhésion et l’orientation.
Par contre, l’insertion professionnelle n’est pas encore assurée. Cela est dû au non suivi des
correspondances envoyées aux institutions et aux entreprises. Nous restons dans l’attente. Il
n’y a pas de partenariat entre l’association et les institutions économiques » (PSH, AMH).
Une autre PSH formule son constat comme suit : « Ils nous écoutent mais pas de résultat »
(PSH, AMH).
Les structures associatives travaillant dans le domaine de l’handicap sont contrariées par des
obstacles et des difficultés diverses :
_ Il y a des difficultés qui dérivent des relations entretenues avec les autres acteurs
associatifs, telles que l’absence d’action partenariale et communication et de réseautage
entre les associations qui partagent un même souci de soutien et de solidarité vis-à-vis des
PSH. On relève également le manque de partenariats, surtout avec le secteur privé. Un
acteur associatif exprime cette préoccupation comme suit : "En ce qui concerne nos relations
avec les autres associations, elles sont bonnes, mais il n'y a pas d'action partenariale
commune, et il n'y a pas de réseau de communication. Ici à Midelt, il n’y a personne qui
pourrait vous informer ou vous éclairer concernant le travail dans ce domaine" (Président,
AVV).
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D’autres difficultés résultent de la non adoption de l’approche participative : Certains
acteurs associatifs ont élaboré et mis en œuvre des projets pour répondre à des besoins
immédiats ressentis sans impliquer et sensibiliser les populations concernées à la
conception, planification, mise en œuvre, évaluation et pérennisation de ces mêmes projets.
C’est pourquoi, ces projets n’ont pas atteint les objectifs tracés : « Au début de l’année 2001,
nous voulions mettre en place un projet relatif à l’irrigation. Nous avons mené une étude
dans laquelle nous n’avons pas impliqué la population concernée. C’est pourquoi, nous avons
fait face à des problèmes lors de la mise en œuvre et le projet a fini par échouer. Nous avons
tiré des enseignements de cette expérience et nous avons opté pour des projets qui
répondent aux besoins de la population » (Président de l’AT, Mrirt).
L’on ne manque pas, non plus, de relever complexité des procédures à laquelle les acteurs
associatifs font face chaque fois qu’ils tentent d’initier des partenariats : "La complexité de
l'établissement des partenariats varie selon les bailleurs de fonds. Par exemple, les
procédures sont très complexes et contraignantes quand il s’agit d’établir un partenariat
avec des organismes internationaux tels que l'Union Européenne. Un fait qui explique, que
dans ce domaine, les petites associations soient souvent marginalisées" (Président, AMH).
Signalons également que les prestations offertes ne correspondant pas aux besoins des
PSH, qui ont besoin d’appareillage, de médicaments, de soins médicaux, de rééducation, de
formations adaptées au marché de l’emploi, de moyens de transport adaptés à leur état
d’handicap, d’assistance sociale, et de financement pour mettre en place des projets : « Pour
moi, le problème psychologique, je l’ai vraiment dépassé. J’accepte mon handicap, mais le
problème qui se pose c’est l’argent. Je ne veux pas de la charité, mais j’aimerais avoir
l’occasion de montrer de quoi je suis capable et devenir autonome, car si je reste comme ça,
jamais je ne pourrais me marier et avoir des enfants » (Ahmed, PHMO, AC). Une maman
exprime son expérience associative en y révélant aussi bien les avantages que les limites :
« Ici, l’on exprime nos souffrances pour ne pas exploser un jour, et eux, ils nous écoutent,
mais rien de plus… » (Saida, EHMO, AC).
On soulève aussi le problème de la durée de traitement des dossiers avant de donner la
réponse à la PSH. L’on estime qu’on ne devrait pas le laisser attendre inutilement comme
l’explique une PHMO du centre CLIO de Salé : « Il n’est pas logique que les gens attendent
depuis quatre ans sans recevoir de réponse. Il fallait leur répondre soit par l’affirmative, soit
en leur disant qu’il ne vaut pas la peine d’attendre ; qu’il y aura ou qu’il n’y aura pas de
microcrédit, et si cette prestation est suspendue il faudrait aussi l’annoncer. Mais continuer à
recevoir et à accepter les dossiers et les laisser attendre comme ça, ce n’est pas acceptable ».
Il ressort des résultats de l’étude que certaines PSH ont vécu des expériences très
décevantes avec certaines associations, qui, au lieu de défendre leurs droits, les ont
exploitées pour atteindre des buts personnels : « je suis contre toutes les Associations ici au
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Maroc, car elles sont fondées sur des intérêts personnels […] Les gens aisées en profitent
mais les pauvres… !! C’est pourquoi, on ne croit plus aux Associations » (Said, 30 ans,
PHMO), faisant ainsi référence à un certain clientélisme, à son avis, en milieu associatif. Cet
avis est partagé aussi par Hafid : « Sincèrement, pour bénéficier de l’aide d’une Association, il
vous faut avoir un « piston ».
Une autre contrainte a été évoquée, il s’agit de l'insuffisance des subventions et bourses
octroyées à certaines associations : "Nous ne bénéficions pas toujours de subventions.
Pendant quatre ans, nous n'avons reçu aucune aide matérielle, et cette année on nous a
donné 3000 DHS, sachant que d'autres associations, ont bénéficié de beaucoup plus, même si
elles ne réalisent aucune activité. Il y a d'autres considérations qui entrent en jeu,
notamment, celles liées aux élections" (Président, AT).
L’encadrement du travail associatif est un élément incontournable pour améliorer les
prestations fournies aux PSH à travers l’accompagnement, le suivi et l’évaluation. De ce fait,
l’élaboration des outils et des mécanismes d’évaluation s’avère primordial afin de suivre
l’évolution des associations vers les objectifs qu’elles se sont fixés.
En matière de collaboration et de partenariat entre les associations, les responsables
associatifs autant que les bénéficiaires estiment qu’il y a toujours dans ce domaine des
carences à combler : « malheureusement, il n’y a pas de réseau d’associations, il n’y a
aucune collaboration entre les associations dans cette région, chaque association ne pense
qu’à elle-même » (Agent associatif, AVV). A cet égard, le développement de la culture de
partenariat et la promotion du réseautage en vue de favoriser la coordination des actions et
l’unification des stratégies, seraient en mesure d’améliorer la qualité des prestations et
assurer une plus large couverture à la population desservie.
A travers l’expérience de certains acteurs marocains travaillant dans le domaine de
l’handicap transparaît l’importance du partenariat avec les organisations internationales. Les
associations qui bénéficient de ce type de partenariat, profitent plus de sessions de
formation continue. Ce qui leur permet d’acquérir de nouvelles compétences, d’adopter de
nouvelles approches de travail et de nouveaux modes d’organisation et de communication.
C’est notamment le cas de l’AMH et de l’AEH qui ont réussi à établir des partenariats avec
Handicap International.
L'absence d’opportunités de communication et d'échange a été également soulevée en tant
que difficulté majeure entravant l’examen et la résolution des problèmes communs aux
associations avec le Ministère de tutelle : "A plusieurs reprises, j’ai fait le voyage à Rabat,
sans que je ne trouve toujours un responsable prêt à écouter mes propositions. Parfois on me
répond par téléphone alors que je suis à la porte du Ministère. Cela sans parler des dizaines
29
de correspondances que l'on envoie et auxquelles on ne reçoit jamais de réponse" (Président,
AAH).
Cet aspect découle ainsi du faible encadrement des associations afin de mieux comprendre
les procédures et de mieux comprendre la mission et les compétences des différents
partenaires gouvernementaux, notamment en matière de financement et des conditions
d’éligibilité des projets présentés par les ONG.
De leur côté, les acteurs associatifs ne laissent pas, non plus, d’évoquer l’absence d’une
politique publique claire et opérationnelle qui prend en compte les besoins relatifs aux
types et degrés d’handicap et l’emplacement géographique des structures associatives. La
diversité des missions des institutions étatiques en charge de l’handicap et la non
disponibilité d’un ‘’guichet unique’’ d’information et d’orientation impactent sur la
concordance des attentes et des besoins des associations avec les programmes et les
compétences des différents départements.
L’on évoque aussi le manque de personnel suffisant et spécialisé qui ne permet pas d’assurer
pertinemment les prestations d’accueil, évaluation, information, orientation et
accompagnement. Généralement, les associations pour PSH, ont plutôt tendance à vouloir
répondre à toutes les demandes, à servir tous les profils des PSH, à couvrir tous les besoins,
ce qui constitue un handicap majeur dans le travail de ces associations : être généraliste sans
toutefois performer et exceller dans un domaine ciblé.
En fait, se spécialiser c’est cibler, planifier l’action, assigner les objectifs, déterminer les
profils des PSH prises en charge, s’accorder sur la nature de l’action escomptée, délimiter le
champ d’intervention, le territoire… à travers une étude profonde des besoins, des lieux, des
ressources, des risques et des opportunités offertes.
Une association peut se spécialiser selon la nature de l’Handicap (PSH présentant un
autisme, une IMC, une trisomie 21, un retard psychomoteur, une cécité…), selon l’âge des
PSH, selon le sexe, ou encore selon un domaine d’intervention bien défini : la santé,
l’insertion sociale, l’éducation et la scolarisation, le sport, la formation, l’insertion
professionnelle, le lobbying, etc.
La spécialisation permet de cerner une cible, un champ, et un problème déterminé, dans un
contexte bien clair, en faveur d’une population délimitée, et donc, elle conduit à des
résultats probants et palpables, un rendement pertinent et concret, et surtout, elle permet
de développer l’expertise dans le domaine, ce qui est un atout fondamental dans la prise en
charge des PSH.
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La non disponibilité d’un siège propre est un autre facteur qui entrave l’action associative :
"L'absence de siège constitue pour nous un problème majeur. Sans la résolution de ce
problème, nous ne serions pas en mesure de continuer à assurer des services aux adhérents,
ni non plus, de tisser des liens de partenariat » (Président, AAH).
La plupart des Associations ne disposent pas des moyens requis, ni des équipements
nécessaires pour répondre aux besoins des leurs adhérents comme l’exprime l’une des PSH
participante à l’étude: « Ils nous aident dans la limite de leurs moyens, mais ce sont les
autorités locales qui doivent leur fournir plus de fonds pour qu’ils puissent nous aider à leur
tour » (AEK). Ces carences bloquent plusieurs associations et les empêche de dispenser des
prestations à leurs bénéficiaires.
Les structures associatives font face aussi à l’absence de ressources humaines qualifiées et
spécialisées dans la prestation de services aux PSH. Cette situation n’est pas spécifique à
l’Association EL Kacemiya, mais elle est commune presque à toutes les associations
concernées par l’enquête.
Dans le domaine du travail social en général, le volontariat, le bénévolat, et
« l’amateurisme » de manière exclusive, ne sont plus de mise. Toutes les expériences
conduisent à la conclusion qu’il faut professionnaliser l’action associative en faveur des PSH.
Il faut l’encourager en vue de développer la culture de l’efficacité, l’efficience et la
responsabilisation du personnel.
Aussi le travail associatif devrait-il être assuré par des salariés qui jouissent de leurs droits et
qui, de ce fait, se trouvent obligés de travailler selon le principe de l’obligation des résultats.
Le bénévolat démotive le personnel : « j’ai beaucoup de contraintes dont, entre autres,
l’éloignement de l’Association du quartier où j’habite. Si j’ai un accident au sein de cette
école, je n’aurais aucun droit ou assurance, car j’ai signé avec l’Association en tant que
bénévole. En contrepartie, je ne reçois même pas des remerciements » (Fatima). Le bénévole
n’est pas tenu par l’obligation des résultats : « Pour moi, l’on ne peut pas poursuivre et
contrôler une Association qui fonctionne grâce surtout à l’apport des volontaires. La gratuité
des prestations fournies par l’Association ne nous permet pas de demander à quelqu’un de
rendre des comptes » (FG, ADM).
L’association est appelée à recruter des personnes qualifiées ayant reçu une formation de
base dans le domaine de leurs interventions (des orthophonistes, éducateurs spécialisés,
kinésithérapeutes, assistantes sociales, orthoptistes…). L’expérience de l’Association
« Assabîl » de Midelt, prouve qu’un personnel formé et spécialisé adaptera mieux ses
approches et stratégies d’intervention aux particularités de la population desservie. La dite
association dispose d’une éducatrice spécialisée qui a reçu une formation de trois ans à
Rabat, en plus des formations continues. Ce qui permet d’assurer convenablement les
31
tâches d’écoute, accompagnement et rééducation sociale. Elle effectue des visites à domicile
afin d’impliquer les familles dans le processus d’intégration de leurs enfants handicapés
mentaux. Il faut aussi souligner l’expérience positive de l’Association de l’Enfance
Handicapée d’Agadir qui dispose d’une équipe pluridisciplinaire composée d’une assistante
sociale, technicien d’insertion, de kinésithérapeutes, d’orthophoniste, de psychomotricienne
et de plusieurs. L’expérience de l’AMH est également importante. Cette association dispose
d’une équipe pluridisciplinaire composée d’une directrice, une assistante sociale, deux
agents d’accueil administratif et juridique, trois agents chargés de l’intégration scolaire,
formation professionnelle et insertion professionnelle.
La professionnalisation du travail associatif doit toucher aussi les relations de travail. Selon
les résultats de l’enquête, les relations qui relient les salariés aussi bien à leurs supérieurs
hiérarchiques qu’aux bénéficiaires ont tendance à être plus personnelles que
professionnelles. Entre les salariés et les bénéficiaires, l’absence de professionnalisme
contribue à la consécration de l’approche-charité au détriment de l’approche-droit. En
outre, l’absence totale ou partielle de structure administrative influence l’organisation et la
définition des tâches et des attributions : « Nous sommes actuellement en train de voir
comment peut-on travailler dans un climat plus professionnel, car lorsque les relations de
travail deviennent très personnelles, on devient trop permissif et ça peut avoir des retombées
négatives, notamment lors de la prise de décision » (Salarié, AC).
La professionnalisation du travail social inclut aussi la réglementation des heures de travail
qui peuvent dépasser huit heures par jour. Ce problème concerne même les associations les
plus avancées dans l’appropriation des règles et des techniques modernes de travail.
La santé psychologique des salariés et des bénévoles doit aussi être une préoccupation
majeure de l’Association. Le stress et la charge émotionnelle du travail associatif, conjugués
au manque des moyens et l’incapacité de satisfaire tous les besoins des usagers, agissent
considérablement sur l’équilibre psychologique des prestataires : « Les agents associatifs
eux-mêmes se sentent frustrés. Ils partagent avec nous notre vécu, mais ils n’ont rien à nous
offrir sauf nous orienter vers d’autres structures » (Saida, maman d’EHMO, AC).
Ce thème a été évoqué aussi par l’un des salariés de l’AMH qui affirme que « l’excès
d’empathie dont nous faisons preuve influence nos vies personnelles […] Ce n’est pas sain.
Nous devons être capables de séparer la vie professionnelle de la vie personnelle ». Cette
situation est susceptible d’engendrer un Burn-Out chez les prestataires et réduire leur
aptitude à l’écoute et à la communication, sans parler des dégâts familiaux qui pourraient en
résulter. D’où l’importance d’un accompagnement au profit des prestataires visant à leur
apprendre comment assurer une meilleure gestion de leur émotivité. C’est dans ce cadre
que s’inscrit la formation en coaching, et autour de l’élaboration et l’évaluation de projets de
vie des PSH dont l’AMH fait bénéficier ses salariés grâce, notamment, à la contribution du
32
chef de projet Handicap International (dans le cadre du projet PAPS). Indéniablement, c’est
un exemple à suivre par les autres associations.
La non disponibilité d’un siège propre est un autre facteur qui entrave l’action associative :
"L'absence de siège constitue pour nous un problème majeur. Sans la résolution de ce
problème, nous ne serions pas en mesure de continuer à assurer des services aux adhérents,
ni non plus, de tisser des liens de partenariat » (Président, AAH).
L’emplacement du local de l’association, son aménagement et équipement révèlent une
autre dimension des contraintes rencontrées non seulement par les ONG des PSH mais de
l’ensemble des structures associatives, particulièrement au niveau des petites villes et
centres ruraux. L’absence de schémas directeurs de l’action sociale, ainsi que des standards
de construction et d’aménagement des locaux s’avèrent comme de séreux handicaps au
rayonnement de l’action associative et de sa capacité opérationnelle à porter un projet
global et intégré au profit des PSH.
Ce sont en général des besoins simples et faciles à satisfaire. Cependant, seules les
Associations qui disposent des moyens nécessaires et bénéficient des fonds et des
subventions qui arrivent à satisfaire leurs adhérents, tandis que les petites Associations
n’offrent que des prestations minimes à leurs adhérents.
3.5 Les valeurs et les principes prônés par les acteurs associatifs
L’objectif fondamental de la fondation de structures associatives est la création d'espaces
favorisant l'intégration sociale et la suppression de toute forme de discrimination et de
marginalisation dont sont victimes de nombreuses PSH. Aussi est-ce dans ce sens que toutes
les associations prônent des valeurs et des principes dont nous allons citer les plus évoquées
par les acteurs associatifs.
Au cœur de ces principes, il y a l'intégration de la PSH dans son environnement social, et
c'est ce qui a été exprimé par plusieurs Présidents d'associations : "Après que j'aie perdu la
vue à la suite d'un accident sur la voie publique, j'ai décidé de créer une association qui
dispense des services à cette catégorie de PSH. Je suis bien placé pour ressentir leurs
besoins » (Président, ATEK).
Les présidents associatifs déclarent aussi adopter une approche participative à l'intérieur de
l'association, en prônant la collégialité et la participation des adhérents en favorisant
l'expression des diverses opinions, besoins et propositions. Il y a aussi la recherche et la
collecte des dons pour pouvoir soutenir les PSH. Un autre principe a été soulevé par tous les
responsables associatifs participants à l’enquête. Il s’agit de l'égalité entre tous les
33
adhérents de l'association, quelle que soit la nature de leur handicap. Enfin, la défense des
droits des PSH est élevée par un acteur associatif au rang de principe éthique majeur :
«L'objectif de la création de l'association est de défendre les droits de la PSH, parce que cette
catégorie ne dispose d'aucune loi qui la protège réellement. Malgré l'existence de la loi sur
l'accessibilité, et la consécration de 7% des postes de recrutement à pourvoir par concours,
tout ceci n'est pas réellement pratiqué, et nous n'avons pas de loi pour la préservation de ces
droits" (Président, AAH).
3.6 Les services dispensés par les associations dont ont bénéficié les adhérents
Plusieurs interviewés ont reconnu avoir bénéficié de prestations fournies par les
associations. Certaines PSH affirment que c’est l’association qui leur avait ouvert la voie à
l’insertion professionnelle : « Grâce à l'association, j'ai pu trouver du travail » (PSH, AH).
L'association est aussi un espace d'accueil et d'écoute comme le confirme la maman de
Rayane : "Ils nous accueillent à tous moment et nous écoutent" (AC). Elle est aussi perçue en
tant qu’espace d’apprentissage : « Jour après jour, je sens que la santé de mon fils
s'améliore. Il a appris à parler français, et m'aide à préparer la table à la maison, et tout cela,
grâce aux efforts de Badiâ (éducatrice) » (Mère d’Ilyas, AI).
Le rôle médiateur de l’association est aussi évoqué par certaines PSH. : "J'avais un
problème à l'école et je l'ai relaté à l'association qui a contacté l'école, et a réglé le problème
me permettant de reprendre mes études". Non moins significatif à cet égard est le
partenariat que l’AMH a engagé avec l’OFPPT, « Centre Lalla Aïcha » à Casablanca, qui a
permis à plus de 100 PSH de suivre une formation professionnelle qualifiante (PSH, AMH).
L'association est aussi identifiée en tant qu’espace de formation et de réhabilitation :
« L’association nous prépare à la profession de demain » (PSH, AS). Une autre PSH souligne
l’apport de l’association à laquelle elle adhère : « Personnellement, je suis satisfait des
services de l'association qui m’initie et me prépare pour trouver un emploi. J’apprends ici la
menuiserie, je bénéficie de la gratuité du transport, de la participation aux compétitions
sportives et aux concours culturels dans différentes villes" (PSH, APTPBS). Pour ce qui est des
autres associations, les bénéficiaires n'ont exprimé aucun service important dispensé.
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Tableau n°3 Récapitulatif des prestations assurées par les structures
Structures associatives
Accueil Evaluation Information Orientation Accompagnement Total
AEH_ Inezgane OUI OUI OUI OUI OUI 5/5
AMH _Casablanca OUI OUI OUI OUI OUI 5/5
HORIZON_Ouarzazate OUI OUI OUI OUI OUI 5/5 CLIO
Salé
OUI OUI OUI NON NON 3/5
Défi_ Marrakech OUI NON NON OUI NON 2/5
NOOR_ Berkane OUI NON NON OUI NON 2/5
HASSANIA _Oujda OUI NON OUI NON NON 2/5
Association Des Parents et des Tuteurs des Personnes à Besoins Spécifiques _TAZA
OUI OUI NON NON NON 2/5
Association AL Karama pour les Personnes à Besoins Spécifiques, et des Actions Humanitaires_ Zawyat Cheikh
OUI NON OUI NON NON 2/5
Les 14 structures restantes de l’échantillon retenu
OUI NON NON NON NON 1/5
35
4. Environnement institutionnel : partenariat et
gouvernance
L’environnement institutionnel est vital pour l’issue et la portée des actions que les
associations mènent en faveur des PSH. Il l’est autant par les multiples formes de soutien
qu’il dispense aux associations en général, dont celles qui travaillent avec les PSH, que par
les partenariats qu’il leur propose. Les agents institutionnels se réfèrent à des valeurs et
principes dont la mise en œuvre est susceptible de promouvoir l’action associative.
Toutefois, ils font face à des difficultés qui réduisent la portée de leur intervention.
4.1 Les principaux acteurs institutionnels
Les acteurs qui ne développent pas de prestations au profit des PSH mais dont l’implication
est importante sont, essentiellement, des acteurs institutionnels dont le champ d’action
concerne prioritairement le champ social, et commence à peine à affecter la situation des
PSH. Dans les pages qui suivent, nous comptons définir le profil de quatre acteurs
institutionnels en mettant en exergue leur mission, leurs valeurs, les partenariats qu’elles
établissent avec les structures associatives et les difficultés auxquelles elles font face.
Dans toutes les provinces incluses dans l’échantillon de l’enquête, nous avons essayé
d’interviewer les chefs des DAS. Dans la plupart des cas, cette tentative a échoué pour des
raisons diverses, notamment celles relevant des procédures. Résultat : Nous nous limitons à
livrer, en ce qui suit, les faits et données recueillis avec la minorité des responsables des DAS
qui avaient accepté nous accorder un entretien.
Pour ce qui est des autres responsables institutionnels, les difficultés pour les rencontrer
furent moins prononcées. Mais là aussi, nous nous limitons à analyser les contenus des
entretiens qu’il fut possible de réaliser. Les régions et provinces où les institutionnels
n’étaient pas approchés, ce sont tout simplement celles où il ne fut pas possible de réaliser
des entretiens avec eux en dépit des efforts louables des enquêteurs. Parfois, les
institutionnels n’étaient pas disponibles sur place au moment de l’enquête, ou pas encore
affectés.
4.2 Objectifs et rôles des acteurs institutionnels
La Division de l’Action Sociale fut mise en place dans pratiquement toutes les préfectures
du territoire national. Elle fut créée concomitamment au lancement de l’INDH. L’objectif
36
était d’en faire un instrument qui veille sur les projets mis en place dans le cadre de cette
initiative. Elle se présente, donc, sur la scène du développement local, en tant que premier
responsable des projets s’inscrivant dans le cadre de l’INDH, qui est censée mener des
actions en direction des couches sociales les plus vulnérables et consacrer un intérêt
particulier aux PSH.
Le travail qu’elle mène avec les PSH s’inscrit dans le programme de lutte contre la précarité
sociale. Un phénomène qui concerne au plus haut degré les PSH. L’une des missions
essentielles de cette structure consiste à offrir des aides aux associations qui travaillent en
vue de promouvoir l’insertion sociale des PSH. Ces aides prennent des formes multiples,
telles que la création de centres d’accueil et la formation du personnel de l’association.
Il ressort des entretiens menés auprès des responsables de la DAS que le rôle de cet
organisme en rapport avec le handicap est actuellement limité, comparativement à
l’ensemble des rôles qu’il est censé jouer et les objectifs qu’il s’est fixé d’atteindre. Aussi
certains services ne sont-ils pas fonctionnels dans le cadre des partenariats établis avec les
structures associatives.
La division comprend un service qui a pour mission le suivi, la supervision et la gestion du
budget alloué aussi bien à la division qu’aux projets menés dans le cadre du partenariat avec
les associations. Cette gestion se concrétise à travers un comité de supervision qui est
constitué par un représentant de la DAS et un représentant de l’Entraide Nationale dont la
mission principale consiste à assurer le suivi des différents projets et travaux par des visites
sur le terrain.
Rappelons que l’intervention de l’INDH différent, selon les provinces et en fonction de la
présence des quartiers urbains et des communes ciblés par cette initiative. D’autre part,
l’apport financier exigé des associations (30 % environ) pour la mise en œuvre des projets de
l’INDH est une sérieuse contrainte, notamment pour les petites associations dont les
ressources sont très limités.
Le manque de formation et d’encadrement des ong, évoqué plus haut, est souvent la
principale raison de rejet des projets par la DAS pour vices de formes ou de critères
d’éligibilité non respectées (i.e., renouvellement des bureaux conformément aux statuts de
l’ONG, documents administratifs incomplet, projets en dehors des objectifs et des priorités
de l’INDH, etc.,).
4.2.1 L’Entraide Nationale a vu le jour en 1957. C’est la structure la plus ancienne en
comparaison avec les autres intervenants dans le domaine de l’handicap. L’objectif
fondamental qui lui fut assigné consiste à prendre en charge les personnes en situations
difficiles, dont les PSH.
37
Elle représente le premier recours et le principal interlocuteur des associations qui
recherchent un appui à leurs projets. Sa mission essentielle consiste à dispenser de l’aide aux
personnes en situations de précarité et d’exclusion sociales. Elle œuvre en partenariat avec
les associations qui travaillent dans le champ social, dont les associations travaillant avec les
PSH.
L’Entraide Nationale intervient aussi pour exempter les associations des impôts et frais de
douane. Elle leur facilite l’importation des équipements médicaux, notamment les fauteuils
roulants, médicaments…
L’entraide Nationale gère de centres pour les PSH :
‘’Deux structures spécifiquement dédiées à l'handicap, sont des centres de l'entraide
nationale: le centre de Khemisset et un autre au niveau de Casablanca. Tous les deux
assurent une prise en charge totale des PSH (transport, formation scolaire)’’ (EN, Rabat).
En ce qui concerne le nombre d’association des PSH subventionnées par l’EN, les
données ne sont pas encore à jour :
‘’L’on n'a pas un chiffre précis dans le domaine de l’handicap, mais on subventionne environ 2500 structures sur tout le Maroc’’ (EN, Rabat).
4.2.2 L’Agence de Développement Social est une institution publique sous la tutelle du
MDSFS. Elle a pour mission essentielle la mise en place des projets visant la réduction de la
pauvreté et la promotion du développement social à travers le renforcement des capacités
des différents intervenants dans le domaine du développement local, y compris les
associations travaillant pour le bien-être des PSH.
Elle tente d’atteindre ces objectifs par la promotion d’activités génératrices de revenus, la
création d’opportunités d’emploi, ainsi que par l’amélioration des conditions de vie des
populations marginalisées, en milieux urbain et rural.
Il ressort des entretiens effectués auprès des responsables de l’ADS que les associations
œuvrant dans le domaine du développement, surtout celles qui s’intéressent aux activités et
projets générateurs de revenus, sont les principaux partenaires associatifs de l’ADS.
L’identification des associations crédibles parmi celles qui présentent des projets est l’une
des principales préoccupations de l’ADS :
‘’ Il faut que les attentes soient conformes aux procédures de l'ADS, et surtout que leurs projet se tiennent, et que l'association porteuse de projets ait une certaine légitimité’’ (ADS, Casablanca)
38
Selon le responsable de l’ADS à Meknès, les associations ne comprennent pas encore le rôle
de l’agence qui est celui de renforcement des compétences et non de financeur ou bailleur
de fonds.
Un responsable régional de cette institution insiste qu’il ‘faut différencier l'ADS et les autres
institutions. Nous, dit-il, on renforce les capacités autour d'axes thématiques précis. La
construction des centres, on la laisse à l'INDH. Actuellement, on développe un plan d'action
régional, mais on n'a pas de répertoire clair de toute façon. L’on essaie aussi de développer
des formations qui vont démarrer en début mars <2010>. Concernant les associations, on va
essayer de faire un diagnostic afin de connaitre leurs besoins’’ (ADS, Meknès).
En tant qu’agence d’ingénierie sociale, l’ADS souhaite l’intégration des demandes des
associations en matière d’aide et de construction des locaux dans le cadre d’une véritable
approche de développement social, et ce, par le renforcement des compétences des
associations :
‘’ Il ne s'agit pas seulement de construire des centres, mais il faut aussi assurer la formation
du personnel et poursuivre leur viabilité. Les perspectives s'annoncent prometteuses, mais
on est aussi demandeurs. Il faut mettre en place une étude qui recense les associations du
grand Casablanca, investir dans les ressources humaines’’ (ADS, Kenitra).
La coordination régionale de l’ADS à Rabat est très avancée dans ses partenariats avec le
tissu associatif. Toutefois, aucune évaluation n’a été faite jusqu’à présent :
‘’Il n'y a pas encore d'évaluation. L’on essaye d'évaluer en termes d'impact du projet, son effet au niveau des localités. Il y a plusieurs étapes à parcourir : instruction, faisabilité, contractualisation, réalisation et mise en valeur ’’ (ADS, Rabat). La ‘’frustration’’ constatée des ong enquêtées vis-à-vis de l’ADS est symptomatique, dans la mesure où elle reflète une importance carence en matière d’information par rapport aux objectifs et priorités de l’ADS qui ciblent le renforcement et la professionnalisation des ONG et non le financement directe des projets.
4.2.3 L’Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi et des Compétences joue le rôle de
médiateur entre le demandeur d'emploi et l'employeur potentiel. Elle se charge de la
transmission des dossiers des candidats aux employeurs qui ont la latitude d’embaucher le
candidat qu’ils considèrent le plus apte.
Elle assure aussi des formations sous forme d’ateliers (atelier pour l’élaboration du CV,
atelier de mise en valeur des compétences, de préparation aux entretiens d’embauche…).
39
La relation que cette Agence établit avec les associations consiste à mandater certaines
d’entre elles pour gérer des guichets « Moukawalaty »2. L’objectif étant de rapprocher ses
services de la population, notamment dans les régions où cette institution ne dispose pas de
délégations.
Ce rôle d’intermédiation est bien expliqué par un cadre de L’ANAPEC de Kénitra :
« La mission de l’ANAPEC c'est l'intermédiation en emploi, donc notre but principal ce n'est
pas le partenariat avec les associations. On se place au carrefour entre les entreprises, les
formations et les demandeurs d'emploi. On agit aussi sur la création d'entreprise, mais on a
2 partenariats avec les associations’’ (ANAPEC, Kénitra).
Sensible à l’importance de la collaboration avec les associations des PSH, le responsable de
l’ANAPEC à Meknès déplore le manque de coordination et de répartition des tâches entre les
différents acteurs associatifs :
‘’Il manque une synergie entre l'ensemble des partenaires, parce que il n y a pas de
mutualisation des compétences, une réflexion et plans communs’’.
L’intérêt que manifeste l’ANAPEC à l’égard des PSH est encore minime. Il se réduit à la
formation des bénéficiaires en vue de leur donner plus de chances d’insertion
professionnelle. Cependant, l’institution est soumise aux exigences du marché et ne peut, en
aucun cas, obliger les employeurs privés à recruter des PSH.
4.3 Le partenariat associatifs/institutionnels
Comment le partenariat avec les structures associatives travaillant avec les PSH a-t-il été
approché par les acteurs institutionnels ? Nous essayerons de répondre à cette question en
prenant en considération la spécificité de ces acteurs, et la variété des contextes sociaux au
sein desquels ces partenariats furent établis.
La DAS fixe les conditions que les associations candidates au partenariat doivent remplir.
Nous-en citons les suivantes :
2 - http://www.moukawalati.ma/
40
• avoir un statut juridique réglementaire ;
• faire preuve d’une expérience suffisante et d’une expertise reconnue dans le
domaine de l’handicap ;
• avoir réalisé certaines interventions réussies et des prestations concrètes et réelles
au profit des PSH.
L’association candidate qui remplit ces conditions, devient éligible au partenariat avec la
division. Toutefois, au vu des moyens et ressources modestes dont disposent la plupart des
associations, il n’est pas du tout surprenant que seule une minorité d’associations soient en
mesure de satisfaire aux conditions ci-dessus signalées, et partant, d’établir un partenariat
avec la DAS.
Les données recueillies permettent de constater que la DAS veille à la mise en place de
partenariats avec les associations travaillant dans le domaine de l’handicap en leur
accordant des subventions pour l’équipement et la construction des centres d’accueil, et en
leur facilitant l’organisation de sessions de formation au profit du personnel. Toutefois, vu la
modestie du budget alloué aux PSH, la contribution reste limitée, par rapport aux attentes
des associations, et par conséquent, ne permet la construction et l’équipement que de deux
à trois centres par an. Un tel constat nous a été communiqué par le Chef de la DAS de la
Préfecture d’Oujda-Angad : « Nous disposons d’un budget annuel. Chaque année nous
planifions l’intervention au niveau de deux à trois centres dont le choix se fait suite aux visites
sur terrain et en concertation avec les associations concernées ». L’intervention de de la DAS,
par ses compétences et attributions, se limite au seul niveau de l’appui matériel
(construction de centres, équipement…). En effet, la DAS n’intervient pas dans la proposition
de programmes ou services destinés au renforcement des capacités des associations et à
l’amélioration de leurs prestations aux PSH. La DAS n’intervient pas, non plus, dans le
recrutement par les associations des ressources humaines qualifiées, ni ne veille à élargir le
champ du partenariat de manière à impliquer les partenaires des associations travaillant
directement avec les PSH.
La province de Béni-Mellal représente un autre contexte partenarial. Le chef de la DAS de la
préfecture de Beni Mellal n’a mentionné aucun partenariat avec les associations. Celui-ci est
toujours en cours d’étude ou d’exécution. A cet égard, il rapporte les précisions suivantes : «
Il y a un projet en cours d’étude. Il s’agit de la construction d’un complexe multidisciplinaire
qui comportera un service dédié aux enfants sourds-muets… un autre projet similaire est en
cours d’exécution à Kasba Tadla ». En revanche, ce même responsable a rappelé le sort d’un
partenariat établi avec une association locale, mais qui a fini par le détournement d’environ
40.000 Dh. Même si ce cas reste limité, il renvoi aux capacités de certaines associations de
porter de grands projets ainsi que d’assurer une bonne gouvernance et justifié la riguer des
procédures, sources de mécontentement chez plusieurs associations.
41
La DAS a également établi des relations de partenariat avec d’autres acteurs institutionnels.
Ce type de partenariat est encore plus limité que le précédent. En effet, d’après les
entretiens menés auprès des responsables des DAS, seule la DAS d’Oujda-Angad a contracté
un partenariat avec le MDSFS et le MS.
Le chef de la DAS d’Oujda-Angad présente cette expérience comme suit : « Nous avons
entrepris un partenariat avec le MS, et ce, à travers la construction d’un Centre de
Kinésithérapie. Un autre partenariat fut établi avec le MDSFS. Il a abouti à la mise en place
d’un Centre pour les personnes ayant un handicap mental. En plus, nous avons un
partenariat avec l’Entraide Nationale. Il faut dire qu’il ne s’agit pas d’un véritable
partenariat. Il s’agit plutôt de supervision et de suivi ». Il exprime sa satisfaction à l’égard des
partenariats contractés dans le cadre de l’INDH : « Nous sommes, en général, satisfaits. Il y a
des associations qui n’avaient pas de local, alors qu’à présent, elles disposent d’un siège
propre pour chacune d’elles. En plus, dans le cadre de l’INDH, un réseau de centres pour PSH
a été mis en place ».
Le travail dans le cadre de l’INDH conduit la DAS à établir des partenariats avec les
associations qui œuvrent dans le domaine de l’handicap. Parmi ses apports majeurs, il y a
lieu de citer la contribution active aux prestations offertes aux PSH et qui ne visent pas
seulement la satisfaction de leurs besoins financiers, mais aussi leur insertion socio-
économique à travers la création d’espaces d’accueil, la formation de cadres associatifs,
l’équipement des associations, etc. Le responsable de la DAS à la préfecture d’Oujda-Angad
précise la nature de son intervention : « Nous n’offrons pas des aides matérielles, mais plutôt
un soutien logistique sous forme de don d’équipements, ou de création de centres d’accueil
qui ciblent, de manière fondamentale, les personnes en situations précaires, dont les PSH ».
Quant à l’EN, l’on note que les partenariats qu’elle a établis avec les associations qui
œuvrent dans le domaine de l’handicap demeurent encore peu diversifiés : le soutien qu’elle
offre concerne essentiellement l’achat d’équipements pour les associations et l’organisation
de sessions de formation au profit de leurs salariés ou bénévoles.
Néanmoins, les entretiens réalisés auprès des responsables de l’EN à Oujda, Berkane et
Ouarzazate font ressortir une réelle satisfaction à l’égard des résultats du partenariat établi
avec les associations. Le coordinateur de l’EN à Berkane précise ce qu’il entend par
« partenariat » : « Quand on dit partenariat, on dit consensus et consentement entre les
deux parties à travailler ensemble afin de fournir une prestation de qualité ». Son
homologue de Ouarzazate exprime sa satisfaction en mettant en exergue les résultats
atteints : « Nous sommes très satisfaits du partenariat que nous avons contracté avec
plusieurs associations, car nous avons touché de près les résultats visés. C’est vrai que ces
associations font face toujours à des difficultés, mais en général, nous avons pu offrir des
aides selon nos moyens, et le niveau que l’association Horizon (AH) a atteint le prouve ».
42
Le coordinateur Régional de l’EN à OUJDA affirme, de sa part, que « les associations
devraient concevoir des projets dans le cadre de l’INDH. C’est le cas de l’AAH avec laquelle
on travaille en partenariat avec la Coopérative AL HOD. Nous avons dispensé une formation
dans le domaine de la confection des tapis ».
Des propos similaires ont été tenus par le responsable de l’EN à la préfecture d’Inezgane-Ait
Melloul : «Hormis certains dysfonctionnements minimes, nous sommes, dans l’ensemble,
satisfaits des résultats atteints. Il faut bannir les approches unilatérale et sectorielle car
l’expérience a bien démontré leurs limites ».
Toutefois, parmi l’ensemble des représentants de l’EN, le seul qui a mentionné les difficultés
inhérentes aux partenariats avec les associations, fut le coordonnateur de l’EN à Oujda. Il a
souligné l’absence de coordination entre l’ensemble des acteurs institutionnels qui
contractent des partenariats avec les associations œuvrant dans le domaine de l’handicap. Il
n’a pas manqué de préciser les risques d’une telle déficience : « Certains services comme la
DAS ou d’autres institutions publiques subventionnent certaines associations sans que nous
en soyons au courant. L’absence de coordination entre les acteurs institutionnels engendre
beaucoup de problèmes. Il arrive, parfois même, que des aides soient fournies à des
associations fictives ».
Si l’on prend le cas de l'ANAPEC de Ouarzazate, on constate que cette agence tisse des
relations avec toutes les associations, y compris celles qui s'intéressent aux PSH. Son
directeur a affirmé que l'agence est partenaire de plusieurs associations, notamment
l'association Horizon pour les PSH. En effet, l'intérêt particulier envers ce partenaire,
toujours selon le responsable, découle des résultats positifs atteints sur le terrain, ainsi que
de l'engagement et de la qualité du travail dont l'association Horizon a fait preuve.
A son tour, le responsable de l'ANAPEC à Oujda signale que la collaboration avec les
associations se limite souvent à l’implication de ces dernières dans la gestion du guichet
"Moukawalaty" et le guichet d’accueil des personnes demandeuses d’emploi. Il affirme que
les conventions de partenariat avec les associations ne dépassent guère cet objectif. Ce
même responsable rappelle, que dans les annales de l’ANAPEC, une seule convention de
partenariat fut signée avec l'office de la formation continue et l’AAH à Oujda dans l’optique
de former des télé-conseillers et d'intégrer les PSH dans le marché de l'emploi. Toutefois, ce
partenariat a échoué, car les PSH n'ont pas été admises alors que des personnes non
handicapées ont été recrutées dans le cadre de la même convention.
Le responsable de l'ANAPEC à Oujda a soutenu, par ailleurs, que son établissement ne fait
pas de discrimination entre une PSH et une personne non handicapée : " Nous exerçons
dans le cadre de cet établissement une fonction de médiation entre deux clients :
L’employeur ou l'entrepreneur qui recherche des compétences pour son entreprise, et le
43
demandeur d'emploi qu'il soit une PSH ou non". Cette opinion est partagée aussi par la
directrice de l’ANAPEC d’Agadir qui précise ce qui suit : « Nous sommes soumis aux exigences
du marché de l’emploi. Nous ne pouvons pas favoriser les PSH, ni obliger les employeurs à les
recruter. Ce que nous pouvons faire, c’est les aider, les orienter, les former comme toute
personne sollicitant un emploi ». Le responsable de l’agence d’Oujda n’en reconnait pas
moins que « les résultats des sélections ne sont souvent pas en faveur des candidats en
situation de handicap ».
4.4 Principes présidant à l’intervention des acteurs institutionnels
L’on a cherché également à savoir quels principes et quelles valeurs président à l’action des
acteurs institutionnels. L’on a pu relever un certain nombre de principes auxquels les acteurs
cités ci-dessus se réfèrent.
Les responsables de la DAS ont insisté sur le principe de l’équité. En effet, ils s’accordent à
dire que le seul critère de choix qu’ils exigent avant d’établir un partenariat avec une
association donnée, c’est que cette dernière soit réellement fonctionnelle, qu’elle contribue
à l’amélioration des conditions de vie des PSH, et qu’elle bénéficie d’un statut réglementaire.
A cet égard, l’un des responsables de la DAS précise : « Nous tenons à travailler avec des
associations qui fournissent des prestations réelles aux PSH, que ce soit au niveau de la
formation, l’éducation ou la kinésithérapie. Bien entendu, ces associations doivent exister
réellement, car on ne peut pas travailler avec des associations fictives ».
Pour le responsable de la DAS d’Agadir, le principe éthique le plus important est le travail
dans le respect des principes de l’INDH qui rejettent toutes sortes de discrimination entre les
associations quels que soient leurs champs d’intervention : « Nous sommes prêts à financer
toute association à condition que ses objectifs et activités s’inscrivent dans le cadre de
l’INDH ». Il ajoute que la DAS veille à l’amélioration des conditions de vie des PSH à travers le
soutien aux activités génératrices de revenus.
La qualité des prestations assurées par les associations constitue également l’un des
principes sur lequel les participants à l’étude ont beaucoup insisté.
Par ailleurs, les responsables institutionnels ont soulevé l'adoption d'une approche
participative qui suggère l’implication des associations dans la prise des décisions et le suivi
des projets. La mise en place de la contractualisation en tant que mode managérial exige le
respect des engagements réciproques en termes d’objectifs à atteindre, et de moyens pour y
parvenir.
Le responsable de l’ADS à Marrakech a souligné l’importance de l’approche participative
dans le travail avec les associations partenaires : « La négociation fait partie intégrante de la
44
culture de la DAS. Nous n’imposons rien, nous négocions tout en respectant les règles en
vigueur ». Il a aussi prôné le principe de « l’égalité des associations » qui implique la non
discrimination entre les associations œuvrant pour les PSH et les autres. Enfin, l’interviewé a
insisté sur le suivi et l’évaluation des projets et la sélection rigoureuse des associations
éligibles au partenariat.
Les entretiens ont révélé l’émergence d’une prise de conscience de l’importance de
l’’implication sociale et économique des PSH dans la dynamique de développement du pays.
C’est dans ce sens que s’exprime le chef de la DAS de la préfecture d’Oujda-Angad : «
L’enquête nationale sur le handicap a fait ressortir qu’un Million et demi de Marocains sont
des PSH. De ce fait, il est primordial d’offrir à ces personnes les prestations à même de leur
permettre d’acquérir leur autonomie sociale et économique et de participer au
développement du pays ».
Les responsables de l’EN ont affirmé que plusieurs valeurs et principes sont observés par
cette structure dans ses relations avec les associations qui œuvrent pour le bien des PSH.
L’on met, d’abord, en relief le fait que cette institution vise à assurer toutes formes d’appui
et d’assistance au profit des couches sociales les plus défavorisées et vivant dans des
situations de précarité. Aussi, l’institution procède-t-elle à sélectionner les associations selon
la concordance de leur champ d’action sociale, avec celui de l’EN. C’est dans ce sens que
s’exprime le responsable de l’EN à Ouarzazate : « Les associations priorisées sont celles qui
travaillent dans le même domaine que nous, notamment le social ».
L’adoption d’une approche participative à travers l’implication des partenaires associatifs
dans la prise de décision, la préservation de leur autonomie et liberté dans la gestion de
leurs associations constitue également un principe éthique prôné par l’EN. Avant de
contracter un partenariat avec une association candidate à une quelconque subvention, l’on
s’assure, d’abord, de sa régularité administrative et réglementaire, et l’on prend en
considération son expérience dans le domaine social avant de concrétiser la collaboration :
« Il est vital, nous dit le coordinateur régional de l’EN à Oujda, que l’association dispose
d’expérience, en plus de la régularité de sa position réglementaire. Il faut aussi que sa
contribution au service de ses bénéficiaires soit sérieuse et concrète. Aussi, est-il important
que ses activités soient tangibles, connues et reconnues, et à défaut de cela, on ne procède
pas à la concrétisation du partenariat, et plus encore, si celui-ci est déjà établi, on procède à
sa résiliation ».
Les entretiens font aussi ressortir que l’EN travaille toujours avec les associations dans un
cadre partenarial et contractuel, à travers l’établissement de conventions qui déterminent la
nature des services, définissent les interventions pertinentes, tout en fixant les obligations et
droits des deux parties contractantes.
45
Toutes les observations et précisions rapportées plus haut nous conduisent à conclure que la
question de l’handicap en soi ne constitue pas, spécifiquement, une priorité dans le cadre de
la politique sociale de l’EN. Cette établissement travaille avec toutes les associations qui
s’intéressent à la précarité en général, et à protection sociale sans spécification aucune en
relation avec le Handicap.
L’ANAPEC, à son tour, met en exergue la valeur « égalité » en tant que l’une des valeurs les
plus prégnantes de son action. Le responsable de l'Agence de Ouarzazate précise ce qui suit:
"Notre établissement est ouvert à tout le monde, sans discrimination aucune. Toute
association en règle ayant des statuts, des cadres, des bénéficiaires, des programmes peut
contacter l'ANAPEC, qui lui prêtera appui et assistance dans le créneau qui lui est spécifique,
à savoir, la formation et l'aide immatérielle". Ce même principe a été évoqué par la
directrice de l’ANAPEC d’Agadir : « Les associations avec lesquelles on travaille, qu’elles
s’adressent exclusivement aux PSH ou prennent en charge l’ensemble de la population,
doivent être des associations professionnelles, avoir un statut juridique légal et être bien
organisées ».
Le choix de la négociation en tant qu’outil de communication et d’unification des visions, la
contractualisation en tant que mode de régulation des droits et obligations de chacun, et
enfin, l’adoption de l’approche participative dans le travail avec les associations, tous ces
principes et pratiques constituent des références éthiques prônés et mis en avant par
l’ANAPEC.
Les responsables institutionnels considèrent que les associations spécialisées dans le
domaine de l’handicap devraient bénéficier d’une aide plus importante, et ce, du fait
qu’elles contribuent à la lutte contre la précarité sociale et s’inscrivent dans le cadre de
l’INDH qui met les PSH au cœur des politiques sociales du pays (chef de DAS, Oujda-Angad).
Cependant, pour être subventionnées, les associations doivent « travailler selon une
méthodologie organisée et avoir un plan d’action et des objectifs bien définis […] il faut aussi
qu’il y ait des résultats concrets » (responsable ANAPEC, Ouarzazate). Autrement dit, les
responsables institutionnels privilégient la gestion par projet en tant que mode de
management et de fonctionnement des associations et approche centrée sur les résultats.
Les compétences et les objectifs généraux et spécifiques de ces quatre acteurs stratégiques
en matière de développement local et de lutte contre la précarité sont permettent une
grande ouverture aux actions et aux projets des associations des PSH, dans leurs dimensions
de lutte contre la précarité. Toutefois, le principe de la ‘’discrimination positive’’ aux profits
de ces associations et la spécificité de leurs projets n’est pas encore à l’ordre du jour.
46
D’autre part, la fragilité structurelle et institutionnelle d’un certain nombre de ces
associations se répercute sensiblement sur la capacité de plaidoyer auprès des partenaires
institutionnels et de profiter au mieux des opportunités offertes.
4.5. Les difficultés affrontées
Les quatre institutions dont la pleine implication dans les actions de soutien aux PSH pourrait revêtir une importance vitale au niveau de l’insertion sociale de cette catégorie de la population font, elles aussi, face à des contraintes qui entravent l’établissement de partenariats et réduisent la portée de leur action. Nous présentons, ci-après, les principales difficultés rapportées par les responsables.
Lors des entretiens réalisés avec les responsables des DAS, un certain nombre de difficultés
ont été soulevées. Le chef de la DAS de Beni Mellal évoque la difficulté à identifier les
associations qui méritent le soutien et le financement dans un cadre partenarial. Cela
dépend de la prise en considération de critères et de règles complexes qui auraient dû être
établis par le MDSFS. Les carences de certaines associations travaillant avec les PSH en
matière d’expérience et de compétences ont été évoquées par le responsable de la DAS
d’Oujda-Angad, en tant que difficultés qui entravent l’établissement de partenariats avec la
DAS.
Plus encore, les responsables interrogés ont souligné le manque de transparence et
d’honnêteté de certains responsables associatifs qui détournent les fonds destinés aux PSH.
Ce constat a été fait lors des études sur terrain effectuées dans le cadre de la supervision et
le suivi des actions de ces associations. Elles ont permis de découvrir comment certaines de
ces associations n’assurent pas de prestations tangibles aux PSH et n’ont qu’une existence
fictive. Ce fait conduit la DAS à s’abstenir de subventionner ces associations, et même à
dissoudre les partenariats déjà mis en place.
Le manque des moyens constitue aussi une contrainte maintes fois évoquée. Bien que le
chef de la DAS d’Oujda-Angad ait pleinement conscience de l’importance de l’encadrement
des associations prenant en charge les PSH il reconnaît que la Division dont il assume la
responsabilité ne dispose pas des moyens nécessaires lui permettant de les soutenir, ni de
mettre à leur disposition des ressources humaines qualifiées et spécialisées.
Le même problème est soulevé par le chef de la DAS de Beni Mellal, qui affirme que la prise
en charge que propose l’institution dont il est responsable se réduit à des aides saisonnières
et provisoires sans envisager une réelle intégration sociale de la PSH.
Le chef de la DAS d’Oujda-Angad a souligné aussi l’insuffisance des mécanismes d’évaluation
appropriés permettant d’évaluer les prestations fournies par les associations. Cela est dû au
manque des ressources humaines spécialisées dans la gestion, la comptabilité et l’assistance
47
sociale. En effet, le comité chargé des visites sur le terrain est constitué de fonctionnaires de
la préfecture ou de l’Entraide Nationale. La même difficulté a été soulevée par l’interviewé
de la DAS d’Agadir qui a déclaré que « la division ne dispose pas des ressources humaines
qualifiées pour l’accompagnement et le suivi de ce type d’associations ».
Cette Division ne dispose pas, non plus, de statistiques précises concernant les PSH. Ce qui
l’oblige à recourir aux services des auxiliaires de l’autorité locale « Mokaddem »,
notamment pour la mise en œuvre des programmes d’aide au mois de Ramadan. En plus, les
recommandations émises par au niveau provincial ne sont pas prises en compte lors des
rencontres nationales avec le Ministère de tutelle.
Pour ce qui est de l’ANAPEC, seule la directrice d’Agadir a soulevé certaines difficultés qui
entravent le partenariat avec les autres acteurs, notamment associatifs. Il s’agit, selon la
directrice de l’agence, du manque d’organisation des associations. Ces dernières improvisent
leurs activités et leurs actions sans stratégie, ni planification préalable. Aussi le manque de
communication entre les associations et l’Agence est-il dû, selon l’avis de la directrice, au fait
que les associations préfèrent travailler avec les bienfaiteurs plutôt qu’avec l’Agence : les
bienfaiteurs financent les associations sans conditions, ni critères ni obligation de résultats.
L’on signale, également, l’absence de stratégies de communication entre les associations et
l’Agence : « En l’absence de communication avec les associations, il est difficile de parler de
négociation », précise la responsable de l’Agence. Aussi, les associations ne comprennent-
elles pas le rôle véritable de l’ANAPEC, qui ne consiste pas à accorder des aides matérielles,
mais à « aider à l’insertion professionnelle et à la création d’entreprises. Quand les
bénéficiaires comprendront cela, nous pourrions, alors, parler de négociation », affirme la
directrice.
Il ressort aussi des entretiens que le niveau actuel de concertation et de coordination entre
les différents acteurs institutionnels se répercute négativement sur l’impact des projets. Le
double emploi, la divergence des sources de données et l’absence de canaux formels de
communication transversale ainsi que l’absence d’une base de données fiable sur les
associations locales en sont les principales contraintes à la mise en place et la réussite de
partenariats entre les associations des PSH et les partenaires gouvernementaux.
48
5. Les personnes en situation d’handicap
5. 1 Des potentialités non encore perçues à leur juste valeur
En dépit de la situation d’handicap où elles se trouvent, la plupart des personnes s’estiment
capables de produire et de participer pleinement à la vie sociale : « Etre handicapé, ne
signifie pas renoncer à la vie. Au contraire, je peux faire beaucoup de choses » (PHMO, AS).
Elles affirment que c’est la société qui les rend handicapées, et ce, du fait de son incapacité à
les percevoir en tant qu’acteurs actifs et de sa tendance à ne les percevoir que sous l’angle
de leur handicap : « J’ai un diplôme d’entraîneur d’échecs, je suis aussi animateur dans les
colonies de vacances, j’ai aussi un diplôme de paysagiste […] Quatre diplômes, mais je
n’arrive toujours pas à trouver un emploi. Personne ne veut embaucher une personne
handicapée. Personne ne veut croire qu’on est capable de faire quelque chose… » (Said, 30
ans, PHMO, AC). Hassan, un autre bénéficiaire des services de l’AC ajoute : « De prime abord,
on juge l’handicapé incapable de faire quelque chose. S’ils nous donnent une chance et nous
laissent montrer de quoi nous sommes capables, les gens changeront d’avis à notre égard.
C’est le problème que l’on affronte souvent ». Le même problème est vécu par Naima, qui
déclare ce qui suit : « Bien que je sois la seule candidate, parmi celles qui se sont présentés
pour occuper un poste au Centre d’Ecoute qui maîtrise trois langues étrangères, le Français,
l’Anglais et l’Espagnol, je n’ai pas été acceptée. On m’a refusé seulement parce que j’ai un
handicap moteur » (PHMO, AAH).
5.1.1 Principales difficultés affrontées par les PSH
Parmi les principales difficultés évoquées par les PSH, il y a la pauvreté et la précarité de
leur situation sociale. Ces personnes ne disposent pas d’un revenu stable leur permettant de
subvenir à leurs besoins élémentaires. C’est pour cette raison qu’ils ont eu recours aux
associations espérant des aides tangibles et ponctuelles, comme l’annonce l’une des
participantes à l’étude: « Je vis dans cette situation depuis mon enfance. Je suis issue d’une
famille pauvre, mon père est décédé, ma mère est alitée et moi je ne suis pas autonome
physiquement. Certains voisins et proches m’aident pour les soins médicaux » ; puis elle
ajoute : « Je demande aux autorités publiques de m’offrir un agrément pour que je puisse
vivre dans la dignité comme tous les êtres humains » (Rachida, AAH).
Le problème de cherté des soins a été soulevé aussi par une autre interviewée qui déclare :
« Le cancer m’a causée un handicap moteur, c’est pourquoi j’ai adhéré à l’association des
amis de la jeunesse handicapée pour qu’elle m’aide à trouver un emploi qui me permettrait
49
de me soigner, mais ni cette association ni l’association El Hassania, n’ont pu m’aider. Alors,
j’ai été obligée d’arrêter le traitement depuis 2007» (Fayza, AAH). L’insuffisance des moyens
financiers ne permet pas aussi aux parents d’inscrire leurs enfants en situation de handicap
dans des écoles et des centres qui fournissent un encadrement et un accompagnement de
qualité et disposent des cadres spécialisées dans le domaine.
Associé à la pauvreté et à la précarité, le handicap a un impact sérieux sur la santé
psychologique des PSH. Ces dernières se sentent marginalisées au sein de leur société. Ce
sentiment est accentué par l’exclusion et la discrimination dont elles sont victimes au
niveau du marché de l’emploi, et ce, en dépit de la circulaire qui donne aux PSH le droit
d’accès à 7% des postes de la fonction publique. Par conséquent, les PSH ont le sentiment
qu’elles représentent un fardeau pour leurs familles car elles n’arrivent pas à atteindre leur
autonomie socio-économique.
Les associations constituent le seul espace où les PSH se rencontrent et échangent leurs
expériences et expriment leurs préoccupations et doléances. Cependant, certaines d’entre
elles vivent toujours isolées dans leurs foyers vu l’inaccessibilité physique de certaines
associations.
Les PSH souffrent aussi de la perception réductionniste de la société à leur égard. Elles ne
sont pas considérées comme personnes productives, alors que les PSH pensent qu’elles sont
capables de contribuer au développement du pays. La preuve, c’est le niveau atteint par
l’APPBS dont les adhérents confectionnent des prothèses au profit d’autres PSH.
5.1.2 Les besoins/souhaits/attentes des PSH :
Les besoins des PHS sont multiples et variés. Le plus pressant c’est d’être reconnues en tant
que citoyens à part entière, d’être respectées dans leur différence et d’avoir l’occasion de
montrer leurs potentialités : « je voudrais montrer à ma famille et à mes amis que je peux
être plus productif que ceux qui ne sont pas handicapés » (PHMO, AH). Une salariée de l’AMH
qui a, elle aussi, un handicap moteur, exprime ce besoin de confirmation de soi comme suit :
« Certains perçoivent les PSH comme des personnes qui méritent l’affection et la pitié. Les
choses ne doivent pas se passer comme ça. La PSH doit avoir la chance de prouver ses
compétences et capacités. Elle doit être traitée sur le même pied d’égalité que la personne
non handicapée ».
Les PSH ont aussi exprimé le besoin de surmonter leur handicap et d’acquérir aussi bien
l’autonomie physique (par l’usage de chaises roulantes, prothèses, orthèses…) que socio-
économique. Du besoin d’autonomie économique découle le besoin en formation
50
professionnelle que les PSH perçoivent comme une voie idéale à même de leur faciliter
l’insertion dans le marché de l’emploi.
Du point de vue des PSH, l’autonomie économique requiert la mise en place de projets
générateurs de revenus : « J’aimerais bien bénéficier d’un microcrédit pour mettre en place
un petit projet » (Ahmed, PHMO, AC) ; ou bien l’insertion dans la fonction publique : « Le
moins que l’on pourrait faire, c’est d’opérationnaliser la proportion de 7% que la loi accorde
aux handicapés en matière de recrutement dans les administrations publiques. Cette loi reste
toujours inappliquée » (Said, PHMO, AC). L’on souhaite aussi bénéficier d’agréments dans le
domaine du transport.
Non moins récurrent est le besoin de participer aux différentes activités sociales et
sportives : « Je suis venu à cette association pour faire des amis et apprendre un métier, et
pour faire du sport. Nous avons aussi fondé un groupe de choral » (Mounir, PHMO, APTPBS).
Les PSH revendiquent aussi le respect de leurs spécificités et un encadrement sportif
adéquat : « Il y a une pénurie des entraîneurs spécialisés dans le handicap, ainsi que le
matériel adapté à nos particularités » (ADM). Le même besoin est exprimé concernant la
natation : « Il faut mettre à la disposition des PSH une piscine pour pratiquer la natation. Au
club de Golf, on doit payer 500 DH par mois et on refuse catégoriquement que les PSH y
mettent les pieds. Je ne sais pas pourquoi » (Naima, AAH).
Au même titre que les autres membres de la société marocaine, les PSH interviewées
aspirent à être socialement actives : Elles souhaitent bénéficier de la scolarisation et de
formations supérieures ou professionnelles. Les personnes interviewées ont insisté sur la
nécessité de considérer la PSH comme une personne « normale » capable de participer
pleinement à la vie sociale, de jouir de ses droits et de participer aux différentes activités
sociales et sportives : « Ce n’est pas que l’on veuille une société spécialement pour nous, mais
plutôt une société où l’on pourrait aisément s’intégrer sans que l’on fasse l’objet d’aucune
sorte d’exclusion » (Said, PHMO, AC).
L’analyse des données a révélé aussi le besoin des PSH en matière de prise en charge
médicale : « Je souffre d’un cancer, mais je n’ai jamais bénéficié d’une aide. J’ai arrêté le
traitement depuis 2007 » (FAIZA, AAH) ; et paramédicale : « L’on a besoin d’orthophoniste
dans cette association » (HANANE, AEG). Le même besoin est exprimé par un bénéficiaire de
l’AEK : « Nous avons besoin des aides médicales et de la création d’un centre de
kinésithérapie à Sidi Kacem ».
Les moyens de transport posent aussi un problème d’accessibilité physique aux associations,
notamment lorsque le siège de ces dernières se trouve loin du centre-ville : « L’association a
un mauvais emplacement, j’ai peur d’y venir toute seule » (Karima, AEG). Les bénéficiaires
des services de l’AS d’Al Hoceima partagent ce même besoin : « j’habite loin et je dois
51
prendre un petit taxi pour y aller. Nous avons un sérieux problème de transport, et
l’association ne dispose pas toujours d’un véhicule qu’elle pourrait consacrer, en partie, à nos
déplacements ».
Dans l’absence d’une couverture médicale de base, et dans l’attente de la généralisation du
Régime d’Assistance aux Économiquement Démunis (RAMED), certains parents des enfants
en situation de handicap demandent de leur consacrer une subvention, même minime, pour
les aider à prendre en charge leurs enfants handicapés. D’autres demandent l’activation de
la carte de l’handicapé qui faciliterait l’accès de la PSH aux différents services de l’Etat : « On
nous a promis il y a longtemps une carte magnétique d’handicapé qui sera le fruit d’une
collaboration entre différents départements : Transport, Santé, Intérieur,… Nous continuons
toujours à l’attendre… » (Said, 30 ans, PHMO, AC).
52
5.2 Avis et appréciations des PSH sur les principales prestations des associations
Le Projet d’accompagnement à la Participation Sociale (PAPS) des PSH, conduit par l’AMH
avec le soutien de Handicap International, est une démarche structurée et structurante.
Elle est structurée dans le sens quelle requiert, au préalable, l’existence d’un projet politique
de l’association porteuse du projet. C'est-à-dire une vision claire de la situation de
l’handicap, dans son contexte social et les rôles attendus des associations dans
l’encadrement et le soutien aux personnes à besoins spécifiques dans leurs efforts de
reconnaissance de leurs spécificités et de leurs droits.
L’association qui adhère à ce projet est censée avoir une mission précise, des objectifs clairs
et des prestations adéquates. L’analyse de l’environnement socioculturel et institutionnel
est un préalable à l’action.
Cette démarche est structurante dans le sens qu’elle demande, sur le plan organisationnel, la mise en place d’un ensemble de services, ou projets de services, offrant des prestations hiérarchisées, de l’accueil du PSH à son accompagnement dans l’élaboration et la réalisation de son projet de vie. Cette structuration concerne également les locaux de l’association qui doivent se traduire, spatialement, par l’agencement des locaux et l’occupation de l’espace consacré aux services et prestation.
L’ensemble de la démarche est construit et agencé autour du projet de vie de la PSH. Il s’agit là du concept central autour duquel s’articule et s’organise le projet politique de l’association et le projet personnel de la PSH. A la différence des associations ‘’standards ‘’ pour les personnes handicapées qui militent pour la reconnaissance d’un droit ou l’obtention d’une aide, l’ONG qui décide d’adhérer à ce processus est appelée à accepter de définir ou redéfinir sa mission pour passer d’une situation de mobilisation d’offre de services standards à l’ensemble de ses membres vers une volonté nouvelle de partir des attentes de la personne handicapée avant d’évaluer les réponses qui peuvent lui être apportées.
C’est en s’appuyant sur le projet de vie, lequel constitue une véritable "feuille de route", que l’équipe de l’association est sensée évaluer la situation et les besoins de la personne handicapée, et lui proposera un plan personnalisé qui va l’accompagner dans sa réalisation.
Les associations qui adhèrent au PAPS doivent être pleinement conscientes de la nouveauté de la mission et du caractère systémique de la démarche et des services qui vont de l’accueil à l’accompagnement de la PSH dans la réalisation de son projet de vie.
D’autre part, la démarche repose sur la mise en réseau de l’association et de son équipe avec l‘environnement social, culturel, institutionnel et économique afin de pouvoir remplir pleinement sa mission d’intermédiation entre un projet de vie personnelle et le soutien à l’intégration personnalisée de la PSH dans son milieu et à partir de la reconnaissance et la satisfaction des ses besoins spécifique.
53
Nous allons précéder, dans les pages suivantes, à l’analyse des différents paliers de la PAPS. L’objectif est de d’établir l’état des lieux et d’évaluer le degré de l’intégration systémique des différentes prestations dans le cadre d’un démarche globale et structurée. A cet effet, la technique de FG de par la dynamique quelle instaure, permet d’évaluer le degré de la compréhension des objectifs de chaque composante du PAPS et de son impact sur l’évolution des attentes et des stratégies des PSH et de leus perception de l’action associative
54
5.2.1Accueil
L’enquête de terrain auprès de l’échantillon retenu a révélé beaucoup d’écarts par rapport à
la philosophie du PAPS. L’accueil est réduit à un ensemble de démarches et de documents
administratifs requis pour l’adhésion à l’association.
o Nombre de démarches effectuées par la PSH
Les participants aux FG’S estiment généralement que les démarches sont simples, rapides et
peu couteuses. La plupart des participants se sont inscrits au bout d’une ou deux démarches
auprès de l’association. Les démarches longues sont dues à l’éloignement du PSH du siège
de l’association, ou à l’ignorance des heures de permanence :
‘’J’ai trouvé des difficultés au début car j’habite loin d’ici. A chaque fois quand je viens pour
déposer la demande je trouve l’école fermée, mais après le dépôt du dossier, j’ai reçu la
réponse au bout d’une semaine ‘’ (PSH, AL, Salé).
Dans certains cas, c’est l’association qui va à la rencontre des PSH pour leur expliquer ses
objectifs et les inciter à la rejoindre :
‘’C’est le président de l’association qui les a incités à venir à l’association. Il n’y avait aucune
prestation d’accueil. Les parents des PSH ont préparé les documents administratifs
nécessaires pour l’inscription (certificat médical et acte de naissance,) et ils se sont
contentés de les remettre au président personnellement’’ (PSH, AAJ).
Ce type de relation se trouve facilité dans les petites localités et en milieu rural où les
informations circulent rapidement et oralement et où chaque membre de la communauté
connait la plupart des habitants, leurs positions sociales, alliances et stratégies éventuelles.
Cette facilité de la démarche et l’allègement des conditions d’adhésion dénotent une réelle
volonté des associations de recruter le maximum de PSH dans leurs rangs, notamment celles
nouvellement constituées. Les documents administratifs demandés sont peu nombreux et
faciles à préparer, mais ils ne sont pas toujours les mêmes :
Dans le cas de Salé, le candidat doit fournir, en plus des pièces d’identité, des justificatifs de
résidence et un certificat médical :
55
« Il suffit d’avoir une copie de CNI, un certificat de résidence, un certificat médical et un
extrait de naissance pour les mineures. Ce sont des démarches faciles ».
Concernant d’autres associations, les documents demandés sont réduits à la vérification de
l’identité :
« On nous demande une copie de la carte d’identité nationale, un acte de naissance et des
photos » (PSAH, ASM).
Ces procédures simplifiées encouragent les PSH à rejoindre les associations. Toutefois, peu
d’entres-elles exigent un certificat ou un dossier médical. L’inscription se réduit pour la
plupart des structures visitées à l’inscription sur un registre et la délivrance de la carte de
membre. L’absence d’un questionnaire d’accueil standardisé ou formulaire détaillé et pré-
informatisé ne permet pas d’alimenter un système d’information unifié susceptible
d’alimenter des bases de données régionales et nationales.
Se sont les associations les plus structurées, et celles qui sont déjà en contact avec HI, qui
remplissent ces conditions :
‘’En plus des photos et de la copie de la CIN, ils nous aident à remplir un formulaire et nous
demandent une cotisation de 10 dhs qui a été supprimée par la suite » (PSH, AMH).
Il est vrai que d’autres documents seront demandés, notamment au moment de
l’évaluation, mais elles ne laissent pas de traces dans les registres consultés, ce qui est en
soi, une déperdition d’informations importantes.
o Accessibilité des locaux et mobilité
L’accessibilité des structures est évaluée par les participants, en premier lieu, en termes
d’éloignement de leurs domiciles :
‘’Je ne trouve aucun problème au niveau de l’accessibilité de la structure ou de mobilité à
l’intérieur, car il n’y a ni étage, ni escaliers. Par contre, je souffre du problème de
l’emplacement de l’association. J’habite loin et je dois prendre un petit taxi pour y aller.
Nous avons un véritable problème de transport, du fait que l’association n’en dispose pas
» (PSH, SOREF).
Cet avis est largement partagé par les participants aux différents FG’S, sauf quelques
exceptions. C’est le cas, par exemple, des associations qui ne disposent pas encore de leurs
propres locaux, ou qui n’utilisent pas l’existant à cause de son éloignement :
56
« C’est la première fois qu’on vient ici à cette association et qu’on discute quelque chose sur
l’handicap. D’habitude, le président nous réunit au siège d’une autre association que se
trouve au centre-ville’’ (PSH, AAJ).
Signalons que trois associations ne disposent pas encore de locaux, ce qui les empêche
d’encadrer leurs adhérents et transforme leurs activités en projets ajournés, en attendant
une domiciliation. Il s’agit de l’association Hassania (Oujda), Kassymia (Sidi Kacem) et
Taounza (Tounfit, province de Khénifra).
Si la plupart des associations sont situées aux rez-de-chaussée des immeubles, ou dans des
constructions indépendantes et ne posent pas de problèmes d’accessibilité physique pour
les PSH, l’éloignement et l’exigüité des locaux sont actuellement les principaux problèmes.
La rareté des ressources financières des associations, les faibles relations institutionnelles
avec leurs partenaires rend le choix des locaux très aléatoire. L’éloignement du local est
souvent la contrepartie de sa disponibilité et du prix abordable de sa location.
L’éloignement des locaux et l’indisponibilité du transport pose beaucoup de problèmes de
sécurité aux PSH, particulièrement aux femmes et aux jeunes filles :
« Le local est mal situé et il m’est difficile de venir toute seule car j’ai peur des agressions
fréquentes dans ce quartier » (PSH, AEG).
Ce sentiment d’insécurité, source de la baisse d’attractivité de quelques associations, est
partagé par beaucoup de participants, dans plusieurs régions enquêtées (Casablanca,
Kenitra, Sidi Kacem et Oujda).
D’autre part, la mise en place de l’ensemble des services requiert des espaces fonctionnels
suffisants, garantissant la confidentialité et permettant d’exercer l’ensemble des activités de
l’association.
La majorité des associations, notamment en milieu rural ou périurbain, occupent des locaux
qui ne peuvent pas, de par leurs superficies et architectures, servir de réceptacle aux
activités programmées. Le cas de la superficie et de l’aménagement de l’espace interne de
l’association, reproduit le profil moyen d’un grand nombre de locaux :
57
Source : Enquête de terrain, Tata
58
o Prise en compte des besoins des PSH
La prise en charge des besoins spécifiques est complètement dissociée d’un projet de vie
élaboré, selon les attentes de la PSH. La prise en charge est assimilée par les participants aux
FG’S tantôt à une formation professionnelle adaptée au type de l’handicap, tantôt à
l’obtention d’une aide ou d’avantages en nature.
Les associations qui dispensent une formation procèdent de différentes manières. Il y a
celles qui discutent avec la PSH ses choix en matière de formation et l’orientent vers
l’activité la plus adaptée à son type d’handicap :
‘’Au début, je voulais apprendre à fabriquer des bijoux, mais quelqu’un de l’association m’a
conseillé de changer au profit de la poterie, car je souffre d’un handicap au niveau de ma
main droite » (PSH, AH).
D’autres associations se contentent de proposer à la PSH les formations disponibles et c’est
à elle de choisir :
‘’Ils demandent à connaitre le type d’handicap qu’on a, et ils se contentent de proposer
toutes les activités (prestations) offertes au sein de la structure, ils ne s’intéressent pas à nos
besoins spécifiques. Ce qui compte, c’est qu’on soit apte à s’inscrire à l’une des activités
proposées, comme la cuisine ou la couture » (PSH. AS).
La prise en charge est dissociée de son contexte de projet de vie et réduite à la simple
satisfaction, par l’initiation professionnelle proposée, des besoins d’une hypothétique
insertion dans le marché de l’emploi. Les besoins sociaux et psychologiques spécifiques à
chaque PSH n’apparaissent pas dans l’ensemble des FG’S organisés.
5.2.1.1 Disponibilité du personnel et qualité de l'écoute
La perception de la qualité de l’accueil par les participants aux FG’S est construite
essentiellement autour de l’évaluation des qualités humaines du personnel et sa
disponibilité à l’égard de la PSH :
‘’La fille de la réception est gentille, bonne, compétente et serviable, si je lui demande un
document administratif, elle me le prépare très vite, le reste du personnel, les professeurs
aussi, sont gentils et attentifs. Lorsqu’on veut leur raconter nos problèmes, ils ne se
moquent jamais de nous. Le personnel nous n’offense jamais » (PHS, APTPBS).
59
C’est le savoir-être du personnel qui est mis en relief, notamment pour des personnes en
mal de reconnaissance et acceptation de leurs statut et de leur situation. Le sentiment de
gratitude et de sécurité prime sur le contenu de l’accueil et de ses objectifs.
Chez beaucoup d’adhérents (Berkane, Oujda, Marrakech), c’est la personnalité et le
‘’charisme’’ du président de l’association qui imprègne la politique et les modalités des
relations qui fonctionnent sur le registre du paternalisme ou du prestige social.
‘’Monsieur le président est toujours disponible pour nous aider » (PSH, AAO).
‘’Nous ne connaissons que le président qui nous encourage et défend nos droits et nos
intérêts auprès des Autorités’’ (PSH, Jerrada).
D’autres évaluations se basent sur la capacité de la PSH à nouer des relations personnelles
avec les permanents de l’association. Ce qui facilite les relations et assure des privilèges :
«Je connais deux personnes dans cette association (...) qui nous accueillent toujours, même
si elles sont occupées en d’autres choses. Ces deux là, parmi le personnel chargé de l’accueil,
sont toujours présentes et disponibles pendant les horaires de travail. Nous n’avons jamais
eu des problèmes avec elles » (mère d’une PSH, AI).
Il est évident que cette déclaration laisse entendre que la qualité de l’accueil ne serait pas la
même chez l’ensemble du personnel.
La relation avec le personnel est également déterminée par la taille de la structure et le
nombre des permanents. Du fait que la plupart des associations souffrent d’une pénurie de
permanents, l’augmentation des membres de bénéficiaires se traduit souvent par des
tensions entre la PSH à la recherche d’une écoute professionnelle et sympathisante et le
personnel.
A titre d’exemple, tous les participants au FG de Marrakech déclarent que leurs relations
avec le personnel de l’association sont loin d’être chaleureuses. Elles sont plutôt des
relations professionnelles et techniques, alors que leur relation avec le président est très
spéciale, elle est intime et cordiale :
« Notre relation avec le personnel est purement technique, mais avec Mr (...), elle est
chaleureuse. Nous discutons de nos affaires intimes avec lui » (PSH, ADM).
La même personne ajoute « nous ne parlons pas devant les autres salariés de l’association,
nous attendons qu’ils partent pour parler en privé et pour discuter avec le président’’.
60
Par contre, les associations les plus structurées, disposant de locaux et de personnel
suffisants. C’est le cas de l’association de Salé qui occupe un local composé de six salles dans
une école primaire et emploie sept personnes :
Les participants à ce FG ont exprimé leur pleine satisfaction : ‘’ Ils sont gentils, ils nous
accueillent bien, ils nous écoutent et essayent de nous orienter comme il faut. Ils sont
toujours souriants, présents et disponibles. Chaque fois que je viens ici, je suis reçue sur le
champ et sans attendre » Dounia, maman de Siham, PHMO, CLIO).
Le personnel est toujours disponible, les bénéficiaires ne sont pas obligés d’attendre
longtemps avant d’être reçus et écoutés » (Mina, maman de Hind, PHS, CLIO).
Dans d’autres associations de la même taille et importance, le renforcement des ressources
humaines s’est traduit par une nette amélioration de la qualité de l’accueil. C’est le cas de
l’association AMH de Casablanca :
‘’Au début, la communication était difficile. Aujourd’hui, il y a des gens qui nous écoutent
bien » (PSH, AMH).
Cette amélioration est due, selon les participants aux FG’S à « la création de plusieurs
services et à la répartition des tâches » (Saïd). Tandis qu’auparavant, l’accueil était
« anarchique : plusieurs bureaux étaient placés dans une seule salle » (PSH, AMH).
Malgré cette nette amélioration, les participants déplorent la longueur d’attente : « L’accueil
est routinier. Je dois supporter près de trois heures d’attente pour obtenir des béquilles »
(PSH, AMH).
Signalons au passage que cette dernière déclaration fait une confusion entre l’accueil en tant
que service introductif d’une démarche structurée, réfléchie et négociée avec la PSH et une
visite pour bénéficier d’un appareillage ou demander un document administratif.
Nul besoin de préciser,
• que les jugements de satisfaction émis par un grand nombre de PSH concernant
surtout le travail d’accueil et d’écoute du personnel des associations reposent sur
des critères impensés qui sont ceux à l’œuvre dans les rapports sociaux de tous les
jours et non sur des critères professionnels d’évaluation d’un tel travail ;
• et que, faute de moyens matériels et de ressources humaines professionnellement
qualifiées et de locaux suffisamment spacieux et adéquatement aménagés, nombre
de structures associatives ne peuvent probablement pas assurer une haute qualité
d’accueil et d’écoute, ni une disponibilité suffisante, sachant que le nombre de cas
61
à traiter et de services à fournir dépassent visiblement les capacités de traitement
et de gestion de ces structures.
5.2.1.2 Perception de la compétence du personnel
La perception de la compétence du personnel s’inscrit généralement dans la même logique
de l’évaluation de la qualité d’écoute. Cette compétence est entendue dans le sens de
capacités personnelles et de formation générale. Ce qui permettait aux participants aux FG’S
de procéder à des comparaisons.
Ce serait à l’évidence absurde de parler de compétence du personnel lorsque celui-ci
n’existe pas. Tel est bien le cas, par exemple, de l’association El Kacemiya de Sidi Kacem et
de l’ATT de Tounfit. Les enquêtés qui les fréquentent ne parlent que du président. Comme il
en a déjà été fait mention, nombre d’associations manquent de moyens suffisants
d’autofinancement et ne reçoivent pas suffisamment de soutien pour pouvoir recruter du
personnel, a fortiori compétent. L’on remarque également, dans ce propos comme dans
d’autres, qu’il y a un amalgame conceptuel chez certains enquêtés concernant la
signification du terme « compétence ». Ce terme ne renvoie pas toujours aux techniques et
aptitudes professionnelles spécifiques et spécialisées nécessaires pour la conception et la
prestation de services divers au profit des PSH. D’une part, ces enquêtés ne spécifient pas de
façon précise en quoi consiste la compétence d’une personne quelconque, sachant que
cette spécification nécessite d’abord une maîtrise du concept ; d’autre part, l’emploi du
qualificatif « compétent » est suivi ou précédé, dans une espèce d’inventaire indifférencié
des qualités attribuées à un employé de l’association ou à son président, d’autres
qualificatifs comme « bon », « gentil » « attentif » « serviable ».
Parfois les enquêtés assimilent le président au personnel ; c’est le cas, par exemple, de
Youssef, handicapé moteur inscrit à l’association AL Karama pour les Personnes à Besoins
Spécifiques et les Actions Humanitaires de Zawiyat Cheikh qui, s’agissant d’évaluer la
compétence du personnel, tient le propos suivant : « Le nouveau président de l’association
est attentif et présente le profil requis pour le travail associatif. L’ancien président ne
s’intéressait pas à nous ».
La compétence est perçue en prolongement de l’évaluation de l’accueil et, surtout, de la
qualité de l’écoute :
‘’Le personnel a un niveau d’instruction supérieur et il prend en considération la particularité
de chacun d’entre nous (...) En plus, il préserve les secrets de chacun de nous » (PSH, AMH).
62
La compétence technique n’a été soulignée que dans deux FG’S seulement. Les participants
ont surtout signalé l’absence de praticiens et d’éducateurs spécialisés :
‘’On a besoin d’un orthophoniste dans cette association, car nous avons besoin de plusieurs
séances et dans des conditions différentes de celles de l’hôpital, surtout que les séances
d’orthophonie coutent très cher dans le secteur privé » (PSH, AEG).
La demande change, selon le type d’handicap :
‘’ Nous avons besoin d’un kinésithérapeute car notre handicap est mieux pris en charge avec
des séances régulières et suffisantes de ce traitement’’ (PSH, AMH).
La rencontre entre la PSH et les associations enquêtées ne présente aucune spécificité par
rapport aux associations qui militent pour d’autres objectifs et ciblent un autre public. Si le
manque de personnel et de bénévoles et de personnel technique spécialisé, ainsi que
l’exigüité de la plupart des locaux sont des raisons valables de la réduction de l’accueil à la
simple réception au sein de l’association, c’est le concept même de ce service qui pose le
plus d’interrogations.
Comme nous l’avons signalé plus haut, les services offerts, au sein d’une association qui
rejoint une démarche structurée, fait du service d’accueil un ‘’input’’ à une démarche
systémique centrée autour du projet de vie de la PSH. A ce titre, l’accueil est le ‘’sas’’
indispensable pour établir des relations de confiance et d’écoute personnalisées, selon le
type de l’Handicap tel qu’il est vécu par la personne et perçue et pris en charge par son
entourage en vue d’une orientation globale et efficiente.
Il est certain que les associations et leurs cadres, malgré le dévouement et la bonne volonté
observés ne peuvent pas assimiler le concept et comprendre la structuration de la démarche
sans une solide initiation dans un premier temps, et d’un engagement contractuel et négocié
dans un deuxième temps. Ce constat va s’appliquer, comme nous allons le constater, à
l’ensemble de la démarche actuelle où les différents services fonctionnent, dans le meilleur
des cas, en unités automnes et non comme éléments d’un seul système qui fonctionne selon
une démarche structurée.
63
5.2.2 L’évaluation
Ce service est le prolongement des prestations de l’accueil. Il consiste à évaluer les besoins
et les compétences des PSH à la lumière du diagnostic de leurs types et degrés d’handicap,
et ce, afin de les aider à élaborer un projet de vie adapté à la spécificité de leur cas.
2.2.1 Comment se formalise ce service ?
Ce service est assuré de manière relativement formelle et régulée seulement au sein de
quatre structures associatives :
- L’Amicale Marocaine pour les Handicapés de Casablanca.
- Le Centre Local d’Information et d’Orientation de Salé.
- L’Association Des Parents et des Tuteurs des Personnes à Besoins Spécifiques de TAZA.
- L’Association Horizon de Ouarzazate.
Cette prestation se formalise comme suit :
L’évaluation des besoins se déroule sous forme d’accompagnement pendant une certaine
période. Elle vise à connaître les potentialités réelles des PSH avant de les orienter dans leur
choix d’un métier qui correspond le mieux à leur handicap : « Au début, je voulais apprendre
à faire des bijoux, mais quelqu’un de l’Association m’a conseillé de changer vers la poterie car
je souffre d’un handicap au niveau de ma main droite » (PHMO, AH). L’évaluation des
besoins s’y effectue en prenant en considération le type d’handicap.
Le service s’offre aussi sous forme d’entretien avec un salarié du Centre, dans un climat qui
garantit l’intimité et préserve le secret professionnel. Il se déroule au sein des bureaux de la
structure, comme c’est le cas du centre CLIO de Salé.
Alors que dans le cas de l’APTPBS de Taza, ce service y est délivré sous forme de deux sortes
de prestations :
-Prestation interne, selon laquelle l’entretien d’évaluation est conduit, soit par le personnel
de la structure lui-même, soit par des médecins convoqués au sein de la structure.
Généralement, l’on se contente de poser des questions à la PSH concernant le type de son
handicap.
64
-Prestation externe : elle s’effectue dans des cabinets de médecins spécialisés, ou dans un
dispensaire ayant une convention avec la structure : « On a évalué mon cas dans le
dispensaire lié par une convention de partenariat à la structure, par un médecin qui est
membre de l’Association. L’évaluation s’est déroulée dans une salle spécialisée et a duré
une heure » (Issam, PHME).
L’évaluation peut être faite lors de la prestation d’accueil, comme l’ont affirmé les
bénéficiaires de l’AMH de Casablanca.
5.2.2.2 Quel est le contenu du service ?
Ce service présente les contenus suivants :
• Entretiens et accompagnement : effectués par le personnel de la structure. (Aucune
information n’est disponible concernant la qualification du personnel chargé de ce
service).
• Examens médicaux : qui s’effectuent, soit à l’extérieur de la structure, dans des
cabinets privés ou des dispensaires publics, soit à l’intérieur par l’intervention de
médecins convoqués au sein de la structure. Citons pour exemple le cas de l’APTPBS
de Taza, ainsi que celui de l’AMH où l’évaluation et le diagnostic médical se font au
centre NOOR de l’AMH.
• Certificats médicaux apportés par les PSH.
Il faut aussi ajouter qu’à l’exception des structures citées ci-dessus, toutes les autres
n’assurent pas ce service.
C’est ainsi que pour ce qui est de l’association d’Al-Hoceima, les PSH soulignent l’absence de
la prestation d’évaluation : « Il n’y a aucune évaluation concernant le type ou le degré de
l’handicap. Quand on est handicapé, on bénéficie des services offerts. « L’évaluation » qui
suit concerne surtout le progrès de l’apprentissage dans le cadre des formations
disponibles » (PSH, SOREF). L’absence de cette prestation est également signalée pour ce qui
concerne l’Association Al-Mahabba de Jerrada : « Nous sommes membres de cette
association seulement par la possession de la carte d’adhérents. Nous n’avons aucun
contact avec la structure et ne bénéficions d’aucun service ou prestation » (Parent de PSH.
Association Al Mahaba).
Dans le Centre CLIO de Salé, l’évaluation se fait dans le cadre d’un entretien effectué avec un
salarié du Centre, dans une atmosphère qui garantit l’intimité de la PSH et préserve la
confidentialité des informations qui le concernent. Ce schémas s’applique également à
l’AMH et à l’AH où l’évaluation se déroule dans l’espace d’accueil.
5.2.2.3 Quelle est la qualité du service ?
65
Les PSH bénéficiaires de l’évaluation s’accordent à exprimer leur satisfaction vis-à-vis du
service, perçu en tant que « prestation utile » qui permet de distinguer les degrés et les
types d’handicap qui sont, pour certains cas, pris en compte lors de l’orientation vers des
classes de formation professionnelle.
L’évaluation se fait pour adapter les formations offertes aux types et degrés d’handicap, et
non pas pour l’élaboration du projet de vie qui est pratiquement inexistant dans la totalité
des structures étudiées. L’on note, en plus, l’absence d’évaluation de l’environnement
proche et familier des prestataires.
5.2.2.4 Quels types de communication ce service développe ?
Aucune information n’est disponible sur cette question.
5.2.2.5 Quels sont les points forts et les points faibles du service ?
La prestation d’évaluation comporte des points forts et des points faibles. Présentons en, ci-
après, les composantes respectives :
Les points forts
• Respect de l’intimité des prestataires (selon le témoignage des PSH du Centre CLIO
de Salé.
• Identification des potentialités de chaque prestataire et leur prise en compte lors de
l’orientation vers une activité ou une formation dans ou hors de la structure.
• Professionnalisation de l’évaluation à travers son attribution à des médecins (le cas
des bénéficiaires de l’APTPBS de Taza).
Les points faibles :
• L’évaluation se fait seulement dans l’objectif d’adapter les activités et les formations
proposées aux besoins et potentialités des PSH. Ceux-ci ne sont nullement investis
dans la perspective de la réalisation d’un projet de vie qui demeure pratiquement
inexistant dans la totalité des structures étudiées.
• La prestation d’évaluation est réduite, dans la majorité des cas, à de simples
entretiens avec les PSH.
• Absence de personnel spécialisé.
• Absence de salles équipées.
• Insuffisance du personnel.
66
5.2.3 L’information
La prestation d’information constitue l’une des missions clés du tissu associatif opérant dans
les domaines sociaux, notamment dans le champ de l’handicap. C’est grâce aux informations
recueillies auprès des Associations œuvrant dans ce secteur que les différentes catégories de
PSH – et leurs parents ou tuteurs - parviennent à identifier les autres acteurs, associatifs ou
institutionnels, pourvoyeurs des prestations dont elles peuvent bénéficier pour surmonter
un tant soit peu leur handicap.
Il est question sous le présent titre de décrire et d’évaluer les prestations d’information
offertes par les associations à partir du point de vue des PSH. Cet aspect est traité en se
basant sur l’expérience des PSH avec un certain nombre d’associations dont la localisation
géographique, les activités spécifiques et les moyens d’action présentent des variations
assez représentatives.
Deux techniques qualitatives mutuellement complémentaires ont été utilisées pour collecter
le matériau analysé dans le présent document : l’interview et le focus group. Si l’intérêt de la
première réside dans le fait qu’elle permet de recueillir des expériences vécues et décrites
du point de vue des enquêtés, le second enclenche entre les participants un processus
d’interaction où se confrontent et s’alimentent mutuellement des versions, des idées et des
expériences diverses autour des thèmes qu’ils sont invités à discuter.
5.2.3.1 Caractérisation des prestations d’information
Les informations fournies par les structures associatives aux PSH sont autant de données, de
renseignements, de directives et d’orientations concernant dans la plupart des cas les
apprentissages et les formations dispensées par l’association concernée et les autres
services qu’elle fournit, mais rarement les annonces de recrutement ou d’emploi et les
informations d’ordre médical ou pédagogique ou autres fournies par d’autres associations
ou structures institutionnelles.
Par ailleurs, l’on remarque que certaines PSH semblent ne pas distinguer tout à fait
l’information relative aux services offerts et le contenu de ces services. Les témoignages
suivants illustrent nettement ce fait : « L’information fournie par l’association concerne la
formation professionnelle dans les domaines de l’informatique, de la restauration et de la
couture. Elle nous est utile dans notre vie quotidienne et pourrait nous aider à trouver du
travail dans l’avenir » (PSH, SO). On fait ce même constat à propos d’Abdessalam : « Les
informations procurées par l’association me sont utiles. Je ne dépends plus des autres
67
maintenant. Je peux boire, manger, me changer, lire les chiffres et compter l’argent.
Maintenant je travaille dans la menuiserie » (PHME, APTPBS).
Outre ce constat, l’on ne relève pas, dans les propos des PSH, d’intérêt clair au genre
d’information portant sur les prestations d’autres acteurs associatifs ou institutionnels. Ce
qui indique le peu de synergie, au moins en matière de prestation d’information, entre les
différents types d’opérateurs œuvrant dans le domaine de l’action sociale, plus
particulièrement celle dédiée aux PSH.
Parfois les réponses sont plutôt générales que spécifiques : « Ils nous donnent toutes les
informations dont nous avons besoin », déclare, dans le cadre d’un focus group, une PSH
membre de l’AMH de Casablanca.
Comme il a été déjà précisé, le service d’information que les associations fournissent
concernant les prestations offertes par d’autres acteurs opérant dans le domaine de l’action
sociale dédiée aux PSH se limitent souvent à des opportunités matérielles (carte d’adhérent
permettant de prendre le bus ou de bénéficier de soins ou de consultations médicales à titre
gratuit, des chaises roulantes ou d’autres appareillages). L’on remarque également
qu’aucune référence n’a été faite, dans les propos des PSH, à d’éventuels dons offerts par les
associations à leurs membres.
5.2.3.2 Evaluation des prestations d’information
Tel qu’il ressort des témoignages déjà cités, les PSH jugent généralement utiles et
satisfaisantes les prestations des associations dont ils sont membres. Toutefois, ce fait a déjà
été mentionné, le jugement d’utilité ne porte pas sur les prestations d’information en tant
que telles, dans une perspective générale, mais sur les informations que fournit telle ou telle
autre association sur ses propres prestations et sur l’objet de ces mêmes prestations, en
l’occurrence les apprentissages et les types de formation dispensés.
L’on peut déduire de ce qui précède ce qui suit :
• Les PSH n’opèrent pas toujours une distinction claire entre les services d’information
et les autres services. Ce qui révèle une carence de taille des structures associatives
qui n’ont pas réussi jusqu’à maintenant à sensibiliser les PSH à l’importance des
prestations d’information entendues au sens de données et de renseignements qui
concernent les services d’action sociale que fournissent les acteurs associatifs et
institutionnels, aussi bien au niveau local qu’au plan national, et les modalités d’accès
à ces services.
• Les associations pourvoyeuses de services aux PSH sont peu conscientes ou sensibles à
l’importance de cet aspect de leurs activités. Sans doute, ces associations devraient-
68
elles être bien encadrées pour pouvoir encadrer et disposer des moyens d’accès et
de collecte d’informations utiles à l’amélioration des conditions de vie des PSH. En
fait, les prestations d’information sont à même d’élargir les horizons de connaissance
de cette catégorie sociale et de lui ouvrir plus d’opportunités et de perspectives.
• Il y a absence de réseau d’échange et de banque de données actualisés qui
permettent aux acteurs opérant dans le domaine de l’action sociale dédiée aux PSH,
notamment associatifs, de maximiser leurs prestations d’information et
d’orientation.
3.2.3.3 Les modalités d’accès à l’information
Selon toute logique, ces modalités sont fonction des possibilités qu’offrent les associations
et les organismes institutionnels en matière de prestation d’informations et de
communication, sachant que ces possibilités sont tributaires de l’existence effective d’un
réseau actif d’échange et de communication et d’une banque de données actualisée et
d’une synergie entre les deux grandeurs d’action, associative et institutionnelle.
Or l’absence de réseau d’information, de communication et d’orientation semble être réelle
et explique dans une large mesure la majeure partie des réponses fournies par les PSH. En
effet, la tendance concernant l’accès aux différentes associations, à un niveau, faudrait-il le
préciser, généralement local, penche lourdement vers les sources informelles, les sources à
caractère formel ou officiel ou tout simplement public représentant une proportion plutôt
infime.
Ce sont les interactions sociales de tous les jours et les relations sociales, de parenté et de
communauté, qui en sont le support et le vecteur, qui constituent les sources d’information
majeures sur le tissu associatif œuvrant dans l’action sociale focalisée sur la catégorie des
PSH.
Ainsi l’accès à l’association SOREF d’Al Hoceima passe par l’information que fournit le réseau
actif de connaissances et de relations sociales. En termes plus simples, la prise de
connaissance se ferait de la même manière quand il s’agit de l’existence d’une association
ou de l’établissement d’un herboriste dans sa communauté villageoise ou urbaine. Il se
trouve souvent qu’un des membres ou un responsable d’une association habite le même
quartier ou le même village ou généralement la même communauté sociale que les
enquêtés. Par exemple, l’accès à une association à Jerrada, dénommée Al Mahabba, a lieu
grâce à l’appartenance du président de cette association et d’un enquêté, père de la
personne handicapée, à une même communauté sociale. Ce dernier produit le récit suivant :
« M. Abdelaziz (le président de l’association susnommée) est de notre village. J’habite au
Haut Bakhta, un autre douar que le sien. Il est actif et connaisseur dans le domaine. Il a
fondé cette association et l’on nous a informés qu’il y inscrit la catégorie des handicapés.
69
Nous étions le contacter et il nous a demandé d’établir quelques documents aux fins
d’inscription ». Une personne de Ouarzazate est renseigné sur l’AH par un voisin : « C’est
notre voisin qui nous a orienté vers cette association. Il me l’a localisée et m’a conseillé
d’aller y adhérer, parce qu’elle prête assistance aux personnes handicapées » (PHMO, AH).
Un autre se trouve avoir des relations personnelles avec le président de l’association
Attahaddi Al Morrakochi, El M’hamid : « J’ai connu cette association à travers son président
Adil avec qui j’ai des relations personnelles et dont j’apprécie les qualités humaines ».
Dounia, mère de Siham, handicapée motrice inscrite au centre CLIO de Salé, indique des
sources ordinaires sans spécifier davantage les rapports sociaux qu’elle entretient avec
elles : « Des gens m’ont orienté vers cette association que je ne connaissais pas
auparavant ». Un participant à un focus group et membre de l’AMH a été renseigné sur
celle-ci par un proche parent : « J’ai pris connaissance de cette association à travers mon
oncle qui en est membre ». Un autre participant et membre de la même association croit
qu’il en a pris connaissance par hasard, alors que cette prise de connaissance est due à une
certaine nécessité objective liée à la proximité spatiale : « C’était le fruit du hasard, car
l’association est tout près du quartier où j’habite ».
Les cas, plutôt rares, où l’information sur telle ou telle autre association est fournie par une
source caractérisable de publique ou de formelle présentent une certaine variation. Saïd,
PHMO, titulaire d’un diplôme professionnel et membre du centre CLIO de Salé, s’est rendu
informé par l’existence dudit centre lors d’une manifestation publique : «Quant à moi, j’ai
pris connaissance de cette association à travers un forum organisé à l’hôtel Sofitel ». Hafid,
personne handicapée motrice et sensorielle, titulaire elle aussi d’un diplôme professionnel, a
connu ce même centre lors d’une formation : « C’était en 2004, au cours de journées de
formation dans le domaine cinématographique ». Une PSH membre de l’association Attahadi
Al Morrakochi, Al M’hamid, affirme, dans le cadre d’un focus groupe, qu’il a pris
connaissance de cette association à l’occasion de la célébration d’une fête nationale : « J’ai
pris connaissance de cette association grâce à la tournée qui a été organisée à l’occasion de
la fête du Trône ». Une autre PSH, membre de la même association, a connu celle-ci à
travers l’échange d’informations inter-associatif : « Je l’ai connu grâce aux associations Idmaj
et Achchourouk ».
Il y a également des cas où l’information sur les associations opérant dans le domaine de
l’action sociale focalisée sur les PSH est fournie par des organismes ou des canaux
institutionnels. Tel est le cas d’un membre de l’AH qui a pris connaissance de l’existence de
cette association par le moyen d’une annonce affichée dans un établissement de santé ; et
de Saida, mère de Rayane, personne handicapée motrice, qui dit avoir entendu parler du
centre CLIO de Salé à la télévision.
Sans doute, le renforcement et l’amélioration des prestations d’information du tissu
associatif œuvrant dans le secteur spécifique de l’handicap passent par l’implication et le
70
travail synergique, concerté et matérialisé par la constitution d’une banque de données et
d’un réseau d’échange, des acteurs associatifs concernés, des intervenants institutionnels
dans le domaine de l’action sociale et des opérateurs médiatiques, véhicules audio-visuels et
presse écrite. En outre, le recours aux services précieux d’Internet est fortement
recommandable. Mais il importe aussi de sensibiliser les acteurs associatifs à l’intérêt majeur
des prestations d’information, de les encadrer dans ce sens tout en les dotant des moyens
matériels et techniques nécessaires à l’engagement sérieux dans cette perspective.
Les informations offertes aux PSH sont tributaires de la nature des prestations que
l’association prodigue. En général, les PSH ne cherchent que les informations en relation
avec les besoins qui les ont poussées à fréquenter l’association. En contrepartie, toutes les
associations participantes à l’enquête, à l’exception de l’association Al Mahabba de Jerrada,
(où l’on note une absence totale de cette prestation) ne fournissent que des informations
relatives aux activités qu’elles organisent et les prestations qu’elles offrent. Le degré de
satisfaction des PSH envers cette prestation dépend de leur besoin : « L’information offerte
par la structure concerne notre formation professionnelle en informatique, en
apprentissages culinaires et en couture. Elle nous est utile dans notre vie quotidienne et
pourrait nous aider à trouver du travail, dans l’avenir » (PSH, AS). L’on note l’absence
d’informations dans le domaine des droits des PSH, à l’exception des cas du centre CLIO et
de l’AMH: « Notre rôle, c’est d’informer et d’orienter les PSH qui ignorent leurs droits et qui
sont nombreux » (Salariée ; PHMO, AMH).
Les PSH signalent aussi l’absence d’informations concernant les projets dans lesquels les
associations sont engagées (le cas de l’AH), et les informations relatives au domaine médical
et paramédical (AAH, d’Oujda); ainsi que de l’AEK de Sidi Kacem et de SOREF d’Al Hoceima.
En général, les bénéficiaires déplorent l’inadéquation des informations qu’elles reçoivent
des associations à leurs besoins réels et estiment qu’elles n’ont aucune utilité pratique au
regard de leurs multiples attentes.
71
5.2.3 L’orientation
Il faut signaler que ce service n’existe pas tel qu’il est défini l’approche PAPS.
5.2.3.1 Comment se formalise ce service ?
Un grand nombre de structures n’assure pas les prestations relatives à ce service. En
d’autres structures, il se réduit au simple fait d’orienter les usagers vers des hôpitaux, vers
d’autres associations ou structures qui assurent certaines formations professionnelles. C’est
notamment le cas des structures suivantes :
_ Association Horizon de Ouarzazate ;
_ AMH de Casablanca ;
_ Association Défi de Marrakech
_ Association NOOR de Berkane.
_ AEH d’Inezgane.
Les entretiens focus groupe nous ont permis de collecter quelques faits que nous pourrions,
non sans hésitation, appréhender en tant qu’indicateurs de la prestation d’orientation. Il ne
s’agit pas tant d’une orientation qui se fait à partir d’un diagnostic précis de la PSH et opère
selon des critères bien régulés, que d’une orientation « primaire » fondée sur une
connaissance générale de la PSH. Présentons, en ce qui suit, quelques témoignages : « S’il y a
une formation susceptible de nous aider selon nos conditions de santé, ils nous en font
bénéficier. Ils orientent même les gens désireux de créer une association vers les formations
appropriées » (Ahmed, PHMO, AC) ; « Quand vous entrez au siège de l’association, vous
expliquez ce que vous voulez et on vous oriente » (PSH, AMH) ; « Ils m’ont orienté vers le
Centre Lalla Aïcha. C’est grâce à l’association que je poursuis aujourd’hui mes études dans ce
centre » (PSH, AMH).
Pour ce qui est du contenu, de la qualité, ou des types de communication développés lors de
l’orientation, il faut signaler qu’aucun des acteurs associatifs ou institutionnels, ni non plus
des PSH, n’en en fait mention. Au sens vrai de la notion d’orientation, cette prestation est
inexistante dans la plupart des structures associatives consultées.
Pour ce qui est de l’AAH, il y a absence totale d’orientation vers des services propres à la structure. L’Association n’a même pas un siège qui lui permettrait d’accueillir les PSH et de mettre à leur disposition les services dont elles ont besoin.
Dans l’Association Idmaj, les PSH sont orientées vers l’apprentissage de l’hôtellerie, mais au sein même de la structure, et pas dans le cadre d’un quelconque partenariat avec une institution externe.
72
Concernant l’Association El Gharb, l’orientation s’effectue vers l’apprentissage de la communication mimique. Immédiatement après inscription, l’élève est conduit vers la classe où l’apprentissage est censé avoir lieu.
Les bénéficiaires des services de AH sont satisfaits de cette prestation. Ils déclarent que le
personnel est qualifié et leur consacre le temps requis afin d’évaluer leurs besoin en vue
d’une meilleure orientation. Ils affirment que certains d’entre eux ont été orientés vers
l’annexe de l’association « Amnougal » pour une formation de deux mois. Une autre
participante a été orientée vers une structure à « Essaouira » pour une formation de 15 jours
dans le domaine de la poterie.
L’expérience de l’AMH révèle que l’orientation s’y fait selon les besoins des PSH : « Quand
vous entrez dans l’association, vous expliquez ce que vous voulez et on vous oriente »
(Participant au FG, AMH). Dans le même sens, un autre bénéficiaire confirme
que l’orientation prend en considération le besoin de la PSH : « Ils m’ont orienté vers le
Centre Lalla Aïcha. C’est grâce à l’Association que j’étudie dans ce centre aujourd’hui »
(Participant au FG, AMH).
Dans le centre CLIO de Salé, on note que si l’on ne peut pas répondre aux demandes des
PSH, le personnel les oriente vers d’autres structures : « Ils nous accueillent en n’importe
quel moment, ils nous écoutent bien, s’ils peuvent quelque chose pour nous, ils la font,
sinon, ils nous orientent vers d’autres Associations » (Saida, maman de Rayane, EHMO,
CLIO). L’orientation s’y fait en fonction des besoins des PSH, vers des hôpitaux, d’autres
associations ou structures à même d’assurer le suivi de certaines formations
professionnelles : « S’il y a une formation appropriée à nos conditions de santé, les
responsables associatifs nous en font bénéficier. Ils orientent même les gens désireux de
créer une association vers les formations adéquates » (Ahmed, PHMO, CLIO). En plus,
l’orientation est pertinente « ils nous écoutent et ils essayent de nous orienter comme il
faut » (Dounia, maman de Siham, EHMO, CLIO).
Quant à l’association NOUR de Berkane, elle oriente ses bénéficiaires vers des
établissements spécialisés en formation des non-voyants à Kenitra et Nador.
73
5.2.4 L’accompagnement
L’accompagnement et la manière dont il est assuré entrent bel et bien dans les compétences
requises des structures associatives. Son importance réside dans le suivi qu’il assure de
l’évolution de la situation des PSH vers l’amélioration de leurs conditions de vie physiques,
psychologiques et sociales.
En partant de cette précision, il s’avère que certaines PSH donnent une autre teneur
sémantique à ce terme : l’accompagnement au sens littéral et ordinaire (accompagnement
physique), l’encadrement d’une activité déterminée et non le suivi de l’évolution de la
situation des PSH dans la durée. C’est ce qui ressort du témoignage suivant d’une PHMO de
l’AH de Ouarzazate : « Madame Noura nous traitait comme si nous étions ses propres
enfants. Elle nous donne des conseils et nous accompagne à l’hôpital ou à toute autre
structure. Nous l’en remercions ». Le même glissement sémantique est observable dans le
propos d’Ahmed, PHMO bénéficiaire du centre CLIO : « Ils nous accompagnent sans que
nous ayons le sentiment d’être surveillés. Ils nous écoutent, discutent avec nous (….). Ils
nous accompagnent dans toutes les activités que nous organisons en tant que membres du
comité culturel de ce centre. Ils nous accompagnent dans les activités, aussi bien internes
qu’externes ».
Le juste ton est dans la bouche d’un participant à un focus group organisé avec les PSH de
l’AMH de Casablanca : « Ils viennent au centre pour suivre notre évolution, nous rencontrons
le responsable chaque jeudi ». Il est encore plus approprié de parler d’accompagnement
quand il s’agit d’insertion professionnelle. C’est le cas d’un autre participant appartenant à la
même association : « Chaque semaine je rencontre la personne chargée de mon dossier,
pour faire le point et voir ce qui reste à faire. Je suis satisfait de l’accompagnement, mais pas
des résultats, car cela fait une année que j’ai déposé le dossier ».
L’on constate également, notamment quand il s’agit d’insertion professionnelle, la voie
royale à l’insertion sociale et à l’autonomie, que les PSH sont enclines à juger ou à
sanctionner la qualité du travail d’accompagnement de la structure associative sur la base de
ses résultats, alors que ceux-ci dépendent des capacités d’intégration de cette catégorie de
demandeurs d’emploi par le marché de travail ou de leurs propres capacités, notamment de
financement, lorsque ceux-ci projettent des perspectives d’auto-emploi. Une PSH inscrite à
l’ATT de Tounfit semble avoir toujours une dent contre cette association parce qu’elle est,
certes, intervenue en sa faveur auprès de la commune pour lui délivrer une autorisation
74
d’ériger un kiosque, mais elle ne l’a pas aidé à le construire et il s’est trouvé dans le cas d’y
engager ses propres moyens.
Mais l’accompagnement, tout comme les autres services, exige un personnel qualifié,
laquelle exigence dépasse les moyens limités de la plupart des associations. Le témoignage
suivant d’une PSH de l’association SOREF d’Al Hoceima illustre bien la pénurie en ressources
humaines dont celles-ci pâtissent : « Si j’ai un problème quelconque, je ne trouve pas
d’interlocuteur. Il n’y a pas assez de personnel pour écouter chacun de nous ».
Si la question des compétences est liée à celle des besoins, il y a lieu de s’interroger sur la
nature des besoins qui poussent les PSH à aller frapper à la porte des associations.
75
6. L’appréciation globale des prestations des structures
associatives
L’appréciation globale par les PSH des services rendus par les structures associatives est
variable. Positive ou négative, les PSH ne manquent pas d’en donner des raisons.
Elle est dans de nombreux cas mesurable aux bénéfices réalisés par les PSH. Le propos de
Faïza, membre de l’AAH est, à cet égard, l’exemple paradigmatique : « Je suis membre de
cette association depuis 2007 et je n’ai jamais bénéficié de quoi que ce soit ». L’appréciation
de Taouss, co-membre de Faïza, repose sur le même critère de jugement : « Monsieur le
président m’a appelé pendant le mois de Ramadan pour me donner des provisions de
bouche. C’est tout ».
D’autres enquêtés, ceux, par exemple, qui sont inscrits au centre CLIO de Salé, lient les
différents types de prestations, notamment l’orientation, aux résultats concrets obtenus,
sinon ces prestations estent, à leurs yeux, sans utilité ou peine perdue. Le témoignage de
Said, titulaire d’un diplôme professionnel et membre dudit centre, est significatif à cet
égard : « L’orientation n’est pas suffisante. Moi-même, s’ils me mettent ici, je pourrais bien
faire de l’orientation, mais les personnes handicapées ont besoin plus que de la simple
orientation ». Ahmed, co-membre de Said, est plus explicite encore : « Après l’orientation,
on trouve rien, à quoi sert donc l’orientation ? C’est ça le problème ». Mais la critique peut
bien hausser le ton dans la bouche de Said, s’agissant des problèmes liés au financement du
centre par la bien connue association régionale mère, l’association de Bouregreg. Il juge
celle-ci responsable des dysfonctionnements constatés en la matière, « parce qu’elle a mis
en place ce centre et recruté ces gens qui partagent nos souffrances et ne savent quoi faire
pour nous aider, alors que l’association elle-même disposent de beaucoup de ressources.
Etant donné son statut d’association d’utilité publique, elle est riche et puissante.
L’association a ouvert ce centre pour montrer qu’elle fait quelque chose pour les
handicapés, mais elle ne lui consacre pas de budget, sauf, peut-être, pour le paiement des
factures de l’électricité ».
La critique de Hafid, co-membre de Said, porte sur les faiblesses qu’accusent les prestations
d’accompagnement des projets d’insertion socio-économique des PSH, sans prendre en ligne
de compte la responsabilité d’autre acteurs, institutionnels ou autres, y compris l’association
de Bouregreg, concernant le retard enregistré dans la concrétisation de ces projets : « Je ne
76
trouve pas logique que les gens attendent depuis quatre ans sans obtenir de réponse. Il
fallait leur communiquer la suite donnée à leurs demandes avant, qu’elle soit positive ou
négative, leur dire par exemple qu’il n’y aurait pas de microcrédits ou qu’ils seraient
suspendus. Mais continuer à recevoir et à accepter les dossiers des demandeurs de
microcrédits et les laisser attendre sans perspective, cela n’est pas raisonnable ».
Les mêmes critères de jugement mettent en forme nombre d’appréciations faites par les
membres de l’AMH. Un membre de celle-ci ayant participé à un focus group a l’avantage
d’être concis : « Ils nous écoutent, mais sans aucun résultat ». Un autre participant de la
même amicale donne un exemple concret pour justifier son insatisfaction : « je ne suis pas
tout à fait satisfait des prestations de l’association. J’y suis venue pour une béquille, j’attends
depuis longtemps et toujours pas de réponse ». L’appréciation d’un troisième membre de
cette structure est nuancée. Il souligne les faiblesses de l’amicale tout en reconnaissant
indirectement la complexité et le caractère problématique de l’insertion professionnelle : « Il
y a seulement le renouvellement de la carte d’handicapé et l’orientation. Par contre,
l’insertion professionnelle n’est pas encore développée. Cela est dû au manque de suivi des
correspondances envoyées aux institutions et aux entreprises. Nous restons dans l’attente. Il
n’y a pas de partenariat entre l’association et les institutions économiques ».
Mais si le sentiment d’insatisfaction prédomine relativement, il n’est pour autant pas
universel. En effet, d’autres PSH expriment clairement leur satisfaction. Contrairement aux
critiques formulées par Said et Hafid à l’endroit du centre CLIO et de l’association
Bouregreg, Saïda, mère de Rayane, PHMO et co-membre des PSH susnommées, se fait plus
réaliste et se montre plutôt satisfaite des prestations d’orientation dudit centre : « Ils n’ont
plus de service à nous offrir que de nous orienter. Mais, en général, les associations n’ont
rien, elles ne peuvent rien pour nous. Mais là où elles nous orientent, nous ne réalisons
rien ». La satisfaction est plus marquée dans les jugements d’autres enquêtés. Ainsi, Dounia
dont la fille, Siham, est inscrite au même centre, déclare être satisfaite des prestations
fournies par celui-ci : « Je suis satisfaite de l’orientation. Lorsqu’on vient ici, on repart avec
l’espoir qu’il y aura une amélioration dans la vie de nos enfants concernant les appareils et la
scolarisation ». La mère d’Ilyass, PSH de jeune âge inscrite à l’association Idmaj de Salé,
reconnaît que celle-ci a été une bouée d’espoir pour son fils : « Jour après jour, je
remarquais que l’état de santé de mon fils s’améliorait. Il apprend à parler français et m’aide
à préparer les repas et cela grâce aux consignes de Badiâ ».
Une troisième catégorie de PSH montre une certaine réserve quant à l’appréciation des
prestations des associations auxquelles elles appartiennent. Certaines d’entre elles se
gardent de les juger ou croient n’avoir pas le droit de les critiquer, mettant en avant que les
structures associatives sont des acteurs bénévoles. Ainsi, un participant à un focus group qui
est membre de l’ADM de Marrakech justifie son satisfaction en ces termes : « En ce qui me
concerne, je suis satisfait, car on ne peut pas demander des comptes à une association qui
77
fournit des services bénévoles » et, plus explicite encore, « La gratuité des prestations
fournies par l’association ne nous permet de juger personne ». D’autres se réfugient tout
bonnement dans le mutisme qui ne manque pas d’exprimer une certaine insatisfaction, mais
tout aussi leur volonté de préserver le peu qu’ils tirent des associations.
L’on peut résumer les conclusions à tirer des variations constatées dans les appréciations
faites par les PSH enquêtées dans les deux points suivants :
• Les jugements des PSH qui adoptent une attitude critique vis-à-vis des
prestations fournies par les structures associatives ne prennent pas en
considération la nature ou la spécificité, ni ne tiennent en ligne de compte les
limites, de ces prestations. Ce problème de nuance se pose avec plus d’acuité
et de fréquence lorsqu’il s’agit de l’insertion socio-économique des PSH ayant
bénéficié des apprentissages et des formations professionnels dispensés par
ces associations mêmes qu’elles critiquent. Tout se passe dans leur
subconscient comme si les associations les abandonnent à leur sort une fois
terminés l’apprentissage ou la formation.
• Ceux, et surtout celles, parmi les enquêtés qui se déclarent satisfaits des
prestations fournies par les associations se trouvent être dans le cas de
demandeurs auprès de celles-ci des services qui sont plutôt liés à
l’amélioration de l’état de santé, la scolarisation et l’atténuation de l’état de
dépendance physique des PSH, notamment celles qui sont encore en bas âge,
ou à l’obtention de certains avantages matériels ou de certaines informations
utiles concernant les prestations d’autres structures, notamment
institutionnelles.
Nous pouvons conclure qu'au niveau des cinq services phares que doit dispenser
l'association qui œuvre dans ce domaine, les prestations sont limitées, et même la formation
nécessaire à la mise en œuvre de ces prestations est toujours manquante. En plus, les
initiatives tendant à mettre en place des partenariats avec d’autres acteurs concernés,
directement ou indirectement, par l’handicap sont toujours limités. Il faut aussi souligner
que les associations assument également la responsabilité de la non mobilisation des
partenariats établis, ainsi que de la modestie des efforts déployés dans la recherche de
nouveaux partenaires.
Un responsable associatif exprime cette réalité comme suit : "Malheureusement, il n'y a pas
de réseaux entre partenaires. Chacun dans cette localité ne pense qu’à lui-même et à ses
propres besoins, sans se soucier des autres lorsqu'il bénéficie d'aide ou d'assistance de la
part d'un partenaire" (Président de l'AVV).
78
Conclusion
Vu la nature des données rapportées plus haut, un certain nombre d’effets en découlent
nécessairement. Présentons en, ci-après, les principaux :
- Exception faite de l’AMH, l’AEH, l’AH et CLIO, la plupart des autres structures
étudiées ne disposent pas de services d’accueil, évaluation, information, orientation
et accompagnement tels qu’ils sont conçus, identifiés et définis par HI; ou dans le
meilleur des cas, disposent de services réduits à des prestations simples et
restreintes.
- Plusieurs prestations, en principe afférentes à des services différents, sont en fait
assurées à travers un seul service (par exemple, l’évaluation et l’information
s’effectuent lors de l’accueil).
- Absence de services indépendants à prestations claires.
- Absence d’interconnexion structurée entre les différentes prestations (par exemple,
il n y a pas accompagnement au projet de vie dans presque la totalité des structures).
L’accueil se réduit souvent à la première rencontre avec le personnel de la structure et à
l’inscription. Il se limite à la présentation des pièces nécessaires à l'adhésion et à l'instruction
des dossiers selon les cas. Généralement, l’accueil est assuré par le Président ou un autre
membre du bureau exécutif de l'Association. La majorité des interviewés ont manifesté leur
satisfaction par rapport à cette prestation qui ne demande pas beaucoup d'effort
(préparation des documents, inscription, simplicité des procédures, etc.). Cette satisfaction
revient à leur représentation limitée et très restreinte de la prestation de l'accueil. Nous
devons aussi souligner ici l'absence d'un service ou d'un responsable de l'accueil au niveau
des Associations.
L’évaluation, en tant qu’étape primordiale dans l’approche et la compréhension des besoins
des PSH, et passage obligé vers l’élaboration des autres prestations, est souvent réduite
dans les pratiques associatives quotidiennes à une simple consultation médicale permettant
l’identification du type de handicap. Dans la plupart des Associations, le principe de
l’évaluation est pratiquement absent. Cela est partiellement dû aux carences constatées en
ressources humaines et en infrastructures conséquentes.
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L’information se réduit souvent aux formations et apprentissages assurées par la structure.
Elle se limite dans toutes les associations aux informations sur l'association et ses activités,
fournies aux adhérents et aux bénéficiaires. Toutefois, même lorsque ce service
d'information existe au sein de certaines associations, il ne correspond pas aux contenus, à
la qualité et aux modalités requises dans la perspective d’une meilleure performance
communicationnelle. En outre, rares sont les associations qui disposent d'un service
« information » ou d'un responsable spécialisé en la matière. Non moins significatif est le fait
que les informations circulent de manière orale entre les responsables et les bénéficiaires
des prestations de l'association.
L’orientation : Du fait que le diagnostic des situations et des besoins est à la base de
l'orientation, celle-ci est la prolongation de l’évaluation. Seules les associations qui
pratiquent l’évaluation sont en mesure d’orienter les PSH. Elle n’est presque pas inscrite
parmi les pratiques à la fois régulées et flexibles des structures associatives, et n’est presque
jamais appréhendée dans la perspective de l’élaboration du projet de vie. L'orientation
comprend deux volets: orienter vers des structures relevant de l'association elle-même. Un
fait que l’on constate dans les associations disposant de moyens et de structures (Horizon;
AMH). Il ya aussi l'orientation vers les services externes. C’est notamment le cas de
l'association Nour de Berkane qui oriente ses bénéficiaires vers des structures spécialisées
dans la formation des malvoyants, de Kénitra, Nador et surtout Taza où l’on oriente les PSH
vers l'hôpital municipal pour l’obtention de certificats médicaux nécessaires pour la
participation aux tournois et compétitions nationaux et internationaux.
L’accompagnement, tel qu’il est défini et pratiqué par les institutions spécialisées, est quasi
absent dans toutes les associations étudiées. Il se réduit, parfois, au suivi des apprentissages
et des formations. En d’autres cas, il s’effectue sous forme d’accompagnement physique
d’un bénéficiaire vers une structure ou service : "Quand nous allons à l'arrondissement ou à
l'hôpital, nous nous confrontons au clientélisme et à l'exclusion. L’on ne prend pas en
considération notre situation particulière et on ne nous accueille pas bien. Aussi avons-nous
besoin d'être accompagnés" (PSH, AH).
Pour ce qui est de l'accompagnement au sein des structures relevant de l'association, il est
aussi limité : "Toutes les semaines, je rencontre le responsable chargé de mon dossier, mais
rien de neuf ne se concrétise. Le problème ne concerne pas l'accompagnement, mais plutôt
les résultats de cet accompagnement" (PSH, AH).
Quant au Projet de vie, dans les quelques associations où l’on est relativement sensibilisés à
cette notion, il est généralement saisi en tant qu’aboutissement final des formations
assurées par un certain nombre de structures.
.
80
En ce qui concerne les prestations d’accueil, information, évaluation, orientation et
accompagnement aux associations travaillant avec les PSH, l’on note que l’EN n’est pas
encore sensibilisée à cette approche spécifique aux associations des PSH. Il ne faut
cependant pas perdre de vue que les activités de cet établissement ne s’adressent pas
exclusivement aux associations qui prennent en charge les PSH, mais concernent, en fait,
toutes les associations qui travaillent dans le champ social. En plus, l’appui fourni par l’EN ne
dépend pas seulement des besoins de l’association, mais aussi des moyens dont elle dispose
et du type de prestations qu’elle est censée assurer, de par sa mission, et qui concernent
habituellement aux équipements, à la formation, à l’exonération fiscale et à
l’accompagnement des actions engagées par l’association à travers le suivi et l’évaluation.
Malgré ces contraintes, l’action associative, de par sa nature et ses potentialités de
mobilisation et d’encadrement s’avère l’acteur stratégique le plus habileté à
l’accompagnement des PSH dans leur épanouissement et intégration, à travers la
construction et la réalisation de leurs propres projets de vie.
Chaque personne en situation d’handicap est un cas particulier qui lutte au quotidien contre
l’exclusion économique, la stigmatisation sociale et les obstacles institutionnels. A ce titre,
l’association qui a choisi de l’encadrer et de l’accompagner est appelée, en premier lieu, à
comprendre qu’il ne s’agit plus d’handicapés qui ont besoin d’aide et de soutien
institutionnel et financier, mais d’une personne que ses particularités ont enfermé dans une
situation fragilisante.
L’accompagnement des PSH demande à la société civile de faire un grand effort de
compréhension des nouvelles dimensions de la problématique et de s’organiser en fonction
des nouvelles tâches qui lui sont confiées. Cette évolution passe impérativement par un
grand effort pédagogique d’explication, de formation et d’accompagnement. C’est l’un des
créneaux où le rôle d’HI semble être ‘’stratégique’’ dans la mesure où la mise à niveau du
tissu associatif partenaire passe par une information plus accessible, des formatons plus
adaptées et un soutien et suivi continus.
Les entretiens réalisés ont permis de constater un sérieux problème de coordination et de
gouvernance entre les différents intervenants institutionnels et avec les associations. Les
rôles ne sont pas encore bien définis, les interventions sont ponctuelles, fragmentaires et
verticales. A ce niveau aussi, une action de sensibilisation et de plaidoirie est appelée à être
plus soutenue.
81
Recommandations
Des constats et analyses précédents, nous avons pu en tirer un certain nombre de
recommandations visant le renforcement des prestations associatives, et partant,
l’amélioration des conditions de vie et de prise en charge des PSH. Ci-après, les
recommandations qui, à notre avis, sont susceptibles d’atteindre cet objectif :
A/ Renforcer l’autonomie des PSH
• L’autonomie économique : qui pourrait être assurée moyennant la formation des
PSH, la promotion des AGR’s, et l’intégration dans la Fonction Publique
conformément à la proportion de 7% que la loi stipule.
• Autonomie institutionnelle : en assurant une pleine implication des PSH dans la
planification, la mise en œuvre et la gestion des activités de l’Association à laquelle
elles adhèrent.
• Autonomie sensori-motrice : à travers l’atteinte d’une autonomie intégrale en termes
de mobilité physique. Celle-ci ne peut être réalisée que par la mise à la disponibilité
des PSH d’un transport adéquat et adapté aux besoins des PSH, des chaises
roulantes, des béquilles, des prothèses, des orthèses…
• Promouvoir l’intervention de l’Etat en vue de faciliter aux PSH l’accès à la fonction
publique, et/ou de les assister à mettre en place des projets rentables qui leur
permettraient de vivre de manière autonome.
B/ Promouvoir la participation sociale
• Assurer l’intégration sociale des PSH en luttant contre les préjugés et les perceptions
stigmatisantes et inhibitrices qui entravent leur participation sociale ;
• Accorder aux PSH toutes leurs chances pour montrer leur vrai potentiel et mener des
activités dont elles peuvent bénéficier ;
• Adopter une approche participative en impliquant les PSH dans toutes les phases de
planification, préparation des décisions, mise en œuvre, gestion, et pérennisation
des activités ;
• Vu que les non handicapés ne comprennent que partiellement les problèmes et les
besoins des PSH, il est vivement recommandé de permettre aux PSH d’accéder aux
postes de pouvoir et de décision. Elles seules peuvent assurer une représentation
totalement légitime et appropriée des autres PSH.
• Afin de cerner les limites et les difficultés des actions associatives dans le domaine de
l’handicap, et d’ouvrir la voie à une éventuelle révision dans les phases à venir, il est
82
primordial d’assurer, de manière systématique et généralisée, le suivi et l’évaluation
des méthodes de travail utilisées et des résultats atteints.
C/ Promouvoir la spécialisation du travail associatif ciblant les PSH
• Vu que la spécialisation dans un type particulier d’handicap permet de mieux cerner
le domaine d’intervention, de développer l’expertise, le savoir-faire, et donc, le
rendement, il nous paraît primordial d’emprunter cette voie, du moins dans les
régions où le besoin de spécialiste se fait grandement sentir ;
• Au lieu de s’occuper à la fois de l’information, des microcrédits, des chaises
roulantes, des activités culturelles, de la formation professionnelle, etc., il est
recommandé de procéder selon le principe de la spécialisation dans les prestations
offertes en centrant les actions sur un domaine d’intervention bien précis ;
D/ Proposer des exemples concrets de bonnes pratiques
• Promouvoir les activités génératrices de revenus à travers le développement de la
formation professionnelle et l’octroi de microcrédits ;
• Vu que les Associations dont les objectifs et les actions sont, exclusivement, focalisés
sur les PSH, répondent mieux aux besoins de celles-ci que les Associations
polyvalentes, il nous paraît vital que les responsables publics et civiques suivent la
trace de cette bonne pratique et élaborent des stratégies dans ce sens ;
E/ Professionnaliser le travail associatif,
• En développant une culture de l’efficacité, de la spécialisation et de la
responsabilisation du personnel ;
• En garantissant les droits des salariés et en les motivant dans l’exercice de leurs
fonctions ;
• En réglementant les heures de travail ;
• En promouvant le travail en équipes pluridisciplinaires ;
• en ménageant l’équilibre psychologique des agents associatifs,
• En adoptant le principe de l’obligation des résultats ;
• En accordant la primauté à l’approche « droit » sur l’approche « charité ».
• Recruter des professionnels du travail social et de l’éducation : éducateurs,
éducateurs spécialisés, instituteurs spécialisés, assistantes sociales, animateurs
sociaux, assistantes de vie sociale et/scolaire pour PSH, psychologues, etc.
• Recruter des professionnels de soins : Kinésithérapeutes, psychomotriciens,
orthophonistes, ergothérapeutes, orthoptistes, orthoprothésistes, Médecins, etc.
• Recruter des managers et des administratifs : Chefs de projet, administrateurs,
assistantes de direction, comptables, responsables et agents, etc.
83
• L’on recommande également que les associations travaillant avec les PSH honorent
leurs obligations face à la loi et aux règlements en vigueur : SMIG, contrats de travail
(CDD ou CDI), assurance maladie, CNSS, retraite, en plus du respect des droits des
employés, etc.
• Le personnel employé doit être formé et avoir un profil adéquat aux fonctions qu’il
assume, et ce, pour garantir des prestations de qualité aux PSH et assurer une
gestion scientifique, moderne et efficiente aux associations travaillant avec les PSH ;
• Afin de motiver le personnel, des mesures de supervision, suivi, récompense et
sanction selon les cas, doivent être mises en place ;
• Vu que l’action associative est censée être à but non lucratif, il est vivement
recommandé de renforcer, en parallèle, le volontariat et le bénévolat qui sont à la
base de toutes les actions associatives.
F/ Renforcer les prestations offertes aux PSH
• Promouvoir une prise en charge intégrale et intégrée qui approche la PSH dans sa
globalité. Cela ne peut être possible qu’avec la pluridisciplinarité des intervenants
(éducateur spécialisé, assistante sociale, psychologue, médecin, orthophoniste,
psychomotriciennes…) ;
• Personnaliser l’approche des situations et des besoins des PSH et leur assurer, dans le
respect de leurs spécificités, l’accompagnement nécessaire dans la conception et la
réalisation de leurs propres projets de vie ;
• Elaborer des outils et des mécanismes d’évaluation en vue d’assurer plus de
pertinence, efficacité, efficience et viabilité au travail associatif, et guider davantage
les associations vers la satisfaction des besoins et attentes des PSH ;
• Afin d’assurer des prestations associatives réelles et de meilleure qualité, il est
nécessaire de renforcer l’encadrement du travail associatif ;
G/ Développer le partenariat,
• Afin d’améliorer les conditions de vie des PSH et faciliter leur intégration dans le tissu
social, il est recommandé de développer l’approche partenariale entre les structures
associatives, et entre celles-ci et les structures institutionnelles, publiques et privées ;
• Développer la culture du partenariat et du réseautage en vue de favoriser la
coordination des actions et l’unification des stratégies et d’améliorer la qualité des
prestations ;
• Inciter les associations à une action concertée, conçue de manière ascendante,
répondant aux besoins des PSH, ainsi qu’aux exigences institutionnelles de
l’association et aux lignes de cadrage des bailleurs de fond et des partenaires ;
• Dynamiser les réseaux et coordonner les actions des partenaires et des structures
œuvrant pour l’amélioration de la situation des PSH selon une vision commune et
des buts convergents.
84
H/ Promouvoir la « bonne gouvernance »
• En respectant la démocratie interne aux niveaux de la structuration des organes, du
partage de l’information, de la gestion, de la prise de décision, des élections aux
différentes instances et assemblées…
• En assurant la transparence dans la pratique administrative, financière, comptable,
décisionnelle, la mise en œuvre des activités, etc.
• En veillant sur la traçabilité et le reporting pour tout ce qui concerne la rédaction des
PV et des rapports, le classement des archives et des correspondances, l’archivage
des projets, etc.
• En règlementant de manière claire et exhaustive le fonctionnement de
l’Association par la mise au point de statuts, de règlements internes, de critères de
sélection, etc.
• En vue de garantir la mise en place d’une gestion moderne, prospective, planifiée,
pertinente, intégrée, durable et évaluable des activités associatives, il est
recommandé de promouvoir la culture de la « gestion par projets » et par « projet
d’établissement ;
• Promouvoir « l’approche territoriale » des besoins et problèmes des PSH en prenant
en considération leurs spécificités locales et les contraintes et les opportunités du
contexte régional sur l’issue des prestations qui leur sont offertes ;
• Faire en sorte que la structuration de l’association et des organes de conception et de
mise en œuvre favorise la communication et la coordination entre les instances
décisionnelles et opératoires, sans toutefois, négliger l’obligation de se concerter, de
communiquer et de communiquer en retour, de manière multidirectionnelle et en
réseaux.
• Prioriser la communication interne, interpersonnelle, institutionnelle, et externe dans
les plans d’action des associations travaillant avec les PSH ;
• Réduire les durées d’attente en traitant rapidement les dossiers des PSH et en
répondant à leurs requêtes dans un délai raisonnable ;
• Assurer un conventionnement pluriannuel entre l’association et le MDSFS avec un
suivi qui pourrait être réalisé par les DAS en vue d’en faire l’évaluation, d’assurer la
qualité des actions, et de mettre en exergue les bonnes pratiques.
I/ Encourager les Associations à s’impliquer davantage dans l’éducation et la formation
• Renforcer les capacités des Associations à développer le secteur clé de l’éducation
spécialisée, à travers l’inclusion scolaire (CLIS) et la création de centres spécialisés
pour répondre aux besoins en éducation, en autonomisation et en scolarisation des
enfants en situation d’handicap ;
• Faire que les PSH puissent bénéficier, selon leurs capacités, de formations
occupationnelles, qualifiantes, ou supérieures, tout en veillant à ce que celles-ci
85
débouchent sur une insertion socioprofessionnelle selon un projet de vie
personnalisé ;
86
Annexes
87
Annexe I
Résultats de l’étude qualitative
1. Résultats obtenus des tentatives de passation des questionnaires
par les Centres d’Appels
Source : Handicap International, Rabat
88
Les résultats par région furent comme suit :
Répartition des régions économiques selon la proportion de leurs
associations et institutions ayant répondu au questionnaire
Source : Handicap International, Rabat
Une autre question se pose : parmi les répondants, qui des associations et institutions
publiques et médicales a le plus répondu au questionnaire ? Le graphique suivant nous en
donne la réponse :
89
Source : Handicap International, Rabat
Du total des 27% des répondants, 98% d’entre eux correspond aux associations, mais
seulement 2% correspond aux institutions publiques et médicales.
2. BASE DE DONNEES DES ASSOCIATIONS
Nom de la structure Adresse de la Structure
Ville région N° ré
gio
n
Nom du Responsable
Q5 - Date de
création
Q6 - Statut juridique de l’organisme gestionnaire
Q7 - Intervent
ion
Association LOUIS BRAILLE pour la protection de la personne non voyante
Avenue 10 mai, Imm. 4 1° étage
1 bis
Tétouan Tanger Tétouan 1 Abdelatif EL GHAZI
30/06/2006 Association Région
Association AL GHARB des sourds muets de Kénitra
Ecole Asmaa Datenitakayn,
rue 45
Kénitra Gharb-Chrarda-Beni Hssen
2 Abdelaziz HARDOUZ
1998 Association Ville
Association Marocaine d'Intégration des Enfants
Handicapés Mentaux (AMINEHAM)
Ecole Al Khanssa Kénitra Gharb-Chrarda-Beni Hssen
2 Mohamed CHEMLAL
2005 Association Région
Association sportive EL KACEMIYA des handicapés et des œuvres sociales
N°4, rue Jamal Abd Enasser Ezaouiya
Sidi Kacem
Gharb-Chrarda-Beni Hssen
2 09/12/2006 Association Région
Association des Parents et Amis des Handicapés
Mentaux de Taza - APAHM
Taza Taza-Al Hoceima-Taounate
3 2002 Institution publique
Région
Association OFOUQ de développement pour les personnes aux besoins
spécifiques
Centre Ofouq, lot. Annour,
BP:122
Taza Taza-Al Hoceima-Taounate
3 Abdelhamid BAKKALI
1999 Association Région
Association SOURIF pour les droits de la personne
handicapée
87, Av. Hajrat Nekour
El Hoceima
Taza-Al Hoceima-Taounate
3 Mohamed EL MORABETY
2005 Association Région
91
Association Annour des Aveugles
Rue de Fès N79 app 2, 1er étage Hay Harasoui
Berkane L'oriental 4 06/07/2003 Association Ville
Association de soutien des personnes handicapées
boulevard Errachidia beni-tadjit CP 61100
Figuig L'oriental 4 Ali BELGHOUD 23/01/2000 Association Commune
Association Figuig pour les Personnes Handicapées et
leurs Amis
Maison des jeunes - Ksar Zénaga 61000
Figuig L'oriental 4 Omar BOURASSI 1998 Association Région
Association EL MAHABA pour la culture et le
développement
Douar Likhata souffla, la
circonscription rurale de Gafait
Jerrada L'oriental 4 Abdel Aziz DAHMANI
2003 Association Région
Association pour un Demain Meilleur pour les
Handicapés (ADMH)
Hay oulad brahim Lot
Boukhizou Rue 311 N 4
Nador L'oriental 4 M’hamed BOUHAMED
1994 Association Quartier
Association BASMA pour les personnes handicapées
Centre multifonctions, quartier Laadir –
Ouazzane
Ouazzane L'oriental 4 Abdeslam CHIKHI 07/10/2002 Association Ville
Association AL HASSANIA des handicapés
Lotissement Mouhobe, Hay Essaada, rue la colombe, N°45
Oujda L'oriental 4 2004 Association Région
Association Mohammedia pour les personnes
handicapées
Rue, Souk Almghati El
kadim
Tandrara L'oriental 4 Abdel kader AKHLIFI
2002 Association Ville
Association Attaouasole pour personnes aux besoins
spécifiques
7, Bloc B, entrée Sidi Brahim,
route de Séfrou - province de Fès
Fès Fès-Boulmane 5 Naima EL HAOUARI
23/03/2007 Association Région
92
Association Miroir pour enfant autiste
4, avenue Khalid Ibn Oualid, Bouremana
Fès Fès-Boulmane 5 Saloua HANIF 10/26/2004 Association Région
Forum marocain des sourds BP : 20 Doukkarat
Fès Fès-Boulmane 5 Abdelaziz ARSSI 16/04/2006 Association Tout le Pays
Association SOUK AKDIM pour le développement
Av. Mohammed VI, centre Ait
Ishaq
Khénifra Meknès-Tafilalet
6 Mohammed AHYA 2005 Association Région
Association Tawnza pour le développement
Tounfite centre, cercle de Midelt,
54500
Khénifra Meknès-Tafilalet
6 El Mehdi MENHOU
18/01/2007 Association Région
Hôpital provincial Khenifra hôpital provincial Khenifra
Khénifra Meknès-Tafilalet
6 1994 Institution Publique
Ville
Association AL FATH pour l'aide aux jeunes déficients
auditifs de Meknès
16, rue Congo Meknès Meknès-Tafilalet
6 Farah RACHID 1998 Association Région
Association Club Espoir Sportif des champions
handicapés
Maison des Jeunes Abdelkrim
El Khattabi. Bouaamair -
Meknès
Meknès Meknès-Tafilalet
6 Naima EL MOUTAOUAKEL
24/06/1995 Association Quartier
Association ERRAHIM pour l’insertion des handicapées
moteurs
dar chabab mohammed5 v.n
Meknès Meknès-Tafilalet
6 Ablali Khalid 1992 Association Région
Association les Etoiles d’Or Meknès Meknès-Tafilalet
6 1983 Association Tout le Pays
Association Chemins vers la vie - ASSABIL ILALHAYAT
(ASBL)
10, rue Ouarzazate. Lot: Amercid Midelt
Midelt Meknès-Tafilalet
6 Lahcen KADADA 01/02/2007 Association Ville
93
Association TIQLIT pour le développement rural et
l’environnement
B.P 162 M’Rirt 54450,
Municipalité M’Rirt- province de Khénifra
M'rit Meknès-Tafilalet
6 Abdellah JAMAL 31/12/2000 Association Région
Association AL WIFAQ des handicapés
Rue 29, n°35, Hay Almassjid Al jaded, centre
social
M'rit Meknès-Tafilalet
6 ÄADI Aziz 05/11/1999 Association Région
Association Al Mostaqbal pour l'éducation et
l'initiation aux besoins spéciaux
Amal 4 Bis N° 157 Commune Yaâcoub El Mansour
Rabat Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 SERHANE Fatima 10/04/2003 Association Ville
Association alfath du sports pour personnes
handicapées de Khemisset
Maison de la jeunesse 20 aout
Khemisset Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 13/09/2002 Association Région
Association Jeunes pour jeunes (AJJ)
487, Avenue El Moukawama Hay El jadid B.P: 13 - Tiflet province de
Khemisset
Khemisset Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 Imad AKKA Octobre 2005
Association Tout le Pays
Association ATAATOF sportif, culturel et social pour les personnes aux besoins spécifiques
31, Bloc TR, cité Araja f Allah,
C.Y.M
Rabat Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 ezaiir brahim 2005 Association Région
Association Espoir Vaincre les maladies lysosomales au
Maroc (E.V.M.L.M)
Av. Mohamed Triki, Intelak 3, Imm. G, Appt N°
4, Agdal
Rabat Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 FERERA khalid 2007 Association Tout le Pays
Association Le Cri De La Mouette
33 Rue Akra Quartier Ocean
Rabat Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 Samir YAACOUBI 2008 Association Région
94
Association AL IRADA pour les personnes handicapées
B.P: 578 Tabriquet
Salé Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 Mohamed EL JAOUHARI
23/04/2005 Association Région
Association des Chantiers et Cultures de Salé
Hay Inbiat, rue Ain Touba N° 22
Salé Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 Abdelwahed BENSAID
2007 Association Quartier
Association El Youssr des enfants aux besoins
spécifiques
Rue, Boussantouf N° 47
Salé Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 Malika Khchichane
Mars 2005 Association Quartier
Association Ennour pour les enfants IMC
Rue, Mali N° 82, Sidi Moussa
Salé Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 Sadik SEMLALI 2007 Association Région
Association Handisport ENNASSER
7, rue Yakin. Hay Rachad, Secteur
2
Salé Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 Salah Eddine LAAROUBI
1998 Association Tout le Pays
Association des personnes handicapées pour le
développement et l'action sociale
Douar El Brataa, Mkam Talaba-
Tifelt Province de Khemisset.
Tifelet Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 rachid el bakraoui 2004 Association Quartier
Association Collectif Autisme Maroc
Résidence Al Hizame Al
Akhdar, Imm.15 Appt. 2 Hay El
Fath
Rabat Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
7 Amina MAAD 2006 Association Tout le Pays
Association AL HADAF pour les personnes handicapées
BP: 15346, Casablanca principale
Casablanca
Grand Casablanca
8 Abderrazak Touka 09/11/1999 Association Ville
95
Association anouar hay mohammadi des personnes
handicapés
Casablanca
Grand Casablanca
8 1989 Association Tout le Pays
Association Attakafoul pour la Solidarité avec
l’Handicapé
Maison la jeunesse Sidi
Moumen
Casablanca
Grand Casablanca
8 mohamed el alwa 07/07/1997 Association Quartier
Association Marocaine de développement et de
formation
Amal 4, rue 53, N° 2 Sidi Bernoussi
Casablanca
Grand Casablanca
8 Meryem ADNANE 2007 Association Tout le Pays
Association Sidi Abderrahman - Hay Ould
Jmel
77, Douar Ould Jmel Sidi
Abderrahman
Casablanca
Grand Casablanca
8 Tarik JMEL 2000 Association Quartier
Association Almounakh pour le sport et le
développement
Maison des jeunes Ain Harrouda -
Mohammedia
Mohammedia
Grand Casablanca
8 Ahmed KIMISS 2005 Association Région
Association Alhadaf pour les personnes mal et non
voyantes
BP: 15346 Casablanca principale
Casablanca
Grand Casablanca
8 Abderrazak TOUKA
09/11/1998 Association Tout le Pays
Association provinciale des Amis des Handicapés d'El
Jadida (APAHJ)
2 Rue saadiyine El Jadida Doukhala-Abda 10 JANOU 07/05/2005 Association Tout le Pays
Association Marocaine des Enfants Sourds du Sud
(AMESS)
Maison du sourd 10, rue de la Mecque, ville
nouvelle
Safi Doukhala-Abda 10 Najib BENSSOUDA
1991 Association Ville
Association ASSADAKA des personnes handicapées
Av. Tarik Ben Ziad. Derb Ben Ayad BP: 63
Chefchaouen
Marrakech-Tensift-Al
Haouz
11 Mohammed Ben Khajjou
16/02/1996 Association Région
96
Association Timzgadiwine de développement et de
solidarité
Souk Khmiss Timzgadiwine
Damsira Imintanout Chichawa
Chichawa Marrakech-Tensift-Al
Haouz
11 2006 Association Région
Association ACHABAB de la culture et de
développement
B.P 1735, Hay El Mohamadi Marrakech
Marrakech
Marrakech-Tensift-Al
Haouz
11 Abdel ghani BAKHACH
2007 Association Ville
Association de Partenariat pour Personnes Handicapées
Douar Agadir Sebai
Marrakech
Marrakech-Tensift-Al
Haouz
11 Rachid AMAI 2000 Association Ville
Association Défi Sportif de Marrakech
Saada I N° 21. Bloc 21. M'Hamid
Marrakech
Marrakech-Tensift-Al
Haouz
11 Adel RAJA 1997 Association Région
Association des Parents d’Enfants Autistes de Marrakech (A.P.E.A.M)
29 rue Yougoslavie 2eme étage
gueliz
Marrakech
Marrakech-Tensift-Al
Haouz
11 19/02/2005 Association Région
Association ENNASSR AL HASSANI pour handicapés
physiques
243, rue M’Touga, Lot Tassultant
Marrakech
Marrakech-Tensift-Al
Haouz
11 Abdel Ali GAMANI 1993 Association Région
Association ENNASSR AL HASSANI pour handicapés
physiques
243, rue M’Touga, Lot Tassultant
Marrakech
Marrakech-Tensift-Al
Haouz
11 Abdel Ali GAMANI 1993 Association Région
Association ENNASSR AL HASSANI pour handicapés
physiques
243, rue M’Touga, Lot Tassultant
Marrakech
Marrakech-Tensift-Al
Haouz
11 Abdel Ali GAMANI 1993 Association Région
97
Association AL KHAIR des personnes aux besoins
spécifiques
Hay Ennahda, municipalité de Chichaoua à côté de la pharmacie
Achifaâ
Chichawa Marrakech-Tensift-Al
Haouz
11 Mohamed EDGHOUGHI
29/08/2006 Association Région
Association Al Karama pour la formation et l'insertion des personnes aux besoins spécifiques de ZAOUIYAT
CHEIKH.
189 Tasslaft, Zaouiat Cheikh
Beni Mellal
Tadla-Azilal 12 Lhcen EL ÄARBAOUI
1999 Association Région
Association des Personnes Handicapées (APH) de
Kasba Tadla
170 Bloc 2 Hay el amal 23350
Kasbat Tadla
Tadla-Azilal 12 Hacham Abdelmjid
25/03/1974 Association Tout le Pays
Association Nationale des handicapés de Dcheira
Rue 502 N°12 Amougay Dcheira
Agadir Sous-Massa-Draa 13 Zitouni Mohamed Association Région
Association Almostakbal des handicapés
Quartier Soukna et Taamir, Rue
Tarfaya
Tantan Sous-Massa-Draa 13 Rachid FOULILE 14/10/2004 Association Région
Association A.E.H Agadir Sous-Massa-Draa 13 Houssein ISTAR 1998 Association Région
Association Al Amal de développement et des
handicapés
Maison des jeunes Hay
Hassani BP3397 Talborjt Agadir
Agadir Sous-Massa-Draa 13 Ahmed BOUKOUS 1987 Association Région
Association Al HANANA pour les personnes handicapées
512, Belfaâ 80250 Chtouka
Aït Baha
Agadir Sous-Massa-Draa 13 ASLAOUI LAHOUSSINE
26/08/2006 Association Région
Association Alwahda des handicapés Jorf
Rue 101 N°5 bis Jorf Inezgane
Agadir Sous-Massa-Draa 13 Abderahim Rabib 22/04/1996 Association Région
98
Association Chems des autistes
Ecole Ibn Batouta
Amsernat Agadir
Agadir Sous-Massa-Draa 13 nassima aboussouire
24/08/2007 Association Ville
Association main dans la main pour le sport des personnes handicapées
Cité Al Wifaq 1 Ben Sergaou
Agadir Sous-Massa-Draa 13 Noureddine EL MALKI
2006 Association Région
Association Errahma des handicapés
Hay Kasbat Tahar Lamzar Ait
Melloul
Ait Melloul
Sous-Massa-Draa 13 Toufik El houri 2006 Association Quartier
Association Errahma des handicapés
Hay Kasbat Tahar Lamzar Ait
Melloul
Ait Melloul
Sous-Massa-Draa 13 Toufik El houri 2006 Association Quartier
Association Asays pour le sport des handicapés
Inezgane
N° 11, Rue Zoubeir Ben Al Awam ERAC Inezgane
Inzegane Sous-Massa-Draa 13 mbarek elhadouch
2004 Association Ville
Association Essalam pour l’insertion des handicapés
Rue 839, N 4 Tarrast
Inzegane Sous-Massa-Draa 13 Amdah Mounir 01/01/2006 Association Région
Association ACHOUROUK pour sourds et malentendants
Av. Annasr complexe
associatif BP : 462
Ouarzazate
Sous-Massa-Draa 13 El Houcine IBAACHEN
29/06/1999 Association Tout le Pays
Association DADES des personnes handicapées
Douar Emzailen. Boumalne Dades
Ouarzazate
Sous-Massa-Draa 13 Mohamed ABOUSAID
2008 Association Région
Association DADES des personnes handicapées
Douar Emzailen. Boumalne Dades
Province de Ouarzazate
Ouarzazate
Sous-Massa-Draa 13 Mohamed ABOUSAID
2002 Association Région
99
Association Albasma pour l’intégration scolaire des Autistes Ouled Teima
Centre Ouled Teima
Taroudant
Sous-Massa-Draa 13 Rachid Agnaou 01/09/2009 Association Quartier
Association Al Amal pour handicapés
Avenue Mohamed V. BP:
240
Tata Sous-Massa-Draa 13 Otmane MISSOU 27/12/1998 Association Région
Association HAY CHOUHADA pour la
solidarité et le développement
Akka Centre 84050, Aka -
province de Tata
Tata Sous-Massa-Draa 13 Said BAYA Juin 2005 Association Quartier
Association TIWIZI pour la culture et l’action
humanitaire
Douar Imi Ougadir
Famelhisn 84100 province de Tata
Tata Sous-Massa-Draa 13 Ali Akdim 13/04/2003 Association Tous le Pays
Association des Personnes Handicapées de Zagoura
(APHZ)
Lotissement Draâ 1 B.P: 14
Zagoura Sous-Massa-Draa 13 LAHROUMI Abdellah
28/09/1998 Association Région
Association IGUIDAR Avenue Hassan II BP : 157
Taghejijt , 81150
Guelmim Guelmim-Es Smara (inclut une partie du
Sahara occidental, la province d'Es
Smara)
14 Said ZAOUI 15/11/2006 Association Région
Association OUZGANE pour le développement
Douar OUZGANE, commune de
Tagant
Guelmim Guelmim-Es Smara (inclut une partie du
Sahara occidental, la province d'Es
Smara)
14 Abdelaziz OUAZANI
02/11/2006 Association Région
100
Association tahadi Handicape guelmim bab
sahara
Boulevard 18 novembre bloc 8 N°22 guelmim bab sahara
Guelmim Guelmim-Es Smara (inclut une partie du
Sahara occidental, la province d'Es
Smara)
14 15/12/2005 Association Région
Association TAMOUNT de développement
Rue, Adeblahamou,
B.P: 217, Taghjijt - 81150
Guelmim Guelmim-Es Smara (inclut une partie du
Sahara occidental, la province d'Es
Smara)
14 Mohamed Boutchkil
2007 Association Région
Hôpital provincial Essmara Hôpital provincial Essmara
Guelmim Guelmim-Es Smara (inclut une partie du
Sahara occidental, la province d'Es
Smara)
14 1989 Institution Publique
Ville
Amal Handicap rue jadid el menzel province
de sefrou
Séfrou Laâyoune-Boujdour-Sakia
el Hamra (inclut une
partie du Sahara occidental et la ville de Tarfaya
et sa région)
15 Rachid MELLAHI 01/06/2007 Association Région
101
Altahadi pour le développement et l’insertion
des Handicapés
Hay aljadid Tarfaya 70050
Terfaya Laâyoune-Boujdour-Sakia
el Hamra (inclut une
partie du Sahara occidental et la ville de Tarfaya
et sa région)
15 Elbah ESSALEK 2004 Association Région
3. STRUCTURES ANALYSEES (ETUDES QUALITATIVES)
REGION VILLE STRUCTURE MAIL
Gharb-Chrarda-Beni Hssen Kénitra
Association AL GHARB des sourds muets de Kénitra
Gharb-Chrarda-Beni Hssen Sidi Kacem
Association sportive EL
KACEMIYA des handicapés et des œuvres sociales
Taza-Al Hoceima-Taounate
Taza
Association des Parents et Amis des Handicapés
Mentaux de Taza - APAHM
Taza-Al Hoceima-Taounate
El Houceima
Association SOURIF pour les
droits de la personne handicapée
L'oriental Berkane Association annour
des aveugles
L'oriental Jerrada
Association EL MAHABA pour la
culture et le développement
L'oriental Oujda Association AL HASSANIA des handicapés
Meknès-Tafilalet Midelt
Association Chemins vers la vie
- ASSABIL ILALHAYAT (ASBL)
Meknès-Tafilalet M'rit
Association TIQLIT pour le
développement rural et
l’environnement
Meknès-Tafilalet Khénifra Association Tawnza
pour le développement
103
REGION VILLE STRUCTURE MAIL
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer Khemisset
Association Jeunes pour Jeunes (AJJ)
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer Salé
Association des Chantiers et
Cultures de Salé [email protected]
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer Rabat
Association Collectif Autisme
Maroc [email protected]
Grand Casablanca Casablanca
Association Attakafoul pour la Solidarité avec l’Handicapé
Grand Casablanca Casablanca
Association Marocaine de
développement et de formation
Grand Casablanca Casablanca
Association Alhadaf pour les personnes
mal et non voyantes
Marrakech-Tensift-Al Haouz Marrakech
Association Défi Sportif de Marrakech
Tadla-Azilal Beni Mellal
Association Al Karama pour la formation et l'insertion des personnes aux besoins spécifiques de ZAOUIYAT CHEIKH.
Sous-Massa-Draa Agadir Association A.E.H [email protected]
Sous-Massa-Draa Agadir
Association Al HANANA pour les personnes handicapées
Sous-Massa-Draa Ouarzazate Association DADES des personnes handicapées
Sous-Massa-Draa Ouarzazate Association Horizon
104
REGION VILLE STRUCTURE MAIL
Guelmim-Es Smara Guelmim
Association TAMOUNT de développement
Guelmim-Es Smara Tata Association Al Amal [email protected]
Guelmim-Es Smara Guelmim Association Iguidar [email protected]
105
4. TYPES D’HANDICAP PRIS EN CHARGE
106
107
1. PRESTATIONS OFFERTES PAR LES ASSOCIATIONS (PAR REGION)
108
109
ANNEXE II
1. Guide d’animation des Focus Group
Introduction (5 minutes)
(- Présentation des objectifs de l’étude et explication de méthodologie d’animation)
*Consignes à l’adresse de l’animateur L'animateur doit guider le groupe s’il veut s'assurer du
contenu le plus pertinent possible par rapport aux objectifs de la recherche, qui reflète en profondeur
les opinions et les sentiments relatifs au contexte particulier de chacun des participants
Deux niveaux doivent préoccuper l'animateur:
• Le contenu (tâche)
• La relation - aspects socio affectifs / climat
(extrait document méthodologique à destination des étudiants de la faculté Mohamed V, p.48)
Premier axe : Parcours et expériences personnels (30 minutes)
1. Comment chacun d’entre vous a pris connaissance de l’existence de cette structure et dans quel contexte?
Relances :
- Sources formels (dépliants, affiches, médias, campagne de sensibilisation, enseignants, autorités locales, élus, autres associations, etc.
- Sources personnels (amis, parents, voisins, etc.)
2. Dans quelles conditions s’est effectué votre premier contact avec cette structure ?
Relances :
- Les raisons précises du recours à cette structure (information, soins, appareillage, aide financière, résolution d’un problème, formation, soutien mutuel, intermédiation, résolution d’un conflit, etc.)
*Consignes à l’adresse de l’animateur : Encouragez les participants à donner le maximum de détails,
110
à réagir et à comparer entre leurs différents parcours, et selon le type de l’handicap.
Deuxième axe : Evaluation des prestations de la structure (60 minutes)
3. Quelles sont les démarches que chacun d’entre vous a accomplies avant d’être pris en charge par la structure ?
Relances :
- La nature et la durée des démarches ainsi que les éventuels problèmes rencontrés ;
- Les conditions d’accueil et la qualité de la communication avec le personnel/ les bénévoles chargés du premier accueil
4. Est-ce que les conditions d’accueil répondaient à vos attentes et besoins ?
Relances :
- Les premières impressions sur la compétence du personnel chargé de l’accueil
- Le degré de disponibilité du personnel et de la qualité de son écoute
- Le degré de connaissance de la nature des besoins liées à votre situation par le personnel chargé de l’accueil
- L’emplacement des locaux et leur accessibilité, l’adéquation des locaux aux exigences de
111
mobilité et de confidentialité.
*Consignes à l’adresse de l’animateur : Mettre à profit les données de la grille d’observation
afin de rendre les questions plus ‘’pertinentes’’ pour les participants et personnaliser les
questions, selon les types de l’handicap constatés chez les participants.
5. Comment s’est déroulée l’évaluation de vos situations ?
Relances :
- Délais d’attente et lieu de l’évaluation
- Compétence du personnel et qualité de l’évaluation
- Degré de prise en considération des spécificités de chaque cas.
6. Estimez-vous que les informations données par la structure sont claires ?
Relances :
- Nature des informations reçues
- Le degré de clarté de l’information
- L’utilité pratique des informations reçues dans les domaines médicaux et professionnels
*Consignes à l’adresse de l’animateur : Demandez aux participants de donner des exemples de
l’information reçue et vérifier si la même information est comprise de la même manière chez les
participants qui partagent la même situation d’handicap. Incitez les participants à donner des
exemples précis de l’utilité des informations reçues dans leur vie quotidienne.
7. Avez-vous été orientés vers un/des services(s) propre(s) à la structure, ou faisant partie d’une
extra-structure ? Lesquels ?
112
Relances :
- Comment la décision a-t- elle été prise ? - Considérations prises en compte dans l’orientation ? - Jugement à propos de la pertinence de l’orientation ? - Appréciation de la qualité des services du partenaire ?
8. Pouvez-vous décrire l’accompagnement dont vous bénéficiez au sein de la structure ?
Explorations :
- Domaines exacts où se produit cet accompagnement ? - En quoi est-il constant ? inexistant ? proche ? distant ? - Nombre d’interlocuteurs suivant votre dossier ? - Etes-vous satisfait de cet accompagnement ? Pourquoi ?
9. Est-ce que l’accompagnement a pris en considération
- Votre intimité ? Comment ? - La spécificité de votre handicap ? - L’évolution de votre situation ? Comment ? - Votre projet de vie ? Comment ?
10. Globalement, est-vous satisfait ou insatisfait des services rendus par la structure ?
Relances :
- Motifs de satisfaction ? Facilités ? Soutien ? - Motifs d’insatisfaction ? Difficultés ?
11. Comment pourrait-on, à votre avis, améliorer les prestations de la structure ?
12. Faire un résumé en 3 mn de ce qui a été dit tout au long du focus groupe, puis poser la
question suivante :
Etes-vous d’accord sur le contenu de ce résumé ?
13. Y a-t-il, à votre avis, une question importante que nous avons oublié de poser ? Laquelle ?
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2. Guides d’entretiens
2.1 GUIDE D’ENTRETIENS RESPONSABLES INSTITUTIONNELS
1) Choix des structures financées
� Quel type de structures est privilégié dans l’octroi des financements ?
� Quel type de projets ?
� Quels critères sont mis en avant ?
� Financez-vous beaucoup d’associations ?
� Pourquoi ces structures?
� Certaines associations sont-elles « incontournables » ? Pourquoi ?
2) Attentes à l’égard du partenariat � Qu’attendez-vous d’un tel partenariat ?
� Dans quelle perspective travaillez-vous avec les structures?
� Apport pour les structures?
� Pour l’institution qui finance ?
3) Conditions d’élaboration et de déroulement � Beaucoup de rencontres au préalable ?
� Importance de la négociation ?
� Marge de manœuvre association ?
� Est-ce que vous leur imposez des choses ?
4) Bilan partenariat/ Conditions d’évaluation � Satisfaction à l’égard du partenariat ?
� Quel bilan en tirez-vous ?
� Financements reconduits ?
� Comment sont évaluées les actions financées ?
� Importance de l’évaluation dans reconduction du financement
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2.2 Guide d’entretiens responsables secteurs
1) Signalétique
� Présentation responsable :
Age, formation, parcours professionnel, parcours de « militant » (engagement syndical,
politique) etc.
� Présentation de la structure :
- Nombre de salariés ; - Activités ; - Année de création ; - Pourquoi elle a été créée (à quels besoins cela répondait ?) - Sous l’impulsion de qui ?
2) Les liens avec les autres associations
� Quelles sont vos relations avec les autres associations ?
� En quoi vos activités s’inscrivent bien dans les valeurs et les missions du PAPS ?
� Est-ce que vous vous reconnaissez dans les valeurs du PAPS?
3) Déroulement du partenariat � Comment se passe son élaboration ?
� Est-ce que vous rencontrez souvent vos partenaires lors de réunions? (réunions préalables
etc.…)
� Quelles sont les procédures à suivre pour acquérir des financements (pièces à fournir etc.)
Sont-elles compliquées ?
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� Est-ce que les pouvoirs publics vous imposent des choses dans la mise en place de vos
actions ? (Co-construction ou plutôt une imposition unilatérale de vos actions = public,
durée, modalités)
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2.3 Guide d’entretiens fondateurs
1) Parcours personnel
� Age
� Formation
� Parcours professionnel
� Parcours militant (engagement syndical, politique, associatif)
� Première rencontre avec la structure
2) Historique de la structure
� Insertion dans le tissu local
- perception par les acteurs locaux ?
- relations avec autres structures d’aide aux PSH ? les collectivités locales ? le tissu
associatif local ?
� Évolution des relations avec les pouvoirs publics ?
- à quel moment rapprochement ? ou éloignement ? - pourquoi ?
3) la structure aujourd’hui ? � Les défis à relever ?
� L’état de ses relations avec les pouvoirs publics ?
� L’état de ses valeurs, de son projet ?
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2.4 Guide d’entretien salariés/ engagement
1) Parcours personnel � Age
� Formation
� Parcours professionnel
� Parcours militant (engagement syndical, politique, associatif)
� Première rencontre avec la structure
2) Pourquoi cette structure ?
� Choix ou concours de circonstances ?
3) Pourquoi avoir choisi ce métier ?
� Qu’est-ce que tu recherches dans ton travail ?
� Satisfactions au niveau personnel ?
4) Implication
� Est-ce que ton travail empiète dans ta vie privée ?
� Qu’il déborde de ton temps de travail ?
5) Valeurs de la structure
� Est-ce que tu te reconnais dans les valeurs de cette structure?
� En quoi les projets que tu défens s’inscrivent bien dans les valeurs de la structure?
6) Satisfaction des relations
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� Hiérarchie ? Responsables ? Autres salariés ?
� Est-ce que tu te sens impliqué dans l’élaboration de projets ? Tenu au courant
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3. QUESTIONNAIRE
A. STRUCTURES :
1) Nom de la structure :
2) Adresse :
3) Région :
4) Localité (commune….) :
5) À quelle date a été créé le service ?
6) Quel est le statut juridique de l’organisme gestionnaire?
Association
Institution publique
Autre : précisez
7) Intervenez-vous sur :
Un quartier
Regroupement de quartiers
Une ville ou une commune
Une agglomération
Un département
Une région
Une autre aire géographique, précisez :
8) A qui s’adresse t-elle ?
Aux personnes en situation de handicap Enfants Jeunes Adultes
Aux professionnels du sanitaire Aux décideurs
Aux familles des personnes handicapées Aux professionnels du social
9) Pour quels types de handicap ?
Handicap Physique Handicap visuel
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Handicap mental Handicap auditif
10) Quelles sont les missions de votre service?
Soutien administratif Aides matériels (transport, tricycle)
Scolarité Aides médicales (achat médicaments)
Formation Aides financières
Aides techniques
B. SERVICES :
Accueil
11) Disposez vous d’un guichet d’accueil ? Oui Non
12) La personne chargé de l’accueil est elle :
Un travailleur social Un(e) secrétaire Un bénévole
13) Est il chargé :
De traiter le dossier lui-même De diriger vers d’autres personnes dans les services
14) Remplissez vous :
Une fiche de renseignement ? Oui Non
Une fiche de liaison pour chaque personne ? Oui Non
15) Disposez-vous :
D’un logiciel de gestion d’enregistrement des adhérents D’un document papier
Information
16) Donner vous l’information oralement ? Oui Non
17) Fournissez vous un guide d'information sur l'offre de services hors de la structure?
Oui Non
18) Renseignez vous les personnes sur les services existant dans la structure ? Oui Non
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19) Mettez vous de la documentation à disposition des personnes ? Oui non
20) Les aidez vous à comprendre ces documents ? Oui non
Evaluation
21) Sur quoi porte l’évaluation des demandes des besoins des personnes :
Médicales Aides matérielles Scolaires Aides financières
Emploi Formation professionnelle Sociales Aides techniques
22) Prenez vous en compte sa situation familiale ? Oui non
23) De quels outils d’appréciations des demandes et des besoins disposez vous ?
Dossier Fiche d’évaluation
Grilles d’analyse Fiche d’entretien
24) Qui est chargé de la connaissance des demandes et besoins de la personne et de son
environnement ? (Cochez tous les professionnels concernés)
Éducateurs spécialisés Psychologues Psychiatres
Assistantes sociales Infirmiers Bénévoles
Médecins Ergothérapeutes Orthophonistes
25) Faites vous des visites a domiciles systématiquement ? Oui Non
Orientation
26) Déclinez vous la demande de la personne handicapée par ordre de priorité ? Oui Non
27) Dirigez vous les personnes ;
Vers des services sociaux ? Oui Non
Vers des services scolaire ? Oui Non
Vers des services administratif ? Oui Non
Vers des services de formation ? Oui Non
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Vers des services médicaux ? Oui Non
Vers des entreprises ? Oui No
Accompagnement
28) Élaborez vous un projet personnel d’accompagnement avec la personne handicapée ?
Oui Non
Dans quels domaines :
Médicales D’aides matérielles Scolaires D’aides financières
D’emploi De formation professionnelle Sociales D’aides techniques
29) Effectuez vous un suivi régulier dans la réalisation du projet de la personne handicapée ?
Oui Non
30) De quels outils disposez vous pour ce suivi ?
Dossier Grille d’évaluation Fiche de suivi Autres, précisez……………………..
31) Sur quelle temporalité s’effectue le suivi?
Mensuelle Trimestrielle Biannuelle Autres, précisez…………………………….
32) A la demande de quelles personnes s’effectue ce suivi ?
De la personne en situation de handicap
De la famille de la personne handicapée
A l'initiative du service (référent de la personne handicapée, professionnel intervenant dans le
service…)
A la demande des intervenants auprès de la personne (médecin, travailleurs sociaux...)
C. ASPECTS FINANCIERS DE LA STRUCTURE :
33) Qui participe au financement du/des service/s ?
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Subventions institutionnelles (Etats, Collectivités territoriales)
Mécénat
Fond privé
Autres précisez…………………………………………………………………………
34) Existe t-il une comptabilité ? Oui non
35) Combien de dossier traitez-vous par an ?
36) Combien de dossier ont été élaborés avec un plan d’aide ?
37) Combien de nouveaux dossiers ont été pris en charge cette année ?
38) Durant l’année 2009, quelle a été l'activité de service ? Nombres
Plan d'aide médical/paramédical
Plan d'aide scolaire
Plan d'aide de formation professionnelle
Plan d'aide d’emploi
Plan d'aide financier
D. OUTILS DE COMMUNICATION ET PARTENARIATS :
39) Existe t-il des supports de communication propres à la structure ?
Plaquettes d’informations
Évènements ou opérations médiatisés
Participation à des colloques
Publicité dans des magasines spécialisées
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Autres, précisez………………………………………………………………………..
40) Existe t-il des actions de partenariats avec?
Association de personnes en situation de handicap
Services médicaux
Services sociaux
Services sportifs
Associations culturelles
Participation à un collectif de personnes en situation de handicap
Autre, précisez…………………………………………………………………………
41) Avez-vous des observations ou des remarques particulières ?
42) Y a t il dans vos activités et réflexions des aspects qui échappent à ce questionnaire ?
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4. Croquis et schémas de quelques locaux des associations
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Association Al Hassania (Oujda)