View
221
Download
0
Category
Preview:
Citation preview
PLAN
Les niveaux de description
Chapitre 1 : Les aspects syntaxiques de l’acte graphique
– 1. Directions privilégiées dans le mouvement graphique et des systèmes de référence spatiaux.
– 2. Les règles graphiques syntaxiques
– 3. Evolution avec l'âge des règles graphiques syntaxiques
– 4. Syntaxe et représentation
– 5. Syntaxe et sémantique
– 6. Production de dessins complexes
Chapitre 2 : Le développement du dessin symbolique
– 1. Les études pionnières: Luquet (1927), Piaget & Inhelder (1947)
– 2. Les études plus récentes: Freeman (1980), Fenson (1985)
– 3. Les effets de contexte, les biais canoniques dans le dessin
– 4. Dessin et expression des émotions
Chapitre 3 : Le dessin et les changements représentationnels internes
– 1. Dessin et flexibilité cognitive : le paradigme d’innovation et le modèle de Karmiloff-Smith
– 2. Rigidité procédurale, flexibilité représentationnelle
– 3. Sensibilité de cette évolution à des effets de tâche ?
Chapitre 4 : Les influences culturelles dans le dessin
– 1. Culture et règles graphiques
– 2. Culture et orientation des dessins
– 3. Culture et contenu des dessins
Chapitre 5 : Cognition Spatiale, Dessin et pathologies
– 1. Cognition spatiale : Développement et bases cérébrales
– 2. Le dessin comme instrument d’évaluation
– 3. Troubles de la cognition spatiale et héminégligence
– 4. Mieux utiliser son cerveau pour dessiner 2
3
INTRODUCTION
Activité graphique = vaste domaine d’étude,
incluant divers aspects
Plusieurs niveaux de description de l’acte
graphique
→ 3 niveaux (doc 1 ): sémantique, syntaxique,
cinématique ou dynamique
LES NIVEAUX DE DESCRIPTION
4
Niveau sémantique : « quoi »
→ intentionnel
Niveau syntaxique :
« comment »
→ règles graphiques; manière
de planifier, d’organiser son
geste
Niveau cinématique ou
dynamique : aspects moteurs
6
Syntaxe graphique = logique de l’action
→ règles de séquençage et de diréctionnalité des mouvements
Grandes diversité dans la manière de réaliser un pattern
→ 1 segment = 2 ordres
→ 2 segments = 8 ordres
→ 3 segments = 48 ordres
→ 4 segments = + de 300 ordres
Utilisation de peu de variantes → règles générales
7
1. Directions privilégiées dans le mouvement graphique et des systèmes de référence spatiaux
Les directions préférées
- Van Sommers
→ toutes les directions ne sont pas utilisées
avec la même fréquence
→ distinction gauchers/droitiers dans les
préférences : importance de facteurs
anatomique ou biomécanique
8
Les systèmes de référence spatiaux
- Meulenbroeck et Thomassen
→ description anatomique simplifiée : en fonction de la
direction du mouvement, soit la main, soit les doigts,
soit les deux sont mis à contributions.
→ obliques : mouvement de la main ou des doigts
→ verticales : coordination des deux (soit congruente
soit incongruente)
10
Deux systèmes de références spatiales:
- Système moteur : dépend de la structure anatomique
- Système géométrique : dépend du système perceptif
Directions dans l’espace non équivalentes, certaines dépendantes d’un système de « haut niveau » (géométrique), d’autres d’un système de « bas niveau »
Système de référence géométrique lié au niveau de planification de l’action
Système de référence anatomique déterminé par les contraintes biomécaniques de déplacements obliques des doigts et de la main
11
2. Les règles graphiques syntaxiques
Les points de départ et sens de progression
- Goodnow et Levine → « règles » de l’action
graphique
Deux grandes catégories de choix :
- Relatifs au point de départ
- Relatifs au sens de progression et
enchainement
12
Règles des points de départ:
- démarrer par le point le plus haut
- par le point le plus à gauche
- par une verticale
- par l’oblique à gauche dans les figures à sommet.
Règles des sens de progression:
- horizontale de gauche à droite
- verticale de haut en bas
- continuité quand possible
- ancrage (initier par point déjà dessiné)
- dessiner les parallèles en succession immédiate
13
Règle de continuité
Van Sommers (1984) : certaines caractéristiques favorisent la continuité e.g. taille de la figure
→ principe d’économie
Principe d’ancrage (anchoring)
Mouvement prend source sur un tracé précédemment dessiné
→ Principe d’accrétion: le sujet ne procède pas par éléments dispersés mais tend à dessiner un élément graphique sur l’élément précédemment dessiné.
e.g. dessin du soleil
14
Les conflits entre règles
Thomassen, Meulenbroeck et Hoofs (1991) : hiérarchie de l’application des règles graphiques
→ stratégies les plus économiques sont priviligiées
-Règles hiérarchiquement supérieures:
- continuité
- départ à gauche
- ancrage
-Règles hiérarchiquement inférieures
- départ vertical
- départ en haut
16
3. Evolution avec l’âge des règles graphiques syntaxiques
Goodnow et Levine (1973) Doc 4
→ évolution des principes syntaxiques avec
l’âge
Règle de départ en haut et règle de
départ à gauche : évolution
graduelle avec l’âge
Règle de départ par une verticale:
même évolution mais moins
respectée par les adultes
17
Vinter (1994)
Principe de départ à gauche: bien
respecté depuis le plus jeunes âge
Principe de départ en haut:
augmente avec l’âge, mieux respecté
par les plus âgés.
→ changement à 5-6 ans: rôle de
l’éducation
Chez le petit: comportement
graphique réguler par l’axe du corps.
Principe de progression : faiblement
respecté par les plus jeunes,
évolution rapide avec l’âge.
18
Sens de rotation
Thomassen et al: sens de rotation employé pour les figures libres et pour l’écriture.
→rotations horaires : sous contrainte de vitesse utilisées pour les figures, vitesse plus élevée que pour les rotations anti-horaires
→rotations anti-horaires : + utilisée en condition de production lente, production de lettres
- Syst moteur = 2 manières de gérer la prod du sens de rotation
sens horaire: tâche de dessin
sens anti-horaire: écriture
19
Vinter et Meulenbroeck (1993)
-production de cercles
(main droite et main gauche)
enfants droitiers 4 à 9 ans
→ 4-5 ans proportion anti-horaire
faible
augmentation à 6 ans
→ chez les petits:
-main gauche = anti-horaire
fonctionnement en miroir des deux mains
-déterminants de bas niveaux (biomécanique)
20
Modèle de développement (Nihei , 1980,83)
3 étapes en rapport avec le développement de
la syntaxe
- Première étape : stratégie d’ancrage fixe
- Deuxième étape : stratégie d’ancrage fluide
- Troisième étape : stratégie de départ
balistique
21
Vinter (1994)
- 3-4 ans : planification locale « segment par segment »; pas de considération de la figure globale
- 6-8 ans : planification au niveau de la « figure » mais rigide; prod du premier segment détermine la séquence des mouvements; principe de continuité
- 9 ans : combinaison planification locale et globale; conduite graphique flexible; diminution du principe de continuité, application principes de progression gauche-droite ou haut-bas.
22
Pourquoi ces principes?
→ principe d’économie générale, coût de la prod du mouvement
Simmer (1981,1984) : enfants 4-7 ans,
sélection des unités → proba à produire le moins d’erreurs
→ plus petite dépense d’énergie et d’effort
Lieblich et Ninio (1976) : mesure de la quantité d’effort → choix des mouvements qui exigent la plus basse dépense d’énergie.
23
4. Syntaxe et représentation
Développement grapho-moteur = indicateur du développement de la représentation
Van Sommers (1984) sur adultes ; Vinter et Marot (2007) sur enfants 5-9 ans : relation syntaxe et représentation mentale des patterns dessinés
→ analyse des stratégies graphiques en situation de copie.
24
3 catégories de stratégies
- Stratégies dites « element based » (propres à l’enfant jeune) :
stratégie de copie de rectangles isolés
stratégie de copie de rectangles juxtaposés les uns aux autres
stratégie de copie de rectangles juxtaposés et isolés
stratégie de copie de rectangles isolés avec une base commune
25
- Stratégies graphiques « united-based » :
Stratégie d’embedding (d’emboitement : les rectangles sont emboités les uns dans les autres)
Stratégie d’accretion stacking (d’inclusion : les rectangles sont inclus les uns dans les autres)
26
- Stratégies « frame-based » :
Stratégie de partial framing (dessin partiel du cadre d’abord, et complétion de la figure)
Stratégie de full framing (dessin complet du cadre d’abord, puis complétion par segments manquants)
27
Evolution de l’utilisation des stratégies avec
l’âge
Une répartition claire apparait avec
l’âge:
-stratégies element-based: à 5 ans
puis déclin avec l’âge, disparition
après 8 ans.
→ conception du pattern =
assemblage non coordonné d’unités
élémentaires et indépendantes
28
Evolution de l’utilisation des stratégies avec
l’âge
-stratégies unit-based: à partir de 6
ans
→ conception du pattern = entité
globale unitaire, avec des
rectangles liés les uns aux autres
29
Evolution de l’utilisation des stratégies avec
l’âge
-stratégies frame-based: à partir de
10 ans
→ conception du pattern :
décomposable en parties et en tout
30
Cette évolution répète celle des trois étapes de l’application des règles syntaxiques
- segment par segment
- sur la figure entière
- équilibre entre figure entière (tout) et segments (parties)
Syntaxe influencée par le sens que l’on donne à la figure
31
5. Relations entre syntaxe et sémantique
Van Sommers : comment le sens (le
« quoi ») peut-il modifier, influencer la
stratégie graphique (le « comment ») ?
→ étude chez l’adulte
Vinter (1999): étude chez l’enfant
→ reproduction de dessins identiques avec
significations différentes
Figure 1- une pipe et rond de fumée / une
maison, son ombre et soleil
Figure 2 - un losange traversé par une ligne
/ une pyramide et son reflet
Figure 3 - 2 chiffres 4 face à face/ la lettre
M traversée par ligne
Figure 4 - la lettre N / la lettre Z retournée
de côté
Figure 5- un homme et un télescope / un
verre de cocktail avec une cerise
33
Présentation des figures avec une
signification, puis avec l’autre.
→ certains patterns = pas de différences au
niveau des stratégies graphiques en fonction
du sens
→ d’autres patterns = modification de la
syntaxe en fonction du sens
M et losange = entité unique
dans une signification
→ tracé en continu : figure 4A et
5A
M et losange = deux entités
distinctes dans la seconde
signification
→ tracé séparé des deux entités
: figure 4B et 5C
Syntaxe perméable au
sens = influencée par la
représentation mentale
Mais aussi influence de
facteurs plus
géométriques et plus
biomécaniques
35
Choix de la syntaxe → coopération ou
compétition entre deux forces
- Bottom-up : contraintes exécutives
géométriques ou biomécaniques
- Top-down : sémantique
36
6. Production de dessins complexes
Règles graphiques → production de pattern
géométriques simples mais aussi production de
dessins représentationnels
Etude de la production graphique d’objets familiers:
- niveau local : application des règles graphiques sur
les principaux composants du dessin
- niveau global : ordre de production des unités
graphiques du dessin
37
Niveau global :
- dessin = 4 unités représentationnelles
e.g. maison = corps + toit + porte + fenêtre
soit 24 ordres possibles
→ nombre limité de séquences est utilisé
→ dès 5 ans, schéma de production stable =
routine graphique
38
Van Sommers (1984) :
- principe d’ancrage
→ par proximité
→ par similarité
- principe de progression des unités les plus génériques vers les unités les plus périphériques
→ Unités génériques = définir identité minimale de l’objet
→ Unités périphériques = enrichir l’objet
39
Comment déterminer le caractère générique ou
périphérique d’une unité?
→ poids sémantique de l’unité graphique reflété par sa
fréquence d’occurrence
- fréquence forte = générique
- fréquence faible = périphérique
→ principe de progression corps-périphérie = priorité
de dessin des unités génériques par rapport aux
unités périphériques
Van Sommers (1984)
relation entre fréquence d’occurrence et rang de production
Production d’objets familiers →
routine graphique
Interaction entre principe
d’ancrage par proximité ou
similarité et principe de
progression « corps-périphérie »
Lien fort entre syntaxe et activité
conceptuelle de catégorisation
Recommended