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Kystes de Tarlov du sacrum:
Prévalence et Aspect en IRM
Sonia Hammoud, Jean-François Lepeintre, Michel Revel, Ramin Bazeli
Jean-Luc Drapé, Antoine Feydy
I Etat des connaissances - Définition anatomique et histologique
- Pathogénie
- Imagerie
II Étude de la prévalence en IRM
III Élaboration d’une classification des images périradiculaires
sacrées de signal kystique en 3DT2
PLAN
I ETAT DES CONNAISSANCES
• Particularités anatomiques des kystes périradiculaires de Tarlov:
• Naissance à la jonction entre la racine dorsale et le ganglion spinal1, des
racines sacrées essentiellement avec une prédominance en S2-S3
• Rares cas de topographie non sacrée
• La cavité kystique correspond à une prolongation de l’espace sous
arachnoïdien entre l’endonèvre et le périnèvre 1
• Uniques ou multiples
• Pas de critère de taille
• Particularité histologique des kystes périneuraux introduite par Tarlov à partir
d’autopsies:
•Présence de cellules nerveuses ou ganglionnaires dans la paroi
kystique1
•Le reste de la paroi est constitué de tissu conjonctif aspécifique
Définition anatomique et histologique
Classification des kystes méningés
spinaux
Publiée par Nabor et.al4 en 1988
Type I :Kystes extraduraux sans fibre
nerveuse
type Ia : kyste arachnoïdien extradural
type Ib : méningocèle sacré
Type II : Kystes extraduraux contenant des
cellules nerveuses: kystes de Tarlov
Type III : kyste arachnoïdien intradural
D’après Tarlov 19701
• Multiples hypothèses pathogéniques dans la littérature:
1- Consécutifs à une augmentation de pression de LCS 2, 3,5,9,10 car :
Gradient céphalo-caudal corrélé à la topographie sacrée
Antécédent de port de charges lourdes retrouvé 2
Manœuvre de Vasalva augmente le volume du kyste constaté en
per-opératoire9,10
2- Mécanisme de valve/ prolifération arachnoïdienne au niveau de l’ostium de
communication du kyste avec l’espace sous arachnoïdien bloquant le LCS dans
le kyste retrouvé en per opératoire 2 ,3, 4 ,5, 6
3- Traumatique
Antécédent de traumatisme à l’anamnèse 1,2
Hémorragie/dépôts d’hémosidérine à l’histologie localement 1,4
4- Congénitale 4,5
Pathogénie
• IRM
- Image de signal kystique périradiculaire en isosignal au LCR sans autre
précision de taille ou morphologique 8
- Pas d’étude précisant la description
• MYÉLOGRAPHIE / MYÉLOSCANNER
Invasif mais :
-Mise en évidence de la communication du kyste avec l’espace sous
arachnoïdien9
-Phénomène de remplissage tardif en faveur d’un mécanisme valvulaire au
niveau de l’ostium du kyste 3,5,9
→Permet le diagnostic différentiel avec les autres images
kystiques d’origine méningée qui ne sont pas des kystes de Tarlov
Imagerie
• Multiples symptômes ont été rapportés aux kystes du fait d’une
corrélation de la topographie des kystes et de la symptomatologie, sans
autre anomalie pouvant les expliquer. Les kystes seraient symptomatiques
dans 12% des cas d’après Langdown et al11 et responsables de 2°/oo des
lombo-radiculalgies:
Lombalgies 4, 10 Dysfonction urinaire 4,10 / Douleurs abdominales 7/
Fracture du sacrum2/ Dysfonction sexuelle2/ Déficit neurologique10
• Divers traitements on été réalisé:
Microchirurgie (fenestration) 10,12, aspiration percutané des kystes, injection
de fibrine-glue13
Amélioration des symptômes dans certains cas
Pas de résultat significatif au long cours
→ Le caractère symptomatique reste donc controversé
→ Pas de traitement efficace
Symptomatiques ?
II Etude de la prévalence en IRM
• Etude rétrospective monocentrique d’IRM pelviennes et du
rachis sur PACS.
• Analyse de 1000 IRM d’adultes âgés entre 18 et 94 ans
(moyenne:52 ans) , 604 femmes et 396 hommes, réalisées pour
d’autres motifs diagnostiques comportant des séquences STIR ou
T2
• Analyse de 100 IRM d’enfants âgés entre 2 mois et 17 ans
• Nous avons positivé les patients avec des kystes en isosignal au
LCR arrondis ou lobulés.
Matériel et méthode
Nombre
d’examens
TR TE Epaisseur
STIR 638 3700/
4700
90/180 4mm
T2 SE 212 5500 130 4
3DT2 150 1300 130 1- 1,3mm
Caractéristiques techniques des examens
• Aucun kyste chez les enfants
• 132 adultes avaient des kystes (260 kystes au total), soit une prévalence
de 13,3% .117 kystes en S3, 100 en S2, 25 en S1, 18 en S4
• Les patients positifs étaient âgés entre 18 et 94 ans (moyenne: 59 ans)
• Sexe ratio (femme/homme) :3
• En moyenne, 2 kystes par patient, mesurant 13mm
• Extension pelvienne dans 4 cas
• Pas de réhaussement après injection de gadolinium (40)
• Érosion osseuse: dans 70 cas
Résultats
Aspect de volumineux kystes sur
une séquence STIR
Quelques images des kystes retrouvés …
Niveau hémorragique au sein d’un kyste
(contexte traumatique)
• Les séquences 3DT2 millimétriques mettent en évidence l’inclusion pariétale des fibres
nerveuses pathognomonique des kystes de Tarlov 1,4,5
• Or toutes les images kystiques ne sont pas des kystes de Tarlov
• Nous avons donc tenté de réaliser une classification des images kystiques à partir des
séquences 3DT2 millimétriques
MAIS…
III Elaboration d’une classification
des images périradiculaires sacrés
de signal kystique en 3DT2
Anatomie normale
Gaine périradiculaire Racines ventrales et dorsales
Belle visibilité des gaines en S1 fréquente
Nous avons sélectionné 52 IRM ayant des images kystiques
périradiculaires sacrées simples ou atypiques sur des séquences 3DT2, à
partir de 282 IRM pelviennes comportant une séquence 3DT2 millimétrique,
réalisées pour un autre motif diagnostique .
Réalisation de la classification: Les critères pris en compte pour réaliser la classification:
1- Communication visible avec le sac dural
2- Taille
3- Atypies: forme, inclusion de racine
Méthode
La Communication avec le sac dural
• Pour différencier kystes et dilatation de gaine:
- Kystes dits de « Tarlov »: pas de communication libre avec les espaces méningés,
hypothèse de valve expliquant la myélographie retardée
- Dilatations des gaines: simple dilatation de l’enveloppe méningée à la sortie de
la racine du sac dural
La Taille
• Pour différencier kystes et microkystes
• Images kystiques de petite taille très fréquentes
• D’autant plus visibles sur les séquences millimétriques
• Protocoles standards rachis lombaire mécanique , coupes de 3 ou 4 mm
d’épaisseur:
→ les microkystes ne sont pas visualisés, d’où un critère de taille de 5mm
pour parler de kyste
Les Atypies
• Aspect le plus typique:
- De forme: arrondie ou en goutte
- Naissance du kyste entre les deux racines (ventrale et dorsale) qui sont
refoulées en périphérie, incluses dans la paroi du kyste, délimitant plus ou
moins un récessus à l’origine du kyste.
• Dans certains cas des atypies sont observées:
- De forme: tubulée ou lobulée
- De distribution des fibres nerveuses: inclusion d’une fibre dans la lumière
kystique
Classification des images
périradiculaires de signal kystique
en 3DT2
La prévalence des kystes sur les séquences 3DT2 était de 18,8%
Nous avons isolé 3 catégories
• Type I: Les kystes (114 au total ), 8 en S1, 15 en S2, 62 en S3, 29 en S4
a- kystes simples: 89
b- kystes atypiques: 25
• Type II: Les microkystes 59 au total, chez 21 patients
• Type III: Les dilatations de gaine 23 au total, chez 13 patients
Résultats
Type Ia: Les kystes simples
- 89 kystes simples
- Naissance à distance du sac dural, pas de communication macroscopique.
- Arrondis ou « en goutte »
- > 5mm
- Origine: avec récessus inter-radiculaire ou englobement direct du kyste par la
racine
• Type Ia avec « récessus » • Type Ia en goutte, sans récessus,
englobement du kyste par la racine
Type Ib: Les kystes atypiques
- 25 kystes atypiques
- Inclusion de fibres nerveuses
- Septum
- Forme lobulée
- Forme tubulée mais sans communication directe avec le sac dural
- Extension endopelvienne
• Inclusion d’une fibre nerveuse dans lumière du kyste, type Ib
Type III: Les microkystes
- <5 mm
- Kyste dans la racine nerveuse
• Microkystes (flèches rouges) et kystes
(flèches vertes): le seul critère distinctif
est la taille
• Microkyste
Type IV: Les dilatations de gaines
- Communication visible avec le sac dural
- Tubulée
- Racine nerveuse au centre de la gaine dilatée
- Contact avec plus ou moins déviation fréquente des racines sous jacentes
de la queue de cheval dans le canal sacré
- Possibilité de refoulement des racines sus jacentes contre le cadre
osseux: symptomatique?
• Contact d’un kyste développé aux
dépends de S3 droit avec la racine S4
qui est déviée
Rapport avec les autres racines
• Refoulement contre le cadre osseux des racines sus jacentes par les kystes
• L’imagerie millimétrique permet de mettre en évidence l’inclusion pariétale des fibres
nerveuses corrélée aux données histologique des premières descriptions des kystes
périradiculaires faites par Tarlov.
• Cette étude reste descriptive ne permet pas d’analyser l’éventuel caractère
symptomatique. Toutefois les séquences millimétriques montrent une déviation
fréquente des racines nerveuses adjacentes qui est donc a priori asymptomatique.
• Les microkystes sont une entité uniquement décelée sur les séquences millimétriques
mais décrite sur des séries autopsiques14. Nous avons donc choisi le seuil de 5mm,
pour parler de kyste et pouvoir les détecter en IRM de routine en coupes épaisses
Discussion (1)
Discussion (2)
• Une prévalence plus élevée de kystes (18 vs 13,2%) avec les séquences millimétriques
est retrouvée, vraisemblablement lié à une meilleure résolution spatiale.
• La description topographique est différente entre les deux parties de l’étude: en effet,
dans la première partie de l’étude, les séquences STIR ne permettaient de déterminer
avec précision la relation des kystes avec les racines. Ainsi plusieurs kystes S3 ont été
classés en S2.
• Tous les kystes périradiculaires sacrés naissant à distance du sac dural montraient sur
les séquences millimétriques une inclusion pariétale de racine nerveuse: aucun d ’eux
ne semblait correspondre au type Ia de la classification de Nabors.
• Les kystes périradiculaires sacrés sont fréquents, centimétriques en
moyenne, en S2-S3 surtout et donc asymptomatiques dans la grande
majorité des cas.
• A prédominance féminine.
• L’absence chez les enfants et la moyenne d’âge plus élevée chez les
« Tarloviens » que celle de l’échantillon de départ est en faveur d’un
mécanisme acquis.
• Les séquences 3D T2 millimétriques permettent de déterminer une
topographie plus précise du kyste et le rapport avec les racines
adjacentes. Aussi, elles mettent en évidence l’inclusion pariétale de fibre
nerveuse pathognomonique des kystes de Tarlov.
CONCLUSION
1. Tarlov IM:Spinal perineurial and meningeal cysts . J Neurol Neurosurg Psychiatry. 1970 Dec;33(6):833-43.
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3. Acosta FL Jr, Quinones-Hinojosa A, Schmidt MH, Weinstein PR: Diagnosis and management of sacral Tarlov cysts. Case report
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14:Rexed BA, Wennistrom KG Arachnoidal proliferation and cystic formation in the spinal nerve-root pouches of man . J
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