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1964 Tome 10 - Free

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TABLE DES MATIÈRES

Pages Canipte readu du s” ;Con,gr&s Ides Sociétés ,d’Histoire et

Id’Archéolo!gie ,de l’Aisne là ICh?iteau-Thsiierry le 24 mai 1964 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 - Les .Carolingiens idte Laon et l’Espagne ,par S.

Mart inet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 - Le souvenir .de Jean de La Fontaine à Paris,

par A. Lorion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 - Tenue d.es registres d e catholicité ,du Vermandois,

- .Le radiogramime ide la vi:ctoire, 2 j,uin 1918, par

Société historique et archéologique de. Château-Thierry :

Société historique; et madimique de‘ Ha&e?Pimrdie :

par Th. Collart . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

le Général Desfemmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

- Coimpte rendu des travaux ide 1963 . . . . . . . . 38

- Viseux solidats invaIldes et ob,lats des abbayes de l’Aisne, par le colonel H. de Buttet . . . . . . . . . .

- L’etat de la cathPldrale de .Laon vers 1.2350 :et’ les différents projets dve restauration de cet édifice,

- An,ciennes afikctations Ides diffkrentes salles su$- sistantes de I’abbaye Ide VaLiclair e t .des salles ,

d’une a!b.baye cistercilenne-type (avec plan), par

57 71 - L’abbaye de Cuissy, !par S. Martinet . . . . . . . .

,par G. Duimas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

,G. Dumas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

Soci&té crccrdémique de Saint-Quentin :

Société historique et scientifique de Soissons :

Société erche‘odogiquei de Vervins et de la Tliié,rache :

- Co,mpt,e rendu !des s6anlces ‘de 19’63 . . . . . . . . . .

- La Justice ,de Paix Ide Bazoches, par R. Haution.

- La Bataille .de Guise (Août 1964), par le Gdt

98

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Lanrezac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

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Pages Société historique: régionde, de Villea-Cofferêts : - L’inscription exacte de la cloche donnke en 1560

par Jean Ide ILongueval, .à 1’Cglis.e de Villers- CotCerêts, ]par R. Patry . . . . . . . . . . . . . . . . . .

- Jean id-e lhn8gueval, écuyer tranchant ondinaire du roi, capitaine Ide Villers et de la forêt de Retz, parrain de la cloche de 4’6glise ‘de Villers- Cotterêts en 1560, ‘par A. Moreau-Néret . . . . . .

- Alctivités Ide la Socititté historique de Villers-

126

1529

131 CotterGts en 1963 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . .

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BUREAU DE LA FEDERATION

POUR L’ANNEE 1964

Président : M. *MOREAU-NBRET, !Président de la Socitte

Vice-présidents : M. AGO,MBART, Preslident de la Société Aca-

IM. ANCIEN, Président de la Société Histo-

Membres : M. HAIRDY, PrEsident die la Société Historique et Arahéologique de Château-Thierry.

M. CANONINE, Président die la Société Historique et Archéologique de’ Vervins.

M. TROiGHON de LOIREIRE, Président de la So- cikté Historiique et Académi’que de Haute- Picardie.

Historique Rkgionale de Villers4CotterCts.

démique dqe Saint-Quentin.

rique et Scientifique de Soissons.

Secrétaire Général-Trésorier : M. *DUMAS.

Les publications de la Fédération sont subventionnees par le departement de l’Aisne, p8ar la Féderation de la Mutualité agricole de l’Aisne et par ,la Ohambre ,de commerce de Saint- Quentin et de l’Aisne.

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Compte rendu du 8 e des Sociétis d’Histoire e t .

Congrès d’Ar ch 6 ologie

de l’Aisne, à Château-Thierry,

et Commémoration du Centenaire de la Fondation

de la Société de Château-Thierry

24 MIAI 1964

La journée comm~en~a par la séance sol1enn:el.k .dans la Salle des FmCtes de 1’Môt.el d.e Ville, sous les ye.ux des (d Moissonneurs P de Léon Lhermitte.

M. lfe Recteur Hardy, pr&si,dent, frappé par la {maladie, et k .préS.ident .d’honneur, *Maître ,Chalo.in, 90 ans, n’avaient pu se jo.intdre aux congress.istes qui pri&rent les menibr:es du Bureau de les assurer de lems sentiments affectueux.

C’,est .donc le pre:mier vice-présimdent, M. Duidrumet, assisté de ses col,laborateurs, Mme Ki:enig, NUM. D e r u e k et Beaujean, qui reçut les visiteurs. 11 remercia avec écinotion 4es personnalités qui avaient bien voulu. honorer la séance de Ileur prks,ence : M. le Sous-PréfeZ, M. 1.e Mair,e, NliM. ,les ConseilIliers génkraux Lamarre e t Lemret, M!M. les Présildents des sociétés sœurs ,de l’Aisne, N. Will, ,directeur régional :des anti,quités histori,ques, etc, Il rapp:ela que la FPdé,rati,on avait ét,é créée sur ll’initiative de la Société ,de ,Château-Thierry et, rappelant un texte !de M. R,en,é Handot, cha‘nta les agréments ,de .la Vil4e, soahaitant que tous, ce soir, remportent un agrhb,le souvenir ,de notre vallée de la Marne.

Selon Vusage, l a séance du matin fu t coasacrée à la présen- tation, par quelques ,membres éimminents, dve très intér:essantes 6tu.dIes : Mme IMartinaet, brillante b.ibliothécaire de la Q .Monta.gn:e Couronnbe >>, parla des relations ,entae les Caro1iiigi:ens de Laon et leurs vassaux .dse la Catalogne ; M. André Lorion, doe ChSteau- Thterry, dénombra et decrivit les souvenirs de Jean de La F,o,ntaine .à Paris ; M. Th. Collart, maire de Po,ntruet, dit t,out ce qu’il decouvrit Idans les registres ,paroissiaux du Vermandois.

Enfin, le .Président de la F.édération, M. M,oreau-N&r.et, donna lecture d’une relation de M. k G’énéral Desfem.mes sur

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,le c iRadiogramnie cie la Victoire >>, 'un fait gédra1,enient in,coiinu qui eut une énor.me inci.dence sur la poursuite victor.ieuse 'd,e la guerre 1914-18.

Ces communications, suivi:es avec une extrême attention, ont été résumies dans 1.a presse locale let sont présentées au llecteur du ,présent vohme.

Le te8mps d'kcouter une aubade inattendmue de l'Avant-Ciardee, tous tambours et chirons dehors, let la Salle dees Fêtes d,evi.ent salle de réception enl l'honneur d,es congress.istes. M. Pichard, maire, avec sa coutumièpe gentilIlesse, tourne un aimmab1.e compliment. M. Moreau-,N>éret lui répond, ftllicik la SociétE et la Vid1.e d''entretenir .l,e culte ,du Fabuliste .en conservant sa .inaison natale et en faisant chamque amEe ,de .la fête patrona1.e

. un festival Jean de La Fontaine. Château-T,hierry, comme il se d,oit, <c tente de se rajeunir, dre se mod,erniser, mais r,éussit néanmoins ,ii alli,er le souci 'de son actuel dévelolppment au souvenir dle son passé >>.

{Le repas !en commun fut fort b,ien servi à l'Hôtel Mod,erne dans une aimable a"ian.ce comme il. sied entre gens 'd,e bonne compagnie. P,olnt .de 'd,iscours : ce ,qui est assez rare ,et fort dgrEable.

L'après-midi ctevait 6tre consacrée au Centenaire .de la Fondation d,e la Société.

Réu.nis. .dans da cour de la Maison Jean d:e La Fontaine (avec un Eger retard ,dont ils ktaient confus), les congressistes et leurs invités furent Ide nouveau reçus. par M. Dudrumet. En quelques mots, il dit l'objet 1d.e leu,r visite : inauguration de l'exposition << Château-Thierry à travers les âges >>. Puis, à la suite de MeHe Prifeur, tous pénétrèrent (dans, lle Musée, tout de suite ,é,m:erveillsés par les ri.chesses historiques rasselinblées par la Conservatrice.

,C',est 188 san,s cont,este ,une des plus passionnantes expositbns qui aient Cté o,rganisées au' Musée. Jamais plus, sans doute, 1orsqu.e ses portes seront $emi.es - fin août - let que les mulltiples obj3ets ,d'art (qui ,l':enrichissent auron,t retrouvé .leur place dans les maisons parti~cutlières, jamais plus ,on ne verra un tel rassemblement de docum:ents et pièces histo,ri.ques se rapportant au passé ,d,e Château-Thierry et de ses environs. LES visiteurs reçurent, en so,uvenir de cette journée mEmorable,

le Livre du Centenaire : Un siècle au service de la peltite Patrie, écrit par M. F. Beaujean, TrésoNrier. 1.1s y trouveront toute l'histoire et le rCsumé Ide l'a'ctivité d'une soci.été << qui n'a jamais feu d'autre souci que la recherch,e probe let désint&essée, comptant avant tout, .pour rester vivante et .entretenir .entre ses mkmbres .un clijmat de confiame et ,d'amitiC, sur u.n atta- chement ,commun à la petite Patrie B. Lls y liront également un historique précis d,e la ,Maison -,Jean de 'La F'ontaime.

Il deur a été égalem,ent remis 'une bro.chure intitu1é:e : << A travers I'histoirje de Clidteau-Thierry >>, 'd,e iMell,e Prieur,

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,nui,de 'qui permettra aux visiteurs de l'exposition d:e tirer le mei:lkur prolfit de leur promenade dans 'Ive !passé.

C'est à Gond6-en-Brie, d,ans un autre musBe, paiv'é celui-lxà,: ie chi3taeau de M. le Coiinte 'de .Sade, 'que ales hmis,tolriens ont terminé leur jo.urnée.

Collecti,on d'une gran'de richlesse en &et, constituke essen-. tiellement ,avec d'auth.entiques souvenirs d'une des plus gran.dges familles ,de France. JMadame let M. lie .Comte de Sadte, avec une charmante si7mplicitk et une déli(ci:euse courtoisie, ont ,offert leurs hôtes unje aéception que ceux-ci, n'oublieront pas.

Rappelo'ns qu,e, s i ile Congrès f u t une réussite, il le doit au dynami,que prWdent m. M'oreau-Néret, aux coIllkgue!s venus coifibreux :de tous les points [du dkparte,ment, de Villers- Co,tt.erêts, Soissons, Laon, Vervins, St-Quentin, aux aut,eurs de con"ni.cations, et à Pactivité des histo,riens de Château- Thierry.

Le Ceneenaire é k i t ,placé sous le qatronage de ,Madame la ,duchesse .die La RochefoucauLd, membre Id'honneur de la Sociét.6, Ide .M. le Prklfet Ide ,l'Aisne, ,d.e !M,. .le Sous-Prkfet de Château-Thi,erry, de M,. .l,e Maire de la Vilale, de Mgr l?Évêque de Soissons, de M: .le d6put.é ,de Soissons - Château-Thierry, de MM. Iles Conseillers g-6n.é" de l'arron'dissement, de M. le recteur d e 1'Acadélinie de ,Reims, dfe MI. l'inspecteur d'Acadélmie, à Laon, de M. Charles Braib.ant, directeur génkral honoraire cies Archives de France, d*e M. Erniest W.il.1, directeur !régional d6s Antiquités historiques, de M. Agache, directeur d,e la cir- conscription archéol,ogilque, de M. A. Lanoux, prés,id,ent des Bcrivains de Champagne, d e M. Hollande, vice-pr6sident des Amis du Vi.eux R,eims, etc.

précieuse #participation financiere ,du ,Conseil municipal de Châtfeau-Thierry, d,e l'Union comm,erciale :et industrielle, du Syn'dicat d'initiative, de la B.N.CI., de la Banque nancéenne, des annonmus, et l'ai,d,e mat>éri,elle constantle de la Mun*icipalité.

A tom, ainsi qu'.aux prêteurs ,d'obj'ets et documents .pour l'Exposition, le !Bureau du CongrPs let la Commission .du Cente- naire adress:ent leurs remerciements .&es plus ohaleurteux.

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Rappe1,ons qwe Congrks et .Commémoration obtinrent .la .

F. B.

Les Carolingiens de Laon et l'Espagne

Lorsque nous évoquons à l'heure actuelIlle les rois Carolingiens et l'Espagne, nous pensons tout ,dte suite à l'épisode de Roncevaux : i< )Le roi Charles sur l'herbe verte voit le corps de

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son nieveu, et le roi se pâme, et sur lui dit sa plainte : << Ami Roland, je m’en irai en France et quanld je serai à Loon en ma chambre de maint royaumes, vimdront lies vassaux etrangers. Ils demanderont : où est le comte capitaine, et je ]lieur dirai que tu es imort en Espagne et je ne règnerai plus que dans la douleur >)... Ainsi le rapporte celui qui fut présent à la bataill~e, ce <baron Gilles, pour qui rDd’eu fait *des miracles et qui *en f i t jadis la charte au moutier de 8Loon )9.

Si ces quelques lignes sont une émouvante transposition d’un poète du XII” sièclie, pouvons-nous, $21 travers elles, trouver la vérité historique

La belle cité du roi Charlemagne, c’est ,Laon, notre Laon. C’est le berceau des Carolingiens depuis que le palais de Samoussy abrita les amours du roi IPépin-le-Breif, venu A la chasse dans le domaine du comte Héribert de Laon, avec Berthe-aux-grands-pieds, la fille du c0imt.e. La photo aérienne nous révkle actueltlement l’enceinte de cette demeure 051 naquit et mourut Carlolman le frère de Charlemagne, fils légitime de Pkpin et de Berthe, alors que Charles cachera le lieu de sa naissance, l’événement ayant eu ~l isu avant le mariage de ses parients. Berthe a-t-elle accouchk à Samoussy, à Liège, sur les bords du Rhin, nous l’ignorons encore.

Mais les Carolingiens ont eu une prédilection pour Laon, ce castrum romain, bien clos de gros remparts de piierre qui en font une place imprenable. Nos rois bâtiront dans l’enceinte, un palais appuyi au monastkre St Jean (prifecturje actuelle), derrière la porte du eastrum, cette porte appelée royale ou rcyée (notre porte d'Arden). Les auteurs des Ix” et XB siècles Flodoard et Richer nous apprennent que ‘dans la maison royale f u t une grosse tour, que Louis IV d’0utrwner a reconstruit depuis son fondement, et que son fils cadet Charles de Lorraine, renforGa en surèlevant les murs, jugb trop bas. Tout le faîte Fui garni d’un dispositif militaire pour (le rendm plus invul- nerable et pour empêchier kes béliers de saper la base de cette tour, on creusa deux ceintures de ,profonds fossés, une première à l’extérileur du palais, une deuxième à Il’intérieur du palais. Ce palais qu’on appelait encore sous St Louis : La Cour du !Roi, s’&tendait sur la rue de Signier, la rue des Cordeliers, la rue Ste Geneviève (rue G. Ermant) où se trouvait la chapelle royate, sur l’emplacement dies chapelles St (Corneille et St Cyprien. Tout ce quartier fermé par la berse de la rue dce la Herse qui &parait le quartier de la cathédralle du palais, resta censive royale jusqu’h la Révolution.

Or ce fut dans ce palais que furent traitges les affaires d’Espagne qui étaient un des soulcis majeurs des icarolingiens. Les Sarrasins, périodiquement pendant des siècles, pousskent des pointes en France et ne relâchhent jamais leur pression en Espagne. Nîmes 718, Toulouse 721 ; en 732, victoire de Charles Martel à Poitiers, en 759, Pépin-le-,Bref reprit Nar- bonne ; sous Charlemagne ce furent iRoncevaux et la >défaite de l’0rbieu avec le Comte Guillaume, qui <( tout dreit à l’aube

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sur son drestrier vient cherch.er secours à Loon >>. ,C.harl,emagne va reprendre en !main 1.a Catalogn,e avec Ausona en 795 :et Barcelone en 801.

Si la Navarre et le pays basque sont peu sûrs, le pa,gus de Barcelone .se constitue fermement. L,e !Comte de Barwlonre, le Goth Béra tout ,dévoué aux Carolingiens, divise la ,Gotlialonia en 7 comtés subalternes : Gérone, A,mpurias, Urgel, Bésalu, Ausone, P'érélada, Cerdagne, et Charlemagne pro1mulgu.e des précept,es hispan.iques en 812, pour f,actliter repopulation et reconstruction.

Mais sous Louis de Pieux, entre Iles ra.nnPpes 823 et 825, les Catalans subissent diverses attaques des Sarrasins et les, comte's répondent très mo1,lement à la pression arab:e. .Le ,Comte Aizon 'd'Ausone passe :dans l:e :ca4mp ides envahisseurs. Louis le Pieux confie alors le com,man,d,ement de la mzrch,e d'Espagne à B:ernard, le fils ,d,u C,omte GuiPau". En .d,eux ans,, Blernard h,omme ténetigique, ,r&tablit 1.a situation, dégage B.arce1,on.e inveati,e, 'destitue les officiers félons. Bernard vainqueur, est fait Comte .de Barcelone par Louis le ,Pi,eux dans I:e palais de Laon.

Or c'lest à ce moment-là que ,Louis le .Pieux, veuf d'Ermen- garde, .décide Ide se remarier. Le roi a quaraffte ans et ne veut point d'un. .mari,age politi.que. Il ,entend se .reniari.er avec une belle fille et pour cela, on convo1qu.e à 1.a cour toutes .les fill-es à marier d,e l'aristocratie carolingienne. Après un défilé de ces jeunes beautés, Louis choisit Judith, da fille du comte ,de Sou3bb:e et de Bavièrte. Judith est en ieff,et bell,e, jeune, ri,che, instruite, et p!eine 'de charme. E'lBe aime 1.a poksire, l a musique et e1,lVe a vite fait 'dre tourner 1.a tete de son barbon de mari. Intetl.igent.e, hxbile, tenace, dl,e va ;exeroer un ascendant considéraMe sur Louis qui est un faimble. Lorsque Judith d0nn.e un fils à Louis, ell:e n'a 'de cesse ,d'obtenir ,de son royal époux qu'il d,ote 'ce fils (le futur ,Charles ,Ife Ohauve), qui lui est né sur le tard et qui noanialernent ne ,peu.t prétendr'e au trône de son Ipère. Car les fils du premier lit et les grands ,du royaume, ne comprennent pas que Yon puisse envisager un partage ,d.e l'Empire de Char!emagne pour satisfaire un caprice de Judith. Mais Judith a .un dé9enseur à la C,our, c'est le vaincpeur id,es Sarrasins : l e beau BernaPd de IBar.cel,one; et Louis I:e Pieux à Worms, en 899 d,&cide de partager l'Empii5e .malgré les opposants e t ,de doter Charles 1.e Chauve. 1.1 lui donnera l'A.l,é,mani.e '(pays, &e Judith), l'Alsace, la Rhétie, la Bourgogne, le ,Rethelois, lie pays de ,Reims et de Loon, let la Septimani:e. Les fils du1 ,pre,mier lit 'dse Louis, avec à 1.eur tête Lothair,e, l'aîné dépossédé, s'allient aux granlds impérialistes. Ils sont soutenus par Wala, abbé .de Corbie rqui fut pourtant marié ,à la sœur de ,Bernard d,e Barce- lone et qu.i déteste Bernard et Judith. Wa1.a traîne .dans la boue la reine et son favori répandant 'sur eux l,es pl'us graves cal,o'mni*es, les accusant d'adu1,tere et .de sorcelllerie <( :Ce scél.érat 'de Bernard est venu de la lointaine Es,p>a;agne. M se vautre adans la faage co"ne un sanglier turiseux ; il met le palais sens

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,dessus dessous, il réduit ,à néant le conseil, chasse et pi6tin.e les titulaires d‘,offices, tant ckrcs que .laïcs, .il bou1,everse tout, change le j,ow en nuit et 1.a nuit len j,oIur, il1 s’est emparé du oceur de l’hnpératrice, il fait du .p.alais une maison d.e prosti- tution et .Ju.dit.h n’a d’yeux que pouIr son *ainant .et l’on peut ‘craindre pour la vi:e de YEmpereur qui a I U ~ ban,deau sur les yeux >>. Et h i Wala, d u fond d.e son monastère, g cherche avec l’es grands ‘personnages d,e la cour, ,qu.i se sont réfugiés à Corbiie, à éviter que de tels fruits n’abo!ut,isseni là la subversion ue tout l’Empire ;>.

Et c’,est 1.a révolte de 830 où d’on eq r i sonne à St M.édard de Soissons L,ouis le Pieux Q )pour le libérer .d!e M a t d’abj,ection cù le tient l’insolence de Bernard ;>. Bernard alors s’enfuit à Baroe1,one. Judith affolt5e se réfugie a,u couvent St Jean proche 2~ palais de Laon. Les r6vo.ltés fm-cent l’es !portes dqe l’abbaye, se saisissent de la r;eine et $la conduisent sous bonne garde à Poitiers où )la ,inalheureuse (jeune fer“, sous contrainte, ,doit pr;en;dre le voile .à l’abbaye Sbe Rad.egon1d.e. Mai.s Louis le Pieux va riiagir, et un an pl,us ,tar.d, en 531, 4m.aître à n,ouveau de .la situation, reprend Judith, rap:pdle Becnard de Barcelone qui se justifie par serment, de n’bavoir jamai,s attenté .à l’.honneur ;.e son roi. Lo’uis exile l’,attbk de 1Corbi.e à Genève, puis à Noir- mouti;er, et son fils Lothaire en Italie. A ba biblliothèque de Laon, .un manuscrit ]d.e Paschase Radbert, moine de Corbie est tronqué de sa .préface où l’.auteur ‘défendait son abbé et attaqu.ait Bernard et Jusdith, or ce mxnuscrit dat6 des années 830, montre qu’il était extrêm,ement ,dangereux d’exprimer pareilles accusations à Laon à ‘cette &poque si .on ne voulait point s’exposier ’à de vives représaillles. Loais ,d’ai>ll,eurs va redoter son fi1.s Ise futur Chades le Chauve .et j’oin,d,re au dom.aine de Laon .la province de Septimanie et c’,est ainsi que par la vdontk ‘de Judith, !Laon a son destin lié à la Ilointaine Catail.ogne pendant quatre cents ans j.usqu’au traité de Cotibeil en 1258.

-Les Carolingiens promulgent des chartes, ‘de repopulation en falveur de la Catalogne, toujours sous la menace ides Sarrasins. L0u.i.s le Pieux, Charles [le Chauve, Louis IV ,d’Outremer, bthaire. Sur 53 .diplômes signés par Louis IV, douze traitent de la marchie d’Espagne. ,Les Catalans viennent à Laon régu- lièrement entre 938 et 986 et nous so,mmes .très renseignés sur leurs nains et qu.aWs, sur le pourquoi de ,leur voyage.

Nous .les voyons ;par exempEe 1,e troits Avril 938, le ,deux Août 939, .du sept au dix Juillltet 944, le huit Septembre 953, .le trois Avril 954.

,Ils sont introduits près idu roi par la reine Gerberge k m m e de Louis d’outriemer, c’est .d’ailleurs .une coillabmoratrice dévouke et intel,ligen.te de son mari, elle est << Iai”?e d,u roi ;> disent les actres et c’est une <( protectrice des r8g‘l.ises )>.

Sous le roi Lothaire, c’,est Emma a ai,mabJe &pou.se, très chthe au roi D qualificatif Ide convention ,qui cache une r4alité bien ,différent;e.

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Les not,aires ,qui enregistrent les actes sont des Laonnois. Les kv’êques faisant office de chanceliers. D’a,bor;d Roricon qui ,est Ise demi-fxère du roi Louis d’outremer et lai,ssera le souvenir d’un Iexcellmt pasteur de 1’Cglise ‘de La,on. Ensuite Adalberon, a.mi de Gerbert de Reims, favori idu roi Lothaire et qui le remercia de ses faveurs en devenant l’amant de la reine Emma. et qui livra Laon à Hugues Ca.pet si bien que l’histoire donnera .le titre .d’ << Ascelin le traître )>.

Les Catalans venus se perdrfe [dans nos brouilIllards du Nord sont d’abord ,Shifreid le velu, Borrel.1, comtre ,de Barcelone, Gozfred, Jaufré comte de [Peralada, Railmond de Tou1,ouse. Ensuitie des &êques : hGeorgi.us, Gotsnar, Idalchar ‘de Vich, Gotmar (de Gérone, HiMesinde d’Elne ; des abbés avec leurs inoines : Césaire ,d’Estpagne, Jaufré, Got.mar, P<ons, Gonfred, Aéfred, Tassinus, Sunifer, Sonier, Eudes etc ...

Et l,es ‘lieux évo’qués sont au N,ord deps Pyrénées : St-Michel- de-Cuxa, St-Genes-des-Fontaines, St-!Ma.rtin-.de-Fcnoui.llat, St- P,o’ns-.d;e-To,mières, St-Étienne de Banpuls, ‘Collioure, net au Su.d : St-Pierre Ide Camprodon, Ripoll, Monserrat, WPierre dte Roidas, Arénys-de-Mar, Barcelone, StJhgat-del-Vallés.

Dans ces actes, est Cvoquée toute la vie de la Catahogne. L,es dksastres ,de la gu.ert.ei sont mentionnés par qudques .mo,ts Q toujours ‘désertes, incultes, lieux dktruits par les païens, rkta- blisscment d,es char,ttes octroyées par Charlemagne ou #Louis IV sel plepdues par faits dle .guerre 19.

Ausone et son &êché ont ainsi changé .de noims : Vich du mot viscus dé,signte Ite faubourg qui s’est reconstruit aubour d’une église près de l’anciennie Ausone.

L a ‘dramati’que histoire :de St-Cugat-del-Valles est évoquée dans nos actes, histoire confirmée ià l’heure actuellle par les trouvaililes archédogi~quies. Si-Cugat est un castruin romain bâti au huit,iènl;e milllia4ire de .I.a voie romaine B,arcelone- Tarragone. Dans ce castwm, des chrétiens, .dont St-Cucufat, ont .subi le martyre. Au .quatriEme siikle lune église ,et un monastère détruits ,en 717 par ‘les Arabes, ,restaurés en 801 par Charl,amagiie, protégés :en 877 par Oharles le Chauve et Louis Id’Outrsmer en 938, complètement ravagés ‘en 955 par Ahanzor. Son abbé liean et onze moines réfugiks à Barcelone p6riss.ent dans ile sac de la ville et l’année d’après en 986, 1.e nouvel &bk Odon demande, à La,on, à Lothaire, le rétablis~seinlent des chartes d6truit.es ipar iles païfens.

Le pays toujours ’à la nier,ci d‘un coup de main, d’une razzia, se protège en étabilissant les nouvelles ag;g,loImh-ations pet leurs Cglises ou abbatiales, pr&s td’un camp fortifié. En 98.6, St-Cugat sera protégé par huit fotrteres.ses, Cpervello, FPlix, ’Subirat, CI.airmont, Odessa, Clerinor, F,ontaiiie rouge, Iles tours Olédda. L’&lise St PPerre près du Cmpmdon, Rodas près du camp de la pinade noire, Monserrat ,sous l’.anti~que po’rte du camp marum, St Mitahel d e Cuxas près, d,es to’urs Betses sur le chemin des francs, Slt Genes des F,onltaines prks des to1inbes du calmp

- 11 - franc ; et même des églises sont dites <( davata )> fortifi,&s, colmime Laon est cilavatuin. Coilclioure qui ,est une terre .dCs:erte, e'st cédée au comte Guifré de RoussiMon à condition d'y &Mir ,une fo'rteresse ; l'emlbouichure de la MU: est également fo,r- tiifiée par le castiillon .d'Amparias.

,Mais à côté :de cet,& v,id.otn dqe guerre, atpp!arraissent aussi les terres cuiltivées, les "&res en terrasse, lees fermes, les vignes, .les prds; lles bo:cages, les forêtsj l'es garrilgiines avec des montagnes que n.os actes a.plp.pdlilent semas, des solmmets qui sont des 'puigs, dees cals qui sont des ,cikuses. Nolus voyons aussi Iles oiliveraïe.s, les pin&des, iles pêciheries sur 1,es étangs, l,es rivièrces ou sur Ire bord de lia m.er dans des cri,ques ou auto,ur des îles de St Pierre ,de Rofdas, les $les U,duago, FjouidLianio8r, Savanta. tLes ports camme Colllli.ou!r.e, (Co:col:ibes), Peyrefite, Fnaxannus ont l'entrée libre poar les mla'rchiands venant * par nvawires.

fi &lais 1:e ipoint le iplus .important qui transparaît 5 chaque Zimgne dans no8 actes, et cella aveic une pr&cisi,on extraordinaire, c'est ha ques4t:ion de l'wu qui irrigue toutes les terres. L'immu- nité est ,d,emandée pour les citernes et les sentiers qui conduisent aux citernes, les fon.t;ain!es, les sources, les eaux et les ri.go!les, les toments, les petites et les g r a d e s rivihes avec droit de pren.dre l'eau. C'lest une questi?o,n cmciale gour que la terre fnutotifi.e, et c'est encore au ving.ti&ine siPole le problème vitail en Cidalogne ; c'.est poarquoi se tient sur Imes .marches ,du palais d,e ju,s+itce .A Blariceilonle, be tri.b,unall dtes ea'ux, qui juge saas qppel en.ccure à 1"heullle aictudlle.

Enfin Barce1,onIe DOUS apparaît d,&jà comme une grande et balle cité avec ses ,maiso,ns, ses jsaadins, s'es fontaines, ses EgliJses et son p:alais Rodgarius.

Ma'is qu'exigent les rois de L w n en compens.ati,on de toutes ces irmmuni;t~és et chartes .de re'ppeuplement ?

.Les &bayes et &lises. .béné#ficiaires s'enlgagent à reoultiver les terres let à attirer lies ho!nimes !povr rapoup1,er ces terres d6vastée.s et ,dC.seert,cs, let à adopter 1l.a r&@e bénédlotine revute et corrigée par St Benoît Id'Aniane, c'estlbdi.re que ces ab'bayes Pliront librement leur abbé en évitant toute ingCren,ce poli- tique d'ans ces 61:actions. Nols CaroI1,ingiens à la suite de L,oais le lPi,eux qui ,prot.bgea Benoît d'Aniane, pensaient que la r&gle b9'né'di!cti,ne At!ait 1:a iriei!lhure et c',est pourquoli noms manus:crits cllaonii,oi.s confiCrnient cett,e prbdiledioa earollhgifenne, en reco- piant cette règle rde Benoit .d'Aniane. (1)

,Cie renouveau des sbbayes idle (Catalogne, optant p0u.r la règle bénkjdictine va favolriser 4e dével~o~ppement intell,ectuel, et c'est ainsi, .diraidje en conclusion, ,que le jeune JGerbert ,d'Au-

'

(1) IvLs ide Laon 121-330. - Lauer : recueil Ides actes de Louis IV et de Lothaire. - Lot (Fendinand) et F1,iche (passim),

- 12 -

sililac se f,olnniena à Vich et à RiipoJ!l enltre 967 et 970 où il dé- couvrira ha science matihhatique arabe, qu’,il arp,pli’qzllera dans son enseignielment à Rainis qwdlquies années p.lus tatid O,Ù il d1ai:t introduire dans nos math6maitiques l:empl.oi du chiffre arabe. Et si !l’é,colle dle Laon, reprenant et d6v.vellolppant cet ensei- mement altalit denreni.r au XI” siedl’e un,e gaa.nde école 1d.e mathé- m,atiq,ues, i4 nolue. faut ‘en checcher l’”5ghe dans ce que nous vemns de .di,re.

-. S. MARTINET.

Le souvenir de Jean de la Fontaine

Chgteau-Thierry garde le souvenir du plus illustre de ses fils. Rue, lycée, statue, sans compter sa maison et le musee de la ville raphpel.lent s a mémoire au visiteur d’un jour comme à 1’ori.ginaioe ,de la région.

,Paris, où La .Fontaine a l.on@emps vécu, où il lest mort, s’est efifoccé ,de rendre au fbuliste l'hommage .qui lui est ,dû ; son nom y apparaît en effet, çà et bà, sous des formes .diverses, et il p:eut paraître curieux, idans une étude d’ensamble, d’évoquer lmes traces ,que le poète a laissees dans la capitale, et surtout de rechercher coiinment ,celles-ci sont signalkes là l’attention de la postériti.

*!:t

Quellquies-uns des lieux OÙ le fabuliste a habit,é ou qu’il a fréquentés .de façon certaine ont éte l’.objret de plaques-:mhnento ou ,d’un hommage significatif. ;Pour Id’autres, d’un caractère id’authenticitk plus discutable, les <( Guides >> -du Baris d’autre- fois, les biographies Idte $La Fontaine fournissent d’utiles ren- seignements .à ce .sluljet, mais .qui n’o’nt ,que la valeur ,d’indica- tions. S’il est rare ,que ceux-ci rappellent les si5jours - incontestés ipourtant - .que le Bonhomme a faits en ses pre- mières annkes de vie parisienne chez son o’ncle Jannart, quai ,des Grands-Augustin.s, en revanche ils ne manquent ipas à peu près tous (et celui &cent ,de J. Hillairet (( Ëvocations (du Vieux Paris >>, Tolme .I notainment) de souli,gner que La Fontaine a vécu 20 ans dans le (quartier St-.Roch, grâce I’hospitalité ‘de Mme de la Sab,liirre, soit rue Neuve ,des Petits-#Champs, soit surtout rue S’aint-Honoré, et :beaucoup situ.ent 3mêm.e au numkro 207, en face )de la rue de la Soundi&re, le lieu ,de son-sejour. Peut-être auparavant avait-il vécu, Faubourg Saint-Antoine, en la Folie qu’y posskdait $Monsieur de la Sablière? En raison toutefois .de l’incertitude de ces localisations, nulle plaque n’a &té appos6.e en ces en,droits. Ne quittons pas ,du re,ste la rue Saint-Honoré - en son milieu - sans rappeler .que le jeune

- 13 - La. F,ontaine fu t .quIdques 1nioi.s novice à l’oratoire et aussi au SBminaire de Saint4Iagloire, situé rue Saint-Jacques.

Nous savons tous ,que 1’Ccri.vain a passé les deux dernières années de son existence chez 1e.s époux Henvarth, ménage fort riche, ami ‘des arts ‘et des lettres. Leur hôtel sis rue Plabri&re - rue J.-J. ,Rousseau actuelle - a .été dé.moli au XVI’II“ siPcle, mais sous les No” 61 et 63 Ide cette dernière rue, à 1’emiplace.ment ,de l’anci,enne résildence (où l’on a construit l’hôtel parisien ides P.T.T.) il .a ,été .posé u.ne plaque portant ces mots : << Jean de La Fontaine, né le 8 Jui’llet 1.621, .est mort le 13 Avril 169.5 a l’hôtel ,d’Herwart bâti à cet em,place,ment 2 .

Les fervents ,du fabuliate n’ignorent pas l’amitié qui le liait à Boileau, à Racine, !à Ghap:elle. C,es gais compagnons se re- tiouvaient ,dans certains points retirés de la banlileue, enghbés de nos jours dans la capitale : .Ron:d-Point ide .Longchaimp appel6 désor.mais ;Rond-!Point .de Mexico ; sur l’in“u.ble portant les No” 7 et 9, nous pouvons lipe ces mots : <( Ce,s maisons occupent I’emplaeament de la fer.me ,Ma.gu où Boilleau et .La Fontaine se réunissaient pour boire du lait ià la campagne >).

Mais c’est plus loin, là Aukuil, alors charmant vill,age peuplé de belles demwres, qu,e le souvenir .du poète surgit fré.quem- ment, et c’est justice. Boileau avait Là sa maison ,des champs : i! y invitait ses aimis ; l’on déjeunait g a h e n t , puis l’on j.ouait aux .boules. Boileau et ,La Fontaine jetaient un regard attendri sur les enfants Racine ,qu’amenait pasfois leur @re. C’était d4jA la douceur de vivre !

A bon #droit, donc, le nolm dre notre compatriote a été donné à une rue importante #d’Auteuil, lalquelle colmmence place du Dr Hayem (presque à la 1iim.ite séparant Des anciens villages d’AButeuil et ,de ;Passy) pour se terminer place Jean Lorrain, c’est-&dire là l’intersection des rues )d’Auteuil, Michd-Ange et ,de l’avenue Jvlozart. Mais, fait singul.ier et g6né.raleiment ignoré, un tronqon de la rue La Fontaine (partite sud) s’appelait jaldis rue de la fontaine,. en raison de la présence d’une fontaine voisine, tandis ,que la partie nord était .dénom,mée rue .de la Tuilerie. Par la suite, Iorsqu’on agrandit et aménagea ces ,deux voies, l’artère ainsi créée devint tout naturellemient rue La Fontaine en .mk.moire ,d.u fabuliste, hôte sympathique .d’Auteuil.

Il y a mgme, adjacmt 2 cette rule, )un !haimeau La Fontaine (au n o 6 de la rue), petite cité fleuri,e OÙ l’on peut encore voir - pour combien de temps 7 - des hôtels, particuliers, des pa- villons, &es jardins évo.quant l’Auteuil du temps passé.

Jean .de La Fontaine a $donné, il y a quekques années [dbjà, son nom, toujours ,à Auteuil, là .un lycée près de la porte St Cloud, lycke de filles, so,mptueuse.ment bâti, et il est pertinent d’observer que Racine, ,qui a été un chantre inco,mparable de l’amour, et La Fontaine rqui, en ses rCont,es e t en ses Fabtlles, a su, l.ui aussi, 4.e faire pafiler en termes ,exquis (.Ph,il&mon e t Baucis, bes Deux IPigeons, la Jeune veuve, Bel:phGgor, etc ...) patronnent tous deux un lycée féminin.

9

- 14 - Enfin, il convient de signalier que la ,mémoire du poète a

subsisté dans le VII“ arrondissement. I’l y a eu Iongkmps, 16-18, rue de )Grenelle, un hôtel de voyageurs (disparu en 1902) 2 l’enseigne ,du << Bon L a Fontaine B. Pourquoi ? Parce que, ont déclaré plusieurs guides du Vieux Paris ((celui de Rochegude, fidition 19C5), le Bonhomme avait 18 << un de ses neveux >> et avait dû skjourner en ces lieux. J’ignorle de quel neveu il s’agit. La Fontaine avait un frère h o n ” d’égliste et ce n’est point de ce côté qu’il faut ohercher. Il avait aussi une ldemi-sœur restée dans l’ombre ; s’agit-il d’un Ide ses fils ou d’un neveu de Mme de la Fontaine, ou d’un parent eloigné lui conférant le titre d‘oncle? ILa référence 8 G un neveu de iLa Fontaine >> a, du reste, disparu des Guildes les plus récents. En tout cas, si l’hôtel d u Bon Ca Fontaine n’existe plus rwe de Grenelle, il *en existe encore à côté,, 64 rue des ISaints-Pères, portant la (même en- seigne. Ne soyons pas trop rigoristes sur l’authenticité du séjour de I’écrivain en ce quartier puisque ce raptpel d’un fait, au moins douteux ou ilmprécis, sert encore sa mho i re .

J’en dirai autant, et avec des données plus sûres, du prétendu tombeau #de La Fontaine au cimetière du P&re Lachaise ... Sarcophage fort digne len sa simplicité ,qui ne contient pas - le fait a été Ctabli #de faqon péremptoire par le Dr Corlieu - ses restes mortels, pas plus - cependant avec moins de certi- tude - que la sépulture voisine dte Moliere renferme sa dépouille humaine. SChnotaphe et non tombeau en ce qui concerne La Fontaine, mais aède populaire entre tous, il est excellent, si erronée que soit la dénomination de << tombeau >>, que ce ckno- Laphe, [dont les faces latérales du socle sont décorkes de bas- reli’efs rappelant diverses fables du pocte, serve encore la gloire de celui-ci, car, notons-le, les visiteurs de la nécropole se font souvent indilquer le lieu Ide ce prktendu tombeau, s’y rendent avec respect, convaincus lqu’en ce coin pittoresque et cham- pêtre, le fabuliste dort llà son dernier sommeil ...

[La Fontaine était acadkimicien : il avait mi3me, nous le savons, éprouvé lquelques difficultés ià entrer A l’Académie. Une fois qu’il y fut, il n’y compta que des amis. Or, celle-ci a garidk sa mémoire, et c’est ainsi que nous pouvons voir dans le grand vestibule de la salle des séances publiques, 3” trav&e, sa statwe en marbre, signée P. Julien (1785). Assis sur un tertre, appuyé contre un tronc d’arbre, les jambes croisees, il tient sur ses genoux une feuille d’e papier ob on lit le titre et le 1“’ vers du i< Renard #et les Raisins B. Autour du socle sont gravés en bas- reliefs des épisodes concernant certaines des faiblies.

2*

Voyons mainte’nant comment, en certains hauts lieux pari- siens, La Fontaine est honoré sans qu’aucun fait particulier se rattacheh là sa vie, té~moignage #seulement du désir qu’ont eu autorités pubmlilques ou simples particuliers de lui rendre un tribut mérité.

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Ne parlons que pour mémoire de la BiMothèque nationale, institution nationale et non parisienne, qui ne cons:ervfe !pas moins .de 70 reproductions de gravures, estzmpes, lithogravures, faisant connaître les traits de La Fontaine, et allons vers L:e Louvrie, palais national certes, lui .aussi, mais que le Bonho.mme a évoqué ,dans sa fable << La Cour du ,Lion. >>, édifice qui, dans une de ses parties, .offre au passant l’image #du .poète. La façade des ‘bâtiments du Louvre .de Napoléon III (où est ins- tallee l’Administration centrale des Finances) comporte sur la cour du .Louvre un 1“’ étage en ,entablement bordé de statues : 86, que #l’architecte Lefuel a dressées avec une ambondance excessive ; .prks du guichet ,donnant a c d s à la rue de Rivoli, nous pouvons voir la première, notre Ca Fontaine - statue classi.que du reste, - proche de celles ,de Pascal et de Molikre.

L,e musée du Louvre, de son côté, conserve .du poète une miniature sur velin, lentrée en 1874 (collection Lenoir). Il s’agit 1.à de La Fontaine jeunle : le buste :est tourné de 3/4, la perruque noire .est bouclée, le vêtement jaune montre des revers violets, un n m d rouge et .un sraibat de d7entell.e viennent encore l’orner. On est frappé ide I’élégance du costume et de la grâce répandue sur toute la personne. Un abi;me entre le j-eune élégant du XWI“ siècle :et le novice de l’oratoire ! !

S’il est un haut lieu parisien, c’est .bien la Montagne Sainte- Geneviive. .La celabre bibiliothèque ,de ce nom abrite dans son vestibulte d’entrée un Jb’uste die :La FontainIe qui voisine - rap- prochement inattendu - avec celui Ide Bossuet ... Ne quittons pas ces parages et voyons la Sorbonne. S’il n’y a rien 14 qui rappelle le fa b,ul i,s te, .Yé min en t Secré t aiqre général d,e 1’ Uni ver- sit6 de Paris, M. P. Bartolli, me l’a confirmé ; mais celui-’ci *m’a r4vklé aussi (ce !que j’ignorais) que cette Université a donné à un pavi,l.lon de son domaine .de Wiohe,lieu, en Towaine, le nom de La Fontaine, en raison du passage de I’écrivain .dans la petite ville ,lors de son voyage en Li’mousin. Ainsi donc la m6moire rde &a Fontaine est gardée par ,la granlde Université de façon un peu lointaine, mais très effective et fort heureuse.

Tournons maintenant nos regards à nouveau vers le XVI“ arrondissement : le lycée Janson de SaiMy, sur sa façade rve Ide la ,Polmpe, ,montre une série de .statues dVcrivains ou de savants : La Fontaine y figure en bonne place, .près de la grande porte centrale, à gauche en entrant.

.Enfin la Ville ,de Paris a autrefois édifié, dans 1.e parc ,du Ranelagh, )à l’inteisection des avenues [Ingres et du Ranelagh, un !monument .à la .gl,oire de notre fabuliste: ici, je ,suis obligé de parlter au passé, car le buste - ibronze et manbre - œuvre honorable du sculpteur Dumilâtre - a été enlevé par les Alle- aiands au cours de la dernière guerre. Il ne subsiste que le soubasse:ment, important à la vérité, très .ornementé, œuvre (de Frantz Jourdain, qui s e dégrade un peu plus chaquc jour ... et c’est .à peine si l’on ‘distingue encore, sur une pla.que de marbre, l’indication qu’:A la ,<belle époque:>, ce imonument a été érigé pour perpétuer là Paris le souvenir de notre compatri,ote.

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Nous n’ignorons pas que la Ville de !Paris, toujours sou- cieuse d‘entretenir le culte de nos illustrations françaises, s’en préoccupe. Souhaitons donc, !mais surtout travaillons afin que, comme elle l’a réalisé pour d’autres, elle remplace le buste disparu il y a 20 ans, et rende à ce monument, devant lequel passent journellement tant d’enfants, lecteurs C“rvet1lCs des Fables, et, l’eté venu, tant d’étrangers allant au Bois, le carac- tère de décence $qui convipent.

La Fontaine, Briard authentique - et c’est pourquoi nous l’ktudions ici-m&me - n’en aimait pas moins Paris, et l’on relève que, quarante fois environ, le nom de la grande vitle figure dans ses écrits ... Paris reste un carrefour de peuples O ~ I F r a y a i s de toutes provenances, étrangers ide tous pays Vien- nent travailler, affiner leur goût, accroître leur savoir. L,e souvenir dve ]l’immortel fabuliste doit y Gtre Iprésent d’unle faqon digne ide lui, car s’il est le plus illustre fils de la Brie cham- penolise, il est égaletment avec Racine, autre poète prestigitux de l’Aisne, une de nos meilleures gloires nationales *et susceptible d’être comapris de tous - petits et grands - riches ou pauvres, <( passants ou Smiséra,blles )>, pour ropreadre unie de ses expres- sions, un poPte à l’audience universellle.

Andrb LOWIOIN.

S OUIR,CE S

9. Miesnard : !Notice biograph., en tête des CEuvres complètes

Walcltenaer : Histoire de la Vie et des CEuvres d*e J. de La

Dr Corlieu : La Toimbe Ide ]La Fontaine. Annales de la Sté

A. Bailly : La Fontaiiie - 1937 - In-16. P. IClarac : iLa Fontaine. L’homme et 1’CEuvre - 1949 - In-16. J. Hillairet : Bvocation du Vieux Paris - T. 1. Jal : !Diction. Biograph. et Critique - 1867 - Gr. In-8”. Deltoil : Inauguration ‘du ,monunient Ide La Fontaine Zi Passy.

Ann. de la Sté Histor. de Château-Thierry - 1891. 5RRenseignbements recueillis auprès du Secrétariat Général de

l’université de Paris, de la Conservation des peintures au Musée du Louvre ‘et du Département dfes Estampes de la Bibliothèque Nationale etc ...

de La Fontaine - 1883 - In-8”.

Fontaine - 1820 - 3n-8”.

Histor. et archéol. de Château-Thierry, T. XXXV - 1900.

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Tenue des Registres de Catholicité du Vermandois

DBs lia cri5atitio.n dies paro.iss,es, l'Ë@lise aathoililque dont la puis-sant,e autorité n',étailt pas diiscutée, imposa aux titu.l,aires des ou,rfees de tenir colmptabiMé des cérémonies p.artiIculières à leurs paroissi,en.s : bapt6mes et séipultures. L.es actes furent inen,tionnks plus ou moins r&gili&rement su:r un seuil registre ,dormant suttout i 1"oacasion des o6rhoai.es Ite ralIevt5 ,d'es re- ce,ttes ,conlstit.u&es par les (q.u.Cks. L'usage d e ces registr,es s'C,Bendit dès le XIV" sihdle au service des particulli,ers en quête de renseignemenits ou de preuves quant. à leur é,tat-ldviil.

Au début d,u XVI" siec1.e le mi intemint au s,u!jNet .die 1.a ré'dac- tion de c,es aotes, en raison dse 1eu.r importan~ce sooiale incon- testalde. En 1509 Lolwis XII imtitue un con4riYe domant qualité aux procureurs royaux de se les ÎaiFe com"ni.quter, et en cas de faute ou de ftwde, le dmimt de poursu,ivre les prêtres cou- pables. François 1"' par 4es 0,ndonn'ances d'aoOt 1539, diks d'e V,ill.ers-CoBter&ts, confiie aux curés .des pardssets Pa foniction de tenir un registre de hptêlmes *et s&pu;ltures, les actes devant &tre Borits en firançais. Dans son éid.it ,de f&vri!er 1556, Henri II cié:al,are que e 1tout.e famime qui se trouvera duement atteinte et ronvain.cue d'.avoir celé, couvert :et occull~tk tani s a grossesse que soa enfantement, Stans avoir déiclaré l'un 0.u l'autre et avoir pris de l'un ou d,e l'autre t!esm,oignage suffisant, même .de la vie ou mort dte son endant ho.rs d,e '1'issu.e de soa ventre, et aplres se ,trouve Vendant avoinr et.é privé Bant du saincd sacre- ment du th'aplt&mre, de s4pulBur.e pubrli,que aacou$ulm6e, soit, telle fein:me tenue :et rklputlée d'.avolir homi.ciidé son enfant. Et pour rbparati'on punime de mopt et dernier mppilice eh de 'tdlle rigueur que lia q u a W pa.rticu8ière da cas le mGritera, af.in que ce soit exemple à tous et quie cy-alprès n'y mit fait aulcun doute ny difficttltt5 >>. Le roi ,pres:crit en olwtre la leoture dme so,n éd,it d.e 3 molis en 3 m,ok pa,r tolus les ou& ou vitoair.es aux prônes des .masses paroi ssi alles. Ceci fut d'aborid scrwpuiku samen t o b s e d comme en teimoigment d'une part la dm8dlaration en fi,n de re- gistre affirmant que le cusé a d.0an.é connaissan,ce en chaire de 1'Bdit de Hen,ri second e.t d'.aiut.re paat d:es actes de baIpt6mes d'enfants iJl&giti.ines. Plar oadonn,ance de Bbois en 1579 Henri III ab;lige les ccurks à enregistrer aulssi les 'mja'ri.ages.

Le registre uni~que é,tabli sur paipier ti.mibrk, c0t.é et paralphé, po:rte un court en4êt.e manuscrit de 2 ou 3 lignes, sign,é de I'aut.orité qui lie dklijvre poar ahaloune des paroisses d,u diocèse. Un &dit d'Henri III de 1585 rap:ppalilse les pr,eacriptions iimpéra- tives de son prdidbcesseur Henri II qu'on eambi1.e av0,i.r déjli perdues *de vue. L'.Ondonnance royale .d'avril 1667 e*njoint aux mr6s et vi.oaires des pia~r~oi,ases de timir 2 registres des ba:ptêmes,

,

,

mariages et s6puJtuPes qu’iils célèbrent, leslqu.alls mgistres do4- vent être fourn.is chaque annke a,ux frais de la Fabrique et les f,eullllets ooit,é,s par 1“‘ et .dernier par ‘te ‘Juge royal des lieux, l’un semant de ,gros.se et ramis au Greffe ,d,e l’a Juridiction de la paroisse 6 selmaines après aha’que année ex,pir&e et l’autre dem:eurant pour minut,e entre les mains ,des curks et vicaires.

L’&dit de Nantes (1.598) avait la,i.sd aux pasteurs le min de +d.i.ger :et de consienver l,es actes concernant les protestants. Sa Révo.cation (1685) fit que des a d e s ,d>ulrent échapper à l’en- registrement j,usqu’à la Déclaration de Loui,s XVI du 17 no- vembre 1787 (éd.i.t de tolérance) ,qui permit a,ux protlestants de faire dresser leurs actes d’état-civil par les juges de leur domi- ci’le. Jusqu’au 20 septemlbre 17912, ces actes seront co.nservés par ;les ipastours, ensuite “ n m e les a.cks des *curéss Ides Pa- roisses, iils seront remis aux Maires, .désonmais 1déclar;éIs Officiers ,de Il’ÉBat4vill.

Au mois !d’.olctobre 1691, ià F,ontainebiIeau, LoaIs XIV avait créé iles Of,filces de Greffiers ;conservabeurs Ides I e,gi.stres. .de “oapti3mes, Imariages let :sélpu4tulres dans toutes Iles viltes !du ro,yauime où .existait une ju:stice royale, DuNehi, IPairie et a,utr.es justiices. Ainsi par autorité .royalle ifut sssurée clans to.ubs 1,es paroi,sses de France ju,squ’.en 1792 le molde ,de tenue ,des re- gistres let Ide .lieur conservatilon Ilesquals, là Iqueilques iplrkisions ou ,admditions vouhes rpa,r 11,e :progrès social1 près let surtout .@ce à un ‘coatrble stri.ct, s’est maintenu jusqu’.à nous.

J’lai ,examiné +es registr,es d‘une vingtaine de 1co”mea $d,u Venman!dois ayant mapipartenu .aux IdiocPsas Ide Noyon, de L.aon, de ISoisson,s, .d’Am,iens et ‘de Cambrai. J’y ai coasltaté Il’appli- cation, ipi11u.s ,OF imoins fidèle dans Iles !plramières anniCes des prescriptions roya1,es et vu (qu’en iles 50 dernières tannees Ide l’Ancien r6gi:me ils étaient tr&s convenatblement tenus.

Au XVII“ si&cile 1,es lactes sont tau;diimentair;es, imprélcis, enre- gisCres Id’une eicriture hâbive, sans goût, san.s somiii ; coMks Iles uns aux autres, sans marges et sans silgnes idistinictifs .de {leur nature .et ,de 1ou.r subs.Banlce, ils f.orment une ‘masse 8cortn4pacte, diffi,ciile à ,consuIlter ; ,ils ne cmnportent aucunle taMe. L’o,rtho- graphe est peu resp,octée ; alille ,est muvent phonéti.que, plus fiddle au lpader lolcall +qu’)au fLr.ançai,s ; m6me les n o m tdbe ‘pays v0isin.s sont dméfihggurés ; ceux ides personnes ,djiaffi?rent souvent dlans lles ,actes des signatures ,qui k s approluvent ; beaucoup de woix i.denti!fié.es ‘d’un nam 6crit rpar ‘1,e curk jusqu.’>au mil1ie.u du 18” si6dle ; ,parfois ides si,gnfatures lappliqui5es faites d e Settres capitalles tremMées et idéf onmks, pluttô t dessinC.es ;qu’écri tes, suprême difort de personnes we sachlant guPre {lire et écrire. CoaCras.t.ent avec alles lles ilmpostantas signat,uiies ide nobles et de bourgeois qu’,un impoatant .paraphe enceralle et soufligne. L a rbdaction des actes n’est rpas .uniafolnm,e ; @lBe lest fionction >de Ida ,culture ,auquise rpar rie 1prEtr.e ,et ide ,son caractère ; eIl1.e est aussi colmmanldée rpar la con!dition $des \personnes fqu’ik concernent.

L’acte Ide ba1ptCm.e >mentionne les Iprénolms ide !l’enf,ant, les

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- 19 - noms ,et .pr6noims Ides ipère et Inière, "IUX des pa4rrain et marraine .et ilmr paroisse d',origine. L'acte )de mariage, \pour le commun, .est excessivement silm1pil.e : <( Le 29 unay 1696 ont contract&. mari#age "mc {les .c6réiwonies ordinaires Ide PÉgil.ise Plierre Bisuisque 'de fl.a paro,isse Ide Moniohy+La,geche ,et Margueritte G o u r h de &te ,paroisse )>. lLe @lus souvent iil Ico;nrpo,rte pour- tant 1'8ge id.es 6poux \pou.r ld>étecminer da coIn!dition ,de imlajori.tb ou ide iminori,té et ile nofm (des M,moins. -L,es IproSessions sont mentio.nn6es .dès ,le ~milli,eu ,dsu 18" sibate. Quant afux r a n d s mariages, i!Ts sont l'objet d'attentions. parti:culliirres ; Pacte n'omet ail.ors .au'cun,e Id.es .q,u.sl,ité,s et titres Ides .époux, de ,Ieu.r.s parents et ,des té.moins. L'acte ide $décès ,donne le jour et le lieu Ide il'enterrement (cimetière 'oiu &lise), la profes.sion tdu défunt et 4e nom: ides ipr6sent.s 'qui veulent bien signer.

En ld'hpit ,d,es fermes inst.ructions royalmes, 1e.s !actes sont par- fois rélduits à .la plus simiplle empressi,on, tels ceux-ci .de Gri- coulrt : <( Le 17 1noivambr;e 1705 ifurent &poux iPierre Lefebure, orp'hetin valet d,e $charrue et Anne Beifou, sobri,quet, fille du nllarguiililier 3ba ,Queme, pauvre rfi!letitse, let en iprésen,ce id-e plu- sieurs bBm,oins 'qui ont signk et Imol curk : G. Lefroid >. << Le 27 ,d'avril 1707 est ldbcédé Nkotas Jvlonfourny )>. Un shvère contrôle opéré au Greffe du Bailliage lporte ses fruits à partir de j,arivier 1738 : ,respect [d'es marges, Im'ention dans ces marges de il,a nat,u,re Ide l'alcte, indication Ide's âges approximatifs .et des rpro'fessioas. On o$serve moins Ide Ima.rqules sous iles actes ; beau.coap ,de sitgnatures sont encore ,gautches ; ll'olr;thograipl~e !est ioujo.u.rs libre. Ces lacunes dislparais,sent vers !la fin du si8c'l.e. N,otons Iqu'à Giricourt, de 1738 à 178,l l'es Poissiaux de LdP. Cotllli,eWe, Il'historien ,du Vermanidois, .sou:cieux die rechench,es rapi!des, so,nt tenus .ave,c .une !minutie ,et une ,pirC.cision exem1lp8airesl d',une écriture fine et réguilibre. ,Poar connaît.r.e ,des 1ca.s de con:sancg;uinité ' ipouvant s e #pr&enter .h Voccasion ,de ,m,arisges ,à publier $1 a idressé en t&e dfu re.gis9re de 1783, re,mon.tant j'us8qu'.h 1650, un tableau g&xMogique des vieiiks familales Ide la colmmune qu'a po1ursu.ivi sou successeur 1l'A:bbé Féra. En 1792, l!es lcurhs ont p s s é aux .maires tles re- gistves en 11eu.r possession, $es derniers pouvant seivir ide mo~dt"les aux prembers gre8ffiei-s $de la -R6!pu~blli~que.

CLTRIOSITES RENCONTREES

1. - Les actes &noncent toutes les qudite's des eicclésiasfiques et des noblep.

13 janvier 1.688 Orroir : IMgr .Lo,nisque, 'Combe ide N,oyon, Pair Ide France. 29 ju,ïld.et 1738 .Beauvoi.s : Cha.des, ;par lla grgce de Dieu et (du Saint-Si6ge Apostotlhque, ArchevGque, Duc de Cambrai,. .Pair .da Ferance, IPlrinlce cdiu 6t-Elmipire, ,Comte da Camlb.r.aieis. 8 novemb,re 1740 Morti:ers : mgr fitienne Jo.seph de (lia Fosse, &ê,que, Duc !de .haon. 3 ,juildet 1776 Herouel : Mgr Il'Év&que, Golmte de Noyon, $'air !die France, Il~e;que~l quoique jeune d'itge, mais r;espectabile A tous égards, s e lbrouve ac,cable

- 20 - d’infinmités idelpuis 7 ;A 8 ,amé:es. Dieu veuille Qui mnidre au pllus tôt .sa plremlièr,e santé. 15 septembre 1,693 Caul,ai.ncourt : Mgr illustrissiim’e et révkcenidissime &êque ide .Noyon ; Niessire O,b*ert, Doicteur en théoi1ogi.e ide \la Flacu1lZé (de Paris, MaWe de Sorbonne et A+bbé ;de notre Maison d’Homblières tenue par Messire Amiand iBe clamd da in court. 28 janvi,er 1777 Heroud : Abbé Smaunier, ‘bachdllar en théoil’ogie, Clhapeilain de N,oyon et dle Saint-Fwsy :de ;P‘ teronne.

Les titres seigne,uriaux raippe1é.s dans les actes fixenlt qualques points id’.histoi,re .au sujet Idle amo8difimtio,ns survenant par alIlilance ou Ip.ar héritage ; (dans la suite ‘des ,actes )d’une coimmune ils sont mie énum6ratioa iplr&ci.se Ide ces titres ,dans Je lmomelnt et mieux ,i:ls en imanquent des Chipes. 10 idkicambre 1773 : C m - l a i m ” : Masisi,re Gaib~ridl .L,ouis Golmte ide :Cadain:court, ‘Co- bnal .du Rgt ,de Pié,ronne, C,h,evalieir ide R’lo.ridre ropal, et imiilitiaire de St-L.0ui.s ; :halut ett )puissant ,seigneur ,Mlafic L3ouis de !Cau-

. laincourt, Cheval,iar, Narqu.is seiign.e.ur ehâtdain !de ,Gaulain- court, Verchy, !Beauvois, T,olmbes, Ttet;try, iLe JvEni~I, B.ihé,cour?, Trefcon ‘en tpartie, idu fi,ef ides BoPs, 1d.eis ,pa.rties !d’E:ppeville, du fief ide Foucomipré sis à Rou;py et autres lieux, Grand BOU- teilllier hkrkditaire .de il’Ab.baye royalle ide S:t Denis en France. Commandeur de Il’,08iTdre royal, ,et m.ilitaire ide St-iLto.uis, MarBcha1 des Camps et Amé.es idu Roy. 30 d4:ceimb.re 1749 ,Cau,lain.cou.rt : Dame Gabrialk aP.&lagie ide B,ove;ll’e, IDouairière, ‘Marquise d e Cadain c0.u rt, D alme d’ E.pp mil11 e, V,esl ain e, #Mu illil e , Aub ig n y, P.lanque, Villette et autres lieux, Gra,n,n.de Bouteillièm hérkldi- taire de l’Abbaye Ide S t !Denis en Fran,ce.

II. - Au sujef des naissances. EMies sont qartou-t no.mbreuses, aiidées ip.ar une salgeJfemme,

quellquefois un chirurgi:en, le plus souvent par une matrone : une moyenne ide 1.8 .à 20 lpour .unie 1paroi.sse id’environ 300 ha- bitants ide 11698 à 1789. L’féidit d’Henri .II sans cesse rappelé a mntribué A ,diminIuer forteinient res naissances illégitiImes. 24 idecambre 1733 Beaumis : << sosnt n6s et baptisCs Finmin et Mi.chel1, enfants jumeaux natureils Idle rMarie M,argueri+te DU - iplaquet il~aquellle a dCcl& ,dans l e trmail d e son en.fan.tem:ent A .la sage-femme et ensjustice que Finmin Frison en est 1.e pbre >>. 18 rdécembre 1747 Tr,efcon : <( A lete !bathé un gsrcon né !e m’&me jour ide Jeanne ;DeLaire et ide !Pi,ert-.e iCau8titier, ipauvre mendiant nati.f ;d*e Noinmoutilers ‘qui .a Id,é,cilaré juri,di’quem<ent avec lla.dite Delaire [en, êtire le p&re 8c~mme ipr.0ventan.t d e ses euvres. Sous Iprolmesse ide 4eur futur mapi’age doat les bans sont ipubIli6s Idans d’,es,pkr;anse d e s’,épo,user après !le tems des Avants que d’eglise &le Iperm&tra il.ibrement >>. :La :m&me fille- mère avai,t wcouchk Je 28 -août 1746 ide 2 fiilles mortes ensuite q,u’avait sremnnues Robert ‘Degagny, garpn imla$eur ide tIa pa- roisse )mais qui n’avait potint rkipareé. Longtem,ps les mrks ne ba1ptisèr;en.t que les nouveaux-nés issus de chrétiens ; aussi fa>iIait-il qu’un enfant en @ri1 ide mort )fût onidoyk par .La sage- fen“ , le ,baiptême letait ,ensuite .&l.bbré en d”gl;I.ise !par l e prêtre,

- 21 - si ,l’enfant vi.vait. iOet ondo.iennent était iparf0,i.s ipratitpé Ide façon curieuse. 16 Idécam:b,re 1716 H,erouel : c. L’enfiant de Pierre .Laine et .de Baiqbe J,angernbr.e est lmort clanis ;le ventre de s a mère ; ,il avait été ibatisé sur Ra tmsin qui surgit et ,don- nant des signes ,d.e vie, .par ila sa,ge-fewme en Iprésenoe de témoins ; il .est inlhumk amc .sa (mère dans lie cimetière >.

III. - Au sujet des marïage,s. Les imariages ncrbbles sont so,uvunt unte .réuni,on ‘de pers’on-

nalit,& hau t plmc&s ‘ou ti,trées, tciviks, militaires, ecdlklsias- tlques. bes 6,poux ,ben6ficient id-e distpenms 6pisscopales pour ia pubI,ication ,de 2 b,ans ; ibeaucoup id’:une dispense !palpalle en iai,son Idu Idsegré ‘de consanguinité. I ls )laissent devin:er la^ &ré- motnie fa.st,ueuse suivie avec curiosité et 8admirat.ion par tous les habitants Ide illa paroiss.e, h,euireux ides l,angesses reçues à l’’occasion. L’âge Ide 1.a ma$olritb .est 25 ans ; peu, ide très jaunes opoux ; rles f ” e s se ]marient entre 25 et 35 ans et les h o n ” souvent :alprès 30 ans ; rares sont Iles so,mmations par fvoie n,otariak. L’acte ,de lmariage est iplus ou amoins long, p h î ou moins soimgné seilton da @ontdition idees k~poux et .de Ileur.s famiIl-les ; souvent a’âge ,des 6,poux est .pa.s:sé sous sil’ence.

IV. - Au sujet des décès. On mourait jeune im6me cbez les n,ob!les ; les scc1,ésiastiIques

clans un &ge assez avancé ; !beaucouip d e fenlrmes meurent len coucbes ou idtes suites ; les adulbes entre 20 et 30 ans, ila majo- rité ide 35’5 45 ans. Noinibireux so.nt illes ,de:c&s Ide jeunes en:fants, peu a,près Ira naislsanlce .ou dans ile premier âge, vers 4 ou 5 .ans, aussi de 12 à 1’6-ians. En 1739, !à rBB.eauvois, 29 dé,cirs ‘dont 19 d’enfants al,olrs qu’il a’y a eu que 15 naissanc,es ; en 1741, 41 dé& p0u.r 16 naissances ; en 1743,30 décès pour 10 naissances ; en 1750, 32 d,éc&s pour 15 nais,sances ; da,ns touties Iles paroisses le nombre des décès. d’enfants s’accroit du fait qu’au co,urs du 1 &” siècle elles repiveni de ,l’Hospice gknérail de Paris beaucoup d’enfants trouvés confies à .d,e mal!he:ureux parents nourriciers, ; bien peu de ces pupilles bchappent à ‘1.a mort dès les prenii.ers j,o”i où ‘ils leur sont donnés.

L’.heure .des enterrements lest var.iable : 7, 9, 11, 14, 15, 16, 18 heures, plus tafid ?et le jour ,du dé.c&s quanid !l’é’t.at de dkcolm- iposiibn avancé amène Ile prêtr’e à enterrer 18 &a to.mb.ée (du jo.ur. Sauf .pour ~ltes curés, les nobdes, !les fenmi,ers et dews enfa& inhum& dans ,l’~é@lise, Ces ,dléiT.unts reqoivent sépulture dans ile cbmetière entour.an.t cdltle-ci ; en ;hiver ,rigoureux ((1766) proviso.irem,ent (dians le clocher. iLe iciimetiè,pe .deven.u trop )exigu, on en ou.vrai,t wn nouveau Iqu”aucun ne (désirait efrenner. A LJgnp, Il,e 21 .novembre 1,656, ià tl’olocasio,n Idte 11’in:humation :de Marguerit,e Lescmto.ire, lte cur6 écrit : << C’e.st ‘la 1’” (qui a esté inlhuimke audit cilmetière. Lors’que de c.ur6 trapoit i:cel,uy .po,ur le fcnmer, icelle passant lui IdemmanIda (ce ,qu’i!l faisoit ; :il fit ré- ponse que .c’!esQoit un jafidin ; d l k $répartit : ce que l’on y mettrait? Id lui {dit que ce sepoit idmes ,fleurs et que peut-être d l e seroi,t lla Ire, ce qui se teliminla en raiMant ; et sytost .qu’i,l

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, fut bh i t , elile y fut *plantée la 1'" >). A Nartigny, Ise 26 b8mmbre 1739, oa enterre .CEaude Pscot ,dit ka Fo'ntaine, solldat rdans 'le

i ré,giment ,dit Lyonnais << Déformé à cause qu'il était tombé

terr.ain au-dessus )du château qou,r fair,e un noluveau cilwetière po.ur y inhumer les Icor,ps des ffldiriles id.ans ,certains cas suivant le rPglanent fait par fvlgr J'fivê,que .Duc d e Laon ipubdié au pr6ne de Ila messle paroisside il-e 14 juin 1739, j,our auiquel la bénkdiction ,&dit cimetièmre a été faite ; l:e Sieur .Pri€u.r Curé de 'la paroisise s'é,tant iinis en id,evoir Id',aEl,er f.ai,re .aIudit cilme- t i e r e ,l'inhuma tilon id u,di t C1 au:de iP a co t, iqL1dlqLl es ipe'r sonnes ont suscité rm,dicieuse,ment quelques cjeunes gens et ont f'ait en1:ever le ,corps, scanda'leusement troublant des fonciions .eadl!é.siastiques et ,ont kté il'enlerrer idans ;l'ancien .ci.mdtiière, 1d"unte manière profane .et bo.uifonne. Cette affaire est p.and*evant Mgr 1':Gvêqu:e Ipour 4e :droit 'et pour 4e f.ait padewant JA. 1'Intenld'ant cqui a dait d'abofld enlever 2 des auteurs idle idésor!dre, savoir Pierre ZC'ochinart et F,ranpis iLe Sueur )>. Et p!lus ilolin à da fin du regi.stre ,dre 1742 : <<:Les imlutins de &a (paroisse ,devenant plus hardis par Il'dmpunitC et voyant qu'on enterrait quelques conps idans le nouveau ci'metière .ils onit arpaché 1.a ,hape .q,u,e j'y avais fait {planter, colmb\lié hes lfoasés. m e seconde fois, cassé )un pied dle l'au6el idu cahaiae 1d.u 'nouveau cimetière et pour mieux faire deur imkhanceté, .Ils m'ont ravagk une ,pi&ce de grains qui ktait coupée, m''ont brisé u.ne charru:e en plu- sieurs pièces ; en ont bris6 une ,l,a 3in&ne nuit !à M. No'iron avec .une %furie ,edr.ao,ndinai,re $parce qu'il1 avait fait enterrer un de ses enfan,ts au tnouive@u cimetihe. ,Mais .ce qui dait davantage leur rage et impikté, c'est que pendant l'octave du St-Sacrament, ide lendemain qu'on fleur avait annloncé .la visite de M. le Doyen, ils 'on4 été bri,ser ikes statues ide ila Ste-Vierge et de St-Jean qui estoient sur #l'autel .d8u calvaire et, Ide rpltus. ils

,ont aussi !brisé une croix qui e.sto,it sur unte des -f.osses du nouveau ci.meti&re IP. Tant ,d',acharnement et 'de violcnce se re- trouvent au sujet Ides inhuam,ati.ons de .protestants fait,es. *dans un cimetière ,parti,cullier 'ou .dans un jandin avec ,l'autorisation de ,la justice docale. Esqueheries 1735 : <( ,Plenmission .d'inhumer en terre prorfane l e !cadavre Id'Abraham Gopeau, pro,testant, accondée par \le ILieutenant criminel de IRibamont qui ofidonne néaninoins ide ,do.nner 4 L 10 m u s au iGusé pour ses hono- raires )>. Gett-e question ld'honoraiFes se posait pour le :curé pour tout enterrament ,d,e .protestant. En 1751 5 Sa.ins-Richau1 mont il y avait un namimé Jean S:ervoisi,er.s de îla religion ré- formée qui s'était permis Ide faire ederrer sa sceur *et son onc1.e en ,terre !profane et cala sans lavi,s ide justice ou. :du curé. Voki sen quelis tenmes ce curé ré,clamait ses hono,r.aires : << C'test l'usage Idans :le 'pays que ,les ,H,uguenots îpaient .les ,honora.ires de d'enterrem" et service des !défunts leurs Ipavents, quoiqu'iilms iles enterrent eux-rm&mes en terfie lpmfane. Tous 'lesdits droits et honoraires 'de haguenots morts d ICrupillly jusqu'i8 la,dite Suzanne ont été !payés et là ,mes preldécesseurs et A ,moy- mi3me aussi bien $qu'au demq, pourquoi calde-ci seroit-:elle

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l imbécik, S.A.S. Mgr le Duc de Boucbon ayant accorde un

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exempte ? A Proisy, à Faty, là Siains et ià .Leschelles et .à tous les vi.llages voisins où i,l se trouve ,de cette ,niiauidit,e semence, les curés e t lles bdlercqs reSoivent ce que je !dem”e, sç-avoir 6 f r )pour moy et un :é,Cu ,pour tmon cl,erloq ou ih taxe de 1LI. le Lieutenant. Cette affaire est 8d.e consequence pour moy. Actudlement’ un n,olinnié Jacques Servoisiler ,oncle Ide Jean qu:e j’ai fait assigner est à toute extrêmité et sans doute qu’id faut encore ;l’in:hu!mer :sans aucune rétribution au “x5 et ,au der~aq. Ledit Servoisier a .i.nhuimé I:e 12 octobre dans son j.ardin Jacques Servoisier, son ,oncle :dont il e.st hkritter. :Lorsquie pour I’kprouver j,e lui fis demantder par >nmn Maître cVécole ses honoraires et les miens, i;l répOnidi4 que Il,orsque u’aurais travaifllit., il ~ i i ~ ,paierait ! )>. ,Les r&fracta.ires ne ,s’en* tiraient .pas toujours sans suites fgcheuses. Le 2 janvier 1,689 à Annois, un ,prods est fait .au cadavre ‘de 1Clau.de Tavernier, converti en 1687, lmort le 2 janvier 1689 sprPs avoir refusé .de :recevoir les sacrements et *m$prisC lles avis .d,u :c,ur& ; < de cadavre sera train6 s.u.r une alaie, ,d,ans des carref,ou’rs de l a v i h ide Ohauny, !derrière .un cheval. coad.uit 1pa.r ol’exémteu.r ide <la ,hiaute j.u,stice. Ce f.ait, jet.é à la vo,irie )>. Qumd il s’agit ,d’une mort accid,entellie, imys- térieuse, celle d’un sobdat étranlger, l’acte fait succincteSnTent mentioln du ,fait et .d,e la décisi,on ,de )justice ayant au.torisé l’.inhumation. !Ci.ton.s ]pour tanminer tqudtques imorts dans un âge .avance, .assez rares avons-nous idi2. 2.2 septembre 1760 Herouel : de our.4 d’Aur0.i.r Tailfert ,m]euirt 15 98 ans ; Eiloy O,b,jocris, dit La Brèahe, IblaPerier, ,meurt .A .92 .ans ‘en 1774 ; 17 janvier 1703 ;C&pin iPmo,ix rdé,c&d:e !A 98 lans. R P.ontruet : ,le 16 110vem~bre 1766 Piei-re iBmm!eliet, icabar*eti,er et labour’sur meurt à 105 ans ; iLouis lbecilerc -à 91 ans ;le 7 id$ceimb#re 1775.

I\JOTES DI% CURES ÉTRANGBRES AUX ACTES D’ÉTAT-CIVIL

1. - Sur les bapfênses de cloches. Souvent du .type d e celbe-,ci : ‘Amoir : << 1771 ,Baptisé la

dochie .po,rtant l’inscriptifon : Q J’ai 6tlé nommée Marie Fran- qoise Joséphine par IMP Joselph !de Laviilil,e, .Doyen . ,dme St- Quentin, Abb6 ,de .No8xiil.les {et ;pa,r Dame, Madame ‘de Laville, née Palatine de Die, !Marquise 1d.e Monp:airaoux, .sa bell!e-sloeur. J’ai été bénite .par M” J-B. IBoudhard, Cwé ,de St-Rémi de St-Quentin, AP Charles ,Régnier, marg.ui,llier en charge >). A .la fin .du registre des baipt&ms .de 1783 ‘de Gri.court : << En .l’annCe 1783 tf>urent fond.ues des clo,ches dte cette paroisse. La 1’“ s’appe’lle Pécinne, da 24 Antoinette, ils 3” .Franl;~i.sei. be parain de la 1‘“ f u t Claude Eustache François Maro!lIle, do r s cihanoiiie dte il’P.@ise collk3giale ide ISte-iPkcinne fait en .cette m&ne année curé .desservant 11VgIise St-Jean de .St-Quentin (et qui sera le 5 février 1791 l’Cv8que constitutionnel ,du d,t- partement de ;l’Aisne). Cassée en 1791, elle f u t ramplscke par 4a grosse doche Ide N-.D Ide 1st-Quentin a.ccoridée par le distrkt e n 1792. La lmaraine .fut ‘une Ide ses senrs (mariée à M, Foulqu.ier, échevin. be ;parain ide !la seconide fu t Louis Dan.ie;l Maillarid, courtier, avec sa femm,e Anne A.ntoinette Lmoibert. Le parain d!e

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la 3" Fut {François IPicacd, (marchanid Ide t.oilles a w c sa femme Firanqoise Gi.enne .. Suivent k s dispositions Q'rises ipour !la .présentation des dlocihes .à J.a bénédiction ide Marolle met l'énumh-ation ides nombreu.x prêtres et invités assilstants et pour terminer : <La 1'" doche iphe 1.184, ha 2" 922, ,la 3 p 658, en t,out 2.794 Ikres elll*es furent descendues .le 10 .o.ctobr:e 1793 .'en :ex.o.n ide :la iloi :du 23 juibllet de ,ladite .année )>. Aimi M. de ou.r& Féra, [devenu le ,maire ide G,rico,urt, crut bo,n ide coi"a- nilquer à l a ipo,st.&rite un Cvknement irmportant d,ont il. fu t à .la f,ois !acteur set télmoin, rdlati'on ,qui ,n'a pu être Ifaimte que sur le registre {minute de 1788 .demeuré à :Gri,court.

II. - Pèfqinages effectués Ci l'occasion d'iptdémies. <( Le 30 novembre 1720 sont comparus jd+evant :moi Jacques

Caron, p.oê.tre-curé Ide ilV.glise N-D. ide Beauvois, Glaudve NoC, Fbrent Isebe ,le ,jeune et Jean V,asseur, mes garo.issiens qui ont fait le voya.ge ide St-Claude en F,r.an,c;hVe-C,omté m'ayant fait apparoir l e certbfi:cat (du Saint Vkaire du bourg dte St- ,Claude idatté du 2 septemib're audit! an 'que j'ai r:e.connu véri- tablle >>. << Le 2.1 sephmbre 17122 ont témoigné, sçavo.ir : Jean )%erre Antoine Frison, Jean Duplaquet et M,eldand Debeauvois qu'ils avaient fait le voyage Ide St-Claude en iFra'n&e-.Comté et qu'ils y avaient reçu le Sacre1ni:ent :de la lP&i.itence et d'E.u- chari,stiNe, ce qu.i nous est ipam vkritablle par île certifircat .de M. {le Vicaire perpé.twe1. ide il'église duldit St-'Glau:de datt,é du 13" idudit ,inois .et !an 'u.. lNIBmes constatations &pour d'autres pèler.inages en .may 1724 et en septembre 178225. Ai.lkurs un curk nous apprend #qu'.en raison Ide <la 'crainte .d'une .grande cotitagion 1l.e 16 juillet 1657 ,plus fie 60 iparoisses arlilèrent pro- cessi,onnell,eJment en Il'église St4Iédand de Soissons où est ,la châsse ides sacrées relilques ,de SaintB4bastien ; plus ,fie 800 rparoissiens assistèrent à 1.a linesse icé'lGbrée en cette égi1is.e .le a!endeniain, firent une station dans chacu:ne Ides Bglises .de l a vUe et rentrkrent idans leurs Ipar,o,isses respectives.

III. - Vols dans les &lises. .A {la fin idu registre tdtes s&puilt.ures (de 1770, à Ciricourt :

<< Dans la nuit du llundy au anaKdy 6 ,du m,oi,s ide mars 1770 des voi1eur.s <que no.us n'avons pu &,couvrir entrèrent dami le ci:metière ibiqen 130s. de notre Cglise pour 4, voler seulement dans son argent s'il y ,en avait eu. dans que'llque co)ffre ou idans quelque bllad, s'i3 y en avait eu -dans le ,grenier, car ills ne trouvèrent pas aube chose, pas m&ne .un cailiier, et a,ux vais- 'seaux Ides saintes huiles qui *sont id'argent et .qui ,étaient tout a leur portée .dans une petite armoire qu'ills croichetèrmt et laissèrent .ouverte. Il faisait extrê"ent froid par la gellée et un trPs granid vent. ICs Ptaient venus de vers St-Quentin puisqu'ihs !enWrrPrent .un .coutre à charrule Imanqulé .G.C., c-là-d Gabriel 1Char.pentier 'dans un champ dlu terro,ir de Fayet Idon- 'uant ;par le cihemin .de Grico,urt .un !peu ;d.essous où il se croise a w c celui de Fayet, !de .Cepy e t id'Qmissy. Avec cet instrument

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ils cassèrent en 2 !piè,ces ile 1“’ barreau ;de ,fer :de la sacristaie et f,orcèrent ile sec0n.d en le racubant, .puis crochetèrent ‘la fenêtre par daquelle ils s’introlduisirent ,par une ‘oawrture de 8 à 9 pou:ces. Après avo,ir ;battu le briquet, ils fi,rent de la hmière avec la serviette au pain .bCnit qu?ilis mirent en Ilongs ilani- beaux ; guis ,ils visitèrent toutes Iles .aramires $et e,n (déran- g&rent .les h g e s !pour voir s’il n’y .avait pas d’argent ; puis 111s croch!etèrent ila .porte ,du grenier, mais n’y montèrent pas ; ils croichetèrent .la ipork de d‘a sacristie qui idonne ;dans !l.’Pgli.se et (brisèrent la boiserie (qui 3teiiait la @the id,e !la serrure. Ils entrèrent idans jl’’Cgl.ise, ne imoatkrent pas m,6me 1% ;l’autel, mai.s PIS se /promenèrent jusqu’.au graidin :de la Ste-Vierge et allèrent ensuite .à :cehi ide St-Rémi. ILà, iils iprirent un ,ci,ecge avec lequel ils ,rentrèr!ent dans 1l.a sacri.st.ie où :ils avaient posé leur co’utre contr,e l’a muraille ; ils y enlevèrent .un surp!14s tout neuf qui nous avait coût,é 15 .L et tqui était :à Busage id!u magister avec une peti,te fine serviette lqdon a coutuxne Ide mettre sur ks fo’nts baptismaux dam d’octave idpe Pâiques ; puis fls jetèrent leur petit ‘cierge .par tmre (dans la sacristie et s’en .alilèrent >>. La relation idu ‘Curé ‘Colliette se poursuit !précise comme celle d’un :pol.i:ci:er, ,riche ,de suggestions 1di:gnes .d’un ,excellent ro- mancier. D,ans la >mi.m.e nuit id’u 5 au 6 <mars, et da m&ne é@lise, miais 41 ans après, un vol1 senibllabile ,mlaté par i’AlbbC F&a ~(1811) f u t aussi i m p ” et .autrement sacrillège puisqu.e furent anportCs après 1.e forpge ,du tabernaclle les vases saints et aussi ,des chandeliers de bronze. Des volls icotmmis .A Attilly, Holnon, .aux troncs .de calivaires sont rapportes ,beaucoup plus laconiquement sur les registres ‘des parois,ses intéressées.

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IV. - Incendies. Les incendies étaient .r’eid,oatés en raison idu ipeu :de m’oyens

pratiques qu’on .avait ide &es coimbattve et Ide il’extens.ion que souvent iils prenaiqent dans 4’ag@mération. .Les curés, fraippés ,de deur importance et aussi ‘dte 1.a ,misère #qu’ils créaient les ont souvent 1mentionn:Q sur lems regi.stres :paroissiaux. Un exelmipile : ,Bo.hain 1723 : << Le jour ,de ila feste de St-’Mathias dernier .un gran!d ifeu :consu.ma à 3 ,h. !de I’qxès-cmild.i 15 gmmai- sons et de BA en 3 semaines 116 autres furent brûlees en .6 différentes fois, en 3 ou 4 .)ours et quoi,que les halb,ita‘nts eussent fait observer iledit ibourg aour et imit !par une gardpe ,de 20 ho’mmes et .que les incen:diaires eulssent pris :les p$us sages précautions ; iibanunoins ileurs maisoas brûilaient .en pllein jour, ce qui fait conjectur:er que ces Incenld,ies font eté pratiqu’és par un malheureux incend,iaire. On fit ;pour .lors (une processioa géntrale ;pour ‘détourner le fléau ,die ce lieu, après ilaqucAile il n’arriva p lus d e feu ; l’on fit rebâtir l’es imaisons $rïIl&es, mais chose &tonnante et Id&.plorabl:e, .com.mte ces maisons &aient presque rebdties un hu.itii3me feu arriva .encore 2 mois après tes 7 aut,r.es Ide ila veiille de (la feste de S,t-Sa,crement dernier, là (6 h. idu soir, [qui par sa .violen.ce met son .impetuosité einbrasa .en {moins d’,un demi-quart d’iheure Idle tems les trois p1,u.s saines parties Ide ce bourg ; t,out (ce que purent faire les

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habita’& fut ,de se sauver ide leurs .m.aisons, :la mère 1,aissant son renfanf, le frbre sa siœur et de ;fills son ipère en, sorte que 12 personnes tant hommes, f m ” qu’enfants fwrent enve- lolppés et arrêtés idans cet embrasement et reduits en ce.idres ; enfixi cet impitoyable feu consuma 157 bonnes .et fortes‘.mai- sons, sans celles devant dites et 600 b3Zitilment.s consistant en granges, &curies et masures et r i u i s i t rà ila ,d*ernière miskre près de 2000 :p:ersonnes qui sont a.ujoLmd’-hui sans maisons, sans meubles ,et presque sans ,pain )>.

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V. - Noit es aid;e-m,é,m:oifie po.ur les desservmts. Utiltes <pour ceux qui les rk,d.igeaient elles le sont encore

pour l’:historien qu'cilles documentent. ,A Vemanld, fin Ide d’annéle 1712 : e Noims Ides flemmes q!ui ont a.chet&es des plaices .dans l’kglise :du coste )de t1’Epîtr.e (taisons les noms pour ne retenir que les :sommes verskes) 13 ,ont donné 10 S ; 9,lO S ; 2,15 S ; 16,12 -S ; .6,15 S ; 12’1.2 S ; 15,l.O S ; :6,5 S ; S c ” totale ide :cetfie ipa.ge : 42 L 4 S. Liste ides femmes qui ont achetées des p’laces d,u cos.tk sde 1l’Evan.gil.e : 2’13 S ; 5,lO S ; 2,3,3 S ; 1’34 S ;

Rlecfipt de l’argent r e p po,ur les places d’,ho:mmes : 5 IL 10 S, les ]places Id’:ho:mmes A 5 S chacune >>. 1700 Anny-Martin Rileux, à la fin du registre : << Ni.collas Roldin a idonné 2 sous pour remmniander sa bdile-mere aux iprières >>. A Venman:d, 1717, le (prieur curb Belilavoyne copie un ,bail renouvelP à Vincent Fkrat : << J.e soussi.gné reconnais avoir renouvetlé bail à Viu- cent Férat pour tenir mes dixlmes de Soyéco.urt (hameau de Vermanid) .l’qeqpace et terme de 9 années A commencer la 1’” dkpouille et le 1”’ payement .à la St-Rbmy qu’on .dira en 17.17 aux cond’itions mivantes sçavoir est ide payer par chacun. an 100 stiers dte bled de lmuage bien niet et bien vanne, vendu B Veman;d ou à St-Quentin. Rlus 10 stiers d’avoine, un .sti:er . de pois et un cent .de gerbkes pilus 15 f ,d’argent. ‘Et :de charrier ma chauffe à une ou ideux :I.ieues $4 !la r0n;d.e ,d$e Verin.an:d. Fait au.dit Vei-mmd le 22 janvier 1717. Marque Idte V. Férat Signe L. B~el~lavoyne >). A la fin .du registre Ide 1715 : << Jay rewu aconte pour .le !mar,guikl.ier François #Deseaux de Pierre P&hon da somne &e 40 L pour .ses 12 .stiers (de blad Cqu’isl :doit à il’église à la prysée de l’annke 1715. Fait ià Vecinanld le 18 avril 17J6,. L. B,dlavoyne >>. (I Rweu d‘Antoine iPBchon 10 L pour une place dans le ,grand ban de ,la chapelle Ide la Vilerg?. Rc-ceu ide J-IL. .Barbier 5 S pour da place ‘d’e Robert Lefkbure qui apartenoit B son granid-ipère )>. D’autres notes sont .l’exprles- sion de Itessentiments eiwers des confsrères .ou le lieutenant génrkal, ou .l’aveu id’une erreur commise dans la rkida.ction d’un acte d’une annBe rprktddente.

2,30 S ; 2,20 S ; 51,lO S ; 1’8 S ; 5’,13 S ; Total : 42 L 10 S.

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VI. - Memomndunzs pour la postérité. :Pour iper,pktuer Ce souvenir ,de sa vieillile servante 4e wuré

Féra :de Grkourt écrit en avant-gande d e l’annke 1745 : e M4ark Eulalie htel l ier est tdé,oddCe il-e 21 mars 1819 étant en service

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chez le Sieur Pierre Antoine Féra, &tant nke à ,Gricourt de 10 août 1744, à 74 ans 4 ,mois 11 jours. R,equiesicat in gace >. A la fin ldu registre ide Grkourt idqe 1741 iP-.L. Coll.iette écrit :

A ceux qui ont nettoyé I'église die l'eau et ide ,la lmasée )que I'houïe inonidation au ,dernier aoust y avait jettées en abon- dance ... 6 L. A ceux qui ont raccomniodé une partie Ides murets du ciTnietière, côté [du imfdi, .abattus par iles .eaux : 4 C >>. A ,la fin !du registre de 1742 : < Dans J,e cours ide 1742 .a 6th co~m- miencée l,e 19 juin 'la muramille de ll',église de Grkourt a'chevée le 25 aoust 1742. !Les premiStres lpierres furent posées en grande solennité au son du clocher et ides instruments par !le Sieur curé Idfu ,dit lieu assist6 ide MM ... tous prêtres et curés des vi1,lages. On a iposé Iees ,dattes dans les fon!de"ents, &rites sur des andoises et en trois alieux, on a posé, en ides ipierres 'creusées, des pieces Ide , m a " ,d'argent 1d:e ce règne que il'oa a recouvert d'autres ardodses len,core &crites,. On en avait fait à peu pres de !même lorsqu'on avait rebâtie il',arca.de qui est entre le chceur et le sanctuaire )>. .Nous pourrions citer Ide mmbreuses anno- tations relatives au coût d u {papier thinb,rk, des sregistries pa- roissiaux, a.ux maigres traitefintents ,aococdés par de gros :d&ci- mateurs aux vicaires desservant certainles succursales, aux sollicitations #d'une ,pllace Ide maître 'd'6cole, aux conditions faites A celuidci, aux rétricbuti.ons accwdkes po,ur les diffé- rentes ,m'esses, aux séis'mes marqu.ants, aux ,épid&mies de peste, ailx mauvaises r&,coltes, aux prix (excessifs atte,iiits par les principales idenrées.

Si imparfaits qu'ils so'ient aux 16" et 17" siè'des les registres Idse ,cathdlicité sont une source prkcieuse Id'infomafion sur la population cks paroisses. Enrkhis d'annotations ,des curés ou des clcr.cs ills a4ppportent d'heureuses précis.ions .aux historiens. Bien rdiks, apres une s6rieuse remise e n ord.re soign!euse- ment conservés aux Archives Id6partementalmes et ,dans les M,airies, ills p.er&ttent ,des reclherahes, .facilies, intéaes.sankis et fort utiles.

rPontrutet, le 14 tinars 1964 Th. >COILILART.

SOURCES *Collection cormpl6te des registres de catholicité de : Attilly,

Auroir, Aubigny, Beaurevoir, Beauvois, 'Caulaincourt, Estrees, Etreillers, Fayet, Gricourt, HCrou61, Hohon, Jeancourt, Le Verguier, Maissemy, Mesnil, Pontru, Pontruet, Mortiers, Trefcon, Verinand.

A. Migrenne : Les hors-d',œuvre de l'Éfat-Civil dans Ie départemejnt de l'Aisne avant la RévoIutioti (ia-8" broché 665 Bib. Archives dkpartementales Aime).

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Le Radiogramme de la Victoire (1) 2 Juin 1918

[par le Général de Corps d'Acmée Desfemnies ancien membFe d u ,Conseil Supérieur Ide la Guerre.

Bvau,coqp ,d'entr.e vous ont vEcu iles heurtes dramati'ques. de Juin 1915 soit wmme soJdat .au fron,t, soit .dans vos villages loraqu'ils n'Ct.aient pas k%acu&. \L'(histoire apprend à nos en- fants et petits-enfxnts que c'lest !en Juin 1918 que la vi.ctoi.re change Ide camp, car après avoir occulpC Soissons 4e 29 Mai, atteint la Marne ille 30 &lai, l*es A'lleman,ds trouvèrent au qoint prCcis où ils .attaquèrent le 9 Juin nos ,dernières réserves, les Divisions $du GénCral Mangh .amenées à ipied d'ceuvre juste à temps.

Mais co.inment a-t-on su à l'ÉtatiMatjor Géneral, le point où il fallait mettre ces dernières rkserves. Un granid silfence a 1a.issé cette ,question sans abponse Ipenldant 44 ans. )C'.est ,en 1962 ,que il'on a eu !le droit !de de Idirse !et que 'le secret des décowertes 'du cihiffre .a &te levé. Une ,histoire extraordi- naire nous a,pparaît alors. -

1

Lorsque la Granide Guerre eclata en Ao'ût 19.14, il n'y avait de postes radio (qu'aux échelons klevés [du Conmantdeinient, let en considération sans {doute ,de ce daible no,mbr!e Ide postes, les AMemands n'awient qu'un seul1 système de chiffrement rpour 1'~ensembk .du front : Ctats-majors id'armées, !de cocps ,d'ar,m&e, de ,divisions Ide cavailerie et Id'infanCerie. On '1'ap.pelait le sys- tbrne Ubchi.

Nos ldé.crppteurs connaissaiient ce systhme 1d6s le temps de paix. Mais connaître la structure d'un système n'est pas tout en matière de #d,Pcrypt,ement, car chqqule sy.sit&me comporte des clés qui changent ipCrioidiquwnent. .En :ce ,qui concerne le systkme Ubchi, nos dBcrypteurs avaient leu le ttemgs de tourner e t Ide retoutner 1.e lproblitme, et avaient mis au point une inlé- Chode !qui, de rperfectio'nnemepts .en rpedectionmments, avait .zbouti au ,point mivant : ils pouvaivent reconstit,uer la cl,é rdès que nos ,écoutes ileur fournissaient trois téEgra.mlmes, mCme courts, B *la seule :condition ,qu'ils soient à .peu près 'dfe menie

(1) Cette " n m a t i o n dont nous remercions très vitvxmnt le Gbn6ral Dmfemmes, qui fut inqpeotew des trammisios, .st eté puMi& avec l'annal& accord de l'a Revue (( L'ARAZEE )) dans laqvgle on trouvera hm"mo 24) les (( R6flexions sur la gmme Bbctronique )) du G&&rrail Desfemmes et notamment l'historique du Radiagrme de la Victoire.

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\longueur, ce qui nous Ifut ,d’un ;grand secours, notamment pour la ipr4paratio.n ide ‘la bataiMe dbe la iM,arne.

Ce système Ubchi r:esta en service jusqu’sen idécembrte 1914 ; puis subitement, .changement Ide s.yst&me. [Les Al;lernan,ds e n effet avai:ent a!p:pris {que nous déchiffrions leurs messages et ceci .dans des circonstances nzvrantes pour nous. Sur la foi du ldé.chi&frement id’.un radiotélégramme, no’s aviateurs étai:ent aUés Ibo8mbarder Thielt en SBelgi’que occupéte, .A !l’heure precise où I’emipereur Guillaume II y faisait son :entrée ipour passer une -revue ; cette coïncildtence .efit ipu lpasser inaperçue si certains journaux .français, notamment <( .Le rMatin )> n’avaient inAgré la censure, signalé au pu;bl.ic quelde avait Eté la source d’,information.

G’est ainsi qu’alpparut un nouveau syst6me mis en service par les Allemands sous la ;pression idtes circonstanaes et très vite notre < .Cabinet noir >> (c’est ainsi ,qu’on appelait les ,locaux bien gai*,dés dve I’état-rmlajor d e l’amée à Paris, où s’e’ffectuaient .les travaux ‘de recherche en matière Ide ,décryptament), mit au point unte lmé,tho,dle efificace pour .obtenir la clé au moyen de quelques textes interce@&.

$C’est allors (que se .proiduisit Ille 21 Janvier 19115 .un événement qui devait fai.re qudlque bruit Idans ce cabinet noir où rkgnait habitueIllament le plus Iprofond silence : I’arrivke !d’un m6moire exposant ‘une lm&tlp&e pour reconstituer toute nouvellle CE du système ABC avec ,le premier texte ,int,ecceipté, (donc un seul, quelle qu’en soit la longuleur ; [le mlhmoire était si@ ,d’-un in’connu : le capitaim Georges Jean {Painvin, .offi8cier d’ordon- name :du Général Maunoury .co.mmanrdant ila fP anmée ,à Villers- Cotterêts, :dont nous .ra.conterons .plus loin l’épop,fe dans le dolm aine rdu .dé:cryp temen t.

En 1917 les Alleiman~ds mettent en. .euvre sur tout .le front .un nouveau systè,me de co’dies que nous appellâmes le Kru, kquel présentait .la curieuse partfcularité ide ,ressambl,er à des systèmes .que nous emlployions nous-mêmes, ce qui était évi- dm“ent favorabile ipour ‘nos Idécrypteurs. .Mais une grave com.plication apparut car Ces Alilemands qui avaient toujours employé, pour fleurs granids coldes (c’,est&dire ceux amployés aux hauts éch:elons Idu Commanldement) un système unique pour 1’ensemb:le idu front, se ,mirent à employer un systhme différent (ou au minimum une clC dif,f&rent,e) vers chaque armke. ,Ceci nous o.bligea à des mesures p h s colmpliqu,éies d,e tri et .de classement.

Jusqu’au 5 Mars 1918, lies coldes Kru restkrent utilisés par les Allemands sur i1.e front occiid’ental.

A cette date du 5 Mars, la )dernière phase ,die da lutte entre !e chiffre a1:le;manId et lie décrypternent français debute par une surprise technique co:mplète pour nous : l’apparition entre lie Grand Quarti.er GénPral allemand, les gro.upes d’anniéles ct les acmées, de textes chiff,rés au $moyen .des sieuiles cin,q lettres

- 30 - ADFGX d o r s Iqu’e t.ous les systemes anthrieurs utilisailent toutes 1,es lettres .de l’afphabet.

1Pour;quoi cette date du 5 Mars pour I1.a mise en servioe? Sans doute pour ‘une pé.rio.de ,probatoire et peut-Etre pour ]l’entraînement des uti,lisateurs et .des iexiploitants, IpPri.o.de d.ont la Idurée nécessaire fu t estimée !à $quinze jours. !Le vohme du trafic f u t .d’ailleurs très rhduit et l’.on ne sut jamais s’il s’était agi ,de trafic r.éel ou dpe simpiles textes Iexpkrimentaux retpro- duisant les cinq lettres ADIFIGX .dans u n or!dre in.cohhrent.

,Quoi qu’il en soit, l’anxiété est grande du côté français dans cette ‘quinzaine prbcedant 1.e 21 Mars, ‘car très vitre on coimprend que, cette fois, on se trouve (en ,face 1d’un.e situation très .grave.

.Le jteudi 21 Mars, réa.lisant nne sunprise co;mplèk, les A1,lemands .attaquent les Anglais en Picardle, puis se ruent en direction id’hiens, resph-ant &parer les An,glais .des F,ran-

. $ais et .les lrlej,eter à la (mer. Les Anglais sont su,bmergés ; id& le soir du lpremier jour, leur a,rmée de ,droite, cel1.e ,qui est en liaison avec nos troupes sur l’Ois:e, est cmipl&tem,ent enifolncée et disloquée. Les deux d’ours suivants, lla terricbtle offensive se po’ursu.it ; Iles Al1,emands 0:n.t attein,t ,leur ,premier but : nous avons pendu la 1,iaison avec ltes Anglais. Certes, des réserves françai.ses o’nt franch.i l’O,i.se et ont é‘té j,eté,es dans. la b,rèche ; mais la situation est telllament tmouvante qu’.on ne sait plus où e;l$es sont.

.Pour vous idonnier une idée ‘de l’ambiance qu.i règne au Gran,d Qiiartiter Gknéral. frmçais, .je vous Ilirai ces lignes qui ont été &crites par le Capitaine .GuitaGd que nous retrouverons tout B l’heune au *Chiffre du *Granid Quartier cam:me chef ide la section de décryptement.

<( Le 24 Mars 1918, je m’en souviens colmm,e d’aujourd’hui, <( :c’&ait le Idimanche ides .Rameaux. Il daisait un temps a6sol.u- (( ment radieux. Dans un ciel (d’azur, les carillons *des deux Q Cgfises de Compiè.gne, S,ainQ- Jacqu’es et Sai.nt-An,tolne << (1’Cglise .de Guynemer), égrenaient Il’eurs notes ,qui vous bri- << sai:ent !le :mur. Le soir, 1.e .colonel1 de ‘Cointet, chef .du 2” t( B.ureau, avec qui nous ;etions en re1atio.n constante, vint .no.us (< trouver. La section idu ,Clhi.ffre Ctait “mmansdée alors par <( un .hom:me tout là fait remarquab;l:e, ,le commandant Soudart, Q (qui avait succede au ICornmandant Givierige parti a.u front. Q !Lee colonel de Coinkt nous (dit confi:dentiellement, au tom- << ,mafidant So’udart et IB moi, soa adj,oint : << La situation est (( tragique ; ,par mes fonctions, jie suis l’homme le mieux in- (< f.ormC ,d*e Fran,oe ; eh !bien,, à cette heure, j.e nie sais plus OÙ << sont lles Alhxmds. 111 n’y a Iqu’unre chose. certai:ne, c’est Q (qu’entre eux ,et ‘nous, ijl ln’y a plus un seul soildat alllih. Si (( nous sommes .cuei,llis .dans une .heure, il ne faudra ‘pas en <( Etre sutlpris. Ce qu’Ni1 faut faire, c’lest IbrBler tous 1.es docu- ci mnients siecrets ,que vous ne pouvez pas emporter let vous < preparer i!mlméidiat;emeint ià partir ; pour tout lae reste, à la e grâce ide !Dieu )).

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En effiet, le Grand Quartier quitta Compiègne pour Provins et vous savez aussi ,que finalkement après .de rudes colmbats. longtemps incertains, les Alllwnanrds ne ,prirent p.as Amiens et que la situation put Gtre rétablie.

iPas ;pour longtmps d’a,imllleurs, ipuisque le 9 Avril se de- clen’ohe, toujours avec la ,mEiime lréussite ld.ans la sunprise, une nouvelle offensive -dans les ~Flan~dres ;qui $durera .t,out 1e mois, saignera les Anglais à bllanc et a,ccroîtra ~l’us~ure :des réserves FranEaises.

Dès le rdabut du mois de iMai, l’es Allemands reconstituent leurs divisions d’assaut et nous nos réserves ; lpuis Iles ,Alle- man:ds nethent ien iplace ieur 1diapositi.f id’attaque sur !l’Aisne, facie au .Chemin d.es Dames et .A Soissons, tou,jours dans des conditions adm#irabJles ,d,e secret ; c’est seuilement le dhanche 26 Mai au soir que l’on apprit par #un prisonnier captul-6 dans les lignes de l’Aisne qu’une attaque Imassive 6tait ‘en pré,pa- ration pour le 1en.diemain.

iL’attaqu,e eut ,lieu et faillit iourner au désastre pour nous. Le 29, Soissons est pris let le 30, la hlarne est atteinte ; Ife 31, un fragile 6quiiIibr;e ,est r.étab$i [par les iroiupes françaises qui se cramiponnent, en s’a,ccrochant aux ideux mÔJes qui ont tenu : la [montagne .de Rreims et ,la forêt idle VilIlewCotterêts. Mais nos réserves sont presque $puisCeS.. Le 3” B.ur1ea.u s’,elmploite à les reconstituer “?me il peut; .dans les Flmdres en parti- cul.ier, Iqu:el’ques :divisions ont ,pu être refomées iderrike I’ar4m&e anglaise, mais oh les diriger?

C’est l a #question lque ile 3” $Bureau pose au 2” Burieau ,du Grand Quartier. C‘.est 88 [que nous retrouvons lie coiIone1 de Cointet qui, penldant touttes l,es journées du 1“ et ,du 2 Juin, tourne et retourne de proibh5me avec ses collaborakurs. Cinlq axes d’attaque leur paraissent possibles : Iles Flandres, Amiens, Comgpiègne, Rei,ms let Verdun ; lequel sera le bon ? .Sur l~eque’l se j,ouera ]le *d,ernier acte )que ,l’*en sent proche et qui .peut être d6cisi.f ?

Non ipas ‘que 11-e 2” Bureau soit d court Ide renseisggnements ; i.1 en a peut-être trop, mais seulement !d’es renseignements mineuris. Face à chacune de ces cinq directions possi’bles, des indices ont .été rekvés, des renseignements recueillis ; mais aucune synt,h&se n’.apparaît dotminante, a,ucun renseign,ement n’est .décisif ou !die natme A .fa.ire ipencher [la balan,ce. L e do.ute, I’abfreux !doute subsiste ; ,les 1“’ elt 2 Juin sont, comme l’avait 4té le 24 (Mars, pat“ .les plus sombres ,de la guierre ipo,ur I.e 2” Bureau français; les Allemanids viennent en efif:et 1d.2 mettre en service u n no’uveau systkme ‘de dhiffres 5 six lettres au lieu de cin’q, la sixiPme let’tre éta.nt V, c’lest .I’AD.FGVX.

Le 3 Juin a’u matin, Ife colonel de Cointet n’a pas encor,e domi6 sa rkponse a.u 3” Bureau. Il est toujours pench4 sur l e probletne, ilorsque tout à coup entre dans son iBureau le capitaine Guitard, &ef du d,écryptement au .Grand Quartier, porteur d’un radiotblé~gram.nie all:emand .qui vient d’être .décrypté. Nos

- 32 - r$diogonioimètres indi,quaient 1qu.e ce m,essage avait été expédié par le Haut Commande.ment aI!l:emanid un état-major Id‘armée situé là l’est de Montdidier, dans la régioa Rh~au:gies-Tilloloy et la traduction Idonnée est l a suivante : (( Accélkrer la montée des munitions - Point - M&me pen.dant le jour, partout oh !’on n’est pas vu. s.

[Pour connaître il’reftet proiduit par ce renseign,ement, laissons parler le capitaine Guitard : <ciPorté aussitôt par m,oi .au 2” (< Bureau, ,avec co,m.mentaire .A l’a,ppui, il y .déclencha une véri- (< txble vague de sou.la,gement et Id’enbhousiasme. Le colonel ‘de << Coint,et et son edj.oint, le camman,dant Brunon, entre autres, <( étaient transport&s.

(< Mais croyez-vous, est-ce possi,blle? Ce raldiogramme a été << envoy4 par les Akleman’ds ? C’est inouï ! Mais comment a-t-il (< spu être -dé.crppté ? >). Ces officiers étaient littémlement hors << .d’-eux-m$mes. Le colo,nel de Coinlet dit : << Guitard, le ’

<( iChif.fre vient de ren:dre à la Patrie un service sans ,prix, car << maintenant une chose est certaine pour nous : l’attaque allie- << mande se fera su,r Comipiir;gnc. Nous pouvon,s (donc articuler << dans cette région toutes les divisioas, les rares .divisions dont << nous pouvons dispolser >). I~es événements .confirm&rent l’espé- rame du colonel de Gointet, et c’est ‘pour .cela que le texte int,er-ceiptk re@ d u 2” iBureau français Ile nom .de <( radio- gramme !de la victoire >).

.Une !question reste pos6e, colnument ce rxdiogramme a-t-il pu Etre idéchiffrk et par qu i ? *Ceci nom ra.mène a Vilkrs- Cotterêts.

IPainvin, rj’eune capitaine cle réserve id’arti~16eri~e ide 30 ans, avait suivi les cours 1d’éta.t-major, où sa brillante intehligence, son dynamisme let son excellente présentation ’l’avaient fait ramarquer et lui avaient valu de .recevoir comme affectation de mobilisation les f.onctions 2d’o.ffi.cier id’ordonnanee d u générai1 Maunoury. Pour vous situer mieux le personnage, je vous .dirai ,qu’il .avait .mené de front, avec une aisame déconcertante, daes étuldes .universitaires iextrêmement brilmlantes (qui l,e virent pa r” les Imajors d’entrée pet de sortie de la promotion 1905 ide I’fécole Polytechnique, ainsi que des Ptu;d,es “wiicales qui lui valurent un premker prix ide vio’loncelle au co,nservatoi.re $de Nantes. Su:j,et d ’me ouverture d’aeaprit ext.raordinaire et d’une enver- gure rexceptionnalle il sera, aiprès la guerre, P,rési:dent Directeur GCméral !d’Ugirne, Pr6si:dent du Créidit mCo,m,mercial ide France, Présiident :de da ,Chambre ,de Coiiimeree de Paris et seigneur de cent autres Ilileux qu’il serait .trop dong Id’Cn.u;mérer. Avant *la gwerre \de 1914, il, n’est ‘encore qu’,au ldébut de sa carrière, Ing4n.ni:eu.r au corps ,Mines, il est, !a l’Écolle ides Mines de Saint-fitienne, puis à ceIl-e rd+e iParis, professeur die géologie .et Ide pa:léontologi:e, ces cleux s,ciences <d’.observation et aussi %d’intuition.

Il part &doac en mmipagne avec 1.e Genérait Maunoury, qu’il nte connaissait pas, :mais dont il devint rapidement le collla.bo-

- 33 - rat!eur indispensable. Aveic ilui, i,l, vit les heures &”vantes et chaFgé,es d’angoisse de la retraite, d e la dlififilcile coordination ,des efforts de notre aile gaache avec ‘l’anmée anglaise, de tla bataiIlle ide Ila Marne, puis les iheures glorieuses et chargées d’espoir .de da contre-atta(que d e l’armée Maunoury, la 6“ armm6e, sur l’Ourcq, I’expéditio,n &en rdiriection ‘de ,Château-Thierry, en,fin la stabilisation [puis Fe idebut ide la guerre dtes tranch6es.

Fin 191,4, la guerre de ,mouvament est terminée, ile P.C. ,de Ia 6“ armée ne bouge lplus de Vililers-Cotkrêts ; le ‘Général Maunoury n’a ipllus .l’occasion Ide se d.éplscer beaucoup. .Le matin, i,l fait une longue tournée .dans des tranchées oh IPainvin l’a~comlpa~gne ; l’aprCsmi.di, i.1 reste généralement à son P:C. et Painvin, .un peu déseuvré, s’ennuie. G’esi allors #qu’il’ se lie d’amitié ‘avec le ehiffreur ,de la 6“ armée, le capitaine Paulier et ,qu’il co”nence faire avec lui cjuellques travaux de Idé- cryptement, un /peu comme on fait des mots croisés, !pour se distraire.

Quels travaux Id,e décryptment po,uvait-on faire au 2” Bureau de la ,6‘ ar.mée? Pour réponidre là cette ‘questior~, !,l suffit savoir comjment Ctait ofiganisé :le d.écryptement !dans notre armée B Fautamne 1914.

;Les travaux Ide reoherche étaient faits là 1”état-lmzjor de l’armbe B Paris, au fameux Cabinet m i r ; ils consistaient, lors de I’a,pparition de tout noluveau systèbme .de chirffrement, là re- ccastituer l’,ossature ide ce système et d mettre a.u point $a meilleure iméthorde ipour reconstituer les clés, puis h appli’quer cette mP.thode pour retrouver les nouvelles cles chaque fois qu’.eFles changeaient (parfois tous Iles jours). ;Le cabinet adms- sait Ires nouvelles clés au <( [Chiffre :> du Granid Quartier Gknéral qui les utilisait à son échelon et Iles transmettait aux Armées, Ipour (qu,e celles-ci puissent éga1e;m~ent procéider au (déchiffre- ment ,des cryptogrammes con,cernant leur secteur.

Mais il est .bien \certain !que t4es décrppteurs bde Gr,and Qu.artier et d’Armée ne restaient pas inactifs en attendant que teur arrivent les dés ; ils essayailent ‘eux-mbmpes Ide reoonstituer oel,les-ci et le premier qui avait trouvé faisait bén6ficier 1d.e sa d&couvert.e tout le rest,e d.e la ahahe des Idkrypteurs.

Voi,ci donc ,le igenrae de iravail au(que1 lPfainvin Farti,cipait avec !le ‘capitaine lPaulier à la 6“ armée : reconstitution d:es clés nouvelIles, selon la méthoide préconisée !en haut di.eu.

Lomqu’en Décembre 1914 1.e Coide allemancd U.bchi est, sous .la pression des circonstances, remplacé par le coide ABC qui .est plut6t moins het.iméti,que, Painvin sent qu’ill devrait être plus facile id’en reconstituer les clés, et c’est ,alors qu’id [découvre 1.a ,m&thode siamplifiéle qui arbo,utit le 21 Janvier 1915 sur >le bureau du Général Cartier.

Celui-ci vient dom de 27 Janvier ‘en visite B VilIlers-Cotterêts et coinmence par avoir un entretien a w c Painvin ; tr6s vibe son opinion est faite ; la place de Painvin ‘est avec les maîtres de 1;r reiclierchse, .A IParis. Mais co.mment le décrocher die rla 6“

- 34 - al”e’? Maunoury idéalarle à Cartier que .Paiavin est son homme de confiance, qu’il lui est devenu in~dispensab~le, qu’ils ont vé,cu trop d’heures inoub,liables tensemble pour qu’il puisse envisager de s’en sbparer. L’affaire ira, Ipar 1’inteaink:diaire >du Gén.kra.1 B,uat, chef ,de cabinlet du ,miinistre, ijasqu’au :ministre d:e la Guerre llui-lmême, Monsieur MiUeranid, !qui .fait pressioin sur l:e Général 4i%aunoury ;pour qu’il accepte de, lâcher son fi.dè!le Painvin.

Finalement ,Maunoury dit sà ce ,d,ernier : (( A,llez donc passer quinze jours à la section (du chiffre à lPar.is ; au bout de ce délai, vous ‘me )direz franohment si vo~us pouvez, oui ou non, y faire ,du travail uti,l*e ; si oui, vom y Festerez, si non, vous vitendrez .me retrouver )>.

Après le Idépart ide Painvin, Re Genéral Maunoury continua ses sorti:es matinaiks dans ,les Ipremihes 1ig.nes ; mais ttn jour ,dans les tramhées de Nouwon qu’il visitait avec le Gknéral de Villlaret, l’officier p i faisait I’intérim Ide Painvin *et qui n’avait !pas la !même exqérience que lui dses iimpruden.ces bdu Genéral, n’eut pas le périscoipe en main pour ,Ise lui tendre r j temps. :Le Général Maunoury sortit la t.ête ipour olxemer une tran,ché.e allemanide qui était toute proiche et rleçut une baille qui, le blessant gri&vement, 1’em;pEcha ide jamais reprendre son com,niaadement. Dès lors, .personne ne lpouvait plus réclaimer Painvin ; celui-ci restera pendant ,quatre ans à Paris, #d’ans le fameux ,Cabin et noir .

111, est hors de mon propos d’~bo~qwer devant vous les mille problhmes que l’ingkniosité allamanlde idevait ,lui iposer !pendant les années 1915, 186 -et 17 ; je me bornerai à vous dire que, sans ‘que cela di,minue en rien le mérite ide ses collaborateurs, très ralpi.dement Painvin .devint Ire m a k e des lieux et se vit con.fier tes tâch’es les plus aadues. On colinmenpa par lui pro- poser ‘certains coldes << ,Marine >> Ide.meurks particulièrement .henm.éti,qks. En quelques imois, !Painvin vient à bout :du code de la marine allemandre qui constituait sa .première mission. Sa découverte est à R’o.ri!gin:e idle :pl.usieurs succiis ides )marines , alliees dans .les mers du Nor:d ; l e gouvernement britannique lui décerne la Military Cross.

En Juillet 1915, id s’attaque aux (coides .de la marine austro- hongroise. Ceux-ci, triis ,henmètivques, avakent j,usqu’alors ré- siste à toutes les ,recherches faites en 1tali.e et en France. Ils faisaient appel là une trentaine d’aliphaibets ; Painvin les re- constitue tous ,et, à Ba suite de n.ou,waux succès en Mé’diterranke, il1 recoit 1.a croix de chevalier dqe 1.a couronne d’Italie.

Lorsque le 5 Mars 1918 lies A~li1~e:manids ont imo’difié leur systkme ‘de ohiffre, le grand patron, le génbal Cartier ,deinande aux sapeurs télégraphistes [que les koutes et la radiojgonio- métrie à tous les échei1o:ns soitent applliquées par priorité sur les bmissi,ons al1eman:dqs en A,DIFiGX. be ,Générail Ferri6 a donne les o,rdres nkessaires ; to,us les textes interceptés abou- tissent dans les .nioindres ,delais au Cabinet noir sur la ta.hle

de Painvin. Cel.ui-.ci tourne et retourne le problhe. echafaude des jhypot,hèses : aucune n’aboutit.

Le Général Cartiler, lu ia6me &ninent crpptollo.gwe, vient voir Painvin, le regarde trituper les bextes, en discute avec lui cet fi- nalement ,lui (dit <((Mon pauvre Pai.nvin, j’e crois que cette fois vous n’en sortirez pas )>. Painvin a raconté coiribien ces pa- roles l’avaient ému, et co,mbien il avait été frappC par^ la tris- tesse avec laquelle les avait prononcé:es son chef qui voyait au moment où la bataille ,daécisive .allait s’engaiger, s’:effon,drfer Il”? d,es lprincipales soimes de renseignements.

Dès lons il travail1,e sans relâche, avec acharnement, avec pas- sion. A $a fin Mars, .apr&s tro,is semaines d’efiforts, il n’a encore rien trouvé de précis ; la seulle chose dont il soit à )peu près sûr, c’,est que lles clés changent tous iles ljours e t :qu’elles n’,ont pas tou.jours la meme longueur. Il lui fau,drait ,donc un vo1,ume aus- si i,mpo.rtant ,qae possi,ble .de textes chiff#ré,s, da Im6me jour.

‘C’est seulement te 1“ ,Avril lqupe cette condiction se trouve rem- plie ,à 1’o.ocasion d’une opération allmnan.de sur 11’Avre ; Pain- vin concentre alo.rs tous ses efforts sur 1,es interceptions de cette journée, et en cinq jours il a gagné, il a reconstitué le systitllie :et les clés ,du 1“’ Avril.

Or ne cro,yez pas que le p r o b l h e ét,ait Idéifinitivement r6so.lu le 5 Avril1 1915. La valcur du s y s t h e kD!FlGX létait tellle que mCme en connaissant sa contexture, il fallait Ides jours pour en reconstituer les dés ; une certaine clé en Avril a demanfdé à Painvin vingt jours d,e travail.

iN4anmoins celui-ci penfeotionne sa .méthoide et aboutit de plus en plus vite. Lorsque se déclenclhe l’attaque du 27 Mai, il re- constitue ces cleifs en trois jours ; i.1 s’atta:que aussitôt ,à ce1,les d u 31 M,ai qu’il donne Be 1”’ Juin : I’épée a-t-.elle de nouveau vai,ncu la cuirasse ?

Lorsque les Ablemands mettent en service un noNuveau systè- me à 6 lettres, il #est do r s -permis :de se demander à n0uvea.u si le 2” Bureau ne va pas être privé d:e renseignements au moment décisif : rappel.ez-vous. (qu’r8 .cette (date, Soissons est pris et la Marne atteinte.

Eh bien non, Painvin, o,utre so,n génie, a maintenant la chan- ce avec lui ; &e n,e le ,quittera plus. La pre,tniitre hypothèse qu’il form.ul[e est la ibonne : les ‘dix case.s su,piplé,menta.ires procurées par cette sixiirme lettre sont ,destin,ées aux dix chiffres Ide O à 9. Lle 1“ Juin, à 17 beures, il a reçu Ides Transmissions copie de b u s les textes interceptes dans la matinée ; ,il remarque i n ” - diatement ,deux messages qui ont de curieuses particularités de ress:mlblance. Il s’.attaque à ces deux textees, passe la nuit au travail et le leadernain 2 Juin, à 19 heures, il a .de nouveau gagné : en vingt-six heures, ,il ,a reconstitué le aouveatl sys- iètne ,et les dlés du 1“ Juin. Il transmet ces cles par ~bélinogram- .me ,à son ami Guitard, ,puis s’effonidre d’éipuisement et de Som- sneil sur son 1,it de camp ; il ne suimiont,era ,d’aill.eurs pas ‘cette

.-.- 36 -

fatigue, et devra être hospitalisé, puis envoyé en convalescence pour plusieurs mois.

TelFe f u t la #découverte du .Radiogramime ide lia Victoire.

Géaéral DESFEMMES.

A cettie communication extraor,dinaire du Général Desfem- mes, j,e ,me penmets d’aj,outer, avec son tenti:er axond, un des traits idu caractère ,du << Capitaiae Painvin >>. J’ai ille iprivi,litge de connaî4re depuis maintenant 2.6 ans et \d’avoir travatllé sou- vent avec le Président Painvin dans des secbeurs assez )divers, tant en France ‘qu’au Maroc. Jamais il ne T’avait 1parl.é #de sa dlcouverte. Ses collaborateurs l’i,gnoraient. Et pendant 44 ans, ce f u t 1.e sil’ence.

L’BtatdMajor ‘Gén.éral’ avait consildérd en effet nécessairie de garder le secret ‘sur certaines métho’des de .décryptement et ce n’est qu’en 1962 lque l’on sut qui avait &crypté ce qui était <c Ile radiogramme de la Victoine )>.

Je ne sais ce qui à mes yeux est lve plus .gran,d : la haute in- t+lli.gen,m qui permit à un moment Idramatique de notre histoire, de savoir oh (disposer les troulpes qui devaient ouvrir lie chemin de la victoire - ou du silen.ce volontairemjent respecté afin d e servir encore. Rien à m0.n sens n’illustre mieux ce #que représen- te la grandeur et la servitu,de )militaire.

.Nous avons QU la joie ,de revoir l’éte ,dernier à Villers- Cotterêts ,ce très grand Président qui se retrouvait dans notre petite cité, le capitaine Painvin. Nous sommes allés rue De- moustiyer d’ans cett.e !demeure .qui abrit,ait 1’Etat-Major .du Gé- r,Cral Maunoury kat qui est auj,ourid’ahui le musée Alexandre Du- .mas et le si6g.e [de nohe socié,té histori,que. A4. iPainvin a eu l’extrême gentillesse $d’,envoyer .à notre s0ciét.C $diverses photo- grapihies particuliitrement ,précieuses et ,notainlment celle tdu Général Maunoury sortant Ide son ktatdmajor, notre maison. !1 a évoqu6 dans .chaque pihce ceux qui fais,aient Iparti,e avec lui Ide l’étatdmajor ,du G6nera.l Maunoury et nous espkrons beau- coup Iqu’iI voudra bien [dans Iquelqwes mois nous communiquer ses souvenirs sur octte période si émouvante pour nos régions et sur le Maréchal rMauno,ury p o u l.eqwe1 il avait une véritable v6né ra t i on. A. MOREAU- NERET.

Nous ne saurions terminer oette publication sans reproduire les klimes dans lesquels le journal (( L’ Union B, idans son nu- méro du 3 Juin 2964, terminait le compte flenldu de la commu- nication du génkral Desfemmes au congrSts de Château-Thierry.

- 37 - g Aussi dans un sentiment unanime, tous Es membres du

<< congrts et toutes !les Socikt6s historiques de notre Ideparte- << ment, se souvenant Ides heupes dramatiques (qu’ont alors <( vCcules nos rhgions, ont tenu à adresser au <( Capitaine (< Painvin )9, qui fut depuis Président de la Compagniie d’Ugine, <( (du Crhdit Commercial, de la Ohambre !due Colmmerce de Paris ..., <( l’expression (de leur émotion et de leur reconnaissance >.

- 38 -

SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE

DE CHATEAU-THIERRY

ComDte rendu des travaux de l'année I 963 I

BUREAU

P rési,den t . . . . . . . . . . VicwPrPsidents . . . . . . Secrktaire . . . . . . . . . . Trésorier . . . . . . . . . . Biblio,thécaire . . . . . . . . Bibliothécaire-scLioin.1: . .

- DE LA SOCIETÉ

. . . . M, M.

* * 1 M. . . . . M.. . . . . M,. . . . . M. . . . :M. ~.

Conservateur cies Cotlliections . . *M. I M.

JGHALO~~N .DU:DIRUlMET HmAlRDY Anidré LEPEBVRE BEAU JEAN Anldr6 DERUEhLE

iRoaer ,CHEVALLIER AUGR.AS

Roier DEIRUELLE Membres . : IM. Charlies DUBOU,RG

Comte de SAD3E. . . . . . . . . . . . . . . IM. LATOUiR

Membres décédés depuis Décembre 1962

Mme ESGHARD Mlle 8COUE S N 0" Mg r ID OU IILLA~R~D IMWI. FAGOT

MARCHANID RIOCHET VEiRUT

Membres admis en 1963

Mmes DALLY IDIUIPONT HOUDlRY 1LANGEVI.N

MM. AUBRY IGHUVET DASQUE DIROUET Le Dr JEANBOU1RQUI.N L'Ablbé LANTIN PO 1.S SON Membre d'Honneur :

M. HOILLANIDE VIGNE

- 39 - 8&nce du 31 JmGer 1963:

,M. l’e Colonel JOiSSE : (< L,c no!m de la inaimine de Jean de La Fontoh? >>. Les registr,es paroissiaux !du (début !du XVII“ siècle sont -difficilem]ent lisitblres. L’acte ,de Imptême de J.ean de La Fontainz .est ,particulièrement difificill’e B ‘d,échiffrer. Il leil résu>lte un )doute sur le nom ,de femme maribe d e Claude Josse, marraine (d,u futur fabuliste, nom que l’on a lu : .Gouvain, Geuvin, Geuvain, IGuevin, Guvin.

L’auteur a retrouvé aux Archi,ves Nationales un !document calligraphié CDosster L 743-5) idans lequel il ,est quiestion d‘une fnmiile ayant ldu bien ià (Grisolles, et dont certains iliidioes font penser ,qu’i.l s’a’git !bien #de la famirMe ‘du mari Ide #Claude Josse. Or, ,dans ce dociment, on ilit Gueuvin, IGu’euvain, G,euvain, Beuvin. 3,ans un autrie docuirnent ,du (dossier :L 743-5, on lit Guvin. Nulgle part on ne l.it, ;dans ces idocuinents : Gurin, Guérin.

Il sembl,e que l’orthogralphe !du nom du mari de ,Clau,de Josse était Geeuvin.

M. ille Recteur HARiDiY : < La Sociéti Rurale daas la Généra- 1itC de Soissons aux XVIP et XVIIP siècles : Parrains ef Msrr- i aines >). Les parrains .et Ilnarraines sont -pris oridinaicement panmi les proches parents ou les aimis de )la famicll,e, et il a.pparaît par 1.à que le sa’crement de ibaptêm? gardve aux yeux ides contem- porains toute sa valeur ,d’engageiment. !Pourtant, les petites gens, quand ils .le peuvent, recourent volontiars au parrainage de personnalités d’une condition su,périeure à la leur. Ainsi voyons- nous des enfants ide laboureurs, ,de vign’erons, d’artisans, pr6- sentés aux fonts baptismaux ,par des ,membres de l’aristocrati’e locale.

Jusqu’aux t m p s modernes, on ;peut ppen’dre, pour le m8me bapti’sé, deux parrains et d’eux marnaines ; mais, dans la pra- tique, cettte ililberté n’intkresse que l’klite socia.l,e. D’aitleurs, vers la fin ,du XVI” siitole, les caiionisies s’él6vent contre un tel usage qui, pour le ,ciiocitse de Soissons, est conda.mné par un Bdit de 1583. Notons aussi le nombre redativement important ,de person- ra’lités religieuses A (qui les familles )d’un certain rang ,deman- dent Pe parrainage, généralement e n raison dle Idens de pamnté : au XVIII” siècle, Ille clergé rkguliler, sauf cas ;d’,espèce, s’intendit cette ‘concession, et les pretres séculiers me peuvent être par- rains sans l’autorisatioa de >leur é&que.

A c6té dqes blaptGmes tqui sont une Fête pour la famille, que d’autres sont cé,l&rés dans l’amertume : enifants de pitre in- connu, ido’nt la naissance, il est vsai, {donne lieu ,à u.ne prodldure de recherclhe en Faternité, mais trop sou.vent sans granid résultat, enfants abandonnés par la mitre cen 12 ans, de 1774 5 1786 plus de 6000 par an recueillis par l’Hospice des enfants trouv&,, à Paris), enfants Ide parents non-catholbques, qui ne camfm!en- ceront .a être ins.crits sur des registres paroissiaux et n’auront d’existfence olfficiel1,e qu’,à la fin de !l’Ancien R,égilme, en vertu ,de l’E,di,t de 1787.

- 40 _- Béance du 23 Février:

.M. !BEA,UJIEAN : <(Le patofs briavd dans la région de Chàfeau-Thiewy 11 (2” .partie). Quelques vochles am.ployés ici depuis d:es siècles, et qu’on reaherch,erait vainelment dans le Larousse 1963, ,du moins avec la signidiication qu’on leur don- nait alors, qu’on leur donne ‘encore parfois. Il s’agit, non pas du patois parti,cuili,er à Fossoy (é,tudié par M. Jarry), .à Charly CM. Briet), à .P.avant (At. Cornette), à Romeny (MM. Rouault, JMinoudl;et), 5 Chézy ( I . :DeCret), à Courboin (M. Michl), mais du patois coiiiinun à la Brie ide Pro’vins et à la Brie .de Château- Thierry.

Ces termes s0:n.t alasses :par ordre alphabétique, rpas très lo- @que, mais si cornmoide ! Leur sens est Ipr’écisé par une défi- rriiion, )par le ralpproch!eme,nt avec .une eNpression moderne synonyme, par 1.e contexte, par u.n exemple, ou simplement par le ton avec lequel il est lancé d,ans la conversalion.

Voici tqueliques-u.ns ‘de ces ter.mfes que les .anciens reconnaî- tront : agache, agoniser, ai,der, aAluchon, amiquieux, ambl’eur (ra”keur), ammquable (man’quab’), anganier, aria, arpète, atout, aveine, aveindre ;

ibabknié, ,badr6e, blosse, cbelosse, b.alo,sse), barreau, bandé, bzveux, .bé,quilOer, bérouet t e, bé té (.bé tai.s), broussiner, bicher, bouffe-ladballe, lbrisac ;

calfargnot, carné, carapbe, “ti, casse-musiau, chérier, ‘ch,au- fouré, couinier (pialer, piauler, chiafer), cosasse, coupoter (cou- tiaulder, coupiauber), cuger (killer), verbe co,udpe .(lj’,couidée, j’,cou- dions, i.1 a courdu) ;

débagouler, d’écanill-er, se décarcasser, dégrouiller (idkhotter), Adépotraillé, .déquaad, dingot, d,iaguer, ,dondaine, drée ,(dret) ;

&êté, échanger (pour essanger), &harpe (pour échafide), épi- quiaux (afutiaux, frusques), e’njointure, Bpautiau, esquinté (&hi- gné, &peinté), verbe kteiiiidre ‘(vous ébeindez, j’ons éteindu) ;

fafiots, fGgnant, à fait, ferloque, fissau (fissiau, fuchau de Lhaise), foussi, frayant, fewmiter (fkent), frée (froC) ;

gâcheux, gaigner, galoipi.au, garce, ,geigneux, glappe ‘@latte), gaviot, ginguer, <glosse (glousse), gnaf (bouif), gnin-gnin, agno- gnote, gnôle, goidhot( gobinot), goulafre, graigner (pour grin- cer), gravière ,(idravière), guerlot, guernouille (guernouillat :

nacot, hein ?, avoir .id&e, j’ton (d’abeilles), juqurer, ltrâler ; léclé, latte, Ilavier, l’ori.oi1, verbe Qaisser (j’lairé).

M. {Roger DERUEILLE : <( L’AbbQye de Jouarre et son in- jïUQnCe dans la skgion de ChâtezrreThiLssy >>. L’Abbaye de J,ouarre ‘est etroitement lié’e à notre rkgion, .A ,plus d’un titre, tout 18 la fois par les terres imprtantas Iqdelle y poss8dait, Far l’inifluenoe spirituellle qu’.ell,e ne cessa d’y exercer jusqu’.à .la Révalution, enfin Far )la curi,euse figure ,d’une

hzbitant Ide Chézy) ; i

’(à suivre).

- 41 - de ses ab,besses, Ctharlotte die Bounbon-.Montpensier, l’aïeule (directe d,e notre ‘duc d’e Bouillon, Go.defroy ,Mauri,ce, l’époux de Marie Anne Mancini, l’é@rie dse Jean ide la Fontaine. ‘Sans remonter à sa fondation, 1’aIbb.aye a joui j.usqu’.à la fin du XVII“ siecle \d’une proslpé,rité remar’quable, à la tête (de 2.000 Ha en kerivs, bois, fermes, etic., *corresponldant à un revenu de 50.000 livres, Net cela m,algré les duttfes Idherses ,dont Il’abbatiale fu t le t.hé2tre. Au cours des sigdies, I’abb’esse Ctait toujours choisie Iparnii les rplus grand-es familles, maison carollingienne, bourgui- .gnonne, vermanidoise, champenoise, et ,enfin les Valois et kes Bourbons. Sur le p lm religieux, après avoir su:bi la discipline rigoriste de Saint Coloimban, ,l’Abbaye avait adopté la rhgk Qénkdictine, rattachée directement au Saint-SiBge, ce qui nie manquera ‘pas de provoquer dte sbvères incitdents entre l’abbesse et Bossuet, &ê:que de Meaux.

En l’an 1559 mourait 1’aib:bessie Louise .de Giwy, laissant sa I swcession !à sa nièoe, Dame .Charlotte, lui mettant ~elle-mGnie

la crosse en main encore qu’.ellle ne fût que novice et âgee de 13 ans. Sa mère, Jacqueline de Bourbon Montpensi,er, petite niè- ‘ce ide François le’, l’avait am!ené,e ,à Jouarre 1.5 j.ours aIpr8s sa naissance, et s’était convertie la Réfonme. C’lest en 1565, c’lest-à-tdirie 6 ,ans après sa protfession, que ‘Charlotte !dénonce I’acbe arbitraire par kquel, ,abmant Ide sa. candeur et de son innocence, on il’avait contraint’e (à {prendre lie voile ; dé$à son esprit étai.t rinarqu6 ‘d’une forte fempreinte cal.viniste, ,qu’ell,e ti- rait die sa propre famillle, ,de Jeanne d’Albret, rreine !de Navarre, ct Ide ses wusins l&es Princes de \Coadé, ,aldiCs aux Coligny et aux ‘d’Arrdelot. Rmejeta’nt tous 1l:es honneurs ,attacuhés à la direc- t,ion d’une ah,baye aussi importante que Jouarre, elle Idecide de ro’inpre .avec elle, et .de rejoindre en Allemagne ses. frères spirituels.

tPar un !matin glacial de )Février 1572, accompagnée ,de lourds chariots !bourrés d,e mobilicer, vaisselle Sd’argrent et garde-ro’b’e, elle réussit subrepticement là atteindre Strasbourg, let, ‘de là, gagna Heildelberg, tcrme .de sa péri1,l:euse randonnée. ,Reçue par Eréldéric III, il’Electeur .palatin, JChar;l,otte fit 1puib.liquement abju- ration ds la foi catholique et proEession ouvert,e du ‘Calvinisme. Là, ehle fait connaissance de Guillaume ide Nassau, idit le Ta- citurne, prince d’orange, stathou’der d:e HoIlanide ; i’ls s’aiment, YC ,marient et eurent beaucoup d‘enfants :(6 fi’lles).

Il .est bien Cvid:ent .que la témé,raire é,quip&e ide l’abbesse de Jouarre avait exigé beaucoup d’argent et, .depuis dongtmps, elle avait échafaude tout un,plan qui lui permît Id’en réunir suffisamment pour la rkussite ide sa folle entreprise. Pour ce faire, M e n’eut au,cun scrupule à c6der au ‘duc Ide Chaulnes !,es plus riohes berres Ide Jouarr? : da seigneurie de SaintXhrist contrle les maigres terres .die Verdillly qu’il venait d’acquérir en vui2 ,de ‘ce fructureux &change. Malagrté le compl6ment %de 5.600 !livres (qu’il s’!engageait à ipayer .à titre ide colmipilément, I’opé- ration était desastreuse pour *l’Abbaye Ide Jouartse, mais cela i,mipo.rtait peu à Daime Crharlo8tk q u i recevait entre sies mains,

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du tduc de rC1iaulnes, les eslpèces sonnantes et tr6buIohantres nkessaires tà &financer son évasion.

A.près la f.ugu,e Ide l’abbesse, lies Dbmes de Jouarre prirent ccnscknce .du .marché Ide !dupes dont ellles ‘étaient vi.ctimes : elles ,dénonuent Je contrat !d’kchmg?, mais sans résultat, car le duc de Chaulnes colmpte panmi les favoris (du roi ; alors elles 1,ouent le idomaine de Verdilly let, Idevant 1.e misérable revenu qu’elles en tirent, le vendent Gui Carré, seilgneur de Montgeron. -Mais aussitôt, regrettant leur .geste, elles n’ont plus de cesse que ,d.e faim annuler l’éChang? dve 1571.

Dès 1703, elles ,entamlent contre les, d w s ,die Chaulnes une nouve.14,e procé,dutie qui devait d’urer plus de 50 ans. EUes réus- sirsnt à faine anmler leur vente ‘de VeFdilPy à Gui Carr.6 et à le rembourser de son rprix d’achat, lmais il ‘ne ,leur fut jamais .permis de récupérer Saint-Christ. ‘En effet, mettant fin défini- tivement au iproc&s, l’arrêt -de Janvier 1750 les d&oute ,de leurs prétentions : il confinme le bten-foadé de la cession d;e Saint-Christ aux ducs ‘de Chaulnes, e n m h e &mps ‘que la possession .de la seigneurie .de Vendilly aux abbesses :de Jouarre, .à (qui ,est accord& une mmipensation lpkcuniair.q soit 2.600 livres de rentes mauelles :au principal1 de 52.000 livres. De leur malheureux marché d e s s’efforceront de tirer le

.meilleur ,parti en louant les 142 arpents avec le château, te colambier, Ife pressoir, 700 1,ivres #par an ; & c’lest avec lla iplus crueMe anertuime qu’,elles se souvienaent ldre Saint-Christ qui rapportait .à I’abb,aye 25 % du total des recettes, alors que Vendilly ,n’en Idon’ne que 0,7 %, une misérab3e obole. La Révo- lution fera le rest,e : to.ut le temporel ,de Il’Abibatia.1.e Ide Jouarre sera confisqub, vendu comme bien national, et disperse au grC des egchères publilques. Ainsi prit fin la présence ,de cette .abbaye ,dans notre vallée de la Marne.

Cettle modeste létuide n’aur.a e u ipour $ut que d’#en montrer l’importance et le rayonnement tant spirituel que matériel à travers notre region de Chât’eau-Thierry.

SOURiGEB : Histoire de l’Abbaye de Saint-Ghrist, par Arcelin ; :L’Abbaye Royale de Jouarre, de Dolm Chaussy ; thes Archives de Seine-etmarne QI 507 : inventaire et état

du revenu dressé le 30 Août 1790.

Séance du 30 Mars:

M. lie Colonel JOSSE : << Chdes-HeDnuy Nollrrrd (1680-1758), Curé de Snint-Front, Doyen Rural de Neuilly-Saint-Frorzt, Ge‘ne-) ml des Hermites >). Né à La Croix id’une vieille fatnil1.e terrienne aisée, ayant pour mère une Jannart, Charles-Henry NoIllard, ondonni prêtrte vers 1703, fut d’abord vicaire à la paroisse Notre-Dame et Saint-Vaast de la Fierté-Milon. Nolininé curé de Saint-Front, B INeuiIly, vers 171 1, il devient tdoyen rural en 1725. Il ,meurt à Neuilly en 1758.

- 43 - D’me charité immense, il sac,rifia sa fortune lpersonnellle pour

ses ouailles déshéritées, n:e gardant lpour lui que Ile strict indis- pensable. Sa vi:e était exemiplaire, soa activité inlassable. Il fonda une écolre gratuit,e polrr les jeunes fiales Ipauvres.

Il écrivit la vie *du saint tpafron de sa paroisse, qu’i,ll confondit à tort avec Saint-,Front ide IPérigueux.

111 fu t chafigé par l’%que I ~ Z Soissons de réformer la vie des w “ e s du ,diocbse.

,Bien en cour auprès de r1’honnGt.e ‘et charitabllie du,c ,d’Orléans, il n’usa d,e son influence que poumr )le b,ilen des autres, s’ouMimt coin$plètem,ent Ilui-mê!m,e.

La Idescenidance coldatérale ,d.e ‘Charles-Henry Nollard exist? toujours .dans l’arron!disselment.

Une plaque rappelant s a imkmoire ifut iposée idans I’égI.ise Saint-Front. Elle ne s’y t r a m iplus. Il est possi’b,le qu’el.l,e ait nisjparu à la !Révolution.

iDans son Histoire du Valois, Dom Carlier cite Charlies- Hienry Nolllarid, c( .ho:mme modeste, bon et savant )>.

Séance du 25 Avril.,:

M. le Recteur HARDiY : << La Société Ruralle d a m la G&nnCra- lité de Soissons aux X V I P et XVIIP siècles: Fêtes et Diver- tissements >>. En 1d.épit d,e tant d’évhements !t*ragiques q u i s’abattent sur elle aux XVII” et XVBI” sikoles, )la vie rurale .a tôt fait .de retr,ouver ,dans ,les Ipério;d8es d’accallmie son goût d,es divertissements et des fêtes. Au ,d,meurant, l’autorité 8 tous ses degrés veille sur ce point au maintien ides traditions. C’est ainsi que ile repos dominical1 !et I’assistanoe à la messe du .dimanche sont en principe obligatoires. Il en va :de mgme pour la Ipartfcipaiion aux grandes f&es religieus,es, ‘qui sont c6l”Cb.r&es avelc le plus ‘d‘écilat possiblle et, ‘ con” un peut s’y attendre en un t,elmps où ks valleurs sociales sont strictement hiérarchisées, fertiles en confli-ts de préséance.

tPour 1,es fi5tes patronalesi .l’int?eervention de il’auto,rité serait super81.u.e. Elles raprksenten.t ,dans chaque paroisse 1,a grande réjouissance d e l’ann6e ,et, .par la c&bration [d’une messe à >l’intention ,des ‘dbfunts, 1.e rapper émouvant de ce ,qu’’est essen- tiellement la paroisse : une comunauté persistante ides, vi- vants et des morts.

Quant aux fêtes conporatives (St-aloi, St-Vincent, etc.), elles ne sont pas moins vivantes, let ielles comportent ,génlérall3ment, a la sui,te ‘d’une c6rémoni.e religi,euse ,et d’une processi.on, un repas communauta,ire.

Dans no,mb,re de paroisses ces ,diverses festivités (doivent à la ‘présence d’une ,Compagnie ,d’arehlers un attrait de ipbus. .Les rites ‘de la .St-S&bastten re,lient le présent aux grand,es heurles ‘du passé, et le concours po’ur le <<!bouquet > annael entretient cntre ,Ires villages une é,mu:l.ati.on du meilleur aloi.

- 4 4 -

R6serve faite .de la partie spécialtament cérémonielle .des pro- grammes, l’animation ,des fêtes revient surtout 1% la jeuniesse locale. iD’.autant que cettie Jeunesse .d’An.ci*en RCgime n’est pas inorganique., EMe forme ,unfa société qui a ses statuts et son chef, le <( Prince d.e la jeunesse >>, .char& d’organiser les m.ani- festations, (qui sont fréquznt,es et variées : <( \bienvenue >> à l’occasion des baptêmes e t des. ,mariages, arbre ‘de Msai, fêbe .cies Brmdons, mascara!des, charivaris ou <( bassinages )> sous Ise mo.iadre pir-étexte, réunions dansantes pour 1esquell.es on recourt aux services de joueurs de vio!on, organisks, comme les autpes corps ide mbtier, en corporation.

C’est encore la Ij’eunesse qui, ipour une bonn:e part, prend A son compte ,de rnultilples ldiviertissements, tlels que les (( tirs au prix >>, inldkipendants .des compagnies d’archers, &es courses à pied, 1:e j,eu de bât.ons, Ilte j.eu de batto.ir, le jseu !de bodes, etc., B ‘l’exclusion‘ toutefois ides jeux d,e cart,es, :qui sont fornielle- ment in’cerdits, - ce qui ne veut pas dire, loin ,d,e là, (qu’on s’$bsCi,enne ,de ,l,es prati,quer.

En contredpartie de ce bel entrain, on constate que beau- ‘coup ide ces réjouissances collectives tournent .à I’aigre et finissent (devant les tribunaux. P a r lmà s’explique qu’là la fin du XPIII” siècle tant (d’esprits dairvoyants se soient accordés à dknoncar le ,danger de la multi.plication Ides f&tes et surt.out la place grandissante prise ‘dans )la vie soicialle {par le cabar,et.

M. LO~RION : g Vue cavadière sur la Maisoin de Conffms- Armentières >>. (ire partie). Lta Maison de Conflans, si céllèbre durant l’Ancien R’égime dans le Tarldenois, l’Orxois, lie Ver- man,dois et m6me en, ThiCrache, .se d.isait deskendre de la Maison de Brienne, famieuse entre toutes pa r ses .hauts faits et ses grandes alliances. Il siemble !bien ‘que ce soit exact.

Si la ti.ge se trouve etifectivement en la rpersonne d’Enlglebert :Se Brienne .qui d c u t au XIiP s,i&c.le e t ,eut en ,partage la terre dse Conflans (6Pection :de Ohâlons-s:/tMarne), *c’est au XVI” que ies .Conflans sortent die l’ombrle, encore ,que l’un d’lax, tle Maréchal de Cliampagne, ait 6bé 1.e conseiller da Chanles V et périt à ses côtés, massacré lpar Ëtiennie Marcel. Eustache 1, tête ‘de da branch? .de Confl.ans-Armenti6res et ld’Oul,chy, capi- taine ides 1gar.des .du corps Ide Chartes IX, vaililant howtmte Ide guerr,e loué .par tous .les mhorialistes, châtelain #du Buisson .près Brécy, ablait être ,créé JvIar~éeha.1 de .France lorsqu’il mourut en 1574. Son fils Eustache III, dit .la Grande Barbe, ne lui céd,a sen .rien. $Bon serviteur d’Henri IV, gouverneur d,e St-Quentin, dé.putC de l,a noblesse du VermanNdois, chargé d e hautes )mis- sions, il fu t l’)époux de Gharlotte Jouvenel (des Ursins qui rap- porta dans le A.riimoine des Conflans la seigneurie ‘d’Amen- tieres (.près ,d’&rkhy) leur ayant jadis appartenu, mais qu’ils avaient aliCnée au Xv” si&cl,e : femme connu:e pour sa préciosité, son salon, son penchant - peut-,&tre affictk - pour la dévo- tion et son amitié pour Mallherbe $qui a chanté souvent e sa chhe ideesse >).

- 45 -

A.près eux, commence k déclin ide .la race, non sans que, de-ci, ide-1.8, ‘quel’ques belIles pages s’inscrivmt à son actif : Gilles de Conflans meurt au service .du Roi sprits s’êire illustré à la ,dékns:e d.e Senlis ; un autre, Mercure, est Gouverneur ,de Châckau-Thierry, H.enri 1, Gouverneur .de St-Quentin, manque lcle #peu le Cosdon du St-Esprit. Son fils, Henri II, joyieux conteur, timent une certajn.e plme dans ila vie ,mon.d,aine d‘a 1‘6po.qule. A sa mort, ses biens passèrent à Eustache III, so’n fr&z, d’aiborid Abbé du Val-Secret, qui, a p r k s’être fait relever de ses veux, se maria ... assez !mal et, idissiipateur foraené, (il vendit aux Le Tdlli.er la seigneurie die Louvois) mourut sans enfants, laissant po.ur héritière sa demi-smur, H.enriette d’Ar- mentières : c’est << l’Armentières-beauté >> qu’ont vantée IM”’ de Sévi,gné, BussyAR&utin et même Saint-Simon, fille .d’,esprit et Ide mérite, dkcéldke sans alliance en 1712 et ayant testé en faveur ide son ,petit cousin, IMichel III, Ide la branche !des Conf.lans de St-R,Bmy, issue d’un frère Id’EustacIhe 1.

Pauvres seigneuss que ceux-ci, <( vivant de leur fusil et ,die leurs choux, mais dont la situation modesk a sans doute été exagéré:e par Saint-Silmon, car Michal 1 .a été marié à une Daguesseau, et un 1d.e ses neveux, Goldefroy, grand vicair,e de Soi.ssons, prêche )devant la Cour :et ,devient é&que du .Puy. ,

Quoi qu’il en soit, Michel .III et ses frères @’un ‘chevalier de Malte ne se fimaria pas), force Id’Cnzrgie et d’.zdresse, Pen appe1L:r;ent leur mediocre !position et Q imaltgré leur pauvreté, note Saint-Skmon, trouvèrent ile moyen d e lire, .de s’instruire, de s’orner l’e,slprit de science et d’histoire ... > et. p.arvinrent ainsi a figurer ... honorablement dans l’entourage du Régent, investis d’emplois ‘de cour >tandais que les ,danits d e Confilans -- filles de M”” ide Jussalc, fort h,albile grmde dame - rece- vaient des charges de confiance auprès de 1.a :Duchesse d’Orléans et Ide ses filles. <( Armentières wo,urut en 1717 ,chez lui en Picandie (c’est-à-,dire à Brky), assez jeune, d’unie fort longue maladie >> é‘crit la Gazettle ,de France et c’,est son fils, Louis qui, au cours .du siècke, parera -l? nom de Conflans d’une gloire nouvdle.

SOURCES IP. Anselme : Hist. généalog. T. VII ; iPalima Cayet : Chronologie novennaire ; Tallemant ,des Réaux : Historiettes. T. 1, III, VI1 (ed. Mon-

fialherbe : CEuvres (Coll. des Grands écrivains) ; Saint-Simon : Mémoires (éid. Boisl.isle). T. III, IV, XVI, XXIII ; Mme dve Sévigné : Lettres (Coll. des Grands Bcrivains). T. II

Bussy-Rabutin : Correspondance (éd. Lalanne) ;

meaqué) ;

et ViIdI ;

- 46 - Balteau, Barroux et Prévost. Dictionn. (de biographie fran-

çaise, notices Armentibres et Conflans.

SiSance du 29 JI&:

M. le Recteur HAR.DiY : << La Société Rurale dons la Généra- lité de Soissons aux XVIP et XVIIP sikcles: Mendiants Bf Vagabonds >>. 11 n'y a ,qu'un cri, chez 1,es Français d u XVW et .du XVEII" sibcles, pour 8déipilor.er .l'incessant accroisseiment de la mendilcité et ,du vagabo'n,dage. Au temps ,de L3ouis. XIV, on é'valu,ait 18 40.000 de no~mbr~e Ides ;mendiants 'qui .encombraient les rues Ide la capitak, - soit près (du ldixib~me ide la polpula- tion. 'Dans les camipa.gn:es, la situation n'&ait ,p,as moins alar- mante, et c'!est à tout instant qu'on y enregi,strait ales d.&cès de misérzbIbks passants, ,qu'il était le .plus souvent i.mipossibl,e d'i,den tif iier.

Un tel déchlet Iprcwenait ià la fo,is ,des r.avafges des gens de guerre, des crises 6cono:mi'ques dans les villpes, 'des séries Ide mauvaises rkcoltes ,dans 1.es campagnes, ,d,u poi!ds excessif des i,mpôts, et surtout .du mrcle vicieux .où se trouvaient pris k s paysans, insuiffisamnent outi'llés pour au,gnlenter le rendement de leurs terres, et troQ ,pauvres pour almkliorer leur outillage et leurs Imgthodes Ide ,cultur.e ou id'élevage.

Au vrai, le problème, s'il s'était aggravé, était loin d'être nouveau, et le pouvoir royal, idapuis ,le Moyen-Age, avait, à maintes repriws, tentk ide k résoudre : par exemple, en essayant de procurer du travail aux chômeurs, ien wpédiant outremer les mendiants valides et, par-,dessus tout, en usant d'une légis- lation relpressive dve plus 'en plus féroce. Mais le mal était trop prolfond, et le plus grave, c'est ,que le mentdiant isolé fait place de iplus en plus à des b,andres onganisées qui remlplacent Tim- plo'ration par la m a " et se ,conlduisent dans les campagnes com.me en .pays conquis.

Au XVI.IP siècle, ,l'esprit du bamps, avec son sens plus vif des responsabilités sociales, sa mystique hamanitaire, sa foi Idans le progrès des institutions, tend ià voir .dans le 'déborde- ment ide la meridicité une ma1,adi.e colmlme les autres, et qui re- quiert, plutôt que !d'as .mesures de qolice, ,des soins appropriés. II se propose notalmment ide ramassler les m.eniditints de pro- fession dans ,des centres qui ne ser,ont pas des, prisons, .mais où rhgnera tout ,de. m6nye une, ferme discilpline, propke à ,des occuipations rémunératrices. Ainsi vont être mis sur pied, vers 1770, ides <(.dépôts .de mendicité >>, qui peu .à peu prendront !la forme et le no8m d' <( ateliers Ide chariié )>, et qui, pour notre régioE, seront aeprésent,és par le id6pôt ,de Soissons.

Les yieiil.l'ards, ttes infinmes et les ma1,ades idoi-vient être hé- b'ergés dans les hbpitaux. On rend Beur liberté A ceux qui nie paraissent pas ,dan,gereux pour la sécurité Ipublbque. Les en- fants sont confiés à ,des nourrices (dans les villages, puis iplacés en apprentissage. Enfin, on dirige sur ides entreprises telles que les travaux ,d':entretien des routes ou la manufacture d?

- 47 - glaces ,d,e St-Go!bain les inidiviidus qu’on juge désireux d‘d‘a se racheter par le travail. Quant aux autres, dont 1:e ,no,mbre ne dhpassera jamais 200, ils idmeurent endermés dans le d6pÔt et sont employés, 1.es hoimnes comime tisserands, *les femmes comme Ifileuses e t tricoteuses de b.as. Des primes de rendement sont attrib,uées aux mreiI1:eurs suj.ets.

Tel était le programme d”ensemb1e. Sur le papi’er, et surtout sous la aplume éloquenk du maître .d’euvre, l’abbé .de Montlinot, il apipparaissait ,fort acceptable, mais la réalité ,était ]beaucoup !moins r,assur,mnte. Sans idoute doit-on reconnaître que $l’entre- prise abonidait :en ‘difficultés : in’disicitpline et paresse d,e la plupart des pensionnaires du dépôt, mauvais état .sanitaire, dé soFd re administratif, i n ” r al i té id u petit ip ers0 n ne1 d’en ca- .drement.

Ce fut, de toutes les façons, un échec ; mais, comme l’exppt- riwce n’avait .pas étk assez prolongée Four qu’on en con:damnât le principe, l’icdée fu t reprise par l’Assemblée provinciale d’e 1787, puis par les ,Cahiers d,es :fitat,s gén.éraux, et la qmstion garde assez d’intér’êt aux yeux .de l’oipinion pour que la Consti- tuante, dès ses déibiits, id6ciidât de créer un Comité d-. meadicité et ,déclarât solennelkment que l’un des ,devoirs les plus sacrés de la Nation était l’assistance des pauvres <( .dans tous les âges e t idans toutes les circonstances de la vie >>.

.M. BEAUJBAN : <<Le patois briard dans la re‘gion de C1zdfea.u-Thierry >> (fin).

Encwe qudques expressions employées dans nos villlages : m!erger @“ger, meurger), nareux, nayer (néyer), nitée

cd’oiseaux), orcil’lé (p. ortilllé) ; pargné cpardi, pardib, pardieu, paé !), palet ‘(panot, pané)

pagnott?, rpatatrac !, pataugis, ,pétérot (pétériot, genkve, la GenGte), ,pi;cuik, pieuter, @pi.quett,e (boesson), pissotbe (pisserote), iparé ? (poré 3) ;

quertons (galette aux), ‘queurce (,qui:eurcej, rafourrser, ;a- grainer .(r’ Echer, r’ liclher), se r’ blanchir, r’ !bouler, se r’ carrer, r’ l,avotte, r’ lavufes, r’ moade (le couteau), remphmrtr (Fernipan- ner), rinçonnettfe, r’ venger, ro,ugerol.e, royèr? (du mouiin), roui (d’eau) ;

temlpier, toué (à cochons - touet, tulet, têt, toit), tortchiaux ,(tourtiau, tortiau), trimard, trin-ner, tré.pzt.icé, ro’ulées (de IP%ques), sa,creidié (sacr.ég.uK !), souiers, i.1 a sou.& (sotulot), surger ;

.

varcole, verder, viorn:er. Énumeration sans rmonotonie grâce aux exemples et com-

mentaires sur les origines probables.. Et toutjours ccs verbes qui se conjuguent avec ‘un mélpris

certain Ides actuelles rbgles ‘de ,gramimaire : sentir (j’avons sentu) ...

Nous a,pprenons .en passant que les Briacds ,de .Provins ont

- 48 - baptisé notre région G .la NCcringe P, ‘du nom d’,une localité prPs dee Montmiraid, considérée “ n m e le centt.2 géographique de la Brie *de $Château-Thierry.

’ La com”mication se temine par un fort joymx conte : <( la chasse aux bitardes j>, recueilli .à Courboin par le regretté Joseph Milchel, ret qu’eût aimé La Fontaine.

28 Juillet : Excursion, au V i e m R e m .

Départ par la rive .gauche ,de la Marne, puis traversée ,du plateau tardenoisien, terre 18 blé.

En route, une curiosité histori.que ignorée ,du touriste pressé : 2 1 1.m !de la N. 380, 42 château. 1féo.da.l Id’Antenay avec ses deux grosses tours accolées et une troisième ienclav6,e dans une vaste ferme. Plus loin, .l’églis? ‘de Vi;lle-en-Tard!enois, oii l’on voit ‘coexister ila plupart des systhnes .de icowmrt.ur;es em- ployés à la fin de l’époqua roimane.

Visite .du Vieux R,eims : on connaît bfen la catihé,dral:e ; on connaît moins Ila porte [de Mars, évocatri.ce de ,l’,histoire de la ville primitive et moyenâgeuse, - l’Hôtel de Ville, qui rappelle la vie comm.unalle Ide ,la Cité idepuis I’an ‘mil, - l a mais0.n fiatale .de Saint-Jean-Baptiste :d,e la Salk :et son escdiltr Re- naissance, - l’Hôtel le Vergeur, Jvlusez du Vieux Rei,nis, - la place du Foruni, - la p k e Royale, ensemble ‘du XVtIII”, - l’église Saint-Jacques, - l’abbatiale Saint-Rhi, si changée d’histoire, son oloître et son musée lapidaire, - I’église Saint- Maurice, - la Maison ‘des JGsuites .et son admirable bibliot-hèque.

1Et .avec quel talent .et quelle autorité souriant,e toutes ces belles choses sont présentkes ar M. Maurice Holtlande, vice- Prhbdent :des Amis .du Vieux Weim !

Rvetour par la rive !droite, panmi l,es ritches vignobles et les viJ1ages aux rues tourmentkes.

SBance du 28 Samtembre : L

JvI. de Recteur HARD’Y : <( Quelque‘s incidences de la vigne et dit vin sur l’Histoire de la Champagne >> (1” parti:e). Avant tout, remaniement du site naturel : champs en lanièv?s, décrochage, villages .agglombrCs, paysage humanisé à fo’nd. Dans d’:ensemble, production .de prestige, soucieuse ‘de qualité, libe à des pre- occupations d’ordrte spirituel, et assumhe à ses !di.buts .par une élite.

Si l,e vin ,est Ide toutes tes fêtes, il est aussi de toutes les 3uerres. Mais ce qui dotmine ‘ces effets plus ou .moins &pisodisques, c’est ,l’influznce générale exeilc6e par la viticulture sur l’histoire profon.de .de [Champagne : antagonisme croissant entre les grands viticuilteurs et leur main-d’euvre, ascension ,d’une néo- bourgeoisie qui prend forme .de dynasties et se résarve .de plus en plus ha vinification, tous iphholm&nes qui ne feront que s’ac- centuer avec la Rkvolution et Empire .

Vers 1890, les ravages du phylloxéra viennent tout compli-

- 49 - quer. Pour maintenir le chiffre ,d’affa.ires, des négociants trans- fonment !en chmipagne - frainde évi,dente, - des vins achetés a bas prix .dam ‘le Semu,rotis : ,d’où creation, par le ‘Conseil d’etat, ‘de c zones 1délimit.ées >> et, en réaction, en 1911, jac- querie d’une extraordinaire violmence, qu’apaise diffici.lement une solution boiteuse : I’appelation <I Champaigne de 2” zone >> reconnue aux vins Ide 1’Auibe.

La guierre ide 1914 fut particulièmment cruelle gour la Cham- pagne. Nombreux furent .les vignerons survivants qui ,durent aban.donner (leur entraprise. Sauf ,dans la Champagne de Châtieau-Thierry, où le )petit propriétaire demeurait pré.pon- .dkrant, la viticulturs tendait de plus, en plus à se concentrer en de vastes dotmaines .detenus par les grandes ,maisons &e commerce %du vin.

M. André LE,FEtBVRE : (( Le Milieu libm de Vaux >. C’est I’histo,ii:e ,d’une coiloni,e co”nunist.e et coopérative q u i s’établit en mars 1903 à Vaux, puis à Bascon, ,près de Château-Thierry.

Un curieux - et rigo’ureux - rcglement arretait les condi- tions de vi,e dans le << Milieu Liib,re )>. On y travaillait ,librement, selon ses forces .et ses Zptitu’des ; on y co.nsotm:mait librzment, selon ses goûts et ses besoins ; on ignorait l’existence des familles. La formule n’était pas : 4 chacun selon son travail, m i s : ,à chacun selon ses besoins. On y accueillait votlonticrs les anarchi,stes ,de passage.

iLa colonie .prospéra et eut aussi un succès de curiosité. Il y lest venu des littérateurs : Lucien Descaves, Vilctor Méric, Maurice .Donnay. Mais cette ipéniode 6dénEque f u t de courte durée, des [dissentiments surgirent entr:e les codons qui par- tirent un à un. En 1906, l,a colonie ‘ne coimptait ,plus qu’un petit noyau de fbdcles.

AprPs la guerre de 1914, Vun d’.eux, Butaud, ayant rctrouv6 .cks compagnons de ila ,belle époque, réussit à les ,convaincre de se ‘joindre! à lui lpour fonder une nouvelle colonie basée sur un principe .de vie devant assurer le bonheur à tous les :hommes déciid6s Là .mener une vite ascétique. hes végétaliens (ainsi se nommaient eux-mênies les .Co10n5), se situant à l’extrême gau- che des végétariens, se conkntaient à chalque repas [d’un plat de cruidit,és assaisonnées ide sel et ,d’huile. Cette colonie naturiste vit affluer’de nombreux ad,eptes ‘de 1919’21 1926. Mais son ré,gime austère ne tarda ipas à refroidir l’enthousiasme !des membres, et Butaud transporta à Paris, dans le quartier ,de Flandre, la recette .de la fameuse salade basconnaise.

A Bascon, les co,lons, tous plus ou lmoins anaaahistes ou li- bertaires, .maintenaient une certaine activité. Un apôtre s’était r6vvS.lé que, colmme tel, ils avaient surnamm6 Jésus-Christ. C’était un grand diable hirsute ,et .à ila chev4ure exagérément !longue, vGtu de coutil et pieds .nus, é,té colmme hiver. Il descendait le vendredi sur le marché dk (Château-Tihierry et y exerçait la profession Ide photographe. Cet être bizarre perit tragiquement en 1938, assassine dans son lit par un des derniers colons.

- 50 - ILe Milireeu Libre abrita, peu avant cet événemznt, la $première

Le ,dernier survivant .du Milieu libre, Louis Rzdix, est mort

20 Octobre 1963 : Exposition a Terre SnteIUgenl;as B l2paux- Bézu.

Lies (( Amis 'd'es Allts )> en &aie,nt, en ce dinafiche d'octobre, à leur 11" exposition, et da salle de classe ,du vi,llage présentait un &ventail aussi co,mplet que ipossiblle Ides Eradits, écrivains, artistes et novateurs ide! cette ipetite région, parmi lesquels la Sociétk historiqu,e de Château-Thierry a puisé son suc le meil- leur durant les -années toujours idélicates de l'adolescence .et de d'ex,pansion. Un texte précisait d',ailleurs les htentions des organisateurs.

<( Ces h o m " furent, aveic des dizuin.es d'autres que m u s << aurions voulu cdébrerr de Im't?m'e, le ferruin idbal d I'kdoaion, <( à la connaissmcle ef au rayonneimlent de cette colnpagnie << Savante >>e

'C',est ainsi qu'on put \a!piprenidre à connaître ou redécouvrir des poètes co1mm.e Georges Pon":er et iRenP Hauldst (qui fut aussi un journaliste Ide granid mérite), Ides historiens comme le IDr Corlieu, Ellisée Briet, ,des mémorialistes comme FrPdéric Henriet, conteurs : Josejpih Michel, Jules Jary, des artistes : Jacopin, H. Papel,arld, Ph. D,ebiesse, Et. M0rtta.u- NlBlato'n qui kcrivit kgalement (d'es pages di,gnes #de l')histoire), des folldorisks : Constant Bourdauidui et L.B. Riomet, des prk- 'curseurs comlme le photographe Ehrhard Idont les clichés de I'égmque héroïque intéressèrent viveinlent iks visiteurs. Chacun de ces !personnages fut évoquk dans s'es traits, (dans son ~ ~ u v r e , dans son rayonnemfent. Pouvait-on prks'mter un prologue pllus judicieux à l'année du (< Centenaire de l a SociCté historique >> ?

Auberge de Jkeunesse qui ait &.té créée en F.rance.

à Château-Thierry en 1951.

S b n e du 26 Odobre : IM.. BEAUJEAN : u Quelques écriuoins de c l w nolus IP.

Nous adlmirons avec raison ka Fontaine et IRacine. 'Certains s'intér!essent aux euvr,ts du marquis Ide Saide, ,d'.autres à celles de Paul Clausel. M. Bourgeois a rappelé le mérite #de contem- porains récem1riien.t 'disparus. Pourquoi négligtr lies écrits ,d:e 'campatriofies bien vivants, iprormis peut-être A la notoriété ?

(Le plus connu est é,vi,dewment .le docteur A,mIan-J&an, l'au- teur discuti? Ide << Jeanne-la-Folle )>, l'humaniste idont Iles cau- series A .la M.A.F.A. furent si goûtées. LI a entrepris la rédac- tio'n de toute une série de (( .Chroni,ques > dont . l a iprelmièr2! parue est (< l'Enfanf o,u&Zié )> '(Buchet-Chastel), à 'la fois r&it d'événe.ments que l'auteur a entenidu conter par ses proches, et souvenirs person,nels ,du, ga,min envoyé 'passer #deux ans dans un .village 'du Bugey pour r&tab,lir .une santé ,mkdiocre.

JM. Btaufean lesquisse le rplan du livre et 'cite quel.ques ex- traits (qui lui semblent rpraticali6rement bien venus, où i,l est

question Ide la ,Révolution de 1548, du curé d’Ars, de Verlaine ... Cela ne se résume pas ; il faut le l ire; et on le lit avec un intérêt iextrgme. Six autres volulmmes sont en prbparation.

Dcrnid Tolrrent est le ]pseudonyme d’un enfant Ide Château- Thierry, Daniel Poulette, arrikre-peti t-neveu de 1’ instituteur Poulette iusiliié près de Soissons <par Jes !Prussiens en 1870.

Sensible, idéaliste, tout ce qu’il faut $pour devenir poèk ! Son dernier-nb. ‘est un recueil : Contes et Nouvelles >> (La Revue Nouvelle) en prose, qute M. DaniehRops a accepté de préfacer. L’auteur s’y montre iprofon’dément ému de la misere des enfants algériens ; il chante ,la lbonne terre de Brie, la fildé- lité Ides cheminots au Rail. On sent chez lui un constant besciii d’aiimer, de se dkvouer. L’écrivain !Daniel Torrent idoit encore travailler. Mais déj4 noire symipathie lui est acquise.

André Borsi, originaiae <de Viels-Maisons, est depuis tou- jours envofité par l’ihistoire Ide Napoléon 1”’ (les colonnes de Marchais et de !Champaubert tsont toutes prophes). 111 vitent d’écrire : <: Sur les traces de l’Aigle - Grandes hezrres dq la Révolufion et de l’épopée nopolkoniennq ve‘caes par une fu- mille champenoise. )) (Nouvelles Elditions ‘Dvabress?). C’est I’his- toire Ide ,deux frères qui font carrière Idans l’Armée, mais qui restent en contact avec leurs parents et leurs amis de Viels- Maisons dont les rkactions morales let civiques sont notées avec toute la vraisemblance rpossible.

Le récit est particulièrement vivant lorsqu’il déqeint les ba- tailles de février 1814 aux Greneaux, à la Chaise, i Msarchais, à l’Epine-,aux-Bois.

On pense à Erchmann42hatrian, à André et Julien chers à nos jeunes années ...

M. LOiRION : <( Vue cavalière sur la Maison << dei Conflans- 4rrnenfièrm >>. (2” partie). Le marquis Louis d’Armentidres, fils de Michel III, fut un magnifique soldat, l’illustratioe la plus authentique de sa lignee.

Entré au service ,à 15 ans, il guerroya partout. Sans doute - et ce fut peut-être un malheur - n’eut-il pas ks supr&mes commandements, mais toujours sut se montrer à la hauteur de sa tgche.

Il est en Italie aux batailles de Parme, puis Ide Guastalla, oit il est grihement blessk. On le lvoit ensuite en Bavièrz et en Boh&me, au siège-de Prague, plus tard, en Alsace et en Flan- dre. Promu Maréchal ide caimp en 1743, il sera en 1746 à Rau- coux, culbutant les Pandours hongrois, et c’est lui que Maurice de Saxe envoie porter au Roi l’annonce de la victoire.

A Laufebd, il coimbat avec intrépidité. Il est présent à Furnes, à Newport, à Ostenide ; à Maiestriciht, il monte à l’assaut le premier ...

Le Maréchal de Saxe l’avait Pen haute estime, et les habitants de Brécy, lorsqu’on leur idemande qu’est donc ce châtieau du Buisson (entre Brécy et Coincy) répondent que ce fu t celui de

- 52 - Maurice [de S.axe. Il ne lui appartint jamais, mais il zst tr6s ,possiible - ;de là la confusion - que le granld holmme .de guerre ait séjourné chez son cotmpagnon ld‘ar.m?s, au retour d’une

Penidant la guerre de Sept Ans, ,Conflans - Arm:ent.ièr.es s’em- pare .de places et (de châteaux4ods, jette un pont sur la Weser et ,met le sceau rà sa renommée !à Crmelt et à [Munster. Durant une, absence d e Contades, il coimimande même l’année alkmande.

Lieuttenant-général en 1748, on lui conféra le gouvernement des Trois-Évêchks, sorte de .demi-retraite qu’il sut presti(gieus1e- ment ennoblir.

Il résiidait volontiers .à Br.écy, bien vu ide la population, wais nz s ’enhda i t lpas avec les Bh5dictin.s ,de Coincy. Le 2 Janvier 1768, ultlme ,hom”cge ,à l’infatigabsle soldat, il recevait le b,âtm de !Maréchal dont il fit sculpter une mpraduction en son château.

La maison de .Conflans comptait à l’époquz une autre célé- brité : H-ubert ,de Conflans, Idescenidant du 1derni:er frère (d’Bus- tach.e 1. C‘&ait un ‘marin chevronnk, constamment sur mer. Maréchal en raison 4e 54 ans Ide servioes ininterrompus, il fu t encore Arnira’l, mais on eut tort de placer ck très brave officier âgé ,de 70 ans, sà la tête ‘de la flotte qw. ll’on voulait déb.arquer e n Angleterre (1760). Battu au large Ide Quiberon, dhfense lui f u t faite de reparaître à la .Cour.

$Louis, #Maréahal ,d’Armentières, eut un fils qui se fit brillam- ment valoir à ses côtés en .Al+emagne, ‘devint Mar’échal d:e camp, lieutenant général, chargé :d‘2 missions à Florence et à Lonidres.

La fille ldae celui-ci fut la Marquise .de Coigny, fameuse par son esprit et sa li.bert6 (d’oipinion. Ennemie de Marie-Antoinette, amie )du Prince de ,Ligne avec ilequel elle correspon.dait, aidwi- ratrim Ide Napotléon, elle fut aussi la \mère ide la Générale Sebastiani. En fort ‘bons terines avec son gehdre, elle déclarait aux gens Ide B r k y : <( Mes bons aimis, priez Dieu d’avoir Séb,astiani tpour Seigneur ! )> et son souvenir est resté vivace en Tardenois.

,Quant à son fils, Gustave ,de Coigny, officier sous ,l’Empire, il eut un bras emporté à Smolensk, !mais, demeurk, au fon,d, de cœur avec les B>ourbons, il se rallia en 18’14 et sera aide de camp du duc d.e Bordleaux. De son côté, Sébastiani ,reprtj.sen- tera avec libérzlisme au Parlement la région .de Vervins avant d,e devenir Ministre, Ambiasssdeur à Lo,ndres et Markchal !de France.

Si nous tentons maintenant $de porter un jutgement d’ensem- ble sur cett-e anticpe Mai,son, (qu’y voyons-nous ? Avant tout des solldats. 3Déipl.orons certes la ,défaite ‘de Hubert de Condlans, mais olbservons ,que si r6ell:e (qu’ait éte son iniipériti*e, l’a été plus encore celde ides Services .de la Narine .qui n’ami-ent pas su m’ettre notre flotte en wesure d’affronter les !puissants vais-

I campagne.

- 53 -

seaux ‘britanniques, et admirons plutôt cette longue lignie de braves qui, au service du roi, prodiguèrent leur sang et leur vie.

Un autre trait digne de sympathie : le goût des Conflans pour 12s lettres, attesté par Charlotte des Ursins, HenrieMe d’Armentières, .Mime de Coigny, sans compter cette Péronnelle d’Amentières qui, vers 1360, colmposait oides et rondeaux, et (( !NIM. de Conflans >> qui, au temps Idu Rbgent, acquirent si belle culture d’esprit.

Ils furent enfin loyaux envers le tRoi, ne participant lpas aux factions contre le Pouvoir. L’attitude ide Couise &,J Conflans, marquise de Coigny, passionnée contre les institutions tmonar- chiques, constitue une *exception qui confirme ce jugement.

Une ultime réflexion qui sera aussi une conclusion : d’au- cuns parmi les personnages qui ont inscrit leurs exploits sur la trame de notre histoire ont atteint à une renommée plus éclatante que les Conflans (idont huit representants reposent en l’bglise de IBrécy) mais nul autre que les membres de cetk noble famille, qui a tant honoré le Tardenois et l’Aisne, n’a servi au cours des &es, avec plus de constance, de diignité et de courage.

SOURCES Balteau, Barroux et Prévoslt - Dictionn. de biographie fran-

pise, notices Armentières et Conflans ; V. du Bled - La sociét6 française avant 17’89 - Paris, 1913,

in-16, Hardy de ‘Périni ; Les batailles françaises, T. VI, IParis 1894-1906, in-8”, Lacour-Gayet. La Marine militaipe sous Louis XV, Paris 1902, in-8 ; P. Lacroix, iLettres Ide Nme Ide Coigny, Paris 1884, in-8” ;

Général de Mesmay - be amarkhal Sbbastiani, Paris 1948, in-16 ;

Ide Vertus - Histoire de Coincy - Laon 1664, in-8” ; Vte Révérend, Armorial de la IRestauration.

\

S6meo dw 30 Noveimbre:

M. le Rect,eur HARDY : <( QuqZques iricidence’s de: la vigne et du vin sur l’histo~irei de la. Chuindpctgne >>. (2” ,partie). L’histoire politique ,de ’ la ;C,ham,pagn:e porte nkcessaireiment le reflet de son histoire Ccoaolmicye et sociale. Dès le Moyen-Age, c’,est surtout l’enrichissement dû au vin qui exp1i:que la force des aspirations à l’autonolmie communale. Par la suite, ,quand le pouvoir central s’inmquiète de l’accroissement exdessif du vignoble par raipport aux autres productions, il se heurte à une vive résistance, et les , intendants, mieux informés prati8que,nt à .l’&gal:d .des vignerons une po1,iti’que ,de iprotecbion qui sauve la situation.

C’est, il est vrai, une 1Chanipctgn:e effervescente qui accueille la Révolution de 1789, surtout là *la suite d’une sérk de réco1,tes

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(déficitaires. Mais l,es granlds martchands de champagne ‘cedent bientôt 2 un plus (uste sentilment de leurs .int.érêts et sont aux premiers rangs .de la réaction thenmi,dorienne. Après quoi, ils Be rallieront sans ‘difficulté au Consulat, puis A l’Empire, avec qui le champagne .marche 5 aa conquête [de l’Europe, et passe- ront avec une élgal’e facilite des Bour,bons à Louis-IPhiliippe, enfin ià Napoléon 1181, de qui la ipolitiqwe de libre-échange :est iparticuli,èrament favo,rab,le au comtmerce .du vin.

Au lenidemain de 1870, au nmment OÙ la ,France balance entre deux ,idéologies po’litiques, la Chatmpagne ‘donne a n ibon exeimple de cette idivision ‘des esprits : k tissage est r&publli- min, tandis que l,e champagne, ,pro,duit de luxe, est royaliste. Mais la Champagne viti,corle finit par contracter avec la 1~11”” Rbpublique un mariamge ‘de raison, tout juste passagèreinent troublé par l,a crise boulangiste. On vo,it en somme ,que, sous chaqve régime Ipoliti,que, la vigne gande en Chamlpa.gne son rô,le personnel et sa façon bien à elll15e ‘de s’aldapter aux 6v6- nements.

M. CHE,VAbUIEtR : << La prospection archéologique &rienne >>. M. Chevallier utilise l’avion pour .d,étecter l’elmplaoement de gués sur la 3M.arn.e. Il a :pu ainsi 6tudier ces dernières années, entve .Éepernay et Ohâteau-Thierry, les gués Ide P,ort-:à-Binson (aval .de l’lle .d‘Amour), Dormans (b,zbgnade des Vieux Saules), Treloup (amoat Idme la commune), Mézy (amont du pont), Mont- Saint-.P&re (amont ,de l’$le), Gland (ia hauteur du village), Bras- ks (2 gués en aval ide l’îl,e, R,ouvroy (à hauteur du hameau), IChézy (gué Ide l’Abib.aye), N) ogent-l’Artaud (un guk en aval ,du ,pont, l’autre en amont), Gharly (un à Drachy, un à Portwon).

Il fait part à ses collègues ,de ses observations concernant particulièrement le Gué de l’Abbaye, à ;Chiézy-sur-Nlarne, qui lui fut rkv6l.é non sleuleinient par les photagraphies aériennes, mais aussi par les ‘dragages ieffectu,és par les entreprises Roselle et Vallet-Sauna1 à proxi,mité .de l’Abbaye, photos let )dragages confirmés par le profit en long de la riviène et par l’existence, non loin Id’e là, d’un lieu-<dit B :le Oué >>.

L‘intérêt ,de ce gué réside surtout !dans 1’iimporta.nce des documents recueimllis parmi les matériaux dragues cet au cours des prospections subaquatiques à l’aildfe #d’un scaphaadre auto- nome Cousteau-Gagnan.

Un imposant matériel est ,exposé sur w e table avec un ordre méticuleux : obljlets usuels en silex, en corne de cercf, en os, en céramique, armes, outils, .monnaies et oibjets ména.gers .en bronze, en fer, ‘des kpoques prkjhistorijque, gallo-romaine, méro- vingienne, moyenâgeuse. On 1’rexamin.e avec un intérêt passi,onné.

Ce gué a \dû idesservir entre elllpes Tes stations préhistori,qu.es de MouchereHe id’,une part, du Tronoet, Ides Gravelles ,d’autre part, et contrôler l’iimportant trafic cammercial qui se faisait dejlà sur la rivière. Des combats s’y sont ,déroulCs à ces Cpoques lointaines. Puis, sous la paisible ,donnination rolmaine, .d'imper-

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tantes construc.tions ont Idfi être implantées ,dans ce que nous appelons maint en.ant l’A,bbaye. L’examen d‘ armes mérovin- Igiennes recueillies attest,e la violence Ides combats que se livrèrent les Francs aux VI” et VIP s.iècles (l’ancien ohâteau du A b n t ‘de Bonneil aurait appartenu 82 la reine Brunehaut et à Clotaire). La fin du Ix“ si&cl leaurait RU td’autres combats - d‘ailleurs peu acharn.és - engagés par les Morman’ds.

La route ,de Reims à Paris passait, croit-on, à Ch,Czy, puis franchissait la .Marne à -Nogent-l’Artau,d sur le <( !pont robmain >> dktruit au XIV” sihcle. Un e 1diverticul.e )> part,ait vraisemblab’le- ment :de la sorti,e Est clie Chézy, traversait la marne au Gu6 pour accéder au site galllo-romain ,du Nont .de Bonneil, et se continuait vers le Nocd-Ouest. Au lieu-,dit <( .Ire G.LIC >>, un an - branchement se 8diri’geai.t vers la métairk de Moucherdle.

L’utilisation Ide ce gué .pendant plus !de 4 mi.llhaires montre ia persistame ,de la tradition (depuis l’importante révolution néolithique jusqu’rà l’aube .des temps modernes.

L’Dcole du Val de Mame. L’Exposition annuelle de rpeintures Ide 1’:École ldu Val #de

Marne, patronnée par la Société .historique et l’Union Com- merciale, a et,é ouverte 1.e 4 Mai 1,963 en. présence .de M. le Sous- Préfet et du Tout ‘Ghâteau.

MIM. Ladureau et Petit, peintres au talent dapuis longtemps reconnu, avaient acceptté l’invitation Ides organiaateurs ; lieurs :envois furent très appréciés.

On avait couronné ‘d’un crêpe les aquarelles ;du regretté M. Dupont, le fondateur de l’exposition.

Manifestation très réussie, tout à l”hon,nleur ;des Soci.étés organisatrices.

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SOCIÉTÉ DE CHATEAU-THIERRY 1963

Table des matières Pages

Bureau de la Société : memibres décédés ; nouveaux sociétaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le nom de la marraine de Jean de La Fontaine, par M. Ee Colonel Josse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La société rurale dans la Géneralité de Soissons aux XVII" et XVIII" siècles, par M. le Recteur Hardy. parrains et marraines . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fêtes et divertissements . . . . . . . . . . . . . . . . . . IMendiants et vagabonds . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le patois briard dans la rkgion de Château-Thierry, par M. Beaujean. 2" partie : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3" partie : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

L'Abbaye de J,ouarre et son influence dans notre région,

Charles-Henry Ndlard, curé dpe Saint-Front, par M. le Colonel Josse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vue cavalière sur la Maison Conflans-Armentières, par 1M. Lorion. 1'0 partie : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2" ipartie : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quelques incidences de la vigne et du vin sur l'histoire de la Champagne, par M. .le Recteur Handy.

2" partie: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le milieu liibre de Vaux, par M. A. Lefèvre . . . . . . . . . . Quelques écrivains ide chez nous, par M. Beaujean . . , . La prospection archéologique aérienne, par M. Chevalier Divers :

Excursion au Vieux [Reims . . . . . . . . . . . . . . .

par M. R. Déru'elle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1'" partie : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

38

39

39 43 46

40 4.1

40

42

44 54

48 53 49 50

54

48 50 Exposition <( T-erre intelligente >> à Épaux-Bézu

L'Bcole du Val Idre Marne . . . . . . . . . . . . . . 55

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SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ACADÉMIQUE

DE H AUTE-PIC ARDIE

Vieux soldats invalides et oblats des abbayes de l'Aisne

]Dans les registres anciens de l'institultion des Invalides, se profilent les silhouettes ,de vieux soldats venus jadis de tous les horizons finir .leurs jours dans l'Hôte1 royal fond6 par Louis XIV.

Il a paru intéressant Ide rassembler en quelques gages les souvenirs d.e (quelques-u'ns ,de ceux ,qui étaient originaires de notre prosvince ou qui avaient étmé précé,dewm*e!nt envoyés par le -roi dans nos abbayes comme oiblats ou moin.es-lais.

1. - Le problème du vieux solldat. Lorsque .les infirmités Ide la vieillesse, quel.que blessure ou

mutilation les avaient rendus inaiptes au service du roi, les gens .de guerre sc trouvaient jadis dans ,une 'situation affreuse, Souvent sans famille (le !mariage .leur avait CtE intendit) et toujours !pauvres (il n',existait pour eux de retraites ni .de pen- sions), i'1.s 6taient 'conidamnes à la iplus extrsme ,misère. Dans, ll'imposstbilité 'physique ,de gagner leur !pain, aiprits une vie 'de dangers, de sacrifices et d'aventures, ils étaient voués au va- gabon,dage et à la mendicité, unG,l,és .à l'.écume des .gran,dves vi,l!es. .(1)

A ce problème le .moyen %ge chrétben avait trouvk une solu- tion rekgieuse qui remonte fort :loin : Gharleinagne .d.éjià avait place, dit-on, dans une abbaye du Languerdoc un vi-eux so1,dat mfi.rme pour y $ire !entreten,u, esti,mant sans doute qu'un Imo- nastère!, lieu de charité, devai,t prendre 'en chapge avant tous autres ceux qui dkfen'daient 1'Eglise autant ,que 1'Etat.

A vrai .dire c'est à partir du XI" et XII" siècles seulement que nous constato'ns Ide faGon (certain:e 1.a Iprésence de militaires inIfinmes ou estropies, pensionnaires Idans lees monastères ,de fondation royale, sous (le m m d'oblats, ,de Imoine,s-lais, 'de reli,gieux-lais.

(1) M ... on Les vo'it, B'crivait Young, tendre le b a s gui 'leur reste et mendiw le long dvs royaumes que leur valeur a saw6s ... x.

- 58 - {Le R.P. MAIRCHAL, dans la remarquable thèse (1) qu’il a

soutenue en 1955 devant la FacultP de iDroit .de !Paris, ,a &dié le <( D,roit d’oblat )>, dont ils bénéficiaient ainsi.

D,oit-on en attribuer l’origine au drolt de gîte, :qui permzt au souverain Ide faire hbberger lees tgens de guerre OÙ b0.n lui semble ? !Le droit d’oblat résulte-t-il d’unle ob!ligation imposée aux abbés de recevoir les vétérans et ,estropiés, au lieu de fournir des gens guierre à l’occasion des appels ide ban ou arrière-”oan dont leurs f2eifs sont ,exelin!ptés ? Ou ibien e s t 4 seulement la conséqu,ence d e la régale, du droit de patro- nage qu’exerce le roi vi.s-bvis des monastères qu’.il a foadés ? Nous ne trancherons pas ces qutestions controversé,es, nous constaterons seuilment que la coutume en Ptait étaib.lie depuis fort longtemps.

,Les ,monastères ont toujours été ides lieux ,d’asile où la cha- rit6 s’exerce vis-à-vis des Imalheureux. Ils ont précé.dé de lon- gue date les hôpitaux. Mais qu,e les rois y aient. fait entrer leurs vieux soldatts ‘comme moines, il y a l:à de qu,oi smprmdre au ipreniiver abord ‘car la vie rude ,des camps n’y prépare guère ... Ii faudra bien des années et ]I,a création d8 l’Institution de I’HÔ- tel royal Ides Invalides, maison de retraite Ide l’Armée, et fon- da.tion religieuse, pour que M. de Bo~u~lonco.urt p u k e écri,re à Louis X1.V : (< Après s”êtse exercés Idans la discipline militaire, les invalitdes sont instruits dans la ,discipline chrétknne ! ))

<( Ces mêlmes homm:es, qui lui semlbllaient inutiles, .deviennent de ilouveaux athlètes iprogres ,à con,quérir le ciel, et sont .comme une imilice sacrke qui combat pour votre MzjestP ‘par ses béné- dictions et par ses pridres )). * **

A la fin du Moyen A.ge, à mesure que la Monarchie s’impo- sait, les ;bandes féoidales :avaient fait place aux arinées du roi. Avec Ta guerre sans trève, l’armée &tait devznue permawnte, ses effectifs avaient augmenté, Ire noimbre des vieux soldats s’&!tait imultiplié. Beaucoup &z ceux-ci, blesses ou mutilés *dans les combats, demeuraient sans soin,s, car ,l’.organisatioa des .hô- pitaux en &tait à s’es débuts. k e service de santé miditairLe ne s’était pas dévelotppé, alors que .les .progres de I’,ar:me,ment ren- ,daient l,es .bataiIlles pilus sangl.l-antees ...

Le roi plaçait donc #dans chaque abb,aye ou 1monas.tèr.e de fondation royale, sous le nom d’ob,lat ou {moine-lai, un vieux soldat lmpotent ou estropié, qui, ne pouvant gagner sa vie en raison de son âge ou die ses infirmités, en aurait été réduit à men!dier ou à mourir de faim.

Le religieux-lai était soumis là des obligations surtout d’or- dre moral : ne !pas .troubler I’oridr5 et la paix du couvent qui l’accueillait. On ne lui demandait pas d,e prononcer des vceux,

(1) Le Droit d’oblat (cdbction Ides Archives de la ” c e mon=- tique Bditée par I‘Abbaye St Martin de Ligugej.

- 59 - de 'porter l'habit !monastique, de se faire raser la tête ... II était laïc et \conservait ses droits civils. Mais il était astrei.nt à une exacte (disciplline : << il ,devait porkr un habit idecent, il, ne pou- vait sortir du couvent sans congé 'du granrd prieur, il ne devait porter 6ppCe ni bâton, ' vivre sans munmuse ni scandale, fré- quenter les cabarcts ou lieux dissolus, porter longue #barbe, habit de guerre, ni autres seimblab!l,es acco,uitraments Ibigar-

Bien ,que n'y étant .po.i,nt fienu, lorsque ses infirmités le lui permettaient, et sans qu'on puisse l'#exiger, il renldait au mo- nast&re de m'enus services, afin d e rhpondre aux bienfaits 'qu'fl e!i recevait, il s',employait comme sonneur ode cloches, !portier, voire comme sacristain ...

Pourtant, ~kes asbbés avaient, en rg6nkra1, quelque peine à accueillir les hôtes parfois turbulents ,qui Imeur étaient imposés. Ceux-ci s'accolmmoidaient eux-memes assez m'al ide la règle monastique, et llui prkféraient une vie Imisérabsle mais libre ; certains d'entw eux s',&aient mari& et de ce fait ne poujvaient bénbficier .en .nature 'des ~ B C O U T . ~ qui lieur ,étaient accordés, leurs familles n'e pouvant résider ,dam les .abbayes. Apr& la rkvocation ~cle 1'Edit de Nantes ,l*e problhme des so,ldats hugue- nots s''était posé là son tour. Aussi les ab!bés s'e%forqaisent-ils souvent de se rédimler et de verser men argent des pens.ions :(mo- desks) aux bénéficiaires (du droi.4 d'obilat ...

iM,ais il n'y avait pas assez d'abibayes rpour réponldre aux bes0in.s et les sollutions .particulières ne suffisaient pas. Le mdheur ,des te,mps, et les guerres de religion avaient singw lièrement appauvri les couvents. L'entretien d'un viei1,lard in- firme &ait une ,lour;de charge, ,les moines' cherchaient par tous les moyens [à s'y soustraire, et les réclamations étaient innom- brables. Aussi Charles IX avait-il .dû ktablir unle rdglementa- tion bien né'oessaire : iles abbis et prieurs faisaient souvent occuper .par des <( gens là eux P, serviteurs et ldoimesti,ques sains, dispos, pouvant gagner leur vie, les places réservées aux an- ciens #militaires co'uverts ,de b.kssures, laissant ceux-ci en << granide .pauvreté et misère x,. Les contrôles et les procès ne pouvaient faire disparaîtr? k s fraudes.

!C'est avec Henri IV qu':apparut pour la tpremiere fois une solution td'ensembl,e, avec la <( Maison ,de la Charité chrétienne )) (1606) destinée à ,grouper rue d,e Il'Oursine, à Paris, les )pauvres gentils:hommes, capitaines et so'lldats 'estropiés afin dpe :leur donner 'le moyen Ide <( vivre ,le reste ,ds k u r s j,oars en un hon- rpêk 'repos B. Mais pour des raisons financières, I'institutioa ne put survivre là la mort du bon roi. Louis XII11 .fit une nou- w1.k et vaine tentative en foadant la << 'Com.man'derie .d,e Saint- Louis >> a'u château qu'il faisait 'coastruire ,à Qioêtre.

ris >P (1).

E.t d'on en revint au syst6me des obrlats ...

(1) Cit6 par le R.P. Mwchsl. I l '

- 60 - Dès le idébut ,du règne ,de Louis X.IV, (à ,l’intérieur de la Fran-

ce la misère est gr.aade. Dans ,la capitale, co:m!me en province, le vaga,bondage est un véritable filéau (55.000 vagabonds sont recensés là Paris en 1656). Une oblligation est faite aux so,l!dats estropiés 1d.e résider dans tes places fortes du Nofid OÙ ils peu- vent encore servir. Mais beaucoup ld’,entre eux reviennent A Paris, -oh ils se m&lent aux gens sans aveu, passants ‘et fainé.-’ ants ,de proifession, organisés en ban’des (parfois armées), men- diant << avec insoilence et scandale >> dam les villes e t les Cam- pagnes, constituant .un.e menace permanente pour la santé e t la sécurite publiques. Bleaucoup de vieux soldats u meadient leurs vies >>.

Sous l’influence .de Saint Vincent de Paul et de Colbert un hôpital génkral (la Sdpêtrière) est fonde en 1,656 A l a fois police à Paris a la haute main sur’ les hôpitaux généraux et généraux est ékndu à toute .la France.

(Rzmarquons en passant qu’en 1667 le $premier liteutenant de police à Paris à la haute $main sur des hôipitaux gknéraux et sur #les Bureaux ,de charitk. De m6m.e le Maçon d’ormoy, prévôt général .des Banides, a &la conduite et police du régiment dCs gardes françaises, au.ra le département des déserteurs, et sera le prsmier gouverneur des Invalides).

i??

En 1,670 la Monarahie est .à son apogée : le traité des Pyre- EGes, ‘dequis 1659, semtble avoir rkalisC une paix ‘duratble. Louis XIV fonide alors l’Hôte1 :Royal des Invattildes où seront reçus lces .soldats iblessés, estropies ou vi:eillis au service >>. C’est un édifice lmzjestueux, mais aussi 1un.e des piirees capitales (d’un instrulinent que forige Louvois - son véritable inspirateur - pour la grandeur !de la nation franqaise : l’Armée ,Royale. Il en assure le recrute,ment en {donnant pour la rpreim.i&re fois un statuf au soldat, qui a maintenu la certitude, s’il survit à ses campagnes, d’etre recueilli dans ses vieux jours, avec décence ,et dignité,

iLes affectifs .de l’armEe royale ‘de 1644 à 1677 passeront de 45.000 là 285.000 hom,mes : le grand roi ,disposera des moyens necessaires là sa politique exterieurie.

III. - Les Abbayes de L’Aisne et les Invalides. La qwestion [du financement de l’Institution ,des ‘Invalides fut

résolue par Louis. XVI ‘de faqon beaucoup pilus efficace que par ses prkdécesseurs. Beauco,up .de bénCficiaires. du droit d’oblat ne #résidaient pas dans 1,es abbayes, .nous l’avons vu, vivaiment au dehors $t recevaient une pension. Il s’agissait ipour ila .plupart de gens ‘mariés et chargés de :fawi.lle, qui recevaient leur pau- vre rente annuelmlie Ide 60, .puis .de 100 livi-ts, bien insuffisante étant donri6 le renchérissement des vivres.

ILe roi releva d’aboad le taux Ide cette opension, la porta & 150 livres. Puis pour éviter les nombreuses fraudes, les cou-

- Q! - *wts furent contraints d’en verser 1.e montant, non plus Idirec- temjent aux ,intéressés, mais par ,I’intermCdiaire .des diocèses, au receveur général du clergé, &Ionsieur de Pennauti.er. La centrali- sation des ressources permit de contrôler la qualitk Ides ib6né- ficiaires, et aussi, de constituer un fonids particulier, caisse centra1.e .à la disposition de L,ouRrois, ,ministre du Dé,partc“ ,de la Guerre, qui, inspirateur de l’Institution, en restera le véri- table animateur.

Les pensions d’otblat ne suffisant pas, le fonds fut alimenté zen outre par Ife prélkemlent Ide 2 .deniers pour livre sur tous ,les paiements faits par les trésoriers géneraux d,e l’ovdinairc et Ide l’extraordinaire (des guerrges, prklèvement porté à 3 puis 4 deni:ers ultérieurement - et M. !ds Villeromard, lui-.mt3me tré- sorier de Vondinaire et .de I’extraoridinaire ,dm guerres, f u t nopm- :né rec’?vetir genéral .de ,l’Hôtel ,Royal ‘des 1,nvaliUd:es ce qui fa- cilita singuliilrement la rentrée Ides fonds.

Nous trouvons dans les archives des 1nvaIi.des une docu- mentation ,qui nous gemet d,e suivre les [débuts ,d? l’Institution. Nous y avons relevé un certain .iiolm:bpe Ide renseignements concernant Iles contrib,utions verskes (au titre .des pensions d’oblat) par les abbayes (qui existaient autrefois dans notre actuel département de l’Aisne.

Par1,er << de l’Aisne >) au XVII” s ikk est un anachronisme certes, et ne corflesponid pas à une réalitk géograp,hique .du mo- ment : lotrs’qu’en 1790 ‘la France fu t réorganiske administrati- vement, les vieilles provinces furent, en eftet, distrib.uées ‘en dkpartements et certains de ceux-ci furent criés avec 1plusi:eurs rarti,es Ide provinces.

Le département ,de l’Aisne (selon l’Almanach national Id:e l’an II) était <( l’un des six delpartements du Soissonnais, Beauvai- sis let Vexin français )> avec ]Laon pour chef-lieu. Il réunissait arbitrairement partie des ;généralités ,de Soissons, d’Amiens, de Park+, de C,hâlons et des intendances ‘de Valenciennes et de Lille .(1)

Nous avons relevé, pour I:e territoire ‘corresipondant à l’actuel ,d&part,ement de l’Aisne, la liste des afblbayes et monasteres, qui en apphcation .de I’Edit Ide Janvier 1!6770, furent astreints au paiement annuel .de ,la solmme !de 150 livres, ayant un revenu suffisant pour << supporter des places dles reli.gieux lays >. Il s’agit des a:b.bayes à la nomination du roi et jo,uissant d’un re- venu annuel ‘d’au nioins 1.0(90 livres. Les radevances lpayées aux receveurs particuliers des Dliocèses, groupées entre les mains des receveurs généGaux idans les Iproviaces, étaient cen- iralisees par M. de .P;ennauti*er.

:&

(1) Di&. TQpogr. du département de l’Aisne (A. M,atton ... ) (1871).

- 62 - Diocèse de Laots : +

Abbaye d e Foigny en lXiérache ,(C) Ide ,Nogent sous Coucy :(B) Ide St-Martin de Laon CP) )>

)> de icuissy (P) )> Ide *Bucilly .QP) )) de Clairefontaine 6P) >) .de aPr.émontr& (P) >) de Vauclair tC) >> ide Th'ennaimlles .(P) )> de Sainf-J,ean (B) )>

)> .de !Boh'éri*es (C3 ))

)>

.de Saint4ichel en ThZrache .(B)

ide Saint-Nico:las aux Bois (B) ,die Saint-Nicolas 'des ,Prés (33).

Diocèse de, Soissons : Abbaye ide Saint-Crbpin le Grand (B)

Ide Saint-Jean Ides Vignes (A) de Saint-Crépin ren Cbape ,(A)

>> )>

>> de SaintqL6ger !(A) )> :de Saint43daod (B) ')> d.e Braine (St Ylves) )> de Valsery (P) >> de Longpont (C) )> d'Essommes ,(A) >) du Val Secret (P) )> de ChézyB(B) >> tdu Lieu Restauré (P) )> Idle Chartreuve CP) )> ,du Val Chrétien (P).

Diocèse de, Noyon : Abbaye Idve Saint-Quen.tin en l':Isl,e (B)

)) de Saint-Prix (B) )) .de HombMres (B) )) rdu Mont Saint-Quentin .(?) )> ,de G,enlis '(P) >> de Venmand (P).

- 63 -

Nous savons que M. Id.e Pennautier eut beaucouip de peine Q obtenir (que les fonds lui soient versés régulièrement. Si jusqu’en 1674 certains couvents s’y refusèrent obstinément, dans la comlptalbilitk consacréte aux a’bbayes qui ’nous intéressent, est du moins portée la mention << fait bonne recette >>... ce qu i nous montre que des difficultés ne furent ‘pas soulevées à leur propos.

Signalons que les couvents Ide femmes, étaient exemptes du droit d’oblat. iLes religieuses bénbidictines du prieur6 1d’Origny- Sainte-Benoîte, dans le ,diocèse de Laon, avaient eu à s’en défendre. Elles avaient obtenu, en 1.571, un jugement les exemp- tant ide recevoir un vieux solidat ... ~

Mais ces couvents, en vertu du droit ide rbgal-e, supportaient une autre charge : à tl’occasion de la nomination d’une abbesse, ils devaient recevoir gratuitelment une fille ou idemoiselle adjmise à l’état religieux et désigtée par le roi. A ipartir de 1772 )le bénefice de ces dispositions fut réservé aux demoiselles de Saint-Cyr.

III. - Quelques types d‘invalides ef m;oines lais. Dans les archaives :de la Guerre XI), conservRes au château

de Vincennes, mus tr,ouvons trace de quelques-uns des vieux soldats mis en route sur 0r;dt.e )du roi pour tenir cela lplace ,de religieux-lai vacant,e et non pourvue )) : ,en 1656 Piierre Joze, dit ;La .Rilvi&re, est ainsi ad,mis à :l’a,bbaye de Saint Michcl en Thiérache. Thibaut dit des Moulins à celle de Saint-Jean de Laon, et Jean-Baptiste F.land ]dit La Traverse à celle ,de Saint- Vincent.

‘L’année suivantle Jean Paillet, ,dit Le Picard, entre à l’albbaye .de Val Secret. André Peu’denfant, dit la,.Fontaine, ,quitte le ch2- teau de La F&re pour l’&baye ide Saint-Pierre d’Orbais où il prend la place laissée li.bre par 1.e décès ,d’un aertain Hennery.

En 1,658 Nicolas d,u Bois, .dit La Vallée, est reli.gieux-lai A l’abbaye ‘de Ghartreuve, et Seibastien Porklon, à la .mort ,d’un nommé Chamfipagne, est désigné pour lui succéder ià l’abbaye de Saint-Nicolas aux (Bois.

Nous retrouvons aussi des Idocuments faisant mention de ceux :des vieux soldats qui, n’ayant pas .de ipfaces .dans les abbayes, étaient envoyés d’off.ice aux Iplaces-frontières où ils )pouvaient tenir Ides emplois &dentaires, être secourus... et surveillés.

iC’est ainsi que Jacques Jausselin, dit Lespine, (Nicolas .Lucas dit la Pierre, Hugues le Tellier, dit la Briche, sont placfs en avril 1657 2. Guise, aux ordres de M. Ide Pridieu. En .mars de la mBme année avakent été payées pour !le voyage Idae sol.dats estropiés .mis en route par 1:e roi sur les places frontièm :

(1) E6rie Al.

- 64 - B Laon, 63 livres pour 21 solidats (5 journées) à Guise, 9 livres pour 3 soldats (4 journkes) CLa subsistance était conptée 4 sols ipar jour en plus du

Malheureusement nous n’avons aucun ‘détail sur chacun d’:eux. pain Ide munition).

*$:

En attendant que la construction de il’HÔte1 soit achevée sur les bonds de la Seine dans la plaine de Gi:enelle, les soldats estropiés et invalildes durent iprovisoirement installés idans un immeuble ‘de la rue du Chasse-Midy (1) près idu carrefour de Croix-Rouge, face aux religieux Prémontrés. Le registre des admissions, ouvert de la main même du gouverneur LemaGon d’ormoy, est fort curieux. C’est une sorte de journal de bord tenu au jour le jlour, griffonné et raturé, oh le secrétaire lpuisera les principaux renseignements id’ocdre administratif qui seront portés \d’une écriture calligraphiée, sur le livre des entrkes.

Ouvert le 1“‘ octobre 1670, ce registre contient d-es rensei- gnements assez tdétailbes sur les vieux solldats, qui sont inscrits suivant l’ordre ahphabétique Ide leurs prénoms. Certains, très âgés, avaient fait le siège de La Rochelle, d’autries la Guerre de Trente A”. Quelques-uns avaient été maines-lais en quel- que abbaye. Des notes marginales qui le comiplètent et qui sont aussi de la main de d’Ormoy, dans leur pittoresque, nous font comprendre pourquoi Louvois s’est adressé au Prévost

* Général des Bandes )plutôt qu’à #un intendant pour les com- mander.

Nous comptons 20 entrees le 1”’ octobre, 57 le 7, 50 le 13, 29 le 20. Cette caldence se ralentit ensuite. Au 1” janvier 1671 la maison totalise 208 pensionnaires ... Le chiffre semble atteindre, sans lie depasser, 220 par la suite ... il est malaisé de I’ktablir avec certitulde, car les effectifs se renouvellent sou- vent par suite du !décès d*es uns, du Idépart des autres. Beau- coup, une fois guéris et reposés, reprennent du service, ou rejoignent leur famille. Certains sont chasses ipour leur in- coaduite ou -leur indiscipline.

Il est infiniment plaisant idle feuilleter ce vieux registre aux pages jaunies : outre les Ctats de service des vieux combattants, nous y trouvons souvent, dans les annotations de Id’Ormoy, autant croquis pris sur le vif, avec leurs ratures, répétitions et (< repentirs > qui nous renseignent autant sur leur auteur et son caractère, que sur ceux iqui en étaiient Ics mold&les.

Voici au hasand (décrits auelaues types de ces ‘premiers . . invalitdes :

Claude Guyot, dit la Fnleleur, natif d e IDiIjon religieux lay en

- 65 -

l’abbaye dte Châlon-sur-Saône depuis 1642 estropié du bras gauche en 1635 dans la Valteline, porteur ld’un certificat du maréchal de Chastbllon ... entré le 7 octobre 1670. (( Ce solidat, note d’Ormoy, très granid et très vilain ivrogne est sorti le 3 novembre 1673 sous prétexte de se retirer -en son Ipays, mais en effet pour continuer son métier de gueux et a renoncé à sa place, moyennant 15 livres et son hatbit ... s.

[Pierre le Borgne, écuyer sieur Dubois, âgé de 17 ans, volon- taire sur les vaisseaux bdu roy, blessé et estro ié comme il

par Monseigneur de Louvois, entré à Z’Hôtel le 5 novembre 1673 pour y être traité comme cavalier. (1)

<( Ce jeune homme qui se idisait gentilhomme, inscrit le gou- verneur, etait autant ivrogne, insolent, blasphémateur et dé- bauché que le pouvait Stre le tplus vilain loundavd qui soit au montde, il a quitté :et renoncé à 1’Hôkl en février 1675 ... >>.

Nicolas Aubert dit la Rose, &gé ide 72 ans, ancien soldat au régiment Ide ,la Reine, avait fait le siège Ide La Rochelle. << Vieux misérable, écrit d‘ofimoy, ayant été convaincu de idCrober les vaisselles de l’H6tel et ‘de Ines faire vendre par sa fille qui f u t assez bSte pour les )porter au potier d’étain de la maison, fut mis en prison huit jours et chasse sans traitement le 15 juin 1675 :) .

Comme on le voit, le gouverneur avait affaire B des braves, mais les moines-lais n’étaient pas des << enfants de chmur >>... S’es débuts furent donc difficiles, et son r61e fut avant tout celui id’un préfet de discipline energique. II étaiblit un règlement interieur fort curieux pour occuper, (2) discipliner les pen- sionnaires de l’institution qui fut Idès l’origine une fondation religieuse autant qu’une maison !militaire de retraite : ajoutons qu’il y réussit )parfaitement ...

Voici te nom des invalides ayant des attaches avec l’Aisne : <( Bernmd Tenzpeste, dit la RiviS?re, religieux-lai en l'abbaye

de PrPmonfré, pourvu le 21 octobre 1647. 1.1 avait servi en la compagnie colonelle du rkgiment de ,Piémont. tBilen qu’ayant la < qualité pour être reçu, et ayant eté agréé, a renoncé à son droit et s’est retiré chez lui moyennant la somme de quinze livres ... a.

((André Gaignebr‘en, dit la Plaine, âgé de 75 ans, natif d‘Arse (3) pr8s Sens en Bourgogne, religieux-lai *en l’abbaye

aappert par le certificat ,de Monsieur le Duc de # Cthune agréé

I

(1) L~es cavaliers avaient un r&ixne de faveur. (2) En dehors d?s offices reugieux obligatoires chaque jour ((...ils

pourront tt,ramilller dans la chalmbre ou dans la cour soit à tricoter, faire (des guipures, devider Ide Ta soie ou autre ‘chose ... mais il leur est ‘hterdit, a u jours de sortie, ,d? tramiller ... dans les ateliers ou 1% boutiques, ni de fane aucme auvre ou commerce servile...)). (B.N. : Recueil Ca- T. 31 p. 137).

I

-+ 66 - des Homblières, di,ocèse de Noyon, ainsi (qu'il appert par lettres patentes ,du mois de septem'bre 1,652, signées .Louis et !plus bas Le T,ell.ier, sergent au rbgiment de .Lignières colm,pagniie de Gilercourt e t auparavmt sergent en la co'm'pagnie colonelle du 'Pd:essis .Prasl:in, oh il a servi 20 ans. A perdu la main gauche au siège Ide La Rochellce étant audit régiment du Plessis, ayant plusieurs bons certificats qui $marquent ses services continuels, a été aieutenant !en la compagnie $du Sieur de Bres- chenay, capitaine au régiment Ide Noill.ac, ayant Certificats .de l'an 1,643, ayant .été agrké au conseil le 28 février est entré le 1"' mars 1671. Il n'test pas marié.

Nota : Il lest Idécé,dC en l'Hôtel le dimanchle 20 août 1673 x.. << Charlq de Lor"?, sieur ,de Bercy, âgé 1d.e 72 ans, natif

de Bellenone (3) Très la Campelle, reli5gieux-lai en l'abbaye de Chirefontoine, diocèse ide Laon, par ,lettres patentes du 12 septembre 1661, signée !Louis et $plus bas $de Guénkgaud, aux- quelles sont attachés un cert.ificat .du si:eur Baron Dannevoux mestre 'de camp d'un régi,ment [d'infanterie ,du 4 juillet 1661 portant que leidit Bercy a servi de 1i:eutenant et \d',enseigne dans leldit rkgiment l'espace dae 10 ans, un certi:ficat 'de M. de Tu- renne e n 'date 'du 18 juillet 1661 qui assure ldie ses bkssures, un certificat ,de M. le maréchal du Plessis du 3 septemfbre 1670 qui assure ledit dre Bercy, est entré en son régiment en 1648 et y avoir servi 18 mois et m6me caipitaiae Ide bataille de Rethel !et de Saint-Antoine où il a été estropié au bras droit et les sibges 'de Bar-le-!Duc, Rethel, Mouzon, Sainte-Menehould, ,Châ- teauiporcien, et au secours .d'Arras, )ayant &é examiné et agréé pour .entrer comme sergent et est entré à .l'Hôtel le 7 octobre 1670.

Lve 9 août 1687 il est Idécédé )>. ((Jacques Gaucher, 'dit Gaucher, âgé de 92 ans, 'natif de

Laon, sobdat en la compagnie .de Lotin, régiment royal ,des Vaisseaux, oh il a servi 35 ans en est sorti au mois d'août et il a servi longtemps auparavant en d'autres troupes, il a un certificat ,du sieur id'Aubar8de lieutenant-colonel, jdu mois d'aofit 1670. Attendu so'n (grand âge il a Pte requ et algréS. Il lest entré en 1'Hatel .le 7 octobre 1670.

11.1 est décbdé à l'Hôtel le 28 j.uillet 167.6 x,. (< Michel C h d o n , <dit Beaulieu, âgé .die 67 ans, natif de Mou-

lins en Bourbonnais, sergent en la compagnie .du sieur de Braseux au regiament 'de la ,Reyne-,Mèfle, oh i.1 a servi 17 ans, religieux-lai en l'abbaye de Saint-lean des Vignes, 'diocèse de Soissons, par 1:ettres .)patentes 'du 31 janvi,er 16448, signées Louis et lplus bas par l e roi, la reine régente sa .mère présenfie, de Guénégaud, auxquelles sont attachés un certificat de M. lve duc de Vitry ,mesire Ide camp ,d'un rkgiment du 10 Idécem'bre 1640 portant 'que ledit Chanlon a ibsien et fidkbement servi, est Testrolpie à la cuisse gauche .d'In coup Idle grena(de let .au bras gauche d'un 'cou~p de mousquet qui lui 'emporta la ,mo8itié :de la main, et au siege ,de Lin.gue, près de Bourbour;g, en allant attacher le mineur avec un sergent .de -PiBinont no#"é la Fortune, avec

- 67 - u’n certificat de M. le Maréchal >de I’Ho.pita1 en conformité ex celui de M. de Vitry. Ayant été examiné en l’Hôte1 de M. de Louvois, a été agréé comme sergent et est entré le 27 octobre 1670. Il est marié. (C,e vkeux sergent ayant ‘quitté sans congé il ‘y a ,plus de 6 semaines et amport6 son habit, sa place a été donnée le 12 juin 1.671) )>.

<< Antoine Armand, dit Lanois, âgé Ide 28 ans, natif de Laon ,en .Laonnois, soldat ,de la compagnie de Pkronne au régilment de Picat?di!e oh il est .depuis un an et ,d’où il so.rt présentement. A servi auparavant dans le régiment #Dauphin cotmpagnie ,de VaneHe. A é E .estropié ,d’un coup 1d.e (mousquet à la main droite au siege de Maëstricht ..., il .n’,est pas mmarié, il ,est catholi’que. Il a été reçu .dans ’cet Hôtel le 6 octobre 1673, comme solldat, est cuisini,er et (boulanger Ide sa vocation ... D.

N. B.: Est sorti pour repre’ndre parti le 8 avril 1.679 est rentré (1) avec un nouveau certificat le 31 janvier 1682 a dema’nfdé .A retourner dans le service )?,

((Pierre D,.dm“n dit ,Cham’pagne, 5g6 de 50 ans, natif de Bercourt près Grandprè eg Ohampagne, religieux-lai en l’abbaye de Boherie, ,diocèse ,de Laon par lettres patentes du 27 juillet 1667 si,gnCes Louis et iplus bas ,de Loménie sobdat en la compa- gnie #Aigremont rigisment de Bretagne où il a servi 10 ans, estrolpié de la cuisse droiite ,et autres en’droits au siège de Stenay ainsi qu’il lest port6 sur un certificat de NI. d’Hoquin- court, mestre dee camp au r6gim.ent et par un billet du 4 mai 1663 M. le maréchal de la Force certifie la mgme chose. Ayant été rqu comme soldat. Irl est marie, est entré lk 20 octobre 1670.

N. B. .- ICe solldat, fort honnête holmlme, s’’est voulu r e t im pour vivre et ,mour.ir en sa famille et a penoncé à sa *place, il est parti le 7 septembre 1,672 2;

t( Nicolas Denis, dit Parisis, Bg& (de (?), natif .de Cormeill1,e- miParisis, ,religieux-lai en l’abbapa de Chartreuue, près la Fère-en-Tardenois, par lettres patentes {du 28 jui!llet 1660 signées Louis et :plus bas d,e Loménire auxquelles sont attachés un certificat du Bmanquis ,de Luzerne, ,mestre de camp .die cava- derie ,du 1.5 janvier 1660, par 1eque.l il aippert que le cavalier avait ‘été bPessé au bras gauche et {demeuré estropié ; un certificat ,de M-. le maréchal de l’Hospitall du 12 févriaer 1660 confirmant le certificat ci-dessus ; un certificat de M. de Turenne portant la mbme chose. Ayant 6té examiné .et agréé, est entr6 le 7 octobre 1670.

Nota : IDéc6dé dans 1’Hbtel le 6 novembre 1,679 )>. t< Jean l’Empereur Ccuyer, si,eur Ide Marfontaine, âgé de

72 ans, natif ,de Coulonges près la Fère-en-Tardenois, 1i:eu-

(1) Les invapides avaient occupk 1’HÔtel royal à son emplacement actuel St la fin de 1’674.

- 68 - tenant de cavalerie réformé en la compagnie mestre de camp du régiment dte Joyeuse où il a servi jusqu’aprgs la paix faite en 1668. Il a servi 9 ans ayant un certificat de I”. de Praslin, Grandspré et autres, où l’on voit les granids services dpe M. de Marfontaine en la (qualité de cornette et de lieutenant depuis l’an 1632. Il a 3 fils dans le service, l’un garde du corps du roi, compagnie de Lauzun, i’autre dans les gendarmes de Mon- seigneur le $Dauphin, le 3” ide la compagnie du marquis d‘Estrade. Les (pertes de ses biens et de la guerre l’ayant rendu à l’extrémité, il s’est présenté au conseil le 23 janvier, est entré à l’Hôtel le 14 février 1672.

Était dans les chevsu-légers du comtpe de Roussy il y a 50 ans au-devant Trèves.

Il est idéchdk dans l’Hôtel le 17 juillet 1673 >>. <( Chrrrles Leborgne: dit la Tour, âgé de 70 ans, natif d’Hirson

pr&s la Capelle en Picwdke ... servait depuis 45 ans et ayant fait le dpre”er siège de Landrecies au regilnent ,de Gassion ... a toujours servi sans discontinuer, entré à l’Hôtel le 5 août 1671. Mort le 31 janvier 1672>>.

<< Gilles Chalufofinem dit la Barre, cavalier, âgé de 69 ans, natif dne la Capelle e n Thiéraohe, cavalier en la compagnte mestre de camp Ide Reynel et, tant Idans cette colmpagni’e que dans celle de Lagny où il a été brigaidier. A servi depuis 45 ans est porteur de certbficats de M. de Turenne, très honn6tes pour lui qui assurent de ses longs services, donnés à Cuestin en Allemagne le 25 août dernier, a été agréé au conseil tenu à l’Hôte1 le 2s octobre 1673, est entré comme cavalier lee lende- main ; il n’est pas marie, il est catholique.

Il est décéidé le 14 mars 1681 >). <( Pierne Gouzy dit le Père la Rozie, âgé de 65 ans, natif

d’Evergnicourt près Neufchatel A quatre lieues d e Reims, sort présentement de la compagnige franche de fusiliers du sieur de

.Court major de La Fère OÙ il a servi 18 mois. Entré à l’Hôtel le 16 novembre 1675, déciidé le 18 juin 1676 >>. << NoëI Denizarf ldit Beaulieu, natif de Berieux à ‘deux lieues

de Notre4Dame de Liesse, cavalier en la compagnie de Dumesnil Grantd &Pré au régiment #du chevalier de Beringhem oh il sert depuis 9 ans sans discmtinuation, n’est âgé que de 28 ans mais a perdu la vue au siège de Gray et c’est d’une goutte sereine. N’est pas marié, est catholique, a Pté reçu le 22 avril 1 674 >>.

((Jacques Dupont dit la Rivière, natif Ide Mlercy prks Saint- Quentin, âgé de 50 ans. Cavalier en la mestre de camp de Villlaret où il a servi et a eu la jambe coupéie d’un coudp de mousquet dans la cuisse gauche au-dessus ,du genou dont il *est Idemeurk estroipié. Il est marié et il lest catholique.

Il s’est retire pour vivre avec ses enfants, a renoncé là sa place. A reçu son habit, deux garnitures de linge, il aura six livres et neuf dveniers par an )>.

- 69 -

<< Clzcrrles Fayriielot dit l’Es,pine, âgé de 60 ans, natif de Rozoy en Th,iérache près Lieme, sert le roi depuis 36 ans tant en qualité :d*e sobdat que ,de cavalier en la compagnie du Che- valier de Taynes, capitaine au régiment de cavalerie de Cateux a.prirs y avoir servi 9 ans. N’est pas marié, *est catholfque, a été agréé le 26 mai 11674.

Nota: Est sorti pour entrer dans le mestre de casnp ide Biron &devant F,oix le 28 juin 1675, s’,est assez sagenient gouverné. Le 17 s0ptermbr.e 1678 est rentré avec un certificat. DCcc?.de le 28 mai 1659 >>.

Q Pte;rre Petit dit la Franchise, natif <d,e Château-Thierry, &ge de 22 ans, dragon au régtment ,de la Reine OÙ il a servi 15 .mois et a etté estropie à la main gauche 2 la bataiHe de (?> en Ahmagne à la campagne idernikre ; reçu Le 4 !mai 1674 )>.

<< Denis Ddqieruei dit l’Espérance de M.ilon, âg6 %de 74. ans, natif .de la Ferté-Milon, soidat m la compagnie du ahevalier de Caluisson au r6,giIment ‘des gardes oh il a servi 45 ans. 11 Ctait sur le rôle du sieur $de la Rapee. Il n’est pas ,marié ; il est ventré à 1’Hôtd :en 1670. DéGédé le 16 novembre 16SO >>.

(< Martin Chrdtien .dit Saint-,Martin, âgé de 70 ans, natif ide Guignicourt ,à quatre lieues de Reimms du côté du ‘P0n.t 2. Velle, il a commencé à )porter les armes au premier siège de La Rochelle au régilment de Vervins en la colmpagnie .d’Armicourt. Il y a servi 23 ans, ayant Pte avec ce capitairie, 15 ana fan- tassin, % ans cavalker, ce capitaine ayant eu une con1pagni.e dans Praslin ,qui fut tu6 à l a bataille..de Sedan. A servi 15 ans dans la compagnie de Guignic0u.d au régiment de Schulenibert et sort ,présentement Ide la compagnie d’Olivier au régi,ment Royal oh il sert de sergent depuis quatre ans ainsi qt’il appert par le certificat du coBonel M. de Pierr.efitte et donné, au ca.mp proche Vitely 1.e 7 octobne 1672. Il a encore son fils dans la m6me co!mtpagnie. Il est entre en 1’HÔbel coinme sergent le 28 ,décembre 1672.

.Il est décBdé 1.e 27 avril 1,683 )>. Q Jean du &y dit Lamarche, âgé d,e 45 ans, natif ide Laon,

soldat en la comtpagaie de Martigny au, régiment des gar!des, a eu ,le bras gauche emporté d’un coup ‘de canon au siirge de Maëstricht ; est mari.é a Paris, est catholique.

N a f n : ,bl a déserte! co’mnie font la 4pluipart ides sol.dats des gardes après qu’ils sont habilles. Est -entré le 6 janvier 1675 )>.

Q Jacques Liégeofs dit la Rivike, âgé de 22 ans, natif Ide Bucilly pres Vervins, cavalier dans la c0impagni.e [du sieur Le Brest, capitaine au régiment d e cavaleripe d’Auvergne, blessé à la jambe gauche à la bataiMe ,qui est Idonnée iprès de Strasbourg !pour raimn ‘de quoi on a été ob,ligé de la lui couper dans l’hôpital de Nan.cy idont il est sorti à la fin du mois dernier.

Catholitqug r e p comme cavalier 1.e 14 septembre 1675, il a servi 2 ans..

Il a été envoyé à Bicêtre ‘ le 3 août 1.656 pour un an par

- 70 -

ordre .de Monseigneur de Baribezieux pour avoir blasphémE. le saint nani idqe Dieu et .éhé trouvé ,dans 1,es ritectoires avec plusieurs demi-seti.ers de vin.

Le 9 août il est de retour en cet Hôtel. Le 31) avril 1698 il est Idé&dé nà Bapaume, ktant du cdéta-

chement >). << .4ntoine Raridon dit Nonta,l, âgé de 24 ans, natilf !de Violeu

près Soissons, fusilier dans la compagnie Idu sieur GdNe Bois- Villiers major d e Trèves où .il sert ‘depuis 9 mois, a per.du la vue d’un coup ,dte fusil, r e p le 12 juillet 1675.

Decédé le 22 avril 1722 B.

Nous avons ,rappelé dans ses grandes liaggnes l’origine de l’institution royalce des Invalides et montré à quels besoins reponldait sa création. Nous pouvo,ns m,al imaginer 5 notre époque l’innovation (que cda représentait et ,qui marque unie &ape ,dans l’Histoire des institutions hu,maines. C’est en effet, le premier systhnie .de prév0yanc.e sociale qui soit apparu en France. On ,ne saumit assez admirer ,en cela l’intellimgence qui a présildé à sa fon’dation. Ce n’est ,pas seulement une euvre de charité ou de justicz, c’est un acte de sagesse politiqwe. Voulant idkveloipper I’Arniée monarchique le roi r6hahilite le sdda t en lui rdo,nnant un statut e t lui fa.it une place d’honneur dans la nation dont il est alors le paria.

Nous rej,oignon,s peut-être ici la pens6e intime et révolu- tionnaire de Louvois telk qu’e1l.e apparaît dans Ive testament

Sandmras en 1693 : <( ..., Les plus braves et gknéreux guerriers expo,sent 1:eur vie

pour le scrlut ,du nobfe, tan,dis que dam l’oisiveté et panmi les plaisirs i.1 jouit de ses privi1,dges ..., et pour celui d,u ïnarchrrnd qui dans la tranquilite ‘qu’ils lui procurent, .aaqui.ert et ipossède des .riches,ses imnwnses ... LIe .sdidat est (souvent) regarde:.. comlme un ,merce.naire trop heureux d*e ce qu’.on lui fournit très mBdiocrenient de quoi vivre. Les .pleuples ne comprennent pas la grandeur ,de ses travaux ... Les lmarchanids qui n’esti,ment que ce qui est ‘cher ne font si peu ktat ld’une vbe qui est sans cesse !exposée pour leur sûreté que parce qu’ils en ont 1.e sa- crifice à trop bon march &... Un souverain ,doit être en mesure de faire ce qu’il .veut et de dépoui-ller sans rien craindre les inembres de son e ta t qui cherchent A reposer tranquillement dans leurs lits ... afin ,de ,vêtir ceux qui vont s’exposer aux in- jures .dme l’air .et aux ar-leurs ,du soleil penidant que les autres ,dorment à leur aise ... >>.

On est surpris, pourtant e.n feuilletant les gr,os registres dre l’Hôte1 Royal des hvalidles, pour 7119 a.b,bayes (1) soumises

* **

1 apocryphe que lui prête, l’ayant lbb.ien connu, Courti,lz de

(1) CWffre de 1674, ne comprenant pas les abbayes des ccprorviaces nouvelks )) : Artois, FYanche-ComtB, etc ... qui -A augmenteront le nombre par la suit,e.

- 7J - au paiement des pensions d’oblat, ,de ne coniipter au total1 quie 48 anciens moines-lais dans Ive registre des cntrées (dont 6 pour les 34 albbayes de notre ‘département actuel) alors que l’H6tel ,des soldats estro’piés avait 220 et l’Hôtel Royal plus Ide 4.000 places.

Ceci montre que, si bien des couvents ii’entreienaient plus de vieux soldats, ayant sans doute réussi à s’en faire exempter, si la fraude aussi était fort répandue ... les intéressés à l’origine restaient méfiants, n’aimant pas à Gtre enfcmés ,et préfkraient conserver leur liberté ... tPour lies estropiés des provinces le voyage d’ail~leurs était insurmontable.

Il serait certes intkressant de retrouver dans les archives locales et en particulier tdaiis les registres paroissiaux les inva- lides dont nous avons cité les noms, en particulier ceux qui ont séjourné dans nos abbayes ; ce serait un utile comlplement au prksent mémoire et permettrait d’ajouter ,quellques traits à l’esquisse efifacée par le temps de ces vieux soldats dont nous nous solmmes efiforcés de raviver le souvenir.

,Co,lonel H. de BUTTET.

L’Abbaye de Cuissy

En 1116, LUC de .Roucy, parent .de l’évêque BartihB1,émi de Jur (1)’ doyen rural du Laonnois (2)’ ipr&re desservant le prieuré ,de St Nicolas .de .~Roucy et la cure ‘dve Cuissy décide Id‘établir da.ns sa paroisse d,e Cuissy, une communauté de chanoines pour y mener une vie rhgulikre selon 1.a règle ide St Augustin. Avant d’implantation Ide N,orbert de Xa.nten ,dans le Laonnois, no.mbr.e de cjha.noin.es aspiiwt ,à une vie évangélique plus communautaire. Luc lui-mê,me, con.naît certainement les com- ,inunau tés d,e chanoines réguliers q u i se sont développées en Espagnel dans .le royaume d’Aragon et qui ont épaulé les pmmiers pas de la mmarchie ..aragonaisle là Jaca dans la reconquista. (3)

Tenté Far une vie régulikre, Luc va installer une <petite communauté sur un ,emplacement près de Jumigny, près !d’une chapelle de )la Vierge assez délabrée. Quellques cellules vont s’,étxblir près d e I’oiratoire que l’on décide (de réiparer et d’agrmdir ,en é,gli.se. Le 5 Novenibve 11 17, I’évbque Barthélémi accorde à Luc une charte d’exemption, signée du doyen .de la cathédrabe Ro’ger, (de l’archidiacre Guy et du c!hantre Bliard.

( 1) .Cousin germain vraisemblablement.. (2) Doyen mural 1d.u Liaozmois et non doyen ‘de la cathédrak de Laon. (3) FBlieic de Rmey est me. reine d‘Aragon et tais T e s Ruuey

viennent A Jaiea pour la reconquista.

- 72 - A cette date, deux ,chmoinies d e la cathédrale : Gosselin et

Étienne se sont insta1)lés à Cuissy, bbentôt un bourgeois de Laon Odon, ‘qui a fait partie des notaibles ayant accompagné les reliques de NotJae-iDame pendant le premier voyage d& quête sur les bords de la Loire, va rejoindpe nos trois chanoines.

$En 11J2, Barthélémi engage nos chanoines à embrasser la règle des chanoines rkguiiers de Prémontré que Norbert vient de fonder. Luc et ses colmmgagnons font profession de vivre selon l’enseignement de I’évangile, de prensdre exemple sur la vi’e communautaire des premières communautés chrétiennes décrites dans les Actes, et de se conformer à l a r&gle de S t Augustin.

Pour approfondir sa vie spirituelle, le chanoine P r h o n t r é deevra $trie << assidu à lire et relire l'Étriture, il ne commencera pas la lectune des livres saints sans avoir prié pour demander la purete ,du cwzur, l’humilité, l’lardent desir de progresser, toute tperkction ,procede de la lecture et de la méiditation, lorsque vous priez, vous parlez A Dieu, et lorsque vous lisez, c’est Dieu qui vous parie >. (4)

Luc pour inciter ses frères à se tpénétrer de l'Étriture, nous a laissé un poeme : << Lisez ce livre, il est Iurni&re et porte de vie, sa lecture est gr2ce, comme est bonne la bienlheureuse Écriture, c’est une fontaine qui s’écoulpe et gukrit les cceurs languissants )par elle l’holmme !désaccondé est raccordé au Ohrist >>. (5)

A 1’ex.empl.e de NoEbert qui ne prêche jamais sans avoir dit la inesse, nos chanoines célkbrent deux messes par jour dont une toujours chantée. Le premier statut de I’orjdt-e insist-e sur la granlde réverence, le soin let la fidélité d u Prémontré à l’egacd de l’autel toujours orne, lamnpes allumées, linges d’une grande proipreté, attitudes diligentes etc ... (6)

$Les diacres et sous-:diacres devront coiinmunier à l a messe et ceux )qui s’abstiendront auront 8 jeûner au rpaiii et à l’eau. Avant de s’apiproch’er de l’autel, le P&montré priera << Dieu d e rendre dignes les inldignesi, justes les injustes, purs les impurs )>. (7)

En i m h e temps le Prkmontré, qui a pris conscience de l’immense besoin d’évangélisation des campagnes, se forme très sérieuselnient au rôle de prkdicateur. La bibliothhque de Cuissy nous a laissé de nombreux manuscrits de semons car le Prémontré doit savoir << prêcher à temps Net à contretemps s. Le thPme le plus souvent idéveloppé est celui Ide << Dieu qui peut plus paadonnter que l’hoimme ne peut pecher >> et de citer les exemples de Pierce après son reniement, ou de Marie-

(4) ,MManuscrit CcUiSSy 177 F. 3 V. ,

(5) Mmworit 315 - F. 205 v.

(7) Mmmcrit 226 F. 3. ‘ ( 6 ) MtXUSWit 119 - F. 2 Y.

- 73 -

Madeleine la pécheresse. (8) (Cette prédication incitant les hommes à la conversion amène rapildament autour des maisons prémontrées, une foulie de << convertis 2, holmmes ‘et felmmes décildés à mener la vie communautaire des premiers chrétiens.

Dbs 1130, Ermengarde de ~Roucy, veuve de Gautier Brise- lance donne une terre à Cuissy pour y fonder une communauté, lpuis elle: prenidra 4leJlle-mênie le voile, avec quaIrante autres femmes. La rkgle prévoit que ces chanoinesses ne sortiront ‘pas de leur cloître et e n’auront de conversation avec aucun holmlme étranger, ni mgme avec leur pafent si ce n’est par une fenêtre eh présence de deux femmes à l’intérieur et ‘deux convers d l’extérieur. Ces flemmes dont les cheveux sont tondus jusqu’aux oreilles ,portent une robe Idle laine, unte peau de mouton et sur leur tête, non un voile de soie )mais un vulgaire chiffon iioir. Malgré cette rkgle rigoureuse, des jeunes filles ou des veuves, dtes paysannes pauvres ou des femjnies nobles et riches, demandent !leur admission ohez les Préimontrés >). (9)

Malheureuseiment, ,la prksence de toutes ces flemmes perturbe ratpidement la vie des chanoines réguliers et nous voyons Luc qui sait que << toute luxure ou désir malsain s’appelle du mbme nam fornication )9 (10) et que <( l’amour des femmes est perçant coininle le mal de dents )) (l l) , obligé de sévir contre un convers tomibé en fornication. Luc pren,d conseil en cette affaire de Bernand de Clairvaux qui lui rkponld <(malgré mon in’dignité tu (daignes me consulter, poiurtant tu avais dans ton voisinage un homme sag? de notre ordre qui affectionne tout particuliitremient ta maison, Gui~llaulme de St Thierry ou A Pré- montré même bien des hommes filditles et prudents qui auraient pu t’éclairer dans cette affaire délicate. Il ne faut pas ,méses- timer le péril qui est loin Id’être mince de la cohabitation des hommes et des femmes ... Puisque le fritre s’est lui-mgme accusé de sa chute, quelle que soit l a gravité de sa faute, et la déchéance rdu frère il doit être soigné et non chassé. Mais comme la puanteur !du péché eslt sentie de tous ici, si c’est possible, soigne-le aillleurs, afin que ton petit troupeau si nouveau ne soit pas conta,miné par le virus. Mais nos oceurs paternels ne doivent pas être fermes ci ce fils {pécheur. Il lui faut les conseils tenldxs d’un pitre, l’apippui silr ,de ses fritres ; cherohe à le faire recevoir idans une maisotl de Norbert un peu éloignée ide chez toi, pour qu’il puisse y faire pénitence sous une discipline plus stricte, dans un lieu nouveau peu exiposé, jusqu’au moment od tu jugeras bon de le raplpeler prks ide toi. Il n’est peut-être ‘pas necessaire qu’il passe dans notre ondre, et nous ne l’accep- terions que s’il y venait en toute liberté. Quelle que soit la solu- tion que tu l’envoies ou non résifder ailleurs, recherchez tous

( 8 ) Manuscrit 224, page de garde. f

(9) Manuscrit 166 bis Hemm. I

(10) II& 177 F. 54. I l

(11) Mmyscr i t 179 F. 137 verm. 1 I ’ 1 1

- 74 - ,deux en .accord qui pourrait le recevoir ; il importe surtout Idans cette affaire urgente soit qu’il s’men aille, soit qu’il reste, qu’il ipmnne mnscience pour le salut de son âme comlbien tout est occas‘ion de se relever *et de progresser afin de se détache; compl&tement d e la turpitude ,oh il est. J’en ai écrit wffisamme’nt &dessus ... Quant au moulin comme il est patent que les convers gandkns y rencontrent fréqwmment des temines, il n’y a que ‘rois solutions : ou intendir,e Ide toute façon l’accgs du moulin aux femmes, ou conlfi,er l a garde d,u moulin à un laïc et non là un convers, ou simpletment aban- donner le moulin >>. $(12) Des difficultés semblab1,es surgissent aussi à Prkniontrk et à St Martin de Laon, ,tr&s vite les cha- noinesses sont ‘Cloignees. PlOur Prémontré à R,ozières, pour St Martin à Diona près Ide Rethel, pour ‘Cuissy à Gerigny prèzs de Chgteau-Porcien.

Sous I’abbatiat de Luc, le roi Louis VI4 e n 113’8, leur ,donne un muid de blé et un mubd de vin à p,rendre sur le Moulin de Vail-ly ; d.e nombreux ‘1,aïcs font également don de terres, que nos religieux, lyabbé en t$tge, culitiveat eux-lmhes, les Nor- bertiens étant tenus, au travail manuel. A côté de Gauthier Briselance, seigneur Ide Cuissy ei Jumigny qui donne ,en 1126 t0u.t ce qu’il possBdait sur le territoire de Cuissy de la Tour de Laon situe entre Jumigny et l’zbbaye jus’qu’au territoire de Beaurieux, la rivière 1d’Ai:sn:e et le chelmin qui shparait G a y des alleux de .Cuissy, nom voyons yne forêt donnee par :des laïcs sujet ,d’un grave liti’ge entre bes abibayes de Vauclair et de Cuissy. ((Les moines ‘de Vauclair et #les, religieux de Cuissy en venaient aux mains ,à pro~pos d’.une foret chacun prétendant qu’ell*e leur avait été donnée ; malgré les, interven- tions rkpétt5es de Samson, Archevêque Ide Reims, Gosselin, &$que de Soissons et Barthélémi, évêque de Lao.n, le listige ne pouvait prendre fin. Barthél.&ni, affligé, et très affecté de voir que les religieux de son ‘diocèse se ‘laissaient aller à de tels actes de discoride et qu’itls donnaient le mauvais exelnilple aux voleurs et .aux laïcs, songea qu’il metstrait fin aux rixes en achetan.t la forêt pour quinze livres 1d’arge.nt dont il fit don aux chanoines de Cuissy. 1’1 apai.sa ainsi par l’achat et la )donation cette discorde qui durait ,depuis si longtemps >>. (13)

En 113S, Cuissy fonde l’absbaye d e Lieu-restaurk au ,diocèse de Soissons et en 1144, le village de Dizy ; c’>est un village qui ,avait éte ravagé par les guerres, à qui tP.hiliFpe-Auguste :en lmars 1194, accorida .d’imlportants privid&ges pour le repeu- pler : ,Charte ~Gomm~unale sur l’e type de celle ide Laon, exemlption à perpétuité .du servke militaire pour toute exexpé- dition qui ne permettrait pas aux hommes de Dizy md,e revgenir dormir le soir idans leur maison, exemption de la taille et autres impôts .moyennant un senment de fidklité au roi et à l’abbi: fait par le maire et Iles échevins accompagnés ,à la fête de la -- (12) Lettre 79 de S.t Bernard. (13) Manuscrit 166 bis Hwman.

- 75 - St Réilni d'un seti'er de frotment et d'avoine, de douze d,eniers parisis et de deux chapons par famille. Rapidement la qopu- lation ,de Dizy s'accrut- si fort que le vil.la!ge s'appela Dizy- le-Gros. En 1568, le vil.lalge fut assai,ll,i deux fois par l a pro- testants qui brûlcrent la deuxidme fois Ices catholiques, et le curé ,enfecmés dam l'kglise. .Pendant la %volution, Dizy-le- Gros protesta auprès .du gouvernement &volutionnaire contre les spoliations des ,PrémontFés de ,Guiissy qui en-traînaient la suppression !de tous ,les s~b~s i~des que les religieux versaient au village de Dizy : premi&renient, pour d'entretien ,d,es )malades et des inidigents : 2" : pour l'entretten Ide l'éCole et l'entretien des deux sœurs chargées de l'i,nstruction gratuite Ides enfants. Le gouvernement (parisien réipon,di.t tres évasivement .à cette qu,estion très ambarrasSmte et ,ne prit aucune mesure pour pallier aux graves inconvénients qui résultaient ,d*e la conf' I ma- tion des biens de Cuissy.

A la m0r.t de Luc en 1165, il semble qu:e l'abbaye se soit débattue dans .de gr,aves ,diffi,cult,Bs financières car les abbés se succèdent ,et abdiquent les uns apres les autres en ayant souvent aliéné quelques biens. (14)

Pourtant entre 1:188 et 1190 Guy construit ldor.toirs, loge- ments conventuels, ateliers, enceintes en pierre d,e taille. Vers 1220, l'abbé Pliverre Id'Orchies idait faire 'un voyage à Ro~me car l'archevgque Ide Rei.ms Guillamulme Ide Gainville refuse d'admlettre l,es religieux ,de Cuissy co!m'me curks ,dans les cures vaica'ntes autour de l'abbaye quoi,que cerla etait .tout 2 'fait

(14) Le liste des abbk du m&nusmit 315 folio 205, ne suit pas exactement l'ordre du sacri et oanonici orclin& (praemonstratensis amdes 1734, tome 1, page 105 ,& SuiT8;nt.e.s: 1) LW. 2) Guy, cha- noine d'Auxerre, abclique en 1157. 3.) Gt5razd de St-Quentin, chamine de P&montrB, &b;dkpe en 1160. 4) Robert lbe Ribemont, ohamine de Cnisy, abdique. 5) Hqgues de Doruai, chanoine cte Pr6m6ntr6, abdique Gin 1165 pour devenir abbe de l?i?&mntr4. 6) Guillame Henapiax, chanoine de Braine et Ide BuOirlly, quitte C~I&SY en 1174 pour Char- treum et Bra.he, il &na 1.a ferme de St Auidebert. 7) Josselin, c&a.nOine de Guissy, abHique en 1177. 8) Hugues d'A!&&, chanoine de Ouiuissy, abdique en, 1182. 9) Guy abbé de Sept Fbntaines et cha- noine id9 Valsery, construisit les dortoirs, &ambres, atejliers et en- ,ceinte et idevint abb8 de St Martin de Laon en 1190. 10) Hugues, chamine de Corneux (Haute-Savote) abb8 de Lim-Dlieu (Vendée) quitte (;%issy pour être abbé de St ïvXarti!n de Lam en 1195. 11) Guillaume de St Omer, CZmnoiine P r ~ n t t ~ ~ ~ ,abbé de V w " d en 1203, retourne h Pr4montrb. 12) Lou@ ch,a.noine de' :Cuissy, abdique en 1209. 13) Pie= de St, ZvIMard, chanoine de Prémont&, meurt en 1217, aprh avoir achet6 des biem pour le monassre. 14) Pierre d'Qachks, chmoine de Baaine, abbb ,de V&mret puis 'de Ouissy, bon ~administrahxr, mewt en 1227. E5) Goswin, ah% du Lieu-"ré, uhanoine de Cuissy, f i t b e " p de ahoses utiles pour l'dglise, iI meurt en 1233. 16) L;wib&, ab% au h~eu-resbaw6, abb6 Ide Cuissy puis de ThenaSs en, 1235; 17) Gomafi, alYb6 de Prémontné, dé2t)sé par ,des calomnies, devient abbé de CMssy et man% a 1241. 18) P j m de Mantimirail, &difie la chapelle St Jean, meurt en 1244. .

- 76 -

conforme aux statuts ides Prémontrés et qu'ils étaient des. prêtves pileux et instruits. Rome .donna raison à Cuislsy et les paroisses .d'CEuilly, Geny et rPargnan leur furent confiees jusqu'à la Révolution. (15) Au XIW siècle on co,inpt?e quatorze profès à Cuissy. (16.)

Au (dkbut {d,u XIIV" siècle on signale un très grand uelâche- ment dans l'abbaye; les abbés sont pourris d-e dettes, ,dila- pident les biens à tel point qu'men 139,9 le nouved abbé P,hililppe .de Voussiennles .met sa crosse abba,tiabe en gage. En 1524 un abbé Aimé !de La Fontaine .est visiteur de l'ordre, c'est le monlent (des abbks commendataires. >En 1646 l'abbé Pierre Durbans rkf0r.m.e victoriezlsement le monastère et son succes- seur Lsildore F " u r fait des constr.uctions .dans l'zbbaye. Au XVIII" siècle G.abrie1 de Moy et Joseph Dionis sont :des bliblio- philes. (17) Joseph Dionis était le fils du grand chirurgien parisien Pierre Dionis et il reconstruisit l'a!bbatiamle avec ma- gnificence. .Les travaux sont tler.min6.s en 1746 et le 18 Sep- tembre 'de la mêcme a n d e la nouvel1,e @lise est consacrée par le Cardinal de Rolohechouarf, on y trans.féra alors tes rcstes du premlier abbé Luc s.ous une tombe ,d,e marbre vis-.à-vis ,du grand autel. Les autres abbés, )dont Dionis, furent inhumés sous .des plaques de plomb ; lies 1.ieux réguliers furent Bgak- ment rebâtis en Lparticulier les bâti:mnent,s Ide la basse-.cour et de l'avant-cour.

A la Révolution 1'ab:baye possède 150 hectarles de terre qui se rhpartissent en 213 :arpent6 dre terre labourabmle où l'on rkcolte frotment, seigle, moine et huile !de navette (40 pots en 1671)' 57 arpents dre ,prés et lmarais, 25 arpents de vigne qui donne un ,excellent vin, .quel,ques bois à Ecou~pons et Chabret sur le territoire de Beaurieux 'donnant gros bo,is, fa,gots et échalas, des viviers près Ide l'abbaye, un moulin à eau à Billa, une pêcherie sur l'Aisne, à Maizy, qui a été af.fermée au XVII" sihcle, comprenant une maison de pê0heri.e couvertre en chaume !pour la p6che là la nacelle. Le fermier devait en ,plus des soixantie livres tourno'is, vingt livres de beurre frais et dix ,plats de poi,ssons à fournir a,ux fCtes .de .l'Ascension, Pente- &te, Fête-Dieu, Pierre e t Paul, Norbert, Assomption, Augustin, Nativité d,e la Vierge, Dkdicaoe Ide l'hglise et Toussaint. (18)

(15) Des li~vres provenant de la CJUX d'CFailly sont encore & la biblio~hèque de Laon. (16) Louis, Pierre l'Anglais, Jean de (=orrmicy, Jean de Béthune,

Jean Hollandais, Niiccdas B@uin2 Eiloy, Héder, Willand, Pierm de Monbmhil, Gérard Ide Bozoy, Jean ide Nouvion, Barth&I&ni, Gérard c;C Remifs Manuscrit 315, folio 205 verso. (17) La biblioth6que possède encore des livres Ide ces abbés avec

des ex-libris. cf. Hemezel d'OYmois. (18) ((Le Laonnois féodal)), Maxime de Sars.

- 77 - A la Révolution il y avait douze religieux, quatre diacres

et trois convers. ,(19$ Le relevd fait l1e 13 Dkcembre 1789 die l’,état des biens .de l’&baye révde qwe le revenu est de 5.100 livres 7 sols de rentes, .un peu ,d’argenterie, 18 couverts, 12 cuillères à rago,fit, 2 hu,iliers, 2 chandeliers, peu de meubles, très si.mpl:es mais ,décents. A la sacristie, il y .avait 5 ca’lices, dont deux en ver,meil et trois en argent, u,ne croix, une mons- trance et u.n solteil, .deux candélabres, deux bâtons de chantre en argent, un bénitier en argent, une paix .en argent, deux !encensoirs, ,quelsques chapes, huit ,brochées en or, huit en velours cramoisi, trois noires, six en damas, très. pauvres, huit chasub.les brodées, trente chasubles oridinaires, seize tuniques, six tableaux religieux ‘d’auteurs inconnus .et une belle b.ib81io- thèque. (20) .De cette be1l.e ,bib,liothèque restent seulement 50 manuscrits et qu,d!ques livres. (21)

:Pendant la to,unmenk, l’abbé iClaulde Flamin f u t élu évêtque con.stitutionne1 tdu idBpart.ement Ide l’Aisne le 2 Février 1791 mais il re,fusa donnant comme prktexte son ,granid âge. Il se refugia alors à Trucy avelc Jean Minel et Nicolas La’nois qui vaccinait les enlfants et exerçait la méidecine. Ils. reprirent 18 leur vie de prière et de pénitence dans la ‘dignité et 1.a pauvreté. Clawde Fhnii.n mourut ,en 17.95, Nicolas Lanois en 152~1, et François Minel en 1,546. Tous trois sont enterrés dans le cimetière Ide I’6glise ,de Trucy OÙ l’.on peut voir encore leur monument funéraire. Nous s.avons Ggalement que J.ean-Ba.ptiste Leclère après avoir sauvé d,u pillage quelques ornements d’église, retourna .en Thiérache à ,L,a Herye où il fut ,cur&, jusqu’i sa mort en 1825. L’autel de 1’ab)b’aye de Cuissy serait celui de I’église de Nouvion le V,ineux, l’arc triom.pha1 se trouverait à l’église de C,hauidaades. L’abibaye allait servir d’usine .de coupe- rose et ‘d’alun et employer 150 ouvriers ; au moment du blocus contin:ental, eIIle fu t transformke en sucrerie let amiploya 20 ouvriers. Maintenant c’est une ferme appartenant à Monsieur Chovet OÙ l’on peut encore admirer que’lques bâtiments du XVIII” sièclie, des restes dlu XII”, ainsi que la vieille enceinte.

(1.9) ,alaude Fkimi!~ ab% depub 1764, Jem-Bciptiste Wt-idelinmurt pziew, Jea!rk-Baptiste Led&re pro”rew, JemJYrançoiS Mine18 celle- rier, H,enri Bigot,, François-Etienne Quentin, Anne-.César-François Delattre, Huberb Lnatlache, Pierre Vergus, 3ean-BagItiste-F6lix IvXaz,at, ,Tean-B,aptiste Lament Comuts, François Demongeat tous prêtres, Jea-Baptbte Doulet, MaTth Louis Friant, Pierre Go#&, Jean-FYm- ~ i s Berton dtacres, Nicolas Haaire Lanois, NicoBas Germain, Louis BtabillGte convers.

--

(20) Dossier des archives. (21) Une quaaataine sont rkpiertorids B Pheuire actuelle dont

quelquys-uns ayant appartenu aux ab;bs Dbnis et de Moy, avec -;x-libris et auto,paphes.

- 78 - Awdessus de la porte d’entrée, on voit encore les armes de l’abbaye, d’azur A deux fleurs de lys d’or, rangees en chef et un croissant d’argent pose en pointe ; au refuge de Cuissy à Laon (36, rue Vinchon) on peut voir Ides a m e s identiques.

L’abb6 de Cuissy était le quatri6me pair ,de l’ordre après Premontré, St Martin et Floreffe.

. S. MARTINET.

- 79 -

L’ttat de la cathédrale de Laon vers 1850

et les ddérents projets de restauration de cet idifice

Dans les ouvrages publigs sctuelle~ment sur la cathéldrale dfe Laon, surtout ipar Bouxin et Broche, on ne trouve que des notes très sommaires sur son état avant sa restauration et sur cette restauration elle-im6mfe, de 1853 à 1925.

Or, il est tout ide mG?me tris intéressant de connaître exacte- ment l’état de la cathkdrale len 18850 et ,de savoir ce qui a été fait et ce que d’autres architectes que Boëswilwalld pensaient faire. On a découvert, dans la liasse F21 1845 des Archives Nationales à Paris, 35 pages contenant 4 rapports de 1’Ins- pecteur Général des Bâtiments Civils Biet au Conseil Génkral des Bâtiments Civils, les trois premiers dpe 1846 et le dernier de 1848. J I n’était pas d’accofid avec le projlet de Boëswilwalid sur bien Ides points, comme on va le voir. Il avait un tout autre projet dve restauration qui ne fut pas a,dopté, puisque celui de BoëswilwaEd l’emporta.

les trois rapports de 1846 n’envisagent que la consolildation des Ideux granids (piliers suipportant les clochers occifientaux à l’entrée de la nef, restauration urgente et essentielle.

Par contre celui de 1848 (parle de I’@nse”le de la restau- ration et donne un dwis detaillé ide celle-ci.

IReevenons là la partie principale : lies granlds piliers au-dessous des deux clochers occidentaux, à I’indérieur de l’édifice.

Dans son premier rapport daté idu 20 Juin 1846, Biet parle du << boudement >) de ces deux grands piliers, c’est-&dire de leur courbure vers l’intérieur de I’éldifice, allant de la naissance des grandes voûtes de la nef à leur base.

Il attribuq ae bouiclebment au fait que tout le poilds des dochers repose sur ces piliers, à la suite dle troubles qui se sont proiduitls dans ales cages d’escallier s3tuées aux angles opiposOs des tours. Pour lui, colinm8 il le dira plus tand dans son dernier rapport de février 1848, ces troubles sont dus, sans doute, à ‘des infiltrations ad’eau. Celles-ci ont été causées elles-mêmes par le manque d’entretien des caniveaux d’écoule- ment des eaux qui se trouvent dans les petites cours au pied des clochers.

Les cages d’tescaliers et contreforts voisins ne supportant plus, tout le poids retolmntbe sur les grands piliers. C’est la

- 80 - raison unisque .d.e leur ,débérioration. Car ils ont kté construits complètement e’n pierres de tailbe, certainement sans blocage. En effet, aillwrs, dans les transepts au,-id,essous ,des tours, en particulier, les piliers ont tenu le coup. Jvlais, dans l’avant-nef, ils cnt *dû &der parce que le formiidable poilds des tours r.etolmlbe sur eux.

P a r ces afiirmations, Biet est en idésaiocond ‘avec Broche sur deux points : Ce dernier a ,dit, ,en effet, ,d’une part, que les g rmds piliers de l’avant-nef étaient, en partie, en blocage et construits en matériaux trop tendres pour sulpiporter le poi,ds des tours. D’autre part, il attri,bue leur bouclage aux sou- krrains ‘qui se trouvent auidessous !des clocbers. Je suplpose que broche a dû puiser ces r.enseignements dans l’article de Boëswilwalld sur 1’ << BgSise Notre-Dame de Laon B, (1872) paru dans les <Archives de la Coimmission des monuments histo- rzques, 1’” série‘, in-fol. )>. Ce livre ne se trouve malheureusament pas à Laon et il est impossi’b,ie de le faire venir par la poste A cause de ses dimensions.

IPour -porter remhde à ces ‘dkgradations, Biet propose d’in- tercaler entre les deux piliers une constru,ction continue quel- conque qui 1:es étrésillonnerait ,de bas en haut. Cette eonstruc- tion serait simplement plaquée contre les piliers et on kviterait de faire #des arraidhements dans ceux-ci. Il ne donnle au.cune description de cette construction. On apiprenid silmiplement dans son troisikme rapport que ,la base de celle-,ci ,devait être for- m6e par trois arcades gothbques. Toutefois, on peut s’en faire iine idée en regardant le crolquis ,qu’en a fait M&r.Emt?e. Gelui-ci ,est publié à la ipage 365 Jd-e l’ouvra,ge ,de .Paul Léon, << La vie des monu‘menfs français, destruction, restauration. >>. (,Paris 1951). On voit )qu’il s’agit 1d.e trois arcatures gothiques. super- posees .garnissmt, en eiffet, toute 1.a hauteur des piliers jus- qu’aux voûtes slupérieures de l a ned (Voir figune no 1, page 81).

Le ministre de Untérieur répond .A Biet .des le 10 juillet suivant. 11 le fklicite, certes, de son travail, mais lui ,dit que le projet ,d’une construction continue entre les deux piliers a effrayk le ,GoInseil des Bâtilments .de France. Celui-ci craint, en effet, ,et à juste titre, la dhfigu.rat.ion ,de l’céidifice.

Aussi, Biet est ob’ligé de faire un second rapport. Il veut y dPmontrer que cetk constr,uction entre les deux pi1i:ers est la seule solution réalisable et qu’il est iimpossible de refaire les

FIGURE 1 PAGE 81 Schèma de ce que devait être le projet, imaginé par Biet,

d e co1nsoIidation des deux grands pilidrs supportant les clochers occi,dentmx. On n’a dessin,è qu’une coupe nofld-sud de la nef à la haute’ur de ces piliers. On vozt qu’il s’agissait de tro’is arcatures srtperpost!els et coiinposées chacune ,de trois CruCades. Elles auraient rempli t o d e la hauteur de la fief et masqué la grande rose de .la fapde.

- 8.1 -

Voir la lggeitde en bas de In page SO

- 82 - piliers ou .de I.es élargir.

les raisons suivantes :

diamktre.

Il émlimine la première de ces deux hypothèses en énumérant

1") Les piliers sont trolp étrdts : ils n'ont .que 2 m 70 de

2") Ils sont hors d'alploimb sur une hauteur ,de 20 m. 3") Ils sont endin su,rohar&s par %es consfructions très

lourdes 'des clochers. On ne #pourrait pas fairfe d'.é.chaffaudages assez suffisants

.pour soutenir de pareil1,es lmasses penrdant qu'on remplacerait . 50 à 60 assises cons$cutives, pierre A pierre. Un travail ]pareil

n'a jamais Ctk ewkuté sous ,des clocrhers. A Saint-'Genmain des Prés et à Saint-Denis on a opéré dans des nefs.

Il 6cart.e ensuite la .deuxi&me hypothèse, en disant qu'en augmentant les ipiliers tout autour :

a) On cacherait une gartiie des ancs doubleaux ou formerets qui s'appuient à ces piliers. En rparticul.ier, on serait amené à resserrer le granNd arc au-,dessous ide la vofite de la gran!die nef. Il fauidrait (donc faire 'deas reprises ,dans cette vofite, ce qui serait très d'klicat. Par ailleurs ce grand arc aurait une forme trop allongée, donc inesthetique.

b) II y aur.ait .des tassements inbgaux entre les anciens pili,ers -et leurs nouveaux revêtements.

c) Ainsi on renforcerait l'extérieur Ides .piliers mais lpas leurs 'noyaux. Or ce 'dernier rmforcement est nécessaire [pour placer les arraohements in'dispensables aux nouveaux racconds ,des arcs IdouMeaux et fontnerets qui sont à restaurer. Je rappelle que les arrachements [d'un ar.c sont 1e.s :premittres pierres en- gagées ,d,ans un 'mur ou un ,pilier :et qui commencent le cintre de cet arc.

.d) Si pour Pviter ces deux d,erniers inco'nvénients on veut pousser lees paramenk neufs juslqu'au m u r des piliers, on pe- tolmbe dans les mêmes .difficultés id'exkcution que pour la ré- fection totale ,de ces piliers.

e> !Pour faire les arraahenienk néce.ssaires dont il est parle à l'avant-dernier parab$ra@he, il faut que les granids piliers soient remis ,dans un etat Ide stabilisation cow,plète. Cela ne sera ,pas fait si les piliers sont simpllement agrandis et non redressés.

,f) E,nfin, Biet Idonne un ar.guim.ent qui, 5 .mon aivis, n'en est pas Lm. !Pour refaire les Ideux arceaux formepets 'qui abou- tissent aux deux .grands piliers .du 'côté de la nef, et qui sont .dtégradPs, il faudra opérer une scission )proviso.ire entre les files d'amades Ide la .nef et ces granids piliers auxquels elles se rattachent. Il y aura alors l:e grave dan:ger d'une chute souidaine de la nef. Mais ce .danger existera toujours, )même si les piliers sont redressés et stabilises, à ipartir rdu imainent OÙ les arceaux seront provisoirement cou.pés penldant 1,eur restauration.

Entre temps, le cé,lèbre écrivain Méri"k, qui était Inspecteur

- 53 - Général ‘des Monuments Histor.ilques, alla à Gaon .le 20 Juillet 1846. Dans le tome 4 de sa < Cotrrespondcmce gérle‘rde )) pubaiée en 1945, est élditée une de ses lettres datée ,d-e Laon, le m’$me jour. Il &rivait à Vitet, P.résident ide la Co,mimission ,des Mo- numents historiques. ,On y voit la posiLion .de Vanclé,em.putte, Architecte en Qhef ,du département ,de 1’Ajsne qui s’oocupa de la cathéldrahe de Laon avant Boëswilwald. Celui-ci n’é,tait pas d’accord avec Biet. Au lieu d’me construction continue entre les ,deux graads pililers d,e l’avant-nef, il voulait se borner à établir un arc q u i les re’nldrait soli,daibes l’un ‘de l’autre. C‘est exactement ce ,que déciidera ,de faire par la suite Boëswilwakd; ainsi que nous allons le voir. Mébmée l’approuva pour des raisons d’,élconomie let aussi d’eshhbtique : ainsi on n’aurait pas masqué la rose let on n’aurait ,pas altéré colmplirtement la dis- :po,sition primitive. Enfin Vancléemputte disait >qu.e le sol de 1’Pglis.e était mauvais et !qu’il serait iimlpossible d’y éta:blir la construction !die Biet. En ,effet, il &ait dle tradition à Laon qu’il existait ides crevasses consiid’éralbles sous la cathBdrale. M6rimée aj,outait que la ville était bâtie sur (du grès alors qu’en réalite la montagne lest èn sab.l>e couvertie d’une crocte calcaire.

Mais Van Cléampudte fut re,mplacé, peu de telnips aprcs, par B oëswilwabd, ses in f imni t6.s plhysiiques 1’anpCchan t de t ra,vail.l er norma1,ement. Il Ctait héiniplégilque, paralysé ‘de la moitié du coups, et il ((faisait Ide I’aruhitecture au moyen ‘de ses élèves qu’il envoyait relever et mesurer, Dieu sait colmime B suivant l’expression (de Mérimée. fiildemiment, la ville de Laon qui n’avait ’pas beaucoup ,d’argent .à cette Gipo.que, aurait tout de mCme fait I!e ‘sacrifice de louer une petite voiture pour que le pauvre Van Cl&e.mputte puisse visiter les travaux, à conldi- tion toutefois .que l’État affectât des crédits à la restauration de la cathédrale ! Mais, Mérimée dit qu’un ballon aurait et6 plus utile pour *examiner les tours ! Enfin k granid é,crivain, apr6s avoir visité la cathé.drale et vu les <( replâtrages ignobles >> faits sous la direction des éEves de Van Chktnputte, damanda de congéldier celui-ci.

Toutefois Van Cléem!putte avait eu le temps a’vant son renivoi, de transmettre à la Commdssion des Monuments Historiques, A la fin dve l’.été 1846, deux ;projets. L’un n’est pas juge admis- sible par Biet dans son t ro is ihe rapport (29 septembre lS46) let l’autre est trouvé acceptable. Mais, malheureusement 1’Ins- pecteur Gbnérad ne .donne aucun d.étai.1 sur ces projlets. Celui qu’il j u g e inaldmissib,le est, sans Id’oute, celui de l’arc unique contrebutant les deux piliers, ‘dont avait parlé Mérimée.

Par contre il :donne le dktail du ‘projet d’e Boëswilwalid : 1 ”) Celui-ci veut [d’abond refaire colmp16tement les deux

piliers jusqu’à la hauCeur .de la tribune de l’orgue, à cause ,des fissures et ruptures qu’on trouve idans ceux-ci. Au ‘dellà, il se contentera de Iquelques relancis (su’bstitution .dms une maçon- nerile des matériaux nouveaux à des !matériaux défectueux).

Pour cette r&ection, il procbdera suc~cessivement quart

- 84 - d'assise :par quart 'd'assise.

2") Ensuite, il construira entre les deux piliers à la hauteur de l'ofigue un ,grand arc surbaissé ,qui s'aplpuirera aux @oints où s',opèrent les bouclements (c'est-&dire aux so;r"ets d:es counbses formées lpar les piliers). A so'n avis, cet am suffira pour combattre les poussées diagonales. Boëswilwahd mm@e le construire seul avant les petites ar,cades 'dont nous allons parler.

Cet arc n'est ,pas du tout .du m6me style que ceux ide la cathBdra1.e ,de Laon, qui sont soit men plein cintre, soit lég&re- went brisés. Il ressemble plutôt aux afics sunbaissés de style go,thiqure flamboyant, comme ,celui 'de l'entrée Ide 1'Asso;ciation D.épartemlentale )des Anciens Priso,nni,ers de Guerre, 53, rue Sérurier. En le voyant, on .peut aussi pens'er à un arc-boutant dont la conde aurait pivoté d e 45". Boëswilwa.id a, sans, .doutce, mployé cet arc, plutôt qu'un arc en plein cintre ou un arc brisé, pa iw qu'il a beaucoup plus de force que ces derniers pour contrebuter des poussées (Regarder le hors-texte entie

3") Il soutiendra, e'nsuite, cet am sur'baissé .par trois petites arcaldes. Il accroîtra ainsi les ,dimensions Ides pili,ers à leurs bases et -ren,forcera 'le grand arc. (.Rega,rder le hors-texte entre les pages 84 et 85).

4") Enfin, il restaurera aussi les angles ides tours occiden- tales qui aenfennent les escaliers et où sont survenus des trou,bles camlmle nous l'avons vu. Pour cela, il remplira le viide .de ces escalilers ou il étab1ir.a .dms leurs cages )d,eux !murs .à angle droit. Ainsi, les tours seront de nouveau soutenues à leurs quatre angles et leurs poisds ne retomberont plus sur les grands pililers unilquement. La ;deuxième solution présente l'avantage de conserver les escalkers.

Sur la photographie publiée en hors-texte entre les pages 180 et 181, du <( Congrès archéo1ogiqu.e de: France:, LXXVIIP session fenue à Reims en 1911 p r la SociEfé fi*anpise d'm- che'ologie, tome le', @de du Congrès >), on voit très bien que les partimes supérieures de 3 au moins des 4 anigles de la tour sud de la façade occldentde ont été compl6ternent recons- ,

truites. Il s'agit des trois anlgles qui,, o8fe,ctivement, ne se trouvent pas au-dessus .du granid pilier ,de l'intérieur.

iLe dwis dve Boëswilwald se montait à 2.005.926,60 F de 1846 soit enlviron 4.000.000 dfe nos franlcs ,de 1964. Mais on verra qae seulement 605.209,04 F (soit moins ,d.u tiers) devaient servir à la conso,l.idation ides .deux tours de la façaidle prin,cipale.

.Bi& critilque vigoureusament ce projet de Boëswilwald, à la fcis sur le plan technique e,t sur le p l m esthétique.

Pour lui, 1.e poids des tours a dégradé toute la hauteur des piliers et pa.s seulement les chapiteaux au-dessous des arcs des grandes arcades du rez-:de-.cihaussée. Si ces chapiteaux sont plus abîmés que le reste 'des Ipikrs, c'est qu'ils reçoivent les reto,m.bées .des arceaux f,ormerets 'qui, eux aussi, ont été aifectes par la polussee ,dies tours.

Donc, il faut consolider lmes lpiliers dans toute leur hauteur

:

Vue d u revers actueJ de la façade. On aperçoit au fond, sous le buffet d'orgue, l'arc surbaissé construit par Boëswilwald

pour contrebuter les deux piliers. (Cliché Bidaut)

- 65 - jusqu’aux extrados (1) des grandes voûtes de la nef, A 25 in au-idessus du sol et pas seulement aux endroits des boucle- iiients, c’est-à-‘dire à la hauteur des chapiteaux des grandes arcades. Pour Biet, le système d’éipaulement qui n’algirait que sur un point unique du pilier serait incomplet.

Ensuite, l’inspecteur général passe à la critique esthétique. BoEswilwald, ,pour diminuer le hiatus entre l’arc surbaissé qouiveau ert les arcs !brisés ou en plein cintre anciens, veut construire trois petites arcades auidessous de l’arc surbaissé. Biet pense qu’elles sont uniqaetment décoratives puisque Boëswilwalid veut Id’abond construirie l’arc sufibaissé tout seul et qu’il ajoutera, seulement après, ces trois arcades. Pour Biet, ces trois arcades sont inestlhétiques. Il n’est p a s gêné pour les aitiquer, bien que lui-mihe ait prévu lies mêmes trois petites arcades dans son prqpre projet. Mais il argue du fait que lui, il les prévoyait dans un but de consolildation, alors que, dans le iprojet de Boëswilwalid, elltes sont, selon lui, purement dkcora tilves.

Enfin, il reproche à Bo&swilwabd cmnme (du reste à Van Cléempufte d’avoir à peine parlé de l’&aienzenZ pendant lees ttavaux. Boiiswilwald a tout juste mentionné ides contrefiches appuyées sur le sol (c’est-tà-dire de pieces obliques de char- Fenterie servant d’étais) pour soutenir les grands piliers pen- dant leurs refedions. Dans son rapport du 27 f&vri.er 1848, il précisera que Boëswilwahd ne prévoit que 4.500 Fr affectés aux Pchafaadages sur les 605.209,04 Fr inldbqués pour la consolidation des deux tours, soit 1J135 de oe total seulement.

Dans le 4“ rapport daté du 27 février 1848 (3 jours seule- ment aprPs la rkvolution ide 1848, co’mme quoi les grands tvénements nationaux n’arrêtent pas la marche de l’aldminis- tration !), Biet parle des ,autres restaurations que cellpe du

A) Tout d’aboad celle dve la fagade elle-m6me qui comprend : 1”) la reconstruction de la graude rose et les reprises ma-

2”) la réfection des voûtes avariées dans lies deux tours ; 3”) la reprise des voûtes sous le porahe intérieur en raccor-

dement avec ouvrages neufs des gros piliers. En effet Biet n’avait a s parle dans ses préciudents rapports

de 1’Ptat de la f a p d e e[e+m&me. D’aiprès Boëswilwald (&@se Notre-Dame de Lc-zon, (dans Archives de la Colniimissiotï des Monirments histofiques, 1’” série, in-fol., 1872, p. 5-6) : (( Les clochers se trouvaient détachés de plus die 20 om Ide la faqade centrale ;... La grande rose s’&tait affaissée de 80 cm >>...

Mais ces travaux ne sont pas consilderés comme méritant une inscritption srpécialie, distincte de celle de la consolildation des ipiliers et des arcs fonmerets accolés à ceux-ci ainsi que

sins dont il a diujà été parlé. ’ 8

jeures au lportail ;

(1) Parties supérieures des arcs ou ‘des vofites.

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de la reconstru,ction des escaliers ,dies tours et contrefolrts voi- sins dont il a déjà kt,é parlé.

Le tout est évalué à la somine de 605.209 F 04 comme je 1’a.i déjtà dit.

B) En seconide position, venait la r6fecfioln de la foi€urq d’e la nef, et de celles des bas-côtés. Le travail était très impor- tant. La cause principalce die la faiblesse de la toitur,e était qu’elle n’avait pas d’arbalétriers. Je raip!pelle que ce sont des poutres obliqules formant des angles e t supiportant les pannes, autres po,utres plaickes horizontalement. Sur celles-ci, sont placés les c:hevrons, ,pi&ces de clharpentes obl,ilquies soutenant les lattes ou voliges horizontales OÙ sont clouées les arido4ses ou tuiles de la couverture. On voit donc qu’une charpente classique est tout un échaufautdage. Ce qui est curieux, c’est qu’à la cathédrale ide Laon, il n’y avait pas cette saperiposition qui fait la solbdité d’une toiture. La chanpente primitive avait d û brûler à la suite d’un accident (chute Ide fou,dre ou autre) et avait remplacée par cette charpentte so,mimaire provisoire.

Les chevrons, écartés les uns Ides autres d,e O ‘in 90 à 1 in ,et qui constituaient toute l’ossature .de la toiture de la cathé:drale, s’étaient renversés les uns sur les. autres, !parallèlement entre eux, en faisant une inclinaison id’environ 15 ide:grés. ,Pour arreter ce diversment, on avait plaué de six en six fermes, formées par deux chevrons s’,appuyant l’un sur l’autre, un 6trésil.lon. Mais celui-ci prenait son appni sur les voûtes et >menafait de les percer ! En outre, une granide partie du bois ‘de cette charqente était vermoulue.

BoEswilwalid veut faire une chanpente partie en fer et partie en bois, en réutilisant le bois utilisablie, dans un but ,d’&conoimie.

Biet le critique, encore une fois, parce qu’il veut enlever tes entraits transversaux .qui relient les murs Idle la nef. Un entrait est une poutre horizontale qui relie les pieds des arbaléstriers quand il y en a let maintient leur écartement. -Pour la toiture de la cathédrale, cihaque entrait relie ,deux chevrons. Bielt vou- drait que ces entraits soient gandés, ce qui auadmenterait la ldhpense prévue par Boësvdwalid qui ,est ,die 277.067 F 97. L’inspecteur général propose 3,50.000 Frs.

Actuellement, on v0i.t tres bien que les oharpentes, non seu- lmieni: celle de la nef m,ais aussi celle du c,hceur, oat été re- faites, puisque le pi.gnon orieental du chvzur est plus élevé que la toiture. Prilmitivernent, donc, celk-Ici était plus pointue.

$42) Outre ces deux travaux dte consolildation et die &para- tion, qui &aient dse loin les plus urgents, Boëswilwalld proposait différents ouvrages Ide restauration dans la nef, le transept, la tour lanterne, lees quatre tours ,du transept, le chœur, les chapelles ‘de la nef et les c‘hqpelles du c h u r . Au total tous ces travaux étaient évalués à la somme de 820.083,57 F. A cela, il ajoutait 208.045j69 F pour la restauration dpes dallages, des vitraux, de la statuaire .et des ouvrages divers.

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Bict‘ est trks suripris de l’hmiportance dte ces

Pour lui, il ne voit que ceux-ci : 1 ”) Des constmctions ,di.verses entouraient la

tauration. ravaux de res-

cathéidrale. Les unes‘ appartenaient à des partilculilers et lies autres à la ville. Elles étaient dans l’ensemble tout A fait délabaies. De petites cours Idklfoncées, OÙ les eaux pluvialles s’infiltraient, ks sépa- raient de la cathhdrale. Comme je l’ai ddjd dit, cet état de choses avait provoqué les accidents survenus aux contreforts des anglles des tours du portail, et, par répercussion, d’apès Biet, avaient causé le bou,clsment des grands piliers. L’inspec- teur gineral proposait donc de restaurer les canalisations td’kcoul~einent dies eaux de ces cours.

2”) ‘Les balustraldes et les \dallages des tribunes étaient enlevés. L’extraidos des voûttes des lbas-côtés, c’est-à-dire les lparties supérieures de cellles-ci, étaient à nu. Il fallait donc refaire ces dallages.

3”) Les salles des tours des transepis avaient servi de dbpo- toir pour les couvreurs. Ctétait un usage courant autrefois. Ainsi M. Berry, archi-tecte ‘en ohef des Monuiments Historiques, a pu retrouver au-(dessus Idtes voûtes de l’église Saint-Martin une partie des anciennes tuiles vernissées qu’y avaient laisskes les couvreurs. Il les a replacées sur le bas-côté sud de la nef. (1) Evidemment les poids de ces débris de tuiles ou d’andoises #pesaient sur Ives voûtes. II fallait enlever tous ces gravats et rbparer ces voûtes.

4”) h s sommets dies quatre tours Ctaient igalement sur- chargés par des amas de décombres, qu’on avait recouverts d’asphalte pour les rmdre ilmipenméablles. Ces tas de dbtritus fcrasaient évidemment ,les voûtes supérieures. Il fallait lles enlever. Biet rejmetait, par contre, la construction d’une galerie avec balustrade découpee que Boëswilwald voulait ajouter au pourtour du solmmiet de c’es tours.

5”) Des paraments extérieurs des murs étaient à restaurer. Surtout des joints étaient ouverts et dégradés. Quelques sur- faces de pierres étaient rongées. Il fallait refaire ces joints.

Mais c’&tait sur cette gartie extérieure de l’hdifice surtout que Boëswilwalld voullaiat faire de coûteuses restaurations et Eiet les jugeait tout à fait inutiles.

Il désirait reconstruire les assises de la granide corniche, reprendre à neuf les croisées et les contreforts die la nef (il s’agit en fait des culées des arcs-boutants) en y rétablissant cies parties de dkoration : tympans, pinacles et clochetons, qui avaient depuis longtemps disparu. Il désirait surtout ré-

(1) Berry (IMaurbce). La restaturation de 1 ’ a “ e abbaye et Péglise Saint-Martiln. da Lam aiprès la guerre 1939-45 (Publié dans ks uA.nndes des Amis belges du vieux Lac”, 30 livraison, amee 1954-55, pages 4 B 7 Bmxdles. In-80).

- 88 -

tablir les d,écorations de la fin du XIW s ik l e et du d&ut du XIV" siècle qui y avaient été introduites.

B,iet était coirnpl6tement opposé à ce ,dernier projet, .pour plusieurs raisons :

Io> Id'aborid à cause ,de 1"énormité 'des déipens.es ; 20) lpar ail.leurs, il ne voulait pas qu'on continuât la tren-

tative faite au ,déibut du XIV" siècle die donner le style de cette Bpoique A un Bdifilce qui était encore à pr,é!do8minance roimane. C'est au ,début d.u XIV" sikle, en &fet que l'on cons- truisit, en particulier, la grande verribre à l'extsémité .du bras, sud .du transept et que l'on essaya d'en construire une autre dans le bras 'nond.

3") Enfin, des chaînages agrafés aux ,conti:eforts arrêtaient ie dbversament ,dtes murs sd-e la nef. Il ne fallait donc pas toucher aux contreforts.

On remarquera que Biet ne ,disait pas un mot des arcs- boutants de la nef. Pourtant c e u x 4 CiaiTent .d$form&s. Dle plus, ils venaiieni .buter troip au-.dessus 'du point rkel die la poussée .des voates. P4ar ailleurs, leurs culées etaient trop minces.

Au cours de la reconstruction, .Boëswilwalld a baissé la tête de ces arcs-boutants, en réduisant les contreforts colonnes, où ils s'appuyent, de que1:ques assises. Par ailleurs, il a modifie ceux de la nef en les reconstruisant sur le moldi+ de ceux du chtœur. En particulier, il a couronné Leurs culées .de pinacles !pleins ,dont les .deux pignons sont surmontes .par des fleurons. Atnsi, il a réalis6 son proj,et, malsgré l'olpposition 'd,e Biet.

On a un d,essin de ces culées avant leur restauration à la page 46 de la 2" &dition et 4% la page 79 de la 1'" Bdition de <(La cathédraq de Laon )) de Broche. Je les ai représentées avant et 8prbs cetbe restauration danls la figure ,no 2, page 89.

,Cc"e je l'ai dkjd :dit, au total le devis .de BoEswi1wal;d se montait à un peu plus dpe 2 millions (2.005.926,58) soit en- viron 4 millions de nos nou'veaux francs.

La rcestauration co,mnenNcée en 1853 avait déjià coût,é quatre millions en 1902, 6 ans après la mort Ide BoEswilwalid, lors .de la publication dqe l'ouvrage du chanoine Bouxin. Or elle ne devait se terminer que vers 1926, alprès un arrêt en 1914,18. 11 avait

FIGURE 2 PAGE 89

Blévation nord-sud ou sud-nord d'un des arcs-boutants de

Io> A v m t la restauration d e BoQswilwald ; 2") Après cette restauration. Cet arc-boutant est alors iden-

tique à ceux du chœur. On r0marque;ra qu'il est désormlris surmonté d'un pinad4 ple'iii ((a), dont les deux pignons sont décose's par des fleurons (bj.

la ne f :

- 89 -

Voir In léyende en bas de la paye 58

- 90 -

falllu autant de temps po'ur restaurer la cathkdrale (69 ans) que pour la bâtir (1160 à 1230) et les previsions financieres de Boëswirlwa1,d avaient été plus que doubl' 1 ees.

1: 4: * On constabe ainsi que l'es princi,paux desirs .de Biet n'ont

pas été exaucés. Par contre, Ceux d e Boëswilwa1:d ont eté réa- lises. Il s'était content4 ~e choisir une solution moyenne entre celle de Bi,et qui consistait à éri.ger unie granide construction ventre les deux plIliers sans touc;her à ceux-ci et leurs rkfections comiplPtes. 1.1 nie restaurait que leur partie basse et se contentait d'une sor.t*e d'anc-.boutant, relativement discret, pour les conso- lider.

On voit qu'il employa un ImatEriau nouveau, le fer, pour rend,r,e la grande chaqp:ente moins vulnérablte à I'incenldie. On sait .que sous le Svecoad Bm'pire on 1'uti.lisa couramment, en particulier aux ha.lles centrales 'de Paris. M,aint4enant, on fait plutôt en béton anmé tes rpoutres maîtresses des ChanPentes, comme les arbalktriers. C'est ainsi que les Mona.ments Histo- rilques ont prsc4,dk r écem" t lors de la restauration des char- pentes die l'kglise et de l'abbaye Saint-M,artin, après la dernière guerre.

Enfin, Boëswilwa1,d reconstruisit le sommet des cu.lées des arcs-boutants ,d,e la ne,f en les sucmontant d'un (pinacle. Mais, en cela il ne faisait qu,e lees renldre semjblables à ceux du chœur construits un peu plus tacd au début [du X.111" sihcle, entre 1210 et 1220 alors que ceux de la nef avaient été BdifiEs ii la fin du XI,I" siAcle entre 118Q et 1200 soit 10 à 20 ans a,uipa- ravant. Ainsi il était loin ide vouloir 1:eur .donner un style du debut du XIV" siècle coimme le prétendait B,iet.

,Certes, actuellement, on ne restaure qu'en tâchant de gandcr u n style identi'que, dans un uni,que but 'de rbparation et de consolldation. Or l'kdification de ces pinacles n'&tait pas né- cessaire à la solidité des arcs-lboutants. Mais on peut pandonner 2 Boëswilwabd .qui s'est contenté dle coipier ,des c.ulées dn chceur du ,même Bdifice qui avaient été seulement construites 10 ou 20 ans mparawant !

P.lus grave fut le ramiplamcement des grandes statues des portails .d,étruiCes à la RGvolution. Là on co,pia 'des statues du transept de da cath6dra.k de Chartres, à 21.6 kilolmètres de Laon, qui n'avaient 666 exécut,ées qu'en 1230 soit 30 ans environ après la façade de Laon !

G. DUPAAS Direrterrr des Archives

de l'Aisne.

- 91 -

SOURCES - BIBLIOGRAPHIE

1" - Paris, Arehiws Nationales, Fa1 1845. - Beaux-Arts. Conseil Général Ides Bâtiments Civi.ls. Série 'départementale :

' Aisne, 1,813-1873. N.ous conservons un mi,crofilm ;de cette liasse aux Archives

ide l'Aisne sous la c0t.e : 1 Mi 208. Ce microfilam a étk ti,ré sur papier. Les pihotoigraphies dies

rapports ode Biet se tro.uvent 'dans la b'0î.t.e no 3, sous les nunikros 294 à 328 (soit 35 plhotocapies).

2" - L.a lettre de Mérimée relative à la cathkdrale de Laon a .été publiée (dans :

Proslper Mkrimée. Correspondance géne'rdt? étab'lie et annotée par Maurice Parturier avec la collaboration de Pierre Josseran,d et Jean Miallion, toime 4, 11844-1646 (Paris, Le Divan, 1945), pages 479 à 483,

3" 3 Chanoine Auguste Bouxin, La cathédrale Nofre-Dame d e Luon, historique et descripfiom.. (2" é!dition, bon, 1902).

Il parle de la restauration d,e la cathéidrale aux pages 57 B 62 ( a v : ~ ch,ronologie * 7.1, 72 @porches) ; 119 (sommet de la façade) ; 1~61, 162 &&ers Ide la façade); 1869 (o,cgu.es). La olhotographie .du revers de la faça!de, oh l'on voit l'arc entpe ies deux clochers établi par Boëswilwalrd se trouve entre les palges 154 et 155.

4" - Lucien Broche, La cafhédrsrle de Laon (lr0 édition, Paris, 1906 ; 2" kdition, Paris, 1954).

Il parle .de la restauration ,dans la 1'" édition aux pages 15 (chronologie) ; 43 '(revers de la façade) ; 611, 62 (façade) ; 82 (arcs4boutants Ide. l,a nef) ; 83 (toiture (dies chzpelles) ; et dans la 2" aux pages 28 (revers de la faça!de) ; 35 (façade) ; 47-e t 48 (ascs4boutants de la nef et toitures. des chapeiles).

On trouve aux pages 79 et 8,l 'de la preimihe Cidition et ,à la page 46 de la siecoa.de une coupe et une plhoto ,des arcs- boutants de la nef avant leur restauration.

5" - rPau:l .LCon, La vie des monuments frariçais. Destruc- tion, restauration. (Paris, 19.51). P. 365, fig. 191 : Dessin de Mérimée des constructions entse k s [deux piliers;

- 92 -

PLAN TYPE D’UNE ABBAYE CISTERCIENNE ET PLAN DES SALLES

DONT LES RUINES SUBSISTENT A VAUCLAIR

LÉGENDE

1) Eglise a. cheur des moines. b. chmur des convers.

2) Cloître. 3) Sacristie. 4) Salle capitulai’re. t

5) Parloir. 6) Escalier menant au dortoir ides moinies et salle se trouvant

derrikpe cet escalier. (Le dortoir des moines était situé au-dessus des salles 3 à 9).

7) Passage. S) Salle des imoines (oh ceux-ci travaillaient). 9) Noviciat.

1 O) ,Latrines. 11) ChauFfoir (seulle salle chauiffke Idu monastère avec la

cuisine). 12) Réfectoire ides moines. 13) Chaire ,du lecteur. 14) iCuisine. 15) !Parloir du celkrier. 16) ~Rudle ,des convers. 17) Cellier. 18) ,Passage d’entrke. 19) Réfectoire Ides convers. 20) Escalier menant au [dortoir des convers (celui-ci était situé

21) Ruisseau. au-,dessus des salles 17 5 19).

N. B. - [Les salles, dont les murs subsistent dans les ruines ide l’ancienne albbape de Vauclair, sont marquées par des traits pleins. Les bâtiiments disparus sont indiqubs par ides pointillés.

- 9.3 -

- 94 - Anciennes affectations

des differentes salles de l’abbaye de Vauclair et des salles

d’une abbaye cistercienne type - M. Ive RJP. A. Dilmiier a bien voulu réldiger pour notre société

m e petite notice historique sur l’abbaye de Vauolair. Mais il vouldrait y a,plpotrter !d‘es corrections avant sa parution. Il n’a pas eu le temps de faire ce travail pour la mise sous IpresFe du pnisent volume. Aussi, cette Ctuide ne paraîtra que l’année prochaine, dans le prochain tome.

Toutefois, afin de ldonner d&s maintenant un compte rendu soimimaire de notre visite Idans les ruines de l’atbbaye, en septemibre 1963 et de rendre plus co~mpréhensible la visite de ces ruines, nous avons jugé utile de donner un pian-type d‘abbaye cistercienne, en indiquant sur celui-ci les parties subsistantes à Vauclair. Ensuite nous wons fourni quelques explications sur les sallles qui se trouvent encorle dans notre %bbaye.

11 y a eu plus de 600 monastères cisbenciens [dont 241 en France. Tous étaient bâtis sur le même ,plan. Malheufieusement, il n? subsiste d’importants vestiges du Moyen Age que pour très peu de ceux-ci. M. le ALP. Ansiel” Dimier dans son !der- nier ouvrage sur 1’ <( Art cistercien en France: >, n’en décrit que trois pour le nond de la France : Polntigny près d’Auxerre dont il ne reste que l’élglise, le cellier et une galerie du cloître ; Fontenay près de Montbard et (de Semur-en-Auxois en Côte- d’or dont il subsiste, outre I’église, le cloîtbe, la bilbliothèque, le parloir, un ipassaige, la salle capitulaire, cellle des moines, le dortoir de ceux-ci, le ahaafifoir ‘et d’autres bâtiments non contbgus au cloître : ateliers ; forges ; (boulangerie ; prison ; bâtiment &es hôtes (mais tout le bâtiment Ides convers a dis- paru) ; Noirlac, enfin, près de Saint-Amand-Mont-Rond, pas loin de Bourges, dont il reste, outre I’église, ,le cloître, la sacristie, la salle capitulaire, le passage, la salbe des moines, le dortoir, le rbfectoire et le cel181ier (seul subsistant du bâtiment des convers). a

Autrement, les 9 autres sont dans le mildi de la France, loin donc de notre dkpartement.

Plus proche, à 400 km de Laon, près ide Karlsruhee en Alle- magne, dans le nofid ,du W1urtiemlbeng, se trouve l’ancienne abbaye de Maulbronn, dont su,bsistent outre I’église, 1.e cloître, la salle capitulaire, la sacristie, les deux passafges, la saile des )moines, le chauffoir, les deux réfectoires, le cellier et les deux dortoirs au premier étage.

- 95 - EXPLI CATIONS

AU SUJET DE QUELQUES-UNES DES SALLES INDIQUÉES SUR LE PLAN

SALLE ChPi1;I”UGAIR.E

Tous les jours, après la messe .du matin, les moines allaient dans cette salle capitulaire. Ils s’y .asseyaient par opdre d’an- ciennet.é et l’ab.b!é présidait. )Cette réunlon s’apipelait la < chapitre )).

L’activité princiipale consistait 4 étuidier la règle et A punir ceux qui y faisaient des in.fractions.

Au début, le I.ecteur de semaine lisait un passage de cette regle. L’abbé le coimlmentait tensuite.

A .la fin, se ,d.Croulait une confession pu’blfque des, fautes cammises contre la r6gle et non des Ipé,c1hsés. La con4ession propr:ament idite ides péchés restait secrète comme celle de tous les catholEques e t se faisait au prieur après cette confession publique.

Non seulement Imes moines battaient beurs propfies coulpes, mais ils devaient aussi *dénoncer ku r s frères qui s’&aient rendus couipab’Tes d’infractions dont ils avaient eu connaissance,

LES couapables se prosternaient et al’a!bb,é .décidait aussitôt ,de la punition à infliger : mise au pain let 5 l’eau ; fustigation donnée aussitôt par un autre moine condition .qu’id f û t l’&al ou le suipérieur .du couipab8I:e ; m.is+e .en iprison ; changelment ld’abbape ; extpulsion de la colmmunauté ; suivant I’-importan’ce de la Ifaute.

E d r e le commentaire Ide la rPigle et la coni5essio.n se plaçait l’appel des imo’ines et convers d8funts et .l’es tpriPres pour cieux-ci, puis l’eylposé Ides affaires :de ll’abbaye.

Et1 d,ehors .de ces activités ,quotidiennes, se déroulaient des activités 1hebldolma.daires : la désignation par l’abbé des moines siifactes à un emploi tolmiporaire : lecteurs, cuisiniers, (etc ... ; et des drémonies extraondinaires. Ainsi, à certains jours de fêtes, l’a2bbC faisait un sermon. Aloas les convers, ‘dont .nous parlerons pl.us ]loin, avaivent l’auttorisation tout à fait excep- tionnelle de phétrer .dans le cloître, mais pas dans la salle capitulaire : ils ,devaient ticouter le p k e abbé à travers les arcalücs qui shparaient celle-.ci du cloître.

Enfin, c’est dans la saHe capitulaire que se faisaient I’élection de l’abbé et Ifes nominations des offici:ers ide 1’a:bbbay.e.

- 96 -

Après cette réunion dans la salle capitulaire ou ahapitre, les moines ressortaient dans le cloître et attendaient devant le par!oir ou << auditorium >>.

LI3 se tenait le iprieur. Il appelait les frères un par un et domait à chacun son travail de la journée let lui remettait les outils pour le faire.

Le maître des novices bouvait aussi se tenir dans ce parloir et y parlait chaque jour aux nouveaux moines en les encou- rageant et les instruisant.

Il y avait un autre parloir, qui a disparu à Vauclair. C’&tait celui du cellerier près de da cuisine. Cet olfficiler de l’abbaye y donnait les instructions aux convers.

BATIMENTS DES CO.NVESRS

Les convers ,de l’ordre cistercien avaignt un statut b:eaucouq plus precis que ceux Ides autres ondres.

Pmls pvononçaient les VEUX de pauvret&, cihasbeté et obéissance, mais ne rlecwaient ‘pas .la tonsure comme les moines et ils ét.aient ,donc religieux mais ipas diercs coimme ceux-ci, qui n’étaient :pas forchment pr,êtres.

N’&tant pas moin.es, ils ne sont pas tenus à assister aux odfices et a ne travai,ller qu’aux heures prescrites par la règle. Colnime pratiques religieuses il leur suififisait .de comimunier sept fois par an (sept: chiffae sa:cr&), et de réciter tous les jours .quel,quies prières qu’ils ont apprises par ceur, puisqu’ils ne savaient pas lirqe et ne devaitent pas ouvrir un ,livre. Ces prières étaient les suivant,es : Pater, ‘Credo, Gloria, Miserere, Ave Maria, Beneid,ilcite. Ils pouvaient les réciter soit à 1’Cglise s’ils etaient Idans l’abbaye, soit ‘dans les granges ou 1,es champs, s’ils en étailent éloignés.

Ils peuvent ldonc consacrer beaucoup plus ,de temps aux travaux )manuels :des champs et amhe ne pas habiter Idans l’abbaye, :mais dans fles granges et fenmes ‘d6p:eadant ide celle-ci et en ,étant assez él,oign&es.

Ainsi les cisterciens n’avaient )pas ide serfs ou de tenanciers pour cultiver ‘lieurs terres, tout au ,moi,ns au début de 1’histoi.re ide l’ordre. ]Les convers y ipourvoyailent.

Quand ils vivaient :dans l’abbaye, ils &aient logés dans des bâtiments spéciaux -tout là fait idistincts ,d,e ceux ides moines. Ces bâtifments étaient situés ,à 1’ou:est ipour co~m.muni.quer avec la nef de I’kglise abbatiale, où se trouvait le chtmur .d,es convers, dans le,quel seulement ils avai,ent accès.

C‘est ‘p.Our cela .que parallèlement au rk.fectoire, au dortoir :et au parloir des ,moines il y avait le ré’fectoire, le ldortoir et le parloir !des convers. Nême les latrines étaient distinctes !

- 97 - Mais ils n’avakent ni salle capitulaire ,(leur réfectoire leur

:en tenait !lieu), ni salle d’étuide puisqu’ils ne faisaient que des travaux manuels, ni chaufifoir (la cuisine lesur en tenait lieu).

Ils ne ,devaient lpas Ip,énétrer (dans le cloître ni dans la salle capitulaire si ce n’lest [dans ‘des circonstances tout à fait extra- ordinaires.

Au chapitre, ils ne venaient lqu’une fois dans leurs vies pour faire leurs ,professions et être r:eçus. ‘Dans le cloître, comme nous l’avons vu .plus haut, ils ne (pouvaient pénétrer que pour &couter les sermons #du p i re abbé lors .des granides Edes litur- giques. Autrement ,une ruekle, ,dite << ruelle des convers )> leur permettait [d’aller ide leur ido,rtoir au chœur ides convers sans pénlétrer .dans le cloître.

iPar la suite, ,les barrièpes to.miberent progressivomient entre les moines et les convers.

DOlRTOIRS

Dans le [dortoir (des co.nvers, coimime (dans celui Ides ,moines, les lits étaient iplacés la @te contre le mur et une fenêtre basse éclairait dha,cun (d’eux.

A Vauclair, malgré 1;es destructions ‘de la (guerre 1914-18, il subsiste Ide !petits ;pans Ide !mur d u ,dortoir ides convers, ,où l’on voit très ibien ces .fenetres basses.

Sur le p lm Ide ce (dorto,ir ‘(qu’a ldressé Anldré Rihiein et lq.ui est mproiduit en .2” hors-texte entre les palges 238 et 239 rdu ,toime II du g Congrès archéologique de France, LXXVIIP Session tenue à Reims en 1911 )>), on compte 50 fenêtres basses. On rpeut ‘donc en dkduire ,qu’il y avait une cinquantaine (die convers, lorsiqu’on a construit l’abbaye au XIFI” siecle.

ci. DUMAS.

BIBLIOGRAPHIE

Marcel Aubert et matrquise de Mlaillé, L’archit&ture cister- cieinne en France, 2e Cdition. (Paris, 11194’7. 2 tomes).

Père M. Anselme Dimier, Jean iPomher, L‘art cisfercfen, France. (ILa Pierre qui-vire, 2962).

Aodré Rhein, << L’abbaye de Vauclèrt?,,, ‘pages 226 à 246 du toime II du << Comgrès archéologique de Fronce, LXXVIIP session f‘enue à Reims en 1911 par la Sojciéfk frmçafse, d‘archéologie >>.

Dr Oskar Sahumacher, Klosfer Madbronn, ErIebtiis und Erinnemng, 2 Azrflffge (Karlsruhe, 19499.

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SOCIÉTÉ ACADEMIQUE DE SAINT-QUENTIN

(fodée e n I 8 2 ~ ) Recoiinzie par Ordonnance Royale du 13 Aodt 1831,

renoweltie par Dècret du I J J& 1889. 3 , Rue de Villebois-Mareuil, Saint-Quentin.

Année 1963 Président : M" Gorisse ; Vic@-'PrPsidenit : M. Agambart ;

SPcrétQire des séance's : M. Leleu ; Trésorier : M'. Chenault ; Bibliothécaires : AP Ducastelle et M. Briatte.

Compte rendu des stances

FCvrier et Mors. - M. Fiette &tudile les miniatures mérovin-

Avril. - M. Briatte traite $du Monastkrfe d'Archies et du

1) Histoire du Monast6re rd'Ar~chies. Il f u t construit en 1160 et alppartenait à 1'Aibbaye de Vicoisgne

près de Valcnciennes. [Les moines eurent ,des IdémGlés avec les Seigneurs de Bohain

mais ces différends furent le plua souvenlt réglés A l'amiable, comme en t h o i g n e un accorid signé en octobre 1292 par Hugues II de Châtillon.

Ce monastère f u t détruit penidant la Révolution et vendu comme ,bien national.

2) Le château ide Bohain. En 1120, Gilles de Saht-Aubert Seigneur ide Bohain, y fit

construire une résidence. Reconstruit 'en 1430 )par Jean de ?Luxembourg, ce château

defia le temps et les hommes jusqu'ià la Rkvolution. Ceinturé des remparts la Ville, il subit 12 sièges avec

des fortunes diverses. Entre autres événements plus pacifiques, un traité y ,fut signe

en 1432, !entre le DUC de Bar et Jean de Luxembourg, et un mariage y fu t célPbré le 16 Juillet 1435 entre Louis de Luxambousg et Jeanne Ide Bar.

giennes du haut moyen âge.

château de Bohain.

a

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Ce f u t l’occasion de fêtes :magnifilquies. La .description ide I’intkrieur idu ,Château, ‘nous est ,donnée

Beaucoup d’08b$ets furent retrouvks ‘sur l’emplacement de ce par un ma,nu.scrit retrouvk à la bilbliotih&que d e Nuremberg.

château, mais. ,disparurent lors ,de l’invasion de 1914.

Notice sur ,la Ville ,de Bohain (Josq’h Petreaux). 3 con,férences sur la Ville ,de Bahain (Dodeman). D.icti.onnaire historique .du département de l’Aisne (Mellevil4e). Histoire du Vemantdois (Colliette).

Mai. - M. Triou,: le Journal ,de St-Quentin de fhr ie r A juin 1,848.

En 1848, Le Journal de St-Quentin, hebdomadaire jusqu’en juin, nous a :donné un re51et des événements ;parisiens, plus que .d,e la vie locale. On peut noter les te,nidances. suivantes chez les rkdacteur’s, 8d’aill:eurs anonymes, ,de ses arti.cles..

1) Après les évknements Ide fevrier, comme beaucoup de ses confrkres provinciaux, ce .journ.al souh,aitait le retour au pouvoir des ‘homimes dlu régime delchu.

2) .La plus grmde attention était 1donné.e aux pro!blAmes I?o,ursiers et à l’avenir #des fonids p l ads en actions de che;mins de fer ; I’inIqui,étu.de 6tai.t granide de voir les sociétés reprises par I’É,tat.

3) ,Dans 0halq:ue numkro, et ,par ides articles Ide fond comlme par des feuilletons, 1,e .car,actère néf,aste ,dzu sociakme était abontdamment démontri?, l’!hoNmme politiique le plu:s dkcrié et caloimnié a éte certaintment Louis iBIanc.

4) A l’occasioa des journées de juin, le journal s’est fait .l’éCho inldigni? Ides Gardes Nationaux de Saint-Quentin emp$chCs par le SouslPrtfet de partir ipour JPacis afin d’y p.ar-ticiper à 1.a rétpnession.

Il’ense.nlble des articles ide ces six mois no“ montre ce journal cornime le porte-;parole (de cette bourgeoi’sie aisée, ,dont le souci :princilpal’ était le maintien de I’,or;dre et de l’ktat de ses affaires, et .qui, inqui6te depuis février 1848, ne fut rassuree qu’après I’election du prince prksident.

S O U R C E S

SO.U.RCE S Collection du journal ,de Saint-Quentin. Février à juillet 1848.

Juin. - M. Fiette : la .miniature \de I’hpoque caro,lin:gienne.

Septembre. - M. Cariou : l’Humanité s’aiméliore-t-elle ? Le squelette de l’Homo S.aipiens n’a pas évolué. L’amhéologie

revèle chez les pré~hlistori~qves d’es, ppéoccuipations Imystilques

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encore vivantes. ,Mais si le conps et l’esprit d e l’homme n’ont pas changé, ce dernier s’adapte aux nouvelles ambiances Ide vie suscithes par les découvertes. ‘Cette aldaptation neutralise les instincts Pgoïstas ,dans la lmlesum où l’humanité s’enri.chit. On peut souhaiter qu’un just,e é,quilibre social sClectio.nne et nuJ1,tiiplie les esprits << coopératitis )) a.u cours des millénaires à venir, pour atteinldre le gran’d O’méga ,de Teilhard ‘de Chardin.

Ocfobre. - M. Dumas. fait un exposé sur -l’&at démographique de la généralité intenidance ‘de Soissons ien 1169’8.

Se.s limites étaient .à peu près iidentifques à celles \du dépar- tament ,de l’.Aisne sauf à l’Ouest. Elle &ait $divis.Ce en élec- tions, comme 1.e départament de l’Aisne est divisé en arrondis- sements.

Le? quatre 6l.e.ctions de Guise, Laon, Soissoas et Château- Tihierry avaient.246.000 hab,itants en 1698. En 1962, les arron- clissements Cquivaliants (celui de Vervins remplayant 1’Cl.ection de Guise) e n ont 380.000.

Les 1pria.ci;p;ales prorductioas étaient le blé ‘dans le Soisson- nais et le vin dans le ZLaannois et ~l’élection ;de Château- Thierry. En Thiéraahe, les ’paysans faibri’quaimt de la toile, qui était colmmercialisée à Saint-Quentin.

L*e nofid :et le sad :de la gén&alité n’avaient p r e q u e aucun ra’ptport éc,onoimifque : les proiduiis d.u suid allaient 5 P.aris, ceux du Nond vers la Picaad,ie, le Hainaut et 1.a Flandre.

S.0 U I R C E S Rapport de l’intendant de la généralit6 de Soissons de la

Houssaye de 1698, conservé aux Archives Nationales à Paris (KK 1094). Le microfilm et la photo.colpie d e ce rapport sont aux Archives ,de I’AisIne sous la cote 1 Mi 91.

,Cette étude a paru in extenso dans les ~MMemoires de la Fi5deration ‘des sociétés d’histoire Ide l’Aisne )> t. IX (1963). Pages 56 à 70.

Nolveimibre. - M. .Missenaad : Les aptitudes intellectuelles et lmorales ,de l’(homme sont-elles hérélditaires comme les aptitudes physi,ques ?

Le patrimoine hér2ditail.e est constituk ,par des dons et des abptitades qui )peuvent rester latents ou s’épanouir, suivant I’infiueince Idu milieu. Les généticiens sont ‘d’ac,copd sur le fait que l’usage (d’.un don *est sans influence sur son hitrésditk. Si l’on admet I’hér;étdi.t& ‘des caractkres physiques, il n’en est pas de mEme ,des caractcres .mentaux, Idont l’hérk’ditk est parfois cont;estée. M. Mis.senard 1d.éclare qu’ayant beaucoup r6,fléchi à ces Iproblèmes, qu’il a étudiés avec Alexis Carrel dont il a été I’aidijoi.nt, il est intim.einent conv.aincu .que les ‘dons intellectuels let mo,raux sont aussi héMitaircs que les dons physiques. Bien entendu, ils se dkvelcnppent ou restent latents, suivant que le milieu est fakvora,ble ou non, et ils se t,ranslrnettent à la &né-

- 101 - ration suivant,e, i~ii!dt!pen[dannnient de l'usage qui a pu en être fait.

S . 0 U1RC.E S Les ouvrages .d'Alexis Carrel et de Jean Rostand. L'ensemble de la question est 3dCvelo.plpC dans le livre de

M. A Missenand A la recherche de I'Ho!mme; P, Istra, Paris 1954.

Dicetnbre. - M. R,oset-Charles : Huit siècles d'art dans le Département de l'Aisne.

La .proiection d'une sélecti.on de 400 !dia!positives mper" ide se rendre co'mpte ,de la riohesse du Dkpahment ein documients archkologfques .et e n œuvres ,d'art (architecture !et sculpture). L'Aisne est l'un des 3 ou 4 premiers departements ,de France pour le nombre de momments classh. Naturellement, étant donlnP sa pro,xirnit& avec d'.I:le-:de-Franee, berceau Ide l'Art Ogival naissant, cette région abonde surtout en euvres !gothi- ques du XZI" siècle. (Que ce soien,t les granides cames , S,oi*ssons, Longpont, Braine, Laon, ou qu'il s'agisse .d'une foule de mc- destes, m'ais tr&s interessantes 6glises campagnandes).

La périoide roimane pr&dente est moins bfen représentke, il n'y a pas là proiprement parler .d'.é.Cole roimane r4gional:e au nond de 1'Ibe-tde-Franlce. Neanmoins, o'n trouve qu'el'ques té- moins intéressants : chapi beaux (Urcel j, (Clo ahers (Oulc hy-le- Château, N.0uvio.n-le-Vineux), porchbes (JMareuil-en-IDôle), Che- vets (Bruyères, CourmeIles), tympans (Saint-E,ug$n:ej. Les chapiteaux de Saint-fiédard à Soiss80ns sont duune qualit6 qui rappelle presque la granide école bourguignonac

Le gothique du XIiIiI" et XIV" siMe est bier. représenté (E,ssommes, Saint-Qwntin) ainsi que le flamboyant .du Xv" sièclle CPorche !Lamoureux de Saint-Quentin, HBtel de Vil,l,e de Saint- Quentin, Liesse).

La Renaissan:w, 'com.me dans toute 1'Ile-de-France, a .dis- )perse qwe1,ques beaux spécimens d'architecture civile (Vil1:ers- Cotterêts, M,archais, p r t a i l s Id'.Oulchy-le-:Cih.âteau) ou religieux (Pol.che d*e Montcornet, vitraux de .La Ferté-IMilon).

La seconde R,en.aissan.ce .class.i.que a lai.ssé le château de Cceuvres, le pavillon Hsnr,i II de Villers-ICott:erêts.

Ce classicisme du XVII" 'et du XVi111d" siMe, se retrouve souvent dans des ceuxfies mineures, mais char.mant:es, nombreux pavillons 'ou gentilhommières Ide campagne, pavillons mili- taires 'des villes (Pavillon Louis X4I des Arqwehsiers à So4issons).

.Mais le XVIII" sdècle wrtout nous a laisse cette muvre .maî- tresse du Style Louis XV qu'est Ise remarqualble ensemble de ' .bâti.ments d,e Prkmontrk. Quant à la peinture du XVIII" siècl:e, les pastels dae Quentin .dpe La To,ur sont l'un ,des titres d.e gloire de Saint-Quentin.

- IO;! -

Enfin l’on peut signaler les nombreux sites fortifies ]midié- vaux qui solulignent heuramment ,de leur masse les paysages de l’Aisne, enceintes et ]portes de ville (Clhâteau-Thierry, Laon, Coucy-le-IChâ+eau), châteaux prestigieux ide Fère-en-Tardenois, de la FmertélMilon, donjons campagnards plus ,inadestes mais combien pittoresiqves (Amlbleny, Pernant, Anmentières, Nesles), sans compter toutes les éiglises fortifiées de ThiCrache.

- 103 -

SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET SCIENTIFIQUE DE SOISSONS

La Justice de Paix de Bazochcs

AVANT- P R OP O S I

Charles Houssel, dans sa <(Mono- graphie Commu~nal~e >) de 1884 ne dis- serte guère sur la période révolution- naire. Cmile Gailliard au cours de son Q Histoire de Bazochses >> de 1921 ne note que quelques menus faits contem- porains dve l’ke répuMicaine.

Il fallait combler une lacune. Nous nous sommes efforcés d’y parvenir.

Un fil d’Ariane était nkcessaire pour cheminer dans ce labyrinthe: les ar-

D i ~ s m d r nf..TACQUEs chives de la Justice de Paix dve Ba- zoches nous fournissent cette trame solidle, indiscutable et pré- oise. Les (( Sentences >> restituent le climat local, les noms des lieux et des gens, leur Iprofession, leur état, leur mentalité, les causes de leurs discordes. \La << police municipale >> décèle les menus délits et leurs auteurs. Les conseils de famillie et les cura- telles situent les liens de sang et d’alliance, l’enrôlement militaire. Les scellks et les inventaires decrivent le niveau social, l’habitat, le métier. Les ventes prkcisent ces trois points en leur assilgnant une valeur. Faisant synthèse du tout, l’ensemble traduit les réactions des <( citoyens )) en fLace du nouveau rkgi,me.

Le hasacd aide parfois le cherdheur. Le greffier Dumont broclie ses registres <du <( Burleau Ide Paix >> avec des couvcr- tures de rencontre, des imprilmés et des états inutiles ou périmés. Précieuses brochures. Par elles, nous possédons les

’ deux tiers de l’affiche anaonçant la vente d’une fer,me à Bazoches ; la liste, tronquke quelque peu, ,des mobilisés avec leur unité d’aiffectation, la date de Peur depart et les Q e s de leurs parents bénéficiaires id’un secours e n esphces. Par elles, nous connaissons l’ktat complet des 8dÉclarants de ré- coltes Ide ceréales en l’an III, les cours des grains en l’an VI, le recensement dres habitants de Bazoohes en 1789 et en l’an IX.

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L’histoiiile ne se .découpe p0in.t en traaclies c m ” un roman lqui commence << ex abrupto )> et s’,arrête << pile >>.

Uin sigcle ahevauche sur l’autre, ,on ignotSe encore le d4but du prologue, on ne saura .jamais la fin de l’&dogue. Nos bons maîtres Charles Houssel et É”le Gailliard jettent de la hmikrte sur ces périoides révolues. A eux va notre gratitude ainsi qu’au regretté M. Oct.ave D’evant qui sut du pramier recueilbir l’essentiel ; elle va aussi à M. Bernard An.cien, le dévouP let éruidit président de la Solciété Historique de So,is- sons, qui nous a prêté le m,cill,eur du second.

La première RGpuibIique, ,disom-no.us, Iproc6de d*e l’an,cien Rk,g,ime, elle prépare aussi I’Emipire et la Restauration. Grâce à 1’Ecole ,de Bazoahes, trois documents nous donnent des faits, des dates, Ides mms-avant l’an zéro colmlme aprks l’an XII : Ive registre paroissi81 de 1753 .A 1773, le registre Id’t5tat-tivil de 1813 A 1833, la -premikre maVtri,ce cadastra1,e m,algré ses pages dkhirées ou maculees,.

!L’histoire de Paars s’imbri,qu’e avant celle de Bazoches. On se ipread à regretter que M’. 1:e .Cojmte Maxi.me ‘de Sars n’ait point évoqué celle-ci cmnxne il l’a fait pour cell,e-lA de son style so:bre, akrte, ramassé. Oe h r e , en puissance pensons- iious, fait bi~en défaut.

A I’csprit de finesse s’allie volotntiefis celui de gkoimétrie et << un court croquis. en dit plus loag qu’.un long ra,p;port P, I:e mot napoléonien trouve aussi ici sa valeur. Nous remelicions M. Michel Bouche, géo8mi4tre à Fisnies, pour ses cartons et croquis aussi prkcis qu’&gants.

BAZQCHES ET SON CANTON ( I 789-1 80 11

* P

Pcrroisse et doyennt : On sait que sous l’ancien régime, l’une des divisions terri-

toriales du royaume avait pour base la paroisse. Bazoches constituait une (paroisse solus la collation du prieur

de St-Tihiibaut groupant 55 feux et 283 habitants. Selon Houssel, historien local, c’était aussi un << village du

Valois aplpartenant en 1789 à la généralité, à l’dection, Sub- délhgation, Mesure, SMaîtrbse et iDirection de Soissons, au departement ou rksiidence des etniployés des différentes direc- tions des Aildes à Braine, au grenier à sel de Vaillly. Sei- gneurie de Longueval e t M. Gadart pour une ‘partie : Baronie de laquelle relevait la terre de Langueval avec le titre de Comté )>. (Etat du diockse).

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Restitution du chAteau de Bazoches : donjon et basse-cour en 1820. A droite, ames des (( châtilloa)), b&’cisseuz% du château et seigneurs jusqu’au

xVe sigcle. ((De gueules 8 trois pals de vair, au chef d‘or, avec m e fleur de lis naissant,& de sable)).

(Original 19 m/m.’) Con fre-scepu du doyen de Bazoches

Cire souge : clefs de Sa’int-Pierre, patroln de l’égfise. (Dezcz dessiizs d e Bernard Am5en.t) (Houssd. < Hi& manuscrite

de Bazoches >). Mairie).

Bazoches était aussi le siège d’un [doyenné de l’architdiaconé du Tardenois et ceci pour 18 paroisses séculières et 1 régu- Ilère (Ohéry-Chartreuve).

#Ce doyenne très vaste avait été démembré en 1671 $par Mon- seigneur Uharles de Bcrurlon en deux décanats : celui de Fère et celui de Bazoclhes.

En 1791, Jean-Baptiste Chevallier est curé de Bazoiclhes et Jacques Cailleux marguilllier en chef de I’église. L’édidice, dédié à St Pierre, va bientôt jouer un rôle dans les temps nouveaux.

Le cnnfon : En effet, le 15 Janvier 1790, la Constituante supprime la

paroisse en tant )qu’unité adminbstrative. Il se.mible que Le village, le bourg, fa ville, lui fussent substitués. On verra que, trois années plus tacd, un décret ‘de la Convention ,du 10 Octdbre 1793 5era .dlisiparaître ces trois d,énolminations pour les reniplacer par la commune.

A Bazoches, le ,doyenné suit le m,ême sort. C’est chose faite ive 19 Mars 1790, le d.éparteiment dte Vermandois et Soisson- nai.s IpFend le nom ,de la rivière, affluent de I’Obse, qui le tra- verse en son mlilieu d’Est en Oues$: l’Aisne. Il se subdivise en 6 districts et 63 cantons (Ghau’ny étant chef-lieu ,d’un ciistrict pris sur l’arrondisselm,ent ,de L,aon).

A Bazoches échoit un canton qui grou.pe : Mont-Notre-Dame, Chkry-Chartrewe, M,ont- S t-Mar tia, Vilde- Siavoye, S t-Thibau t, Paars, Perles, Vauxicéré, Longueval, Blanzyles-Fis.mes, Serval; Merval, Bavbonval, Villers-en-iPray&res, Glennes :et Révillon.

Chaque c:ommune est pou.rvue d’un ,”air?, d’un adj,oint et d’un Conseil municipal qui fonctioa,nent jusqu’en 1796.

iEn l’An IV, elles .perde.nt une part ‘de leur aiifmolmie, elles ne sont plus représentées que par un a,gent municipal. Les 16 agants ‘du canton réunis à Bazoches fcrmnent l’aid,ministra- tion canto’na1,e. CeIlce-ci choisit un lo.cal pour y installer ses bureaux, elle liésite entre l’ancien prwbytkre, la Haute-IMaison ou... le ch,âteau ,de Paars. Il semble que la Haute-Msaison mit retenue, el1.e comporte << une maisoa .ab,an&onnée destinée par Iles cidevants seigneurs au ‘logement des commissaires à terri-er des Domaines .de Bazoches avec une grande pièce qui servit .de bureau pour l,es plans oh se trouvent encore les tablettes, 4 chambres dont 2 (A feu>>. Jean-Gharles Bizon, notair,e à Longueval est é‘lu ,prksident ,de cet aréopage. Charks IMOC- quet fils en devient 4e secrétaire en chef avec ,deux aildvs secrétaires : Louis Mars.illy et Louis Leblond-Guya.uLu@ourt, tous dqeux venant d:e Soissons colmme Jacques Quinquet nommé procureur-syndic. On charge ee derder ,d,e pourvoir aux frais ‘du secrétariat. Le 2 VemtÔse an IV, il y afpporte : << 6 m:ains da papier, 2 bouteilkes d’tencre et un .alwanach >>, .et le 23 Ven- tôse ’<( un <( qié >> à bougie de verre et la bougie dont (l’admi- cistration) a besoin ‘pour ses adj.vdications >). En l’an VII, Frangolis Le Roux réclame un loyer pour 1’occupa.tion du local

--. 107 -

par ,l’administration : 72 francs. Il .ment,ioane aussi <( les em- barras et les 1,ivraisons ‘de paille et foin qua souvent on dis- tribuait aux chevaux Ide ceux qui 6taiyt obli.gés Id,e se rendr,e jourmelalement à I’a~dministratioa pour leu.rs affaires >>. Un h d i t local assura que le canton de Bazo&es e ne brille

@oint par des fastes ramarquabhes, pourtant, il faut noter que la phce où é.tait bâtie la cél&bt-e collkgial~e, disparue à la R,évollution, fu t Idotée d’!un aubel Ide la [Patrie où eu.rait lieu piusieurs fetes en 1’ho.nneur de l’Agriculture et de la ‘délesse Raison )>.

Q Cet autql eut une existence épihémère comme tous ses senibtables et les habitants en 1793 plant&-& à sa place l’arbre sde la li’bertb existant encore et rabaptis.é e n 1848. Get anbre était un chêne, il fut abattu en 1880 parce qu’il menaçait de tomber sur l a co4o:me de la Fontaine installée quelques années auparavant sur la ,place publique. Tous les m,aria<ges du .dis- tritct se ck16braient à Bazolches, et on y renidait la justice >.

S&par&s pendant la pério!de révollutionliaire, l,es villages de 3azoohes et St-Thibau,t furent rkunts en 1805 ~t ne form6ren.t alors qu’une seule et m b e wimmune. La centralisation ilmpé- riale s’iimiposait même dans les plus huimbles bourgad,es.

A nokir qu’.au cours de la fi&vr,e antireligieuse de 1793, Saint-Thib,aut s’*est ,donné le noim Ide Th~i:bau~t-sur-Vesbe à l’instar de Mont-Martin, noSm IaïcisC ,de Mont-:St+Martin, d’Égalité-sur-Mame pour lOhâkau-Th.ierry, Ide Ri6mi.on-sur- Oise pour .Guise o,u de C o . ~ ~ , u , n e ~ ! f f r a n c h i e ,pour Lyon.

Cas dénominations n:e survhcurent point à la Révolu.tion. L’actuel cant0.n de Braine, idont Bazoahes fait parti,e,

comprenait en 17,990 trois cantoas avec Braine, Bazoches et .Acy, pour chefs-lieux. >D’abord r6gie par un .directoiae, cette petite unité administrative cdisparait avec la constitution consulaire ,de l’An VIII. Le 2.2 Avril 1800, le Juge .de Paix de Bazoches appose les scellCs sur les archives du canton et les Ikve le 22 Florkal (11 mai 1800) en présence de Jacques Quinlquet, gafide desdits scellés, et d Aljexandre Thibaut, maire de Bazoches. Il ordon:me à ce ,dernier de << remettre aux maires de ohzcune des cmlmu.nes du ci-,devant canton les registpes concernant I’iÉtat-civ.il des citoyens et sans r&cépissé >.

La Jltsfice de Pafx : Si Bazoches appartenait au baiHiaga du Vermanidois, pr&

’ sidial de Soissons, coutum,e du Vemandois, la justice locale se trouvait ,entre les .mains ,de la seigneurie : haute, mopeane

’ et basse, ainsi qu’en fa,it foi un procS.s-veha1 de Francois Bouquet, gande assermenté ,de la ci-ldevant justice de Sei,gneu- rie ‘de Bazoches ]du 13 Juillet 1792. \Dians une circulaire aux maires ,du 6 Juin 1806, le P&f& Meahin rappelle qu’avant la R6volu.ti.on les ‘chemins, les endroits vagues et ,les glaces publlques appartanai#ent aux sd,gneurs h,auts&justi,ciers. A Bazoches, avant la Révolution, se trouvait sur 1.e côté d:e la

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.principale rporte bcale, un terrain vague où lies seigneurs exposaien,t l,eis cri,minels ; le poteau e t l'e carcan servant à cette :exposition se voyaient encore, n,ote un érudit r h o i s , cians wne chronique écrite .en 1557.

Pourtant ',un dkcret de .la .Convention avait formellement pres- crit la .destruction des gi,b&.

Nais la justice ,de B.azoches n',avait ,point A poursuivre Ive crime ; le civil, la silmple polisce suffi'saient à son activité et à sa compétence.

Nous sawons qu'en 1744 *existait à Bazoc,hes un siège juldi- ciaire local ,do>nt Louis ide la Campa'pe, avocat au Parlement, était le bailli, et de Vésinier le Greffier.

En 1699, Robert le S.cellier 6tai.t lieuirenant général de la j.ustice de Fismes et bai,lli Ide Bazoches.

En 1784, 3M. Godart Ide Vinlgré et MM. d'Ormesson, seigneurs de Bazoches, relevaient au point de vue jadi,ciair.e et surtout p6nal d-e Jean-B,apt,iste Alexandre 'de 1.a Ruelle Duport, avo,cat au Parlement, Lieutenant gk4n&al de ]Police au BaiHiage de Fisnies, bailly, juge et garde scel tord.inaire civid crimine.1 et d e police, ju,ge gruyer et Voyer Ides v i l k bailliages et com.tk de Braine, baronie de Pontarcy et !d&penldanoes. C'est ce ma- gistrat qui sign.e notam.ment les permis d'inhumer e,n cas .de mort vio'knte. Il FCs.i.de ordinairement à Fismes, et vient à Braine tenir des awdienlces foraines, il est marié à Marie- Henriette H,éiduin, 'dont le frère Jean Ni,colas HPduin religieux Prelmontré dte Brahe devienldra "aire de cette ville de 1790 à 1792.

'La ohute 'de la royau.té constitution:nelle ,devait porter un coup fatal aux fon.ctions .de cet officber de police et tde justice : En 1792, après le 10 Ao,ût, et un bref s'éjour à la mairie de Fismes, son oiffice suipprimé devait contraindre son fils, Jean- Baptiste Antoine Henri Beinacd ,de la Ruelle Duport, à s'établir nkgociant à Fismes. Lte 12 Août 1792, il quittera Fislmes en vue d'émigration, mais, a r r W .a Braine, il ne revienidra à Fismes ,que grâce à un certificat de civisme aocolridié par la Munki- palit,é. Nous le netrouvons en l'an IV à Bazoches, plaildant iccnntre Louis Charles Denoue, propriétaire, de Villers-en- Prayères, pour une grosse so1inine 30.554 livres 10 sols, que lui doit ce dernier. Il était alo.rs marié à Marie-H,enri,ette Lambert.

La Seigneurie de Bazoches Idepen!dait aussi << au civil B de Soissons, don,t Addré Jean Henri Ohanpentier, co.nseill,er du Ray, et ,de S.A.S. M,onsieigneur le Duc d'Orl,éans, lieutenant gknéra.1 d,u Bailliage Proviacial, siège présildial de Soksons, &tait .le titulaire. Un,e loi 'du 16-24 Août 1790 organise judi- ciairement la France en attrilbuant une Justice Ide Paix à chaque canton.

Bazoclhes se trouve do" pourvu (d'un siPge dont la compé- tence territorialse s'6PenId sur les 17 communes du ressort qui, d'ailleurs, ne sont pas les mêmes que celles faimnt partie de l'an,cben doyenné. Le premi'er acte du titulaire paraît être l'ou-

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- 109 - verbure d’un registm des minutes de la Justice de Paix daté du 13 D.élcenibre 1790. En effet, le décret royal ‘du 10 D:kcembre 1790 avait enjoint aux <<Juges ,de Paix de cotnmencer lems fonctions quoiique les tribunaux de ,districts ne soient pas enlcore installks )y. 1.1,s devaient au préala,h,le )prêter serment de fEdélité au nouveau régiime : la monarchie constitutionnelle.

be prétoire de Bazo.chses ,devait être occupé jusqu’en 1802. Le Consulat par arrêt6 du 3 Venidkmiaire an X réduit les Justices de Paix ,de l’Aisne à 37 sièges. Le dernier a,ct’e du ju,ge paraît $tre la pré,siidenoe d’un conseil dte famille tenu le 29 Frimaire an X (18 Décanibr,e 18011). L’organisation juidi- ciaire alctuelle procèide directement de celle &dicté:e par le Code Napoléon et ,par une loi consudaire du 16 Thermildor an X (5 A’oût 1802), le recrutement ‘dtes juges est m,o,diifi.6, la nomi- nation par le gouvernement remplaçant l’.élection.

Lqs élections et les tituloiiws : !Les trois constitutions r&volution:naires, celles de 1791

(Constituante)., c e k de 1793 (Convention) inarppl-imquée, et celle d.e 1795 (.Directoire), avaient institué 1.e principe ‘de I’,éleNction des juges. à tous les cdagr& ; tous des ,citoyens e t fils de citoyens ayant 30 a,ns acco,mplis (5ge ramenk à 25 ans par une loi du 1.6 Septemibre 1792) ,doimilciliés dapuis un an et ne se tiouvant pas en état Ide ‘damesti.ci.té ou ,de mendicité, pouvaient Btre élus s’ils payaient un ,minimulm de contriibuttions directes. En ce qui coimrne les Juges de Paix, ils 1deva.ient être choisis par les citoyens. actifs :et p a m i ceux-ci, sans condition de ca:pacité, élus au scrutin inidivilduel pour deux ans, ils &aient pourvus de ‘deux assesseurs é!gaJement élus.

A Bazo,c,hes, les Clections furent assez frkqwentes. Nous ‘ne possPdons pas la .date .de celde du rpcemi.er Juge de Paix : François, Joseph, Ni.colas Simon, mais celle ,d:e son premier j’ulgement : 31 Décembre 1390, avec ,Pi.erre Heinry Bourlet ‘cnmime greffier, 1eq.u.d le 17 Déce’mbre a jurk entre ses .mains << de bien e t fi,dvellem:ent .exercer ladite commis.sion d,e secré- .tai.re-greffier, et se coniformer dans Ilexercice d’e .ses. foaclhns aux loys du royaume .et tari.fs qui oat été et pourront être décrétés par l’Assemblée National,e et sanctionnés par le Roy >>. .Celui-ci garide avec F,ismes un lien étroit. Le 24 Juin 1791 il sera secPttaire #de I’Ass~mbl.ée primaire de ce canton. Ge dernier é.tait nit à Fismes où il exerçait son ministère ,d’.huis- si,er. Apr& sa mort, sa veuve Marie F.rançoise Viot plaidera contre Pierre Lamessine p u r ,obtenir r&glement de ses ,peines ed soias, eiilgagks ,dès 1785 tdans une instance Lamessine contre Batteux chanpentier à Hermonville ; elle plai,dera aussi, en l’an XII, contpe Jean43aptiste Rive, manouvrier à Paars, pour les debours ide son mari au sujet ,d’une purge ,d’hypo- theque. Tout laisse à penser que le Ju:ge Simon assiste à la seconde assembl.0e primaire, du 15 Juin 1791, dans 1’8glise de Bazolohes. Le Juge coiin:me sles assesseurs doit prêt,er ser- ment au nouveau r6,giIme. A Bazoahes cette solennité- a lieu

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,en Déoernbre 1791. En voi.ci la fm": ((maintenir de tout son pouvoir la Constitution du Royaume dbcrétée par l'As- semblée Nationale et aomptée par le Roy, d'être fi'dbles à la Nation, à la loy et au R.oy, et de remlplir avec z6le et impar- tialité les fonctions d,e son << ofice )>. II preinid la parole, k 26 Août 1792, dans le même Bdifice à une nouvelle assemblée primair.e, pr&dée par lui, .gr&ce aux 88 suffrages sur 117 rpfésents qui lui sont attribués. Il y exhorto au civisme niais sans outrances. Son dernier act,e se situe le 12 Nivôse an II (2 Janvier 1794). DES .Pluviôse .(février) Jaoques Turlin so,n assesseur lte remplace <( pour cause d,éimlissioa )> avec le même greff î,ers

Peu après, le 8 Ventôse an.111 (27 Février 1794), Bourlet, ,de greffier devient juge sans qu'.aucune trace d e son é1,ection ne suibsiste. Ses fonctions durent peu. Le 6 Messidor (26 Juin) rtyparaît Jaoques Turlia en fonctions sappletiaes % à cause du deds du Juge )>.

iLe 6 TIhermidor (26 Jui1,let 1794) e n .pleine TerFeur, trois jours avant la chut,e de Robespierre, Pierre Graux, 1,aibou.rIeur à la ferme de Pinçon à Longueval, devient juge avec Jean- B.aptiste Duniont comme greflfier. 'Celui-ci avait été agréé 'co.mnie c1er;c lalc 'de la paroisse de Bazoches e n Mars 177,2 par M. Breffort curé-idoyen Ide l a paroisse où il remplaçait Adrien Fam,elar. D&s l'an 1791, il est qualifié cl,erc laïc à Sa,i.nt-Thibaut, ,où il est m,ariC à .une demoiselle Paldiceu, pro- babiem.ent fiemplissait41 l,es mêmes fon,ctions dans les deux communes vo.isines? La promotio,n de Pierre Graux au siège !de Bazoches allait lui donner I',occas,ion de troquer sa f6rulCe pour la [balance 'de Thémis.

La Constitution de 1795 devait être acceptée par l,es assem- bl.ées primaires ; le 20 Fr.uctiidor an 1.11 (6 Seiptembre 17959 cette forimalité s'sccoimpl.it ZI Bazoch'es sans in,cident. En m&me temips, oa fait choix des repr6sentants chargés #d''élire, sur le plan dé,partemental, des déiput6s au Conseil ,des Anciens et à cerlui des Ciniq C'ents; Le 10 Brumaire an IV (le, Novembre 1795) nouvelle asseimbtlée et nouvelles élections. Par 36 ,voix, Pierre Graux se voit confirmer ,dans ses fon.ctions de premier imgistrat .du cantoa et un traitemetnt 'de 800 myriagramtmes de froment lui est attribué : 1.000 f'rancs environ au cours officiel 'du blé. Chaqu,e annke, le 1"' Germinal .(2.1 Mars) de $elles assemblées 'devaient être tenues au ohef-lieu. C'.est ce .qui se .passe à Bazoches, mais avec un nolinbre ide partitcipants )de p1u.s en plus faWe, l.es citoyens actifs ayant perdu la foi civique 'des ipremiers temps.

Le 29 Frimaire (20 Di6cemh-e 17993 le coup d'état est oftfi- ciellement annoncé .à Bazoches par proclamation 'de la consti- tution consulaire. II semible que la ,dernière assemblée date ,d.u 25 Juin 1801 (7 Messi.dor an IX),; il s'agit encore md'établir une liste de notaibles ide l'arrondissement Ide Soissons. Pour se réunir, on a,barrdonne 1'Bglise pour l'a,n.cicn prmbytère, tardif respect pour I:e saint lieu ou assistance très mai,gre? Décidé-

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ment les temqx sont changés, la fureur i’conodaste tombe, le concordat s’insinue dans les esprits.

Les actes jtrdfciaires : Inspirés par Rousseau et Moatesquieu, imbus des idkes de

Voltaire et Ide Turgot, les constituants co:m,me les légi’slaheurs croient ide bonne foi axer tout I’apparei.1 jadiciaire français sur la conciliation. A la base de l’kidifim, le Juge ,de Paix, élu, simple citoyen, s’&force avant tout et pour toutes causes de concilier les parties. C’test lue <( sapiteur ZI, un sage de l’an- cienne Grèce, UQ mkdiateur. V,oltaire a vu l’institution fonc- tionner en Angleterre. Il a cru et a su faire partager sa foi à ses héritiers spirituels. LCe cc”issair,e national ,du Tribunal c!e District de Soissons, Lampon, .annonce l’innovatioa aux justiciables en ternies ~enth~ousiastes : <( @i4oyen,s, .PI,us de procès, La loi (du 3 Brumaire an 1.1 vous ,dome un accès facile ,et peu coûteux au Tribunal ,pour faire déci,der de vos diffi- cultés. Une loi aussi salutaire ,doit être co.nnue de tous n. IsI ajoute que <( les auidiences seront multipliCes et se tiendront h 9 heures du .matin les Trildi, Siexiidi, Novidi, Ide cha.que DPcatde, et pour Sois.sons en la maison ci-devant bpiscopale >>. !1 con.clut en assurant que << 1,es patriotes trouveront dans La Loy lie vray moyen de conserver leurs propriétés sa’ns, f rak >>. C’était 1.9 un argument majeur qui portait loin.

A Baz,oches, comlme ailleurs, le Bareau de Paix, présidé par 1.e Ju,ge, assiste de ,ses deux ass;esseurs, doit exa.miner tous les litiges .de son ressort y coampris ceux destines à la juri- diction su;pé>rieur,e. (Jette ,attribution ne rapresente ‘pas une mince tâcih,e, ek1.e s’avèrie peu op6rant-e. La form,tle ne varie guere : d e s parties étant opposkes en fait, nous les avons renvoyées à se pourivoir ,devant le Juge qui a à en connaître )>.

Le souci 1d.e la <( fo-ome IP d,emleure très vif. Bri,d’oison ne veut pas mourir. On note soigneusement les noms, pPtnolms, surnom, profession, !domilcile des parties et des téinioins, mais jamais leur âge, ,quan,d i’ls sont ,maj.eurs. ,Les renvo,is approu- vés sont surabondants, les <<blancs )> ne sont pas rares, en corn‘pensation, i l est vrai, des ratures grossières et des sur- charges ,pâteuses salissent les aches. ’ L’écriture (hésite, se conilp!ique d’arabesques savantes, s’assortit souve,nt d’une orthographe mal1 fixée. L,e Juge n’omet jamais 1.a ‘mention <( après avoir pris avis ‘de ses assesseucs, il tranc!he le diffé- rend, <( apres :mûr exammen >> ou après a mûres réflexions >> ou après avoir (( examin,é avec la plus scrwpuleuse attention ZI. P.ar contre, sa 1décisi.on me s’,assortit guère .d’attenidus. Il aqui t te ou relaxe rarement, il tient granid ‘cas du serment. Les remises sont frkquentes pour auiditi.on de tbmoins, pour praduction ‘d’l-lne Ipiè~ce, d’un mémoire, pour expertise, )pour anbi trage.

Le respect des délais légaux joint à une certaine célérité dans lles décisions al.lient h’eureusement I’an3cienne procedure iiux idées nouvelIles. Lles jugements sont courts, on sent que

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I . - 112 - le juge abrège les plaiidoyers Ides plaildeurs trqp prolixes ; l’oral domi.ne l’&rit, d’ailleurs la phpart des intéressés ne savent ou. ne peuvent si.gner. Le demandeur, ses m,otif, Q suc- cincts, le dbfenseur, sa rkplique, la ‘décision d,u juge, tel appa- raît le processus ojpératoire.

iLe juge est matinal, bien des actes indiquent I’h*eufe : sept heures #du m a t h Il lest aussi patient. Quan:d une partie fait IdCfaut, ce qui est ffCquent, il n’est pas rare qu’il att,enlde ,deux heures sa “qparution, i.1 le note soign,eusamient et repugne a u jugement par 1dé.fau.t. Il faut se placer à l’époqne .des moyens de transport rares,, inIertains, voire ,dangereux.

Le juge sicge à B.azo;ohes, dans un imnieu~ble municipal e t canto.na1 ainsi décrit par Iui-mSme : <( un cabinet teenant au local Ide I’Ad~ministration, ayant .son entpée )dans ladite place et vu (sic) sur la grande route d,e Reims à Soissons, contee- nant un bureau posé sur six pieds, >e tout en bois de ChCine, couvert [d’un tapis Ide bazanne de la largeur de 1 m. 60 et longueur 3 .m. garny de 8 tiroirs dont la majeure partie fer- mant à clef. - un poêbe dbfectueux en faillenlce (sic) posit sur une pierre ca&e et garny .de tuyaux en tôle >>.

,Ledit local appartenant au cit.oyen Anmand Louis François de Paule d’Ormesson, ,propriétaire d’icduy ; apparemment il s’algit d’une d&pen.dance de la f e r” de la Haute-Maison.

plus tard, 1.e juge installe son auditoire opdinai.re dans la triste m,aison d‘&ccrle, un ‘caveau, et aussi dans l’ancien pres- byt6re proche de J‘%glise. 11 tient amsi ,des audiences forahes, à Glennes, à Lon.gueva1, à Mont-Notre-#Dame. Lh, il change d‘assesseurs, et les nota’bijlités du cru, dûment élus <( ad us.um >> l’assistent.

Ce servioe public ne fait pas toujours l’affaire .de ceux qui s’.en sont char.gCs : le 17 Août 17Q2, .à Chéry-Chartreuve, le Juge Sismon interpelle les sieurs Hal,e et Blavier, assesseurs, <( pour l’aider et donaer leur av,is idans une contestation >). Halle répond ‘qu’itl n’avait pas le << tems )>, .qu’il fa1,lait qu’il aille à ses occuipations, et Blavier qu’il n’irait point qu’i,l ne soit payé ide son <( tans

II arrive aussi au Ju:ge .de rendre la justtce <(en notre de- meure )>, c’est presqu.e << l’hôtel du P,rési.dent >), tprévu par la procédur,e de &$éré.

Son champ d’action dif,f&re peu de celui qu’il aurait d e nos jours : Civil, élmancipatio,ns, conseils de famille, appositio’ns de scelles, levées .de scellés, inventaires, p rud ’hon”~ , priestations de sement.

Au civil, i.1 connaît souvent ,d’empi&ments, Ide bornage, de rdglement de fermages, de dettes impayées.

Les gens sont promssifs incontestablement, ils p1ai:dent pour une vétille : une roye de charrw de trop, un cep qui envole ses sarmients uhez le voisin, un <( balossier )> (prunber) .qui dra,geonne abusivement sur l’mhitritage conttgu, ou l’ojm- ”orage ‘d‘un noyer ‘qui (i fait tor B à une vigne. ‘

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Le Juge connait aussi d’affaires relatives à la patente. Son histoire offre d,e curieux aspects : à l’origine la lettre patente Cmanait d,u roi et se présentait: ‘coimme une faveur )du Prince pcnmettant l’exercice d’un droit et une mmikre d’exclusivité. Avant la Révolution, le fait ‘de .détenir une patente, $de com- meriant ,par exemple, constituait un honneur, c’était un:e sorte de brevet d’ihonora:bilité.

La suippression des corporations .devait entraîner celle des pzfientes, mais la patente s’assortissait [d’une perception .d’im- pôt au profit ,de I’État, c’était a,ussi une contriibution, pour employer le terme nouveau dési’gnant la mi5mte ,chose qu’au- trefois.

’ La Constituante n:e pouvait sans do’mmages pour les finances pu:bli,qu:es renoncer à cettpe recette. Par une loi du 17 Mars 1791, elle opganise la )patente :dont l’es prorpriktaires et culti- vateurs &aient exempts, *et elle assujettit aux droits d:e patente une foule de professions.

La Convention suipiprime la patente, vesti,ge d’un or,dre aboli et ab,horré, puis on s’Teimpresse de la rktablir pour des raisons fiscales, sous le Directoire.

A Bazoches, Élol Bazin s’intitule volontiiers meunier patenté, le qualifhcatif confère p e ‘certaine notorisétk à son detenteur. Lre paiement des droits plaît moins à celui-ci. D’où lprocks n0.m- .breux pendants d:evant la juridiction cantonale où le delman’deur est figurk par le Receveur des patentes : Bar,dou à Braine.

,C’,est en l’An V.11 que ce recouvr:ement prend des proportions hportantes : Nicolas Peuidlepike, imeunier à Cllennes - Gervais Foirest, tailleur d’habits à Lon,gu:eval - Jean-Baptiste Bertin, marchanid *et Louis Laplace, tisserand à Paars - Jean-Lo,uis Mignot, &alement tisseranid à Chéry - Jean-L,ouis Vaubmarnle, voiturier à :Ch&ry - en savent q,uelque chose. ,

Les affaires de simple polioe ne vilennent qu’assez tard, l,es menus .d&Iits étant tout ,d’aborrd jugés par lies Municiipalitks jusqu’,en 1798. Par la suite, c’est ,le Juge de Paix qui cornait .de ces causes. Il est alors assisté d’un accusabeur publlc au petit pied, le citoyen Debraine, en l’an VI, et le citoyen Deca- nongue, à partir de Pluviôse an VI.1, qui prend le titre de (( co#mtmissaire pr0visoir.e du pouvoir extkutif )).

,hà encore, le respect de ,la forme dolmine les dhbats : l’au- &nce se donne, <( tenant porte ouverte )> comme il se .doit, (< dans les lieux des séances de l’Administration municipale $du canton de Bazoches >>.

Les affaires criminelles sont bknignes : vol1 ,de noisettes, pâturage d’un pré par une baadrette .qui sans Ldoute a ton.du la largeur de sa langue, préhensi,on de harts, de fascines, d’ichalas, et aussi passage ld’un honime et de son chien (( dans les bleds j9.

Nombreux sont les conseils de famile, 1.es curatelks, les . .

114 - Bmanci:pa.tions, de ,même les appositions et levées ,de scellés .dont la raison est simp1.e (on ilse et on abuse des scellés) : .beau,coup d‘arbsents <( au servlce .dies armées de la République )>.

Le !décès d’un par:ent et .l’élloignammt d‘un kventuel heritier obli.gent aux formalites prescrit,es par un déjcret du 11 Ventôse an II.

On Idevine .des inventaires motivés !par une autre sorte (d’absence : les ,émigrés. tLes familIles .de Noue, de France, (d’Egmont à B,raine, ‘d’Ovillers à Chéry, dont les biens immo- biliers sont collationnés, répertoriés, et ser.ont peut-être sauve- gardés Ide ce chef.

S,i la notion de contrat de travail n’apparaît pas dans sa lettre, elle existe toutefois au foad : apprentis .de corps d’état que le maître a renvoyis a!busivement avant 1.e terme fixé, laboureur qui a été (debaucher un ouvrier travaillant chez son voisin, refus de paie:mtent des gages (d’une sepvant’e, telles sont les matières prudho.mmales les :plus souvent .kvoquPes.

Le Juge s’.oocuipe aussi d’affaires ,dont 1’obJ;et a Gisparu de nos jours. Il n’est pas rarte qu’il organise et procede à des ventes pujbli,ques .mobillières ‘dont tout 1.e détail : objet, valeur, aoquéreur, nous est connu, documentation ,prkieuse e t irré- fiitablve, sincère ,et dktaiallée pour le cherc.heur 1qu.i veut 6tablir le clbmat économiquue et solcial d’.une époque. La gratuité des actes accomplis par le Jage de Paix fait naîtr,e quelques abus, jointe à l’application du concept de la con:ciliation en tous domaines, ils aboutissent à un emipiètement du juge sur la fonction notariabe.

Certainement les noiaires sont les insipirateurs de la lettre du, Ministre de la Justice Merlin, d,u 29 Brumaire an V à tous les Juges ide Paix. Cehi-ci rappelle à ses mzgistrats que cer- tainrs actes ,d,emeurent en deihors de leurs attribut.ions : cowen- tion des parties, ventes, baux, o&b,ligations, quittanees, hypothè- ques, ,donations, inventaires, contrats, renonciations à succes- sion, et il leur mjoint de. cesser ,d’en dresser à l’avenir.

Le Magistrat de Bazoches délivre ades c;erti.ficats de grossesse : I’intEressée se grEsente à lui e t lui fait part <<$qu’enceinte des ceuvres de X... .de n... mois >>, elle Idleimande attestation judi- ciaire de sa déclaration. Le pkus souvent, les c\hoscs ne s’arrêtent point là. Qudques senaines après, le père .de la futurre mère intent,e u’ne action coatre ce << suborneur D lui demandant soit >des dom’mages et inter&, soiit le maria.ge, soit les d.eux. Ce dernier réplifque g q~’~u‘d la vkribé >>, s’il a connu la fille, elle a eu Q com.merce oharnel > avec d’autres. Un fré’quent .dos à dos met I:e ,point final à l’affaire.

!Le Juge. opère ‘des martelages avec deplacements ,dans les bois, assisté .de son greffi’er ; pour .cela, il se fait accom1pagn:er aussi, outre les pro,?:iétaires, de Fra.nçois Lecorche, père et fils, charpe’ntiers à Longueval comm:e <( soueheteurs >>.

Il s’a,git de garantit les. droits des &sents en marquant les

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- 115 - arbres à abattre dans l’année, et en notant la réserve ; il s’agit aussi de mettre Q sous la main de la Nation )> ks arbres de haute futaie nécessaires aux constructions navales.

Les freeltmages donnent lieu à litiges parce que les biens ont Chang6 de maître. Le5 terres ,du ‘clefigé sécularisées, celles des nobles émigrés devenues dolmaines nationaux, lteurs tenancilers ne savent, ou ne veulent pas savoir, à qui ils doivent désormais solder leur redevaace. Le 4 Janvier 1791, Cappe, laboureur à Longueval, refuse de payer son dû à Gharles Mooquet, femnier général de la manse abbatiale de Chartreuve, disant << qu’il ne connaissait pas Id’autre Ipersonne que Monsieur l’Abbé d’Humières relativement au prix de la ldîme B.

L’Abbé d’Humières est abbé de Genk, vicaire général du Diocèse de Reims et membre ipour le clergé de 1’AssemblCe Provinciale réunie à Soissons le 17 Novembre 1787 sous la présidence du Comte d’iElglmont. Il est aussi membre du buFeau des fonds et de la coimlptabilité en coimgmgnie de l’abbé d’Aigrie- ville, abbé des Pr6montrés de Braine.

,L’injure est de toiutes les Bpoqufes. L’6chauiifement des esprits, la passion politique ne peuvent que stimuler cette forme exté- riqeurfe de la colère : le 17 Septembre 1793, Franqois Bocquet, garde à Bazoahes, demande <( rbparation d’honnteur >> à qui l’a traité de fripon, de voleur, et sa iemme de p...n et de m...le.

Clette fièvre republicaine et laïque pousse parfois bien loin les choses, nous n’aidmeitons pas la fureur iconoclaste : le 13 Dkcemlbre 1791, on reproche à Henry Bruyère, marahand de bois à Ghéry-Chartreuwe, d’avoir abattu, sans (droit, trois olames au <( Cornlillifer >> à Bazoches appartenant 2 la Fabrilque, et d’avoir aussi déplanté une croix appelée la << Croix Chartier >>. Il est d’ailleurs condamné à verser 150 livres et à repllanter la Croix.

Les difficultks financières des assamblélees rilvolutionnaires sont connues. MMBme les billets dont la valleur baisse de jour en jour tentent les voleurs : 1.e 8 Octobre 1792, le magistrat

Bazoches enquebe. << Ill lui avait volé 410 livres en assignats, dans son portefeuille >) dit un télmoin, mais un autre ajoute que le vol& a dit << je te ferai raccourcir >>.

A la faveur des ildées nouivelles, la prolbitié se met *en vacances et le Juge de Paix cie Bazoches s’efforce péniblemlent de la faire resp’ecter : le 19 Mars 1793 lte citoyen Hrennuy, curé de la paroisse de Saint-Thibaut, intente une action contre Mi- gnot, marguillier en charge dpe la dite paroisse, en paiement de 12 livres pour deux années de fonldation qu’il a gaadées par devers lui.

Quelquefois, la justick se mêle ,d?e litiges plus imiprévus : en Mars 1793, Antoine Waflart, clerc-laïc de la Paroisse de Révillon, actionne M. Lamessine, gros cultivateur au nigme lieu, pour un morceau de pain pesant une livre tous les di- manches, pain que Laniessine ne lui donne plus depuis pllusieurs mois. Ce dernier r6piiqve que le deamanideur lie lui alplportant

- 116 - plus l’eau bénite le dimanche, il ne doit ,plus rien. Le Juge, sans dou$e, respectueux des vieux usages, condamne Laimessine à sa prestation dolminical.e, et à un rappel d.e plusieurs miches.

Le Juge ‘reçoit aussi des plahtes de la Nluni,cipalité, des gaiqdes-champêtres, des particuPiers. L’enthousiasme populair,e, les szcrifices sur l’autel ide la Patri.e, l’empressement (des citoyens à souscrire aux contribiutions volontaires, paraissent ,un peu hyperboli,qu,es e.n falce de la rkalité. Le 30 Mars 1793,

’ Simon Joseph Tissier, cultivateur à Saint-T.hiibaut, et Marie- Anne Tiissier sa smur, exposent qae le 27 courant, le Maire, le procureur syndic et sapt garqoas de la comtmune, sont venus .chez eux véhhnentement demander 150 livres <<~Ofir les gar- çons qui devailent tombbter au sort ‘pour aller à la deffense de la Patrie >). Après offre de 15, pluis de 20 livres, l.es < autorités ;> ont trouvé que ce n’était pas assez et l’un ,des jeunes gens a exigé de Tissier 100 livres sans quo,i << on lui couperait le cou >>. En ces circonstances, la menace du rasoir national, comme l’a (défini un mauvais plaiwnt, paraît bien piètre argument, mais il situe une Ppoque.

L’attrait du métier militairte ne s&duit pas tous les citoyens : le 19 Vendémiaire an IV, à ChOry, Bienne Leclerc, tisserand à Cruaux est interpellé sur les 4 heures du soir par A.ntoine Bellier, â,gé d’e 23 ans, qui lui demanide <( s’il voulait allier à la guerre avec lui >> ; il lui rkpond <<‘que ce n’&tait pas son m.étier >). La guerre, il -est vrai, dure dé@ ‘depuis trois ans et on n’en voit guère l’issue.

%Par la minceur de l’objet en litige, le procès revêt quelque- fois une cocasserie certaine : le 6 Septtmbre 1791 Nico,las Blavet, perrulquier :à Chh-y-Ghartreuve, fait citer i compa- raitre Gharles Mscquet, le gro,s fermier de La Montagne, en ,payemen,t de 35 sols pour l’avoir G: ras6 et frisé >> ,depuis en- viron trois mois avec intérêts et dkpms. Le dit Mocquet conteste la demande, mais le juge le condamjne à solder ces frais voluptuaires.

,Le 25 Pluviôse an II, Jean-lpierre Aubert, jardinier à Vialle- Savoye, sol~li~cite q,ue son voisin Andrb L’Hon”, kgahnent jardinier, soit condamné <( à .remettre dans le jour .de la sen- t.ence à intervenir, la Gha?ne de la coride du puits qui leur est comimun, et qu’il a retiré.e ,avant-,hier, ce qui prive le dem.ande,ur de tirer l’eau audit puits >>. L’Hom,me &phque qu’il a,ccepte, mais à conidition ‘de ,recevoir ,de sojn adversaire 20 sols pour sa cpoteipart ‘da” fa valeur ,de la chaîne.

La confiscation des b,iens des 6mi.gres et d’église leiltraîne quelrques fonmalités, c’est ainsi que les ,lacataires doivent prêter devant le Juge ‘de Paix un sennent d’affirmation de leur loca- tion, puis plus tard les aloheteurs devront é*gaiement affirmer leurs droit ’en justice. L e (( brÛ1e:ment )> systématique des archives, terr.iers., cueilbirs, et .de tous titres, de propriété, oblige à recourir à d’autres moyens de preuve ,eiwor:e que très prkcaires.

- 117 - ,Le Ju.ge cantonal dresse des procès-verbaux eii cas de mort

violente ou sans cause apparente, ce f.ut Ive cas pour Jean- Baptis,te L:e Roux, cultivateur à P,erles, ,décéNdé sur la route de Perles à Bazoches d’ << applopllexie sanguine >> selon le diagnostic .de Noël Subc, l’oiffkier de santé d,e Fismes, lie 25 Novembre an V.11 ; pour Jean Duval, manouvrier, mort dans tes champs le 14 Fructildor an ViII ; ce le fut aussi pour un inconnu trouv-6 dans la V,esle par. les A~utctrit4s de Saint- Thibaut, le 6 VentBse an VI.11, et Q couvert ‘d’un habit uni- fonme garde national bleu dont Ive bouton portait 1.e numéro 204 s>.

Le Contentieux économique : Les ,prix, la monnaie, domminent les ipréocculpations gouver-

nementales, on en observe le refkt à la Justice de Paix ! La Legislative Binet .des ,masses de papier : créati,on de 1.000 millions ‘d’assignats en novembre 1791, la Convention suren- chérit : 400 millions par une loi #du 24 Octobre 1792, puis 600 inbl.lions le 21 Nowmbre. Aussi n’est-i.1 pas éton.nant qu’à Braine, cett.e “5 année on incancène un étranger qui venait de cha,nger ,dans une auberge un faux loufs ,d’.or. A Bazoches, on a vu qu’un qui,dam est accusé Ide vol’ ‘de 410 livres e n assi- gnats dans un portefeu.il,le .en 1792. Le 24 Mai de la mêlme annke, Jean-Louis Liance, boulanger à F,ismes achète 1 muiid de bhd à Pierre Laurent, cultilvateur à Blanzy, pour 195 livres. On est :d’accord sur la chose et sur I:e prix, et la vente serait parfaite si la ,monnaie demeurait stable. Laurent declare que le bled est << mesu.rk et chargé sur une voiture à cet ef.kt >>’ m,ais que ce serait 5 la con,dition que Liance lui ’en paye le prix en assignats et non pas en billiets patrioti.ques ainsi qu’ils en étai,ent c0nvenu.s. Laurent refuse Ires billets patriotiques de Paris, ceux de Sois.so.iis ; le juge, resipe,ctueux du cours force, ordonne livraison .du grain dans le jour de la signification de sa se’ntence et réception du prix en assi,gnats ou biUets patrio- tiques de Park., Reins ,ou Soissons, sinon il ajoute au prix cowe.nu 48 livres de dommages-intérêts.

Le S Fri,maire an IV, l’Administration cantonale no.mme un secrétaire et deux atdes ; pour ces derniers, elle prévoit un traitement proportionn:d à << l’énome (cherté des denrées >), dit le P.V. de leur installation. Toutefois, elle se garde bien de chiffrer cette r6tilunération.

Dans sa séance publi.qu:e du 22 Novembre 1792, le Conseil Général du departament de l’Aisne admet une disette de grains to.ut en la declarant <( factice et i1déal.e D, il note que Ires billets de confiance sont tombés en discrédit.

Le lkgislateur multiplie pourtant les lois et decrets relatifs à la nionnai:e. Aux mk’dailles de confian.cfe, il dénie toute valeur libératoire, pourtant leurs flans m6talli:ques représentaient tout de m&me un pouvoir d’achat efifedif. ,La Convention ordonne la mise au rilosi dqes billets patriotiques ; num&air:e gag6 par les biens des émigrés ; ekle fait de même pour les

lbill*ets de confiance é<mis par les municipalités, qui se carac- térisent .par le peu (de crbdit accoridk à ces vignettes. Ce dis- cr6,dit de la m,onnaic devient tel que le gouvernanent se trouve obligé de prendre dfes mesures dra,coniennes pour rbgkr la sobde de ses troupes, à quï va toute sa sollicitude, n’est-:ce pas le plus sû,r ramipart du nouveau régime. Le 22 Dkclenibre 1792, la Convention aecide que les troupes e.n gamimson rece- vront en es,p&ces lie prgt, .inais la haute-paye en assignats ; que les traup’es campées et cantonnées seront soldées en espèces et que la garde aationale sera payée en billets.

L’avSnement du Dirmcctoire ne mo:difive guere la situation. A Bazoches, le 12 Germinal an IV ((Jean Bopetk, homme .de la aéquisition, est prévenii de faire ,des lpibces de .douze sous avec du vive argent )>, et incarcére à Braine.

Le Ministre ,de la justice s’i,nlqui&te à juste titre ; le 18 Thermi,dor an V,I il écrit au Juge de Bazoches : <( Depuis quel- quw tewps, on reiniarque .dans la cir,culatian b’eawoup de ,pièces faus.ses.. La coinmune ,de Paris est inondée parce qu’on y reqolit plus facilement cette sorte de monnaie. On m’assure ,que Zes gros sous faux y abondent de tous l>es .départements dqe la France et notamment Ides departements rt5uni.s. Il est temps ,de faire cesser un ,pareil brig,andage )>.

A Bazo,chees, le juge ,qui n’a ,pu faire fles:pecter la loi du maximum étaiblie par le colmité ,die salut putblic, se trouve obligé ‘de specifier dans ses dkcisions le moide de [payement d:es dommages et intérêts. Le 1” Pluviôse an VII, il condamne au règlement d’une somme ,de e 231 francs assignats ,qui, rSduite suivant l’échelle de dépr&ciat+on du papieramonnaie $du’ dlépar- teinenf ‘d4 Il’Aistie, .forme un total ide idette ide 90 Francs nu- méraire ..

On le voit, rien ‘ne peut vaincre la Idefiance publique, la loi éconoini$qule .demeure plus i!mpérative que la loi politiqwe, la mauvaise monnaie chasse la bonne.

Le ,Cdendriey ripublicain : Son institutim oMi,ciellte date du 24 Notvembre 1793 (4 Fri-

mai,re an II), imais avec un certain effiet r6troa.cti.f puisqu’en fai.t on a fait idkbuter l’ère rkipulblicaine au 22 Septe,mbre 1792, date .die l’éiquinoxe Id‘autonme.

Son appllicati.on ne va ‘pas sans certains errements trks fâ- cheux !pour le chercheur ,qui .peine là sérier les deux notations dmu temps. Jus,qu’au 8 ‘Mai 1792, le Juge Simon rkdige ses acbes en les datant coimm*e par le passe selon le calendrier grkgorien. A ]partir ide cette $date, il continue a user du moide habituel Ide ;division Ide l’année, il ajoute là c*elle-ci la unen- tion an 1.V Id:e la Liberte, faisant vraisemblablement remonter l ’ke nouvel1,e à sa ,pointe e x t r h e , la réunion 1i.minaire des fitats Géneraux cowoqut5s IB Versail1,es le 5 Mai 1789.

Le 29 A,oiît 1792, l e juge ,nilentionne à la suite de la date ,de ses actes : an IV Ide la Liberte et 1“’ ide 1’8galité. Puis cette

- 119 -

in di cati on con n ai t zqu el quies édi pse s. E 11 e s'in st al1 e dé f i.ni t,ive- ment .le 19 )Octobre 1793 an IzI de la Réipubliqu'e mais sans empl,oi d,es mois r6publicains.

:Le Juge Simon cesse ses fo,n.ciions ,par dé,miss,ion en Jan- ,vier 1794. On peut avancer que le calendrier, ,preuve tangibbe d'une orientation nouvelle 1d.u kgime, ne aconvenait point à ses convictions de royaliste mnstitutionnel.

La ,dispariti.on tatale idu calenidrier grhgorien devient chose faite ,2 Bazoches le 23 B.ru1mail.e (an II). Edhe va .durer Ido.uze années, au-debà mêime #de la li,mite aificielle jusqu'en 1806. Le Conseil !i"iulunicipal pren'drta une d8libéra.tion datée du 201 :Pl,uviôse an XIV, alors que .lie .P(réf,et d'Em.pire ,Mechain .avait pris un arrêté 'du 27 Veadeimiaire an XIV ipoiur 4dilcCer le re- tour au traditionnel, caljefidrier ià ipantir id'u 1"' Ja.nvier 1806.

Si Pierre Henry Bourdet et Pi,erre Graux notent le teinvps selon ,les rkgles poétiques tle Fabre d':Églanti.ne, ils 'ne pous- sent 'pas leur civisme juaqu'à traduire -le jour et l'heure d,e la décade selon la formule ,nouveltl,e. Poiurtant dans son constant souci td'exactitud.e, la Conven.tion n'avait-el1.e pas !mis en concours, le 21 Pluviôse an II << un ,moyen, pratique d'organiser les montres et pendules en #divisions centésimales D, elle de- mandait aux <( artistes d e la R6pu.bli'que >> <( l'organisation :la plus simpl.e, la plus solide, la *moins coûteuse, à donner aux montres ide .pochre, aux ipendules, aux horl<oges, pour niesturer e.nsemble ou séparément les ,d,iftérentes [parties ,du jour en .dix heures et chaque heure en dixiC"s qui par le décret ,du 4 Frimaire est divisée en centi&mes, milliemes et dix ~millièmes, et ,qudl*e est l a meill!eure ananière d e les indiquer s.oit ipar le cadran, soit ,par ,la somerie ; queil est le changement Je plus, iprompt, 1.e plus &npl:e et le plus sûr, le mains coûteux, à faire ,aux aaciennes !pendules, imontres et ,horloges, pour leur faire marquer à la fois I'ancie'nne :et la nouvelle division du jour ou seulcinent la nouvelle B.

Malgrk d'alléchantes promesses ide prix : 3.000 livres pour le premier, 2.500 lmivres ,pmr le second, 1.500 livres pouCr le t rois ihe, I,es artistes ne rdpon!d+ent guere à cet a!ppd, .il est vrai ,que la solution rdu iproblhe relevait de .celle de 1.a qua- drature du cercle ou <de celle 1d.u mouvement iperpétuel et coanmie par le passe, à ,Bazoohes, l'horloge de l'Église paroissiale marque les heures orthmadoxes $des (douze .divisions de la Idemi- journéie, remontée ,par Jean-Baptist,e Damont qui note soi- gneuseme.nt cette tâche hebdolmatdaire idans ses tabletbes, (le dos de son plumit.if Id'auidience) ainsi 'que son gage : 1 franc.

Pendant la ,Terreur, l'irrespect idu calendriter répblicain constitue 'une faute grave ,pass.ioble ide [peines séveres, le mkpris cles fêtes rpuiblilques n'est pas moins li$.rithensilble. Parfois, des incidents naissent de cette incolmapréhension .civi.que : le 14 Jui.llet 1792, Antoine Dupont, ,pro,cureur ide la coinm'une de Crlennes, Antoine Bocquiillon et iLouis Quilqueret, ont ,d.ét:el.é 10 chevaux << qui étaient à la con,duite Ide 3 (domestiques, qu'ils ont .mis en fuite, et qui hersai:& ,différen:tes tpiè,ces de terre

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sur le terroir de GPennles ; au anombre des chevaux, ,les sus- no”% en ont enkvé ideux, 1 Ongre ,(si,c) sous poil gris âgé d’environ 10 ans, e t l’autre aussi Ongre sous ipoil rouge, moins ag6, qu’ils ont mis en fourri6re chez le sieur Andrieux, le 14 ciu courant, vers les 7 heures du matin, acco1mpagné.s d‘environ 12 !hlo:mmtes tous anmes ‘de Siusils )>. .Le propriéta,ire ,des che- vaux ,Nicolas Wafflarit, laboureur ,à BaSlieux ‘demanide des do,mmZges et .intérêts et le retour ides chevaux au bercail. Dupont rkplique que c’lest <( de son oridre et ,à sa .réquisition )> que Bocquillon ,et Quiiquei-et et autres citoyens armés de la GaIide Nationale ide Glennes ont arrêt!é ,et empêché les :domes- ti>ques de travailler. Ils ont ,d,étel.é les chev,aux, autorisés par l’arrêté .qui o.rdonne aux Colmmunes ,de c816brer >la fê,k civique de la Féderation >?. Il ajoute que le sieur Wafflart, qui avait fait travziller par ses domestiques ce j,our-là, méritai.t d’être condamné à 50 livres d’amende. Wafflart &pond que <( l’arrete du departement nie dkfiendait là personne de travailler 1:e j.our de ]la F’hdération, ,qu’il G jurelait B seullement des communes d’en céltibrer la fête civique et que son in‘cention n’a jamais été et ne sera janiai,s d’empêcher ou de retarder les travaux de la ,carqpa.gne ; (que -Dupont en sa qualit6 !de iprocureur de la co inm” de Glennes avait in,duit à erreur le aconseil de ‘la co,inmune ; !qu’il ‘devrait ,mieux intenprêter lies lois et dCcrets ,de l’assemblée Nati,onale et sanctionnés par le Rsoyy, ainsi que les arrêtés rdu Délpartement ; .que la Loi ide Septembre 1790 dit exactement ique la fête .civifque ,des Fkd6rations se fera ,à l’avenir dans les .chefs-li:eux ‘de Districts >>. .Le Juge pefiplexe, mais aussi peut-être co’nvaincu de la va’leur des textes sanctionnés par 1.e Kcy, encore <( régna.nt >>, renvoit les plaiideurs. dos là dos, mais ordonne Impérativement le retour 12 l’écurie ‘des ideux chevaux saisis.

Le Contentieux podifique : La .foi r6publicain-e s’attiéidit assez rapildsment, aussi lc

Dir;ectoi.re s’!einploi.e-.t-il là ranimer le zkle patriotique. Lambrechts, ministr,e- de la Justice, écrit au. Juge de Paix de Bazoches le 29 Germinal an VI, pour l’enjoindre dje respecter lte calendrier r4puMicai.n et suriout ide idh6mer le id.6ca;di. dl Idoit savoir le peu Ide valeur de ses arguments, il a bealu qua- lifier les infractions ,de (< hochets de la superstition )), de <( regrets de l’incivisme )>, ,de <( derniers vestiges d’un asseni- Blage gothique >>, cet ampihigourisme masque mal son impuis- sance idevant le reitour aux traditions poipulaires et ancestrakes.

E,n l’an VI11 (1799)’ nombreux sont tes procès-verb,aux de gendarmerie déférés au Juge de P o k e ]du canton pour << s’être permis [d’aller A la charrue > ou Ide <( charroyer avec Ideux voi- tuces > ou de <( chaqger !du fumier >> au m4pris de la loi :du 17 Thermidor an VI, loi qui intendit Ide travailler les <(jours de’ décades, qui doivent être regardés comme des jours de repos Y>.

Et François Le Roux, cultivateur à Bazoches, Paul1 Choron, nouveau fermter à Pinçon, la Veuve Le ~Rou~x, cultivatrice à

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Perles, Jac,ques Thibafut, cultivateur a Bazoches, Jean Tétart, cultijvateur à Vaux8céré, s:e voient traduits pour ce « fai.t civil » (devant le Tribunal. Ils se 8d8é,fenldent ,pourtant innocemment #mais non sans habileté ; l’ua dit « qu’il avait semé ses grains la veille et ,q,u’il (ne ,pouvait se ‘dispenser <de les couvrir Ile lentde- main » ; l’autre « ~que #c’était la necessité urgente, lpar le retaad #de la culture, ‘qui lui avait ‘oecasionrre ide travailller ledit jour » ou rencore « vu l’inconstan~ce des ‘mauvais tsms (sic) ‘qui le ‘met tout ,à fait en retard pour la culture <de ses terres pour les ‘ensemencer en av,oine et autres graines de ‘mars ». Rien n’y fait, lla justke est inexorable, le cas est Ipen~daible :et ils sont condamnés à 3 francs 8d’a,menlde au prolfit (de la Répubbque, et aux ,dépens lisquild&s ,à 2 francs.

Il existe un autre critère rmomrant ‘le ldklin du jacobinis8mc : la fcrmule finale qui, ldans la ,corres~po~ndance, a re’mplack les civilités de l’Ancien Régime. Il est de tradition chez les gens d:e robe ‘qu’une ex#quise cotntoisie ,présilde là tous les rapports ,proîessionnels. ILa lRévdlution a mis cette urlbanitc en va,cances. Avec son ministre, ses supérieurs, les autorités, l’arm’ée, le juge termine sies lettres (par la fameuse a,postrophe « Salut et Fra- ternité », (mais dès l’an V>III, une variante est ap,portée à cette exhortation « Salut et ,Consiidération ». En l’an IX, il clôt ses missives par un bref « Je vous salue ». Bientôt 1’Etmpire res- taurera la politesse eipistolaire.

Le Jnge de -Paix :de ,Bazoches doit assister aux fêtes ré.pu- blicaines - à ‘défaut de pain qui est rare et cher, le Directoire offre des j-eux au peuple mécontent - et revêtir le costume de sa charge. Une lettre du Ministre Ide la Justice ‘du 1”’ Nivôse an VII lui rappell’e cette O\bligation, autre signe non équi- voque lde la tiéldeur Ide ses convictions et de la lassitulde de son zèle.

La prison : Le Juge de Paix de Bazoçhes ne condamne guère à la prison,

l’ameade et les dopens lui swf,fisent (pour sanctionner les delits ruraux, Iles contraventkms et autres menues infra’ctions de sa compétence. IPourtant, Bazolches possede une prison, lmoldeste sans doute. .En cas ‘de {dklit ~pl,us grave, c’est à Braine ‘qu’on incarcèmre l’e ‘prévenu à la m’aison d’arrêt colntigü,e à la ‘mairie.

Déj#à ‘4 la fin de l’Ancien Regime, on relève l’écrou à Braine par le brilgadier Ducarme, de Pierre Lefévre, garçon « charon » « :Pour cause d’insulte enmers la bergère mà Bazolches » le 29 Juillet 1787. Dès 17313, le 27 Mars, I:e brigaldier Lambert certifie « avoir idépozé ‘dans la ,prison [de Braine le nam:mié Boulange, accusé de vol » et l’avoir élargi sans pain et transféré dans la prison ,de Bazoches le lenide,main.

Gtrilslo’t, genfdarme ,à IBrain~, en vertu d’un !pr~olcés~verbal ldressé {par le Juge de ,Paix du can,ton ide ,Bazeoches contre la fille Julie Hubert, fille Immeure de 16 ans wviron, ipour un vol de raisin fait Ile 25 (du mois h 10 heures du ,soir, la met

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en prison a Braine, la première « ‘fette » sans cullotide de l’an Id de la Rkpubli’que une et inldivisilble.

Le 20 Vewdkmiaire an V, le lrnlême ‘brigadier Laim~bert inscrit au r,egistre ,de la geôle {de Braine « (doposé en cette ,maison les nolmm,és ide Villers et Gent Andoint, ,tous (deux arrêtes par oridre du Juge de IPaix lde Bazoches, comlme prévenus ». Sans doute ‘ne saurons-nous jamais le m#otif réel ,de cette incarcération.

iL’an VI, le 14 Bwmaire, le mkme gradé de la genldarmerie opère un cou~p (de fillzet beaucoup .plus Iraste. La pluipart Id:es no’ms qui figurent sur le registre nous sont familiers, presque tous sont ceux ,de notabilités :de Bazolohes O~U d:es environs imjmédiats : IDélpôt à !Brame (de : Louis Thibeaux, François Le Roux, Jean Antoine Chenard, Pierre Denouil, Jean Louis Bour- quin, Pierre Hivet, Martin Aub:ert, Étienne Franquet, Ed.mond Breto (sic), Philippe Delbar,gue, .Nkolas Marchan(d, Jean Charles Le Si,gne. La Imention ‘motivant l’arrestation est assez syb’illine : « réquisitions » suivi de « transférlés #à Soissons le 15 ».

On peut émettre l’hypotihèse qu’il ne s’agit pas (d’une opéra- tion ‘de police, mais silmtpilement (d’un appel sous les drapeaux « manu {militari ». Si ces nocms sont c,onnus, les prénoms le sont beaucoup 8moi.ns, ce sont sans doute 1d.e « jeunes » futurs conscrits. D’ailleurs la )Prison de Braine a,brite souvent les recrues wjoignant lelur dépôt, comime elle héberge aussi Ies « vktérans » retournant en leurs foyers.

Le, 25 Ventôse an VII, le gendarme Caron (met sous les ver- rous les nolmm,és Joseph Le Caute et Jean !Le Caute sur un « ‘man’dadaret de semé » par le Juge de Paix du canton de Bazoches.

Le 5 Messi;dor an VI~II, sur les mIe.mes pièçes, <le gendarme Crochet incarcère An,dré L’Hoimme (le jardinier de Vil,le-Savoye, lplaildeur lpour une corde à ipuits).

ILe même genidarme arrête et met au cachot à Braine pour 10 jours et par ,manfdat tdu Juge ,dme Bazo’ches, Jo’seph Laplace, le 16 Vendélmiaire an #IX.

Enfin, le 29 Frimaire an XII, Delettre, brigafdier à Braine, depose à la <maison ‘de sûreté « Jean Mari#e dee la Hautamaison, natif de la communes Ide Bazoches, arrcté sur la foire [dutdit Braine, pour ‘dbffkrents vols (de lmarchanldises corrfikes a la foi pub’lique ».

R. HAUTI’ON.

SOURCES Archives de la Justice de Paix dle Bazoahes (greffe du Tri-

bunal, Palais de Justice de Soissons). Manuscrifs : Registre Id%crou de lla maison de sûreté de

Braine. (Mairie ‘de Braine). État-civil de Bazoches. (Mairie de Bazoches). Imprimés : Bulletins 8d&udaires an VI, an X. (Mairie de

Braine).

- 123 - SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

DE VERVINS ET DE LA THERACHE

Bataille de Guise Août 1914 -

Il y a une ville qui a doublement le .droit id’6tre fikre de son passé. ,C‘est Guise.

1” Elle a une belle histoire !derri&re elle et n’est-elle pas un peu apparentke B la Lorraine puisque le Im.aître de ce fier chât,eau qui n’est plus” .qu’une ruine aujourd’hu.i f u i .un prince cél&bre, Claude de Lorraine.

2” aMais ce n’est pas tout. IL8 allait se douer le Idestin de la France. C’est ici qu’en août 1914, la 5” Anmke, sur ordre Ide Joffre, va livrer une bataifille entre ,Oise et Somime, contre Bülow et Von Klu,clc mais elle ne la gagnera pas de ce côté car son chef, plus dairvoyant que Joffre, saura de ,quel côté avec Ba imoitilé ,de son armée, il (doit se battre pour être vi,cto- r.ieux et il l e s e r a sur les Imeilleures troupes ide l’anmée alle- Imande, la gande prussienne qui se retirera au soir Idu 30 août, presque anéantie, ‘d’une luttte terrible. Et cela va ,montrer la valeur :des soldats et tdu chef ide la 5” k m é e .

Je n’ai pas la iprétention Ide peinidre en détail une .batai.lke qui va ,durer presque 3 jours et renidpe ensuite possible la Marne. J’ai ,désipé seukment, A prop,os Ides Iêtes ‘du cinquan- tenaire, !brosser iun tableau Id’ensanible et montrer combien étaient justifiés les .honneurs rendus par Guise aux solidats, aux chefs et au commanldant #d’am& ‘Lanrezac durant les f.êtes (qui viennent de se dérouter idans une cité oh&re 18 (mon mur .

Depuis 5 jours, la .5” Armée retraite en oadre. Elle n’est pas battue. Elle ,garde sa confiance a son chekf. On ipren:d .du champ seulement mais voici ‘qu’une action .nouvelile va lui 6tre imposée. Joffre vouidrait :

a) empêcher Von Kluck et Von Bülow d’avancer si rapide- ment ;

ib) retenir l’acmée anglaise sur la ligne d e feu. L’expérknce l’a .éclairé. IPlus !d’attaque sur le centre alremand. TBcher de coilfcfer I’aibe ,droite ennemie et tenter .de lui infliger un Cchec

- 124 - sanglant. Pour cela, un ‘moment, il a espér’é pouvoir compter sur Maunoury, les Anglais et Lanrezac mais vite, il sait .que cette action .ne :pourra se réa1:iser.

Alors, m0in.s amMeux, il réd.uit son ,plan à l’action de la 9 Apmée (mais il se trompe malheureusament sur la situation ‘de l’ennemi tdevant la 5” Armée Il est persuadé et son E.M. l’est aussi ]qu’il ne reste plu,s d’Allemands au nord de l’Oise supérieure. Biien sûr, il y a Hausen ;mais celui-ci est assez loin.

Bülow, il )le croit affai,b,li par le siège de Maubfeuge, s’avance vers l'Oise .inoyenn’e, .n’ayant ,rien su.r. l’(Oise supérieure. ,C’est une grave erreur que Canrezac ne commet pas et il .ose le dire, ce qu’on interprgte très mal. Joffre lui envoie le 27 $par un agent die liaison, o,rdre vepbal d’attaquer avec toutes ses forces sur S,aint-Quentin. -Mouvement particullièreiment dangereux aà :effec- tuer car lui sait que, quand il atta,quera sur Saint-Quentin, il Fera à son tour saisi de flanc par Bülow, débouchant de l’Oise supéri:eur.e avec au m.oins 2 corps.

I l le ,dit mai,s hélas, non seuh ien t on croit .qu’il a tort, mais on sup’pose qu’il invente .Lm ipéril ilmaiginaire pour ne \pas attaquer.

,C’est un << catastroip’hafid >) dit le trio Berthelot, Alexandre, Gamelin, trois officiers [dans lesquels le génkralissime a une foi aveugle.

La vérité, c’est ceci : Avec sa clairvoyance habituelle, ,inon père sait que s’il obéit l’or,dre qu’on lui idonne, la 5” Armke, lancée sur la rive :droite

de l’Oise, aura la rivigre à dos et 8Eül.ow ayant toute latitude pour le faire, tGmbera sur ses arrières.

Qu’aurait-etle pu faire si cela .s’#était proiduit ? car aucun doute pour mon [père, son armée sera ien danger de périr. 111 hésite, songe à demander sa re!l&ve mais tinalem.ent, i l .d&cide d’obéir. Akxanldre, ide retour au’ G.Q.G., ayant, ldéclard que Lanrezac ne veut pas se battre, Joffre va Marle, ,décidé à r:elever Lanrezac.

Quan,d il arrive le 28, il lest olbligé d e reconnaître (qu’on me lui a pas .dit la vérité. .La 5” Armée est en train d’etfifectuer les mouvements qui d!e la situation face au Nord doiwnt la placer faae à l’Ouest c’est-hddire rà la region de Saint-Quentin. Joffre renonce à reiever Lanrezac qui )exécute ses ordres mais le lendemain 29 août, il arrive 18 7 h. 30 à Marle, juste au. molment où Bülow attaque, ddbouohant de la vallée supérieure de l’Oise. Lxnrezac ne se démonte pas. Il avait prévu ce qui arrive. Joiflfre le regande, l’observe donnant ses oridres a w c c a h e et cl a r tk.

Notez ceci. Joffr,e reste silencieux. Lanrezac dit tout haut à Hély Id’Oissel : << Il faut stopper l’action sur St-#Quentin et li.quiider de suite

Alors, il garde le 1“’ CA, so’n !meilleur, ‘en réserve. L,e l? GA l’action Bülow >).

- 125 -

hi-en qu’6prouvk 21 Charleroi tient bon. Hache qui commande Ie 3” CA stoppe le ipassage de l’Oise et se retourne contre Bülow. II djevance en agissant ainsi l’ordre de Lanrezac et durant toute la m’atinée 3” et 10” ICorps français luttent avec unie énergie farouche. Ils appellent au secours.

Lanrezac, insensible, ne dit rien mais quand il juge !es Allemands sutffissmcment usés, il laisse la main au 1” CA. Allors, on ,put voir un spectacle merveilleux qu’on ne reverra plus jamais. Tout un corps Id’armée déployé, musique en tête, dra- peaux claquant au vent, olfficiers IA cheval se lancent à l’attaque. Les 3” et 10“ suivent entraînés. Bülow effrayé donne ordre de refranchir l’Oise et appelle Von Kluck au secours.

Le 30, la 5” Armee lbrûle ide rqprendre la ibataille mais ordre est de reculer. Joffre sent-il l’importance de la bataille gagnke par Lanrezac ? [peut-être p a s et pourtant le bilan est superbe : - moral relevé, - la gande, pendant 80 % d e ses officiers, est presque

,d6,moli e, - perte Ide 4 jours pour les Allemanlds (28-29-30), - Von Klack infléchissant son axe de marohe, la Marne

lest (possible, - )Maunoury sauvé des griffes de Von Kluck, - la 1pr:ession sur les Anglais va Idiaminuer. Ceci n’empêchera pas le triumvirat d’obtenir la relève de

Lanrezac et ce fut très malheureux, inais c’est une autre hi s toi rre.

Cdt H. LAINREZAC.

,

- 126 -

SOCIÉTG HISTORIQUE

DE VILLERS-CBTTERÊTS REGION ALE

L‘inscription exacte de la cloche donnée en I 360 par Jean de Longueval,

à l’tglise de Villers-Cottedts - On c,onnait la fragilité des tém’oignages humains. Aussi

,est-il courant Ide dire qu’il est Idifficile .d’bcrire l’histoire. .Par contre, .r,elever avec exactitude .une inscription cou1.k

dans le bronze ne semb1.e pas devoir poser td,e Iprobllirmes. *Mais lorsque cette inscription (doit se lire sur .une cloche

dont elle fait quatre fois le tour, .qu’elle est Ccrite en lettres ‘gothitques - fort belles, mais *d’.un tdessin au premier atb,ord assez ,déroutant - ct ,que, de plus, la cloche est susipe.n:due dans une chanpente d'actes peu comninmdle, on, conçoit que I’opé- ration nc so,it pas aussi aisée qu’#on aurait pu I’inmginer et que lles relevés faits par dirff6rentes personnes ne soient pas tous identiques.

Il ‘en a été ai:nsi pour la grosse cloche de 1’Bglise Saint Nicolas de Villers-rCotberEts.

D:ans le Bulktin d*e la Société Archéol,ogi’que, Historiique et Scienti,fi,q.ue ide Soissons (Tome XVI” - page 1%) on trouve le texte suivant, (d’onnC ;par M. de la Prairie, présildent de ladite Société, lors Id-e sa séance .du lundi 6 octobre 1862 :

<( Jehan Ide Longueval, pour lors ohevalier e t escuyer tran- chant ordinaire ,du très chr6ti.m roi Henri, 2” .du nom, et ,depuis *du roi François son fils, met capitaine ,de ce lieu ,de Villws et de la forêt Ide Retz, m’a tenue ... et nommée Jehanne le XXV” jour d’avril, et l’an mil Vc soixante.

Dieu veuille lui octroyer la misériconde )>. La regrettbke Mme A,miet-D,ubois, dans son étvde si docu-

.mentee sur 1’Cglise .d’e Villers-Co~ttcrCts - parue [dans le Tome VIII (1.961-1962 des Mémoires Ide .la Fddé,ration ides Societks

à l’abbé Chollet un texte ne différant dans l’ensemble du pré- cédent que par Il’ortmhographe de ,quelques mots, mais où on lit au lieu de : <<,m’a tenue. .. Y) la versi,on : << )m’a tracée ... >>.

d’Histoire et d’ A rchkologie ide l’Aisne - empr.untait ‘(page 189)

- 127 -

Il est à remarquer que les deux versions font suivre les mots <( tenue )> let << tracée >> de points de suspension, lesquels n’exis- tenr pas sur la cloche, amais qu’on peut interpréter cosmme étant le signe d’une certaine periplexité.

Une autre version disait : << m’a tdonnée >> et une autre encore : <(m’a (bénie )>. ]L’abbé Chollet, en transcrivant l’inscription, indiquait que

quelques lettres étaient idéjih effacées )par le temps. Peut-Etre était-ce 18 la raison Ides différences d’intenprétation.

En réalité, la difficulté de lire correctement le mot litigteux ne provient pas Id’un effacement ides caracteres. lLeur relief ,est aussi vigoureux que lorsqu’ids sont sortis du moule. Mais s’il est relativement facile de lire les mots faisant face au viide dans lequel se !balance la cloche, il est malaisé de déohiffrer ceux qui se lprésentent 1atCralement par rapport à ce vitde et sont masqués ,8 une vue directe par les montants de bois et les contreforts Ida la charpente.

)Les lettres &tant magnifiquement en relief, l’idée vint de s’en servir coin“ de caractkres d’imprimerie, de les enduire d’encre, d’y appliquer un ipapier transparent, et de lever ainsi le calque du !mot mystérieux.

Ce résultat f u t le suivant :

La 1’” lettre ktait incontestablelment un 1 k e s 2”,4 et 5” ,des -e Quant 21 la 3”, elIfe lpouvait Etre aussi bien LI, n ou v. En effet, Idans le mot Longueval que porte la cloche, n, u et v

Quel ktait donc le mot exact? Et quelle pouvait être sa silgiiification ? La solution Ide l’énigme fui trouvée dans le Dictionnaire de

l’ancien langage françois par Lacurne dqe Sainte Palaye, Mem- lbre *de l’Académie ides Inscriptions et ide l’Académie Française.

On lit en efifet dans le Tame XI4 dpe cet ouvrage qu’au moyen-âge et au XVI” si&cle, << lever )> voulait dire : <<tenir sur les fonts baptismaux )>, c’est-h-ldire << êtpe parrain >>.

C’est donc < { k ~ é e )> qu’il faut lire, et le sens est alors fort clair: Jehan de Longueval m’a levke .et noimmée Jeanne. C’est en eftfet le privil6g.e du parrain de donner un nom à sa filleule.

Voici en réjfércme quelques textes donnés par Lacurne de Sainte iPalaye :

sont représentés par le m&ne caractere.

- 128 - - <( Nul .ne idoit reapouser ... ne cele mec lqui il a levé enfant

d’autrui >>. B:eauma,noir XVEII. 8. (ce que .nous traduirions aujound’!h,ui : nul ne .peut Bpouser e l l e avec qui il a tenu un enfant sur iles fonts Ib,aptislmaux, rkgle qui existait autre- fois ‘dans lie \droit canoniaque).

- << ua fils ot de ceste par nom. Le fist apeler Phelipo’n. Li ,quens IF’elippies le leva ide F,lanldres et si li donna son nom et promist grand honor >>. Mousk. (ce que nous traduirions auj,ound’hui : il eut d’elle un fils qu’il fit appeler Plhilippe. ‘Le coimte Philippe Ide Flanidres 1l.e tint sur laes fonts baptis- ,ma.ux, lui donna son n,om et lui prolmit granid honneur).

- g Cil le leva des sains fonts et de l’aigue >. Joundain de Blaye.

Le ca2que .de la totalite ,de 1’inscrfpti.on a pu Ctre fait. Il )montre que le texte exact est le suivant :

@HAN IDE LON.GU;EVAK. POUIR LORS CHEVALIEtR E T ES,CUYE.R TIRcENCHANT OR’DI~NA6RE DU TRE8C:RESTIEN R.OY HENIRY DEUXIESNE DU NOM ET DEiPUIS D,U ROY

E T DE LA FORElST D:E ,RRBST IM!A LEVEE E T NOA4NEE JEANNnE LE XXVme JiOUIR ADIAIP~VRJIL E*N LAN MIL V,C SOIXANT-E DiIEU LUI VUEILLE OCT,ROY[ER SA M,ISERI-

FR.ANlCOE3 SON HIiLZ E T iCAPPne DE CEILJEU DIE VIILILEIRS

OOIR,DE En ,plus ,de cette inscription, la oloche porte .diff&ents motifs

ornementaux. Deux petits imotiifs (7 X 5 om) presque Bdenti’ques, représen-

tant le Christ sortant dsu t.o,mibeau, avec ;derrière lui les ins- truments de la Passion : croix, fouet, couronne d’,épines, mar- teau et tenaille. Le momti,f situ6 sous le rnot APVRIL est suivi de la Plhrase : T E T U LA~U1DAMU.S en lettres plus petites que celles ‘de l’inscription principale.

Entre ces ideux miotifs, flgurent les armoiries des Longueval : Bamdé ,de vair et de igueulles Ide six pieoes >> .avec 1,e croissant

que les Longueval du Valois ajoutaient ,dans l’aagle senestre. Mais sans doute (par suite d’-une erreur du fonideur, ces ar- noiries sont inversées et l’écu apparaît Q barré >> au lieu Id’Gtre Q bandé s. Ce genre (d’erreur est d’ailleurs fréquent en (matière de fonderie, car pour que le relief apparaisse dans le .bon sens, i l aurait fallu veiller à ce [que 1’e.mlpreinte figurant sur le moule soit elle-mGme inlversée.

A l’qnpos.6 1d.e la clo:che, autour !d’.un motif central représen- tant 1.a Vierge portant l’.Enfant-Jésus, on .a l a surprise de voir A gauche d’eux faunes autour d’un .trépi.ed garni de fruits et d,e branchages, à droite une dbesse mo1lll:ement é,tendule sur un char tiré par un faune et suivi d’un autre faune monté sur un bouc. Devant elle, un enfant iporte une palme. Ce curieux m.é- lange de motifs relitgieux et d’ornements païens n’étonnait pas d’ailleurs ales hommes Ide la Renaissance et nous en voyons de fréquents exerqples dans les unonulwents ‘du XVI” siècle.

- 129 - L’ornementation est complétée par

soicle à li’olrigine de l’inscription, un fleurs ide lis au déjbut de la d e u x i h e

une croix sur un petit petit éCu polrtant trois ligne et 3 autres fleurs

#de lis réparties sur le pourtour de la cloche.

R. PATRY.

Jean de Longueval Ecuyer tranchant ordinaire du Roi

Capitaine de Villers et de la For& de Retz Parrain de la cloche

de I’église de Villers-Cotterêts en 15Go

Jean be Lonlgueval, parrain d e la cloche, I’église de Villers-Cotterêts :en 1560, fut au XVP siècle un .des personnages les plus *importants de la IGité.

La famille ,de Longueval est une <<Maiso,n rde Picardie qui tire son origine de la terre d e ce nolm situ,ée proche la rivikre d’Oise >> et JM. de la Chssnaye-Desbois, ,dans son ,dictionnaire ide la Noblesse, ,publié à Paris en 1775, a.joute : << Plusieurs << auteurs dlonnent un beau cammenctement aux armes de cette << Maison >qui sont : BanidCs ,de vair et de gueu1,es. de 6 ipi&ces, << aussi bilen qu’à celles de Coucy et de cChâtil1o:i .et il est dit que << ces lSeilgnveurs (dans un combat co’ntre les Sarrasins cou- <( (pèrent leurs ,manteaux d’écarlate fourrés de vair pour en << -faire ,des cottes d‘armes afin de se reconnaître rentre eux ; < iqu,e le Seigneur .de Coucy la porta cn fasce, celui de Châ- << tilllon en pal, celui de Longueval en bande. Ce fait paraît << fabuleux cheez nos meilleurs historiens. Qusi qu’il en soit, << !a Maison ‘de Longueval, ainsi que les deux a.utfes sont ‘de << la ,plus haute anti.quit6 )>.

Que1:le ‘que soit l’origine de ces anmes, nous coastatons [qu’Antoine ide Longuev,al se croisa en 1190 avec Philippe Auguste et: /Richand i b u r ‘de Lion et .mourut à Gaza en Terre Sainte .et Iqu’Auibert Cie Longueval, dit le Chi,en, suivit en 1248- 1,250 Saint ,Louis à Ta Croisade. bes. Longueval nie cessèrent d’ail1,eurs de s’illlustrer en comba,ttant. Aubert II, ami,rd de France, mourut à la prise ‘de Gironde en 1286. Aubert 1181 fut tué .à la bataille Ide Courtray en 1302. Alain de !Longueval partkipa aux expaditions contrle les Maures et les Sarrasins d’Afri.que (nota.m:ment à Tunis) en 1384 et 1394. Jean et Alain

.

- 130 - ,de Longueval furent tués à l a baiaillle 1d’Azin.court. Enfin Oharles ‘de L,ongueval prit Aumale aux Aniglais en 1430.

Le caractkre .illustre de cett.e fa,niille se retrouve dans. s.es alliances, nota.mment avec les Montmorency et plus tard avec les d‘Estr@s ainsi .que d a m de ,noimlrreuses donations. Lc cél6bre château d e Marchais reconstruit ‘non Eoin .de Notre- Dame ide \Liesse ’par J. ,de Longueval en 1540, :maque lui aussi l’importance de cette maison.

Mais à côté de cette grande lignée des Longueval il ,y eut une branche de !Longueval dans le Valois, >parti.culi&rement ‘dans la région Ide Villers-Cotter.êts. Jus.q,u’ici, il n’a point été possible de préciser la filiation rattachant la ibranche idu Valois 5 la lignée .principale, ni les tonditions idans lesquelles la branche du Valois ajouta aux armes des :Lon.gueval un croissant dans l’angle senestre ainsi que l’on peut )le voir encore, comm’e l’.a noté M. Bernard Ancien, sur les clés ,de voûte d,e i1’é:glis.e de Chavres et sur celles de la petite salle capitulaire )qui sutbsiste à l’,Abbaye ,de Longpré dans la commune d’Haramont. On re- trouve 6galement ces armes sur une clelf ids voûte d e l’eglise de Villeïs-l,CotterPts.

* * 4: Le ipremier ides ILonIgueval que nous trouvons à Villers-

C,otterêts est Jacquts ,de Lon,gueval, qui fut nanrmé Capitaine .d,es Chasses .de la Fo’rêt ide Vil,lers-Cotterêts, en 1515, par Francois le’, lors :de la création ade ,cette capitainerie qui se trouve ainsi plus s.t:cienne que celle ,de Compii?gne.

jean de Longueval devait succèder à son père dans cette change. Ql nous est .difficile de, prkciser .à quelle ldate, car Carlier dans son histoire cdu Valois, .publiée en 1764, a confon,du en un seul lpersonnage Ja,oques de Longueval et Jacques ,de Bounbon, bâtard de VenldÔme, Sire d e B.onneva1, ,qui .était fils naturel cdle < Jean II de Bowbon, Comte ,de Ven.d&ne et de Philippes de Gournay son amie >> .et ,qui .mourut en 15228.

.L’erreur de Carlier ,qui se retrouve $dans une série .de docu- Imlents postérieurs, paraît avoir pour origine une curieuse res- tauration .du grand vitrail ,de Notre-:Dame de la Ferté-,Milon aulquel il se réfPre (Tome II, page 538). On #voit auj,our’d’’hui [dans cette éig1is:e m e verrière rqprésentant un donat,eur et une donatrice suivis de leurs 14 enfants, avec l’inscription suivante : << Jehanne Ide Rubempré, Dame de Bonnetval, vettfve ,de Messire Jacques de Lo’nguwal, bastand de Ven3do.slme, ‘en luy vivant Chaxbrelai (du Roy, Gouverneur de Vallois, Capitaine ,d’Aroquts et Bailly de Vermandois, ,donna cette verrière en l’an mille cinq cens et XXVI!II )).

Ge vitrail ayant ét6 endommagé, une partie d:e I’inscri,ption avait idisiparu. Pour reconstituer les lmots manquants entre G veufve .de Messire Jacques ... bastard die; Venldosme en son vivant Ghambrelai ... d’Aricques et bailly Idu Ver.man,dois >>, au lieu de mettre Jacques (de Bourbon, ,bastard de Ven’dosme, on

- 131 -

ijiit Jacques d:e Longueval, tout en conservant dans l’insecrilp- tion le nom (de la fem1ni.e ldu premier, et ses fonctions ; on y voit d’ailleurs un écusson qui n’a aulcun rapport a v x les armes .des Lonigweval : Q azur à 3 f1,eurs ide lys d’or, à la banide ,de gueule croisée, ibarré d’avgent >>.

L’&bit Poquet a fait une longue 6tu.de sur ce vitrail dit ide la Passion, .dans le bulletin de la Socilété Acadé1miqu.e de Laon (annke 18.69-70) et constate (que oett,e verrière << a beaucoup souffert des cassures et su.rtout des interpolations mala- idroites Y, ; il conclut << (qu’en présence ide témoignages aussi contradictoirles, on doit se deimantder de quel côté :est la vérité >).

Quant à‘.I’ablb& Leoonite dans son étude sur les vitratix cle la Fert-MvIilon, il estime avec esprit que l’on a bouleversé cette inscription avec une rare intelligence et ,qu’il faudrait une intelligence non nioins vive (pour la restituer.

La conclusion paraît donc être ce1l.e que ,donne M. l’aibbé Félix Devigne dans la publication faite à ce sujet lors .du congrès archkololgilque ,de France benu .à IReilms en 1911 (T,ome :II[, :pa.ges 399 et suivantes, édition 1912) ‘d’où il ressort que ce vitrail con:ceriie JaGq.ues ‘de ‘Bounbon, bâtard ,dee Ven- dô,m:e et non Jacques ,de Longueval.

Jacques de Bouribon, bâtand .de Ventdôwe, .est un personnage fort connu, mentionné dans tous Ifes ouvrages sur la ghéalogie d,e la faimille royale Ide Fran.c:e. II f u t tenu en ‘haute estime par Louis XII qui, en 1511 lui 4it une pension ,de 400 livries. L:e père Anselme, d.ans son Histoire génr5alogique e t chrono- logique de la Maison Royale ‘de France, rappelle que Francois 1”’ lui avait octroyé <( en 1522 les parcs et maison ,de Villers- Cotterêts et 1250 livres ide rente sur les greniers à sel .et do- .main:e (du duché dpe Valois s. Il Itnour.ut ,en 1524 et fut inhumé à I’Ab~baye Ide Longpont.

La Goonfusion entre ces deux personnages. ,peut s’explifquer lpar la nature des foncti.ons qu’ils ont eues, l’un *et l’autre, au château de Villers-ICotter&ts, et aussi par ce fait que le ,bâtaiid Ide VenIdô1m.e était Sine d+e Bonneval, nom qui ressemble à celui d e Loagueval. Ce ,qui est curieux, c’est que les descen!dants ,de Jaaques 1d.e Bourbon, bsâtand de Vendhme, devaient s’unir à Ides Longueval. E.n eififet, le bâtand .de Ven’dbme ayant ét6 sauvi. au cours [d’un coinbat par le jeune Jean d’Estrées, il lu i donna sa fillie Catherine en mariage. Daeux enfants naquirent de cette union ; Antoine d’iEstrkes, pere de la bellve Gabrielle d’Estrkes, qui se trouvait ainsi cousine par la m.ain gauche du Roi Henri IV, .et Françoise Id’Estrées qui épousa Philippe de Longueval, le’quel mourut en 1620. Plus tard François Anni,bal d’Estr;ées épousa Galbriell*e ide TLonIgueval.

i: ::: :i:

Capitaine des chasses Ide la forêt .de Villiers-Cotterêts, Jean de Longueval se trouvait avoir des rapports directs avec le Roi, d’autant $qu’Henri Id et ses fils aimaient venir chasser

- 132 - dans la forêt. Les attributioas de la capitainerie avaient été étendues 'par 4a déc1,araiioa du 27 Avril 1545 qui h i .donnait le pouvoir d)e coinnaître les ddlsits commis dans les !bois. Henri 111 confirma .cette déclaration en Juillet 1547. Mais quel,ques an- nées plus taud, le 19 Juin 1553, ce droit fut enlevé au Capitaine des Chasses et [donné aux Maîtres ides Eaux et Forêts.

Nous avons une piece curieuse nous inrdi'quant les effectifs qui étaient sous les ondrees ides Capitaines des 'Ohasses. Cette .pièce, datée du 15 Janviier 1594, concerne le fils ,de Jean de Longueval : Oharles, et a été remise par M. Troneheit, de Villers-.Cotterêts, aux Archives Ide la Société Arohéo'logique, Historique et Slciientiifi~qwe de S,oissons en 18:63 (bulletin !de cette .Socilété, premiEre série, tame 17, )page 2499 : <( Rolle Ide douze ho"1es de guerre à p k d françoys et un sergent qui sont et tiennent ,garnison pour le servke 'du Roy au ohâteau de VillersXotterêts soulbs la charge du Sieur td-e Longueval, corminiandant pour son service ,d.urant quatre mois de l'année dernikre, comenoés le septiè,me jlour d'aoust !mil cinq ,cent quatne vingt treize et finis l,e dernier décembre en suyvant, à raison de trente six sous par niois suyvant l'estat Idu Roy )>. Suivent les noms des Idonze hommes que Charles de Longueval Escuyer, certi,fie ZtPe en bon et sudfisant état et é,quipage ide guerre et << avoir fait )> le service actuel Idu &âteau de Vilkrs- Cotterêts (< [duquel ils se sont 1oyau.lument et fidè'lement acquitez ... )). (,La sol~de était de 10 sous ipour le seugent).

A la mort ,de Jean de Longueval en 1583, son fils aîné, Gharles ide 2Longuleval conserva cette oharge. Ide Capitaine ,des Chass!es ; P$ilippe de Lon.gueva1 Seigneur de Cramailles, lui succé,da jusqu',à sa mort en 1620. La maisoa ,d',Estrées entra ensuite en 'possiession de la capitainerie qui passa au X V W si&cle au Marquis de Bacbançon.

34 Jean d*e Longueval était 4en outre 4go.uverneur 'du château

et ,de Villers42otterêts. A ce titre, il devait intervenir .d'une facon constante %dans la vie de la cité. M. Roch, ,dans son si précieux ouvrage sur <( Villers-Cotterêts, historiographie par ses rues )> nous ra.ppelle notamment ses rapports pittoresiques avec les bouchers ide la vi1l.e.

Ce fut seulement en 1564 ,que Jehan ,de Lon.gu:wal << concienge et gouverneur du chastel et du b o u r q d e Villers-.Coste-lRR:ets fit def;fance aux bouchers .dud. bourcq .d'assolmim,er et seigner au devans keurs estaules, mais en un logiz b4en en'clot à came des pestilances .et aussi des accidens quy arrywent souventes fois par 1.e fai'ct ,des bsestes mquy escha1p;pent aux bouchers ou Ide par la malfaizance des discts boucihers )>. ,(Ondonnanc,e par- ti,culière $du Vallois, Paris, ahez Armand ,de BernaPd 1600 - collection Durantin).

En Mars 1565 Nicolas Conseil, marchanld boucher, <( exerçant a son tour pour le caresme .de ladicte année B fut frappé d'une

- 133 - amende de 5 livres parisis payable ((‘es mains des marguillierz et Fabrique ,de l’.Esglise Monsieur Saint Nicolas dudit Villers .Coste Retz, pour abvoir laisse ensauver un taureau mesclhans à demy assomb quy ffot grants .mesfai’cts et malmena grief,nl,ent une famme et ,deux enfantelets en la rue de I’0metloy.e >>. Archives eccliésiastiques - cmipt,es Ide Jean Vicarin et Jean oul.lye, mar.guilliers). A la suite Ide cet aocildient Jehan ,de Longueval ordonna .A la

prévÔ6é ,de Villers-Cott,erCts <clde tenir la main à ce q.ue !pour I’sdvenir les .abatoyres ou assolmoyres d‘un ehacung les 5bo:u- chers dudit bouroq die Vil.bers42osteiRestz soyent Idue>mens fer- més de :grils de fer .de bonne eepaisseur au dabvant la rue souls peyne ide vingt lyvres d’amende par smaine de retard 5 ldatte du quinziesme jour de cestuy-ci et ide peyne au corpo- re1l:e sy besoing estoit x.. (Mesmoires et nottes :colli.gées pour M. le Macquis de Boursonne - co1l.ection Durantin). L’ondon- nance de Jehan ide Longueval f u t certainement écoutée à la’ lettre ‘(ainsi qu’:en t h o i g n e l’inventaire dressé alprès le d e d s de Noël Ca,mus maïtre seruri.er et feronier, le 18 Septembre 1565). .Ces grilles de boacheri,es demeureront obligatoires jus- qu’là l’étpolque de la R6volution.

b**

Q

En tant que (Capitaine des Chasses et Gouverneur du ahâteau de VillersXotterêts, Jean dee Longueval devait Ctre un per- sonnage assez important, puisque, le 15 Octobre 1555, nous voyons 1.e Président Séguier et le Conseiller Dudrac, déléguh par le Parlament de Paris, venir lui demander conseil.

Le Parlement de Paris se rafusait à enregistrer les édits qui supprimaient les appels à sa juridiction et attribuaient *exclusivement aux tribunaux euclésiastiques la connaissance ides procits d’hérksiei. Le Président Seguier et ale Conseiller Dudrac étaient venus à ce sudet à VillersACotterêts, mais Le Roi, qui résiidait à !ce moment au château ne voulait point les recevoir. Ils firent lvisitte à quelques Seigneurs des environs, notamment au Seigneur de la Muette de ‘Largny qui n’était autre que Jean de Longueval, et au Seigneur IDesgrigny de << Codioles en Valois >>, avant de pouvoir enfin êire reçus par le Roi.

Premier membre ‘de la cité e n raison ,de ses fonctions, Jean de Longueval donna, en 1560, ià ‘l’église !de Villers-Cotterets une cloluhe nomimke Jeanne, dont l’histoire vient ld’être écritc par M. Patry. L’inscriiption Ide la clolche nous rappelle qu’il était pour lors Ohevalier et Escuyer Tranchant Ondinaire du Très Chrétien Roi Henri deuxième du nom #et depuis du Roi François son fils et Capitaine de ce lieu de Villers et de la Forêt ‘de Retz.

*&

- 134 - ,Plusieurs viJlsges voisins die Villers-Cotterêts ont et6 égale-

ment manqués ‘par .la présence de nos Longueval. Nous les retrciuvons à Largny-sur-Auto,mne, à AntiHy, à Ghavres e t à Vilvièr’es.

A Largny, Jean de Longueval était poss:esse,ur du fief de la Muette. La .tour carrée qui fait l’angl,e ,des bâtiments actuels date .de cette épo,que ; elle n’a malheureusement plus son toit à gran1d.e pente dont on peut deteminer I’élévation !d’après la hauteur de la chdminée qui subsiste. [Le ,logis accolé à la tour carrée, avait un haut pignon (démoli après 1872. La Muette semble d’ailleurs avoir eté surtout conçue à l’.épo:que pour les chasses, avec, Idans l’axe d e la route ,d’accès, une cour entourée de bâtiments lbas servant aux écuries et aux bêtes ; on re- trouve d’ailkurs encastrées dans le !mur (d’un logelmient 4 colonnes ron’dves (qui devaient servir à supporter un.e toiture. Mais l’élément le p;lus intéressant des constructions de Jean de Lon,guu.eval est la gran’de terrasse qui damine I’Automae, avec ses pilastres de ,pierre. Certains qpr6sum” qu’elle fu t construite pour la chasse au faucon et que ces pilastres de pierre servailent de pemhoirs. A l’extr,émité ides terrasses la petite tour <du guet qui suriplombe la rout,e, date .de la secondï? moitié idu XVI” siècle ain.si que le iprouvent tes caractkristi’qu,es meurtrières à mousquet. La muette ,devait (ensuite passer à Louise ‘de Lon,gueval, éipouae d e -R*enC. de B’lazan, sergent- major des Gardes du Aoy, pub, à peine quellqtres années aiprès, en 1589 à Marguerite Le Haste et ià son $poux Guillaume de Conidren, Sei.gneur ‘du Bois, corqpagnon ,d’anmles [d’Henri IV et gowerneur pour Gabrielle d’.Estrées (du château ,de M,ontceaux.

Ghavres f’ut marlqué aussi par la pr8sence ‘de Jean de Lon- guwal.. Une pièce, coneervke aux archives de l’Aisne ,(dossi,er prieurk ide iLangpr6 H 1570) fait mention d’un <:Contrat << d’acquisition de la terre de @havres fait des co,mmissaires (< subidPlégu&s d,es Candinaux de L,orraine et de Bourbon dé- <( 1Cgu6s de N.S. Père le Pape le 20 Mai 1569, par Jean de << Longueval >). La terre Ide Chavres apparten.ait auparavant à l’Abbaye de Longpont qui dtit vendre plusieurs de se.s posses- sions après l’incendie et le pillage du monastère !par les Hugue- nots en 1568.. La mlê“ pièce d‘archives pré,cise que J,can de Longueval etait Seigneur de Mongerault, LBpine et Chavres, indications qui concondent avec c.elhes idoniltes .par Carlier sur notre !Capitaine des ‘Ohasses : (<:Les actes du temps le quali- fient de Baron ide Monigerault, Seigneur de l’Epin:e, Arton- vil1ier.s et Chavres, eseuyer tranchant !du Roi )>.

La demeure .de lahavries ‘était ,d’imiportance. Il n,e reste qu’une faible partie du château construit par Jean d,e Lonlgueival, mais les substructions tou!jours existantes lbien qume recouvertes d,e terre, permettent id’en mesurer l’a,mpleur primitive. On n:e ipeut pas ,passer devant ce manoir sans apprécier l’ordonnance du pavillon actuel aux sobxries pilastres.

Le lfief ,d’ << Anthilly >> appartenait 6gale,ment à Jean #de Longueval. Antoine Bataille dans ses << Anti,quités du Valois >)

- 135 - publiées en 1598 nous précise Iqu’Antilly f u t <( vendil ‘en l’alie- e nation du damaine de Valois avec .faculté #de r6wéré et <( rachapt perpétuel à Jchan de Longueval, escuyer tranchant <( du Roy, capitaine de Villers-Cotter6ts en l’an 1550 >> et il ajoute que la faimille Ide Longueval en jouissait encore lorslqu’il écrivait son livre.

A Vivières, les Longueval eurent &galement des biens ; nous savons par des baux conservés aux archives de l’Aisne que partie au moins de ceux-ci appartenaient encore en 1672 aux héritiers de Nicolas d*e ILongweval.

i’*

:Les églises et monastères de notre &@on conservent encore la Imanque .des .donations faites par Jean ,de Lon,gueval.

L’&lise de Villers-ICotterSts :devait au premier chef bené- ficier d,e {ses liiblkralités et nous voyons e ” r e aujourd’hui, ainsi que l’a relevk 1M. Patry, ses arimoiries sur une cle:f 1d.e vofite du bas-cQté est de l’église, dans la partie où se trouvent actu.ellarnent l’autel ‘du Sactté4ceur .et le beau vitrail de Saint Hubert. ‘Ceci tendrait A prouver que Jean dqe L.onigueva1 a par- ti.cilpé à la construction de cette ohaqelle, ce qui paraît d’autant plus plausible ,que sa tombe y fut dresséve contre la muraille. Le don de 1a:cloche dont l’histoire vfent d’.être retracée, complé- tait l’euvre.

A ‘Chzivvtres- ,dont il avait la sebgneurite, Jean d.e Longueval fit rkaménager le dhwur et construisit la chapeIlce seigneuriale attenante à I’.&glise. M. Bernard Ancien y a relevé les armes de J. de Longueval en trois endroits : sur la clef de voûte ‘de cetle chapelle, sur son pignon et kgalement sur la clef de vo6te du ohtœur.

J. de Longueval vint également en aitde au monastkre de Lon.glpré proche de son fiaf de Lar.gny *et l’on y voit encore [dans la salle capitulaire qui swbskte à cÔt6 de l’ancienne &glise, ,d’eux clefs .de voûte po.rtant lies arm’es ides Longueval avec le cro’issant. (Cf. Haramont et l’Abbaye de Longpre par B. Ancien).

ILe idon de la clo.ch*e doe l’kglise de Vil.lers-Cott.ertts en 1560, qui représentait une dbpense considérab,le, ne rétpond donc pas s,eulement au dksir (du Gouverneur Ide mar’quer son rôle ,dans la cité, niais également (8 un sentiment Ide foi. A l’époque trouble des guerres $de religion, il est toujours délicat .Id’appré- cicr quelles Ctai.ent les ten,danices intimes .d.e chacun. Mais le fait que le Prtsi:d& Seguier ,préo.ccuipé des rigueurs excessives

conseil, nous incite à penser qu’il inclinait vers la toltrance.

i

1

envisa,gées 18 1’Cgaad des ,protestants, soit venu lui demander l

B :ji :::

Jean Cie Longueval mourut au ch,âteau de Vil4ers-Cotterêts le 6 Mars 1553,. Son conps fut inhume ,dans une chapelle de 1”église paroissiale auipres dn maître-aute‘l. << )La tomibe est

- 136 -

dressée contre la muraille >) nous dit Carlier. Jean de Longueval Ctait représenté 'en prières, à genoux, les mains jointes, !devant un prie-Dieu sur lequel était un livre ouvert, l'épée au côté, la tête nue, un casque à terre. Ce (monument a été détruit à la ,Révolution, ,mais nous en conservons une gravure du XVIII" siècle dans le recueil de Tavernier (Voyage pittoresque de la France, 1789). Nous pouvons ainsi hoquer la physionomie de cet homme, un peu conpulent, dont le costume ainsi que la petite barbe en pointe reflètent la fin du XVI" siècle.

*** Les titres d e Jean de Longuwal sont aujound'hui oubliés.

De ses constructions, il ne reste que dtes tronçons - son toimibeau a été détruit. Une chose delmeure, la grosse cloche Jeanne qui veille sur la cité et (qui annonce toujours, en son n m , lies heures de deuil et d'angoisse comme les heures d'es- perance ou de victoire.

A. MOREAU-NERET.

BIBLIOGRAPHIE

B. ANIOIEIN. - Haramont et l'Abbaye de Longpré (é!dité par la Sociéte Historique 'de Villers-Cotterêts, 1960). - \La légende du trésor des Templiers à Vinrières et à Chavres (communication à la Société Histori1qu.e de Villers- Co tterêts, 1963).

BATAILLE. - Antiquités du Valois, 1598. BERGERON. - Le Valois Royal, 1583. CARLIER. - Histoire [du IduchéIde Valois, 1764 (Tome 1, p. 165

MEIULEVILLE. - ,Dictionnaire historique de l'Aisne, 1567. MUUDRAC. - Valois Royal, 1662. RIUiLLI3R. - Histoire de Villers-Cotterêts. Abbé PBCBEUIR. - Annales du diocèse die Soissons. ROCH. - Villers-ICotterêts, historiographie par sies rues -

Cldité par la SociM Historique de Villers-Cotterêts, 1909.

et suivantes, Tolme II, p. 53s ...).

Archives Nationales - dossier R4 (apanage des ducs 'd'Or- I6ans) no R4 732 et 84.

Archives d4partementales 'de l'Aisne H 1570. Archives de la Société Archéoloigiiquc de Soissons (texte

reproduit Idans le bulletin Ide cette Société - 1'" série - Tome XVIII). -

- 137 - Consulter kgaiement :

a) sur le vitrail de la Fer tMi lon : Abbé DEVIONE. Goagrès archéologique ide France tenu à

Abbé LECOINITE. Bulletin ide la Sociét6 Archéologi’que de

Abbé PIOQUET. Bulletin de la Société Acadkmique de Laon -

Reims en 1911 - Toimme II.

Soissons - série Tome VI.

Tame XIX, année 1869.

d’HOZIER. Notamment registre 1. LA CHESNAYE (des BOIS. Dictionnaire Ide la noblesse, 1775. NiOIRBRI. Dictionnairle de la noblessre.

c) sur Jean de Bounbon, bâtard ide Vendôme, notamment : Père ANSELME. Histoire généalogique et chronotlogique Ide la

de LIM!IErRS. Généalogie die la maison royale.

b) sur la lbranch*e princitpale des Lon,gawal :

,maison royale de France, 1748.

- Activitks de la Sociétk Historique R6gionale

de Villers-Cotterêts en 1963

1. - Co.ntmunicattiom e’t rérmions. a) ,La publication (die la brochure (du R.P. Dilmier et dse M.

,de Montesquiou sur l’abbaye .de Longpont nous a atnienés à prksenkr, au cours ld’un,e réunion de la Sociét4, l’ensemble &es ,docu,ments et pho.toigraiphies recueillis A cet effet, ,dont un certain nom1b.i-e sont reproduits ,dans la blroahure, et à commu- fiiquer .divers renseignements complé.mentaires qui nous sont pzrvenus a l’occasion de ces études.

iNous avons été particuli6rement heureux de pouvoir présenter à m e autre réunion, l’admirable :maquetbe de cette ahbaye, faite plar M. Pottier >qui nous a expli.q,uk les problhmes d’ar- chéologie qu’il avait eu à rbsoadre, en se référant aux motdes de construction .des autres abbayes .cisterciennes Ide I’tépoque.

ib) Le proiblbnie de l’aménagement de la- forêt ,de Villers- Cotterêts, qui gpréoucupe au premier cheif notre région, a fait ‘l’o,bjet ld’aae étade magistrale Id’e M. JCollery, notre ingénieur des Eaux e t Forêts, tant sur le plan histori,que .que sur ale plan technique. Nous sommes heureux qu’A la suite ,d-e ces études,

- 138 - publi6es idans le volutme des mémoires de la Fddération de 1963 .et des en,qu@tes qui ont eu lieu durant l’kté, M. Collery ait été &a@ %de prbparer le nouveau plan d’a.ménagemen,t de la forêt et d’accél’érer le reboisement.

IC) ,La fr6,quence des trouvaïlles arcbéologiques faites dans notre secteur, particulièrement en ce qui concerne d’anciens cim,etières gal.lo-ro1mains ou mérovingiens, nous a amenés à de- mander à M. Durvin, mem,bre corresponidant de la Coimmission des Antiquités historilques et familier de ‘notre région, de nous faire un exposé d’ensemble sur la façon de conduire les fouilles et d-e recueillir les éléments permettant de dater les. élélments mis $5 jour ; kes précisions ainsi apportées, notamment sur l’évo’lu- tion des ,poteries, les moldes ,de sépulture, pourront servir aux uns et aux .autres là éviter que l’on ne consiid&-e cormme négli- geabkes certaines .découvertes fortuites.

id) M. Patry ‘nous a fait un exlposé particulièrement vivant sur la façon dont il avait relevé l’inscription de la cloche de l’Cg1ise .de Villers ,donn&e en 1560 par Jean de Longueval. Le magnifique callqube qu’il a étabvli a permis de cormaître la véritab:le inscriiption ,de cette clochie dont il nous a retrace l‘,histoire.

e> Nous devons à une ciharmante initiative de M. Pottier qui vient d’achever une maquette de l’ancien St Thomas ,de Crépy- en-Valois, .d’avoir pu entendre l’enregistrement du <( son e t lulmière )) destiné à 6voquer 1”histoir:e de l’ancienne capitale de notre Valois et mus sou,haitons que cette realisation par- ticulièroment émouvante puisse l’an proahain attirer beaucoup d e tourisbes dans la cité voisine.

f) La vie ,de Canmontdle qui fit de fréquents s&jours à Villers4httmêts autpres ,d,u duc d’Orléans, a été évolquee par M. Moreau-Nkret, car l’euvre de ce peintrie pefimet de situer dans le cadre de notre ville, tel qu’il était au XVIII” siècle, une série de plersonnages dont certains font partie de notre histoipe locale. Nous tenons à remercier le prince Rao.ul Ide Broglie, c0nservateu.r du musée d e Chantilly, ,d’avoir eu l’aima- bilité .de nous si’gna1,er l’i.inportance de ces documents, dont notre socci&é a d‘ailleurs déciidé ide faire fake des fieproidut- tions, en vue de cain~pléter l’exposition que nous envisageons de réaliser e n 1964 sur (( Vi,llers-Cotterêts au XVIII” >>.

II. - So f i e cmnudle à Vivi2iie.s. Cette réunibn a kt6 consacrke à l’histoire de Vivikres où

nous avons été aimablem,en.t accueillis dans :la salmle des. f&est par .M. H,enmand, make ; ,M. Ghauwin qui avait bien voulu organiser cette journée, a évoqu’é ,de façon parti,culièrement vivante les dPcouvertes anti.qwes faites jadis dans la commune - la tour Hemogalidm - 1.e transfert *des relbques de Ste Clotil’de là Vivières lors de l’invasion des Normands - l’histoire d e l’abbaye de Vivibres et l’opposition .de l’abbé à la création d’une *foire concurrtente a ,Villers-Cotterêts au XB” siècle -

- 139 -

la cryptme de 1’:Epine - ainsi que la vie Ide la localité et des personnages qui l’illustrèrent.

Après la visite de I’église sous la co.nlduitle rde M. le )Curé, nous ‘avons pu, grâce ,à l’amabilité de M. et Mime Hermand, visiter la f e r ” de 1’Epine et ses belles salles ogivales sou- terraines.

M. et Mune Zeller nous ont fait le granid .plaisir de nous recevoir au château .de Vivières dont chacun a pu. admirer l’architecture .d.u, XVI”, la belle chaminCe, 1,es boiseries inté- rieures et le parc.

.M. Zeller nous a fait un eaposé .de l’histoire de ce château et Ide ceux qui l’ont halbité, notamment la famille de Mazan- court et l’écrivain Henri Bataiile ; il nous a montré également le salon où le lieutenant .de Gironide est mort après l’extra- ordimire exploit de l’escadron qu’il comma’nidait.

III,. - Exposition D,mnkwisse. Nous avons été heureux d,e pouvoir ocganiser !en juillet, dans

les nouveaux locaux -de notre société, une exposition consacrée au g rmd artiste ,que f u t notre ami Demeurisse, ce qui a permis à chacun d’:admirer son Ceuvre de peintre .et de graveur, et de retrouver nombre -de paysages .de notre forêt qu’il aimait. Lors de l’inauguration, Mlle Solange Lamaire, Attachée à la conser- vation du musée du Louvre, .a &roqué en des temes lparticuli6re- nient émouvants l’euvre et le caractère si athchant .de celui pour lequel nous avons voulu réaliser cette exlposition. .Nous avo,ns été proifon’dément é,mus kgalement du magni,fi,que don que Mime Demeurisse a bien voulu faire à notre Société afin qu’,elle gande les épreuves uni’ques ‘de gravwes ,destinées A iilustr!er le Meneur de loups d’Alexan,dre Dumas. Nous tenons A lui en ,exprimer notre t,rès vive re,connaissan;ce et à remercier Pgalement ceux qui avec m u r et sans co,mpter leur peine ont penmis cette réalisation.

W. - Publications. La pubkation ‘de la brochure ,de Longpont a été un succès

qui a dépassé ce que nous .espérions ,et q.ui nous a valu des €C!icitations de .Eersonnalités les ,plus éiminentes ; nous espérons que des publications anal.ogues ,pourront G3re réalisées par d ’m trles org ani m e s du dCpar temen t.

Nous avons tenu d’autre part indPpentdamment des publica- fions faites dans (< les m.émoiries ade la fétdération >), à éditer Idan s une ,broc hure sipéciale, un ,ense1iitble ‘de colmmuni cat ion s particulièrement intéressantes pour les ,Cotteréziens et dont nous dé.sirions delpuis lon.gteWps assurer la publication. Les ‘

(( m t e s .l,ocabes )> concernent les font.ainas d.e Vill.ers-Co4terEts -- la \illa Saink Anne - et les ctmetiltrles .de Villers-Cotterêts par M. Toupet, ainsi que I’historitque d,e la foire ‘de Vil1,ers- CotterCits et une notice sur la première écolse d’enseignement mutuel par M. Leroy. -

- 140 -

Nous avons été particuilitxement heureux de voir M. Chauvin publier de son côté un second ouvrage consacré à la )forêt ide Villers-Cotterêts : << Par futaies et taillis )>, où nous retrouvons avec beaucoulp de aharme, une partte des coimm”cations qu’il a bien voulu faire à notre société.

Nous tenons également à signaler dans le Q Bulletin monu- mental >> &dit6 par la Société Française d’Archéologie - tome CXX, Il’étude de M. Marc Tlhilbout, coaservateur du musée des Monuments français, sur la fresque du X W sikale de Largny- sur-Automne, qu’il a eu d’amabilitk de nous colmmenter ,l’an dernier sur place, Ilors de notre visite de ce village. Une photo- graphie et une notice de cette fresque figurent dans le grand oiwrage de IMM. Paul Desdhaqps let Marc Thibout, que vivent de publier en 1963 le Centre N’ational ide la Recherche Scien- tiifique, sur (<la peintture murale en France au déibut de la période gothique )>. Nous ,eslperons que cette fresque sera pro- chaimment dassée par les Monuments historiques.

V. - Dons et acquisifiolns. Iadbpeadamment du pr6cieux don ide Madame Demeurisse

CL’muvres de son mari, nous wons reçu divers )meubles [(biblio- thBque, classeur, si&ges) qui nous ont plenmis d’am&“ vala- blemlent les locaux du siPlge social (que la municipalité de ViiIlers-rCotterZts a lmis si aimablement à notre disposition.

Notre société a (d’autre part acquis une des piPces d’or du irésor gaulois trouvé là Largny afin qu’il reste trace de cette uéoouverte.

DepÔt, l6gal 4 e Trimestre 1964 - XII - No 36,l Ets A. BATICLE, Imprimerie. IGhauny (Aime)