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Compte rendu de Alessandro Testa, Il carnevale dell’uomo-animale. Le dimensioni storiche e socio-culturali di una festa appenninica, Napoli, Loffredo, 2014, dans "Asdiwal. Revue

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asdiwalrevue genevoise d’anthropologie

et d’histoire des religions

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SOMMAIRE

Charlie et nous. Violences religieuses et histoire des religions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5

Entretiens claude calame . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9giulia sfameni gasparro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

Études daniel barbu

« Idolatry » and Religious Diversity : Thinking about the Other in Early Modern Europe . . . 39philippe borgeaud

Pygmalion et l’histoire des religions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51aurélie névot

Corps démembré – corps sacrifié ? Le « supplice chinois » lingchi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61sanjay subrahmanyam

La « religion », une catégorie déroutante : perspectives depuis l’Asie du Sud . . . . . . . . . . . . . . 79giovanni tarantino

Mapping Religion (and Emotions) in the Protestant Valleys of Piedmont . . . . . . . . . . . . . . . 91

Documentantoine cavigneaux

La Théodicée babylonienne d’après les traductions posthumes de Jean Bottéro . . . . . . . . . . . 107

Notules d’histoire des religions . Quatrième série (§14 à 18)youri volokhine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

Rechercheyann dahhaoui

Païenne, parodique ou liturgique ? La fête des fous dans le discours historiographique (xviie-xxe siècle) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147

anne-catherine gillis « Athéna, étends ta main au-dessus du four » . Enquête archéologique sur les pratiques religieuses du monde artisanal grec antique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153

carina rothAu-delà des montagnes . Une étude de l’imaginaire religieux dans le Japon médiéval à travers le Shozan engi (fin xiie siècle) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161

Comptes rendus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165carole cusack, Invented Religions : Imagination, Fiction, and Faith, Farnham, Ashgate, 2010 (Nicolas Meylan) ; maurice godelier (dir .), La mort et ses au-delà, Paris, cnrs Éditions, 2014 (Youri Volokhine) ; vincent goossaert, david a . palmer, La Question religieuse en Chine, Paris, cnrs Éditions, 2012 (Chloé Berthet) ; francesco massa, Tra la vigna e la croce. Dioniso nei discorsi letterari e figurativi cristiani (ii-iv secolo), avec une préface de Nicole Belayche, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, 2014 (Philippe Borgeaud) ; nicolas meylan, Magic and Kingship in Medieval Iceland : The Construction of a Discourse of Political Resistance, Turnhout, Brepols, 2014 (Deniz Ates) ; david nirenberg, Anti-Judaism. The Western Tradition, New York – Londres, W .  W . Norton & Company, 2013 (Daniel Barbu & Nicolas Meylan) ; alessandro testa, Il carnevale dell ’uomo-animale. Le dimensioni storiche e socio-culturali di una festa appenninica, Napoli, Loffredo, 2014 (Lucio Biasiori) ; frédéric tinguely, Le voyageur aux milles tours. Les ruses de l ’écriture du monde à la Renaissance, ouvrage conçu sous la direction de Frank Lestringant, Paris, Honoré Champion, 2014 (Sara Petrella) .

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toutefois, ne porte pas sur les manières dont ces mots varient selon les contextes (phénoménologie de la religion), ni sur le rapport qu’ils entretiennent avec d’autres mots (structuralisme) . Plutôt, ce qui intéresse Nirenberg, ce sont d’abord leurs usages politiques (au sens de « compétition pour le pouvoir ») . La comparaison porte ainsi davantage sur la pragmatique que sur la sémantique des termes . Ce sont d’abord des discours qui sont ici comparés . C’est là à notre sens une proposition méthodologique particulièrement importante . Outre la nature des comparanda, la comparaison, chez Nirenberg, pose la question du rapport entre ressemblance et contraste . Si Nirenberg exclut de son corpus des discours dont la fonction est analogue mais qui ne mobilisent pas la catégorie « Juif(s) » (ce qui reviendrait à écrire un autre livre), il n’en insiste pas moins sur les différents usages que ce terme (et ceux qui lui sont apparentés) a pu avoir à travers l’histoire de l’Occident . C’est précisément ce regard contrastif qui donne leur poids aux régularités observées à travers le livre et qui permet à l’auteur de dépasser les explications simplistes, comme la notion de diffusion, ou d’unité psychique de l’humanité . Anti-Judaism fournit ainsi des pistes pour le renouvellement d’une réflexion sur ces thématiques chères à l’histoire des religions que sont la magie ou l’hérésie, et qui sont autant des discours avant d’être des choses .

L’« anti-judaïsme » dont parle Nirenberg est une catégorie fondamentale de la pensée occidentale, d’ailleurs indépendante de l’existence de Juifs réels – comme le montre avec une acuité particulière son chapitre sur Le Marchand de Venise et l’Angleterre de Shakespeare, dont les Juifs avaient été bannis en 1290 . Le drame, évidemment, c’est qu’il existe des Juifs réels, et que ce discours dont Nirenberg retrace les fondations et qu’il suit à travers les méandres d’une histoire qui ne cesse de fabriquer du nouveau avec de l’ancien, fut-ce du temps du christianisme naissant, dans l’Espagne médiévale, lors de la Réforme protestante, sur la scène du théâtre Shakespearien, sous les banderoles des Révolutionnaires, détient une force performative dont le projet hitlérien d’un monde sans Juifs n’était que l’expression la plus destructrice .

daniel barbu & nicolas meylan

alessandro testa, Il carnevale dell ’uomo-animale. Le dimensioni storiche e socio-culturali di una festa appenninica, Napoli, Loffredo, 2014, 610 pages .

Le succès planétaire de la série télévisée True Detective, qui raconte comment les détectives Rust Cohle et Martin Hart (cognomen omen) résolvent l’affaire du meurtre de Dora Kelly Lange, dont le corps a été retrouvé en position rituelle, avec des bois de cerf sur la tête, a attiré l’attention du grand public sur la symbologie ambiguë du cerf . Durant des millénaires le cerf a en effet été à la fois une image du Christ vainqueur du démon-serpent et le symbole inquiétant du déchaînement de forces irrationnelles, comme celles incarnées par le démon menteur Furfur . C’est précisément sur le personnage de l’homme-cerf que porte le livre d’Alessandro Testa ; un livre consacré au carnaval d’un petit village de montagne du Molise, Castelnuovo al Volturno, dont le moment culminant est une pantomime zoomorphique . Bien que les principaux ingrédients du carnaval de

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Castelnuovo soient semblables à ceux d’autres traditions carnavalesques (déguisement, inversion des rôles, passage ritualisé de l’hiver au printemps, quête, nourriture), il est difficile d’expliquer le déroulement de cette fête de manière complète . Ses origines sont relativement récentes, malgré certains caractères archaïques . Il peut donc être lu en termes d’« invention de la tradition » . Mais le carnaval de Castelnuovo n’est pas encore un phénomène tout à fait sédimenté . Le concept d’invention de la tradition n’épuise pas une réflexion sur la création de ce carnaval aux xviiie-xixe siècles (c’est ce qu’indiquent les premières sources dont nous disposons, mais il ne faut pas exclure que le phénomène soit en fait plus ancien) ou sur sa récupération après la Seconde Guerre mondiale (un évènement tragique pour le village de Castelnuovo, situé sur la Ligne Gustave et qui a fait l’objet non seulement de rafles allemandes, mais aussi subi un bombardement dévastateur par les forces alliées dans le simple but de tourner un combat film) . Contrairement à d’autres traditions du même ordre, le carnaval de Castelnuovo n’a jamais cessé d’évoluer, et encore aujourd’hui ses rituels demeurent flexibles . Testa en décrit toutefois les constantes :

Selon nos informateurs, « l’action se déroulait toujours le dimanche matin après la messe » . Avant d’entrer dans la place, le Cerf, en partie dompté par Pulcinella, faisait semblant d’abîmer les plantes des jardins, frappait aux portes des maisons, et se comportait de manière violente et bruyante . Il parvenait jusque dans la zone située face à l’église, effrayant et agressant les personnes qui en sortaient . Une nouvelle intervention de Pulcinella rendait le personnage inoffensif grâce à des cordes, afin que tous puissent se moquer de lui . À ce moment, les deux personnages se lançaient dans une quête à travers les rues du village, jusqu’à ce que le Cerf, en se dégageant de ses cordes, s’enfuie, pour être immédiatement tué par « un Chasseur » . Ce-dernier « se baissait ensuite sur la bête et lui soufflait dans une oreille, ramenant le Cerf à la vie, entièrement apprivoisé et sans défense » . La quête de Pulcinella et du Cerf pouvait alors recommencer (on leur offrait notamment des céréales) et, dans les jours suivants, celle-ci se prolongeait également dans les villages alentour . (p . 240)

À ce canevas sont venus s’ajouter ces dernières décennies des éléments tout à fait nouveaux, visant d’ailleurs souvent simplement à complaire aux télévisions locales et nationales : les janare (sorcières) et les percussionnistes, pour donner au tout une touche de tribalité postiche, et, de manière plus envahissante encore, un masque féminin de biche . Le rite d’apprivoisement du cerf s’est ainsi transformé en une mièvre romance entre un cerf maladroit et une biche aguicheuse, qui aurait davantage sa place dans un film de Walt Disney .

Cette opposition entre les nécessités conservatrices de la communauté et les forces qui poussent à modifier les modalités de la vie rurale reflète aussi une scission intérieure de l’auteur . Le livre résulte en effet d’un travail de terrain long d’une année, qui a amené Testa à assumer une position liminale de spectateur (la seconde partie du volume et l’appendice rapportent ses confrontations, parfois âpres, avec les quelques habitants du village) et d’acteur (Testa, originaire d’Isernia, ville proche de Castelnuovo et chef-lieu de la province, fait d’ailleurs partie de l’association culturelle « Il Cervo », qui organise l’évènement) . Dans cet équilibre entre son appartenance émique à la communauté et

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son rôle étique de chercheur (« Vous les chercheurs, vous gâchez les traditions populaires », lui dit l’un des habitants à la suite d’une entrevue télévisée où Testa mettait en doute le caractère atemporel de la manifestation), cohabitent son sentiment d’horreur face à la déformation du carnaval par le réalisateur Pierluigi Giorgio et une attitude plus distanciée, qui cherche à appréhender le carnaval comme un résultat culturel inévitablement destiné à changer avec la communauté qui le produit . Il semblerait que d’autres changements dans les rites ont eu lieu de manière plus graduelle et endogène . Le masque du cerf lui-même « ne représente qu’au deuxième degré et, on pourrait dire, incidemment, un cerf », puisqu’il symbolise notamment le caractère destructeur de l’animalité et son rapport ambivalent avec l’homme . Ce n’est pas un hasard si la personne qui joue le rôle du cerf est couverte de peaux de chèvres, un détail qui représente le « signe d’une altérité et d’une non-humanité spécifiques » (p . 275), représentatif des cultures liées à l’élevage davantage qu’il ne s’agit d’une référence au bouc émissaire .

Aussi, le personnage qui joue le rôle symbolique et central de dompteur de cerf a vu changé son nom de Pulcinella à Martino (p . 274) . D’après l’auteur, il s’agit là d’un nom de famille bien répandu dans la région, une explication qui n’est pas tout à fait convaincante . En effet, si un mécanisme analogue de resémantisation fonctionne assez bien avec le prénom « Peppino » (une autre appellation possible du personnage), il est peu probable qu’un nom de famille devienne un surnom générique . D’ailleurs, les ressemblances du personnages avec d’autres « Martino » présents dans le folklore européen, parallèles que relève Testa, sont trop claires pour ne pas penser qu’il y ait là un sens qui nous échappe (du fait des origines relativement récentes du carnaval de Castelnuovo) mais qui nous entraîne en direction de cas analogues, connus pour la France médiévale et moderne, et qui ont pu être connus à travers la médiation du village voisin de Scapoli (où le carnaval est beaucoup plus ancien) ou d’autres . À ce propos, il faudrait également prendre en considération l’hypothèse d’un lien avec le culte folklorique de St Martin, mobilisé dans un but apologétique par Vincenzo Spada, ce qui n’aurait rien de surprenant . Passer une année dans un bourg périphérique de l’Italie du Sud et dédier plus de six cent pages au carnaval local pourrait paraître exagéré . L’auteur défend néanmoins son choix en faisant appel non seulement aux méthodes du travail de terrain ethnographique, mais aussi à la microhistoire . À ses yeux, l’analyse d’un phénomène à échelle très réduite permet de tirer des conclusions générales sur un phénomène rituel comme le carnaval qui, depuis longtemps, est au centre des disciplines historico-anthropologiques (comme le montre bien la bibliographie très utile, pp .  179-224) . Une telle généralisation n’est toutefois possible qu’à condition d’analyser de manière exhaustive les liens du carnaval avec la communauté, son histoire, son expérience de la misère, l’émigration de ses habitants et son dépeuplement, et sa vie actuelle, entre le bar, la paroisse, la mairie et l’association pro loco, et de plus en plus garantie par la présence d’immigrés étrangers . L’autre outil nécessaire est l’ethnographie comparée . En effet, pour expliquer les traits les plus saillants du carnaval de Castelnuovo, Testa recourt à une série de données issues de l’analyse de la ritualité du carnaval dans le folklore européen . Cette ambition comparative rencontre toutefois un obstacle important, propre à toute reconstruction historico-comparative : l’absence de sources pour ce qui est des phases les plus anciennes du carnaval de Castelnuovo . Or, à notre connaissance, ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du xixe siècle qu’apparaît la pantomime zoomorphique, et il est dès lors difficile de soutenir l’existence d’une chaîne de transmission historique pour les isomorphismes

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rencontrés dans le carnaval de Castelnuovo et dans des rituels similaires du folklore eurasiatique . Il aurait sans doute été intéressant d’étudier plus en profondeur le carnaval de Scapoli, apparemment plus ancien que celui de Castelnuovo, mais qui n’a pas encore fait l’objet d’une étude comparable et qui reste donc une sorte de fossile stratigraphique dont l’interprétation est compliquée .

La structure du livre reflète encore largement la structure de la thèse de doctorat dont il est issu . Il faut donc lire plus de cent pages avant de trouver l’objet du livre, ce qui est sans doute un peu long, surtout pour des lecteurs impatients, et la discussion méthodologique introductive (pourtant bien argumentée et en grand partie justifiée) trouverait davantage sa place dans un manuel de concepts anthropologiques que dans une monographie . L’introduction aurait aussi bénéficiée d’une réflexion sur la question du case-study . Ces quelques défauts mis à part, le livre propose une analyse importante du carnaval de Castelnuovo, de sa fonction (qui, dans le sillage de De Martino, apparaît comme le produit d’une histoire de pauvreté et de privations) et de son symbolisme . En outre, de par sa richesse interprétative et bibliographique et sa facilité de lecture, le livre est aussi une introduction utile à l’étude historico-anthropologique d’une tradition aussi complexe que carnaval .

lucio biasiori

frédéric tinguely, Le voyageur aux milles tours. Les ruses de l’écriture du monde à la Renaissance, ouvrage conçu sous la direction de Frank Lestringant, Paris, Honoré Champion, 2014, 248 p .

Frédéric Tinguely présente un recueil d’études, certaines déjà publiées et d’autres inédites, qui ont toutes été (re)travaillées par l’auteur et revues par Frank Lestringant dans le but de discuter la question des stratégies discursives employées par les auteurs de récits de voyage à la Renaissance pour décrire l’Altérité . Le livre s’ouvre avec le parallèle entre le présent – celui du xvie siècle – et le passé antique : les voyageurs face à Ulysse . À l’encontre de leur illustre prédécesseur, les Modernes se vantent d’affronter à la fois les nouveaux mondes et la page blanche . Non seulement ils découvrent des terres inconnues des Anciens, mais en plus, plume à la main, ils les décrivent . La Modernité concerne donc le discours écrit et ces textes dont le but est de présenter aux lecteurs une altérité parfaitement authentique. Le voyageur-auteur de la Renaissance, en fin stratège, dissimule cependant ses tours derrière un « style simple » et il convient alors au critique littéraire de les dévoiler par des analyses proches des textes et conscientes de leur contexte .

Pour F . T ., ces stratégies discursives sont de quatre types et elles correspondent aux différentes sections qui structurent son livre . Dans « Infléchir les modèles » (i), l’auteur présente des cas de « reconfiguration des modèles» antérieurs par la réécriture, l’actualisation et l’adaptation . La section « Tours oculaires » (ii) concerne, quant à elle, les modes de fonctionnement des dispositifs scopiques pour appréhender plus spécifiquement la question de la description de l’altérité . « L’aventure de la connaissance » (iii) réunit des études sur l’œuvre majeure de Jean de Léry et sur son voyage au Brésil . Enfin, « Devenir autre » (iv) se focalise sur des cas où le narrateur se voit changé, muté au sein de son propre récit, au contact avec l’Autre .

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