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«Désœuvrement de Kurt Schwitters», catalogue Kurt Schwitters, Paris, éditions du MNAM, 1994, 151-160

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Désæuvrement de l(urt Schwitters

Vue du Merzbou de Honovre,le «Grond groupe», 1933

Oue I'on oborde le Merzbou du poinrde vue des cobinets et des srudioli quele constructivisme muhiplio ou coursdes onnées vingt (les Espoces Proun lb-silzkyens de 1922-1923, le Cobiner obo-troit de 1927, eic.), c'est-à-dire sousl'ongle démonstrotif et expérimenrol delo fobbrico, ou du poinl de vue de lor-chitecture, et I'on ne monquero pos deressenlir lo précision du verdio émispor Alexonder Dorner, noguère omi spromoleur des premières exposirionsde Schwitters ô Honovre: « [Avee leMerzboul lo libre expression d'un rnrclidépourvu de tout contrôle sociol svoirfronchi lo limite entre sonlé et fol-re [ ]une sorte d'odeur fécole en filtroit, unerechule molodive et conlogieuse donsl'irresponsobilité sociole de I'infons quifoit joujou ovec les détritus el lesorduresl. » Oue le Merzbou fleure lorégression onole et les inconfinencesinfontiles, les proches de Schwiners enéloient du reste overlis, qui n'ignoroienrrien des porfums de nurserie, de cu-rinreet d'onimolerie qui nimboienl le grordæuvre d'une ouro spécifique2. Mo's lorépulsion monifestée por celui qui fu.dons I'Allemogne de Weimor, le legen-doire promoteur des ovonl-gordes dcirnous inciter à chercher quelque ourrevoie d'occès ô une æuvre si fondomerntolement étrongère, si inquiéfonte quorrroux exigences premières de tout cons-tructivisme.

C'est que l'on emploie bien obusive-menl dès qu'il esl question du Merzfutles lermes de "conslruction", "édific^o-tion", "érection", et de monière générole, tout le lexique de l'orchitecrure-Cor le Merzbou relève, bien ouconlroire, d'une économie Îrès singu-lière, quoique inoperçue des historiens:celle de l'enfouissemenl. Oue I'on n'yprenne pos gorde lorsqu'on en refocrel'histoire se conçoit, cor il Ioudroir por-r-.voir rendre compte d'un mouvemenlobsolument controdictoire en lerrnesorchilecturoux, véritoble "double-hnndhistoriogrophique : un enfouissementqui "croîl" jusqu'ô percer les plofonds erles voûtes, un ensevelissemenl'ériÉ"jusqu'à désogréger les slructures de hmoison qu'il porosile.Le Merzbou est ou premier chef unemochine d'oubli. Tous les visireurs de loWoldhousenstrosse ont nolé, ou fil deleurs visifes, lo disporition progressivedes "reliques", de lo << colonne r prirnor-diole el des « grottes », tour ô lour ense.velies sous de nouvelles sfroles, leurslocolisotions premières oubliées ouréduites, dons le meilleur des cos, à destroces à peine identifiobles. Ainsi HonsRichter : « Ouond je revins le voir [eMerzbouf chez lui trois ons plus tond locolonne ovoit complèlemenl chongé-Pour commencer, toules les petitesgrotfes el les covilés que nous ovions"hobitées" ô l'époque n'étoient plus

visibles. "Toufes sont mointenonienfouies", expliquo Schwitters. Ellesovoient en effet été recouvertes por locroissonce monstrueuse de lo colonne,recouverles por d'outres excroissoncesplosliques, por de nouveoux person-noges, de nouvelles formes, couleurs etdétoils3. » L'opérotion constructive pro-cède ici por sédimentotion, por recou-vrementi de couches, ei I'on conçoit lodéception des contemporoins les plusovertis, en quête d'une orchitectoniquedissimulée, devont cette strotificotionqu'ils eurent tôÎ fo-it de quolifier d'humo-role et sécrétive. A cet enfouissementoussi progressif qu'inéluctoble, Schwit-ters lui-même donnoit un nom: « [...]posser [...] sur le codovre de I'objeta».

Oue quelque codovre préside secrète-meni à l'édificotion du monumenl, plusencore, que toute orchiteclure s'inou-gure d'ùn tombeou dissimulé, c'éloit unlieu commun de l'esthétique depuis lofin du xvrrr" siècle. Hegel en ovoit donnélo plus consistonte formulotion: Io pyro-mide, dont le cristol érigé celoit unlobyrinthe sépulcrol, déterminoil ô lofois I'orchitecture comme enveloppe,enceinte d'une instonce tronscendon-tole - I'individuolité invisible du mortcomme sens, dévoilée ou fil de désem-boîtemenls successifs (le sorcophoge,les bondelettes de lo momie, le codo-vre), qui fonctionnent comme outonid'onologies - et le signe comme<< monumenl de lo vie dons lo mod, [...]sépulture du souffle, [...] corps propreemboumés». En ce sens, lo pyromide,«enceinte exlérieure dons loquellerepose une intériorité cochée » consti-luoit bien, pour reprendre les mots deJocques Derrido, << le sémophore dusigne, le symbole ou signe du signe6».Cette reformulotion de I'immémorioleossociotion du corps (sômo) ou fom-beou (sêmo/ ossignoit donc à I'orchitec-ture so tôche: lo gorde d'une origine,d'« un point centrol inorticuloble, pointpur échoppont ou jeu du ropport entreles corps », une individuolité incorpo-relle, << cochée ou cæur de l'æuvre elreprésentée por elleT ». Tout édifice estenveloppe et demeure.

On vil oinsi s'étoblir, ou début du xtx"siècle, une équivolence qui inspiro lesorchilectes: le musée, lo demeure, lemousolée. Oue le corps du collection-neur pût sceller ces trois ovotors de lochombre sépulcrole, c'est ce que l'und'entre eux, qui étoit oussi orchitecte derenom, crut démontrer. Au cours del'hiver 1B25, trois jours de cérémoniescélébrèrent le dépôt, ou cæur dumusée ossemblé por John Soone donsso demeure, du très illustre sorcophogedu phoroon Séti ler découvert peuouporovonf por I'orchéologue Belzoni- celui-lô même dont Hegel fit son« guide » dons I'explorotion des pyro-

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Musée John Soone, le Dôme ovecle sorcophoge du phoroon Séti F

découvert por I'orchéologue Bekonidessin de C. J. Richordson

mkless. Lo finesse de son mqtériou d'ql-bôtre, illuminé de I'intérieur, irrodioitune « lueur mystérieuse ». Soone ovoitenfin étobli le fondement de son grondédifice de collections. Cor cette ocquisi-lion occomplissoit !o vocotion progrom-molique de ce musée intime: dès 1808,sous le « Dôme » qui rossembloit le plusprécieux de so collection, une « crypte »onticipoit déjà, de son siie et de sondécor, lo vocotion funéroire du vosterossemblement d'objets et de lobleoux.En 1815, le fils codet de I'orchifecteovoit publié, dons un mogozine londo-nien, une proteslotion publique contrelo volonié poternelle d'édifier dons lodemeure fomiliole « moins un muséequ'un mousolée pour son proprecodovreg».

Or si Dorner, formé dons les coiégoriesde cetle lrodition esthétique, monifestoitoinsi so répulsion pour le Merzbou, c'eslque celui-ci, véritoble monstre lhéo-rique, ne cessoil de décevoir l'ottenteconjuguée d'une sémiologie et d'uneorchiteclonique. Le Merzbou n'esl posune enveloppe, mois une procédure desédimeniotion qui ne se stobilise jomois,qu'olimentent sons cesse des "reliques"doni lo locolisotion ne souroit êlre quefemporoire. ll n'o pos de contenu: c'estdons l'époisseur des couches que sejoue le destin des objets qui y prennentploce, c'est-à-dire leur disporition. C'estleur porcours dons lo texiure, le jeu dif-férentiel des troces de leur inscription,leur égoremeni secrel dons l'époisseurdes porois qui olimentent lo croissoncede I'ensemble. ll esl donc voin de cher-cher à cetle étronge édificotion, ou-delà d'une onologie iconogrophique,quelque porodigme structurel du ÿpe"colhédrole" ou "orchitecture expres-sionniste" : le Merzbou n'offre pourtoute ordonnonce qu'un dédole destructures surimprimées, un écheveoulobyrinthique sons mémoire orgoniso-trice. ll s'étoye de so ruine. C'esf, ousens stricl, un polimpseste.

On peut donc concevoir le Menboucomme "monumenl", si l'on renonce àofiocher à cette notion I'opporeil desconcepts qui relèvent de I'orchiteclure.Le Merzbou est monumenl si I'onenlend por là qu'il met en æuvre desmotérioux d'oubli, molérioux frogiles etcoducs, soumis à lo peile et ô l'égore-menl, ou commerce incessont de lofrogmeniotion et du réemploi. Si I'on yreconnoîî non poinl quelque codovrequi en constitueroit I'ombilic, mois lomorl portout à l'æuvre. En ce sens, ilrelève d'une économie du texte el de lolettre.Ce qui ne sourqit étonner d'un odisiequi n'o cessé d'explorer lo motériolitéde lo leftre, en quoi il reconnoissoit lemoiériqu même de lo poésieto, offroitun'h" à Honnoh Hoech pour restourer

« L'oreille l- rmoine », 1786Colleciion J. F. Ot lrlin, Musée olsocien,

Strt ;bourg

Tiroir ovec produits chimiques et minéroux,xvrrr. siècle

Cenlrool Museum, Ulrecht

lo symétrie de son prénom, s'offubloit àI'occosion d'un'vy" géont dont il modu-loil lo portition, identifioii lo perfor-monce non pos ô lo volidotion d'uneprésence, mois à lo dissociolion de lophonétisotion et de l'orticulotion symbo-lique (ce qu'il nommoit lq « récitotion delo lettrell»), et qui restituoil ô lo typo-grophie le trovoil de l'espocemen1l2.

Oue le Menbou oit constitué l"'orchive"de Schwitters, ses visiteurs en ont pourlo pluport témoigné, el Schwitters lui-même. Choque objet ogrégé à l'en-semble n'étoil perceptible - ovont dedisporoître - que dons le silloge norro-tif que constiluoient les circonsioncesde son ocquisition, I'identité des dono-ioires, le nom qu'il s'étoit vu ottribuer, etoutres effets de "codre" dont Schwittersossuroit lui-même lo mise en ploce oucours d'éprouvontes visites-morothons :« L'expérience de lo visite guidée à tro-vers cetle æuvre gigontesque, com-mentée et illuminée por Schwitters lui-même, duroit plus de quolre heures. Cen'étoit pos une expérience focile[...]tr., C'esf que ce polimpseste n'éfoitpos olimenté por des objets d'uneconsistonce ontologique étoblie moispor «ce qui odvient», I'occosionnel, les«dons de lo fortune», lo temporolilé envêture d'onecdotes et d'événements oùSchwifters déployoil une ingéniositéinsurpossoble. Toutes ces reliquesminuscules de I'enfonce, ces fétichesdérisoires de I'omitié, ces onecdotesn'occomplissoient leur office qu'à êtretrovoillés por le réseou norrotif donslequel ils s'inscrivoient, ô exhiber le petitopporeil d'étiquette - orole ou monus-crite - qui leur donnoit stotut de troce.Comme les « merveilles » du posleurOberlin podoient sur quelque poperollelo morque de leur provenonce ei leurdote de réception, porfois lo signoturedu colleclionneur : <( L'on 1792, je fiscouper dons le verger de lo cure deWoldersboch ou Bon-de-lo-Roche unvieux cerisier séché. Lorsqu'on fendit lefronc, on y trouvo les deux bolles ci-incluses, I'une écrosée, I'ouîre entière.J.-F. Oberlin, Ministre », « Relique deLulher», «Morceou du bollon de Fleu-rus », « Oreille humoine », « Sirène mon-lré [sic] ô lo foire Soini-Cermoin en1757 », et oinsi de suilela. Plus:le Merz-ôou dons son ensemble est lissé dons locontinuilé du gigontesque entqssemenid'orchives qui, du sol ou plofond, occu-poit !e grenier de I'immeuble de loWoldhousenstrosse, ces milliers de«documents [...] rédigés en golhique»,qui conslituoient comme le « trésor d'in-veniion » de Schwitlers, so « réserve »(pour troduire I'expression de Kôte Siei-nilz : « working through »l,, puisqu'il ypuisoit sons cesse de quoi olimenter letrovoil en cours. Lo texlure du Merzboudébordoit le Merzbou et procédoit deces dispositifs d'invention el de mémoire

dont lout oroleur doit se doterls. En cesens, le Menbou constiluoit un « irésor ».À condition que l'on n'ottoche pos à ceterme le sens de "contenont', de "gordemémorisonte", qui lui est générolemenlottoché, et que I'on en retrouve lo quo-lificoiion technique de promptuoire deI'invention : dispositif de présenlotiondes senlences, extroits, énigmes el pro-verbes, de cefte closse d'énoncésconstitués por I'opérofion de décontex-tuolisotion dont ils procèdenl, les mrio-bilio - lroiis intensifs prélevés sur destexles oubliés et trovoillont pour leurpropre compte, qui s'offrenl in promptu,od monum, disponibles à tous les réem-plois, prêts à olimenter sons fin lomochine de I'invention16. Un trésor demémoire s'étoye de so ruine, porce quel'oubli est l'outre nom de I'invention."Mirocle" qui voloit ou trésor demémoire, lorsqu'il prenoil eonsistonce,le nom générique de «Wunderkom-mer». Où I'historien moderne reconnoî-tro sons peine une formulotionorcho'rQue de ce Wunderblock [Blocmogique] requis por Freud pour décrirel'économie prodigieuse - scripturole enson mouvemeni - de lo mémoire.

Lo seule "structure" identifioble duMerzbou, c'est cette disponibilité illimi-lée de lo surfoce d'occueil olliée à uneréserve infinie des troces, cette «virgi-nité idéole du mointenont constiluéepor le trovoil de lo mémoirel7», dontFreud cherchoit, outour de 1925, à éto-blir le porodigme. Rien de plus étrongerà lo logique thésourisotrice de lo pyro-mide que cette profondeur sons fonddu « Bloc mogique », ce renvoi infini desstrolificotions, !eur logique pelliculoirequi foit du "dedons" rien d'outre queI'implicotion d'une oufre sur"foce oinsiexposée. Un trovoil infini d'implicotiondu sens que Schwifters s'entendoit à tis-ser de ses commentoires, lui qui n'hési-toit pos ô modifier conlinuellemeni, ougré des glissements slrotigrophiques duMerzbou, I'emplocemenl, « dons unécloiroge opproprié», du mosque mor-tuoire de son filsl8. Trovoil infini, quiovoii égoré John Soone lui-même donsle lobyrinthe de son musée intime. Corle sceou funèbre, qu'il ovoit cru oppo-ser à son æuvre en 1825, n'ovoit guèrerolenti le rÿhme incessont des reiou-ches, oltérotions, destructions, réem-plois, qui fil de so demeure, lout ou longde so vie, un chontier infini. Jomoisouvrier ne fut dovontoge impliqué donsles tissus qu'il trovoilloit: l'extension infi-nie de ses collections perforo les plo-fonds et les voûles, modifio sons répill'emprise foncière de so demeure. Lodisposition des objets sur les porois, lescollisions d'échelle qu'ils suscitoient, leurproliférotion en une inversion constoniedes pleins e! des vides irréolisèrent lesmurs; ou feuilleté des couches delobleoux ei de frogments d'orchileclure

Détoils du Merzbou de Honovre« Lo Grotte d'or », 1933

s'ojouio l'effet déréolisont de nûrnrsportout semés pour « illuslrer lesobjets », c'est-à-dire en multifier lesfoces: distorsion des poinls de frte,opocificotion des zones ùctre5 rrr-cellement des reflets ochewient dedésintégrer toule forme idenlifiôle, fu-çont l'æil à une incessonte redilulin èl'espoce. Trovoil éperdu du regrrd qæle feuilleté des porois el lo tensirn de<surfoces, l'élision des limites, !e déb#meni constont des volumes ef desvoûtes supposées les enclore, le lcrFmenl générol de l'espoce votxiert àl'échec. Toute tentotive de fo«er qEhEcentre ô cefte proliférotion se r6rÉlovoine, lo demeure ne présentcit riécorce ni noyou, seulement rn édreveou inextricqble de trqverses e? depossoges dons les « peouxle» de féèfice. Au fil d'un offoirement inc=sscrqiI'on peul reconnoîlre les offres de lfÈfortuné bôtisseur du lembr, lod*ræs'égoro, et son projet ovec lui dans bprofondeur pelliculoire de so densre-Soone renonço à doler I'enserrüle dequelque centrolité: lui qui n'ovoitjomois cessé d'occumuler les urnes lescippes funéroires, les cryptes mêmesd'en multiplier les morques et lesempreintes ou point de lisser oürrrE lnréseou continu de renvois formeb qis'étendit ou-dehors de lo demerre, drposo ovec ironie le codowe de sochienne tonny dons l'« Ermitoge ' deson sous-sol. Le seul « sémophorer pc-sible de cefte coverne pironésienne,c'étoit un gigontesque «tropiÉe», dcrle goût ontiquoire, de neuf mèfes dehouleur, où il empilo des frognrenrs èchopiteoux clossiques, des piéde§*, bdôme de so tombe fomiliole, des orsments hindous, etc. Comme il ov<ü cortume, en tout projet d'orchiteclue, &prendre en compte lo ruine à \rerÈ, Idestino ce Posticcio, «comme un prÉÈvemenl indiquonl l'étot des orG + àquelque orchéologue de I'ovenir- À cesigne éclotont de son « désætrvremenl», celui-ci ne monquenoit pc dereconnoître lo morque d'«un grutdorchitecte trohi por so lignée et soméloncolie ». De s'être soumb ô b loi &lo demeure, ou sens strict, à son'éonomie", I'orchitecte ossistoil ô h dÉo-grégotion de lo chombre sépulcrde-

Tondis que les ovont-gordes rcquiiiertde l'æuvre qu'elle instoure, eri un pî(>cessus d'outo-engendrement lespæqui lui est propre, Schwitlers rÉtèrecette inscription potrimonioh qr-ri furtoujours celle des Wunderkomnrern-C'est ou cæur de lo demeure fontdequ'il étoblit so mochine d'oubli. Errviurnements de De Still, ou Cobinet obcmfde Lissitzky, lo conslitulion dun Iietrpropre, qui emprunte ou proiet ortfÈleclurol son lexique et so disciplûre,s'impose, ou cours des onnées üngt,comme I'occomplissement de PorL

« Colonne ô lo têîe d'enfonl », 1 925- 1 932

Musée John SooneLo solle de peinture

et vue imoginoire du Dôme et de lo solle ômonger ovec l'Apollon du Belvedère

Vue en coupe des différents étoges

154 1s5

Dorner sut formuler instirutionnel er-e--cefte requête el doler d'une consisro-,ctexemploire celle du << progromrnÊmuséogrophiÇue2o v, cefie versionrenouvelée de I'ideo. Au conroi-e- eMerzbou, comme un gigonresque pn:rr:-site s'olimenlonl à quelque slruc'lrrrEpréexistonte, surgif comme une e\t-E.rs-sonce de l'économie fomiliole. Ce-edemeure cossue de Honovre. qu oi,--toit simultonément trois génér«'l.ior. --LeSchwitters (ou reste, les visheu- c--ossez insislé sur l'otmosphère bo.tr-geoise de lo moison er doubé o prÉ-sence encombronfe d'un lourd ré*-J,:'.de meubles noirs), Kun réussi-. E,:.--reprendre I'heureuse descrip' 6^ -=Jeon Arp, « por un effom inre";e É' i:,_-lenu pendonl des onnées [ ] o -:_"merzer" complètemenr [ ]: ,

Lowrence Allowoy noloiI jLs-e-=-- :r-Ël'orf de Schwitfers relevoir des isè-rs =des bords22. De foit, le Merzfu" iÈ :f'E-sente oucun bord exrérieun qL: '"1!":,*=du monde, il ne connoîr pos de 1,c,.:-texte. Nourri moins d'objers que Jé."s-nements, d'inlensités, il relèr,,e d'l--économie du don (les innomb,r,o:,e-.contributions, volonloiles el inr,],,.,--loires, de ses omis), er de se: oé* . -.vol, chosse eT cueillene. Oue cene ::,-Ë-gurotion dynomique conrrh-e lti :r-:-duits en "fétiches", c'esl ce eu€ És i'rfjr--derl<ommern nous ont oppris oreconnoître : les mirobilio sonT ,e5 É-:-:d'une citotion générolisée. d.une !:, ,,-:-totion permonenfe des lexnes- d-!rimobilité irrépressible des énoncÉs :--ce sens, on pourro décrire les o,o,'i- l-rs'enfoncenf dons le Menbou eor--'-des "fétiches". Les conremporo -: :r-obondommenl décrit les prélèr e-r-t'-r.sougrenus opérés por Schr.rinens Sr- iê5omis, sur lui-même, qui ossimi en: ,eMerzbou à un vosle reliquoire d,e -.,- -tié outont qu'à un scrop-book do,r're-veux, vêtemenfs, croyons, denrre,--urine consliluoienl les incenoirs j.c . :,-,les rituels ordinoires de lo sociob rÉnourrissoient lo mochine d'épiEro-nrneset de proverbes, de Toches de Ror..-choch et d'énigms5z:, comme les jeL:.,de solons et les jeux édifionls (échon,o,esde silhouettes, devinettes, " Jeu de l-o,nn -tié noble et fronche », « lnlenlions deprières »,...) olimentoieni le presblrè.edu posleur Oberlin. Ou'oucune hiénor--chie ne vienne s'étoblir entre ces"reliques", que les frogmenfs du corpscôtoient sons piété, les onecdores er ilesjoujoux - comme, dons les Wunder-l<ommern, les <<vieux os» des oncêrresjouxlent les prodiges de lo nofure2- -.interdil d'ossimiler lo «troce» ô l'objerdons so singulorilé: c'esl lo différenceinvisible entre leurs froyoges donsl'époisseur du Merzbou qui, on l'o dir,suscite lo croissonce de I'ensemble.De toutes les monières imoginobles, lemonde s'ogence ou Merzbou. Si les stu-

Trophée de frogments ontiques,xvrrr" siècle, Polois Fornèse, Rome

dioli constructivistes se trouvoient confi-nés dons I'oir roréfié de I'homogène, leMerzbou s'occommode, plus, se nourrild'intrusions ollogènes, que tous lesmodes de I'inséminotion, de lo proliféro-tion, de lo contominotion lui proposeni.Ou'une esthétique violente de I'intrusions'en dégoge, c'est ce qu'énonce cloire-ment Schwitters dons un texte de I920,où, reprenont lo thémotique éminem-ment unfreimlicfre de lo poupée de cire,il en revendique lo borborie: « Lemeilleur motériou pour représenter lopeou humoine, c'est noturellemenl locire colorée, de couleur rose. Elle donneô lo choir (à sovoir lo cire) une tronspo-rence comme si c'étoit vivont. On évi-lero soigneusemenl de modeler oussi lecosfume du monnequin. D'obord, lo cireest irop lronsporente pour des vête-ments, ce qui n'est pos convenoble;ensuite, c'est encore ovec de vrois vê1e-ments qu'on imite le mieux un costume.ll y o,belle lurette que les vrois grondssculpteurs ont découvert lo seule bonnefoçon de procéder. lls construisentd'obord I'ormolure ovec de vrois os (lesimitoteurs sons tolent font une ormotureen fer). Puis, cette ormoture, ils l'ho-billent de muscles en cire (lo choir, voironolomie)2s. »

Si « le motériou de bose ne monquepos26 », si le Merzbou foit oinsi flèche detout bois, c'est que ioutes les modolitésde lo greffe, et non le porodigme orbo-rescent revendiqué por l'orchitecturegolhique, ossurent so croissonce. Là oùle modèle constructif sélectionne sesmotérioux en fonction d'une orgonicitéô venir, lo colle et le plôlre, versionsrusiiques du Cellulo'rd et de lo eire du« Bloc mogique », ogglutinent les élé-menls por simple juxtoposition à portirdu plon le moins proboble de choquemodule27, comme lo Wunderl<qmmerexplore, ou prix de connexions ocrobo-tiques et de performonces ossociotivesentre objets et closses d'objeis, toutesles occoinlonces imoginobles entre leschoses: « Lo colle étoit un élémentimportont dons I'or1 "Merz" outont quel'æuf le fut à Colomb pour lo décou-verte de I'Amérique28 », « lo colle étoit àSchwitfers ce que le nector et I'ombroi-sie étoient oux dieux grecs [...] [ll] sedélectoit littérolemenl de Io colle [...]re.,Cette proliférotion corolienne ne se sou-tient d'oucune mémoire. Elle ne connoîfque des stobilisotions temporoires, ô lomerci d'événements microscopiques : ômesure que ses dimensions croissent;elles chongent de noture en se connec-lont ovec d'outres troils intensifs, cho-cun trovoillont pour son proprecompte: << Dons ce procès, les chosesqui sont entièrement ou podiellementobsolè1es dèmeurent ô titre de preuvesqu'elles ont perdu leur voleur commeéléments indépendonts de lo composi-lion. A mesure que les nervures de l'or-

« lnlentions de prière », vers 1 800Collection J. F. Oberlin, Musée olsocien,

Strosbourg

Frontispice du cotologue duMuseum Colceolorionum

Musée de F. Colzolori, Vérone, 1622

CrotteVillo Visconti Borromeo, xvrr'siècle, Milon

chiteciure croissenl, de nouvelles vol-lées, de nouveoux lrous, de nouvellesgrottes opporoissent, qui oni ô leur tourleur vie propre ou sein de l'en-semble30. »

Abondonce inépuisoble du Merzbou,vroie mine de ce que les Anciens, orri-culont une topique à lo multiplicité dumonde - des res -, nommoieni locopro. lls désignoient oinsi cette écono-mie porodoxole qui ne cesse d'enrichirce qui lo nourrit. Oue le Merzbqu, envroie corrière de l'inveniion, ne prêsente oucun bord, que lo division del'extérieur et de I'intérieur soil ici inopêronte, signifie qu'il fout le concevoircomme un procès d'invoginotion, unreploiement interne de lo goine, ledehors s'ouvront olors ô I'intérieurcomme une poche. Dès 1919, éloboranrlo scène du théôtre Merz, Schwitlersétoit en quête de <<surfoces que vouspourrez rendre rigides ou souplescomme un tissu, des surfoces que I'onpourro froncer comme un rideou,réduire ou ogrondir3l.» El dons l'un desrores textes qu'il oit consocrés ou Merz-bou, il insistoil précisément sur le plisÉde ses porois, qui ossuroit à l'ensembleune continuité - non composilionnelle- compotible ovec I'outonomie dechoque inscription : « Choque portieintérieure serl d'élémenl chornière à loportie voisine. ll n'y o pos de déloils quiformenl en soi une unité, une composi-tion portielle. Un grond nombre deformes différentes servent d'infermêdioires entre le cube et les formes indêfinies32.» Cette unité non composilion-nelle qui s'occommode d'onfrocluosirés,d'enfoncements, de chicones, c'es1 celledes plis formés por le trovoil géologi-que des couches, les doles et les vites-ses différentes de leur texlure. Onconçoit donc que « grotte » oit pu s'im-poser oux visiteurs comme dénomino-tion soit de I'ensemble du Merzbou, srÿttde ses régions porticulières.ll n'est pos indifférent que « grotfes » oiroussi désigné couromment, depuis lexvr. siècle, les Wunderkommern.On insistoit olors sur les insuffisoncesdes couples concepiuels les mieux éro-blis (forme-motière, porticulièremenr), [otrop cloire distinction des espèces ell'orrogonce des cotégories33. « Crores t,les Wunderl<ommern opporoissoientcomme les sites de I'indistinciion, deshybrides, des êlres de confins, des pro-diges ei des monsfres. Elles étoient délêguées à l'objection ontologique. Ellesillustrqient lo puissonce générotive du/reu (puisque l'on résumoit en unetopique lo dynomique de I'invention).Oue des ortistes oienl éprouvé le désirde confronter leurs moyens à lo sur-obondonce inventive de lo nofure coih-cidoit ovec le souci des collec'tionneursde merveilles: des grottes orlificielles,richement pourvues de stolocfiles, fos-

Cobinet de coroilAllemogne du Sud, seconde moitié

du xvr" siècle

Détoil du Cobinet des merveilles deCustovus Adolphus, 1625- 1 631

Université d'Uppsolo, Suède

156 ls7

siles et concrétions de toutes sorles, sur-girent dons les jordins et les demeures.

Lo muséogrophie lo plus moderne duxvilre siècle conservo de nombreusestroces de ces groites. Ainsi, Schwilters,à Dresde où il fit ses études, ne putmonquer de visiter lo Grünes Gewolbe[Voûte verte] des Électeurs de Soxe3a,résidu d'une ontique Wunderl<ommer,où lo proliférolion poriétole des mrroôË/io dons le lobyrinthe cryptique d'untrésor princier témoignoit d'un ôgerévolu du musée. Ou'il oit à I'occosionnommé « grotte » tel cobinet de verreou telle onfroctuosité foisonl office de"niche" démontroil so fomiliorité oveclo culture muséogrophique (les vitrines,cobinets, crédences, etc., où reposentdes mirobilio étont relevobles de cefteoppellotion), outre qu'elle quolifioit pormétonymie le Merzbou lui-même.

À cette économie du don, de lo prédo-tion, de lo chosse et de lo cueillette donise soutient le Merzbou correspondI'ojoinlement infini de ses contresigno-toires. Le Merzbou, on le soit, n'o pos despectoteurs, tout visiteur étont menocé,ô son corps défendont, de quelqueoffronde volive qui lui donneroit port ôl'«æuvre »: « ll y ovoit oinsi une grotleMondrion, une grofte Arp, une grotteCobo, une grotte Doesburg, une grofteLissitzl<y, une grolte Molevitch, unegrotle Mies von der Rohe, une grotteRichter, une grotfe Werner Croeff3s. »Ambiguilé de lo dénominotion: dési-gne-t-elle une "odresse à", un "don de",une offronde voiive ou une relique? En1923, Schwitters, reprochont oux orchi-tectes modernistes de ne pos tenircompte de l'hobitobilité de leurs projets,imoginoit, en une version méconique delo promenode pittoresque, quelque sys-tème de poulies el de conlrepoids quimodifieroit l'équilibre générol des sollesen fonction des porcours coutumiers àchoque individu: «à simplement mor-cher, un individu peut bouleverser lobolonce correctement équilibrée d'unepièce36. »> On ne souroit mieux dire quelo visile du Merzbou est déjà une co-signoture du Merzbou. Et que jomoisoucune vue d'ensemble, prise d'unpoint de vue exlérieur, n'en stobiliseroI'imoge.

Mois cette obsence d'imoge ne sonc-tionne pos seulement lo position, inte-noble, du spectoteur. Elle lémoigne deI'impossibilité de toute lotolisotion duMerzbou, y compris pour celui qui est,à peine, son "outeur", s'y éprouve, s'yexpose, en pôtit. Dons les ossemblogesMerz déjô, le titre étoit inscrit donsl'ceuvre, comme une pièce de celomême qu'il nommoil; pos même unnom ne viendro sceller d'une promessef interminoble procès du Merzbou: <<Lenom K d e E lKotedrole des erostichen

Crotte, Coldney House, Clifton,1731-17 61

E/ends (Cothédrole de lo Misère éro-tique) est une simple dénominoiion. llne concerne en rien Ie confenu, oulrès peu, mois il portoge ce destin ovectoutes les dénominotions. Por exemple,Düsseldorf n'est plus un villoge el Scho-penhouer n'est pos un ivrogne3T.» LeMerzbou est sons projet, rien en lui dece <<sout» initiol qui inougure lo cor-rière de l'æuvre, de ce vide préoloblequi I'isole du monde: il se développedons le silloge des collections enfon-lines, de l'élevoge de cochons d'lnde deI'enfonce, de lo relotive incongruitéd'un jordin d'hiver dons une demeurebourgeoise38. ll ne souroit lrouver donslo consislonce d'un sujel cette unité queson économie lui refuse. Schwitters, quin'ouro eu de cesse de se ronger «ducô1é des incopobles professionnels, làoù personne ne [e] soupçonne ['ort],pormi lo communoulé des snobs, donsle jeu d'un enfont3e» ouro foit de son«désceuvremenf » son plus constontcommentoire ou Merzbou: « Le butfutur ne foit que mener ou bul ulté-Rieur4o>>, <<cor merz ne se connoîl oucunbut, d'oilleurs les buts demeurenl inoc-cessibles: / car merz trovoille sons plon,porce que les plons demeurenl illo-giques. / cor merz s'enlortilleroit lesjombes jusqu'à ce que se forme quel-que chose, jusqu'à ce qu'un but oppo-roisse por développement logique. / lemotériel de bose ne monque pos. le butotteint est indifférent.a1 » Pos d'æuvre,mois comme une dette infinie: « I'od estune chose étronge. Elle requiert I'ortistetotolementa2. »

Dorner, homme du projet, ressentit leMerzbou comme le désostre de l'æuvred'ort lotole.Ou'il oit renoué ovec I'ombition de loGesomtkunstwerk ou sein de l'institulionmuséole, qu'il oit su lo formuler dons lelexique de I'qrl moderne ne squroit sur-prendre. Depuis que Cottfried Semper,reprenont à son compte le progrommewognérien, ovoit élobli lo vocotion dumusée à ossurer lo coopérotion sym-phonique des orfs, à encodrer etenclore le rossemblement de leurs com-pélences, le musée s'éloit identifié ouprojet esthétique13. Des AlmosphereRooms ou Cobinet obstroit, les pro-grqmmes muséologiques de Dorners'inscrivent dons le droit fil du Muséehormonique de Semper, de cet ort deI'exposition qui orgonise lo confronto-tion diolectique des orts, consolide leurslimites et contient leurs excèsaa. Or, ôl'instor de Semper lui-même, Dornerovoit eu recours à un porodigme quilestoit de l'outorité de I'histoire ses ini-tiotives. Chez I'un et I'outre proticiensde l'æuvre d'or"t totole, les Wunderkom-mern firenl office de "proto-Gesoml-kunstwerl(. lls voulurent y reconnoîtreune combinotoire, un ort d'ossemblersons confusion, une systémotique. Cet

ort de lo « collection universelle » où ortet noture sont mêlés, « sur le modèle del'encyclopédie plinienne », ils en résu-moient lo vertu à ce qu'il pulvérisoit lessimples portoges de l"'Art" et de lo"Science"as, de l"'Art" ef des "Arts indus-lriels", mois c'étoit pour mieux réossurerles enjeux fondomentoux du musée:« [collectionner] signifioit foire occéderun objel des sens ou stolut de symbolede l'éternelle vérité intérieure [...]a6.»

On conçoit donc I'hostilité suscitée chezDorner por le Merzbou. Ou'il en oitperçu lo menoce, qu'il oit été copoblede reconnoîtpe que le monstre schwit-tersien « ruinoit tout en loissont tout enl'étot» signole l'ocuité de son jugement.Mois le ton de ce refus, il fout oussi I'en-tendre. Y reconnoître cette répulsionqui offleure dons lo première hisloiredes Wunderkommern, Les Cobinets demerveilles de lo Renoissonce tordive,publiées en 1908 por Julius von Schlos-ser. C'est que I'hisiorien viennois, nepouvont tronscrire dons les cotégoriesdoni il disposoit l'économie de lo Wun-derkommer, ovoit "ontologisé" sonmouvement propre, métomorphosé cequi relevoit d'une procédure et d'un dis-positif en "signes", conformément ô lo"sémiologie" implicile du muséemoderne. Lo Wunderkommer devenoiten effet lrésor. Mois trésor bien dou-teux: ridicule, dérisoire, obscène dèslors qu'on en exominoil le contenu.Désorroi des systémotiques, il n'offroitplus que le spectocle lomentoble deséries hétéroclites, choque objet,comme une monode, exerçont so puis-sonce désogrégotrice à ruiner touteordonnonce. Les cobinels de merveillesétoienl lo proie de l' lJnheimliche.Schlosser les décrivit comme des « inté-rieurs portés à puissonce», ne pouvontossocier ces omoncellements colostro-phiques qu'ô quelque souveroindéfoillont, monstre ou despote, donl lecoprice infontile s'étoit donné librecours. Au moins, chocun de ces entos-sements de secrels et de joujoux, cesstoloctites de souvenirs et ces grottes demémoire, ovoii pour ultime justificotiond'être I'indice d'un corps. Dons le Merz-bou, Alexonder Dorner reconnut cetfe"mouvoise" Wunderkommer, et lomenoce diffuse qui en émonoit.

1.Le diognostic d'Alexonder Dorner sur le Merz-bou esi cité por Sômuel Coumon, in The livingMuseum. Experiences of on Arl Hislorion ondMuseum Director, Alexonder Dorner, NewYork,'195B, p.3B.2.On liro sur ce poinl les souvenirs, d'une rorejustesse de lon, de Kôte Steinitz, Kurt Schwillers.A Portroit From Life, Berkeley, 1 968.3.

'1958, cité in Kurtchoisis et présentés porons Cérord Lebovici,

1990, p.341.+.Selon le tém<iignoge de F. Vordemberge-Cilde-wod, in rôrd" p. 350.5.Cf. J. Derrido, « Le puits el lo pyromide. lntro-duclion ô lo sémiologie !e Hegel,, iî Morgesde lo philosophre, Poris, Ed. de Minuit, 1985,p. 95.6.tbid.7.Je suis ici lo belle onolyse de S. Agocinski,« Espoce de l'æuvre : lo demeure », in Volume.Philosophies et politiques de l'orchitecture,Poris, Colilée, 1992, pp. I 17-138.B.CI. G. W. F. Hegel, Esthétique, lll, L'Archileclure,trod. fronç. S. Jonkélévitch, Poris, Flommorion,I 979, p. s0.9.Cf. J. Summerson, Sir John Soong Londres, 1 952,oinsi que, du même outeur, / New Descriptionof Sirlohn Soone3 Museum, Londres,9eéd.,1991 ; J. Summerson, D. Wolkin el G. Tilmon-Melinghoff, -/o/r n Soone, Londres, ArchitecturolMonogrophs, 1 9B3.10.lturl Schwifters, « Poésie conséquente » (1 924),rn Kurt Schwifters, MERZ, op. cil., pp.90-92.11.Cf. le récit exemploire de leur première ren-conire.por Hons Richter : « [.. .] Sons prononcerun mot, il sortii du ponneou ovonl un codond'environ vingl-cinq centimètres sur lequel étoilpeinte lo lettre W. ll le ploço sur so poilrine etcommenço d'une voix puissonte à déclomer,crier, siffler et hurler un poème conslilué uni-quement de voriotions vocoles sur cefte seulelettre. », rn Kurt Schwifters, MERZ, op. cit., p.337.12.Cf. ses «Thèses sur lo Typogrophie» (1925):« Les porties lextuellement négolives, lesendroits non imprimés du popier imprimé sontdes voleurs typogrophiquement positives. Toulélément minimol du moiériou esl une voleur

' fypogrophique, donc: lo lettre, le mol, une por-tie du fexle, le nombre, le signe de ponctuotion,lo ligne, le signet de l'imprimeur, I'illuslrolion,l'espoce entre deux mols, I'espoce totol.» (trod.F. Mothieu).13.F. Vordemberge-Gildewort, rn Kurt Schwifters,MERZ op. cif., p. 350.1+.CI. Jeon-Frédéric Oberlin (171O-l826). Le divinordre du monde, M. Schneider et M.J. Geyeréd., Slrosbourg, 1991, p.131 sq.15.Tout oroteur doit se constituer une « réserve »,un « entrepôt », « mogosin » ou « trésor » donslequel il stockero le « mobilier », les << porures »,les «ornements», fout ce qui nourriro ses per-formonces orotoires ô venir: ce trésor que lotopique permettro, le cos échéonl, de mobiliser(c'est l'invention propremenl diie), les orts de lomémoire en proposeni une mélhode de ges-lion; sur I'ordonnonce et les modolilés d'usoged'un « trésor de mémoire ». Cf. F. Yoles, L'Aû delo mémoire, trod. fronç. D. Arosse, Poris, GollÈmord, 1975, possim.16.On irouvero une première opproche de cespromptuoires dons « Le douoire mogique »,introduciion ô J. von Schlosser. Les Cobinets de

merveilles de lo renoissonce tordive, Poris,Moculo, 1994.17.Sur l'économie prodigieuse du Wunderblock elso lenle éloborolion por Freud, jusqu'à lo Â/o/ede 1915, cf. J. Derrido, «Freud el lo scène del'écrilure », in L'Écriture et lo Différence, Poris,Éd. du Seuil, 1967, pp. 293-3+0.18.Cf. J. Elderfield, Kurl Schwillers, Londres, Thomesond Hudson,19B5, p. 1 59.19.I'emprunte cefte e»«pression et bien des poinisde leur onolyse ô Y. Tissier et B. Wouthier-Wurmser, Lo Demeure. Ses principoux thèmesde références el son longoge spoliol, ministèrede l'Urbonisme, Direction de I'orchitecture, Rop-pod de fin de control, Poris, 1 984 ; cf. égole-ment les onolyses de J. Summerson, op. crf., n. B.20.Oulre l'ouvroge de S. Coumon, cilé ici n. 1, cf.M. Flocke-Knoch, Museums-Konzeptionen in derlA/eimorer Republik. Die Tôtigkeit AlexonderDorners im Provinziolmuseum Honnover, Mot-burg, 1 985.21.Jeon Arp, «Schwifters» (1919),,n Kurt Schwit-lerc, MERZ, op. cit., p.331.22.[. Allowoy (1961), rééd. in Essoys on Assem-bloge, l. Elderfield éd., New York, 1992, p. 1 4o.23.Ouont ô cefte économie de lo sociobilité, cf. loréimpression, por lo Golerie Gmurzynsko, duscrop-book de Kôle Steinitz, Cologne, 1 977.2+.Cf. « Le douoire mogique », op. ci/. n. I 5.25.« L'ort: Troité ô I'usoge des gronds criliques»(1920), ,n l(urt Schwitters, MERZ, op. cit., p. 19.On noiero que les prescriptions de Schwiftersreprennenl très précisément lo descriptionqu'ovoit donnée Julius von Schlosser, en 191o,des figures de cire modelées oux xv'et xvt'siècles, dons le conlexle des colleclions votivesdes églises, des rituels funéroires ei des «Wun-derkommern ». Le « monifeste esthétique » deSchwitlers constitueroit, ovec Ie Cobinet desfigures de cire que tournoil olors Poul Leni (lefilm fui présenlé ou public en 1921), lo posléritétocite de L'Histoire des figures de cire de l'histo-rien viennois (trod. fronç. E. Pommier, àporoître, Poris, Moculo, 1994).26.« Les tobleoux merz » (1932), rn Kurt Schwifters,MERZ op. cit., p. 178-179 (troduction légère-ment modifiée: le « motériou », c'est lo hylè desthéoriciens de l'invention).27.C{. lo description por J. Coplons el W. Hoppsdes modolilés d'<<occrétion» de I'ossemblogeschwitfersien, en inlroduciion ô l(. Steiniiz, K.5. ,4Poftroit From Life, op. cit., p.XV.28.Jeon Arp, « Kurt Schwitterd », rn Kurt Schwifters,MERZ, op. cr/., p. 331.29./d., « Le Printemps filiforme de Fronz Müller»,ibid., p.3s2-333.30.Kuri Schwifters, « K de E. », Merz, n" 21 (1931),p. 1 15.31.« Le théôtre Merz » (19 i9), in l(url Schwitters,MERZ op. cit., p. 11.32.«Le grond groupe el lo coverne d'or» (1933), inibid., p. 181.33.Cf. « Le douoire mogique », op. c/.3+.CI. J. Menzhousen, Dresdener Kunslkommerund Grünes Gewolbe, Leipzig, 1977.35.H. Richter, ciié rn Kud Schwitlers, MERZ, op. cit.,p.340.36.Cité por J. Elderfield, Kurl Schwilters, op. ci/., p. 150.

37.«Colhédrole de lo misère érotique» (1931), rnKurt Sçhwiflers, MERZ op. cit., p. 176.38.Sons solution de conlinuité, Schwitters odmeftoitles enfonts dons le cercle des échonges et desprésents Merz (cf. K. Steinitz, Poftroit From Lifeop. cit., p.21 sg.) et resliluoit le lrovoil dons lesonfrocluosités du Merzbou ou jeu, cf. le témoi-gnoge de Jeon Arp, «Combien de fois ovons-nous joué dons celle pièce. Ce que Schwillersoppeloit jouer, c'est-à-dire lrovoiller à lo sueurde son front », « Le Printemps filiforme de FronzMiiller», op. cit., p.33+.39.« Art et temps » (1926), ,n Kurt Schwitters, llrifRZop. cit., p. 111.10.« Art obstroit» (1 940-1 946), ibid., p. 267.11.« Les tobleou»< merz » ( 1932), ibid., p. 178-179.+2.Cité por K. Sleinilz, Portroit From Life, op. cit,p.23.13.Sur l'occeplion wognérienne de lo Gesoml-kunstwerk, cf. Ph. Locoue-Loborthe, Musrcoficto. Figures de Wogner, Poris, Chrislion Bour-gois, 1991. Sur so formulotion por Semper, cf.« Le douoire mogique », op. ciL1+.De là son échec ovec Moholy-Nogy: ce dernierpropose une dynomique de contominotion desorts ou de brouilloge de leurs limites, lô où Dor-ner vise une oddition de protiques ortistiques,cf. V. Loers, << Espoce du présent de Moholy-Nogy ei l'utopie d'une lumière dynomiqueconsiruclive » in L. Moholy-Nogy, cotologue deI'exposition du musée de Morseille, Morseille,1991, p.69 sg.L5.« Lo froclure entre Art et Science esl I'un desospects de notre mouvoise sonié intellectuelle,de lo schizophrénie fondomentole de nolresociété », cité ,n S. Coumon, The Living Museum,op. cit., p.6.16.« [Dons les colleclions universelles] du sol ouplofond, d'un ongle à l'outre, codre à codre[...], peintures, sculptures, produits des ortsoppliqués et objets de lo nolure étoienl préserrtés syslémotiquemenl. Perles, défenses d'élêphonts, bijoux et verreries étoienl disposés donsdes vitrines oux côtés de pièces de bois grossièremenl toillées. C'est le propre de lo colleclionuniverselle de sembler décorer les murs.Comme "embellir", "décorer" signifioit Ioireoccéder un objel des sens ou stotut de symbolede l'éternelle vériÎé inlérieure», cité rn S. Cou-mon, The Living Museum, op. cit., p.67. À direvroi, lo terminologie de Dorner esl fluctuonte-Les colleclions universelles relèveroienl del'«octivité mysfique» (p. 60), elles décèleroientquelque « profonde significolion mÿhologique'(p.61), «symboliseroient l'idée divine de loCréoiion » (p. 62), révèleroient « I'idée divinecochée derrière lo voriélé du monde visible»(p. 65). C'étoit, en somme, porcourir tout lerépertoire herméneutique encore en usogeoulourd'hui dons lo description des Wunder-kommern.