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n°25 - juin 2006 La Lettre de la Scam* Service public L ’année qui s’achève a été celle de la consolidation et d’un commencement d’ouverture vers le futur. L’élargissement démo- cratique des modalités de vote à tous les auteurs, a été suivi par la mise en place du nouveau mode de répartition des droits, plus équitable et plus rapide, entré en vigueur le 1 er janvier 2006. Il fera l’objet des ajustements nécessai- res au fil de son application. Ces réformes ont été accompagnées par la volonté de renforcer l’aide directe apportée à la création et de marquer la reconnaissance due à ceux qui la servent avec exi- gence et talent. Les premières Étoiles de la Scam, et la dotation qui leur est liée, ont été attribuées le 3 mai après une présélection rigoureuse portant sur plus de 300 œuvres diffusées. Elles pro- longent les bourses Brouillon d’un rêve qui contribuent à l’éclo- sion d’œuvres nouvelles. Les 26 et 27 juin, à l’occasion du 25 e anni- versaire de la Scam, ces créations de qualité exceptionnelle, ainsi que les Prix annuels de la Scam, sont présentés en continu grâce à un dispositif d’ensemble mis en place avec la complicité voisine du Musée Cernuschi. Cette année a également été celle des questions et des inquiétudes. Elles dépassent largement le cadre de la Scam. Dans le grand chambardement qui bouleverse la com- munication et la création audiovisuelles sur les plans technologique, ar- tistique, structurel, éco- nomique et financier, comment ne pas s’inter- roger sur le devenir du Service public de la Télévision et de la Radio ? Quelle place doit-il occuper pour que soit préservé l’équilibre indispensable dans une démocratie ouverte entre les forces de l’argent et celles de l’esprit ? Quelle sera la place réservée à l’imaginaire, à ceux qui créent, si l’on conteste le sens même de leur existence et de leurs droits, reconnus depuis plus de deux siècles ? Alors qu’approchent des échéances politiques majeures, comment lui donner les moyens d’accomplir ses missions au service de l’épa- nouissement social et culturel dans le respect des uns et des autres ? Le temps de la désespé- rance qui révoltait tant Christophe de Ponfilly doit prendre fin. Cela ne peut être que le fruit d’une prise de conscience col- lective et d’une volonté politique claire si l’on veut que s’amorcent les premiers gestes d’une renaissance. Reviennent en mémoire les mots de Diderot, au plus haut des années fon- datrices du monde d’au- jourd’hui : « Que plus d’hommes soient éclai- rés, et que chacun participe selon ses moyens à la Lumière de son siècle ». Ange Casta Président de la Scam > Édito page 02 - 03 - 04 LA SCAM EN CHIFFRES AG 2006 page 05 LOI DADVSI page 06 - 07 ENTRETIEN EMMANUEL HOOG page 08 - 09 ENTRETIEN JEAN-NOËL JEANNENEY page 10 -11 - 12 - 13 - 14 - 15 LA VIE DE LA SCAM page 16 HOMMAGE : CHRISTOPHE DE PONFILLY QUE PLUS D’HOMMES SOIENT ÉCLAIRÉS, ET QUE CHACUN PARTICIPE SELON SES MOYENS À LA LUMIÈRE DE SON SIÈCLE Diderot

La Lettre de la ScamV

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n°25 - juin 2006

La Lettre de la Scam*

Service public

L’année qui s’achève a été cellede la consolidation et d’un

commencement d’ouverture versle futur. L’élargissement démo-cratique des modalités de vote àtous les auteurs, a été suivi par lamise en place du nouveau modede répartition des droits, pluséquitable et plus rapide, entré envigueur le 1er janvier 2006. Il feral’objet des ajustements nécessai-res au fil de son application. Cesréformes ont été accompagnéespar la volonté de renforcer l’aidedirecte apportée à la création etde marquer la reconnaissancedue à ceux qui la servent avec exi-gence et talent. Les premièresÉtoiles de la Scam, et la dotationqui leur est liée, ont été attribuéesle 3 mai après une présélectionrigoureuse portant sur plus de300 œuvres diffusées. Elles pro-longent les bourses Brouillond’un rêve qui contribuent à l’éclo-sion d’œuvres nouvelles. Les 26 et27 juin, à l’occasion du 25e anni-versaire de la Scam, ces créationsde qualité exceptionnelle, ainsique les Prix annuels de la Scam,

sont présentés en continu grâceà un dispositif d’ensemble mis enplace avec la complicité voisine duMusée Cernuschi.Cette année a également été celledes questions et des inquiétudes.Elles dépassent largement lecadre de la Scam. Dansle grand chambardementqui bouleverse la com-munication et la créationaudiovisuelles sur lesplans technologique, ar-tistique, structurel, éco-nomique et financier,comment ne pas s’inter-roger sur le devenir duService public de laTélévision et de laRadio ? Quelle placedoit-il occuper pour quesoit préservé l’équilibreindispensable dans unedémocratie ouverte entreles forces de l’argent etcelles de l’esprit ? Quelle sera laplace réservée à l’imaginaire, àceux qui créent, si l’on conteste lesens même de leur existence etde leurs droits, reconnus depuis

plus de deux siècles ? Alorsqu’approchent des échéancespolitiques majeures, comment luidonner les moyens d’accomplirses missions au service de l’épa-nouissement social et cultureldans le respect des uns et des

autres ?Le temps de la désespé-rance qui révoltait tantChristophe de Ponfilly doitprendre fin. Cela ne peutêtre que le fruit d’uneprise de conscience col-lective et d’une volontépolitique claire si l’onveut que s’amorcent lespremiers gestes d’unerenaissance.Reviennent en mémoireles mots de Diderot, auplus haut des années fon-datrices du monde d’au-jourd’hui : « Que plusd’hommes soient éclai-

rés, et que chacun participe selonses moyens à la Lumière de sonsiècle ».�

Ange CastaPrésident de la Scam

> Édito

page 02 - 03 - 04

LA SCAM EN CHIFFRESAG 2006page 05

LOI DADVSIpage 06 - 07

ENTRETIEN EMMANUEL HOOGpage 08 - 09

ENTRETIEN JEAN-NOËL JEANNENEYpage 10 -11 - 12 - 13 - 14 - 15

LA VIE DE LA SCAMpage 16

HOMMAGE : CHRISTOPHE DE PONFILLY

QUE PLUSD’HOMMES

SOIENTÉCLAIRÉS,

ET QUECHACUN

PARTICIPESELON SES

MOYENS À LALUMIÈRE

DE SONSIÈCLE

Diderot

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956 pour les diffusions 2003(+ 8 %). Pour le même exercice,1 078 auteurs ont bénéficié d’unerépartition de droits, contre 1 137l’année précédente (- 5 %). En2005, 85 157 œuvres radiophoni-ques (ou participations à uneœuvre) ont été réparties au titredes diffusions 2004 (lectures édi-tées comprises), soit une aug-mentation de 4 % par rapport àl’année précédente.

et sa déclaration par l’auteur. Cesdélais de déclaration trop impor-tants obligent la Scam à être pru-dente lors de l’élaboration destarifs prévisionnels et à conserverla trésorerie nécessaire pour leversement des soldes.

LES ŒUVRES SONORESAu titre de l’année d’exploitation2004, 1 034 auteurs ont déclarédes œuvres radiophoniques contre

2*

DOSSIER

La Scam> en chiffres

LES AUTEURSEn 2005, la Scam a accueilli 1 194nouveaux associés, dont 103 ausein de son bureau belge, 19 danssa filiale canadienne et 150 héri-tiers.Au 31 décembre 2005, la Scamregroupait 22 160 auteurs, dont1 170 en Belgique et 329 auCanada. > 14 236 auteurs du répertoire audio-

visuel (dont 572 auteurs d’œuvresélectroniques et 567 auteurs d’œu-vres institutionnelles)

> 3 294 auteurs du répertoire de l’écrit> 3 141 auteurs du répertoire sonore> 255 auteurs d’images fixes> 1 234 membres, essentiellement des

héritiers, non ventilés par répertoire.

LES ŒUVRES AUDIOVISUELLES Au cours de l’année 2005, 27 648nouvelles œuvres ont été décla-rées pour des exploitations télévi-suelles, toutes chaînes confon-dues, dont 360 en Belgique et359 au Canada. Les 10 673 déclarations audiovi-suelles reçues en 2005 pourl’année d’exploitation 2004 repré-sentent près de la moitié de l’en-semble des déclarations reçuespour l’année 2004. Sur ces 10 673déclarations, 54 % sont parvenuesaprès le 31 mars 2005, dont 17 %concernaient le premier semestre2004, soit un délai de plus de neufmois entre la diffusion de l’œuvre

Au titre de l’année d’exploitation2004, 34 258 heures d’œuvresradiophoniques ont été répartiesau cours de l’année 2005, enhausse de 11,14 % par rapport àl’année 2003.Pour le groupe Radio France,48 chaînes (dont 43 radios locales)ont été analysées, à raison de9 457 heures déclarées et répar-ties. Radio France Internationalereprésente pour la même périodeun volume de diffusion du réper-toire de 1 405 heures. 138 RadiosLocales Privées (associatives pourla plupart) sont à l’origine des dif-fusions représentant un volumeréparti de 23 395 heures.

LES ŒUVRES LITTÉRAIRES L’exploitation des œuvres littérai-res consiste principalement endes lectures à la télévision ou à laradio, de textes inédits ou édités.Elles sont donc prises en comptedans les œuvres audiovisuellesdéclarées. En 2005, la Scam aréparti 605.997 € directement auxauteurs et 475.629 € aux éditeurs.

Les œuvres journalistiques depresse écrite concernent la ré-exploitation, sur des sites Web etdes cédéroms, des œuvres desjournalistes de VNU et du GroupeLiaisons. En 2005, 25.265,60 € ontété répartis à 327 auteurs.

Extraits du rapport de Laurent Duvillier, délégué général, présenté à l’assemblée générale du 7 juin.*

TF1

France

2

France

3 Nat.

France

3 Rég.

Canal

Plus M6ARTE

France

5

Ensem

ble des

diffuse

urs

Traductions et adaptations Catégories 3, 4 et 5

Catégories 1, 2 Catégories 1 et 2 (1 diffusion)ère (Rediffusion)

7%

7%4%17%0%

4%14%8%1%

8%

20%30%17%

1%

11%

19%26%

3%

20%

57%40%9%92%72%66%62%70%96%

16%26%57%13%1%2%0%

4%

De guerre lassesde Laurent Bécue-Renard

LES ÉTOILES DE LA SCAMLes quinze premières Étoiles de la Scam ont été remises le 3 mai der-nier ; elles illustrent une partie de cette Lettre. Et si vous concouriezpour les Étoiles 2007 ? voir article page 11

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3*

DOSSIER

à la création, à la promotion et àla diffusion des œuvres. Sur cette période, une dotation de510.000 € a été consacrée à l’en-semble des aides à l’écriture,« Brouillon d’un rêve ». Cette aidereprésente près de 42 % du bud-get de l’action culturelle. Cettedotation a, depuis son origine,encouragé quatre cents projets.Son bilan est positif puisque 50 %des films ont été terminés et deuxtiers d’entre eux exploités par destélédiffuseurs ou dans les salles.Le montant de la bourse varie de4.600 à 6.000 € par projet. La nouveauté de l’année 2005 aété la mise en place des Étoiles dela Scam, à côté des 50.000 € dePrix décernés chaque année(cf. palmarès dans Lettre 24),180.000 € ont été affectés à cettepremière édition des Étoiles, cha-cune étant dotée de 4.000 €. Enfin, la Scam a maintenu sespartenariats avec les principauxfestivals couvrant son répertoire.

L’ACTION SOCIALEL’action sociale de la Scam com-porte deux volets : le versement

Saddam Hussein,histoire d’un procès annoncé

de Jean-Pierre Krief

Renoir(s) en suivantles fils de l’eau

de Jean-Pierre Devillerset Anne-Marie Faux

d’une pension aux auteurs et unfonds de solidarité permettant uneassistance sociale aux auteurs. En 2005, la Scam a aidé dixsept auteurs pour un montant de26.300 €, soit une moyenne de1.547 €. La Scam a versé 547.094 € au titrede la pension à 521 bénéficiaires(+ 20 %). Le montant moyen verséest de 1.050 €.

LA GESTIONL’année 2005 se termine pour laScam avec un excédent de gestionde 114.161,52 €. Le taux du coût de gestion pourl’année 2005 a diminué (- 5,5 %)par rapport à l’année précédentedu fait de l’augmentation des per-ceptions et de la diminution descharges propres à l’exercice. L’ensemble des charges d’exploi-tation a diminué de 3 %. Le tauxmoyen des placements réaliséspar la société a été de 2,55 % en2005 (2,19 % en 2004).

*L’intégralité du rapport d’activité est disponible surwww.scam.fr ou sur simple demande auprès du pôlerelations auteurs.

RÉPARTITIONDE DROITSDepuis le 1er janvier2006, la Scam a répartiplus de 18 millions € àplus de 12 000 ayantsdroit. La prochainerépartition aura lieufin juin. Vous pouvezconsulter vos relevésde droits surhttps://extranet.scam.frPour rappel, le nouveaubarème audiovisuel nes’applique qu’auxœuvres diffuséesdepuis le 1er janvier2006, les répartitionsde droits actuellesconcernent les œuvresdiffusées avant cettedate et donc classéesselon l’ancien barème.

LES IMAGES FIXESLes déclarations portent principa-lement sur des photographies etdes dessins insérés dans des docu-mentaires, journaux ou magazinesde télévision. Durant l’année 2005,la Scam a réparti au titre de l’ex-ploitation des images fixes utili-sées à la télévision :> 42.422,46 € pour 869 photos> 62.581,85 € pour 1 916 dessinsLa Scam recense à fin 2005,277 221 images fixes déclaréesdans le cadre de la répartition desdroits provenant du CFC. La Scama réparti en 2005 16.529,87 € autitre de la reprographie. La répar-tition totale pour les images fixesest donc de 121.534,18 €.

LES PERCEPTIONS DE DROITSLes encaissements de droits d’au-teur enregistrent une hausse de1,87 % par rapport à 2004. Lesencaissements sont en progres-sion pour France 2 et M6, enbaisse pour TF1, France 3 et Arteet stable pour Canal+ et France 5.Par ailleurs, la Scam enregistrede nouvelles perceptions : re-transmissions ADSL (Free et TPS),Le Sat, Canal Horizon Satellite, LaChaîne Parlementaire et PublicSénat. Enfin, la Scam a reçu desrèglements complémentaires autitre des années antérieures à2005 pour un montant de 2,8 mil-lions € (Radio France, Câble belge,INA, Canal Satellite Caraïbes etRéunion, AB Sat…).

LES RÉPARTITIONS DE DROITSGlobalement, les répartitions en2005 enregistrent une très légèrebaisse de 0,41 % par rapport à2004. La Scam a augmenté de 4 %le montant des répartitions autitre de l’année d’exploitation encours (2004 versé en 2005).

L’ACTION CULTURELLELa Scam, du 1er janvier 2004 au31 mai 2005 (période de 17 mois),a affecté 1.232.395 euros à l’aide

0,45 %

0 10 20 30 40 50 60 70 80

0,12 %

0,22 %

0,56 %

0,69 %

1,67 %

4,03 %

22,91 %

69,35 %

plus de 70.000 €

entre 60.000 € et 70.000 €

entre 50.000 € et 60.000 €

entre 40.000 € et 50.000 €

entre 30.000 € et 40.000 €

entre 20.000 € et 30.000 €

entre 10.000 € et 20.000 €

entre 1.000 € et 10.000 €

moins de 1.000 €

RÉPARTITION DES REVENUS NETS IMPOSABLES PAR NOMBRE D’AYANTS-DROIT(suivant déclaration annuelle des traitements et salaires)Ventilation par tranche de revenus entre les 17 055 associésbénéficiaires des répartitions effectuées en 2005.

> >

12p-n°25-ok 21/06/06 17:17 Page 3

JEAN VILAREn prélude au Festivald'Avignon, la Scam etla Maison Jean Vilarproposent au publicde (re)découvrirle documentairede Jacques Rutman,Jean Vilar, une bellevie, le 30 juin à20 heures au cinémaLe Palace (Avignon).

4*

DOSSIER

Résultats AG> 2006

Le 7 juin 2006, les auteurs réunis en assemblée générale ontapprouvé l’ensemble des résolutions soumises.

ZOOMChaque mois, Zoom,la lettre d’informationélectronique de laScam, vous informe del’actualité culturelle,économique et juridi-que de la Scam. Vousrecevrez également lesinvitations pour les soi-rées et événementsorganisés par la Scam.Pour vous abonnergratuitement,rendez-vous sur :www.scam.fr/actua.phprubrique newsletter.

Sauve qui peut… les pouletsde José Bourgarel

et Hubert Dubois

COMMISSIONDE CONTRÔLELa commission perma-nente de contrôle dessociétés de perceptionet de répartition dedroits a rendu publicson troisième rapportportant sur la gestionde 25 sociétés dont laScam. Il est disponiblesur le site de la Scamet sur celui de la Courdes comptes :www.ccomptes.fr> rubrique rapport> organismes associés> commission de

contrôle des SPRD.

Nombre d’associés inscrits :22 472Nombre total de votants :2 301dont :

> votes en séance : 83> votes par correspondance : 1 852> votes électroniques : 366

Modifications statutaires :

La proposition de modification desstatuts visant à réduire le nombrede voix dont dispose les associésaux assemblées générales a étéapprouvée.

Nombre de « Oui » : 69 517 voix> soit 85,35 %

Nombre de « Non » : 11 935 voix> soit 14,65 %

Lors des prochaines assembléesgénérales, les sociétaires dispose-ront toujours de 100 voix, mais lessociétaires-stagiaires disposerontde 50 voix (au lieu de 25) et lesadhérents disposeront de 10 voix(au lieu d’une seule).

Assemblée générale

ORDINAIRE

Assemblée générale

EXTRAORDINAIRE

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Nombre d’associés inscrits :22 472Nombre total de votants :2 286dont :

> votes en séance : 99> votes par correspondance : 1 829> votes électroniques : 358

Le rapport d’activité 2005 :

Nombre de « Oui » : 70 581 voix> soit 87,21 %

Nombre de « Non » : 10 348 voix> soit 12,79 %

Les comptes annuels 2005 et lesrapports du commissaire auxcomptes:

Nombre de « Oui » : 70 552 voix> soit 87,32 %

Nombre de « Non » : 10 248 voix> soit 12,68 %

Le rapport spécial du commissaireaux comptes sur les conventionsréglementées :

Nombre de « Oui » : 71 145 voix> soit 89,45 %

Nombre de « Non » : 8 390 voix> soit 10,55 %

L’action sociale 2006 :

Nombre de « Oui » : 72 218 voix> soit 92,59 %

Nombre de « Non » : 5 777 voix> soit 7,41 %

L’action culturelle 2006/2007 :

Nombre de « Oui » : 68 883 voix> soit 85,06 %

Nombre de « Non » : 12 099 voix > soit 14,94 %

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5*

LES DROIT DES AUTEURS

Loi DADVSIle projet de loi sur les droits d'auteur et les droits voisins dans la société de l'information(DADVSI) continue son chemin parlementaire. Il sera examiné par la commission mixte pari-taire de l'Assemblée nationale et du Sénat le 22 juin, à l'heure où cette lettre d'informationsera sous presse.

> dernier épisode

Cette décision reconnaît la légi-timité de l’action menée par

les organisations d’auteurs dontla Scam. Dès 2001, la Scam avaitpublié un communiqué procla-mant que « Popstars est uneœuvre audiovisuelle, mais pas undocumentaire de création ». Pourla Scam, ce genre de programmene peut pas bénéficier du comptede soutien du Centre national ducinéma. Ce système, envié parnos voisins européens, a été ins-

Popstars

tauré pour soutenir les œuvres decréation ; il ne doit pas servir àfinancer des programmes danslesquels les diffuseurs investi-raient, même s’il n’y avait pas lecompte de soutien, car ils corres-pondent aux desideratas desannonceurs. L’esprit du compte desoutien est de favoriser l’émer-gence d’œuvres singulières. LaScam est donc satisfaite de ladécision de la cour administra-tive. �

La décision de justice est tombée. La cour administrative deParis confirme l’annulation du soutien financier qui avait étéaccordé par le CNC au programme Popstars.

Mourir d’amiantede Brigitte Chevet

Tahar, l’étudiantde Cyril Mennegun

VOS COORDONNÉESSi vous changez decoordonnées bancai-res, postales ou télé-phoniques, pensez àprévenir la Scam afinqu’elle puisse conti-nuer à vous verser vosdroits d’auteurs. Vouspouvez également lesmodifier vous-mêmesur le site sécuriséhttps://extranet.scam.fr

on à EDF de fournir gratuitementl’électricité aux écoles ? Non, évi-demment ! La matière grise dudroit d’auteur sur laquelle reposel’enseignement et la recherchedevrait en revanche être gratuite.Aucune économie ne repose surla gratuité de sa matière pre-mière. Et l’on s’étonnera ensuiteque tout le monde aujourd’huiaccepte de payer sans rechignerle prix élevé du dernier gadget deson téléphone portable, acceptetout autant de régler son abonne-ment à Orange, mais cherche àtélécharger gratuitement la musi-que ou le film qui le fait rêver.Au-delà des dangers des projetsd’exceptions, plusieurs autrespoints doivent être éclaircis dansle projet de loi tel qu’il va être pré-senté à la commission mixte pari-taire, qu’il s’agisse de la mise enœuvre des sanctions contre letéléchargement illégal d’œuvresprotégées ou la mise en place dela haute autorité sur les mesurestechniques de protection (à l’heureoù Bruxelles envisage de suppri-mer la copie privée). Quoi qu’il en soit, cette loi, long-temps reportée et loin de fairel’unanimité, ne constituera pas LAloi devant faire entrer le droit d’au-teur dans l’ère du numérique ; elle

La mobilisation des auteurs apermis de faire reculer l’as-

semblée nationale sur son projetd’instauration d’une licence glo-bale pour les échanges de fichiersd’œuvres protégées sur Internet.Malheureusement, le Sénat a votéune kyrielle d’exceptions au droitd’auteur (éducation nationale,recherche, musées, bibliothè-ques…). Chacune de ces excep-tions constitue une grave menacepour l’avenir du droit d’auteur.Elles le vident de son essence etle dénaturent. Les moyens d’ex-ploitation des œuvres se multi-plient, mais les exceptions au droitd’auteur également. Il y a de plusen plus de tuyaux dans lesquelsles industriels investissent desmilliards d’euros, mais personnene veut payer les contenus qu’ilsvéhiculent. Exempter l’Éducation nationale,par exemple, est contraire à lapédagogie qu’il faudrait précisé-ment déployer pour sensibiliserles jeunes au droit d’auteur, del’école primaire à l’université.Comment un élève qui n’aura pasété formé au droit d’auteur pen-dant sa scolarité, pourra-t-il com-prendre à l’age adulte, la naturedu prix demandé pour regarder unDVD ou lire un livre ? Demande-t-

n’est qu’une introduction, elle estporteuse de débats à venir surlesquelles les ayants droit devrontêtre vigilants.�

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Emmanuel Hoog bâtitla mémoire de demain

Ina.fr est d’ores et déjà un succès ! Oui, le site est passé de la centsoixantième place des sites lesplus consultés en France, à ladeuxième place pendant les pre-miers jours de son ouverture. Il sestabilise aujourd’hui à la quin-zième place. Ce succès est lareconnaissance du travail accom-pli par l’Ina depuis trente ans.L’équipe en place depuis un an nepouvait trouver sa légitimité, saforce et ses résultats que surcette capitalisation technique,documentaire, de savoir faire, deconnaissance des collections…

C’est aussi l’importance du vo-lume numérisé qui rend ce travailvisible.A la fin des années 90, les profes-sionnels reprochaient à l’Ina salenteur, ses tarifs, ses procédu-

res… La machine a dû s’interro-ger ; certains pensaient que lemarché n’était plus à notre por-tée. Le plan de numérisation a étélancé il y a cinq ans pour sortir dece cercle infernal. La numérisa-tion était le moyen de rendre lefonds plus accessible au secteurprofessionnel.

Emmanuel Hoog a fait entrer l’Ina dans l’ère numérique et a redonné un coup de jeune aux archives audiovisuelles et sono-res. La gestion collective des droits a été l’un de ses atouts. Entretien avec Martine Kaufmann.

6*

ENTRETIEN

Cependant, nous nous sommesrendus compte d’un problèmeplus fondamental que le rythmede travail de la profession, celui dela sauvegarde et de la pérennitédes archives. La dimension patri-moniale a dépassé la préoccupa-tion professionnelle.

Avez-vous obtenu les moyensnécessaires de la tutelle ? Avez-vous rencontré des difficultés àfaire reconnaître la légitimité devotre action ? En 2000, l’Ina a signé le premiercontrat d’objectif de l’audiovisuelpublic ; il courrait jusqu’en 2004.Pendant cette période, il n’y a euaucune augmentation de la rede-vance, mais l’Ina a eu l’obligationde lancer un plan de numérisa-tion. Pour dégager les dizaines demillions d’euros nécessaires à ce

chantier, il a fallu opérer unerestructuration interne, des redé-ploiements, des réductions decertains frais, un contingentementde certaines activités, etc. Cetteaction n’était pas gagnée d’a-vance, elle était nécessaire, légi-time mais douloureuse. L’Ina peutaujourd’hui servir d’exemple.

La restructuration s’est bien pas-sée, les personnels ont libéré leursavoir faire et leurs énergies. Lanumérisation s’est mise en place,les professionnels ont vu les ima-ges et les sons arriver plus vite. Lechiffre d’affaire a augmenté, nosreversements également. Lors de la renégociation ducontrat d’objectif en 2003, nousavons démontré que, sur la basede sa restructuration, l’Ina pouvaitassurer 65 % du plan de numéri-sation sur la période 2003/2015.Le ministre de la Culture et de laCommunication, Renaud Don-nedieu de Vabres, a salué l’excel-lence du travail de l’Ina. Pour lesannées 2005/2009, l’Ina a doncconnu une augmentation excep-tionnelle de ses ressources deredevance de plus de 22 %. Nousavons aujourd’hui une véritable

garantie de financement.

Dans les autres pays, les chaînesde télévision conservent leurspropres archives…L’Ina est dans une position cen-trale et centralisée qui lui donneune force par rapport à la réuniondes directeurs d’archives de l’en-

semble des diffuseurs des paysconcernés. La gestion collectiveest notre autre point fort. Sans la gestion collective, nousaurions un fonds beaucoup moinsfluide, plus complexe à gérer etune force de valorisation moinsforte. On ne garde que ce qu’onaime et on aime que ce qu’onconnaît. Connaître, c’est diffuseret valoriser. Cette dimension devalorisation a été essentielle à laprise de conscience de la néces-sité de sauver les fonds.

Lorsqu’on regarde le site, onremarque que l’actualité est pri-vilégiée, comme si l’actualitéd’hier devenait le patrimoined’aujourd’hui. Le JT devient-ilune œuvre ? C’est par choix stratégique quenous avons privilégié les

« directs ». Il fallait bien commen-cer par quelque chose et comptetenu de l’immensité du fonds del’Ina, l’actualité représentait unappel d’air. L’actualité forge aussile lien social ; elle représente lerapport au passé le plus immédiatet le plus évident. Mais ce n’estqu’un début et le site a ���

Louisiane, chroniqued’une catastrophe annoncée

de Catherine Monfajon

12p-n°25-ok 21/06/06 17:17 Page 6

ou d’une médiathèque. Le public,si on ne continue pas à l’habituerà ces œuvres, finira par en perdrele goût.

Des projets de banques de don-nées consultables apparaissent.Ina.fr est-il la pointe avancéed’un mouvement qui vise à effa-cer la notion même de pro-gramme sur une télévision ? C’est possible. L’Ina fédère les gens par lamémoire mais on peut envisagerdemain être une plateforme quiaccueille des mandats. On peutimaginer des petits producteursdétenteurs de catalogues, à la têtede stock de documentaires qui necréeront pas leur site de VoD etqui préfèreront avoir une surfaced’exposition comme ina.fr. Lamémoire est une entrée mais pasla seule.

Quel regard, le président de l’Inaqui est le gardien du temple dupatrimoine audiovisuel publicporte-t-il sur les conditions deproduction du service public ?Sur la partie mémoire, l’Ina mar-che sur deux jambes. La première est constituée desarchives du service public, encontrepartie desquelles l’Inareçoit, de par la Loi, le droit deproducteur du service publicquand il le possède. Ce qui est demoins en moins le cas. Nous

avons de plus en plus d’émissionsà archiver, mais de moins enmoins de droits. L’émiettement dela production est aujourd’hui peuvisible, mais il sera difficile dansvingt ou trente ans, de récupérerles droits de la production docu-mentaire pour continuer à la valo-riser. Les chaînes de télévision ne

vocation à élargir son offre. En outre ina.fr est le lieu

privilégié pour ressusciter ledocumentaire qui peine à émer-ger sur le marché du DVD.Internet nous offre une chanceextraordinaire. A la différenced’une chaîne de télévision qui nepourra jamais proposer que 24heures de télévision par jour,Internet permet la mise en ligneimmédiate de milliers d’heures.Sur ina.fr, on peut voir, revoir,télécharger pour une somme detrois à six euros, des œuvresjusqu’alors inaccessibles. Levisionnage en quart d’écran estgratuit. Seule la location ou letéléchargement est payant. L’Inareverse une part de ses recettesaux sociétés d’auteurs et auxayants droit.

Et l’exercice du droit moral desauteurs ? L’Ina fait un effort important pourvaloriser les œuvres, ce travailgénère des droits pour leursauteurs. Les gestionnaires dedroits à l’Ina doivent, à la fois, êtredans des procédures normaliséesface aux milliers de demandes eten même temps, garder unecapacité d’attention aux individusayants droit. Nous sommes à lafois dans le prêt-à-porter et le surmesure. Nous devons constam-ment veiller à ce que les plaintes,les critiques et des remarques de

certains ne conduisent pas à gelerle fonds et à laisser les œuvresmourir sur des étagères. Le tra-vail de numérisation que nousavons engagé, c’est d’abord untravail de sauvegarde des droitsde tous les ayants droit. Commenten effet ceux-ci pourraient-ilss’exercer à l’avenir si les œuvres

elles-mêmes n’existent plus ? Lagestion collective restera toujoursen ce sens notre priorité absolue.

Internet est votre salut ?Internet est la rencontre d’unstock numérisé, d’un vecteur dediffusion (l’Adsl) et de la gestioncollective sans laquelle nous n’au-rions rien pu faire. Nous avions lesœuvres numérisées, des tuyaux.Avec 800.000 heures et 280.000ayants droit, la gestion purementindividuelle est impensable. Aujourd’hui plus de dix millions depersonnes en France ont l’ADSL.La question posée à tous les pré-sidents de l’Ina a toujours été :« quand le public pourra-t-il avoiraccès à toutes ces archives ? »Aujourd’hui, l’histoire des scien-ces et de la technique rend enfince rêve possible et réalisable.Lorsque nous avons entamé uneréflexion pour créer un siteInternet grand public, le débatinterne a duré un mois. Ceux quiétaient réticents pensaient que lagestion des droits était l’obstaclemajeur. Nous avons négocié avecles sociétés d’auteurs (Scam,Sacd, Sacem) qui représentaientla première porte à franchir ; puisavec les syndicats d’artistes, lesréalisateurs salariés… et enfin lesjournalistes. Les accords Scam/Sacem/Sacd/Ina sont montrés en exemple,comme des éléments de bonne

pratique d’un secteur ou lesenjeux financiers ne sont tout demême pas énormes. Il ne sert àrien de retenir éternellement desdroits en espérant des milliardsde dollars ! Internet et ce sitereprésentent le seul élément derevalorisation des œuvres au-delàd’une cinémathèque, d’un festival

produisent plus en interne que lesactualités. La deuxième jambe est celle dudépôt légal avec le CNC et la BNF.Nous stockons plus de cinquantechaînes tous les jours, mais sansaucun droit. Une grande partie des cessionsque nous faisons, finance le plande numérisation. C’est une situa-tion originale, avec des recettesprivées nous finançons une actionde service public. Trois cent cin-quante mille heures entrent cha-que année à l’Ina ; entre dix ouvingt mille en ressortent, parextraits de deux minutes.

Sur Ina.fr des connections peu-vent se faire entre les œuvres deradio et de télévision. Le sitepourra-t-il proposer des regardscroisés thématiques ?A la rentrée, le deuxième étage dela fusée sera la partie rattachée àl’Education nationale. Il s’agirad’offrir une déclinaison des pro-grammes scolaires de la sixièmeà la terminale.Lorsqu’on saisira « Voltaire » surson clavier, le site proposera lacompagnie Renaud Barrault etson adaptation théâtrale de Zadig,Michel Foucault parlant deVoltaire, etc… Les documentairesaudiovisuels et radiophoniquesvont être précieux pour les douzemillions d’élèves et le milliond’enseignants.

L’objectif est que ina.fr devienneun site de référence et que cha-cun puisse dire : « Va voir surina.fr, tu trouveras ».�

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ENTRETIEN

Made in Italyde Fabio Wuytack

Le rêve de São Paulode Jean-Pierre Duret

et Andréa Santana

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Les auteurs confrontés au défi dela numérisation ont le sentimentque leur œuvre leur échappe. Quand nous avons su les inten-tions de Google, une de nos pré-occupations a été la protectiondes auteurs, non pas par crispa-tion égoïste ou corporatiste maisparce que le bon sens nous indi-que que si nous voulons préserverla création dans sa diversité, ilfaut protéger les auteurs et leursdroits. Ce n’est pas original de le diremais il ne faut pas avoir l’oreilletrop fine pour entendre un bour-donnement portant l’idée qu’aprèstout, il serait égoïste et presquedérisoire de protéger la propriétéintellectuelle ou culturelle, quel’avenir serait la mise à la dispo-

sition gratuite et généralisée detous les biens culturels. Or, c’estune vision extrêmement naïvedans le meilleur des cas et per-verse dans le pire. Quel recul for-midable par rapport aux acquis dela Révolution ! Il faut combattresans cesse l’idée que grâce àInternet tout puisse être gratuit.

Rien n’est gratuit. La question esttoujours de savoir qui paie et auprofit de qui.En lançant mon appel il y a dix-huit mois, je voulais, au-delàmême des auteurs (dont je suis…),défendre une certaine idée desrelations culturelles et commer-ciales sur la planète, au nom de lapluralité et de la diversité.

Cela correspond-il à la montéeen puissance du juridisme anglo-saxon ? Vous avez eu une ré-ponse européenne, vous avezfédéré des réactions européen-nes, alors que les Américainspensent souvent que leur culturedoit être hégémonique puis-qu’elle s’appuie sur une hégémo-nie économique.

Défendre la spécificité culturellec’est aussi défendre notre spéci-ficité en matière de droits d’au-teur. Nous savons que le systèmedu copyright a deux effets par rap-port à notre système. D’une part,il dépouille les auteurs de leursdroits au profit des éditeurs quipeuvent par conséquent faire

commerce librement sans soucide se ménager l’accord des au-teurs, et d’autre part, il ne protégepas le droit moral de l’auteur et enparticulier l’intégrité de l’œuvre.C’est un domaine dans lequel ilfaut réaffirmer avec force notredifférence européenne. Je ne souhaite pas qu’on « judi-ciarise » notre société mais s’ilfaut utiliser les voies du droit pourdéfendre nos intérêts de collecti-vité d’auteurs et plus largementpour assurer le maintien de ladiversité culturelle, alors n’hési-tons pas ! Cela dit, je préfère enpasser d’abord par l’opinion publi-que et nos élus qu’elle inspire.

La ligne des soixante-dix anssépare le domaine public de ce

qui n’y est pas. Comment le pré-sident de la BNF vit-il cette lignepar rapport à ses projets ?Cette ligne est fondamentale.Cette coupure est vouée à organi-ser notre réflexion et notre prati-que quant à l’ambition de laBibliothèque numérique euro-péenne et du réseau francophone

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ENTRETIEN

Quand Jean-Noël Jeanneneydéfie GoogleLorsque Google a annoncé son intention de numériser quinze millions de livres imprimés en six ans pour le seul bienfaitde l’humanité, le président de la Bibliothèque nationale de France s’y est opposé au nom de la diversité culturelle. Depuis,Jean-Noël Jeanneney a affûté ses armes et a publié Quand Google défie l’Europe, Plaidoyer pour un sursaut (Éd. Mille etune nuits). Un manifeste traduit, ou en passe de l’être, en sept langues dont le chinois et l’arabe – et aussi aux États-Unis.Propos recueillis par Martine Kaufmann et Stephane Joseph.

sous-jacent. Ce n’est pas un obs-tacle, c’est une donnée de basedont il faut tenir compte, et c’esten somme un héritage précieux. Distinguons. Tout ce qui est anté-rieur à soixante-dix ans est librede droit et il nous faut numériserce patrimoine selon les critèresqui sont les nôtres. Le contrasteest étonnant entre la capacité deGoogle servi par son remarquablealgorithme à aller chercher lesinformations promptement et par-tout et le caractère finalement trèsfruste du rouleau qui offre lesrésultats à la va-comme-je-te-pousse. Les jeunes loups de Google, toussortis du même moule, nousdisent, sur le ton du messianisme,vouloir faire le bonheur de l’huma-

nité tout en satisfaisant les fondsde pensions américains. Il fautsavoir que même aux Etats-Unis,nombreux sont ceux que cetteattitude irrite ou inquiète.Je crois au ressort du profit -entreautres- pour faire avancer l’huma-nité, je crois à la légitimité de lafierté anglo-américaine.

Petits morceaux choisisde Radovan Tadic

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une coopération entre public etprivé, à condition que le secteurpublic, qui est comptable du longterme, continue de mener le jeu.Notre position est claire : nousdisons aux entreprises privéesintéressées par notre projetqu’elles ne jouiront d’aucunmonopole en matière de mécénatet qu’elles devront déployer leleur aux dimensions de l’Europe.

La numérisation menace-t-ellel’objet livre ? À l’apparition de chaque nouveaumedia, la mort des autres a étéannoncée. Que constate-t-on plu-tôt ? Une nouvelle répartition dutemps consacré à chacun d’eux. Avant Gutenberg, on avait le co-dex, un rouleau aussi fruste queles pages de Google. Gutenberga donné naissance aux tables dematières, aux index... Cette inven-tion a permis la diffusion de cul-tures autrefois seulement regrou-pées dans les monastères et lesuniversités. Mais en même temps,

la culture du livre a écrasé oumarginalisé celles qui n’ont paspu ou pas su accéder prompte-ment à l’imprimerie. L’enjeu estde même nature aujourd’hui faceà Google. Il faut se battre bec etongles pour défendre et illustrerla diversité culturelle, ici commeailleurs.�

Simplement, je ne veux pas qu’ilssoient les seuls et qu’ils domi-nent. Pour toute la partie hors droit del’héritage, je souhaite, j’y reviens,que nous inventions un systèmequi se fonde sur une charte docu-mentaire organisant la connais-sance en corpus construits.Quant à la partie protégée, nousne pouvons progresser qu’enaccord complet avec les auteurs,les éditeurs et plus largementtoute la chaîne du livre. Je penseaux libraires et à tous ceux qui ontvocation à être des médiateursentre la création et le public. Nousne numériserons pas une page,un sonnet, un vers, un hémistichesans l’accord des éditeurs, desorganisations d’auteurs, c’est lecontraire de ce que fait Google. Tout le système de Google con-siste à faire aller la richesse à larichesse comme la limaille de ferva à l’aimant. Les sites qu’ils met-tent en tête des résultats derecherche sont d’abord ceux qui

ont le plus de succès dans leurmonde anglo-saxon. Il faut que nous réfléchissionstous ensemble à un modèle éco-nomique qui protège les profes-sions et la diversité culturelle.Il ne faut pas perdre de vue uninstant ce cap là : il faut s’attachersans relâche à soutenir la diver-

sité de l’offre actuelle et favoriserl’offre à venir. La coupure des soixante-dix anspermettra d’élaborer ce modèleéconomico-culturel : micro paie-ment, conditions de mise en ligne,équilibre entre l’offre en ligne etl’offre en librairie, mise en lignedes livres épuisés… Tout ceci nepeut se faire qu’avec l’accordexplicite et complet des éditeurset des sociétés d’auteurs – lesauteurs étant par nature disper-sés, il est indispensable, dans cechamp comme dans les autresqu’ils soient représentés par uneassociation qui rassemble leursintérêts et leur permette de s’ex-primer avec force.

Face aux moyens de Google, votreprojet a-t-il les financementsnécessaires ? Ce n’est pas très cher en réalité,même si Google a avancé oulaissé circuler le chiffre de 150millions de dollars. Nous avonslancé un test de numérisation

pour mieux évaluer les coûts. Legouvernement vient de nous don-ner 3,5 millions d’euros. Avecenviron dix millions d’euros, quine viendront pas forcément seu-lement de l’Etat mais pourrontêtre le fruit d’accords de mécénat,nous serons à même de numéri-ser une centaine de milliers d’œu-

vres chaque année. D’autres payseuropéens contribueront aussi etenrichiront ces fonds. Pour assurer la présence durablede l’héritage culturel français eteuropéen sur Internet, en liaisonintime avec ceux qui contribuentconstamment à l’enrichir, non cen’est pas cher.

La numérisation ne vous permet-tra-t-elle pas de sauver égalementle patrimoine du XIXe siècle ? La numérisation, en effet, ne re-flète pas seulement la volonté dediffuser les œuvres, elle répondégalement au souci de leur pré-servation. Constamment, ces deuxfinalités s’entremêlent dans notretravail quotidien. Je vois trois axesimportants : la charte documen-taire, les progrès de la technolo-gie qui faciliteront la circulation etles relations avec les auteurs etles éditeurs. Comment faire pourque chacun y trouve son intérêtsans se réfugier dans une tourd’ivoire ? Les éditeurs ont beau-

coup évolué depuis dix-huit moiscar ils comprennent que s’ils nechangent pas, Google viendraprendre les raisins du cake.

Un tel projet ne pouvait-il naîtreen Europe que sur une initiativepublique ? Il devrait y avoir dans ce domaine

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ENTRETIEN

L’eau du diabled’Amirul Arham Sheikh

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LA VIE DE LA SCAM

Prix Joseph Kessel> 2006

> Voyageur

Le jury du Prix Joseph Kessel,présidé par Olivier Weber et

composé de Tahar Ben Jelloun,Jean-Marie Drot, Michèle Kahn,Gilles Lapouge, Michel Le Bris,Patrick Rambaud, Daniel Ron-deau, Jean-Christophe Rufin,André Velter et Georges Walter, aattribué au deuxième tour descrutin le Prix Joseph Kessel 2006à Pierre Haski pour son livre Lesang de la Chine - Quand le silen-ce tue (éditions Grasset).Entre l’enquête et le récit devoyage, le livre dénonce une ca-tastrophe humaine sans précé-dent, une épidémie du Sida liée aucommerce du sang, acheté et pré-levé sans précaution auprès despaysans pauvres du Henan. L’ouvrage de Pierre Haski, auxdescriptions pointillistes et fulgu-rantes, nous conduit au cœur

d’une Chine profonde, inconnue etblessée. Menée avec courage, cettepérégrination clandestine et dan-gereuse sur un « secret d’État »,autopsie le scandale et donne unvisage aux anonymes sacrifiés auculte de l’efficacité de la Chinemoderne, avec un regard chaleu-reux et dans un style émouvant. Après avoir bourlingué d’Afriquedu Sud en Israël et publiéplusieurs ouvrages remarqués– L’Afrique blanche, histoire etenjeux de l’apartheid, 1987, DavidGryn (biographie de Ben Gourion),1998, Le Journal de Ma Yan,2002 –, Pierre Haski a été corres-pondant permanent de Libérationà Pékin à partir d’août 2000.Depuis début 2006, il est le direc-teur adjoint de la rédaction duquotidien. Ce prix littéraire de la Scam

qui consacre un ouvrage dans laveine de Joseph Kessel a étéremis, en présence de PierreHaski, le dimanche 4 juin auFestival Étonnants Voyageurs àSaint Malo, lors d’une après-midide rencontres et de projectionsautour de Joseph Kessel et de seshéritiers.�

GINDOULa 22e édition desRencontres Cinémade Gindou (Lot) sedéroulera du 19 au26 août 2006.Au programme, unerétrospective consa-crée à Otar Iosseliani,une invitation au vaga-bondage cinématogra-phique aux pays ducourt et du longmétrage, du documen-taire et de la fiction,du film inédit ou déjàconsacré… et une fenê-tre grande ouverte surles films patrimoniaux,en collaboration avecla Cinémathèque deToulouse. Information surhttp://gindou.free.fr.

ÉtonnantC’est devenu une tradition, cha-

que année, la Scam remet songrand prix littéraire, le Prix Jo-seph Kessel dans le cadre dufestival Étonnant Voyageur… Unerencontre magnifique animée parOlivier Weber a donc eu lieu avecPierre Haski autour de son livreLe Sang de la Chine- Quand lesilence tue (Grasset). Dans celieu où se réunissent tous les

Crimes suprêmes à Shanghaide Sylvie Levey, Pascal Vassel

et Jérôme LegrandAu-delà de la haine

d'Olivier Meyrou

enfants de Stevenson et deConrad et, dorénavant, les enfantsde Flaherty, la Scam a animé undébat sur le thème intitulé Texteet Images, en présence d’auteursfrançais, indien, afghan, et yémé-nite sur le thème de la relationentre l’écrit et le film. Une ré-flexion passionnante sur le rap-port entre le plume et lacaméra.�

SUNNY SIDELe marché dudocumentaire aquitté la Méditerranéepour l’Atlantique.Cette première éditionà La Rochelle se tien-dra du 27 au 30 juin.La Scam participera àune table ronde organi-sée par l’Ina, le 29 juin11 heures sur lethème : Quelle produc-tion pour internet ? Information :www.sunnysideofthedoc.com

PÔLE RELATIONSAUTEURSFrançoise Haezebaut,Catherine Mourey etVéronique Nataf sontà votre dispositionpour répondre à vosquestions sur lesdéclarations d’œuvres,les adhésions,les réclamations,les mises à jour de voscoordonnées, les règlesde répartition… un seulnuméro de téléphone :01 56 69 64 22.

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est la directrice adjointe de larédaction depuis 1985. Spécialistedes affaires du Proche-Orient,Josette Alia a collaboré à denombreux ouvrages dont Laguerre de Mitterrand (1991) et Aucœur de la voyance (1995). En1999, elle publie Étoile bleue,chapeaux noirs : Israël au-jourd’hui (Grasset). Son premierroman Quand le ciel était chauda reçu, en 1993, le prix desMaisons de la presse. Son der-nier livre Le pensionnat a étépublié en 2005 aux éditionsRobert Laffont.�

reporter), France 3 (Des racines etdes ailes, Thalassa), Arte. Il a réa-lisé plusieurs documentaires (Levoyage de Lomama, Smicards,New York retour à la vie...).L’édition marseillaise marqueral’histoire du Prix Albert Londrescar après vingt et un ans de pré-sidence, Henri Amouroux a passéle relais à Josette Alia. Élu endécembre 1984 à la présidence,Henri Amouroux reste membredu jury. L’assemblée générale(composée des anciens lauréatset des membres permanents dujury) l’a élu président d’honneur

en remerciement de son actionmenée durant ces années pourentretenir la mémoire d’AlbertLondres à travers le prix qui porteson nom. Cette même assembléegénérale a donc élu Josette Aliapour lui succéder. Diplômée del’Université Paris-Sorbonne etélève de l’Institut d’Études Poli-tiques de Paris, Josette Alia acommencé sa carrière de journa-liste à Jeune Afrique en 1960.Correspondante pour le journalLe Monde durant cinq ans, de1962 à 1967, elle devient grandreporter puis rédactrice en chefdu Nouvel Observateur, dont elle

presse audiovisuelle a été attribuéà Manon Loizeau et Alexis Marantpour leur film intitulé La Ma-lédiction de naître fille (52' - Capa,Arte, TSR, SRC). Diffusé seule-ment au Canada, ce film sera dif-fusé sur Arte à l’automne. Uneenquête qui dénonce un fléau enInde, au Pakistan et en Chine oùles filles sont tuées à la naissanceou au stade du fœtus car la sociétéles considère comme un fardeaupour la famille. Manon Loizeau est née à Londresen 1969. Elle a été pigiste auMonde, à la BBC et à l'Evénement

du Jeudi. Depuis 1996, elle tra-vaille à Capa et réalise des repor-tages qui ont toujours été remar-qués par le jury du Prix AlbertLondres : Les enfants de Tcher-nobyl (1996), Grozny, chroniqued'une disparition (2003), Naître àGrozny (2004), Grandir sans cami-sole (2005).Alexis Marant est né en 1968, JRI,réalisateur et auteur, il a com-mencé sa carrière en 1994, àFrance 3 pour l'émission Premierservice. Il a travaillé pour M6 (ZoneInterdite et Capital), Canal + (24heures), France 2 (Envoyé Spécial),TF1 (Reportages, Profession

Le 68e Prix Albert Londres de lapresse écrite a été attribué à

Delphine Minoui, journaliste indé-pendante, pour sa série d'articlessur l'Irak et l'Iran publiée dansle Figaro entre septembre 2005et avril 2006. Delphine Minouiest née en 1974 et vit à Téhéran oùelle travaille pour de nom-breuxmédias francophones : RadioFrance, Radio Canada et la RadioSuisse Romande. Elle écrit égale-ment pour Le Figaro, Le Point, LaVie, L'Expansion, Le Temps(Genève) et Le Soir (Bruxelles).Elle a également collaboré avec

Thierry Michel sur le film Téhéran,sous le voile des apparences.Le jury a récompensé un travailqui décrit une région en profon-deur et ne se contente pas des cli-chés qui abreuvent les médias,car, comme l’écrit DelphineMinoui, « Voilà, pour le journalistede terrain muni de son bloc note,une région passionnante à explo-rer. Une région remplie d'histoiresd'hommes et de femmes à racon-ter au delà, pour l'irak, du quoti-dien des voitures piégées, au delà,pour l'Iran, des diatribes enflam-mées de son président ». Le 22e Prix Albert Londres de la

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LA VIE DE LA SCAM

Prix Albert Londres> 2006

Premier Noëldans les tranchées

de Michaël GaumnitzLes mots d’Esther

de Denis Gheerbrant

Depuis plusieurs années, le jury met ses pas dans ceux d’Albert Londres en décernant ses prix dans des villes sur lesquel-les a écrit le prince des reporters. Après le bagne de Guyane, la cathédrale de Reims, le Tour de France, Moscou, Pékin,Istambul… Marseille a accueilli le prix Albert Londres. Par ailleurs, après vingt et un ans à la présidence du jury, HenriAmouroux a souhaité démissionner, Josette Alia lui succède.

FIDMARSEILLEDu 6 au 11 juillet,Marseille accueille la17e édition du Festivalinternational du docu-mentaire. Trente films,deux compétitions,sept écrans parallèles,une rétrospectiveHartmut Bitomsky,une rétrospectiveJoaquin Jorda…Information :04 95 04 44 90www.fidmarseille.org

12p-n°25-ok 21/06/06 17:17 Page 11

20H30> La langue ne ment pas de Stan

Neumann

Pendant ces deux journées, DuZhenjun, lauréat du Prix pour l'en-semble de son œuvre numériqueinteractive, expose une installationinteractive, La Fontaine (2001) etdes morceaux choisis parmi lesspectacles, expositions et instal-lations réalisés depuis 1997. DuZhenjun présentera son travaillundi 26 juin à 20 heures, dansl'auditorium de la Scam.�

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LA VIE DE LA SCAM

La Scam fait son festival> les 26 et 27 juin

LUNDI 26 JUIN

10H30 > Saddam Hussein, histoire d’un

procès de Jean-Pierre Krief*> De guerre lasses de Laurent

Bécue-Renard*> Carnets d’un combattant kurde

de Stefano Savona

11H30> Louisiane, chronique d’une ca-

tastrophe annoncée de Cathe-rine Monfajon*

14H00> Made in Italy de Fabio Wuytack*> Petits morceaux choisis de Ra-

dovan Tadic*> Sauve qui peut… les poulets de

José Bourgarel et Hubert Dubois*15H00> Renoir(s) en suivant les fils de

l’eau de Jean-Pierre Devillers etAnne-Marie Faux*

> Paul dans sa vie de RémiMauger et Guy Milledrogues

15H30> Les mots d’Esther de Denis

Gheerbrant*16H30> Le rêve de São Paulo de Jean-

Pierre Duret et Andréa Santana*> Et voilà le travail de Georges

Pessis

17H00> Un train catalan de Didier

Pourcel> Tahar, l’étudiant de Cyril Men-

negun*17H30> Mourir d’amiante de B. Chevet*

18H00> Empire de Edouard Salier > Pistache de Valérie Pirson20H30> Bophana, une tragédie cambod-

gienne de Rithy Panh> Premier Noël dans les tran-

chées de Michaël Gaumnitz*> Crimes suprêmes à Shanghai

de Sylvie Levey, Pascal Vassel etJérôme Legrand*

21H30> Au-delà de la haine d’Olivier

Meyrou*> La langue ne ment pas de Stan

Neumann22H00> L’eau du diable d’Amirul Arham

Sheikh*

MARDI 27 JUIN

À PARTIR DE 19H00Nuit de la radio : une histoire des25 dernières années de la radio àtravers un florilège des prix de laScam, avec des œuvres des lau-réats pour l’ensemble de leurœuvre (Charbonnier, Jacques Du-

chateau, René Farabet, Domini-que Jameux, Jean Lebrun, RobertMallet, Yann Paranthoën, FrédéricPottecher, Pierre Schaeffer, JeanTardieu, Alain Trutat…) et des lau-réats du meilleur documentairesonore de l’année (Nicole-LiseBernheim, Caroline Cartier, Jean-Jacques Chauchard, Jean Daive,Claude Dominique, Sylvie Gas-teau,Luis Mendez, Daniel Mermet,Carole Pither, Marion Thiba, AlainVeinstein, Zoé Varier…). Présentation des éditions sonoresco-éditées par la Scam, avec l’Ina,Radio France, Le Seuil, etc. Unchoix des Microfilms de SergeDaney ; Les Préférences de JulienGracq entretiens avec Jean Pagetet Jean Daive ; Blaise Cendrars,en bourlinguant… entretiens avecMichel Manoll ; Alain Robbe-Grillet série « Préface à une vied’écrivain ».

Projections, écoutes radiophoniques, rencontres : les 26 et 27 juin, la Scam fête ses 25 ans et propose de voir et d’écouterles œuvres lauréates d’une Étoile ou d’un Prix Scam. Le Musée Cernuschi, mitoyen de la Scam, s’associe à notre action enmettant sa salle de projection à disposition. Jours de fête à la Scam.

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Georges Pessis,grand prix pour

l'ensemble deson œuvre

institutionnelle

Du Zhenjun,grand prixpour l'en-semble deson œuvrenumériqueinteractive

LES PRIX DE LA SCAMDepuis 25 ans, les Grands Prix Scam mettent en valeur destalents confirmés et en découvrent de nouveaux ; les lauréats2006 illustrent ces quelques pages.

* film lauréat d’une Étoile de la Scam.

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LA VIE DE LA SCAM

Les Étoiles 2007> Appel à candidature

Les quinze premières Étoiles2006 ont été remises le 3 mai

dernier (voir le palmarès dans LaLettre 24). Le travail de présélec-tion pour les trente Étoiles 2007 acommencé. Peuvent être présen-tées, toutes les œuvres diffuséesou éditées en DVD pour la pre-mière fois, entre le 1er janvier et le31 décembre 2006 et déclarées aurépertoire de la Scam. Pourconcourir, les auteurs doivent faire

acte de candidature en adressantà la Scam un dossier composé de :> un bulletin d’inscription dispo-

nible sur le site Internet de laScam ou sur simple demande ;

> deux copies VHS ou DVD del’œuvre ;

> un curriculum vitae et une pho-tographie d’identité de l’auteur etde chaque co-auteur de l’œuvre ;

> une photo du film. Chaque auteur ne peut présenter

Pour concourir aux Étoiles de la Scam, il faut obligatoirement faire acte de candidature, parl'envoi d'un dossier au plus tard deux mois après la première diffusion. La déclaration desœuvres pour la perception des droits d'auteur ne constitue pas une candidature.

Documentaires audiovisuelsLe jury se réunit tous les 2 mois.Dépôts des projets :> tous les jours.Dotation globale de 275.000 €,une cinquantaine de boursespar an, d’un montant maximumde 6.000 €. Documentaires radiophoniquesDate limite d’inscription :> le 15 septembreDotation globale de 27.000 €.

Œuvres littéraires transposant ouprolongeant une œuvreaudiovisuelle ou sonoreDate limite d’inscription :> le 31 décembreDotation globale de 18.000 €. Art numérique, œuvresinteractives ou linéairessur supports ou réseauxDate limite d’inscription :> le 31 octobreDotation globale de 21.600 €.

Bourses universitaires PierreSchaeffer pour la créationet l’expérimentationDate limite d’inscription :> le 31 octobreDotation globale de 6.000 €.Films institutionnelsDate limite d’inscription : > le 1er novembreDotation globale de 5.000 €pour une aide à l’écritureou à la diffusion.

Chaque année, dans le cadre de son action culturelle, la Scam attribue près de 350.000 € d’aide directe aux auteurs. LesBourses Brouillon d’un rêve couvrent tous les répertoires de la Scam. L’ensemble des appels à concourir est disponiblesur le site de la Scam (espace télécharger).

InformationJean-Pierre Mast01 56 69 58 [email protected]

assistanteMichèle Méharbi01 56 69 58 [email protected] www.scam.fr/telecharger.php

Bourses Brouillon d’un rêve

Didier Pourcel,prix de l'œuvreinstitutionnelle

de l'année pourUn train catalan

LE CREUSOTLa 19e édition duFestival du Creusots’est tenue du 12 au15 juin. Quatre journéesd’échanges, de rencon-tres et de projectionsconsacrées à la com-munication audiovi-suelle, en présence denombreux auteurs dela Scam. Plus de deuxcents films en compéti-tion, répartis sur quinzecatégories de program-mes, un atelier HDV,une vidéothèquenumérique... Palmarès surwww.festival-du-creusot.com

Empire deEdouard

Salier,prix de

l'œuvred'art

numérique

aux Étoiles qu’une seule œuvrepar an. Dans le cas où il y auraitpluralité d’auteurs, les co-auteurspeuvent également déposer unecandidature, en leur nom, pourune autre œuvre. Le dossier pourconcourir aux Étoiles doit êtreenvoyé au plus tard deux moisaprès la première diffusion del’œuvre.� Information : CarineBled - 01 56 69 64 [email protected]

Rithy Panh, grand prixtélévision pour l'en-

semble de son œuvrephoto J. de Calan

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LA VIE DE LA SCAM

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Serge DaneyDe 1985 à 1990, Serge Daney s’est entretenu chaque semaine de sa passion avec plusieursacteurs, le cinéma. L’Ina coédite avec la participation de la Scam, un coffret de six CD : lesentretiens de Serge Daney avec Olivier Assayas, Humbert Balsan, Jean-Claude Biette, JaneBirkin, Alain Cavalier, Jacques Demy, Claude Dityvon, Marguerite Duras, Johann Van derKeuken et Eric Rohmer.

> le cinéfils

par une voix qui y avait trouvé saraison de vivre.�

Martine Kaufmann

JULIEN GRACQLa collection de CDLes Grandes heures,éditée par l’Ina,France Culture etla Scam s’enrichitdes entretiens avecJulien Gracq. Chez lui,à Saint Florent-le-Vieil,il répond aux questionsde Jean Paget en jan-vier 1969 et de JeanDaive en mars et avril1977. Deux CD pourdécouvrir pendant2h34, les préférencesde Julien Gracq.

La langue ne ment pasde Stan Neumann,

grand prix du meilleurdocumentaire de l'année

Pistachede Valérie Pirson,

prix jeune talent numérique

sur le modèle d’une revue, maissonore, avant d’abandonner leprincipe devant la quantité, lesrediffusions, l’oubli peut-être. Sa table des matières : s’entre-tenir avec un cinéaste, un tech-nicien, un acteur, un ami critique,sur un film, un thème, le biland’une saison ou d’un festival.Le media radiophonique lui aainsi ouvert un autre champd’écriture, la confrontation de sondiscours et de sa passion à celledes autres, de ceux qui contri-buaient à faire les films qu’il allaitvoir et qu’il sertissait de ses mots.S’agit-il pour autant de dialo-gues ? On peut quelque fois endouter lorsque la politesse ami-cale dissimule parfois l’incrédu-lité du créateur devant l’enferme-ment cinéphilique.Et l’on retrouve alors L’Amateurde tennis, tandis que la ballerebondit des deux côtés du micro,et que le critique accule l’adver-saire en fond de court avant deprendre sa revanche par la parolesur l’objet de sa passion.Il fallait choisir, tenter en dix setsd’offrir la partie idéale, avec lespartenaires les plus réceptifs, lesplus aimés, les plus coriaces.Donner à entendre tous lesmétiers du cinéma, mis en scène

Quel est l’héritage d’un journa-liste ? Qu’est-ce qui constitue

à travers l’écriture au jour le jour,l’urgence du papier à écrire, l’ac-tualité qui dicte son calendrier, leciment d’une pensée, ses lignesde forces les plus concrètes ?Serge Daney s’était installé dansune écriture fragmentaire etfragmentée, temporelle, uneécriture de la publication pério-dique qui culminera avec la fon-dation en 1992 de la Revue Trafic.Et si ses articles ont fait l’objetdes rassemblements chronologi-ques que peut offrir l’édition, dèsLe Salaire du zappeur paru chezRamsey en 1988 jusqu’à l’entre-prise de La Maison cinéma et lemonde dont le premier volume,paru chez P.O.L. en 2001, ras-semblait déjà les articles dutemps des Cahiers du Cinéma,de 1962 à 1981, il restait à yajouter ses rencontres radiopho-niques.Les Microfilms de celui qui sedisait engendré par le cinéma,cinéfils, ont entamé leur carrièreà la rentrée de 1985 sur l’antennede France Culture et se sontpoursuivis jusqu’en juillet 1990,à une fréquence hebdomadaire.Au début, Serge Daney en annon-çait scrupuleusement le numéro,

de deux Forums sur les thèmesEngagement et Censure (le 8 juil-let), et Audiovisuel, cinéma etpolitique (le 9 juillet). Ils permet-tront aux professionnels au publicaux personnalités politiques etaux journalistes de réfléchirensemble aux conditions de lacréation et de la diffusion desœuvres, plus particulièrement surle service public. Deux débats quiposeront les termes des enjeux etsurtout des liens entre culture etpolitique. Cette réflexion seraapprofondie lors de plusieursForums sur l’audiovisuel, organi-sés par la Scam, et dont lecontenu sera publié dans unManifeste à la veille de l’électionprésidentielle.�

Les 8 et 9 juillet, la Scam et lefestival Résistances à Foix,

s’associent pour organiser deuxjournées de projection et dedébats en région Midi-Pyrénées. Un programme de films proposépar la Scam, sur le thème LesLeaders Assassinés, introduira ledébat sur le rôle et la place dudocumentaire historique engagédans notre monde menacé. BenBarka l’équation marocaine deSimone Bitton, Massoud l’Afghande Christophe de Ponfilly, Lum-umba la Mort du Prophète deRaoul Peck, seront présentés lesamedi 8 juillet. Ces projectionset les rencontres avec les auteursde films, de livres, de radio et dephotographies seront enrichies

Le Forum> Scam/Résistances

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LA VIE DE LA SCAM

Associations d’auteurs> en région

Les Bretons ont été les pre-miers à se regrouper… depuis,

les associations régionales d’au-teurs fleurissent dans tout l’hexa-gone. La dernière née se nommeArra (Auteurs en Région Rhône-Alpes).Les professionnels de l'audiovisuelet du cinéma de la région Rhône-Alpes ont créé une structurecommune « visant à renforcer ledéveloppement économique de cesecteur » : Images Rhône-Alpes.Par ailleurs, la région a récemmentsigné avec le CNC une conventionde développement de l’audiovisuel.Constatant qu’ils n’étaient pas

représentés dans ces instances, lesauteurs ont créé l’Arra qui s’a-dresse à tous les auteurs d’audio-visuel : fiction, documentaire, ani-mation, audiovisuel, cinéma, jeux,vidéo, multimédia.Cette structure représente lesauteurs, leurs propositions, leurspoints de vue et leurs intérêtsauprès des collectivités, des ins-titutions et de l'ensemble de lafilière audiovisuelle et cinéma,autant en région Rhône-Alpesqu'au niveau national. Afin dedévelopper, proposer et défendreles projets des auteurs, l’Arra veutfavoriser la création de synergies

d’une part entre auteurs, produc-teurs et diffuseurs, et d’autre partentre la région Rhône-Alpes etd'autres régions françaises oueuropéennes. L'Arra soutient le développementde l’activité d’auteur par des ren-contres, des ateliers d’écriture,l’accompagnement de projets, lamise en place de formations etle partage d’informations profes-sionnelles et culturelles.�Les auteurs intéressés doiventprendre contact avec :Isabelle Childéric [email protected] 72 77 96 60

COORDONNÉESDES ASSOCIATIONSEN RÉGION :

Arbre (Bretagne)50 bis rue Jules le Grand56100 Lorienttéléphone : 02 97 84 00 [email protected]ésidente : Brigitte Baron Chevet

Aarse (sud-est)47 boulevard Fenouil13016 [email protected]ésidente : Christine Tomasco-présidente : Bania Medjbar

Arra (Rhône-Alpes)Isabelle Childéric téléphone : 06 72 77 96 [email protected]

Safire Alsace17 rue de Boston67000 Strasbourgtéléphone : 03 88 61 53 [email protected]ésident : Damien Fritsch

Safire LorraineConservatoire régional de l'image9 rue Michel Ney54000 Nancytéléphone : 06 07 05 57 05 [email protected]ésident : Alain Ries

Safir Nord25 Place Carnot -59120 Loostéléphone : 06 07 54 37 [email protected]ésident : Olivier Sarrazin

États généraux du documentaire du 20 au 26 août à Lussas

Si la Scam devait inventer unfestival, ce serait, sans aucun

doute, Lussas. Un Lussas desœuvres qui naissent, envers etcontre tout ; un Lussas de laparole et de la pensée qui pétillemalgré l’air du temps.Ces films qui nous regardent(sélection de documentaires fran-cophones), + l’encyclopédie histo-rique de Rosselini, + histoire(s) dedoc (des films de référence),+ la route du doc (voyage en Israël

Lussas

cette année), + Africadoc, + lesséances spéciales, + le ciné enplein air, + la journée Sacem, + lesséminaires, + les tables rondes, ++ + …La Scam sera donc encore pré-sente cet été. Le 24 août, la jour-née Scam présentera des filmsécrits et réalisés avec l’aide deBrouillon d’un rêve. La veille, laNuit de la radio composera unpetit récit de ces Voix/Voies d’écri-tures dans leur dimension histo-

rique et quotidienne, dans leursbruits comme dans leurs mots. Etquelques voix célèbres dirontcombien la diction, sans autreeffet, peut promener dans les ver-tiges d’une écriture. Le 22 août,une programmation sonore auralieu chez un habitant du village.�Information :www.lussasdoc.com04 75 94 28 06

Rémi Maugeret Guy Milledrogues,

prix découverte télévision

Stefano Savona,prix international de la Scam

pour Carnets d'uncombattant kurde

photo Marcella Persichetti

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HOMMAGE

« Dans nos démocraties qui setarguent, non sans arrogance, dedéfendre les Droits de l’Homme, lejournalisme conquiert ses lettesde noblesse en apportant l’infor-mation qui éclaire le citoyen sur laréalité qui l’environne. Ainsiinformé, l’individu lucide se trouveplus à même d’orienter son exis-tence, appréhendant, avec unmeilleur esprit critique, la com-plexité du monde. Cette utilisationidéale du journalisme, pour exis-ter, a besoin d’être imprégnéed’humanisme, ce qui, dans lapresse audiovisuelle, semble aussidépassé que le dyplodocus. (…)Dans les rédactions, les temps deréflexion pour appréhender lesévénements et les classer parordre d’importance sont d’unebrièveté qui rend l’exercice de cejournalisme d’actualité vive d’uneextrême difficulté. De plus en plus,je regarde mes confrères qui cou-rent de drames en drames commed’étranges mutants et ne com-prends plus vraiment la raison detant d’agitation et de précipitation.Je les trouve fatigués, certainsdésespérés, un grand nombre,hélas, cyniques. J’admire ceux quiparviennent encore à resterhumains. Mais combien sont-ils ?A force de faire vite, toujours plusvite, il me semble que beaucoupse perdent. (…)Dans ce cercle vicieux du mondetélévisuel, où tourbillonnent sonset images, le grand reporter, maisaussi le réalisateur de film docu-mentaire, qui vont à la rencontredes hommes là où ils vivent,

constituent, à mon avis, une desdernières espèces de résistantsaimant appréhender le mondepour faire partager cette pré-cieuse denrée qui s’appelle l’ex-périence humaine. Dans le tour-billon des images et des sons dumonde moderne, ces étrangespersonnages sont-ils en voie dedisparition ? A une époque où lesprogrès technologiques mettentles images à la portée de tous, oùla différence entre celles tournéesavec un matériel amateur « grandpublic » et celles réalisées avecun matériel professionnel, est àpeine perceptible à l’œil nu, queviennent-ils nous apporter deplus ? (…) Si la télévision peutencore enrichir la conscience col-lective c’est vers quelques grandsreporters et réalisateurs de docu-mentaires qu’il faut se tourneravant qu’ils ne succombent. (…)Après avoir bataillé pour réaliserdix films de reportage sur laguerre des Afghans, retournantsans cesse dans la vallée duPanjshir suivre l’évolution de larésistance de Massoud et de sescompagnons, puis à Kaboul, j’enétais arrivé au point de me direqu’il ne servait plus à rien d’ajou-ter des images et des sons à l’in-cessant débit de tant de canauxaudiovisuels. En 1998 pourtant,alors que Massoud se trouvaitencerclé par les Taliban, la chaîneArte m’a permis de coproduire unnouveau film. Cette fois-ci, et pourla première fois, j’ai choisi de par-ler à la première personne, dem’interroger autant sur la démar-

che du reporter que sur l’homme,Massoud, dont je voulais faire leportrait. Ce film, Massoud l’Af-ghan, petite bouteille lâchée dansle tourbillon des sons et des ima-ges, plus que tous mes autresfilms, a touché. (…) En me disant combien avait étéprécieuse pour eux la sincérité deMassoud l’Afghan, des téléspec-tateurs m’ont donné du couragepour batailler encore et encore.J’avais bousculé une règle ! Dansle milieu du journalisme, il n’estpas de bon ton de parler à la pre-mière personne et de confier sesétats d’âme. (…)L’important, me semble-t-il, ré-side plus que jamais, et je n’ai paspeur de me répéter, dans la qua-lité du regard. (…) Ce qui sedéroule autour du champ de lacaméra est indissociable de ceque je choisis de cadrer dans monobjectif. Ce que je sens, ce quej’entends, ce dont j’ai l’intuitionconstituent aussi une multituded’informations dont je vais meservir au moment du montage,afin de restituer au plus juste, maperception de la réalité dont j’au-rai été le témoin… subjectif. (…)Tant que nous continuerons àpouvoir réaliser des films sur lemonde qui nous fascine et à pren-dre le temps, la bataille contre latélé-poubelle ne sera pas perdue.Sinon, restera le rêve… »�

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Un auteur est mort. Il manque déjà à ceux qui appréciaient ses qualités humaines si pré-sentes dans son œuvre. Son intégrité, son honnêteté, son éthique façonnaient la singula-rité de son regard. Revoyons ses films, relisons ses textes. Ses maux résonnent.

> « Dans le tumulte d’images et de sons du mondemoderne, tenir une caméra a-t-il encore un sens ? »

>>

Christophe de Ponfilly

LE DÉBAT

Échanges d’idées

Le conseil d’adminis-tration du 2 juin a votéà l’unanimité la créa-tion d’une rubrique« Le débat » dans LaLettre de la Scam.Cette décision a étéannoncée à l’assem-blée généraledu 7 juin. Les auteursde la Scam souhaitantapporter une contribu-tion au débat d’idéessur la vie profession-nelle des auteurs,peuvent adresser leurtexte (d’une longueurmaximale de 3.500signes, espaces com-pris) au service com-munication de la Scam(par fax 01 56 69 64 02ou par courriel [email protected]).

In : Grand Reportage, les Héritiersd’Albert Londres, Paris, EditionsFlorent Massot Présente, 2001

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