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PUBLICATIONS DE LA SORBONNE 85 Le Tocititlan et les fouilles du métro Pino Suárez à Mexico Elena Mazzetto Résumé Cet article est consacré aux fouilles archéologiques d’une aire cultuelle décou- verte près du centre historique de la ville de Mexico. Sa localisation a poussé les spécialistes à l’identifier comme étant le Tocititlan, le sanctuaire voué au culte de Toci-Teteo Innan, un des aspects de la déesse mère vénérée par les Mexicas. Les sources ethno-historiques du XVI e siècle, où ce lieu de culte est décrit en détail, ont représenté les bases bibliographiques utilisées par les archéologues afin d’en entamer une identification. Néanmoins, cet article met en évidence les limites d’une approche exclusivement archéologique ou historique. L’objectif de cette étude est de souligner les doutes tout à fait pertinents nés d’un croisement significatif des données disponibles ainsi que d’une comparaison systématique des données de terrain avec les données issues des documents coloniaux. Le résultat de cette démarche permet de bouleverser l’interprétation originelle proposée par les spécia- listes, ainsi que de suggérer de nouvelles pistes d’analyse. Mots-clés MEXICAS, ARCHÉOLOGIE URBAINE, SANCTUAIRES, FÊTES DES VINGTAINES Abstract This article is dedicated to the archaeological discovery of an area near the historic center of Mexico City. The situation of this place has led scholars to identify it as the Tocititlan, the sanctuary dedicated to Toci-Teteo Innan, one aspect of the mother goddess worshiped by the Mexicas. The sixteenth century ethnohistorical sources which describe the place of worship in detail, are the bibliographic database used by archaeologists to identify it. However, this article demonstrates the limitations of an exclusively historical or archaeological approach. In particular, the objective of this study is to highlight all relevant questions arising from a cross examination of signif- icant data available as well as a systematic comparison of field data with data from colonial documents. The result of this operation can alter the interpretation originally proposed by the specialists, and suggests new approaches for the analysis. Keywords MEXICAS, URBAN ARCHAEOLOGY , SANCTUARIES, VEINTENAS FESTIVALS

"Le Tocititlan et les fouilles du métro Pino Suárez à Mexico", Annales de la Sorbonne, Archeodoct. n. 7, 2015, pp. 85-101

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le tocititlan et les fouilles du métro pino suárez à Mexico

Elena Mazzetto

RésuméCet article est consacré aux fouilles archéologiques d’une aire cultuelle décou-verte près du centre historique de la ville de Mexico. Sa localisation a poussé les spécialistes à l’identifier comme étant le Tocititlan, le sanctuaire voué au culte de Toci-Teteo Innan, un des aspects de la déesse mère vénérée par les Mexicas. Les sources ethno-historiques du xvie siècle, où ce lieu de culte est décrit en détail, ont représenté les bases bibliographiques utilisées par les archéologues afin d’en entamer une identification. Néanmoins, cet article met en évidence les limites d’une approche exclusivement archéologique ou historique. L’objectif de cette étude est de souligner les doutes tout à fait pertinents nés d’un croisement significatif des données disponibles ainsi que d’une comparaison systématique des données de terrain avec les données issues des documents coloniaux. Le résultat de cette démarche permet de bouleverser l’interprétation originelle proposée par les spécia-listes, ainsi que de suggérer de nouvelles pistes d’analyse.

Mots-clésmexicas, archéologie urbaine, sanctuaires, fêtes des vingtaines

abstractThis article is dedicated to the archaeological discovery of an area near the historic center of Mexico City. The situation of this place has led scholars to identify it as the Tocititlan, the sanctuary dedicated to Toci-Teteo Innan, one aspect of the mother goddess worshiped by the Mexicas. The sixteenth century ethnohistorical sources which describe the place of worship in detail, are the bibliographic database used by archaeologists to identify it. However, this article demonstrates the limitations of an exclusively historical or archaeological approach. In particular, the objective of this study is to highlight all relevant questions arising from a cross examination of signif-icant data available as well as a systematic comparison of field data with data from colonial documents. The result of this operation can alter the interpretation originally proposed by the specialists, and suggests new approaches for the analysis.

KeywordsMExicas, urBan archaEology, sanctuariEs, VEintEnas fEstiVals

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Cet article est dédié à une partie de la recherche qui constitue ma thèse de doctorat, focalisée sur l’étude des lieux de culte utilisés pendant les dix-huit fêtes de l’année solaire mexica1. Dans ce travail, il apparaît fondamental de garder – en tant que point de départ – les réflexions formulées par David Carrasco sur les caractéristiques des espaces sacrés des centres du pouvoir mexica, et notamment sur la relation existant entre le centre et la périphérie (FIG. 1). Le concept de ceremonial lands-cape est celui d’un espace marqué et tracé à travers des actions rituelles spécifiques2 qui peuvent communiquer d’importantes connaissances sur l’ordre social et symbolique mexica (Carrasco, 1991). Ce travail est consacré à la présentation d’une étude de cas insérée dans le contexte des rites de la fête d’Ochpaniztli consacrée à l’une des déesses de la terre, Toci-Teteo Innan. Le point de départ est l’étude d’un lieu de culte utilisé pendant cette vingtaine, le Tocititlan, dont le nom signifie « près de Toci ». À partir des années 1960, d’importants travaux publics réali-sés près de la station de métro Pino Suárez, à Mexico, ont permis aux archéologues de détecter la présence d’une aire cérémonielle qui a été identifiée comme étant précisément cet espace sacré, connu jusque-là à travers l’analyse des sources historiques du xvie siècle. En réalité, nous verrons que l’interprétation des données de terrain présente des points faibles qui remettent en cause l’exactitude des hypothèses formulées par les archéologues.

Pour cette raison, nous nous pencherons avant tout sur la description des données archéologiques, pour aborder ensuite les renseignements issus des sources historiques du xvie siècle, en particulier ceux contenus dans la Historia general de las cosas de Nueva España (de Sahagún, 1982 [1569]), la Historia de las Indias de Nueva España e islas de Tierra firme (Durán, 1984 [1587]) et la Crónica mexicana (Alvarado Tezozomoc, 2001 [1598]). Ces éléments nous permettront d’expliquer aussi l’interpréta-tion donnée par l’architecte Ignacio Alcocer (Alcocer, 1926 et 1935). Notre objectif ici est de mieux connaître les problématiques interpréta-tives qui ont accompagné les fouilles de sauvetage des années 1960.

1. Ces cérémonies mensuelles étaient appelées « vingtaines ». Le calendrier de 365 jours utilisé par les Mexicas était formé par dix-huit périodes de vingt jours et par cinq jours néfastes, les Nemontemi. Pour plus de commodité, les spécialistes contemporains appellent ces périodes « mois ».

2. Réactualisations d’événements mythiques, sacrifices, danses, poursuites et exploits mili-taires ritualisés, par exemple.

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Nous pourrons dès lors proposer un cadre synthétique des hypothèses et réflexions issues de cette comparaison entre données archéologiques et données historiques.

1. La Vallée de Mexico pendant l’hégémonie mexica (1325-1521 ap. J.-C.) (Durand-Forest, 2008).

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Le tocititlan selon les données archéologiquesEn 1963, les travaux d’agrandissement de l’avenue José María Pino Suárez à Mexico ont permis à l’archéologue Francisco González Rul la découverte d’un soubassement pyramidal dans une propriété localisée à l’angle des avenues Pino Suárez et José María Izazaga (FIG. 2). La fon-dation était formée par des troncs d’arbre qui étaient installés dans des couches de bentonite et de pierre ponce, typiques du lit de l’ancien lac qui recouvrait la vallée de Mexico pendant l’époque préhispanique (Sánchez Vázquez et al., 2007). Selon González Rul, la façade principale et les escaliers, orientés vers l’est, auraient été rattachés au sanctuaire de Toci à travers la chaussée d’Iztapalapa (González Rul, 1963 et 1972).

2. Plan de l’aire des fouilles de sauvetage réalisées près du métro Pino Suárez à Mexico (E. Mazzetto).

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Dans les années 1970, d’autres importants travaux publics près du métro Pino Suárez ont dévoilé l’existence d’un ensemble de quatorze structures, dont des sanctuaires et des habitations, qui ont été interpré-tés comme appartenant à un petit centre cérémoniel. La céramique découverte appartenait aux types Azteca III (1450-1525 ap. J.-C.) et Azteca IV (1525-1550 ap. J.-C.). Nous pouvons regretter l’absence d’une publication portant sur l’étude des matériels associés au soubassement pyramidal mis au jour par González Rul tout comme aux autres monu-ments fouillés par Gussinyer (Gussinyer 1969 et 1970). Ces données de première main représenteraient un point de départ privilégié pour la connaissance de cette aire cultuelle. Néanmoins, un de ces sanctuaires a particulièrement retenu l’attention des archéologues : il s’agit d’une structure pyramidale au sommet cylindrique de 10,7 m de long, 7,6 m de large et 3,7 m de haut (FIG. 3).

Elle se situait au centre d’une cour avec une orientation est-ouest, qui présentait des escaliers d’accès sur trois côtés, au nord, à l’est et à l’ouest. Tout autour, il y avait des habitations construites sur des plate-formes (Gussinyer, 1969, p. 33). Au pied de la structure la plus récente,

3. La structure L du métro Pino Suárez (E. Mazzetto).

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appelée structure L – de forme circulaire et orientée vers l’est – a été découverte une statue du dieu Ehecatl-Ozomatli. Les structures L-2 et L-3, en revanche, étaient orientées vers l’ouest. L’offrande de la struc-ture L-2, en raison de sa symbolique aquatique, a été interprétée par Gussinyer comme étant en étroite relation avec les dieux de la pluie, les Tlaloque (Gussinyer, 1970). Cette offrande était constituée d’une boîte peinte en bleu contenant différents récipients, des coquillages de mer et des perles. Dans les deux alfardas de la structure L-2, la présence de deux glyphes – « 2 roseau » à droite et « 3 aigle » à gauche – n’attire pas l’attention de l’archéologue.

La structure L-3, en revanche, de forme circulaire avec un corps rectangulaire adossé, comportait une boîte formée de petites dalles de pierre sculptées d’un glyphe de calendrier : « 13 maison » vers l’est, « 13 lapin » vers le nord, « 13 roseau » vers l’ouest et « 13 couteau » vers le sud. L’hypothèse du chercheur est que le changement d’orientation des superpositions ait pu signifier un changement du « patronage divin » et la consécration de divinités différentes ; dans ce cas Ehecatl-Quetzalcoatl et ensuite Tlaloc (Gussinyer, 1970, p. 9).

La chercheuse Doris Heyden a analysé une offrande récupérée au-dessus de celle de la structure L-3, constituée d’une boîte qui contenait une statue avec deux protubérances sur la tête, un vase bleu, des perles de pierre verte et des restes de copal (Heyden, 1970a et 1970b). Heyden identifie cette statue comme une représentation du dieu Nappatecuhtli, le « Quatre fois Seigneur », un des Tlaloque. Malgré la présence d’élé-ments iconographiques à caractère aquatique, l’auteur souligne la présence de traits typiques du dieu du feu Xiuhtecuhtli-Huehueteotl, comme les protubérances sur la tête en forme de mamahuaztli ainsi que le visage ridé et peint en jaune et rouge. Cela amène D. Heyden à considérer cette statue comme une représentation du dualisme com-plémentaire mésoaméricain. La chercheuse établit une relation entre la dernière structure L et le dieu Tezcatlipoca-Omacatl, ajoutant un troi-sième changement au patronage divin de cet édifice. Cette interpréta-tion est basée sur la structure du bâtiment, dont la partie supérieure rappellerait la forme du couvre-chef arboré habituellement par le dieu des banquets ; elle serait justifiable sur la base de la défaite de Quetzal-coatl de la part de Tezcatlipoca à Tollan (Heyden 1970a et 1970b)3.

3. Cette association est basée sur la relation entre cette structure et les autels appelés momo-ztli, petits sanctuaires souvent associés à Tezcatlipoca. Cette interprétation a été rejetée par Guilhem Olivier. Il souligne la présence de données trop fragmentaires et l’absence d’une association évidente entre la défaite de Quetzalcoatl et Omacatl (Olivier, 1997, p. 207-208).

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Finalement, il est fondamental de signaler l’interprétation donnée par Alfredo López Austin, Leonardo López Luján et Saburo Sugiyama suivant les travaux de l’un d’entre eux sur les offrandes du Templo Mayor de Tenochtitlan où est proposée une interprétation de ses dépôts basée sur l’étude typologique (López Luján, 2005, p. 147-148). L’archéo-logue a repris les données relatives aux excavations du métro Pino Suárez et interprété le sens général de ces offrandes. Le glyphe « 2 roseau » de la structure L-2 ainsi que le contenu des dépôts pourraient être mis en relation avec l’allumage du « Feu Nouveau ». La statue analysée par D. Heyden est interprétée comme une représentation de Xiuhtecuhtli-Huehueteotl placé « au centre du cosmos » par rapport aux quatre boîtes à offrandes découvertes en dessous. Finalement, la présence de la statue d’Ehecatl-Ozomatli souligne la relation entre ce dieu et le temps-destin. Quetzalcoatl, en tant que créateur de la division du calendrier, aurait été vénéré dans des lieux principalement consacrés au temps, comme dans le cas de la pyramide de Quetzalcoatl à Teotihuacan. Selon ces auteurs, le changement d’orientation de l’édifice n’est pas significatif, puisqu’il s’agirait toujours d’un bâtiment consacré à Quetzalcoatl (López Austin et al., 1991, p. 47-48). Afin de compléter notre analyse, il s’avère indispen-sable d’aborder maintenant l’étude des documents coloniaux.

Le tocititlan selon les sources écritesD’après le récit de Diego Durán, le sanctuaire dénommé Tocititlan serait double : le temple proprement dit, appelé Cihuateocalli, « temple des femmes », hébergeait une effigie de Toci-Teteo Innan (Durán, 1984 [1587]). Le Tocititlan, qui lui faisait face, était une structure formée par quatre mâts très hauts, au sommet desquels il y avait une petite cabane recouverte de paille qui abritait une effigie de la déesse. Il était loca-lisé « à l’entrée de México, à l’endroit où il y a la première croix ». En Ochpaniztli, le sanctuaire était orné avec des branches et la grande chaussée qui menait à Colhuacan était particulièrement bien nettoyée, en l’honneur du sanctuaire qui se trouvait sur ce chemin. En effet, Durán spécifie qu’il n’y avait pas d’autres temples consacrés à Toci dans le centre cérémoniel de la ville (Durán, 1984 [1587], p. 149). Pour cette raison, I. Alcocer suppose que c’était bel et bien à cet endroit qui se déroulaient les activités principales de la fête (Alcocer, 1926, p. 325)4.

4. Cette donnée est probablement tirée de Sahagún (1950-1982 [1569], Livre II, chap. 30, p. 118-126).

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Plusieurs déesses étaient à l’honneur pendant cette « vingtaine ». Toci-Teteo Innan, « Notre Aïeule », « La mère des dieux », Chicomecoatl, « Sept Serpent » et Atlatonan, « Notre mère dans l’eau », les personnifi- cations de la Terre, du Maïs et de l’Eau. Trois esclaves étaient choisies pour les représenter. Après avoir participé aux cérémonies qui se dérou-laient tout au long des vingt jours, elles étaient sacrifiées et écorchées5. Selon Durán, le Tocititlan était un véritable lieu de « frontière » où pre-nait fin l’emprise des maisons et des canaux de Mexico. En Ochpaniztli, les guerriers arrivaient en bataillant à cet endroit, suivis par la personni-fication de Toci, c’est-à-dire le prêtre revêtu de la peau et des ornements de la victime sacrifiée devenue image de la déesse. Il montait jusqu’à la petite cabane, se dévêtait et il habillait l’effigie de paille avec les atours de Toci. Ses serviteurs, déguisés en Huaxtèques, se déshabillaient aussi et ils accrochaient leurs vêtements aux quatre coins de la structure (Durán, 1984 [1587], p. 148).

L’hypothèse de l’utilisation de ce sanctuaire en l’honneur de la déesse Chicomecoatl est battue en brèche par la possible confusion entre deux rites se produisant le même jour (Graulich, 1999, p. 92-93). En effet, l’Historia confirme que les prisonniers de guerre liés aux mâts de la cabane du sanctuaire, puis tués à coups de flèches avant de subir une cardiectomie6 étaient un sacrifice rituel consacré à Toci (Durán, 1984 [1587], t. II, p. 463-464). Ce rituel avait lieu en face du Cihuateocalli, donc dans le Tocititlan. Dans un autre passage, Durán explique que les gens de Huexotzinco, jaloux de l’amitié entre les Mexicas et les gens de Tlaxcala, décident de se venger en mettant le feu au sanctuaire (FIG. 4). En réponse à cet acte, les Mexicas déclarent la guerre aux gens de Huexotzinco et font reconstruire le sanctuaire. Une partie des prison-niers huexotzinca sera également sacrifiée à coups de flèches en l’hon-neur du nouveau temple (Durán, 1984 [1587]). L’utilisation de ce lieu pour le sacrifice d’un nombre important de prisonniers de guerre nous conduit à penser qu’il s’agissait d’un sanctuaire d’importance reconnue, en dépit des témoignages de Durán qui utilise, dans ses descriptions, des termes comme hermita et humilladero, qui renvoient à l’idée d’un bâti-ment de petite taille (Durán, 1984 [1587], t. I, p. 143).

5. Dans le Livre II de son Historia general, B. de Sahagún relate seulement le sacrifice de l’ixiptla de Toci. C’est seulement dans l’annexe du texte que nous découvrons l’existence d’autres sacrifices qui avaient lieu en Ochpaniztli (Sahagún, 1950-1982 [1569], Livre II, Annexe, p. 179-193 ; Sahagún, 1989 [1569], vol. I, p. 181-189).

6. La cardiectomie correspond à l’extraction du cœur. Il s’agit de la pratique sacrificielle principale utilisée par les Mexicas, suivie de la décapitation (Graulich, 2005).

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Nous retrouvons d’autres mentions de ce lieu dans la Crónica mexicana (Alvarado Tezozomoc, 2001 [1598]). Dans ce lieu – appelé Tooçi – il y avait une table de bois au sommet d’une structure, dont la fonction était d’éclairer le chemin pendant la nuit.

Cette table de bois était appelée tocicuahuitl, « l’arbre/bois de Toci », et qualifiée par Motecuhzoma II7 comme « bougie, lumière et gardienne de la ville » (Alvarado Tezozomoc, 2001 [1598], chap. CI, p. 439). Cet endroit était localisé « dans le mur de San Estebán, avant d’arriver à Acachinanco » (Alvarado Tezozomoc, 2001 [1598], chap. CI, p. 437). Ce détail est confirmé par Durán (Durán, 1984 [1587], t. I, chap. XV,

7. Souverain mexica, 1502-1520 ap. J.-C.

4. Le Tocititlan (E. Mazzetto d’après Durán, 1984 [1587],

pl. 181r).

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p. 144) quand il explique que Hernán Cortés y avait « logé et là-bas, près [du Tocititlan] avait installé le campement de son armée ». Il s’agit d’une référence évidente à Acachinanco, fortification située à l’extré-mité méridionale de la chaussée d’Iztapalapa. Selon Cortés, cet endroit était situé à une demi-lieue du centre de la ville de Tenochtitlan (Cortés, 1999 [c. 1526], p. 89). Cette structure était formée par deux « tours de leurs idoles entourées de murs élevés ». Elle était décorée de créneaux et munie de deux portes : une pour l’accès et l’autre pour la sortie de la ville (Alcocer, 1935, p. 103). Alvarado Tezozomoc décrit le chemin parcouru par les émissaires de Motecuhzoma qui étaient en train de ramener à Tenochtitlan une grande pierre destinée au Templo Mayor. Le monolithe s’arrêta à différents endroits, en proférant ses intentions de ne pas se laisser déplacer. Le document relate que « en arrivant à Tocititlan, près de la clôture de San Estebán, là-bas dormit encore une fois la pierre ». Ce qui s’avère intéressant est que l’étape suivante est Xoloco, où le monolithe s’arrête définitivement et s’enfonce dans les eaux de la lagune (Alvarado Tezozomoc, 2001 [1598], chap. CIV, p. 449-450). En retraçant le chemin parcouru par les captifs qui entraient à Tenochtitlan depuis la chaussée méridionale d’Iztapalapa, on dit que cette zone « est en Acachinanco, la première croix qui se trouve du côté de Coyoacan, [le] chemin royal qui entre à Mexico » (Alvarado Tezozomoc, 2001 [1598] chap. LXXI, p. 302). Il importe de souligner la proximité spatiale existant entre le fort d’Acachinanco et la première croix où, selon Durán, se situait le sanctuaire de Toci. En décrivant la cérémonie célébrée au moment de l’inauguration du nouvel aqueduc voulu par Ahuitzotl, il écrit : « […] l’eau arrivant en Acachinanco, où maintenant à cet endroit se trouve un oratoire de San Estebán » (Alvarado Tezozomoc, 2001 [1598], chap. LXXXII, p. 352). « Tour » étant le mot espagnol pour dénommer les pyramides couron-nées par un temple, il devient intéressant de confronter les écrits de Fernando de Alva Ixtlilxochitl (Alva Ixtlilxochitl, 1975-1977 [c. 1620]), ceux d’Hernán Cortés (Cortés, 1999 [c. 1526]) et ceux de Bernal Díaz del Castillo (Díaz del Castillo, 2002 [1568]). Les premiers relatent que, pendant le siège de la capitale mexica, les Espagnols arrivent à conqué-rir deux « tours » qui se localisaient à l’entrée de la ville et qui « étaient en Acachinanco et Tozititlan » (Alva Ixtlilxochitl, 1975-1977 [c. 1620], t. II, chap. XCV, p. 261). Si, comme nous le supposons, le Tocititlan cor-respondait à l’un de ces deux édifices, il faut souligner que, au moment du siège de Tenochtitlan, Cortés relate non seulement l’occupation de ces deux édifices, mais aussi l’opération d’amarrage de ses brigantins

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aux tours mêmes (Cortés, 1999 [c. 1526], p. 224). Il s’agissait, par conséquent, d’un lieu de culte en étroite association avec l’eau. Finale-ment, Bernal Díaz del Castillo écrit qu’à cet endroit, il y avait « des tours qui étaient des sanctuaires » (Díaz del Castillo, 2002 [1568], p. 157). Du point de vue pictographique, rappelons aussi la planche no 40 du Lienzo de Tlaxcala qui représente précisément le Tocititlan, situé sur la chaus-sée d’Iztapalapa et entouré d’eau (de la Torre et al., 1983 [c. 1550]).

Les renseignements à caractère spatial contenus dans ces sources ont permis à Ignacio Alcocer, en 1926, d’entamer le premier travail ayant pour but de localiser le Cihuateocalli et le Tocititlan. La première croix à laquelle Durán fait allusion aurait été localisée sur la chaussée d’Iztapalapa. Selon Alcocer, le sanctuaire se situerait près de l’église de San Antonio (Alcocer, 1926, p. 324). Il s’appuie sur un passage des Cartas de Relación de Cortés où l’on dit que, le long de la chaussée d’Iztapalapa, les Espagnols voient une pyramide (« tour des idoles ») aux pieds de laquelle il y avait un pont levé. Il s’agissait du pont de Xolloco, qui tirait son nom du canal qui croisait la chaussée dans ce qui est aujourd’hui le carrefour formé par la chaussée de San Antonio Abad et la rue Chimalopopoca (Alcocer, 1926, p. 325), au sud du carre-four des avenues José María Pino Suárez et José María Izazaga.

Nous proposons la lecture d’un tableau synthétique des renseigne-ments sur les édifices rattachés au Tocititlan d’après les fouilles archéo-logiques et l’étude des sources écrites du xvie siècle (taBLEaU 1).

À la lecture de ce tableau, nous remarquons l’absence de données de terrain qui permettent de mettre en relation l’aire cérémonielle de Pino Suárez avec le culte à Toci. Les éléments les plus significatifs font référence à la liturgie du « Serpent à Plumes » et des divinités aquatiques.

cihuateocalli et tocititlan selon les données archéologiques

cihuateocalli et tocititlan selon les données ethnohistoriques

(alvarado tezozomoc ; durán ; Sahagún)Le soubassement pyramidal orienté à l’est Sanctuaire sur pyramide (cihuateocalli) où se situait l’effigie

de toci et où l’on réalisait les sacrifices par cardiectomie

Le temple d’Ehecatl-Quetzalcoatl (structure L) cour pour la réalisation de danses

cour avec trois escaliers d’accès entourée d’habitations sur plateforme

Maison de garde et préparation de l’ixiptla

oratoire (structure a) Tzompantli (râtelier pour l’exposition des crânes des sacrifiés)

oratoire (avenue Fray Servando) tocititlan (sacrifices à coups de flèches)

Tableau 1. Comparaison entre les monuments découverts dans les fouilles du métro Pino Suárez et les données issues des documents coloniaux.

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Si l’interprétation des archéologues s’est basée sur les données de Durán, cela vaut la peine de remonter aux sources écrites principales. Ces dernières nous permettent de mettre en doute l’identification du centre cérémoniel de Pino Suárez avec le Cihuateocalli et le Tocititlan, en raison de sa localisation spatiale. L’aire cultuelle de la déesse, en effet, était située plus au sud, le long de la chaussée d’Iztapalapa, près du fort d’Acachinanco, situé à une dizaine de mètres de l’inter- section constituée aujourd’hui par la chaussée de Tlalpan et le Viaducto (González Aparicio, 1973, p. 68-71 ; Mazzetto, 2012, p. 434-451) (FIG. 5). Afin de renforcer notre hypothèse, nous proposons une brève présenta-tion du symbolisme spatial du Tocititlan.

Le symbolisme spatial du tocititlan en ochpaniztliOchpaniztli signifie « Le Balayage ». C’était une des fêtes les plus com-plexes de l’année solaire mexica. En 1519, l’année de l’arrivée des Espagnols sur les côtes de ceux qui sont aujourd’hui les états de Tabasco et Veracruz (Mexique), elle tombait entre le 1er et le 20 septembre. C’était un des mois pendant lequel avait lieu la redistribution des tri-buts versés par les populations soumises à la Triple Alliance formée par les villes de Tenochtitlan, Texcoco et Tlacopan (FIG. 1). Les activités prin-cipales étaient le balayage et le nettoyage des maisons et des grandes chaussées de la ville, la pratique de jeûnes et de pénitences.

Le croisement des données ethno-historiques a pu donner un nou-vel éclairage sur les connaissances relatives au lieu de culte appelé Tocititlan et à son utilisation lors de cette vingtaine. Les documents colo-niaux nous restituent le symbolisme d’un espace lié aux zones liminales des frontières. Il était localisé « à la limite des maisons et des canaux de Mexico », c’était le lieu de culte que les gens de Huexotzinco brûlèrent en arrivant à atteindre la démarcation de la capitale mexica. La struc-ture en bois du Popotl Temi est également à la frontière avec le territoire ennemi (Sahagún, 1989 [1569], p. 150). Il s’agit du lieu où les Mexicas allaient déposer le masque fait avec la peau de la cuisse de l’ixiptla de Toci. L’utilisation du même mot nahuatl pour nommer ces deux endroits – cuauhticpac – souligne les traits communs à ces deux espaces. L’un est la reproduction de l’autre : le premier inséré dans la dimension urbaine, le deuxième dans la dimension naturelle (Sahagún, 1950-1982

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[1569], Livre II, chap. 30, p. 122)8. Selon la source Costumbres, fiestas, enterramientos y diversas formas de proceder de los indios de Nueva España, il y avait un seul mât, au sommet duquel on plaçait le masque fait avec la peau de la cuisse de la déesse et, le jour suivant, la peau, les os, les ornements et le balai (Gómez de Orosco, 1945 [xvie siècle], p. 47-49). Garde et lumière de Tenochtitlan, cet endroit gardait la peau et les

8. L’illustration d’Ochpaniztli des Primeros Memoriales (Sahagún, 1974 [1558-1561]) montre un escalier au sommet duquel est visible une effigie de Toci. Cette représentation peut être comparée avec les illustrations du Tocititlan représentées dans l’Historia (Durán, 1984 [1587], pl. 181r et 337r) et dans le Lienzo de Tlaxcala (de la Torre et al., 1983 [c. 1550], pl. 40).

5. La localisation

du Tocititlan dans le plan de

l’ancienne île de Tenochtitlan

(González Aparicio, 1973).

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atours de Toci dans un probable rituel d’expulsion visant à se débar-rasser d’un pouvoir sacré devenu dangereux, une fois les cérémonies terminées. Ce pouvoir était incarné par la peau, porteuse par excellence de la souillure dans la pensée religieuse des Mexicas9. Nous estimons fondamental d’attirer l’attention sur le rituel qui se déroulait au sommet de la plateforme du Tocititlan. Alors que l’effigie en haut de la structure apparaissait complètement revêtue de la peau et des atours de la déesse, les parures des serviteurs déguisés en Huaxtèques des quatre couleurs figuraient sur les quatre coins10. Cette configuration rappelle une repré-sentation miniaturisée du cosmos. Un microcosme divinisé, restauré chaque année à travers le rajeunissement de la déesse, à une période caractérisée par un changement de saison. Toci-Terre apparaît entourée par les quatre parures huaxtèques, manifestation des dieux aquatiques des quatre couleurs dans leur double acception: celle de porteurs de la surface terrestre et de voleurs des grains de maïs obtenus en foudroyant le Tonacatepetl (Tena, 2011, p. 181 ; Graulich, 1999, p. 112-134). Le fort d’Acachinanco, situé exactement à l’entrée de Mexico-Tenochtitlan, représente le contexte spatial idéal où aurait pu se développer ce rituel (Mazzetto, 2012, p. 454-458).

L’analyse conjointe des données archéologiques et des données ethno-historiques met en évidence une quantité significative d’anti- nomies. Plusieurs questions à l’égard du lieu appelé Tocititlan demeurent sans réponse. Avant tout, il faudrait se demander si les faibles témoi-gnages archéologiques recueillis par rapport au soubassement pyra-midal du métro sont suffisants pour identifier cette structure comme faisant partie de l’espace sacré dédié à Toci. Le tableau no 1 souligne l’absence d’une correspondance significative entre les bâtiments décou-verts près du métro Pino Suárez et la reconstruction des espaces men-tionnés dans nos sources écrites. En outre, Durán, Alvarado Tezozomoc et, en partie, Sahagún expliquent que ce qu’on appelait Tocititlan n’était pas le véritable sanctuaire de la déesse – le Cihuateocalli – mais

9. Le symbolisme de la souillure liée aux peaux d’écorchés des ixiptlas des dieux mexicas est un thème bien connu dans la littérature spécialisée. À ce sujet, nous renvoyons à Graulich (Graulich, 1999, p. 139-142). En ce qui concerne le symbolisme des rituels d’expulsion au Mexique (Dehouve, 2009).

10. Durán explique que chacun de ces quatre personnages était habillé d’une couleur diffé-rente : blanc, rouge, jaune et vert. Ce détail renvoie à la fragmentation chromatique des divinités mexicas de la pluie et du maïs, avec lesquels les Huaxtèques, en tant que mani-festation de la fertilité, se confondent. Pour un approfondissement voir Dupey García, 2010, vol. I, p. 163-169.

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une imposante structure en bois qui lui faisait face. Les conditions de préservation n’ont pas permis de trouver, à ce jour, de traces de ce sanc-tuaire du fait de sa constitution en matériaux périssables. Pour cette rai-son, le contenu de l’article intitulé « Tocititlan », de González Rul, mais qui traite de la découverte d’un soubassement pyramidal, semble plutôt décrire le Cihuateocalli. La confusion terminologique manifestée par l’auteur ne permet pas de bien définir la problématique initiale, ce qui rend incertaines ses conclusions. Qui plus est, si le Cihuateocalli était une pyramide d’imposantes dimensions, comme documenté par Alcocer et González Rul, il faudrait s’interroger sur la raison qui aurait poussé Durán à insister sur ses dimensions réduites ainsi que sur l’utilisation d’un vocabulaire qui fait allusion à des oratoires modestes localisés à des endroits dépeuplés. La contradiction du récit de Durán est constituée par une prise de conscience très indirecte de l’importance religieuse de ce lieu : alors qu’il insiste sur l’utilisation d’une terminologie tout à fait réductrice, il s’empresse également de souligner le nombre impor-tant des sacrifices réalisés à cet endroit. Ces informations contredisent le contenu de l’ouvrage de Sahagún, dont le récit nous permet de recons-truire un espace de grandes dimensions, correspondant à l’enclos d’un temple et aux différents édifices qui le composaient11.

En localisant le Cihuateocalli et le Tocititlan au niveau de l’actuelle station du métro Pino Suárez, González Rul néglige délibérément les informations contenues dans les sources. En effet, ces dernières situent avec précision le Tocititlan près d’Acachinanco, avant le pont de Xolloco, toujours sur la chaussée d’Iztapalapa, mais plus au sud que l’emplacement de l’ensemble cultuel découvert à Pino Suárez.

Afin d’approfondir les connaissances relatives à cette aire cultuelle, nous estimons indispensable une reprise des fouilles archéologiques à cet endroit et dans l’aire où se dressait l’ancienne fortification d’Acachinanco. La publication complète du matériel découvert près du soubassement pyramidal interprété comme le Cihuateocalli/Tocititlan mériterait également une place de premier ordre dans les recherches futures. En outre, il s’avèrerait très utile de rapprocher l’étude des dif-férents quartiers de Tenochtitlan de l’analyse des données matérielles (Caso, 1956). L’objectif de cette démarche serait d’y voir plus clair en ce qui concerne les dieux calpulteotl vénérés dans chaque unité territoriale

11. L’enclos de Toci comprenait un sanctuaire sur pyramide, une cour, un édifice où était hébergée l’ixiptla de la déesse, un râtelier à crânes et le Tocititlan (Alvarado Tezozomoc, 2001 [1598], chap. LXXIII, p. 310 ; Sahagún, 1950-1982 [1569], Livre II, chap. 30, p. 119-122 ; Sahagún, 1989 [1569], p. 151).

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de la capitale afin de les comparer avec les divinités auxquelles étaient consacrés les bâtiments de Pino Suárez.

L’exemple constitué par l’espace sacré du Tocititlan nous renseigne encore une fois sur l’importance d’une investigation multidisciplinaire basée sur le dialogue entre les données archéologiques et les sources du xvie siècle ainsi que sur le danger d’une lecture superficielle des don-nées de terrain. Ce cas d’étude attire aussi l’attention sur la capacité de communication propre aux vestiges matériels, dont la compréhen-sion profonde – étudiée en synergie avec les autres réalités cultuelles du même contexte religieux – peut nous dévoiler ou réfuter des connais-sances remarquables sur l’univers perdu d’où elles sont issues.

Elena MazzettoUniversité Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UMR 8096 : Archéologie des Amé-riques. Titre de la thèse : Les typologies des sanctuaires mexicas et leur locali-sation dans l’espace sacré du Mexique préhispanique. Lieux de culte et parcours cérémoniels dans les fêtes des vingtaines à Mexico-Tenochtitlan.Directeur de thèse : Éric Taladoire. Thèse soutenue le 30 octobre 2012.

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