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LES CANADIANISTES LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES SERGE JAUMAIN

Les Canadianistes. Le CIEC: 25 ans au service des études canadiennes

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L E S C A N A D I A N I S T E S

LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

SERGE JAUMAIN

THE CANADIANISTS

THE ICCS / 25 YEARS IN THE SERVICE OF CANADIAN STUDIES

SERGE JAUMAIN

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ISBN 1-896450-28-8ISBN 1-896450-28-8

R E M E R C I E M E N T S

Ce livre a été préparé afin de pouvoir être présenté à l’occasion du 25e anniversaire de la naissance du CIEC.Je tiens à exprimer mes remerciements à tous ceux qui ont contribué à sa réalisation rapide.

Ma gratitude s’adresse en premier lieu à Zilá Bernd qui m’a succédé à la présidence du CIEC et a eu l’idéede cette publication. Le comité exécutif qu’elle présidait a bien voulu m’en confier la préparation. Je lui ensuis reconnaissant… même si je n’avais pas mesuré l’ampleur de la tâche qui m’attendait !

Mes remerciements s’adressent aussi à ceux qui m’ont accompagné dans ce travail : François Rivet, sta-giaire à Bruxelles du CIEC et Linda Jones qui ont effectué quelques recherches pour moi; Luca Codignola,James E. Page, Gaëtan Vallières, Richard Seaborn et Jean Labrie qui ont relu des versions antérieures de cemanuscrit; et Catherine Bastedo-Boileau qui a facilité mes premières recherches.

Je voudrais aussi et surtout exprimer ma reconnaissance à notre président actuel, Chris Rolfe, pour ses re-marques très éclairées sur les versions française et anglaise de ce texte. Mais c’est bien sûr aux remarquablestalents de Guy Leclair, véritable chef d’orchestre des publications du CIEC que l’on doit la sortie dans lestemps de ce livre. Comme toujours ce fut un immense plaisir de travailler avec un directeur aussi talentueux.

Je dédie ce petit livre à la mémoire de Pierre Savard, deuxième président du CIEC, formidable enseignantet ami inoubliable sans qui je n’aurais sans doute jamais découvert le charme des études canadiennes…

Serge Jaumain

L E S C A N A D I A N I S T E S

LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

Serge Jaumain

Préface ....................................................................................................7

Introduction ............................................................................................9

1. Les « canadianistes » ...........................................................................11

2. Le rapport Symons ..............................................................................15

3. La naissance du CIEC (1981-1986) .....................................................19

a. Les prémisses ...............................................................................20

b. La réunion d’Halifax .....................................................................20

c. La mise en place des nouvelles structures ........................................22

4. Le développement (1987-1995) ..........................................................25

a. Gérer les programmes en études canadiennes ...................................26

Déjà de nouveaux programmes… .....................................................26

Le CIEC se lance dans la gestion desprogrammes de bourses d’étudiants .................................................29

b. L’élargissement du Conseil ..............................................................30

c. Une politique de communication interne et externe ..........................30

d. Une ambitieuse politique de promotion scientifique .........................31

La Revue internationale d’études canadiennes ..................................31

Du prix Northern Telecom au prix du Gouverneur général ...................33

e. Les tensions entre le centre et la périphérie .....................................34

5. Le renforcement (1995-2005) .............................................................37

a. À la recherche de nouveaux financements… ....................................38

b. La politique de communication .......................................................39

c. Affirmer sa présence dans le monde académique canadien ................40

Les grandes conférences ................................................................40

De nouveaux prix ...........................................................................41

Encourager les publications au Canada .............................................42

d. Quelques nouveaux programmes ......................................................43

e. L’expansion des études canadiennes à travers le monde ....................45

6. Une relation particulière avec le gouvernement du Canada .....................47

7. Gérer le CIEC .....................................................................................51

a. Le conseil d’administration .............................................................52

b. Le comité exécutif .........................................................................54

c. Le secrétariat ................................................................................56

d. Les Amis du Conseil ......................................................................57

e. Une structure efficace ? .................................................................57

8. Servir les canadianistes ......................................................................59

a. Combien sont-ils ? ..........................................................................60

b. Comment servir ces canadianistes ? .................................................60

La promotion des activités scientifiques ...........................................61

La création d’une communauté internationale de canadianistes .........62

La diffusion des résultats de la recherchescientifique et l'information du public ..............................................62

Épilogue : 2005, une nouvelle étape ? ......................................................64

Annexes .................................................................................................65

P R É F A C E

Le présent ouvrage vise à marquer le 25e anniversaire du Conseil international d'études canadiennes. Serge

Jaumain raconte de manière éloquente dans cet ouvrage fouillé l’histoire du Conseil depuis sa création jusqu’à

aujourd’hui. Bien entendu, il incombe aux historiens, comme l’a fait Serge, de donner un sens au passé au

lieu de se contenter d’en faire la chronique. Il montre comment et pourquoi le Conseil a évolué comme il l’a

fait, il explore le rôle des principaux protagonistes, il analyse la convergence des facteurs politiques et socio-

logiques, il examine les nombreux succès du Conseil (et ses quelques déceptions). Si, comme il le souligne lui-

même, les contraintes rédactionnelles l’ont empêché de faire état des nombreuses réalisations des associations

nationales et multinationales qui composent le Conseil, il a néanmoins produit un ouvrage dont s’enorgueillit

le CIEC en cette étape importante de son histoire. C’est Max Beloff, je crois, qui a dit qu’il est toujours curieux

de lire un compte rendu historique de ce qu’on a vécu soi-même, et beaucoup de lecteurs de cet ouvrage se

trouveront certainement dans cette situation. Cependant, il servira aussi d’introduction pour ceux qui connais-

sent moins bien l’histoire du Conseil.

En général, il est inconvenant et malavisé de s’adresser des félicitations. Néanmoins, c’est sûrement avec une

fierté et une satisfaction bien réelles que le CIEC peut se targuer d’être depuis « 25 ans au service des

Canadianistes partout dans le monde ». Comme l’ouvrage le souligne, il y a beaucoup de raisons de célébrer

et de se réjouir. Et la moindre de celles-ci n’est pas, bien entendu, la plus grande sensibilisation intercul-

turelle, l’échange humaniste, que la promotion des études canadiennes dans le monde suscite et renforce. De

plus, nous devons témoigner notre reconnaissance à beaucoup de personnes. Il faut rendre hommage, bien

sûr, à certaines personnes clés qui ont apporté leur contribution – les membres fondateurs, les présidents

antérieurs, les directeurs exécutifs et d’autres personnes. Toutefois, il est vrai de dire que tous les membres

du CIEC, passés et actuels, ont fait leur part – individuellement et collectivement – dans cette grande aventure

et qu’il s’agit là aussi d’une raison de célébrer. Célébrons donc dans l’allégresse l’anniversaire que souligne

cet ouvrage et profitons-en pour ouvrir des perspectives d’avenir et nous engager à faire en sorte que les 25

prochaines années du CIEC soient aussi agréables et gratifiantes.

Christopher Rolfe

Président, CIEC

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9LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

En 1991, le Conseil international d’études canadiennes se

réunit au Château Montebello. Il a dix ans. À cette occasion,

l’historien Luca Codignola, lui-même ancien président du

CIEC, présente une conférence traçant un aperçu de cette

première décennie d’activités. Son discours ne se contente

pas de retracer les principaux événements de la décennie

écoulée, il souligne aussi la difficulté que rencontrera l’his-

torien du futur. Ce bel exercice de critique historique met

en lumière la distance entre le contenu des documents offi-

ciels et la réalité des discussions qui animèrent les premières

réunions du Conseil. Il montre que le caractère aseptisé des

procès-verbaux officiels ne rend pas bien compte de ce que

furent ces années où tout était à construire, donnant à pen-

ser que, dès le début, tout fut merveilleusement organisé,

pensé et planifié pour assurer le développement d’un Con-

seil qui allait de succès en succès. Grand animateur de

cette première décennie, Luca Codignola pouvait sans doute,

mieux que personne, souligner ces contrastes.

Sa conférence fit immédiatement l’objet d’une jolie petite

brochure bilingue intitulée La constitution d’une identité

canadianiste. Les premières années 1981-1991, publication

d’autant plus précieuse qu’elle constitue à ce jour la seule

qui retrace l’histoire du CIEC. Un constat surprenant pour

une organisation où les historiens furent très actifs !

Il est vrai qu’il n’est jamais simple de se pencher sur son

propre passé. Plusieurs canadianistes ont eu l’occasion, lors

d’une conférence, d’une publication voire d’une interview,

de présenter des bribes de cette histoire. Beaucoup d’asso-

ciations nationales ont retracé leur propre développement à

travers divers petits livres, souvent publiés lors d’un anni-

versaire. L’objectif du présent ouvrage n’est pas de proposer

une analyse complète de 25 années d’études canadiennes à

travers le monde. La demande du Comité exécutif du CIEC

était de concevoir ce livre comme une présentation géné-

rale et illustrée permettant au grand public et aux nouveaux

membres du Conseil de mesurer le chemin parcouru par ce-

lui-ci au cours de son premier quart de siècle.

Les ambitions de cet ouvrage sont donc des plus modestes :

poser un jalon supplémentaire dans la construction de la

mémoire du CIEC et profiter de cet anniversaire pour offrir

un rapide décodage de cette curieuse organisation, à nulle

autre pareille et qui connut en 25 ans, un essor exception-

nel, un essor que n’avaient probablement jamais imaginé les

plus audacieux des neufs délégués représentant les pre-

mières organisations d’études canadiennes qui se réunirent

à Halifax le 2 juin 1981.

Avant d’examiner les grandes étapes qui ont marqué ce

quart de siècle, il convient toutefois de présenter quelques

mises en garde et, par là, de fixer les limites du présent ou-

vrage. Luca Codignola le soulignait déjà : l’exercice est pé-

rilleux. Il l’est beaucoup plus que pour l’historien de la

Nouvelle-France ou même du XIXe siècle qui ne risque

guère de voir les personnes dont il parle venir le trouver

pour corriger ses interprétations. Qui plus est, tout comme

Luca, j’ai été personnellement mêlé à cette grande aventure.

Ceci constitue tout à la fois un avantage et un handicap.

L’avantage est d’avoir une bonne connaissance du fonction-

nement interne du Conseil et de pouvoir ainsi, à mon tour,

mesurer la distance entre le discours de certains procès-ver-

baux et la réalité. Mais c’est aussi un inconvénient majeur :

malgré le souhait de garder la plus grande distance critique,

je suis bien un acteur engagé dans le processus que je décris.

Il me faut également mentionner les limites de la documen-

tation disponible. Les archives du secrétariat du CIEC ont

été en partie conservées mais elles ne sont pas classées.

Dans le cadre de ce travail, je n’ai pas pu mettre la main sur

l’ensemble de la correspondance et des rapports produits

pendant la période étudiée. J’ai par contre pu bénéficier de

la collection des procès-verbaux du CIEC depuis 1988 mais

aussi de l’ensemble de la documentation (souvent très riche)

qui fut fournie aux membres du Conseil ainsi que des docu-

ments du comité exécutif qui permettent de suivre son action

entre les réunions. J’ai aussi profité des souvenirs oraux ou

écrits de cinq acteurs que je tiens ici à remercier : Luca

Codignola, Brian Long, James E. Page, Richard Seaborn et

Gaëtan Vallières.

I N T R O D U C T I O N

10 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

Le livre a donc pour première ambition de présenter le CIEC

et les grandes lignes de son évolution mais les contraintes

éditoriales ne me permettront pas d’évoquer la diversité et

la richesse des réalisations des associations nationales et

plurinationales qui composent le Conseil. Cette perspective

« institutionnelle » m’empêchera aussi d’évoquer autant

que je l’aurais souhaité les thèmes des publications, cours

et conférences en études canadiennes réalisées à travers

le monde pendant ce quart de siècle. Il faudrait pourtant

un jour s’attaquer à ce gros dossier pour donner une plus

juste idée de ce que représentent réellement aujourd’hui les

« études canadiennes ».

Dans le corps de l’ouvrage, il ne sera malheureusement pas

possible non plus de citer cette multitude de personnes qui

ont consacré un temps considérable à assurer, de manière

bénévole, la promotion des études canadiennes dans le

monde. Soucieux de ne pas transformer ce livre en un an-

nuaire, j’ai choisi d’être le plus concis possible en limitant

au minimum les références à ces acteurs.

Enfin, tout comme Luca Codignola, j’ai souhaité que le texte

soit « personnel » et n’engage que ma seule responsabilité,

la nature d’un tel ouvrage ne permettait pas de solliciter l’ac-

cord du Comité exécutif sur chaque aspect du manuscrit.

Il reflète donc, à sa manière, cette liberté académique et

scientifique qui a toujours été l’un des principes de base du

travail du CIEC.

Luca Codignola,président du CIEC

(1985-1987), et BrianLong, ministère desAffaires étrangères

et Commerceinternational, 1988.

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L E S « C A N A D I A N I S T E S »

11

Qui plus est, l’ensemble de ces « canadianistes » publie chaque

année des centaines d'articles et d'ouvrages sur divers aspects de

la société canadienne et ils organisent autant de séminaires,

de colloques et de conférences.

Les Canadiens sont souvent surpris de découvrir le curieux

mot « canadianiste ». Ce néologisme absent de la plupart

des dictionnaires a été inventé pour définir les personnes

qui consacrent tout ou une partie de leur temps à étudier,

à enseigner ou à faire des recherches sur le Canada tant

dans le pays lui-même qu’un peu partout à travers le monde.

Si le terme intrigue les Canadiens, que dire alors de l’activi-

té elle-même de ces nombreux scientifiques qui se passion-

nent pour leur pays ? Beaucoup de Canadiens s’interrogent

sur l’intérêt que peuvent réellement recéler les recherches

sur ce vaste espace et sa population.

Le 20 août 2005, l’historien Allan Greer regrettait dans

l’Ottawa Citizen que sa passion (l’histoire du Canada à la-

quelle il a consacré plus de trente ans de sa vie) soit toujours

si peu partagée par ses concitoyens qui, tout au contraire, la

considèrent comme totalement dépourvue d’attrait voire so-

porifique… Triste constat qui s’applique à de nombreuses

disciplines des sciences humaines centrées sur ce pays

mais qui explique, en grande partie, la stupéfaction de nom-

breux Canadiens lorsqu’ils apprennent que plus de 7000

personnes réparties aux quatre coins de la planète sont

membres d’associations vouées à l’étude de leur pays. Par-

mi elles, des chercheurs de renom international, des ensei-

gnants de niveau universitaire et collégial mais aussi des

étudiants à la maîtrise ou au doctorat qui, après avoir suivi

des cours spécifiques sur l’histoire, la littérature, la sociolo-

gie, les sciences politiques, la géographie ou l’économie

d’un pays où ils n’ont parfois jamais mis les pieds choisissent

d’entreprendre une thèse sur le Canada. Qui plus est, l’en-

semble de ces « canadianistes » publie chaque année des

centaines d'articles et d'ouvrages sur divers aspects de la

société canadienne et ils organisent autant de séminaires,

de colloques et de conférences.

Dans le monde, les enseignements en études canadiennes

rejoignent chaque année plusieurs dizaines de milliers

d’étudiants bénéficiant de cours dispensés par des profes-

seurs qui, souvent, au hasard de leur parcours académique,

ont un jour décroché une bourse d’études au Canada. Celle-

ci leur a permis de compléter leur formation, voire de se

spécialiser dans un champ disciplinaire spécifique et de pro-

poser ensuite à leur université d’inaugurer un ou plusieurs

cours sur le Canada. Tous les étudiants qu’ils forment ne

poursuivront pas leurs recherches sur ce pays mais ils en

auront au moins acquis une connaissance partielle lors de

leurs parcours académiques. Il n’est pas illogique de penser

que dans le cadre de leurs futures activités professionnelles,

cette connaissance puisse être mise à profit. Un banquier,

un commerçant, un chef d’entreprise, un directeur d’admi-

nistration, un haut responsable politique amené à effectuer

des choix stratégiques en terme de développement interna-

tional fera peut-être un jour appel à la formation acquise

dans un cours sur le Canada.

Outre les activités d’enseignement, il est une autre consé-

quence du travail des « canadianistes » qui mérite d’être

évoquée ici. Le regard informé des scientifiques étrangers,

dégagés des débats internes de ce vaste pays et imprégnés

d’autres références culturelles, constitue une exceptionnelle

contribution à l’étude du Canada. Elle permet de riches dé-

bats avec les chercheurs canadiens, elle ouvre de nouveaux

horizons débouchant par exemple sur de très intéressantes

analyses comparatives. Qui plus est, certaines conférences

organisées bien loin du Canada créent une dynamique origi-

nale qui débouche sur des échanges entre chercheurs ca-

nadiens très différents de ce qu’ils pourraient être dans leur

propre pays.

Ces quelques exemples illustrent l’intérêt du travail de ces

fameux « canadianistes » dont les Canadiens découvrent

avec étonnement l’existence, le nombre et la diversité géo-

graphique en cherchant à comprendre pourquoi ils se pas-

sionnent pour l’étude de leur pays.

L’étonnement des Canadiens n’est pas neuf même si au

cours des quatre dernières décennies beaucoup de chemin

a été parcouru… Dans les années 60 la formation sur le

Canada (en histoire, en littérature, en sciences politiques…)

ne tenait pas le haut du pavé dans les universités et était peu

présente dans les écoles secondaires. Plusieurs intellectuels

canadiens-anglais s’inquiétèrent de cette situation tout parti-

culièrement à une époque où l’américanisation de la culture

risquait de gommer une partie des spécificités canadiennes.

Ils souhaitaient mieux affirmer leur identité culturelle par

rapport au puissant voisin du Sud et comptaient beaucoup

sur la formation scolaire pour le faire. D’aucuns espéraient

aussi qu’une meilleure connaissance de la réalité cana-

dienne constitueraient un ferment de l’identité nationale.

12 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

Le point de départ de ces réflexions se trouve dans le rap-

port de la Commission royale Massey-Lévesque sur l’avance-

ment des arts, des lettres et des sciences au Canada publié

en 1951 et qui plaide pour la « canadianisation » de la vie

culturelle et scientifique face à la menace américaine.

L’impact de ce rapport fut considérable. Ses recommanda-

tions orienteront la politique culturelle fédérale pendant

plusieurs décennies contribuant notamment à créer une sé-

rie d’institutions publiques comme le Conseil des Arts ou la

Bibliothèque nationale du Canada et, de manière plus gé-

nérale, à renforcer les aides dans le domaine de la création

artistique et de l’enseignement supérieur.

C’est surtout au tournant des années 60-70 que les cris

d’alarme se multiplient et que les premières initiatives voient

le jour dans le monde de l’enseignement et de la recherche.

Il faut à cet égard souligner l’impact de l’ouvrage Quelle

culture ? Quel héritage / What Culture? What Heritage?

publié en 1968 par l’historien A.B. Hodgitts et qui trace un

bilan dramatique de la situation des enseignements sur le

Canada dans l’ensemble du système scolaire. Pour l’auteur,

il est urgent de remédier à ce déséquilibre si l’on veut for-

mer des citoyens responsables qui ne soient pas entièrement

coupés de leur héritage culturel. C’est notamment en ré-

ponse à ces constats qu’une Fondation d’études du Canada

voit le jour en 1970 avec comme objectif la mise en place

de nouvelles approches pédagogiques permettant aux jeunes

Canadiens de mieux se connaître. La Fondation publiera une

série d’ouvrages portant sur les relations entre francophones

et anglophones, les institutions canadiennes, les rapports

entre le pouvoir fédéral et les provinces, les peuples autoch-

tones… Elle bénéficiera du soutien financier du Secrétariat

d’État jusqu’à sa disparition en 1986.

Dans le monde universitaire, d’autres initiatives participent

à la progressive institutionnalisation du champ des études

canadiennes. Pointons notamment la création de la Revue

d’études canadiennes / Journal of Canadian Studies, reflet de

l’engagement de l’Université Trent dans ce domaine et dont

le premier numéro, publié en mai 1966, s’ouvre par un vé-

ritable manifeste en faveur de recherches plus systématiques

sur l’histoire et la société canadiennes.

Ces prises de position volontaristes s’inscrivent dans un con-

texte particulier où de nombreux intellectuels canadiens-

anglais s’inquiètent de l’américanisation d’une partie de la

formation universitaire. Comme le relève en 1969 l’ouvrage

de R. Mathews et J. Steele, The Struggle for Canadian Uni-

versities, la formidable croissance des universités cana-

diennes les a conduites à engager un grand nombre de

professeurs ayant reçu leur formation à l’étranger, tout par-

ticulièrement aux États-Unis, ce qui ne les dispose guère à

développer des enseignements sur une société canadienne

qu’ils connaissent fort peu. Aux yeux de certains chercheurs,

le risque n’est donc pas négligeable de voir les Canadiens

perdre toute notion de leur identité pour se fondre dans un

grand espace culturel nord-américain totalement dominé

par leur voisin du Sud.

Bien au fait de ces risques, l’Association des universités et

collèges du Canada décide en septembre 1972, de mettre

sur pied, avec l’aide du Conseil des Arts du Canada, une

importante commission d’enquête dirigée par Thomas H.B.

Symons, président de l’Université Trent avec pour mission

d’examiner « l’état de l’enseignement et de la recherche

dans les divers champs d’études se rapportant au Canada ».

Avant d’examiner le rapport Symons et ses conséquences,

il n’est pas inutile de souligner que, comme l’a bien montré

Fernand Harvey1, le Québec resta dans un premier temps

assez indifférent à ces préoccupations. Ces mouvements

qui reposaient notamment sur la volonté de mieux affirmer

l’identité canadienne heurtaient le nationalisme des Qué-

bécois qui, par ailleurs, entretenaient des relations de na-

ture fort différente avec les États-Unis. Sans compter que

si du côté canadien anglais les recherches sur le Canada

comme société distincte étaient assez récentes, le Québec

avait déjà une longue tradition d’étude de l’histoire et des

multiples aspects de la société canadienne-française.

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1. Il faut relire son excellente analyse « Pour une histoire culturelle du mouvement des études canadiennes », AEC Newsletter/Bulletin de l’AEC, 10, 1 (1988), pp. 13-17.

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L E R A P P O R T S Y M O N S

Fait intéressant, le rapport consacre une cinquantaine de pages à une

description détaillée des études canadiennes à l’étranger. Il montre que si

les activités d’enseignement sur le Canada à l’extérieur de celui-ci sont dis-

persées et souvent peu coordonnées, elles existent bel et bien et sont

même « plus nombreuses qu’on serait porté à le croire à prime abord ».

En mars 1975, après de nombreuses consultations pu-

bliques, la Commission Symons publie les deux premiers

tomes d’un gros document intitulé Se connaître. Le Rapport

de la Commission sur les Etudes Canadiennes2. Le titre du

rapport n’est pas choisi au hasard. Comme le rappellera plus

tard David Cameron : « répondre à la question “Qui sommes-

nous ?” fait partie intégrante de toute tentative sérieuse de

comprendre le Canada et les Canadiens. Au Canada, contrai-

rement à certaines sociétés nationales, cette question ne

peut-être considérée comme allant de soi »3. Le rapport de

la Commission Symons propose donc une analyse détaillée

de la situation - fort peu réjouissante - des études cana-

diennes et surtout une série de recommandations visant à

assurer le développement des recherches et de l’enseigne-

ment sur le Canada. Ses conclusions, accueillies avec grand

intérêt, feront l’objet de multiples débats et influenceront

pendant de longues années le développement des études sur

le Canada. Cinq ans après la publication du rapport, James

E. Page notait qu’ « aucune autre commission d’études des

problèmes éducatifs n’a soulevé un intérêt public aussi

considérable. »4

Fait intéressant, le rapport consacre une cinquantaine de

pages à une description détaillée des études canadiennes à

l’étranger. Il montre que si les activités d’enseignement sur

le Canada à l’extérieur de celui-ci sont dispersées et souvent

peu coordonnées, elles existent bel et bien et sont même

« plus nombreuses qu’on serait porté à le croire à prime

abord »5. Ce n’est pas la première fois que le thème est

abordé. La Commission Massey-Lévesque avait déjà reçu

une soixantaine de mémoires faisant référence aux relations

culturelles du Canada avec l’étranger. Mais près de 25 ans

plus tard, ce sont plusieurs centaines de mémoires faisant

référence aux études canadiennes à l’étranger qui aboutis-

sent sur le bureau de la Commission Symons. Ce seul constat

illustre déjà l’intérêt porté à ce sujet. Il démontre que si le

rapport Symons constitue bien un tournant dans le dévelop-

pement des études canadiennes au Canada et à l’étranger,

il serait erroné d’affirmer qu’il en est le point de départ.

Depuis plusieurs années des initiatives existent dans dif-

férents pays à tel point que Thomas H.B. Symons lui-même

estime qu’elles « présentent dans leurs besoins et leurs pro-

blèmes des ramifications si touffues et si enchevêtrées

qu’elles auraient pu faire l’objet d’étude d’une autre Com-

mission »6. Son rapport met bien en lumière le travail réalisé

par de nombreux chercheurs et enseignants étrangers mais

surtout le fait qu’ils sont restés isolés et n’ont bénéficié

d’aucun soutien de la part du Canada. Le rapport affirme

que, de ce point de vue, le pays accuse un retard considé-

rable sur de nombreux autres États industrialisés et en par-

ticulier les États-Unis. Conséquence de cette quasi-absence

de politique étrangère en matière culturelle et scientifique :

de nombreux enseignements sur le Canada abordent ce pays

non comme une nation à part entière mais comme une sim-

ple composante du Commonwealth, de l’Amérique du Nord

voire de l’espace francophone. En outre, si dans certaines

universités quelques professeurs ont pu établir un enseigne-

ment spécifique sur le Canada, il s’agit le plus souvent d’ini-

tiatives strictement personnelles (par exemple d’un Canadien

expatrié) et qui, faute de soutien, restent marginales et n’en-

trent pas dans les priorités des institutions académiques.

L’intérêt des chercheurs et des étudiants est pourtant mani-

feste. Une série d’aspects de la réalité canadienne retien-

nent leur attention : l’histoire bien sûr, mais aussi la culture

canadienne au sens large (ses littératures, son caractère bi-

lingue et multiculturel…), les modes de gouvernement et les

institutions (le système fédéral), la diversité géographique et

économique, les modes de vie, etc. Il y a donc une sorte de

hiatus entre l’intérêt croissant des chercheurs et des étu-

diants, et l’absence de soutien pour leurs travaux.

Thomas H.B.Symons, auteur du

rapport Se connaître.Le Rapport de la

Commission sur lesEtudes Canadiennes.

16

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

2. Le troisième volume codirigé par Thomas H.B. Symons et James E. Page et intitulé Où trouver l’équilibre ? sera publié en 1984 et sera consacré principalement à l’évolution des ressources humaines dans l’enseignement supérieur, montrant déjà le chemin parcouru, au cours des neuf années précédentes, en matière d’études canadiennes.

3. D. Cameron, Le point sur les études canadiennes. Les années 90, AEC, Montréal, 1996, p. 5.4. James E. Page, Réflexions sur le rapport Symons – L’état des études canadiennes en 1980, Ottawa, Secrétariat d’État, 1981, p. x.5. Thomas H.B. Symons, Se connaître, Vol. II, Ottawa, AUCC, 1975, p. 2.6. Thomas H.B. Symons, Se connaître, Vol. II, Ottawa, AUCC, 1975, p. 1.

Le cas le plus intéressant est sans doute celui des États-Unis

où dès 1969, la Fondation William H. Donner a financé la

création d’un centre d’études supérieures sur le Canada à

l’Université Johns Hopkins puis a invité les chercheurs de

ce nouveau centre à réaliser une enquête sur la situation des

études canadiennes aux États-Unis. Un an plus tard, lors de

la présentation des résultats de celle-ci, à Airlie House en

Virginie, un comité des études canadiennes est établi qui

donne naissance, en 1971 à l’Association des études cana-

diennes aux États-Unis, la première association nationale

d’études canadiennes. Cette création tout comme celles des

centres d’études canadiennes en France (Université de

Bordeaux, 1970) ou en Grande-Bretagne (Université d’Édim-

bourg, 1974) montrent bien que les universitaires intéressés

au Canada n’ont pas attendu le rapport Symons pour com-

mencer à s’organiser.

S’inscrivant dans un contexte où le Canada cherche à mieux

affirmer son identité, le rapport Symons constitue cependant

le véritable point de départ d’une prise en compte des étu-

des canadiennes dans les politiques publiques. Celle-ci se

concrétisera par une série d’initiatives, notamment au niveau

fédéral, qui joueront un rôle fondamental dans la structura-

tion des études canadiennes au Canada mais aussi à travers

le monde. Elles conduiront notamment le ministère des Af-

faires étrangères à faire de la diplomatie culturelle l’un des

trois piliers de la politique internationale (avec le commerce

et la défense). Cet engagement du Ministère encouragera

l’institutionnalisation des études canadiennes au niveau in-

ternational en poursuivant quatre objectifs : l’élargissement

de la communauté influente « informée et favorablement

disposée à l’égard du Canada », le renforcement de la sensi-

bilisation aux connaissances sur le Canada, l’augmentation

des échanges entre universitaires canadiens et étrangers et

dès lors l’amélioration des relations bilatérales du Canada7.

17

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

7. F. Harvey, « Le développement des études québécoises dans le monde », Globe, Revue internationale d’études québécoises, 4, 2, 2001, p. 62.

19

3______________________________________________

L A N A I S S A N C E D U C I E C( 1 9 8 1 - 1 9 8 6 )

Le jeune CIEC apparaissait comme un exceptionnel lieu de rencontre

et d’échanges offrant de multiples perspectives de collaborations

internationales à tous ceux qui étudiaient le Canada.

a. Les prémisses

Au Canada, ce sont les discussions et les réflexions à l’ori-

gine de la création de la Commission sur les Études cana-

diennes qui conduisent à la première institutionnalisation

des études canadiennes. Celle-ci se concrétise par la création

de la Revue d’études canadiennes évoquée plus haut mais

aussi par le développement de nouveaux centres de re-

cherche. Les « études canadiennes » profitent du fait que

l’heure est à l’interdisciplinarité et au décloisonnement des

perspectives, pour se faire une place spécifique dans le

champ universitaire. Mais elles s’affirment aussi (et peut-

être surtout) par une présence accrue dans de nombreux

champs disciplinaires.

C’est dans ce contexte particulier que voit le jour, en 1973,

lors de la réunion des sociétés savantes à l’Université

Queen’s, une Association d’études canadiennes (AEC) re-

groupant des chercheurs canadiens travaillant sur leur pays.

Parallèlement, plusieurs associations nationales d’études

canadiennes voient le jour dans des pays où la Commission

avait déjà noté un certain intérêt pour son pays : la Grande-

Bretagne (1975), la France (1976), l’Italie (1979), le Japon

(1979) et les pays de langue allemande (1980).

Ces nouvelles organisations illustrent tout à la fois le dé-

veloppement des recherches sur le Canada et le souhait des

scientifiques étrangers d’unir leurs forces pour faciliter les

contacts entre eux et avec le Canada mais aussi pour assurer

une meilleure visibilité à leurs travaux. Elles reflètent éga-

lement la naissance d’une nouvelle politique étrangère plus

attentive au développement des relations scientifiques et

qui se traduit par la naissance, au sein du ministère des

Affaires étrangères8, d’une direction chargée spécifiquement

des relations académiques.

Cette nouvelle administration se montre particulièrement

active et c’est d’ailleurs son directeur adjoint, Richard

Seaborn, véritable « éminence grise » du développement des

études canadiennes, qui répond avec enthousiasme à la

suggestion du président de l’Association d’études canadien-

nes aux États-Unis d’ouvrir sa cinquième conférence annu-

elle Perspectives on Canada (28-30 septembre 1979) par

une session spécifique consacrée aux interventions des

« délégués internationaux ». L’initiative n’est pas sans con-

séquences : elle débouche, à la fin de la conférence, sur un

débat relatif à l’opportunité de mettre sur pied une organisa-

tion internationale qui réunirait les chercheurs en études ca-

nadiennes de différents pays. La proposition est donc lancée

à tous ceux qui assistent à la discussion et qui proviennent

des États-Unis et du Canada bien sûr mais aussi de Grande-

Bretagne, d’Italie, du Japon, de Norvège, de France, des pays

de langue allemande et de l’Australie — Nouvelle-Zélande.

b. La réunion d’Halifax

L’idée se concrétise deux ans plus tard à Halifax, au terme

d’une conférence internationale sur les études canadiennes

(29-30 mai 1981) organisée dans le cadre de la réunion an-

nuelle des sociétés savantes par l’AEC. Son président, James

E. Page, avait, avec l’aide financière du ministère des Affaires

étrangères, convié à cette manifestation des représentants de

neuf régions du monde où les études canadiennes étaient en

train de se structurer : Canada, États-Unis, Grande-Bretagne,

France, Italie, Japon, pays de langue allemande, Australie

— Nouvelle-Zélande et Irlande. Ils se réunirent le 1er juin, au

lendemain de la conférence, et votèrent une motion, pré-

parée par James E. Page et Gérard Rutan, le président de

l’Association d’études canadiennes aux États-Unis, qui créait

officiellement un Conseil international d’études canadiennes

(CIEC). Les délégués se mirent d’accord sur huit « Règles

Richard Seaborn,ministère des

Affaires étrangèreset Commerceinternational

20

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

8. Au cours de la période étudiée, ce Ministère a été connu sous différentes appellations mais pour faciliter la lecture nous parlerons toujours du « ministère des Affairesétrangères ». La même remarque peut être faite pour la Direction des Affaires académiques. Ici aussi nous utiliserons toujours cette dernière expression.

temporaires de procédure » rédigées par James E. Page, qui

devint le premier président du CIEC.

James E. Page notera plus tard que l’expression « Conseil

international» lui avait été inspirée par l’International Council

for Adult Education (ICAE) dont il était membre du Conseil

consultatif. Il dira avoir été impressionné par la collégialité

régnant au sein de cet organisme qui, au milieu des années

1970, regroupait quelque 70 pays et menait une action très

efficace en matière d’éducation des adultes. C’est donc tout

naturellement à cette structure qu’il avait songé lorsqu’il fut

question de regrouper les premières associations nationales

d’études canadiennes.

Le nouveau Conseil exécutif9 fut immédiatement composé

d’un délégué par association nationale ou multinationale,

mais la mise en place de ses structures légales prit par con-

tre plus de temps : la version anglaise des statuts ne sera ap-

prouvée que le 7 juin 1985 et il faudra attendre deux autres

années (3 juin 1987) pour voir apparaître une version fran-

çaise de la constitution.

James E. Page, qui fut associé au travail de T.H.B. Symons

et qui présidait l’AEC depuis 1978, était convaincu de

l’absolue nécessité de profiter de cet intérêt international

ainsi que de la nouvelle politique du ministère des Affaires

étrangères pour encourager les travaux scientifiques sur le

Canada tant dans son propre pays qu’à l’étranger. De ce

point de vue, le jeune CIEC apparaissait comme un excep-

tionnel lieu de rencontre et d’échanges offrant de multiples

perspectives de collaborations internationales à tous ceux

qui étudiaient le Canada. Il devait être un outil permettant

de renforcer la communication entre les chercheurs, de

multiplier les contacts, de faire mieux circuler l’information

sur les travaux de chacun, bref de créer une sorte de petite

communauté internationale de chercheurs passionnés par

les études canadiennes.

Le secrétariat du nouveau Conseil s’installe au collège

Seneca à Willowdale (Ontario) où la gestion quotidienne de

l’AEC et du CIEC est assurée directement par James E.

Page et sa secrétaire Betty Ward. Bénéficiant d’une aide de

8000$ du ministère des Affaires étrangères pour mainte-

nir les liens avec ses membres, il publie en janvier 1982 son

premier bulletin d’information intitulé International Canadian

Studies News. Il prépare aussi la première conférence con-

jointe de l’AEC et du CIEC qui se déroulera à Vancouver en

1983 à l’occasion de la réunion des sociétés savantes, en

même temps que celle du Conseil d’administration du CIEC.

Cette décision lance la tradition des colloques communs

entre l’AEC et celle du Conseil qui, jusqu’en 1991, se tien-

dront tous les deux ans dans le cadre des sociétés savantes.

Indirectement, elle fixe aussi le moment de la réunion du

Conseil d’administration du CIEC fin mai-début juin. Par

ailleurs de 1983 à 1994, les réunions du CIEC se tiendront

alternativement au Canada et à l’étranger.

Par son dynamisme, son excellente connaissance des mi-

lieux canadianistes, son action fédératrice et son réseau de

relations, James E. Page joue donc un rôle fondamental dans

la création et les premiers pas du CIEC. Le fait qu’il dirige

en même temps l’AEC le conduit à créer un lien très fort

entre les deux organismes, lien essentiel à la naissance et au

développement du CIEC. Les deux organisations partageront

d’ailleurs le même secrétariat jusqu’en 1987 et trois des

quatre premiers présidents du CIEC seront des Canadiens.

Si les relations auront ensuite tendance à se relâcher, il est

important de rappeler ici cette sorte de filiation. En outre,

malgré quelques tensions, les deux organisations resteront

toujours étroitement liées, l’AEC étant membre du Conseil

et coorganisant jusqu’en 1991 une conférence biennale avec

le CIEC.

James E. Page,premier présidentdu CIEC, 1981-1983

21

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

9. Le CIEC, utilisa longtemps le terme « Conseil exécutif » pour qualifier son conseil d’administration. Cette appellation créa parfois quelques confusions avec le « comité exécutif ». Notons que la Constitution parle bien de « Conseil d’administration ». Pour faciliter la lecture nous utiliserons cette dernière expression dans la suite du texte.

Dès son accession à la présidence du CIEC, Pierre Savard

obtient que le secrétariat du CIEC (qui était resté à Willow-

dale) soit transféré à Ottawa et placé sous la direction de

Gaëtan Vallières qui cumulera donc pendant trois ans la

direction générale du CIEC et de l’AEC. En 1986, les deux

secrétariats se sépareront. Béatrice Kowaliczko prendra la

direction générale de l’AEC à partir des nouveaux bureaux

installés à l’Université du Québec à Montréal. Le CIEC res-

tera à Ottawa où il engagera un nouveau directeur général

en la personne de l’économiste Peter Kresl, Gaëtan Vallières

assurant pour sa part la gestion administrative et financière

du secrétariat avant d’assumer aussi la direction des pro-

grammes d’études canadiennes gérés par le CIEC pour le

compte du ministère des Affaires étrangères. Plus que tout

autre, Gaëtan Vallières sera la figure emblématique du CIEC

au sein duquel il travaillera plus de 20 ans. Véritable mé-

moire du Conseil, il en deviendra d’une certaine manière la

conscience, assurant notamment les délicates transitions

lors du départ des directeurs généraux.

C’est également pendant cette période que sont jetées les

bases du fonctionnement du Conseil comme la tradition de

se réunir une fois par an et le souhait d’organiser une tran-

sition entre les présidents. Ceci conduit notamment à la

création dès 1983 d’un poste de « président désigné » dont

le premier titulaire sera l’historien italien Luca Codignola.

Le changement est d’importance et il annonce l’arrivée à la

présidence (1985-87) du premier non-Canadien.

Ces années au cours desquelles le Conseil se structure peu

à peu sont marquées par d’importants débats quant à son

avenir, ses fonctions et son rôle dans la communauté des

canadianistes. Les dirigeants s’interrogent sur la meilleure

manière d’assurer son développement, ce qui pose la ques-

tion des relations avec le ministère des Affaires étrangères.

Depuis sa création, le CIEC avait bénéficié de l’aide finan-

cière de ce dernier, très intéressé à soutenir cette première

organisation internationale de chercheurs en études cana-

diennes. Mais la mise sur pied par le Ministère d’une série

de programmes d’aide aux études canadiennes, fait aussi de

cette organisation sans but lucratif, dirigée par un conseil

d’universitaires, le partenaire idéal pour assurer la gestion

d’une partie de ses programmes. En 1987, le CIEC accepte

sa proposition.

Pierre Savard,président du CIEC,

1983-1985

c. La mise en place des nouvelles structures

En juin 1983, Pierre Savard succède à James E. Page. L’his-

torien de l’Université d’Ottawa apporte au Conseil son aura

intellectuelle, mais aussi son formidable réseau de relations

internationales. Au moment où il accède à la présidence du

CIEC, le secrétariat de l’AEC avait pour sa part déjà démé-

nagé à l’Université d’Ottawa, en janvier 1983, dans des

bureaux de la rue King Edward mis à sa disposition par le

doyen de la Faculté des Arts, Marcel Hamelin. Pour en as-

surer la gestion, Alan Artibise, le nouveau président de l’AEC,

avait engagé comme directeur général, sur les conseils de

Pierre Savard, un jeune historien francophone qui allait pro-

fondément marquer l’histoire du CIEC : Gaëtan Vallières.

L’installation à Ottawa et l’engagement de Gaëtan Vallières

s’inscrivent dans le cadre d’un profond remaniement de la

structure et de la politique de l’AEC. Son nouveau président

décide en effet de donner à son organisation un véritable

visage pancanadien et bilingue avec une forte représenta-

tion francophone. Cette volonté de prendre davantage en

considération l’élément francophone et de mieux faire con-

naître les activités de l’association au Québec se traduit

aussi par l’ouverture, la même année, d’une antenne qué-

bécoise de l’AEC à Montréal. C’est le « projet Québec » géré

par Béatrice Kowaliczko, assistante de Gaëtan Vallières.

22 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

Cette décision a le double mérite de rencontrer les priorités

fixées par les fondateurs du Conseil et d’assurer le maintien

et le renforcement de la petite structure administrative

établie à Ottawa. Elle n’est toutefois pas sans risque. Le

Conseil peut-il s’engager dans la gestion de tels programmes

sans négliger les aspects strictement académiques voire

l’indépendance scientifique à laquelle les canadianistes sont

si attachés ? Sur ce dernier point, on notera que le Ministère

fut toujours très attentif à respecter la liberté académique

des chercheurs, conscient du fait qu’en perdant cette in-

dépendance, les canadianistes perdraient du même coup

toute crédibilité scientifique. Par contre, le risque d’une bu-

reaucratisation du Conseil fera, depuis le milieu des années

80 et jusqu’à aujourd’hui, l’objet de longs et vifs débats.

Une partie du Conseil craignait que la gestion administrative

de différents programmes gouvernementaux ne mobilise une

trop grande partie du temps de travail du secrétariat et pren-

ne ainsi le pas sur les activités strictement scientifiques.

Les autres administrateurs défendaient au contraire l’idée

que non seulement ces nouvelles prérogatives entraient dans

les objectifs du CIEC mais qu’elles constituaient même un

exceptionnel soutien à ses activités. Elles lui permettaient

tout à la fois d’augmenter sa visibilité comme acteur du dé-

veloppement des études canadiennes et de mettre en place

une organisation administrative solide, stable et durable sur

laquelle les canadianistes du monde entier pourraient se

reposer, sans compter que la gestion des contrats financerait

une partie des autres activités scientifiques du CIEC. C’est

finalement cette deuxième option qui l’emporta, au terme

de débats particulièrement houleux sous la présidence de

Luca Codignola qui, rétrospectivement, qualifiera, non sans

humour, sa présidence de « phase de modernisation et de

création de l’État bureaucratique »10.

À la différence de nombreuses autres associations scienti-

fiques internationales dont le rôle consiste exclusivement à

fédérer leurs membres, à assurer la communication entre

eux et à organiser de temps à autre des conférences inter-

nationales, le CIEC s’engageait dans une voie particulière-

ment originale. La gestion des programmes d’études cana-

diennes lui permettait de développer une organisation admi-

nistrative très spécifique : celle d’un secrétariat permanent

établi à Ottawa, encadré par un conseil d’universitaires re-

présentant les associations nationales d’études canadiennes

et qui, en collaboration avec le ministère des Affaires étran-

gères, assurait le financement d’une partie des activités de

ses membres.

Gaëtan Vallières,1988

23

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

10. L. Codignola, La constitution d'une identité canadianiste. Les premières années 1981-1991, Ottawa, CIEC-ICCS, 1991 p. 12.

25

4______________________________________________

L E D É V E L O P P E M E N T( 1 9 8 7 - 1 9 9 5 )

La gestion des programmes du Ministère permet au Conseil de

s’affirmer comme un acteur majeur dans le soutien aux études

canadiennes à travers le monde.

L’année 1987 marque donc un premier tournant majeur

dans l’histoire du CIEC. Non seulement son secrétariat se

sépare officiellement de celui de l’AEC mais cette « émanci-

pation » est concomitante à la décision de s’engager dans

la gestion des programmes d’études canadiennes du Minis-

tère. Qui plus est, elle intervient à un moment où le nombre

de membres est en croissance. Cette nouvelle réalité oblige

le CIEC à repenser fondamentalement son fonctionnement

afin de répondre aux exigences du nouveau contrat tout en

développant diverses actions destinées à renforcer son rôle

de promotion de la recherche scientifique.

a. Gérer les programmesd’études canadiennes

La gestion des programmes d’études canadiennes est con-

fiée dans un premier temps à Lucie Bohac puis elle passe,

après son départ, sous la responsabilité de Gaëtan Vallières,

déjà le plus ancien employé du Conseil. Quant à la direction

générale, elle est assurée en 1987 par l’économiste Peter

Kresl. C’est la première et la seule fois de l’histoire du CIEC

qu’un universitaire et un non-Canadien assume cette fonc-

tion. Il démissionne toutefois moins d’un an plus tard pour

retourner à l’université Bucknell. Christian Pouyez, un autre

historien, reprend le flambeau, en août 1988. C’est lui qui,

en collaboration avec Gaëtan Vallières et les présidents suc-

cessifs, pilotera la première transition majeure du Conseil au

terme de laquelle le « petit club » qui s’était réuni à Halifax

devient une organisation permanente dotée d’un important

appareil administratif.

La gestion des programmes du Ministère permet au Conseil

de s’affirmer comme un acteur majeur dans le soutien aux

études canadiennes à travers le monde. Il coordonne notam-

ment le développement des deux plus anciens programmes

d’études canadiennes et qui sont encore aujourd’hui les plus

populaires parmi les canadianistes : les bourses de recher-

che et les bourses de complément de spécialisation. Elles

permettent à des scientifiques étrangers d’effectuer un sé-

jour d’études d’un mois au Canada. Au terme de celui-ci les

titulaires d’une bourse de recherche doivent produire un

article publiable dans une revue scientifique tandis que ceux

qui ont bénéficié d’une bourse de complément de spéciali-

sation doivent assurer un nouvel enseignement au contenu

canadien. Une présélection des dossiers est effectuée, dans

les pays où elles sont offertes, par un comité scientifique

qui transmet ses recommandations au CIEC. Celui-ci veille

à ce que les procédures soient respectées, achemine les re-

commandations au Ministère pour décision finale et assure

la gestion des octrois.

Déjà de nouveaux programmes…

Au cours des années suivantes, le trio composé de Christian

Pouyez, Gaëtan Vallières et Brian Long pour le Ministère

des Affaires étrangères, épaulés par les présidents successifs

du Conseil se montre particulièrement actif et innovant en

matière de création de nouveaux programmes susceptibles

de soutenir le développement des études canadiennes à

travers le monde.

C’est ainsi qu’en novembre 1991, le CIEC met sur pied, avec

l’aide financière du Ministère, le Programme d’aide aux ré-

seaux de recherche internationaux (PARRI) dont l’objectif est

d’encourager et de faciliter les collaborations entre équipes

canadiennes et étrangères. Un projet de recherche commun

dans le domaine des études canadiennes doit être proposé

au comité de sélection du CIEC qui accorde des fonds per-

mettant d’organiser quelques séminaires de recherche ou

d’autres initiatives ayant pour objectif de renforcer le

Le personnel dusecrétariat, 1988

(Gaëtan Vallières,Nicol Greenough,

Cynthia Stables,Peter Kresl etLucie Bohac)

26 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

réseau. L’intérêt est évident. Il s’agit de mettre en contact

les équipes canadiennes et étrangères non seulement pour

soutenir le développement des études canadiennes dans le

monde mais aussi pour faire profiter les chercheurs cana-

diens de ce large réseau, pour faciliter l’internationalisation

de leurs travaux et le développement de projets de recherche

comparative. C’est aussi une manière de mieux faire con-

naître le CIEC dans les milieux académiques canadiens.

Pour gérer son nouveau programme, celui-ci bénéficie d’une

subvention annuelle du Ministère, distincte du contrat

d’études canadiennes mentionné plus haut. Il doit en outre

créer un comité de sélection spécifique.

Parmi les nouvelles idées qui voient le jour, signalons la

création par le Ministère d’un petit programme de bourses

de recherches de doctorat qui ne connaîtra toutefois pas

l’expansion espérée, faute de ressources financières suffi-

santes. Il sera repris et complété en 1995 par le Conseil lui-

même comme nous le verrons plus loin.

Une autre initiative connaîtra une belle postérité : la mise

sur pied d’une exposition itinérante de livres canadiens. Ce

projet original lancé par le ministère des Affaires étrangères

en collaboration avec le CIEC et l’Association pour l’expor-

tation du livre canadien, propose d’exploiter le réseau inter-

national du Conseil. Il invite en effet les éditeurs canadiens

à constituer une collection d’ouvrages que le CIEC fait voya-

ger dans les différents lieux où se tiennent des conférences

en études canadiennes. Pour les éditeurs, c’est une oppor-

tunité unique de toucher leur public cible en dehors des fron-

tières canadiennes. Pour les canadianistes étrangers, c’est

l’occasion de découvrir directement une sélection de titres

récents en études canadiennes. Ces expositions itinérantes

sont devenues une véritable tradition des colloques d’études

canadiennes, très appréciée des canadianistes étrangers.

Elles sont accompagnées d’un catalogue réalisé par les édi-

teurs et envoyé chaque année à tous les canadianistes recen-

sés dans la banque de données du Conseil.

Le développement des programmes d’appui aux études

canadiennes dans le monde se poursuit donc, à telle ensei-

gne qu’en mai 1992, le directeur général peut déjà annon-

cer que le CIEC participe à l’administration de 13 d’entre

eux. Quatre s’adressent à des particuliers :

Le programme des bourses de complément

de spécialisation

Le programme des bourses de recherche

Le programme des bourses de recherche de doctorat

Le programme de bourses pour chercheurs émérites

(États-Unis seulement)

27LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

Réunion du Comité exécutif,Château Montebello, mai 1991 :de gauche à droite, Alan Artibise,Hans-Josef Niederehe, Brian Long,Linda Jones, Louise Poulin, GaëtanVallières, William Metcalfe &Christian Pouyez.

Neuf autres sont dirigés vers des institutions ou des groupes

de chercheurs :

Le programme d’aide aux réseaux de recherche

internationaux

L’exposition itinérante de livres sur les

études canadiennes

Le programme des bourses de recherche pour

les universités11

Les subventions pour le développement des

programmes en études canadiennes12

Le programme d’appui aux conférences (qui concerne

uniquement les États-Unis)

Le programme de soutien aux bibliothèques qui vise à

créer ou accroître les collections d’ouvrages sur le

Canada dans les bibliothèques étrangères

Les bourses du premier ministre du Canada pour l’édi-

tion (destinées uniquement au Japon, pour encourager

les maisons d’édition à publier des ouvrages scien-

tifiques sur le Canada en japonais)

Le programme d’aide aux conférenciers des congrès

d’études canadiennes (qui permet aux associations et

centres d’études canadiennes de recevoir une petite

subvention pour défrayer le coût de participation à

leurs congrès de membres d’autres associations

d’études canadiennes)

Le programme d’échange de personnalités du secteur

culturel (PEPC) qui permet d’inviter des Canadiens à

effectuer une tournée de conférences à l’étranger13

Au-delà de la gestion de ces programmes spécifiques, le

CIEC entreprend la constitution d’une banque de données

reprenant les informations sur tous les canadianistes qui ont

pris la peine de lui renvoyer un formulaire précisant leurs

coordonnées et champs d’intérêt. Ce travail qui répond par-

faitement à l’un des objectifs que s’est assigné le Conseil (la

création d’une communauté internationale de canadianistes),

débouche sur la publication de répertoires permettant tout à

la fois de faciliter les contacts entre les chercheurs, d’éta-

blir une liste des organisations d’études canadiennes et de

mettre en exergue l’importance du réseau international. Le

premier Répertoire international des Études canadiennes

reprenant la liste des associations, centres et programmes

existant au Canada et dans le monde fut publié en 1980

sous la direction de James E. Page par l’AEC. Il sera suivi par

trois autres réalisés en 1984, 1986 et 1989 par le CIEC.

Parallèlement le CIEC publie en 1989, un premier répertoi-

re des canadianistes qui recense 3800 personnes travaillant

dans le domaine des études canadiennes. À partir de 1991,

les informations sur les canadianistes et les organisations

et programmes d’études canadiennes seront regroupées dans

un même volume. Grâce au travail de Linda Jones, la plupart

de l’information contenue dans le répertoire est aujourd’hui

accessible sur le site Web du CIEC. Aujourd’hui, cette ban-

que de données à champs interrogeables répertorie plus de

6200 canadianistes.

C’est le même souci de réaliser une série d’instruments

utiles aux chercheurs étrangers intéressés au Canada, qui

conduit le CIEC à publier en 1991, à la demande du Minis-

tère une bibliographie annotée de plus de 400 pages, com-

pilée par J.André Senécal avec l’aide de Linda Jones et

intitulée Canada : introduction bibliographique14 ainsi qu’un

Guide à l’usage des canadianistes étrangers au Canada ré-

digé par Gaëtan Vallières et Susan Winch dont l’objectif est

de faciliter la prise de contact avec le Canada des chercheurs

Publications etthèses étrangères

28

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

11. Ce programme aussi appelé « bourses de recherche institutionnelles » est dans un premier temps offert à la Grande-Bretagne et à l’Australie. Il sera ensuite étendu à d’autres régions du monde. C’est en fait l’ancêtre des bourses Canada - Asie-Pacifique, Canada - Amérique latine - Caraïbes et Canada-Europe.

12. Ceci est différent des subventions aux associations qui, elles, ont toujours été gérées directement par le Ministère. Pour ce programme-ci (dont l’administration sera par la suite reprise par le Ministère) le CIEC assurera l’évaluation des demandes présentées.

13. La gestion de ce programme sera elle aussi reprise par le Ministère.14. Un complément à cette bibliographie sera publié en 1994. La deuxième édition publiée en 2000 est aujourd’hui disponible sur le site Web du CIEC.

étrangers préparant un voyage d’études ou de recherche de

courte durée. En mars 1992, une version de ce très utile

petit guide sera même publiée en mandarin ! Peu après, un

autre important outil de travail sera réalisé par Linda Jones,

l’ouvrage intitulé Études canadiennes : publications et thèses

étrangères dont la quatrième édition publiée en 1992 pro-

pose déjà plus de 3300 références de livres, périodiques et

thèses traitant du Canada et publiés à l’extérieur de celui-ci

principalement au cours des dix années précédentes.

Si le principal bailleur de fonds reste toujours le ministère

des Affaires étrangères, le Conseil réfléchit dès cette époque

à la manière de diversifier ses sources de revenus. Il entame

ainsi des discussions avec une série d’autres partenaires

intéressés par ce réseau international. Par exemple, en 1988

il signe avec la Bibliothèque nationale du Canada un pre-

mier contrat qui sera renouvelé jusqu’à aujourd’hui consis-

tant à inventorier les ouvrages sur le Canada publiés à

l’étranger. Un autre contrat sera signé avec les Archives na-

tionales du Canada intéressées à mieux connaître les be-

soins et souhaits des canadianistes étrangers en matière

d’archives. Il permettra l’envoi d’un questionnaire spécifique

à tous les canadianistes étrangers répertoriés par le CIEC.

Cette enquête débouchera sur la publication en 1990 d’un

rapport rédigé par Nicole Chamberland et intitulé Les ser-

vices d’archives canadiens à l’étranger. Enquête sur les be-

soins des chercheurs.

Le CIEC se lance dans la gestion desprogrammes de bourses d’étudiants

À côté de l’administration de ces nombreux programmes en

études canadiennes, le CIEC franchit en juin 1989, une

nouvelle étape majeure de son histoire : au terme d’un ap-

pel d’offres, il se voit attribuer la gestion des programmes

de bourses d’études offertes aux Canadiens par les gouver-

nements étrangers. Ce programme, qui était auparavant gé-

ré par l’Association des universités et collèges du Canada,

permet à des étudiants canadiens de poursuivre des études

à l’étranger. Une soixantaine de bourses sont alors offertes.

Sa gestion s’avère très vite beaucoup plus lourde qu’on ne

le croyait initialement. Les demandes d’informations, dé-

passent toutes les prévisions et le suivi des étudiants sélec-

tionnés (obtention des documents ad hoc, etc.) exige un

travail particulièrement long. L’expérience acquise n’est

toutefois pas inutile. Elle permet au secrétariat d’acquérir

un savoir-faire grâce auquel il décroche, en juillet 1990,

l’administration des bourses offertes cette fois par le gou-

vernement canadien lui-même, aux étudiants diplômés de

21 pays étrangers. Le CIEC gérera conjointement les deux

programmes qui seront réunis en un seul lors de l’appel

d’offres de 1995, à nouveau remporté par le Conseil.

L’administration des programmes de bourses d’étudiants

constitue un moment décisif dans l’histoire du Conseil puis-

que, pour la première fois de son histoire, celui-ci s’éloigne

quelque peu de sa mission stricte de développement des

études canadiennes. Les bourses concernent en effet toutes

les disciplines scientifiques. Dans l’optique des dirigeants du

CIEC, ces deux contrats n’ont d’autre raison d’être que d’uti-

liser le savoir-faire du secrétariat dans le domaine académi-

que pour dégager un certain nombre de moyens supplémen-

taires qui pourront être réutilisés au profit du développement

des études canadiennes. Ils permettront notamment au CIEC

d’augmenter son nombre d’employés et les moyens de son

secrétariat tout en se constituant un fonds de réserve. Mais

cette évolution ravive encore un peu plus les inquiétudes de

ceux qui craignent une dérive bureaucratique du CIEC.

La multiplication des activités nécessite aussi un renforce-

ment de l’équipe et l’instauration de nouveaux modes de

gestion au niveau du secrétariat où le rôle de directeur des

programmes tenu par Gaëtan Vallières prend une nouvelle

importance. Le secrétariat qui, après la séparation avec

l’AEC a quitté la rue King Edward pour venir s’installer dans

un bâtiment historique de la ville d’Ottawa situé au numéro

Édifice du2, rue Daly

29LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

2 de la rue Daly, commence déjà à se sentir à l’étroit dans

ces locaux….

Par ailleurs, le CIEC obtient, le 12 septembre 1989, son in-

corporation en vertu de la loi sur les corporations du Canada

afin de pouvoir signer des contrats.

b. L’élargissement du Conseil

Le développement des activités administratives du CIEC in-

tervient à un moment où la croissance des études canadien-

nes à travers le monde conduit de nouvelles associations

nationales à frapper à sa porte. C’est ainsi que le Conseil

accueille successivement comme membres effectifs l’Asso-

ciation nordique d’études canadiennes (en 1984) ainsi que

les associations nationales de Chine et des Pays-Bas (1985),

d’Israël (1986), d’Inde (1987), d’Espagne et d’URSS (1990),

du Brésil, du Venezuela, de la Corée et du Mexique (1994).

Treize ans après sa fondation, le CIEC est donc passé de 9

à 20 membres effectifs auxquels s’ajoutent deux membres

associés (le Centre d’études canadiennes de l’Université

Libre de Bruxelles en 1988 et l’American Council for Quebec

Studies en 1989)15. Cette évolution illustre bien la progres-

sion des études canadiennes à travers le monde : d’une or-

ganisation fortement centrée sur l’Europe occidentale (dont

étaient issus cinq des neufs membres fondateurs), le CIEC

s’est étendu vers l’Asie, l’Amérique latine et une partie de

l’Europe de l’Est, pouvant désormais revendiquer sérieuse-

ment le titre d’ « organisation internationale ». Le seul grand

absent reste bien sûr le continent africain. Notons enfin

que le CIEC connaîtra au cours des dix années suivantes une

réelle stabilité de son nombre de membres avant de rouvrir

ses portes, au début des années 2000, à de nouvelles asso-

ciations d’Amérique latine et d’Europe centrale.

La structure de direction composée depuis 1983 d’un pré-

sident assisté d’un président élu est tout d’abord aménagée

pour se transformer en 1987 en un véritable comité exécutif

de quatre personnes. L’ancien président est invité à demeu-

rer deux années au sein du comité exécutif auquel se joint

un membre « à titre individuel » issu du Conseil d’adminis-

tration16. Cette organisation originale permet non seulement

d’assurer une certaine continuité au niveau de la direction

mais aussi de mieux veiller, entre les réunions, au suivi des

activités sans cesse plus nombreuses prises en charge par

le secrétariat.

Cette croissance du nombre de membres rend d’autant plus

nécessaire la mise en place d’une structure de gestion so-

lide et capable d’assurer les liens avec ces 22 organisations

et la diffusion des informations sur les études canadiennes

auprès de leurs membres qui se répartissent déjà dans près

de trente pays, (certaines associations sont en effet multi-

nationales).

c. Une politique de communicationinterne et externe

La multiplication des programmes gérés par le Conseil, la

croissance de son nombre de membres et la volonté de

mieux faire connaître l’activité de son réseau international

le conduisent à renforcer et à développer sa politique de

communication tant au niveau interne (avec les associations

et leurs membres) qu’externe (avec les milieux gouverne-

mentaux, la presse et les universités du Canada). C’est dans

ce cadre qu’il met en place une série de publications qui

lui permettent d’assurer un lien permanent avec toutes les

personnes intéressées par les études canadiennes.

Les délégués au Conseil d’administration et les présidents

des associations recevront ainsi trois ou quatre fois par an la

Lettre du président17. Ce petit bulletin de liaison interne qui

existe toujours, les tient régulièrement informés des actions

entreprises par les dirigeants du Conseil et notamment des

principales décisions prises lors des réunions du comité

exécutif. La Lettre du président devient un instrument de

gestion d’autant plus important que, suite à la croissance

des activités du secrétariat, les réunions annuelles ne sont

plus suffisantes pour maintenir un véritable lien entre d’une

part les administrateurs du Conseil et d’autre part son

comité exécutif et son secrétariat.

Depuis sa naissance le Conseil avait aussi pris l’habitude de

publier, tous les six mois, un Bulletin du CIEC18 envoyé à

tous les canadianistes membres d’associations représentées

au Conseil. En 1988, la formule est entièrement revue : le

nombre de pages est augmenté et le bulletin d’information

30

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

15. Le statut de membre associé a été créé pour accueillir des institutions et centres de recherche qui ne sont pas des associations nationales ou multinationales d’étudescanadiennes ou qui ne remplissent pas les conditions nécessaires (par exemple en terme de nombre de membres) pour accéder au statut de membre effectif. La principaledifférence réside dans le fait que les membres associés ne bénéficient pas du droit de vote.

16. Nous utiliserons pour cette période l’expression « membre à titre individuel » pour qualifier une fonction qui est parfois appelée « représentant des associations ».17. La première Lettre du président est publiée le 18 avril 1988. Auparavant un ICCS update (produit en anglais seulement) avait été réalisé le 17 juillet 1987 par Peter Kresl.18. Le premier bulletin périodique du CIEC vit le jour en janvier 1982 sous le titre International Canadian Studies News. C’est seulement en avril 1984 (vol. 3, n°1) qu’il prit le

nom de Bulletin du CIEC.

se transforme en un magazine qui prend le nom de Contact

CIEC. Il permet non seulement d’informer les membres des

associations du travail de l’équipe dirigeante mais surtout des

activités des autres associations, des futures conférences,

des publications, etc. C’est aussi l’occasion de consacrer

quelques articles de fond aux études canadiennes dans cer-

taines parties du monde.

Un feuillet d’information bilingue et plus succinct, Le cana-

dianiste international, voit également le jour. L’objectif est

ici de sensibiliser les décideurs publics aux réalisations mar-

quantes en études canadiennes et plus généralement aux

activités du réseau. La publication est envoyée trois fois par

an aux responsables politiques canadiens (députés fédéraux,

ministères, représentants des gouvernements fédéral et pro-

vinciaux à l’étranger), aux ambassades des pays étrangers au

Canada, aux journalistes ainsi qu’à une série de fondations

et d’entreprises canadiennes. En 1993, Le canadianiste in-

ternational était déjà envoyé à près de 1500 personnes.

À partir de 1989, ces trois publications sont complétées

par un rapport annuel qui, outre la présentation du bilan

financier de l’année écoulée permet d’offrir un panorama

des activités du Conseil au cours de celle-ci. Ce rapport,

loin d’être un simple document administratif, sera imprimé

avec soin et utilisé comme véritable carte de visite du CIEC,

permettant de présenter sous une forme agréable un aperçu

succinct de ses activités et réalisations.

Enfin le Conseil publiera régulièrement de petits dépliants

(par exemple Le CIEC en bref) visant surtout à informer les

membres de ses associations des services et programmes

offerts ou gérés par le CIEC.

d. Une ambitieuse politique depromotion scientifique

La Revue internationale d’études canadiennes

On l’a vu, le développement du rôle du CIEC comme gestion-

naire de contrats gouvernementaux inquiétait un certain

nombre d’administrateurs qui brandissaient comme un épou-

vantail le risque d’une forte bureaucratisation du Conseil,

rappelant avec raison que l’action scientifique de promotion

des études canadiennes devait demeurer au centre de ses

préoccupations. Ce n’est donc pas un hasard si, à la fin des

années 1980 un autre projet ambitieux voit le jour, à l’ini-

tiative d’Alan Artibise et de Jean-Michel Lacroix : la création

de la Revue internationale d’études canadiennes (RIEC) pi-

lotée par le CIEC.

Mais, contrairement à toute attente, l’enthousiasme pour

l’initiative qui, cette fois, relève strictement du domaine

académique, n’est pas unanime parmi les membres du

CIEC. La création de la revue fait l’objet de longs débats lors

de la réunion du Conseil de 1988 au terme de laquelle le

Contact CIEC,Printemps 1991 Rapport annuel

1994-1995

31LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

principe est cependant accepté, la décision définitive étant

prise l’année suivante.

Les promoteurs de l’idée voulaient imposer le CIEC comme

un acteur de premier plan sur la scène scientifique cana-

dienne en créant une revue internationale de très haut niveau

dont l’objectif était d’accueillir des articles sur le Canada

produits tant dans le pays qu’à l’extérieur de celui-ci.

Trois types d’objections furent formulées : certains se de-

mandèrent si c’était bien le rôle du Conseil de s’engager

dans une telle activité scientifique, d’autres critiquèrent le

coût de cette nouvelle initiative, d’autres encore regrettèrent

une initiative qui pouvait apparaître comme une concurren-

ce directe aux revues nationales d’études canadiennes. Au

Canada, c’est surtout la Revue d’études canadiennes publiée

depuis une vingtaine d’années à l’Université Trent qui se

sentit la plus menacée. En 1989, son rédacteur en chef,

Michael Peterman fit part au Conseil de ses vives préoccu-

pations s’inquiétant notamment du prix d’abonnement très

compétitif de la nouvelle revue. Lors de la discussion avec

les membres du Conseil, il fut toutefois bien forcé de recon-

naître que si l’on exceptait les Américains, le nombre d’arti-

cles de canadianistes étrangers publiés dans sa revue était

extrêmement limité.

La Revue internationale d’études canadiennes est finalement

lancée sous la présidence de Jean-Michel Lacroix et elle se

dote immédiatement d’un rédacteur en chef prestigieux en

la personne de Paul-André Linteau. Celui-ci lui imprime im-

médiatement un très haut standard de qualité afin de l’im-

poser sur la scène nationale et internationale comme l’une

des publications de référence en études canadiennes.

Depuis 1990, la revue, bilingue et multidisciplinaire, paraît

deux fois par an et propose des articles, des essais critiques

et des notes de recherches sur des thèmes déterminés à

l’avance par le comité de rédaction. À partir de 1996,

chaque numéro réservera toutefois une section à des articles

hors-thème.

Pour faire connaître la nouvelle publication, le premier nu-

méro (consacré à un large bilan de la recherche récente sur

le Canada) est envoyé gracieusement à 4500 canadianistes

à travers le monde mais le nombre d’abonnés reste malgré

tout bien en deçà des espérances des fondateurs de la revue.

Même l’octroi d’un abonnement gratuit d’un an (financé par

le ministère des Affaires étrangères) à tous les récipiendaires

d’une bourse de recherche ou de complément de spéciali-

sation ne réussit pas à faire décoller les ventes. En 1992 le

nombre d’abonnements atteint 650 mais parmi ceux-ci

300 ont été payés par le Ministère pour les titulaires d’une

bourse. En 2005, le nombre s’est stabilisé à 400, dont 130

sont payés par le Ministère.

Ses débuts difficiles n’empêchèrent toutefois pas la Revue

de se tailler peu à peu une belle réputation dans le monde

Le premier numéro de laRevue internationaled’études canadiennes

Paul-André Linteau,à la gauche, rédacteuren chef fondateur de laRIÉC et récipiendairedu Prix internationalNorthern Telecompour les étudescanadiennes en 1990,en compagnie deJean-Michel Lacroix,à la droite, et un deshôtes de l’Associationchinoise d’étudescanadiennes.

32 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

académique canadien, bientôt reconnue puis subvention-

née (à partir de 1996) par le Conseil de recherches en sci-

ences humaines (CRSH), qui, en 2002, lui accordera une

note 88 p. 100 soulignant par là la grande qualité de ses ar-

ticles et la variété des thèmes traités. Elle s’est ainsi impo-

sée comme l’un des « musts » du CIEC, bénéficiant en outre

de la notoriété des ses rédacteurs en chef successifs puis-

qu’à Paul-André Linteau (1990-1992) succéderont le poli-

tologue Kenneth McRoberts (1993-1998) puis le chercheur

en littérature Robert Schwartzwald (1999-2005). Elle est

aujourd’hui dirigée par l’historien Claude Couture, directeur

du Centre d’études canadiennes, à l’université de l’Alberta.

Le comité de rédaction international, composé du rédacteur

en chef et de trois rédacteurs adjoints, prit l’habitude de se

réunir deux fois par an pour choisir les textes et déterminer

les thèmes des numéros suivants19. Il bénéficie du soutien

d’un comité consultatif composé d’un représentant par asso-

ciation membre et chargé notamment de faire mieux connaî-

tre la revue. Toutefois le nombre d’articles de canadianistes

étrangers reste encore relativement limité. En 1997, seule-

ment 30 p. 100 des articles publiés depuis la création de la

revue l’avaient été par des scientifiques non canadiens. Un

rapport préparé en 2003 par Guy Leclair témoigne d’une

légère augmentation pour la période 1998-2002 où l’on

passe à 35 p. 100. Il faut toutefois préciser que, dans le

paysage académique canadien, ce taux est très appréciable

pour une revue portant spécifiquement sur ce pays.

L’administration quotidienne de la revue est assurée par le

secrétariat du Conseil et plus spécifiquement par Guy Leclair

dont la qualité du travail sera régulièrement soulignée dans

les rapports du rédacteur en chef. L’une des bases de la

crédibilité de la revue étant sa totale indépendance scien-

tifique, un protocole fut signé en 1994 pour définir claire-

ment les relations entre le comité de rédaction, le comité

exécutif et le secrétariat.

Le financement de la revue est d’abord assuré par les reve-

nus propres du CIEC et ses abonnements. Elle bénéficiera

toutefois d’aides indirectes (tels les abonnements pour les

boursiers évoqués plus haut) du ministère des Affaires étran-

gères et d’aides directes de CRSH.

Ajoutons que si la naissance de la RIEC avait pu inquiéter

quelques responsables de revues nationales d’études cana-

diennes, le CIEC manifesta toujours une ferme volonté de

soutenir les activités de ces revues et même d’encourager

les collaborations. C’est dans cette perspective qu’il orga-

nisa des rencontres bisannuelles entre les directeurs des

revues d’études canadiennes à l’étranger. La première eut

lieu à La Haye en octobre 1990 à l’occasion d’un congrès

paneuropéen, la deuxième fut organisée à Milan le 26 avril

1992 lors du colloque biennal de l’Association italienne

d’études canadiennes. Les objectifs de ces rencontres étaient

de favoriser le rayonnement, la diffusion et le développement

des revues en échangeant des informations sur les meil-

leures pratiques ou encore en examinant la possibilité de

traduire et de reproduire des articles déjà publiés dans une

autre revue nationale d’études canadiennes.

Du prix Northern Telecom au prix du Gouverneur général

Dans la deuxième moitié des années 1980, la vie du Conseil

(et surtout des comités exécutifs successifs !) est marquée

par d’interminables débats sur le prix annuel décerné par le

CIEC pour souligner le mérite exceptionnel de chercheurs

œuvrant dans le domaine des études canadiennes. Le fait

de décerner un tel prix était vu tout à la fois comme une

De gauche à droite :les rédacteurs en chef

de la RIÉC, RobertSchwartzwald

(1999-2005) etKen McRoberts

(1993-1998)

PHOTO COURTOISIE DE PLUM STUDIO

33

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

19. Il lui sera ensuite demandé d’agir comme comité de sélection du Fonds d’aide à l’édition et du prix Pierre Savard pour un ouvrage en français ou en anglais.

manière de distinguer les lauréats mais aussi de renforcer

la visibilité des canadianistes dans le milieu académique

canadien. Si tout le monde était d’accord sur le principe, le

problème venait surtout des hésitations de la société com-

manditaire qui après avoir accepté avec enthousiasme de

décerner ce prix, s’en désintéressa de plus en plus.

C’est en 1982, lors de contacts entre le premier président du

CIEC, James E. Page, et les dirigeants de Northern Telecom,

(un important fabriquant canadien d’équipement de télé-

communication), qu’était née l’idée de créer un prestigieux

prix annuel honorant un chercheur de haut niveau choisi par

un comité scientifique, pour sa contribution significative au

développement des études canadiennes. La société cana-

dienne dota ce prix d’une médaille en or massif réalisée par

une célèbre artiste canadienne, Dora de Pedery-Hunt, et

d’un chèque de 10 000 $. Le Prix international d’excellen-

ce en études canadiennes fut remis pour la première fois en

1983, à la réunion du CIEC à Vancouver, lors d’un banquet

commandité par Northern Telecom, au Professeur américain

Richard A. Preston, l’un des fondateurs de l’ACSUS.

Le prix international Northern Telecom sera complété en

1985 par une deuxième distinction, le Prix Northern Telecom

des cinq continents, destinée exclusivement à un chercheur

non canadien et constitué d’une médaille d’argent réalisée

par la même artiste et d’un chèque de 5000$.

L’idée d’honorer ainsi un, puis deux canadianistes était ex-

cellente mais ses concepteurs n’avaient sans doute jamais

imaginé les difficultés qui découleraient de la gestion de ce

prix. Les relations du CIEC avec la société Northern Telecom

deviendront de plus en plus complexes car la société, après

avoir voulu se donner une image très canadienne, changea

peu à peu sa stratégie au gré de son développement inter-

national. Elle prit ses distances par rapport à une trop forte

identité nationale et se désintéressa de plus en plus des deux

prix, mettant leur gestionnaire dans une situation difficile.

Fin 1991, le retrait définitif de Northern Telecom et le peu

de succès rencontré dans la recherche d’autres commandi-

taires obligèrent le comité exécutif à renoncer à l’attribution

des prix en 1992 et à imaginer d’autres solutions. À défaut

de pouvoir continuer à doter financièrement cette distinction,

le comité choisit de renforcer son prestige en demandant au

Gouverneur général (qui avait accepté en 1992 de devenir

le président d’honneur du CIEC) l’autorisation de créer un

« Prix international du Gouverneur général en études cana-

diennes ». Le Conseil fut informé en 1993 de l’acceptation

du principe par le Gouverneur général et le nouveau prix fut

décerné pour la première fois en mai 1995 au politologue

Alan Cairns. L’absence de commanditaire privé ne permettant

plus d’accompagner ce prix d’une somme d’argent, il fut con-

venu que le lauréat se verrait remettre un parchemin encadré

et que ses frais de voyage et de séjour pour assister à la ré-

ception seraient couverts par le Conseil. D’autre part, comme

il n’existait plus qu’un seul prix, le CIEC décida en 1996 que

celui-ci serait remis un an sur deux à un non-Canadien.

À côté de ce prix, le CIEC créa en 1988 des Certificats de

mérite remis chaque année à des personnes dont il souhai-

tait souligner l’importante contribution institutionnelle au

développement des études canadiennes.

e. Les tensions entre le centre et la périphérie

Le développement rapide, la diversification et la multiplica-

tion des activités du CIEC sur le territoire canadien, engen-

drèrent un certain nombre de questions, voire de tensions.

C’est surtout l’Association d’études canadiennes (AEC) qui,

à plusieurs reprises, s’inquiéta de l’évolution du Conseil

34 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

Alan Cairns,récipiendaire dupremier Prixinternational duGouverneurGénéral en étudescanadiennes, 1995

PHOTO COURTOISIE DE SGT. MICHEL ROY

décrite plus haut. Au début des années 1980, l’AEC avait

connu une forte croissance de ses activités sur le territoire

canadien grâce notamment au soutien financier du Secré-

tariat d’État. Le CIEC pour sa part bénéficiait de l’aide du

ministère des Affaires étrangères pour multiplier les actions

destinées aux canadianistes étrangers. Si les deux organisa-

tions semblaient avoir des champs d’activités bien distincts,

ceux-ci se recoupaient néanmoins sur certains points et la

séparation de leurs secrétariats en 1987 fut loin de résoudre

tous les problèmes. L’AEC qui, comme on l’a vu, avait joué

un rôle essentiel dans la naissance du CIEC, commença à

exprimer des critiques de plus en plus nombreuses quant

aux nouvelles responsabilités assumées par celui-ci estimant

notamment que certaines actions menées au Canada consti-

tuaient une concurrence directe. La situation était d’autant

plus mal vécue que la croissance du CIEC avait fait perdre

à l’AEC une partie de l’influence et du statut international

dont elle pouvait se prévaloir.

Il y eut donc, à plusieurs reprises, quelques mises au point

entre les responsables des deux organismes. Les dirigeants

de l’AEC souhaitaient notamment jouir d’une sorte de privi-

lège de primus inter pares dans la mesure où les activités de

l’ensemble des membres du CIEC portaient sur le Canada.

Ils demandèrent une révision des structures du CIEC afin

de diminuer la marge de manœuvre de son secrétariat entre

les réunions. Ils exprimèrent aussi le souhait d’obtenir une

sorte d’alternance à la présidence entre un Canadien et un

non-Canadien20 ou tout au moins la garantie d’une présence

canadienne continue au sein du comité exécutif. Ces pro-

positions reçurent un accueil mitigé dans un Conseil auquel

se joignaient sans cesse de nouvelles associations et dont la

plupart des administrateurs défendaient le principe d’une

égalité absolue entre les membres. Qui plus est, certains dé-

légués nationaux soulignèrent que, par nature, l’Association

canadienne n’était pas représentative de tous les canadia-

nistes du pays, ce qui la distinguait très nettement des

autres associations nationales. Si, à l’extérieur du Canada, il

apparaissait en effet légitime à tous ceux qui travaillaient sur

ce pays d’unir leurs forces au sein d’une association natio-

nale qui facilitait les liens entre eux et avec le Canada, la

situation était bien différente au Canada où nombre de

canadianistes préféraient s’affilier prioritairement à leur as-

sociation disciplinaire. Seuls certains d’entre eux estimaient

utile de prendre une deuxième affiliation auprès de l’AEC.

Dans les mois qui précédèrent la réunion de Montebello

(1991), (où le Conseil s’apprêtait précisément à fêter son

dixième anniversaire !), le débat entre les deux organisations

fut particulièrement vif. Le CIEC donna toutefois un certain

nombre de gages de bonne volonté en proposant par exem-

ple à l’AEC de gérer conjointement un nouveau programme

dont l’objectif était d’organiser des tournées de conférences

au Canada pour des chercheurs étrangers travaillant sur ce

pays. Il s’agissait notamment de les encourager à sortir du ré-

seau traditionnel des universités pour présenter leurs travaux

35

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

20. Il y avait eu, d’après Luca Codignola, un accord tacite sur ce principe aux débuts du CIEC mais le nombre croissant d’associations membres le rendit impossible à appliquer dans la mesure où il aurait signifié, pour certaines d’entre elles, une très longue attente avant d’accéder à la tête du Conseil.

Réunion du Conseild’administration,Château Montebello,mai 1991.

mais aussi leurs perceptions du Canada à des publics nou-

veaux, extérieurs au monde académique. L’objectif était

bien sûr d’attirer l’attention des Canadiens sur l’importance

des recherches internationales menées sur leur pays, une

manière de souligner qu‘un nombre important de scientifi-

ques étrangers jugeaient le Canada suffisamment intéres-

sant pour y consacrer une partie de leurs travaux. Il fut

décidé que ce programme (qui connut un réel succès) serait

géré par l’Association d’études canadiennes pour le compte

du CIEC. Ce geste ne suffit toutefois pas à apaiser totale-

ment les tensions21.

Ajoutons qu’à côté des critiques de l’AEC, plusieurs scienti-

fiques canadiens exprimèrent aussi quelques réserves quant

à l’idée de voir une organisation internationale assurer la

gestion de programmes du ministère canadien des Affaires

étrangères. D’autres s’émurent des fonds accordés à des

chercheurs étrangers par le gouvernement fédéral, au mo-

ment où la situation des universités canadiennes n’était pas

des plus brillantes.

Au sein même du Conseil, plusieurs voix s’élevèrent pour

faire part de l’existence d’un certain malaise face à la crois-

sance très rapide du Conseil qui, en quelques années, était

passé du statut de petite association scientifique composé

d’une poignée de passionnés des études canadiennes à

celui d’organisation internationale comptant 20 membres

effectifs et 2 membres associés et gérant une telle quantité

de programmes qu’il était parfois difficile aux nouveaux

membres du Conseil d’administration eux-mêmes de bien

saisir l’ensemble des activités du CIEC. Ces constats appa-

raissent très clairement dans le procès-verbal de la réunion

du Conseil de 1992 à Jérusalem. Un document intitulé

« Politique du CIEC en ce qui a trait au contrat » fut mis à

l’ordre du jour. Son préambule fait explicitement mention

de ce malaise et de la nécessité de rappeler ce que fait le

secrétariat afin d’entamer une « franche discussion » sur les

raisons pour lesquelles il mène des activités comme la ges-

tion des contrats de bourses dont les finalités échappent à

certains membres. Le document souligne que l’administra-

tion de tels programmes, un peu éloignés du mandat initial

du CIEC, produit des revenus qui lui permettent de subven-

tionner ses activités propres comme par exemple la RIEC.

Ce sont aussi ces réflexions qui conduisent le comité exécu-

tif à élaborer un premier plan quinquennal pour la période

1995-2000.

Certains membres du Conseil regardèrent aussi avec in-

quiétude, la naissance en 1990, à l’initiative de Cornelius

Remie, d’une European Taskforce on Canadian Studies, plus

tard rebaptisée European Network on Canadian Studies /

Réseau européen d’études canadiennes, croyant y déceler la

renaissance du vieux rêve d’un Conseil européen d’études

canadiennes.

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________21. Le programme sera supprimé en 1998.

36

37

5______________________________________________

L E R E N F O R C E M E N T( 1 9 9 5 - 2 0 0 5 )

C’est à la réunion de mai 1998 que le CIEC lance une première

série de programmes d’appui aux études canadiennes.

L’année 1995 peut être considérée comme un deuxième

tournant important dans la vie du Conseil. Les grandes lignes

de la politique et de la stratégie sont tracées, une série de

programmes essentiels sont lancés. Le CIEC entre alors dans

une nouvelle phase de son histoire marquée principalement

par une volonté de consolider ses acquis, de renforcer sa

structure et d’améliorer son fonctionnement interne tout en

mettant en place quelques initiatives nouvelles.

Cette nouvelle période est symbolisée par la mise sur pied

d’un premier plan stratégique quinquennal (1995-2000)

qui permet aux délégués de tracer avec le comité exécutif

les grandes lignes de la politique du Conseil au cours de

ces cinq années. Le plan s’articule autour de quatre objec-

tifs majeurs : la diversification des sources de financement,

l’amélioration de la communication avec les membres, l’ac-

croissement de la visibilité du Conseil au Canada, la conso-

lidation de son membership et de ses activités. Ce plan

sera renouvelé et mis à jour pour la période 2000-2005 et

le Conseil a adopté en mai 2005 la version finale de son

troisième plan stratégique qui couvre cette fois une période

de trois ans.

a. À la recherche de nouveauxfinancements…

La gestion des contrats du ministère des Affaires étrangères

constitua toujours la principale source de revenus du Con-

seil. Toutefois ses administrateurs souhaitaient diversifier

les revenus pour développer leurs propres programmes et

mieux assurer l’avenir. L’importance de mettre en place une

campagne de levée de fonds avait été abordée par le comité

exécutif dès 1990 mais une série de contacts avec des so-

ciétés comme Lavalin, Air Canada ou Alcan s’étaient révélés

fort peu fructueux.

En 1992, le CIEC décida de se lancer dans une campagne

plus professionnelle en engageant, avec l’aide du ministère

des Affaires étrangères, un consultant, Ketchum Canada,

pour l’aider à élaborer une stratégie de levée de fonds. L’ob-

jectif était ambitieux puisque le premier plan stratégique

prévoit qu’en 2000, 25 p. 100 des fonds du CIEC devraient

provenir de sources non gouvernementales.

C’est aussi pour soutenir cette nouvelle stratégie que fut créé

en 1994 le groupe des Amis du Conseil dont l’un des objec-

tifs était de faciliter les contacts avec diverses fondations

et entreprises. Malgré les efforts des présidents et directeurs

généraux successifs, les résultats de cette campagne de le-

vée de fonds seront décevants. Tout au plus le CIEC réussit-

il à obtenir de petites sommes d’argent pour organiser ses

réceptions et conférences. Seule exception l’entente d’une

valeur de 80 000 $ passée en 1993 avec Hydro-Québec22,

à l’initiative du nouveau directeur général, Alain Guimont.

Par contre la gestion prudente de l’ensemble des contrats

signés par le CIEC avec les ministères et autres agences

gouvernementales canadiennes lui permit non seulement

d’assurer le financement de son secrétariat mais aussi de

diverses activités qui lui appartenaient en propre (par exem-

ple la RIEC). Le CIEC réussit en outre à accumuler une série

de surplus versés dès 1987 dans un fonds de réserve desti-

né à pallier une éventuelle diminution des revenus mais aus-

si à développer à terme ses propres activités. Le volume de

ce fonds continuera de croître avec les années. En 1996,

le CIEC adopte le principe que le fonds de réserve (près

de 750 000$) soit constitué en fonds de dotation dès que

celui-ci atteindra la somme d’un million de dollars. L’année

suivante, grâce à une contribution du ministère des Affaires

étrangères, le fonds atteint un million et devient donc un

fonds de dotation. De nouvelles contributions amènent les

gestionnaires du fonds à prévoir des revenus moyens de

l’ordre de 120 000$ par année, qui financeront de nou-

veaux programmes d’appui aux études canadiennes. Pru-

dent, le CIEC adopte aussi un règlement qui prévoit que

pour maintenir la valeur réelle de ce fonds un montant équi-

valent au taux annuel d’inflation canadienne y sera réinvesti

tandis que le reste des intérêts pourra être utilisé pour

financer des projets visant l’émergence et le développement

des futures générations de canadianistes. C’est à la réunion

de mai 1998 que le CIEC lance une première série de pro-

grammes d’appui aux études canadiennes.

Les premiers revenus dégagés de ce fonds furent affectés

au financement de bourses d’un mois pour les chercheurs

préparant une thèse de maîtrise ou de doctorat en études

canadiennes. Cette idée, présentée par John Lennox lors du

Conseil de mai 1995 avait semblé suffisamment importante

pour que le CIEC décide de l’intégrer dans son budget

38

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

22. Au terme de l’entente initiale les fonds devaient être utilisés pour créer, faire la promotion et administrer : 10 suppléments de bourses d’une valeur de 15 000$ destinées àdes personnes travaillant dans un des champs de recherche définis par Hydro-Québec (génie et technologie, efficacité énergétique, études techniques du Nord, étudesenvironnementales et études nordiques); un programme d’appui aux réseaux de recherche d’une valeur de 40 000$ dans les mêmes disciplines; ainsi qu’une petite campagne depublicité (2000$). Le projet comprenait des frais de gestion de 15 000$. Par ailleurs la société s’engageait à subventionner à hauteur de 8000$ un numéro de la RIEC portantsur l’environnement. Le projet de numéro spécial de la revue se heurta cependant à l’opposition de son comité de rédaction et ne vit pas le jour. Finalement, d’autres aspects del’entente seront abrégés, si bien que le projet prit fin alors qu’il avait à peine atteint 50 000$.

annuel avant même d’avoir trouvé d’éventuels commandi-

taires. En effet, la première adjudication (de cinq bourses)

eut lieu en 1996. Lors de la création du fonds de dotation

ce programme fut donc, très logiquement, considéré comme

prioritaire. Dix bourses seront ainsi proposées aux étudiants

souhaitant effectuer un séjour au Canada (pour les étrangers)

ou dans un autre pays (pour les Canadiens travaillant sur un

sujet canadien qui justifie un tel déplacement) dans le

cadre de leur thèse de fin d’étude.

Le Conseil décida aussi d’affecter une partie des revenus

du fonds de dotation à l’aide à l’édition (pour encourager la

publication au Canada d’ouvrages rédigés par des canadia-

nistes étrangers); à l’aide à la traduction en français ou en

anglais d’ouvrages dans une autre langue et réalisés par des

canadianistes étrangers; au financement de collaborations

entre associations et/ou centres d’études canadiennes; et à

la création de petites bourses postdoctorales en études

canadiennes.

La multiplication de ces programmes gérés par le CIEC le

conduisit à rationaliser la structure de ses comités d’adju-

dications. Plutôt que de créer un comité pour chaque type

de subvention ou pour chaque prix, il fut décidé dès 1998

de se limiter à deux grands comités d’adjudication. Le

comité de rédaction de la RIEC fut chargé d’assurer la sé-

lection des projets pour l’aide à la publication et à la tra-

duction, et un autre comité international se réunit une fois

par an pour l’adjudication de tous les autres programmes

de subvention et de prix gérés par le CIEC.

b. La politique de communication

Le CIEC sera également amené à revoir et à renforcer sa

politique de communication. Les formidables progrès de

l’informatique conduisirent très vite le Conseil à assurer sa

présence sur la toile. Le directeur général Alain Guimont qui

succède à Christian Pouyez en 1993 prit une série d’initiati-

ves en ce domaine. En mai 1997, il informa ainsi le Conseil

de l’aboutissement du projet lancé deux ans plus tôt : le

site Web du CIEC était désormais opérationnel. Ce site dont

le concept avait été élaboré par le directeur général puis

développé par une firme d’experts-conseils allait prendre de

plus en plus d’importance dans la politique de communica-

tion du Conseil, facilitant l’accès à une série de données

disponibles au secrétariat. Il sera aussi essentiel pour as-

surer la publicité des programmes administrés par le CIEC.

Ajoutons qu’un groupe de discussion (listserv) sera créé au

même moment, permettant au Conseil de redistribuer vers

toutes les personnes intéressées, les informations utiles qui

lui parvenaient.

En 2001-2002, peu après l’arrivée de Catherine Bastedo-

Boileau comme directrice générale, la politique de commu-

nication du CIEC fut entièrement revue. La présentation du

site Web fut retravaillée et le groupe de discussion qui ré-

pondait très imparfaitement aux souhaits des membres fut

remplacé par la création d’un véritable bulletin électronique

Contact, envoyé chaque semaine aux canadianistes du

monde entier. Le bulletin annonce notamment les colloques

et publications en études canadiennes mais aussi les éché-

ances pour le dépôt des candidatures aux différents program-

mes gérés par le CIEC. Cette nouvelle politique constitua

une petite révolution dans la mesure où elle permit au Con-

seil d’entrer en contact directement et de manière régulière,

avec tous les membres des associations puisque ce bulletin

électronique est envoyé gratuitement à toute personne qui

en fait la demande. Contact, dont le nombre d’abonnés ne

cesse d’augmenter (plus de 2000 abonnés en 2006), est

extrêmement apprécié par les canadianistes du monde en-

tier, tant par sa régularité que par la variété et la qualité des

informations qu’il diffuse.

Pour sa part Le canadianiste international évoqué plus haut

fut entièrement repensé. Il prit la forme d’un petit bulle-

tin illustré et très convivial envoyé trois fois par an aux

Daniel Ben-Natanà gauche, JohnLennox et son

épouse au centre,et le très honorable

Roméo Leblanc àdroite, 1995

39LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

personnalités canadiennes susceptibles d’être intéressées

par les activités du réseau. L’un de ses numéros remplaça

l’ancien bulletin imprimé Contact. Plus volumineux que les

autres, il est adressé une fois par an aux mêmes destina-

taires ainsi qu’à tous les membres des associations d’études

canadiennes du monde. L’ajout de photos en couleur et d’une

mise en page attrayante fait désormais du Canadianiste

international un bel instrument d’information et de promo-

tion du CIEC.

Le secrétariat développa par ailleurs un petit programme

« power point » régulièrement mis à jour et qui permit aux

membres du comité exécutif de présenter lors des conféren-

ces des associations nationales un résumé des activités du

CIEC et surtout des services qu’il peut apporter aux mem-

bres de ses associations. Cette présentation fut complétée

par l’impression de petits dépliants résumant les conditions

pour postuler aux différents programmes offerts ou gérés

par le Conseil.

On notera enfin qu’à côté de ces réalisations, Catherine

Bastedo-Boileau mènera, avec les présidents successifs,

une politique de relations publiques particulièrement active

qui la conduira à multiplier les rencontres avec des respon-

sables politiques et académiques de la haute fonction publi-

que et des agences gouvernementales. Elle relancera aussi

les contacts avec le groupe des Amis du Conseil.

c. Affirmer sa présence dans le monde académique canadien

Pour compléter cette politique de communication, le Conseil

prit aussi une série de mesures visant à mieux faire connaî-

tre son action dans le monde académique canadien. C’est

dans cette perspective qu’il faut replacer la décision de te-

nir, à partir de 1995, toutes les réunions du Conseil d’ad-

ministration au Canada alors qu’auparavant elles se tenaient

un an sur deux à l’extérieur du pays, généralement en liaison

avec un colloque en études canadiennes. Mais d’autres ini-

tiatives allaient permettre de renforcer encore la visibilité

du Conseil dans le monde universitaire canadien.

Les grandes conférences

En 1992, le CIEC choisit de mettre fin aux congrès con-

joints avec l’AEC qui avaient pourtant l’avantage de se tenir

dans le cadre du rassemblement de chercheurs généré par

la réunion des sociétés savantes (qui deviendra le congrès

des sciences sociales et humaines). Après la conférence con-

jointe de Kingston (1991) certains administrateurs avaient

en effet exprimé leur déception face au peu d’intérêt mani-

festé à l’égard des interventions des participants étrangers.

Suite à ces critiques, le Conseil de mai 1992, choisit tout

d’abord de substituer à ces colloques communs des ren-

contres directes entres les canadianistes étrangers et les

représentants des principales associations disciplinaires en

études canadiennes. Ainsi, tint-il sa réunion annuelle de

1993 à Ottawa en même temps que le congrès des sciences

sociales et humaines.

Par la suite, le Conseil s’engagera lui-même, à mettre sur

pied, tous les deux ans, un colloque sur un thème spécifi-

que avec comme double objectif d’assurer la rencontre de

chercheurs canadiens et étrangers et d’attirer l’attention de

la communauté scientifique canadienne et sur le travail des

canadianistes étrangers.

La première conférence eut lieu à Ottawa en mai 1995 sur

le thème Langues, cultures et valeurs au Canada à l’aube

du XXIe siècle, la deuxième porta sur Les villes mondiales :

Y a-t-il une place pour le Canada ?, la troisième s’intéressa à

La distinction canadienne au tournant du 21e siècle (2000).

40 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

Le canadianisteinternational, janvier

2002

Ces trois manifestations dont les actes furent publiés ren-

contrèrent un réel succès, notamment grâce à la qualité des

orateurs invités.

Toutefois, quelques critiques formulées au moment de la

préparation de la dernière conférence et portant notamment

sur la nécessité d’impliquer davantage les canadianistes

étrangers dans la préparation de cet événement, conduit le

comité exécutif à proposer une nouvelle formule. La confé-

rence programmée en 2003 sur le thème des Transferts

culturels fut ainsi longuement préparée par le biais de la

constitution de six groupes de recherche internationaux qui

utilisèrent la conférence pour présenter le fruit de près de

deux années de recherches communes sur l’un des aspects

des transferts culturels.

La conférence de 2005 adopta pour sa part une toute autre

approche puisque pour la première fois, le CIEC lança un

vaste appel à communications sur le thème Le Canada vu

d’ailleurs. Il reçut un nombre impressionnant de proposi-

tions au sein desquelles il retint une soixantaine de commu-

nications qui furent présentées dans le cadre d’une série

d’ateliers parallèles. La formule rencontra un vif succès,

non seulement par la qualité des présentations mais aussi

parce qu’elle constitua un lieu de rencontre exceptionnel et

d’échanges entre un grand nombre de canadianistes.

De nouveaux prix

C’est aussi la volonté de mieux mettre en exergue la qualité

et la diversité des travaux sur le Canada réalisé à l’extérieur

du pays qui conduisit le CIEC à créer plusieurs nouveaux prix.

Il y eut tout d’abord les deux prix Pierre Savard récompen-

sant chaque année les deux meilleurs livres en études cana-

diennes écrits par des membres de notre réseau, le premier

Actes de lapremière confé-

rence biennale« Langues, cultures

et valeurs auCanada à l’aube

du XXIe siècle »,1995

41LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

Hans-Josef Niederehe,Béatrice Bagola et AlainGuimont, Baie-James1995

prix (créé en 2002) récompense le meilleur livre écrit dans

une des deux langues nationales du Canada, le deuxième

(crée en 2003) celui rédigé dans une autre langue que le

français ou l’anglais. Le Conseil a ensuite établi (en 2004)

le prix de la meilleure thèse de doctorat en études cana-

diennes défendue au sein du réseau, quelque soit la langue

de celle-ci. Le comité éditorial de la RIEC a accepté de

jouer le rôle de jury pour le meilleur livre écrit en français ou

en anglais tandis que le comité d’adjudication des program-

mes d’études canadiennes administre les deux autres prix.

Tous trois sont constitués d’un parchemin et de la prise en

charge par le CIEC des frais de voyage et de séjour des

récipiendaires à la cérémonie de la remise des prix lors de

l’Assemblée générale annuelle.

Encourager les publications au Canada

Le développement des études canadiennes à travers le

monde conduisit un nombre croissant de chercheurs inter-

nationaux à manifester le souhait de publier le résultat de

leurs travaux dans une maison d’édition canadienne. Mal-

heureusement les non-Canadiens ne peuvent bénéficier des

subventions à la publication offertes par le Conseil de re-

cherche en sciences humaines, ce qui rend leurs manuscrits

beaucoup moins attrayants aux yeux d’un éditeur canadien.

C’est pour tenter de remédier partiellement à ce problème

que le Conseil créa en 1996 le fonds de l’aide à l’édition

avec comme objectif de soutenir financièrement la publica-

tion au Canada d’ouvrages sur ce pays écrits par des cana-

dianistes étrangers. Le Conseil imagina tout d’abord une

formule demandant à chaque association de verser annuel-

lement dans ce fonds une contribution volontaire de 500$

pour soutenir ce type de publication au Canada, la sélection

étant faite par le comité de rédaction de la RIEC. Comme

on l’a souligné plus haut, le financement de cette opération

sera ensuite assuré directement par les bénéfices générés

par le fonds de dotation. Plus d’une vingtaine de livres ont

été publiés grâce à ce programme.

C’est en poursuivant le même objectif qu’en 1996, le Con-

seil négocia avec les Presses de l’université Carleton la mise

en place d’une collection spécifique du CIEC destinée à

accueillir des publications collectives en études canadiennes

Livre de Nubia Hanciau, lauréate du Prix Pierre Savard,

livre dans une langue autre quele français ou l’anglais (2005)

Ged Martin (à la droite), undes deux récipiendaires duPrix Pierre Savard, livre enfrançais ou en anglais (2005),remis par Christopher Rolfe,président du CIEC 2005-2007.

Remise du premier PrixPierre Savard (2003), livre en

français ou en anglais : de g.à d., Serge Jaumain, Mme

Suzanne Savard (épouse defeu Pierre Savard),

Annis May Timpson, lau-réate du Prix, Zilá Bernd,

présidente du CIEC2003-2005, et Robert

Schwartzwald, président ducomité de sélection.

42 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

réalisées à l’étranger. Ce programme fut géré par l’agent des

publications en liaison avec le comité éditorial de la RIEC,

les frais de publication étant partagés entre l’association qui

présente l’ouvrage et les presses universitaires. La fermeture

en 1998 des Presses de l’université Carleton conduit le Con-

seil à se tourner vers les Presses de l’Université d’Ottawa, où

la série fut relancée en collaboration avec l’Institut d’études

canadiennes (IEC) de cette université. Le CIEC et l’IEC

créèrent alors un comité éditorial, déchargeant ainsi le Co-

mité de la RIEC de cette tâche.

d. Quelques nouveaux programmes

Le nombre de programmes gérés par le CIEC déjà abondant

au début des années 1990 devait s’accroître encore en

1995. En effet, le CIEC décroche cette année là un nouveau

contrat de cinq ans pour la gestion de bourses interna-

tionales qui comprend outre les programmes de bourses du

gouvernement du Canada et des gouvernements étrangers

qu’il gère déjà, le programme de bourses du Commonwealth

et celui des bourses d’études supérieures de l’Organisation

Cyberidentities: Canadian &European Presence inCyberspace, sous la directionde Leen d’Haenens (Les Pays-Bas), deuxièmeouvrage à paraître dans laCollection internationaled’études canadiennes, 1999

Reading Nelligan, Émile J.Talbot (États-Unis), livre despresses McGill-Queen’s qui areçu un appui financier dansle cadre du Fonds d’aide àl’édition du CIEC (2002)

De Français à paysans:modernité et tradition dans le

peuplement du Canadafrançais, de Leslie Choquette(États-Unis), livre des presses

Septentrion, qui a reçu unappui financier dans le cadre

du Fonds d’aide à latraduction du CIEC (2001)

Thèse de Sirma Bilge (France),première lauréate du Prix de la

meilleure thèse en étudescanadiennes (2005)

43LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

des États américains. Pour les bourses de maîtrise et de doc-

torat offertes aux Canadiens par des gouvernements ou autres

organismes étrangers, le rôle du CIEC consiste essentielle-

ment à organiser les concours annuels au Canada : promotion

des programmes, traitement de près de 900 dossiers de can-

didature et présélection d’environ 150 candidats canadiens

à proposer aux autorités étrangères. Pour les bourses que le

Canada offre à l’étranger, il lui faut gérer les invitations à

présenter des candidatures, traiter ces dossiers (plus de 350

chaque année) et les soumettre à un comité d’adjudication

pour octroyer en fin de compte entre 150 et 175 nouvelles

bourses d’études supérieures chaque année (60 à 75 d’entre

elles sont des bourses d’un an, les autres portent sur une

période de deux ou quatre ans). Le CIEC gère bien sûr aussi

toutes les composantes financières : allocations mensuelles

de subsistance, assurances, frais de scolarité, subventions

de recherche et de rédaction de thèse, etc.

En 2000, le CIEC gagne à nouveau, pour une période de

cinq ans, le concours gouvernemental pour la gestion de

ces mêmes programmes de bourses, auxquels s’ajouteront

quelques autres programmes de l’Organisation des États

américains, celui des bourses d’études supérieures Canada-

Mexique et un programme d’échanges universitaires Canada-

Chine. L’année suivante, suite à la création d’un nouveau

programme par la Fondation espagnole d’études canadiennes

et par une institution financière d’épargne espagnole (La

Caixa), le CIEC se voit également octroyer la gestion des

bourses d’études ou de recherche supérieures au Canada ac-

cordées annuellement à une dizaine d’étudiants espagnols.

En terme de personne-année, c’est près de la moitié du per-

sonnel du secrétariat (5 ou 6 personnes-années) qui travaille

à la gestion de l’ensemble de ces programmes de bourses.

Ceci n’empêchera pas le CIEC de lancer plusieurs nouvelles

initiatives parmi lesquelles il faut mentionner trois autres

programmes mis en place au cours de cette période.

Le premier connut un succès relativement limité : en 1996,

le CIEC passa une entente avec la Commission de la Capitale

nationale en vue de l’attribution, chaque année, d’une bour-

se à un chercheur préparant une étude spécifique sur la

région de la capitale nationale. Malheureusement le nombre

de canadianistes intéressés resta très limité et certaines

années la bourse ne fut pas attribuée ce qui conduisit en

2005 à la suspension de ce programme.

Né d’une proposition des responsables des études cana-

diennes des universités d’Ottawa et de Carleton, le séminaire

d’été en études canadiennes est lancé en 1997 avec pour

objectif d’inviter à Ottawa, pendant une semaine, une ving-

taine de chercheurs étrangers intéressés à améliorer leur

connaissance du Canada ou à développer de nouvelles re-

cherches, voire de nouveaux enseignements dans ce domai-

ne. Le séminaire, vivement recommandé aux bénéficiaires

d’une bourse de recherche ou de complément de spéciali-

Participants auSéminaire d’été en

études canadiennes,Calgary, 2002.

44 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

sation, est organisé sous forme de cours et de rencontres

avec des professeurs et des personnalités en vue (artistes,

auteurs, députés, ministres…) de la région d’Ottawa et porte

sur différents aspects de la réalité canadienne. Il se tient

chaque été à Ottawa. Le succès rencontré par la formule et le

souhait d’emmener les nouveaux canadianistes vers d’autres

régions du Canada conduisit le CIEC à dédoubler le séminaire

dès 2003 en développant un deuxième séminaire à l’exté-

rieur d’Ottawa (les trois premières éditions auront lieu dans

l’Ouest du Canada, celle de 2006 dans les Maritimes). Cette

activité, très appréciée des participants, bénéficie d’un sou-

tien financier du ministère des Affaires étrangères qui per-

met notamment de financer un certain nombre de bourses.

À partir de 2000, le CIEC décida d’assurer également la

gestion d’un projet de stages, dont le financement initial

fut assuré par le ministère des Affaires étrangères, puis,

l’année suivante, par le ministère avec la participation de

Ressources humaines Canada, pour enfin être repris unique-

ment par le Ministère. Ce projet international a pour objectif

de fournir aux stagiaires une formation complémentaire et

internationale valorisable dans leur CV, en envoyant, dans

des programmes et centres d’études canadiennes à l’étran-

ger et pour une période de six mois, de jeunes diplômés

canadiens. Le stagiaire reçoit une bourse lui permettant de

couvrir ses frais de voyage et de séjour. Il est accueilli dans

un centre ou un programme d’études canadiennes pour tra-

vailler en fonction d’un programme pré-établi : préparation

de colloques, de séminaires, de cours; aide à la publication

d’ouvrages; assistance au directeur du Centre, etc. Cette ini-

tiative du CIEC rencontrera un réel succès tant parmi les

stagiaires que chez les responsables de centres d’études

canadiennes à l’étranger, heureux de pouvoir bénéficier de

cette précieuse aide logistique.

e. L’expansion des études canadiennesà travers le monde

Après avoir connu une forte croissance internationale le CIEC

avait, comme nous l’avons signalé plus haut, accueilli ses

derniers nouveaux membres en 1994. Pendant près de dix

ans, leur nombre se stabilisa, le Conseil choisissant plutôt de

se concentrer sur l’amélioration de son organisation interne.

En 2001, une nouvelle organisation vient frapper à sa porte,

le Centre d’études canadiennes de l’Université de la Havane

qui, compte tenu de son rôle fédérateur, acquiert le statut de

membre associé. Il est suivi deux ans plus tard par l’Associa-

tion polonaise d’études canadiennes puis, en 2004, par l’As-

sociation représentant les pays d’Europe centrale tandis que

l’Association argentine d’études canadiennes est reçue la

même année mais cette fois comme membre effectif.

Cette évolution illustre les deux nouveaux pôles de déve-

loppement des études canadiennes dans le monde : l’Amé-

rique latine et l’Europe centrale. L’arrivée de Cuba et de

l’Argentine renforce en effet le poids de l’Amérique latine

dans un Conseil où siégeaient déjà le Brésil, le Venezuela

et le Mexique. Le dynamisme des études canadiennes dans

cette partie du monde est en outre illustré par l’accession

à la présidence, en 2003, de la Brésilienne Zila Bernd, par

la naissance d’un réseau latino-américain d’études cana-

diennes et surtout par l’expérience très originale du Semine-

cal. Ce séminaire d’études canadiennes en Amérique latine

lancé en février 2003 à Mexico par un petit groupe de

canadianistes invite chaque année des étudiants préparant

une thèse de maîtrise ou de doctorat en études canadiennes

à présenter et à discuter de leurs recherches. Il est directe-

ment inspiré du séminaire européen pour les étudiants di-

plômés en études canadiennes mis en place depuis 1992

par le Réseau européen d’études canadiennes avec lequel

le Seminecal échange d’ailleurs des étudiants.

Pour sa part l’arrivée au Conseil de la Pologne et de l’Asso-

ciation d’études canadiennes en Europe centrale témoigne

de la rapide progression des études canadiennes dans cette

autre partie du monde où elle a été fortement épaulée

par le Réseau européen d’études canadiennes. Il faut noter

que l’Association d’Europe centrale est aujourd’hui la plus

multinationale des organisations représentées au Conseil

puisqu’elle regroupe huit pays (Bulgarie, Croatie, Tchéquie,

Hongrie, Roumanie, Serbie et Monténégro, Slovaquie et

Slovénie).

Au cours des dernières années, le Conseil a donc encore ren-

forcé son caractère international. Seul, le continent africain

n’y est toujours pas représenté mais la création d’une pre-

mière association d’études canadiennes en Afrique du Sud

(le 7 novembre 2005) et les activités en études canadiennes

de l’Université d’Oujda au Maroc augurent de futurs déve-

45LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

loppements dans cette partie du monde.

47

6______________________________________________

. U N E R E L A T I O N P A R T I C U L I È R EA V E C L E G O U V E R N E M E N T

D U C A N A D A

Une Direction des relations académiques internationales (ACE) est ainsi

créée au début des années 1970, et elle reçoit notamment pour mandat

de soutenir le développement des connaissances sur le Canada, sa culture

et ses valeurs, un peu partout à travers le monde par le biais de

l’enseignement, de la recherche et des publications.

Le CIEC a toujours entretenu des relations suivies avec le

gouvernement canadien et plus spécifiquement le ministère

des Affaires étrangères. Depuis les premiers constats du

rapport Symons démontrant le peu d’intérêt de la diplomatie

canadienne en matière culturelle et scientifique, la situation

a radicalement changé. À côté des efforts menés au sein du

Canada lui-même pour assurer une meilleure formation aux

étudiants fréquentant les différents niveaux d’enseignement,

le ministère des Affaires étrangères va peu à peu développer

une véritable stratégie sur le plan culturel et scientifique

visant notamment à faire valoir, à l’extérieur du pays, la spé-

cificité de celui-ci.

C’est dans cette perspective que le Ministère entreprend de

développer une politique originale en investissant dans le

développement des études canadiennes à l’étranger. Une

Direction des relations académiques internationales (ACE)

est ainsi créée au début des années 1970, et elle reçoit no-

tamment pour mandat de soutenir le développement des

connaissances sur le Canada, sa culture et ses valeurs, un

peu partout à travers le monde par le biais de l’enseigne-

ment, de la recherche et des publications. ACE remplit ces

objectifs à travers divers programmes dont celui des études

canadiennes. Elle en établit les grandes orientations, les pri-

orités et les objectifs en consultation avec les représentants

du Canada à l’étranger et avec divers partenaires parmi les-

quels le CIEC est bien entendu l’un des plus importants. Il

se voit d’ailleurs confier, comme nous l’avons vu, l’adminis-

tration de certaines composantes de ce programme. Par

contre les demandes de subventions des associations, cen-

tres et programmes d’études canadiennes à l’étranger sont

traitées directement par ACE et les représentants du Canada

en poste à l’étranger, ceux-ci acheminant les demandes à

Ottawa assorties de leurs commentaires quant aux activités

et au niveau de financement recommandé.

À côté des études canadiennes, le CIEC administre aussi,

jusqu’en 2005, les programmes de bourses d’études du

gouvernement du Canada et des gouvernements étrangers

évoquées plus haut. Un travail considérable : pour la seule

année 2004-2005, le secrétariat du Conseil eut par exem-

ple à gérer pas moins de 1300 demandes de bourses.

Pour se faire une idée de l’importance financière que revêtait

l’administration de ces programmes gouvernementaux, on

notera qu’en 1997, le contrat d’études canadiennes repré-

sentait près de 25 p. 100 des revenus du CIEC et celui des

bourses environ 45 p. 100. Début de 2005, ces proportions

étaient encore à peu près les mêmes : 30 p. 100 pour le

contrat d’études canadiennes et 42 p. 100 pour celui des

bourses. Notons que ces calculs ne tiennent pas compte des

fonds de programmes, c’est-à-dire des sommes versées aux

boursiers (ou en leur nom) avec l’autorisation du Ministère.

Pour avoir un ordre de grandeur des moyens mis à la dispo-

sition des programmes d’études canadiennes par le Minis-

tère, il suffit de mentionner que pour l’exercice financier

2001-2002 ACE avait dédié un budget de 5,2 millions de

dollars aux études canadiennes à l’étranger : 1,9 million de

dollars était destiné aux programmes gérés par le CIEC pour

le Ministère. Le reste servait au financement des centres et

associations d’études canadiennes à l’étranger et à divers

projets spécifiques en études canadiennes23.

On peut bien entendu s’interroger sur les conséquences et

l’impact de cette collaboration entre des universitaires très

soucieux de leur liberté académique et un gouvernement qui

poursuit des objectifs précis en matière de politique étran-

gère. Il faut reconnaître, et c’est l’une des richesses de ce

partenariat, que le CIEC a toujours exigé et obtenu le strict

respect d’un certain nombre de règles élémentaires. Les

deux plus importantes sont la totale liberté académique de

ses membres et l’évaluation des projets subventionnés dans

le cadre des programmes dont il assure la gestion, à la lu-

mière de leurs seules qualités scientifiques (c’est-à-dire par

le biais d’un jugement par les pairs, en dehors de toute con-

sidération politique). Ces règles ont facilité le développe-

ment de ce partenariat original et permis la naissance, un

peu partout à travers le monde, d’une communauté scien-

tifique informée sur le Canada.

Pourtant, il ne faut pas le cacher, la relation privilégiée du

CIEC avec le gouvernement du Canada a souvent donné lieu

à des questions sur son éventuelle instrumentalisation. Il se-

rait plus exact de parler de convergences d’intérêts nées d’un

dialogue franc et constant. Pour les autorités canadiennes, le

CIEC représente une formidable opportunité de confier à des

chercheurs indépendants et confirmés la gestion de program-

mes d’aide aux études canadiennes. Inversement, cette ges-

tion permet aux membres du CIEC de profiter d’un secrétariat

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

23. F. Harvey, « Le développement des études québécoises dans le monde », Globe, Revue internationale d’études québécoises, 4, 2, 2001, p. 63.48

permanent, doté de moyens logistiques importants et dès lors

capable de venir en aide aux canadianistes du monde entier.

Le tableau ne fut toutefois pas toujours aussi idyllique que

pourrait le laisser supposer cette description théorique. D’a-

bord parce que, nous l’avons déjà souligné, au sein du

Conseil des inquiétudes se firent régulièrement jour quant

aux risques de bureaucratisation que pouvait générer la ges-

tion de ces contrats. Ensuite parce que, même au Ministère,

la politique d’aide aux études canadiennes fut à plusieurs

reprises mise en cause, d’aucuns se demandant si un minis-

tère « des Affaires étrangères » avait bien pour mandat

d’intervenir dans le domaine académique.

Les critiques et interrogations nécessitèrent, de la part des

fonctionnaires convaincus de l’utilité de ses investissements,

des combats souvent épiques pour maintenir des program-

mes qui avaient démontré leur efficacité et éviter de voir

détruits les efforts accomplis pour créer cette communauté

internationale de canadianistes. En 1993, le ministère des

Affaires étrangères fut même à deux doigts de perdre ces

programmes. Lors de la présentation du budget de février

1992, le ministre des Finances avait en effet annoncé son

souhait d’intégrer le Conseil de recherches en sciences hu-

maines dans le Conseil des Arts du Canada et d’y transférer

également la responsabilité des programmes culturels et

universitaires internationaux. Si ce dernier transfert inquié-

tait vivement le CIEC, c’est surtout l’avenir du CRSH qui

provoqua une vaste levée de boucliers dans le monde uni-

versitaire canadien. Malgré celle-ci, le projet de loi C-93

(qui comprenait ces importantes modifications) fut voté par

la Chambre des Communes mais, fait rarissime, il sera re-

jeté par le Sénat à égalité de voix, le 10 juin 1993, au grand

soulagement de la plupart des universitaires canadiens. Le

changement de gouvernement, quelques mois plus tard,

enterra définitivement le projet.

Les questions régulièrement posées sur les programmes

d’études canadiennes démontrent en tout cas l’absolue né-

cessité pour le Conseil de mener une politique de communi-

cation forte et bien ciblée afin de permettre aux décideurs

politiques mais aussi au monde académique canadien, d’être

au fait des réalisations et du rôle du Conseil et de porter

ainsi un jugement informé sur son action.

Tim Rooth, président del’Association britanniqued’études canadiennes(BACS), Jodie Robson,administratrice au secréta-riat de BACS, Jean Labrie,responsable des étudescanadiennes au ministèredes Affaires étrangères etCommerce international,Tom Barnes, présidentde l’Association d’étudescanadiennes aux États-Unis(ACSUS)

49LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

51

7______________________________________________

G É R E R L E C I E C

Dans un document interne de 1997 sur l’évaluation des programmes

on peut lire : « Dans l’esprit de plusieurs, le CIEC est synonyme de

Secrétariat. Il s’agit d’une fausse perception qu’il faut corriger ».

Le CIEC a peu à peu mis en place une structure de gestion

originale qui tient compte d’une série de paramètres. Il doit

tout à la fois assurer un lien étroit avec les associations

nationales qui le composent, veiller à développer une commu-

nauté internationale de canadianistes et gérer les program-

mes que lui sont confiés par le gouvernement du Canada.

Cette triple fonction l’a conduit à développer une organisa-

tion souple et efficace reposant notamment sur un secré-

tariat basé à Ottawa et placé sous la responsabilité d’un

directeur général, en contact permanent avec le président

et son comité exécutif, élus par le Conseil d’administration.

Ce dernier, composé des représentants des associations

membres venant principalement du monde académique, se

réunit une fois par an et détermine les lignes directrices de

l’action du Conseil au cours des douze mois suivants. Il est

donc essentiel de souligner qu’à côté du secrétariat, une par-

tie importante de l’activité du CIEC est liée au travail bé-

névole de ses membres, tout particulièrement de ceux qui

siègent au Conseil d’administration et surtout au comité exé-

cutif. L’ensemble de l’organisation du Conseil est codifié

dans une Constitution dont la première version fut adoptée

en 1985. Elle fut toutefois amendée à plusieurs reprises

suite à de fréquentes discussions (nous sommes au Cana-

da !) sur l’interprétation à donner à certains articles.

a. Le Conseil d’administration

Les grandes décisions d’ordre politique et les principales

orientations des activités du CIEC sont donc prises par un

Conseil d’administration (parfois appelé Conseil exécutif)

composé d’un représentant de chaque association membre

à part entière et des représentants des membres associés

(ceux-ci n’ayant toutefois pas le droit de vote).

Le président dirige ces réunions qui constituent toujours un

moment fort dans la vie du CIEC. Elles réunissent, un peu

à la manière d’une mini-Organisation des Nations Unies,

des administrateurs venus d’un nombre croissant de pays

ayant chacun sa propre conception du fonctionnement d’un

tel organisme. Dès lors, il fut très vite décidé que le Conseil

calquerait son fonctionnement interne sur les règles et tra-

ditions des organisations non gouvernementales canadien-

nes, obligeant par exemple les participants à se familiariser

avec le système de dépôt de motions devant être soutenues

avant de faire l’objet d’une discussion puis d’un vote.

Les réunions du Conseil d’administration ont aujourd’hui

pris la forme d’une assemblée autour d’une grande table rec-

tangulaire où le comité exécutif s’installe à l’une des ex-

trémités tandis que chaque administrateur siège derrière le

ou les petits drapeaux symbolisant le ou les pays qu’il re-

présente. La diversification des tâches assurées par le CIEC

mais aussi l’augmentation de son nombre de membres l’ont

conduit peu à peu à allonger ses réunions annuelles qui,

désormais, occupent pratiquement deux jours entiers.

Comme dans toute organisation fédérale canadienne, les

deux langues de travail furent dès le départ le français et

l’anglais, même si l’on constata très vite une nette prédomi-

nance de cette dernière qui constituait souvent la deuxième

langue (après leur langue nationale) de nombreux délégués.

Les dirigeants du Conseil furent néanmoins attentifs à pro-

duire un maximum de documents dans les deux langues.

En outre, si les débats du Conseil et du comité exécutif se

déroulèrent, eux aussi, majoritairement en anglais, une at-

tention particulière fut toujours portée à la réalisation d’un

résumé des interventions à l’intention des administrateurs

qui ne maîtrisaient qu’une seule des deux langues natio-

nales du Canada. Cette pratique, indispensable à la bonne

gestion du Conseil, allongea les réunions jusqu’au moment

où, en 2002, grâce à l’aide du ministère des Affaires étran-

gères, le Conseil fut en mesure d’offrir aux participants un

système de traduction simultanée.

Pour assurer le suivi des décisions entre les réunions du

Conseil et pour préparer celles-ci, un comité exécutif de

quatre personnes assistées du directeur général fut mis en

place à partir de 1987. Le Conseil établit aussi en son sein

plusieurs commissions chargées de traiter de questions par-

ticulières : groupes de travail sur les finances, groupe de

travail sur les structures, groupe de travail sur le transfert

des programmes culturels et universitaires des Affaires exté-

rieures et Commerce extérieur du Canada, comité de mises

en candidature… Toutefois, depuis la création en 1993 d’un

comité exécutif comprenant deux représentants des associa-

tions, la plupart de ces groupes de travail ont disparu et

l’ensemble des questions soumises au Conseil sont désor-

mais préparées directement par le comité exécutif.

52 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

Si les premières réunions du Conseil se déroulèrent au

Canada, en liaison avec la réunion du Congrès des sociétés

savantes, le souhait d’apporter un soutien aux activités des

associations nationales, le conduisit, dès 1984, à sortir du

pays un an sur deux. Comme nous l’avons mentionné plus

haut cette pratique fut maintenue jusqu’en 1994 (réunion

de Goa – Inde). Dès 1991, plusieurs voix s’étaient en effet

élevées pour souligner le caractère très coûteux de ces réu-

nions extérieures, le fait que l’intérêt commun des cher-

cheurs représentés par les délégués était le Canada et qu’en

se réunissant dans ce pays on faciliterait le développement

de liens avec la communauté scientifique canadienne. Ces

arguments plaidaient en faveur d’un rapatriement des réu-

nions au Canada. L’idée se concrétisera en 1994 par un

amendement à la Constitution prévoyant qu’à l’avenir la réu-

nion annuelle aurait lieu « normalement » au Canada. Dès

1995, toutes les réunions du Conseil s’y déroulèrent en es-

sayant toutefois de les organiser un an sur deux dans une au-

tre ville qu’Ottawa. Le comité exécutif, par contre, choisit de

maintenir la décentralisation de certaines de ses rencontres

afin de visiter des centres d’études canadiennes à l’étranger.

La pratique consistant à se réunir dans un autre pays n’était

pas sans risque. Le Conseil l’expérimenta de façon particu-

lièrement douloureuse lorsqu’il décida de tenir sa réunion

de 1990 en Chine. Ce choix, accueilli dans un premier

temps avec enthousiasme fut assombri par les événements

de la place Tien an Men. La dure répression, qui suivit ce

formidable moment d’ouverture de la Chine vers le monde,

conduisit les dirigeants du Conseil à s’interroger sur l’oppor-

tunité de maintenir la réunion. Après de longues discussions

au sein du comité exécutif mais aussi avec les collègues

chinois et les représentants de l’ambassade du Canada dans

ce pays, il fut proposé de confirmer la réunion si trois condi-

tions précises était remplies : la garantie de l’obtention d’un

visa pour tous les délégués quelle que soit leur nationalité,

la garantie d’une totale liberté de parole, la garantie que les

manifestations organisées en liaison avec cette réunion se-

raient de caractère strictement académique, le président du

CIEC s’engageant pour sa part à dissuader les membres du

CIEC d’exprimer tout jugement politique à l’égard de la situ-

ation en Chine. La réponse favorable à ces trois conditions

conduisit le comité exécutif à maintenir la réunion, tout au

plus fut-elle déplacée au mois de juillet.

Une présence en Chine, au lendemain des événements de

Tien an Men pouvait apparaître comme une légitimation de

ceux-ci, c’est pourquoi, dans sa lettre du président du 10

octobre 1989, Jean-Michel Lacroix justifia ce choix en notant

qu’il s’agissait d’une décision unanime du comité exécutif,

que le CIEC pouvait difficilement condamner officiellement

les événements en Chine alors que la plupart des gouverne-

ments des pays représentés par les membres ne l’avaient

pas fait, enfin qu’il lui semblait essentiel de ne pas abandon-

Le Conseild’administrationà Goa, 1994

53LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

ner les collègues chinois dans une période particulièrement

difficile. Toutes les associations furent finalement représen-

tées, seul le Centre d’études canadiennes de l’Université

Libre de Bruxelles, respectant les consignes données par

son rectorat, refusa d’y participer. L’épisode, douloureux,

illustrait tout à la fois la difficulté que pouvaient représen-

ter ces réunions à l’étranger, mais aussi les conséquences

de l’ouverture du Conseil à un nombre croissant de pays où

la situation des droits de la personne était très variable.

b. Le comité exécutif

Un premier véritable comité exécutif est né en 1987 suite

à une proposition du délégué officiel de l’association améri-

caine. Auparavant le président, assisté à partir de 1983 du

président élu, était le seul à assurer le suivi du travail du

secrétariat entre les réunions. Le comité exécutif sera com-

posé de quatre personnes (président élu, président, prési-

dent sortant et membre à titre individuel). Il se réunit pour

la première fois à Montréal en octobre 1987 et prit l’habi-

tude de se rencontrer trois à quatre fois par an pour assurer

le suivi des décisions du Conseil, pour préparer la future

réunion de celui-ci et surtout pour faire régulièrement le

point avec le directeur général sur la gestion quotidienne

et les grandes orientations à prendre. Ce rôle n’était pas

simple. Le volume des opérations traitées par le CIEC rendait

la gestion comptable de plus en plus complexe, la durée du

mandat du président était particulièrement longue (deux

ans comme président désigné, deux ans comme président

et deux ans comme président sortant) et certains membres

du Conseil estimaient que la latitude de gestion laissée au

comité exécutif était beaucoup trop large.

Pour rapprocher un peu plus le comité exécutif du Conseil

et veiller à une rotation plus régulière de ses membres tout

en assurant une transmission en douceur des informations et

des pratiques d’une équipe à l’autre, sa composition fut

revue en 1993. Il comprend depuis ce moment : le président,

deux représentants des associations (l’un exerçant la fonc-

tion de secrétaire, l’autre celle de trésorier), le nouveau pré-

sident élu (l’année précédant son accession à la présidence)

ou le président sortant (une année après la fin de son man-

dat). Les mandats de président, de secrétaire et de trésorier

étant de deux ans (renouvelable une fois pour ces deux der-

nières fonctions), il est donc possible de siéger un maximum

de quatre années consécutives au comité exécutif.

Le renouvellement régulier des membres du comité exécu-

tif est aussi assuré par le fait qu’une année le Conseil élit

en son sein les deux représentants des associations qui sié-

geront deux ans au comité exécutif et l’année suivante le

futur président (qui, lui, ne doit pas nécessairement faire

partie du Conseil d’administration).

Ces élections devinrent rapidement l’un des moments im-

portants de la vie du Conseil donnant parfois lieu à de vives

tensions. Il faut préciser qu’au départ, la désignation des

Le Comité exécutif àMoncton, 2004 :

Christopher Rolfe,président (tout juste)

désigné; Zilá Bernd,présidente; Serge

Jaumain, présidentsortant; Esther

Mitjans, secrétaire; etJoseph Glass, trésorier

54 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

futurs présidents et membres du comité exécutif se faisait

quasiment par cooptation. Celle-ci fut ensuite formalisée par

la création d’un comité de mise en candidature chargé de

proposer les candidats au Conseil. Si la formule avait le mé-

rite d’éviter au jeune organisme de trop rudes conflits in-

ternes, elle donnait par contre un pouvoir considérable aux

quelques membres de ce comité.

Ce problème apparut clairement à la réunion du Conseil

d’administration de 1989. Lorsque le comité de mise en

candidature proposa à ce Conseil la candidature de Hans

Niederehe au poste de président, le délégué de l’Association

israélienne d’études canadiennes, Daniel Ben-Natan (qui

achevait un premier mandat de deux ans comme membre à

titre individuel du comité exécutif) lut, au nom de son prési-

dent, une lettre le proposant comme candidat et soulignant

que le CIEC ne pouvait se contenter de représenter les

grandes associations d’études canadiennes d’Europe et

d’Amérique du Nord. Daniel Ben-Natan choisit néanmoins,

dans un second temps, de retirer sa candidature afin d’as-

surer au nouveau président un vote unanime.

Deux ans plus tard, lors de la réunion de Montebello, le co-

mité de mise en candidature, qui avait cette fois été saisi de

trois candidatures (Daniel Ben-Natan de l’association isra-

élienne, Cornelius Remie de l’association néerlandaise et

Gladys Symons de l’association canadienne) mais n’avait pas

réussi à trouver un consensus en son sein, choisit de présen-

ter les trois candidats aux suffrages des délégués. Le Conseil

procéda donc à la première véritable élection de son histoire,

au terme de laquelle Daniel Ben-Natan fut choisi comme

président élu.

L’élection de Montebello signifia de facto la fin de cette

première forme de comité de mise en candidature et les can-

didats purent donc se présenter directement aux suffrages,

sans aucune date limite quant au dépôt de leur dossier. En

1996, la candidature de Xavier Arbós, proposée le jour mê-

me de l’élection, conduisit cependant le Conseil à réformer

une nouvelle fois la procédure. Le comité de mise en candi-

dature fut réactivé mais son rôle se limita à trouver plusieurs

candidats pour chaque poste tout en s’assurant que les

administrateurs reçoivent leurs dossiers bien avant la réunion

du Conseil. Lors du Conseil de 2000, un différent portant sur

la recevabilité de candidatures déposées après la date fixée

par le comité de mise en candidature secoua à nouveau le

CIEC et conduisit à inscrire très précisément dans la Cons-

titution le rôle de ce comité.

Notons enfin que dans le bilan qu’il traçait en 1991, Luca

Codignola devait encore conclure que le Conseil restait une

affaire d’hommes dirigé par des Canadiens ou des Europé-

ens. De ce point de vue aussi le CIEC est arrivé à maturité.

La composition du Conseil d’administration s’est progressi-

vement féminisée et l’on a vu de nouveaux pays rejoindre le

Conseil. Cette évolution s’est tout naturellement traduite au

niveau de la direction puisqu’en 1999, l’Américaine Karen

Gould devint la première présidente du Conseil, tandis que

plusieurs femmes faisaient leur entrée dans le comité exécu-

tif. De même, la présidence du Conseil ne fut plus l’apanage

Réception dans la salle duPrésident de la Chambre desCommunes lors du lancementde l’affiche du CIEC en 1994.De gauche à droite : KarenGould, présidente du CIEC(1999-2001); Mitchell Sharp,membre des Amis du Conseil(1994-2004); Jean Piggot,présidente des Amis duConseil (1994-2005); GilbertParent, président de laChambre des Communes,Marie-Laure de Chantal,ministères des Affairesétrangères et Xavier Arbós,président du CIEC (1997-1999)

55LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

des seuls Canadiens et Européens avec l’arrivée à la prési-

dence en 1991 de l’Israélien Daniel Ben-Natan puis, quel-

ques années plus tard, de la Brésilienne Zila Bernd.

c. Le secrétariat

Dans un document interne de 1997 sur l’évaluation des pro-

grammes on peut lire : « Dans l’esprit de plusieurs, le CIEC

est synonyme de Secrétariat. Il s’agit d’une fausse percep-

tion qu’il faut corriger ». Il est vrai que la multiplication des

contrats gérés par le CIEC, la croissance du personnel du

secrétariat et la diversification des tâches qui lui sont con-

fiées conduisirent à un renforcement du poids de celui-ci

au sein de la structure générale du Conseil. Certes, le se-

crétariat garda toujours comme principale mission de veiller

à mettre en œuvre les décisions du Conseil d’administration

sous la direction du comité exécutif, toutefois la gestion

quotidienne prit bientôt une telle place que le rôle du di-

recteur général eut tendance à se renforcer, ce qui n’alla

pas sans causer quelques tensions avec les comités exécu-

tifs successifs.

Le directeur général se trouva en effet à la tête d’une équipe

de plus en plus importante qui assurait tout à la fois la ges-

tion des deux importants contrats « études canadiennes »

et « bourses d’étude » conclus avec le Ministère mais qui

devait en même temps répondre aux sollicitations des asso-

ciations membres, assurer le développement d’une série

d’activités scientifiques (la RIEC, la préparation des grandes

conférences), tenter de diversifier ses sources de finance-

ment, veiller à la bonne organisation des réunions du Conseil

d’administration et du comité exécutif, gérer les programmes

propres du CIEC, faire connaître le Conseil au Canada…

C’est d’ailleurs dans ce contexte et vu l’importance des con-

trats signés avec le gouvernement canadien que l’on choi-

sit de créer, à côté du poste de directeur général, la fonction

essentielle de directeur des programmes qui, comme nous

l’avons vu, fut assumée avec brio par Gaëtan Vallières pen-

dant une quinzaine d’années. Le développement de ces

contrats nécessitait en effet la présence d’une personne en

mesure de veiller spécifiquement à leur exécution tandis que

le directeur général développait une activité de supervision

de toutes les tâches du secrétariat et devenait ainsi le bras

exécutif du Conseil et du comité exécutif, assurant le suivi

de leurs décisions en liaison constante avec le président.

L’histoire du Conseil révèle cependant que la position de

directeur général fut toujours l’une des plus délicates à as-

sumer sur une longue période. Pratiquement tous les direc-

teurs généraux ont en effet quitté leur poste de manière

relativement brutale, souvent suite à des désaccords ou des

tensions avec le comité exécutif. Le constat n’est guère éton-

nant, car le directeur général exerce la fonction de tous les

dangers. Il doit en effet composer avec un comité exécutif

partiellement renouvelé chaque année (et dont il est en fait

le seul membre permanent), ce qui nécessite une exception-

nelle capacité d’adaptation. Il doit en outre, tout comme le

comité exécutif, suivre les directives données chaque année

par un Conseil d’administration qui, lui aussi, connaît un

important taux de rotation de ses membres. À cela s’ajoute

la nécessité d’assurer le relais permanent entres les associa-

tions d’études canadiennes et le secrétariat et d’être un

rouage essentiel dans les contacts (et les contrats) avec le

ministère des Affaires étrangères. Tout comme les prési-

dents, chaque directeur général marquera ainsi son époque.

Jusqu’en 2005, le personnel employé par le CIEC (qui cer-

taines années atteignit une douzaine de personnes) se ré-

partissait en deux groupes : le premier chargé de gérer les

activités spécifiques aux études canadiennes (liées notam-

ment au contrat « études canadiennes » du Ministère) et le

deuxième s’occupant du contrat des bourses d’étudiants.

La perte en 2005 de ce dernier contrat engendra le départ

d’une partie de l’équipe, le recentrage des activités sur les

seules études canadiennes et un nouveau déménagement

dans des bureaux plus petits, moins chers et, pour la premiè-

re fois, très excentrés par rapport au centre ville d’Ottawa, en

dépit du nom de la rue : City Centre, 250!

Le personneldu secrétariat

en 2004

56 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

d. Les Amis du Conseil

Le CIEC eut très rapidement le souci de s’entourer des con-

seils de personnalités canadiennes capables d’assurer sa

promotion au Canada mais aussi de le conseiller sur ses

grands choix stratégiques. C’est dans cette optique que fut

tout d’abord créé en 1988 un « conseil consultatif » com-

posé de cinq personnes issues du secteur des affaires. Son

existence est mentionnée dans le rapport annuel de 1988-

89 mais il ne semble pas avoir eu une grande activité.

Sous la présidence de Daniel Ben-Natan et dans le cadre de

la campagne de levée de fonds, l’idée fut relancée. En mai

1994, le président put annoncer la mise sur pied d’un con-

seil des amis du CIEC, présidé par Jean Pigott, ancienne

députée, conseillère auprès de deux Premiers ministres et

ancienne présidente de la Commission de la Capitale natio-

nale (1985-1992).

Les personnalités qui acceptèrent de faire partie de ce grou-

pe constituèrent des alliés intéressants non seulement pour

mieux faire connaître le Conseil au Canada mais aussi pour

souligner son sérieux et faciliter ses contacts avec différents

groupes extérieurs.

En 2001, il fut décidé de relancer les contacts avec les

« Amis » qui avaient été un peu oubliés en organisant quel-

ques rencontres, en les impliquant davantage dans la vie

du CIEC mais aussi en ajoutant de nouveaux membres à ce

Conseil. Le président-directeur général du Musée canadien

des Civilisations, Victor Rabinovitch, accepta, avec enthou-

siasme, de reprendre la présidence de ce Conseil en 2003.

e. Une structure efficace ?

Cette structure, si elle peut apparaître complexe, s’est néan-

moins révélée efficace au cours des années. Elle a permis

au Conseil d’administration et derrière lui aux scientifiques

de maintenir leur emprise sur le travail du secrétariat en rap-

pelant régulièrement que sa vocation première n’était pas la

gestion des programmes du gouvernement canadien mais la

promotion et le développement des études canadiennes, la

gestion des programmes étant un simple moyen d’atteindre

ces objectifs.

Si le Conseil d’administration mit donc en place des struc-

tures lui permettant d’assurer un contrôle permanent de

l’activité du secrétariat, encore fallait-il que celui-ci travaille

en restant toujours en relations avec « le terrain », c'est-à-

dire avec les membres des associations d’études cana-

diennes réparties un peu partout à travers le monde. Ici

aussi le défi d’une gestion cohérente et responsable n’était

pas simple. Il conduisit au développement d’une série de

moyens de communication évoqués plus haut. À une époque

où, il n’est pas inutile de le rappeler, le courriel n’existait pas

encore, réunir une fois par an des délégués de toutes les

associations membres n’était pas suffisant pour assurer un

contact régulier avec l’ensemble des canadianistes. Dès

lors le volume des informations diffusées lors des Conseils

d’administration qui rejoignait les membres de chaque asso-

ciation a toujours été très variable. Ce constat rendait d’au-

tant plus important l’envoi des bulletins et autres lettres

d’informations évoqués plus haut.

La révolution introduite par Internet a complètement modifié

le paysage. Elle a tout d’abord permis au Conseil d’établir un

site Web grâce auquel les membres de toutes les associations

peuvent désormais, à tout moment, obtenir une information

complète sur celui-ci, sur les activités de ses membres et sur

tous les programmes dont il assure la gestion. Mais dans ce

domaine la principale innovation fut sans conteste la créa-

tion du bulletin électronique Contact, envoyé une fois par

semaine à tous les canadianistes du monde intéressés.

D’une certaine manière Internet permet de renforcer le

dialogue direct entre le Conseil et les membres de ses asso-

ciations ce qui, comme nous l’avons montré, constitue une

petite révolution.

57LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

59

8______________________________________________

S E R V I R L E S C A N A D I A N I S T E S

[Le CIEC] a multiplié les initiatives pour assurer la promotion du

travail des chercheurs membres de ses associations, pour démontrer à

la communauté académique canadienne l’intérêt et l’importance des

travaux réalisés à l’extérieur du pays et pour inciter les chercheurs du

Canada etdel’étranger à multiplier les collaborations.

a. Combien sont-ils ?

L’objectif prioritaire et la raison d’être du CIEC ont toujours

été de servir les « canadianistes ».

Combien sont-ils ? Qui sont-ils ? Que font-ils ? Le CIEC a

depuis de longues années accumulé une série d’informa-

tions qui permettent de mieux connaître les membres de

ses associations. Il manque toutefois une large étude com-

pilant l’ensemble de ces données et qui permettrait d’offrir

une image globale de ce « monde des canadianistes ». Une

telle étude devrait toutefois aborder avec une extrême pru-

dence le nombre total et les champs d’activité des cher-

cheurs en études canadiennes. Il faut en effet être conscient

du fait que tous les scientifiques travaillant sur le Canada

ne sont pas membre d’une association d’études canadiennes.

Ce constat, on l’a vu, est surtout vrai pour le Canada. Il l’est

moins dans d’autres pays où, par contre, certains ont pu

s’affilier à une association d’études canadiennes simplement

par sympathie ou parce qu’au cours de leur carrière profes-

sionnelle ils ont été un bref moment en contact avec le

Canada. Il faut encore tenir compte du fait que toutes les

associations ne sont pas encore affiliées au CIEC (même si

la plupart d’entre elles sont vouées à le devenir) et que cel-

les qui en font partie fournissent annuellement des données

chiffrées impossible à vérifier (qui en plus déterminent le

montant de la cotisation annuelle !). Le CIEC a par ailleurs

très peu d’informations directes sur les membres de ces as-

sociations. C’est notamment pour remédier à cette situation

qu’il a développé ses propres instruments comme le réper-

toire international des canadianistes évoqué plus haut. Il

permet au moins de localiser et d’avoir une idée des disci-

plines de ceux qui ont pris la peine de remplir le question-

naire qui leur a été adressé.

Il n’est pas improbable non plus que le développement d’or-

ganisations, comme l’AIEQ (Association internationale des

études québécoises) et dans une moindre mesure la toute

récente AIEA (Association internationale des études aca-

diennes), a conduit un certain nombre de chercheurs tra-

vaillant sur une partie du Canada à s’affilier exclusivement

à l’une de ses organisations (dont nous parlerons plus loin)

sans éprouver le besoin de rejoindre en plus leur association

nationale d’études canadiennes.

Bref, fournir un chiffre précis du nombre actuel de « ca-

nadianistes » est une gageure, surtout si l’on y inclut les

chercheurs travaillant au Canada. Les répertoires des ca-

nadianistes réalisés par le CIEC totalisent 4470 personnes

en 1991, 5900 en 1995 et un peu plus de 6100 en 1999.

La banque de données informatisée du CIEC en compte

aujourd’hui 6200 tandis que le nombre total de membres

déclarés par les associations membres du CIEC s’élève à

un peu plus de 8200. Les éléments évoqués plus haut per-

mettent toutefois de penser que le nombre de « canadian-

istes » est très probablement plus élevé. Le CIEC a donc

choisi dans son discours officiel d’en donner une simple

estimation. Celle-ci fut d’abord fixée à 3000 puis 5000.

Aujourd’hui les représentants officiels du CIEC parlent

généralement de 7000 canadianistes dans le monde, ce qui

est donc inférieur au nombre total de membres annoncés

par toutes les associations.

Pour déterminer les domaines d’activité de ces canadia-

nistes, il serait utile de mener une étude systématique des

informations contenues dans les répertoires du CIEC com-

binée avec les statistiques liées aux demandes de bourses

de recherche ou de complément de spécialisation qui cons-

tituent de bons indices des « recherches en cours ».

b. Comment servir ces canadianistes ?

Après notre tour d’horizon de l’histoire et du fonctionnement

du Conseil, il est intéressant, en terminant, de s’arrêter un

instant sur la manière dont le CIEC sert les canadianistes.

Ceci nous permettra de résumer rapidement quelques-uns

des points évoqués plus en détail dans les pages précéden-

tes et de montrer comment ils s’intègrent dans la stratégie

globale du Conseil.

Le CIEC s’est construit autour de trois objectifs majeurs :

assurer la promotion des activités scientifiques en

études canadiennes

créer une communauté internationale de canadianistes

assurer la diffusion de l’information sur les

études canadiennes

60 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES

La promotion des activités scientifiques

En fédérant un nombre important de chercheurs travaillant

sur le Canada, le CIEC offre une meilleure assise et une plus

grande visibilité à leurs travaux tant au niveau international

qu’au Canada lui-même. Depuis sa création, il a toujours

été attentif au fait que sa vocation première se situait à ce

niveau et il a multiplié les initiatives pour assurer la promo-

tion du travail des chercheurs membres de ses associations,

pour démontrer à la communauté académique canadienne

l’intérêt et l’importance des travaux réalisés à l’extérieur du

pays et pour inciter les chercheurs du Canada et de l’étran-

ger à multiplier les collaborations.

C’est ainsi que le CIEC ne s’est pas contenté d’apporter un

soutien aux conférences, publications scientifiques et aux

enseignements en études canadiennes dans les universités

de tous les pays représentés en son sein mais il a également

développé lui-même une série de manifestations scienti-

fiques internationales parmi lesquelles on retiendra notam-

ment l’organisation de grandes conférences sur le Canada

réunissant Canadiens et étrangers.

La création et le développement de la Revue internationale

d’études canadiennes s’inscrit dans la même perspective.

La Revue répond à un des objectifs essentiels du CIEC :

permettre aux canadianistes travaillant à l’extérieur du Ca-

nada de faire connaître leurs travaux dans des publications

aisément accessibles au Canada. C’est aussi la raison qui a

conduit le CIEC à créer sa propre collection en études cana-

diennes puis à développer diverses formules d’aide à l’édition.

C’est toujours pour remplir cette première mission de pro-

motion des activités scientifiques des canadianistes que le

CIEC a accepté d’assurer, pour le compte de différents mi-

nistères (principalement le ministère des Affaires étrangè-

res) et agences gouvernementales, la gestion d’une série de

programmes (notamment en études canadiennes mais aussi

dans le domaine des bourses du gouvernement canadien et

des gouvernements étrangers24), la réalisation de biblio-

graphies, d’enquêtes, etc.

Enfin, il ne faut pas oublier que le CIEC a aussi développé

un petit centre de références permettant aux canadianistes

étrangers désireux d’obtenir de l’aide, par exemple dans le

Participation étudianteà la conférence biennaledu CIEC 2003

61

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

24. Il faut simplement apporter une petite nuance à propos du programme des bourses. Nous avons montré plus haut qu’il utilisait le savoir-faire du secrétariat pour administrer un domaine qui ne relevait pas spécifiquement des études canadiennes mais était susceptible de générer des revenus supplémentaires. On peut toutefois considérer que la notoriété apportée au CIEC (qui par ce biais entre en contact avec des centaines de demandeurs de bourse étrangers et canadiens) relève aussi de ce premier grand objectif de promotion scientifique auprès des nouvelles générations.

cadre de recherches bibliographiques, de communiquer avec

sa responsable des affaires académiques, Linda Jones.

La création d’une communauté internationale

de canadianistes

Faire participer les canadianistes étrangers aux débats scien-

tifiques canadiens et favoriser les échanges avec la com-

munauté scientifique canadienne nécessitent toutefois le

développement de relations étroites entre ces chercheurs

répartis aux quatre coins du monde. Si les liens se tissent

naturellement au sein des associations nationales, le CIEC

a toujours tenté d’inciter ces chercheurs à dépasser celles-

ci pour entrer en contact avec des scientifiques d’autres pays

et notamment du Canada. C’est dans cette optique que tous

les bulletins d’information évoqués plus haut ont été mis en

place, le bulletin électronique du CIEC étant de ce point de

vue la plus importante réalisation qui, grâce à la magie

d’Internet, constitue désormais un exceptionnel moyen de

diffusion de l’information et de prise de contact entre tous

les chercheurs. Il assure une très forte présence du CIEC sur

la toile et permet un contact hebdomadaire direct avec plus

de 2000 canadianistes à travers le monde et indirect avec

un nombre plus grand encore puisque de nombreuses asso-

ciations reprennent ces informations dans leurs propres bul-

letins imprimés ou électroniques.

Très vite les membres du CIEC exprimèrent aussi leur souci

d’assurer la pérennité de leur œuvre. C’est dans cette per-

spective qu’une attention toute particulière fut apportée à

la « relève », l’objectif étant d’encourager un nombre crois-

sant de nouveaux chercheurs à s’engager dans les études

canadiennes. À de nombreuses reprises, le thème fut au

centre des réflexions du Conseil. Elles conduisirent notam-

ment à la création des bourses d’un mois pour les étudiants

préparant une thèse en études canadiennes, à la mise sur

pied de petites bourses postdoctorales, aux encouragements

financiers apportés aux étudiants participant aux confé-

rences du CIEC…

Par ailleurs le CIEC a développé des liens avec l’autre asso-

ciation internationale qui vise, elle aussi, à constituer une

communauté internationale de chercheurs mais dans le do-

maine des études québécoises : l’Association internationale

d’études québécoises (AIEQ). Celle-ci a choisi de s’organiser

sur une base légèrement différente puisqu’au lieu de fédé-

rer des associations, elle regroupe des individus du Québec,

du Canada et de l’étranger. Elle a néanmoins développé des

programmes et actions dont plusieurs s’apparentent à ce

que fait le CIEC depuis de longues années avec toutefois cer-

tains accents différents. Les premiers contacts entre les res-

ponsables de l’AIEQ et du CIEC furent difficiles et donnèrent

même lieu à quelques tensions. Le CIEC invita néanmoins

les dirigeants de la toute jeune AIEQ à rencontrer son Conseil

d’administration en mai 1997. Depuis ce moment la nature

des relations s’est nettement améliorée, facilitée par le fait

que des structures organisationnelles différentes permettent

à de nombreux chercheurs travaillant sur le Québec d’être

membres tout à la fois de l’AIEQ et de leur association na-

tionale d’études canadiennes. Dans son bilan sur le dévelop-

pement des études québécoises à travers le monde publié

en 2001, Fernand Harvey reconnaissait d’ailleurs que « [l]es

études québécoises à l’étranger se sont développées pour

une large part au sein du réseau international des études ca-

nadiennes », même si l’intérêt pour le Québec varie selon les

pays et les disciplines25. Cette complémentarité s’exprime

régulièrement lors des conférences annuelles des associa-

tions membres du CIEC qui ouvrent très souvent leurs portes

aux responsables de l’AIEQ pour leur permettre d’y présen-

ter leurs activités. L’amélioration des relations a été concré-

tisée par la signature en 2003 d’un accord de coopération

entre les deux organismes. Il est très probable que le CIEC

développera des liens aussi étroits avec l’Association interna-

tionale d’études acadiennes, son premier président n’étant

autre que Luca Codignola, dont nous avons souligné le rôle

dans le développement du CIEC.

La diffusion des résultats de la recherche

scientifique et l'information du public

Les activités de diffusion et d'information du CIEC englobent

la diffusion au Canada et à l'étranger des résultats de re-

cherches, d'études et de travaux de canadianistes de divers

pays et la sensibilisation du public à leurs activités afin de

susciter chez le plus grand nombre, intérêt et appui.

Cette troisième mission s’appuie bien sûr sur les instru-

ments déjà évoqués plus haut. Elle repose aussi sur la cons-

62

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

25. F. Harvey, « Le développement des études québécoises dans le monde », Globe, Revue internationale d’études québécoises, 4, 2, 2001, p. 63.

titution de bibliographies reprenant les travaux en études

canadiennes réalisés un peu partout à travers le monde, sur

la préparation de petites brochures présentant les aspects

pratiques des recherches au Canada, sur les conseils dis-

pensés directement par le secrétariat, sur la diffusion de

brochures relatives aux programmes offerts ou gérés par le

CIEC, sur les présentations « power point » des services du

CIEC qui sont régulièrement mis en valeur lors des confé-

rences des associations nationales d’études canadiennes.

En collaboration avec les éditeurs canadiens, le CIEC assure

encore la distribution à l’étranger d’ouvrages sur les études

canadiennes, il diffuse des informations et brochures sur ses

propres réalisations, sur celles de ses membres et répercute

toutes les informations utiles au développement des études

canadiennes (nouvelles publications, appels à communica-

tions, ouvertures de postes en études canadiennes…)

Le CIEC tente par ailleurs d’attirer l’attention des médias ca-

nadiens sur ses activités. On notera que ses succès très

mitigés dans ce domaine sont étonnants dans la mesure où

lorsque des rencontres ont lieu avec les journalistes, ceux-ci

sont toujours très surpris et curieux d’apprendre l’existence

de cette grande communauté internationale de chercheurs

intéressés au Canada et s’interrogent sur les raisons de cette

passion.

Pour souligner avec force son rôle dans la diffusion de la

recherche, par rapport à ses tâches administratives, le CIEC

se présenta même, à la fin des années 1990, comme une

véritable « université virtuelle », rappelant qu’il faisait de la

recherche et de l’enseignement universitaire, publiait des

travaux sur tous les aspects de la société canadienne. Cer-

tains documents26 poussèrent la comparaison jusqu’à con-

sidérer chaque association comme un des campus du CIEC

tandis que le Conseil d’administration serait le Bureau des

Gouverneurs de cette université virtuelle. Sous la présidence

de Karen Gould, l’analogie à l’organisation d’une université

virtuelle fut peu à peu gommée du discours officiel, car elle

était sans doute un peu trop éloignée de la réalité. Mais la

seule existence de ce discours permet au moins de compren-

dre le niveau des ambitions du CIEC au tournant du siècle.

63

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

26. C’est par exemple le cas de l’introduction du document sur l’évaluation des programmes réalisé en 1997.

É P I L O G U E

2005, une nouvelle étape ?

Nous avons vu plus haut que l’on discerne dans l’évolution du Conseil deux moments importants qui peuvent

être considérés comme autant de césures dans l’histoire de cette organisation : 1987 avec la gestion des pre-

miers contrats d’études canadiennes et 1995 avec la mise en œuvre du premier plan stratégique. Il est proba-

ble que l’historien du futur choisira 2005 comme troisième date charnière.

Cette année là, le Conseil dont les activités n’avaient cessé de croître depuis la fin des années 1980 perd

pour la première fois un contrat majeur : celui des bourses d’étudiants. Les conséquences sont importantes

puisqu’il l’oblige à se séparer d’une grande partie de son personnel mais aussi à choisir des locaux plus mo-

destes et donc fort éloignés du centre-ville pour abriter une équipe réduite à sept personnes alors qu’aupara-

vant il salariait une douzaine d’employés. En outre, la directrice générale, Catherine Bastedo-Boileau décida

de démissionner pour être remplacée par une direction collégiale assurée par Guy Leclair et Cristina Frias, deux

agents de longue date du Conseil.

Certains voient dans cette brutale transformation une occasion unique de recentrer les activités du secrétariat

sur son « core business » : les études canadiennes stricto sensu. Le prochain historique du Conseil permettra

sans doute de trancher cette question.

Les dates d’entrée des associations dans le Conseil ...............................66

Les noms des membres des comités exécutifs successifs .......................67

Les directeurs généraux .......................................................................68

Les Amis du Conseil ...........................................................................68

Les dates et lieux des assemblées annuelles .........................................69

Les conférences du CIEC ....................................................................69

Les publications réalisées par le Conseil ...............................................70

Revue internationale d’études canadiennees .........................................72

Les lauréats des différents prix ............................................................73

Pour en savoir plus… .........................................................................76

65

A N N E X E S___________________________________________

Membres fondateurs du CIEC en 1981

(la date entre parenthèse indique l’année de fondation)

Association d'études canadiennes aux États-Unis (1971)

Association d'études canadiennes [Canada] (1973)

Association britannique d'études canadiennes (1975)

Association française d'études canadiennes (1976)

Association italienne d'études canadiennes (1979)

Association japonaise d'études canadiennes (1979)

Association d'études canadiennes dans les pays de langue

allemande (1980)

Association d'études canadiennes en Australie et en

Nouvelle-Zélande (1982)

Association irlandaise d'études canadiennes (1982)

Membres depuis…

1984

Association nordique d'études canadiennes (1984)

1985

Association d'études canadiennes en Chine (1984)

Association d'études canadiennes aux Pays-Bas (1985)

1986

Association d'études canadiennes en Israël (1985)

1987

Association indienne d'études canadiennes (1985)

1990

Association espagnole d'études canadiennes (1988)

Association russe d'études canadiennes (199227)

1994

Association brésilienne d'études canadiennes (1991)

Association vénézuélienne d'études canadiennes (1991)

Association coréenne d'études canadiennes (199228)

Association mexicaine d'études canadiennes (1992)

2004

Association d'études canadiennes en Argentine (1997)

Membres associés depuis…

1988

Centre d'Études Canadiennes de l'Université Libre de

Bruxelles (1982)

1989

American Council for Québec Studies (1980)

2001

Cátedra de Estudios sobre Canadá (CES), Universidad de

La Habana (1994)

2003

Association polonaise d'études canadiennes (1998)

2004

Association d’études canadiennes en Europe centrale

(2003)

66

L E S D A T E S D ’ E N T R É E D E S A S S O C I A T I O N S D A N S L E C O N S E I L

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

27. Créée tout d’abord sous le nom d’Association soviétique d’études canadiennes en 1989.28. En 1991, le Centre de recherches sur la francophonie de l’Université de Séoul était devenu membre associé du CIEC.

Membre à titreindividuel / Secrétaire29

Année Président Président élu Président sortant (à partir de 1993-1994) Trésorier

1981-1982 James E. Page(Canada)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1982-1983 James E. Page(Canada)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1983-1984 Pierre Savard Luca Codignola(Canada) (Italie) _______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1984-1985 Pierre Savard Luca Codignola(Canada) (Italie) _______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1985-1986 Luca Codignola Alan Artibise(Italie) (Canada)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1986-1987 Luca Codignola Alan Artibise(Italie) (Canada)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1987-1988 Alan Artibise Jean-Michel Lacroix Luca Codignola Daniel Ben-Natan (Canada) (France) (Italie) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1988-1989 Alan Artibise Jean-Michel Lacroix Luca Codignola Daniel Ben-Natan (Canada) (France) (Italie) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1989-1990 Jean-Michel Lacroix Hans-Josef Niederehe Alan Artibise Charles Doran(France) (Allemagne) (Canada) (États-Unis)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1990-1991 Jean-Michel Lacroix Hans-Josef Niederehe Alan Artibise William Metcalfe (France) (Allemagne) (Canada) (États-Unis)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1991-1992 Hans-Josef Niederehe Daniel Ben-Natan Jean-Michel Lacroix Om Juneja(Allemagne) (Israël) (France) (Inde)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1992-1993 Hans-Josef Niederehe Daniel Ben-Natan Jean-Michel Lacroix Om Juneja(Allemagne) (Israël) (France) (Inde)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1993-1994 Daniel Ben-Natan Hans-Josef Niederehe Bernd Dietz Cornelius Remie (Israël) (Allemagne) (Espagne) (Pays-Bas)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1994-1995 Daniel Ben-Natan John Lennox Bernd Dietz Cornelius Remie(Israël) (Canada) (Espagne) (Pays-Bas)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1995-1996 John Lennox Daniel Ben-Natan Maria Teresa Gutiérrez Cornelius Remie (Canada) (Israël) (Mexique) (Pays-Bas)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1996-1997 John Lennox Xavier Arbós Maria Teresa Gutiérrez Cornelius Remie (Canada) (Espagne) (Mexique) (Pays-Bas)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1997-1998 Xavier Arbós John Lennox Gerry Turcotte Arie Shachar (Espagne) (Canada) (Australie) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1998-1999 Xavier Arbós Karen Gould Gerry Turcotte Arie Shachar (Espagne) (États-Unis) (Australie) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

1999-2000 Karen Gould Xavier Arbós Gerry Turcotte Hilligje van’t Land (États-Unis) (Espagne) (Australie) (France)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

2000-2001 Karen Gould Serge Jaumain Gerry Turcotte Hilligje van’t Land (États-Unis) (Belgique) (Australie) (France)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

2001-2002 Serge Jaumain Karen Gould Jameela Begum Hilligje van’t Land (Belgique) (États-Unis) (Inde) (France)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

2002-2003 Serge Jaumain Zilá Bernd Jameela Begum Hilligje van’t Land (Belgique) (Brésil) (Inde) (France)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

2003-2004 Zilá Bernd Serge Jaumain Esther Mitjans Joseph Glass(Brésil) (Belgique) (Espagne) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

2004-2005 Zilá Bernd Christopher Rolfe Esther Mitjans Joseph Glass(Brésil) (Royaume-Uni) (Espagne) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

2005-2006 Christopher Rolfe Zilá Bernd Martin Howard Joseph Glass (Royaume-Uni) (Brésil) (Irlande) (Israël-Canada)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________

67

L E S N O M S D E S M E M B R E S D E S C O M I T É S E X É C U T I F S S U C C E S S I F S

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

29. Le secrétaire et le trésorier portent le titre officiel d’« administrateurs désignés ».

L E S D I R E C T E U R S G É N É R A U X

Gaëtan Vallières (1983-1987)

Directeur administratif et des programmes (1987-2004)

Directeur général intérimaire (1992 et 2000-2001)

Peter Kresl (1987-1988)

Christian Pouyez (1988-1992)

Alain Guimont (1992-2000)

Catherine Bastedo-Boileau (2001-2005)

Guy Leclair et Cristina Frias (2005- )

L E S A M I S D U C O N S E I L

Présidence

1994-2005 Mme Jean Pigott, Morrison and Lamothe Inc.

2005- Victor Rabinovitch, Président-directeur général, Société du Musée canadien des civilisations

Membres

1994-2003 I.H. Asper, O.C., Q.C., Président / Directeur général, CanWest Global Communications

1994- Roger Légaré, Commissaire, Employeurs, Ressources humaines et Développement

des compétences Canada

1994- John Meisel, Sir Edward Peacock Professor of Political Science, université Queen's

1994-2004 Mitchell Sharp, Conseiller auprès du Premier ministre du Canada

1994- Gérard Veilleux, Président, Power Communications Inc.

2002-2005 Victor Rabinovitch, Président-directeur général, Société du Musée canadien des civilisations

2003- Roseann Runte, Présidente, Old Dominion University, Norfolk, Virginie

2003-2005 Margot Northey, ancienne doyenne, School of Business, université Queen's

68 ANNEXES

L E S D A T E S E T L I E U X D E S A S S E M B L É E S A N N U E L L E S

Année Lieu de la réunion

1981 Halifax

1982 -

1983 Vancouver

1984 Grainau

1985 Montréal

1986 Bordeaux

1987 Hamilton

1988 Acireale (Sicile)

1989 Montréal

1990 Beijing

1991 Montebello (Canada)

1992 Jérusalem

1993 Ottawa

Année Lieu de la réunion

1994 Goa (Inde)

1995 Ottawa

1996 Ottawa

1997 Wolfville (Nouvelle-Écosse)

1998 Ottawa

1999 Toronto

2000 Ottawa

2001 Vancouver

2002 Ottawa

2003 Montréal

2004 Moncton

2005 Ottawa

2006 Ottawa

C O N F É R E N C E S D U C I E C

Conférences biennales organisées en collaboration avec l’AEC

Date Lieu Titre

1983 Vancouver Le Canada dans le monde30

1985 Montréal Culture et société au Canada en périodes de crise économique

1987 Hamilton Communications, monde des affaires, littérature, la pédagogie des études canadiennes

1989 Québec Canada : Traditions et révolutions

1991 Kingston Repositionnement mondial : le Canada des années 1990

Conférences organisées par le CIEC

Date Lieu Titre

1995 Ottawa Langues, cultures et valeurs au Canada à l’aube du XXIe siècle

1998 Ottawa Les villes mondiales : Y a-t-il une place pour le Canada

2000 Ottawa La distinction canadienne au tournant du 21e siècle

2003 Montréal Les transferts culturels : diversité et métamorphoses

2005 Ottawa Le Canada vu d’ailleurs : images, perceptions, comparaisons

69

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

30. Il s’agit du titre de la conférence du CIEC. Le titre de celle de l’AEC qui se tenait en liaison avec le CIEC portait sur Les études canadiennes dans les années 80.

Répertoires internationaux

James E. Page, avec l’aide de Betty Beaty, Susan Gemma et Anne Scotton, International Directory to Canadian Studies

1980-1981 = Répertoire international des études canadiennes, 1980-1981. 1980. 30 p.

Agathe Camiré, International Directory to Canadian Studies 1984 = Répertoire international des études canadiennes,

1984. 1984. 54 p.

Gaëtan Vallières, Agathe Camiré et Béatrice Kowaliczko. International Directory to Canadian Studies = Répertoire interna-

tional des études canadiennes. 1986. 101 p.

International Directory to Canadian Studies = Répertoire international des études canadiennes. 1989. 104 p.

Gaëtan Vallières et Linda M. Jones, Directory of Canadianists = Répertoire des Canadianistes, 1988-89. 1989. 226 p.

Didier Cencig et Christian Pouyez, Répertoire international des études canadiennes = International Directory of Canadian

Studies. 1991. 525 p.

Linda M. Jones, International Directory to Canadian Studies = Répertoire international des études canadiennes, 1994-96.

1995. 431 p.

Linda M. Jones, International Directory to Canadian Studies = Répertoire international des études canadiennes, 1997-99.

1999. 603 p.

Bibliographies de publications étrangères

Jones, Linda M. Canadian Studies: Foreign Publications and Theses = Études canadiennes : publications et thèses

étrangères. 175 p. 3e édition.

Jones, Linda M. Canadian Studies: Foreign Publications and Theses = Études canadiennes : publications et thèses

étrangères. 4e édition 1992. 524 p.

Jones, Linda M. et Ginette Hébert. Canadian Studies: Foreign Publications and Theses. Supplement to the

4th edition = Études canadiennes : publications et thèses étrangères, Supplément à la 4e édition. 1996, 319 p.

Jones, Linda M. et Ginette Hébert. Canadian Studies: Foreign Publications and Theses. 2nd Supplement to the

4th edition = Études canadiennes : publications et thèses étrangères, 2e Supplément à la 4e édition. 1997. 234 p.

70 ANNEXES

L E S P U B L I C A T I O N S R É A L I S É E S P A R L E C O N S E I L

Collection internationale d’études canadiennes

André Lapierre, Pat Smart et Pierre Savard, Under the Directorship of / sous la direction de, Languages, Cultures and

Values in Canada at the Dawn of the 21st Century / Langues, cultures et valeurs au Canada à l’aube du XXIe siècle. ICCS

/ CIEC & Carleton University Press (Ottawa), 1996.

Leen d'Haenens, Edited by, Images of Canadianness: Visions on Canada's Politics, Culture, and Economics, ICCS / CIEC

& Presses de l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 1998.

Leen d’Haenens, Edited by, Cyberidentities : Canadian and European Presence in Cyberspace, ICCS / CIEC & Presses de

l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 1999.

Serge Jaumain, sous la direction de, Les immigrants préférés : les Belges, ICCS / CIEC & Presses de l’Université d’Ottawa

/ Ottawa University Press, 1999.

Caroline Andrew, Pat Armstrong et André Lapierre, Edited by / sous la direction de, Les villes mondiales : Y a-t-il une

place pour le Canada ? / World-Class Cities: Can Canada Play?, ICCS / CIEC & Presses de l’Université d’Ottawa / Ottawa

University Press, 1999.

Martin Thornton et Roy Todd, Edited by, Aboriginal People and Other Canadians: Shaping New Relationships. ICCS / CIEC

& Presses de l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 2001.

Chad Gaffield et Karen Gould, Edited by / sous la direction de, The Canadian Distinctiveness / La distinction canadienne.

ICCS / CIEC & Presses de l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 2003.

Barbara Messamore, Edited by, Canadian Migration Patterns from Britain and North America. ICCS / CIEC & Presses de

l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 2004.

Marta Dvorak et Jane Koustas, Sous la direction de, Vision / Division : l’oeuvre de Nancy Huston. ICCS / CIEC & Presses

de l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 2004.

71ANNEXES

Paul-André Linteau (1989 - 1992) Rédacteur en chef

Walter Pache (1989 - 1992)

Alan Cairns (1989 - 1992)

Mildred Schwartz (1989 - 1992)

Kenneth McRoberts (1992 - 1993)

Kenneth McRoberts (1993 - 1998) Rédacteur en chef

Lynette Hunter (1992 - 1995)

Mary Jean Green (1992 - 1995)

Danielle Juteau (1993 - 1995)

Robert Schwartzwald (1994 - 1998)

Isabel Carrera Suarez (1995 - 1998)

Daniel Salée (1997 - 2001)

Caroline Andrew (1998 - 2001)

Coral Ann Howells (1998 - 2001)

Robert Schwartzwald (1999 - 2005) Rédacteur en chef

Claude Couture (2001 - 2004)

Marta Dvorak (2003 - 2005)

Daiva Stasiulis (2003 - 2006)

Claude Couture (2005 - 2008) Rédacteur en chef

Maria Teresa Gutiérrez-Haces (2006 - 2008)

Milena Santoro (2006 - 2008)

Gerry Turcotte (2007 - 2009)

No 1-2 La recherche sur le Canada

No 3 Les nouvelles dimensions du phénomène

ethnique au Canada

No 4 Le paysage canadien en évolution

No 5 Les contacts entre l'Europe et le Canada

No 6 Les arts et la littérature au Canada: regards

de l'extérieur

No 7-8 La Charte, le fédéralisme et la Constitution

Hors-série Le phénomène des générations et la

société canadienne

No 9 Partenaires du Nord: le Canada et l'URSS / CEI

No 10 Identités et marginalités

No 11 Les femmes et la société canadienne

No 12 Les peuples autochtones et le Canada

No 13 Le Canada dans les Amérique

No 14 La citoyenneté et les droits

No 15 Le temps, l'espace et le lieu

No 16 Le nationalisme et la mondialisation

No 17 La représentation

No 18 La diaspora et l'exil

No 19 Articles de revues d'études canadiennes

dans le monde

No 20 Rébellion et résistance

No 21 La sexualité

No 22 Le Canada et le monde au XXe siècle

No 23 Spiritualité, foi et croyance

No 24 Territoire(s)

No 25 Post-Canada

No 26 Le Canada mis en scène

No 27 Les transferts culturels

No 28 La santé et le bien-être au Canada

No 29 Sécurité / Insécurité

No 30 Langues et languages

No 31 L’Asie et le Canada

72 ANNEXES

R E V U E I N T E R N A T I O N A L E D ’ É T U D E S C A N A D I E N N E S

Les titres des numéros publiés par la RIEC

Les membres de ses comités de rédaction successifs

73ANNEXES

L E S L A U R É A T S D E S D I F F É R E N T S P R I X

Prix international Northern Telecom pour

les études canadiennes

1983 Richard A. Preston (États-Unis)

1984 James Wreford Watson (Royaume-Uni)

1985 Malcom Mackenzie Ross (Canada)

1986 William Francis Mackey (Canada)

1987 Seymour Martin Lipset (États-Unis)

1988 Pierre George (France)

1989 Clara Thomas (Canada)

1990 Paul-André Linteau (Canada)

1991 John Meisel (Canada)

Prix Northern Telecom des Cinq continents

pour les études canadiennes

1985 Walter Pache (Allemagne)

1986 Jean-Michel Lacroix (France)

1987 Cedric R.P. May (Royaume-Uni)

1988 Luca Codignola (Italie)

1989 Peter Crabb (Australie)

1990 Ged Martin (Royaume-Uni)

1991 Konrad Gross (Allemagne)

Prix du Gouverneur général

1995 Alan C. Cairns

1996 Maurice Lemire

1997 Robin Winks

1998 Thomas H.B. Symons

1999 Charles F. Doran

2000 John Lennox

2001 Masako Iino

2002 David R. Cameron

2003 Karen Gould

2004 William H. New

2005 Serge Jaumain

2006 Christl Verduyn

Prix Pierre Savard

Livre écrit en anglais ou en français

2003 Annis May Timpson, Driven Apart: Women’s

Employment Equality and Child Care in Canadian

Public Policy. UBC Press.

2004 Faye Hamill, Literary Culture and Female

Authorship in Canada 1760-2000. Rodopi.

2005 Ex aequo

1) Steve Hewitt, Spying 101: The RCMP’s Secret

Activities at Canadian Universities, 1917-1997.

University of Toronto Press.

2) Ged Martin, Past Futures: The Impossible

Necessity of History. University of Toronto Press.

2006 Colin Samson, A Way of Life That Does not Exist:

Canada and the Extinguishment of the Innu.

Verso Press.

Livre écrit dans une langue autre que l’anglais ou le français

2004 Matteo Sanfilippo, L'affermazione del cattolicesimo

nel Nord America. Elite, emigranti e chiesa cattoli-

ca negli Stati Uniti e in Canada, 1750 1920.

Sette Città.

2005 Nubia Hanciau, A feiticeira no imaginário

ficcional das Américas. Editora da FURG.

2006 Prix non attribué

Prix de la meilleure thèse en études canadiennes

2005 Sirma Bilge, Communalisations ethniques post-

migratoires : le cas des « Turcs » de Montréal

Université Sorbonne-Nouvelle - Paris III, France.

2006 Ex aequo

1) Mary Haslam, Un rapprochement ambigu :

l’Irlande, le Canada, les Irlandais et les

Canadiens, 1822-1839. National University of

Ireland, Galway, Irlande.

2) Serge Lemaitre, Kekeewin ou Kekeenowin.

Les Peintures Rupestres de l’Est canadien.

Université Libre de Bruxelles, Belgique.

Certificats de mérite

2006Jean Labrie et son équipe d’études canadiennes / Programmes académiques internationaux, Éducation internationale etjeunesse (PCE), Affaires étrangères et Commerce international, Canada (Certificat de mérite du 25e anniversaire du CIEC)Vivien Hughes / Projets d’études canadiennes, Relations académiques, Haut-Commissariat du Canada, LondresSilvia Bertoni Reis / Éducation et Affaires publiques, Ambassade du Canada (Brésil) Yutaka Takenaka / Professeur d’études canadiennes, Caritas College, Japon

2005Équipe du séminaire d’été / Claude Denis, professeur associé, École d’études politiques, Université d’Ottawa ; LindaJones, Agente des affaires publiques et relations universitaires, Conseil international d’études canadiennes ; et FrançoisRocher, politologue, Carleton UniversityDenise M. Gurgel Lavallée / Association brésilienne d’études canadiennes (ABECAN) et Coordonnatrice du Centred’études canadiennes, Universidade do Estado da BahiaRobert Schwartzwald / Association d’études canadiennes aux États-Unis, American Council for Québec Studies,Professeur, études anglaises, Université de Montréal

2004Dennis Drummond / Professeur de français, University of New England, AustralieLisa Lavoie / Diplomate, Ambassade du Canada (Belgique)Don Sparling / fondateur, Association d’études canadiennes de l’Europe centraleElza Zareceansky / fondatrice du Centre Canada-Córdoba, Argentine

2003Jodie Robson / Secrétaire d'administration, Association britannique d'études canadiennes Natalie Amar / Agente, relations académiques, Ambassade du Canada (Israël) Peter Walker / Ancien haut-commissaire du Canada (Inde)

2002David Biette / Ancien Directeur général, Association d'études canadiennes aux États-UnisPierre Sved / Agent, relations académiques, Ambassade du Canada (Mexique)

2001Donald Beer / Ancien Président, Association d’études canadiennes en Australie et Nouvelle-ZélandeGiovanni Bonanno / Directeur, Centre d'études canadiennes, Università di MessinaGaëtan Vallières / Directeur des finances et de l’administration

2000Daniel Ben-Natan / Président, Association d'études canadiennes en IsraëlHe, Xin / Adjointe (Études canadiennes), Ambassade du Canada, Beijing

1999Ulla Amsinck / Secrétaire, Association nordique d'études canadiennesAnnekatrin Metz / Secrétaire, Centre d'Études canadiennes interdisciplinaire, Universität Trier Chandra Mohan / Président, Association indienne d'études canadiennes

1998Claudia Glöckner / Collaboratrice technique, Institut für Kanada-Studien, Universität Augsburg Donald R. MacPhee / diplomate, Ministère des Affaires étrangères et du Commerce internationalPaulette Montaigne / Agente des Affaires académiques, Haut-Commissariat du Canada (Canberra)Cornelius H.W. Remie / Président, Réseau européen d'études canadiennes et Président, Association d'études canadiennesaux Pays-Bas

74 ANNEXES

1997Sergei Molotchkov / Directeur, Canadian Department, Institute of the USA and Canada, Académie des sciencesde la Russie (décédé)Lucette Nobell / ancienne agente des Affaires académiques, Ambassade du Canada (Stockholm)

1996Richard Beach / Co-Directeur, Center for the Study of Canada, State University of New York, PlattsburghJohn Halstead / Ancien Ambassadeur du Canada (Bonn) (décédé)Ginette Kurgan-van Hentenryk / Directrice, Centre d'Études Canadiennes de l'Université Libre de BruxellesMarra Messinger / Agente des Affaires académiques, Ambassade du Canada (Tel Aviv)Bengt Streijffert / Président, Association nordique d'études canadiennes

1995Marisa Calés / Secrétaire-Trésorière, Association espagnole d'études canadiennesOm Juneja / Directeur, Centre for Canadian Studies, M.S. University of BarodaAnnick Monnerie / Secrétaire d'administration, Association française d'études canadiennesHans-Josef Niederehe / Directeur, Centre d'études québécoises à l'Université de Trèves

1994Alan Artibise / Ancien Président du CIEC et de l'Association d'études canadiennesOrietta Doucet-Mugnier / Agent des Affaires académiques, Ambassade du Canada (Paris)Jørn Carlsen / Ancien Président, Association nordique d'études canadiennes

1993Louise Bakker / Secrétaire, Association d'études canadiennes aux Pays-Bas (décédée)Fernand Tanguay / Ancien Directeur général, Direction général des relations culturelles internationales, Ministère desAffaires étrangères et du Commerce international Donald Simpson / Ancien Bibliothécaire, Royal Commonwealth Society, et un des membres fondateurs de l'Associationbritannique d'études canadiennes (décédé)

1992Walter Larink / Agent des Affaires académiques, Ambassade du Canada (Bonn)Norman London / Agent des Affaires académiques, Ambassade du Canada (Washington)Marianne Scott / Administratrice générale de la Bibliothèque nationale du CanadaPer Seyersted / Professeur de littérature anglaise, Université de Oslo et un des membres fondateurs de l'Associationnordique d'études canadiennes

1991Claude-Yves Charron / Attaché culturel, Ambassade du Canada (Beijing)Ralph Halbert / Homme d'affaires de Toronto et parrain du Programme d'études canadiennes, Hebrew University of JerusalemBrian Long / Directeur, Relations académiques internationales, ministère des Affaires étrangères et du Commerce internationalJames E. Page / Ancien Président du CIECWilliam E. Taylor / archéologue supérieur, Musée canadien des civilisations et Ancien Président du Conseil de recherchesen sciences humaines du Canada (décédé)

1990Claude Corbo / Recteur, Université du Québec à MontréalMichael Hellyer / Agent des Affaires académiques, Haut-Commissariat du Canada (Londres)Richard G. Seaborn / Consul, Consulat général du Canada (Seattle)Donald S. Rickerd / Ancien Président, Canadian Donner Foundation

75ANNEXES

P O U R E N S A V O I R P L U S …

Brève histoire de l’Association d’études canadiennes : 1973-1988 / The Association for Canadian Studies:

A Brief History, Montréal, AEC-ACS, 1988

D. Cameron, Le point sur les études canadiennes. Les années 90, AEC, Montréal, 1996

D. Chartier, « Méthodologie et perspectives des études québécoises dans le monde », Globe,

Revue internationale d’études québécoises, 4, 2, 2001, pp. 15-48

L. Codignola, La constitution d'une identité canadianiste. Les premières années 1981-1991, Ottawa,

CIEC-ICCS, 1991

F. Harvey, « Pour une histoire culturelle du mouvement des études canadiennes », AEC Newsletter /

Bulletin de l’AEC, 10, 1 (1988), pp. 13-17

F. Harvey, « Le développement des études québécoises dans le monde », Globe, Revue internationale

d’études québécoises, 4, 2, 2001, pp. 59-81

A.B. Hodgitts, Quelle culture ? Quel héritage ? / What culture? What heritage?, Toronto, OISE, 1968

R. Mathews et J. Steele, The Struggle for Canadian Universities, 1969

James E. Page, Réflexions sur le rapport Symons – L’état des études canadiennes en 1980, Ottawa,

Secrétariat d’État, 1981

P. Savard, « Études canadiennes et québécoises : esquisse de bilan et réflexions », Mémoires de la Société

royale du Canada, 4e série, 7, 18, 1980, pp. 127-136

T.H.B. Symons, Se connaître / To know ourselves, t. I et II, Ottawa, AUCC, 1975

T.H.B. Symons et James E. Page, Où trouver l’équilibre ? / Some questions of Balance, Ottawa, AUCC 1984

76 ANNEXES