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L E S C A N A D I A N I S T E S
LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
SERGE JAUMAIN
THE CANADIANISTS
THE ICCS / 25 YEARS IN THE SERVICE OF CANADIAN STUDIES
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R E M E R C I E M E N T S
Ce livre a été préparé afin de pouvoir être présenté à l’occasion du 25e anniversaire de la naissance du CIEC.Je tiens à exprimer mes remerciements à tous ceux qui ont contribué à sa réalisation rapide.
Ma gratitude s’adresse en premier lieu à Zilá Bernd qui m’a succédé à la présidence du CIEC et a eu l’idéede cette publication. Le comité exécutif qu’elle présidait a bien voulu m’en confier la préparation. Je lui ensuis reconnaissant… même si je n’avais pas mesuré l’ampleur de la tâche qui m’attendait !
Mes remerciements s’adressent aussi à ceux qui m’ont accompagné dans ce travail : François Rivet, sta-giaire à Bruxelles du CIEC et Linda Jones qui ont effectué quelques recherches pour moi; Luca Codignola,James E. Page, Gaëtan Vallières, Richard Seaborn et Jean Labrie qui ont relu des versions antérieures de cemanuscrit; et Catherine Bastedo-Boileau qui a facilité mes premières recherches.
Je voudrais aussi et surtout exprimer ma reconnaissance à notre président actuel, Chris Rolfe, pour ses re-marques très éclairées sur les versions française et anglaise de ce texte. Mais c’est bien sûr aux remarquablestalents de Guy Leclair, véritable chef d’orchestre des publications du CIEC que l’on doit la sortie dans lestemps de ce livre. Comme toujours ce fut un immense plaisir de travailler avec un directeur aussi talentueux.
Je dédie ce petit livre à la mémoire de Pierre Savard, deuxième président du CIEC, formidable enseignantet ami inoubliable sans qui je n’aurais sans doute jamais découvert le charme des études canadiennes…
Serge Jaumain
Préface ....................................................................................................7
Introduction ............................................................................................9
1. Les « canadianistes » ...........................................................................11
2. Le rapport Symons ..............................................................................15
3. La naissance du CIEC (1981-1986) .....................................................19
a. Les prémisses ...............................................................................20
b. La réunion d’Halifax .....................................................................20
c. La mise en place des nouvelles structures ........................................22
4. Le développement (1987-1995) ..........................................................25
a. Gérer les programmes en études canadiennes ...................................26
Déjà de nouveaux programmes… .....................................................26
Le CIEC se lance dans la gestion desprogrammes de bourses d’étudiants .................................................29
b. L’élargissement du Conseil ..............................................................30
c. Une politique de communication interne et externe ..........................30
d. Une ambitieuse politique de promotion scientifique .........................31
La Revue internationale d’études canadiennes ..................................31
Du prix Northern Telecom au prix du Gouverneur général ...................33
e. Les tensions entre le centre et la périphérie .....................................34
5. Le renforcement (1995-2005) .............................................................37
a. À la recherche de nouveaux financements… ....................................38
b. La politique de communication .......................................................39
c. Affirmer sa présence dans le monde académique canadien ................40
Les grandes conférences ................................................................40
De nouveaux prix ...........................................................................41
Encourager les publications au Canada .............................................42
d. Quelques nouveaux programmes ......................................................43
e. L’expansion des études canadiennes à travers le monde ....................45
6. Une relation particulière avec le gouvernement du Canada .....................47
7. Gérer le CIEC .....................................................................................51
a. Le conseil d’administration .............................................................52
b. Le comité exécutif .........................................................................54
c. Le secrétariat ................................................................................56
d. Les Amis du Conseil ......................................................................57
e. Une structure efficace ? .................................................................57
8. Servir les canadianistes ......................................................................59
a. Combien sont-ils ? ..........................................................................60
b. Comment servir ces canadianistes ? .................................................60
La promotion des activités scientifiques ...........................................61
La création d’une communauté internationale de canadianistes .........62
La diffusion des résultats de la recherchescientifique et l'information du public ..............................................62
Épilogue : 2005, une nouvelle étape ? ......................................................64
Annexes .................................................................................................65
P R É F A C E
Le présent ouvrage vise à marquer le 25e anniversaire du Conseil international d'études canadiennes. Serge
Jaumain raconte de manière éloquente dans cet ouvrage fouillé l’histoire du Conseil depuis sa création jusqu’à
aujourd’hui. Bien entendu, il incombe aux historiens, comme l’a fait Serge, de donner un sens au passé au
lieu de se contenter d’en faire la chronique. Il montre comment et pourquoi le Conseil a évolué comme il l’a
fait, il explore le rôle des principaux protagonistes, il analyse la convergence des facteurs politiques et socio-
logiques, il examine les nombreux succès du Conseil (et ses quelques déceptions). Si, comme il le souligne lui-
même, les contraintes rédactionnelles l’ont empêché de faire état des nombreuses réalisations des associations
nationales et multinationales qui composent le Conseil, il a néanmoins produit un ouvrage dont s’enorgueillit
le CIEC en cette étape importante de son histoire. C’est Max Beloff, je crois, qui a dit qu’il est toujours curieux
de lire un compte rendu historique de ce qu’on a vécu soi-même, et beaucoup de lecteurs de cet ouvrage se
trouveront certainement dans cette situation. Cependant, il servira aussi d’introduction pour ceux qui connais-
sent moins bien l’histoire du Conseil.
En général, il est inconvenant et malavisé de s’adresser des félicitations. Néanmoins, c’est sûrement avec une
fierté et une satisfaction bien réelles que le CIEC peut se targuer d’être depuis « 25 ans au service des
Canadianistes partout dans le monde ». Comme l’ouvrage le souligne, il y a beaucoup de raisons de célébrer
et de se réjouir. Et la moindre de celles-ci n’est pas, bien entendu, la plus grande sensibilisation intercul-
turelle, l’échange humaniste, que la promotion des études canadiennes dans le monde suscite et renforce. De
plus, nous devons témoigner notre reconnaissance à beaucoup de personnes. Il faut rendre hommage, bien
sûr, à certaines personnes clés qui ont apporté leur contribution – les membres fondateurs, les présidents
antérieurs, les directeurs exécutifs et d’autres personnes. Toutefois, il est vrai de dire que tous les membres
du CIEC, passés et actuels, ont fait leur part – individuellement et collectivement – dans cette grande aventure
et qu’il s’agit là aussi d’une raison de célébrer. Célébrons donc dans l’allégresse l’anniversaire que souligne
cet ouvrage et profitons-en pour ouvrir des perspectives d’avenir et nous engager à faire en sorte que les 25
prochaines années du CIEC soient aussi agréables et gratifiantes.
Christopher Rolfe
Président, CIEC
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9LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
En 1991, le Conseil international d’études canadiennes se
réunit au Château Montebello. Il a dix ans. À cette occasion,
l’historien Luca Codignola, lui-même ancien président du
CIEC, présente une conférence traçant un aperçu de cette
première décennie d’activités. Son discours ne se contente
pas de retracer les principaux événements de la décennie
écoulée, il souligne aussi la difficulté que rencontrera l’his-
torien du futur. Ce bel exercice de critique historique met
en lumière la distance entre le contenu des documents offi-
ciels et la réalité des discussions qui animèrent les premières
réunions du Conseil. Il montre que le caractère aseptisé des
procès-verbaux officiels ne rend pas bien compte de ce que
furent ces années où tout était à construire, donnant à pen-
ser que, dès le début, tout fut merveilleusement organisé,
pensé et planifié pour assurer le développement d’un Con-
seil qui allait de succès en succès. Grand animateur de
cette première décennie, Luca Codignola pouvait sans doute,
mieux que personne, souligner ces contrastes.
Sa conférence fit immédiatement l’objet d’une jolie petite
brochure bilingue intitulée La constitution d’une identité
canadianiste. Les premières années 1981-1991, publication
d’autant plus précieuse qu’elle constitue à ce jour la seule
qui retrace l’histoire du CIEC. Un constat surprenant pour
une organisation où les historiens furent très actifs !
Il est vrai qu’il n’est jamais simple de se pencher sur son
propre passé. Plusieurs canadianistes ont eu l’occasion, lors
d’une conférence, d’une publication voire d’une interview,
de présenter des bribes de cette histoire. Beaucoup d’asso-
ciations nationales ont retracé leur propre développement à
travers divers petits livres, souvent publiés lors d’un anni-
versaire. L’objectif du présent ouvrage n’est pas de proposer
une analyse complète de 25 années d’études canadiennes à
travers le monde. La demande du Comité exécutif du CIEC
était de concevoir ce livre comme une présentation géné-
rale et illustrée permettant au grand public et aux nouveaux
membres du Conseil de mesurer le chemin parcouru par ce-
lui-ci au cours de son premier quart de siècle.
Les ambitions de cet ouvrage sont donc des plus modestes :
poser un jalon supplémentaire dans la construction de la
mémoire du CIEC et profiter de cet anniversaire pour offrir
un rapide décodage de cette curieuse organisation, à nulle
autre pareille et qui connut en 25 ans, un essor exception-
nel, un essor que n’avaient probablement jamais imaginé les
plus audacieux des neufs délégués représentant les pre-
mières organisations d’études canadiennes qui se réunirent
à Halifax le 2 juin 1981.
Avant d’examiner les grandes étapes qui ont marqué ce
quart de siècle, il convient toutefois de présenter quelques
mises en garde et, par là, de fixer les limites du présent ou-
vrage. Luca Codignola le soulignait déjà : l’exercice est pé-
rilleux. Il l’est beaucoup plus que pour l’historien de la
Nouvelle-France ou même du XIXe siècle qui ne risque
guère de voir les personnes dont il parle venir le trouver
pour corriger ses interprétations. Qui plus est, tout comme
Luca, j’ai été personnellement mêlé à cette grande aventure.
Ceci constitue tout à la fois un avantage et un handicap.
L’avantage est d’avoir une bonne connaissance du fonction-
nement interne du Conseil et de pouvoir ainsi, à mon tour,
mesurer la distance entre le discours de certains procès-ver-
baux et la réalité. Mais c’est aussi un inconvénient majeur :
malgré le souhait de garder la plus grande distance critique,
je suis bien un acteur engagé dans le processus que je décris.
Il me faut également mentionner les limites de la documen-
tation disponible. Les archives du secrétariat du CIEC ont
été en partie conservées mais elles ne sont pas classées.
Dans le cadre de ce travail, je n’ai pas pu mettre la main sur
l’ensemble de la correspondance et des rapports produits
pendant la période étudiée. J’ai par contre pu bénéficier de
la collection des procès-verbaux du CIEC depuis 1988 mais
aussi de l’ensemble de la documentation (souvent très riche)
qui fut fournie aux membres du Conseil ainsi que des docu-
ments du comité exécutif qui permettent de suivre son action
entre les réunions. J’ai aussi profité des souvenirs oraux ou
écrits de cinq acteurs que je tiens ici à remercier : Luca
Codignola, Brian Long, James E. Page, Richard Seaborn et
Gaëtan Vallières.
I N T R O D U C T I O N
10 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
Le livre a donc pour première ambition de présenter le CIEC
et les grandes lignes de son évolution mais les contraintes
éditoriales ne me permettront pas d’évoquer la diversité et
la richesse des réalisations des associations nationales et
plurinationales qui composent le Conseil. Cette perspective
« institutionnelle » m’empêchera aussi d’évoquer autant
que je l’aurais souhaité les thèmes des publications, cours
et conférences en études canadiennes réalisées à travers
le monde pendant ce quart de siècle. Il faudrait pourtant
un jour s’attaquer à ce gros dossier pour donner une plus
juste idée de ce que représentent réellement aujourd’hui les
« études canadiennes ».
Dans le corps de l’ouvrage, il ne sera malheureusement pas
possible non plus de citer cette multitude de personnes qui
ont consacré un temps considérable à assurer, de manière
bénévole, la promotion des études canadiennes dans le
monde. Soucieux de ne pas transformer ce livre en un an-
nuaire, j’ai choisi d’être le plus concis possible en limitant
au minimum les références à ces acteurs.
Enfin, tout comme Luca Codignola, j’ai souhaité que le texte
soit « personnel » et n’engage que ma seule responsabilité,
la nature d’un tel ouvrage ne permettait pas de solliciter l’ac-
cord du Comité exécutif sur chaque aspect du manuscrit.
Il reflète donc, à sa manière, cette liberté académique et
scientifique qui a toujours été l’un des principes de base du
travail du CIEC.
Luca Codignola,président du CIEC
(1985-1987), et BrianLong, ministère desAffaires étrangères
et Commerceinternational, 1988.
1______________________________________________
L E S « C A N A D I A N I S T E S »
11
Qui plus est, l’ensemble de ces « canadianistes » publie chaque
année des centaines d'articles et d'ouvrages sur divers aspects de
la société canadienne et ils organisent autant de séminaires,
de colloques et de conférences.
Les Canadiens sont souvent surpris de découvrir le curieux
mot « canadianiste ». Ce néologisme absent de la plupart
des dictionnaires a été inventé pour définir les personnes
qui consacrent tout ou une partie de leur temps à étudier,
à enseigner ou à faire des recherches sur le Canada tant
dans le pays lui-même qu’un peu partout à travers le monde.
Si le terme intrigue les Canadiens, que dire alors de l’activi-
té elle-même de ces nombreux scientifiques qui se passion-
nent pour leur pays ? Beaucoup de Canadiens s’interrogent
sur l’intérêt que peuvent réellement recéler les recherches
sur ce vaste espace et sa population.
Le 20 août 2005, l’historien Allan Greer regrettait dans
l’Ottawa Citizen que sa passion (l’histoire du Canada à la-
quelle il a consacré plus de trente ans de sa vie) soit toujours
si peu partagée par ses concitoyens qui, tout au contraire, la
considèrent comme totalement dépourvue d’attrait voire so-
porifique… Triste constat qui s’applique à de nombreuses
disciplines des sciences humaines centrées sur ce pays
mais qui explique, en grande partie, la stupéfaction de nom-
breux Canadiens lorsqu’ils apprennent que plus de 7000
personnes réparties aux quatre coins de la planète sont
membres d’associations vouées à l’étude de leur pays. Par-
mi elles, des chercheurs de renom international, des ensei-
gnants de niveau universitaire et collégial mais aussi des
étudiants à la maîtrise ou au doctorat qui, après avoir suivi
des cours spécifiques sur l’histoire, la littérature, la sociolo-
gie, les sciences politiques, la géographie ou l’économie
d’un pays où ils n’ont parfois jamais mis les pieds choisissent
d’entreprendre une thèse sur le Canada. Qui plus est, l’en-
semble de ces « canadianistes » publie chaque année des
centaines d'articles et d'ouvrages sur divers aspects de la
société canadienne et ils organisent autant de séminaires,
de colloques et de conférences.
Dans le monde, les enseignements en études canadiennes
rejoignent chaque année plusieurs dizaines de milliers
d’étudiants bénéficiant de cours dispensés par des profes-
seurs qui, souvent, au hasard de leur parcours académique,
ont un jour décroché une bourse d’études au Canada. Celle-
ci leur a permis de compléter leur formation, voire de se
spécialiser dans un champ disciplinaire spécifique et de pro-
poser ensuite à leur université d’inaugurer un ou plusieurs
cours sur le Canada. Tous les étudiants qu’ils forment ne
poursuivront pas leurs recherches sur ce pays mais ils en
auront au moins acquis une connaissance partielle lors de
leurs parcours académiques. Il n’est pas illogique de penser
que dans le cadre de leurs futures activités professionnelles,
cette connaissance puisse être mise à profit. Un banquier,
un commerçant, un chef d’entreprise, un directeur d’admi-
nistration, un haut responsable politique amené à effectuer
des choix stratégiques en terme de développement interna-
tional fera peut-être un jour appel à la formation acquise
dans un cours sur le Canada.
Outre les activités d’enseignement, il est une autre consé-
quence du travail des « canadianistes » qui mérite d’être
évoquée ici. Le regard informé des scientifiques étrangers,
dégagés des débats internes de ce vaste pays et imprégnés
d’autres références culturelles, constitue une exceptionnelle
contribution à l’étude du Canada. Elle permet de riches dé-
bats avec les chercheurs canadiens, elle ouvre de nouveaux
horizons débouchant par exemple sur de très intéressantes
analyses comparatives. Qui plus est, certaines conférences
organisées bien loin du Canada créent une dynamique origi-
nale qui débouche sur des échanges entre chercheurs ca-
nadiens très différents de ce qu’ils pourraient être dans leur
propre pays.
Ces quelques exemples illustrent l’intérêt du travail de ces
fameux « canadianistes » dont les Canadiens découvrent
avec étonnement l’existence, le nombre et la diversité géo-
graphique en cherchant à comprendre pourquoi ils se pas-
sionnent pour l’étude de leur pays.
L’étonnement des Canadiens n’est pas neuf même si au
cours des quatre dernières décennies beaucoup de chemin
a été parcouru… Dans les années 60 la formation sur le
Canada (en histoire, en littérature, en sciences politiques…)
ne tenait pas le haut du pavé dans les universités et était peu
présente dans les écoles secondaires. Plusieurs intellectuels
canadiens-anglais s’inquiétèrent de cette situation tout parti-
culièrement à une époque où l’américanisation de la culture
risquait de gommer une partie des spécificités canadiennes.
Ils souhaitaient mieux affirmer leur identité culturelle par
rapport au puissant voisin du Sud et comptaient beaucoup
sur la formation scolaire pour le faire. D’aucuns espéraient
aussi qu’une meilleure connaissance de la réalité cana-
dienne constitueraient un ferment de l’identité nationale.
12 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
Le point de départ de ces réflexions se trouve dans le rap-
port de la Commission royale Massey-Lévesque sur l’avance-
ment des arts, des lettres et des sciences au Canada publié
en 1951 et qui plaide pour la « canadianisation » de la vie
culturelle et scientifique face à la menace américaine.
L’impact de ce rapport fut considérable. Ses recommanda-
tions orienteront la politique culturelle fédérale pendant
plusieurs décennies contribuant notamment à créer une sé-
rie d’institutions publiques comme le Conseil des Arts ou la
Bibliothèque nationale du Canada et, de manière plus gé-
nérale, à renforcer les aides dans le domaine de la création
artistique et de l’enseignement supérieur.
C’est surtout au tournant des années 60-70 que les cris
d’alarme se multiplient et que les premières initiatives voient
le jour dans le monde de l’enseignement et de la recherche.
Il faut à cet égard souligner l’impact de l’ouvrage Quelle
culture ? Quel héritage / What Culture? What Heritage?
publié en 1968 par l’historien A.B. Hodgitts et qui trace un
bilan dramatique de la situation des enseignements sur le
Canada dans l’ensemble du système scolaire. Pour l’auteur,
il est urgent de remédier à ce déséquilibre si l’on veut for-
mer des citoyens responsables qui ne soient pas entièrement
coupés de leur héritage culturel. C’est notamment en ré-
ponse à ces constats qu’une Fondation d’études du Canada
voit le jour en 1970 avec comme objectif la mise en place
de nouvelles approches pédagogiques permettant aux jeunes
Canadiens de mieux se connaître. La Fondation publiera une
série d’ouvrages portant sur les relations entre francophones
et anglophones, les institutions canadiennes, les rapports
entre le pouvoir fédéral et les provinces, les peuples autoch-
tones… Elle bénéficiera du soutien financier du Secrétariat
d’État jusqu’à sa disparition en 1986.
Dans le monde universitaire, d’autres initiatives participent
à la progressive institutionnalisation du champ des études
canadiennes. Pointons notamment la création de la Revue
d’études canadiennes / Journal of Canadian Studies, reflet de
l’engagement de l’Université Trent dans ce domaine et dont
le premier numéro, publié en mai 1966, s’ouvre par un vé-
ritable manifeste en faveur de recherches plus systématiques
sur l’histoire et la société canadiennes.
Ces prises de position volontaristes s’inscrivent dans un con-
texte particulier où de nombreux intellectuels canadiens-
anglais s’inquiètent de l’américanisation d’une partie de la
formation universitaire. Comme le relève en 1969 l’ouvrage
de R. Mathews et J. Steele, The Struggle for Canadian Uni-
versities, la formidable croissance des universités cana-
diennes les a conduites à engager un grand nombre de
professeurs ayant reçu leur formation à l’étranger, tout par-
ticulièrement aux États-Unis, ce qui ne les dispose guère à
développer des enseignements sur une société canadienne
qu’ils connaissent fort peu. Aux yeux de certains chercheurs,
le risque n’est donc pas négligeable de voir les Canadiens
perdre toute notion de leur identité pour se fondre dans un
grand espace culturel nord-américain totalement dominé
par leur voisin du Sud.
Bien au fait de ces risques, l’Association des universités et
collèges du Canada décide en septembre 1972, de mettre
sur pied, avec l’aide du Conseil des Arts du Canada, une
importante commission d’enquête dirigée par Thomas H.B.
Symons, président de l’Université Trent avec pour mission
d’examiner « l’état de l’enseignement et de la recherche
dans les divers champs d’études se rapportant au Canada ».
Avant d’examiner le rapport Symons et ses conséquences,
il n’est pas inutile de souligner que, comme l’a bien montré
Fernand Harvey1, le Québec resta dans un premier temps
assez indifférent à ces préoccupations. Ces mouvements
qui reposaient notamment sur la volonté de mieux affirmer
l’identité canadienne heurtaient le nationalisme des Qué-
bécois qui, par ailleurs, entretenaient des relations de na-
ture fort différente avec les États-Unis. Sans compter que
si du côté canadien anglais les recherches sur le Canada
comme société distincte étaient assez récentes, le Québec
avait déjà une longue tradition d’étude de l’histoire et des
multiples aspects de la société canadienne-française.
13
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1. Il faut relire son excellente analyse « Pour une histoire culturelle du mouvement des études canadiennes », AEC Newsletter/Bulletin de l’AEC, 10, 1 (1988), pp. 13-17.
915
2______________________________________________
L E R A P P O R T S Y M O N S
Fait intéressant, le rapport consacre une cinquantaine de pages à une
description détaillée des études canadiennes à l’étranger. Il montre que si
les activités d’enseignement sur le Canada à l’extérieur de celui-ci sont dis-
persées et souvent peu coordonnées, elles existent bel et bien et sont
même « plus nombreuses qu’on serait porté à le croire à prime abord ».
En mars 1975, après de nombreuses consultations pu-
bliques, la Commission Symons publie les deux premiers
tomes d’un gros document intitulé Se connaître. Le Rapport
de la Commission sur les Etudes Canadiennes2. Le titre du
rapport n’est pas choisi au hasard. Comme le rappellera plus
tard David Cameron : « répondre à la question “Qui sommes-
nous ?” fait partie intégrante de toute tentative sérieuse de
comprendre le Canada et les Canadiens. Au Canada, contrai-
rement à certaines sociétés nationales, cette question ne
peut-être considérée comme allant de soi »3. Le rapport de
la Commission Symons propose donc une analyse détaillée
de la situation - fort peu réjouissante - des études cana-
diennes et surtout une série de recommandations visant à
assurer le développement des recherches et de l’enseigne-
ment sur le Canada. Ses conclusions, accueillies avec grand
intérêt, feront l’objet de multiples débats et influenceront
pendant de longues années le développement des études sur
le Canada. Cinq ans après la publication du rapport, James
E. Page notait qu’ « aucune autre commission d’études des
problèmes éducatifs n’a soulevé un intérêt public aussi
considérable. »4
Fait intéressant, le rapport consacre une cinquantaine de
pages à une description détaillée des études canadiennes à
l’étranger. Il montre que si les activités d’enseignement sur
le Canada à l’extérieur de celui-ci sont dispersées et souvent
peu coordonnées, elles existent bel et bien et sont même
« plus nombreuses qu’on serait porté à le croire à prime
abord »5. Ce n’est pas la première fois que le thème est
abordé. La Commission Massey-Lévesque avait déjà reçu
une soixantaine de mémoires faisant référence aux relations
culturelles du Canada avec l’étranger. Mais près de 25 ans
plus tard, ce sont plusieurs centaines de mémoires faisant
référence aux études canadiennes à l’étranger qui aboutis-
sent sur le bureau de la Commission Symons. Ce seul constat
illustre déjà l’intérêt porté à ce sujet. Il démontre que si le
rapport Symons constitue bien un tournant dans le dévelop-
pement des études canadiennes au Canada et à l’étranger,
il serait erroné d’affirmer qu’il en est le point de départ.
Depuis plusieurs années des initiatives existent dans dif-
férents pays à tel point que Thomas H.B. Symons lui-même
estime qu’elles « présentent dans leurs besoins et leurs pro-
blèmes des ramifications si touffues et si enchevêtrées
qu’elles auraient pu faire l’objet d’étude d’une autre Com-
mission »6. Son rapport met bien en lumière le travail réalisé
par de nombreux chercheurs et enseignants étrangers mais
surtout le fait qu’ils sont restés isolés et n’ont bénéficié
d’aucun soutien de la part du Canada. Le rapport affirme
que, de ce point de vue, le pays accuse un retard considé-
rable sur de nombreux autres États industrialisés et en par-
ticulier les États-Unis. Conséquence de cette quasi-absence
de politique étrangère en matière culturelle et scientifique :
de nombreux enseignements sur le Canada abordent ce pays
non comme une nation à part entière mais comme une sim-
ple composante du Commonwealth, de l’Amérique du Nord
voire de l’espace francophone. En outre, si dans certaines
universités quelques professeurs ont pu établir un enseigne-
ment spécifique sur le Canada, il s’agit le plus souvent d’ini-
tiatives strictement personnelles (par exemple d’un Canadien
expatrié) et qui, faute de soutien, restent marginales et n’en-
trent pas dans les priorités des institutions académiques.
L’intérêt des chercheurs et des étudiants est pourtant mani-
feste. Une série d’aspects de la réalité canadienne retien-
nent leur attention : l’histoire bien sûr, mais aussi la culture
canadienne au sens large (ses littératures, son caractère bi-
lingue et multiculturel…), les modes de gouvernement et les
institutions (le système fédéral), la diversité géographique et
économique, les modes de vie, etc. Il y a donc une sorte de
hiatus entre l’intérêt croissant des chercheurs et des étu-
diants, et l’absence de soutien pour leurs travaux.
Thomas H.B.Symons, auteur du
rapport Se connaître.Le Rapport de la
Commission sur lesEtudes Canadiennes.
16
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2. Le troisième volume codirigé par Thomas H.B. Symons et James E. Page et intitulé Où trouver l’équilibre ? sera publié en 1984 et sera consacré principalement à l’évolution des ressources humaines dans l’enseignement supérieur, montrant déjà le chemin parcouru, au cours des neuf années précédentes, en matière d’études canadiennes.
3. D. Cameron, Le point sur les études canadiennes. Les années 90, AEC, Montréal, 1996, p. 5.4. James E. Page, Réflexions sur le rapport Symons – L’état des études canadiennes en 1980, Ottawa, Secrétariat d’État, 1981, p. x.5. Thomas H.B. Symons, Se connaître, Vol. II, Ottawa, AUCC, 1975, p. 2.6. Thomas H.B. Symons, Se connaître, Vol. II, Ottawa, AUCC, 1975, p. 1.
Le cas le plus intéressant est sans doute celui des États-Unis
où dès 1969, la Fondation William H. Donner a financé la
création d’un centre d’études supérieures sur le Canada à
l’Université Johns Hopkins puis a invité les chercheurs de
ce nouveau centre à réaliser une enquête sur la situation des
études canadiennes aux États-Unis. Un an plus tard, lors de
la présentation des résultats de celle-ci, à Airlie House en
Virginie, un comité des études canadiennes est établi qui
donne naissance, en 1971 à l’Association des études cana-
diennes aux États-Unis, la première association nationale
d’études canadiennes. Cette création tout comme celles des
centres d’études canadiennes en France (Université de
Bordeaux, 1970) ou en Grande-Bretagne (Université d’Édim-
bourg, 1974) montrent bien que les universitaires intéressés
au Canada n’ont pas attendu le rapport Symons pour com-
mencer à s’organiser.
S’inscrivant dans un contexte où le Canada cherche à mieux
affirmer son identité, le rapport Symons constitue cependant
le véritable point de départ d’une prise en compte des étu-
des canadiennes dans les politiques publiques. Celle-ci se
concrétisera par une série d’initiatives, notamment au niveau
fédéral, qui joueront un rôle fondamental dans la structura-
tion des études canadiennes au Canada mais aussi à travers
le monde. Elles conduiront notamment le ministère des Af-
faires étrangères à faire de la diplomatie culturelle l’un des
trois piliers de la politique internationale (avec le commerce
et la défense). Cet engagement du Ministère encouragera
l’institutionnalisation des études canadiennes au niveau in-
ternational en poursuivant quatre objectifs : l’élargissement
de la communauté influente « informée et favorablement
disposée à l’égard du Canada », le renforcement de la sensi-
bilisation aux connaissances sur le Canada, l’augmentation
des échanges entre universitaires canadiens et étrangers et
dès lors l’amélioration des relations bilatérales du Canada7.
17
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7. F. Harvey, « Le développement des études québécoises dans le monde », Globe, Revue internationale d’études québécoises, 4, 2, 2001, p. 62.
19
3______________________________________________
L A N A I S S A N C E D U C I E C( 1 9 8 1 - 1 9 8 6 )
Le jeune CIEC apparaissait comme un exceptionnel lieu de rencontre
et d’échanges offrant de multiples perspectives de collaborations
internationales à tous ceux qui étudiaient le Canada.
a. Les prémisses
Au Canada, ce sont les discussions et les réflexions à l’ori-
gine de la création de la Commission sur les Études cana-
diennes qui conduisent à la première institutionnalisation
des études canadiennes. Celle-ci se concrétise par la création
de la Revue d’études canadiennes évoquée plus haut mais
aussi par le développement de nouveaux centres de re-
cherche. Les « études canadiennes » profitent du fait que
l’heure est à l’interdisciplinarité et au décloisonnement des
perspectives, pour se faire une place spécifique dans le
champ universitaire. Mais elles s’affirment aussi (et peut-
être surtout) par une présence accrue dans de nombreux
champs disciplinaires.
C’est dans ce contexte particulier que voit le jour, en 1973,
lors de la réunion des sociétés savantes à l’Université
Queen’s, une Association d’études canadiennes (AEC) re-
groupant des chercheurs canadiens travaillant sur leur pays.
Parallèlement, plusieurs associations nationales d’études
canadiennes voient le jour dans des pays où la Commission
avait déjà noté un certain intérêt pour son pays : la Grande-
Bretagne (1975), la France (1976), l’Italie (1979), le Japon
(1979) et les pays de langue allemande (1980).
Ces nouvelles organisations illustrent tout à la fois le dé-
veloppement des recherches sur le Canada et le souhait des
scientifiques étrangers d’unir leurs forces pour faciliter les
contacts entre eux et avec le Canada mais aussi pour assurer
une meilleure visibilité à leurs travaux. Elles reflètent éga-
lement la naissance d’une nouvelle politique étrangère plus
attentive au développement des relations scientifiques et
qui se traduit par la naissance, au sein du ministère des
Affaires étrangères8, d’une direction chargée spécifiquement
des relations académiques.
Cette nouvelle administration se montre particulièrement
active et c’est d’ailleurs son directeur adjoint, Richard
Seaborn, véritable « éminence grise » du développement des
études canadiennes, qui répond avec enthousiasme à la
suggestion du président de l’Association d’études canadien-
nes aux États-Unis d’ouvrir sa cinquième conférence annu-
elle Perspectives on Canada (28-30 septembre 1979) par
une session spécifique consacrée aux interventions des
« délégués internationaux ». L’initiative n’est pas sans con-
séquences : elle débouche, à la fin de la conférence, sur un
débat relatif à l’opportunité de mettre sur pied une organisa-
tion internationale qui réunirait les chercheurs en études ca-
nadiennes de différents pays. La proposition est donc lancée
à tous ceux qui assistent à la discussion et qui proviennent
des États-Unis et du Canada bien sûr mais aussi de Grande-
Bretagne, d’Italie, du Japon, de Norvège, de France, des pays
de langue allemande et de l’Australie — Nouvelle-Zélande.
b. La réunion d’Halifax
L’idée se concrétise deux ans plus tard à Halifax, au terme
d’une conférence internationale sur les études canadiennes
(29-30 mai 1981) organisée dans le cadre de la réunion an-
nuelle des sociétés savantes par l’AEC. Son président, James
E. Page, avait, avec l’aide financière du ministère des Affaires
étrangères, convié à cette manifestation des représentants de
neuf régions du monde où les études canadiennes étaient en
train de se structurer : Canada, États-Unis, Grande-Bretagne,
France, Italie, Japon, pays de langue allemande, Australie
— Nouvelle-Zélande et Irlande. Ils se réunirent le 1er juin, au
lendemain de la conférence, et votèrent une motion, pré-
parée par James E. Page et Gérard Rutan, le président de
l’Association d’études canadiennes aux États-Unis, qui créait
officiellement un Conseil international d’études canadiennes
(CIEC). Les délégués se mirent d’accord sur huit « Règles
Richard Seaborn,ministère des
Affaires étrangèreset Commerceinternational
20
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8. Au cours de la période étudiée, ce Ministère a été connu sous différentes appellations mais pour faciliter la lecture nous parlerons toujours du « ministère des Affairesétrangères ». La même remarque peut être faite pour la Direction des Affaires académiques. Ici aussi nous utiliserons toujours cette dernière expression.
temporaires de procédure » rédigées par James E. Page, qui
devint le premier président du CIEC.
James E. Page notera plus tard que l’expression « Conseil
international» lui avait été inspirée par l’International Council
for Adult Education (ICAE) dont il était membre du Conseil
consultatif. Il dira avoir été impressionné par la collégialité
régnant au sein de cet organisme qui, au milieu des années
1970, regroupait quelque 70 pays et menait une action très
efficace en matière d’éducation des adultes. C’est donc tout
naturellement à cette structure qu’il avait songé lorsqu’il fut
question de regrouper les premières associations nationales
d’études canadiennes.
Le nouveau Conseil exécutif9 fut immédiatement composé
d’un délégué par association nationale ou multinationale,
mais la mise en place de ses structures légales prit par con-
tre plus de temps : la version anglaise des statuts ne sera ap-
prouvée que le 7 juin 1985 et il faudra attendre deux autres
années (3 juin 1987) pour voir apparaître une version fran-
çaise de la constitution.
James E. Page, qui fut associé au travail de T.H.B. Symons
et qui présidait l’AEC depuis 1978, était convaincu de
l’absolue nécessité de profiter de cet intérêt international
ainsi que de la nouvelle politique du ministère des Affaires
étrangères pour encourager les travaux scientifiques sur le
Canada tant dans son propre pays qu’à l’étranger. De ce
point de vue, le jeune CIEC apparaissait comme un excep-
tionnel lieu de rencontre et d’échanges offrant de multiples
perspectives de collaborations internationales à tous ceux
qui étudiaient le Canada. Il devait être un outil permettant
de renforcer la communication entre les chercheurs, de
multiplier les contacts, de faire mieux circuler l’information
sur les travaux de chacun, bref de créer une sorte de petite
communauté internationale de chercheurs passionnés par
les études canadiennes.
Le secrétariat du nouveau Conseil s’installe au collège
Seneca à Willowdale (Ontario) où la gestion quotidienne de
l’AEC et du CIEC est assurée directement par James E.
Page et sa secrétaire Betty Ward. Bénéficiant d’une aide de
8000$ du ministère des Affaires étrangères pour mainte-
nir les liens avec ses membres, il publie en janvier 1982 son
premier bulletin d’information intitulé International Canadian
Studies News. Il prépare aussi la première conférence con-
jointe de l’AEC et du CIEC qui se déroulera à Vancouver en
1983 à l’occasion de la réunion des sociétés savantes, en
même temps que celle du Conseil d’administration du CIEC.
Cette décision lance la tradition des colloques communs
entre l’AEC et celle du Conseil qui, jusqu’en 1991, se tien-
dront tous les deux ans dans le cadre des sociétés savantes.
Indirectement, elle fixe aussi le moment de la réunion du
Conseil d’administration du CIEC fin mai-début juin. Par
ailleurs de 1983 à 1994, les réunions du CIEC se tiendront
alternativement au Canada et à l’étranger.
Par son dynamisme, son excellente connaissance des mi-
lieux canadianistes, son action fédératrice et son réseau de
relations, James E. Page joue donc un rôle fondamental dans
la création et les premiers pas du CIEC. Le fait qu’il dirige
en même temps l’AEC le conduit à créer un lien très fort
entre les deux organismes, lien essentiel à la naissance et au
développement du CIEC. Les deux organisations partageront
d’ailleurs le même secrétariat jusqu’en 1987 et trois des
quatre premiers présidents du CIEC seront des Canadiens.
Si les relations auront ensuite tendance à se relâcher, il est
important de rappeler ici cette sorte de filiation. En outre,
malgré quelques tensions, les deux organisations resteront
toujours étroitement liées, l’AEC étant membre du Conseil
et coorganisant jusqu’en 1991 une conférence biennale avec
le CIEC.
James E. Page,premier présidentdu CIEC, 1981-1983
21
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9. Le CIEC, utilisa longtemps le terme « Conseil exécutif » pour qualifier son conseil d’administration. Cette appellation créa parfois quelques confusions avec le « comité exécutif ». Notons que la Constitution parle bien de « Conseil d’administration ». Pour faciliter la lecture nous utiliserons cette dernière expression dans la suite du texte.
Dès son accession à la présidence du CIEC, Pierre Savard
obtient que le secrétariat du CIEC (qui était resté à Willow-
dale) soit transféré à Ottawa et placé sous la direction de
Gaëtan Vallières qui cumulera donc pendant trois ans la
direction générale du CIEC et de l’AEC. En 1986, les deux
secrétariats se sépareront. Béatrice Kowaliczko prendra la
direction générale de l’AEC à partir des nouveaux bureaux
installés à l’Université du Québec à Montréal. Le CIEC res-
tera à Ottawa où il engagera un nouveau directeur général
en la personne de l’économiste Peter Kresl, Gaëtan Vallières
assurant pour sa part la gestion administrative et financière
du secrétariat avant d’assumer aussi la direction des pro-
grammes d’études canadiennes gérés par le CIEC pour le
compte du ministère des Affaires étrangères. Plus que tout
autre, Gaëtan Vallières sera la figure emblématique du CIEC
au sein duquel il travaillera plus de 20 ans. Véritable mé-
moire du Conseil, il en deviendra d’une certaine manière la
conscience, assurant notamment les délicates transitions
lors du départ des directeurs généraux.
C’est également pendant cette période que sont jetées les
bases du fonctionnement du Conseil comme la tradition de
se réunir une fois par an et le souhait d’organiser une tran-
sition entre les présidents. Ceci conduit notamment à la
création dès 1983 d’un poste de « président désigné » dont
le premier titulaire sera l’historien italien Luca Codignola.
Le changement est d’importance et il annonce l’arrivée à la
présidence (1985-87) du premier non-Canadien.
Ces années au cours desquelles le Conseil se structure peu
à peu sont marquées par d’importants débats quant à son
avenir, ses fonctions et son rôle dans la communauté des
canadianistes. Les dirigeants s’interrogent sur la meilleure
manière d’assurer son développement, ce qui pose la ques-
tion des relations avec le ministère des Affaires étrangères.
Depuis sa création, le CIEC avait bénéficié de l’aide finan-
cière de ce dernier, très intéressé à soutenir cette première
organisation internationale de chercheurs en études cana-
diennes. Mais la mise sur pied par le Ministère d’une série
de programmes d’aide aux études canadiennes, fait aussi de
cette organisation sans but lucratif, dirigée par un conseil
d’universitaires, le partenaire idéal pour assurer la gestion
d’une partie de ses programmes. En 1987, le CIEC accepte
sa proposition.
Pierre Savard,président du CIEC,
1983-1985
c. La mise en place des nouvelles structures
En juin 1983, Pierre Savard succède à James E. Page. L’his-
torien de l’Université d’Ottawa apporte au Conseil son aura
intellectuelle, mais aussi son formidable réseau de relations
internationales. Au moment où il accède à la présidence du
CIEC, le secrétariat de l’AEC avait pour sa part déjà démé-
nagé à l’Université d’Ottawa, en janvier 1983, dans des
bureaux de la rue King Edward mis à sa disposition par le
doyen de la Faculté des Arts, Marcel Hamelin. Pour en as-
surer la gestion, Alan Artibise, le nouveau président de l’AEC,
avait engagé comme directeur général, sur les conseils de
Pierre Savard, un jeune historien francophone qui allait pro-
fondément marquer l’histoire du CIEC : Gaëtan Vallières.
L’installation à Ottawa et l’engagement de Gaëtan Vallières
s’inscrivent dans le cadre d’un profond remaniement de la
structure et de la politique de l’AEC. Son nouveau président
décide en effet de donner à son organisation un véritable
visage pancanadien et bilingue avec une forte représenta-
tion francophone. Cette volonté de prendre davantage en
considération l’élément francophone et de mieux faire con-
naître les activités de l’association au Québec se traduit
aussi par l’ouverture, la même année, d’une antenne qué-
bécoise de l’AEC à Montréal. C’est le « projet Québec » géré
par Béatrice Kowaliczko, assistante de Gaëtan Vallières.
22 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
Cette décision a le double mérite de rencontrer les priorités
fixées par les fondateurs du Conseil et d’assurer le maintien
et le renforcement de la petite structure administrative
établie à Ottawa. Elle n’est toutefois pas sans risque. Le
Conseil peut-il s’engager dans la gestion de tels programmes
sans négliger les aspects strictement académiques voire
l’indépendance scientifique à laquelle les canadianistes sont
si attachés ? Sur ce dernier point, on notera que le Ministère
fut toujours très attentif à respecter la liberté académique
des chercheurs, conscient du fait qu’en perdant cette in-
dépendance, les canadianistes perdraient du même coup
toute crédibilité scientifique. Par contre, le risque d’une bu-
reaucratisation du Conseil fera, depuis le milieu des années
80 et jusqu’à aujourd’hui, l’objet de longs et vifs débats.
Une partie du Conseil craignait que la gestion administrative
de différents programmes gouvernementaux ne mobilise une
trop grande partie du temps de travail du secrétariat et pren-
ne ainsi le pas sur les activités strictement scientifiques.
Les autres administrateurs défendaient au contraire l’idée
que non seulement ces nouvelles prérogatives entraient dans
les objectifs du CIEC mais qu’elles constituaient même un
exceptionnel soutien à ses activités. Elles lui permettaient
tout à la fois d’augmenter sa visibilité comme acteur du dé-
veloppement des études canadiennes et de mettre en place
une organisation administrative solide, stable et durable sur
laquelle les canadianistes du monde entier pourraient se
reposer, sans compter que la gestion des contrats financerait
une partie des autres activités scientifiques du CIEC. C’est
finalement cette deuxième option qui l’emporta, au terme
de débats particulièrement houleux sous la présidence de
Luca Codignola qui, rétrospectivement, qualifiera, non sans
humour, sa présidence de « phase de modernisation et de
création de l’État bureaucratique »10.
À la différence de nombreuses autres associations scienti-
fiques internationales dont le rôle consiste exclusivement à
fédérer leurs membres, à assurer la communication entre
eux et à organiser de temps à autre des conférences inter-
nationales, le CIEC s’engageait dans une voie particulière-
ment originale. La gestion des programmes d’études cana-
diennes lui permettait de développer une organisation admi-
nistrative très spécifique : celle d’un secrétariat permanent
établi à Ottawa, encadré par un conseil d’universitaires re-
présentant les associations nationales d’études canadiennes
et qui, en collaboration avec le ministère des Affaires étran-
gères, assurait le financement d’une partie des activités de
ses membres.
Gaëtan Vallières,1988
23
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
10. L. Codignola, La constitution d'une identité canadianiste. Les premières années 1981-1991, Ottawa, CIEC-ICCS, 1991 p. 12.
25
4______________________________________________
L E D É V E L O P P E M E N T( 1 9 8 7 - 1 9 9 5 )
La gestion des programmes du Ministère permet au Conseil de
s’affirmer comme un acteur majeur dans le soutien aux études
canadiennes à travers le monde.
L’année 1987 marque donc un premier tournant majeur
dans l’histoire du CIEC. Non seulement son secrétariat se
sépare officiellement de celui de l’AEC mais cette « émanci-
pation » est concomitante à la décision de s’engager dans
la gestion des programmes d’études canadiennes du Minis-
tère. Qui plus est, elle intervient à un moment où le nombre
de membres est en croissance. Cette nouvelle réalité oblige
le CIEC à repenser fondamentalement son fonctionnement
afin de répondre aux exigences du nouveau contrat tout en
développant diverses actions destinées à renforcer son rôle
de promotion de la recherche scientifique.
a. Gérer les programmesd’études canadiennes
La gestion des programmes d’études canadiennes est con-
fiée dans un premier temps à Lucie Bohac puis elle passe,
après son départ, sous la responsabilité de Gaëtan Vallières,
déjà le plus ancien employé du Conseil. Quant à la direction
générale, elle est assurée en 1987 par l’économiste Peter
Kresl. C’est la première et la seule fois de l’histoire du CIEC
qu’un universitaire et un non-Canadien assume cette fonc-
tion. Il démissionne toutefois moins d’un an plus tard pour
retourner à l’université Bucknell. Christian Pouyez, un autre
historien, reprend le flambeau, en août 1988. C’est lui qui,
en collaboration avec Gaëtan Vallières et les présidents suc-
cessifs, pilotera la première transition majeure du Conseil au
terme de laquelle le « petit club » qui s’était réuni à Halifax
devient une organisation permanente dotée d’un important
appareil administratif.
La gestion des programmes du Ministère permet au Conseil
de s’affirmer comme un acteur majeur dans le soutien aux
études canadiennes à travers le monde. Il coordonne notam-
ment le développement des deux plus anciens programmes
d’études canadiennes et qui sont encore aujourd’hui les plus
populaires parmi les canadianistes : les bourses de recher-
che et les bourses de complément de spécialisation. Elles
permettent à des scientifiques étrangers d’effectuer un sé-
jour d’études d’un mois au Canada. Au terme de celui-ci les
titulaires d’une bourse de recherche doivent produire un
article publiable dans une revue scientifique tandis que ceux
qui ont bénéficié d’une bourse de complément de spéciali-
sation doivent assurer un nouvel enseignement au contenu
canadien. Une présélection des dossiers est effectuée, dans
les pays où elles sont offertes, par un comité scientifique
qui transmet ses recommandations au CIEC. Celui-ci veille
à ce que les procédures soient respectées, achemine les re-
commandations au Ministère pour décision finale et assure
la gestion des octrois.
Déjà de nouveaux programmes…
Au cours des années suivantes, le trio composé de Christian
Pouyez, Gaëtan Vallières et Brian Long pour le Ministère
des Affaires étrangères, épaulés par les présidents successifs
du Conseil se montre particulièrement actif et innovant en
matière de création de nouveaux programmes susceptibles
de soutenir le développement des études canadiennes à
travers le monde.
C’est ainsi qu’en novembre 1991, le CIEC met sur pied, avec
l’aide financière du Ministère, le Programme d’aide aux ré-
seaux de recherche internationaux (PARRI) dont l’objectif est
d’encourager et de faciliter les collaborations entre équipes
canadiennes et étrangères. Un projet de recherche commun
dans le domaine des études canadiennes doit être proposé
au comité de sélection du CIEC qui accorde des fonds per-
mettant d’organiser quelques séminaires de recherche ou
d’autres initiatives ayant pour objectif de renforcer le
Le personnel dusecrétariat, 1988
(Gaëtan Vallières,Nicol Greenough,
Cynthia Stables,Peter Kresl etLucie Bohac)
26 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
réseau. L’intérêt est évident. Il s’agit de mettre en contact
les équipes canadiennes et étrangères non seulement pour
soutenir le développement des études canadiennes dans le
monde mais aussi pour faire profiter les chercheurs cana-
diens de ce large réseau, pour faciliter l’internationalisation
de leurs travaux et le développement de projets de recherche
comparative. C’est aussi une manière de mieux faire con-
naître le CIEC dans les milieux académiques canadiens.
Pour gérer son nouveau programme, celui-ci bénéficie d’une
subvention annuelle du Ministère, distincte du contrat
d’études canadiennes mentionné plus haut. Il doit en outre
créer un comité de sélection spécifique.
Parmi les nouvelles idées qui voient le jour, signalons la
création par le Ministère d’un petit programme de bourses
de recherches de doctorat qui ne connaîtra toutefois pas
l’expansion espérée, faute de ressources financières suffi-
santes. Il sera repris et complété en 1995 par le Conseil lui-
même comme nous le verrons plus loin.
Une autre initiative connaîtra une belle postérité : la mise
sur pied d’une exposition itinérante de livres canadiens. Ce
projet original lancé par le ministère des Affaires étrangères
en collaboration avec le CIEC et l’Association pour l’expor-
tation du livre canadien, propose d’exploiter le réseau inter-
national du Conseil. Il invite en effet les éditeurs canadiens
à constituer une collection d’ouvrages que le CIEC fait voya-
ger dans les différents lieux où se tiennent des conférences
en études canadiennes. Pour les éditeurs, c’est une oppor-
tunité unique de toucher leur public cible en dehors des fron-
tières canadiennes. Pour les canadianistes étrangers, c’est
l’occasion de découvrir directement une sélection de titres
récents en études canadiennes. Ces expositions itinérantes
sont devenues une véritable tradition des colloques d’études
canadiennes, très appréciée des canadianistes étrangers.
Elles sont accompagnées d’un catalogue réalisé par les édi-
teurs et envoyé chaque année à tous les canadianistes recen-
sés dans la banque de données du Conseil.
Le développement des programmes d’appui aux études
canadiennes dans le monde se poursuit donc, à telle ensei-
gne qu’en mai 1992, le directeur général peut déjà annon-
cer que le CIEC participe à l’administration de 13 d’entre
eux. Quatre s’adressent à des particuliers :
Le programme des bourses de complément
de spécialisation
Le programme des bourses de recherche
Le programme des bourses de recherche de doctorat
Le programme de bourses pour chercheurs émérites
(États-Unis seulement)
27LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
Réunion du Comité exécutif,Château Montebello, mai 1991 :de gauche à droite, Alan Artibise,Hans-Josef Niederehe, Brian Long,Linda Jones, Louise Poulin, GaëtanVallières, William Metcalfe &Christian Pouyez.
Neuf autres sont dirigés vers des institutions ou des groupes
de chercheurs :
Le programme d’aide aux réseaux de recherche
internationaux
L’exposition itinérante de livres sur les
études canadiennes
Le programme des bourses de recherche pour
les universités11
Les subventions pour le développement des
programmes en études canadiennes12
Le programme d’appui aux conférences (qui concerne
uniquement les États-Unis)
Le programme de soutien aux bibliothèques qui vise à
créer ou accroître les collections d’ouvrages sur le
Canada dans les bibliothèques étrangères
Les bourses du premier ministre du Canada pour l’édi-
tion (destinées uniquement au Japon, pour encourager
les maisons d’édition à publier des ouvrages scien-
tifiques sur le Canada en japonais)
Le programme d’aide aux conférenciers des congrès
d’études canadiennes (qui permet aux associations et
centres d’études canadiennes de recevoir une petite
subvention pour défrayer le coût de participation à
leurs congrès de membres d’autres associations
d’études canadiennes)
Le programme d’échange de personnalités du secteur
culturel (PEPC) qui permet d’inviter des Canadiens à
effectuer une tournée de conférences à l’étranger13
Au-delà de la gestion de ces programmes spécifiques, le
CIEC entreprend la constitution d’une banque de données
reprenant les informations sur tous les canadianistes qui ont
pris la peine de lui renvoyer un formulaire précisant leurs
coordonnées et champs d’intérêt. Ce travail qui répond par-
faitement à l’un des objectifs que s’est assigné le Conseil (la
création d’une communauté internationale de canadianistes),
débouche sur la publication de répertoires permettant tout à
la fois de faciliter les contacts entre les chercheurs, d’éta-
blir une liste des organisations d’études canadiennes et de
mettre en exergue l’importance du réseau international. Le
premier Répertoire international des Études canadiennes
reprenant la liste des associations, centres et programmes
existant au Canada et dans le monde fut publié en 1980
sous la direction de James E. Page par l’AEC. Il sera suivi par
trois autres réalisés en 1984, 1986 et 1989 par le CIEC.
Parallèlement le CIEC publie en 1989, un premier répertoi-
re des canadianistes qui recense 3800 personnes travaillant
dans le domaine des études canadiennes. À partir de 1991,
les informations sur les canadianistes et les organisations
et programmes d’études canadiennes seront regroupées dans
un même volume. Grâce au travail de Linda Jones, la plupart
de l’information contenue dans le répertoire est aujourd’hui
accessible sur le site Web du CIEC. Aujourd’hui, cette ban-
que de données à champs interrogeables répertorie plus de
6200 canadianistes.
C’est le même souci de réaliser une série d’instruments
utiles aux chercheurs étrangers intéressés au Canada, qui
conduit le CIEC à publier en 1991, à la demande du Minis-
tère une bibliographie annotée de plus de 400 pages, com-
pilée par J.André Senécal avec l’aide de Linda Jones et
intitulée Canada : introduction bibliographique14 ainsi qu’un
Guide à l’usage des canadianistes étrangers au Canada ré-
digé par Gaëtan Vallières et Susan Winch dont l’objectif est
de faciliter la prise de contact avec le Canada des chercheurs
Publications etthèses étrangères
28
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11. Ce programme aussi appelé « bourses de recherche institutionnelles » est dans un premier temps offert à la Grande-Bretagne et à l’Australie. Il sera ensuite étendu à d’autres régions du monde. C’est en fait l’ancêtre des bourses Canada - Asie-Pacifique, Canada - Amérique latine - Caraïbes et Canada-Europe.
12. Ceci est différent des subventions aux associations qui, elles, ont toujours été gérées directement par le Ministère. Pour ce programme-ci (dont l’administration sera par la suite reprise par le Ministère) le CIEC assurera l’évaluation des demandes présentées.
13. La gestion de ce programme sera elle aussi reprise par le Ministère.14. Un complément à cette bibliographie sera publié en 1994. La deuxième édition publiée en 2000 est aujourd’hui disponible sur le site Web du CIEC.
étrangers préparant un voyage d’études ou de recherche de
courte durée. En mars 1992, une version de ce très utile
petit guide sera même publiée en mandarin ! Peu après, un
autre important outil de travail sera réalisé par Linda Jones,
l’ouvrage intitulé Études canadiennes : publications et thèses
étrangères dont la quatrième édition publiée en 1992 pro-
pose déjà plus de 3300 références de livres, périodiques et
thèses traitant du Canada et publiés à l’extérieur de celui-ci
principalement au cours des dix années précédentes.
Si le principal bailleur de fonds reste toujours le ministère
des Affaires étrangères, le Conseil réfléchit dès cette époque
à la manière de diversifier ses sources de revenus. Il entame
ainsi des discussions avec une série d’autres partenaires
intéressés par ce réseau international. Par exemple, en 1988
il signe avec la Bibliothèque nationale du Canada un pre-
mier contrat qui sera renouvelé jusqu’à aujourd’hui consis-
tant à inventorier les ouvrages sur le Canada publiés à
l’étranger. Un autre contrat sera signé avec les Archives na-
tionales du Canada intéressées à mieux connaître les be-
soins et souhaits des canadianistes étrangers en matière
d’archives. Il permettra l’envoi d’un questionnaire spécifique
à tous les canadianistes étrangers répertoriés par le CIEC.
Cette enquête débouchera sur la publication en 1990 d’un
rapport rédigé par Nicole Chamberland et intitulé Les ser-
vices d’archives canadiens à l’étranger. Enquête sur les be-
soins des chercheurs.
Le CIEC se lance dans la gestion desprogrammes de bourses d’étudiants
À côté de l’administration de ces nombreux programmes en
études canadiennes, le CIEC franchit en juin 1989, une
nouvelle étape majeure de son histoire : au terme d’un ap-
pel d’offres, il se voit attribuer la gestion des programmes
de bourses d’études offertes aux Canadiens par les gouver-
nements étrangers. Ce programme, qui était auparavant gé-
ré par l’Association des universités et collèges du Canada,
permet à des étudiants canadiens de poursuivre des études
à l’étranger. Une soixantaine de bourses sont alors offertes.
Sa gestion s’avère très vite beaucoup plus lourde qu’on ne
le croyait initialement. Les demandes d’informations, dé-
passent toutes les prévisions et le suivi des étudiants sélec-
tionnés (obtention des documents ad hoc, etc.) exige un
travail particulièrement long. L’expérience acquise n’est
toutefois pas inutile. Elle permet au secrétariat d’acquérir
un savoir-faire grâce auquel il décroche, en juillet 1990,
l’administration des bourses offertes cette fois par le gou-
vernement canadien lui-même, aux étudiants diplômés de
21 pays étrangers. Le CIEC gérera conjointement les deux
programmes qui seront réunis en un seul lors de l’appel
d’offres de 1995, à nouveau remporté par le Conseil.
L’administration des programmes de bourses d’étudiants
constitue un moment décisif dans l’histoire du Conseil puis-
que, pour la première fois de son histoire, celui-ci s’éloigne
quelque peu de sa mission stricte de développement des
études canadiennes. Les bourses concernent en effet toutes
les disciplines scientifiques. Dans l’optique des dirigeants du
CIEC, ces deux contrats n’ont d’autre raison d’être que d’uti-
liser le savoir-faire du secrétariat dans le domaine académi-
que pour dégager un certain nombre de moyens supplémen-
taires qui pourront être réutilisés au profit du développement
des études canadiennes. Ils permettront notamment au CIEC
d’augmenter son nombre d’employés et les moyens de son
secrétariat tout en se constituant un fonds de réserve. Mais
cette évolution ravive encore un peu plus les inquiétudes de
ceux qui craignent une dérive bureaucratique du CIEC.
La multiplication des activités nécessite aussi un renforce-
ment de l’équipe et l’instauration de nouveaux modes de
gestion au niveau du secrétariat où le rôle de directeur des
programmes tenu par Gaëtan Vallières prend une nouvelle
importance. Le secrétariat qui, après la séparation avec
l’AEC a quitté la rue King Edward pour venir s’installer dans
un bâtiment historique de la ville d’Ottawa situé au numéro
Édifice du2, rue Daly
29LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
2 de la rue Daly, commence déjà à se sentir à l’étroit dans
ces locaux….
Par ailleurs, le CIEC obtient, le 12 septembre 1989, son in-
corporation en vertu de la loi sur les corporations du Canada
afin de pouvoir signer des contrats.
b. L’élargissement du Conseil
Le développement des activités administratives du CIEC in-
tervient à un moment où la croissance des études canadien-
nes à travers le monde conduit de nouvelles associations
nationales à frapper à sa porte. C’est ainsi que le Conseil
accueille successivement comme membres effectifs l’Asso-
ciation nordique d’études canadiennes (en 1984) ainsi que
les associations nationales de Chine et des Pays-Bas (1985),
d’Israël (1986), d’Inde (1987), d’Espagne et d’URSS (1990),
du Brésil, du Venezuela, de la Corée et du Mexique (1994).
Treize ans après sa fondation, le CIEC est donc passé de 9
à 20 membres effectifs auxquels s’ajoutent deux membres
associés (le Centre d’études canadiennes de l’Université
Libre de Bruxelles en 1988 et l’American Council for Quebec
Studies en 1989)15. Cette évolution illustre bien la progres-
sion des études canadiennes à travers le monde : d’une or-
ganisation fortement centrée sur l’Europe occidentale (dont
étaient issus cinq des neufs membres fondateurs), le CIEC
s’est étendu vers l’Asie, l’Amérique latine et une partie de
l’Europe de l’Est, pouvant désormais revendiquer sérieuse-
ment le titre d’ « organisation internationale ». Le seul grand
absent reste bien sûr le continent africain. Notons enfin
que le CIEC connaîtra au cours des dix années suivantes une
réelle stabilité de son nombre de membres avant de rouvrir
ses portes, au début des années 2000, à de nouvelles asso-
ciations d’Amérique latine et d’Europe centrale.
La structure de direction composée depuis 1983 d’un pré-
sident assisté d’un président élu est tout d’abord aménagée
pour se transformer en 1987 en un véritable comité exécutif
de quatre personnes. L’ancien président est invité à demeu-
rer deux années au sein du comité exécutif auquel se joint
un membre « à titre individuel » issu du Conseil d’adminis-
tration16. Cette organisation originale permet non seulement
d’assurer une certaine continuité au niveau de la direction
mais aussi de mieux veiller, entre les réunions, au suivi des
activités sans cesse plus nombreuses prises en charge par
le secrétariat.
Cette croissance du nombre de membres rend d’autant plus
nécessaire la mise en place d’une structure de gestion so-
lide et capable d’assurer les liens avec ces 22 organisations
et la diffusion des informations sur les études canadiennes
auprès de leurs membres qui se répartissent déjà dans près
de trente pays, (certaines associations sont en effet multi-
nationales).
c. Une politique de communicationinterne et externe
La multiplication des programmes gérés par le Conseil, la
croissance de son nombre de membres et la volonté de
mieux faire connaître l’activité de son réseau international
le conduisent à renforcer et à développer sa politique de
communication tant au niveau interne (avec les associations
et leurs membres) qu’externe (avec les milieux gouverne-
mentaux, la presse et les universités du Canada). C’est dans
ce cadre qu’il met en place une série de publications qui
lui permettent d’assurer un lien permanent avec toutes les
personnes intéressées par les études canadiennes.
Les délégués au Conseil d’administration et les présidents
des associations recevront ainsi trois ou quatre fois par an la
Lettre du président17. Ce petit bulletin de liaison interne qui
existe toujours, les tient régulièrement informés des actions
entreprises par les dirigeants du Conseil et notamment des
principales décisions prises lors des réunions du comité
exécutif. La Lettre du président devient un instrument de
gestion d’autant plus important que, suite à la croissance
des activités du secrétariat, les réunions annuelles ne sont
plus suffisantes pour maintenir un véritable lien entre d’une
part les administrateurs du Conseil et d’autre part son
comité exécutif et son secrétariat.
Depuis sa naissance le Conseil avait aussi pris l’habitude de
publier, tous les six mois, un Bulletin du CIEC18 envoyé à
tous les canadianistes membres d’associations représentées
au Conseil. En 1988, la formule est entièrement revue : le
nombre de pages est augmenté et le bulletin d’information
30
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
15. Le statut de membre associé a été créé pour accueillir des institutions et centres de recherche qui ne sont pas des associations nationales ou multinationales d’étudescanadiennes ou qui ne remplissent pas les conditions nécessaires (par exemple en terme de nombre de membres) pour accéder au statut de membre effectif. La principaledifférence réside dans le fait que les membres associés ne bénéficient pas du droit de vote.
16. Nous utiliserons pour cette période l’expression « membre à titre individuel » pour qualifier une fonction qui est parfois appelée « représentant des associations ».17. La première Lettre du président est publiée le 18 avril 1988. Auparavant un ICCS update (produit en anglais seulement) avait été réalisé le 17 juillet 1987 par Peter Kresl.18. Le premier bulletin périodique du CIEC vit le jour en janvier 1982 sous le titre International Canadian Studies News. C’est seulement en avril 1984 (vol. 3, n°1) qu’il prit le
nom de Bulletin du CIEC.
se transforme en un magazine qui prend le nom de Contact
CIEC. Il permet non seulement d’informer les membres des
associations du travail de l’équipe dirigeante mais surtout des
activités des autres associations, des futures conférences,
des publications, etc. C’est aussi l’occasion de consacrer
quelques articles de fond aux études canadiennes dans cer-
taines parties du monde.
Un feuillet d’information bilingue et plus succinct, Le cana-
dianiste international, voit également le jour. L’objectif est
ici de sensibiliser les décideurs publics aux réalisations mar-
quantes en études canadiennes et plus généralement aux
activités du réseau. La publication est envoyée trois fois par
an aux responsables politiques canadiens (députés fédéraux,
ministères, représentants des gouvernements fédéral et pro-
vinciaux à l’étranger), aux ambassades des pays étrangers au
Canada, aux journalistes ainsi qu’à une série de fondations
et d’entreprises canadiennes. En 1993, Le canadianiste in-
ternational était déjà envoyé à près de 1500 personnes.
À partir de 1989, ces trois publications sont complétées
par un rapport annuel qui, outre la présentation du bilan
financier de l’année écoulée permet d’offrir un panorama
des activités du Conseil au cours de celle-ci. Ce rapport,
loin d’être un simple document administratif, sera imprimé
avec soin et utilisé comme véritable carte de visite du CIEC,
permettant de présenter sous une forme agréable un aperçu
succinct de ses activités et réalisations.
Enfin le Conseil publiera régulièrement de petits dépliants
(par exemple Le CIEC en bref) visant surtout à informer les
membres de ses associations des services et programmes
offerts ou gérés par le CIEC.
d. Une ambitieuse politique depromotion scientifique
La Revue internationale d’études canadiennes
On l’a vu, le développement du rôle du CIEC comme gestion-
naire de contrats gouvernementaux inquiétait un certain
nombre d’administrateurs qui brandissaient comme un épou-
vantail le risque d’une forte bureaucratisation du Conseil,
rappelant avec raison que l’action scientifique de promotion
des études canadiennes devait demeurer au centre de ses
préoccupations. Ce n’est donc pas un hasard si, à la fin des
années 1980 un autre projet ambitieux voit le jour, à l’ini-
tiative d’Alan Artibise et de Jean-Michel Lacroix : la création
de la Revue internationale d’études canadiennes (RIEC) pi-
lotée par le CIEC.
Mais, contrairement à toute attente, l’enthousiasme pour
l’initiative qui, cette fois, relève strictement du domaine
académique, n’est pas unanime parmi les membres du
CIEC. La création de la revue fait l’objet de longs débats lors
de la réunion du Conseil de 1988 au terme de laquelle le
Contact CIEC,Printemps 1991 Rapport annuel
1994-1995
31LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
principe est cependant accepté, la décision définitive étant
prise l’année suivante.
Les promoteurs de l’idée voulaient imposer le CIEC comme
un acteur de premier plan sur la scène scientifique cana-
dienne en créant une revue internationale de très haut niveau
dont l’objectif était d’accueillir des articles sur le Canada
produits tant dans le pays qu’à l’extérieur de celui-ci.
Trois types d’objections furent formulées : certains se de-
mandèrent si c’était bien le rôle du Conseil de s’engager
dans une telle activité scientifique, d’autres critiquèrent le
coût de cette nouvelle initiative, d’autres encore regrettèrent
une initiative qui pouvait apparaître comme une concurren-
ce directe aux revues nationales d’études canadiennes. Au
Canada, c’est surtout la Revue d’études canadiennes publiée
depuis une vingtaine d’années à l’Université Trent qui se
sentit la plus menacée. En 1989, son rédacteur en chef,
Michael Peterman fit part au Conseil de ses vives préoccu-
pations s’inquiétant notamment du prix d’abonnement très
compétitif de la nouvelle revue. Lors de la discussion avec
les membres du Conseil, il fut toutefois bien forcé de recon-
naître que si l’on exceptait les Américains, le nombre d’arti-
cles de canadianistes étrangers publiés dans sa revue était
extrêmement limité.
La Revue internationale d’études canadiennes est finalement
lancée sous la présidence de Jean-Michel Lacroix et elle se
dote immédiatement d’un rédacteur en chef prestigieux en
la personne de Paul-André Linteau. Celui-ci lui imprime im-
médiatement un très haut standard de qualité afin de l’im-
poser sur la scène nationale et internationale comme l’une
des publications de référence en études canadiennes.
Depuis 1990, la revue, bilingue et multidisciplinaire, paraît
deux fois par an et propose des articles, des essais critiques
et des notes de recherches sur des thèmes déterminés à
l’avance par le comité de rédaction. À partir de 1996,
chaque numéro réservera toutefois une section à des articles
hors-thème.
Pour faire connaître la nouvelle publication, le premier nu-
méro (consacré à un large bilan de la recherche récente sur
le Canada) est envoyé gracieusement à 4500 canadianistes
à travers le monde mais le nombre d’abonnés reste malgré
tout bien en deçà des espérances des fondateurs de la revue.
Même l’octroi d’un abonnement gratuit d’un an (financé par
le ministère des Affaires étrangères) à tous les récipiendaires
d’une bourse de recherche ou de complément de spéciali-
sation ne réussit pas à faire décoller les ventes. En 1992 le
nombre d’abonnements atteint 650 mais parmi ceux-ci
300 ont été payés par le Ministère pour les titulaires d’une
bourse. En 2005, le nombre s’est stabilisé à 400, dont 130
sont payés par le Ministère.
Ses débuts difficiles n’empêchèrent toutefois pas la Revue
de se tailler peu à peu une belle réputation dans le monde
Le premier numéro de laRevue internationaled’études canadiennes
Paul-André Linteau,à la gauche, rédacteuren chef fondateur de laRIÉC et récipiendairedu Prix internationalNorthern Telecompour les étudescanadiennes en 1990,en compagnie deJean-Michel Lacroix,à la droite, et un deshôtes de l’Associationchinoise d’étudescanadiennes.
32 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
académique canadien, bientôt reconnue puis subvention-
née (à partir de 1996) par le Conseil de recherches en sci-
ences humaines (CRSH), qui, en 2002, lui accordera une
note 88 p. 100 soulignant par là la grande qualité de ses ar-
ticles et la variété des thèmes traités. Elle s’est ainsi impo-
sée comme l’un des « musts » du CIEC, bénéficiant en outre
de la notoriété des ses rédacteurs en chef successifs puis-
qu’à Paul-André Linteau (1990-1992) succéderont le poli-
tologue Kenneth McRoberts (1993-1998) puis le chercheur
en littérature Robert Schwartzwald (1999-2005). Elle est
aujourd’hui dirigée par l’historien Claude Couture, directeur
du Centre d’études canadiennes, à l’université de l’Alberta.
Le comité de rédaction international, composé du rédacteur
en chef et de trois rédacteurs adjoints, prit l’habitude de se
réunir deux fois par an pour choisir les textes et déterminer
les thèmes des numéros suivants19. Il bénéficie du soutien
d’un comité consultatif composé d’un représentant par asso-
ciation membre et chargé notamment de faire mieux connaî-
tre la revue. Toutefois le nombre d’articles de canadianistes
étrangers reste encore relativement limité. En 1997, seule-
ment 30 p. 100 des articles publiés depuis la création de la
revue l’avaient été par des scientifiques non canadiens. Un
rapport préparé en 2003 par Guy Leclair témoigne d’une
légère augmentation pour la période 1998-2002 où l’on
passe à 35 p. 100. Il faut toutefois préciser que, dans le
paysage académique canadien, ce taux est très appréciable
pour une revue portant spécifiquement sur ce pays.
L’administration quotidienne de la revue est assurée par le
secrétariat du Conseil et plus spécifiquement par Guy Leclair
dont la qualité du travail sera régulièrement soulignée dans
les rapports du rédacteur en chef. L’une des bases de la
crédibilité de la revue étant sa totale indépendance scien-
tifique, un protocole fut signé en 1994 pour définir claire-
ment les relations entre le comité de rédaction, le comité
exécutif et le secrétariat.
Le financement de la revue est d’abord assuré par les reve-
nus propres du CIEC et ses abonnements. Elle bénéficiera
toutefois d’aides indirectes (tels les abonnements pour les
boursiers évoqués plus haut) du ministère des Affaires étran-
gères et d’aides directes de CRSH.
Ajoutons que si la naissance de la RIEC avait pu inquiéter
quelques responsables de revues nationales d’études cana-
diennes, le CIEC manifesta toujours une ferme volonté de
soutenir les activités de ces revues et même d’encourager
les collaborations. C’est dans cette perspective qu’il orga-
nisa des rencontres bisannuelles entre les directeurs des
revues d’études canadiennes à l’étranger. La première eut
lieu à La Haye en octobre 1990 à l’occasion d’un congrès
paneuropéen, la deuxième fut organisée à Milan le 26 avril
1992 lors du colloque biennal de l’Association italienne
d’études canadiennes. Les objectifs de ces rencontres étaient
de favoriser le rayonnement, la diffusion et le développement
des revues en échangeant des informations sur les meil-
leures pratiques ou encore en examinant la possibilité de
traduire et de reproduire des articles déjà publiés dans une
autre revue nationale d’études canadiennes.
Du prix Northern Telecom au prix du Gouverneur général
Dans la deuxième moitié des années 1980, la vie du Conseil
(et surtout des comités exécutifs successifs !) est marquée
par d’interminables débats sur le prix annuel décerné par le
CIEC pour souligner le mérite exceptionnel de chercheurs
œuvrant dans le domaine des études canadiennes. Le fait
de décerner un tel prix était vu tout à la fois comme une
De gauche à droite :les rédacteurs en chef
de la RIÉC, RobertSchwartzwald
(1999-2005) etKen McRoberts
(1993-1998)
PHOTO COURTOISIE DE PLUM STUDIO
33
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19. Il lui sera ensuite demandé d’agir comme comité de sélection du Fonds d’aide à l’édition et du prix Pierre Savard pour un ouvrage en français ou en anglais.
manière de distinguer les lauréats mais aussi de renforcer
la visibilité des canadianistes dans le milieu académique
canadien. Si tout le monde était d’accord sur le principe, le
problème venait surtout des hésitations de la société com-
manditaire qui après avoir accepté avec enthousiasme de
décerner ce prix, s’en désintéressa de plus en plus.
C’est en 1982, lors de contacts entre le premier président du
CIEC, James E. Page, et les dirigeants de Northern Telecom,
(un important fabriquant canadien d’équipement de télé-
communication), qu’était née l’idée de créer un prestigieux
prix annuel honorant un chercheur de haut niveau choisi par
un comité scientifique, pour sa contribution significative au
développement des études canadiennes. La société cana-
dienne dota ce prix d’une médaille en or massif réalisée par
une célèbre artiste canadienne, Dora de Pedery-Hunt, et
d’un chèque de 10 000 $. Le Prix international d’excellen-
ce en études canadiennes fut remis pour la première fois en
1983, à la réunion du CIEC à Vancouver, lors d’un banquet
commandité par Northern Telecom, au Professeur américain
Richard A. Preston, l’un des fondateurs de l’ACSUS.
Le prix international Northern Telecom sera complété en
1985 par une deuxième distinction, le Prix Northern Telecom
des cinq continents, destinée exclusivement à un chercheur
non canadien et constitué d’une médaille d’argent réalisée
par la même artiste et d’un chèque de 5000$.
L’idée d’honorer ainsi un, puis deux canadianistes était ex-
cellente mais ses concepteurs n’avaient sans doute jamais
imaginé les difficultés qui découleraient de la gestion de ce
prix. Les relations du CIEC avec la société Northern Telecom
deviendront de plus en plus complexes car la société, après
avoir voulu se donner une image très canadienne, changea
peu à peu sa stratégie au gré de son développement inter-
national. Elle prit ses distances par rapport à une trop forte
identité nationale et se désintéressa de plus en plus des deux
prix, mettant leur gestionnaire dans une situation difficile.
Fin 1991, le retrait définitif de Northern Telecom et le peu
de succès rencontré dans la recherche d’autres commandi-
taires obligèrent le comité exécutif à renoncer à l’attribution
des prix en 1992 et à imaginer d’autres solutions. À défaut
de pouvoir continuer à doter financièrement cette distinction,
le comité choisit de renforcer son prestige en demandant au
Gouverneur général (qui avait accepté en 1992 de devenir
le président d’honneur du CIEC) l’autorisation de créer un
« Prix international du Gouverneur général en études cana-
diennes ». Le Conseil fut informé en 1993 de l’acceptation
du principe par le Gouverneur général et le nouveau prix fut
décerné pour la première fois en mai 1995 au politologue
Alan Cairns. L’absence de commanditaire privé ne permettant
plus d’accompagner ce prix d’une somme d’argent, il fut con-
venu que le lauréat se verrait remettre un parchemin encadré
et que ses frais de voyage et de séjour pour assister à la ré-
ception seraient couverts par le Conseil. D’autre part, comme
il n’existait plus qu’un seul prix, le CIEC décida en 1996 que
celui-ci serait remis un an sur deux à un non-Canadien.
À côté de ce prix, le CIEC créa en 1988 des Certificats de
mérite remis chaque année à des personnes dont il souhai-
tait souligner l’importante contribution institutionnelle au
développement des études canadiennes.
e. Les tensions entre le centre et la périphérie
Le développement rapide, la diversification et la multiplica-
tion des activités du CIEC sur le territoire canadien, engen-
drèrent un certain nombre de questions, voire de tensions.
C’est surtout l’Association d’études canadiennes (AEC) qui,
à plusieurs reprises, s’inquiéta de l’évolution du Conseil
34 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
Alan Cairns,récipiendaire dupremier Prixinternational duGouverneurGénéral en étudescanadiennes, 1995
PHOTO COURTOISIE DE SGT. MICHEL ROY
décrite plus haut. Au début des années 1980, l’AEC avait
connu une forte croissance de ses activités sur le territoire
canadien grâce notamment au soutien financier du Secré-
tariat d’État. Le CIEC pour sa part bénéficiait de l’aide du
ministère des Affaires étrangères pour multiplier les actions
destinées aux canadianistes étrangers. Si les deux organisa-
tions semblaient avoir des champs d’activités bien distincts,
ceux-ci se recoupaient néanmoins sur certains points et la
séparation de leurs secrétariats en 1987 fut loin de résoudre
tous les problèmes. L’AEC qui, comme on l’a vu, avait joué
un rôle essentiel dans la naissance du CIEC, commença à
exprimer des critiques de plus en plus nombreuses quant
aux nouvelles responsabilités assumées par celui-ci estimant
notamment que certaines actions menées au Canada consti-
tuaient une concurrence directe. La situation était d’autant
plus mal vécue que la croissance du CIEC avait fait perdre
à l’AEC une partie de l’influence et du statut international
dont elle pouvait se prévaloir.
Il y eut donc, à plusieurs reprises, quelques mises au point
entre les responsables des deux organismes. Les dirigeants
de l’AEC souhaitaient notamment jouir d’une sorte de privi-
lège de primus inter pares dans la mesure où les activités de
l’ensemble des membres du CIEC portaient sur le Canada.
Ils demandèrent une révision des structures du CIEC afin
de diminuer la marge de manœuvre de son secrétariat entre
les réunions. Ils exprimèrent aussi le souhait d’obtenir une
sorte d’alternance à la présidence entre un Canadien et un
non-Canadien20 ou tout au moins la garantie d’une présence
canadienne continue au sein du comité exécutif. Ces pro-
positions reçurent un accueil mitigé dans un Conseil auquel
se joignaient sans cesse de nouvelles associations et dont la
plupart des administrateurs défendaient le principe d’une
égalité absolue entre les membres. Qui plus est, certains dé-
légués nationaux soulignèrent que, par nature, l’Association
canadienne n’était pas représentative de tous les canadia-
nistes du pays, ce qui la distinguait très nettement des
autres associations nationales. Si, à l’extérieur du Canada, il
apparaissait en effet légitime à tous ceux qui travaillaient sur
ce pays d’unir leurs forces au sein d’une association natio-
nale qui facilitait les liens entre eux et avec le Canada, la
situation était bien différente au Canada où nombre de
canadianistes préféraient s’affilier prioritairement à leur as-
sociation disciplinaire. Seuls certains d’entre eux estimaient
utile de prendre une deuxième affiliation auprès de l’AEC.
Dans les mois qui précédèrent la réunion de Montebello
(1991), (où le Conseil s’apprêtait précisément à fêter son
dixième anniversaire !), le débat entre les deux organisations
fut particulièrement vif. Le CIEC donna toutefois un certain
nombre de gages de bonne volonté en proposant par exem-
ple à l’AEC de gérer conjointement un nouveau programme
dont l’objectif était d’organiser des tournées de conférences
au Canada pour des chercheurs étrangers travaillant sur ce
pays. Il s’agissait notamment de les encourager à sortir du ré-
seau traditionnel des universités pour présenter leurs travaux
35
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20. Il y avait eu, d’après Luca Codignola, un accord tacite sur ce principe aux débuts du CIEC mais le nombre croissant d’associations membres le rendit impossible à appliquer dans la mesure où il aurait signifié, pour certaines d’entre elles, une très longue attente avant d’accéder à la tête du Conseil.
Réunion du Conseild’administration,Château Montebello,mai 1991.
mais aussi leurs perceptions du Canada à des publics nou-
veaux, extérieurs au monde académique. L’objectif était
bien sûr d’attirer l’attention des Canadiens sur l’importance
des recherches internationales menées sur leur pays, une
manière de souligner qu‘un nombre important de scientifi-
ques étrangers jugeaient le Canada suffisamment intéres-
sant pour y consacrer une partie de leurs travaux. Il fut
décidé que ce programme (qui connut un réel succès) serait
géré par l’Association d’études canadiennes pour le compte
du CIEC. Ce geste ne suffit toutefois pas à apaiser totale-
ment les tensions21.
Ajoutons qu’à côté des critiques de l’AEC, plusieurs scienti-
fiques canadiens exprimèrent aussi quelques réserves quant
à l’idée de voir une organisation internationale assurer la
gestion de programmes du ministère canadien des Affaires
étrangères. D’autres s’émurent des fonds accordés à des
chercheurs étrangers par le gouvernement fédéral, au mo-
ment où la situation des universités canadiennes n’était pas
des plus brillantes.
Au sein même du Conseil, plusieurs voix s’élevèrent pour
faire part de l’existence d’un certain malaise face à la crois-
sance très rapide du Conseil qui, en quelques années, était
passé du statut de petite association scientifique composé
d’une poignée de passionnés des études canadiennes à
celui d’organisation internationale comptant 20 membres
effectifs et 2 membres associés et gérant une telle quantité
de programmes qu’il était parfois difficile aux nouveaux
membres du Conseil d’administration eux-mêmes de bien
saisir l’ensemble des activités du CIEC. Ces constats appa-
raissent très clairement dans le procès-verbal de la réunion
du Conseil de 1992 à Jérusalem. Un document intitulé
« Politique du CIEC en ce qui a trait au contrat » fut mis à
l’ordre du jour. Son préambule fait explicitement mention
de ce malaise et de la nécessité de rappeler ce que fait le
secrétariat afin d’entamer une « franche discussion » sur les
raisons pour lesquelles il mène des activités comme la ges-
tion des contrats de bourses dont les finalités échappent à
certains membres. Le document souligne que l’administra-
tion de tels programmes, un peu éloignés du mandat initial
du CIEC, produit des revenus qui lui permettent de subven-
tionner ses activités propres comme par exemple la RIEC.
Ce sont aussi ces réflexions qui conduisent le comité exécu-
tif à élaborer un premier plan quinquennal pour la période
1995-2000.
Certains membres du Conseil regardèrent aussi avec in-
quiétude, la naissance en 1990, à l’initiative de Cornelius
Remie, d’une European Taskforce on Canadian Studies, plus
tard rebaptisée European Network on Canadian Studies /
Réseau européen d’études canadiennes, croyant y déceler la
renaissance du vieux rêve d’un Conseil européen d’études
canadiennes.
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________21. Le programme sera supprimé en 1998.
36
37
5______________________________________________
L E R E N F O R C E M E N T( 1 9 9 5 - 2 0 0 5 )
C’est à la réunion de mai 1998 que le CIEC lance une première
série de programmes d’appui aux études canadiennes.
L’année 1995 peut être considérée comme un deuxième
tournant important dans la vie du Conseil. Les grandes lignes
de la politique et de la stratégie sont tracées, une série de
programmes essentiels sont lancés. Le CIEC entre alors dans
une nouvelle phase de son histoire marquée principalement
par une volonté de consolider ses acquis, de renforcer sa
structure et d’améliorer son fonctionnement interne tout en
mettant en place quelques initiatives nouvelles.
Cette nouvelle période est symbolisée par la mise sur pied
d’un premier plan stratégique quinquennal (1995-2000)
qui permet aux délégués de tracer avec le comité exécutif
les grandes lignes de la politique du Conseil au cours de
ces cinq années. Le plan s’articule autour de quatre objec-
tifs majeurs : la diversification des sources de financement,
l’amélioration de la communication avec les membres, l’ac-
croissement de la visibilité du Conseil au Canada, la conso-
lidation de son membership et de ses activités. Ce plan
sera renouvelé et mis à jour pour la période 2000-2005 et
le Conseil a adopté en mai 2005 la version finale de son
troisième plan stratégique qui couvre cette fois une période
de trois ans.
a. À la recherche de nouveauxfinancements…
La gestion des contrats du ministère des Affaires étrangères
constitua toujours la principale source de revenus du Con-
seil. Toutefois ses administrateurs souhaitaient diversifier
les revenus pour développer leurs propres programmes et
mieux assurer l’avenir. L’importance de mettre en place une
campagne de levée de fonds avait été abordée par le comité
exécutif dès 1990 mais une série de contacts avec des so-
ciétés comme Lavalin, Air Canada ou Alcan s’étaient révélés
fort peu fructueux.
En 1992, le CIEC décida de se lancer dans une campagne
plus professionnelle en engageant, avec l’aide du ministère
des Affaires étrangères, un consultant, Ketchum Canada,
pour l’aider à élaborer une stratégie de levée de fonds. L’ob-
jectif était ambitieux puisque le premier plan stratégique
prévoit qu’en 2000, 25 p. 100 des fonds du CIEC devraient
provenir de sources non gouvernementales.
C’est aussi pour soutenir cette nouvelle stratégie que fut créé
en 1994 le groupe des Amis du Conseil dont l’un des objec-
tifs était de faciliter les contacts avec diverses fondations
et entreprises. Malgré les efforts des présidents et directeurs
généraux successifs, les résultats de cette campagne de le-
vée de fonds seront décevants. Tout au plus le CIEC réussit-
il à obtenir de petites sommes d’argent pour organiser ses
réceptions et conférences. Seule exception l’entente d’une
valeur de 80 000 $ passée en 1993 avec Hydro-Québec22,
à l’initiative du nouveau directeur général, Alain Guimont.
Par contre la gestion prudente de l’ensemble des contrats
signés par le CIEC avec les ministères et autres agences
gouvernementales canadiennes lui permit non seulement
d’assurer le financement de son secrétariat mais aussi de
diverses activités qui lui appartenaient en propre (par exem-
ple la RIEC). Le CIEC réussit en outre à accumuler une série
de surplus versés dès 1987 dans un fonds de réserve desti-
né à pallier une éventuelle diminution des revenus mais aus-
si à développer à terme ses propres activités. Le volume de
ce fonds continuera de croître avec les années. En 1996,
le CIEC adopte le principe que le fonds de réserve (près
de 750 000$) soit constitué en fonds de dotation dès que
celui-ci atteindra la somme d’un million de dollars. L’année
suivante, grâce à une contribution du ministère des Affaires
étrangères, le fonds atteint un million et devient donc un
fonds de dotation. De nouvelles contributions amènent les
gestionnaires du fonds à prévoir des revenus moyens de
l’ordre de 120 000$ par année, qui financeront de nou-
veaux programmes d’appui aux études canadiennes. Pru-
dent, le CIEC adopte aussi un règlement qui prévoit que
pour maintenir la valeur réelle de ce fonds un montant équi-
valent au taux annuel d’inflation canadienne y sera réinvesti
tandis que le reste des intérêts pourra être utilisé pour
financer des projets visant l’émergence et le développement
des futures générations de canadianistes. C’est à la réunion
de mai 1998 que le CIEC lance une première série de pro-
grammes d’appui aux études canadiennes.
Les premiers revenus dégagés de ce fonds furent affectés
au financement de bourses d’un mois pour les chercheurs
préparant une thèse de maîtrise ou de doctorat en études
canadiennes. Cette idée, présentée par John Lennox lors du
Conseil de mai 1995 avait semblé suffisamment importante
pour que le CIEC décide de l’intégrer dans son budget
38
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
22. Au terme de l’entente initiale les fonds devaient être utilisés pour créer, faire la promotion et administrer : 10 suppléments de bourses d’une valeur de 15 000$ destinées àdes personnes travaillant dans un des champs de recherche définis par Hydro-Québec (génie et technologie, efficacité énergétique, études techniques du Nord, étudesenvironnementales et études nordiques); un programme d’appui aux réseaux de recherche d’une valeur de 40 000$ dans les mêmes disciplines; ainsi qu’une petite campagne depublicité (2000$). Le projet comprenait des frais de gestion de 15 000$. Par ailleurs la société s’engageait à subventionner à hauteur de 8000$ un numéro de la RIEC portantsur l’environnement. Le projet de numéro spécial de la revue se heurta cependant à l’opposition de son comité de rédaction et ne vit pas le jour. Finalement, d’autres aspects del’entente seront abrégés, si bien que le projet prit fin alors qu’il avait à peine atteint 50 000$.
annuel avant même d’avoir trouvé d’éventuels commandi-
taires. En effet, la première adjudication (de cinq bourses)
eut lieu en 1996. Lors de la création du fonds de dotation
ce programme fut donc, très logiquement, considéré comme
prioritaire. Dix bourses seront ainsi proposées aux étudiants
souhaitant effectuer un séjour au Canada (pour les étrangers)
ou dans un autre pays (pour les Canadiens travaillant sur un
sujet canadien qui justifie un tel déplacement) dans le
cadre de leur thèse de fin d’étude.
Le Conseil décida aussi d’affecter une partie des revenus
du fonds de dotation à l’aide à l’édition (pour encourager la
publication au Canada d’ouvrages rédigés par des canadia-
nistes étrangers); à l’aide à la traduction en français ou en
anglais d’ouvrages dans une autre langue et réalisés par des
canadianistes étrangers; au financement de collaborations
entre associations et/ou centres d’études canadiennes; et à
la création de petites bourses postdoctorales en études
canadiennes.
La multiplication de ces programmes gérés par le CIEC le
conduisit à rationaliser la structure de ses comités d’adju-
dications. Plutôt que de créer un comité pour chaque type
de subvention ou pour chaque prix, il fut décidé dès 1998
de se limiter à deux grands comités d’adjudication. Le
comité de rédaction de la RIEC fut chargé d’assurer la sé-
lection des projets pour l’aide à la publication et à la tra-
duction, et un autre comité international se réunit une fois
par an pour l’adjudication de tous les autres programmes
de subvention et de prix gérés par le CIEC.
b. La politique de communication
Le CIEC sera également amené à revoir et à renforcer sa
politique de communication. Les formidables progrès de
l’informatique conduisirent très vite le Conseil à assurer sa
présence sur la toile. Le directeur général Alain Guimont qui
succède à Christian Pouyez en 1993 prit une série d’initiati-
ves en ce domaine. En mai 1997, il informa ainsi le Conseil
de l’aboutissement du projet lancé deux ans plus tôt : le
site Web du CIEC était désormais opérationnel. Ce site dont
le concept avait été élaboré par le directeur général puis
développé par une firme d’experts-conseils allait prendre de
plus en plus d’importance dans la politique de communica-
tion du Conseil, facilitant l’accès à une série de données
disponibles au secrétariat. Il sera aussi essentiel pour as-
surer la publicité des programmes administrés par le CIEC.
Ajoutons qu’un groupe de discussion (listserv) sera créé au
même moment, permettant au Conseil de redistribuer vers
toutes les personnes intéressées, les informations utiles qui
lui parvenaient.
En 2001-2002, peu après l’arrivée de Catherine Bastedo-
Boileau comme directrice générale, la politique de commu-
nication du CIEC fut entièrement revue. La présentation du
site Web fut retravaillée et le groupe de discussion qui ré-
pondait très imparfaitement aux souhaits des membres fut
remplacé par la création d’un véritable bulletin électronique
Contact, envoyé chaque semaine aux canadianistes du
monde entier. Le bulletin annonce notamment les colloques
et publications en études canadiennes mais aussi les éché-
ances pour le dépôt des candidatures aux différents program-
mes gérés par le CIEC. Cette nouvelle politique constitua
une petite révolution dans la mesure où elle permit au Con-
seil d’entrer en contact directement et de manière régulière,
avec tous les membres des associations puisque ce bulletin
électronique est envoyé gratuitement à toute personne qui
en fait la demande. Contact, dont le nombre d’abonnés ne
cesse d’augmenter (plus de 2000 abonnés en 2006), est
extrêmement apprécié par les canadianistes du monde en-
tier, tant par sa régularité que par la variété et la qualité des
informations qu’il diffuse.
Pour sa part Le canadianiste international évoqué plus haut
fut entièrement repensé. Il prit la forme d’un petit bulle-
tin illustré et très convivial envoyé trois fois par an aux
Daniel Ben-Natanà gauche, JohnLennox et son
épouse au centre,et le très honorable
Roméo Leblanc àdroite, 1995
39LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
personnalités canadiennes susceptibles d’être intéressées
par les activités du réseau. L’un de ses numéros remplaça
l’ancien bulletin imprimé Contact. Plus volumineux que les
autres, il est adressé une fois par an aux mêmes destina-
taires ainsi qu’à tous les membres des associations d’études
canadiennes du monde. L’ajout de photos en couleur et d’une
mise en page attrayante fait désormais du Canadianiste
international un bel instrument d’information et de promo-
tion du CIEC.
Le secrétariat développa par ailleurs un petit programme
« power point » régulièrement mis à jour et qui permit aux
membres du comité exécutif de présenter lors des conféren-
ces des associations nationales un résumé des activités du
CIEC et surtout des services qu’il peut apporter aux mem-
bres de ses associations. Cette présentation fut complétée
par l’impression de petits dépliants résumant les conditions
pour postuler aux différents programmes offerts ou gérés
par le Conseil.
On notera enfin qu’à côté de ces réalisations, Catherine
Bastedo-Boileau mènera, avec les présidents successifs,
une politique de relations publiques particulièrement active
qui la conduira à multiplier les rencontres avec des respon-
sables politiques et académiques de la haute fonction publi-
que et des agences gouvernementales. Elle relancera aussi
les contacts avec le groupe des Amis du Conseil.
c. Affirmer sa présence dans le monde académique canadien
Pour compléter cette politique de communication, le Conseil
prit aussi une série de mesures visant à mieux faire connaî-
tre son action dans le monde académique canadien. C’est
dans cette perspective qu’il faut replacer la décision de te-
nir, à partir de 1995, toutes les réunions du Conseil d’ad-
ministration au Canada alors qu’auparavant elles se tenaient
un an sur deux à l’extérieur du pays, généralement en liaison
avec un colloque en études canadiennes. Mais d’autres ini-
tiatives allaient permettre de renforcer encore la visibilité
du Conseil dans le monde universitaire canadien.
Les grandes conférences
En 1992, le CIEC choisit de mettre fin aux congrès con-
joints avec l’AEC qui avaient pourtant l’avantage de se tenir
dans le cadre du rassemblement de chercheurs généré par
la réunion des sociétés savantes (qui deviendra le congrès
des sciences sociales et humaines). Après la conférence con-
jointe de Kingston (1991) certains administrateurs avaient
en effet exprimé leur déception face au peu d’intérêt mani-
festé à l’égard des interventions des participants étrangers.
Suite à ces critiques, le Conseil de mai 1992, choisit tout
d’abord de substituer à ces colloques communs des ren-
contres directes entres les canadianistes étrangers et les
représentants des principales associations disciplinaires en
études canadiennes. Ainsi, tint-il sa réunion annuelle de
1993 à Ottawa en même temps que le congrès des sciences
sociales et humaines.
Par la suite, le Conseil s’engagera lui-même, à mettre sur
pied, tous les deux ans, un colloque sur un thème spécifi-
que avec comme double objectif d’assurer la rencontre de
chercheurs canadiens et étrangers et d’attirer l’attention de
la communauté scientifique canadienne et sur le travail des
canadianistes étrangers.
La première conférence eut lieu à Ottawa en mai 1995 sur
le thème Langues, cultures et valeurs au Canada à l’aube
du XXIe siècle, la deuxième porta sur Les villes mondiales :
Y a-t-il une place pour le Canada ?, la troisième s’intéressa à
La distinction canadienne au tournant du 21e siècle (2000).
40 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
Le canadianisteinternational, janvier
2002
Ces trois manifestations dont les actes furent publiés ren-
contrèrent un réel succès, notamment grâce à la qualité des
orateurs invités.
Toutefois, quelques critiques formulées au moment de la
préparation de la dernière conférence et portant notamment
sur la nécessité d’impliquer davantage les canadianistes
étrangers dans la préparation de cet événement, conduit le
comité exécutif à proposer une nouvelle formule. La confé-
rence programmée en 2003 sur le thème des Transferts
culturels fut ainsi longuement préparée par le biais de la
constitution de six groupes de recherche internationaux qui
utilisèrent la conférence pour présenter le fruit de près de
deux années de recherches communes sur l’un des aspects
des transferts culturels.
La conférence de 2005 adopta pour sa part une toute autre
approche puisque pour la première fois, le CIEC lança un
vaste appel à communications sur le thème Le Canada vu
d’ailleurs. Il reçut un nombre impressionnant de proposi-
tions au sein desquelles il retint une soixantaine de commu-
nications qui furent présentées dans le cadre d’une série
d’ateliers parallèles. La formule rencontra un vif succès,
non seulement par la qualité des présentations mais aussi
parce qu’elle constitua un lieu de rencontre exceptionnel et
d’échanges entre un grand nombre de canadianistes.
De nouveaux prix
C’est aussi la volonté de mieux mettre en exergue la qualité
et la diversité des travaux sur le Canada réalisé à l’extérieur
du pays qui conduisit le CIEC à créer plusieurs nouveaux prix.
Il y eut tout d’abord les deux prix Pierre Savard récompen-
sant chaque année les deux meilleurs livres en études cana-
diennes écrits par des membres de notre réseau, le premier
Actes de lapremière confé-
rence biennale« Langues, cultures
et valeurs auCanada à l’aube
du XXIe siècle »,1995
41LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
Hans-Josef Niederehe,Béatrice Bagola et AlainGuimont, Baie-James1995
prix (créé en 2002) récompense le meilleur livre écrit dans
une des deux langues nationales du Canada, le deuxième
(crée en 2003) celui rédigé dans une autre langue que le
français ou l’anglais. Le Conseil a ensuite établi (en 2004)
le prix de la meilleure thèse de doctorat en études cana-
diennes défendue au sein du réseau, quelque soit la langue
de celle-ci. Le comité éditorial de la RIEC a accepté de
jouer le rôle de jury pour le meilleur livre écrit en français ou
en anglais tandis que le comité d’adjudication des program-
mes d’études canadiennes administre les deux autres prix.
Tous trois sont constitués d’un parchemin et de la prise en
charge par le CIEC des frais de voyage et de séjour des
récipiendaires à la cérémonie de la remise des prix lors de
l’Assemblée générale annuelle.
Encourager les publications au Canada
Le développement des études canadiennes à travers le
monde conduisit un nombre croissant de chercheurs inter-
nationaux à manifester le souhait de publier le résultat de
leurs travaux dans une maison d’édition canadienne. Mal-
heureusement les non-Canadiens ne peuvent bénéficier des
subventions à la publication offertes par le Conseil de re-
cherche en sciences humaines, ce qui rend leurs manuscrits
beaucoup moins attrayants aux yeux d’un éditeur canadien.
C’est pour tenter de remédier partiellement à ce problème
que le Conseil créa en 1996 le fonds de l’aide à l’édition
avec comme objectif de soutenir financièrement la publica-
tion au Canada d’ouvrages sur ce pays écrits par des cana-
dianistes étrangers. Le Conseil imagina tout d’abord une
formule demandant à chaque association de verser annuel-
lement dans ce fonds une contribution volontaire de 500$
pour soutenir ce type de publication au Canada, la sélection
étant faite par le comité de rédaction de la RIEC. Comme
on l’a souligné plus haut, le financement de cette opération
sera ensuite assuré directement par les bénéfices générés
par le fonds de dotation. Plus d’une vingtaine de livres ont
été publiés grâce à ce programme.
C’est en poursuivant le même objectif qu’en 1996, le Con-
seil négocia avec les Presses de l’université Carleton la mise
en place d’une collection spécifique du CIEC destinée à
accueillir des publications collectives en études canadiennes
Livre de Nubia Hanciau, lauréate du Prix Pierre Savard,
livre dans une langue autre quele français ou l’anglais (2005)
Ged Martin (à la droite), undes deux récipiendaires duPrix Pierre Savard, livre enfrançais ou en anglais (2005),remis par Christopher Rolfe,président du CIEC 2005-2007.
Remise du premier PrixPierre Savard (2003), livre en
français ou en anglais : de g.à d., Serge Jaumain, Mme
Suzanne Savard (épouse defeu Pierre Savard),
Annis May Timpson, lau-réate du Prix, Zilá Bernd,
présidente du CIEC2003-2005, et Robert
Schwartzwald, président ducomité de sélection.
42 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
réalisées à l’étranger. Ce programme fut géré par l’agent des
publications en liaison avec le comité éditorial de la RIEC,
les frais de publication étant partagés entre l’association qui
présente l’ouvrage et les presses universitaires. La fermeture
en 1998 des Presses de l’université Carleton conduit le Con-
seil à se tourner vers les Presses de l’Université d’Ottawa, où
la série fut relancée en collaboration avec l’Institut d’études
canadiennes (IEC) de cette université. Le CIEC et l’IEC
créèrent alors un comité éditorial, déchargeant ainsi le Co-
mité de la RIEC de cette tâche.
d. Quelques nouveaux programmes
Le nombre de programmes gérés par le CIEC déjà abondant
au début des années 1990 devait s’accroître encore en
1995. En effet, le CIEC décroche cette année là un nouveau
contrat de cinq ans pour la gestion de bourses interna-
tionales qui comprend outre les programmes de bourses du
gouvernement du Canada et des gouvernements étrangers
qu’il gère déjà, le programme de bourses du Commonwealth
et celui des bourses d’études supérieures de l’Organisation
Cyberidentities: Canadian &European Presence inCyberspace, sous la directionde Leen d’Haenens (Les Pays-Bas), deuxièmeouvrage à paraître dans laCollection internationaled’études canadiennes, 1999
Reading Nelligan, Émile J.Talbot (États-Unis), livre despresses McGill-Queen’s qui areçu un appui financier dansle cadre du Fonds d’aide àl’édition du CIEC (2002)
De Français à paysans:modernité et tradition dans le
peuplement du Canadafrançais, de Leslie Choquette(États-Unis), livre des presses
Septentrion, qui a reçu unappui financier dans le cadre
du Fonds d’aide à latraduction du CIEC (2001)
Thèse de Sirma Bilge (France),première lauréate du Prix de la
meilleure thèse en étudescanadiennes (2005)
43LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
des États américains. Pour les bourses de maîtrise et de doc-
torat offertes aux Canadiens par des gouvernements ou autres
organismes étrangers, le rôle du CIEC consiste essentielle-
ment à organiser les concours annuels au Canada : promotion
des programmes, traitement de près de 900 dossiers de can-
didature et présélection d’environ 150 candidats canadiens
à proposer aux autorités étrangères. Pour les bourses que le
Canada offre à l’étranger, il lui faut gérer les invitations à
présenter des candidatures, traiter ces dossiers (plus de 350
chaque année) et les soumettre à un comité d’adjudication
pour octroyer en fin de compte entre 150 et 175 nouvelles
bourses d’études supérieures chaque année (60 à 75 d’entre
elles sont des bourses d’un an, les autres portent sur une
période de deux ou quatre ans). Le CIEC gère bien sûr aussi
toutes les composantes financières : allocations mensuelles
de subsistance, assurances, frais de scolarité, subventions
de recherche et de rédaction de thèse, etc.
En 2000, le CIEC gagne à nouveau, pour une période de
cinq ans, le concours gouvernemental pour la gestion de
ces mêmes programmes de bourses, auxquels s’ajouteront
quelques autres programmes de l’Organisation des États
américains, celui des bourses d’études supérieures Canada-
Mexique et un programme d’échanges universitaires Canada-
Chine. L’année suivante, suite à la création d’un nouveau
programme par la Fondation espagnole d’études canadiennes
et par une institution financière d’épargne espagnole (La
Caixa), le CIEC se voit également octroyer la gestion des
bourses d’études ou de recherche supérieures au Canada ac-
cordées annuellement à une dizaine d’étudiants espagnols.
En terme de personne-année, c’est près de la moitié du per-
sonnel du secrétariat (5 ou 6 personnes-années) qui travaille
à la gestion de l’ensemble de ces programmes de bourses.
Ceci n’empêchera pas le CIEC de lancer plusieurs nouvelles
initiatives parmi lesquelles il faut mentionner trois autres
programmes mis en place au cours de cette période.
Le premier connut un succès relativement limité : en 1996,
le CIEC passa une entente avec la Commission de la Capitale
nationale en vue de l’attribution, chaque année, d’une bour-
se à un chercheur préparant une étude spécifique sur la
région de la capitale nationale. Malheureusement le nombre
de canadianistes intéressés resta très limité et certaines
années la bourse ne fut pas attribuée ce qui conduisit en
2005 à la suspension de ce programme.
Né d’une proposition des responsables des études cana-
diennes des universités d’Ottawa et de Carleton, le séminaire
d’été en études canadiennes est lancé en 1997 avec pour
objectif d’inviter à Ottawa, pendant une semaine, une ving-
taine de chercheurs étrangers intéressés à améliorer leur
connaissance du Canada ou à développer de nouvelles re-
cherches, voire de nouveaux enseignements dans ce domai-
ne. Le séminaire, vivement recommandé aux bénéficiaires
d’une bourse de recherche ou de complément de spéciali-
Participants auSéminaire d’été en
études canadiennes,Calgary, 2002.
44 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
sation, est organisé sous forme de cours et de rencontres
avec des professeurs et des personnalités en vue (artistes,
auteurs, députés, ministres…) de la région d’Ottawa et porte
sur différents aspects de la réalité canadienne. Il se tient
chaque été à Ottawa. Le succès rencontré par la formule et le
souhait d’emmener les nouveaux canadianistes vers d’autres
régions du Canada conduisit le CIEC à dédoubler le séminaire
dès 2003 en développant un deuxième séminaire à l’exté-
rieur d’Ottawa (les trois premières éditions auront lieu dans
l’Ouest du Canada, celle de 2006 dans les Maritimes). Cette
activité, très appréciée des participants, bénéficie d’un sou-
tien financier du ministère des Affaires étrangères qui per-
met notamment de financer un certain nombre de bourses.
À partir de 2000, le CIEC décida d’assurer également la
gestion d’un projet de stages, dont le financement initial
fut assuré par le ministère des Affaires étrangères, puis,
l’année suivante, par le ministère avec la participation de
Ressources humaines Canada, pour enfin être repris unique-
ment par le Ministère. Ce projet international a pour objectif
de fournir aux stagiaires une formation complémentaire et
internationale valorisable dans leur CV, en envoyant, dans
des programmes et centres d’études canadiennes à l’étran-
ger et pour une période de six mois, de jeunes diplômés
canadiens. Le stagiaire reçoit une bourse lui permettant de
couvrir ses frais de voyage et de séjour. Il est accueilli dans
un centre ou un programme d’études canadiennes pour tra-
vailler en fonction d’un programme pré-établi : préparation
de colloques, de séminaires, de cours; aide à la publication
d’ouvrages; assistance au directeur du Centre, etc. Cette ini-
tiative du CIEC rencontrera un réel succès tant parmi les
stagiaires que chez les responsables de centres d’études
canadiennes à l’étranger, heureux de pouvoir bénéficier de
cette précieuse aide logistique.
e. L’expansion des études canadiennesà travers le monde
Après avoir connu une forte croissance internationale le CIEC
avait, comme nous l’avons signalé plus haut, accueilli ses
derniers nouveaux membres en 1994. Pendant près de dix
ans, leur nombre se stabilisa, le Conseil choisissant plutôt de
se concentrer sur l’amélioration de son organisation interne.
En 2001, une nouvelle organisation vient frapper à sa porte,
le Centre d’études canadiennes de l’Université de la Havane
qui, compte tenu de son rôle fédérateur, acquiert le statut de
membre associé. Il est suivi deux ans plus tard par l’Associa-
tion polonaise d’études canadiennes puis, en 2004, par l’As-
sociation représentant les pays d’Europe centrale tandis que
l’Association argentine d’études canadiennes est reçue la
même année mais cette fois comme membre effectif.
Cette évolution illustre les deux nouveaux pôles de déve-
loppement des études canadiennes dans le monde : l’Amé-
rique latine et l’Europe centrale. L’arrivée de Cuba et de
l’Argentine renforce en effet le poids de l’Amérique latine
dans un Conseil où siégeaient déjà le Brésil, le Venezuela
et le Mexique. Le dynamisme des études canadiennes dans
cette partie du monde est en outre illustré par l’accession
à la présidence, en 2003, de la Brésilienne Zila Bernd, par
la naissance d’un réseau latino-américain d’études cana-
diennes et surtout par l’expérience très originale du Semine-
cal. Ce séminaire d’études canadiennes en Amérique latine
lancé en février 2003 à Mexico par un petit groupe de
canadianistes invite chaque année des étudiants préparant
une thèse de maîtrise ou de doctorat en études canadiennes
à présenter et à discuter de leurs recherches. Il est directe-
ment inspiré du séminaire européen pour les étudiants di-
plômés en études canadiennes mis en place depuis 1992
par le Réseau européen d’études canadiennes avec lequel
le Seminecal échange d’ailleurs des étudiants.
Pour sa part l’arrivée au Conseil de la Pologne et de l’Asso-
ciation d’études canadiennes en Europe centrale témoigne
de la rapide progression des études canadiennes dans cette
autre partie du monde où elle a été fortement épaulée
par le Réseau européen d’études canadiennes. Il faut noter
que l’Association d’Europe centrale est aujourd’hui la plus
multinationale des organisations représentées au Conseil
puisqu’elle regroupe huit pays (Bulgarie, Croatie, Tchéquie,
Hongrie, Roumanie, Serbie et Monténégro, Slovaquie et
Slovénie).
Au cours des dernières années, le Conseil a donc encore ren-
forcé son caractère international. Seul, le continent africain
n’y est toujours pas représenté mais la création d’une pre-
mière association d’études canadiennes en Afrique du Sud
(le 7 novembre 2005) et les activités en études canadiennes
de l’Université d’Oujda au Maroc augurent de futurs déve-
45LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
loppements dans cette partie du monde.
47
6______________________________________________
. U N E R E L A T I O N P A R T I C U L I È R EA V E C L E G O U V E R N E M E N T
D U C A N A D A
Une Direction des relations académiques internationales (ACE) est ainsi
créée au début des années 1970, et elle reçoit notamment pour mandat
de soutenir le développement des connaissances sur le Canada, sa culture
et ses valeurs, un peu partout à travers le monde par le biais de
l’enseignement, de la recherche et des publications.
Le CIEC a toujours entretenu des relations suivies avec le
gouvernement canadien et plus spécifiquement le ministère
des Affaires étrangères. Depuis les premiers constats du
rapport Symons démontrant le peu d’intérêt de la diplomatie
canadienne en matière culturelle et scientifique, la situation
a radicalement changé. À côté des efforts menés au sein du
Canada lui-même pour assurer une meilleure formation aux
étudiants fréquentant les différents niveaux d’enseignement,
le ministère des Affaires étrangères va peu à peu développer
une véritable stratégie sur le plan culturel et scientifique
visant notamment à faire valoir, à l’extérieur du pays, la spé-
cificité de celui-ci.
C’est dans cette perspective que le Ministère entreprend de
développer une politique originale en investissant dans le
développement des études canadiennes à l’étranger. Une
Direction des relations académiques internationales (ACE)
est ainsi créée au début des années 1970, et elle reçoit no-
tamment pour mandat de soutenir le développement des
connaissances sur le Canada, sa culture et ses valeurs, un
peu partout à travers le monde par le biais de l’enseigne-
ment, de la recherche et des publications. ACE remplit ces
objectifs à travers divers programmes dont celui des études
canadiennes. Elle en établit les grandes orientations, les pri-
orités et les objectifs en consultation avec les représentants
du Canada à l’étranger et avec divers partenaires parmi les-
quels le CIEC est bien entendu l’un des plus importants. Il
se voit d’ailleurs confier, comme nous l’avons vu, l’adminis-
tration de certaines composantes de ce programme. Par
contre les demandes de subventions des associations, cen-
tres et programmes d’études canadiennes à l’étranger sont
traitées directement par ACE et les représentants du Canada
en poste à l’étranger, ceux-ci acheminant les demandes à
Ottawa assorties de leurs commentaires quant aux activités
et au niveau de financement recommandé.
À côté des études canadiennes, le CIEC administre aussi,
jusqu’en 2005, les programmes de bourses d’études du
gouvernement du Canada et des gouvernements étrangers
évoquées plus haut. Un travail considérable : pour la seule
année 2004-2005, le secrétariat du Conseil eut par exem-
ple à gérer pas moins de 1300 demandes de bourses.
Pour se faire une idée de l’importance financière que revêtait
l’administration de ces programmes gouvernementaux, on
notera qu’en 1997, le contrat d’études canadiennes repré-
sentait près de 25 p. 100 des revenus du CIEC et celui des
bourses environ 45 p. 100. Début de 2005, ces proportions
étaient encore à peu près les mêmes : 30 p. 100 pour le
contrat d’études canadiennes et 42 p. 100 pour celui des
bourses. Notons que ces calculs ne tiennent pas compte des
fonds de programmes, c’est-à-dire des sommes versées aux
boursiers (ou en leur nom) avec l’autorisation du Ministère.
Pour avoir un ordre de grandeur des moyens mis à la dispo-
sition des programmes d’études canadiennes par le Minis-
tère, il suffit de mentionner que pour l’exercice financier
2001-2002 ACE avait dédié un budget de 5,2 millions de
dollars aux études canadiennes à l’étranger : 1,9 million de
dollars était destiné aux programmes gérés par le CIEC pour
le Ministère. Le reste servait au financement des centres et
associations d’études canadiennes à l’étranger et à divers
projets spécifiques en études canadiennes23.
On peut bien entendu s’interroger sur les conséquences et
l’impact de cette collaboration entre des universitaires très
soucieux de leur liberté académique et un gouvernement qui
poursuit des objectifs précis en matière de politique étran-
gère. Il faut reconnaître, et c’est l’une des richesses de ce
partenariat, que le CIEC a toujours exigé et obtenu le strict
respect d’un certain nombre de règles élémentaires. Les
deux plus importantes sont la totale liberté académique de
ses membres et l’évaluation des projets subventionnés dans
le cadre des programmes dont il assure la gestion, à la lu-
mière de leurs seules qualités scientifiques (c’est-à-dire par
le biais d’un jugement par les pairs, en dehors de toute con-
sidération politique). Ces règles ont facilité le développe-
ment de ce partenariat original et permis la naissance, un
peu partout à travers le monde, d’une communauté scien-
tifique informée sur le Canada.
Pourtant, il ne faut pas le cacher, la relation privilégiée du
CIEC avec le gouvernement du Canada a souvent donné lieu
à des questions sur son éventuelle instrumentalisation. Il se-
rait plus exact de parler de convergences d’intérêts nées d’un
dialogue franc et constant. Pour les autorités canadiennes, le
CIEC représente une formidable opportunité de confier à des
chercheurs indépendants et confirmés la gestion de program-
mes d’aide aux études canadiennes. Inversement, cette ges-
tion permet aux membres du CIEC de profiter d’un secrétariat
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
23. F. Harvey, « Le développement des études québécoises dans le monde », Globe, Revue internationale d’études québécoises, 4, 2, 2001, p. 63.48
permanent, doté de moyens logistiques importants et dès lors
capable de venir en aide aux canadianistes du monde entier.
Le tableau ne fut toutefois pas toujours aussi idyllique que
pourrait le laisser supposer cette description théorique. D’a-
bord parce que, nous l’avons déjà souligné, au sein du
Conseil des inquiétudes se firent régulièrement jour quant
aux risques de bureaucratisation que pouvait générer la ges-
tion de ces contrats. Ensuite parce que, même au Ministère,
la politique d’aide aux études canadiennes fut à plusieurs
reprises mise en cause, d’aucuns se demandant si un minis-
tère « des Affaires étrangères » avait bien pour mandat
d’intervenir dans le domaine académique.
Les critiques et interrogations nécessitèrent, de la part des
fonctionnaires convaincus de l’utilité de ses investissements,
des combats souvent épiques pour maintenir des program-
mes qui avaient démontré leur efficacité et éviter de voir
détruits les efforts accomplis pour créer cette communauté
internationale de canadianistes. En 1993, le ministère des
Affaires étrangères fut même à deux doigts de perdre ces
programmes. Lors de la présentation du budget de février
1992, le ministre des Finances avait en effet annoncé son
souhait d’intégrer le Conseil de recherches en sciences hu-
maines dans le Conseil des Arts du Canada et d’y transférer
également la responsabilité des programmes culturels et
universitaires internationaux. Si ce dernier transfert inquié-
tait vivement le CIEC, c’est surtout l’avenir du CRSH qui
provoqua une vaste levée de boucliers dans le monde uni-
versitaire canadien. Malgré celle-ci, le projet de loi C-93
(qui comprenait ces importantes modifications) fut voté par
la Chambre des Communes mais, fait rarissime, il sera re-
jeté par le Sénat à égalité de voix, le 10 juin 1993, au grand
soulagement de la plupart des universitaires canadiens. Le
changement de gouvernement, quelques mois plus tard,
enterra définitivement le projet.
Les questions régulièrement posées sur les programmes
d’études canadiennes démontrent en tout cas l’absolue né-
cessité pour le Conseil de mener une politique de communi-
cation forte et bien ciblée afin de permettre aux décideurs
politiques mais aussi au monde académique canadien, d’être
au fait des réalisations et du rôle du Conseil et de porter
ainsi un jugement informé sur son action.
Tim Rooth, président del’Association britanniqued’études canadiennes(BACS), Jodie Robson,administratrice au secréta-riat de BACS, Jean Labrie,responsable des étudescanadiennes au ministèredes Affaires étrangères etCommerce international,Tom Barnes, présidentde l’Association d’étudescanadiennes aux États-Unis(ACSUS)
49LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
51
7______________________________________________
G É R E R L E C I E C
Dans un document interne de 1997 sur l’évaluation des programmes
on peut lire : « Dans l’esprit de plusieurs, le CIEC est synonyme de
Secrétariat. Il s’agit d’une fausse perception qu’il faut corriger ».
Le CIEC a peu à peu mis en place une structure de gestion
originale qui tient compte d’une série de paramètres. Il doit
tout à la fois assurer un lien étroit avec les associations
nationales qui le composent, veiller à développer une commu-
nauté internationale de canadianistes et gérer les program-
mes que lui sont confiés par le gouvernement du Canada.
Cette triple fonction l’a conduit à développer une organisa-
tion souple et efficace reposant notamment sur un secré-
tariat basé à Ottawa et placé sous la responsabilité d’un
directeur général, en contact permanent avec le président
et son comité exécutif, élus par le Conseil d’administration.
Ce dernier, composé des représentants des associations
membres venant principalement du monde académique, se
réunit une fois par an et détermine les lignes directrices de
l’action du Conseil au cours des douze mois suivants. Il est
donc essentiel de souligner qu’à côté du secrétariat, une par-
tie importante de l’activité du CIEC est liée au travail bé-
névole de ses membres, tout particulièrement de ceux qui
siègent au Conseil d’administration et surtout au comité exé-
cutif. L’ensemble de l’organisation du Conseil est codifié
dans une Constitution dont la première version fut adoptée
en 1985. Elle fut toutefois amendée à plusieurs reprises
suite à de fréquentes discussions (nous sommes au Cana-
da !) sur l’interprétation à donner à certains articles.
a. Le Conseil d’administration
Les grandes décisions d’ordre politique et les principales
orientations des activités du CIEC sont donc prises par un
Conseil d’administration (parfois appelé Conseil exécutif)
composé d’un représentant de chaque association membre
à part entière et des représentants des membres associés
(ceux-ci n’ayant toutefois pas le droit de vote).
Le président dirige ces réunions qui constituent toujours un
moment fort dans la vie du CIEC. Elles réunissent, un peu
à la manière d’une mini-Organisation des Nations Unies,
des administrateurs venus d’un nombre croissant de pays
ayant chacun sa propre conception du fonctionnement d’un
tel organisme. Dès lors, il fut très vite décidé que le Conseil
calquerait son fonctionnement interne sur les règles et tra-
ditions des organisations non gouvernementales canadien-
nes, obligeant par exemple les participants à se familiariser
avec le système de dépôt de motions devant être soutenues
avant de faire l’objet d’une discussion puis d’un vote.
Les réunions du Conseil d’administration ont aujourd’hui
pris la forme d’une assemblée autour d’une grande table rec-
tangulaire où le comité exécutif s’installe à l’une des ex-
trémités tandis que chaque administrateur siège derrière le
ou les petits drapeaux symbolisant le ou les pays qu’il re-
présente. La diversification des tâches assurées par le CIEC
mais aussi l’augmentation de son nombre de membres l’ont
conduit peu à peu à allonger ses réunions annuelles qui,
désormais, occupent pratiquement deux jours entiers.
Comme dans toute organisation fédérale canadienne, les
deux langues de travail furent dès le départ le français et
l’anglais, même si l’on constata très vite une nette prédomi-
nance de cette dernière qui constituait souvent la deuxième
langue (après leur langue nationale) de nombreux délégués.
Les dirigeants du Conseil furent néanmoins attentifs à pro-
duire un maximum de documents dans les deux langues.
En outre, si les débats du Conseil et du comité exécutif se
déroulèrent, eux aussi, majoritairement en anglais, une at-
tention particulière fut toujours portée à la réalisation d’un
résumé des interventions à l’intention des administrateurs
qui ne maîtrisaient qu’une seule des deux langues natio-
nales du Canada. Cette pratique, indispensable à la bonne
gestion du Conseil, allongea les réunions jusqu’au moment
où, en 2002, grâce à l’aide du ministère des Affaires étran-
gères, le Conseil fut en mesure d’offrir aux participants un
système de traduction simultanée.
Pour assurer le suivi des décisions entre les réunions du
Conseil et pour préparer celles-ci, un comité exécutif de
quatre personnes assistées du directeur général fut mis en
place à partir de 1987. Le Conseil établit aussi en son sein
plusieurs commissions chargées de traiter de questions par-
ticulières : groupes de travail sur les finances, groupe de
travail sur les structures, groupe de travail sur le transfert
des programmes culturels et universitaires des Affaires exté-
rieures et Commerce extérieur du Canada, comité de mises
en candidature… Toutefois, depuis la création en 1993 d’un
comité exécutif comprenant deux représentants des associa-
tions, la plupart de ces groupes de travail ont disparu et
l’ensemble des questions soumises au Conseil sont désor-
mais préparées directement par le comité exécutif.
52 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
Si les premières réunions du Conseil se déroulèrent au
Canada, en liaison avec la réunion du Congrès des sociétés
savantes, le souhait d’apporter un soutien aux activités des
associations nationales, le conduisit, dès 1984, à sortir du
pays un an sur deux. Comme nous l’avons mentionné plus
haut cette pratique fut maintenue jusqu’en 1994 (réunion
de Goa – Inde). Dès 1991, plusieurs voix s’étaient en effet
élevées pour souligner le caractère très coûteux de ces réu-
nions extérieures, le fait que l’intérêt commun des cher-
cheurs représentés par les délégués était le Canada et qu’en
se réunissant dans ce pays on faciliterait le développement
de liens avec la communauté scientifique canadienne. Ces
arguments plaidaient en faveur d’un rapatriement des réu-
nions au Canada. L’idée se concrétisera en 1994 par un
amendement à la Constitution prévoyant qu’à l’avenir la réu-
nion annuelle aurait lieu « normalement » au Canada. Dès
1995, toutes les réunions du Conseil s’y déroulèrent en es-
sayant toutefois de les organiser un an sur deux dans une au-
tre ville qu’Ottawa. Le comité exécutif, par contre, choisit de
maintenir la décentralisation de certaines de ses rencontres
afin de visiter des centres d’études canadiennes à l’étranger.
La pratique consistant à se réunir dans un autre pays n’était
pas sans risque. Le Conseil l’expérimenta de façon particu-
lièrement douloureuse lorsqu’il décida de tenir sa réunion
de 1990 en Chine. Ce choix, accueilli dans un premier
temps avec enthousiasme fut assombri par les événements
de la place Tien an Men. La dure répression, qui suivit ce
formidable moment d’ouverture de la Chine vers le monde,
conduisit les dirigeants du Conseil à s’interroger sur l’oppor-
tunité de maintenir la réunion. Après de longues discussions
au sein du comité exécutif mais aussi avec les collègues
chinois et les représentants de l’ambassade du Canada dans
ce pays, il fut proposé de confirmer la réunion si trois condi-
tions précises était remplies : la garantie de l’obtention d’un
visa pour tous les délégués quelle que soit leur nationalité,
la garantie d’une totale liberté de parole, la garantie que les
manifestations organisées en liaison avec cette réunion se-
raient de caractère strictement académique, le président du
CIEC s’engageant pour sa part à dissuader les membres du
CIEC d’exprimer tout jugement politique à l’égard de la situ-
ation en Chine. La réponse favorable à ces trois conditions
conduisit le comité exécutif à maintenir la réunion, tout au
plus fut-elle déplacée au mois de juillet.
Une présence en Chine, au lendemain des événements de
Tien an Men pouvait apparaître comme une légitimation de
ceux-ci, c’est pourquoi, dans sa lettre du président du 10
octobre 1989, Jean-Michel Lacroix justifia ce choix en notant
qu’il s’agissait d’une décision unanime du comité exécutif,
que le CIEC pouvait difficilement condamner officiellement
les événements en Chine alors que la plupart des gouverne-
ments des pays représentés par les membres ne l’avaient
pas fait, enfin qu’il lui semblait essentiel de ne pas abandon-
Le Conseild’administrationà Goa, 1994
53LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
ner les collègues chinois dans une période particulièrement
difficile. Toutes les associations furent finalement représen-
tées, seul le Centre d’études canadiennes de l’Université
Libre de Bruxelles, respectant les consignes données par
son rectorat, refusa d’y participer. L’épisode, douloureux,
illustrait tout à la fois la difficulté que pouvaient représen-
ter ces réunions à l’étranger, mais aussi les conséquences
de l’ouverture du Conseil à un nombre croissant de pays où
la situation des droits de la personne était très variable.
b. Le comité exécutif
Un premier véritable comité exécutif est né en 1987 suite
à une proposition du délégué officiel de l’association améri-
caine. Auparavant le président, assisté à partir de 1983 du
président élu, était le seul à assurer le suivi du travail du
secrétariat entre les réunions. Le comité exécutif sera com-
posé de quatre personnes (président élu, président, prési-
dent sortant et membre à titre individuel). Il se réunit pour
la première fois à Montréal en octobre 1987 et prit l’habi-
tude de se rencontrer trois à quatre fois par an pour assurer
le suivi des décisions du Conseil, pour préparer la future
réunion de celui-ci et surtout pour faire régulièrement le
point avec le directeur général sur la gestion quotidienne
et les grandes orientations à prendre. Ce rôle n’était pas
simple. Le volume des opérations traitées par le CIEC rendait
la gestion comptable de plus en plus complexe, la durée du
mandat du président était particulièrement longue (deux
ans comme président désigné, deux ans comme président
et deux ans comme président sortant) et certains membres
du Conseil estimaient que la latitude de gestion laissée au
comité exécutif était beaucoup trop large.
Pour rapprocher un peu plus le comité exécutif du Conseil
et veiller à une rotation plus régulière de ses membres tout
en assurant une transmission en douceur des informations et
des pratiques d’une équipe à l’autre, sa composition fut
revue en 1993. Il comprend depuis ce moment : le président,
deux représentants des associations (l’un exerçant la fonc-
tion de secrétaire, l’autre celle de trésorier), le nouveau pré-
sident élu (l’année précédant son accession à la présidence)
ou le président sortant (une année après la fin de son man-
dat). Les mandats de président, de secrétaire et de trésorier
étant de deux ans (renouvelable une fois pour ces deux der-
nières fonctions), il est donc possible de siéger un maximum
de quatre années consécutives au comité exécutif.
Le renouvellement régulier des membres du comité exécu-
tif est aussi assuré par le fait qu’une année le Conseil élit
en son sein les deux représentants des associations qui sié-
geront deux ans au comité exécutif et l’année suivante le
futur président (qui, lui, ne doit pas nécessairement faire
partie du Conseil d’administration).
Ces élections devinrent rapidement l’un des moments im-
portants de la vie du Conseil donnant parfois lieu à de vives
tensions. Il faut préciser qu’au départ, la désignation des
Le Comité exécutif àMoncton, 2004 :
Christopher Rolfe,président (tout juste)
désigné; Zilá Bernd,présidente; Serge
Jaumain, présidentsortant; Esther
Mitjans, secrétaire; etJoseph Glass, trésorier
54 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
futurs présidents et membres du comité exécutif se faisait
quasiment par cooptation. Celle-ci fut ensuite formalisée par
la création d’un comité de mise en candidature chargé de
proposer les candidats au Conseil. Si la formule avait le mé-
rite d’éviter au jeune organisme de trop rudes conflits in-
ternes, elle donnait par contre un pouvoir considérable aux
quelques membres de ce comité.
Ce problème apparut clairement à la réunion du Conseil
d’administration de 1989. Lorsque le comité de mise en
candidature proposa à ce Conseil la candidature de Hans
Niederehe au poste de président, le délégué de l’Association
israélienne d’études canadiennes, Daniel Ben-Natan (qui
achevait un premier mandat de deux ans comme membre à
titre individuel du comité exécutif) lut, au nom de son prési-
dent, une lettre le proposant comme candidat et soulignant
que le CIEC ne pouvait se contenter de représenter les
grandes associations d’études canadiennes d’Europe et
d’Amérique du Nord. Daniel Ben-Natan choisit néanmoins,
dans un second temps, de retirer sa candidature afin d’as-
surer au nouveau président un vote unanime.
Deux ans plus tard, lors de la réunion de Montebello, le co-
mité de mise en candidature, qui avait cette fois été saisi de
trois candidatures (Daniel Ben-Natan de l’association isra-
élienne, Cornelius Remie de l’association néerlandaise et
Gladys Symons de l’association canadienne) mais n’avait pas
réussi à trouver un consensus en son sein, choisit de présen-
ter les trois candidats aux suffrages des délégués. Le Conseil
procéda donc à la première véritable élection de son histoire,
au terme de laquelle Daniel Ben-Natan fut choisi comme
président élu.
L’élection de Montebello signifia de facto la fin de cette
première forme de comité de mise en candidature et les can-
didats purent donc se présenter directement aux suffrages,
sans aucune date limite quant au dépôt de leur dossier. En
1996, la candidature de Xavier Arbós, proposée le jour mê-
me de l’élection, conduisit cependant le Conseil à réformer
une nouvelle fois la procédure. Le comité de mise en candi-
dature fut réactivé mais son rôle se limita à trouver plusieurs
candidats pour chaque poste tout en s’assurant que les
administrateurs reçoivent leurs dossiers bien avant la réunion
du Conseil. Lors du Conseil de 2000, un différent portant sur
la recevabilité de candidatures déposées après la date fixée
par le comité de mise en candidature secoua à nouveau le
CIEC et conduisit à inscrire très précisément dans la Cons-
titution le rôle de ce comité.
Notons enfin que dans le bilan qu’il traçait en 1991, Luca
Codignola devait encore conclure que le Conseil restait une
affaire d’hommes dirigé par des Canadiens ou des Europé-
ens. De ce point de vue aussi le CIEC est arrivé à maturité.
La composition du Conseil d’administration s’est progressi-
vement féminisée et l’on a vu de nouveaux pays rejoindre le
Conseil. Cette évolution s’est tout naturellement traduite au
niveau de la direction puisqu’en 1999, l’Américaine Karen
Gould devint la première présidente du Conseil, tandis que
plusieurs femmes faisaient leur entrée dans le comité exécu-
tif. De même, la présidence du Conseil ne fut plus l’apanage
Réception dans la salle duPrésident de la Chambre desCommunes lors du lancementde l’affiche du CIEC en 1994.De gauche à droite : KarenGould, présidente du CIEC(1999-2001); Mitchell Sharp,membre des Amis du Conseil(1994-2004); Jean Piggot,présidente des Amis duConseil (1994-2005); GilbertParent, président de laChambre des Communes,Marie-Laure de Chantal,ministères des Affairesétrangères et Xavier Arbós,président du CIEC (1997-1999)
55LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
des seuls Canadiens et Européens avec l’arrivée à la prési-
dence en 1991 de l’Israélien Daniel Ben-Natan puis, quel-
ques années plus tard, de la Brésilienne Zila Bernd.
c. Le secrétariat
Dans un document interne de 1997 sur l’évaluation des pro-
grammes on peut lire : « Dans l’esprit de plusieurs, le CIEC
est synonyme de Secrétariat. Il s’agit d’une fausse percep-
tion qu’il faut corriger ». Il est vrai que la multiplication des
contrats gérés par le CIEC, la croissance du personnel du
secrétariat et la diversification des tâches qui lui sont con-
fiées conduisirent à un renforcement du poids de celui-ci
au sein de la structure générale du Conseil. Certes, le se-
crétariat garda toujours comme principale mission de veiller
à mettre en œuvre les décisions du Conseil d’administration
sous la direction du comité exécutif, toutefois la gestion
quotidienne prit bientôt une telle place que le rôle du di-
recteur général eut tendance à se renforcer, ce qui n’alla
pas sans causer quelques tensions avec les comités exécu-
tifs successifs.
Le directeur général se trouva en effet à la tête d’une équipe
de plus en plus importante qui assurait tout à la fois la ges-
tion des deux importants contrats « études canadiennes »
et « bourses d’étude » conclus avec le Ministère mais qui
devait en même temps répondre aux sollicitations des asso-
ciations membres, assurer le développement d’une série
d’activités scientifiques (la RIEC, la préparation des grandes
conférences), tenter de diversifier ses sources de finance-
ment, veiller à la bonne organisation des réunions du Conseil
d’administration et du comité exécutif, gérer les programmes
propres du CIEC, faire connaître le Conseil au Canada…
C’est d’ailleurs dans ce contexte et vu l’importance des con-
trats signés avec le gouvernement canadien que l’on choi-
sit de créer, à côté du poste de directeur général, la fonction
essentielle de directeur des programmes qui, comme nous
l’avons vu, fut assumée avec brio par Gaëtan Vallières pen-
dant une quinzaine d’années. Le développement de ces
contrats nécessitait en effet la présence d’une personne en
mesure de veiller spécifiquement à leur exécution tandis que
le directeur général développait une activité de supervision
de toutes les tâches du secrétariat et devenait ainsi le bras
exécutif du Conseil et du comité exécutif, assurant le suivi
de leurs décisions en liaison constante avec le président.
L’histoire du Conseil révèle cependant que la position de
directeur général fut toujours l’une des plus délicates à as-
sumer sur une longue période. Pratiquement tous les direc-
teurs généraux ont en effet quitté leur poste de manière
relativement brutale, souvent suite à des désaccords ou des
tensions avec le comité exécutif. Le constat n’est guère éton-
nant, car le directeur général exerce la fonction de tous les
dangers. Il doit en effet composer avec un comité exécutif
partiellement renouvelé chaque année (et dont il est en fait
le seul membre permanent), ce qui nécessite une exception-
nelle capacité d’adaptation. Il doit en outre, tout comme le
comité exécutif, suivre les directives données chaque année
par un Conseil d’administration qui, lui aussi, connaît un
important taux de rotation de ses membres. À cela s’ajoute
la nécessité d’assurer le relais permanent entres les associa-
tions d’études canadiennes et le secrétariat et d’être un
rouage essentiel dans les contacts (et les contrats) avec le
ministère des Affaires étrangères. Tout comme les prési-
dents, chaque directeur général marquera ainsi son époque.
Jusqu’en 2005, le personnel employé par le CIEC (qui cer-
taines années atteignit une douzaine de personnes) se ré-
partissait en deux groupes : le premier chargé de gérer les
activités spécifiques aux études canadiennes (liées notam-
ment au contrat « études canadiennes » du Ministère) et le
deuxième s’occupant du contrat des bourses d’étudiants.
La perte en 2005 de ce dernier contrat engendra le départ
d’une partie de l’équipe, le recentrage des activités sur les
seules études canadiennes et un nouveau déménagement
dans des bureaux plus petits, moins chers et, pour la premiè-
re fois, très excentrés par rapport au centre ville d’Ottawa, en
dépit du nom de la rue : City Centre, 250!
Le personneldu secrétariat
en 2004
56 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
d. Les Amis du Conseil
Le CIEC eut très rapidement le souci de s’entourer des con-
seils de personnalités canadiennes capables d’assurer sa
promotion au Canada mais aussi de le conseiller sur ses
grands choix stratégiques. C’est dans cette optique que fut
tout d’abord créé en 1988 un « conseil consultatif » com-
posé de cinq personnes issues du secteur des affaires. Son
existence est mentionnée dans le rapport annuel de 1988-
89 mais il ne semble pas avoir eu une grande activité.
Sous la présidence de Daniel Ben-Natan et dans le cadre de
la campagne de levée de fonds, l’idée fut relancée. En mai
1994, le président put annoncer la mise sur pied d’un con-
seil des amis du CIEC, présidé par Jean Pigott, ancienne
députée, conseillère auprès de deux Premiers ministres et
ancienne présidente de la Commission de la Capitale natio-
nale (1985-1992).
Les personnalités qui acceptèrent de faire partie de ce grou-
pe constituèrent des alliés intéressants non seulement pour
mieux faire connaître le Conseil au Canada mais aussi pour
souligner son sérieux et faciliter ses contacts avec différents
groupes extérieurs.
En 2001, il fut décidé de relancer les contacts avec les
« Amis » qui avaient été un peu oubliés en organisant quel-
ques rencontres, en les impliquant davantage dans la vie
du CIEC mais aussi en ajoutant de nouveaux membres à ce
Conseil. Le président-directeur général du Musée canadien
des Civilisations, Victor Rabinovitch, accepta, avec enthou-
siasme, de reprendre la présidence de ce Conseil en 2003.
e. Une structure efficace ?
Cette structure, si elle peut apparaître complexe, s’est néan-
moins révélée efficace au cours des années. Elle a permis
au Conseil d’administration et derrière lui aux scientifiques
de maintenir leur emprise sur le travail du secrétariat en rap-
pelant régulièrement que sa vocation première n’était pas la
gestion des programmes du gouvernement canadien mais la
promotion et le développement des études canadiennes, la
gestion des programmes étant un simple moyen d’atteindre
ces objectifs.
Si le Conseil d’administration mit donc en place des struc-
tures lui permettant d’assurer un contrôle permanent de
l’activité du secrétariat, encore fallait-il que celui-ci travaille
en restant toujours en relations avec « le terrain », c'est-à-
dire avec les membres des associations d’études cana-
diennes réparties un peu partout à travers le monde. Ici
aussi le défi d’une gestion cohérente et responsable n’était
pas simple. Il conduisit au développement d’une série de
moyens de communication évoqués plus haut. À une époque
où, il n’est pas inutile de le rappeler, le courriel n’existait pas
encore, réunir une fois par an des délégués de toutes les
associations membres n’était pas suffisant pour assurer un
contact régulier avec l’ensemble des canadianistes. Dès
lors le volume des informations diffusées lors des Conseils
d’administration qui rejoignait les membres de chaque asso-
ciation a toujours été très variable. Ce constat rendait d’au-
tant plus important l’envoi des bulletins et autres lettres
d’informations évoqués plus haut.
La révolution introduite par Internet a complètement modifié
le paysage. Elle a tout d’abord permis au Conseil d’établir un
site Web grâce auquel les membres de toutes les associations
peuvent désormais, à tout moment, obtenir une information
complète sur celui-ci, sur les activités de ses membres et sur
tous les programmes dont il assure la gestion. Mais dans ce
domaine la principale innovation fut sans conteste la créa-
tion du bulletin électronique Contact, envoyé une fois par
semaine à tous les canadianistes du monde intéressés.
D’une certaine manière Internet permet de renforcer le
dialogue direct entre le Conseil et les membres de ses asso-
ciations ce qui, comme nous l’avons montré, constitue une
petite révolution.
57LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
59
8______________________________________________
S E R V I R L E S C A N A D I A N I S T E S
[Le CIEC] a multiplié les initiatives pour assurer la promotion du
travail des chercheurs membres de ses associations, pour démontrer à
la communauté académique canadienne l’intérêt et l’importance des
travaux réalisés à l’extérieur du pays et pour inciter les chercheurs du
Canada etdel’étranger à multiplier les collaborations.
a. Combien sont-ils ?
L’objectif prioritaire et la raison d’être du CIEC ont toujours
été de servir les « canadianistes ».
Combien sont-ils ? Qui sont-ils ? Que font-ils ? Le CIEC a
depuis de longues années accumulé une série d’informa-
tions qui permettent de mieux connaître les membres de
ses associations. Il manque toutefois une large étude com-
pilant l’ensemble de ces données et qui permettrait d’offrir
une image globale de ce « monde des canadianistes ». Une
telle étude devrait toutefois aborder avec une extrême pru-
dence le nombre total et les champs d’activité des cher-
cheurs en études canadiennes. Il faut en effet être conscient
du fait que tous les scientifiques travaillant sur le Canada
ne sont pas membre d’une association d’études canadiennes.
Ce constat, on l’a vu, est surtout vrai pour le Canada. Il l’est
moins dans d’autres pays où, par contre, certains ont pu
s’affilier à une association d’études canadiennes simplement
par sympathie ou parce qu’au cours de leur carrière profes-
sionnelle ils ont été un bref moment en contact avec le
Canada. Il faut encore tenir compte du fait que toutes les
associations ne sont pas encore affiliées au CIEC (même si
la plupart d’entre elles sont vouées à le devenir) et que cel-
les qui en font partie fournissent annuellement des données
chiffrées impossible à vérifier (qui en plus déterminent le
montant de la cotisation annuelle !). Le CIEC a par ailleurs
très peu d’informations directes sur les membres de ces as-
sociations. C’est notamment pour remédier à cette situation
qu’il a développé ses propres instruments comme le réper-
toire international des canadianistes évoqué plus haut. Il
permet au moins de localiser et d’avoir une idée des disci-
plines de ceux qui ont pris la peine de remplir le question-
naire qui leur a été adressé.
Il n’est pas improbable non plus que le développement d’or-
ganisations, comme l’AIEQ (Association internationale des
études québécoises) et dans une moindre mesure la toute
récente AIEA (Association internationale des études aca-
diennes), a conduit un certain nombre de chercheurs tra-
vaillant sur une partie du Canada à s’affilier exclusivement
à l’une de ses organisations (dont nous parlerons plus loin)
sans éprouver le besoin de rejoindre en plus leur association
nationale d’études canadiennes.
Bref, fournir un chiffre précis du nombre actuel de « ca-
nadianistes » est une gageure, surtout si l’on y inclut les
chercheurs travaillant au Canada. Les répertoires des ca-
nadianistes réalisés par le CIEC totalisent 4470 personnes
en 1991, 5900 en 1995 et un peu plus de 6100 en 1999.
La banque de données informatisée du CIEC en compte
aujourd’hui 6200 tandis que le nombre total de membres
déclarés par les associations membres du CIEC s’élève à
un peu plus de 8200. Les éléments évoqués plus haut per-
mettent toutefois de penser que le nombre de « canadian-
istes » est très probablement plus élevé. Le CIEC a donc
choisi dans son discours officiel d’en donner une simple
estimation. Celle-ci fut d’abord fixée à 3000 puis 5000.
Aujourd’hui les représentants officiels du CIEC parlent
généralement de 7000 canadianistes dans le monde, ce qui
est donc inférieur au nombre total de membres annoncés
par toutes les associations.
Pour déterminer les domaines d’activité de ces canadia-
nistes, il serait utile de mener une étude systématique des
informations contenues dans les répertoires du CIEC com-
binée avec les statistiques liées aux demandes de bourses
de recherche ou de complément de spécialisation qui cons-
tituent de bons indices des « recherches en cours ».
b. Comment servir ces canadianistes ?
Après notre tour d’horizon de l’histoire et du fonctionnement
du Conseil, il est intéressant, en terminant, de s’arrêter un
instant sur la manière dont le CIEC sert les canadianistes.
Ceci nous permettra de résumer rapidement quelques-uns
des points évoqués plus en détail dans les pages précéden-
tes et de montrer comment ils s’intègrent dans la stratégie
globale du Conseil.
Le CIEC s’est construit autour de trois objectifs majeurs :
assurer la promotion des activités scientifiques en
études canadiennes
créer une communauté internationale de canadianistes
assurer la diffusion de l’information sur les
études canadiennes
60 LE CIEC / 25 ANS AU SERVICE DES ÉTUDES CANADIENNES
La promotion des activités scientifiques
En fédérant un nombre important de chercheurs travaillant
sur le Canada, le CIEC offre une meilleure assise et une plus
grande visibilité à leurs travaux tant au niveau international
qu’au Canada lui-même. Depuis sa création, il a toujours
été attentif au fait que sa vocation première se situait à ce
niveau et il a multiplié les initiatives pour assurer la promo-
tion du travail des chercheurs membres de ses associations,
pour démontrer à la communauté académique canadienne
l’intérêt et l’importance des travaux réalisés à l’extérieur du
pays et pour inciter les chercheurs du Canada et de l’étran-
ger à multiplier les collaborations.
C’est ainsi que le CIEC ne s’est pas contenté d’apporter un
soutien aux conférences, publications scientifiques et aux
enseignements en études canadiennes dans les universités
de tous les pays représentés en son sein mais il a également
développé lui-même une série de manifestations scienti-
fiques internationales parmi lesquelles on retiendra notam-
ment l’organisation de grandes conférences sur le Canada
réunissant Canadiens et étrangers.
La création et le développement de la Revue internationale
d’études canadiennes s’inscrit dans la même perspective.
La Revue répond à un des objectifs essentiels du CIEC :
permettre aux canadianistes travaillant à l’extérieur du Ca-
nada de faire connaître leurs travaux dans des publications
aisément accessibles au Canada. C’est aussi la raison qui a
conduit le CIEC à créer sa propre collection en études cana-
diennes puis à développer diverses formules d’aide à l’édition.
C’est toujours pour remplir cette première mission de pro-
motion des activités scientifiques des canadianistes que le
CIEC a accepté d’assurer, pour le compte de différents mi-
nistères (principalement le ministère des Affaires étrangè-
res) et agences gouvernementales, la gestion d’une série de
programmes (notamment en études canadiennes mais aussi
dans le domaine des bourses du gouvernement canadien et
des gouvernements étrangers24), la réalisation de biblio-
graphies, d’enquêtes, etc.
Enfin, il ne faut pas oublier que le CIEC a aussi développé
un petit centre de références permettant aux canadianistes
étrangers désireux d’obtenir de l’aide, par exemple dans le
Participation étudianteà la conférence biennaledu CIEC 2003
61
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
24. Il faut simplement apporter une petite nuance à propos du programme des bourses. Nous avons montré plus haut qu’il utilisait le savoir-faire du secrétariat pour administrer un domaine qui ne relevait pas spécifiquement des études canadiennes mais était susceptible de générer des revenus supplémentaires. On peut toutefois considérer que la notoriété apportée au CIEC (qui par ce biais entre en contact avec des centaines de demandeurs de bourse étrangers et canadiens) relève aussi de ce premier grand objectif de promotion scientifique auprès des nouvelles générations.
cadre de recherches bibliographiques, de communiquer avec
sa responsable des affaires académiques, Linda Jones.
La création d’une communauté internationale
de canadianistes
Faire participer les canadianistes étrangers aux débats scien-
tifiques canadiens et favoriser les échanges avec la com-
munauté scientifique canadienne nécessitent toutefois le
développement de relations étroites entre ces chercheurs
répartis aux quatre coins du monde. Si les liens se tissent
naturellement au sein des associations nationales, le CIEC
a toujours tenté d’inciter ces chercheurs à dépasser celles-
ci pour entrer en contact avec des scientifiques d’autres pays
et notamment du Canada. C’est dans cette optique que tous
les bulletins d’information évoqués plus haut ont été mis en
place, le bulletin électronique du CIEC étant de ce point de
vue la plus importante réalisation qui, grâce à la magie
d’Internet, constitue désormais un exceptionnel moyen de
diffusion de l’information et de prise de contact entre tous
les chercheurs. Il assure une très forte présence du CIEC sur
la toile et permet un contact hebdomadaire direct avec plus
de 2000 canadianistes à travers le monde et indirect avec
un nombre plus grand encore puisque de nombreuses asso-
ciations reprennent ces informations dans leurs propres bul-
letins imprimés ou électroniques.
Très vite les membres du CIEC exprimèrent aussi leur souci
d’assurer la pérennité de leur œuvre. C’est dans cette per-
spective qu’une attention toute particulière fut apportée à
la « relève », l’objectif étant d’encourager un nombre crois-
sant de nouveaux chercheurs à s’engager dans les études
canadiennes. À de nombreuses reprises, le thème fut au
centre des réflexions du Conseil. Elles conduisirent notam-
ment à la création des bourses d’un mois pour les étudiants
préparant une thèse en études canadiennes, à la mise sur
pied de petites bourses postdoctorales, aux encouragements
financiers apportés aux étudiants participant aux confé-
rences du CIEC…
Par ailleurs le CIEC a développé des liens avec l’autre asso-
ciation internationale qui vise, elle aussi, à constituer une
communauté internationale de chercheurs mais dans le do-
maine des études québécoises : l’Association internationale
d’études québécoises (AIEQ). Celle-ci a choisi de s’organiser
sur une base légèrement différente puisqu’au lieu de fédé-
rer des associations, elle regroupe des individus du Québec,
du Canada et de l’étranger. Elle a néanmoins développé des
programmes et actions dont plusieurs s’apparentent à ce
que fait le CIEC depuis de longues années avec toutefois cer-
tains accents différents. Les premiers contacts entre les res-
ponsables de l’AIEQ et du CIEC furent difficiles et donnèrent
même lieu à quelques tensions. Le CIEC invita néanmoins
les dirigeants de la toute jeune AIEQ à rencontrer son Conseil
d’administration en mai 1997. Depuis ce moment la nature
des relations s’est nettement améliorée, facilitée par le fait
que des structures organisationnelles différentes permettent
à de nombreux chercheurs travaillant sur le Québec d’être
membres tout à la fois de l’AIEQ et de leur association na-
tionale d’études canadiennes. Dans son bilan sur le dévelop-
pement des études québécoises à travers le monde publié
en 2001, Fernand Harvey reconnaissait d’ailleurs que « [l]es
études québécoises à l’étranger se sont développées pour
une large part au sein du réseau international des études ca-
nadiennes », même si l’intérêt pour le Québec varie selon les
pays et les disciplines25. Cette complémentarité s’exprime
régulièrement lors des conférences annuelles des associa-
tions membres du CIEC qui ouvrent très souvent leurs portes
aux responsables de l’AIEQ pour leur permettre d’y présen-
ter leurs activités. L’amélioration des relations a été concré-
tisée par la signature en 2003 d’un accord de coopération
entre les deux organismes. Il est très probable que le CIEC
développera des liens aussi étroits avec l’Association interna-
tionale d’études acadiennes, son premier président n’étant
autre que Luca Codignola, dont nous avons souligné le rôle
dans le développement du CIEC.
La diffusion des résultats de la recherche
scientifique et l'information du public
Les activités de diffusion et d'information du CIEC englobent
la diffusion au Canada et à l'étranger des résultats de re-
cherches, d'études et de travaux de canadianistes de divers
pays et la sensibilisation du public à leurs activités afin de
susciter chez le plus grand nombre, intérêt et appui.
Cette troisième mission s’appuie bien sûr sur les instru-
ments déjà évoqués plus haut. Elle repose aussi sur la cons-
62
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
25. F. Harvey, « Le développement des études québécoises dans le monde », Globe, Revue internationale d’études québécoises, 4, 2, 2001, p. 63.
titution de bibliographies reprenant les travaux en études
canadiennes réalisés un peu partout à travers le monde, sur
la préparation de petites brochures présentant les aspects
pratiques des recherches au Canada, sur les conseils dis-
pensés directement par le secrétariat, sur la diffusion de
brochures relatives aux programmes offerts ou gérés par le
CIEC, sur les présentations « power point » des services du
CIEC qui sont régulièrement mis en valeur lors des confé-
rences des associations nationales d’études canadiennes.
En collaboration avec les éditeurs canadiens, le CIEC assure
encore la distribution à l’étranger d’ouvrages sur les études
canadiennes, il diffuse des informations et brochures sur ses
propres réalisations, sur celles de ses membres et répercute
toutes les informations utiles au développement des études
canadiennes (nouvelles publications, appels à communica-
tions, ouvertures de postes en études canadiennes…)
Le CIEC tente par ailleurs d’attirer l’attention des médias ca-
nadiens sur ses activités. On notera que ses succès très
mitigés dans ce domaine sont étonnants dans la mesure où
lorsque des rencontres ont lieu avec les journalistes, ceux-ci
sont toujours très surpris et curieux d’apprendre l’existence
de cette grande communauté internationale de chercheurs
intéressés au Canada et s’interrogent sur les raisons de cette
passion.
Pour souligner avec force son rôle dans la diffusion de la
recherche, par rapport à ses tâches administratives, le CIEC
se présenta même, à la fin des années 1990, comme une
véritable « université virtuelle », rappelant qu’il faisait de la
recherche et de l’enseignement universitaire, publiait des
travaux sur tous les aspects de la société canadienne. Cer-
tains documents26 poussèrent la comparaison jusqu’à con-
sidérer chaque association comme un des campus du CIEC
tandis que le Conseil d’administration serait le Bureau des
Gouverneurs de cette université virtuelle. Sous la présidence
de Karen Gould, l’analogie à l’organisation d’une université
virtuelle fut peu à peu gommée du discours officiel, car elle
était sans doute un peu trop éloignée de la réalité. Mais la
seule existence de ce discours permet au moins de compren-
dre le niveau des ambitions du CIEC au tournant du siècle.
63
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
26. C’est par exemple le cas de l’introduction du document sur l’évaluation des programmes réalisé en 1997.
É P I L O G U E
2005, une nouvelle étape ?
Nous avons vu plus haut que l’on discerne dans l’évolution du Conseil deux moments importants qui peuvent
être considérés comme autant de césures dans l’histoire de cette organisation : 1987 avec la gestion des pre-
miers contrats d’études canadiennes et 1995 avec la mise en œuvre du premier plan stratégique. Il est proba-
ble que l’historien du futur choisira 2005 comme troisième date charnière.
Cette année là, le Conseil dont les activités n’avaient cessé de croître depuis la fin des années 1980 perd
pour la première fois un contrat majeur : celui des bourses d’étudiants. Les conséquences sont importantes
puisqu’il l’oblige à se séparer d’une grande partie de son personnel mais aussi à choisir des locaux plus mo-
destes et donc fort éloignés du centre-ville pour abriter une équipe réduite à sept personnes alors qu’aupara-
vant il salariait une douzaine d’employés. En outre, la directrice générale, Catherine Bastedo-Boileau décida
de démissionner pour être remplacée par une direction collégiale assurée par Guy Leclair et Cristina Frias, deux
agents de longue date du Conseil.
Certains voient dans cette brutale transformation une occasion unique de recentrer les activités du secrétariat
sur son « core business » : les études canadiennes stricto sensu. Le prochain historique du Conseil permettra
sans doute de trancher cette question.
Les dates d’entrée des associations dans le Conseil ...............................66
Les noms des membres des comités exécutifs successifs .......................67
Les directeurs généraux .......................................................................68
Les Amis du Conseil ...........................................................................68
Les dates et lieux des assemblées annuelles .........................................69
Les conférences du CIEC ....................................................................69
Les publications réalisées par le Conseil ...............................................70
Revue internationale d’études canadiennees .........................................72
Les lauréats des différents prix ............................................................73
Pour en savoir plus… .........................................................................76
65
A N N E X E S___________________________________________
Membres fondateurs du CIEC en 1981
(la date entre parenthèse indique l’année de fondation)
Association d'études canadiennes aux États-Unis (1971)
Association d'études canadiennes [Canada] (1973)
Association britannique d'études canadiennes (1975)
Association française d'études canadiennes (1976)
Association italienne d'études canadiennes (1979)
Association japonaise d'études canadiennes (1979)
Association d'études canadiennes dans les pays de langue
allemande (1980)
Association d'études canadiennes en Australie et en
Nouvelle-Zélande (1982)
Association irlandaise d'études canadiennes (1982)
Membres depuis…
1984
Association nordique d'études canadiennes (1984)
1985
Association d'études canadiennes en Chine (1984)
Association d'études canadiennes aux Pays-Bas (1985)
1986
Association d'études canadiennes en Israël (1985)
1987
Association indienne d'études canadiennes (1985)
1990
Association espagnole d'études canadiennes (1988)
Association russe d'études canadiennes (199227)
1994
Association brésilienne d'études canadiennes (1991)
Association vénézuélienne d'études canadiennes (1991)
Association coréenne d'études canadiennes (199228)
Association mexicaine d'études canadiennes (1992)
2004
Association d'études canadiennes en Argentine (1997)
Membres associés depuis…
1988
Centre d'Études Canadiennes de l'Université Libre de
Bruxelles (1982)
1989
American Council for Québec Studies (1980)
2001
Cátedra de Estudios sobre Canadá (CES), Universidad de
La Habana (1994)
2003
Association polonaise d'études canadiennes (1998)
2004
Association d’études canadiennes en Europe centrale
(2003)
66
L E S D A T E S D ’ E N T R É E D E S A S S O C I A T I O N S D A N S L E C O N S E I L
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
27. Créée tout d’abord sous le nom d’Association soviétique d’études canadiennes en 1989.28. En 1991, le Centre de recherches sur la francophonie de l’Université de Séoul était devenu membre associé du CIEC.
Membre à titreindividuel / Secrétaire29
Année Président Président élu Président sortant (à partir de 1993-1994) Trésorier
1981-1982 James E. Page(Canada)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1982-1983 James E. Page(Canada)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1983-1984 Pierre Savard Luca Codignola(Canada) (Italie) _______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1984-1985 Pierre Savard Luca Codignola(Canada) (Italie) _______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1985-1986 Luca Codignola Alan Artibise(Italie) (Canada)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1986-1987 Luca Codignola Alan Artibise(Italie) (Canada)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1987-1988 Alan Artibise Jean-Michel Lacroix Luca Codignola Daniel Ben-Natan (Canada) (France) (Italie) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1988-1989 Alan Artibise Jean-Michel Lacroix Luca Codignola Daniel Ben-Natan (Canada) (France) (Italie) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1989-1990 Jean-Michel Lacroix Hans-Josef Niederehe Alan Artibise Charles Doran(France) (Allemagne) (Canada) (États-Unis)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1990-1991 Jean-Michel Lacroix Hans-Josef Niederehe Alan Artibise William Metcalfe (France) (Allemagne) (Canada) (États-Unis)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1991-1992 Hans-Josef Niederehe Daniel Ben-Natan Jean-Michel Lacroix Om Juneja(Allemagne) (Israël) (France) (Inde)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1992-1993 Hans-Josef Niederehe Daniel Ben-Natan Jean-Michel Lacroix Om Juneja(Allemagne) (Israël) (France) (Inde)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1993-1994 Daniel Ben-Natan Hans-Josef Niederehe Bernd Dietz Cornelius Remie (Israël) (Allemagne) (Espagne) (Pays-Bas)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1994-1995 Daniel Ben-Natan John Lennox Bernd Dietz Cornelius Remie(Israël) (Canada) (Espagne) (Pays-Bas)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1995-1996 John Lennox Daniel Ben-Natan Maria Teresa Gutiérrez Cornelius Remie (Canada) (Israël) (Mexique) (Pays-Bas)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1996-1997 John Lennox Xavier Arbós Maria Teresa Gutiérrez Cornelius Remie (Canada) (Espagne) (Mexique) (Pays-Bas)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1997-1998 Xavier Arbós John Lennox Gerry Turcotte Arie Shachar (Espagne) (Canada) (Australie) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1998-1999 Xavier Arbós Karen Gould Gerry Turcotte Arie Shachar (Espagne) (États-Unis) (Australie) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
1999-2000 Karen Gould Xavier Arbós Gerry Turcotte Hilligje van’t Land (États-Unis) (Espagne) (Australie) (France)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
2000-2001 Karen Gould Serge Jaumain Gerry Turcotte Hilligje van’t Land (États-Unis) (Belgique) (Australie) (France)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
2001-2002 Serge Jaumain Karen Gould Jameela Begum Hilligje van’t Land (Belgique) (États-Unis) (Inde) (France)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
2002-2003 Serge Jaumain Zilá Bernd Jameela Begum Hilligje van’t Land (Belgique) (Brésil) (Inde) (France)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
2003-2004 Zilá Bernd Serge Jaumain Esther Mitjans Joseph Glass(Brésil) (Belgique) (Espagne) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
2004-2005 Zilá Bernd Christopher Rolfe Esther Mitjans Joseph Glass(Brésil) (Royaume-Uni) (Espagne) (Israël)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
2005-2006 Christopher Rolfe Zilá Bernd Martin Howard Joseph Glass (Royaume-Uni) (Brésil) (Irlande) (Israël-Canada)_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________
67
L E S N O M S D E S M E M B R E S D E S C O M I T É S E X É C U T I F S S U C C E S S I F S
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
29. Le secrétaire et le trésorier portent le titre officiel d’« administrateurs désignés ».
L E S D I R E C T E U R S G É N É R A U X
Gaëtan Vallières (1983-1987)
Directeur administratif et des programmes (1987-2004)
Directeur général intérimaire (1992 et 2000-2001)
Peter Kresl (1987-1988)
Christian Pouyez (1988-1992)
Alain Guimont (1992-2000)
Catherine Bastedo-Boileau (2001-2005)
Guy Leclair et Cristina Frias (2005- )
L E S A M I S D U C O N S E I L
Présidence
1994-2005 Mme Jean Pigott, Morrison and Lamothe Inc.
2005- Victor Rabinovitch, Président-directeur général, Société du Musée canadien des civilisations
Membres
1994-2003 I.H. Asper, O.C., Q.C., Président / Directeur général, CanWest Global Communications
1994- Roger Légaré, Commissaire, Employeurs, Ressources humaines et Développement
des compétences Canada
1994- John Meisel, Sir Edward Peacock Professor of Political Science, université Queen's
1994-2004 Mitchell Sharp, Conseiller auprès du Premier ministre du Canada
1994- Gérard Veilleux, Président, Power Communications Inc.
2002-2005 Victor Rabinovitch, Président-directeur général, Société du Musée canadien des civilisations
2003- Roseann Runte, Présidente, Old Dominion University, Norfolk, Virginie
2003-2005 Margot Northey, ancienne doyenne, School of Business, université Queen's
68 ANNEXES
L E S D A T E S E T L I E U X D E S A S S E M B L É E S A N N U E L L E S
Année Lieu de la réunion
1981 Halifax
1982 -
1983 Vancouver
1984 Grainau
1985 Montréal
1986 Bordeaux
1987 Hamilton
1988 Acireale (Sicile)
1989 Montréal
1990 Beijing
1991 Montebello (Canada)
1992 Jérusalem
1993 Ottawa
Année Lieu de la réunion
1994 Goa (Inde)
1995 Ottawa
1996 Ottawa
1997 Wolfville (Nouvelle-Écosse)
1998 Ottawa
1999 Toronto
2000 Ottawa
2001 Vancouver
2002 Ottawa
2003 Montréal
2004 Moncton
2005 Ottawa
2006 Ottawa
C O N F É R E N C E S D U C I E C
Conférences biennales organisées en collaboration avec l’AEC
Date Lieu Titre
1983 Vancouver Le Canada dans le monde30
1985 Montréal Culture et société au Canada en périodes de crise économique
1987 Hamilton Communications, monde des affaires, littérature, la pédagogie des études canadiennes
1989 Québec Canada : Traditions et révolutions
1991 Kingston Repositionnement mondial : le Canada des années 1990
Conférences organisées par le CIEC
Date Lieu Titre
1995 Ottawa Langues, cultures et valeurs au Canada à l’aube du XXIe siècle
1998 Ottawa Les villes mondiales : Y a-t-il une place pour le Canada
2000 Ottawa La distinction canadienne au tournant du 21e siècle
2003 Montréal Les transferts culturels : diversité et métamorphoses
2005 Ottawa Le Canada vu d’ailleurs : images, perceptions, comparaisons
69
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
30. Il s’agit du titre de la conférence du CIEC. Le titre de celle de l’AEC qui se tenait en liaison avec le CIEC portait sur Les études canadiennes dans les années 80.
Répertoires internationaux
James E. Page, avec l’aide de Betty Beaty, Susan Gemma et Anne Scotton, International Directory to Canadian Studies
1980-1981 = Répertoire international des études canadiennes, 1980-1981. 1980. 30 p.
Agathe Camiré, International Directory to Canadian Studies 1984 = Répertoire international des études canadiennes,
1984. 1984. 54 p.
Gaëtan Vallières, Agathe Camiré et Béatrice Kowaliczko. International Directory to Canadian Studies = Répertoire interna-
tional des études canadiennes. 1986. 101 p.
International Directory to Canadian Studies = Répertoire international des études canadiennes. 1989. 104 p.
Gaëtan Vallières et Linda M. Jones, Directory of Canadianists = Répertoire des Canadianistes, 1988-89. 1989. 226 p.
Didier Cencig et Christian Pouyez, Répertoire international des études canadiennes = International Directory of Canadian
Studies. 1991. 525 p.
Linda M. Jones, International Directory to Canadian Studies = Répertoire international des études canadiennes, 1994-96.
1995. 431 p.
Linda M. Jones, International Directory to Canadian Studies = Répertoire international des études canadiennes, 1997-99.
1999. 603 p.
Bibliographies de publications étrangères
Jones, Linda M. Canadian Studies: Foreign Publications and Theses = Études canadiennes : publications et thèses
étrangères. 175 p. 3e édition.
Jones, Linda M. Canadian Studies: Foreign Publications and Theses = Études canadiennes : publications et thèses
étrangères. 4e édition 1992. 524 p.
Jones, Linda M. et Ginette Hébert. Canadian Studies: Foreign Publications and Theses. Supplement to the
4th edition = Études canadiennes : publications et thèses étrangères, Supplément à la 4e édition. 1996, 319 p.
Jones, Linda M. et Ginette Hébert. Canadian Studies: Foreign Publications and Theses. 2nd Supplement to the
4th edition = Études canadiennes : publications et thèses étrangères, 2e Supplément à la 4e édition. 1997. 234 p.
70 ANNEXES
L E S P U B L I C A T I O N S R É A L I S É E S P A R L E C O N S E I L
Collection internationale d’études canadiennes
André Lapierre, Pat Smart et Pierre Savard, Under the Directorship of / sous la direction de, Languages, Cultures and
Values in Canada at the Dawn of the 21st Century / Langues, cultures et valeurs au Canada à l’aube du XXIe siècle. ICCS
/ CIEC & Carleton University Press (Ottawa), 1996.
Leen d'Haenens, Edited by, Images of Canadianness: Visions on Canada's Politics, Culture, and Economics, ICCS / CIEC
& Presses de l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 1998.
Leen d’Haenens, Edited by, Cyberidentities : Canadian and European Presence in Cyberspace, ICCS / CIEC & Presses de
l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 1999.
Serge Jaumain, sous la direction de, Les immigrants préférés : les Belges, ICCS / CIEC & Presses de l’Université d’Ottawa
/ Ottawa University Press, 1999.
Caroline Andrew, Pat Armstrong et André Lapierre, Edited by / sous la direction de, Les villes mondiales : Y a-t-il une
place pour le Canada ? / World-Class Cities: Can Canada Play?, ICCS / CIEC & Presses de l’Université d’Ottawa / Ottawa
University Press, 1999.
Martin Thornton et Roy Todd, Edited by, Aboriginal People and Other Canadians: Shaping New Relationships. ICCS / CIEC
& Presses de l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 2001.
Chad Gaffield et Karen Gould, Edited by / sous la direction de, The Canadian Distinctiveness / La distinction canadienne.
ICCS / CIEC & Presses de l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 2003.
Barbara Messamore, Edited by, Canadian Migration Patterns from Britain and North America. ICCS / CIEC & Presses de
l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 2004.
Marta Dvorak et Jane Koustas, Sous la direction de, Vision / Division : l’oeuvre de Nancy Huston. ICCS / CIEC & Presses
de l’Université d’Ottawa / Ottawa University Press, 2004.
71ANNEXES
Paul-André Linteau (1989 - 1992) Rédacteur en chef
Walter Pache (1989 - 1992)
Alan Cairns (1989 - 1992)
Mildred Schwartz (1989 - 1992)
Kenneth McRoberts (1992 - 1993)
Kenneth McRoberts (1993 - 1998) Rédacteur en chef
Lynette Hunter (1992 - 1995)
Mary Jean Green (1992 - 1995)
Danielle Juteau (1993 - 1995)
Robert Schwartzwald (1994 - 1998)
Isabel Carrera Suarez (1995 - 1998)
Daniel Salée (1997 - 2001)
Caroline Andrew (1998 - 2001)
Coral Ann Howells (1998 - 2001)
Robert Schwartzwald (1999 - 2005) Rédacteur en chef
Claude Couture (2001 - 2004)
Marta Dvorak (2003 - 2005)
Daiva Stasiulis (2003 - 2006)
Claude Couture (2005 - 2008) Rédacteur en chef
Maria Teresa Gutiérrez-Haces (2006 - 2008)
Milena Santoro (2006 - 2008)
Gerry Turcotte (2007 - 2009)
No 1-2 La recherche sur le Canada
No 3 Les nouvelles dimensions du phénomène
ethnique au Canada
No 4 Le paysage canadien en évolution
No 5 Les contacts entre l'Europe et le Canada
No 6 Les arts et la littérature au Canada: regards
de l'extérieur
No 7-8 La Charte, le fédéralisme et la Constitution
Hors-série Le phénomène des générations et la
société canadienne
No 9 Partenaires du Nord: le Canada et l'URSS / CEI
No 10 Identités et marginalités
No 11 Les femmes et la société canadienne
No 12 Les peuples autochtones et le Canada
No 13 Le Canada dans les Amérique
No 14 La citoyenneté et les droits
No 15 Le temps, l'espace et le lieu
No 16 Le nationalisme et la mondialisation
No 17 La représentation
No 18 La diaspora et l'exil
No 19 Articles de revues d'études canadiennes
dans le monde
No 20 Rébellion et résistance
No 21 La sexualité
No 22 Le Canada et le monde au XXe siècle
No 23 Spiritualité, foi et croyance
No 24 Territoire(s)
No 25 Post-Canada
No 26 Le Canada mis en scène
No 27 Les transferts culturels
No 28 La santé et le bien-être au Canada
No 29 Sécurité / Insécurité
No 30 Langues et languages
No 31 L’Asie et le Canada
72 ANNEXES
R E V U E I N T E R N A T I O N A L E D ’ É T U D E S C A N A D I E N N E S
Les titres des numéros publiés par la RIEC
Les membres de ses comités de rédaction successifs
73ANNEXES
L E S L A U R É A T S D E S D I F F É R E N T S P R I X
Prix international Northern Telecom pour
les études canadiennes
1983 Richard A. Preston (États-Unis)
1984 James Wreford Watson (Royaume-Uni)
1985 Malcom Mackenzie Ross (Canada)
1986 William Francis Mackey (Canada)
1987 Seymour Martin Lipset (États-Unis)
1988 Pierre George (France)
1989 Clara Thomas (Canada)
1990 Paul-André Linteau (Canada)
1991 John Meisel (Canada)
Prix Northern Telecom des Cinq continents
pour les études canadiennes
1985 Walter Pache (Allemagne)
1986 Jean-Michel Lacroix (France)
1987 Cedric R.P. May (Royaume-Uni)
1988 Luca Codignola (Italie)
1989 Peter Crabb (Australie)
1990 Ged Martin (Royaume-Uni)
1991 Konrad Gross (Allemagne)
Prix du Gouverneur général
1995 Alan C. Cairns
1996 Maurice Lemire
1997 Robin Winks
1998 Thomas H.B. Symons
1999 Charles F. Doran
2000 John Lennox
2001 Masako Iino
2002 David R. Cameron
2003 Karen Gould
2004 William H. New
2005 Serge Jaumain
2006 Christl Verduyn
Prix Pierre Savard
Livre écrit en anglais ou en français
2003 Annis May Timpson, Driven Apart: Women’s
Employment Equality and Child Care in Canadian
Public Policy. UBC Press.
2004 Faye Hamill, Literary Culture and Female
Authorship in Canada 1760-2000. Rodopi.
2005 Ex aequo
1) Steve Hewitt, Spying 101: The RCMP’s Secret
Activities at Canadian Universities, 1917-1997.
University of Toronto Press.
2) Ged Martin, Past Futures: The Impossible
Necessity of History. University of Toronto Press.
2006 Colin Samson, A Way of Life That Does not Exist:
Canada and the Extinguishment of the Innu.
Verso Press.
Livre écrit dans une langue autre que l’anglais ou le français
2004 Matteo Sanfilippo, L'affermazione del cattolicesimo
nel Nord America. Elite, emigranti e chiesa cattoli-
ca negli Stati Uniti e in Canada, 1750 1920.
Sette Città.
2005 Nubia Hanciau, A feiticeira no imaginário
ficcional das Américas. Editora da FURG.
2006 Prix non attribué
Prix de la meilleure thèse en études canadiennes
2005 Sirma Bilge, Communalisations ethniques post-
migratoires : le cas des « Turcs » de Montréal
Université Sorbonne-Nouvelle - Paris III, France.
2006 Ex aequo
1) Mary Haslam, Un rapprochement ambigu :
l’Irlande, le Canada, les Irlandais et les
Canadiens, 1822-1839. National University of
Ireland, Galway, Irlande.
2) Serge Lemaitre, Kekeewin ou Kekeenowin.
Les Peintures Rupestres de l’Est canadien.
Université Libre de Bruxelles, Belgique.
Certificats de mérite
2006Jean Labrie et son équipe d’études canadiennes / Programmes académiques internationaux, Éducation internationale etjeunesse (PCE), Affaires étrangères et Commerce international, Canada (Certificat de mérite du 25e anniversaire du CIEC)Vivien Hughes / Projets d’études canadiennes, Relations académiques, Haut-Commissariat du Canada, LondresSilvia Bertoni Reis / Éducation et Affaires publiques, Ambassade du Canada (Brésil) Yutaka Takenaka / Professeur d’études canadiennes, Caritas College, Japon
2005Équipe du séminaire d’été / Claude Denis, professeur associé, École d’études politiques, Université d’Ottawa ; LindaJones, Agente des affaires publiques et relations universitaires, Conseil international d’études canadiennes ; et FrançoisRocher, politologue, Carleton UniversityDenise M. Gurgel Lavallée / Association brésilienne d’études canadiennes (ABECAN) et Coordonnatrice du Centred’études canadiennes, Universidade do Estado da BahiaRobert Schwartzwald / Association d’études canadiennes aux États-Unis, American Council for Québec Studies,Professeur, études anglaises, Université de Montréal
2004Dennis Drummond / Professeur de français, University of New England, AustralieLisa Lavoie / Diplomate, Ambassade du Canada (Belgique)Don Sparling / fondateur, Association d’études canadiennes de l’Europe centraleElza Zareceansky / fondatrice du Centre Canada-Córdoba, Argentine
2003Jodie Robson / Secrétaire d'administration, Association britannique d'études canadiennes Natalie Amar / Agente, relations académiques, Ambassade du Canada (Israël) Peter Walker / Ancien haut-commissaire du Canada (Inde)
2002David Biette / Ancien Directeur général, Association d'études canadiennes aux États-UnisPierre Sved / Agent, relations académiques, Ambassade du Canada (Mexique)
2001Donald Beer / Ancien Président, Association d’études canadiennes en Australie et Nouvelle-ZélandeGiovanni Bonanno / Directeur, Centre d'études canadiennes, Università di MessinaGaëtan Vallières / Directeur des finances et de l’administration
2000Daniel Ben-Natan / Président, Association d'études canadiennes en IsraëlHe, Xin / Adjointe (Études canadiennes), Ambassade du Canada, Beijing
1999Ulla Amsinck / Secrétaire, Association nordique d'études canadiennesAnnekatrin Metz / Secrétaire, Centre d'Études canadiennes interdisciplinaire, Universität Trier Chandra Mohan / Président, Association indienne d'études canadiennes
1998Claudia Glöckner / Collaboratrice technique, Institut für Kanada-Studien, Universität Augsburg Donald R. MacPhee / diplomate, Ministère des Affaires étrangères et du Commerce internationalPaulette Montaigne / Agente des Affaires académiques, Haut-Commissariat du Canada (Canberra)Cornelius H.W. Remie / Président, Réseau européen d'études canadiennes et Président, Association d'études canadiennesaux Pays-Bas
74 ANNEXES
1997Sergei Molotchkov / Directeur, Canadian Department, Institute of the USA and Canada, Académie des sciencesde la Russie (décédé)Lucette Nobell / ancienne agente des Affaires académiques, Ambassade du Canada (Stockholm)
1996Richard Beach / Co-Directeur, Center for the Study of Canada, State University of New York, PlattsburghJohn Halstead / Ancien Ambassadeur du Canada (Bonn) (décédé)Ginette Kurgan-van Hentenryk / Directrice, Centre d'Études Canadiennes de l'Université Libre de BruxellesMarra Messinger / Agente des Affaires académiques, Ambassade du Canada (Tel Aviv)Bengt Streijffert / Président, Association nordique d'études canadiennes
1995Marisa Calés / Secrétaire-Trésorière, Association espagnole d'études canadiennesOm Juneja / Directeur, Centre for Canadian Studies, M.S. University of BarodaAnnick Monnerie / Secrétaire d'administration, Association française d'études canadiennesHans-Josef Niederehe / Directeur, Centre d'études québécoises à l'Université de Trèves
1994Alan Artibise / Ancien Président du CIEC et de l'Association d'études canadiennesOrietta Doucet-Mugnier / Agent des Affaires académiques, Ambassade du Canada (Paris)Jørn Carlsen / Ancien Président, Association nordique d'études canadiennes
1993Louise Bakker / Secrétaire, Association d'études canadiennes aux Pays-Bas (décédée)Fernand Tanguay / Ancien Directeur général, Direction général des relations culturelles internationales, Ministère desAffaires étrangères et du Commerce international Donald Simpson / Ancien Bibliothécaire, Royal Commonwealth Society, et un des membres fondateurs de l'Associationbritannique d'études canadiennes (décédé)
1992Walter Larink / Agent des Affaires académiques, Ambassade du Canada (Bonn)Norman London / Agent des Affaires académiques, Ambassade du Canada (Washington)Marianne Scott / Administratrice générale de la Bibliothèque nationale du CanadaPer Seyersted / Professeur de littérature anglaise, Université de Oslo et un des membres fondateurs de l'Associationnordique d'études canadiennes
1991Claude-Yves Charron / Attaché culturel, Ambassade du Canada (Beijing)Ralph Halbert / Homme d'affaires de Toronto et parrain du Programme d'études canadiennes, Hebrew University of JerusalemBrian Long / Directeur, Relations académiques internationales, ministère des Affaires étrangères et du Commerce internationalJames E. Page / Ancien Président du CIECWilliam E. Taylor / archéologue supérieur, Musée canadien des civilisations et Ancien Président du Conseil de recherchesen sciences humaines du Canada (décédé)
1990Claude Corbo / Recteur, Université du Québec à MontréalMichael Hellyer / Agent des Affaires académiques, Haut-Commissariat du Canada (Londres)Richard G. Seaborn / Consul, Consulat général du Canada (Seattle)Donald S. Rickerd / Ancien Président, Canadian Donner Foundation
75ANNEXES
P O U R E N S A V O I R P L U S …
Brève histoire de l’Association d’études canadiennes : 1973-1988 / The Association for Canadian Studies:
A Brief History, Montréal, AEC-ACS, 1988
D. Cameron, Le point sur les études canadiennes. Les années 90, AEC, Montréal, 1996
D. Chartier, « Méthodologie et perspectives des études québécoises dans le monde », Globe,
Revue internationale d’études québécoises, 4, 2, 2001, pp. 15-48
L. Codignola, La constitution d'une identité canadianiste. Les premières années 1981-1991, Ottawa,
CIEC-ICCS, 1991
F. Harvey, « Pour une histoire culturelle du mouvement des études canadiennes », AEC Newsletter /
Bulletin de l’AEC, 10, 1 (1988), pp. 13-17
F. Harvey, « Le développement des études québécoises dans le monde », Globe, Revue internationale
d’études québécoises, 4, 2, 2001, pp. 59-81
A.B. Hodgitts, Quelle culture ? Quel héritage ? / What culture? What heritage?, Toronto, OISE, 1968
R. Mathews et J. Steele, The Struggle for Canadian Universities, 1969
James E. Page, Réflexions sur le rapport Symons – L’état des études canadiennes en 1980, Ottawa,
Secrétariat d’État, 1981
P. Savard, « Études canadiennes et québécoises : esquisse de bilan et réflexions », Mémoires de la Société
royale du Canada, 4e série, 7, 18, 1980, pp. 127-136
T.H.B. Symons, Se connaître / To know ourselves, t. I et II, Ottawa, AUCC, 1975
T.H.B. Symons et James E. Page, Où trouver l’équilibre ? / Some questions of Balance, Ottawa, AUCC 1984
76 ANNEXES