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Vivre et produire dans les campagnes de la colonie de Valence (II e s. av. - VI e s. apr. J.-C.)

VIVRE ET PRODUIRE DANS LES CAMPAGNES DE LA COLONIE DE VALENCE (IIe s. av.- VIe s. ap. J.-C.)

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Vivre et produire dans les campagnes de la colonie de Valence

(IIe s. av. - VIe s. apr. J.-C.)

Archéologie et Histoire Romaine34

Collection dirigée parChristophe Pellecuer

Éditions MergoilAutun2016

Amaury Gilles

Vivre et produire dans les campagnes de la colonie de Valence (IIe s. av. - VIe s. apr. J.-C.)

Préface de François FavoryAvant propos : Site Archéologique de Soyons et la communauté de commune Rhône Crussol et les

Amis de Chabrillan

Tous droits réservés© 2016

Diffusion, vente par correspondance :

Editions Mergoil37 Rue du Faubourg Talus

F - 71140 Autun

Tél : 0345440444e-mail : [email protected]

ISBN : 978-2-35518-056-9ISSN : 1285-6371

Aucune partie de cet ouvrage ne peut être reproduitesous quelque forme que ce soit (photocopie, scanner ou autre)

sans l’autorisation expresse des Editions Mergoil.

Texte : Amaury GillesSaisie, illustrations : idem

Mise en pages : idemCouverture : Editions Mergoil

Photographie de couverture : Jean Claude CourtialDépôt légal juillet 2016

Il faut remercier Amaury Gilles pour avoir mené à bien ce travail ambitieux consacré aux campagnes de la colonie de Valence du IIe siècle av. J.-C. au VIe siècle apr. J.-C. Vaste était le territoire étudié et important le matériel archéologique à inventorier et à analyser : 406 sites sur 2 700 km² !

Concernant le village de Soyons, les recherches n’ont cessé depuis le milieu du XIXe siècle. En effet elles ont débuté en 1848 avec la découverte de l’autel gallo-romain dédié à la déesse Soïo dans les ruines de la Chapelle Saint-Gervais sur le massif du Malpas. En 1870, Le vicomte Lepic et Jules Sonier de Lubac commencèrent les fouilles d’une partie des emblématiques grottes du massif de Guercy, fouilles présentées lors du congrès international d’anthropologie et d’archéologie préhistoriques de Bruxelles en 1872. Ces fouilles ont permis de faire remonter les premières traces de l’occupation humaine soyonnaise à l’homme de Néandertal. Depuis lors, les découvertes mettent au jour de nouveaux vestiges et notamment ceux étudiés dans cet ouvrage.

Le village a donc livré une quantité importante de mobilier archéologique et des données scientifiques essentielles à la connaissance des populations préhistoriques et historiques. Cependant son potentiel archéologique reste considérable puisque seuls des sondages ou des fouilles non exhaustives ont été réalisés.

Jusqu’à présent aucune publication n’existait et le travail d’Amaury Gilles est indéniable pour la compréhension d’une partie de l’histoire du village de Soyons, histoire élargie au territoire de Valence.

Fanny DERYM

Site archéologique de Soyons

Communauté de communes Rhône Crussol

L'association " les Amis de Chabrillan ", dont le but est la conservation et la mise en valeur du patrimoine chabrillanais, a été très heureuse de collaborer avec Amaury Gilles lors de ses recherches à Chabrillan. Elle le remercie, d'avoir par ses connaissances, ouvert une fenêtre sur la passé lointain de notre village.

Les Amis de Chabrillan

Avant propos

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Sommaire

Préface 3

Remerciements 5

Introduction 7

I - Cadre de l’étude et méthodologie 111. Cadre de l’étude 111.1. Une zone d’étude au coeur de la vallée du Rhône 111.2. Cadre historique 13

2. Les campagnes gallo-romaines, de la Protohistoire récente à l’Antiquité tardive : État des recherches 192.1. Formes de l’occupation du sol à la fin de l’Âge du fer 192.2. Les campagnes gallo-romaines : vers une analyse territoriale 22

3. Les campagnes de la colonie romaine de Valence : état des données 333.1. Le territoire de la cité de Valence 333.3. Le cadre paysagé antique : données paléoclimatiques et paléoenvironnementales 363.4. Les centuriations de la plaine valentinoise 373.5. Les voies terrestres et fluviales 383.6. L’occupation du sol 413.7. Le faciès mobilier 44

4. Problématiques et enjeux 49

5. Acquisition et traitement des données 515.1. Dépouillement bibliographique 515.2. Prospections au sol 515.3. Traitement des artefacts 535.4. La datation : méthodes et limites 695.5. Présentation des résultats 72

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II - Corpus des établissements ruraux de la cité de Valence 77

III - Analyse et synthèse des données 357

1. Analyse thématique des données 3571.1. Approche spatiale et qualitative de l’échantillon 3571.2. Répartition typologique des établissements ruraux 3651.3. Vie sociale et culturelle 3711.4. Vie économique 387

2. Approche diachronique des données 4052.1. Du IIe s. av. J.-C. au milieu du Ier s. av. J.-C. 4072.2. Du milieu du Ier s. av. J.-C. au milieu du IIe s. apr. J.-C. 4332.3. Du milieu du IIe s. au milieu du IVe s. 4822.4. Du milieu du IVe s. au VIe s. 536

3. Synthèse des données et mise en perspective 5893.1. La période précoloniale 5913.2. Les campagnes de la colonie de Valence, de l’époque césaro-augustéenne au milieu du IIe s. ap. J.-C. 5953.3.« Les campagnes rhodaniennes : quelle crise ? » (milieu du IIe s. – milieu du IVe s.) 6003.4. L’Antiquité tardive (milieu IVe s. – VIe s.) 605

Conclusion 609

Bibliographie 613

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Préface

Je ne saurais trop remercier Amaury Gilles de me donner l’occasion de préfacer l’ouvrage qui offre

au public la matière de sa thèse de doctorat. J’ai déjà eu l’occasion de présider le jury qui a jugé son travail et lui a décerné la plus haute mention.

Je me félicite de la rapidité de la publication d’un travail majeur dans le domaine de l’archéologie d’un territoire.

Cette recherche est originale à plus d’un titre.D’autres colonies romaines de l’antique province

Narbonnaise ont fait l’objet de thèses de doctorat d’État, comme Béziers (Monique Clavel, Béziers et son territoire dans l’Antiquité, Les Belles Lettres, Paris, 1970) et Narbonne (Michel Gayraud, Narbonne antique des origines à la fin du IIIe siècle, De Boccard, Paris, 1981). A l’époque, ces initiatives avaient été justement saluées par l’ampleur des problématiques couvrant la totalité des activités et des réalisations archivées dans les sources historiques, épigraphiques, monétaires, dans les vestiges architecturaux et plastiques et dans les vestiges archéologiques. Mais c’est peu dire que la matière archéologique n’était à la hauteur des attentes et des ambitions des chercheurs qui ont effectué ces travaux.

Depuis les fouilles archéologiques se sont multipliées, tant en milieu urbain que rural, les prospections aériennes et au sol ont couvert de vastes étendues et l’archéologie préventive a bouleversé les pratiques d’investigation et aiguisé l’approche et l’exploitation des archives du sol. La densification des opérations archéologiques et l’enrichissement quantitatif et qualitatif de la documentation archéologique ont nourri une série de thèses de doctorat et de mémoires d’habilitation à diriger des recherches portant généralement sur une ou plusieurs microrégions, mais jamais sur la totalité d’un territoire de cité. Amaury Gilles a relevé ce défi et ce n’est pas la moindre des originalités de son entreprise.

C’est donc tout le mérite d’Amaury Gilles, jeune chercheur, d’avoir réussi à synthétiser le potentiel documentaire accumulé sur le territoire de la cité de Valence, malgré les difficultés d’un vaste espace de 2700 km2, étiré entre le piedmont des Alpes et le piedmont des monts et collines du Vivarais, et traversé par le Rhône

du nord au sud. Cet espace, à la limite entre la Gaule méridionale ouverte aux influences méditerranéennes et la Gaule intérieure, entre l’aire du stockage en dolium et l’aire du stockage en tonneau, n’est pas renseigné d’une manière homogène, on s’en doute, et les analyses doivent compter avec la grande hétérogénéité spatiale et qualitative de la documentation archéologique. Dans ces conditions, on ne peut qu’admirer la performance d’Amaury Gilles pour mobiliser l’information disponible et accessible. En outre, il a apporté sa propre contribution à la collecte des données de terrain, par ses prospections au sol et par ses fouilles, entre autres sur les niveaux antiques de l’agglomération de Soyons.

En témoigne de manière éclatante le corpus des établissements ruraux qui occupe ici 280 pages sur un total de 683 pages, soit plus de 40 % de l’ouvrage : il fallait bien accorder cette place aux 406 notices des établissements regroupés et étudiés dans ce travail. Ce catalogue a reçu les louanges unanimes du jury et offre un état des lieux remarquablement exhaustif. Cet éclairage est soutenu par une abondante bibliographie qui permet à Amaury Gilles de situer son discours interprétatif, dans tous les domaines abordés, par rapport aux découvertes et aux synthèses les plus récentes. L’ouvrage est de ce fait pleinement inscrit dans les débats les plus actuels. Cette bonne connaissance du contexte scientifique permet à Amaury Gilles d’heureuses comparaisons interrégionales avec le reste de la vallée du Rhône et le Languedoc central et oriental, sans jamais se départir d’une prudence dans l’analyse des distorsions interrégionales qu’il sait lier aux méthodes de collecte et de traitement de l’information archéologique.

C’est donc avec un sentiment de grande confiance qu’on le suit dans l’approche méticuleuse et détaillée des mobiliers, où aucun artefact n’est négligé, pas même les matériaux de construction. Cette attention minutieuse aux objets n’est pas un caprice de collectionneur, mais sert un dessein plus ambitieux, celui de fonder un raisonnement global sur les modes de vie des habitants de la cité coloniale, sur leurs pratiques vestimentaires, alimentaires et architecturales, ainsi que que sur leurs activités productives, agro-pastorales et artisanales, et sur leur rapport aux échanges.

L’exploitation du mobilier archéologique, son

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identification typologique et fonctionnelle, sa chronologie, constituent assurément une originalité majeure du travail d’Amaury Gilles qui le distingue de la quinzaine de thèses consacrées à des territoires de Gaule Narbonnaise.

C’est dans ce cadre que l’auteur aborde la question de l’impact du statut colonial de la cité dans la vie économique, sociale et culturelle des habitants, en recherchant la trace des colons d’origine italienne, qu’on sait être des vétérans de légions césaro-triumvirales, dont le nombre et le nom nous restent inconnus. L’enquête est difficile mais passionnante. On n’oublie pas que le territoire de Valence est un des rares territoires coloniaux en Gaule à présenter des vestiges incontestables d’une centuriation capable de structurer encore le paysage contemporain et d’offrir, entre Valence et Chabeuil, quelques belles périodicités entre les axes de division du territoire dont on a peu d’exemples dans notre pays. On a donc bien installé des vétérans à Valence, mais leur présence reste discrète, ce qui n’est pas un phénomène propre à la colonie romaine de Valence.

C’est également cet intérêt pour le mobilier et son évolution quantitative et qualitative qui confère à l’approche du système du peuplement abordé dans la longue durée, du IIe s. av. J.-C., avant la conquête romaine, au VIe s. apr. J.-C.,

dans l’Antiquité tardive, un relief tout particulier, puisque la scansion chronologique est rythmée par l’évolution du système d’habitat mais aussi par l’évolution de la culture matérielle, appréciée au plus près des objets et des pratiques de production et de consommation. Ce faisant, Amaury Gilles apporte sa pierre à la révision de la périodisation des sociétés de Gaule Narbonnaise amorcée lors des programmes Archaeomedes qui avaient dégagé la chronologie de l’habitat des contingences historicistes.

Au final, le lecteur aura plaisir à découvrir un ouvrage élégamment rédigé, abondamment illustré, rigoureusement documenté et argumenté, bref un ouvrage de référence.

François FavoryProfesseur émérite d’Histoire ancienne et archéologie

gallo-romaineUMR 6249 Laboratoire Chrono-Environnement,

CNRS-Université Bourgogne-Franche-Comté