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« En quoi l'organisation de la vie et de la lutte sur la zad est-elle un laboratoire de démocratie ? » Par des habitant-es de la zad – Texte rédigé pour le temps fort du 10 juillet 2016, aux rencontres « Semailles de démocratie ». Version revue et complétée le 15/07/2016. Préambule : Puisqu'il est impossible de valider un texte au nom de l'ensemble de tous les occupants et occupantes de la zad, l'on ne s'exprime pas au nom du mouvement d'occupation, mais seulement depuis le mouvement. Nous allons toutefois nous risquer à assumer un « nous » de temps à autres, lorsque des affirmations nous semblent vraiment faire consensus au sein du mouvement d'occupation. Soir du 26 juin 2016 : Grosse fête à la fin du week-end de chantiers collectifs Refaire un dôme, malgré l'annonce du oui majoritaire. Introduction : Un des intérêts d'une expérience sociale qui dure est que tous les idéaux abstraits que nous pouvions avoir en arrivant ont le temps d'être confrontés à l'expérience, et doivent être révisés, voire abandonnés. Parmi ceux là, l'idéal de démocratie. Pour être clairs : Nous sommes en désaccord avec l'idéal de démocratie . Il n'est pas aisé de dé- construire en quelques mots une idée qui a toujours été présentée comme un idéal indépassable. Mais on va essayer quand même : On pourrait se contenter de critiquer la démocratie de suffrage comme étant la dictature de la majorité sur les minorités. Et qui donc perpétue la norme, la pensée dominante, qui remportent toujours la majorité, par nature. (On ressent tout particulièrement bien en ce moment l'absurdité par laquelle la position de 55 % des votants devrait écraser celle de 45 %). On pourrait aussi cibler la critique sur la démocratie représentative, qui constitue une dépossession des enjeux politiques, puisque comme le dit très logiquement le dicton : « quand on a donné sa voix l'on n'a plus rien à dire ». Et opposer à cela les expressions de « vraie démocratie », ou de « démocratie directe ». 1

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« En quoi l'organisation de la vie et de la lutte sur la zadest-elle un laboratoire de démocratie ? »

Par des habitant-es de la zad – Texte rédigé pour le temps fort du 10 juillet 2016,aux rencontres « Semailles de démocratie ».

Version revue et complétée le 15/07/2016.

Préambule :

Puisqu'il est impossible de valider un texte au nom de l'ensemble de tous les occupants et occupantes dela zad, l'on ne s'exprime pas au nom du mouvement d'occupation, mais seulement depuis le mouvement.Nous allons toutefois nous risquer à assumer un « nous » de temps à autres, lorsque des affirmationsnous semblent vraiment faire consensus au sein du mouvement d'occupation.

Soir du 26 juin 2016 : Grosse fête à la fin du week-end de chantiers collectifs Refaire un dôme, malgré l'annonce du oui majoritaire.

Introduction :

Un des intérêts d'une expérience sociale qui dure est que tous les idéaux abstraits que nous pouvionsavoir en arrivant ont le temps d'être confrontés à l'expérience, et doivent être révisés, voire abandonnés.Parmi ceux là, l'idéal de démocratie.

Pour être clairs : Nous sommes en désaccord avec l'idéal de démocratie. Il n'est pas aisé de dé-construire en quelques mots une idée qui a toujours été présentée comme un idéal indépassable. Mais onva essayer quand même :

On pourrait se contenter de critiquer la démocratie de suffrage comme étant la dictature de la majoritésur les minorités. Et qui donc perpétue la norme, la pensée dominante, qui remportent toujours lamajorité, par nature. (On ressent tout particulièrement bien en ce moment l'absurdité par laquelle laposition de 55 % des votants devrait écraser celle de 45 %).

On pourrait aussi cibler la critique sur la démocratie représentative, qui constitue une dépossession desenjeux politiques, puisque comme le dit très logiquement le dicton : « quand on a donné sa voix l'on n'aplus rien à dire ».

Et opposer à cela les expressions de « vraie démocratie », ou de « démocratie directe ».

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Mais ces formulations représentent en fait très mal dans l'imaginaire collectif ce que nous vivons sur lazad, ainsi que, plus généralement, ce à quoi l'on aspire dès que l'on découvre la vie en auto-organisation,en horizontalité, dès que l'on développe des visées émancipatrices.

Ce qu'évoque le terme de « démocratie » et que l'on rejette :

C'est toujours un grand débat que de savoir s'il faut rejeter un terme trop connoté, trop galvaudé, ou s'ilfaut au contraire se le réapproprier. Dans le mouvement d'occupation de la zad, c'est le rejet de ce termequi l'emporte nettement. Il faut pour expliquer cela aborder un peu de sémiologie, pour dégager ce qu'ily a de dérangeant dans le sens commun du mot « démocratie ».

Étymologiquement, « démocratie » signifie : « le gouvernement du peuple par le peuple »

Or 1) l'on n'a évidemment aucune envie de gouvernement, même pas d'un gouvernement qui serait« notre propre gouvernement », et qui produirait des décisions qu'il faudrait respecter1. On nous répèteque des gens sont morts pour que l'on ait le droit de voter. C'est faux : jamais personne ne s'est battupour un gouvernement, même démocratique – mais bien pour une liberté bien plus directe.

2) Ensuite, « le peuple » est un terme unifiant, alors qu'en fait on est très différents les uns des autres.Même si ça ne rend pas la vie parfaitement paisible et harmonieuse, nous préférons voir nos différenceset désaccords aussi comme une richesse. De là dépend la richesse du débat, l'intelligence collective, ladiversité des tactiques dans la lutte, et aussi, la richesse de la vie.

3) Finalement, à part quand on parle des « peuples premiers » (peuples sans États), ou encore dequelques luttes de territoire qui génèrent tellement de commun que l'on en vient à parler de « peuple delutte » comme c'est le cas pour la No TAV2, la notion de « peuple » est surtout une construction desgouvernements. Une fiction à laquelle on cherche à nous identifier, et qui par définition est identitaire,patriotique, nationaliste. Ce qu'il a fallu coloniser et éliminer d'attachement à des cultures diverses, pourconstruire la « nation française » ! Ce qu'il a fallu de « nos ancêtres les gaulois » et de grands matchs defootball internationaux superspectacularisés ; ce qu'il a fallu aussi de ré-écriture de l'histoire,d'opérations d'endoctrinement, de dépolitisation, de pacification – bref : de domestication populaire. Onparle de « peuple » comme si ces « peuples » pré-existaient aux gouvernements dont ils se seraienteux-même dotés par nécessité, alors que ce sontbien au contraire les gouvernements qui appellent« peuple » l'ensemble des populations qu'ilstravaillent à unifier et à domestiquer.

Le terme de « démocratie » pour une expérience devie collective comme celle vécue sur la zad évoquedonc trop l'idée d'une gouvernance collective, qui nenous fait pas envie.

=> Plutôt que de parler de « vraie démocratie », leterme d'auto-organisation, en horizontalité bien sûr,nous convient davantage.

Plus concrètement :

_Il n'y a pas de moment de gouvernance sur la zad. L'organisation y est multi-échelles et prenddifférentes formes : assemblées générales, réunion des habitants, réunions par groupe de projet ou pargroupe affinitaire, discussion autour d'une activité ou d'un repas, organisations informelles, … mais

1 Comme le remarque le militant antispéciste Yves Bonnardel dans son texte intitulé « Pour un monde sans respect »,publié dans les Cahiers Antispécistes (texte disponible sur Internet), l'injonction au respect s'inscrit souvent dans un rapport autoritaire.

2 Le chapitre Peuples de l'ouvrage Contrées par le collectif Mauvaise Troupe (aux éditions l’Éclat) analyse bien cela.

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Partage au non-marché de fromages produits sur laferme occupée de Bellevue par le « groupe vaches ».

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toute initiative spontanée reste possible (avec bien sûr le risque de générer un possible dissensus). LeZad News (le journal interne de la zad) est un outil important de partage d'idées et d'informations, etdonc aussi de débat et d'organisation. Mais il existe aussi d'autres modes de communication : RadioKlaxon (la radio pirate des ondes de Vinci) par exemple jouait un rôle essentiel pendant toute la périodede présence policière. Mais beaucoup de choses se passent aussi par la communication directe, de visu,que ce soit en réunion ou de façon informelle. En tout cas, aucune forme d'organisation ne rassemblejamais tous les habitant-es de la zad. Et de toute façon si le cas se produisait, il serait très difficiled'avoir une discussion de qualité à deux-cent personnes, où chaque idée pourrait s'exprimer. Carbeaucoup de gens ne sont pas à l'aise pour s'exprimer en réunion, et donc désertent les grandes réunions.

_Il n'y a pas de grandes décisions qui engageraient tout le monde et qui seraient prises au cours desimples réunions sur la zad. Pas non plus de charte communautaire. Les quelques grands principescommuns, comme l'établissement collectif des six points3, ou comme l'édification de quelques grandeslimites qui ont été posées collectivement à propos de grandes questions comme celles des problèmes liésaux armes ou aux chiens, … ces grandes décisions là sont en fait prises au cours de longs processus dediscussions (de deux hivers successifs concernant les 6 points, par exemple), et leur efficacité tientdavantage à la façon dont les idées ont été discutées et débattues, à la façon dont elles ont infusé dansdifférents groupes, à la façon dont chacun a pu se les approprier, qu'en un simple texte final qui feraitautorité.

_De toute façons, et c'est volontaire : l'on ne dispose d'aucun exécutif (d'aucune police) pour faireappliquer ou respecter les décisions. Une décision ne sera donc valide que si elle est reconnue commenécessaire, et alors mise en pratique et défendue, par plein de gens.

_À propos de l'action directe4 : Lorsque l'on assume de bloquer desroutes, de saboter un chantier Vinci, ou d'occuper sans droit ni titre laZone à Défendre contre le projet d'aéroport, on se passe de « légitimitédémocratique ». À la légitimité démocratique présentée comme une etobjective car faisant appel à l'idée de l'« intérêt général » (au singulier,lui aussi) (par exemple, pour le projet d'aéroport : la fameuse DUP5),l'on substitue la possibilité d'agir suivant nos éthiques propres,autrement dit : selon des légitimités plus subjectives, plus diverses, etqui parfois se confrontent, allant par exemple de la considération pourle bien-être des animaux à celle pour les générations futures, ou pourcertaines formes d'autonomie, par exemple… La pratique courante del'action directe, que nous défendons non seulement comme moyen delutte, mais aussi comme nécessaire à la reprise en main de nos vies, estanti-démocratique de fait, puisqu'elle n'appelle pas d'autorisation.

_De même, à propos des rapports de force, que l'on assume d'établiraussi bien contre les institutions que régulièrement au sein dumouvement d'occupation lorsque l'on n'a pas su résoudre un problèmepar la discussion, et que l'on ressent le besoin de poser des limites avec fermeté : Il se trouve que laconstruction de rapports de force est contraire à l'idée de démocratie. Les démocrates, au prétexte de nevouloir que des rapports sociaux harmonieux et pacifiés, et donc soumis en fait, condamnent l'usage durapport de force comme relevant illégitimement de « la loi du plus fort ». Alors qu'assumer ce rapport deforce est justement essentiel depuis une situation d'oppression, qu'il s'agisse d'une oppression capitaliste,institutionnelle, structurelle (sexiste...), physique, ou autre.

_Une des rares idées qui semble faire un consensus évident sur toutes les zones d'autonomie, est que ledissensus, la dispute, voire le conflit, sont un ingrédient essentiel de la vie collective. S'il est nécessaire

3 Les 6 points sont les bases communes concernant l'avenir sur la zad au-delà de la victoire contre l'aéroport.4 L'action directe consiste à agir non pas en priant les dépositaires du pouvoir (comme c'est le cas dans les démarches

de lettre aux élus, de pétition ou une manifestation) mais directement par nous-même. (Par ex : action de fauchage OGM, de sabotage, de péage gratuit, ou plus quotidiennement de venir habiter et construire la zad…)

5 La Déclaration d'Utilité Publique est l'outil d'autorité utilisé par les institutions pour légitimer les projets contestés.

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Ouverture en nombre et à la masse du squat de la Noë Verte, en octobre 2015.

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de parfois apaiser collectivement des conflits trop énergivores ou trop dévastateurs, il faut aussi préciserqu'une société dépourvue de conflit serait soit une société prisonnière d'un contrôle total, soit unesociété homogène à la pensée unique. Le débat est une richesse essentielle. Il n'y a pas de liberté sansdébat ; et pas de débat sans enjeux à disputer.

=> Un gouvernement avec ses lois édictées une fois pour toutes nous dépossède de la gestion de nosquestions conflictuelles (qui pourtant nous concernent). Pour le dire autrement : quand c'est déjàtranché, il n'y a plus rien à débattre, plus rien à penser collectivement.

=> La critique de la démocratie va donc de pair avec les enjeux d'émancipation, de réappropriationpopulaire de la politique, et du sens de nos vies.

Et aussi, dans cette logique d'émancipation collective,elle doit aller de pair avec un ingrédient important :celui du refus des oppressions et des dominations. Quise traduit prioritairement par des luttes pour dé-construireles grands systèmes de domination : ceux qui structurentles rapports sociaux, comme par exemple les dominationsde classe (bourgeoisie, capitalisme) de race (racisme),d'âge (âgisme), ou de genre (sexisme, patriarcat).

C'est à peu près la seule chose qui s'impose d'une façonplus ou moins morale contre l'idée libérale quiconsisterait à croire que « chacun serait libre de faireabsolument ce qu'il veut ».

Cadre philosophique dans lequel s'inscrit la pensée démocrate :

À propos de liberté : la pensée démocrate s'inscrit bien dans une pensée qui conçoit l'individu commeindépendant et « libre » car supposé « auto-déterminé », comme s'il était spontanément doté d'unepensée autonome. Or la liberté intellectuelle, si elle existe, suppose au contraire des démarchesd'émancipation collectives pour se défaire des schémas de pensée qu'on nous a inculqués, et decomment l'on a été socialement construits malgré soi.

À propos de la pensée, en aucun cas des idées ne nous sont purement personnelles : elles sont aucontraire des pensées, des ressentis subjectifs qui traversent toutes celles et ceux qui partagent unesituation donnée. C'est en les partageant, en les mettant en circulation, en les confrontant aussi, que l'onpeut collectivement s'offrir une plus grande liberté intellectuelle, et donc aussi une certaine auto-détermination.

Et à propos de « qui je crois être » : La déconstruction despersonnages que l'on s'est habitués à jouer, par exempleconformément à notre genre (homme ou femme), ou à notreconstruction égotique, ou psychologique, est un travail libérateurqui n'est rendu possible que par des démarches actives etcollectives.

Semblant ignorer tout ça, la pensée démocrate considère que « laliberté des uns s'arrête là où commence celle des autres ». La libertéd'action des individus vue d'abord comme une menace pour lesautres aboutit à une gestion de tout ce qui aurait pu être des

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Jardin commun des Rouges & Noires, dont la production est mise en partage au « non-marché ».

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communs. Gestion sous contrôle6, donc, pourprévenir tout abus de liberté, rendant les pelousesinterdites, les murs vierges de toute expression libre,et les rues uniquement réservées à la circulation etaux marchands. Les espaces publics semblentdevenir la propriété de la Mairie. Il sont rendusinappropriables, inhabitables. Sur la zad, l'exemplecontraire est saisissant : malgré l'absence de relief etun certain éparpillement de matériaux de récup, leslieux apparaissent beaux de la façon dont ils sonthabités collectivement, de la diversité des ambiancesde chaque lieu, ambiances chaudement imprégnéesdes gens qui les habitent.

Pour tout ce que le commun nous offre de partage,de force, et donc de possibles (autant liés à l'émancipation collective qu'à la force elle aussi collectived'assumer collectivement des modes de vie, d'organisation et de lutte) : contrairement au précepteprécédemment cité, nous préférons l'idée selon laquelle « la liberté des uns s'arrête surtout là oùs'arrête aussi celle des autres ».

Le démocratisme et le besoin de contrôle :

L'attachement à l'idée de démocratie relève souvent d'une angoisse à l'idée de n'avoir plus aucuncontrôle sur ce que pourraient faire « les gens ».

L'idée serait qu'une institution démocratique, vue comme s'opposant à un état de sauvagerie, assureraitau moins un contrôle sur les comportements déviants, et que l'on aurait alors un contrôle indirect via cesinstitutions, par notre vote ou par le regard public. Mais nous faisons l'expérience inverse : les loisécrites dans le marbre et la coercition institutionnelle distante ne rendent pas les gens sociables. Tandisque la vie collective, les enjeux d'intégration, les chantiers collectifs et les moments festifs, lespossibilités de médiation à l'échelle des relations humaines, avec une inter-connaissance et donc desrelations de possible confiance même en situation conflictuelle, confèrent de fait un contrôle socialbeaucoup plus direct, plus empathique, plus efficace, et beaucoup plus adapté aux problèmescomportementaux.

L'importance de l'échelle à laquelle s'organiser :

C'est aussi pourquoi ce qui se vit et s'expérimente d'inspirant sur la zad n'a pas vocation à devenir unmodèle élargissable à une large échelle. Ni à une échelle étatique, ni même à l'échelle d'une grande villecomme Nantes, par exemple. L'émancipation par rapport aux logiques gouvernementales ne peut sevivre qu'à l'échelle des relations humaines. Au delà, les institutions s'imposeraient de nouveau pourtenter de « gérer » les problèmes, de contenir la situation.

À noter que si l'échelle des relations humaines est territorialement ancrée, elle ne doit pour autant pasêtre enfermée dans le local. Par exemple, de très nombreux liens directs existent entre des habitants dela zad et plein d'autres gens investis dans des luttes ancrées un peu partout : Les Ronces (à Nantes),

6 Pléonasme : les deux termes vont de pair.

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Bure7, Sivens, Roybon8, Dijon9, Plateaudes Millevaches, Calais10, … Angleterre,Allemagne (Hambach11…), Belgique(Keelbeek12, …), Espagne, Italie (NoTAV13…), Roumanie (Roșia Montană14),Palestine, lutte kurde … jusqu'auMexique15.

L'utopie que certains d'entre nous pouvonsavoir en ligne de mire ressemblerait doncdavantage à l'idée de « communespartout16 », avec des liens mais aussi trèscertainement des tensions entre elles,plutôt qu'à l'idée naïve d'une grande communauté mondiale unie de « citoyens du monde ».

7 À Bure s'organise une lutte contre un projet d'enfouissement de déchets nucléaires. Ce projet est un talon d'Achille du développement du nucléaire pour la France, pays le plus nucléarisé du monde. La forêt de Mandres y a été expulsée ce jeudi à grands renforts de gendarmerie. Une ré-occupation se prépare pour le week-end du 15-16 juillet.

8 Des camarades luttent contre un projet de Center Parcs.9 Le Quartier des Lentillères à Dijon, dans l'esprit, est très comparable à la zad, bien que plus « concentré » en

superficie : plusieurs groupes et lieux dans le quartier composent ensemble pour empêcher un projet d'« éco-quartier » de détruire les dernières terres maraîchères de la ville. Ces terres sont squattées et remises collectivement en culture par le mouvement de lutte.

10 Les frontières sont le rempart qui permet à l'occident de maintenir son niveau de vie basé sur l'exploitation des paysdu sud. La lutte No Border à Calais s'oppose à ces logiques de frontières et apporte son soutien aux migrants.

11 S'y joue une lutte contre l'agrandissement d'immenses mines de lignite à ciel ouvert en plein contexte de changement climatique.

12 Contre un projet de maxi-prison.13 La lutte no-TAV est une lutte jumelle de la lutte anti-aéroport : c'est toute une vallée en Italie qui s'oppose à l'arrivée

du TGV sensé relier Lyon et Turin dans une logique de grande vitesse et de développement capitaliste du territoire.14 Il s'agit d'un immense projet de mine d'or et d'argent à ciel ouvert, sensé détruire des montagnes en Roumanie, pour

une satisfaction bourgeoise. Une importante lutte tient tête au gouvernement.15 En décembre 2014, un groupe d'occupants de la zad s'est rendu au Mexique au Premier Festival Mondial des

Résistances et des Rébellions contre le capitalisme.16 Au sens de « commune libre », insoumise et en auto-organisation, un peu comme la Commune de Paris en 1871.

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Soutien depuis la zad aux camarades d'Atenco, au Mexique, quiluttent eux aussi contre un projet d'aéroport. (Mai 2016)