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CINÉMA SEPTEMBRE 2013 - N° 258

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Niort • Moulin du Roc

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ALABAMA MONROEDE FELIX VAN GROENINGENDU 28 AOÛT AU 10 SEPTEMBREDidier et Élise vivent une histoire d’amour passionnée et rythmée par la musique. Lui, joue du banjo dans un groupe de Bluegrass Country et vénère l’Amérique. Elle, tient un salon de tatouage et chante dans le groupe de Didier. De leur union fusionnelle naît une fille, Maybelle.

U n mélodrame poignant et étonnant, qui mêle à la fatalité de la mort et de la séparation, la joie de la musique et la douceur d’un jeune réalisa-

teur qui signe ici son film le plus ambitieux.(…) Le film va et vient entre deux univers, celui de l’amour, de la joie, du chant, et celui des couloirs d’hôpitaux, des enfants qui se meurent et des passions tragiques. Et si, comme le croit Elise, la vie finit toujours par faire payer aux gens trop heureux leurs tributs, renvoyant le bon-heur aux oubliettes d’un espace qu’on aura cru rêver, reste encore l’enchantement des histoires qu’on raconte ou qu’on se raconte, que ce soit celles des étoiles dans le ciel, de la réincarnation des oiseaux ou de n’importe quel dieu. Et reste, reste surtout la mu-sique qui, prenant à chaque fois le relais sur la parole, en-traîne le film au-des-sus de lui-même, et finit par l’enchanter jusque dans la mort.

Anne FeuillèreCinergie.be - octobre 2012

GRAND CENTRALDE REBECCA ZLOTOWSKIDU 28 AOÛT AU 17 SEPTEMBREDe petits boulots en petits boulots, Gary est embauché dans une centrale nucléaire. Là, au plus près des réacteurs, où les doses radioactives sont les plus fortes, il tombe amoureux de Karole, la femme de Toni. L’amour interdit et les radiations contaminent lentement Gary. Chaque jour devient une menace.

Au milieu du groupe d’homme, il y a une femme que joue Léa Seydoux, parfaite en « bombasse » prolo, cheveux courts plaqués, short trop court

(...). C’est évidemment par elle que le récit avancera, et pas vers l’apaisement.(...)Rebecca Zlotowski excelle dans les scènes de groupe (Pialat et Renoir sont au coin de la rue), mais aussi dans la peinture d’une passion naissante puis impossible. S’établit un parallèle discret entre irradiation par l’atome et contami-nation amoureuse, les deux menaçant de condamner les personnages. Ce double danger fait que la tension ne dé-croit jamais. Grand Central place défi-nitivement Rebecca Zlotowski dans la cour des grand(e)s.

Aurélien FerencziTélérama.fr - 19 mai 2013

JEUNE & JOLIEDE FRANÇOIS OZONDU 21 AOÛT AU 10 SEPTEMBRE(…) La fragilité incertaine des mobiles dévoilés progressivement par le film comme par son actrice forme une bonne part du charme de Jeune & jolie, certainement l’un des films les mieux aboutis de Ozon.

C ette actrice nous était jusqu’ici inconnue : Ma-rine Vacth, qu’il est aisé de décrire puisqu’elle ne saurait dissimuler sa très troublante ressem-

blance avec Lætitia Casta. Les comparer sans en déva-luer aucune est possible : elles sont largement aussi belles, mais là où Lætitia serait une beauté solaire et pulpeuse, Marine pencherait plutôt du côté femme fatale.A l’image, sa cinégénie étourdissante dévore tout : es-pace, lumière, écran. (…) Complice, marionnettiste mais aussi victime reconnaissante, Ozon filme cette Marine-Isabelle littéralement comme un fou. Il se montre toujours aussi soucieux de maintenir cet équi-libre entre gravité et divertissement qui caractérise son ci-néma, mais semble aussi consentir à sa propre fascination pour l’actrice.

Olivier SéguretLibération - 17 mai 2013

— Belgique – 2012 / Durée : 1h52Musique :The Broken Circle Breakdown Band, dirigés par Bjorn Erikssonavec :Veerle Baetens / Johan Hel-denbergh —

— France – 2013 / Durée : 1h34Musique : Robavec :Tahar Rahim / Léa Seydoux / Olivier Gourmet / Denis Méno-chet / Johan LibéreauUn Certain Regard, Festival de Cannes 2013 —

— France – 2013 / Durée : 1h34Musique : Philippe Rombiavec :Marine Vacth / Géraldine Pailhas / Frédéric Pierrot / Charlotte RamplingInterdit aux moins de 12 ansSélection Officielle, Festival de Cannes 2013—

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Boris et Dimitri Pizarnik sont médecins dans le quartier chinois à Paris. Ils sont frères et c’est ensemble qu’ils pratiquent leur métier, consacrant tout leur temps à leurs patients. Une nuit, ils sont amenés à soigner une petite fille diabétique que sa mère, Judith, élève seule. Ils tombent tous deux amoureux de Judith. Bientôt, tout sera bouleversé...

J ’adore Paris, j’habite dans le 13ème arrondissement, à la frontière du quartier chinois, un territoire qui a été peu filmé. J’habite au-dessus de la pharmacie de Corps à coeur de Paul Vecchiali, c’est un petit signe,

non ? C’est un quartier anodin en apparence, et même moche quand on ne le connaît pas et qu’on ne fait qu’y passer, pourtant c’est un espace très cinématographique. Y tourner ce film, c’était révéler les éléments cachés de cet endroit, la beauté secrète des HLM et des grandes tours quand elles sont vraiment regardées. C’est une beauté qui n’est pas immédiatement frappante, mais qui « remonte » quand on fait l’effort de la chercher.

Les héros de mon film sont des frères qui certes s’aiment plus que la rai-son ne le demande, mais cet amour n’est ni maladif, ni névrotique, et ne comptez pas sur moi pour le psychanalyser ! J’adore les grandes histoires d’amour/amitié entre hommes dans les films américains classiques. J’ai vu pendant le montage de mon film un western tardif de Hawks, Eldo-raldo, une histoire d’amitié chaotique entre Robert Mitchum et John Wayne. A un moment donné, Mitchum fait le con dans la rue, complète-ment bourré et perdu. John Wayne le regarde depuis l’embrasure d’une porte et lui lance très doucement « Allez, rentre à la maison ». J’ai trouvé ça sublime.

Quelqu’un m’a dit à propos de ça, en rigolant : « Est-ce que c’est une ha-bitude dans le 13ème arrondissement de dire ‘je t’aime’ comme ça frontale-ment à quelqu’un ? » En réalité j’aimerais que dans la vie, on se dise les choses, comme ça on gagnerait beaucoup de temps ! Je suis très marquée par les films de François Truffaut où, quand un personnage est amoureux d’un autre personnage, il ne prend aucune précaution, il le dit publique-ment, il crée une espèce de scandale comme à la fin de Baisers volés, où un personnage (Serge Rousseau) fait une déclaration incroyable sur un banc à l’héroïne (Claude Jade). Ca m’a marquée à tout jamais. C’est généreux, violent, sauvage et j’aime l’idée que l’amour est asocial et ne s’embarrasse ni de préjugés, ni de délicatesse.

Axelle Ropert

— France – 2013 / Durée : 1h42Scénario : Axelle RopertPhotographie :Céline BozonMontage : François QuiqueréMusique : Benjamin Esdraffo

avec : Louise Bourgoin / Cédric Kahn / Laurent Stocker / Paula Denis / Serge Bozon—

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1948, au fin fond du Kansas. Jimmy Picard, un Indien Black-foot élevé dans la religion catholique (Benicio del Toro, tout en sobriété), a du mal à se réveiller, une nouvelle fois victime de maux de tête, de troubles de la vision et de l’audition qui lui font souffrir le martyr. Soldat en France en 1944, il a été blessé à la tête. Sa sœur le fait admettre à l’hôpital militaire de Topeka, où les anciens combattant sont pris en charge. La batterie d’exa-mens à laquelle il est soumis amènent les médecins à diagnos-tiquer des troubles schizophréniques. Le directeur de l’hôpital fait alors appel à un anthropologue et psychanalyste français spécialiste des cultures amérindiennes, Georges Devereux (Ma-thieu Amalric, très drôle et bienveillant), qui vit à New York. Très vite, Devereux décèle que Jimmy Picard n’a rien d’un malade mental. Après l’avoir fait sortir du secteur psychiatrique, il en-treprend une cure avec Picard. (…)Cette fois-ci, le cinéaste français s’inspire d’un livre écrit par De-vereux, récit de l’analyse qu’il pratiqua effectivement avec un Indien Blackfoot.

Le film s’avère ce qu’il promettait d’être (...) : un face à face intelligent entre deux hommes que tout oppose a priori (l’éducation, la langue, le milieu social, etc.) et qui pourtant vont réussir, à force d’échanges, non seule-

ment à remonter aux sources infantiles des traumatismes de Picard et à le guérir de ses troubles physiologiques, mais aussi à en faire un homme plei-nement responsable et libre – grâce au lien inextinguible et profond créé par leur relation si singulière, et que l’on pourrait appeler amitié, ou plus encore fraternité. L’un est amérindien, l’autre juif. (…)Quelle mise en scène (très discrète), quel art du filmage, quelle expressivité dans le jeu des acteurs, qui ne font pas mentir la dernière phrase du géné-rique de début : « Ces faits sont réels ». Ils ne sont pas « inspirés » de faits réels, comme on le lit la plupart du temps, mais le cinéma les rend réels à nouveau. Voilà une haute idée du cinéma.

Jean-Baptiste MorainLes Inrockuptibles - 18 mai 2013

—France – 2013 / Durée : 1h54D’après le livre« Psychothérapie d’un Indien des Plaines » de Georges Derevreux (Éd. Fayard)Scénario : Arnaud Desplechin / Julie Peyr / Kent JonesPhotographie : Stéphane FontaineMontage : Laurence BriaudMusique : Howard Shoreavec :Benicio Del Toro / Mathieu Amalric / Gina McKeeLarry PineSélection Officielle, Festival de Cannes 2013—

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Bettie, la soixantaine, se voit soudain abandonnée par son amant et en péril financier avec le restaurant familial. Que faire de sa vie ? Elle prend sa voiture, croyant faire le tour du pâté de maison. Ce sera une échappée. Au fil de la route : des rencontres de hasard, un gala d’ex-miss France, le lien renoué avec sa fille, la découverte de son petit-fils, et peut être l’amour au bout du voyage… Un horizon s’ouvre à elle.

Entretien avec Emmanuelle Bercot Racontez-nous la genèse du film.J’avais depuis longtemps le désir de filmer Catherine Deneuve. Très peu d’ac-teurs en France m’inspirent une telle envie. Comme beaucoup de gens de ma génération, Catherine fait partie de ma vie – il n’y a pas une époque où je n’ai pas été marquée par elle, au travers de ses films. J’ai vraiment écrit Elle s’en va pour elle, et Catherine a été mon moteur absolu tout au long de l’aventure de ce film.

Dès que Bettie, le personnage de Catherine Deneuve, est sur les routes, son horizon semble s’élargir à l’infini.Cela m’intéressait de raconter l’itinéraire d’une femme de cet âge qui voit soudain l’horizon s’éclaircir alors que rien ne le laisse présager. Donc plutôt du côté de l’optimisme, que de celui plus évident de la nostalgie. À trente ou quarante ans, on se dit qu’il est assez facile de changer de vie ; à soixante, ça doit être plus difficile : il s’ouvre moins de portes, l’étendue des possibles est réduite. Depuis toute petite, l’âge est un sujet qui m’angoisse. Et, jusqu’à ce film, je n’étais pas très optimiste sur cette question. Elle s’en va répond à cette inquiétude. Je l’ai probablement écrit autant pour me rassurer que pour donner de l’espoir à ceux qui n’en auraient pas.

Au-delà du road movie, Elle s’en va est un formidable hommage à la filmographie de Catherine Deneuve, bourré de références à François Truffaut, André Téchiné, François Dupeyron…Je le vois maintenant, mais ce n’est absolument pas prémédité. Cependant, il est évident, qu’inconsciemment, je suis marquée par l’image que j’ai d’elle dans ses films. En tournant Elle s’en va, j’ai le sentiment d’avoir plutôt capté des traits de sa personnalité qui m’impressionnent et qu’on connait peut être moins d’elle : sa puissance de vie exceptionnelle, sa curiosité, sa joie de vivre, son goût du rire, son humour. Teintés de cette poignante mélan-colie qu’on lui connaît. Au delà de l’actrice, que j’admire, il y a sa personne, la femme qu’elle est, que j’aime. Et c’est tout autant cela qui m’a donné si envie de la filmer. D’ailleurs, je n’en reviens toujours pas d’avoir fait un film avec elle ! D’avoir eu cette chance. C’est une immense rencontre, pour moi.

— France – 2013 / Durée : 1h53Scénario : Emmanuelle Bercot / Jérôme TonnerrePhotographie : Guillaume SchiffmanMontage : Julien Leloupavec : Catherine Deneuve / Nemo Schiffman / Gérard Garouste / Claude Gensac / Camille / Dominique Rocheteau / Mylène DemongeotSélection officielle, Festival de Berlin 2013—

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A Singapour, Jiale, jeune garçon turbulent vit avec ses deux parents. Les rapports familiaux sont tendus et la mère, dépassée par son fils, décide d’embaucher Te-resa, une jeune Philippine. Teresa est vite confrontée à l’indomptable Jiale, et la crise financière asiatique de 1997 commence à sévir dans toute la région…(…) C’est un cinéma du regard que propose Chen. Le sien, et ceux des acteurs. Une sémiologie toute simple pour dire l’hu-miliation, les rapports de sou-mission, la jalousie, l’envie. La caméra n’est là que pour capter l’essentiel, pour donner à voir ce qui doit être vu, pour permettre au spectateur de comprendre les situations. Rien de moins, rien de plus. Economie de moyens, éco-nomie d’effets : Ilo Ilo est un film qui l’air de rien, raconte avec une infinie justesse une crise fami-liale sur fond de crise sociale.

Franck NouchiLe Monde - 19 mai 2013

Si Les Apaches est à ranger dans le tiroir « réalisme »,il n’en est pas moins un bon et juste film auquel on pardonne d’emblée ces limites techniques (le son parfois embrouillé). Une bande de jeunes passe la soirée dans la riche villa où travaille l’un d’eux et vole des cd et des fusils. La mafia locale leur tombe dessus. Les jeunes vont tenter de régler l’affaire entre eux.

I nspirée d’un fait divers, cette histoire met à nu les fractures ethniques de la Corse, le racisme et la violence de certains

insulaires. Mais pas seulement. Les différences sociales sont encore plus saillantes : les jeunes se partagent équitable-ment entre Corses et Maghrébins, et quelles que soient leurs origines, les insulaires semblent détester prioritairement les « gaulois » du continent. Remarquablement joué par de jeunes acteurs du cru (leurs personnages portent leurs vrais prénoms), Les Apaches bouillonne d’une belle énergie maî-trisée, ne juge pas ses personnages mais les regarde, tout en dessinant un tableau assez fin de la réalité quotidienne de l’île. Ajoutons que de Peretti ne se contente pas de filmer façon re-portage tv, mais fait du cinéma, à l’exemple de la séquence noc-turne inaugurale dans la villa ou de belle trouées silencieuses en voiture dans le maquis.

Serge KaganskiLes Inrockuptibles - 22 mai 2013

—Singapour – 2013 / Durée : 1h39Scénario : Anthony ChenPhotographie : Benoit Soleravec : Yeo Yann Yann / Chen Tianwen / Angeli Bayani / Koh Jia LerCaméra d’Or, Festival de Cannes 2013— —

France – 2013 / Durée : 1h22Scénario : Thierry de Peretti & Benjamin BarochePhotographie : Hélène LouvartMontage : Pauline DairouMusique : Cheveuavec : François-Joseph Culioli / Aziz El Haddachi / Hamza Meziani / Joseph EbrardQuinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 2013—

“ Les rapports de ces personnages évoquent des thèmes essentiels qui nous concernent et qui nous ont touchés : l’enfance, l’immigration, les rapports de classe, la crise économique. C’est donc au premier tour et à l’unanimité que nous avons choisi de primer Anthony Chen pour Ilo Ilo. ”Agnès Varda, avec le jury de la Caméra d’or

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Fredi perd sa mère. Cette dernière lui a transmis un don. Il ne veut pas en entendre parler, mais il est contraint, forcé de reconnaître que ses mains guérissent...Il s’interroge. D’où vient ce don? Qu’importe, il l’accepte...il lâche prise.Drôle d’endroit pour un guérisseur. Qu’ils le soient physiquement, psychiquement, psychologiquement, socialement, François Dupeyron affectionne les gueules cassées : Aide toi, le ciel t’aidera, La Chambre des officiers, C’est quoi la vie?, La Machine, Drôle d’endroit pour une rencontre. Gregory Gadebois est subjuguant dans le rôle de Frédi, bête aux abois, regard plein de désir, de compassion...A ses côtés, la troublante Céline Sallette, que certains d’entre vous ont pu découvrir sur scène, l’an dernier, remarquable dans la pièce Molly Bloom de Joyce.

Entretien avec François Dupeyron Pourquoi Frédi préfère -t-il zoner plutôt que d’utiliser le don que lui a transmis sa mère?Parce que je navigue dans le paradoxe. Frédi devient guérisseur, mais ce sont les autres – les femmes – qui vont le guérir. Il a besoin du corps – d’une prostituée, de l’amie-soeur, de la femme-enfant qui se détruit, dont il tombe amoureux – pour rassembler le sien qui part en morceaux. « Il ne suffit pas de naître, c’est chaque jour à recommencer » dit son copain Nanar. Claude Levi-Strauss écrit: « Nous sommes tous magiques en un certain sens... »

Pourquoi avoir choisi d’intituler votre film Mon âme par toi guérie ?Trois titres me sont venus : celui du roman, Chacun pour soi, Dieu s’en fout, celui du premier scénario, Donnez-moi un corps, puis Mon âme par toi gué-rie, un vers de Baudelaire (Chansons d’après-midi, Les Fleurs du mal).Les trois sont justes, mais le poète dit un au-delà des mots, comme le film un au-delà de l’histoire. Il dit l’amour.

— France – 2013 / Durée : 2h03Scénario : François DupeyronD’après son roman Chacun pour soi, Dieu s’en fout, Ed. Léo Scheer, 2009Photographie : Yves AngeloSon: François Maurel, Fred MessaMontage : Dominique FraysseMusique: The Swingsons, Vanupié, Nina Hagenavec :Gregory Gadebois / Céline Sallette / Jean-Pierre Darroussin / Marie Payen—

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Rencontre publique avec François Dupeyron le mardi 1er octobre à l’issue de la séance de 20 heures.

“ Mon âme par toi guériePar toi, lumière et couleur!Explosion de chaleurDans ma noire Sibérie ”Charles Baudelaire

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10 SEPTEMBRE14H30

TARIF UNIQUE : 5!—

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Qu’est-ce que la tétraplégie induit dans une relation intime et sexuelle ? En quoi cette particularité corpo-relle met en crise le fonctionnement valide, ses cer-titudes, ses routines ? De quelle manière peut-elle le nourrir et l’enrichir ?Vos désirs est construit autour d’extraits d’un texte de Zig Blan-quer dans lequel il explore les possibilités de rencontre entre corps handicapés et valides. À l’aune de son propre corps, il interroge les normes valides du couple et de la sexualité, les préjugés qui en excluent les personnes handicapées et sou-lève des problèmes de fond auxquels il n’existe pas de réponse toute faite. Le handicap empêche, c’est sa définition. Mais em-pêche quoi au juste ?

Vos désirs est un film documen-taire à destination du grand pu-blic : il s’adresse aussi bien aux personnes en situation de han-dicap, adolescentes ou adultes, qu’aux parents, enseignants, professionnels du médico-social qui les accompagnent ou à toute personne valide.

Henri, la cinquantaine, d’origine italienne, tient avec sa femme Rita un petit restaurant près de Charleroi, La Cantina. Rita meurt subitement, laissant Henri dé-semparé. Leur fille Laetitia propose alors à Henri de se faire aider au restaurant par un « papillon blanc », comme on appelle les résidents d’un foyer d’handica-pés mentaux proche de La Cantina. Avec l’arrivée de Rosette, une nouvelle vie s’organise.

(…) C’était le danger le plus féroce : s’approcher des handicapés mentaux avec toutes les pincettes de l’ethnologie moqueuse ou, pire encore, avec les Klee-nex de la compassion à deux balles. Toutes les scènes dans le foyer dit des Papillons blancs sont une leçon de maintien : en groupe au réfectoire, ou en solo dans la chambre que Ro-sette partage avec une copine accro au tricot, la vision est empathique mais jamais hys-térique. (...)Gérard LefortLibération - 24 mai 2013

—France – 2013 / Durée : 52mnTexte à l’origine du film : Zig BlanquerPhotographie : Aurélien PyThéâtre d’ombre : Juhyun ChoiMontage : David ZardMusique : Blaise Merlin—

—France, Belgique – 2013 / Durée : 1h47Scénario : Yolande MoreauPhotographie : Philippe GuilbertMontage : Fabrice RouaudMusique : Wim Willaertavec :Candy Ming / Pippo Delbono / Jackie Berroyer / Simon AndréQuinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 2013—

En collaboration avec Festiv’art Avant-Première en collaboration avec Festiv’artHenri sortira le 4 décembre. Il sera bien sûr programmé au Moulin du Roc.Henri, c’est Pippo Delbono, que nous retrouverons aussi sur scène le 15 avril avec son spectacle, Dopo la Battaglia.

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PROJECTION UNIQUE DANS LE CADRE DU FESTIVAL EN VIE URBAINE, LE JEUDI 26 SEPTEMBRE À 20H30

Malcolm et Sofia sont de jeunes graffeurs qui arpen-tent les rues de New York pour couvrir de leurs noms les murs de la ville. Lorsque l’un de leurs tags disparaît sous un autre graffiti, les deux adolescents se lancent le défi de leur vie : tagguer la pomme géante du Shea Stadium. Gimme the loot, qu’on peut traduire par « file moi le flouse », fait corps avec l’énergie urbaine de Brooklyn, non sans humour...Dans le cadre de la 5ème édition du festival En Vie Urbaine et en collaboration avec le «4ème Mur», l’artiste ALËXONE investira en direct les murs du belvédère du Moulin du Roc, toute une impro !

Vernissage de l’expo: Mercredi 25 septembre à 19h00Expo présentée jusqu’au mercredi 16 octobre.

La projection sera suivie d’une soirée DJ à l’Entr’Act.

Pour plus de renseignements: www.envieurbaine.com

—Etats-Unis – 2012 / Durée : 1h21Scénario : Adam LeonPhotographie : Jonathan MillerMontage : Morgan FaustMusique : Nicholas Britellavec :Tashiana Washington / Ty HicksonSélection Un Certain Regard, Festival de Cannes 2012Sélection officielle, Festival de Deauville 2012—

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Un moment orienté vers un public mixte de personnes valides et en situation de handicap.Le foyer de vie Les Genêts de Niort (MELIORIS) coordonne cette année l’organisation du festival.

FANDO COMME LISPANTOMIME AÉRIENNE / CHANT À L’AMOUR ET À L’IMAGINATION…COMPAGNIE LES KRILATI VENDREDI 13 SEPTEMBRE / 20H30

Fando grand timide et, Lis petite chipie se rencontrent près de l’ancienne gare, métaphore d’un monde dé-humanisé…. Ces deux comédiens acrobates rêvent l’autre et l’ailleurs idéal. Ils le racontent au travers d’une fable, histoire de séduction et d’amour naissant. Ils construisent à mains nues ce qu’ils aiment, ce en quoi ils

croient, dans un grand renfort de prouesses techniques et physiques exigeantes de rigueur et de précision. Ce sera leur langage, langage particulier, fait de mots sans mot, mais avec des accords de cercle, corde, mât chinois, tissu, équilibre… Langage du corps… Plaisir… Joie de vivre…. Tendresse… Poésie… Dans cette atmosphère de cinéma muet, sur fond de musiques de l’est, le spectateur captivé est entraîné dans leur pantomime burlesque et tendre.

Tarifs : 12 ! - 8! (moins de 15 ans, résidents des institutions sanitaires et sociales) – gratuit (accompagnateurs, demandeurs d’emploi, étudiants)

CELUI QUI… CLIN D’OEIL À SAMUEL B.TEXTE : FILIP FORGEAU / MISE EN SCÈNE : PHILIPPE FLAHAUTCOMPAGNIE CRÉATION EPHÉMÈRE SAMEDI 14 SEPTEMBRE / 20H30

Depuis 1994, la compagnie Création Ephémère s’est passionnée pour le travail théâtral avec des comédiens handicapés mentaux. Dans ce spectacle, créé en hommage à Samuel Beckett, sept acteurs en quête de personnage se rencontrent. Ils s’apprivoisent, s’apostrophent, se tancent, se défient... Ils attendent que « celui qui »,

le huitième personnage, écrive une histoire. Dans ce spectacle, pas de décors, juste un piano dont la musique accompagne les comédiens. Et pour seul accessoire, le chapeau melon que portent tous les comédiens.

Tarifs : 12 ! - 8! (moins de 15 ans, résidents des institutions sanitaires et sociales) – gratuit (accompagnateurs, demandeurs d’emploi, étudiants)

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SPECTACLE

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THE COLOR OF TIME / COMPAGNIE ARTONIKDÉAMBULATION PARTICIPATIVE SUIVIE DE PROJECTIONS PHOTOS LIVE, COURT-MÉTRAGES ET DJING. JEUDI 12 SEPTEMBRE DÉPART 19H00 DU HAUT DE LA PLACE DE LA BRÈCHE À NIORT ACCÈS LIBRE

Le Moulin du Roc, le Camji, les Usines Boinot et le Centre d’Art Contemporain Photographique vous donnent rendez-vous pour une déambulation dansée. The color of time c’est l’envie de partager avec le public une explosion de joie chromatique, en renouant avec la fête comme exorcisme de la peur. C’est l’envie que la rue redevienne l’espace de la cohésion et du métissage, symbolisé ici par le mélange des couleurs inspiré de la Holi, traditionnelle fête des couleurs hindoue. Cette fête est l’occasion de manifester son amitié aux autres. Partout dans les rues les gens dansent et défilent avec des poudres de couleurs dont ils s’enduisent mutuellement en riant. Ce jour-là les castes n’existent plus, chacun est l’égal de l’autre. Artonik invite le public à rejoindre la déambulation pour faire jaillir des “feux d’artifice” de Gulal* multicolore et changer ensemble la couleur du ciel.

Code vestimentaire : Revêtir un tee-shirt ordinaire, de préférence blanc et à usage unique.Vous souhaitez particpier à la représentation ? Contactez [email protected]

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ECRITURE ET RÉALISATION : NICOLAS CHAMPOULIER ET LES 3 POINTS DE SUSPENSIONARTS DE LA RUE - EN COLLABORATION AVEC LE CNAR VENDREDI 27 SEPTEMBRE 20H30 / SAMEDI 28 SEPTEMBRE 19H00 ESPLANADE DES USINES BOINOT TARIFS : DE 11 ! À 24 !

Embarquement immédiat pour un spectacle trois en un, une immersion totale dans l’histoire de la Françafrique... Au programme, une exposition (avec quelques doux dingues conférenciers), un one-man show documentaire (drôle et tellement juste) et un bal « métixé »... C’est parti.Bienvenue dans l’enceinte de Nié qui tamola et retrouvez la complexité des relations entre la France et ses anciennes colonies africaines. Voyage dans une Afrique subjective, ce périple théâtral réinvente la tradition des récits de voyage en mêlant expériences vécues et fantasmées, clichés et réalités, anecdotes et poésie... Difficile en effet de démêler le vrai du faux... et c’est bien là qu’est le tour de force de ce spectacle ! Car au milieu d’éléments parfaitement documentés s’immiscent géniales trouvailles et humour acerbe !

Durée 2h30 / Suivi d’un bal

+ d’infos et billetterie en ligne : www.moulinduroc.asso.fr

SPECTACLE SPECTACLE

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TEXTE, MUSIQUE ET MISE EN SCÈNE : DAVID LESCOTCOMPAGNIE DU KAÏROS / THÉÂTRE MUSICAL JEUDI 3/10 À 20H30 VENDREDI 4 /10 À 19H00 TARIFS : DE 11 ! À 24 !

Dans le rock comme pendant l’adolescence, on vit plus vite et plus fort. Illustration avec une fable initiatique qui secoue parents et enfants.

Il y en a sur scène ! Batterie, guitares, micros et fils électriques ! Ça brille de tous les feux d’un concert à venir... Mais, au préalable, David Lescot en chemisette cintrée et jean de rockeur sage, vient donner une petite leçon d’histoire sur la double origine de la guitare électrique : caisse creuse ou pleine, Gibson ou Fender. Le monde pour lui se divise en deux clans, et c’est dans le second, celui de l’instrument le plus simple, le plus rude, qu’il puise l’énergie de son récit, raconté comme un concert rock. (…)

Cette fable initiatique raconte le chemin chaotique accompli par deux groupes en parallèle : les Schwartz (trois garçons obsédés par la recherche de « leur » son) et les Pinkettes (trois filles revendiquant leur mal-être plus que leur musique). Par de brillants tours de passe-passe et de retournements de costumes à vue, trois actrices à saluer (Alexandra Castellon, Bagheera Poulin, Marion Verstraeten) assument les six rôles et jouent du féminin et du masculin pour incarner une subtile différenciation des sexes. David Lescot a réussi une pièce pour ados (à voir à partir de 14 ou 15 ans) où les parents rient aussi de leurs travers et s’effraient de leurs possibles ratages. Car sous l’ironie l’amertume affleure : comme dans les contes, les ogres ne sont jamais très loin, et les héros, à l’épreuve, peuvent laisser des plumes.

Emmanuelle BouchezTélérama

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+ d’infos et billetterie en ligne : www.moulinduroc.asso.fr

SPECTACLE

Page 12: 02.09 au 28.09 2013

DU 2 AU 8 SEPTEMBRE MER. 4 JEU. 5 VEN. 6 SAM. 7 DIM. 8 LUN. 9 MAR. 10

TIREZ LA LANGUE MADEMOISELLE 17h / 19h 18h45 / 20h30 21h 18h / 20h 16h / 18h30 / 20h 17h / 19h / 20h30 18h30GRAND CENTRAL 18h30 20h15 19h / 20h30 16h 18h 21h 18hALABAMA MONROE 21h 18h30 17h 18h30 20h30 16h30 20h30JEUNE ET JOLIE 20h30 17h 18h30 20h30 16h30 18h30 20hVOS DÉSIRS 14h30DU 9 AU 15 SEPTEMBRE MER. 11 JEU. 12 VEN. 13 SAM. 14 DIM. 15 LUN. 16 MAR. 17

TIREZ LA LANGUE MADEMOISELLE 18h30 16h30 / 20h30 21h 16h30 / 18h30 18h30 / 20h30 16h30 / 18h30GRAND CENTRAL 16h30 18h30 16h 20h30 16h30 20h30JIMMY P. 16h / 18h / 20h 16h / 18h / 20h 19h 18h / 20h 16h / 18h / 20h 16h /18h / 20h 16h / 18h / 20hHENRI 20h30DU 16 AU 22 SEPTEMBRE MER. 18 JEU. 19 VEN. 20 SAM. 21 DIM. 22 LUN. 23 MAR. 24

JIMMY P. 18h / 20h 16h30 / 18h30 19h / 21h 16h / 18h30 16h30 / 20h30 18h / 20h30 16h / 18h30ILO ILO 16h30 20h30 17h 20h30 20h 16h30 16h30LES APACHES 18h30 16h 20h30 16h30 18h30 18h30 20h30ELLE S’EN VA 16h / 20h30 18h / 20h 16h30 / 18h30 18h / 20h 16h / 18h 16h / 20h 18h / 20hDU 23 AU 29 SEPTEMBRE MER. 25 JEU. 26 VEN. 27 SAM. 28 DIM. 29 LUN. 30 MAR. 1

JIMMY P. 16h 18h 20h30 18h 16h 20h 18hELLE S’EN VA 18h30 / 20h30 16h 16h30 / 18h30 16h 20h15 18h 16hGIMME THE LOOT 20h30MON ÂME PAR TOI GUÉRIE 16h15 / 18h / 20h15 15h45 / 18h / 20h15 16h45 / 19h / 21h15 20h 18h 15h45 20h*

Mensuel cinéma du Moulin du Roc, Scène Nationale de Niort. 9 boulevard Main . BP 405 . 79 000 Niort Cedex / Tel : 05 49 77 32 30www.moulinduroc.asso.fr / [email protected]

Imprimé sur les presses de l’imprimerie Raynaud, sur papier Magno satin, en 6000 exemplaires.Rédaction et choix des textes : Jacques Morel, Marc LanelDirecteur de la publication : Paul-Jacques Hulot.I.S.S.N.1161 - 7799 . Licences spectacles n°1-1061165/ n°2-1061166/ n°3-1061167 Conception graphique-Réalisation : BANG

Les salles de cinéma du Moulin du Roc sont classées Art et Essai avec les labels «Recherche et Découverte» et «Jeune Public».Le Moulin du Roc est adhérent de l’ACOR, de l’AFCAE, de l’ACID, de l’ADRC, de l’Agence du Court-Métrage et de l’AFCA.

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C I N É M A

—N° 258

* Rencontre publique avec F. Dupeyron à l’issue de la séance