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Liber CCCXXXIII. The Book of Lies which is also falsely called Breaks. Frater Perdurabo [pseudonyme dAleister Crowley] (Londres : Wieland, 1913). Le texte augment de son commentaire fut publi titre posthume en 1952. Traduction franaise de Philippe Pissier (5 rue Clmenceau, F46170 Castelnau-Montratier), 1999-2007. Le traducteur tient remercier Jean-Luc Colnot et Michel Brossault pour leur patient et mticuleux travail de relecture.

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FRATER PERDURABO

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LE LIVRE DES MENSONGESQUI EST AUSSI FAUSSEMENT NOMM

BRISURESLES GAREMENTS OU FALSIFICATIONS DE LA PENSE UNIQUE DE FRATER PERDURABO (Aleister Crowley) DONT LA PENSE EST ELLE-MME ERRONE UNE RIMPRESSION avec un commentaire additionnel pour chaque chapitre.

"Brise-toi, brise-toi, brise-toi, Au pied de tes roches, Mer ! Et alors pourrai-je prononcer Les penses qui en moi surgissent !"

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COMMENTAIRE ( Page de Titre ) Le nombre du livre est 333, sous-entendant la dispersion, afin de correspondre au titre, "Brisures" et "Mensonges". Cependant, la "pense unique est elle-mme errone", et par consquent ses falsifications sont relativement vraies. Ce livre se compose donc dnoncs aussi proches de la vrit quil est possible de ltre en langage humain. La strophe de Tennyson est en partie insre cause du calembour sur le mot "brisure" ; en partie cause de la rfrence la signification du titre, comme expliqu ci-dessus; et en partie parce qu'il est profondment amusant pour Crowley de citer Tennyson. Il ny a pas de blague ou de signification subtile dans la rubrique de lditeur.

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O !1 LA TRIADE ANTPRIMALE QUI EST

NON-DIEURien est. Rien devient. Rien nest pas. LA PREMIRE TRIADE QUI EST DIEU JE SUIS. Je prononce Le Verbe. J'entends Le Verbe. L'ABME Le Mot est bris en morceaux. Il y a la Connaissance. La Connaissance est Relation. Ces fragments constituent la Cration. Le bris manifeste la Lumire2. LA SECONDE TRIADE QUI EST DIEU DIEU le Pre et Mre est dissimul dans la Gnration. DIEU est dissimul dans l'nergie tourbillonnante de Nature. DIEU est manifest dans la runion : l'harmonie : la rflexion : le Miroir du Soleil et du Cur. LA TROISIME TRIADE Appui : prparer. Vacillement : coulement : flamboiement. Stabilit : engendrer. LA DIXIME EMANATION Le monde.8

COMMENTAIRE (Le Chapitre qui n'est pas un Chapitre) Ce chapitre, numrot 0, correspond la Ngative, qui se trouve avant Kether dans le systme Qabalistique. Les points d'interrogation et d'exclamation des pages prcdentes correspondent aux deux autres voiles. La signification de ces symboles est pleinement explique dans "Le Soldat et le Bossu." Ce chapitre commence par la lettre O, suivie d'un point d'exclamation; les rfrences la thogonie du "Liber Legis" sont expliques dans la note, mais cela fait galement rfrence KTEIS PHALLOS et SPERMA, et est l'expression exclamative de l'merveillement ou lextase, savoir l'ultime nature des choses. NOTE (1) Silence. Nuit, O ; Hadit ; R-Hoor-Khuit, I. COMMENTAIRE (La Triade Antprimale) Ceci est la Trinit ngative ; ses trois noncs sont, dans un sens fondamental, identiques. Elles harmonisent l'Etre, le Devenir, le Non-Etre, les trois manires possibles de concevoir l'univers. Lnonc qui suit, Rien est Pas, techniquement parlant quivalent Quelque Chose Est, est pleinement expliqu dans l'essai intitul Brshith. Le reste du chapitre suit le systme Sphirotique de la Qabal, et constitue une sorte de commentaire quintessentiel sur ce systme. Les familiers de ce systme reconnatront Kether, Chokmah, Binah, dans la Premire Triade; Daath, dans l'Abme; Chesed, Geburah, Tiphareth, dans la Seconde Triade; Netzach, Hod et Yesod dans la Troisime Triade, et Malkuth dans la Dixime Emanation. Lon observera que cette cosmogonie est trs complte ; la manifestation de Dieu elle-mme n'apparat pas avant Tiphareth ; et l'univers lui-mme pas avant Malkuth. Le chapitre peut donc tre considr comme le trait le plus complet sur l'existence jamais crit. NOTE (2) Le Non Bris, absorbant tout, est nomm Tnbres.

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1 A LE SABBAT DU BOUC

O ! le cur de N.O.X, la Nuit de Pan. AN : Dualit : Energie : Mort. Mort : Gnration : les partisans de O ! Engendrer c'est mourir ; mourir c'est engendrer. Jette la Graine dans le Champ de la Nuit. Vie et Mort sont deux noms de A. Tue-toi. Aucune des deux, prise sparment, n'est valable.

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COMMENTAIRE (A) La forme de la figure I suggre le Phallus ; ce chapitre est par consquent intitul le Sabbat du Bouc, le Sabbat des Sorcires, lors duquel le Phallus est ador. Le chapitre commence par une rptition du O ! auquel on fait rfrence dans le chapitre prcdent. Lon explique que cette triade vit dans la Nuit, la Nuit de Pan, qui est mystiquement nomme N.O.X., et ce O est identifi au O de ce mot. N est le symbole du Tarot, la Mort ; et le X ou Croix est le signe du Phallus. Pour de plus amples commentaires sur Nox, voir Liber VII, Chapitre I. Nox slve 210, qui symbolise la rduction de la dualit l'unit, et donc la ngativit, constituant ainsi un hiroglyphe du Grand uvre. Le mot Pan est ensuite expliqu, , la lettre de Mars, est un hiroglyphe des deux piliers, et suggre donc la dualit ; A, de par sa forme, est le pentagramme, l'nergie, et N, de par son attribution dans le Tarot, est la mort. L'explication de Nox est alors approfondie, et lon montre que la Trinit ultime, O !, est entretenue, ou alimente, par le processus de mort et de procration, qui sont les lois de l'univers. Puis l'identit de ces deux derniers est explique. L'Etudiant est ensuite somm de comprendre l'importance spirituelle de cette procession physique la ligne 5. Puis, lon soutient que la lettre fondamentale A possde deux noms, ou phases, la Vie et la Mort. La ligne 7 et la ligne 5 squilibrent. Lon remarquera que la phrasologie de ces deux lignes est conue de telle sorte que l'une contient l'autre plus qu'ellemme. La ligne 8 met laccent sur limportance de la mise en action des deux.

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2 B LE CRI DU FAUCON

Hoor possde un quadruple nom secret : savoir Fais Ce Que Voudras.3 Quatre Mots : Rien - Un - Multitude - Tout. Toi Enfant ! Ton Nom est sanctifi. Ton Rgne est venu. Ta Volont est faite. Voici le Pain. Voici le Sang. Mne-nous au travers de la Tentation ! Dlivre-nous du Bien comme du Mal ! Que la Couronne du Royaume soit Mienne comme Tienne, l'instant mme. ABRAHADABRA. Ces dix mots sont quatre, le Nom de l'Un.

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COMMENTAIRE (B) Le "Faucon" auquel on fait rfrence est Horus. Le chapitre dbute par un commentaire du Liber Legis, III, 49. Ces quatre mots, Fais Ce Que Voudras, sont galement identifis aux quatre manires possibles de concevoir l'univers ; Horus les unit. Suit une version du "Notre Pre", approprie Horus. Comparez ceci avec la version du Chapitre 44. Il y a dix paragraphes dans cette prire et, la prire tant attribue Horus, elles sont dites quatre, comme expliqu ci-dessus ; mais ce nest que le nom d'Horus qui est quadruple ; Lui-Mme est Un. Ceci peut tre compar la doctrine Qabalistique des Dix Sphiroth comme expression du Ttragrammaton ( 1 plus 2 plus 3 plus 4 =10 ). Lon ralise maintenant que ce Faucon n'est pas Solaire, mais Mercurien ; d'o les mots, le Cri du Faucon, la partie essentielle de Mercure tant sa Voix ; et le chiffre du chapitre, B, qui est Beth, la lettre de Mercure, le Magus du Tarot, qui possde quatre armes, et l'on doit se souvenir que cette carte est numrote 1, connectant l encore tous ces symboles au Phallus. L'arme essentielle de Mercure est le Caduce. NOTE (3) Quatorze lettres. Quid Voles Illud Fac. Q.V.I.F. 196 = 142.

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3 L 'HUTRE

Les Frres de l'A...A... font un avec la Mre de l'Enfant.4 La Multitude est aussi adorable pour l'Un que l'Un l'est pour la Multitude. Ceci est Leur Amour ; la cration-parturition est la Flicit de l'Un ; le cot-dissolution est la Flicit de la Multitude. Le Tout, qui est Leur entrelacement, est Flicit. Le Rien est au-del de la Flicit. L'Homme se dlecte en s'unissant la Femme ; la Femme en se sparant de l'Enfant. Les Frres de l'A:.A:. sont des Femmes ; les Aspirants l'A...A... sont des Hommes.

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COMMENTAIRE ()

Gimel est la Grande Prtresse du Tarot. Ce chapitre prsente le point de vue initi fminin ; cest pourquoi il est intitul l'Hutre, un symbole du Yoni. Dans Equinox X, Le Temple du Roi Salomon, il est expliqu comment les Matres du Temple, ou Frres de l'A...A..., ont modifi la formule de leur progrs. Ces deux formules, Solve et Coagula, sont ensuite expliques, et l'univers est prsent comme l'interaction des deux. Cela explicite galement lnonc du Liber Legis, I, 28-30. NOTE (4) Ils incitent tous les hommes l'adorer.

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4 PCHES

Doux et creux, comme tu triomphes du dur et plein ! Il meurt, il se donne ; Toi le fruit ! Sois la Fiance ; tu seras la Mre ultrieurement. Idem avec toutes les impressions. Ne les laisse pas te vaincre ; laisse-les nanmoins se propager en toi. La dernire des impressions, atteignant sa perfection, est Pan. Reois un millier d'amants ; tu ne porteras qu'Un Enfant. Cet Enfant sera l'hritier du Destin le Pre.

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COMMENTAIRE () Daleth est l'Impratrice du Tarot, la lettre de Vnus, et le titre, Pches, fait l encore rfrence au Yoni. Le chapitre est un conseil daccepter toutes les impressions ; c'est la formule de la Femme Ecarlate ; mais vous ne devez permettre aucune impression de vous dominer, uniquement de vous fconder ; de mme que lartiste, voyant un objet, ne l'adore pas mais en engendre une pice matresse. Ce processus est prsent comme un aspect du Grand uvre. Les deux derniers paragraphes peuvent faire rfrence au 13me Ether. (Voir La Vision et La Voix).

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5 E LA BATAILLE DES FOURMIS

C'est ce qui n'est pas qui est. Le seul Mot est Silence. Le seul Sens de ce Mot n'est pas. Les penses sont fausses. La Paternit est l'unit travestie en dualit. La Paix implique la guerre. Le Pouvoir implique la guerre. L'Harmonie implique la guerre. La Victoire implique la guerre. La Gloire implique la guerre. La Fondation implique la guerre. Hlas ! pour le Royaume o tous se livrent bataille.

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COMMENTAIRE (E) H est la lettre du Blier, un signe Martien ; tandis que le titre voque la guerre. Les fourmis sont choisies parce quil sagit de petits objets affairs. Cependant, H, tant une lettre sacre, hisse le dbut du chapitre une contemplation du Pentagramme, considr comme un glyphe de l'ultime. A la ligne 1, 1Etre est identifi au Non-Etre. A la ligne 2, la Parole l'est avec le Silence. A la ligne 3, le Logos est dclar comme tant la Ngative. La ligne 4 est une autre formulation du clbre principe hindou, daprs lequel ce qui est susceptible dtre pens nest pas vrai. A la ligne 5, nous abordons un important nonc, une bauche de la thse la plus audacieuse de cet ouvrage : le Pre et le Fils ne sont en ralit pas deux, mais un ; leur unit tant l'Esprit Saint, la semence ; la forme humaine tant un accroissement organique non essentiel de cette quintessence. Jusquici, le chapitre a suivi les Sphiroth de Kether Chesed, et Chesed est unie la Triade Supernelle en vertu de sa nature Phallique ; car non seulement Amoun est un Dieu Phallique, et Jupiter le Pre de Tout, mais 4 est Daleth, Vnus, et Chesed fait rfrence l'eau, do jaillit Vnus, et est le symbole de la Mre dans le Ttragrammaton. Voir Chapitre 0, "Dieu le Pre et Mre est dissimul dans la gnration." Mais Chesed, dans le sens infrieur, est unie au Microprosope. Elle constitue le vritable lien entre les grandes et moindres contenances, cependant que Daath est le faux. Comparez avec la doctrine des Manas suprieurs et infrieurs dans la Thosophie. Le reste du chapitre signale donc la dualit, et par consquent l'imperfection, de toutes les Sphiroth infrieures dans leur essence.

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6 F CAVIAR

Le Mot fut profr : l'Un explosa en mille millions de mondes. Chaque monde contenait mille millions de sphres. Chaque sphre contenait mille millions de plans. Chaque plans contenait mille millions d'toiles. Chaque toile contenait plusieurs milliers de millions de choses. Le raisonneur en prit six dentre celles-ci, et, se lissant les plumes, dclara : Ceci est l'Un et le Tout. Ces six choses, l'Adepte les harmonisa, et dclara : Ceci est le Cur de l'Un et du Tout. Ces six choses furent dtruites par le Matre du Temple ; et il ne dit mot. La Cendre qui en rsulta fut par le Magus brle dans Le Mot. De tout cela l'Ipsissimus savait Rien.

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COMMENTAIRE (F) Ce chapitre est probablement nomm Caviar parce que cette substance est compose de nombreuses sphres. L'explication de la Cration ici fournie est la mme que celle qui est familire aux tudiants de la tradition Chrtienne, le Logos transformant l'unit en la multitude. Nous remarquons alors ce que diffrentes sortes de gens font avec la multitude. Le Rationaliste prend les six Sphiroth du Microprosope ltat brut, et les dclare comme tant l'univers. Cette folie est due lorgueil de la raison. L'Adepte concentre le Microcosme en Tiphereth, reconnaissant une Unit, mme dans le microcosme, mais, qua Adepte, il ne peut aller plus loin. Le Matre du Temple dtruit toutes ces illusions, mais demeure silencieux. Voir la description de ses fonctions in Equinox, Liber 418 et ailleurs. Au grade suivant, le Mot est reformul, pour le Mage en Chokmah, la Dyade, le Logos. L'Ipsissimus, au plus haut grade de l'A...A..., est totalement inconscient de ce processus, ou, conviendrait-il mieux de dire, il le reconnat comme le Nant, dans ce sens positif du terme ntant intelligible qu'en Samasamadhi.

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7 Z LES DINOSAURES

Nuls sont-ils ceux dont le chiffre est Six5 : autrement six auraient-ils t en effet. Sept6 sont ces Six qui ne vivent pas dans la Cit des Pyramides, sous la Nuit de Pan. Il y eut Lao-tseu. Il y eut Siddartha. Il y eut Krishna. Il y eut Tahuti. Il y eut Mosheh. Il y eut Dionysos7. Il y eut Mahmoud. Mais le Septime les hommes l'appelrent PERDURABO ; car endurant jusqu La Fin, La Fin il y eut Rien endurer8. Amen.

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COMMENTAIRE (Z) Ce chapitre prsente une liste de ces messagers spciaux de l'Infini qui inaugurent les priodes. Ils sont nomms Dinosaures en raison de leur apparence de terribles cratures dvorantes. Ce sont les Matres du Temple car leur chiffre est 6 (1 plus 2 plus 3), le chiffre mystique de Binah ; mais ils sont dits "Nuls" parce qu'ils se sont raliss. Si tel ntait pas le cas, ils seraient nomms "six" dans son sens pjoratif de simple intellect. Ils sont nomms Sept, bien qu'ils soient Huit, parce que Lao-tseu compte pour rien, en raison de la nature de sa doctrine. La rfrence leur "non vivre" se doit trouver dans le Liber 418. Le mot "Perdurabo" signifie "Jendurerai jusqu' la fin." L'allusion est explique dans la note. Siddartha, ou Gautama, tait le nom du dernier Bouddha. Krishna fut la principale incarnation du Vishnu indien, le sauveur, le principal interprte du Vdantisme. Tahuti, ou Thoth, le Dieu Egyptien de la Sagesse. Mosheh, Mose, le fondateur du systme hbreu. Dionysos, probablement un extatique de l'Est. Mahmoud, Mahomet. Tous furent des hommes ; leur Divinit est la rsultante de la mythopotique. NOTES (5) Les Matres du Temple, dont le grade a pour nombre mystique 6 (=1+2+3). (6) Ils ne sont pas huit, en dpit des apparences ; car Lao-tseu compte pour 0. (7) La lgende du "Christ" n'est qu'une corruption et perversion d'autres lgendes. Spcialement de celle de Dionysos : comparez lhistoire du Christ devant Hrode/Pilate dans les Evangiles, et celle de Dionysos devant Penthe dans "Les Bacchantes". (8) O, la dernire lettre de Perdurabo, est Rien.

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8 H CRIN INFUS

L'esprit est une maladie de la semence. Tout ce quun homme est ou peut tre est cach dedans. Les fonctions corporelles font partie de la machine ; silencieuses, moins d'tre sujettes au mal-aise. Mais l'esprit jamais l'aise, grince "Je". Ce Je ne persiste pas, nest pas mut au travers des gnrations, il change momentanment, et finalement est mort. L'homme n'est donc que lui-mme lorsque perdu pour lui-mme dans la Conduite du Chariot.

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COMMENTAIRE (H) Cheth est le Chariot dans le Tarot. Le Conducteur du Char est le porteur du Saint Graal. Tout cela devrait tre tudi dans le Liber 418, le 12me Ether. Le chapitre est intitul "Crin Infus" en raison de la tradition mdivale qui prtend qu'en infusant du crin un serpent est engendr, or le serpent est la reprsentation hiroglyphique de la semence, particulirement dans les emblmes Gnostiques et Egyptiens. La signification du chapitre est tout fait claire ; toute la conscience de la race, celle qui est omnipotente, omnisciente, omniprsente, est cache l. Par consquent, sauf dans le cas d'un Adepte, l'homme naccde qu une faible lueur de la conscience universelle, tandis que, dans l'orgasme, l'esprit est effac.

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9 LE MASQUE DE FER

L'Etre est le Nom ; la Forme est l'adjectif. La Matire est le Nom ; Le Mouvement est le Verbe. Pourquoi l'Etre s'est-il revtu de la Forme ? Pourquoi la Matire s'est-elle manifeste dans le Mouvement ? Ne rponds pas, silencieux ! Car L point de "pourquoi", ni de "parce que". Le nom de CELA n'est pas connu ; le Pronom L'interprte, c'est--dire qu'il L'interprte mal. Le Temps et l'Espace sont les Adverbes. La Dualit engendra la Conjonction. Le Conditionn est Pre de la Prposition. L'Article indique aussi la Division ; mais l'Interjection est le son qui sachve dans le Silence. Dtruis par consquent les Huit Parties du Discours ; la Neuvime est proche de la Vrit. Celle-ci doit tre galement dtruite avant que tu nentres dans Le Silence. Aum.

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COMMENTAIRE () Teth est l'atout du Tarot, la Force, o lon voit reprsente une femme fermant la gueule dun lion. Ce chapitre est intitul "Le Masque de Fer", un symbole encore plus puissant, car c'est lappareil cossais - le seul connu - permettant de clore la bouche dune femme. Le chapitre est une attaque formelle contre les parties du discours, l'interjection, l'expression, dnue de sens, de l'extase tant la seule chose qui vaille la peine d'tre profre ; bien que mme elle doive tre considre comme une erreur. "Aum" reprsente l'entre dans le silence, comme on le verra en le prononant.

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10 I VIEUX TAS DHERBES

L'Abme des Hallucinations possde Loi et Raison ; mais en Vrit il n'existe aucun lien entre les Jouets des Dieux. Cette Raison et cette Loi constituent le Lien du Grand Mensonge. Vrit ! Vrit ! Vrit ! crie le Seigneur de l'Abme des Hallucinations. Il n'y a pas de Silence dans cet Abme : car tout ce que les hommes nomment Silence est Son Discours. Cet Abme est galement nomm "Enfer", et "La Multitude". Son nom, parmi les hommes, est "Conscience", et "L'Univers". Mais CELA qui n'est pas silencieux, ni ne parle, sy rjouit.

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COMMENTAIRE (I) Il n'y a aucune connexion apparente entre le numro de ce chapitre et son sujet. Il fait nanmoins rfrence la cl du Tarot nomme L'Ermite, o ce dernier est reprsent revtu dun manteau. Jod est le Phallus cach par opposition Tau, le Phallus en extension. Ce chapitre devrait tre tudi la lumire de ce qui est dit dans "Aha !" et dans le Temple du Roi Salomon au sujet de la raison. L'univers est fou, la loi de cause effet est une illusion, ou du moins cest ce quil semble dans l'Abme, qui est ainsi identifi la conscience, la multitude, et aux deux la fois ; mais il y rside une secrte unit se rjouissant ; cette unit dpassant de loin toute conception.

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11 IA LE VER LUISANT

Au sujet de la Sainte Trinit-en-Rien. Nuit, Hadit, R-Hoor-Khuit, ne peuvent tre compris que du Matre du Temple. Ils sont au-dessus de L'Abme, et reclent en eux toute contradiction. Sous eux se trouve un semblant de dualit entre Chaos et Babalon ; ceux-l sont dits Pre et Mre, mais il n'en est pas ainsi. Ils sont dits Frre et Sur, mais il n'en est pas ainsi. Ils sont dits Epoux et Fiance, mais il n'en est pas ainsi. La rflexion de Tout est Pan : la Nuit de Pan est l'Annihilation du Tout. Dans l'Abme est projete la Lumire, la Rose Croix, le ravissement de l'Union qui dtruit, laquelle est La Voie. La Rose Croix est l'Ambassadrice de Pan. Combien infinie la distance entre Ceci et Cela ! Bien que Tout soit Ici et Maintenant. Il n'y a pas non plus de L ou dImmdiatement ; car tout ce qui est, qu'est-ce sinon une manifestation, c'est--dire une partie, c'est--dire un mensonge, de CELA qui n'est pas ? Pourtant, CELA qui n'est pas n'est ni CELA qui est ni ne lest pas ! L'Identit est parfaite ; et donc la Loi d'Identit n'est qu'un mensonge. Car il n'y a pas de sujet, et il n'y a pas dattribut ; pas plus quil ny a de contradictoire aucune de ces choses. Saintes, Saintes, Saintes sont ces Vrits que je profre, sachant qu'elles ne sont que mensonges, miroirs briss, eaux troubles ; cache-moi, notre Dame, dans Ta Matrice ! car je ne puis endurer lextase. Dans ce discours de la fausset contre la fausset, dont les contradictoires sont galement fausses, il semblerait que Ce que je n'ai pas dclar soit vrai. Bnie, indiciblement bnie, cette dernire des illusions ; laissez-moi faire l'homme, et larracher hors de moi ! Amen.

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COMMENTAIRE (IA) "Le Ver Luisant" pourrait peut-tre se traduire par "une petite lumire dans les tnbres", bien qu'il puisse y avoir une subtile allusion la nature de cette lumire. Onze est le grand nombre de la Magick, et ce chapitre indique une mthode magique suprme ; mais il est en ralit dcrt onze cause du Liber Legis, 1, 60. La premire partie du chapitre dcrit l'univers dans son acception la plus haute, jusqu' Tiphareth ; c'est la nouvelle et parfaite cosmogonie du Liber Legis. Chaos et Babalon sont Chokmah et Binah, mais ils sont en ralit un ; on insiste sur l'unit fondamentale de la Triade supernelle. Pan est un nom gnrique, incluant ce systme tout entier de son aspect manifest. Ceux qui sont au-dessus de l'Abme sont donc dits vivre dans la Nuit de Pan ; on ne les atteint que par l'annihilation du Tout. Ainsi, le Matre du Temple vit dans la Nuit de Pan. Or, en-dessous de l'Abme, la partie manifeste du Matre du Temple atteint galement Samadhi, comme la voie de l'Annihilation. Le paragraphe 7 commence par une rflexion issue de l'expos prcdent. Cette rflexion est immdiatement contredite, l'auteur tant un Matre du Temple. Sur quoi il entre dans son Samadhi, et il enchane contradiction sur contradiction, et gagne ainsi un toujours plus haut degr dextase, chaque phrase, jusqu' puisement de son arsenal, et, avec le mot Amen, il rentre dans ltat suprme.

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12 IB LES LIBELLULES

IO est le cri du plus bas, de mme que OI est le cri du plus haut. En chiffres, ils sont l0019 ; en lettres ils sont Joie10. Car lorsque tout est quilibr, lorsque tout est considr depuis l'extrieur de tout, il y a la joie, la joie, la joie qui n'est qu'une facette du diamant, chacune de ses autres facettes tant plus joyeuse que la joie elle-mme.

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COMMENTAIRE (IB) Les Libellules furent choisies comme symboles de la joie en raison de l'observation de l'auteur comme naturaliste. Le paragraphe 1 ne fait que rpter le Chapitre 4 en quintessence ; 1001, tant 11 (1-13), est un symbole de l'unit complte manifeste comme multitude, car (1-13) prsente toute la suite des nombres depuis la simple unit du 1 jusqu' lunit complexe du 13, fconde par le 11 magique. Je pourrai ajouter un commentaire additionnel au sujet du nombre 91. 13 (1 plus 3) est une forme suprieure de 4. 4 est Amoun, le Dieu de la gnration, et 13 est 1, l'unit Phallique. Daleth est le Yoni. Et 91 est AMN (Amen), une forme du Phallus acheve grce l'intervention du Yoni. Cela nous ramne au IO et au OI du paragraphe 1, et bien sr IO est le cri dextase des Grecs. Tout le chapitre est, l encore, un commentaire du Liber Legis, 1, 28-30. NOTES (9) 1001=ll (1-13). Les Ptales du Sahasrarachakra. (10) JOY = 101, l'Oeuf de l'Esprit en quilibre entre les Piliers du Temple.

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13 I PAROLES DE PLERIN

toi qui tengages sur La Voie, faux est le Fantme que tu recherches. Lorsque tu l'auras, tu connatras toute amertume, tes dents plantes dans la Pomme de Sodome. Ainsi tu fus tromp tout au long de Cette Voie, dont l'autre terreur t'a considrablement loign. toi qui marches au milieu de La Voie, pas de fantmes pour se moquer de toi. Parce que tu marches par amour de la marche. Ainsi es-tu tromp tout au long de Cette Voie, dont l'autre fascination t'a considrablement loign. toi qui te rapproches de la Fin de La Voie, l'effort nest plus. De plus en plus vite tombes-tu ; ta fatigue s'est change en Repos Ineffable. Car il n'y a pas Toi sur La Voie : tu es devenu La Voie.

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COMMENTAIRE (I) Ce chapitre est parfaitement clair pour quiconque ayant tudi la carrire d'un Adepte. La Pomme de Sodome est un fruit immangeable que l'on trouve dans le dsert.

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14 I PLUCHURES DOIGNON

L'Univers est la Farce du Gnral aux Dpens du Particulier, dclara FRATER PERDURABO, et il rit. Mais ses disciples les plus proches pleurrent, voyant la Tristesse Universelle. Ceux qui taient leurs cts rirent, voyant la Farce Universelle. Sous eux, certains disciples pleurrent. Puis certains rirent. D'autres ct pleurrent. D'autres ct rirent. Ceux leurs cts pleurrent. Ceux leurs cts rirent. Vinrent enfin ceux qui pleurrent parce qu'ils ne pouvaient voir la Farce, et ceux qui rirent de peur que l'on ne pense qu'ils n'avaient pas vu la Farce, et qui pensrent qu'il tait plus sr de faire comme FRATER PERDURABO. Mais bien que FRATER PERDURABO rit ouvertement, Il pleura en mme temps en secret ; et en Lui-Mme Il ne rit ni ne pleura. Ni ne pensa ce qu'Il dit.

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COMMENTAIRE (I) Le titre, "Epluchures dOignon", renvoie l'incident bien connu survenant dans "Peer Gynt". Le chapitre ressemble fortement au rcit que fait Dupin de comment il fut mme de gagner au jeu consistant deviner pair ou impair. (Voir la nouvelle de Poe intitule "La Lettre Vole".) Mais il y a plus important du point de vue de la psychologie. Dans la progression quon effectue vers la comprhension de l'univers, on change radicalement son point de vue ; cela quivaut presque toujours un revirement. Cest la cause de la plupart des controverses religieuses. Le paragraphe 1 est, cependant, la formulation par Frater Perdurabo de la perception quil a de la Farce Universelle, aussi dcrite au Chapitre 34. Toute existence individuelle est tragique. La perception de ce fait est l'essence de la comdie. "Household Gods" est un essai d'criture de comdie pure. "Les Bacchantes" d'Euripide en est un autre. A la fin du chapitre, on dcouvre nanmoins que pour le Matre du Temple, la perception oppose survient simultanment, et qu'il est lui-mme au-del de ces deux-l. Et dans le dernier paragraphe il est montr qu'il peroit la vrit comme au-del de tout nonc dicelle.

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15 IE LE CANON DU FUSIL

Puissante et rige est cette Volont mienne, cette Pyramide de feu dont le sommet est perdu dans les Cieux. Sur lui ai-je brl le cadavre de mes dsirs. Puissant et rig est ce de ma Volont. Sa semence est Cela que j'ai port en moi depuis l'Eternit ; et elle est perdue dans le Corps de Notre Dame des Etoiles. Je ne suis pas Je ; je ne suis qu'un tube creux pour ramener le Feu du Ciel. Puissante et merveilleuse est cette Faiblesse, ce Ciel qui m'aspire dans Sa Matrice, ce Dme qui Me cache, qui M'absorbe. C'est La Nuit o je suis perdu, l'Amour au travers duquel Je ne suis plus Je.

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COMMENTAIRE (IE) La carte 15 du Tarot est le "Diable", le masque mdival de Pan. Le titre du chapitre fait rfrence au Phallus, qui est ici identifi la volont. Le mot grec a le mme nombre que . Ce chapitre est tout fait clair, mais l'on pourra remarquer dans le dernier paragraphe une allusion la nature de Samadhi. De mme que l'homme perd sa personnalit dans l'amour physique, le magicien annihile sa personnalit divine dans ce qui se trouve au-del. La formule de Samadhi est la mme, du plus bas au plus haut. La RoseCroix est la Cl Universelle. Mais, comme l'on poursuit sa route, la Croix devient plus grande, jusqu' ce qu'elle devienne l'As, la Rose, jusqu' ce qu'elle devienne le Monde.

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16 I LE CERF-SCARABE

La mort implique changement et individualit ; si tu es CELA qui n'a pas de personne, qui est au-del du changement, et mme au-del de l'immutabilit, qu'astu voir avec la mort ? La naissance de l'individualit est l'extase ; de mme sa mort. Dans l'amour l'individualit est assassine ; qui n'aime pas l'amour ? Par consquent aime la mort, et dsire-la ardemment. Meurs Quotidiennement.

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COMMENTAIRE (I) Cela semble tre un commentaire du chapitre prcdent ; le Cerf-Scarabe est une allusion Kheph-r, le Dieu Egyptien de Minuit, qui porte le Soleil travers le Monde Souterrain ; mais il est dit Cerf-Scarabe afin de mettre l'accent sur ses cornes. Les cornes sont le hiroglyphe universel de l'nergie, et plus particulirement de l'nergie Phallique. La 16me cl du Tarot est "La Tour Foudroye". Dans ce chapitre, la mort est apprhende comme une forme de mariage. Les paysans grecs modernes, dans de nombreux cas, restent attachs la croyance Paenne, et supposent que dans la mort ils sont unis la Dit qu'ils ont cultiv durant leur vie. Ceci est "une fin souhaiter avec dvotion" (Shakespeare). Dans le dernier paragraphe, le Matre exhorte ses lves pratiquer Samadhi quotidiennement.

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17 IZ LE CYGNE11

Il est un Cygne dont le nom est Extase : il vole depuis les Dserts du Nord ; il traverse l'azur ; il survole les rizires ; comme il approche elles refoulent la terre verte. De tout l'Univers, seul ce Cygne est immobile : il semble se dplacer, de mme que le Soleil semble se dplacer ; telle est l'imperfection de notre regard. le sot ! t'cries-tu ? Amen. Le mouvement est relatif : il y a Rien qui soit immobile. Contre ce Cygne dcochai-je une flche ; la blanche poitrine se macula de sang. Les hommes me frapprent ; puis, s'apercevant que je n'tais qu'un Pur Fou, ils me laissrent passer. Ainsi et pas autrement parvins-je au Temple du Graal.

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COMMENTAIRE (IZ) Ce Cygne est Aum. Le chapitre est inspir par le souvenir des cygnes sauvages sur lequel Frater P. tira dans le Tali-Fu. Aux paragraphes 3 et 4 il est nanmoins reconnu que mme Aum est impermanent. Le mot tranquillit ne possde aucun sens tant quil existe encore du mouvement. Dans un univers illimit, on peut toujours prendre n'importe quel point, aussi mobile soit-il, et le postuler comme un point au repos, calculant les mouvements de tous les autres points relativement lui. Lavant-dernier paragraphe prsente les relations entre l'Adepte et l'humanit. Leur haine et leur mpris sont des tapes ncessaires l'acquisition de la souverainet sur eux. L'histoire de l'Evangile, et celle de Parsifal, viendront l'esprit. NOTE (11) Ce chapitre doit tre lu en relation avec le "Parsifal" de Wagner.

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18 IH GOUTTELETTES DE ROSE

En vrit, l'amour est la mort, et la mort la vie venir. L'homme ne revient pas nouveau ; le torrent ne scoule pas vers le haut ; la vie passe n'est plus ; il y a une nouvelle vie qui n'est pas sienne. Cette vie tient cependant de son essence profonde ; c'est plus Lui que tout ce qu'il appelle Lui. Dans le silence d'une goutte de rose sont toutes les inclinations de son me, de son esprit, de son corps ; c'est la Quintessence et l'Elixir de son tre. En elle sont les forces qui lont fait, qui ont fait son pre et le pre de son pre avant lui. C'est la Rose d'Immortalit. Laisse-la aller librement, comme Elle le veut ; tu n'es pas Son matre mais Son vhicule.

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COMMENTAIRE (IH) La 18me cl du Tarot fait rfrence la Lune, qui tait suppose rpandre de la rose. L-propos du titre du chapitre est vident. Ce chapitre doit tre lu en relation avec les Chapitres 1 et 16. Dans lavant-dernier paragraphe, Vindu est identifi Amrita, et, dans le dernier paragraphe, le disciple est somm de le laisser suivre sa propre voie. Il a sa propre volont, qui est plus en accord avec la Volont Cosmique qu'avec celle de l'homme qui est son gardien et son serviteur.

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19 I LE LOPARD ET LE CERF

Les taches sur le pelage du lopard sont la lumire du soleil dans la clairire ; poursuis furtivement le daim ton gr. Les taches sur le pelage du daim sont la lumire du soleil dans la clairire ; loin des yeux du lopard broute ton gr. Prends l'apparence de tout ce qui t'environne ; et sois nanmoins Toi-Mme et prends ton plaisir parmi les vivants. C'est l ce qui est crit Embusquez-vous ! dans Le Livre de La Loi.

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COMMENTAIRE (I) 19 est le dernier Atout, "Le Soleil", lequel est le reprsentant de Dieu dans le Macrocosme, comme le Phallus l'est dans le Microcosme. Il est une certaine universalit et adaptabilit au nombre de ses pouvoirs secrets. Le chapitre tire son origine de "Histoires comme a" de Rudyard Kipling. Le Matre exhorte ses disciples une certaine ruse sacre, une dissimulation du vritable but de leur vie ; saccommodant ainsi au mieux des deux mondes. Le conseil est dopter pour une manire dagir difficile distinguer de l'hypocrisie mais la distinction est vidente pour tout esprit lucide, bien qu'elle ne le soit pas entirement pour Frater P.

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20 K SAMSON

L'Univers est en quilibre ; cependant Celui qui en est dnu, bien que sa force ne soit que celle dune plume, peut mettre bas l'Univers. Ne te laisse pas prendre dans cette toile, enfant de la Libert ! Ne te laisse pas emptrer dans le mensonge universel, enfant de la Vrit !

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COMMENTAIRE (K) Samson, l'Hercule hbreu, aurait daprs la lgende abattu les murs d'un music-hall o il tait embauch, "afin de divertir les Philistins", les dtruisant eux comme lui-mme. Milton basa un pome sur cette fable. Le premier paragraphe est un corollaire de la Premire Loi de la Dynamique de Newton. La cl du pouvoir infini consiste atteindre le Sans Naissance Au-Del.

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21 KA LE TISSERAND AVEUGLE

Il nest pas ncessaire de comprendre ; il suffit d'adorer. Le dieu peut tre d'argile : adore-le ; il devient DIEU. Nous ignorons ce qui nous a cr ; nous adorons ce que nous crons. Ne crons rien qui ne soit DIEU ! Ce qui nous incite crer : voici nos vrais pre et mre ; nous crons notre propre image, qui est la leur. Par consquent, crons sans apprhensions ; car nous ne pouvons rien crer qui ne soit pas DIEU.

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COMMENTAIRE (KA) La 21me cl du Tarot est nomme "L'Univers", et renvoie la lettre Tau, le Phallus en manifestation ; d'o le titre, "Le Tisserand Aveugle". L'univers est conu comme les Bouddhistes, d'une part, et les Rationalistes, dautre part, voudraient que nous le concevions ; funeste, et sans intelligence. Mme ainsi, il se pourrait que le crateur le trouve ravissant. La morale de ce chapitre est donc un commentaire du dernier paragraphe du Chapitre 18. C'est l'esprit critique qui est le Diable et qui suscite l'apparition du mal.

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22 KB LE DESPOTE

Les serveurs des meilleurs restaurants se moquent du monde entier ; ils estiment chaque client sa vraie valeur. Cela, je le sais avec certitude, parce qu'ils me traitent toujours avec un profond respect. Ainsi m'ont-ils persuad de les louer daussi publique manire. C'est cependant vrai ; et ils possdent cette perspicacit parce qu'ils servent, et parce qu'ils n'ont aucun intrt personnel dans les affaires de ceux qu'ils servent. Un monarque absolu serait absolument sage et bon. Mais aucun homme n'est suffisamment fort pour ne pas avoir d'intrt. Par consquent, le meilleur roi serait Pur Hasard. C'est le Pur Hasard qui rgit l'Univers ; c'est pour cela, et uniquement pour cela, que la vie est bonne.

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COMMENTAIRE (KB) Un commentaire ne ferait que gter la suprme simplicit de ce chapitre.

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23 K (23) SKIDOO*

Existe-t-il un homme l'aise dans son Htel ? Foutez le camp. Le monde est froid, immense. Foutez le camp. Vous tes devenu un in-iti. Foutez le camp. Mais vous ne pouvez foutre le camp en rutilisant le chemin par lequel vous tes arriv. Le Chemin pour sortir est LE CHEMIN. Foutez le camp. Car fOUTre est Amour et Sagesse et Pouvoir12. FOUTez le camp. Si vous avez dj T, prenez d'abord UT13. Puis prenez O. Et, enfin, fOUTez le camp.

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COMMENTAIRE (K) "23" et "Skidoo" sont toutes deux des expressions amricaines signifiant "Foutez le camp". Ce chapitre dcrit le Grand uvre en lespce d'un homme se dlivrant de tous ses malheurs. Il quitte tout d'abord la vie confortable ; puis le monde en gnral ; et, pour finir, les initis eux-mmes. Il est montr au quatrime paragraphe qu'il n'existe aucune possibilit de retour pour celui qui a emprunt ce chemin. Le mot OUT est ensuite analys, et trait comme un nom. Outre l'explication de la note, O est le Yoni ; T, le Lingam ; et U, le Hirophante ; la 5me carte du Tarot, le Pentagramme. Il est ainsi pratiquement identique IAO. Le reste du chapitre devient clair grce la note. NOTE (12) O =j, "Le Diable du Sabbat". U = 8, le Hirophante ou le Rdempteur. T = la Force, le Lion. (13) T, la virilit, le signe de croix ou phallus. UT, le Saint Ange Gardien ; UT, la premire syllabe d'Udgita, voir les Upanishads. O, Rien ou Nuit. * N.D.T. : nous avons eu affaire dans ce chapitre des jeux de mots portant sur lexpression anglaise "Get out", quil nous a sembl appropri de traduire par "foutez le camp", afin de garder le OUT ("out" = dehors). A la ligne 9, nous avons rendu "OUT" (= DEHORS) par fOUTre, prouvant par l mme que certains drapages factieux peuvent parfois tre dune justesse apprciable ! "Get out" est aussi "Prenez la porte" ou "Prenez la sortie", do le jeu intraduisible sur le verbe prendre ("to get") aux paragraphes 11 et 12.

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24 K LE FAUCON ET LORVET

Ce livre voudrait transcrire l'Au-Del de la Raison dans les mots de la Raison. Explique la neige ceux d'Andaman. Les esclaves de la raison nomment ce livre Abus-de-Langage : ils ont raison. Le langage fut donn aux hommes pour manger et boire, faire l'amour, faire du troc, mourir. La richesse d'un langage rside dans ses Termes Abstraits ; les langues les plus pauvres sont riches de Termes Concrets. Cest pourquoi les Adeptes ont lou le silence ; au moins il n'induit pas en erreur comme le fait le discours. Aussi, le Discours est un symptme de la Pense. Nanmoins, le silence n'est que laspect ngatif de la Vrit ; laspect positif rside au-del du silence mme. Toutefois, Un Vrai Dieu scrie hriliu ! Et le rire du rle de la Mort est proche.

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COMMENTAIRE (K) Le Faucon est le symbole de la vue ; lOrvet celui de la ccit. Ceux qui sont sous la domination de la raison sont dits aveugles. Au dernier paragraphe est raffirme la doctrine des Chapitres 1, 8, 16 et 18. Pour la signification du mot hriliu, consulter le Liber 418.

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25 KE LE RUBIS TOIL

Face l'Est, au centre, inspire trs trs trs profondment, bouche close par ton index droit press contre la lvre infrieure. Puis prcipite ta main vers le bas, dcrivant une grande boucle dans l'espace, expirant nergiquement et t'criant : C C. Avec le mme index, touche ton front, et dis C ; puis ton membre, et dis 14, ton paule droite et dis ICXC ; ton paule gauche et dis ICTOC ; enfin, mains jointes, doigts entrecroiss, cries-toi . Avance l'Est. Avec force, figure-toi un Pentagramme, beau, sur ton front. Porte les mains tes yeux, puis projette-les en avant, faisant le signe d'Horus et rugis XAOC. Retire tes mains avec le signe d'Hoor-paar-Kraat. Tourne jusqu'au Nord et recommence ; mais hurle BABAON. Tourne jusqu' l'Ouest et recommence ; mais dis EPC. Tourne jusqu'au Sud et recommence ; mais beugle XH. Complte ce cercle dans le sens contra-solaire, retire-toi au centre, et lve la voix dans le Pan par ces mots , accompagns des signes de N.O.X.. Etends les bras pour former un Tau et dis voix basse mais clairement C OC CC PICTEPA C ACTHP C ACTHP ECTHKE. Rpte la Croix Qabalistique, comme au dbut, et termine comme tu as commenc.

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COMMENTAIRE (KE) 25 est le carr de 5 et le Pentagramme est de la couleur rouge de Gbourah. Voici une version nouvelle et plus labore du Rituel de Bannissement du Pentagramme. Il serait malsant de commenter davantage un rituel officiel de lAA NOTE (14) Lon devra chercher le sens secret de ces mots dans leur valeur numrale.

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26 KF L'LPHANT ET LA TORTUE

L'Absolu et le Conditionn, ensemble, constituent l'Un Absolu. Le Second, qui est le Quatrime, le Dmiurge, que toutes les nations des Hommes appellent Le Premier, est un mensonge greff sur un mensonge, un mensonge multipli par un mensonge. Quadruple est-Il, l'Elphant sur le dos duquel l'Univers est en quilibre : mais la carapace de la Tortue soutient et recouvre tout. Cette Tortue est sextuple, l'Hexagramme Sacr15. Ces six et quatre sont dix, 10, l'Un manifest qui s'en retourne au Rien non manifest. LAbsolument Puissant, lAbsolument Souverain, l'Absolument Omniscient, lAbsolument Pre, ador par lassemble des hommes et par moi abhorr, puissestu tre abomin, aboli, annihil, Amen!

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COMMENTAIRE (KF) Le titre du chapitre se rfre la lgende hindoue. Le premier paragraphe devrait tre lu en relation avec nos prcdentes remarques sur le nombre 91. Le nombre du chapitre, 26, est celui de Ttragrammaton, le crateur manifeste, Jhovah. Il est nomm le Second par rapport ce qui est au-dessus de l'Abme, dsign sous lappellation de Premier. Mais les vulgaires ne conoivent rien au-del du crateur, et par consquent le nomment Le Premier. Il est en fait Le Quatrime, tant en Chesed, et bien sr sa nature est quadruple. Ce Quatre est imagin comme la Dyade multiplie par la Dyade ; le mensonge confirmant le mensonge. Le paragraphe 3 introduit une nouvelle conception ; celle du carr dedans l'hexagramme, l'univers inclus dans la loi du Lingam-Yoni. Lavant-dernier paragraphe montre la rdemption de l'univers par cette loi. La figure 10, comme le mot IO, suggre encore le Lingam-Yoni, en plus de l'exclamation fournie par le texte. Le dernier paragraphe maudit l'univers ainsi non rachet. Les onze lettres A initiales de la dernire phrase sont des Pentagrammes Magickes, accentuant cette maldiction. NOTE (15) La Tortue possde six membres sous un angle de 60.

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27 KZ LE SORCIER

Un Sorcier, par le pouvoir de sa magick, avait soumis toute chose lui-mme. Voulait-il voyager ? Il pouvait voler au travers des cieux plus vite que les toiles. Voulait-il manger, boire, et prendre son plaisir ? Il n'tait rien qui n'obisse instantanment ses ordres. Dans tout le systme de dix millions de fois dix millions de sphres sur les vingtdeux millions de plans, il satisfaisait ses dsirs. Et, malgr cela, il n'tait que lui-mme. Hlas !

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COMMENTAIRE (KZ) Ce chapitre montre le revers de la mdaille ; cest le contraste du Chapitre 15. Le Sorcier doit tre identifi au Frre de la Voie de la Main Gauche.

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28 KH L'TOILE POLAIRE

L'Amour est toute vertu, puisque le plaisir de l'amour n'est qu'amour, et la douleur de l'amour n'est qu'amour. L'amour ne prend pas garde ce qui n'est pas, ni ce qui est. L'absence exalte l'amour, et la prsence exalte l'amour. L'amour va toujours de pic en pic d'extase et jamais ne faillit. Les ailes de l'amour ne faiblissent pas avec le temps, pas plus quelles ne ralentissent pour la vie ou pour la mort. L'amour dtruit le moi, unissant le moi ce qui est le non-moi, de sorte que l'Amour engendre Tout et Rien en Un. N'en est-il pas ainsi ?...Non ?... Cest donc que tu n'es pas perdu dans l'amour ; ne parle pas de l'amour. L'Amour Toujours Fructifie ; L'Amour Toujours SAffermit*. ...........Peut-tre : je ne l'cris quafin dcrire Son nom.

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COMMENTAIRE (KH) Voici maintenant introduit le personnage principal de cet ouvrage, Laylah, laquelle est l'ultime symbole fminin, devant tre interprt sur tous les plans. Mais, dans ce chapitre, on ne fait gure allusion quoi que ce soit au-del de l'amour physique. Il est intitul l'Etoile Polaire parce que Laylah est l'objet de dvotion vers lequel l'auteur toujours se tourne. Notez lintroduction, par le biais dun acrostiche, du nom de la Bien-Aime la ligne 15. * N.D.T. : Cette phrase, "Love Alway Yieldeth: Love Alway Hardeneth.", recle un acrostiche (LAYLAH) impossible garder en franais.

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29 K LA CROIX DU SUD

Amour, je t'aime ! Nuit, nuit, recouvre nous ! Tu es la nuit, mon amour ; et il n'est d'toiles que tes yeux. Sombre nuit, douce nuit, si chaude et pourtant si frache, si parfume et pourtant si sainte, recouvre-moi, recouvre-moi ! Que je ne sois plus ! Que je sois Tien ; que je sois Toi ; que je ne sois ni Toi ni moi; que l'amour soit dans la nuit et la nuit dans l'amour. N.O.X. la nuit de Pan ; et Laylah, la nuit devant Son seuil !

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COMMENTAIRE (K) Le chapitre 29 prolonge le Chapitre 28. Notez que Laylah est le mot arabe pour "Nuit". L'auteur commence identifier la Bien-Aime avec la N.O.X. dont il a parl prcdemment. Le chapitre est intitul "La Croix du Sud" parce que sur le plan physique Laylah est une Australienne.

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30 JOHN-A-DREAMS

Les rves sont des imperfections du sommeil ; mais cependant la conscience est 1imperfection de l'tat de veille. Les rves sont des impurets dans la circulation sanguine ; mais cependant la conscience est un trouble de la vie. Les rves sont dnus de mesure, de bon sens, de vrit ; de mme la conscience. Au rveil d'un rve, la vrit est connue16 : au rveil de l'tat de veille, la Vrit est L'Inconnu.

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COMMENTAIRE () Ce chapitre est lire en relation avec le Chapitre 8, et galement avec ces prcdents chapitres dans lesquels la raison est attaque. L'allusion du titre est vidente*. Cette rgle de trois, rve: rveil: : rveil: Samadhi est une des analogies favorites de Frater P., qui l'emploie frquemment dans son saint discours. NOTE (16) I.e. la vrit du fait quil a dormi. * N.D.T. : Probablement Shakespeare, Hamlet, ii, 2.

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31 A LE GARROT

A se dplace du mouvement vers le repos, et se repose du repos dans le mouvement. Ces choses-l, A le fait toujours, car le temps n'est pas. De sorte que A ne fait aucune de ces choses. A fait CELA, une chose que nous devons exprimer par deux choses dont aucune ne possde de signification rationnelle. Cependant, SON action, qui est non-action, est simple et nanmoins complexe, nest ni gratuite ni ncessaire. Car toutes ces ides expriment la Relation ; et A, comprenant toute Relation dans SA simplicit, est dnu de toute Relation, mme avec LUI-MEME. Tout ceci est vrai et faux ; et il est vrai et faux de dire que c'est vrai et faux. Force ton Intelligence, homme, estimable, lu de A, apprhender le discours du MATRE ; car ainsi ta raison s'effondrera enfin ; telle la chane te de la gorge d'un esclave.

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COMMENTAIRE (A) Le nombre 31 se rfre au mot hbreu LA, qui signifie "non". Un nouveau personnage est introduit sous le titre de A*, I tant le phallus secret, et T le phallus manifest). Il sagit nanmoins que dun seul des aspects de A, que l'on pourrait peuttre dfinir comme lUltime Ralit. A est apparemment une chose plus leve que CELA. Ce chapitre devra tre compar avec le Chapitre 11 ; cette mthode de destruction de la raison par la formulation de contradictions est catgoriquement inculque. La raison est situe en Daath, qui correspond la gorge dans l'anatomie humaine. D'o le titre du chapitre, "Le Garrot". L'ide est qu'en forant son esprit suivre, et autant que possible comprendre, le langage qui vient dAu-Del de l'Abme, l'tudiant russira enrayer sa raison. Ds que la raison est vaincue, le garrot est retir ; et alors l'influence des supernelles (Kther, Chokmah, Binah), cessant dtre inhibe par Daath, peut descendre sur Tiphreth, o la volont humaine est situe, et l'inonder de lineffable lumire. * N.D.T. : "IT", que nous rendons par "A".

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32 B L'ALPINISTE

La conscience est le symptme d'une maladie. Tout ce qui fonctionne bien fonctionne involontairement. Toute habilet, tout effort et toute intention sont contraires l'aisance. Pratique mille fois, et cela devient difficile ; un million de fois, et cela devient facile ; un million de fois un million de fois, et ce n'est plus Toi qui agit, mais a travers toi. C'est seulement alors que ce qui est fait est bien fait. Ainsi parlait FRATER PERDURABO, comme il bondissait d'un rocher l'autre, sur la moraine, sans jamais jeter un regard vers le sol.

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COMMENTAIRE (B) Ce titre est une simple allusion la mtaphore du dernier paragraphe du chapitre. Frater P., comme il est bien connu, est un alpiniste. Ce chapitre devrait tre lu conjointement avec les Chapitres 8 et 30. Il s'agit d'une instruction pratique, dont lessence devrait tre aisment apprhende par une pratique relativement brve du Mantra-Yoga. Un mantra n'est pas convenablement dit tant que l'homme sait qu'il le dit. La mme remarque s'applique toutes les autres formes de Magick.

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33 BAPHOMET

Un Aigle noir et bicphale est DIEU ; mme un Triangle Noir est Lui. En Ses serres Il porte une pe; oui, une pe acre y est maintenue. Cet Aigle est consum dans le Grand Feu ; aucune plume nest cependant roussie. Cet Aigle est englouti dans la Grande Mer ; aucune plume n'est cependant mouille. Ainsi vole-t-Il dans le ciel, illuminant la terre Son gr. Ainsi parlait IACOBUS BURGUNDUS MOLENSIS17, le Grand Matre du Temple ; mais du DIEU Asinocphale il n'osa rien dire.

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COMMENTAIRE (A) 33 est le nombre du Dernier Grade de la Maonnerie, lequel fut confr Frater P. en l'an 1900 de l're vulgaire par Don Jsus de Medina-Sidonia en la Ville de Mexico. Baphomet est le nom mystrieux du Dieu des Templiers. L'Aigle dcrit au paragraphe 1 est celui des Templiers. Ce symbole Maonnique est cependant identifi par Frater P. un oiseau, qui est le matre des quatre lments, et donc du nom Ttragrammaton. Jacobus Burgundus Molensis souffrit le martyre en la Ville de Paris en l'an 1314 de l're vulgaire. Les secrets de son ordre ne se perdirent cependant pas, et sont toujours communiqus ceux qui en sont dignes par ses successeurs, comme l'indique le dernier paragraphe, lequel sous-entend la connaissance d'un culte secret, au sujet duquel le Grand Matre se tut. L'Aigle peut tre identifi, mais pas trop, au Faucon dont on a prcdemment parl. Il est peut-tre le Soleil, l'objet d'adoration exotrique de tous les cultes senss ; on ne doit pas le confondre avec d'autres articles de la volire sotrique tels le cygne, le phnix, le plican, la colombe et autres. NOTE (17) Ses initiales, I.B.M., sont les initiales des Trois Piliers du Temple, et totalisent 52, 13 X 4, BN, le Fils.

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34 LE CHIEN QUI FUME18

Chaque acte de l'homme est la randonne d'un livre. L'Amour et la Mort sont les lvriers qui le poursuivent. Dieu leva les chiens et tire Son plaisir du sport. Cest la Comdie de Pan, que l'homme devrait penser qu'il chasse, alors que ces lvriers le chassent. Cest la Tragdie de l'Homme qui, lorsqu'il rencontre l'Amour et la Mort, se retrouve aux abois. Il n'est plus un livre, mais un sanglier. Il n'est pas d'autres comdies ou tragdies. Cesse donc d'tre l'objet de la rise de Dieu ; vis et meurs dans la sauvagerie de l'amour et de la mort ! Ainsi Son rire vibrera-t-il d'Extase.

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COMMENTAIRE () Le titre est expliqu dans la note. Le chapitre ne ncessite aucune explication ; c'est une opinion bien arrte sur la vie, et elle incite une manire dagir calcule pour spolier le crateur de son sport cruel. NOTE (18) Ce chapitre fut crit afin de clarifier , qui fut son origine. FRATER PERDURABO perut cette vrit, ou plutt sa premire moiti, la comdie, durant un petit djeuner pris "Au Chien qui Fume."

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35 E LA VNUS DE MILO

La Vie est aussi laide et ncessaire que le corps fminin. La Mort est aussi belle et ncessaire que le corps masculin. L'me est au-del du principe mle et du principe femelle, comme elle est au-del de la Vie et de la Mort. De mme que Lingam et Yoni ne sont que les diffrentes volutions d'Un Organe, de mme Vie et Mort ne sont que les deux phases dUn Etat. De mme, l'Absolu et le Conditionn ne sont que des formes de CELA. Qu'est-ce que j'aime ? Il n'est aucune forme, aucune existence, laquelle je ne mabandonne totalement. Me prenne, qui veut !

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COMMENTAIRE (E) Ce chapitre doit tre lu en relation avec les Chapitres 1, 3, 4, 8, 15, 16, 18, 24, 28, 29. La dernire phrase du paragraphe 4 est galement en rapport avec le premier paragraphe du Chapitre 26. Le titre, "La Vnus de Milo", est un argument en faveur des paragraphes 1 et 2, un nonc daprs lequel il est clair que le corps de la femme ne devient beau quautant qu'il se rapproche de celui de l'homme. Il faut envisager la femelle comme ayant t spare du mle, ce afin de reproduire aussi bien une forme suprieure et absolue du mle que les conditions mmes de la formation de l'absolu unique. Dans les deux derniers paragraphes se trouve une justification d'une pratique quon pourrait nommer prostitution sacre. Dans la pratique courante de la mditation, l'ide est de rejeter toutes les impressions, mais voici une pratique oppose, beaucoup plus difficile, dans laquelle toutes sont acceptes. Ceci ne peut aucunement tre accompli avant d'tre capable d'effectuer Dhyana sur au moins n'importe quelle chose concevable, la seconde mme ; sans quoi la pratique ne serait que simple divagation de lesprit.

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36 LE SAPHIR TOIL

Que l'Adepte soit muni de son Crucifix Magique [et pourvu de sa Rose Mystique]. Au Centre, il excutera les signes de L.V.X. ; ou s'il les connat, s'il veut et ose les faire, et sil peut garder le silence leur sujet, les signes de N.O.X., savoir les signes Puer, Vir, Puella, Mulier. Omettre le signe I.R. Qu'il avance l'Est, trace l'Hexagramme Sacr, et dise : PATER ET MATER UNUS DEUS ARARITA. Qu'il continue vers le Sud, trace l'Hexagramme Sacr, et dise : MATER ET FILIUS UNUS DEUS ARARITA. Qu'il continue vers l'Ouest, trace l'Hexagramme Sacr, et dise : FILIUS ET FILIA UNUS DEUS ARARITA. Puis au Nord, quil trace l'Hexagramme Sacr, et dise : FILIA ET PATER UNUS DEUS ARARITA. Qu'il retourne alors au Centre, et ainsi, au Centre de Tout [ralisant la ROSE CROIX ainsi qu'il la sait faire] et dise ARARITA ARARITA ARARITA. Ici, les Signes doivent tre ceux de Set Triomphant et de Baphomet. Set devra apparatre dans le Cercle. Qu'il boive du Sacrement et le partage.] Qu'il dise alors : OMNIA IN DUOS : DUO IN UNUM : UNUS IN NIHIL : HAEC NEC QUATUOR NEC OMNIA NEC DUO NEC UNUS NEC NIHIL SUNT. GLORIA PATRI ET MATRI ET FILIO ET FILIAE ET SPIRITUI SANCTO EXTERNO ET SPIRITUI SANCTO INTERNO UT ERAT EST ERIT IN SAECULA SAECULORUM SEX IN UNO PER NOMEN SEPTEM IN UNO ARARITA. Qu'il rpte alors les signes de L.V.X. mais pas ceux de N.O.X. : car ce n'est pas lui qui doit se lever dans le Signe d'Isis Rjouie.

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COMMENTAIRE ()

Le Saphir Etoil est mettre en correspondance avec le Rubis Etoil du Chapitre 25 ; 36 tant le carr de 6 comme 25 est celui de 5. Ce chapitre donne le parfait et vritable rituel de lHexagramme. Il serait malsant de commenter davantage un rituel officiel de lAA

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37 Z DRAGONS

La pense est l'ombre projete par l'clipse de Luna. Samadhi est l'ombre projete par l'clipse de Sol. La lune et la terre sont le non-ego et l'ego : le Soleil est CELA. Les deux clipses sont tnbres ; les deux sont extrmement rares ; l'Univers en soi est Lumire.

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COMMENTAIRE (Z) En Occident, les Dragons sont supposs provoquer des clipses en dvorant les luminaires. Le nombre du chapitre pourrait avoir quelque importance, du fait quil est celui de la Jchidah, la plus haute unit de l'me. Dans ce chapitre, on avance l'ide que toute limitation et tout mal sont des accidents extrmement rares ; il ne peut faire nuit dans tout le Systme Solaire, sauf en de rares endroits, l o l'ombre d'une plante est projete par elle-mme. C'est pour nous une srieuse infortune que de vivre dans un minuscule coin du systme o les tnbres atteignent un pourcentage aussi fort que 50 pour cent. La mme chose est vraie des conditions morales et spirituelles.

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38 H PEAU D'AGNEAU

Cowan, skidoo ! Tuile ! Jure de tous les couvrir. Ceci est le mystre. La Vie ! L'esprit est le tratre. Tue l'esprit. Que le cadavre de l'esprit demeure sans spulture au bord de la Grande Mer ! Mort ! Voil le mystre. Tuile ! Cowan, skidoo !

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COMMENTAIRE (H) Ce chapitre sera aisment intelligible aux Apprentis Francs-Maons, et il ne saurait tre expliqu aux autres.

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39 LE SOT

Seuls les idiots trouvent du mrite ces paroles. Il est concevable que A soit non-A ; renverser cette proposition nest que retour la normale. Pourtant, en forant le cerveau accepter des propositions dont lune des parties est absurde, et l'autre un truisme, une nouvelle fonction crbrale est instaure. La teneur de cette nouvelle conscience est vague et mystrieuse, et tout fait indfinie ; cependant, elle est dune manire ou dune autre capitale. A force de lemployer, elle devient lumineuse. La Draison devient Exprience. Cela lve l'Ame la dmarche pesante l'Exprience de CELA dont la Raison est le blasphme. Mais, sans cette Exprience, ces mots sont les Mensonges d'un Sot. Bien quun Sot pour toi, et un Crtin pour moi, peut-tre un Rubis Balais pour DIEU soit !

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COMMENTAIRE () Le mot Sot se rencontre dans le folklore, et tait cens dsigner l'auteur lpoque o il rdigea ce livre, ce qu'il fit loin de tout ouvrage de rfrence courant, afin de suggrer en partie "booby" et en partie "lout"*. Cela pourrait ainsi constituer un terme quivalent "Parsifal". Les paragraphes 2-6 expliquent la mthode prsente aux Chapitres 11 et 31. Ceci dit, cette mthode apparat de nombreuses fois au cours de cet ouvrage, et mme dans ce chapitre elle est employe aux derniers paragraphes. * N.D.T. : "Booby" = idiot, "lout" = rustre, lourdaud. Nous aurions pu rendre "looby" par "lourdiot" mais aurait t un nologisme alors que "looby" ( = nigaud, niais, sot ) existe bel et bien dans la langue anglaise.

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40 M LE SEIHDD19

Une rose rouge absorbe toutes les couleurs sauf le rouge ; elle est donc de toutes les couleurs hormis le rouge. Cette Loi, cette Raison, ce Temps, cet Espace, aveugls par toutes ces Limitations, nous ne voyons pas la Vrit. Tout ce que nous connaissons de l'Homme, de la Nature, de Dieu, est seulement ce qu'ils ne sont pas ; c'est ce quils rejettent comme rpugnant. Le SEIHDD nest visible quautant qu'Il est imparfait. Alors, sont-ils glorieux tous ceux qui semblent ne pas l'tre, du fait que le SEIHDD soit Tout-glorieux Intrieurement ? Cest peut-tre le cas. Comment alors faire une distinction entre lhumble et parfait SEIHDD et lhumble homme de la terre ? Ne fais pas de distinction ! Mais russis ton Ex-tinction : SEIHDD tu es, et SEIHDD tu seras.

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COMMENTAIRE (M) Le paragraphe 1 relate, bien sr, un fait scientifique trs connu. Au paragraphe 2, lon suggre par analogie que toutes les choses concevables nous masquent pareillement lInconcevable Ralit. Classant de la sorte toutes les choses comme des illusions, la question se pose de la distinction entre les illusions ; qui sommes-nous pour affirmer qu'un Saint et Illumin Homme de Dieu lest vraiment, puisque nous ne pouvons voir de lui que ses imperfections. "Il se peut que ce mendiant l-bas soit un Roi." Mais ces considrations ne devraient point troubler lesprit que le Chla peut possder ; qu'il s'affaire plutt la tche consistant se dbarrasser de sa personnalit ; celle-ci, et non la critique de son saint Gourou, devrait occuper ses jours et ses nuits. NOTE (19) SEIHDD est un Notariquon des mots Saint et Illumin Homme de Dieu.

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41 MA CORNED BEEF20

En V.V.V.V.V. le Grand uvre est-il parfait. En consquence, nul qui n'appartienne V.V.V.V.V. En nimporte lequel peut-il se manifester ; cependant en un seul a-t-il choisi de se manifester ; et celui-ci a donn Son anneau comme un Sceau faisant foi de lAutorit pour ce qui est de l'uvre de l'A...A... par lentremise des collgues de FRATER PERDURABO. Mais cela les concerne, eux et leur administration ; cela ne concerne personne en dessous du grade dAdepte Exempt, et un tel de ce grade uniquement sur ordre. Alors, puisque en dessous de l'Abme Raison est le Seigneur, que les hommes cherchent par l'exprimentation, et non par les Interrogations.

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COMMENTAIRE (MA) Le titre nest que partiellement expliqu dans la note ; cela signifie que les assertions de ce chapitre doivent tre comprises de la manire la plus ordinaire et la plus banale, sans aucune connotation mystique. V.V.V.V.V. est la devise d'un Matre du Temple (ou du moins cest ce quIl divulgua aux Adeptes Exempts), dont on parle dans le Liber LXI. C'est lui qui est responsable de tout le dveloppement du mouvement de l'A:.A:., associ la publication de THE EQUINOX ; et Ses paroles sont enchsses dans les saintes critures. Il est inutile denquter sur Sa nature ; faire ainsi mne un dsastre certain. Son autorit est manifeste, lorsque que ncessaire, aux personnes appropries, bien qu'en aucun cas qui que ce soit en dessous du grade d'Adepte Exempt. La personne enqutant sur de telles affaires est poliment prie de travailler, et non de poser des questions au sujet de choses ne la concernant en aucun cas. Le nombre 41 est celui de la Mre Strile. NOTE (20) I.e. nourriture approprie aux Amricains.

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42 MB TOURBILLONS DE POUSSIRE

Dans le Vent de l'esprit survient la turbulence nomme Je. Elle clate ; averse de penses striles. Toute vie est touffe. Le dsert est l'Abme o se trouve l'Univers. Les Etoiles ne sont que des chardons dans cette rgion inculte. Toutefois, ce dsert est le seul lieu maudit dans un monde de batitude. De temps autre, des Voyageurs traversent le dsert ; ils viennent de la Grande Mer, et la Grande Mer ils vont. En passant, ils versent de l'eau ; un jour ils irrigueront le dsert, jusqu' ce qu'il fleurisse. Vois ! cinq empreintes d'un Chameau ! V.V.V.V.V.

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COMMENTAIRE (MB) Ce nombre 42 est le Grand Nombre de la Maldiction. Voir Liber 418, Liber 500, et l'essai sur la Qabale dans le Temple du Roi Salomon. Ce nombre est dit ntre que salmigondis et tre maudit. Le chapitre devra tre lu, trs attentivement, en relation avec le 10me Ether. C'est cette exprience dramatique qu'il fait rfrence. L'esprit est appel "vent", en raison de sa nature ; comme on la frquemment expliqu, les ides et les mots sont identiques. En cette matire circulant librement et dnue de centre se lve un tourbillon ; une spirale soigneusement enroule sur elle-mme. La thorie de la formation de l'Ego est celle des Hindous, dont l'Ahamkara est lui-mme une fonction de l'esprit, dont il cre l'ego. Cet Ego est entirement divin. Zoroastre dcrit Dieu comme ayant la tte du Faucon, et possdant une force spirale. Il sera difficile de comprendre ce chapitre sans quelque exprience de la transvaluation des valeurs que l'on rencontre d'un bout l'autre de cet ouvrage, dans peu prs toutes les phrases. La transvaluation des valeurs n'est que l'aspect moral de la mthode de la contradiction. Le mot "turbulence" est appliqu l'Ego afin dvoquer le mot franais "tourbillon", la trombe de vent, le faux Ego ou tourbillon de poussire. On dit que la vritable vie, la vie qui n'a pas conscience du "je", serait touffe par ce faux ego, ou plutt par les penses que ses explosions produisent. Dans le paragraphe 4, cela est tendu un niveau macrocosmique. Les Matres du Temple sont ensuite prsents ; ce sont des habitants, mais pas de ce dsert ; leur demeure n'est pas cet univers. Ils viennent de la Grande Mer, Binah, la Cit des Pyramides. V.V.V.V.V. est prsent comme tant l'un de ces voyageurs ; Il est qualifi de chameau, non pas cause de la connotation franaise de ce mot, mais parce que "chameau" est en hbreu Gimel, et Gimel est le sentier menant de Tiphereth Kether, unissant le Microprosope et le Macroprosope, i.e. accomplissant le Grand uvre. La carte Gimel dans le Tarot est la Grande Prtresse, la Dame de l'Initiation ; le Saint Ange Gardien pourrait-on mme ajouter.

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43 M LES CIMES DES MRIERS

Du sang noir sur l'autel ! et, au-dessus, le bruissement des ailes de lange ! Le noir sang du fruit sucr, la fleur meurtrie, viole - cela enclenche La Roue tournant dans la spirale. La Mort est le voile de la Vie, et la Vie celui de la Mort ; car toutes deux sont des Dieux. C'est ce qui est crit : "Une fte pour la Vie, et une plus grande fte pour la Mort !" dans LE LIVRE DE LA LOI. Le sang est la vie de l'individu : offrez donc du sang !

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COMMENTAIRE (M) Le titre de ce chapitre fait rfrence une lgende hbraque, celle du prophte qui entendit "marcher dans les cimes des mriers"* ; et la phrase de Browning, "une mre meurtrie, saignant du noir". Dans Worlds Tragedy, Household Gods, Le Scorpion, et aussi The GodEater, le lecteur pourra tudier l'efficacit du viol, et le sacrifice de sang, comme formules magiques. Le sang et la virginit ont toujours t les offrandes les plus agrables tous les dieux, mais tout spcialement au Dieu Chrtien. Dans le dernier paragraphe, la raison en est explique ; c'est parce que de tels sacrifices tombent sous la Grande Loi de la Rose Croix, l'abandon de l'individualit, comme il fut expliqu ad nauseam au cours des chapitres prcdents. Nous reviendrons frquemment sur ce sujet. Par "la roue tournant dans la spirale", nous entendons la manifestation de la force magique, le spermatozode dans le phallus conique. Pour ce qui est des roues, voir le Chapitre 78. * N.D.T. : Deuxime Livre de Samuel, 5:24.

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44 M LA MESSE DU PHNIX

Le Magicien, poitrine dnude, se tient devant un autel sur lequel sont disposs son Burin, sa Cloche, son Encensoir et deux Gteaux de Lumire. Dans le Signe de Celui Qui Entre, il touche l'Ouest par-dessus l'Autel, et scrie : Je Te Salue, R, Toi qui dans Ta Barque Vas dans les Cavernes des Tnbres ! Il donne le signe du Silence, et prend dans ses mains la Cloche et le Feu. LOrient de l'Autel me contemple avec Lumire et Musick entre mes mains ! Il frappe Onze fois la Cloche 333-55555-333 et place le Feu dans l'Encensoir. Je frappe la Cloche : j'allume le Feu : Je profre le Nom mystrieux. ABRAHADABRA Il frappe Onze fois la Cloche. Maintenant, je commence prier : Toi l'Enfant, Saint et Immacul est Ton nom ! Ton rgne est venu ; Ta volont est faite. Voici le Pain ; voici le Sang. De minuit guide-moi jusquau Soleil ! Dlivre-moi du Mal comme du Bien ! Que Ton unique couronne de toutes les Dix Soit mienne ici et maintenant. AMEN. Il pose le premier Gteau sur le Feu de l'Encensoir. Je brle le Gteau d'Encens, proclame Ces adorations de Ton nom. Il les accomplit comme dans le Liber Legis, et frappe nouveau Onze fois la Cloche. Avec le Burin, il trace alors sur sa poitrine le signe appropri.

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Vois ma poitrine ensanglante, Par le signe sacramentel entaille ! Il pose le second Gteau contre la blessure. J'tanche le Sang ; lhostie sen Imprgne, et le grand prtre invoque ! Il mange le second Gteau. Je mange ce Pain. Je prte ce Serment. Comme je m'enflamme par la prire : Il nest point de grce : il nest point de faute : Voici la Loi: FAIS CE QUE TU VOUDRAS !" Il frappe Onze fois la Cloche, et scrie ABRAHADABRA Jtais entr dans laffliction ; avec allgresse Et action de grces voil que je ressors, Afin daccomplir sur terre mon plaisir Parmi les lgions des vivants. Il sort.

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COMMENTAIRE (M) Il sagit du nombre spcial dHorus ; il sagit du mot hbreu pour sang, et la multiplication du 4 par le 11, le nombre de la Magick, explique le 4 dans son sens le plus subtil. Mais voyez en particulier les exposs, dans Equinox I, vii, des circonstances de 1Equinoxe des Dieux. Le mot "Phnix" peut tre considr comme incluant l'ide de "Plican", l'oiseau dont la lgende disait quil nourrissait sa progniture du sang issu de sa propre poitrine. Toutefois, les deux ides, bien quanalogues, ne sont pas identiques, et "Phnix" est le symbole le plus juste. Ce chapitre est expliqu au Chapitre 62. Il serait malsant de commenter davantage un rituel qui a t admis comme officiel par lAA

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45 ME MUSIQUE CHINOISE

"Expliquez cet vnement !" "Il doit possder une cause 'naturelle'." [impossible foutre le caractre] "Il doit possder une cause 'surnaturelle'." Que ces deux nes se mettent moudre du bl. Peut, pourrait, doit, devrait, probablement, peut-tre, nous pouvons prsumer avec certitude, de grandes chances que, il n'est gure discutable, peu prs sr - pauvres rosses ! Quon les mette l'herbe ! Prouver nest possible quen mathmatiques, et les mathmatiques ne sont qu'une question de conventions arbitraires. Et pourtant le doute est un bon serviteur mais un mauvais matre ; une matresse parfaite mais une pouse enquiquineuse. "Blanc c'est blanc" est le coup de fouet du contrematre ; "Blanc c'est noir" est le mot dordre de l'esclave. Le Matre ne prend pas garde. Le Chinois ne peut s'empcher de penser que l'octave possde 5 notes. Plus quelque chose apparat ncessaire mon esprit, plus il est certain que je ne fais quaffirmer une limitation. Jai dormi avec la Foi, et au rveil j'ai trouv un cadavre dans mes bras ; j'ai bu et dans toute la nuit avec le Doute, et au matin j'ai trouv une vierge.

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COMMENTAIRE (ME) Le titre de ce chapitre provient du paragraphe 7. Nous nous attaquons maintenant, pour la premire fois, la question du doute. "Le Soldat et le Bossu" devrait tre attentivement tudi en relation avec ceci. L'attitude recommande est le scepticisme, mais un scepticisme matris. Le doute inhibe l'action, tout autant que la foi y astreint. Tous les meilleurs Papes furent des Athes, mais cest peut-tre le plus grand d'entre eux qui remarqua un jour, "Quantum nobis prodest haec fabula Christi". Le dirigeant impose les faits tels qu'ils sont ; l'esclave n'a par consquent dautre option que les nier avec vhmence, afin d'exprimer son mcontentement. D'o des absurdits comme "Libert, Egalit, Fraternit", "In God we trust", et autres. De mme, nous trouvons aujourdhui des gens pour affirmer que la femme est suprieure l'homme, et que tous les hommes sont ns gaux. Le Matre (en langage technique, le Mage) n'est pas concern par les faits ; peu lui importe quune chose soit vraie ou non : il emploie indistinctement vrit et mensonge, pour arriver ses fins. Les esclaves le considrent comme immoral, et prchent contre lui dans Hyde Park. Aux paragraphes 7 et 8, nous trouvons une dclaration trs importante, un aspect pratique du fait que toute vrit est relative, et dans le dernier paragraphe nous voyons comment le scepticisme maintient l'esprit alerte, tandis que la foi meurt dans le sommeil mme qu'elle provoque.

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46 MF BOUTONS ET ROSETTES

La cause de la tristesse est le dsir de l'Un pour la Multitude, ou de la Multitude pour l'Un. Cest aussi la cause de la joie. Mais le dsir de l'un pour l'autre est tout entier tristesse ; sa naissance est faim, et sa mort satit. Le dsir du papillon de nuit pour l'toile le sauve au moins de la satit. Aie faim, homme, de 1infini : sois insatiable mme du fini ; ainsi La Fin dvoreras-tu le fini, et deviendras l'infini. Sois plus gourmand que le requin, plus rempli de dsir ardent que le vent entre les pins. Le plerin las continue ; le plerin rassasi s'arrte. La route qui monte serpente : toute loi, toute nature, doivent tre surmontes. Fais ceci en vertu de CELA en toi auprs de quoi loi et nature ne sont que des ombres.

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COMMENTAIRE (MF) Le titre de ce chapitre sexplique mieux par un renvoi Mistinguette et Mayol. Il serait dur de dterminer, et par bonheur il est mme inutile den discuter, si la distinction de leur art est la cause, le rsultat, ou laccessoire de leurs singularits intimes. Toujours est-il que dans le vice, comme dans tout le reste, certaines choses rassasient jusquau dgot, d'autres restaurent. Tout jeu dans lequel la perfection est aisment atteinte cesse vite d'amuser, bien qu'au dbut lattrait quil exerce soit si violent. En tmoigne limmense, mais passagre, vogue du ping-pong et du diabolo. Ces jeux dans lesquels la perfection est impossible ne cessent jamais d'attirer. La leon du chapitre est donc de toujours sortir dun repas en ayant faim, de toujours violer sa propre nature. Persister prendre got pour ce qui est naturellement rpugnant : c'est une intarissable source de plaisir, et cela possde un autre avantage, celui de dtruire les Sankharas, qui, bien que "bons" en euxmmes, relativement d'autres Sankharas, sont cependant des barrires sur le Sentier ; ce sont des modifications de l'Ego, et donc ces choses qui le coupent de labsolu.

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47 MZ LES MOTS D'UN MOULIN VENT

Asana dbarrasse de la conscience de lAnatomie. Pranayama dbarrasse de la conscience de la Physiologie. "Brisures" Involontaires (l aussi pb pour le texte) Yama et Niyama dbarrassent de la conscience Ethique. "Brisures" Volontaires (idem) Pratyhara dbarrasse de l'Objectif. Dharana dbarrasse du Subjectif. Dhyana dbarrasse de l'Ego. Samadhi dbarrasse de 1Ame Impersonnelle. Asana dtruit le corps statique (Nama). Pranayama dtruit le corps dynamique (Rupa). Yama dtruit les motions. Niyama dtruit les passions. Vedana (mme problme!!) Dharana dtruit les perceptions (Saa). Dhyana dtruit les inclinations (Sankhara). Samadhi dtruit la conscience (Vianam). Le Homard la Thermidor dtruit la digestion. Le dernier de ces faits est celui dont je suis le plus certain.

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COMMENTAIRE (MZ) L'allusion dans le titre n'est pas tout fait claire, bien qu'elle puisse tre en relation avec lavant-dernier paragraphe. Le chapitre se compose de deux points de vue desquels considrer le Yoga, deux odes une lointaine perspective du Temple de Madura, deux Elgies sur une natte d'herbe du Koucha. Lavant-dernier paragraphe est prsent en guise de pause. Le cynisme constitue un excellent remde la sur-tude. Il y a beaucoup de cynisme dans cet ouvrage, ici et l. Il doit tre peru comme des Bitters base d'Angusture, prsents afin de relever la saveur d'un discours qui autrement aurait t trop doux. Il empche de sombrer dans la sentimentalit.

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48 MH MME RATHS 22

Loiseau matinal attrape le ver* ; et la prostitue de douze ans sduit l'ambassadeur. Ne nglige point la mditation de laube ! Les premiers ufs de vanneau se vendent les plus chers; la fleur de la virginit est estime par le maquereau. Ne nglige point la mditation de laube ! Se coucher tt et tt se lever Rend l'homme riche, sage et bien portant : Mais tard veiller et tt prier Lui fera franchir L'Abme, dit-on. Ne nglige point la mditation de laube !

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COMMENTAIRE (MH) Ce chapitre est parfaitement simple, et ne ncessite pas le moindre commentaire. NOTE (22) "The mme raths outgrabe" - Lewis Carroll*. Mais "mme" est l'argot parisien pour jeune fille et "rathe" le vieil anglais pour jeune. "The rathe primrose" - Milton. * N.D.T. : The early bird catches the worm : quivalent anglais de notre proverbe Lavenir appartient ceux qui se lvent tt. ** N.D.T. : Dans le clbre pome "Jabberwocky".

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49 FLEURS DE WARATAH

Sept sont les voiles de la danseuse dans le harem de A. Sept sont les noms, et sept sont les lampes auprs de Son lit. Sept eunuques La gardent, pes tires ; Nul Homme pouvant s'approcher dElle. En Sa coupe vin sont sept fleuves, du sang des Sept Esprits de Dieu. Sept sont les ttes de LA BTE quElle chevauche. La tte dun Ange : la tte dun Saint : la tte dun Pote : la tte dUne Femme Adultre : la tte dun Homme de Valeur : la tte dun Satyre : et la tte d'un LionSerpent. Son nom le plus saint comporte sept lettres ; et il sagit de

Ceci est le Sceau sur l'Anneau lindex de A : et c'est le Sceau sur les Tombes de ceux qu'Elle a tus. L il y a Sagesse. Que Celui qui a de la Comprhension calcule le Nombre de Notre Dame ; car c'est le Nombre dune Femme ; et Son Nombre est Cent Cinquante-Six.

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COMMENTAIRE (M) 49 est le carr de 7. 7 est le nombre passif et fminin. Le chapitre devrait tre lu en relation avec le Chapitre 31, car ici A rapparat. Le titre du chapitre, la Waratah, est une voluptueuse fleur carlate, commune en Australie, et ceci relie le chapitre aux Chapitres 28 et 29 ; mais ce n'est qu'une allusion, car le sujet du chapitre est NOTRE DAME BABALON, qui est conue comme la contrepartie fminine de A. Cela ne s'accorde pas trs bien avec la thogonie commune ou orthodoxe du Chapitre 11 ; mais on doit l'expliquer par la nature dithyrambique du chapitre. Au paragraphe 3, NUL HOMME est bien entendu NEMO, le Matre du Temple. Le Liber 418 expliquera la plupart des allusions dans ce chapitre. Aux paragraphes 5 et 6, l'auteur s'identifie franchement la BTE laquelle on fait rfrence dans le livre, et dans l'Apocalypse, et dans le LIBER LEGIS. Au paragraphe 6, le mot "ange" pourrait renvoyer sa mission, et le mot "lion-serpent" au sceau de son dcan ascendant. (Teth = Serpent = spermatozode et le Lion dans le Zodiaque, qui comme Teth lui-mme possde la forme d'un serpent. d'abord crit a = Lingam-Yoni et Soleil.) Le paragraphe 7 explique la difficult thologique mentionne plus haut. Il n'y a qu'un symbole, mais ce symbole possde de nombreux noms : de tous ces noms, BABALON est le plus saint. Il s'agit du nom auquel il est fait rfrence dans le Liber Legis, 1, 22. Lon remarquera que la figure, ou cachet, de BABALON est un sceau sur un anneau, et que cet anneau est l'index de A. Cela identifie davantage le symbole avec lui-mme. Lon remarquera que ce sceau, mis part l'absence de bordure, est le sceau officiel de l'A...A... Comparez avec le Chapitre 3. On dit galement qu'il s'agit du sceau figurant sur les tombes de ceux qu'elle a tus, c'est--dire les Matres du Temple. En rapport avec le nombre 49, voir Liber 418, le 22me Ether, tout comme les sources habituelles.

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50 N LA VEILLE DE ST HUBERT

Dans la fort, Dieu rencontra le Cerf-Scarabe. "Halte-l ! Adore-moi !" fit Dieu. "Car je suis Toute-Puissance, Toute-Bont, Toute-Sagesse... Les toiles ne sont que des tincelles provenant des forges de Mes forgerons..." "Oui, en vrit et Amen," rpondit le Cerf-Scarabe, "je crois en tout cela, et avec ferveur." "Dans ce cas, pourquoi ne M'adores-tu point ?" "Parce que je suis rel et que tu n'es qu'imaginaire." Mais le rire du vent fit bruire les feuilles de la fort. Le Vent et la Fort dirent : "Aucun d'eux ne sait quoi que ce soit !"

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COMMENTAIRE (N) St Hubert passe pour avoir t un saint ayant vu un cerf d'une nature mystique ou sacre. Le Cerf-Scarabe ne doit pas tre identifi celui du Chapitre 16. Il s'agit d'une simple touche littraire. Le chapitre est une rsolution de l'univers en Ttragrammaton ; Dieu le macrocosme et le microcosme scarabe. Les deux s'imaginent exister ; les deux disent "tu" et "je", et discutent de leur relative ralit. Les choses qui existent rellement, les choses qui n'ont pas d'Ego, et parlent uniquement la troisime personne, les considrent comme des ignorants, en raison de leurs prtentions la Connaissance.

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51 NA LASSAUT DU TERRIER

Doute. Doute de toi-mme. Doute mme de ce que tu aies dout de toi-mme. Doute de tout. Doute mme de ce que tu aies dout de tout. On dirait parfois que sous tout doute conscient se tapisse la plus profonde des certitudes. , tue-la ! Tue le serpent ! Que loue soit la corne du Bouc-Doute ! Plonge plus profond, toujours plus profond, dans l'Abme de l'Esprit, jusqu' faire sortir de son trou le renard CELA. Allez, les chiens ! Hol ! Taaut ! Mettez CELA aux abois ! Puis, que sonne lHallali !

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COMMENTAIRE (NA) Le nombre 51 signifie chec et douleur, et son sujet adquat est le doute. Le titre du chapitre est emprunt au sport fascinant et vivifiant qu'est la chasse au renard, laquelle sadonna Frater Perdurabo dans sa jeunesse. Ce chapitre doit tre lu en relation avec "Le Soldat et le Bossu" dont il est en quelque sorte un abrg. Sa signification est suffisamment claire, mais aux paragraphes 6 et 7 lon remarquera que l'identification du Soldat au Bossu a atteint un tel degr que les symboles sont interchangs, l'enthousiasme tant prsent comme le serpent sinueux, le scepticisme comme le Bouc du Sabbat. En d'autres termes, est atteint un tat o la destruction apporte autant de joie que la cration. (Comparez avec le Chapitre 46.) Au-del existe un tat d'esprit encore plus profond, qui est CELA.

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52 LE HARCLEMENT DU TAUREAU

Quatre-vingt-onze livres ai-je crit ; dans chacun d'eux ai-je pleinement expos LE GRAND UVRE, de Son tout Dbut jusqu' Sa Fin. Puis, pour finir, certains hommes vinrent me voir, disant : Matre ! Exposeznous LE GRAND UVRE, Matre ! Et je me tus. gnration de bavards ! qui vous dlivrera du Courroux qui est tomb sur vous ? Jaseurs, Babillards, Causeurs, Loquaces, Cancaniers, Agitateurs du Chiffon Rouge* qui attise la fureur dApis le Rdempteur, apprenez dabord ce quest uvrer ! et LE GRAND UVRE ne sera pas si loin !

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COMMENTAIRE (NB) 52 est BN, le nombre du Fils, Osiris-Apis, le Rdempteur, auquel le Matre (Fra. P.) s'identifie. Il saccorde un moment le plaisir de palper ses plaies ; et, s'en prenant sa gnration, la blesse de ses cornes. Les quatre-vingt-onze livres, notre avis, ne renvoient pas aux quatrevingt-onze chapitres de ce petit chef-duvre, ou mme aux nombreux volumes qu'il a rdigs, mais plutt au fait que 91 soit le nombre dAmen, sous-entendant la perfection de son uvre. Au dernier paragraphe se trouve une paronomase. "Mcher le chiffon rouge" est une expression dsignant le fait de parler sans objet et sans cesse, cependant qu'il est notoire qu'un vtement rouge provoquera la rage dun taureau. * N.D.T. : Chewers of the Red Rag signifie littralement Mcheurs du Chiffon Rouge. Il sagit dun jeu de mots portant sur lexpression to chew the rag, signifiant parler nen plus finir.

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53 LE SOURCIER

Une fois le tour du pr. Frre, la baguette sincline-t-elle ? Deux fois le tour du verger. Frre, la baguette sincline-t-elle ? Trois fois le tour de l'enclos. Fortement, faiblement, ruse, sacre, sincline, sincline, sincline ! Alors hennit le cheval dans 1enclos et vois ! ses ailes. Car celui qui trouve la SOURCE sous la terre fait courir dans le ciel ceux qui marchent sur terre. Cette SOURCE est triple ; d'eau, mais aussi d'acier, et des saisons*. Cet ENCLOS est aussi le Crapaud qui a le joyau entre ses yeux Aum Mani Padmen Hum ! (Protgez-nous du Mal !)

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COMMENTAIRE (N) Un sourcier est une personne pratiquant la divination, gnralement dans le but de dcouvrir de 1eau ou des minraux, grce aux vibrations d'une baguette de coudrier. Le pr reprsente la fleur de vie ; le verger son fruit. L'enclos, tant rserv aux animaux, symbolise la vie elle-mme. C'est-dire que la source secrte de la vie se trouve dans le lieu de la vie, do il rsulte que le cheval qui symbolise la vie animale ordinaire devient le cheval divin Pgase. Au paragraphe 6, nous voyons cette source identifie au phallus, car elle n'est pas uniquement une source d'eau mais est trs lastique, tandis que la rfrence aux saisons fait allusion aux clbres lignes de Lord Tennyson : "Au printemps un iris enjou se transforme en une colombe polie, Au Printemps la fantaisie d'un jeune homme doucement devient penses d'amour." - Locksley Hall. Au paragraphe 7, le lieu de la vie, l'univers des mes animales, est identifi au crapaud, qui "Horrible et venimeux, Dont la tte pourtant recle une pierre prcieuse" - Romo et Juliette** ce joyau tant l'tincelle divine dans l'homme, et en fait dans tout ce qui "vit et se meut et possde un tre". Remarquez cette phrase, qui est trs significative ; le mot "vit" excluant le royaume minral, les mots "se meut" le royaume vgtal, et lexpression "possde un tre" les animaux infrieurs, femme y compris. Ce "crapaud" et ce "joyau" sont en outre identifis au Lotus et au joyau de la fameuse expression bouddhiste, et cela semble suggrer que ce crapaud est le Yoni ; suggestion en outre renforce par la conclusion entre paranthses, "Protgeznous du mal", car, bien quil sagisse du lieu de la vie, de la voie de la grce, il peut tre ruineux. * N.D.T. : Spring signifie aussi bien source que printemps. ** N.D.T. : cette citation de William Shakespeare provient en fait de "As You Like It".116

54 INDISCRTIONS

Quarante-cinq apprentis sans travail ! Quinze compagnons sans travail ! Trois Matres sans travail ! Tous taient assis sur leur arrire-train, attendant le Rapport des Htes Passagers ; car LE MOT tait perdu. Voici le Rapport des Htes Passagers : LE MOT tait AMOUR23 ; et son nombre est Cent Onze. Alors chacun deux dit AMO24 ; car son nombre est Cent Onze. Chacun sortit la Truelle de son GIRON25, dont le nombre est Cent Onze. En outre, chacun appela la Desse NINA26 ; car Son nombre est Cent Onze. Mais en dpit de tout cela Luvre alla de travers ; car LE MOT DE LA LOI EST .

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COMMENTAIRE () Le titre de ce chapitre fait rfrence au devoir du Tuileur dans une Loge Bleue de Francs-Maons. Les nombres aux paragraphes 1 3 sont significatifs ; chaque MatreMaon est assist de 5 Compagnons, et chaque Compagnon de 3 Apprentis, comme si les Matres taient assis dans des pentagrammes, et les Compagnons dans des triangles. Cela peut faire rfrence au nombre de signes manuels chacun de ces degrs. La morale du chapitre est apparemment que la lettre mre a est une solution inadquate au Grand Problme. a est identifi au Yoni, car tous les symboles ici associs elle sont fminins, mais a est galement un nombre du Samadhi et du mysticisme, et la doctrine est donc que la Magick, dans ce sens le plus haut expliqu dans le Livre de la Loi, est la cl la plus vraie. NOTES* (23) L = 30, O = 70, V = 6, E = 5 = 111. (24) A = 1, M = 40, O = 70 = 111. (25) La truelle a la forme dun diamant ou Yoni. L = 30, A = 1, P = 80 = 111. (26) N = 50, 1 = 10, N = 50, A = 1= 111. * N.D.T. : LOVE = AMOUR, LAP = GIRON.

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55 LE TOURNESOL QUI SE FANE

LUnique Pense a disparu ; tout mon esprit fut mis en lambeaux : - non ! non ! ma tte fut broye en pte papier, et sur ce le Journal Quotidien fut imprim. Ainsi crivais-je, depuis que mon Unique Amour mavait t arrach. Je ne puis travailler : je ne puis penser : je cherche de la distraction ici : je cherche de la distraction l : mais voici toute ma vrit, moi qui aime ai perdu ; et comment puis-je regagner ? Je dois avoir de l'argent pour partir en Amrique. O Mage ! Sage ! Estime tes Gages, ou dans la Page de Ton Age est crite la Rage ! O ma chrie ! Nous n'aurions pas d dpenser Quatre-Vingt-Dix Livres au cours de ces Trois Semaines Paris !...Entaille ces Irrgularits sur ton bras laide dun merlin !

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COMMENTAIRE (NE) Le nombre 55 fait rfrence Malkuth, la Fiance ; il devra donc tre lu en relation avec les Chapitres 28, 29, 49. La "tournesol qui se fane" est le cur, qui a besoin de la lumire divine. Depuis que Jivatma fut spar de Paramatma, comme au paragraphe 2, non seulement l'Unit Divine est dtruite mais Daath, au lieu d'tre l'Enfant de Chokmah et Binah, devient l'Abme, et les Qliphoth font leur apparition. La seule conscience qui demeure est celle de la perte, et le dsir ardent dy remdier. Au paragraphe 3, on saperoit que cela est impossible, du fait (paragraphe 4) quil n'a pas pris les dispositions adquates pour retrouver ltat original avant de faire les divisions. Au paragraphe 5, on montre quil en est ainsi parce quon permet au plaisir doccasionner loubli de la chose rellement importante. Ceux qui se permettent de se prlasser en Samadhi le regrettent par la suite. Le dernier paragraphe indique quelles prcautions prendre pour viter cela. Le nombre 90 dans le dernier paragraphe n'est pas seulement un fait, mais relve du symbolisme ; 90 tant le nombre de Tzaddi, l'Etoile, considre dans son acception exotrique comme une femme nue, jouant prs d'un cours deau, entoure d'oiseaux et de papillons. Le merlin est recommand en lieu et place du rasoir habituel, car cest une arme plus vigoureuse. On ne peut tre trop svre en rprimandant toute hsitation dans luvre, tout cart du Sentier.

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56 F PROBLME AVEC DES JUMEAUX

Sainte, sainte, sainte, que NOTRE DAME des ETOILES soit Cinq Cent Cinquante-Cinq fois sainte ! Sainte, sainte, sainte, que NOTRE DAME qui chevauche LA BTE soit Cent Cinquante-Six fois sainte ! Sainte, sainte, sainte, que NOTRE DAME Isis sous Ses Millions de Noms, TouteMre, Genetrix-Meretrix, soit sainte le Nombre de Fois Ncessaire et Appropri ! Mais plus sainte pour moi que toutes Celles-l est LAYLAH, nuit et mort ; pour Elle je blasphme pareillement le fini et LInfini. FRATER PERDURABO ncrivit pas ainsi, mais le Diablotin Crowley en son Nom. Pour contrefaon, qu'il ptisse des Travaux Forcs durant Sept Ans ; ou quau moins il accomplisse Pranayama sur tout le chemin menant son foyer - son foyer ? non ! mais la maison de la prostitue qu'il n'aime pas. Car c'est LAYLAH qu'il aime Et cependant, qui sait lequel est Crowley, et lequel est FRATER PERDURABO ?

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COMMENTAIRE (NF) Le nombre du chapitre fait rfrence au Liber Legis, I, 24, car le paragraphe 1 fait rfrence Nuit. Les "jumeaux" du titre sont ceux mentionns au paragraphe 5. 555 est HADIT, HAD pel en entier. 156 est BABALON. Dans le paragraphe 4 se trouve le point essentiel du chapitre, Laylah y tant encore prsente, comme aux Chapitres 28, 29, 49 et 55. Le blasphme exotrique, auquel on fait allusion au dernier paragraphe, pourrait tre un arcane sotrique, car le Matre du Temple s'intresse Malkuth, puisque Malkuth est en Binah ; et aussi "Malkuth est en Kether, et Kether en Malkuth" ; et, pour l'Ipsissimus, la dissolution dans le corps de Nuit et une visite un bordel peuvent tre identiques.

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57 NZ LORNIT