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Résultats : 105 patients (âge médian 87 ans) sont inclus dans cette étude (65 patients de 80 à 89 ans et 45 de 90 ans et plus). Il existe une inversion du sex-ratio : 59 % de femmes (42 h/63 f). L’HTA, l’hyper- cholestérolémie sont les facteurs de risque prépondérants. Le délai douleur-appel au Samu est plus long que pour la PG : 1 h 22 (PG), 2 h 07 (PA) (sous groupe des plus de 90 ans 2 h 55). Le délai de prise en charge par l’UMH ne varie pas entre PA et PG. La décision pré hospita- lière de reperfusion est de 26,7 % (PA) versus 80 % (PG) (angioplastie dans 88,6 % des cas). Les complications préhospitalières sont l’OAP (36,2 %) et les troubles du rythme supra ventriculaire (21 %). L’hépa- rine n’est administrée que dans 40 % des cas, l’aspirine dans 83 % des cas. Les erreurs diagnostiques représentent 11,4 %. La mortalité à J30 est de 21 % (PA) versus 9,6 % (PG), (10,3 % pour les patients de 80 à 90 ans et 50 % pour les plus de 90 ans). L’administration d’héparine est liée à une diminution de la mortalité (14 % versus 21 %). Conclusion : L’application du traitement conventionnel de l’IDM et les décisions de reperfusion sont imparfaites. Dans cette étude, il apparaît que rien ne justifie une abstention thérapeutique ou modification de comportement au seul argument de l’âge. Cependant, chez les person- nes de plus de 90 ans, et vu le taux de la mortalité, les bénéfices des techniques agressives de reperfusion restent à démontrer. 344 PRISE EN CHARGE DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE DU PATIENT DE PLUS DE 75 ANS AU SERVICE D’ACCUEIL DES URGENCES S. Charpentier (1), N. Bizard (2), C. Sayag (1), M. Belhadj (1), L. Cordier (1), O. Azéma (1) (1) Département des Urgences, CHU de Toulouse, (2) Fédération de Cardiologie, CHU de Toulouse. Introduction : L’insuffisance cardiaque décompensée est un motif fré- quent et en augmentation de passage par les urgences, en particulier chez les personnes âgées. La prise en charge de ces patients devrait être multidisciplinaire dans les urgences et en aval. Méthode : Nous avons étudié rétrospectivement, les patients âgés de plus de 75 ans admis pour insuffisance cardiaque au SAU du 1 octobre 2001 au 30 septembre 2002 pour préciser leur épidémiologie et leur orientation. Résultats : 549 patients de plus de 75 ans ont été admis pour insuffi- sance cardiaque, soit 5,6 % des admissions de patients de plus de 75 ans, et 52 % des passages pour pathologie cardiaque. La moyenne d’âge est de 86 ans et 64 % sont des femmes. La durée moyenne de séjour est de 18 heures. Elle est de 11 heures si le patient est muté en cardiologie et de 26 heures s’il retourne à domicile. Les patients sont orientés en aval des urgences vers les cliniques privées (37 %), les services de gériatrie (20 %), le domicile (17 %), ou les services de cardiologie du CHU, siège du SAU (14 %) Le pourcentage d’hospitalisation en service de cardiologie des patients âgés de plus de 75 ans admis aux urgences pour ischémie myocardique ou trouble du rythme est respectivement de 45 % et 28 % pendant la même période. Le taux de ré hospitalisation sue la même période aux urgences pour une nouvelle décompensation est de 8,9 %. Discussion : Les patients pris en charge pour décompensation cardia- que au SAU sont très âgés. L’insuffisance cardiaque est la première cause d’hospitalisation cardiovasculaire après 75 ans. Peu de patients sont orientés directement dans les services de cardiologie du CHU après leur passage aux urgences. Les raisons en sont multiples : nombre insuffisant de lits de cardiologie, comorbidité nécessitant une prise en charge globale, difficulté pour faire sortir ces patients des services de cardiologie... Le taux de ré hospitalisation de 8,9 % ne tient pas compte des ré hospitalisations éventuelles hors du CHU. Conclusion : Les patients de plus de 75 ans passés par le SAU pour une insuffisance cardiaque ne bénéficient pas d’une prise en charge spécia- lisée multidisciplinaire (cardiogériatrique) en aval des urgences, . Une filière spécialisée multidisciplinaire permettrait une prise en charge optimale (éducation, suivi spécialisé) et diminuerait peut-être les ré hospitalisations de ces patients aux urgences. 345 L’INSUFFISANCE CARDIAQUE AIGUË (ICA) DU SUJET ÂGÉ AUX URGENCES P. Ray, M. Bennaceur,Y. Zhao, B. Riou Service d’Accueil des Urgences, Groupe Hospitalier de la Pitié Salpétrière, Paris. Introduction : L’ICA est une des premières causes d’hospitalisation du sujet âgé. Pourtant, l’ICA est peu connue [1]. Matériel et méthodes : Etude prospective à partir d’EPIDASA. a) patient > 80 ans avec une dyspnée aiguë, et un des critères suivants : c) fréquence respiratoire (FR) > 25/min, ou PaO2 < 70 mmHg, ou SpO2 < 92 % ou PaCO2 > 45 mmHg et pH < 7,35. Le diagnostic final était porté par des experts après relecture du dossier, et notamment des résultats du scanner thoracique sans injection, des explorations fonc- tionnelles respiratoires et de l’échocardiographie-Doppler, avec si pos- sible une évaluation fine de la dysfonction diastolique. Résultats : De Février 2001 à septembre 2002, 150 patients ont été inclus. Les caractéristiques principales étaient : âge = 87 ± 5 ans ; 60 % de femmes ; FC = 91 ± 24/min ; FR = 30 ± 7/min, SpO2 = 90 ± 10 % ; critère de gravité > 60 % ; PaO2 = 69 ± 24 mmHg ; PaCO2 = 41 ± 12 mmHg. Les facteurs favorisants d’ICA se répartissaient en pneumonie (22 %), décompensation de BPCO (20 %), embolie pulmo- naire (10 %), syndrome coronarien aigu (8 %), autres infections (3 %). La durée d’hospitalisation était de 14 ± 10 jours. La mortalité hospita- lière était de 29 %. Conclusion : Le tableau clinique des patients âgés avec une ICA sont fréquemment graves. La mortalité de l’ICA du sujet âgé est très impor- tante. 1. RICH. J Am Geriatr Soc 1997. 346 QUELLE PLACE POUR LE DOSAGE DU BNP DANS LES DYSPNÉES AIGUES DU SUJET ÂGÉ AUX URGENCES ? M. Pham, H. Juchet, S. Proust, A. Momo Bona, M. Dejeans, M. Galinier, D. Lauque Service d’accueil des urgences, Service de cardiologie, Hôpital de Rangueil, Toulouse. Dans le cadre du diagnostic des dyspnées aiguës aux urgences chez les personnes âgées, nous avons étudié dans quelles circonstances le dosage du Brain Natriuretic Peptide (BNP) pouvait être utile à l’urgen- tiste. Méthode : Etude prospective sur les dyspnées se présentant aux urgen- ces, d’âge supérieur à 70 ans et en l’absence des critères suivants : douleur thoracique, insuffisance rénale connue, traumatismes thoraci- ques, suspicion de tamponnade. Le dosage du BNP était fait à l’admis- sion mais le résultat non transmis au médecin urgentiste. Celui-ci éta- blissait un diagnostic selon les méthodes usuelles. Les dossiers ont été ensuite repris de façon rétrospective (en aveugle du résultat du BNP) avec classification des diagnostics selon des critères issus des travaux de Framingam pour l’insuffisance cardiaque (IC) en : IC pure, dyspnée d’origine respiratoire pure (ou autre diagnostic) et dyspnées mixtes (respiratoires sur terrain d’IC). La poussée d’IC est considérée comme certaine quand le BNP est > 300 pg/ml, possible si BNP compris entre 100 et 300 pg/ml. Un BNP < 100 pg/ml témoigne d’une absence d’IC. Résultats : 47 patients ont pu être inclus, dont 55 % d’hommes. L’âge moyen était de 79 ans. Le BNP est à 1 116,4 ± 1 075 pg/ml dans les dyspnées cardiaques pures (n = 31), 301,2 ± 162 pg/ml dans les dysp- nées mixtes (n = 7) et 47,6 ± 48 pg/ml (n = 9) dans les dyspnées autres. Quand l’urgentiste pose le diagnostic d’IC (pure ou mixte, n = 26), le BNP est > 100 pg/ml systématiquement. Par contre, quand celui-ci pose le diagnostic de dyspnée non cardiaque (n = 21), dans 50 % des cas le BNP est > 100 pg/ml. L’embolie pulmonaire (EP) s’accompagne d’une augmentation significative du BNP : dans 4 cas sur 5 le BNP est > 300 pg/ml et dans 1 cas entre 100 et 300 pg/ml. Elles ont toutes été diagnostiquées par l’urgentiste sans l’aide du BNP. 1S130 URGENCES 2004

345 L’insuffisance cardiaque aiguë (ICA) du sujet âgé aux urgences

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Page 1: 345 L’insuffisance cardiaque aiguë (ICA) du sujet âgé aux urgences

Résultats : 105 patients (âge médian 87 ans) sont inclus dans cetteétude (65 patients de 80 à 89 ans et 45 de 90 ans et plus). Il existe uneinversion du sex-ratio : 59 % de femmes (42 h/63 f). L’HTA, l’hyper-cholestérolémie sont les facteurs de risque prépondérants. Le délaidouleur-appel au Samu est plus long que pour la PG : 1 h 22 (PG),2 h 07 (PA) (sous groupe des plus de 90 ans 2 h 55). Le délai de prise encharge par l’UMH ne varie pas entre PA et PG. La décision pré hospita-lière de reperfusion est de 26,7 % (PA) versus 80 % (PG) (angioplastiedans 88,6 % des cas). Les complications préhospitalières sont l’OAP(36,2 %) et les troubles du rythme supra ventriculaire (21 %). L’hépa-rine n’est administrée que dans 40 % des cas, l’aspirine dans 83 % descas. Les erreurs diagnostiques représentent 11,4 %. La mortalité à J30est de 21 % (PA) versus 9,6 % (PG), (10,3 % pour les patients de 80 à90 ans et 50 % pour les plus de 90 ans). L’administration d’héparine estliée à une diminution de la mortalité (14 % versus 21 %).

Conclusion : L’application du traitement conventionnel de l’IDM et lesdécisions de reperfusion sont imparfaites. Dans cette étude, il apparaîtque rien ne justifie une abstention thérapeutique ou modification decomportement au seul argument de l’âge. Cependant, chez les person-nes de plus de 90 ans, et vu le taux de la mortalité, les bénéfices destechniques agressives de reperfusion restent à démontrer.

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PRISE EN CHARGE DE L’INSUFFISANCECARDIAQUE DU PATIENT DE PLUS DE 75 ANS AUSERVICE D’ACCUEIL DES URGENCES

S. Charpentier (1), N. Bizard (2), C. Sayag (1), M. Belhadj(1), L. Cordier (1), O. Azéma (1)

(1) Département des Urgences, CHU de Toulouse, (2)Fédération de Cardiologie, CHU de Toulouse.

Introduction : L’insuffisance cardiaque décompensée est un motif fré-quent et en augmentation de passage par les urgences, en particulierchez les personnes âgées. La prise en charge de ces patients devrait êtremultidisciplinaire dans les urgences et en aval.

Méthode : Nous avons étudié rétrospectivement, les patients âgés deplus de 75 ans admis pour insuffisance cardiaque au SAU du 1 octobre2001 au 30 septembre 2002 pour préciser leur épidémiologie et leurorientation.

Résultats : 549 patients de plus de 75 ans ont été admis pour insuffi-sance cardiaque, soit 5,6 % des admissions de patients de plus de 75ans, et 52 % des passages pour pathologie cardiaque. La moyenne d’âgeest de 86 ans et 64 % sont des femmes. La durée moyenne de séjour estde 18 heures. Elle est de 11 heures si le patient est muté en cardiologieet de 26 heures s’il retourne à domicile. Les patients sont orientés enaval des urgences vers les cliniques privées (37 %), les services degériatrie (20 %), le domicile (17 %), ou les services de cardiologie duCHU, siège du SAU (14 %) Le pourcentage d’hospitalisation en servicede cardiologie des patients âgés de plus de 75 ans admis aux urgencespour ischémie myocardique ou trouble du rythme est respectivement de45 % et 28 % pendant la même période. Le taux de ré hospitalisationsue la même période aux urgences pour une nouvelle décompensationest de 8,9 %.

Discussion : Les patients pris en charge pour décompensation cardia-que au SAU sont très âgés. L’insuffisance cardiaque est la premièrecause d’hospitalisation cardiovasculaire après 75 ans. Peu de patientssont orientés directement dans les services de cardiologie du CHU aprèsleur passage aux urgences. Les raisons en sont multiples : nombreinsuffisant de lits de cardiologie, comorbidité nécessitant une prise encharge globale, difficulté pour faire sortir ces patients des services decardiologie... Le taux de ré hospitalisation de 8,9 % ne tient pas comptedes ré hospitalisations éventuelles hors du CHU.

Conclusion : Les patients de plus de 75 ans passés par le SAU pour uneinsuffisance cardiaque ne bénéficient pas d’une prise en charge spécia-lisée multidisciplinaire (cardiogériatrique) en aval des urgences, . Unefilière spécialisée multidisciplinaire permettrait une prise en chargeoptimale (éducation, suivi spécialisé) et diminuerait peut-être les réhospitalisations de ces patients aux urgences.

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L’INSUFFISANCE CARDIAQUE AIGUË (ICA) DUSUJET ÂGÉ AUX URGENCESP. Ray, M. Bennaceur, Y. Zhao, B. RiouService d’Accueil des Urgences, Groupe Hospitalier de laPitié Salpétrière, Paris.

Introduction : L’ICA est une des premières causes d’hospitalisation dusujet âgé. Pourtant, l’ICA est peu connue [1].Matériel et méthodes : Etude prospective à partir d’EPIDASA. a)patient > 80 ans avec une dyspnée aiguë, et un des critères suivants : c)fréquence respiratoire (FR) > 25/min, ou PaO2 < 70 mmHg, ouSpO2 < 92 % ou PaCO2 > 45 mmHg et pH < 7,35. Le diagnostic finalétait porté par des experts après relecture du dossier, et notamment desrésultats du scanner thoracique sans injection, des explorations fonc-tionnelles respiratoires et de l’échocardiographie-Doppler, avec si pos-sible une évaluation fine de la dysfonction diastolique.Résultats : De Février 2001 à septembre 2002, 150 patients ont étéinclus. Les caractéristiques principales étaient : âge = 87 ± 5 ans ; 60 %de femmes ; FC = 91 ± 24/min ; FR = 30 ± 7/min, SpO2 = 90 ± 10 % ;critère de gravité > 60 % ; PaO2 = 69 ± 24 mmHg ; PaCO2 =41 ± 12 mmHg. Les facteurs favorisants d’ICA se répartissaient enpneumonie (22 %), décompensation de BPCO (20 %), embolie pulmo-naire (10 %), syndrome coronarien aigu (8 %), autres infections (3 %).La durée d’hospitalisation était de 14 ± 10 jours. La mortalité hospita-lière était de 29 %.Conclusion : Le tableau clinique des patients âgés avec une ICA sontfréquemment graves. La mortalité de l’ICA du sujet âgé est très impor-tante.

1. RICH. J Am Geriatr Soc 1997.

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QUELLE PLACE POUR LE DOSAGE DU BNP DANSLES DYSPNÉES AIGUES DU SUJET ÂGÉ AUXURGENCES ?M. Pham, H. Juchet, S. Proust, A. Momo Bona,M. Dejeans, M. Galinier, D. LauqueService d’accueil des urgences, Service de cardiologie,Hôpital de Rangueil, Toulouse.

Dans le cadre du diagnostic des dyspnées aiguës aux urgences chez lespersonnes âgées, nous avons étudié dans quelles circonstances ledosage du Brain Natriuretic Peptide (BNP) pouvait être utile à l’urgen-tiste.Méthode : Etude prospective sur les dyspnées se présentant aux urgen-ces, d’âge supérieur à 70 ans et en l’absence des critères suivants :douleur thoracique, insuffisance rénale connue, traumatismes thoraci-ques, suspicion de tamponnade. Le dosage du BNP était fait à l’admis-sion mais le résultat non transmis au médecin urgentiste. Celui-ci éta-blissait un diagnostic selon les méthodes usuelles. Les dossiers ont étéensuite repris de façon rétrospective (en aveugle du résultat du BNP)avec classification des diagnostics selon des critères issus des travauxde Framingam pour l’insuffisance cardiaque (IC) en : IC pure, dyspnéed’origine respiratoire pure (ou autre diagnostic) et dyspnées mixtes(respiratoires sur terrain d’IC). La poussée d’IC est considérée commecertaine quand le BNP est > 300 pg/ml, possible si BNP compris entre100 et 300 pg/ml. Un BNP < 100 pg/ml témoigne d’une absence d’IC.Résultats : 47 patients ont pu être inclus, dont 55 % d’hommes. L’âgemoyen était de 79 ans. Le BNP est à 1 116,4 ± 1 075 pg/ml dans lesdyspnées cardiaques pures (n = 31), 301,2 ± 162 pg/ml dans les dysp-nées mixtes (n = 7) et 47,6 ± 48 pg/ml (n = 9) dans les dyspnées autres.Quand l’urgentiste pose le diagnostic d’IC (pure ou mixte, n = 26), leBNP est > 100 pg/ml systématiquement. Par contre, quand celui-ci posele diagnostic de dyspnée non cardiaque (n = 21), dans 50 % des cas leBNP est > 100 pg/ml. L’embolie pulmonaire (EP) s’accompagne d’uneaugmentation significative du BNP : dans 4 cas sur 5 le BNP est> 300 pg/ml et dans 1 cas entre 100 et 300 pg/ml. Elles ont toutes étédiagnostiquées par l’urgentiste sans l’aide du BNP.

1S130 URGENCES 2004