3
FéVRIER – MARS 2011 VOL. 58 N° 1 QUÉBEC PHARMACIE 13 WWW.PROFESSIONSANTE.CA Traitement des problèmes buccaux – Produits en vente libre (1 re partie) Sensation de brûlure dans la bouche, gros bouton de fièvre sur les lèvres... Les gens souffrant de problèmes à la bouche consultent fréquemment leur pharmacien, en quête de soulagement. Or, dans la majorité des cas, il existe des produits en vente libre offrant un traitement efficace. Ainsi, dans cet article, qui sera publié en deux parties, nous nous attarderons davantage sur trois de ces problè- mes : les aphtes buccaux (première partie), ainsi que l’herpès labial et la xérostomie (deuxième partie). Présentation clinique des aphtes buccaux Les aphtes, aussi appelés « ulcères » ou « stoma- tite aphteuse récurrente », représentent un pro- blème auquel nous sommes souvent confrontés en pharmacie. Les aphtes sont assez fréquents, puisque près de 20 % de la population en souffre de façon répétitive à un moment donné 1 . La pré- valence est de 5 % à 25 %, avec un taux de récur- rence de 50 % en trois mois 2 . La stomatite aph- teuse est un problème très dérangeant, car elle cause de la douleur, parfois très intense. Elle gêne la mastication, la déglutition ainsi que la parole, jusqu’à les rendre pénibles 3,7 . Les aphtes sont en général ronds ou ovales, entourés par un halo érythémateux, et sont recouverts d’une pseudomembrane blanche ou jaune, parfois grise 1,4,5 . Ils peuvent être classés en trois catégo- ries : la forme mineure, la forme majeure et la forme herpétiforme 1,2,4-6 . La forme mineure comprend 75 % à 85 % des cas et présente un à cinq aphtes, chacun ayant un diamètre de moins de 1 cm. Ils guérissent en général de façon spontanée en 7 à 14 jours 1,2,4-6 . On les retrouve principalement sur les parties non kératinisées de la muqueuse des lèvres, sur les joues et sous la langue ou sur le côté. Ils sont rarement situés au niveau du palet ou du dos de la langue 4,5,7 . Lorsque les lésions ont un diamètre plus grand que 1 cm et prennent plus de deux semaines à guérir, il s’agit de la forme majeure. Ils représentent 10 % à 15 % des cas, sont souvent accompagnés de fièvre et peuvent laisser des cicatrices 4,5,6 . La forme herpétiforme, soit 5 % à 10 % des cas, se présente comme une zone ulcé- reuse composée de 5 à 100 minuscules ulcères (1 à 3 mm) regroupés 4,5,6 . Elle persiste entre une semaine et deux mois. Ces ulcères peuvent être confondus avec le virus de l’herpès simplex 4 . Seule la présentation est semblable puisque le virus n’est pas, ici, en cause 7 . Étant donné que cette manifestation est la plus commune et la seule que l’on puisse traiter en vente libre, nous parlerons surtout de la forme mineure. Étiologie Les causes de la stomatite aphteuse récurrente ne sont pas très claires et il est très difficile d’éta- blir des facteurs de risque 4,5 . Environ 40 % des patients ont une histoire familiale de stomatite aphteuse 5 . De plus, elle est plus fréquente chez les femmes, chez les gens âgés de moins de 40 ans (encore plus chez les enfants et les adoles- cents), chez les personnes de race blanche et chez les non-fumeurs 1,2,4-6 . Les facteurs déclen- chants semblent provenir surtout des compor- tements et des habitudes de vie : traumatisme local, stress et anxiété, cessation tabagique, changements hormonaux. Près de 20 % des per- sonnes atteintes disent qu’une blessure est à l’origine de leur aphte 7 . Un stress situationnel ou émotionnel précède 60 % des premiers cas de stomatite et est impliqué dans 21 % des épisodes récurrents 7 . Nommons aussi les allergies ali- mentaires (des anticorps au lait de vache et aux protéines bovines ont été détectés dans la salive de plusieurs patients), la sensibilité à certains agents de conservation (l’acide benzoïque et le cinnamaldéhyde) ou à des agents utilisés dans les dentifrices, comme le dodécylsulfate de sodium (cette hypothèse est pourtant contes- tée) 2,4,5,6,7 . De plus, les aphtes peuvent être provo- qués par certains médicaments, tels que les anti- néoplasiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les ß-bloquants, les inhibi- teurs de l’enzyme de conversion de l’angioten- sine (IECA) (spécialement le captopril) et les bisphosphonates 2,5,6,7 . L’hypothèse d’une origine virale ou bactérienne a été soulevée, mais elle s’est révélée fausse 7 . Des ulcères avec une présentation clinique similaire, mais ne guérissant pas de façon spon- tanée avec le temps peuvent être reliés à une autre maladie, comme le syndrome de Behçet (vascularite systémique des petits vaisseaux qui cause aussi des lésions génitales, cutanées et ophtalmiques), à une maladie inflammatoire intestinale ou à une maladie inflammatoire chronique. Les facteurs de risque comprennent aussi le VIH et autres déficits immunitaires 1,2,5,6,7 . Prévention Des mesures peuvent être prises pour tenter de diminuer la fréquence des aphtes. Premièrement, il faut veiller particulièrement à ne pas se blesser ou causer des irritations. Pour ce faire, on utilise une brosse à dents à soie souple et on évite de se mordiller les joues. De plus, on évite de parler en mangeant et on mastique lentement pour éviter Texte rédigé par Catherine Lambert, B. Pharm., Pharmacie François Otis et Alexandre Deslauriers. Texte original soumis le 16 septembre 2010. Texte final remis le 22 novembre 2010. Révision : Julie Martineau, B. Pharm. (Pharmacie J. Martineau, J. Riberdy et associés), et Nancy Desmarais, B. Pharm. (Pharmacie Jean-François Martel). À VOTRE SERVICE SANS ORDONNANCE

À sans ordonnanCe Traitement des problèmes buccaux ... · anesthésique topique, une lotion buccale anti - septique ou un corticostéroïde topique, alors que 30 % ont opté pour

Embed Size (px)

Citation preview

Février – mars 2011 vol. 58 n° 1 Québec Pharmacie 13www.proFessionsante.ca

Traitement des problèmes buccaux – Produits en vente libre (1re partie)

Sensation de brûlure dans la bouche, gros bouton de fièvre sur les lèvres... Les gens souffrant de problèmes à la bouche consultent fréquemment leur pharmacien, en quête de soulagement. Or, dans la majorité des cas, il existe des produits en vente libre offrant un traitement efficace. Ainsi, dans cet article, qui sera publié en deux parties, nous nous attarderons davantage sur trois de ces problè-mes : les aphtes buccaux (première partie), ainsi que l’herpès labial et la xérostomie (deuxième partie).

Présentation clinique des aphtes buccauxLes aphtes, aussi appelés « ulcères » ou « stoma-tite aphteuse récurrente », représentent un pro-blème auquel nous sommes souvent confrontés en pharmacie. Les aphtes sont assez fréquents, puisque près de 20 % de la population en souffre de façon répétitive à un moment donné1. La pré-valence est de 5 % à 25 %, avec un taux de récur-rence de 50 % en trois mois2. La stomatite aph-teuse est un problème très dérangeant, car elle cause de la douleur, parfois très intense. Elle gêne la mastication, la déglutition ainsi que la parole, jusqu’à les rendre pénibles3,7. Les aphtes sont en général ronds ou ovales, entourés par un halo érythémateux, et sont recouverts d’une pseudomembrane blanche ou jaune, parfois grise1,4,5. Ils peuvent être classés en trois catégo-ries : la forme mineure, la forme majeure et la forme herpétiforme1,2,4-6.

La forme mineure comprend 75 % à 85 % des cas et présente un à cinq aphtes, chacun ayant un diamètre de moins de 1 cm. Ils guérissent en général de façon spontanée en 7 à 14 jours1,2,4-6. On les retrouve principalement sur les parties non kératinisées de la muqueuse des lèvres, sur les joues et sous la langue ou sur le côté. Ils sont rarement situés au niveau du palet ou du dos de la langue4,5,7. Lorsque les lésions ont un diamètre plus grand que 1 cm et prennent plus de deux semaines à guérir, il s’agit de la forme majeure. Ils représentent 10 % à 15 % des cas, sont souvent accompagnés de fièvre et peuvent laisser des cicatrices4,5,6. La forme herpétiforme, soit 5 % à 10 % des cas, se présente comme une zone ulcé-reuse composée de 5 à 100 minuscules ulcères (1 à 3 mm) regroupés4,5,6. Elle persiste entre une semaine et deux mois. Ces ulcères peuvent être confondus avec le virus de l’herpès simplex4. Seule la présentation est semblable puisque le virus n’est pas, ici, en cause7. Étant donné que cette manifestation est la plus commune et la seule que l’on puisse traiter en vente libre, nous parlerons surtout de la forme mineure.

étiologieLes causes de la stomatite aphteuse récurrente ne sont pas très claires et il est très difficile d’éta-blir des facteurs de risque4,5. Environ 40 % des patients ont une histoire familiale de stomatite

aphteuse5. De plus, elle est plus fréquente chez les femmes, chez les gens âgés de moins de 40 ans (encore plus chez les enfants et les adoles-cents), chez les personnes de race blanche et chez les non-fumeurs1,2,4-6. Les facteurs déclen-chants semblent provenir surtout des compor-tements et des habitudes de vie : traumatisme local, stress et anxiété, cessation tabagique, changements hormonaux. Près de 20 % des per-sonnes atteintes disent qu’une blessure est à l’origine de leur aphte7. Un stress situationnel ou émotionnel précède 60 % des premiers cas de stomatite et est impliqué dans 21 % des épisodes récurrents7. Nommons aussi les allergies ali-mentaires (des anticorps au lait de vache et aux protéines bovines ont été détectés dans la salive de plusieurs patients), la sensibilité à certains agents de conservation (l’acide benzoïque et le cinnamaldéhyde) ou à des agents utilisés dans les dentifrices, comme le dodécylsulfate de sodium (cette hypothèse est pourtant contes-tée)2,4,5,6,7. De plus, les aphtes peuvent être provo-qués par certains médicaments, tels que les anti-néoplasiques, les anti-inf lammatoires non stéroïdiens (AINS), les ß-bloquants, les inhibi-teurs de l’enzyme de conversion de l’angioten-sine (IECA) (spécialement le captopril) et les bisphosphonates2,5,6,7. L’hypothèse d’une origine virale ou bactérienne a été soulevée, mais elle s’est révélée fausse7.

Des ulcères avec une présentation clinique similaire, mais ne guérissant pas de façon spon-tanée avec le temps peuvent être reliés à une autre maladie, comme le syndrome de Behçet (vascularite systémique des petits vaisseaux qui cause aussi des lésions génitales, cutanées et ophtalmiques), à une maladie inflammatoire intestinale ou à une maladie inflammatoire chronique. Les facteurs de risque comprennent aussi le VIH et autres déficits immunitaires1,2,5,6,7.

PréventionDes mesures peuvent être prises pour tenter de diminuer la fréquence des aphtes. Premièrement, il faut veiller particulièrement à ne pas se blesser ou causer des irritations. Pour ce faire, on utilise une brosse à dents à soie souple et on évite de se mordiller les joues. De plus, on évite de parler en mangeant et on mastique lentement pour éviter

Texte rédigé par Catherine Lambert, B. Pharm., Pharmacie François Otis et Alexandre Deslauriers.

Texte original soumis le 16 septembre 2010.

Texte final remis le 22 novembre 2010.

Révision : Julie Martineau, B. Pharm. (Pharmacie J. Martineau, J. Riberdy et associés), et Nancy Desmarais, B. Pharm. (Pharmacie Jean-François Martel).

À vOtre Service sans ordonnanCe

14 Québec Pharmacie vol. 58 n° 1 Février – mars 2011

de se mordre. Deuxièmement, il est important d’avoir une bonne hygiène buccale. Les lotions buccales antibactériennes (ListerineMD, ScopeMD), utilisées en prévention, pourraient peut-être diminuer la fréquence des récidives6. Toutefois, les lotions buccales commerciales contenant de l’alcool sont à éviter en présence de lésions, car elles peuvent occasionner une sensation de brû-lure et augmenter l’irritation2. De plus, le patient devrait essayer de connaître ses intolérances ali-mentaires et éviter les aliments en cause2,4,6. Si on soupçonne une intolérance au dodécylsulfate de sodium, détergent utilisé dans les dentifrices, il convient d’employer un dentifrice qui n’en contient pas (p. ex., BiotèneMD)2.

Des déficiences en fer, en vitamine B1, B2, B6 et B12, en acide folique et en zinc ont été rapportées chez près de 20 % des patients1,2,4,5,7. Certains auteurs suggèrent que la correction des déficits pourrait régler le problème chez ces patients2. Toutefois, d’autres affirment que la prise de sup-pléments (éléments déficients identifiés, fer ou multivitamines) n’a montré aucune améliora-tion de la guérison ou de la fréquence des ulcè-res, mis à part peut-être la vitamine B12

4,8.En effet, une étude à double insu a cherché à

évaluer l’efficacité de la vitamine B12 dans le trai-tement de la stomatite aphteuse récurrente8. L’ étude d’une durée de six mois a comparé trois marqueurs : la durée des poussées, le nombre de lésions et le niveau de douleur ressenti chez un total de 58 patients. Aucun d’entre eux n’avait un réel déficit en vitamine B12 au départ. Les patients du groupe intervention recevaient un comprimé sublingual de 1000 mcg de vitamine B12 une fois par jour. Les résultats ont démontré une légère diminution des trois critères dans les deux grou-pes durant les quatre premiers mois, mais la diminution était significativement plus impor-tante dans le groupe intervention après cinq mois et six mois de traitement. De plus, 55 % des patients du groupe intervention, ainsi que 16 % du groupe témoin ont atteint le statut « pas d’aph-tes » au cours des deux derniers mois (p < 0,01). La vitamine B12 semble donc un traitement sim-ple et peu coûteux pour les patients souffrant de stomatite aphteuse récurrente, quel que soit le niveau sérique au départ8. Malheureusement, rien n’indique la tendance après six mois. Nous aurons besoin de plus amples données afin de conclure sur son efficacité à long terme.

TraitementsLes traitements que vous pourrez suggérer et les conseils que vous donnerez visent d’abord et avant tout à soulager la douleur, étant donné que les aphtes guérissent habituellement d’eux-mêmes2,4. Il sera important d’adresser les

patients à un médecin si les aphtes sont accom-pagnés de fièvre, de rougeurs aux yeux, de dou-leurs articulaires ou de diarrhées à cause du lien possible avec une maladie inflammatoire et/ou auto-immune6. Il en est de même pour les patients qui présentent des récurrences très fré-quentes ou des lésions d’ulcérations durables. Le médecin pourrait décider de procéder à une biopsie si un ulcère tarde à guérir6.

Une étude récente menée sous la forme d’un sondage visant à déterminer la prévalence des traitements utilisés par les patients atteints de stomatite aphteuse récurrente montre que 50 % d’entre eux ont tenté un traitement, quel qu’il soit9. Parmi ceux-ci, plus de 50 % ont utilisé un anesthésique topique, une lotion buccale anti-septique ou un corticostéroïde topique, alors que 30 % ont opté pour des méthodes dites « alternatives » ou « traditionnelles », telles que des solutions à base de citron et d’eau chaude, des solutions à base d’eau et de sel, et autres pro-duits naturels9.

mesures non pharmacologiquesLorsque des lésions sont présentes, nous pou-vons conseiller aux patients certaines mesures non pharmacologiques permettant de dimi-nuer la douleur, à savoir :■ Éviter les aliments durs (rôties, tous les types

de noix, croustilles)2,4,5,6;■ Éviter les aliments acides (p. ex., agrumes,

tomates, fraises, boissons gazeuses), irritants (p. ex., chocolat, café, alcool), mets salés ou épicés (p. ex., poivre, curry)2,4;

■ Laisser fondre un glaçon sur l’ulcère2,6;■ Se rincer la bouche avec une solution consti-

tuée de 250 ml d’eau, une cuillerée à thé de sel et une cuillerée à thé de bicarbonate de soude2,6;

■ Se rincer la bouche avec une solution consti-tuée de 500 ml (2 tasses) d’eau et une cuillerée à soupe (15 ml) de peroxyde d’hydrogène (on peut suggérer le produit Peroxyl®)6.

Traitements en vente libreCertaines mesures pourront aussi aider à soula-ger les douleurs dues à la stomatite aphteuse à l’aide de produits disponibles sans ordon-nance :■ Se rincer la bouche avec une solution consti-

tuée d’un sachet de perborate de sodium monohydraté (Amosan®) dilué dans 30 ml d’eau3. Il libère du peroxyde d’hydrogène pendant l’utilisation et aide ainsi à prévenir la colonisation de certaines bactéries;

■ Recouvrir les ulcères avec une pommade émolliente (p. ex., Orabase®) pour protéger la muqueuse2,4,6. Pour augmenter son efficacité,

assécher d’abord la partie à traiter, puis appli-quer avec un coton-tige. Éviter de manger ou de boire 30 minutes après l’application2,4;

■ Recouvrir d’une pommade ou d’un gel anal-gésique (p. ex., Oragel® ou Oragard®)2,4. Ils sont moins appropriés en raison du risque d’hypersensibilité à la benzocaïne. De plus, les patients pourraient être portés à ne pas faire attention et à mordiller volontairement ou non les lésions;

■ Les corticostéroïdes topiques sont la première ligne de traitement. La triamcinilone acéto-nide présente dans une pâte de carboxymé-thyl cellulose (Kenalog Orabase®) est dispo-nible sous ordonnance seulement. Certains auteurs extrapolent cet usage aux crèmes d’hydrocortisone et recommandent l’appli-cation d’une crème d’hydrocortisone 0,5 % (Cortate®) 4 fois par jour5. Toutefois, la puis-sance n’ est pas comparable et le véhicule ne permet pas une application efficace sur la muqueuse;

■ Badigeonner les aphtes avec du lait de magné-sie 2 à 3 fois par jour6;

■ L’ emploi de la teinture de myrrhe pour sou-lager l’inf lammation des muqueuses est reconnu par la Commission E et l’ESCOP (European Scientific Cooperative on Phy-totherapy)6. On l’utilise pour ses effets anti-septiques et cicatrisants. On peut appliquer de la teinture de myrrhe non diluée à l’aide d’un coton-tige 2 à 3 fois par jour ou se rin-cer la bouche avec une solution constituée de 30 ml d’eau tiède et de 10 à 15 gouttes de teinture de myrrhe;

■ Prendre de l’acétaminophène au besoin selon les doses habituelles6.

Étant donné que cet article porte sur les traite-ments disponibles sans ordonnance, nous n’éla-borerons pas sur les traitements prescrits. Men-tionnons simplement que les corticostéroïdes topiques (Kenalog Orabase®) peuvent diminuer l’intensité des douleurs, ainsi que la durée des lésions2,5,7. Les lotions buccales à base de chlo-rhexidine (Peridex®, Periogard®) pourraient diminuer l’intensité des douleurs1,5, alors que d’autres auteurs ne mentionnent aucune diffé-rence2,7. Malgré tout, aucun de ces traitements ne peut diminuer l’incidence des aphtes buccaux.

En résumé, la stomatite aphteuse est un pro-blème commun. Malheureusement, aucune donnée ne permet d’établir des causes précises ni d’identifier des traitements préventifs très effica-ces. Nous devons donc aider les patients à déter-miner les facteurs précipitants et à les éviter. L’automédication aura un rôle à jouer principale-ment dans le soulagement des symptômes. ■

À vOtre Service sans ordonnanCe

20 % des personnes atteintes disent qu’une blessure est à l’origine de leur aphte buccal et 60 % disent que la cause est le stress.

www.proFessionsante.ca Février – mars 2011 vol. 58 n° 1 Québec Pharmacie 15

traitement des problèmes buccaux – produits en vente libre (1re partie)

Questions de formation Continue

Veuillez reporter vos réponses dans le formulaire de la page 50

3) Parmi les énoncés suivants, lequel est faux ?a. les aphtes se retrouvent principalement sur les parties non

kératinisées de la muqueuse des lèvres, sur les joues, sous la langue et sur le côté de cette dernière.

b. le dodécylsulfate de sodium est un agent reconnu pour augmenter la fréquence des aphtes.

c. pour augmenter l’efficacité des pommades, telles que l’orabase, il faut assécher d’abord la partie à traiter et appliquer la pommade avec un coton-tige. évitez de manger ou de boire 30 minutes après l’application.

D. la teinture de myrrhe peut être suggérée, car elle a des effets antiseptiques et cicatrisants.

e. 50 % des patients atteints d’aphtes buccaux tentent de se traiter.

4) À propos de la vitamine b12, lequel des énoncés suivants

est vrai ?a. son emploi doit être suggéré seulement si le niveau sérique

au départ est sous la normale.b. Dans une étude sur l’efficacité de la vitamine B

12, 55 %

des patients du groupe intervention ont atteint le statut « pas d’aphtes » au cours des cinquième et sixième mois.

c. son effet atteint un plateau et reste stable après six mois.D. Un supplément de vitamine B

12 réduira le nombre

de lésions, mais pas leur durée.e. tous les énoncés sont faux.

NOS PHARMACIENS REMPLAÇANTS SONT MAUVAIS DANSLE DÉPANNAGE...mais ils sont excellents pour assurer

un remplacement rigoureux.

ON VEILLE SUR VOUS ! excel-pharma.ca

références1. chi ac, Gonsalves Wc, Neville bW. common oral

lesions : part i. superficial mucosal lesions. American Family Physician 2007; 75: 501-6.

2. mac cara me. aphtous Ulcers (canker sores). Dans : repchinsky c. Patient Self Care : Helping patients make therapeutic choices, 1re édition. ottawa; can-adian pharmacist association 2002: 779-85.

3. Pray WS. advising patients about oral ulcers. U.S. Pharmacist 2000; 25: 15.

4. messadi DV, Younay F. aphthous ulcers. Dermato-logic therapy 2010; 23: 281-90.

5. medscape emedecine. aphthous ulcers. [en ligne. page consultée le 31 juillet 2010.] www.emedicine.medscape.com/article/897080.

6. Passeport Santé. aphtes. [en ligne. page consultée le 31 juillet 2010.] www.passeportsante.net/fr/maux/problemes/fiche.aspx?doc=aphtes_pm.

7. barrons rW. treatment strategies for recurrent oral aph-thous ulcers. Am J Health-Syst Pharm 2001; 58: 41-50.

8. Freud T, Volkov i, rudoy i, et coll. effectiveness of vitamine B

12 in treating recurrent aphthous stoma-

titis : a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. The Journal of the American Board of Family Medicine 2009; 22: 9-16.

9. Sawair Fa. recurrent aphthous stomatitis : Do we know what patients are using to treat the ulcers ? J Alter Complement Med 2010; 16: 651-5.