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68 e Congrès de la Société franc ¸ aise de médecine interne, Saint-Malo, 12–14 décembre 2013 / La Revue de médecine interne 34S (2013) A80–A180 A165 négatif. Le scanner abdominopelvien a objectivé seulement une ascite de grande abondance et pas d’autres anomalies et le doppler a trouvé des veines sus-hépatiques perméables. La colonoscopie était difficile à faire à cause de l’abondance de l’ascite. Une cœlioscopie diagnostique a mis en évidence une ascite de moyenne abondance séreuse avec innombrables vésicules libres fixées au péritoine, une conversion en laparotomie réalisée pour mieux explorer le péritoine a montré un appendice friable, perforé, faisant sourdre un liquide gélatineux. L’examen anatomopathologique a conclu à un mucocèle appen- diculaire rompue avec présence d’un adénome appendiculaire festonné avec dysplasie de bas grade et un pseudo-myxome péri- tonéal avec présence d’implants épithéliaux non invasifs de même aspect que celui du revêtement appendiculaire définissant la mala- die gélatineuse de péritoine. Après l’appendicectomie et une chirurgie de cytoréduction, la patiente a été programmée pour une chimiothérapie. Conclusion.– Notre observation nous mène à penser au pseudo- myxome péritonéal devant une ascite exsudative dont l’enquête étiologique reste négative avant la cœlioscopie et avertir le chirur- gien sur la possibilité d’un pseudo-myxome péritonéal pour une prise en charge adéquate. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.298 CA176 Adénocarcinome colique et acrométastase du talus K. Maatallah , K. Ben Abdelghani , L. Souabni , A. Ben Tekaya , S. Kassab , A. Laatar , L. Zakraoui Rhumatologie, centre hospitalo-universitaire Mongi Slim, Tunis, Tunisie Introduction.– Les métastases des mains et des pieds (acrométas- tase) sont inhabituelles. Les métastases des pieds représentent 0,1 % de toutes les localisations secondaires. Au départ, le tableau cli- nique peut être trompeur retardant ainsi le diagnostic. Patients et méthodes.– Nous rapportons l’observation originale de métastase du talus d’origine digestive, mimant une talalgie. Observation.– Mme Z.S., âgée de 63 ans, a consulté pour une talal- gie gauche évoluant depuis 2 mois, d’intensité progressive, d’allure inflammatoire et résistante au traitement médical. L’interrogatoire ne révélait pas de notion de traumatisme. Il y à un an, elle a présenté un adénocarcinome de la jonction recto-sigmoïdienne classée pT3-N1-M0 selon la classification TNM. Elle a eu alors une hemicolectomie gauche avec résection et anastomose colo-rectale sans traitement adjuvant. Six mois plus tard, elle a développé des métastases pulmonaires, qui ont été traitées par chimiothérapie. L’examen révélait une douleur à la pression du talon gauche. Il n’y avait pas de signes inflammatoires en regard ni d’ulcération cutanée. La mobilisation de la cheville n’était pas douloureuse. En revanche, l’articulation sous-talienne était limitée et de mobi- lisation douloureuse. L’imagerie standard a objectivé une large lésion hétérogène du talus gauche à prédominance lytique, ne s’accompagnant pas de rupture de la corticale. Il existait un épais- sissement des parties molles en regard. La scintigraphie osseuse a montré un foyer de fixation intense localisée au talus gauche. L’imagerie par résonance magnétique du pied a mis en évidence ce processus tissulaire lytique qui envahissait les parties molles en regard, et entraînait une disparition de la graisse sous-cutanée. Il n’y avait pas d’anomalies de l’articulation sous-talienne. Une biop- sie osseuse faite au sein de la lésion et a permis de confirmer le diagnostic. Il s’agissait ainsi d’une métastase osseuse et des parties molles par un adénocarcinome bien différencié. Au vu des anté- cédents de la patiente et de l’aspect histologique, le diagnostic de lésion secondaire du talus a été ainsi retenu. Une amputation de la jambe gauche a été effectuée. La patiente a également rec ¸ u une 2 e ligne de chimiothérapie. Les suites sont simples après un recul de cinq mois. Conclusion.– L’acrométastase du pied est une entité rare. Sa présen- tation clinique peut mimer les pathologies les plus banales du pied. Il faut toujours garder à l’esprit cette éventualité, surtout lorsqu’il existe un contexte de néoplasme malin primitif connu. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.299 CA177 Cholangite sclérosante ischémique au cours de la maladie de Rendu-Osler. À propos d’un cas Q. Maestraggi a , A. Servettaz a , V. Laurant-Noël a , R. Kianmanesh b , D. Sommacale b , R. Jaussaud a a Médecine interne, maladies infectieuses et immunologie clinique, CHU Robert-Debré, Reims, France b Service de chirurgie digestive et hépato-biliaire, CHU Robert-Debré, Reims, France Introduction.– La maladie de Rendu-Osler est une angiomatose autosomique dominante, caractérisée par des anomalies vas- culaires cutanées, cérébrales, pulmonaires et hépatiques. Les malformations artérioveineuses hépatiques sont bien décrites, en revanche l’atteinte des voies biliaires sous forme de cholangite sclé- rosante est rare et moins connue. Patients et méthodes.– Nous rapportons le cas d’une patiente atteinte d’une cholangite sclérosante ischémique marquant l’évolution d’une maladie de Rendu-Osler. Observation.– Une patiente de 63 ans, suivie en médecine interne pour une maladie de Rendu-Osler avec fistules artérioveineuses hépatiques sans atteinte pulmonaire ou cérébrale, était hospitali- sée pour douleurs de l’hypochondre droit fébriles. Ses antécédents étaient marqués par des bactériémies et arthrites à Staphylo- coccus aureus et un syndrome de Gougerot-Sjögren. La patiente présentait un amaigrissement, une fièvre et des douleurs de l’hypochondre droit aggravées par l’alimentation. L’hypochondre droit était sensible à la palpation. Il n’y avait pas d’ictère cutanéo- muqueux. L’examen articulaire était normal. La biologie mettait en évidence un syndrome inflammatoire (CRP = 156 mg/L) et une choléstase anictérique (PAL = 535 UI/L ; GGT = 580 UI/L ; bilirubine totale = 8 mmol/L). Le scanner abdominal et la Cholangio-IRM mettaient en évidence des lésions multifocales intrahépatiques évocatrices de fistules artérioveineuses et de petites dilatations segmentaires microkystiques des voies biliaires intrahépatiques. Les scanners cérébral et thoracique ne retrouvaient aucune anoma- lie. Trois hémocultures revenaient positives à S. aureus Meti-S. Les échographies cardiaques transthoracique et transœsophagienne ne retrouvaient ni endocardite, ni insuffisance cardiaque à haut débit. Une biantibiothérapie à visée antistaphyloccoccique était initiée devant l’hypothèse d’un abcès hépatique à porte d’entrée nasale (épistaxis répétées). L’apyréxie était rapidement obtenue, néanmoins l’anorexie et les douleurs de l’hypochondre droit se majoraient malgré 6 semaines d’antibiothérapie. Biologiquement, persistaient la choléstase (PAL = 354 UI/L ; GGT = 456 UI/L ; Biliru- bine totale = 10 mmol/L) ainsi que le syndrome inflammatoire. Une nouvelle tomodensitométrie abdominale montrait plusieurs nouvelles hypodensités intrahépatiques du foie droit. La Cholangio- IRM confirmait l’atteinte des voies biliaires avec des dilatations et sténoses étagées associées à des dilatations biliaires kystiques volumineuses. Le diagnostic de cholangite sclérosante était retenu, permettant d’interrompre le traitement antibiotique et d’initier un traitement par bevacizumab. Discussion.– Cette patiente a donc présenté deux complications simultanées de la maladie de Rendu-Osler, d’une part une bactérié- mie à S. aureus à porte d’entrée nasale et d’autre part une cholangite sclérosante ischémique. Il est probable que l’infection systémique ait favorisé le développement de la cholangite ischémique. Notre observation met en évidence les possibles errances diagnostiques (suspicion initiale d’un abcès hépatique) et l’intérêt de la cholangio- IRM pour poser le diagnostic.

Adénocarcinome colique et acrométastase du talus

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68e Congrès de la Société francaise de médecine interne, Saint-Malo, 12–14 décembre 2013 / La Revue de médecine interne 34S (2013) A80–A180 A165

négatif. Le scanner abdominopelvien a objectivé seulement uneascite de grande abondance et pas d’autres anomalies et le dopplera trouvé des veines sus-hépatiques perméables. La colonoscopieétait difficile à faire à cause de l’abondance de l’ascite.Une cœlioscopie diagnostique a mis en évidence une ascite demoyenne abondance séreuse avec innombrables vésicules libresfixées au péritoine, une conversion en laparotomie réalisée pourmieux explorer le péritoine a montré un appendice friable, perforé,faisant sourdre un liquide gélatineux.L’examen anatomopathologique a conclu à un mucocèle appen-diculaire rompue avec présence d’un adénome appendiculairefestonné avec dysplasie de bas grade et un pseudo-myxome péri-tonéal avec présence d’implants épithéliaux non invasifs de mêmeaspect que celui du revêtement appendiculaire définissant la mala-die gélatineuse de péritoine.Après l’appendicectomie et une chirurgie de cytoréduction, lapatiente a été programmée pour une chimiothérapie.Conclusion.– Notre observation nous mène à penser au pseudo-myxome péritonéal devant une ascite exsudative dont l’enquêteétiologique reste négative avant la cœlioscopie et avertir le chirur-gien sur la possibilité d’un pseudo-myxome péritonéal pour uneprise en charge adéquate.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.298

CA176Adénocarcinome colique etacrométastase du talusK. Maatallah , K. Ben Abdelghani , L. Souabni ,A. Ben Tekaya , S. Kassab , A. Laatar , L. ZakraouiRhumatologie, centre hospitalo-universitaire Mongi Slim, Tunis,Tunisie

Introduction.– Les métastases des mains et des pieds (acrométas-tase) sont inhabituelles. Les métastases des pieds représentent 0,1 %de toutes les localisations secondaires. Au départ, le tableau cli-nique peut être trompeur retardant ainsi le diagnostic.Patients et méthodes.– Nous rapportons l’observation originale demétastase du talus d’origine digestive, mimant une talalgie.Observation.– Mme Z.S., âgée de 63 ans, a consulté pour une talal-gie gauche évoluant depuis 2 mois, d’intensité progressive, d’allureinflammatoire et résistante au traitement médical. L’interrogatoirene révélait pas de notion de traumatisme. Il y à un an, elle aprésenté un adénocarcinome de la jonction recto-sigmoïdienneclassée pT3-N1-M0 selon la classification TNM. Elle a eu alors unehemicolectomie gauche avec résection et anastomose colo-rectalesans traitement adjuvant. Six mois plus tard, elle a développé desmétastases pulmonaires, qui ont été traitées par chimiothérapie.L’examen révélait une douleur à la pression du talon gauche. Iln’y avait pas de signes inflammatoires en regard ni d’ulcérationcutanée. La mobilisation de la cheville n’était pas douloureuse.En revanche, l’articulation sous-talienne était limitée et de mobi-lisation douloureuse. L’imagerie standard a objectivé une largelésion hétérogène du talus gauche à prédominance lytique, nes’accompagnant pas de rupture de la corticale. Il existait un épais-sissement des parties molles en regard. La scintigraphie osseusea montré un foyer de fixation intense localisée au talus gauche.L’imagerie par résonance magnétique du pied a mis en évidencece processus tissulaire lytique qui envahissait les parties molles enregard, et entraînait une disparition de la graisse sous-cutanée. Iln’y avait pas d’anomalies de l’articulation sous-talienne. Une biop-sie osseuse faite au sein de la lésion et a permis de confirmer lediagnostic. Il s’agissait ainsi d’une métastase osseuse et des partiesmolles par un adénocarcinome bien différencié. Au vu des anté-cédents de la patiente et de l’aspect histologique, le diagnostic delésion secondaire du talus a été ainsi retenu. Une amputation de lajambe gauche a été effectuée. La patiente a également recu une 2e

ligne de chimiothérapie. Les suites sont simples après un recul decinq mois.

Conclusion.– L’acrométastase du pied est une entité rare. Sa présen-tation clinique peut mimer les pathologies les plus banales du pied.Il faut toujours garder à l’esprit cette éventualité, surtout lorsqu’ilexiste un contexte de néoplasme malin primitif connu.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.299

CA177Cholangite sclérosante ischémique aucours de la maladie de Rendu-Osler. Àpropos d’un casQ. Maestraggi a, A. Servettaz a, V. Laurant-Noël a,R. Kianmanesh b, D. Sommacale b, R. Jaussaud a

a Médecine interne, maladies infectieuses et immunologie clinique,CHU Robert-Debré, Reims, Franceb Service de chirurgie digestive et hépato-biliaire, CHU Robert-Debré,Reims, France

Introduction.– La maladie de Rendu-Osler est une angiomatoseautosomique dominante, caractérisée par des anomalies vas-culaires cutanées, cérébrales, pulmonaires et hépatiques. Lesmalformations artérioveineuses hépatiques sont bien décrites, enrevanche l’atteinte des voies biliaires sous forme de cholangite sclé-rosante est rare et moins connue.Patients et méthodes.– Nous rapportons le cas d’une patienteatteinte d’une cholangite sclérosante ischémique marquantl’évolution d’une maladie de Rendu-Osler.Observation.– Une patiente de 63 ans, suivie en médecine internepour une maladie de Rendu-Osler avec fistules artérioveineuseshépatiques sans atteinte pulmonaire ou cérébrale, était hospitali-sée pour douleurs de l’hypochondre droit fébriles. Ses antécédentsétaient marqués par des bactériémies et arthrites à Staphylo-coccus aureus et un syndrome de Gougerot-Sjögren. La patienteprésentait un amaigrissement, une fièvre et des douleurs del’hypochondre droit aggravées par l’alimentation. L’hypochondredroit était sensible à la palpation. Il n’y avait pas d’ictère cutanéo-muqueux. L’examen articulaire était normal. La biologie mettaiten évidence un syndrome inflammatoire (CRP = 156 mg/L) et unecholéstase anictérique (PAL = 535 UI/L ; GGT = 580 UI/L ; bilirubinetotale = 8 mmol/L). Le scanner abdominal et la Cholangio-IRMmettaient en évidence des lésions multifocales intrahépatiquesévocatrices de fistules artérioveineuses et de petites dilatationssegmentaires microkystiques des voies biliaires intrahépatiques.Les scanners cérébral et thoracique ne retrouvaient aucune anoma-lie. Trois hémocultures revenaient positives à S. aureus Meti-S. Leséchographies cardiaques transthoracique et transœsophagiennene retrouvaient ni endocardite, ni insuffisance cardiaque à hautdébit. Une biantibiothérapie à visée antistaphyloccoccique étaitinitiée devant l’hypothèse d’un abcès hépatique à porte d’entréenasale (épistaxis répétées). L’apyréxie était rapidement obtenue,néanmoins l’anorexie et les douleurs de l’hypochondre droit semajoraient malgré 6 semaines d’antibiothérapie. Biologiquement,persistaient la choléstase (PAL = 354 UI/L ; GGT = 456 UI/L ; Biliru-bine totale = 10 mmol/L) ainsi que le syndrome inflammatoire.Une nouvelle tomodensitométrie abdominale montrait plusieursnouvelles hypodensités intrahépatiques du foie droit. La Cholangio-IRM confirmait l’atteinte des voies biliaires avec des dilatationset sténoses étagées associées à des dilatations biliaires kystiquesvolumineuses. Le diagnostic de cholangite sclérosante était retenu,permettant d’interrompre le traitement antibiotique et d’initier untraitement par bevacizumab.Discussion.– Cette patiente a donc présenté deux complicationssimultanées de la maladie de Rendu-Osler, d’une part une bactérié-mie à S. aureus à porte d’entrée nasale et d’autre part une cholangitesclérosante ischémique. Il est probable que l’infection systémiqueait favorisé le développement de la cholangite ischémique. Notreobservation met en évidence les possibles errances diagnostiques(suspicion initiale d’un abcès hépatique) et l’intérêt de la cholangio-IRM pour poser le diagnostic.