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Article scientifique Analyse diachronique de l’occupation des terres et caractéristiques de la végétation dans la commune de Gabi (région de Maradi, Niger) Ali Mahamane 1,2 Saadou Mahamane 1 Bakasso Yacoubou 1 Abassa Issaka 3 Aboubacar Ichaou 4 Karim Saley 1 1 Département de biologie, Faculté des sciences, Université Abdou Moumouni, BP 10662, Niamey Niger <[email protected]> <[email protected]> <[email protected]> 2 Laboratoire de botanique systématique et phytosociologie, Université libre de Bruxelles (ULB), CP 169, 50, avenue Franklin Delano Roosevelt, B-1050 Bruxelles Belgique <[email protected]> 3 Ministère de l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification, BP 578, Niamey Niger <[email protected]> 4 Institut national de la recherche agronomique du Niger (Inran), BP429, Niamey Niger <[email protected]> Résumé La commune de Gabi est localisée dans la région de Maradi, au centre sud de la république du Niger. Elle couvre une superficie de 79 052 hectares et renferme les principales réserves foncières et forestières de cette région. Le but du présent travail est d’analyser l’évolution de l’occupation des terres et de caractériser les principaux descripteurs du milieu qui président à la structure actuelle des communautés végétales. L’analyse de la dynamique de l’occupa- tion des terres est faite sur la base de l’interprétation de photographies aériennes de 1972 et d’une image satellitale de 2005. Il ressort de l’analyse de ces images de profondes transformations intervenues depuis 31 ans, en liaison avec la dynamique de la végétation. L’analyse comparative montre une avancée du front agricole qui se traduit par une diminution des surfaces couvertes par la savane arbustive plus ou moins arborée. La superficie de cette unité varie de 31 822 hectares en 1972 à 15 667 hectares en 2005, soit une réduction de 20 % et une extension des zones de cultures sous parc arboré qui passent de 1 690 hectares en 1972 à 9 042 hectares en 2005, soit une augmentation de 9 %. La topographie comme la disponibilité des ressources hydriques jouent un rôle prépondérant sur la dynamique des communautés végétales. C’est ainsi que les individus de gros diamètres se répartissent essentiellement dans les bas-fonds à meilleur bilan hydrique. Après cette analyse comparative du mécanisme de colonisation agricole de la forêt, nous montrons l’importance de la relation de ces milieux avec des enjeux environne- mentaux actuels et la nécessité de produire de nouveaux indicateurs pour l’usage de la forêt. Enfin un dispositif de suivi à long terme est proposé suivant la méthodologie du Réseau d’observatoires de surveillance écologique à long terme (Roselt). Mots clés : agroforesterie, composition floristique, déforestation, espèce forestière, étude diachronique, imagerie satellitaire et géomatique, Niger, occupation des sols, végétation Abstract Diachronic analysis of land cover in the Gabi District (Maradi region, Niger) and characteristics of vegetation The District of Gabi is located in the Maradi region in the southern central region of the Niger Republic. It covers a surface of 79,052 ha and comprises the principalland reserves and forests of this region. The aims of this work are to analyze the general evolution of land use in the District and to characterize its main particularities affecting the present structure of plant communities. This analysis of land use Tirés à part : A. Mahamane Sécheresse 2007 ; 18 (4) : 296-304 doi: 10.1684/sec.2007.0105 296 Sécheresse vol. 18, n° 4, octobre-novembre-décembre 2007

Analyse diachronique de l'occupation des terres et caractéristiques

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Page 1: Analyse diachronique de l'occupation des terres et caractéristiques

Article scientifique

Analyse diachroniquede l’occupation des terreset caractéristiques de la végétationdans la commune de Gabi(région de Maradi, Niger)

Ali Mahamane1,2

Saadou Mahamane1

Bakasso Yacoubou1

Abassa Issaka3

Aboubacar Ichaou4

Karim Saley1

1 Département de biologie,Faculté des sciences,Université Abdou Moumouni,BP 10662,NiameyNiger<[email protected]><[email protected]><[email protected]>2 Laboratoire de botanique systématiqueet phytosociologie,Université libre de Bruxelles (ULB),CP 169,50, avenue Franklin Delano Roosevelt,B-1050 BruxellesBelgique<[email protected]>3 Ministère de l’Hydraulique,de l’Environnement et de la Lutte contrela Désertification,BP 578,NiameyNiger<[email protected]>4 Institut national de la rechercheagronomique du Niger (Inran),BP429,NiameyNiger<[email protected]>

RésuméLa commune de Gabi est localisée dans la région de Maradi, au centre sud de la républiquedu Niger. Elle couvre une superficie de 79 052 hectares et renferme les principales réservesfoncières et forestières de cette région. Le but du présent travail est d’analyser l’évolution del’occupation des terres et de caractériser les principaux descripteurs du milieu qui présidentà la structure actuelle des communautés végétales. L’analyse de la dynamique de l’occupa-tion des terres est faite sur la base de l’interprétation de photographies aériennes de 1972et d’une image satellitale de 2005. Il ressort de l’analyse de ces images de profondestransformations intervenues depuis 31 ans, en liaison avec la dynamique de la végétation.L’analyse comparative montre une avancée du front agricole qui se traduit par unediminution des surfaces couvertes par la savane arbustive plus ou moins arborée. Lasuperficie de cette unité varie de 31 822 hectares en 1972 à 15 667 hectares en 2005,soit une réduction de 20 % et une extension des zones de cultures sous parc arboré quipassent de 1 690 hectares en 1972 à 9 042 hectares en 2005, soit une augmentation de9 %. La topographie comme la disponibilité des ressources hydriques jouent un rôleprépondérant sur la dynamique des communautés végétales. C’est ainsi que les individusde gros diamètres se répartissent essentiellement dans les bas-fonds à meilleur bilanhydrique. Après cette analyse comparative du mécanisme de colonisation agricole de laforêt, nous montrons l’importance de la relation de ces milieux avec des enjeux environne-mentaux actuels et la nécessité de produire de nouveaux indicateurs pour l’usage de laforêt. Enfin un dispositif de suivi à long terme est proposé suivant la méthodologie du Réseaud’observatoires de surveillance écologique à long terme (Roselt).

Mots clés : agroforesterie, composition floristique, déforestation, espèce forestière,étude diachronique, imagerie satellitaire et géomatique, Niger, occupation dessols, végétation

AbstractDiachronic analysis of land cover in the Gabi District (Maradi region, Niger) andcharacteristics of vegetation

The District of Gabi is located in the Maradi region in the southern central region ofthe Niger Republic. It covers a surface of 79,052 ha and comprises the principallandreserves and forests of this region. The aims of this work are to analyze the generalevolution of land use in the District and to characterize its main particularitiesaffecting the present structure of plant communities. This analysis of land useTirés à part : A. Mahamane

Sécheresse 2007 ; 18 (4) : 296-304

doi:10.1684/sec.2007.0105

296 Sécheresse vol. 18, n° 4, octobre-novembre-décembre 2007

Page 2: Analyse diachronique de l'occupation des terres et caractéristiques

dynamics requires the interpretation of aerial photographs from 1972 brought up todate by satellite datum from 2005. The study shows the deep transformations thathave occurred over the past 31 years in connection with the natural dynamics of thevegetation. This diachronic analysis shows a projection of the same agriculturalactivities which have resulted in a reduction of the tree savannah/shrub savannahfrom 31,822 ha in 1972 to 15,667 ha in 2005, a reduction of 20%, accompaniedby an extension of the agricultural zones which has passed from 1,690 hectare to9,042 hectares in 2005, an increase of 9%. The topography and the availabily ofhydrological resources play an important role in plant community dynamics. Largediameter individuals are thus found mainly in the lower areas where there is a goodhydrological state. After this comparative review of the agricultural mechanism ofcolonization of the tree savannah/shrub savannah, we show the importance of therelationship between vegetation and current environmental risks and the need toproduce new indicators for the use of the forest. This study made it possible tocharacterize the initial situation and to identify the questions which will be deepenedby investigations within the framework of the device of long-term monitoringaccording to the Roselt (Réseau d’observatoires de surveillance écologique à longterme, Long Term Ecological Monitoring Observatories Network) methodology.

Key words: agroforestry, deforestation, diachronic study, floristic composition,forest species, Niger, land use, satellite imaging and geomatics, vegetation

L a commune de Gabi est localiséedans la région de Maradi, au centresud de la république du Niger. C’est

dans cette commune que s’étend le massifforestier de Baban Rafi [1]. Les principalesespèces des massifs forestiers sont Com-bretum nigricans, C. micranthum, C. gluti-nosum, Acacia erythrocalyx et Guierasenegalensis. Ces massifs forestiers fontl’objet d’une pression croissante dans lecontexte d’une population en constanteaugmentation. Avec un taux d’accroisse-ment de 3,3 % par an [2], on assiste à unempiétement progressif du domaine cul-tivé sur la forêt, ce qui a pour conséquenceune régression constante de cette der-nière. L’ampleur du phénomène de dégra-dation a nécessité plusieurs actions dedéveloppement afin d’assister les popula-tions locales dans la recherche de techni-ques de gestion durable de leurs ressour-ces [3-5].C’est cette même commune qui a été rete-nue comme Observatoire du réseau

20

10

20

10

Centre d’endémisme régional sahélien(White, 1993)

Localisation de la commune de Gabi

Centre d’endémisme régional soudanien

Frontières d’États

Fleuve Niger

Niger

Nigeria

Niamey

Burkina Faso

Bénin

Mali

10

GuinéeConakry

100

Figure 1. Carte de localisation du site d’étude en Afrique occidentale caractérisée, d’après laclassification phytogéographique de White (1983), par les centres régionaux d’endémismessahéliens et soudanien.

Tableau I. Unités d’occupation des terres.

Unités d’occupation des terres Superficie (1972)(hectares)

% Superficie (2006)(hectares)

% Dynamique

Cultures pluviales 11 348 14 11 611 15 0Complexe champs-jachères 25 564 32 21 911 28 - 5Zone dépressionnaire 1 708 2 1 536 2 0Galerie forestière 4 008 5 5 769 7 2Jachère arbustive 0 0 5 027 6 6Dépôt sableux colluvions (lit de rivière) 721 1 1 664 2 1Milieu humain 216 0 598 1 0Parc arboré à Acacia albida 1 690 2 9 042 11 9Roche à affleurante à subaffleurante 1 975 2 6 227 8 5Savane arbustive à arborée 31 822 40 15 667 20 - 20Totaux 79 052 100 79 052 100

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Page 3: Analyse diachronique de l'occupation des terres et caractéristiques

OCCUPATIONS DES TERRESDE 1972

(Commune de Gabi)

LEGENDE

UNITES D'OCCUPATION DES TERRES

Village

Complexe champ/jachere

Cultures pluviales

Zone dépressionnaire

Galerie forestière

Dépot sableux colluvions (lit de rivière)

Parc arboré à Acacia albida

Roche à afleurante à subafleurante

Savane arbustive à arborée

Milieu humain

0 3 Km

Information de projection :- Projection UTM- Zone 32- Unité en mètre- Datum (WGS 84)

Source :Image Landsat MSS du 07 Novembre 1972

OCCUPATIONS DES TERRESDE 2006

(Commune de Gabi)

LEGENDE

UNITES D'OCCUPATION DES TERRES

VillageChéneaux d'écoulement

Complexe champ/jachere

Cultures pluviales

Zone dépressionnaire

Galerie forestière

Jachère arbustive

Dépot sableux colluvions (lit de rivière)

Parc arboré à Acacia albida

Roche à afleurante à subafleurante

Savane arbustive à arborée

Milieu humain

Localisation de la communeN

0

N

W E

S

300 Km

Localisation de la communeN

0 300 Km

0 3 Km

Information de projection :- Projection UTM- Zone 32- Unité en mètre- Datum (WGS 84)

Source :Image Landsat ETM+ de Novembre 2005

Données terrain relevées au GPS de 2006

270000 279000 288000 297000

270000Mars 2007

Mars 2007

1440

000

1449

000

1458

000

1467

000 1467000

14580001449000

1440000

279000 288000 297000

270000 279000 288000 297000

270000

1440

000

1449

000

1458

000

1467

000 1467000

14580001449000

1440000

279000 288000 297000

N

W E

S

A

B

Figure 2. Étude diachronique de l’occupation des terres dans la commune de Gabi.A) occupation des terres en 1972 ; B) occupation des terres en 2005.

298 Sécheresse vol. 18, n° 4, octobre-novembre-décembre 2007

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d’observatoires de surveillance écologi-que à long terme (Roselt). Afin de mettre enœuvre un dispositif de surveillance envi-ronnementale pertinente, il s’est avérénécessaire d’analyser l’évolution del’occupation des terres sur un pas de tempsadéquat afin d’apprécier efficacement lestendances dynamiques.L’objectif de ce travail est d’analyser l’évo-lution de l’occupation des terres de la com-mune dans le cadre de la mise en placed’un dispositif de suivi à long terme [6, 7].

Matériel et méthode

Description du siteLa commune de Gabi est localisée dans ledépartement de Madarounfa (13° 12’47,7’’ et 08° 20’ 03,1’’), région deMaradi. Elle couvre une superficie de79 052 hectares et est traversée du nordau sud par le Goulbi Maradi, une rivièresemi-permanente. C’est la commune oùs’étend la forêt de Baban Rafi qui a faitl’objet de plusieurs travaux dont les plusrécents sont ceux de l’organisation nongouvernementale (ONG) Care Internatio-nal, du Projet Aménagement des forêtsnaturelles (PAFN) [3, 4]. La pluviométriemoyenne est de 460 ± 75 mm de 1932 à1994. Les formations naturelles sont cons-tituées par une brousse tigrée dont lesessences principales sont Combretum nigri-cans, C. micranthum et Guiera senegalen-sis. Ces formations appartiennent au centred’endémisme nord-soudanien (figure 1) [8].Trois types de sols y sont rencontrés : lessols ferrugineux lessivés en fer typique sursable faiblement argileux, les sols ferrugi-

neux peu lessivés à marbrure, à concrétionset les placages sablo-argileux issus d’allu-vions à galets. Les concrétions s’associentsouvent à un horizon envahi de larges pla-ges jaunes coiffant un horizon blanc [9].Les parcours pastoraux de la forêt deBaban Rafi ont fait l’objet d’envahissementpar Zornia glochidiata. Des tests de réha-bilitation ont été menés par le PAFN pouraméliorer ces mêmes parcours. La restau-ration a consisté à ensemencer une grami-née (Pennisetum pedicellatum) après scari-fiage. Ces stations ensemencées ont faitl’objet d’évaluation en 2003 et 2004 [3].

Données disponiblesPour la commune de Gabi, nous disposonsde la carte topographique au 1/200 000,des photographies aériennes de 1975,d’une image Landsat ETM de novem-bre 2005 et des données du Projet Amé-nagement des forêts. En effet, le projet amené des activités de restauration des ter-res dégradées en aménageant des demi-lunes, suivies de plantation d’essencesforestières et en procédant à des techni-ques de scarifiage du sol pour améliorer laproductivité biologique des parcours [3].

Analyse des images

• Élaboration de la clef d’interprétationC’est une technique qui tient compted’abord de la démarche utilisée pour laséparation et la description des unités ouclasses. À cet effet, les caractéristiquesspectrales des unités (structure/texture,forme, tonalité et distribution spatiale) sontprises d’abord en compte ainsi que lesinformations récoltées sur le terrain et la

documentation existante sur ce type demilieu. C’est l’approche dirigée ou super-visée qui a été utilisée, sur la base des sitesd’entraînement dûment identifiés.

• Interprétationdes photographies aériennesL’interprétation des photos a consisté en ladélimitation des différentes entités d’occu-pation des terres en fonction des signatu-res spectrales. Les discriminations ontporté sur :– les types de végétation, les zones de cul-ture (jachère, culture pluviale), les coursd’eau, les mares, etc. Toutes ces entités sontprésentées sous forme d’unités polygonales ;– les routes et le réseau hydrographiquesont représentés en unités linéaires.

• NumérisationLa numérisation est effectuée à l’aided’une table à numériser. Il s’agit de trans-former la carte analogique en carte numé-rique. Cette transformation est rendue pos-sible grâce aux logiciels Arc Info -notamment le logiciel Dak automatik surPC. Cette opération consiste à intégrerélément par élément soit sous formelinéaire, surfacique ou ponctuelle.Les classes d’occupation des terres sont pro-duites par couches : une couche du réseauhydrographique, une couche des voies decommunication, une couche des élémentspolygonaux (végétation, cultures, etc.).Les corrections des erreurs ainsi que latransformation des coordonnées de latable en coordonnées réelles sont réali-sées grâce à ce logiciel. Après cette opé-ration, le logiciel Arc View est utilisé pourles autres opérations de traitement jusqu’àla finalisation de la carte.

Caractérisation des unitéset mise en placedu dispositif de suivi de la végétationLes différentes unités cartographiques ontété caractérisées sur le terrain à partir derelevés phytoécologiques, en utilisant à lafois l’image brute et la carte provisoire. Lesrelevés ont été réalisés le long de méga-transects suivant la méthode phytosociolo-gique de Braun Blanquet [10]. Ces tran-sects sont orientés suivant la topographie,des bas-fonds vers les plateaux sableuxcorrespondant à un gradient d’humidité etde profondeur du sol.Les relevés phytoécologiques ont concernéles communautés herbacées et ligneuses.Les descripteurs de la strate herbacéeconcernent la phytomasse épigée eng/m2 obtenue en récoltant la biomasse eten la pesant, la hauteur moyenne du tapisherbacé, la composition floristique suivantla méthode des points quadrats et les étatsde surface du sol [11].Sur la base de ces paramètres, la diversitéalpha des stations est calculée à partir de

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

01 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

Valeurs propres

Axe

Figure 3. Valeurs propres dans l’analyse du tableau complet.Ces valeurs propres correspondent aux longueurs des gradients représentés par les différents axes factoriels.

Sécheresse vol. 18, n° 4, octobre-novembre-décembre 2007 299

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l’indice de Shannon-Weaver en utilisantles fréquences des espèces relevées le longdes lignes de points quadrats [12, 13].Une analyse des correspondances a per-mis de caractériser les principaux groupe-ments végétaux et le lien avec les facteursmésologiques est établi grâce à l’analysecanonique des correspondances [13].

Résultats

Dynamique de l’occupation des terres(land cover) entre 1972 et 2005Au total, 10 unités d’occupation des terressont mises en évidence (tableau 1). Letableau 1 permet de comparer ces unitésentre elles aux deux dates. C’est ainsiqu’entre 1972 et 2005, soit à 34 ansd’intervalle, l’occupation des terres secaractérise par une diminution des surfaces

couvertes par les savanes arbustives plus oumoins arborées (- 20 %) qui représentaientles formations forestières les moins dégra-dées. Aussi, la jachère a connu une régres-sion de l’ordre de 5 % sur ce site. En revan-che, il ressort une extension des parcsarborés à Acacia albida (+ 9 %), desjachères arbustives (+ 6 %) et des surfacesdénudées qui laissent apparaître des pla-ges où la roche affleure plus ou moins (+ 5).Il en est résulté une avancée du front agri-cole qui s’est traduite par un empiétementdes champs cultivés sur la savane arbustiveà arborée (figure 2).

Caractéristiquesdes unités de végétation

• Analyse en composantes principales(ACP) des données floristiquesLa figure 3 donne l’évolution des valeurspropres des axes factoriels de l’ACP des

données constituées par 22 relevés ×92 espèces. Le premier axe est nettementdominant. Les valeurs nous conduisent àretenir 2 axes de l’analyse en composan-tes principales.Signification écologiquedes axes factoriels– Axe 1Sur le côté négatif de l’axe 1, on observeque Diospyros mespiliformis est liée auxstations à meilleur bilan hydrique des bas-fonds ((figures 4 et 5). Elle contribue àstructurer, avec d’autres espèces compa-gnes, les galeries forestières.Sur le côté positif de l’axe 1, Combretummicranthum, C. nigricans, C. glutinosum etTriumfetta pentandra sont liées aux fourrésarbustifs plus ou moins arborés sur desplateaux sableux.Ce premier axe est donc largementinfluencé par la dispersion des espècesliées à la topographie et aux ressources eneau qui présentent une forte contribution àcet axe.– Axe 2Suivant les valeurs négatives de l’axe 2 del’ordination, Isoberlinia doka et Scleroca-rya birrea forment des jachères forestièresen situation de front agricole sur des solsprofonds.Sur le côté positif de l’axe 2 :– Guiera senegalensis se régénère abon-damment sur les sols fortement perturbés ;– Schizachyrium exile, Tripogon minimuset Brachiaria xantholeuca se développentsur les sols peu couverts ;– les plages nues qui se disséminent entreles fourrés sont colonisées par Microchloaindica et Tripogon minimus qui se disper-sent en plaques ou en agrégats. Il s’agitd’espèces qui présentent une affinité mar-quée pour les sols superficiels souventcompactés.Ce second axe est donc largementinfluencé par la dispersion des espècesliées à la profondeur du sol. Il oppose ainsiles savanes arbustives ouvertes sur rochesubaffleurante à affleurante au complexechamps-jachères.

• Caractéristiquesdes groupements végétauxStructure du peuplement ligneuxLa figure 6 montre que les ligneux sont detaille plus grande dans les bas-fonds où lesressources en eau sont bonnes (figure 6A).La densité des ligneux est égale à250 pieds à l’hectare. La régénération esttrès peu représentée. La savane arbustiveplus ou moins arborée renferme des indivi-dus qui présentent une allure bimodale,avec une dominance des sujets de petitsdiamètres (figure 6B). La densité peutatteindre 1 190 individus par hectare.En savane arbustive ouverte, la densitédes ligneux est de 1 300 individus par

Complexe champs-jachèresSavane arbustive à arboréeGalerie forestièreSavane arbustive ouverte sur roche afleurante à subafleurante

Achyaspe

Kyllwelw

1,0

- 0,

8

- 0,6 1,0Espèces

Relevés

Sporfest

Cyanlana

Dactaegy

Bracxant

Casstora

Acacatax

Zorngloc

Guiesene

Tripmini

Micrindi Triupent

Evolalsi

Combmicr

Combnigr

ArisadscEnglgrac

PolycoryPolyeryaEragtrem

Schiexil

Boscsene

Combglut

EndoterrIsobdoka

GrewflavPandheud

BlepmadeAmpeafriGardsoko

Cassobtu

Indinumm

Caradalz

Scle birAnogleoc

LannmicrPennthyp

Diosmesp

Acacalbi

Vignungu

Balaaegy

PiliretiAcacatax

Combfrag

Aspaafri

AcaceythCasssieb

LannacidAcacmacr

Ipominvo Peribica

Cassmime

Pennpedi

Axe

2 (

17 %

)

Axe 1 (28,3 %)

Figure 4. Analyse en composantes principales (ACP) du tableau floristique (92 espèces x 22 relevés).

300 Sécheresse vol. 18, n° 4, octobre-novembre-décembre 2007

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hectare, avec cependant des tiges depetits diamètres comparativement à lasavane arbustive plus ou moins arborée(figure 6C). Cette densité diminue dans leschamps cultivés où les peuplementsligneux sont constitués par des parcs àAcacia albida et Piliostigma reticulatum(figure 6D).Phytomasse herbacéeLa phytomasse herbacée calculée est illus-trée par la figure 7. Cette phytomasse estplus importante en front agricole et lessites dégradés qui ont fait l’objet de restau-ration par des demi-lunes. Elle est relative-ment faible en savane arbustive plus oumoins arborée et pour les parcelles qui ontfait l’objet de scarifiage. Le complexechamps-jachères se caractérise par une

productivité qui est relativement impor-tante (figure 8). Dans les microdépressionsdes demi-lunes, la concentration des eauxde ruissellement permet une revégétalisa-tion intense (figure 9).Diversité alpha des stationsLa figure 10 traduit un gradient dans lesvaleurs de l’indice de Shannon-Weaverdes champs cultivés vers la savane arbus-tive plus ou moins arborée. La diversitéalpha ainsi calculée est plus élevée enbrousse tigrée suivie du front agricole etdes champs cultivés. Elle est moyennedans les stations qui ont fait l’objet derestauration par l’aménagement des demi-lunes [3]. Cette diversité est plus faiblepour les stations qui ont fait l’objet descarifiage.

Discussion

Impacts déterminés par l’évolutiondes conditions climatiquesLa figure 11 donne l’évolution de la pluvio-métrie entre 1932 et 1992 pour la régionde Maradi. Au cours de cette période de59 ans, la pluviométrie varie en dents descie avec une tendance générale à ladiminution. Le déficit pluviométrique quien résulte entraîne la rareté, voire la dispa-rition, des espèces pérennes et une multi-plication des annuelles. Il serait aussi à labase de la contraction des bandes devégétation suite au dépérissement de plu-sieurs essences sensibles [14, 15].Les états de surface ont connu égalementune importante évolution à travers l’appa-rition de croûtes algales qui réduisent for-tement l’infiltration (figure 12). Cette zoneest qualifiée de zone à risque élevé dedésertification [16]. Cette dernière se tra-duit par une dégradation du potentiel bio-logique. Ainsi, l’évolution du climat influesur la dynamique des ressources [17, 18].

Expansion agricolecomme cause principaledu déboisementDans la zone de la forêt de Baban Rafi, lesdéfrichements agricoles sont très fréquents[5]. Ils consistent en la mise en culture desurfaces croissantes. Les superficies cou-vertes par les cultures pluviales sous parcarboré y ont connu une expansion remar-quable. Cette augmentation de la densitédes arbres dans les champs est déterminéeen partie par les actions de restaurationopérées par les acteurs du développementrural [5].

Impact de l’approvisionnementen bois-énergie des centres urbainsL’exploitation incontrôlée du bois-énergieexerce une pression notable sur la forêt deBaban Rafi. Pour remédier à cette situa-tion, les services forestiers ont mis en placedes marchés ruraux de vente de bois-énergie à partir desquels les populationssont formées aux techniques d’exploitationet de restauration. Le marché rural est uneinstitution et une structure commerciale.C’est un site de vente de bois-énergie gérépar une structure locale de gestion (SLG)agréée par l’Administration de l’environ-nement. Il est approvisionné par une zoned’exploitation limitée d’un communaccord entre la population locale, la SLGet l’Administration de l’environnement.C’est aussi le moyen de lancer un proces-sus de négociation interne et externe pourdéfinir les règles d’appropriation des res-sources renouvelables de l’espacevillageois.

0,8

Sidacord

bio

pla s

Brachamo

CasstoraBracxantDactaegy

CyanlanaDigihori

SporfestAchyaspe

Tripmini KyllwelwZorngloc

Guiesene

Casssieb Eragtrem

Cencbifl Acacnilo

Acacalbi

Pilireti

Vignungu

Bauhrufe

DiosmespAzadindi

Pennthyp

TriupentEvolalsi

MicrindiCombmicrEragtrem

PennpediBorrscab

CassobtuPolyerya

Polycory GrewflavCassmime

PandheuaIndinumm

BlepmadeHibisp

CaradalzCommerec

Peribida

AcacmacrScle bir

Lannmicr

AnogleocAmpeafri Ipominvo

GardsokoCasssieb

AcaceythAcacatax

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- 0,

6

- 0,4

Espèces

1,0

st1

pnspppf

I

e ro

dess

a

bom

m ydec

fa

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ship

Variables environnmentales

Axe

2 (

10,8

%)

Axe 1 (14,6 %)

Figure 5. Analyse factorielle multiple des espèces et des paramètres mésologiques.Texture sol : a : sol argileux, l : sol limoneux, s : sol sableux ; hc : horizon cultural, dess : croûtede dessiccation, st1 : croûte structurale à un micro-horizon, bio : croûtes biologiques ; dec :croûte de décantation ; pt : placage de termites ; bat : croûte de battance ; ero : croûtesd’érosion.Topographie : pla : sol plat ; pf : pente faible ; pn : pente notable ; dep : dépression ; bom :bombement.Profondeur du sol : spp : sol peu profond ; smp : sol moyennement profond ; sp : sol profond.Érosion : fa : érosion faible ; my : érosion moyenne.

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Page 7: Analyse diachronique de l'occupation des terres et caractéristiques

Trois marchés ruraux existent dans la com-mune de Gabi. Il s’agit des marchésruraux de Gabi, Chirgué et Dantaro. Ces

marchés ruraux ont pour rôle d’assurerune exploitation durable des ressourcesforestières.

Proposition de dispositif de suiviLe dispositif de suivi envisagé comportedeux mégatransects [13] prenant encompte le maximum d’unités d’occupationdes terres existantes dans les terroirs villa-geois de la commune.Le premier transect est situé dans le terroirde Dan Taro : coordonnées du point dedépart : 13° 09’ 12’’ de latitude Nord et6° 58’ 28’’ de longitude Est et le pointd’arrivée : 13° 09’ 04’’ de latitude nord et6° 58’ 12’’ de longitude Est, soit une lon-gueur de 1 110 mètres.Quant au second transect, il s’étend dansle terroir de Chirgué. Il a pour coordon-nées de point de départ 13° 09’ 12’’ delatitude Nord et 6° 58’ 28’’ de longitudeEst et 13° 09’ 06’’ de latitude Nord et 6°58’ 12’’, soit une longueur de3 335 mètres.Les paramètres retenus pour le suivi à longterme comprennent la biomasse herba-cée, la structure des populations ligneuses,

500

450

400

350

300

250

200

150

100

50

00,5 2,5 5 10 20 40 80 100 140 160 180 200 220 240 260 >26060

50

45

40

35

30

25

20

15

10

5

00,5 2,5 5 10 20 40

900

800

700

600

500

400

300

200

100

0

80 100 140 160 180

Savane arbustive à arborée

200 220 240 260 >26060

0,5 2,5 5 10 20 40 80 100 140 160 180 200 220 240 260 >26060

700

600

500

400

300

200

100

00,5 2,5 5 10 20 40 80 100 140 160 180 200 220 240 260 >26060

Bas-fonds

Effectifs par classe et par hectare Effectifs par classe et par hectare

Effectifs par classe et par hectareEffectifs par classe et par hectare

Complexe champs-jachèresSavane arbustive ouverte sur roche afleurante à subafleurante

Bornes supérieures des classes de diamètre (cm) Bornes supérieures des classes de diamètre (cm)

Bornes supérieures des classes de diamètre (cm) Bornes supérieures des classes de diamètre (cm)

A B

C D

Figure 6. Structure démographique des essences ligneuses par classes de diamètre et par station.A) bas-fonds ; B) savane arbustive plus ou moins arborée ; C) savane arbustive ouverte ; D) complexe champs-jachères.

600

500

400

300

200

100

0paa Fragr brty Padl Pasca

Biomasse fraîche (g/m2)

Types d’occupation des sols

Figure 7. Variation de la phytomasse herbacée en fonction des types d’occupation des terres.Paa : parc à Acacia albida ; fragr : front agricole ; brty : savane arbustive plus ou moins arborée ; padl : parcelleà demi-lune ; pasca : parcelle scarifiée.

302 Sécheresse vol. 18, n° 4, octobre-novembre-décembre 2007

Page 8: Analyse diachronique de l'occupation des terres et caractéristiques

les états de surface du sol, les indices dediversité alpha et bêta, la pluviométrie, etles quantités de bois prélevées par lespopulations locales.

Conclusion

Après analyse de l’occupation des terres,l’étude a permis de caractériser la situationde référence des principales unités d’occu-pation des terres. Cet état initial se caracté-rise par une occupation progressive desformations forestières par les cultures.Aussi, les résultats de la structure des essen-ces ligneuses montrent une forte influencedes conditions mésologiques des stationssur la taille des sujets. Dans les bas-fondsbien approvisionnés en eau, les ligneuxsont de gros diamètre mais avec de faiblesdensités contrairement aux plateauxsableux où les ligneux sont de petit diamè-tre avec cependant de fortes densités.La phytomasse herbacée est plus impor-tante dans le front agricole caractérisé parla dominance des jachères au sein des-quelles les herbacées croissent plus facile-ment. Cette phytomasse est appréciablepour les milieux qui ont fait l’objet deréhabilitation par des demi-lunes qui ontété plantées d’essences ligneuses et ense-mencées de graminées et légumineuses.La diversité alpha est meilleure en broussetigrée typique et en front agricole contrai-rement aux zones qui ont été scarifiées.Cette technique de restauration des terresdégradées ne donne pas de résultats signi-ficatifs puisque le sol travaillé est aussitôtcompacté de nouveau en surface, ce quiannihile encore les processus de reconsti-tution du tapis herbacé.Trois principaux facteurs du milieu déter-minent la dynamique des ressources végé-tales : i) le climat qui se caractérise pardes années à pluviométrie déficitaire deplus en plus fréquentes ; ii) l’emprise agri-cole entraînée par l’augmentation de lapopulation ; et iii) l’exploitation incontrô-lée du bois-énergie pour alimenter les cen-tres urbains, dont la ville de Maradi. Eneffet, c’est l’exploitation incontrôlée dubois-énergie de ces peuplements quientraîne une régression du couvert de lavégétation ligneuse au profit des sols nus.En revanche, si les prélèvements sont orga-nisés à partir de marchés ruraux de ventede bois-énergie, on pourrait aboutir à uneexploitation durable de ces mêmes res-sources forestières.Le dispositif de suivi à long terme proposépermet de caractériser les milieux sensi-bles et ceux qui ont fait l’objet de restaura-tion suivant un pas de temps adéquatdéfini en fonction de la nature des descrip-teurs. Les indicateurs retenus concernentl’évolution de la productivité forestière,

Figure 8. Complexe champs-jachères.

Bourreletde la demi-lune

Microcuvettede la demi-lune

Plant de Acacia nilotica

Figure 9. Demi-lune de restauration.

paa

3

2,5

2

1,5

1

0,5

0Fragr brty Padl Pasca

Indices de Shannon-Weaver

Types d’occupation des terres

Figure 10. Variation de l’indice de diversité alpha en fonction des types d’occupation des terres.Paa : parc à Acacia albida ; fragr : front agricole ; brty : brousse tigrée typique ; padl : parcelle à demi-lune ;pasca : parcelle scarifiée.

Sécheresse vol. 18, n° 4, octobre-novembre-décembre 2007 303

Page 9: Analyse diachronique de l'occupation des terres et caractéristiques

celle de la phytomasse herbacée, les indi-ces de diversité alpha et bêta, les états desurface du sol, etc. Les résultats positifs quidécouleront du suivi seront discutés avecles communautés locales en vue de leurvalorisation. ■

Références

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500

400

300

200

100

(mm)

0

- 100

- 200

- 300

- 400

1932

1934

1936

1938

1940

1942

1944

1946

1948

1950

1952

1954

1956

1958

1960

1962

1964

1966

1968

1970

1972

1974

1976

1978

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

Figure 11. Écart de la pluviométrie de 1932 à 1992 à la station météorologique de Maradi.Les années négatives correspondent aux années où la pluviométrie est inférieure à la moyenne pour la période(554, 96 mm).

Croûte algale

Figure 12. Tapis herbacé à Tripogon minimus avec développement de croûtes algales.

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