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UNIVERSITE MOHAMMED V FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT- ANNEE: 2011 THESE N°: 45 Encephalopathie hyponatremique Encephalopathie hyponatremique au cours d’une intoxication aigue a l’allopurinol au cours d’une intoxication aigue a l’allopurinol THESE Présentée et soutenue publiquement le :……………………….. PAR Mme. Safaa MOUBARIKI Née le 07 Décembre 1984 à Casablanca Pour l'Obtention du Doctorat en Pharmacie MOTS CLES : Allopurinol Troubles digestifs Hyponatrémie Encéphalopathie hyponatrémique. JURY Mr. S. SIAH PRESIDENT & Professeur d’Anesthésie Réanimation RAPPORTEUR Mr. K. FILALI Professeur Agrégé d’Anesthésie Réanimation Mr. A. BOURAZZA Professeur Agrégé de Neurologie JUGES

ao.um5s.ac.maao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1840/1/P0452011.d… · Web viewSi l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut s’adapter que lentement,

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UNIVERSITE MOHAMMED V

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT-

ANNEE: 2011 THESE N°: 45

Encephalopathie hyponatremique Encephalopathie hyponatremique

au cours d’une intoxication aigue a l’allopurinolau cours d’une intoxication aigue a l’allopurinol

THESEPrésentée et soutenue publiquement le :………………………..

PAR

Mme. Safaa MOUBARIKI

Née le 07 Décembre 1984 à Casablanca

Pour l'Obtention du Doctorat en PharmacieMOTS CLES : Allopurinol – Troubles digestifs – Hyponatrémie – Encéphalopathie hyponatrémique.

JURY

Mr. S. SIAH PRESIDENT &

Professeur d’Anesthésie Réanimation RAPPORTEUR

Mr. K. FILALI

Professeur Agrégé d’Anesthésie Réanimation

Mr. A. BOURAZZA

Professeur Agrégé de Neurologie

Mr. A. DAMI

Professeur Agrégé de BiochimieJUGES

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31سورة البقرة: اآلية:

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UNIVERSITE MOHAMMED V- SOUISSI

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE - RABAT

DOYENS HONORAIRES :1962 – 1969 : Docteur Abdelmalek FARAJ 1969 – 1974 : Professeur Abdellatif BERBICH1974 – 1981 : Professeur Bachir LAZRAK 1981 – 1989 : Professeur Taieb CHKILI 1989 – 1997 : Professeur Mohamed Tahar ALAOUI 1997 – 2003 : Professeur Abdelmajid BELMAHI

ADMINISTRATION   : Doyen : Professeur Najia HAJJAJ Vice Doyen chargé des Affaires Académiques et estudiantines Professeur Mohammed JIDDANEVice Doyen chargé de la Recherche et de la Coopération Professeur Ali BENOMAR Vice Doyen chargé des Affaires Spécifiques à la Pharmacie Professeur Yahia CHERRAHSecrétaire Général : Mr. El Hassane AHALLAT

PROFESSEURS :Février, Septembre, Décembre 19731. Pr. CHKILI Taieb Neuropsychiatrie

Janvier et Décembre 19762. Pr. HASSAR Mohamed Pharmacologie Clinique

Mars, Avril et Septembre 19803. Pr. EL KHAMLICHI Abdeslam Neurochirurgie4. Pr. MESBAHI Redouane Cardiologie

Mai et Octobre 19815. Pr. BOUZOUBAA Abdelmajid Cardiologie6. Pr. EL MANOUAR Mohamed Traumatologie-Orthopédie7. Pr. HAMANI Ahmed* Cardiologie8. Pr. MAAZOUZI Ahmed Wajih Chirurgie Cardio-Vasculaire9. Pr. SBIHI Ahmed Anesthésie –Réanimation10. Pr. TAOBANE Hamid* Chirurgie Thoracique

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Mai et Novembre 198211. Pr. ABROUQ Ali* Oto-Rhino-Laryngologie12. Pr. BENOMAR M’hammed Chirurgie-Cardio-Vasculaire13. Pr. BENSOUDA Mohamed Anatomie14. Pr. BENOSMAN Abdellatif Chirurgie Thoracique15. Pr. LAHBABI ép. AMRANI Naïma Physiologie

Novembre 198316. Pr. ALAOUI TAHIRI Kébir* Pneumo-phtisiologie17. Pr. BALAFREJ Amina Pédiatrie18. Pr. BELLAKHDAR Fouad Neurochirurgie19. Pr. HAJJAJ ép. HASSOUNI Najia Rhumatologie20. Pr. SRAIRI Jamal-Eddine Cardiologie

Décembre 198421. Pr. BOUCETTA Mohamed* Neurochirurgie22. Pr. EL GUEDDARI Brahim El Khalil Radiothérapie23. Pr. MAAOUNI Abdelaziz Médecine Interne24. Pr. MAAZOUZI Ahmed Wajdi Anesthésie -Réanimation25. Pr. NAJI M’Barek * Immuno-Hématologie26. Pr. SETTAF Abdellatif Chirurgie

Novembre et Décembre 198527. Pr. BENJELLOUN Halima Cardiologie28. Pr. BENSAID Younes Pathologie Chirurgicale29. Pr. EL ALAOUI Faris Moulay El Mostafa Neurologie30. Pr. IHRAI Hssain * Stomatologie et Chirurgie Maxillo-Faciale31. Pr. IRAQI Ghali Pneumo-phtisiologie32. Pr. KZADRI Mohamed Oto-Rhino-laryngologie

Janvier, Février et Décembre 198733. Pr. AJANA Ali Radiologie34. Pr. AMMAR Fanid Pathologie Chirurgicale35. Pr. CHAHED OUAZZANI Houria ép.TAOBANE Gastro-Entérologie 36. Pr. EL FASSY FIHRI Mohamed Taoufiq Pneumo-phtisiologie37. Pr. EL HAITEM Naïma Cardiologie38. Pr. EL MANSOURI Abdellah* Chimie-Toxicologie Expertise39. Pr. EL YAACOUBI Moradh Traumatologie Orthopédie40. Pr. ESSAID EL FEYDI Abdellah Gastro-Entérologie41. Pr. LACHKAR Hassan Médecine Interne42. Pr. OHAYON Victor* Médecine Interne43. Pr. YAHYAOUI Mohamed Neurologie

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Décembre 198844. Pr. BENHAMAMOUCH Mohamed Najib Chirurgie Pédiatrique45. Pr. DAFIRI Rachida Radiologie46. Pr. FAIK Mohamed Urologie47. Pr. HERMAS Mohamed Traumatologie Orthopédie48. Pr. TOLOUNE Farida* Médecine Interne

Décembre 1989 Janvier et Novembre 199049. Pr. ADNAOUI Mohamed Médecine Interne50. Pr. AOUNI Mohamed Médecine Interne51. Pr. BENAMEUR Mohamed* Radiologie52. Pr. BOUKILI MAKHOUKHI Abdelali Cardiologie53. Pr. CHAD Bouziane Pathologie Chirurgicale54. Pr. CHKOFF Rachid Urologie55. Pr. KHARBACH Aîcha Gynécologie -Obstétrique56. Pr. MANSOURI Fatima Anatomie-Pathologique57. Pr. OUAZZANI Taïbi Mohamed Réda Neurologie58. Pr. SEDRATI Omar* Dermatologie59. Pr. TAZI Saoud Anas Anesthésie Réanimation

Février Avril Juillet et Décembre 199160. Pr. AL HAMANY Zaîtounia Anatomie-Pathologique61. Pr. ATMANI Mohamed* Anesthésie Réanimation62. Pr. AZZOUZI Abderrahim Anesthésie Réanimation63. Pr. BAYAHIA Rabéa ép. HASSAM Néphrologie64. Pr. BELKOUCHI Abdelkader Chirurgie Générale65. Pr. BENABDELLAH Chahrazad Hématologie66. Pr. BENCHEKROUN BELABBES Abdellatif Chirurgie Générale67. Pr. BENSOUDA Yahia Pharmacie galénique68. Pr. BERRAHO Amina Ophtalmologie69. Pr. BEZZAD Rachid Gynécologie Obstétrique70. Pr. CHABRAOUI Layachi Biochimie et Chimie71. Pr. CHANA El Houssaine* Ophtalmologie72. Pr. CHERRAH Yahia Pharmacologie73. Pr. CHOKAIRI Omar Histologie Embryologie74. Pr. FAJRI Ahmed* Psychiatrie75. Pr. JANATI Idrissi Mohamed* Chirurgie Générale76. Pr. KHATTAB Mohamed Pédiatrie77. Pr. NEJMI Maati Anesthésie-Réanimation78. Pr. OUAALINE Mohammed* Médecine Préventive, Santé Publique et Hygiène 79. Pr. SOULAYMANI Rachida ép.BENCHEIKH Pharmacologie80. Pr. TAOUFIK Jamal Chimie thérapeutique

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Décembre 199281. Pr. AHALLAT Mohamed Chirurgie Générale82. Pr. BENOUDA Amina Microbiologie83. Pr. BENSOUDA Adil Anesthésie Réanimation84. Pr. BOUJIDA Mohamed Najib Radiologie85. Pr. CHAHED OUAZZANI Laaziza Gastro-Entérologie86. Pr. CHRAIBI Chafiq Gynécologie Obstétrique87. Pr. DAOUDI Rajae Ophtalmologie88. Pr. DEHAYNI Mohamed* Gynécologie Obstétrique89. Pr. EL HADDOURY Mohamed Anesthésie Réanimation90. Pr. EL OUAHABI Abdessamad Neurochirurgie91. Pr. FELLAT Rokaya Cardiologie92. Pr. GHAFIR Driss* Médecine Interne93. Pr. JIDDANE Mohamed Anatomie94. Pr. OUAZZANI TAIBI Med Charaf Eddine Gynécologie Obstétrique95. Pr. TAGHY Ahmed Chirurgie Générale96. Pr. ZOUHDI Mimoun MicrobiologieMars 199497. Pr. AGNAOU Lahcen Ophtalmologie98. Pr. AL BAROUDI Saad Chirurgie Générale99. Pr. BENCHERIFA Fatiha Ophtalmologie100. Pr. BENJAAFAR Noureddine Radiothérapie101. Pr. BENJELLOUN Samir Chirurgie Générale102. Pr. BEN RAIS Nozha Biophysique103. Pr. CAOUI Malika Biophysique104. Pr. CHRAIBI Abdelmjid Endocrinologie et Maladies Métaboliques105. Pr. EL AMRANI Sabah ép. AHALLAT Gynécologie Obstétrique106. Pr. EL AOUAD Rajae Immunologie107. Pr. EL BARDOUNI Ahmed Traumato-Orthopédie108. Pr. EL HASSANI My Rachid Radiologie 109. Pr. EL IDRISSI LAMGHARI Abdennaceur Médecine Interne110. Pr. EL KIRAT Abdelmajid* Chirurgie Cardio- Vasculaire111. Pr. ERROUGANI Abdelkader Chirurgie Générale112. Pr. ESSAKALI Malika Immunologie113. Pr. ETTAYEBI Fouad Chirurgie Pédiatrique114. Pr. HADRI Larbi* Médecine Interne115. Pr. HASSAM Badredine Dermatologie116. Pr. IFRINE Lahssan Chirurgie Générale117. Pr. JELTHI Ahmed Anatomie Pathologique118. Pr. MAHFOUD Mustapha Traumatologie – Orthopédie119. Pr. MOUDENE Ahmed* Traumatologie- Orthopédie120. Pr. OULBACHA Said Chirurgie Générale121. Pr. RHRAB Brahim Gynécologie –Obstétrique122. Pr. SENOUCI Karima ép. BELKHADIR Dermatologie123. Pr. SLAOUI Anas Chirurgie Cardio-Vasculaire

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Mars 1994124. Pr. ABBAR Mohamed* Urologie125. Pr. ABDELHAK M’barek Chirurgie – Pédiatrique126. Pr. BELAIDI Halima Neurologie127. Pr. BRAHMI Rida Slimane Gynécologie Obstétrique128. Pr. BENTAHILA Abdelali Pédiatrie129. Pr. BENYAHIA Mohammed Ali Gynécologie – Obstétrique130. Pr. BERRADA Mohamed Saleh Traumatologie – Orthopédie131. Pr. CHAMI Ilham Radiologie132. Pr. CHERKAOUI Lalla Ouafae Ophtalmologie133. Pr. EL ABBADI Najia Neurochirurgie134. Pr. HANINE Ahmed* Radiologie135. Pr. JALIL Abdelouahed Chirurgie Générale136. Pr. LAKHDAR Amina Gynécologie Obstétrique137. Pr. MOUANE Nezha Pédiatrie

Mars 1995138. Pr. ABOUQUAL Redouane Réanimation Médicale139. Pr. AMRAOUI Mohamed Chirurgie Générale140. Pr. BAIDADA Abdelaziz Gynécologie Obstétrique141. Pr. BARGACH Samir Gynécologie Obstétrique142. Pr. BEDDOUCHE Amoqrane* Urologie143. Pr. BENAZZOUZ Mustapha Gastro-Entérologie144. Pr. CHAARI Jilali* Médecine Interne145. Pr. DIMOU M’barek* Anesthésie Réanimation146. Pr. DRISSI KAMILI Mohammed Nordine* Anesthésie Réanimation147. Pr. EL MESNAOUI Abbes Chirurgie Générale148. Pr. ESSAKALI HOUSSYNI Leila Oto-Rhino-Laryngologie149. Pr. FERHATI Driss Gynécologie Obstétrique150. Pr. HASSOUNI Fadil Médecine Préventive, Santé Publique et Hygiène151. Pr. HDA Abdelhamid* Cardiologie152. Pr. IBEN ATTYA ANDALOUSSI Ahmed Urologie153. Pr. IBRAHIMY Wafaa Ophtalmologie154. Pr. MANSOURI Aziz Radiothérapie155. Pr. OUAZZANI CHAHDI Bahia Ophtalmologie156. Pr. RZIN Abdelkader* Stomatologie et Chirurgie Maxillo-faciale157. Pr. SEFIANI Abdelaziz Génétique158. Pr. ZEGGWAGH Amine Ali Réanimation MédicaleDécembre 1996159. Pr. AMIL Touriya* Radiologie160. Pr. BELKACEM Rachid Chirurgie Pédiatrie161. Pr. BELMAHI Amin Chirurgie réparatrice et plastique 162. Pr. BOULANOUAR Abdelkrim Ophtalmologie163. Pr. EL ALAMI EL FARICHA EL Hassan Chirurgie Générale164. Pr. EL MELLOUKI Ouafae* Parasitologie

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165. Pr. GAOUZI Ahmed Pédiatrie166. Pr. MAHFOUDI M’barek* Radiologie167. Pr. MOHAMMADINE EL Hamid Chirurgie Générale168. Pr. MOHAMMADI Mohamed Médecine Interne169. Pr. MOULINE Soumaya Pneumo-phtisiologie170. Pr. OUADGHIRI Mohamed Traumatologie-Orthopédie171. Pr. OUZEDDOUN Naima Néphrologie172. Pr. ZBIR EL Mehdi* Cardiologie

Novembre 1997173. Pr. ALAMI Mohamed Hassan Gynécologie-Obstétrique174. Pr. BEN AMAR Abdesselem Chirurgie Générale175. Pr. BEN SLIMANE Lounis Urologie176. Pr. BIROUK Nazha Neurologie177. Pr. BOULAICH Mohamed O.RL.178. Pr. CHAOUIR Souad* Radiologie179. Pr. DERRAZ Said Neurochirurgie180. Pr. ERREIMI Naima Pédiatrie181. Pr. FELLAT Nadia Cardiologie182. Pr. GUEDDARI Fatima Zohra Radiologie183. Pr. HAIMEUR Charki* Anesthésie Réanimation184. Pr. KANOUNI NAWAL Physiologie185. Pr. KOUTANI Abdellatif Urologie186. Pr. LAHLOU Mohamed Khalid Chirurgie Générale187. Pr. MAHRAOUI CHAFIQ Pédiatrie188. Pr. NAZI M’barek* Cardiologie189. Pr. OUAHABI Hamid* Neurologie190. Pr. SAFI Lahcen* Anesthésie Réanimation191. Pr. TAOUFIQ Jallal Psychiatrie192. Pr. YOUSFI MALKI Mounia Gynécologie Obstétrique

Novembre 1998193. Pr. AFIFI RAJAA Gastro-Entérologie194. Pr. AIT BENASSER MOULAY Ali* Pneumo-phtisiologie195. Pr. ALOUANE Mohammed* Oto-Rhino-Laryngologie196. Pr. BENOMAR ALI Neurologie197. Pr. BOUGTAB Abdesslam Chirurgie Générale198. Pr. ER RIHANI Hassan Oncologie Médicale199. Pr. EZZAITOUNI Fatima Néphrologie200. Pr. KABBAJ Najat Radiologie201. Pr. LAZRAK Khalid ( M) Traumatologie OrthopédieNovembre 1998202. Pr. BENKIRANE Majid* Hématologie203. Pr. KHATOURI ALI* Cardiologie204. Pr. LABRAIMI Ahmed* Anatomie Pathologique

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Janvier 2000205. Pr. ABID Ahmed* Pneumophtisiologie206. Pr. AIT OUMAR Hassan Pédiatrie207. Pr. BENCHERIF My Zahid Ophtalmologie208. Pr. BENJELLOUN DAKHAMA Badr.Sououd Pédiatrie209. Pr. BOURKADI Jamal-Eddine Pneumo-phtisiologie210. Pr. CHAOUI Zineb Ophtalmologie211. Pr. CHARIF CHEFCHAOUNI Al Montacer Chirurgie Générale212. Pr. ECHARRAB El Mahjoub Chirurgie Générale213. Pr. EL FTOUH Mustapha Pneumo-phtisiologie214. Pr. EL MOSTARCHID Brahim* Neurochirurgie215. Pr. EL OTMANYAzzedine Chirurgie Générale216. Pr. GHANNAM Rachid Cardiologie217. Pr. HAMMANI Lahcen Radiologie218. Pr. ISMAILI Mohamed Hatim Anesthésie-Réanimation219. Pr. ISMAILI Hassane* Traumatologie Orthopédie220. Pr. KRAMI Hayat Ennoufouss Gastro-Entérologie221. Pr. MAHMOUDI Abdelkrim* Anesthésie-Réanimation222. Pr. TACHINANTE Rajae Anesthésie-Réanimation223. Pr. TAZI MEZALEK Zoubida Médecine Interne

Novembre 2000224. Pr. AIDI Saadia Neurologie225. Pr. AIT OURHROUI Mohamed Dermatologie226. Pr. AJANA Fatima Zohra Gastro-Entérologie227. Pr. BENAMR Said Chirurgie Générale228. Pr. BENCHEKROUN Nabiha Ophtalmologie229. Pr. CHERTI Mohammed Cardiologie230. Pr. ECH-CHERIF EL KETTANI Selma Anesthésie-Réanimation231. Pr. EL HASSANI Amine Pédiatrie232. Pr. EL IDGHIRI Hassan Oto-Rhino-Laryngologie233. Pr. EL KHADER Khalid Urologie234. Pr. EL MAGHRAOUI Abdellah* Rhumatologie235. Pr. GHARBI Mohamed El Hassan Endocrinologie et Maladies Métaboliques236. Pr. HSSAIDA Rachid* Anesthésie-Réanimation237. Pr. LACHKAR Azzouz Urologie238. Pr. LAHLOU Abdou Traumatologie Orthopédie239. Pr. MAFTAH Mohamed* Neurochirurgie240. Pr. MAHASSINI Najat Anatomie Pathologique241. Pr. MDAGHRI ALAOUI Asmae Pédiatrie242. Pr. NASSIH Mohamed* Stomatologie Et Chirurgie Maxillo-Faciale243. Pr. ROUIMI Abdelhadi Neurologie

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Décembre 2001244. Pr. ABABOU Adil Anesthésie-Réanimation245. Pr. AOUAD Aicha Cardiologie246. Pr. BALKHI Hicham* Anesthésie-Réanimation247. Pr. BELMEKKI Mohammed Ophtalmologie248. Pr. BENABDELJLIL Maria Neurologie249. Pr. BENAMAR Loubna Néphrologie250. Pr. BENAMOR Jouda Pneumo-phtisiologie251. Pr. BENELBARHDADI Imane Gastro-Entérologie252. Pr. BENNANI Rajae Cardiologie253. Pr. BENOUACHANE Thami Pédiatrie254. Pr. BENYOUSSEF Khalil Dermatologie255. Pr. BERRADA Rachid Gynécologie Obstétrique256. Pr. BEZZA Ahmed* Rhumatologie257. Pr. BOUCHIKHI IDRISSI Med Larbi Anatomie258. Pr. BOUHOUCH Rachida Cardiologie259. Pr. BOUMDIN El Hassane* Radiologie260. Pr. CHAT Latifa Radiologie261. Pr. CHELLAOUI Mounia Radiologie262. Pr. DAALI Mustapha* Chirurgie Générale263. Pr. DRISSI Sidi Mourad* Radiologie264. Pr. EL HAJOUI Ghziel Samira Gynécologie Obstétrique265. Pr. EL HIJRI Ahmed Anesthésie-Réanimation266. Pr. EL MAAQILI Moulay Rachid Neuro-Chirurgie267. Pr. EL MADHI Tarik Chirurgie-Pédiatrique268. Pr. EL MOUSSAIF Hamid Ophtalmologie269. Pr. EL OUNANI Mohamed Chirurgie Générale270. Pr. EL QUESSAR Abdeljlil Radiologie271. Pr. ETTAIR Said Pédiatrie272. Pr. GAZZAZ Miloudi* Neuro-Chirurgie273. Pr. GOURINDA Hassan Chirurgie-Pédiatrique274. Pr. HRORA Abdelmalek Chirurgie Générale275. Pr. KABBAJ Saad Anesthésie-Réanimation276. Pr. KABIRI EL Hassane* Chirurgie Thoracique277. Pr. LAMRANI Moulay Omar Traumatologie Orthopédie278. Pr. LEKEHAL Brahim Chirurgie Vasculaire Périphérique279. Pr. MAHASSIN Fattouma* Médecine Interne280. Pr. MEDARHRI Jalil Chirurgie Générale281. Pr. MIKDAME Mohammed* Hématologie Clinique282. Pr. MOHSINE Raouf Chirurgie Générale283. Pr. NABIL Samira Gynécologie Obstétrique284. Pr. NOUINI Yassine Urologie285. Pr. OUALIM Zouhir* Néphrologie

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286. Pr. SABBAH Farid Chirurgie Générale287. Pr. SEFIANI Yasser Chirurgie Vasculaire Périphérique288. Pr. TAOUFIQ BENCHEKROUN Soumia Pédiatrie289. Pr. TAZI MOUKHA Karim Urologie

Décembre 2002 290. Pr. AL BOUZIDI Abderrahmane* Anatomie Pathologique291. Pr. AMEUR Ahmed * Urologie292. Pr. AMRI Rachida Cardiologie293. Pr. AOURARH Aziz* Gastro-Entérologie294. Pr. BAMOU Youssef * Biochimie-Chimie295. Pr. BELMEJDOUB Ghizlene* Endocrinologie et Maladies Métaboliques296. Pr. BENBOUAZZA Karima Rhumatologie297. Pr. BENZEKRI Laila Dermatologie298. Pr. BENZZOUBEIR Nadia* Gastro-Entérologie299. Pr. BERNOUSSI Zakiya Anatomie Pathologique300. Pr. BICHRA Mohamed Zakariya Psychiatrie301. Pr. CHOHO Abdelkrim * Chirurgie Générale302. Pr. CHKIRATE Bouchra Pédiatrie303. Pr. EL ALAMI EL FELLOUS Sidi Zouhair Chirurgie Pédiatrique304. Pr. EL ALJ Haj Ahmed Urologie305. Pr. EL BARNOUSSI Leila Gynécologie Obstétrique306. Pr. EL HAOURI Mohamed * Dermatologie307. Pr. EL MANSARI Omar* Chirurgie Générale308. Pr. ES-SADEL Abdelhamid Chirurgie Générale309. Pr. FILALI ADIB Abdelhai Gynécologie Obstétrique310. Pr. HADDOUR Leila Cardiologie311. Pr. HAJJI Zakia Ophtalmologie312. Pr. IKEN Ali Urologie313. Pr. ISMAEL Farid Traumatologie Orthopédie314. Pr. JAAFAR Abdeloihab* Traumatologie Orthopédie315. Pr. KRIOULE Yamina Pédiatrie316. Pr. LAGHMARI Mina Ophtalmologie317. Pr. MABROUK Hfid* Traumatologie Orthopédie318. Pr. MOUSSAOUI RAHALI Driss* Gynécologie Obstétrique319. Pr. MOUSTAGHFIR Abdelhamid* Cardiologie320. Pr. MOUSTAINE My Rachid Traumatologie Orthopédie321. Pr. NAITLHO Abdelhamid* Médecine Interne322. Pr. OUJILAL Abdelilah Oto-Rhino-Laryngologie323. Pr. RACHID Khalid * Traumatologie Orthopédie324. Pr. RAISS Mohamed Chirurgie Générale325. Pr. RGUIBI IDRISSI Sidi Mustapha* Pneumophtisiologie326. Pr. RHOU Hakima Néphrologie327. Pr. SIAH Samir * Anesthésie Réanimation

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328. Pr. THIMOU Amal Pédiatrie329. Pr. ZENTAR Aziz* Chirurgie Générale330. Pr. ZRARA Ibtisam* Anatomie Pathologique

PROFESSEURS AGREGES   :

Janvier 2004331. Pr. ABDELLAH El Hassan Ophtalmologie332. Pr. AMRANI Mariam Anatomie Pathologique 333. Pr. BENBOUZID Mohammed Anas Oto-Rhino-Laryngologie334. Pr. BENKIRANE Ahmed* Gastro-Entérologie335. Pr. BENRAMDANE Larbi* Chimie Analytique 336. Pr. BOUGHALEM Mohamed* Anesthésie Réanimation337. Pr. BOULAADAS Malik Stomatologie et Chirurgie Maxillo-faciale338. Pr. BOURAZZA Ahmed* Neurologie 339. Pr. CHAGAR Belkacem* Traumatologie Orthopédie340. Pr. CHERRADI Nadia Anatomie Pathologique341. Pr. EL FENNI Jamal* Radiologie 342. Pr. EL HANCHI ZAKI Gynécologie Obstétrique 343. Pr. EL KHORASSANI Mohamed Pédiatrie 344. Pr. EL YOUNASSI Badreddine* Cardiologie 345. Pr. HACHI Hafid Chirurgie Générale346. Pr. JABOUIRIK Fatima Pédiatrie 347. Pr. KARMANE Abdelouahed Ophtalmologie 348. Pr. KHABOUZE Samira Gynécologie Obstétrique349. Pr. KHARMAZ Mohamed Traumatologie Orthopédie 350. Pr. LEZREK Mohammed* Urologie 351. Pr. MOUGHIL Said Chirurgie Cardio-Vasculaire 352. Pr. NAOUMI Asmae* Ophtalmologie 353. Pr. SAADI Nozha Gynécologie Obstétrique354. Pr. SASSENOU ISMAIL*  Gastro-Entérologie 355. Pr. TARIB Abdelilah* Pharmacie Clinique 356. Pr. TIJAMI Fouad Chirurgie Générale357. Pr. ZARZUR Jamila Cardiologie

Janvier 2005358. Pr. ABBASSI Abdellah Chirurgie Réparatrice et Plastique359. Pr. AL KANDRY Sif Eddine* Chirurgie Générale360. Pr. ALAOUI Ahmed Essaid Microbiologie361. Pr. ALLALI Fadoua Rhumatologie362. Pr. AMAR Yamama Néphrologie363. Pr. AMAZOUZI Abdellah Ophtalmologie364. Pr. AZIZ Noureddine* Radiologie365. Pr. BAHIRI Rachid Rhumatologie

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366. Pr. BARKAT Amina Pédiatrie367. Pr. BENHALIMA Hanane Stomatologie et Chirurgie Maxillo Faciale368. Pr. BENHARBIT Mohamed Ophtalmologie369. Pr. BENYASS Aatif Cardiologie370. Pr. BERNOUSSI Abdelghani Ophtalmologie371. Pr. BOUKLATA Salwa Radiologie372. Pr. CHARIF CHEFCHAOUNI Mohamed Ophtalmologie373. Pr. DOUDOUH Abderrahim* Biophysique374. Pr. EL HAMZAOUI Sakina Microbiologie375. Pr. HAJJI Leila Cardiologie376. Pr. HESSISSEN Leila Pédiatrie377. Pr. JIDAL Mohamed* Radiologie378. Pr. KARIM Abdelouahed Ophtalmologie379. Pr. KENDOUSSI Mohamed* Cardiologie380. Pr. LAAROUSSI Mohamed Chirurgie Cardio-vasculaire381. Pr. LYAGOUBI Mohammed Parasitologie382. Pr. NIAMANE Radouane* Rhumatologie383. Pr. RAGALA Abdelhak Gynécologie Obstétrique384. Pr. SBIHI Souad Histo-Embryologie Cytogénétique385. Pr. TNACHERI OUAZZANI Btissam Ophtalmologie386. Pr. ZERAIDI Najia Gynécologie ObstétriqueAvril 2006

423. Pr. ACHEMLAL Lahsen* Rhumatologie424. Pr. AFIFI Yasser Dermatologie425. Pr. AKJOUJ Said* Radiologie426. Pr. BELGNAOUI Fatima Zahra Dermatologie427 Pr. BELMEKKI Abdelkader* Hématologie428. Pr. BENCHEIKH Razika O.R.L429 Pr. BIYI Abdelhamid* Biophysique430. Pr. BOUHAFS Mohamed El Amine Chirurgie - Pédiatrique 431. Pr. BOULAHYA Abdellatif* Chirurgie Cardio – Vasculaire432. Pr. CHEIKHAOUI Younes Chirurgie Cardio – Vasculaire433. Pr. CHENGUETI ANSARI Anas Gynécologie Obstétrique434. Pr. DOGHMI Nawal Cardiologie435. Pr. ESSAMRI Wafaa Gastro-entérologie436. Pr. FELLAT Ibtissam Cardiologie437. Pr. FAROUDY Mamoun Anesthésie Réanimation438. Pr. GHADOUANE Mohammed* Urologie439. Pr. HARMOUCHE Hicham Médecine Interne 440. Pr. HANAFI Sidi Mohamed* Anesthésie Réanimation441 Pr. IDRISS LAHLOU Amine Microbiologie442. Pr. JROUNDI Laila Radiologie443. Pr. KARMOUNI Tariq Urologie

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444. Pr. KILI Amina Pédiatrie 445. Pr. KISRA Hassan Psychiatrie446. Pr. KISRA Mounir Chirurgie – Pédiatrique447. Pr. KHARCHAFI Aziz* Médecine Interne448. Pr. LAATIRIS Abdelkader* Pharmacie Galénique449. Pr. LMIMOUNI Badreddine* Parasitologie450. Pr. MANSOURI Hamid* Radiothérapie451. Pr. NAZIH Naoual O.R.L452. Pr. OUANASS Abderrazzak Psychiatrie453. Pr. SAFI Soumaya* Endocrinologie454. Pr. SEKKAT Fatima Zahra Psychiatrie455. Pr. SEFIANI Sana Anatomie Pathologique456. Pr. SOUALHI Mouna Pneumo – Phtisiologie457. Pr. TELLAL Saida* Biochimie458. Pr. ZAHRAOUI Rachida Pneumo – PhtisiologieOctobre 2007458. Pr. LARAQUI HOUSSEINI Leila Anatomie pathologique459. Pr. EL MOUSSAOUI Rachid Anesthésie réanimation460. Pr. MOUSSAOUI Abdelmajid Anesthésier réanimation461. Pr. LALAOUI SALIM Jaafar * Anesthésie réanimation462. Pr. BAITE Abdelouahed * Anesthésie réanimation463. Pr. TOUATI Zakia Cardiologie464. Pr. OUZZIF Ez zohra * Biochimie465. Pr. BALOUCH Lhousaine * Biochimie466. Pr. SELKANE Chakir * Chirurgie cardio vasculaire467. Pr. EL BEKKALI Youssef * Chirurgie cardio vasculaire468. Pr. AIT HOUSSA Mahdi * Chirurgie cardio vasculaire469. Pr. EL ABSI Mohamed Chirurgie générale470. Pr. EHIRCHIOU Abdelkader * Chirurgie générale471. Pr. ACHOUR Abdessamad * Chirurgie générale472. Pr. TAJDINE Mohammed Tariq* Chirurgie générale473. Pr. GHARIB Noureddine Chirurgie plastique474. Pr. TABERKANET Mustafa * Chirurgie vasculaire périphérique475. Pr. ISMAILI Nadia Dermatologie476. Pr. MASRAR Azlarab Hématologie biologique477. Pr. RABHI Monsef * Médecine interne478. Pr. MRABET Mustapha * Médecine préventive santé publique et hygiène479. Pr. SEKHSOKH Yessine * Microbiologie480. Pr. SEFFAR Myriame Microbiologie481. Pr. LOUZI Lhoussain * Microbiologie482. Pr. MRANI Saad * Virologie483. Pr. GANA Rachid Neuro chirurgie484. Pr. ICHOU Mohamed * Oncologie médicale485. Pr. TACHFOUTI Samira Ophtalmologie486. Pr. BOUTIMZINE Nourdine Ophtalmologie

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487. Pr. MELLAL Zakaria Ophtalmologie488. Pr. AMMAR Haddou * ORL489. Pr. AOUFI Sarra Parasitologie490. Pr. TLIGUI Houssain Parasitologie491. Pr. MOUTAJ Redouane * Parasitologie492. Pr. ACHACHI Leila Pneumo phtisiologie493. Pr. MARC Karima Pneumo phtisiologie494. Pr. BENZIANE Hamid * Pharmacie clinique495. Pr. CHERKAOUI Naoual * Pharmacie galénique496. Pr. EL OMARI Fatima Psychiatrie497. Pr. MAHI Mohamed * Radiologie498. Pr. RADOUANE Bouchaib* Radiologie499. Pr. KEBDANI Tayeb Radiothérapie500. Pr. SIFAT Hassan * Radiothérapie501. Pr. HADADI Khalid * Radiothérapie502. Pr. ABIDI Khalid Réanimation médicale503. Pr. MADANI Naoufel Réanimation médicale504. Pr. TANANE Mansour * Traumatologie orthopédie505. Pr. AMHAJJI Larbi * Traumatologie orthopédie

Mars 2009Pr. BJIJOU Younes AnatomiePr. AZENDOUR Hicham * Anesthésie RéanimationPr. BELYAMANI Lahcen* Anesthésie RéanimationPr. BOUHSAIN Sanae * BiochimiePr. OUKERRAJ Latifa CardiologiePr. LAMSAOURI Jamal * Chimie ThérapeutiquePr. MARMADE Lahcen Chirurgie Cardio-vasculairePr. AMAHZOUNE Brahim * Chirurgie Cardio-vasculairePr. AIT ALI Abdelmounaim * Chirurgie GénéralePr. BOUNAIM Ahmed * Chirurgie GénéralePr. EL MALKI Hadj Omar Chirurgie GénéralePr. MSSROURI Rahal Chirurgie GénéralePr. CHTATA Hassan Toufik * Chirurgie Vasculaire PériphériquePr. BOUI Mohammed * DermatologiePr. KABBAJ Nawal Gastro-entérologiePr. FATHI Khalid Gynécologie obstétrique Pr. MESSAOUDI Nezha * Hématologie biologique Pr. CHAKOUR Mohammed * Hématologie biologique Pr. DOGHMI Kamal * Hématologie cliniquePr. ABOUZAHIR Ali* Médecine internePr. ENNIBI Khalid * Médecine internePr. EL OUENNASS Mostapha MicrobiologiePr. ZOUHAIR Said* Microbiologie

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Pr. L’kassimi Hachemi* MicrobiologiePr. AKHADDAR Ali * Neuro-chirurgiePr. AIT BENHADDOU El hachmia NeurologiePr. AGADR Aomar * PédiatriePr. KARBOUBI Lamya PédiatriePr. MESKINI Toufik PédiatriePr. KABIRI Meryem PédiatriePr. RHORFI Ismail Abderrahmani * Pneumo-phtisiologiePr. BASSOU Driss * RadiologiePr. ALLALI Nazik RadiologiePr. NASSAR Ittimade RadiologiePr. HASSIKOU Hasna * RhumatologiePr. AMINE Bouchra RhumatologiePr. BOUSSOUGA Mostapha * Traumatologie orthopédiquePr. KADI Said * Traumatologie orthopédique

Octobre 2010 Pr. AMEZIANE Taoufiq* Médecine internePr. ERRABIH Ikram Gastro entérologiePr. CHERRADI Ghizlan CardiologiePr. MOSADIK Ahlam Anesthésie RéanimationPr. ALILOU Mustapha Anesthésie réanimationPr. KANOUNI Lamya RadiothérapiePr. EL KHARRAS Abdennasser* RadiologiePr. DARBI Abdellatif* RadiologiePr. EL HAFIDI Naima PédiatriePr. MALIH Mohamed* PédiatriePr. BOUSSIF Mohamed* Médecine aérotiquePr. EL MAZOUZ Samir Chirurgie plastique et réparatricePr. DENDANE Mohammed Anouar Chirurgie pédiatriquePr. EL SAYEGH Hachem UrologiePr. MOUJAHID Mountassir* Chirurgie généralePr. RAISSOUNI Zakaria* Traumatologie orthopédiePr. BOUAITY Brahim* ORLPr. LEZREK Mounir OphtalmologiePr. NAZIH Mouna* HématologiePr. LAMALMI Najat Anatomie pathologiquePr. ZOUAIDIA Fouad Anatomie pathologiquePr. BELAGUID Abdelaziz PhysiologiePr. DAMI Abdellah* Biochimie chimiePr. CHADLI Mariama* Microbiologie

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ENSEIGNANTS SCIENTIFIQUESPROFESSEURS1. Pr. ABOUDRAR Saadia Physiologie2. Pr. ALAMI OUHABI Naima Biochimie3. Pr. ALAOUI KATIM Pharmacologie4. Pr. ALAOUI SLIMANI Lalla Naïma Histologie-Embryologie5. Pr. ANSAR M’hammed Chimie Organique et Pharmacie Chimique6. Pr. BOUKLOUZE Abdelaziz Applications Pharmaceutiques 7. Pr. BOUHOUCHE Ahmed Génétique Humaine8. Pr. BOURJOUANE Mohamed Microbiologie9. Pr. CHAHED OUAZZANI Lalla Chadia Biochimie10. Pr. DAKKA Taoufiq Physiologie11. Pr. DRAOUI Mustapha Chimie Analytique 12. Pr. EL GUESSABI Lahcen Pharmacognosie13. Pr. ETTAIB Abdelkader Zootechnie14. Pr. FAOUZI Moulay El Abbes Pharmacologie15. Pr. HMAMOUCHI Mohamed Chimie Organique16. Pr. IBRAHIMI Azeddine17. Pr. KABBAJ Ouafae Biochimie18. Pr. KHANFRI Jamal Eddine Biologie19. Pr. REDHA Ahlam Biochimie20. Pr. OULAD BOUYAHYA IDRISSI Med Chimie Organique21. Pr. TOUATI Driss Pharmacognosie22. Pr. ZAHIDI Ahmed Pharmacologie23. Pr. ZELLOU Amina Chimie Organique* Enseignants Militaires

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Je dédie cette thèse à …

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A ALLAH

Le miséricordieux

Tout puissant

Qui m’a inspiré

Qui m’a guidé dans le bon chemin

Je vous dois ce que je suis devenue

Louanges et remerciements

Pour votre clémence et miséricorde

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A ma très chère mère Rachida

Aucun mot, aussi expressif qu’il soit, ne saurait

remercier à sa juste valeur, l’être qui a consacré

sa vie à parfaire l’éducation de ses enfants

Je sais que tu es fière et heureuse de voir le fruit

de tes efforts, des longues années de sacrifices

auxquels tu as consentis.

Puisse ALLAH m’aider à rendre un peu soit-il

de ce que tu m’as donné

Qu’ALLAH t’accorde santé, bonheur et longue vie

Page 21: ao.um5s.ac.maao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1840/1/P0452011.d… · Web viewSi l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut s’adapter que lentement,

A mon très cher père Ali

Aucune dédicace ne saurait exprimer l’estime,

le dévouement, le respect et l’amour que je te porte.

Tu as rempli ton devoir envers tes enfants,

tu t’es investi à nous transmettre les principes

et les règles les plus correctes et les plus sacrées.

Reçoit à ton tour le témoignage de notre respect et

de notre amour infinis

Tu as été et tu seras toujours la fierté et le bon exemple pour nous

Page 22: ao.um5s.ac.maao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1840/1/P0452011.d… · Web viewSi l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut s’adapter que lentement,

C’est grâce à ALLAH puis à toi et à ma mère que

je suis devenue ce que je suis aujourd’hui

Que ce travail soit le gage de ma gratitude

et ma reconnaissance

Qu’ALLAH t’accorde santé, bonheur et longue vie

A mon très cher mari Khoubaib

Ta présence et ton soutien permanents m’ont été précieux.

Page 23: ao.um5s.ac.maao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1840/1/P0452011.d… · Web viewSi l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut s’adapter que lentement,

Je te remercie très fort pour ta patience, ta compréhension et ton sacrifice

Ta bonté et ta générosité n’ont pas d’égal

Qu’ALLAH te protège et t’accorde tout le bonheur et la prospérité

Page 24: ao.um5s.ac.maao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1840/1/P0452011.d… · Web viewSi l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut s’adapter que lentement,

À ma très chère sœur Hind et son époux Mohammed

Puisse Allah vous garder en bonne santé, vous guider dans le droit chemin

et vous combler de bonheur et de réussite. À ma très chère sœur Hanane

et son époux abdallah Qu’Allah vous procure tout le bonheur et la réussite dans votre vie familiale

et professionnelle.A mon très cher frère Hamza

Que cette dédicace soit l’expression de mon amour et mon attachement

Je souhaite que ma joie se complète et assister

un jour à la soutenance de ta thèse Que ta vie soit pleine de bonheur,

succès et prospérité

Page 25: ao.um5s.ac.maao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1840/1/P0452011.d… · Web viewSi l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut s’adapter que lentement,

À mes chers Ibtissam, Sara et AhmedQu’ALLAH vous protège

et vous accorde la santé et la joieA ma belle mère Khadija et beau père Mohammed

Vous avez fait preuve d’amour et de générosité

Que ce travail soit le témoignage de la profonde affection

et respect que j’ai pour vous.A ma belle sœur Soumaya et son époux

AbdelazizA mes belles sœurs Hind et KhawlaA mon beau frère Zin Abidine et son

épouse IbtissamA mon beau frère Nouaamane et son

épouse AminaA mon beau frère Ayoub

Veuillez trouver dans ce travail l’expression

de mon amour et mon affection indéfectible.

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A ma tante Kabira et son époux oncle Mohammed

A mes tantes Halima, Aicha et Fatima A mes oncles Mohammed, Aissa,

Houssein, Idrisse, Jamal, Mohammed, Khalid et youssef

Page 27: ao.um5s.ac.maao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1840/1/P0452011.d… · Web viewSi l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut s’adapter que lentement,

A mon oncle Benyouness et ma tante Touria

En témoignage de mon affection et mon profond respect

Je vous souhaite beaucoup de bonheur et de réussite. Restons unis et solidaires.

A mes tous mes cousins et cousines

Votre amour et vos encouragements ont été pour moi d’un grand réconfort

A tous mes ami (es) que je ne peux citer de peur d’en oublier

A tous ceux qui me sont chers et qui m’ont aide

de loin ou de pres a la realisation de ce travail

Qu’ils trouvent ici l’expression de ma

sincère et parfaite amitié.

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Remerciements

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A notre maître Rapporteur et Président de thèse

Monsieur le professeur S. SIAH

Professeur agrégé en Anesthésie-Réanimation

Vous m’avez fait l’honneur de me confier le sujet de cette thèse.

Je vous remercie pour le temps que vous avez bien voulu me consacrer, pour vos conseils, votre encadrement et votre disponibilité permanente. Je garde un vif souvenir de la simplicité et l’amabilité de votre abord.

Veuillez accepter cette thèse en guise de mes sincères remerciements.

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A notre maître et Juge de thèse

Monsieur le professeur K. FILALI

Professeur agrégé en Anesthésie-Réanimation

Vous me faites un grand honneur en acceptant de siéger parmi les membres du jury de cette thèse.

Puisse ce travail vous témoigner mes sincères remerciements et ma profonde gratitude.

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A notre maître et juge de thèse

Monsieur le professeur A. DAMI

Professeur agrégé en Biochimie

Vous avez accepté avec une grande amabilité de juger cette thèse.

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Cet honneur me touche infiniment et me tient à vous exprimer mes sincères remerciements et mon respect.

A notre maître et Juge de thèse

Monsieur le professeur A. BOURAZZA

Professeur agrégé en Neurologie

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C’est un très grand honneur que vous nous faites en acceptant de juger cette thèse.

Veuillez recevoir ici, l’expression de notre dévouement et de notre reconnaissance.

Page 35: ao.um5s.ac.maao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1840/1/P0452011.d… · Web viewSi l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut s’adapter que lentement,

Plan

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I NTRODUCTION................................................................................................1 

II. OBSERVATION .............................................................................................5

III. DISCUSSION .................................................................................................10

A. Allopurinol.....................................................................................................

11.............................................................................................................................

B. Intoxication à l’allopurinol.............................................................................19

C. Troubles digestifs : contexte et conséquences hydriques, électrolytiques et

acido-basiques...............................................................................................31

D. Hyponatrémie.................................................................................................38

E. Classification des hyponatrémies....................................................................58

F. Conduite à tenir devant une hyponatrémie......................................................71

G. Encéphalopathie hyponatrémique :................................................................79

1. Définition.....................................................................................................79

2. Physiopathologie.........................................................................................80

3. Apport de l’électroencéphalographie et de l’imagerie dans le diagnostic

d’une encéphalopathie hyponatrémique..........................................................87

H. Discussion de notre observation avec les données de la littérature................90

I. Protocole de prise en charge d’une encéphalopathie hyponatrémique

survenue au cours d’une intoxication médicamenteuse................................101

CONCLUSION......................................................................................................111

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Liste des abréviations°C : Degrés Celsius

ADH  : Hormone antidiurétique

ALAT : Alanine transaminase

ASAT : Aspartate transaminase

ATP  : Adénosine tri-phosphate

batt /min  : Battements par minute

BHE  : Barrière hémato-encéphalique

BT  : Bilirubine totale

Cl : Chlore

CSW  : Cerebrel salt wasting

EEG  : Electroencéphalographie

FNA  : Facteur natriurétique auriculaire

g /l : Gramme par litre

h : Heure

H+  : Ion hydrogène

HCO3- : Ion bicarbonate

HIC  : Hypertension intracrânienne

HMIM V  : Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V

HPLC : High-pressure liquid chromatography

IRM : Imagerie par résonnance magnétique

j  : Jour

K+ : Ion potassium

LCR  : Liquide céphalorachidien

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LEC   : Liquide extracellulaire

MCP  : Myélinolyse centropontine

mEq /l : Milliéquivalent par litre

mg/kg : Milligramme par kilogramme

mg/l  : Milligramme par litre

ml : Millilitre

mm hg : Millimètre mercure

mmol/l  : Millimole par litre

mOsm/l : Milliosmoles par litre

Na c : Natrémie corrigée

Na+ : Sodium

NaCl : Chlorure de sodium

nm : Nanomètre

PA : Pression artérielle

PAL  : Phosphatase alcaline

PL  : Ponction lombaire

PVC : Pression veineuse centrale

SIADH  : Syndrome de sécrétion inappropriée de l’hormone antidiurétique

U/l  : Unité enzymatique par litre

U/P   : Rapport de l’osmolalité urinaire à l’osmolalité plasmatique

UV : Ultraviolet

VEC  : Volume extracellulaire

γ>:Gamma-glutamy-ltransférase

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Introduction

Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

~ 1 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

L’allopurinol est un inhibiteur de l’uricosynthèse. Il empêche la formation

de l’acide urique par inhibition de la xanthine oxydase (enzyme responsable de

la dégradation des oxypurines : hypoxanthine et xanthine en acide urique),

baissant ainsi l’uricémie et l’uraturie (1, 2, 3, 4).

Il a été d'abord présenté, en 1963, comme inhibiteur de la xanthine oxydase

quand il a été examiné pour l'utilisation concomitante avec des médicaments de

chimiothérapie anticancéreuse (5). Aujourd'hui il est indiqué dans le traitement

des hyperuricémies symptomatiques primitives ou secondaires. Il est prescrit

principalement dans le traitement de la goutte (1).

La dose moyenne d’un adulte est habituellement entre 100 et 300 mg/j en

une seule prise mais peut augmenter exceptionnellement jusqu’à 600 mg/j.

Pour les doses allant jusqu’à 20g, les symptômes suivants, évoluants

favorablement après prise en charge rapide, ont été notés : nausées,

vomissements, diarrhées, vertiges et dans un cas lombalgies avec oligurie

(1,4,6).

En dépit de l’utilisation très large de l’allopurinol depuis de nombreuses

années, sa toxicologie est extrêmement pauvre et le nombre d’intoxications

observées est très faible en raison de l’absence de conséquences cliniques de

l’inhibition profonde de la xanthine oxydase. Pour les cas de surdosage

rapportés, la symptomatologie est représentée principalement par des troubles

digestifs sévères (7, 8, 9).

~ 2 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

~ 3 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Cependant, l’allopurinol peut être à l’origine d’une hyponatrémie aigue par

déplétion hydrosodée développée au cours des manifestations gastro-

intestinales survenues suite à un surdosage. Cette hyponatrémie peut engendrer

des conséquences neurologiques importantes et mettre en jeu le pronostic vital

(10).

Nous rapportons dans notre observation, un cas d’intoxication volontaire

par 6g d’allopurinol (20 comprimés de Zyloric 300 mg) responsable de troubles

digestifs sévères (diarrhée et vomissement), compliqués par une encéphalopathie

hyponatrémique (10).

La notion d’intoxication à l’allopurinol n’a été constatée et prise en compte

qu’au réveil du patient qui rapportait une prise volontaire de vingt comprimés de

300 mg de l’allopurinol. Son père ramenait le lendemain la boite de ZYLORIC

vide (10).

En effet, la responsabilité de l’allopurinol a été retenue devant la négativité

de l’enquête étiologique et l’évolution favorable de l’état du malade après

correction adaptée des troubles hydroélectrolytiques survenus par du sérum salé.

~ 4 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

L’objectif de ce travail consiste à :

Etablir un lien de cause à effet entre le surdosage en allopurinol et

l’encéphalopathie : un raisonnement par récurrence s’impose à ouvrir

la voie à une démarche pouvant aboutir à des réponses logiques.

Attiser l’attention, non seulement de nos collègues praticiens et

professionnels de santé, mais aussi des utilisateurs de l’allopurinol, sur

la gravité des effets du surdosage afin d’en tenir compte devant une

hyponatrémie.

Proposer un protocole de prise en charge d’une encéphalopathie

hyponatrémique consécutive à une intoxication médicamenteuse.

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Observation

Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Monsieur M.N, 24 ans, sans antécédents particuliers, a été admis au service

des urgences à l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V-HMIMV- pour

prise en charge d’un syndrome confusionnel, vomissements incoercibles et

diarrhées profuses évoluant depuis 48 heures.

Les données initiales étaient des troubles de conscience avec confusion, un

état de stupeur, un opistotonos, une raideur méningée sans signe de localisation,

une ventilation spontanée efficace sans foyer pleuro-parenchymateux clinique.

La fréquence cardiaque était à 110 batt/min en rythme sinusal, la pression

artérielle à 100/50 mm Hg, la température rectale à 38°c. Le reste de l’examen

était normal ; les urines étaient rares et concentrées.

Le tableau clinique à l'admission était celui d'une déshydratation.

Il a été admis une heure plus tard en réanimation médicale pour

aggravation de son état neurologique : il a présenté un coma avec un score de

Glasgow à 5 sans anisocorie.

Le traitement a comporté une ventilation mécanique après intubation

orotrachéale après sédation et curarisation. La mise en place d’une sonde

nasogastrique et d’un cathéter veineux central par voie jugulaire interne. Des

prélèvements sanguins et urinaires ont été faits pour analyse biologique et

toxicologique ainsi qu’une gazométrie artérielle.

Le cliché thoracique a révélé un syndrome alvéolaire basal droit, un

cathéter dans la veine cave supérieure.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

La mesure de la pression veineuse centrale affichait 3 mm Hg.

Les résultats des examens biologiques étaient les suivants :

Natrémie= 124 mmol/l ; Kaliémie= 2,80 mmol/l ; Chlorémie= 96 mmol/l ; Glycémie= 1,70 g/l ; Urémie= 0,23 g/l ; Créatininémie= 13mg/l ; Osmolarité= 260 mOsm/l

PH= 7, 39 ; PCO2= 32,9 mm Hg ; PaO2= 96 mm Hg ;

HCO3= 20,4 mmol/l

Taux de prothrombine= 71% ; Fibrinogène= 2,65 g/l

L’examen cytobactériologique est revenu normal.

L’ionogramme urinaire a montré une baisse de la natriurèse à 10 mEq pour une diurèse de 1300ml/24 heures.

Le reste de l’examen a été normal.

Le scanner cérébral a montré un œdème cérébral très important sans signe en faveur d’une thrombophlébite cérébrale ni hypodensité temporale (Fig 10).

Devant ces éléments une ponction lombaire a été réalisée, celle-ci ramenait un liquide céphalo-rachidien eau de roche, l’examen cytobactériologique était normal. 

Albuminorachie = 0,12 g/l ; glycorachie= 0,77 g/l pour une glycémie à 1,70 g/l.

Un traitement antibiotique et antiviral est débuté associant Ceftriaxone, Gentalline et aciclovir. Ainsi qu’une thérapeutique luttant contre l’œdème cérébral : sédation par Thiopental, mannitol 100 ml toutes les quatre heures et

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

hyperventilation permettant le maintient d’une hypocapnie modérée autour de 25 à 30 mm Hg et un traitement anticonvulsivant par Valproate de sodium.

Enfin une correction de l’hypovolémie, de l’hyponatrémie par du sérum

salé physiologique (3l/24h) et de l’hypokaliémie par chlorure de potassium

(10g/24h).

Les résultats des prélèvements toxicologiques (phénobarbital, salicylés,

benzodiazépines, imipraminiques) sont revenus négatifs.

Un électroencéphalogramme a été réalisé, celui-ci montrait une souffrance

hémisphérique diffuse sans argument en faveur d’une comitialité.

La natrémie, au deuxième jour, étant toujours basse à 126 mEq/l, un apport

supplémentaire de NaCl a été effectué ramenant la natrémie à 137 mEq/l, la

PVC se normalisant à 12 mm Hg. Parallèlement, l’évolution neurologique était

favorable favorisant l’extubation au troisième jour.

Au réveil du malade, l’interrogatoire rapportait une prise volontaire de

vingt comprimés de 300 mg de l’allopurinol. Son père apportait le lendemain la

boite de ZYLORIC vide.

L’évolution était favorable et le patient a été adressé au service de

psychiatrie.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Figure 1: Œdème cérébral diffus. Absence d’hypodensité temporale.

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Discussion

Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

A. ALLOPURINOL

I. Classe, formes et dosage :

L'allopurinol, appartenant à la classe des pyrazolopyrimidines, est un hypo-

uricémiant, il présente une analogie structurale à l'hypoxanthine (2, 3).

Cette molécule est commercialisée sous la forme de capsules dosées à 100

mg (Xanturic®) et sous la forme de comprimés sécables dosés à 100, 200 et 300

mg (Zyloric®). On retrouve l'allopurinol en association avec du benzbromarone

dans Anurate® et dans Désatura® (11).

II. Posologie en thérapeutique :

1. Adultes :

Chez l'adulte, on prescrit 100 à 300 mg d’allopurinol par jour en moyenne

à absorber après les repas, mais la posologie peut atteindre exceptionnellement

600 mg par jour, une administration pluriquotidienne étant alors recommandée.

Chez l'insuffisant rénal non dialysé les doses doivent être adaptées en

fonction de la clairance de la créatinine.

Chez le patient hémodialysé une dose de 300 à 400 mg est recommandée

après chaque dialyse (7).

2. Enfants :

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Chez l’enfant, la prescription d’allopurinol est rare, la posologie est

habituellement de 10 à 20 mg/kg, il est indiqué essentiellement dans le

traitement des leucoses et des déficits enzymatiques (6).

III. Cinétique

Absorption

Administré par voie orale, l’allopurinol est rapidement absorbé et le pic

plasmatique est observé en 1 heure, sa biodisponibilité est d’environ 70%, les

préparations à libération prolongée ont une biodisponibilité totale plus faible (4).

Environ 20% de la dose administrée n'est pas absorbée et est retrouvée dans

les selles dans les 48 à 72 heures.

Distribution

L'allopurinol se lie très faiblement aux protéines plasmatiques humaines,

son volume de distribution est de 1,6 l/kg (4,6).

Les différentes concentrations tissulaires sont inconnues chez l'homme.

Demi-vie biologique

La demi-vie plasmatique de l'allopurinol est de 1 à 2 heures (4,6), celle de

l’oxipurinol est comprise entre 18 et 30 heures (12).

Métabolisme

L'allopurinol est rapidement transformé in vivo par la xanthine-

oxydase, non seulement en oxypurinol (alloxanthine) qui est le métabolite actif,

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

mais aussi en six autres métabolites n'ayant aucune activité pharmacologique

(4,6).

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Après administration prolongée ou après de fortes doses, la proportion

d'allopurinol métabolisée sous forme d'oxypurinol diminue.

Elimination

L'allopurinol est éliminé en totalité par le rein, sous forme inchangée (10 à

20%) et sous forme d'oxypurinol (80 à 90%) qu’est excrété selon un processus

comparable à celui de l’acide urique (4,6).

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

allopurinol

1,2-dihydro-4H-pyrazolo[3,4-d]pyrimidin-4one]

Propriétés chimiques

Formule bruteC5H4N4O  [Isomères]

Masse molaire 136,1115 ± 0,0054 g. mol-1

C 44,12 %, H 2,96 %, N 41,16 %, O 11,75 %,

Propriétés physiques

T° ébullition 350 °C

Solubilité569 mg·l-1 (eau, 25 °C)

Données pharmacocinétiques

Biodisponibilité78±20%

Liaison protéique négligeable

MétabolismeHépatique (80% oxypurinol, 10% allopurinol ribosides)

Demi-vie d’élim.2h (18-30h pour l'oxypurinol)

Figure 2 : propriétés de l’allopurinol

IV. Indications :

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

L’allopurinol est indiqué dans les pathologies suivantes :

Les hyperuricémies symptomatiques primitives ou secondaires (hémopathies, néphropathies, hyperuricémies iatrogènes).

La goutte : goutte tophacée, arthropathie uratique même lorsqu’elle s’accompagne d’hyperuraturie, de lithiase urique ou d’insuffisance rénale.

Les hyperuricuries et les hyperuraturies. La lithiase urique et calcique : il est indiqué dans le traitement et la

prévention de la lithiase urique, ainsi que dans la prévention des récidives de lithiase calcique chez les patients hyperuricémiques ou hyperuricuriques, en complément des précautions diététiques habituelles, portant notamment sur les rations protidique et calcique (12).

V. Contre indications : L’allopurinol est contre indiqué en cas d’antécédents d’hypersensibilité

(12). Une autre contre-indication à respecter est la grossesse au cours de laquelle l'utilisation ne doit se faire qu'en cas de nécessité absolue (2).

VI. Interactions médicamenteuses : Des interactions médicamenteuses sont à signaler et en particulier

l'interaction de l'allopurinol avec l'azathioprine et avec la mercapto-6-purine. En effet, en cas d'association, il peut apparaître une insuffisance médullaire réversible mais éventuellement grave, consécutive à un surdosage par diminution du catabolisme hépatique des antimétabolites.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

En cas d'association entre l'allopurinol et les anticoagulants oraux, on peut noter une augmentation de l'effet des anticoagulants oraux et du risque hémorragique par diminution de leur catabolisme hépatique.

L’association aux pénicillines du groupe A (type ampicilline) augmente le risque de réactions cutanées.

L’association est déconseillée avec la vidarabine en raison de l'apparition possible de troubles neurologiques (tremblements, troubles d'idéation) consécutifs à l'inhibition partielle du métabolisme de l'antiviral.

L’utilisation concomitante de l’allopurinol et de chlorpropamide chez l’insuffisant rénal peut conduire à des hypoglycémies prolongées.

En ce qui concerne l'association benzbromarone-allopurinol, l'action synergique des deux principes actifs permet une importante réduction des doses administrées habituellement, qui a pour conséquence de diminuer les effets secondaires et les manifestations d'intolérance provoquées par chacun des principes actifs administré seul ou à des doses plus élevées (2, 4, 6, 12, 13).

VII. Effets indésirables : La prise d'allopurinol peut entraîner différents effets indésirables dominés

par les réactions cutanées et gastro-intestinales. Les intolérances cutanées peuvent survenir chez 3 à 4 % des malades traités. Elles peuvent se manifester à n'importe quel moment du traitement, sous la forme d'éruptions prurigineuses papulo-érythémateuses ou eczémateuses. On a pu observer, mais de façon très rare, quelques cas d'hypersensibilité généralisée à l'allopurinol, se manifestant par une réaction cutanée exfoliatrice, de la fièvre, des adénopathies, des

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

arthralgies et une éosinophilie. Ces réactions d'hypersensibilité ont été observées chez les insuffisants rénaux et/ou hépatiques.

Les troubles digestifs (épigastralgies, nausées et vomissements, diarrhées)

sont fréquemment observés et présentent l’essentiel du tableau clinique en cas

d’intolérance. Des cas de stéatorrhée avec diarrhée sévère ont été rapportés.

Quelques manifestations hématologiques, à type de leucopénie et/ou de

thrombopénie, ont été rapportées mais de façon tout à fait exceptionnelle. Divers

autres troubles ont été signalés de façon occasionnelle et sans qu'il soit toujours

possible de les attribuer à l'allopurinol (fièvre, malaise général, céphalées,

vertiges, perturbations des tests hépatiques, alopécie, gynécomastie,

éosinophilie).

Des crises de goutte peuvent survenir en début de traitement. Il sera donc

nécessaire, comme pour les uricosuriques, d'associer la colchicine à la dose de

1mg par jour pendant une période de deux à trois mois (2, 4, 6, 12, 13).

VIII. Pharmacologie et Toxicologie

1. Mode d'action :

Toxicodynamie :

L'allopurinol n'a pas d'effets toxiques directs (6, 8, 9).

Pharmacodynamie :

Les principales actions pharmacologiques de l'allopurinol sont dues à son

métabolite, l'oxypurinol, ces deux substances sont des analogues structuraux des

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

bases puriques et des inhibiteurs de la synthèse d'acide urique, elles inhibent de

façon compétitive la xanthine-oxydase, enzyme normalement responsable de la

dégradation des oxypurines (hypoxanthine et xanthine) en acide urique (8).

L'action hypo-uricémiante de l'allopurinol ne provient pas seulement de l'inhibition de la xanthine-oxydase mais aussi de la diminution de la purinosynthèse qui a pu être démontrée sur des fibroblastes en culture. Elle est probablement due à l'action inhibitrice des nucléotides d'allopurinol sur la première réaction de la purinosynthèse de novo (14).

L'activité thérapeutique est obtenue dans les 24 heures suivant la première administration, mais la réponse maximale est retardée de 3 à 5 jours (6).

2. Toxicité :

Données chez l'homme

Des cas de surdosage ont été sans effets cliniques graves, d’autres cas ont été accompagnés de troubles gastro-intestinaux sévères.

Données chez l'animal

Les DL50 sont très variables selon le sexe et l'espèce animale en cause.

-DL50 per os chez la souris = 190 à 1250 mg/kg

-DL50 per os chez le rat = 2000 à 7500 mg/kg

Les symptômes observés sont : baisse d'activité, ptosis, dépression respiratoire, atteinte rénale aux plus fortes doses. Leur mécanisme de survenue n'est pas connu (6, 8, 9).

3. Tératogénicité

Chez la femme enceinte, aucun cas d'effet tératogène n'a été rapporté (9,13).

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

4. Mutagénicité

Malgré sa proche parenté structurale avec les purines, l'allopurinol ne s'incorpore pas aux acides nucléiques. Aucun effet mutagène n'a été rapporté (9,13).

B. INTOXICATION A L’ALLOPURINOL :

1. Intoxication aiguë :

La toxicologie de l'allopurinol est extrêmement pauvre. Le nombre

d'observations rapportées est très faible, en raison de l'absence de conséquence

clinique de l'inhibition profonde de la xanthine-oxydase.

Les troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) et neurosensoriels

(vertiges) représentent l'essentiel du tableau clinique en surdosage (8,9).

2. Intoxication chronique :

Chez certains sujets présentant une insuffisance rénale méconnue et/ou

négligée, n'ayant pas bénéficié d'une adaptation posologique, on peut observer

l'apparition d'un syndrome d'hypersensibilité généralisé.

Celui-ci peut être déclenché par la prescription intempestive de diurétiques

(9).

3. Evolution, pronostic :

L'évolution du tableau de l'intoxication aiguë est constamment

bénigne et sans séquelles si la prise en charge de ses effets est rapide.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Le syndrome d’hypersensibilité généralisée a une évolution

potentiellement mortelle en l'absence de traitement. Le pronostic

dépend étroitement du terrain (fonction rénale, tares viscérales, etc.),

le patient peut décéder d'insuffisance hépatique et/ou rénale (9).

4. Description analytique des effets cliniques rapportés au cours d’une intoxication à l’allopurinol :

Au niveau cardiovasculaire et respiratoire, pas d’effets cliniques observés.

Mais on note l’apparition de signes cliniques  au niveau des systèmes

suivants :

Système neurologique :

a. Système Nerveux Central

Intoxication aigue : vertiges.

Intoxication chronique : asthénie, céphalées, vertiges, somnolence et

bourdonnements d'oreille sont possibles. Une observation de

convulsions résistantes au traitement antiépileptique et cédant à

l'arrêt de l'allopurinol est décrite (15).

b. Système Nerveux Périphérique

Intoxication aigue : pas de signes décrits.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Intoxication chronique : un cas isolé de neuropathie périphérique

transitoire a été rapporté (16,14). Des paresthésies sont possibles

(14).

c. Système Nerveux Autonome :

Pas de signes décrits en cas d’intoxication aigue et chronique.

Système musculaire :

Intoxication aigue : Absence d’effets cliniques particuliers.

Intoxication chronique : une accumulation asymptomatique de

cristaux d'oxypurinol, de xanthine et d'hypoxanthine dans le muscle

strié squelettique a été rapportée après des traitements prolongés

(17). Cependant ces cristaux pourraient être dus à un artéfact. Des

myalgies ont été observées.

Système gastro-intestinal :

Intoxication aigue : les signes gastro-intestinaux représentent

l'essentiel du tableau clinique en surdosage : nausées, vomissements

et diarrhées importantes.

Intoxication chronique : des gastralgies, nausées, vomissements,

diarrhée ou dyspepsie sont possibles. Un cas de stéatorrhée avec

diarrhée et syndrome de malabsorption récidivante après chaque

reprise du traitement par l'allopurinol a été rapporté (18).

Système hépatique :

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Intoxication aigue : pas d’intoxication hépatique aigue observée.

Intoxication chronique : les manifestations hépatotoxiques font partie

du tableau de réaction d'hypersensibilité. Elles peuvent cependant

dominer ce tableau. Le délai d'apparition de ces hépatites est de 1 à

5 semaines après le début du traitement.

Le plus souvent il s'agit d'une hépatite cytolytique avec nécrose

hépatocellulaire à l'examen histologique. Quelques cas d'hépatites

granulomateuses ont été rapportés (19,20).

Système rénal :

Intoxication aigue : L'allopurinol n'a pas de toxicité rénale connue en aigu.

Intoxication chronique : L'accumulation de xanthine plasmatique et la formation de cristaux peut conduire à l'apparition d'une lithiase rénale (21,22). Une insuffisance rénale aiguë obstructive par néphrolithiase est alors possible.

L'insuffisance rénale aiguë avec néphropathie interstitielle, l'oligurie ou la diminution de la clairance de la créatinine s'intègrent dans le tableau d'hypersensibilité généralisé (14).

Système endocrinien et reproduction

Intoxication aigue : pas de signes décrits.

Intoxication chronique : des cas de gynécomastie ont été observés(1).

Dermatologique :

~ 26 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Intoxication aigue : pas d’effets rapportés.

Intoxication chronique : les accidents cutanés sont fréquents (3 à 10%). Une insuffisance rénale ou un traitement diurétique associé favorise ces manifestations dont la gravité est variable:

a) Accidents bénins : prurit, rash, urticaire, éruption érythémateuse, papulo-vésiculeuse, scarlatiniforme, psoriasiforme ou eczématiforme. Ces atteintes cutanées peuvent être isolées ou faire partie du syndrome d'hypersensibilité généralisée.

b) Accidents graves et exceptionnels : érythrodermie ou toxidermie bulleuse.

c) Autres réactions cutanées décrites :

- Rares cas de purpuras vasculaires accompagnés parfois d'une néphropathie glomérulaire aiguë, d'arthralgies diffuses et de douleurs abdominales (23).

- Un cas d'alopécie avec ichthyose.

- Une éruption papulo-nodulaire avec infiltrat lymphocytaire périvasculaire.

- Des toxidermies bulleuses à type de syndrome de Stevens-Johnson ou de syndrome de Lyell (19).

Oeil, oreille, nez, gorge : effets locaux

Intoxication aigue : absence d’effets particuliers.

~ 27 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Intoxication chronique : des cataractes, de type sous- capsulaire postérieure, ont été décrites chez les sujets jeunes (20 à 50 ans) traités depuis plusieurs mois (24).

Système hématologique :

Intoxication aigue : pas de signes décrits.

Intoxication chronique : une leucopénie avec neutropénie peut être observée. Exceptionnellement, des agranulocytoses et des aplasies médullaires ont été rapportées (23).

~ 28 ~

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Système immunologique :

Intoxication aigue : pas de signes décrits.

Intoxication chronique : la fréquence du syndrome d'hypersensibilité est de 0,1 à 0,4%. Le tableau clinique peut comporter : une éruption cutanée érythémateuse généralisée, maculo-papuleuse ou desquamative (92% des cas). Une dermatite exfoliative, une toxidermie bulleuse ou une nécrolyse épidermique sont parfois observées, une fièvre (87% des cas), une hyperleucocytose (39% des cas), une hyperéosinophilie (73% des cas), une augmentation des transaminases ou une nécrose hépatocellulaire franche (45 à 68% des cas), une lymphadénopathie…

Le délai de survenue après le début du traitement est en général de 2 à 5 semaines.

Les principaux facteurs favorisants sont (9,25) : insuffisance rénale antérieure, association de l'allopurinol à des diurétiques et l’hypertension artérielle.

Système métabolique :

a) Equilibre acido-basique et  hydroélectrolytique: absence d’effets particuliers en cas d’intoxication aigue et chronique. Ceci peut être en rapport avec un traitement rapide des troubles digestifs limitant les pertes hydroélectrolytiques et acidobasiques.

~ 29 ~

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b) Autres :

- Intoxication chronique : possible accumulation de xanthine avec formation de lithiases urinaires (19, 21, 25).

Autres effets cliniques observés au cours de l’intoxication à l’allopurinol :

Réactions allergiques : des réactions anaphylactiques ont été rapportées.

Une réaction croisée avec l'oxypurinol et avec la tisopurine a été notée dans certains cas.

Lors d'un traitement par allopurinol, l'inhibition de la xanthine-oxydase peut être à l'origine d'une forte accumulation de xanthine plasmatique responsable de la formation de calculs constitués le plus souvent de xanthine, exceptionnellement d'oxypurinol (23).

Risques particuliers :

Grossesse : un seul cas d'anomalies viscérales multiples pour lesquelles la responsabilité de l'allopurinol est douteuse a été décrit chez un nouveau-né. Des mères ont été traitées sans conséquence néfaste pour le fœtus ou le nouveau-né (13’).

Allaitement : L'allopurinol passe dans le lait maternel dans des proportions non déterminées. Bien qu'aucun effet toxique n'ait été décrit chez le nourrisson, l'allopurinol n'est pas recommandé chez les mères allaitantes.

Nouveau-né : Aucun effet secondaire rapporté.

~ 30 ~

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Déficits enzymatiques : L'allopurinol est contre-indiqué en cas de porphyrie (26).

5. Diagnostic

Le diagnostic de l'intoxication aiguë par l'allopurinol est fondé

essentiellement sur la notion d'ingestion massive et/ou d'accès au produit et sur

la présence de troubles digestifs et/ou de vertiges. L'apparition d'une éruption

cutanée généralisée, maculo- papuleuse ou desquamative, d'une fièvre, d'une

cytolyse hépatique, d'une insuffisance rénale, au décours de la prise de

diurétiques ou en cas d'insuffisance rénale méconnue et/ou négligée chez un

patient traité par l'allopurinol doit faire envisager la responsabilité de celui-ci

(8).

6. Analyses toxicologiques et examens biochimiques (8,9) :

a. Echantillonnage

L’échantillonnage se fait sur des prélèvements de sang et des urines.

b. Analyses toxicologiques

Les tests toxicologiques sont réalisés sur les spécimens biologiques selon

des méthodes qualitatives et quantitatives. On distingue ainsi :

Les tests qualitatifs simples : La mise en évidences des toxiques se fait

généralement par spectrophotométrie UV à 250 nm.

~ 31 ~

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Les méthodes quantitatives simples : La méthode utilisée est la HPLC

(high-pressure liquid chromatography) avec détection dans le plasma et l'urine

de l'allopurinol, de l'oxypurinol, de la xanthine et de l'hypoxanthine.

Les méthodes quantitatives de confirmation : Méthode plus récente

utilisant une technique de binding par compétition avec mesure de la diminution

de la liaison du C14- allopurinol à la xanthine-oxydase.

c. Examens biomédicaux

Les examens réalisés permettent de rechercher une intoxication probable à

l’allopurinol en fonction des manifestations cliniques. L’analyse biochimique

présente l’essentiel des examens biomédicaux.

d. Interprétation globale de l'ensemble des analyses et examens

toxicologiques :

Le dosage de l'allopurinol n'a pas d'intérêt pour la surveillance d'un

traitement au long cours ni pour guider la conduite à tenir en cas

d'intoxication aiguë.

Les autres examens biologiques ont pour but essentiel d'évaluer la

fonction rénale, hépatique et l'état d'hydratation du patient.

7. Conduite à tenir devant une intoxication à l’allopurinol  (8,9):

Principes généraux :

~ 32 ~

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Intoxication aigue : une évacuation digestive par lavage gastrique est

nécessaire en cas d'ingestion massive récente.

Intoxication chronique : l’apparition de signes alarmistes requiert un arrêt

immédiat du médicament et un traitement symptomatique.

~ 33 ~

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Analyses de laboratoire

-Examens biologiques :

Les examens biomédicaux à réaliser sont :

ionogramme sanguin et urinaire.

urée et créatinine.

numération/formule et plaquettes.

enzymes hépatiques et musculaires.

-Examens toxicologiques :

Le dosage de l'allopurinol n'a pas d'intérêt en pratique.

-Examens paracliniques   :

Aucun examen paraclinique n'est spécifique de l'intoxication à l'allopurinol.

Maintien des fonctions vitales et traitement symptomatique

en cas d'intoxication aiguë, la symptomalogie ne nécessite pas de

prise en charge particulière en dehors d'une réhydratation et

traitement symptomatique des manifestations survenues.

en cas d'intoxication chronique chez un insuffisant rénal avec

syndrome d'hypersensibilité généralisée, le tableau clinique peut être

sévère et nécessiter une réanimation, notamment en cas d'atteinte

hépato-rénale.

~ 34 ~

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Décontamination

Arrêt du médicament en cas d'effet indésirable, la poursuite du

traitement risque de favoriser l'apparition d'un syndrome plus grave.

Lavage gastrique en cas d'ingestion massive récente (jusqu'à 6 à 8

heures après la prise). Si la prise n'est pas massive, on peut se

contenter de l'administration de charbon activé.

Elimination

L'hémodialyse est un traitement épurateur théoriquement très efficace mais

en fait jamais pratiqué en raison de la bénignité constante de l'intoxication aiguë.

Traitement antidotique

Il n’existe aucun traitement antidote à l’allopurinol.

Discussions sur le traitement

En cas d'intoxication chronique avec syndrome d'hypersensibilité

généralisée les corticoïdes à fortes doses ont été utilisés. Mais ce traitement est

discuté par certains auteurs.

~ 35 ~

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EN RESUME :

Les données pharmacologiques et toxicologiques montrent que

l’intoxication à l’allopurinol est principalement chronique. Un traitement

prolongé peut être à l’origine d’effets toxiques nécessitant souvent un arrêt

immédiat.

Néanmoins, un surdosage peut entrainer des effets importants représentés

principalement par les troubles gastro-intestinaux, pouvant perturber les

processus vitaux.

Chez notre sujet, l’ingestion massive d’allopurinol a été responsable de

réactions digestives sévères : vomissements et diarrhées profuses, évoluants

48h avant son hospitalisation, ce qui a été compliqué par une encéphalopathie

hyponatrémique.

~ 36 ~

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C. LES TROUBLES DIGESTIFS : contexte et conséquences hydriques, électrolytiques et acido-basiques

Le tractus gastro-intestinal joue un rôle vital dans la régulation des liquides corporels. Environ 3 à 6 l de liquide isotonique passent dans le tractus gastro-intestinal, puis rejoignent le liquide extracellulaire (27,28).

En cas de pathologie, le tractus digestifs est souvent la principale source des pertes hydroélectrolytiques, ce qui fait des diarrhées et vomissements un sérieux problème pouvant mettre en jeu le pronostic vital s’ils ne sont pas pris en charge dans les meilleurs délais (28,29).

1. Contexte des diarrhées et vomissements :

L'origine des troubles digestifs est infectieuse dans la plupart des cas, étiologie qu'il va falloir en pratique rechercher en priorité, de même, une origine médicamenteuse doit toujours être suspectée ; la diarrhée représente environ 7 % des effets secondaires des médicaments (30).

Troubles digestifs d’origine médicamenteuse

Les effets secondaires et de surdosage médicamenteux doivent toujours être pris en compte comme diagnostic différentiel devant des symptômes digestifs isolés. L'enquête médicamenteuse est un élément capital qui permet au clinicien de suspecter la toxicité d'un agent pharmacologique (31,32).

La pathogénie de ces désordres reste le plus souvent imprécise et l'imputabilité des médicaments est souvent difficile à établir. Il faut noter que la toxicité digestive répond à une grande variabilité individuelle, ce qui explique

~ 37 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

probablement l'absence de parallélisme entre l'intensité des tableaux cliniques et la sévérité des manifestations gastro-intestinales (31,32).

Les critères permettant de relier un symptôme digestif à la prise d'un

médicament associent des critères chronologiques et sémiologiques (32) : On

considère que le délai d'apparition des troubles digestifs est très suggestif quand

ils surviennent dans les heures qui suivent la prise du médicament (32). À ce

critère chronologique il faut ajouter l'effet connu de ce produit, signalé dans les

ouvrages de référence ou dans des observations publiées. Ce second critère n'est

applicable qu'aux molécules relativement anciennes pour lesquelles la tolérance

digestive a pu être appréciée et donc éventuellement rapportée (33).

L'anamnèse et les critères sémiologiques recherchent systématiquement

d'autres explications aux symptômes digestifs (31,32).

Les médicaments à effet gastro-intestinal connu - dont l’allopurinol - sont

nombreux. La prise d'allopurinol peut entraîner différents effets indésirables

qui, dans leur très grande majorité, sont dominés par les réactions gastro-

intestinales.

2. Conséquences biologiques des troubles digestifs sévères :

Les troubles digestifs sévères sont toujours accompagnés de perturbations

électrolytique, hydrique et/ou acido-basique. Ces déséquilibres surviennent

rarement seuls et perturbent les processus normaux de l'organisme ou

l'homéostasie (27,28).

~ 38 ~

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a. Déséquilibre hydrique :

Dans des conditions normales, un adulte perd en moyenne chaque jour

seulement 200 ml de liquides dans les selles. Toutefois, en présence d'un

processus pathologique (par exemple une diarrhée ou vomissements), le tractus

gastro-intestinal devient le site d'importantes pertes hydriques. Ces pertes

influent de manière significative sur le maintien d'une régulation hydrique

normale (27,28).

Les diarrhées abondantes et la déshydratation qu’elles causent sont mal

tolérées aux extrêmes de la vie. Les vomissements aggravent la déshydratation.

Celle-ci est essentiellement de type extracellulaire (33).

Chez le grand enfant et l'adulte, La déshydratation due aux vomissement et

diarrhées associe, une hypotonie des globes oculaires, un pli cutané (région

sous-claviculaire, ou face interne des cuisses ou région sous-orbitaire), et une

oligurie (davantage liée à la déshydratation qu'à une insuffisance rénale vraie).

Les formes sévères comportent une tachycardie et une hypotension artérielle

témoignant de l'hypovolémie. Elle peut s'associer à une déshydratation

intracellulaire (sensation de soif, sécheresse de la langue et dans les formes

sévères, troubles de conscience jusqu'au coma).

L'évaluation de la perte pondérale est capitale chez l'enfant car elle

constitue un repère important pour le traitement. Ces données doivent en

pratique suffire pour débuter sans délai une réhydratation.

~ 39 ~

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L'évolution peut être émaillée, malgré réhydratation, d'une hypoprotidémie

et d'une malabsorption transitoire.

Les examens complémentaires, lorsqu'ils sont possibles, montrent une

hyponatrémie et une hypokaliémie avec parallèlement une acidose par perte des

bicarbonates (28, 29, 33, 34).

~ 40 ~

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b. Déséquilibre hydroélectrolytique :

En cas de perte de liquides corporels par voie digestive, le patient est

également exposé à un risque de déplétion électrolytique (27,28), tel que le sujet

de notre étude, qui a développé une encéphalopathie hyponatrémique par perte

de liquides digestifs suite aux troubles gastro-intestinaux survenant après

ingestion volontaire de 6 g d’allopurinol (10).

Déplétion en Sodium :

Les troubles gastro-intestinaux sévères peuvent causer une hyponatrémie

aigue par perte de liquides riches en sodium, ils doivent être toujours recherchés

comme possible indicateur d’une fuite de sodium.

La teneur en sodium des liquides digestifs varie suivant la nature des

pertes: pertes d'origine gastrique pure, gastro-duodénales, iléales et/ou coliques

(Tableau 1). Mais pour une même pathologie, elles varient d'un malade à l'autre,

et chez un même malade d'un jour à l'autre (34).

Le dosage des composants ioniques digestifs et, dans les évolutions

prolongées, la répétition quotidienne de ce dosage, sont indispensables (32).

La quantité de Na perdue par voie digestive, négligeable chez le sujet

normal, peut devenir très importante en cas de diarrhée électrolytique où la

concentration de Na peut atteindre 100 mmol/l d’eau fécale (28). C’est là un

point clinique très important, surtout en pédiatrie, car la diarrhée infantile, par

déplétion hydrosodée qu’elle entraine, peut être fatale (34).

~ 41 ~

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Déplétion en Potassium :

L'hypokaliémie est l'un des déséquilibres électrolytiques les plus courants lors des manifestations digestives (27). Une partie de potassium est éliminée normalement dans les fèces, cependant, les pertes gastro-intestinales de potassium peuvent être fortement augmentées dans les états pathologiques.

Déplétion en Chlore :

Le déséquilibre du chlorure est généralement associé au déséquilibre du sodium. Les vomissements, les diarrhées sévères ou le drainage excessif des fistules, entraînent une hypochlorémie en raison de la perte d'acide chlorhydrique (27).

~ 43 ~

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Tableau 1 : Concentrations électrolytiques des liquides digestifs (34)

Na

(mmol/l)

K

(mmol/l)

Cl

(mmol/l)

HCO3

(mmol/l)

Liquide gastrique 31-90 4.3-12 52-124 0

Bile 134-156 3.9-6.3 83-110 38

Liquide pancréatique 113-153 2.6-7.4 54-95 110

Grêle 72-120 3.5-6.8 69-127 30

Iléostomie 112-142 4.5-14 93-122 30

caecostomie 48-116 11.1-28.3 35-70 15

fèces <10 <10 <15 <15

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c. Déséquilibre acido-basique :

Une diarrhée sévère provoque également une perte de bicarbonate de

sodium (la moitié alcaline du système tampon carbonate), conduisant à un

déficit en bicarbonate (27).

Dans le cadre de la recherche de la cause de l'acidose métabolique,

l'analyse des électrolytes du sérum peut être utile pour déceler un trou anionique

(27).

Le trou anionique est un outil biochimique qui contribue à évaluer l’origine

de l’acidose métabolique. Il est calculé à partir des résultats de l’ionogramme

sérique en soustrayant la somme du chlorure et du bicarbonate à la concentration

plasmatique de sodium. Chez le sujet sain le trou anionique est compris entre

6 et 18 mmol/l (27,34).

Une acidose métabolique avec un trou anionique normal s’observe en cas

de diarrhées ou fistule intestinale : les liquides contenant du bicarbonate sont

perdus par l’organisme (34).

Devant un cas avec des troubles gastro-intestinaux sévères, souvent on ne

dispose d’aucune information sur le contexte général de survenue ni sur le délai

d’évolution de ces troubles. Le clinicien doit s’appuyer principalement sur

l’anamnèse pour tirer le maximum d’informations pouvant refléter une origine

médicamenteuse, et sur l’examen clinique, biologique et paramédical si

nécessaire pour évaluer le risque pour le patient.

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D. HYPONATREMIE

1. Définition:

La natrémie est maintenue à l’état physiologique dans d’étroites limites et l’hyponatrémie est l’anomalie hydroélectrolytique la plus fréquente des patients hospitalisés (34). Il s’agit plus précisément d’un trouble hydrosodé, de causes multiples, parfois silencieux (35).

L’hyponatrémie est généralement définie par une baisse de la concentration plasmatique du sodium au-dessous de 135 mmol/l, et elle est considérée modérée jusqu’à 130 mmol/l et profonde au dessous de 120 mmol/l (52).

La présentation clinique est extrêmement variable en fonction de la rapidité d’installation de l’hyponatrémie et sa profondeur (35). On distingue ainsi l’hyponatrémie aigue d’installation brutale et rapide (<48h) et l’hyponatrémie chronique dont l’installation est progressive (sur quelques jours à une semaine) (39).

La symptomatologie de l’hyponatrémie dépend également d’autres facteurs dont l’âge, le sexe, l’étiologie, l’importance de l’hyponatrémie et aussi la vitesse d’installation (39). Elle peut être asymptomatique, de découverte fortuite, ou symptomatique et dont les signes cliniques sont diversifiés et non spécifiques, et souvent intriqués avec ceux de la pathologie en cause (57).

L’approche rationnelle des hyponatrémies nécessite de connaitre les osmolarité et tonicité plasmatiques, ainsi que le mécanisme d’adaptation des cellules surtout cérébrales (36), qui dépend du caractère aigu ou chronique de la survenue de l’hyponatrémie mais aussi d’autres facteurs comme l’âge et le sexe féminin (37).

~ 46 ~

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2. L’équilibre hydro électrolytique :a. Notions et vocabulaire (34)

L’eau corporelle et les électrolytes qu’elle contient sont dans un état de flux constant. Nous buvons, nous mangeons, nous urinons et nous transpirons ; pendant toutes ces activités, il est important de maintenir un état d’équilibre dynamique. Nous sommes vulnérables aux variations de nos compartiments hydriques et l’organisme possède un certain nombre d’importants mécanismes hémostatiques pour prévenir ou minimiser ces variations. Les variations des concentrations d’électrolytes sont également tenues dans les limites étroites.

L’équilibre hydro électrolytique est central dans la prise en charge d’un patient gravement malade. Le dosage des taux sériques de sodium, de potassium, d’urée et de créatinine , souvent complété par celui du chlore et des bicarbonates (ionogramme sanguin), est le bilan chimique le plus fréquemment demandé et apporte de nombreuses informations sur le statut hydroélectrolytique et la fonction rénale d’un patient.

Comment faut-il interpréter les résultats d’un ionogramme ?

Les résultats de l’ionogramme ne peuvent être discutés que si l’on dispose d’autres informations cliniques sur le patient : s’il a perdu du liquide ou est au contraire en surcharge hydrique.

L’état d’hydratation du patient, c'est-à-dire le volume des compartiments hydriques de l’organisme est évaluée sur une base clinique, le terme « déshydratation » signifie qu’une perte de liquide s’est produite dans un (des) compartiment(s) de l’organisme. A l’inverse, l’ « hyperhydratation » est une accumulation du liquide dans les compartiments de l’organisme (34).

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Les principales caractéristiques d’une hydratation désordonnée sont

résumées dans le tableau 2 :

Tableau 2 : principales caractéristiques cliniques

des troubles sévères de l’hydratation

Caractéristiques Déshydratation Hyperhydratation

Fréquence cardiaque Augmentée Normale

PA Diminuée Normale ou augmentée

Elasticité de la peau Diminuée Augmentée

Globes oculaires Enfoncés Normaux

Muqueuses Sèches Normales

Volume des urines diminué Normal ou diminué

Etat de la conscience diminué diminué

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Compartiments hydriques :

L’eau est le principal constituant du corps humain, elle représente, chez

l'adulte de 20 à 40 ans de corpulence normale, 60 % du poids du corps (38). Ce

pourcentage varie en fonction du poids, du sexe et de l’âge (34). Elle est répartie

entre deux compartiments, le compartiment cellulaire et le compartiment

extracellulaire lui-même divisé en secteur interstitiel et secteur vasculaire

(plasmatique). L'eau cellulaire représente 40% du poids du corps, soit deux tiers

de l'eau totale. L'eau extracellulaire représente 20% du poids du corps, soit le

tiers de l'eau totale (38,39).

Les deux compartiments de l’organisme contiennent des solutions

isotoniques et sont séparés par des membranes semi-perméables traversées

facilement par l’eau (34).

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Figure 3 : Les compartiments hydriques

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Les électrolytes :

Le sodium (Na+) est le principal cation extracellulaire et le potassium (K+)

est le principal cation intracellulaire. A l’intérieur des cellules, les principaux

anions sont les protéines et les phosphates tandis que dans le milieu

extracellulaire prédominent le chlore (Cl¯) et les bicarbonates (HCO3¯) (34).

Une demande d’ionogramme sanguin implique généralement le dosage des

ions sodium et potassium, ainsi que des ions chlore et bicarbonates. Les ions

sodium sont présents aux concentrations les plus fortes et apportent donc la plus

large contribution à la l’osmolalité plasmatique totale.

Bien que la concentration des ions potassium dans le milieu extracellulaire

soit faible comparée à celle du sodium, elle a un rôle très important et peut avoir

des conséquences vitales (34).

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Figure 4 : Répartition des électrolytes

entres les compartiments extra et intracellulaires

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Osmolarité, Osmolalité  et tonicité plasmatique

-L’osmolarité plasmatique se définit comme la concentration des

substances dissoutes dans le plasma représentées par le sodium (95%), l’urée et

le glucose. Ces derniers étant physiologiquement diffusibles à travers la

membrane cellulaire. L’osmolarité s’exprime en (mOsm/L de plasma) (36).

-L’osmolalité plasmatique, elle, est la concentration d’osmoles par

kilogramme d’eau plasmatique, elle s’exprime en (mOsm /Kg) (36).

En pratique, la différence entre ces deux paramètres est souvent négligeable

sauf dans les pseudo-hyponatrémies (40,41).

Les mouvements d’eau transmembranaires sont passifs, mais ceux des

substances osmotiques sont de deux types :

Passifs, libres pour les substances diffusibles : ce sont les osmoles

inactives représentées principalement par l’urée (présente physiologiquement),

le méthanol, l’éthanol et l’éthylène glycol (étrangères à l’organisme). Elles

n’entrainent pas de gradient osmotique transmembranaire, donc pas de

mouvement d’eau entre ces deux secteurs ;

Actifs, nécessitant de l’énergie pour les substances non diffusibles ; ce

sont les osmoles actives présentes habituellement dans le volume extracellulaire

(sodium, glucose) ou étrangères à l’organisme (mannitol, glycérol). Toute

modification de leur concentration plasmatique détermine un gradient osmotique

transmembranaire et donc un mouvement d’eau à travers la membrane cellulaire

du compartiment le plus dilué vers le plus concentré (36).

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Selon le type d’osmoles considérés, on définit plusieurs osmolarités

plasmatiques :

- L’osmolarité plasmatique calculée est la somme de toutes les osmoles

plasmatiques, actives et inactives, dosées par l’ionogramme sanguin. Elle est

calculée par la formule :

[(Natrémie×2) + Glycémie+Urée] (mmol/l) =275-290mOsm/l 

- L’osmolarité plasmatique est mesurée par le Delta cryoscopique ou par la

mesure de la résistivité plasmatique, elle mesure toutes les substances

osmotiques actives et inactives présentes dans le plasma, y compris celles qui ne

sont pas dosées par l’ionogramme sanguin. elle est donc toujours supérieure à

l’osmolarité plasmatique calculée. Cette différence entre l’osmolarité

plasmatique mesurée et calculée s’appelle le trou osmotique (normale inferieur à

10 mOsm/L). il est élevé quand sont anormalement présentes dans le plasma

des osmoles non dosées par l’ionogramme sanguin (36).

- L’osmolarité efficace ou tonicité plasmatique (42) est la somme des seules

osmoles actives dosées par l’ionogramme sanguin. Elle est donc calculée, sans

tenir compte de l’urée, par la formule :

[(Natrémie×2) + Glycémie](mmol/l) = 275-290 mOsm/l 

Les mouvements d’eau entre les compartiments intra et extracellulaires

sont régit uniquement par la tonicité plasmatique, les solutés comme urée ou

alcool qui traverse librement la membrane cellulaire augmentent l’osmolalité

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mais sans modifier la tonicité donc sans conséquences sur les mouvements de

l’eau.

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La pression oncotique

La barrière entre le compartiment intravasculaire et le compartiment

interstitiel est la membrane capillaire. Les petites molécules se déplacent

librement à travers cette membrane et n’ont donc pas d’activité osmotique à

travers elle. En revanche, les protéines plasmatiques ne se déplacent pas

librement et exercent une pression osmotique colloïde, appelée pression

oncotique. L’équilibre des forces osmotique et hydrostatique à travers la

membrane capillaire peut être perturbé si la concentration en protéines

plasmatiques change de manière significative (34).

b. L’équilibre hydrosodé :

S’il est habituel de parler d’équilibre hydrosodé, ce n’est pas tant parce que

le bilan de l’eau et celui du sodium sont liés, ils sont au contraire largement

indépendants, mais parce qu’un trouble de l’hydratation cellulaire correspond à

un trouble du bilan de l’eau et/ou du sodium (43).

Un trouble de l’hydratation cellulaire et extracellulaire résulte d’un trouble

du bilan hydrique et /ou d’un trouble du bilan sodé ; l’organisme ajuste le bilan

hydrique dans le but de normaliser l’état d’hydratation cellulaire ; il ajuste le

bilan sodé dans le but d’éviter les variations du volume extracellulaire (43).

La stabilité de l’hydratation cellulaire et celle de l’hydratation

extracellulaire sont fondamentales pour l’organisme qui tente d’ajuster le bilan

hydrosodé afin de parvenir à cet objectif, l’équilibre du bilan hydrique et celui

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du bilan sodé sont obtenus, comme pour le bilan hydroélectrolytique en général,

par la mise en jeu de boucles de régulation (43).

L’équilibre hydrique :

Mouvements de l’eau  :

La répartition de l'eau entre les compartiments intra et extracellulaires et

ses mouvements entre les deux compartiments sont régis par les lois de

l'osmose.

Le pouvoir osmotique des substances dissoutes dans l'eau cellulaire ne peut

être mesuré mais on considère généralement qu'il est normalement identique à

celui des substances dissoutes dans l'eau extracellulaire (38).

Lorsqu’un déséquilibre osmotique s’installe entre le milieu extracellulaire

et le milieu intracellulaire, la cellule doit s’adapter en modifiant son volume

dans le sens inverse de la perturbation passive initiale (39). Toute augmentation

de l'osmolalité extracellulaire provoque un transfert d'eau du compartiment

cellulaire vers le compartiment extracellulaire. Toute diminution de l'osmolalité

extracellulaire provoque un mouvement d'eau vers le compartiment cellulaire

(38) ; l’eau suit passivement les gradients de concentration des molécules

osmotiquement actives (39).

Si l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut

s’adapter que lentement, toute perturbation aigue de l’équilibre hydrique

augmente le volume cellulaire, toute perturbation d’installation progressive

limite l’augmentation du volume cellulaire. Cette adaptation du volume

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cellulaire est importante au niveau cérébral, puisqu’une augmentation de plus

de 10% de l’eau intracérébrale est incompatible avec la vie (44).

L’hypotonicité extracellulaire entraine une augmentation du volume cellulaire, et le retour à la normale de ce dernier met en jeu rapidement une sortie d’électrolytes de la cellule, du potassium et du chlore, soit par des canaux, soit par un cotransport ; puis une perte passive d’osmolytes organiques, dont des acides aminés et des polyols par un canal non spécifique (45).

A l'intérieur du compartiment extracellulaire les mouvements d'eau sont régis par l'équilibre de deux forces :

Pression oncotique des protéines plasmatiques tendant à retenir de l'eau dans les vaisseaux,

Pression hydrostatique régnant aux divers niveaux du trajet capillaire, supérieure à la pression oncotique des protéines dans le segment artériel du capillaire et tendant à en faire sortir de l'eau (gradient de pression 10 mm Hg), inférieure à la pression oncotique des protéines dans son segment veineux et tendant à faire entrer de l'eau dans le capillaire (gradient de pression 10 mm Hg) (38). Régulation du bilan hydrique  :

Le maintien du capital hydrique résulte d'un équilibre entre d'une part les entrées d'eau représentées par l'eau alimentaire (boissons, eau contenue dans les aliments) et l'eau endogène résultant des réactions biochimiques caractérisant le métabolisme cellulaire et d'autre part les sorties représentées par les pertes urinaires, les pertes sudorales, la perspiration cutanée et l'évaporation pulmonaire (38). La régulation du bilan hydrique a pour objectif de maintenir le

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capital hydrique et d’assurer la stabilité de l’hydratation cellulaire, c'est-à-dire du volume cellulaire : la balance hydrique est la clef de voûte de la régulation du volume cellulaire (43).

Le contrôle du bilan de l’eau est assuré par deux mécanismes principaux : la soif et l’hormone antidiurétique ADH (46)

_ La soif contrôle la balance hydrique par les apports exogènes d’eau. Il s’agit d’une sensation déclenchée par la survenue d’une hypertonie plasmatique, d’une hypovolémie et d’une hypotension artérielle (28).

_ ADH : appelée encore arginine-vasopressine : hormone qui favorise la rétention d’eau par le rein.

La sécrétion de l’ADH dépend de deux différents stimuli : (36)

-Un stimulus osmotique : toute hypotonie plasmatique inhibe la sécrétion d’ADH et inversement. Pour une tonicité plasmatique entre 280 et 295 mOsm/L, la quantité d’ADH libérée est corrélée de façon linéaire à l’élévation de la tonicité plasmatique.

-Un stimulus non osmotique : l’hypovolémie et l’hypotension artérielle stimulent la sécrétion de l’ADH par l’intermédiaire des volorécepteurs (volémie) et barorécepteurs (pression artérielle) réduisant ainsi le débit urinaire pour conserver l’eau corporelle. La sécrétion d’ADH n’est stimulée qu’à partir d’une diminution de la volémie de 10%.

Il existe dans l’hypothalamus des cellules particulières appelées « osmorécepteurs », spécifiquement sensibles aux variations du volume cellulaire. Toute variation du volume cellulaire entraine au niveau de ces osmorécepteurs une modification de la tension exercée sur la membrane cellulaire, modification qui représente le signal détecté par la boucle de

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régulation, l’inhibition ou la stimulation résultante des centres de la soif et de la sécrétion d’hormone antidiurétique ADH permet d’ajuster le stock hydrique par une action directe sur les apports liquidiens et sur l’excrétion urinaire d’eau libre de manière à minimiser la variation du volume cellulaire (Fig 5) (43). 

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Figure 5 : Contrôle du bilan hydrique (43)

Diagnostic   des troubles du bilan hydrique :

Pour poser le diagnostic d’un trouble du bilan hydrique, le médecin n’a pas

la possibilité de détecter directement les variations de l’hydratation cellulaire,

les signes cliniques d’hyperhydratation ou de déshydratation cellulaire ne sont

pas suffisamment spécifiques, le médecin détecte les modifications de

l’hydratation cellulaire par les variations de l’osmolalité du plasma qui, sauf

dans les situations d’intense déplétion potassique, lui sont corrélées (43).

Puisqu’un trouble de l’hydratation cellulaire correspond à un ajustement

incorrect du stock hydrique de l’organisme, le diagnostic étiologique d’un tel

trouble nécessite de déterminer si la réponse du rein (concentration ou dilution

des urines ) est adaptée au défaut d’ajustement, autrement dit de comparer

l’osmolalité urinaire à l’osmolalité plasmatique, la mesure de la seule natriurèse

ne présente aucun intérêt en l’absence de troubles du bilan sodé : elle est très

variable et est seulement un reflet des apports (43).

L’équilibre sodique :

Capital et répartition   :

La quantité de sodium totale est répartie en environ 75% échangeables et

un quart non échangeable, ce qui signifie qu’il est incorporé dans les tissus tels

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que les os et que son renouvellement est lent. La majeure partie du sodium

échangeable se trouve dans le milieu extracellulaire où la natrémie est

étroitement régulée à une valeur proche de 140 mmol/l alors que sa

concentration intracellulaire est en moyenne de 15 mmol/l (34,47).

Le maintien de cette inégale répartition est dû au fonctionnement de la "

pompe à sodium ", processus actif de rejet du sodium pénétrant dans les cellules

à la faveur du gradient de concentration et d'un gradient électrique également

favorable (38).

Bilan de sodium  :

-Entrées :

Les apports alimentaires (sel de cuisine, pain, fromages, charcuteries

essentiellement) sont d’une grande variabilité interindividuelle et en moyenne de

100 à 200 mmol/j soit 6 à 12 g/j de NaCl. La totalité est absorbée par l’intestin

(47).

-Sorties :

Les pertes de sodium sont tout aussi variables, en termes pratiques,

l’excrétion urinaire de sodium équilibre son apport (34). Les sorties peuvent être

rénales ou extrarénales, comme en témoigne la natriurèse : basse, elle suggère

une fuite extrarénale ; élevée, elle indique la responsabilité du rein dans le bilan

sodé négatif. Les pertes extrarénales de Na sont le plus souvent digestives

(vomissements, diarrhées, fistules digestives), parfois cutanées (pertes sudorales,

brûlures) (47).

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Troubles du bilan de sodium  : (Fig 6) (43)

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Figure 6 : Troubles du bilan de sodium (43)

Régulation du bilan sodé  :

Le rein est l’organe régulateur exclusif du bilan sodé. Il adapte les

excrétions urinaires du sodium ou la natriurèse en fonction des entrées.

La régulation de ses excrétions dépend essentiellement de l’adaptation de la

fraction de réabsorption du sodium (48).

Le tubule proximal réabsorbe la part quantitativement la plus importante du

sodium filtré. Il existe normalement entre le débit de filtration glomérulaire et la

réabsorption proximale de l’eau et du sodium, un état d’équilibre défini par le

terme de balance glomérulotubulaire (49,50).

Toute modification de la charge de sodium filtré s’accompagne d’une

modification parallèle et proportionnelle de la quantité du sodium réabsorbé par

le tubule (48).

Les facteurs qui contrôlent la réabsorption tubulaire du Na sont :

1. Facteurs hémodynamiques :

La fraction de réabsorption du Na filtré dépend du flux sanguin rénal et de

la pression de perfusion artérielle rénale.

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Elle varie en relation inverse avec ces deux paramètres. Ainsi, au cours des

surcharges en sel, l’augmentation du flux sanguin rénal s’accompagne d’une

diminution de la fraction de réabsorption du sodium filtré et inversement (48).

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2. aldostérone :

Hormone minéralocorticoïde qui stimule la réabsorption tubulaire distale

du sodium et favorise, en même temps et même site, la sécrétion des ions K+ et

H+ (48).

La sécrétion d’aldostérone est inversement corrélée à l’apport du sodium et

au volume extracellulaire. Elle est influencée par le système rénine-angiotensine

(49).

Ce système représente le mécanisme principal de la régulation du bilan

sodé en agissant à deux niveaux :

Réabsorption tubulaire proximale, via les modifications de la

vasomotricité de l’artériole afférente sous l’influence de l’angiotensine.

Réabsorption distale sous l’action de l’aldostérone.

La production de rénine par l’appareil juxta-glomérulaire dépend

essentiellement de la volémie, la pression de l’artériole afférente et de la teneur

en sodium de l’urine tubulaire au niveau de la macula densa.

Ainsi, toute hypovolémie entrainant une modification de la tension des

fibres musculaires de l’artériole afférente (barorécepteurs), stimule la sécrétion

de rénine responsable d’une augmentation de la fraction de réabsorption du

sodium et d’un hyperaldostéronisme qui visent à restaurer une volémie normale

(48).

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3. Le facteur natriurétique auriculaire :

C’est une hormone synthétisée par les myocytes des oreillettes cardiaques.

Sa concentration plasmatique est minimale chez le sujet soumis à un régime

désodé et élevée en cas de surcharge sodée (49). Sa sécrétion est stimulée par

l’expansion du volume sanguin (51).

Elle joue un rôle dans l’excrétion rénale du sodium par augmentation de la

natriurèse.

Cet effet est associé et probablement dépendant :

a. D’une augmentation du débit de filtration glomérulaire avec

augmentation de la fraction filtrée du sodium et du débit sanguin

rénal.

b. D’augmentation de l’excrétion du sodium par inhibition de sa

réabsorption dans les parties distales du tubule.

Le facteur natriurétique auriculaire (FNA) a également un effet

vasodilatateur et hypotenseur par inhibition de la sécrétion de rénine et

d’aldostérone (50,51).

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E. CLASSIFICATION DES HYPONATREMIES :L’hyponatrémie est un désordre hydroélectrolytique extrêmement fréquent

en pratique médicale (53). L’identification de la cause est indispensable à une prise en charge adaptée. Il convient de confirmer l’hypoosmolarité plasmatique, d’apprécier le volume extracellulaire et d’évaluer la réponse rénale avec l’osmolarité urinaire en s’aidant à la natriurèse (54, 55, 56).

Ainsi, la classification des hyponatrémies repose sur deux paramètres essentiels :

a. La tonicité plasmatique :

Ce paramètre fait la différence entre les vraies hyponatrémies (hypotoniques), les pseudo-hyponatrémies (isotoniques) et les fausses hyponatrémies (hypertoniques) (58).

b. Le volume extracellulaire :

L’état volumique est apprécié grâce à des critères cliniques : poids, pression artérielle, pouls, PVC, persistance d’un pli cutané, sécheresse des muqueuses, et à des critères biologiques : protidémie, urée sanguine et hématocrite (59, 60, 61).

De ce fait, les hyponatrémies vraies peuvent être classées en hyponatrémies hypovolémiques, normovolémiques et hypervolémiques (62,63).

Selon ces deux critères, il existe :

Les fausses hyponatrémies Les pseudos hyponatrémies Les vraies hyponatrémies :

- Hypovolémiques ou par déplétion hydrosodée- Normovolémiques ou par dilution

~ 69 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

- Hypervolémiques ou par inflation hydrosodée (59)

~ 70 ~

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1. Les fausses hyponatrémies  ou hyponatrémies hypertoniques :

Elles sont dues à l’accumulation d’osmoles plasmatiques actives autre que

le sodium. Les osmoles actives (glucoses, mannitol, glycérol) induisent une

hyperosmolarité et une hypertonie plasmatique responsable d’un transfert d’eau

du secteur intracellulaire vers le secteur extracellulaire. Il s’agit donc d’une

hyponatrémie par simple dilution qui s’accompagne alors d’une déshydratation

cellulaire (35).

Les principales causes de ce type d’hyponatrémie sont :

L’élévation rapide de la glycémie. En effet, l’hyperglycémie aigue, par

carence insulinique, a un pouvoir osmotique transitoire, entrainant une

diurèse osmotique.

Les perfusions de solutés hyperosmolaires (Mannitol, Dextran…)

La réabsorption accidentelle de glycocolle au cours des résections de

prostate.

Les intoxications au méthanol, à l’éthanol, à l’alcool frelaté.

Le syndrome des membranes malades (Sick cell syndrome) qui peut se

voire dans les situations d’agression sévère, en réanimation

essentiellement, entrainant un dysfonctionnement des membranes

cellulaires et une sortie des osmoles intracellulaires.

~ 71 ~

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2. Les pseudo-hyponatrémies ou hyponatrémies isotoniques :

Elles sont dues à la présence, dans le plasma, de quantités anormalement

élevées de substances non aqueuses (macromolécules), telles qu’on les observe

dans les hyperlipidémies et les hyperprotidémies (36, 39, 64). Dans ce cas, les

protéines ou lipoprotéines en quantités accrues occupent une plus grande

fraction du volume plasmatique que d’ordinaire, et l’eau une plus petite fraction,

le sodium et les autres électrolytes sont distribués dans la fraction hydrique

uniquement (34).

Les pseudo-hyponatrémies se voient dans certaines pathologies comme les

hypertriglycéridémies (pancréatite aigue) ou hyperprotidémies majeures

supérieures à 90 g/L (myélomes, maladie de Waldenstrôm) qui augmentent la

phase solide du plasma diminuant la phase liquide (35).

Ces hyponatrémies sont iso-osmotiques et isotoniques et ne

s’accompagnent d’aucun trouble de l’hydratation intracellulaire.

Dans ces situations, l’eau plasmatique est diminuée, la natrémie est basse et

l’osmolalité plasmatique ainsi que l’hydratation cellulaire sont normales.

Il existe également une situation rare d’hyponatrémie iso-osmolaire : c’est

une situation rencontrée après chirurgie endoscopique utilisant de grandes

quantités de solutions d’irrigation isotoniques (sorbitol). Les patients peuvent

développer une hyponatrémie profonde associée à des signes neurologiques

alors que l’osmolalité plasmatique est normale (64).

~ 72 ~

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~ 73 ~

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3. Les vraies hyponatrémies ou hyponatrémies hypotoniques :

Il existe dans cette situation un excès relatif d’eau libre extracellulaire par

rapport au sodium. Ceci ne signifie pas pour autant que le volume du

compartiment extracellulaire soit élevé. En effet, le volume extracellulaire peut

être bas, normal ou élevé (39).

Les hyponatrémies hypotoniques sont accompagnées d’une

hyperhydratation intracellulaire et selon leur mécanisme d’apparition, elles

s’associent à certaines modifications du volume extracellulaire ;

On distingue :

Hypovolémiques ou par déplétion hydrosodée

Normovolémiques ou par dilution

Hypervolémiques ou par inflation hydrosodée

~ 74 ~

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Tableau 3 : principales causes des hyponatrémies hypotoniques (39)

Avec VEC normal

(capital sodique normal)

Avec VEC diminué

(capital sodique diminué)

Avec VEC augmenté

(capital sodique augmenté)

Rétention d’eau

a)Thiazidiques

b)SIADH 

c)Potomanie

d)Endocrinopathie :

-Insuffisance gluco et/ou

minéralocorticoïde

-Hypothyroïdie

Perte d’eau et de Na

prédominant sur le Na

-Natriurèse >20mmol/l

-Perte urinaire

-Tubulopathies avec perte

de sel

-Hypoaldostéronisme

-Diurétiques de l’anse

-Natriurèse <20mmol/l

-Pertes gastrointestinales :

vomissements, diarrhées,

fistules, aspiration

digestive

-Pertes cutanées et

transcutanées: brûlures…

Rétention d’eau et de Na

prédominant sur le Na

-Natriurèse >20mmol/l

-Insuffisance rénale aigue

oligurique

-Iatrogène : perfusions trop

abondantes de solutés

hypotoniques

-Natriurèse <20mmol/l

-Etat œdémateux :

insuffisance cardiaque

congestives, cirrhose

hépatique, syndrome

néphrotique, sepsis

-Dénutrition grave

-Grossesse

VEC : volume extracellulaire, Na : sodium, SIADH : syndrome de sécrétion inappropriée

d’hormone antidiurétique (ADH)

~ 75 ~

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a) Hyponatrémies hypovolémiques ou par déplétion :

Elles sont dues à des pertes hydriques et sodées, mais le déficit en sel

excède celui en eau (perte de NaCl plus importante que la perte d’eau) (65), ce

qui a pour conséquences une diminution du volume extracellulaire et une

diminution de la concentration extracellulaire en sodium (39).

La contraction du compartiment extracellulaire est aggravée par l'hypotonie

plasmatique qui provoque un mouvement d'eau vers le secteur intracellulaire

(65).

La déplétion sodée entraine une déplétion potassique et elle diminue les

capacités d’excrétion rénale de l’eau (39).

Elle est retenue devant la présence de signes cliniques ou biologiques de

déshydratation extracellulaire (absence d’œdèmes périphériques et/ou ascite,

veines jugulaires collabées, tachycardie, hypotension orthostatique, élévation de

fréquence cardiaque > 30 bat/min, pli de déshydratation, une sécheresse

axillaire, perte de poids récente et hémoconcentration.

Le tableau clinique de notre patient a été constitué principalement par des

signes de déplétion électrolytique, accompagnés de signes de déshydratation, ce

qui permet de conclure qu’il a présenté une hyponatrémie hypovolémique.

L’analyse de la natriurèse permet d’identifier l’origine des pertes, rénales

ou extrarénales (39) :

~ 76 ~

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1. Des pertes rénales  : (35)

Une natriurèse supérieure à 20 mmol/l témoigne d’une perte rénale de sel,

les causes sont multiples :

Le surdosage en diurétiques :

Les hyponatrémies imputables aux diurétiques thiazidiques sont les plus

fréquentes, elles sont parfois très aigues survenant au début du traitement, mais

peuvent aussi se voir après un traitement prolongé.

L’hyponatrémie est alors l’altération de l’activité du segment cortical de

dilution des urines, aggravées par le déficit potassique et de la sécrétion

inadéquate de l’ADH.

L’insuffisance surrénalienne aigue :

Rare mais grave, il existe une déshydratation extracellulaire pouvant aller

jusqu’au collapsus par perte rénale de sel liée au déficit en minéralocorticoïdes.

Il existe également une hyperkaliémie constante et parfois une acidose

métabolique, une éosinophilie, une hypoglycémie. Le dosage du cortisol permet

de poser le diagnostic. Au moindre doute de diagnostic, un traitement, par

hémisuccinate d’hydrocortisone associé à des apports de sérum salé à 0,9 %,

doit être débuté sans attendre les résultats.

Les néphropathies tubulo-interstitielles :

Les néphropathies tubulo-interstitielles avec perte de sel, se voient

transitoirement lors de la reprise d’une diurèse après une insuffisance rénale

~ 77 ~

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aigue ou une levée de l’obstacle urologique, ou elles sont chroniques dans les

néphropathies tubulo-interstitielles comme la maladie kystique de la médullaire,

la néphropathie des analgésiques, les uropathies obstructives, l’acidose tubulaire

proximale de type 2.

Le Cerebral Salt Wasting syndrome : ou syndrome de perte de sel

Est décrit dans les services de neurochirurgie, survenant chez les patients

ayant des lésions cérébrales (traumatismes, infections, tumeur, hémorragie), le

tableau biologique est celui d’un syndrome de SIADH mais le secteur

extracellulaire est diminué.

La physiopathologie pourrait impliquer l’augmentation du peptide

natriurétique d’origine cérébrale responsable d’une polyurie et d’une natriurèse

élevée associée à une mauvaise gestion des apports hydrosodés.

2. Les pertes extrarénales  :

Une natriurèse inférieure à 20 mmol/l témoigne de l’hypovolémie par perte

extrarénales (35) :

Pertes digestives :

En cas de pathologie, le tractus digestif est souvent la principale source des

pertes de sodium (47). Les pertes hydriques digestives par vomissements,

aspirations, diarrhées ou fistules sont en général riches en sodium.

~ 78 ~

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Dans notre observation, la natriurèse a été effondrée, nous permettant

ainsi de déduire que l’hyponatrémie hypovolémique aigue installée était liée aux

manifestations digestives survenues.

~ 79 ~

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Constitution d’un troisième secteur :

Péritonite, pancréatite…

Perte cutanée et transcutanée :

Les pertes hydriques cutanées par sudation abondante en atmosphère

chaude et sous l'influence de l'exercice musculaire sont plus ou moins riches en

sodium suivant les individus. Les pertes hydriques transcutanées sont celles des

brûlures et des grandes dermatoses bulleuses généralisées (pemphigus,

syndrome de Lyell). Ces pertes sont non seulement des pertes dont la

composition électrolytique est celle du plasma mais encore elles comportent une

perte de protéines plasmatiques très abondantes de telle sorte que non seulement

elles affectent exclusivement le compartiment extracellulaire mais encore

essentiellement le secteur plasmatique (38).

b) Hyponatrémie normovolémique ou hyponatrémie de dilution (36) :

Cette situation est créée par un gain, même minime, en eau libre (39).

Ce sont les plus fréquentes chez les personnes hospitalisées (66), ces

hyponatrémies révèlent des mécanismes différents associant altération de

l’excrétion urinaire de l’eau libre et ingestion excessive d’eau. La concentration

des urines est inappropriée, caractérisée par une osmolarité urinaire trop élevée

par rapport à l’hypotonie plasmatique : ce sont les situations d’antidiurèse

anormale (67,68). La fonction rénale est normale.

~ 80 ~

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Parmi ces hyponatrémies, les causes les plus fréquentes sont : le syndrome de sécrétion inapproprié d’ADH (SIADH), les anomalies endocriniennes et la potomanie. (Tableau 3)

1. Syndrome de sécrétion inapproprié d’ADH  :

Evoqué sur l’histoire et le contexte clinique, le SIADH, anciennement appelé syndrome de SCHWARTZ-BARTTER, reste un diagnostic d’élimination.

Au début, il n’existe pas d’œdèmes interstitiels et la natriurèse est élevée (>20mmol/l), lorsque le syndrome se chronicise, la natriurèse peut devenir inferieure à 20 mmol/l, en rapport avec un effondrement du capital sodé total de l’organisme. Le diagnostic est confirmé par la mise en évidence d’une antidiurèse anormale. Les critères diagnostiques du SIADH sont à la fois cliniques et biologiques (67, 68, 69). Les taux plasmatiques d’ADH ne constituent pas une aide formelle au diagnostic (46,66).

-critères absolus ou essentiels : hyponatrémie hypotonique, antidiurèse anormale, volémie normale, absence d’autres causes d’hypotonie plasmatique à VEC normal (fonctions surrénalienne, thyroïdiennes et rénales normales), absence de prise de diurétiques.

-critères relatifs : correction partielle de l’hyponatrémie par simple restriction hydrique, absence de réponse normale à la charge en eau, natriurèse élevée (>20-30 mmol/l).

Le SIADH doit être distingué d’une autre cause d’hyponatrémie hypotonique, observée aussi dans le contexte de pathologies cérébrales. Il s’agit

~ 81 ~

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du « cerebrel salt wasting (CSW) » qui conduit à une hyponatrémie hypotonique mais contrairement au SIADH, elle est hypovolémique (70,71).

Tableau 4 : principales causes du SIADH (68)

Lésions du système nerveux central

a) Infectieuses (bactérienne, virale, fungique, tuberculeuse) : encéphalite, méningite, abcès

b) Traumatisme crânien : hématome extra ou sous dural, œdème cérébralc) Tumeur cérébrale primitive ou secondaired) Thrombose du sinus caverneuxe) Atrophie cérébrale, hydrocéphalief) Accident vasculaire cérébral, encéphalopathie post anoxiqueg) Neuropathie périphérique et syndrome de Guillain Barréh) Porphyrie aigue, sclérose multiplei) Delirium tremens

Lésions pleuropulmonaires

j) Cancer anaplasique à petites cellulesk) Mésothéliomel) Infection (bactérienne, virale, fungique, tuberculeuse)m) Syndrome de détresse respiratoire de l’adulten) Ventilation artificielle en pression positiveo) Asthme, pneumothorax

Lésions néoplasiques

p) Poumon, tube digestif et pancréas, arbre urinaire, thymus, mésothélium, larynx, pharynx, langue

Traitement par

q) Ocytocine, desmopressine, chlorpropamide, carbamazépine, antimitotiques,

~ 82 ~

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neuroleptiques, IMAO, amitriptyline, tolbutamide.

Autres :

Période post opératoire, sida, sevrage d’alcool, idiopathique

2. Potomanie ou polydipsie psychotique  :

Il s’agit d’une intoxication par l’eau due à des apports en eau excessifs et

caractérisée par une hypoosmolarité sanguine et urinaire (47,72). Elle est

présente chez 60 % des patients psychiatriques au long cours souffrant de

schizophrénie ou de psychose aigue (36). Elle est observée également lors du

syndrome des buveurs de bière (surcharge aqueuse plus importante que l’apport

osmotique concomitant) (47).

Les mécanismes de survenue d’une hyponatrémie dans ce contexte sont

mal expliqués : absorption massive et rapide d’eau, SIADH, sensibilité rénale

accrue à l’ADH…(72).

3. anomalies endocrinienne s :

Les atteintes surrénaliennes et thyroïdiennes ont en commun une altération

de l’excrétion rénale d’eau libre (58, 66, 68). Le déficit minéralocorticoïde

entraine une déplétion du pool sodé et une stimulation de l’ADH. Le déficit en

glucocorticoïdes est une cause fréquente des hyponatrémies dues principalement

à un taux élevé d’ADH. L’hypothyroïdie sévère avec myxœdème peut entrainer

une hyponatrémie d’origine multifactorielle : bas débit cardiaque, insuffisance

cortisolique, hypovolémie. Toutes ces hyponatrémies sont difficiles à distinguer

~ 83 ~

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de celle observées lors d’un SIADH, car cliniquement et biologiquement

superposables : hyponatrémie normovolémique avec azotémie normale.

~ 84 ~

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c) Hyponatrémie hypervolémique ou par inflation hydrosodée :

C’est une hyponatrémie avec excès relatif d’eau plus important que l’excès

de sel. Elle est retenue devant les signes cliniques ou biologiques

d’hyperhydratation extracellulaire (œdèmes périphériques et/ou ascites,

turgescence des veines jugulaires, absence de plis cutanés, signe de défaillance

cardiaque congestive, prise de poids récente, hémodilution…) (73).

L’explication repose sur :

- la diminution du volume sanguin efficace (volume sanguin qui participe

effectivement à la perfusion des tissus (65)) par diminution du débit cardiaque

(insuffisance cardiaque), diminution des résistances périphériques, séquestration

splénique (cirrhose décompensée) ou par hypo-albuminémie majeure (syndrome

néphrotique ou cirrhose), entraînant une augmentation de la sécrétion d’ADH,

inadéquate et responsable d’une rétention d’eau (47).

- une anomalie de l’excrétion de l’eau avec altération de la capacité rénale

de dilution des urines (insuffisance rénale) par diminution du débit sanguin rénal

et du débit de filtration glomérulaire (47).

La mesure du sodium urinaire, en dehors de la prise de diurétiques, aide à

séparer l’insuffisance rénale des autres causes (47).

~ 85 ~

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F. CONDUITE A TENIR DEVANT UNE HYPONATREMIE :

Elle comprend quatre étapes (58, 67, 68): affirmer le diagnostic des

hyponatrémies hypotoniques, apprécier leur gravité, chercher leur cause, les

traiter.

- Première étape : diagnostic positif des hyponatrémies hypotoniques

La première étape du diagnostic des hyponatrémies consiste à éliminer les

pseudo-hyponatrémies et les fausses hyponatrémies en déterminant l’osmolarité

et la tonicité plasmatique afin d’éliminer les hyponatrémies non hypotoniques.

Les pseudo-hyponatrémies :

Elles sont le plus souvent peu graves, supérieures à 125 mmol/l. (il n’existe

aucun trouble de l’hydratation cellulaire)

Les fausses hyponatrémies :

Dans le cas d’une hyperglycémie, il existe aussi une hypertonie

plasmatique et donc malgré l’hyponatrémie, une déshydratation intracellulaire. Il

est possible d’évaluer la natrémie qu’aurait le patient si la glycémie était

normale : c’est la natrémie corrigée (Na c) qui est classiquement calculée par la

formule de Katz (74) :

(Na c)mmol/l= (Na labo + [glycémie × 0.3]) mmol/l

Un travail récent semble montrer que ce facteur de correction serait insuffisant et devrait être réajusté au moins à 0.45, surtout pour les hyper

~ 86 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

glycémies aigues et sévères (58, 67, 68). Les autres hyponatrémies hyperosmolaires quelles soient hypertoniques (mannitol ou glycérol) ou isotoniques (éthanol, méthanol ou éthylène glycol), surviennent dans des contextes cliniques particuliers. Le diagnostic est confirmé devant un trou osmotique élevé.

Hyponatrémie hypotonique :

Elle est confirmée par la biologie qui retrouve une tonicité plasmatique basse, inférieure à 270 mOsm/L.

- Deuxième étape : diagnostic de gravité des hyponatrémies hypotoniques

Le diagnostic de gravité d’une hyponatrémie hypotonique est capital puisqu’il débouche sur une prise en charge thérapeutique adaptée et qu’il détermine le pronostic. Le risque vital est essentiellement neurologique, étant lié à l’importance de l’œdème cérébral installé au cours de l’hyponatrémie hypotonique.

La gravité d’une hyponatrémie dépend des capacités d’adaptation du volume cérébral, essentiellement conditionnées par la rapidité d’installation du trouble. La relation entre rapidité d’installation du trouble et mortalité-morbidité de l’hyponatrémie est largement établie (58, 67, 68).

Une hyponatrémie aigue est toujours symptomatique, ce qui traduit l’existence d’un œdème cérébral. L’hyponatrémie chronique peut être symptomatique chez certains patients à risque accru d’œdème cérébral et doit aussi être considérée comme grave. Si l’hyponatrémie chronique est asymptomatique, il n’existe pas d’urgence vitale et le traitement doit être progressif.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

L’encéphalopathie hyponatrémique se traduit par des manifestations

neurologiques non spécifiques, les premiers symptômes incluent asthénie,

nausées, vomissement, céphalées, fatigue et crampes musculaires. A un stade

plus avancé, surviennent : stupeur, obnubilation puis coma avec mouvement de

décortication et décérébration, convulsions, manifestations neurovégétatives et

mydriase bilatérale (58, 67, 75).

Le scanner cérébral peut préciser la gravité de l’œdème cérébral (75,76).

- Troisième étape : diagnostic étiologique des hyponatrémies hypotoniques

(Fig 7)

L’approche diagnostique étiologique débute par un interrogatoire précisant

les antécédents du patient, son histoire et les prises médicamenteuses.

Après évaluation du statut neurologique, le diagnostique étiologique repose

sur l’évaluation du volume extracellulaire (VEC) (Tableau 5).

Le bilan biologique de débrouillage inclut au minimum un ionogramme

sanguin et urinaire, la glycémie, l’azotémie et la créatininémie. Les autres

examens complémentaires sont demandés en fonction de l’orientation

étiologique.

~ 89 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Tableau 5 : Eléments cliniques et biologiques

d’évaluation du volume extracellulaire (VEC) (64)

Eléments cliniques

VEC augmenté VEC diminué

Œdèmes périphériques et /ou ascite

Turgescence des veines jugulaires

Absence de pli cutané

Signes de défaillance cardiaque

congestive

Absence d’œdèmes périphériques et/ou

ascite

Veines jugulaires collabées

Tachycardie

Hypotension orthostatique

Eléments biologiques

VEC augmenté VEC diminué

Protidémie et hématocrite diminués :

hémodilution

Protidémie et hématocrite augmentés :

hémoconcentration

~ 90 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Figure 7 : Arbre décisionnel : Étapes du diagnostic étiologique d’une hyponatrémie (65)

Na : natriurèse ; K : kaliurèse ; U/P : rapport de l’osmolalité urinaire à l’osmolalité

plasmatique.

~ 91 ~

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- Quatrième étape : traitement des hyponatrémies hypotoniques

Le traitement des hyponatrémies doit être étiologique et symptomatique, le

traitement symptomatique est délicat puisqu’il faut mettre en balance les risques

de l’hypotonie plasmatique avec ceux du traitement choisi, qui peut être tout

aussi dangereux. La conduite thérapeutique dépend de la gravité du tableau

neurologique qui est sous-tendue par la rapidité d’installation du trouble et par

les éventuels facteurs de risque de complications (66, 67, 68, 69).

En effet, l’hyponatrémie hypotonique peut conduire au décès du patient par

mort cérébrale si le traitement n’est pas mené rapidement. Cependant, la

correction trop rapide d’une hyponatrémie hypotonique peut induire un tableau

de myélinolyse centropontine (MCP) qui se caractérise par des zones de

démyélinisation cérébrale localisées au centre de la base du pont, mais aussi à

d’autres zones (substance grise, substance blanche, thalamus, cervelet) (67,76),

survenant après la correction totale ou partielle d’une hyponatrémie et après un

intervalle libre de 1 à plusieurs jours.

~ 92 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Tableau 6 : principes thérapeutiques des hyponatrémies hypotoniques (64)

TRAITEMENT DES HYPONATREMIES HYPOTONIQUES

AIGUES

*Sérum salé

hypertonique

-[Na] de 4-5-mmol/l h si

signes neurologiques

graves

-puis [Na] de 2mmol/l h

jusqu’à disparition des

signes neurologiques

*Diurétiques de l’anse

(furosémide)

CHRONIQUES

SYMPTOMATIQUES

-Sérum salé

hypertonique

-[Na] de 1.5-2 mmol/l h

-diurétiques de l’anse

(furosémide)

-restriction hydrique

(<800 ml/j)

CHRONIQUES

ASYMPTOMATIQUES

-Restriction hydrique

(<800ml/j)

-Déméclocycline

(<600-1200mg/j)

-Antagonistes des récepteurs

V2 =aquarétiques

Ne jamais dépasser une [Na] de plus de 15 mmol

par 24 heures

Toujours arrêter le sérum salé si

~ 93 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

-Disparition des signes neurologiques graves

-Natrémie ≤130 mmol/l

L’hyponatrémie est le trouble hydroélectrolytique le plus fréquemment

observé chez les patients hospitalisés en réanimation. Elle atteint 13,7% des

patients admis en réanimation médicale à Rabat au Maroc, La mortalité est

importante surtout chez les enfants atteignant 34 % (33).

Sa prévalence varie en fonction de la définition choisie et du service étudié.

L’hyponatrémie doit être reconnue non seulement pour sa morbidité

potentielle mais également parce qu’elle peut être le premier signe d’une

maladie ou d’une intoxication non connue telle que l’intoxication

médicamenteuse volontaire rapportée dans notre observation.

Sa prise en charge diagnostique et thérapeutique est complexe puisque cette

anomalie peut refléter des états d’hydratation opposés et nécessite une prise en

charge parfois urgente dans les hyponatrémies aiguës ou progressive dans les

hyponatrémies chroniques (36,37). 

~ 94 ~

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G.ENCEPHALOPATHIE HYPONATREMIQUE1. Définition :

Toute affection pathologique focale ou diffuse touchant le système nerveux central peut être appelée encéphalopathie. On prendra ici pour définition de l'encéphalopathie un état de dysfonctionnement global du système nerveux central, se traduisant par des troubles neurologiques allant de la simple difficulté de son maintien (obnubilation, somnolence, léthargie) au coma (stupeur, coma léger, coma profond). La profondeur du trouble de la vigilance peut être chiffrée par l'importance des stimulations nécessaires pour obtenir des réponses du patient. Le Glasgow Coma Scale est une échelle de cotation qui analyse les meilleures réponses motrices, verbales et visuelles, aux stimulations de l'examinateur (77,78).

Les encéphalopathies posent des problèmes diagnostiques fréquents de difficulté très variable. Leurs étiologies sont extrêmement nombreuses et les situations cliniques sont énormément hétérogènes (77). Elles peuvent être d’origine traumatique, toxique, vasculaire, bactérienne, tumorale, dégénérative, ou secondaires à des troubles métaboliques : hépatiques, rénaux, respiratoires, diabétiques, hydroélectrolytiques ou liés à une endocrinopathie ou carence vitaminique (79).

Dans les étiologies hydroélectrolytiques, l'encéphalopathie hyponatrémique est la complication neurologique la plus sévère d’une hyponatrémie et s'observe principalement chez les personnes âgées généralement du sexe féminin et chez

~ 95 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

les enfants. Son tableau clinique est peu spécifique (nausées, vomissements, céphalées, fatigue, convulsions, troubles de la conscience) (80,81).

En général, les conséquences cérébrales de l’hyponatrémie sont d’autant

plus importantes que l’hyponatrémie survient rapidement. Au cours des

hyponatrémies chroniques, même avec des valeurs importantes de la natrémie, la

symptomatologie cérébrale est moins sévère qu’au cours des hyponatrémies

aigues. Ceci suggère l’existence de mécanismes limitant en réponse à

l’hyponatrémie (81).

2. Physiopathologie :

a. Données physiologiques :

La barrière hémato-encéphalique (BHE): (82)

La barrière hémato-encéphalique (sang et parenchyme) est constituée par

les cellules endothéliales des capillaires cérébraux, une lame basale ne

s’opposant pas aux phénomènes de passage et les prolongements astrocytaires

périvasculaires.

En situation physiologique, c’est la cellule endothéliale du capillaire

cérébral qui approvisionne le liquide extracellulaire (LEC) de l’encéphale en eau

et en sodium d’origine plasmatique par sécrétion active, et il existe une

isotonicité de part et d’autre de la barrière hémato-encéphalique.

La pompe Na+/K+ ATP ase est ici des centaines de fois plus active que

celle des capillaires périphériques.

~ 96 ~

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Sodium / osmolarité plasmatique / BHE (82) :

Le sodium est l’élément déterminant de l’osmolarité des liquides

extracellulaires (LEC). En pathologie, les conséquences de l’hyper et de

l’hyponatrémie sur le cerveau ainsi que leurs traitements respectifs dominent la

question.

L’osmolarité des LEC et la natrémie sont maintenues dans des fourchettes

étroites par des mécanismes sophistiqués, il s’agit d’une part de la régulation du

bilan hydrique, à partir des informations fournies par les osmorécepteurs et,

d’autres part, de la régulation du bilan sodé à partir des informations fournies

par les barorécepteurs.

En cas de désordre de l’osmolarité systémique, l’hémi perméabilité de

l’endothélium capillaire cérébral (BHE) est responsable d’un mouvement d’eau

obéissant aux lois d’osmose donnant lieu à un gradient osmotique de part et

d’autre de la BHE.

On observe ainsi un œdème cérébral osmotique intracellulaire pouvant

conduire à une hypertension intracrânienne (HIC) en cas d’hypoosmolarité

plasmatique, et une déshydratation cérébrale avec hypotension intracrânienne

puis arrachement des veines d’amarrage avec hémorragie sous-durale en

situation d’hyperosmolarité. Dans tous les cas, l’évolution spontanée se fait vers

le décès.

~ 97 ~

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Compte tenu de l’existence de la BHE, qui sécrète le liquide interstitiel

cérébral, les modifications de la natrémie n’affectent pas dans le même temps

l’osmolarité du liquide cérébral et elles ont moins d’effets sur le volume cérébral

quand leur installation est lente.

Il est établi que les cellules cérébrales sont susceptibles de modifier leur

contenu en molécules osmotiquement actives pour limiter leur variation de

volume. Il s’agit d’un phénomène biologique capital : «l’osmorégulation

cérébrale »

Osmorégulation cérébrale :

L’osmorégulation cérébrale est un phénomène biologique intervenant au

cours des désordres osmotiques pour corriger les variations des volumes

cérébraux et protéger des effets délétères de l’œdème et de la déshydratation

cérébrale.

Ce mécanisme est obéré tant par un désordre aigu de la natrémie que par la

correction trop rapide d’un trouble chronique (82).

Le processus d’osmorégulation passe par une modulation du contenu

intracérébral en osmoles actives dites molécules osmoprotéctrices qui sont de

deux types :

Inorganiques : les électrolytes : k+, Na+ et Cl- (83).

Organiques : ou osmoles idiogéniques qui appartiennent à trois grandes

familles actuellement identifiées : acides aminés, les polyols et les

triméthylamines (84,85).

~ 98 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Les acides aminés représentent 50% des osmoles idiogéniques impliquées.

Si tous les acides aminés ne contribuent pas de façon égale à l’osmorégulation

cellulaire cérébrale, les plus spécifiques sont la glutamine et le glutamate. La

participation des autres acides aminés est diversement appréciée dans la

littérature.

Parmi les polyols, le myo-inositol, représente à lui seule le quart des

osmoles idiogéniques, son rôle est expérimentalement bien établi par l’étude de

l’effet des variations d’osmolarité du bain de culture d’astrocytes sur leur

contenu en myo-inositol. En revanche, le sorbitol qui est impliqué au niveau

rénal, ne semble pas - ou peu - participer à la régulation du volume cérébral.

Enfin, les triméthylamines (phosphocréatine, créatine et glycéro-

phosphorylcholine), ne représentent qu’une faible part des osmoles organiques.

De ce fait, les cellules cérébrales chassent les molécules osmotiquement

actives en cas d’agression hypotonique pour réduire le gradient osmotique, le

phénomène est inversé dans le cas d’une agression hypertonique (82).

b. Mécanisme d’installation de l’encéphalopathie hyponatrémique :

Seules les hyponatrémies hypotoniques entrainent un gradient osmotique

transmembranaire responsable d’une hyperhydratation intracellulaire et comme

le cerveau est contenu dans une boite rigide inextensible, les modifications

brutales de son volume sont mal tolérées (36).

La baisse de l’osmolarité plasmatique met en jeu l’osmorégulation

cérébrale. Le facteur limitant de l’osmorégulation, bien corrélé à la morbidité et

à la mortalité, est le délai d’installation de l’hyponatrémie plutôt que sa

~ 99 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

profondeur. Chez la plupart des patients hyponatrémiques, la symptomatologie

est exceptionnellement corrélée avec la profondeur de l’hyponatrémie. Un

patient avec une natrémie à 110 mmol/l peut être asymptomatique alors qu’un

autre avec une natrémie à 127 mmol/l est dans un coma profond. Cependant, la

plupart des sujets hyponatrémiques sont cliniquement stuporeux et présentent

des convulsions (86).

Hyponatrémie aigue :

Une hyponatrémie est aigue quand elle s’installe en moins de 48h, le

chiffre de la natrémie à partir duquel s’observe les signes cliniques les plus

graves est en moyenne de 120 mmol/l (87).

Les études réalisées sur les conséquences anatomiques cérébrales de

l’hyponatrémie ont montré qu’elle s’accompagne d’une augmentation de la taille

cérébrale par génération d’un œdème cérébral, d’une diminution de la taille des

ventricules et d’une oblitération des espaces sous-arachnoïdiens (88).

L’œdème cérébral est généré par les mouvements d’eau à travers la

membrane hémato-encéphalique pour équilibrer les tonicités plasmatiques et

cérébrales (89,90). Il domine dans la matière grise mais se localise aussi au

niveau de l’uncus et des amygdales chez les patients ayant eu une hyponatrémie

aigue (88).

Au tout début, la symptomatologie neurologique d’une hyponatrémie aigue

est probablement due à l’œdème cérébral. Secondairement, elle pourrait être due

à l’augmentation de la pression intracérébrale consécutive à l’œdème, et qui est

~ 100 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

exercée sur le parenchyme cérébral contenu dans une enveloppe inextensible

(91). Généralement, la réponse à l’œdème est biphasique, avec initialement une

diminution du volume du sang cérébral, une baisse du volume du liquide

céphalorachidien (LCR) et une sortie de sodium de la cellule (92).

Secondairement, l’adaptation se fait par perte de potassium intracellulaire et

d’osmoles idiogéniques. Cependant, cette capacité d’adaptation est peu efficace

quand la constitution de l’hyponatrémie est rapide et brutale ce qui permet de

limiter sans totalement éviter l’œdème cérébral (82, 92, 93).

Lorsque l’hyponatrémie se prolonge, la matière cérébrale s’appauvrit en

sodium et en potassium limitant l’expansion cérébrale. La perte de sodium et

potassium cérébral entraine une inhibition du métabolisme énergétique

intracérébral (pompe Na+/K+ ATP ase) et interfère avec la sortie de

neurotransmetteurs aminoacides (94) ce qui contribue avec l’hypertension

intracrânienne installée à la genèse d’une encéphalopathie.

Les hyponatrémies aigues entrainent une mortalité importante, dans

d’autres cas, elles peuvent être responsables de graves séquelles neurologiques

(88).

Avec une augmentation de 5 à 8% du volume cérébral, un engagement

cérébral peut survenir. L’apparition d’une égalité pupillaire ou d’une dilatation

pupillaire, l’apparition d’une hypoventilation conduisant à un arrêt respiratoire,

une instabilité hémodynamique, l’existence de troubles de thermorégulation et

~ 101 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

l’apparition d’une incontinence urinaire et fécale sont des signes qui doivent

faire craindre un engagement cérébral (94).

Des lésions d’anoxie cérébrale peuvent compliquer les lésions

œdémateuses et toucher toutes les structures cérébrales y compris l’hypophyse et

les nerfs crâniens (94).

Hyponatrémie chronique : adaptation cérébrale à l’hypotonicité

Dans ce cas, l’adaptation cérébrale permet le maintien de l’équilibre

osmotique entre les compartiments intra et extracellulaires par une sortie de

solutés intracellulaires, ce qui explique la rareté des signes cliniques (87,95).

L’osmorégulation cérébrale est en effet d’autant plus efficace que

l’hyponatrémie est d’installation lente (87).

La fuite des électrolytes cellulaires intervient dans les deux tiers du

mécanisme adaptatif et celle des osmoles organiques dans le tiers restant; pour

ce qui est des osmoles organiques, la déplétion en glutamate s’accompagne

d’une élévation de sa concentration extracellulaire. Acide aminé excitateur, le

glutamate pourrait pour partie rendre compte des convulsions volontiers

observées dans ce contexte (85).

Le risque neurologique essentiel de l’hyponatrémie chronique : la

myélinolyse centropontine, est lié à son traitement. Une correction très lente

permet de l’éviter (96).

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

3. Apport de l’électroencéphalographie (EEG) et l’imagerie dans le diagnostic d’une encéphalopathie hyponatrémique (77) :

A. L’électroencéphalographie (EEG) :

L'EEG est un examen essentiel au diagnostic positif et différentiel d'une encéphalopathie mais il n’est pas toujours utile au diagnostic étiologique. En cas d’encéphalopathie hyponatrémique, le tracé obtenu n’est pas spécifique à une hyponatrémie mais révèle l’existence d’une perturbation métabolique.

Les résultats d'une EEG, s'ils sont interprétés indépendamment du contexte clinique et des autres examens demandés, n'ont pas de valeur diagnostique intrinsèque.

Les caractéristiques générales du tracé d’une encéphalopathie comportent un ralentissement monomorphe et symétrique du rythme de fond prédominant d'abord en frontal puis généralisé sur tout le scalp, associé à une diminution progressive de la réactivité aux stimulations sensorielles.

L’analyse est réalisée sur un électroencéphalogramme de relativement courte durée. L’objectif des EEG de longue durée est différent, il ne s’agit presque jamais d’une analyse topographique précise mais bien de l’évaluation des fluctuations temporelles de l’EEG, par exemple, les modifications à long terme de la fréquence reflètent l’évolution d’une encéphalopathie métabolique.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

En général, l’approfondissement d’un coma consécutif à une encéphalopathie métabolique s’accompagne d’un ralentissement généralisé progressif de l’EEG dont l’amplitude s’accroît dans un premier temps pour décroître ensuite ; si le coma s’approfondit, le signal devient d’abord discontinu, puis disparaît «silence électrocérébral».

La modulation temporelle du tracé peut être considérée selon un double point de vue : sa réactivité qui testée au moyen de stimulations sonores ou nociceptives et ses variations à long terme. En général, une meilleure modulation temporelle implique un degré moindre d’encéphalopathie.

Dans les encéphalopathies métaboliques, le tracé est progressivement envahi d'ondes lentes, typiquement triphasiques.

Les techniques électrophysiologiques évaluent la fonction du système nerveux central. Leur domaine est à cet égard identique à celui de l’examen clinique et complémentaire des techniques d’imagerie (scanner cérébral, IRM) qui en évaluent les lésions structurelles. Un dysfonctionnement du système nerveux peut effectivement survenir en l’absence d’évidence de lésions anatomiques des structures nerveuses correspondantes et, inversement, des lésions nerveuses peuvent entraîner des perturbations fonctionnelles qui échappent au domaine de l’examen neurophysiologique. D’une manière générale, l’évaluation fonctionnelle du système nerveux peut être utilisée comme aide au diagnostic, au pronostic et pour le suivi d’un coma.

b. Les techniques d’imagerie :

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Les examens morphologiques, scanner X et/ou IRM, sont indispensables dans le bilan d'un trouble de la conscience d'origine indéterminée pour affirmer l'absence de lésion structurelle.

L'examen par IRM, peut être soit normal, c'est le cas le plus fréquent, soit montrer des signes évocateurs de la cause de l'encéphalopathie, soit déceler une lésion séquellaire révélant des signes neurologiques focaux inexpliqués dans le contexte d'une encéphalopathie d'autre cause.

Dans l'encéphalopathie hypertensive, l'IRM montre des anomalies de signal

(T2 et FLAIR) touchant la substance blanche et le cortex hémisphérique

postérieur. Mais l'atteinte peut aussi toucher, parfois exclusivement, le tronc

cérébral et/ou le cervelet. Les lésions peuvent aussi s'étendre en avant dans les

régions frontales.

L'encéphalopathie hyponatrémique s'accompagne aussi de signes de

gonflement encéphalique diffus à l'imagerie mais sans anomalie de signal de la

substance blanche. La myélinolyse centropontine et éventuellement extrapontine

compliquant la correction trop rapide d'une hyponatrémie profonde se traduit

par une anomalie de signal scanographique et IRM à type d'hypodensité dans le

pied de la protubérance et parfois la substance blanche hémisphérique, voire les

noyaux gris centraux

Un abord systématique du patient encéphalopathe est nécessaire pour

garantir à l'enquête étiologique un succès maximal. Tous les éléments recueillis

(anamnestiques, cliniques, EEG, imagerie et biologie) doivent être pris en

compte pour permettre la mise en place d'une attitude thérapeutique adaptée. Le

~ 105 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

pronostic peut être redoutable du fait de l'étiologie mais aussi du terrain. La

survenue d'une encéphalopathie chez un sujet âgé impose un activisme

diagnostique et thérapeutique encore plus marqué que chez le sujet jeune sans

antécédent.

H.DISCUSSION DE NOTRE OBSERVATION AVEC LES DONNEES DE LA LITTERATURE :

L’intoxication à l’allopurinol est très rare et sa documentation est très

pauvre, il s’agit dans la majorité des cas rapportés, une tentative de suicide. De

plus, la symptomatologie observée n’est pas spécifique et peu évocatrice, ce qui

pose des difficultés en matière de stratégie diagnostique.

La démarche adoptée tout au long de ce travail est d’essayer d’établir un

lien de cause à effet entre le surdosage en allopurinol et l’encéphalopathie

hyponatrémique.

En effet, lorsque la dose d’allopurinol ingérée est importante, il existe un

risque accru de troubles digestifs avec diarrhée et vomissements évoluant

favorablement après prise en charge adéquate (1, 2, 8, 9).

~ 106 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

En revanche, ces troubles digestifs peuvent être responsables d’une

hyponatrémie de déplétion pouvant être compliquée par un œdème cérébral

cytotoxique mettant en jeu le pronostic vital.

En se référant aux données de la littérature : (27, 28, 30, 31, 32), les

troubles digestifs sévères sont toujours accompagnés de perturbations

hydroélectrolytiques. Ces déséquilibres perturbent les processus normaux de

l'organisme ou l'homéostasie (34, 35, 36, 37).

Les pertes hydriques digestives par vomissements et diarrhées sont en

général riches en sodium, générant ainsi une hyponatrémie dont l’intensité et les

conséquences vitales varient en fonction de la vitesse et le délai de son

installation (63, 67, 77, 82).

Une compréhension solide des causes du développement d’une

hyponatrémie est essentielle pour rechercher sa relation probable avec

l’ingestion massive d’allopurinol dans l’étude de notre cas.

Le clinicien doit se poser plusieurs questions :

Contexte de survenue de l’hyponatrémie

Si l’hyponatrémie est aigue et met en jeu le pronostic vital.

Si elle résulte à une rétention d’eau ou à une perte de Na.

Si elle est d’origine rénale ou extrarénale…

Pour répondre à ces questions, il doit utiliser les antécédents du patient, les

observations faites lors de l’examen clinique, les résultats des examens de

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Page 146: ao.um5s.ac.maao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1840/1/P0452011.d… · Web viewSi l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut s’adapter que lentement,

Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

laboratoire et les examens paracliniques servant à l’évaluation de l’état

neurologique.

1. L’anamnèse : Au réveil du malade, l’interrogatoire rapportait une prise volontaire de

vingt comprimés de 300 mg de l’allopurinol en vue de suicider. Son père

apportait le lendemain le flacon de ZYLORIC vide.

La recherche dans l’histoire du patient a permis d’établir que cet homme

n’avait pas d’antécédents pathologiques particuliers  ni d’habitudes

toxiques (alcool, opiacés…)

D’après l’enquête anamnestique, le sujet n’était pas sous un traitement

médicamenteux particulier (diurétiques, corticoïdes…) avant son

hospitalisation.

2. L’examen clinique :

Les observations initiales étaient des vomissements incoercibles et

diarrhées profuses évoluant depuis 48 heures, accompagnés de troubles de

conscience avec confusion, une incohérence verbale, des hallucinations, un

opistotonos, une raideur méningée sans signe de localisation, une ventilation

spontanée efficace sans foyer pleuro-parenchymateux clinique.

Une hypotension artérielle et une hypotension au niveau de la veine

centrale traduisant une hypovolémie, avec une tachycardie et une oligurie. Le

reste de l’examen était normal.

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Page 147: ao.um5s.ac.maao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1840/1/P0452011.d… · Web viewSi l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut s’adapter que lentement,

Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Le tableau clinique à l'admission était celui d'une déshydratation.

L’examen clinique initial a montré aussi l’absence de signes de

traumatisme crânien, purpura, traces de piqûres…

3. Le bilan biologique : Résultats  :

Les résultats des analyses biologiques du patient sont résumés dans les

tableaux suivants avec les valeurs de référence.

- L’ANALYSE BIOCHIMIQUE :

Ionogramme  sérique:

Ions dosés Résultats d’analyse Valeurs de référenceSodium (Na+) 124 (mmol/l) 135-145(mmol/l)

Potassium (K+) 2.80 (mmol/l) 3.5-5(mmol/l)

Chlore (Cl-) 96 (mmol/l) 98-108(mmol/l)

Bicarbonates (HCO3-) 20.4 (mmol/l) 21-28(mmol/l)

Osmolarité 260 (mOsm/l) 275-300 (mOsm/l)

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Ionogramme urinaire :

Sodium : 10 mEq pour une diurèse de 1300ml/24 heures.

Bilan hépatique :

Résultats d’analyse Valeurs de référence

Alanine transaminase

(ALAT)56(U/l) 3-55(U/l)

Aspartate transaminase

(ASAT)24(U/l) 12-48(U/l)

Phosphatases alcalines

(PAL)136(U/l) 80-280(U/l)

γ-glutamyltransférase (γ

GT)14(U/l) <36(U/l)

Bilirubine totale (BT) 14μmol/l 3-22μmol/l

Bilan rénal :

Résultats d’analyse Valeurs de référence

Urémie 0.23 g/l 0,15-0,45 g/l

Créatininémie 13 mg/l 7-13 mg/l

Gaz du sang :

Résultats d’analyse Valeurs de référence

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Page 149: ao.um5s.ac.maao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1840/1/P0452011.d… · Web viewSi l’on tient compte du fait que le contenu osmotique cellulaire ne peut s’adapter que lentement,

Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

pCO2 32.9 mm Hg 35-45 mm Hg

PH 7.39 7.35-7.45

PO2 96 mm Hg 80-100 mm Hg

- ANALYSE HEMATOLOGIQUE

Facteurs de coagulation : utilité dans l’exploration de la fonction hépatique.

Résultats d’analyse Valeurs de référence

Taux de prothrombine 71% 70 à 100 %

fibrinogène 2.65g/l 1.8 et 4,0 g/L

Le reste de l’examen hématologique est normal

- ANALYSE TOXICOLOGIQUE :

PRODUITS TOXIQUES RECHERCHES RESULTATS OBTENUS

phénobarbital Test négatif

salicylés Test négatif

benzodiazépines Test négatif

imipraminiques Test négatif

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

- ANALYSE MICROBILOGIQUE :

EXAMENS REALISES RESULTATS OBTENUS

Examen du liquide céphalorachidien Résultat négatif

Coproculture Résultat négatif

Examen cytobactériologique des urines Résultat négatif

Hémoculture Résultat négatif

Interprétation des résultats biologiques  :

En tenant compte de la négativité des examens microbiologiques et

toxicologiques réalisés, les étiologies infectieuses et toxiques sont à

exclure du diagnostic étiologique dans l’analyse de notre cas.

L’exploration de la fonction hépatique par mesure des enzymes

hépatiques (transaminases, phosphatases alcalines, γ-

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

glutamyltransférase) et des facteurs de coagulation (taux de

prothrombine et le fibrinogène), traduit un bilan hépatique normal

permettant d’éliminer l’existence d’une pathologie hépatique

pouvant être à l’origine de l’encéphalopathie.

Le bilan rénal normal obtenu permet également d’exclure une cause

rénale du diagnostic.

Le profil des résultats de l’ionogramme obtenus est marqué

principalement par une hyponatrémie avec hypoosmolarité.

La valeur diminuée de la pression artérielle (100/50 mm Hg) et celle

de la pression veineuse centrale (PVC= 3 mm Hg) ainsi que les

signes cliniques de déshydratation (faiblesse, tachycardie..)

suggèrent la présence d’une hypovolémie. Il s’agit alors d’une

hyponatrémie hypovolémique par déplétion hydrosodée.

La valeur de la natriurèse (inférieure à 20 mmol/l) montre que la

perte hydrosodée était d’origine extrarénale, ce qui permet, en

tenant compte des réactions gastro-intestinales observées, d’orienter

le diagnostic vers une déplétion hydrosodée par voie digestive.

- D’autres signes de déplétion hydroélectrolytique :

L’hypokaliémie 

L’absence d’arguments en faveur d’une pathologie pouvant être à l’origine

de l’hypokaliémie dont une maladie rénale (bilan rénal normal), une prise de

médicaments de pouvoir hypokaliémiant ou l’existence d’une alcalose, suggère

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

que le potassium soit échappé de l’intestin par suite de vomissements et

diarrhées.

Diminution de la concentration des bicarbonates : (5)

Dans notre observation, le trou anionique calculé sera :

Trou anionique = [Na+] - ([Cl-] + [HCO3-])

Trou anionique = 7.6 mmol/l dans les limites normales (6-18 mmol/l)

De là, on peut envisager une origine digestive de la perte de bicarbonate, ce

qui confirme encore que la déplétion hydroélectrolytique résultait des diarrhées

et vomissements survenus.

Diminution de la concentration du chlore sanguin :

-La diminution du taux de chlore sanguin est principalement secondaire à

des pertes digestives (diarrhée et/ou vomissements importants), les pertes

massives d'acide chlorhydrique par le liquide gastrique (vomissements

importants) représentent les causes les plus fréquentes de déplétion chlorée.

-L'hypochlorémie accompagne le plus souvent une hyponatrémie.

Après avoir procédé par élimination de toutes les voies de diagnostic ne

concourant à aucun résultat significatif d’une part, et décortiqué toutes les

données de l’enquête étiologique qui n’apportent aucun renseignement

judicieux sur la véracité de l’événement d’autre part, l’étiologie médicamenteuse

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

(allopurinol) s’impose devant l’encéphalopathie hyponatrémique survenue à

notre sujet.

Néanmoins, les autres examens paracliniques s’avèrent nécessaires pour

renforcer cette hypothèse établie.

4. Le bilan paraclinique :

Le scanner cérébral a mis en évidence la présence d’un œdème cérébral

diffus, sans apparition de signes de thrombophlébite cérébrale ni d’hypodensité

temporale.

L'encéphalopathie hyponatrémique s'accompagne aussi de signes de

gonflement encéphalique diffus à l'imagerie mais sans anomalie de signal de la

substance blanche, ce qui confirme que l’encéphalopathie survenue à notre

patient était d’origine hyponatrémique.

L’électroencéphalographie (EEG) a montré une souffrance hémisphérique

diffuse sans signe de localisation ni de comitialité. Le tracé obtenu révèle

l’existence d’un trouble métabolique traduisant le développement d’une

encéphalopathie métabolique.

Devant les signes cliniques et biologiques, le diagnostic retenu a été celui

d'une encéphalopathie secondaire à une hyponatrémie ou encéphalopathie

hyponatrémique.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

L’installation de l’œdème cérébral est due à la survenue rapide de

l’hyponatrémie ; il a été généré par les mouvements d’eau à travers la membrane

hémato-encéphalique pour équilibrer les tonicités plasmatiques et cérébrales

perturbées lors de la déplétion hydroélectrolytique suivant les troubles digestifs

survenus.

De là, il parait fortement logique que le développement brutal de

l’hyponatrémie est du aux pertes excessives en eau et en sodium lors des

diarrhées et vomissements consécutifs à l’intoxication à l’allopurinol.

Les manifestations neurologiques sont probablement consécutives

initialement à l’œdème cérébral et secondairement à la pression exercée sur le

parenchyme cérébral contenu dans une enveloppe rigide inextensible.

5. Intérêt de l’évaluation de la réponse au traitement :

Une correction de l’hyponatrémie par du sérum salé physiologique (2l/24h)

et de l’hypokaliémie par chlorure de potassium  puis un apport supplémentaire

de NaCl effectué au 3éme jour ramènent la natrémie à 137 mEq/l. Parallèlement,

l’évolution neurologique était favorable favorisant l’extubation.

L’évolution favorable de l’état du malade après correction adaptée de

l’hyponatrémie et de la déshydratation, avec disparition de son cortège

symptomatique neurologique et retour du malade à son état normal, confirme

que le déséquilibre était d’origine hyponatrémique.

SYNTHESE GENERALE :

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

D’après les conclusions tirées des données de la littérature et des

observations faites lors de l’analyse de notre cas, la notion d’intoxication à

l’allopurinol parait l’explication unique et logique à la survenue de

l’encéphalopathie hyponatrémique.

Il s’agit d’une toxicité digestive se manifestant par des vomissements et

diarrhée sévères pendant 48h sans aucune prise en charge, causant des pertes

excessives en eau et en sodium donnant lieu à une hyponatrémie hypovolémique

aigue.

La baisse de l’osmolarité plasmatique met en jeu l’osmorégulation

cérébrale qui est devenue insuffisante lorsque la perturbation de l’équilibre

hydroélectrolytique est survenue brutalement ; les mouvements d’eau à travers

la membrane hémato-encéphalique tendant à équilibrer les tonicités cérébrales

ont été accompagnés d’une augmentation de la taille du cerveau par génération

d’un œdème cérébral, et comme le cerveau est contenu dans une boite rigide

inextensible, les modifications brutales de son volume ont été mal tolérées.

La symptomatologie neurologique observée chez notre patient est alors liée

à l’œdème cérébral et à l’hypertension intracérébrale qui en résulte.

Cette encéphalopathie caractérise les patients qui développent brutalement

au cours d’une hyponatrémie un syndrome complexe pouvant associer un état

confusionnel, une incohérence verbale, des hallucinations, un état de stupeur, un

opistotonos, des réponses anormales aux stimuli nociceptifs avec des signes de

décortication ou de décérébration ou un état de mal convulsif.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

I. Protocole de prise en charge d’une encéphalopathie hyponatrémique avec coma au cours d’une intoxication médicamenteuse :

Tous les médicaments sont des toxiques potentiels et c’est la dose qui fait

le poison, un simple surdosage peut transformer un effet thérapeutique

bénéfique en effet toxique.

Il faut savoir que les intoxications médicamenteuses représentent une cause

fréquente d’admission au niveau du service d’urgence et de réanimation. Elles

se traduisent par des symptômes qui varient suivant les molécules en cause, les

symptômes peuvent être digestifs, neurologiques, cardiovasculaires,

respiratoires, hépatiques, rénaux… Les troubles digestifs sont les plus fréquents

et peuvent mettre en jeu le pronostic vital en l’absence de prise en charge

adéquate.

Les désordres hydroélectrolytiques constituent le risque principal des

perturbations digestives d’origine médicamenteuse, et peuvent être compliqués

par une encéphalopathie hydroélectrolytique (27, 31, 35, 97).

Le diagnostic des intoxications médicamenteuses est souvent difficile et la

prise en charge est lourde. Pour certains médicaments comme l’allopurinol,

seuls l’interrogatoire du sujet et de son entourage permet d’envisager une

intoxication par surdosage. Les risques de complications et de décès ne sont pas

exclues, mais le risque majeur est la récidive (98, 99).

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Souvent on ne dispose d’aucune information sur l’origine initiale de

l’encéphalopathie, surtout lorsque l’état neurologique du sujet ne permet pas son

interrogatoire, comme le cas de notre observation, ce qui rend le diagnostic

étiologique encore plus difficile.

Un protocole est proposé à tenir devant de telles situations :

1. Démarche de la prise en charge d’une encéphalopathie

hyponatrémique avec coma :

Devant une encéphalopathie avec coma, il convient tout d’abord d’éliminer

les autres causes de coma pour justifier une origine hydroélectrolytique et les

mesures de prise en charge qui suivent.

L’âge, les antécédents, le traitement actuel, les circonstances de survenue

constituent un guide méthodologique ;

En général, devant tout coma, une démarche clinique doit être suivie :

a. Premiers gestes   : prise en charge urgente

-Un examen initial rapide est indispensable pour s’assurer de l’intégrité des

fonctions vitales qui justifient des gestes d’urgence. Les défaillances vitales

peuvent avoir une gravité propre ou indirecte en aggravant les lésions cérébrales.

On distingue :

Hypotension artérielle (PAS < 90 mm Hg) ou hypertension artérielle

Hypercapnie (PaCO2 > 45 mm Hg) ou hypocapnie importante

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Hyperthermie (T° > 38°)

Hyperglycémie ou hypoglycémie par dextro

Déshabiller le malade, rechercher une étiologie évidente : traumatisme, purpura, trace de piqûres…

Rechercher : une raideur de la nuque, une hémiplégie, des troubles oculomoteurs évidents, réaliser un examen général (auscultation cardiaque et pulmonaire, palpation abdominale).

Obtenir auprès de toutes personnes (famille, médecin, voisins) le maximum de renseignements : antécédents, circonstances entourant le coma, prise de toxique ou de médicaments, état psychique, mode d’installation progressif ou brutal, signes d’accompagnement, crises convulsives, traumatisme…

L’examen physique et les examens biologiques simples doivent s’attacher à rechercher ces éléments en comprendre et en traiter les causes. Par exemple l’intubation et la ventilation mécanique sont fortement recommandées lorsque le score de Glasgow est inférieur ou égal à 7.

b. Examens complémentaires

Ils dépendront du contexte. Les principaux examens demandés sont :

- des examens biologiques (ionogramme, fonctions rénale et hépatique, gaz du sang, numération formule sanguine, bilan d’hémostase, alcoolémie...), d’autres sont demandés en fonction du contexte (recherche de toxiques dans le

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

sang et les urines, dosage monoxyde de carbone, hémocultures, ammonièmie…) ;

- un scanner cérébral sans injection en urgence précisera la nature

lésionnelle d’un coma, il sera réalisé en l’absence de cause évidente même en

l’absence de signes de focalisation ;

- une IRM encéphalique en urgence est justifiée en cas de suspicion de

thrombophlébite cérébrale ;

- une ponction lombaire devant toute suspicion de méningite ;

- un électroencéphalogramme présente un intérêt en cas de coma

métabolique ou en cas de suspicion de crise convulsive.

Le clinicien doit retirer rapidement de son examen une impression globale

pour évaluer le risque pour le patient et mettre en jeu le traitement adéquat.

c. Prise en charge thérapeutique

1. Maintien de la ventilation

Les indications thérapeutiques (sonde à oxygène, intubation, ventilation

assistée) sont posées en fonction de l’encombrement des voies aériennes, de la

fréquence respiratoire, des gaz du sang.

2. Maintien de la circulation

Mise en place d’une voie veineuse centrale, d’un apport hydro

électrolytique adapté en fonction de la vitesse d’installation du désordre

(hyponatrémie aigue ou chronique), utilisation de vasopresseurs, scope ECG et

monitoring TA, sondage urinaire et surveillance de la diurèse.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

3. Administration de glucose en cas d’une hypoglycémie révélée par

dextro

4. Traitements spécifiques

Les premiers examens clinique, biologique et paraclinique orientent

principalement le diagnostic différentiel, ils recherchent la cause directement

attribuable à l’encéphalopathie et nécessitent une prise en charge urgente :

traitement de la cause :

-En cas d’encéphalopathie hyponatrémique, une correction adaptée des

désordres hydro électrolytiques ou métaboliques est indispensable.

-Une hyponatrémie aigue sévère, avec des complications neurologiques,

quelle que soit son origine, justifie une prise en charge rapide, agressive mais

contrôlée.

-Les apports hydriques doivent être suffisants pour prévenir une

hypovolémie

-La surveillance de l’état neurologique a une importance pronostic cruciale

En cas d’œdème cérébral : utilisation du Mannitol® par voie

veineuse.

3. Un examen neurologique détaillé

Un examen neurologique plus détaillé (réactivité aux stimulations,

motricité, tonus, réflexes, oculomotricité et pupilles) est réalisé lorsque les

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

fonctions vitales sont stabilisées afin de déterminer la cause du coma et de

définir son pronostic.

Plan d’examen d’un malade avec troubles de vigilance

Relation verbale (langage, exécution des gestes)

Réactions d’éveil (ouverture des yeux selon les stimuli)

Tonus musculaire (membres, nuque, paupières)

Mimique ou grimace à la douleur

Réactivité motrice (aspect, répartition)

Réflexes tendineux et cutanés plantaires

Clignement à la menace et réflexe de clignement (cornéen, fronto-orbiculaire)

Diamètre des pupilles, réflexe photomoteur

Position et mouvements des globes oculaires, réflexes oculomoteurs 

Respiration (fréquence, amplitude, rythme), réflexe de toux

Réflexe oculocardiaque

En quelques minutes, le médecin doit donc être en mesure de faire une

synthèse de ses constatations permettant de déterminer la profondeur du

coma( en l’exprimant de façon « qualitative » en stades allant du coma vigile,

léger, profond au coma dépassé ou en chiffrant sa profondeur grâce aux échelles

de Glasgow ou Liège) et d’objectiver les signes de localisation.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

4. Etude de la fonction ventilatoire   :

Un examen de la fréquence respiratoire permet d’voir une idée sur la

localisation de la souffrance cérébrale.

5. Orienter le diagnostic étiologique :

Il convient de rechercher rapidement les étiologies pour lesquelles le diagnostic et le traitement immédiat ont une importance particulière.

Les causes les plus fréquentes sont les intoxications, souvent médicamenteuses et volontaires, les causes vasculaires et traumatiques.

En cas d’encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication médicamenteuse -comme chez notre cas- le clinicien doit s’appuyer essentiellement sur l’anamnèse afin de mettre en évidence une prise massive volontaire ou accidentelle d’un médicament.

Le diagnostic de gravité d’une hyponatrémie hypotonique est capital puisqu’il débouche sur une prise en charge thérapeutique adaptée et qu’il détermine le pronostic. Le risque vital est essentiellement neurologique, étant lié à l’importance de l’œdème cérébrale installé au cours de l’hyponatrémie hypotonique aigue.

6. Mettre en œuvre un traitement adapté

Le traitement comporte, dans le cas d'une hyponatrémie par déplétion comme chez notre patient, l'oxygénation après libération des voies respiratoires, le remplissage vasculaire, et l'administration de chlorure de sodium (NaCl) hypertonique.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

L’apparition d’un coma profond nécessite le recours à la ventilation mécanique après intubation par voie orotrachéale. Chez les patients ventilés, la sédation repose sur l’association d’une benzodiazépine et d’un agent morphinique. Les critères d’extubation sont comparables à ceux utilisés au cours des autres pathologies de réanimation.

Cependant, lorsque la cause initiale de l’encéphalopathie hyponatrémique

est déterminée en tant qu’un surdosage médicamenteux, il convient en plus de

mettre un œuvre un protocole de prise en charge de l’intoxication

médicamenteuse.

2. Démarche de prise en charge d’une intoxication médicamenteuse:

a. L’interrogatoire :

L’interrogatoire du patient ou de son entourage joue un rôle primordial. Il a

pour but de prouver la réalité de l’intoxication, d’identifier le ou(les)

médicament(s) responsable(s), quantité ingérée, le mode de début des

perturbations: brutal ou progressif et le délai qui découle entre l’ingestion et

l’admission au niveau des urgences.

Il permet également de suspecter d’emblée le diagnostic devant un sujet

jeune sans antécédents particuliers qui présente des troubles de la conscience et

ou de la vigilance…aussi devant certains terrains particuliers : sujet âgé, enfant,

antécédents psychiatriques (tentative de suicide)…

b. Rechercher les signes de gravité:

Détresse respiratoire aiguë

~ 127 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Réactions digestives sévères

Troubles de conscience, de l’obnubilation au coma.

Hypo ou hyperthermie sévère

Lésions associées

Collapsus avec état de choc

Arrêt cardio-respiratoire

c. Traitement :

Deux modalités de traitement :

Traitement non spécifique :

Libération des voies aériennes supérieures.

Sonde urinaire.

Sonde naso-gastrique.

Effectuer des prélèvements d’urgence.

Évacuation du toxique : lavage gastrique, charbon activé, diurèse

provoquée (osmotique, alcaline).

Épuration extra rénale

Hémodialyse et exsanguino-transfusion.

Traitement des troubles digestifs en urgence : traitement anti-

diarrhéique et anti-émétique.

~ 128 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Traitement spécifique :

Administration d’antidote s’il existe : (flumazénil pour les

benzodiazépines ; N acétyl cystéine pour paracétamol ; naloxone

pour les morphiniques).

Soutien et psychothérapie si nécéssaire.

d. Conduite à tenir devant une intoxication aigue à l’allopurinol   :

(Voire chapitre Intoxication à l’allopurinol)

Il est difficile d’envisager la responsabilité de l’allopurinol dans

l’encéphalopathie hyponatrémique à partir des signes cliniques et résultats

biologiques ; Le diagnostic de l'intoxication aiguë par l'allopurinol est fondé

essentiellement sur la notion d'ingestion massive et sur la présence de troubles

digestifs et/ou de vertiges.

Un maximum d’information doit être obtenu auprès de l’entourage du sujet

(sans retarder bien sûr la prise en charge des fonctions vitales) : traitement par

ZYLORIC ou administration massive volontaire en vue de suicide, mode

d’installation du coma (progressif ou brutal), l’apparition de troubles gastro-

intestinaux précédents sa constitution (notion de déplétion hydrosodée).

~ 129 ~

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Conclusion

Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

~ 130 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Les étiologies des encéphalopathies sont peu documentées, notamment

dans les pays qui ne bénéficient pas de tous les progrès scientifiques et

médicaux récents. Malgré ces plateaux techniques non optimums, la

connaissance des étiologies et de leur évolution est utile pour améliorer la prise

en charge de ces affections.

L’encéphalopathie hyponatrémique est une urgence médicale, de diagnostic

difficile, la diversité des causes ne doit pas occulter le fait que l’hyponatrémie

est l’élément de gravité central et requiert un diagnostic et un traitement délicat.

Les signes cliniques liés à l’hyponatrémie ne sont pas spécifiques, sauf en

cas de contexte, ils sont peu évocateurs et dépendent de l’intensité du trouble et

de sa vitesse d’installation. Néanmoins, les pertes liquidiennes par

vomissements et diarrhées doivent être recherchées comme possible indicateur

d’une fuite de sodium. Le patient, ou son entourage, doivent être interrogés sur

les symptômes pouvant refléter la cause initiale des manifestations digestives,

notamment une cause médicamenteuse telle l’intoxication aigue à l’allopurinol,

qui, ingéré à forte dose, provoque une hyponatrémie par pertes digestives.

L’installation rapide de cette hyponatrémie est à l’origine d’un œdème cérébral

cytotoxique mettant en jeu le pronostic vital.

~ 131 ~

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

L’intoxication aigue volontaire à l’allopurinol est une cause inhabituelle

de l’encéphalopathie hyponatrémique par déplétion, faisant de cet effet une

cause sous estimée vu les rares observations d’intoxications rapportées.

La preuve formelle de la responsabilité de l’allopurinol au cours d’une

intoxication fait défaut, du fait qu’il n’existe pas de tests fiables permettant de la

mettre en évidence.

En revanche, les effets indésirables digestifs sévères d’allopurinol, mis au

point lors des études toxicologiques et pharmacologiques avant sa mise en

marché, fournissent un outil permettant d’établir un lien cause à effet entre

l’allopurinol et une encéphalopathie hyponatrémique par déplétion d’origine

gastro-intestinale.

La vigilance des médecins s’impose lors de la prescription d’allopurinol

chez les patients traités non seulement par des médicaments diurétiques, ou

d’autres de pouvoir hyponatrémiant…, mais aussi par des médicaments

agressifs sur le tractus gastro-intestinal et pouvant augmenter les perturbations

digestives et les pertes hydroélectrolytiques au cours d’un surdosage.

Il ne faut pas négliger le rôle de la prise en charge rapide dans les meilleurs

délais, des sujets présentant des troubles digestifs sévères, qu’ils soient d’origine

médicamenteuse ou autre, dans la limitation des pertes hydrosodées qui se

compliquent en encéphalopathie hyponatrémique en l’absence de compensation.

~ 132 ~

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Résumé

Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

RésuméTitre   : Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

Auteur   : Moubariki Safaa

Mots-clés : allopurinol - troubles digestifs - hyponatrémie - encéphalopathie hyponatrémique

L’allopurinol est un inhibiteur de l’uricosynthèse. Il empêche la formation de l’acide

urique par inhibition de la xanthine oxydase baissant ainsi l’uricémie et l’uraturie. Il est

largement prescrit dans le traitement de la goutte et présente un bon indice thérapeutique.

Les cas d’intoxication aigue observés sont très rares en raison de l’absence de

conséquences cliniques graves de l’inhibition de la xanthine oxydase. Cependant, lorsque la

dose ingérée est importante, il existe un risque accru de troubles digestifs avec diarrhée et

vomissements qui peuvent être responsables d’une hyponatrémie de déplétion et d’un œdème

cérébral cytotoxique pouvant mettre en jeu le pronostic vital en l’absence de prise en charge

urgente.

C’est à partir d’un cas d’intoxication volontaire par 6g d’allopurinol responsable de

troubles digestifs sévères (diarrhée et vomissements) compliqués par une encéphalopathie

hyponatrémique, que nous avons voulu faire le point sur cette entité.

Il s’agit de monsieur M.N, 24 ans, sans antécédents particuliers, hospitalisé au service

des urgences à l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V-HMIMV- pour un syndrome

confusionnel, vomissements incoercibles et diarrhées profuses évoluant depuis 48 heures.

La notion d’intoxication à l’allopurinol n’a été constatée et prise en compte qu’au réveil

du patient qui rapportait une prise volontaire de vingt comprimés de 300 mg de l’allopurinol

en vue de suicider. Son père ramenait le lendemain la boite de ZYLORIC vide.

La responsabilité de l’allopurinol est retenue devant la négativité de l’enquête

étiologique, l’évolution favorable de l’état du patient sous traitement par du sérum salé et les

données tirées de la littérature sur le lien qui peut exister entre un surdosage en allopurinol

avec son cortège symptomatique digestif et l’encéphalopathie hyponatrémique.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

SummaryTitle   : Hyponatremic encephalopathy during an acute intoxication with allopurinol

Author : Moubariki Safaa

Keywords : allopurinol - digestive disorders – hyponatremia - hyponatremic encephalopathy

Allopurinol is an inhibitor of uricosynthesis. It prevents the formation of uric acid by

inhibiting the xanthine-oxidase, thus lowering serum uric acid and uraturia. It is widely

prescribed in the treatment of gout and has a good therapeutic index.

Cases of acute poisoning observed are very rare due to the absence of serious clinical

consequences of inhibition of xanthine-oxidase. However, when the intake is important, there

is an increased risk of digestive disorders with diarrhea and vomiting that may be responsible

for hyponatremia depletion and cytotoxic cerebral edema may develop life-threatening in the

absence of urgent care.

It is from a case of intoxication by 6g of allopurinol responsible for severe

gastrointestinal symptoms (diarrhea and vomiting) complicated by a hyponatremic

encephalopathy, that we wanted to take stock of this entity.

This is Mr M.N, 24 years old, without history individuals, hospitalized in emergency

department at the Mohammed V Military Training Hospital -HMIMV for delirium, intractable

vomiting and profuse diarrhea lasting for 48 hours.

The concept of intoxication allopurinol was found and taken into account only at the

awakening of the patient who reported a voluntary assumption of twenty tablets of 300 mg

allopurinol to commit suicide. His father brought an empty Zyloric box the next day.

The responsibility of allopurinol is held before the negativity of the etiology, favorable

state of the patient under treatment with saline and data from the literature on the possible link

between an overdose allopurinol with its attendant symptomatic digestive and hyponatremic

encephalopathy.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

ملخص م66رض اإلعتالل ال66دماغي الن66اتج عن نقص مس66توى الص66وديومالعنوان:

في الدم خالل تسمم حاد بالوبيورينول صفاء مباركيالكاتب:

الوبيورين66ول – اض66طرابات معوي66ة معدي66ة – نقصالكلم66ات األساس66ية: الصوديومية – االعتالل الصوديومي.

يعتبر الوبيورينول مادة مانعة من تركيب حمض البوليك عن طري66ق تثبيط أنزيم أوكس66يديز الزان66ثين، وبالت66الي تخفيض ح66امض البولي66ك في الدم وفي الب66ول. ويوص66ف على نط66اق واس66ع في عالج النق66رس، وه66و

يعتبر ذو مؤشر عالجي جيد. إن حاالت التسمم الحادة بالوبيورينول المالحظة ن66ادرة ج66دا نظ66را لعدم وجود عواقب سريرية خطيرة من كبح نشاط أوكسيديز الزان66ثين. إال أن66ه، عن66د تن66اول جرع66ات كب66يرة هن66اك خط66ر متزاي66د من ظه66ور اض66طرابات في الجه66از الهض66مي م66ع إس66هال وق66يئ، ال66تي ق66د تك66ون مس66ؤولة عن نقص ص66وديوم ال66دم وبالت66الي أوديمي66ا دماغي66ة يمكن أن

تتطور لتهدد الحياة في غياب رعاية عاجلة. أردنا طرح هذه المسألة وإلقاء الضوء عليها من خالل دراسة حال66ة تسمم بس66تة غرام66ات من الوبيورين66ول مس66ؤولة عن أع66راض معدي66ة معوية حادة )اإلسهال والتقيؤ( والتي تعقدت باعتالل ال66دماغ الن66اتج عن

نقص الصوديوم في الدم. عاما، ب66دون ت66اريخ مرض66ي معين، نق66ل إلى قس66م24السيد ن.م،

الط666666666666666666666666666666666وارئ في مستش666666666666666666666666666666666فى محم66د الخ66امس العس66كري من أج66ل أع66راض ه66ذيان واض66طرابات

ساعة.48مستعصية في الجهاز الهضمي )إسهال وقيئ حادين( منذ لم يكتشف التسمم الحاد بالوبيورينول كس66بب يؤخ66ذ بعين االعتب66ار

حب66ة20أمام هذه األعراض إال عند استيقاظ المريض واعترافه ب66ابتالع م66غ بغ66رض االنتح66ار حيث جلب وال66ده علب66ة "زيلوري66ك"300من فئ66ة

فارغة في اليوم التالي.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

مسؤولية الوبيورين6ول ت6رجح أم6ام س6لبية التحقي66ق في المس66ببات الممكنة األخرى ال66تي لم تفض إلى أي6ة نت66ائج، أم66ام اس66تجابة الم66ريض وتحسن حالته العصبية تحت عالج باألمصال الملحي66ة وأم66ام المعطي66ات العلمية التي توضح الصلة المحتمل66ة بين جرع66ة زائ66دة من الوبيورين66ول وما يصاحبها من اضطرابات معدية معوية وبين االعتالل الدماغي الن66اتج

عن نقص صوديومي في الدم.

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Encéphalopathie hyponatrémique au cours d’une intoxication aigue à l’allopurinol

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iiii Serment de GalienSerment de Galien

Je jure en présence des maîtres de cette Je jure en présence des maîtres de cette facultéfaculté  ::

-- D’honorer ceux qui m’ont instruitD’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et dedans les préceptes de mon art et de leur témoigner ma reconnaisse enleur témoigner ma reconnaisse en restant fidèle à leur renseignement.restant fidèle à leur renseignement.

-- D’exercer ma profession avecD’exercer ma profession avec conscience, dans l’intérêt de la santéconscience, dans l’intérêt de la santé public, sans jamais oublier mapublic, sans jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs enversresponsabilité et mes devoirs envers le malade et sa dignité humain.le malade et sa dignité humain.

-- D’être fidèle dans l’exercice de laD’être fidèle dans l’exercice de la pharmacie à législation en vigueurpharmacie à législation en vigueur aux règles de l’honneur, de la probitéaux règles de l’honneur, de la probité et du désintéressement.et du désintéressement.

-- De ne pas dévoiler à personne lesDe ne pas dévoiler à personne les secrets qui m’auraient été confiés ousecrets qui m’auraient été confiés ou dont j’aurais eu connaissance dansdont j’aurais eu connaissance dans l’exercice de ma profession, de nel’exercice de ma profession, de ne jamais consentir à utiliser mesjamais consentir à utiliser mes connaissances et mon état pourconnaissances et mon état pour corrompre les mœurs et favoriser lescorrompre les mœurs et favoriser les actes criminels.actes criminels.

-- Que les hommes m’accordent leurQue les hommes m’accordent leur

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kopo

أن أراقب الله في مهنتيأن أراقب الله في مهنتي-- أن أبجل أساتذتي الذين تعلمت على أيديهمأن أبجل أساتذتي الذين تعلمت على أيديهم--

مبادئ مهنتي وأعترف لهم بالجميل وأبقىمبادئ مهنتي وأعترف لهم بالجميل وأبقىدوما وفيا لتعاليمهم.دوما وفيا لتعاليمهم.

أن أزاول مهنتي بوازع من ضميري لما فيهأن أزاول مهنتي بوازع من ضميري لما فيه-- صالح الصحة العمومي��ة، وأن ال أقص��ر أب��داصالح الصحة العمومي��ة، وأن ال أقص��ر أب��دا في مس��ؤوليتي وواجب��اتي تج��اه الم��ريضفي مس��ؤوليتي وواجب��اتي تج��اه الم��ريض

وكرامته اإلنسانية.وكرامته اإلنسانية. أن ألتزم أثناء ممارستي للصيدلة بالقوانينأن ألتزم أثناء ممارستي للصيدلة بالقوانين--

المعمول بها وبأدب السلوك والشرف، وكذاالمعمول بها وبأدب السلوك والشرف، وكذاباالستقامة والترفع.باالستقامة والترفع.

أن ال أفشي األسرار التي ق��د تعه��د إلى أوأن ال أفشي األسرار التي ق��د تعه��د إلى أو-- التي قد أطلع عليها أثن��اء القي��ام بمه��امي،التي قد أطلع عليها أثن��اء القي��ام بمه��امي، وأن ال أواف���ق على اس���تعمال معلوم���اتيوأن ال أواف���ق على اس���تعمال معلوم���اتي إلفس�����اد األخالق أو تش�����جيع األعم�����الإلفس�����اد األخالق أو تش�����جيع األعم�����ال

اإلجرامية.اإلجرامية. ألحض���ى بتق���دير الن���اس إن أن���ا تقي���دتألحض���ى بتق���دير الن���اس إن أن���ا تقي���دت--

بعهودي، أو أحتقر من طرف زمالئي إن أن��ابعهودي، أو أحتقر من طرف زمالئي إن أن��الم أف بالتزاماتي.لم أف بالتزاماتي.

"والل��ه على م��ا "والل��ه على م��ا

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الخامس محمد جامعةوالصيدلة بالرباط الطب كلية

أطروحة2011سن�ة : 45 :رقم

مرض اإلعتالل الدماغي الناتج عن نقص مستوى الصوديومفي الدم خالل تسمم حاد بالوبيورينول

أطروحةقدمت ونوقشت عالنية يوم :..............................

من طرفالسيدة: صفاء مباركي

بالدار البيضاء1984 دجنبر 07المزدادة في:

ل�ن�ي�ل ش�ه�ادة ال�دك�ت�وراه ف��ي الصيدلةاألساسية الدم – – –: الكلمات في الصوديوم نقص الهضمي الجهاز إضطرابات الوبيورينول

. الصوديومي الدماغي اإلعتالل

تحت إشراف اللجنة المكونة من األساتذة

رئيس و مشرف السيد: سمير سياح أستاذ في اإلنعاش والتخدير

السيد: كريم فيالليأستاذ مبرز في اإلنعاش والتخدير

السيد: أحمد بورزةأستاذ مبرز في األمراض العصبية

السيد: عبد الله داميأستاذ مبرز في الكمياء اإلحيائية

أعضاء