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ARTHROSE
Arthropathie chronique d'évolution lente caractérisée par une douleur MECANIQUE de fonction une impotence fonctionnelle à la marche et aux gestes
de la vie quotidienne
La douleur et l'impotence fonctionnelle s'évaluent
et se chiffrent pour permettre un traitement adapté
DEFINITIONAnatomie : arthropathie chronique caractérisée par
- lésions destructrices du cartilage articulaire - de lésions condensantes et géodiques de l’os
- d’ostéophytes
Radiologie
- destruction du cartilage pincement de
l’interligne
Problème MECANIQUE
Pathogénie (mécanisme par lequel les causes provoquent une maladie)
mal connue
appauvrissement du cartilage articulaire en
protéoglycans et modification des propriétés
mécaniques du cartilage
PHYSIOPATHOLOGIEFissuration du cartilage articulaire
- de la surface vers la profondeur - dans les zones portantes
Destruction locale du cartilage et mise à nu des
surfaces osseuses
Réparation- Remodelage osseux condensant
(apposition ostéoblastique ce qui rend l’os extrêmement
dur, condensation parsemée de géodes)
- Ostéophytose marginale
Synovite arthrosique secondaire
- Libération dans la cavité articulaire de fragments de
dégradation du cartilage puis d’os douleur
ETIOLOGIEFacteurs locaux
- Arthroses secondaires à des affections articulaires
inflammatoires ou métaboliques
Facteurs mécaniques - Traumatisme (fracture, luxations répétées) et micro-
traumatismes professionnels (bûcherons, danseurs….)
ou sportifs
Facteurs généraux
- Age
- Terrain génétique non identifié : arthrose des IPD chez la femme certaines polyarthroses précoces familiales dysmorphies responsables de zone d’hyperpression
- Obésité
FREQUENCE ET TOPOGRAPHIEArthrose primitive : adulte après 50 ans +++
Articulations concernées par ordre de fréquence à 70 ans :
- Au membre inférieur
Genou 30-40 %
Hanche 10 %
Métatarsophalangienne du gros orteil
- Au membre supérieur
Interphalangienne distale (IPD, nodosités d’Heberden) 45%
Trapézo-métacarpienne (rhizarthrose du pouce) 30 %
Interphalangienne proximale (IPP, Bouchard) 15% - Épaule et coudes, poignet et cheville: très rares Atteinte bilatérale classiquement
Polyarthrose (rachis, pieds, mains, genoux)
SIGNES CLINIQUESIndolence (discordance radio-clinique +++)Douleur mécanique
déclenchée par l’usage de l’articulation et calmée par le repos, avec dérouillage = "douleur de mise en train" (<10mn)Poussée congestive d’arthrose Poussée douloureuse, déclenchée par un surmenage ou un traumatisme, avec douleurs inflammatoires, parfois un épanchement (liquide synovial mécanique)Gène fonctionnelle Retentissement sur l'activité du sujet, sur les gestes de la vie quotidienne, handicap apprécié par le périmètre de marche, les indices algo-fonctionnels Raideur articulaireTuméfaction articulaireAutres signes
Craquements, dérobements, sensation d’accrochage, pseudo- blocages
RADIOGRAPHIE STANDARDDiagnostic reposant sur la radiographie standard
Signes radiologiques évidents quand un patient arthrosique vient
consulter
Pincement de l’interligne articulaire localisé dans la zone de pression principale +++
Ostéophytes à la jonction os-cartilage +++ Condensation de l’os sous-chondral sous la région du
pincement articulaire Géodes, inconstantes, au sein de la condensation
A un stade tardif, érosions de l’os sous-chondral
Signes radiographiques d’arthrose
PincementOstéophytes
Géodes
Condensation
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
BIOLOGIE
Aucun signe biologique d’inflammation : VS, CRP normales
Aucun marqueur biologique validé
Liquide synovial mécanique visqueux <1.500 Globules blancs/mm3 < 50 % de polynucléaires
RADIOGRAPHIES
Arthrographie, scanner, IRM, arthroscopie et scintigraphie : sensibilité supérieure à la radiographie simple pour visualiser la destruction du cartilage et/ou la réaction osseuse
En pratique, il ne faut pas les demander : RX standard suffisante pour le diagnostic et le suivi
EVOLUTIONEvolution imprévisible : pas de facteurs pronostiques validés
Intensité de la douleur et impotence fonctionnelle, non parallèle avec l’importance des lésions cartilagineuses
Aggravation progressive des lésions radiographiques
- Formes stables surtout ostéophytiques non évolutives
- Formes destructrices rapides qui détruisent le cartilage puis
l’os en quelques mois
- Toutes les formes intermédiaires possibles
Fonction de la localisation
- Arthrose des mains et des pieds: indolence après quelques
années et gène fonctionnelle peu importante
- Arthroses de la hanche et gonarthrose: invalidité
douloureuse progressivement croissante
COXARTHROSE= Arthrose de hanche Étiologie
H ou F après 40 ans
Primitive dans 50 % des cas
Secondaire (50 %) à - Dysplasie coxo-fémorale
- Autres malformations
- Fracture du cotyle, ostéonécrose
- Forte inégalité de longueur des MI
- Sportifs (rugby, foot)
ÉvolutionÉvolution
Aggravation lente avec diminution progressive du PM et enraidissement progressif
Formes stables pendant des années (60-70%)
Formes destructrices rapides (<10%) douloureuses d’allure inflammatoire avec destruction de l’interligne et de l’os en quelques mois
COXARTHROSE 2
Siège - Douleur du pli de l’aine, face antérieure de la cuisse,
genou, parfois fesse et face postérieure de la cuisse - Genou isolément +++
Mécanique
- à l ’effort, calmée au repos, parfois douleurs nocturnes
Intensité
- chiffrée par l'EVA - par l'impotence fonctionnelle (PM,Lequesne)
- par la consommation d'antalgiques
Raideur articulaire
- lacer ses chaussures, mettre ses chaussettes
- s'asseoir sur un siège bas (flexion)
- monter dans la baignoire ou en voiture (abduction)
Boiterie Démarche dandinante
Prévenir une attitude vicieuse puis une ankylose avec F, ADD, RI
associée à une hyperlordose et une atrophie du quadriceps
Coxarthrose Coxarthrose évoluée
Hanche normale
GONARTHROSE
Généralités
Femmes de plus de 40 ans, souvent obèses
Souvent bilatérale
Primitive mais parfois sur un genu valgum ou varum ou sur
une malposition rotulienne
Trois articulations du genou : fémoro-patellaire, fémoro-tibiale interne et fémoro-tibiale externe formes différentes associées
ÉvolutionLente sur 5 à 10 ansImpotence fonctionnelle parfois importante avec limitation des capacités de marche
Genu recurvatumGenu recurvatum
Genu varumGenu varum Genu valgumGenu valgum
ARTHROSE FEMORO-PATELLAIRE
Douleur mécanique de la face antérieure du genou* lors de la marche surtout sur terrain accidenté
* montée et descente des escaliers * station assise prolongée (signe du cinéma)
* accroupissement et agenouillement douloureux
Évolution
Peu invalidante et bien tolérée chez le sujet âgéImpotence fonctionnelle douloureuse rarement très marquée
ARTHROSE FEMORO-TIBIALEGénéralités
- Arthrose FT interne mal supportée, avant 60 ans
Arthrose FT externe mieux supportée, après 60 ans
- Moins fréquente que l'arthrose fémoro-patellaire mais plus invalidante
- Primitive ou sur genu varum (interne) ou genu valgum (externe)
Isolée ou associée à arthrose fémoro-patellaire
Douleur mécanique
- Douleur interne ou externe du genou avec douleur
postérieure
- Accompagnée de dérobements du genou en cas d'atteinte des
ligaments
Raideur articulaire flexum du genou atrophie du
quadriceps
ARTHROSE DIGITALEArthrose des IPD et IPP
Fréquente chez la femme
Ostéophyte : nodosités d'Heberden (IPD) et de Bouchard (IPP)
Douloureuse lors des poussées avec gonflement et limitation
des articulations
Impotence fonctionnelle pour tous les gestes de la vie
quotidienne
Rhizarthrose
Très fréquente chez la femme, souvent bilatérale et associée aux
autres formes d'arthrose des doigts
Très invalidante lors des mouvements du pouce : limite la pince
Déformations pouce en avant et en dedans
Arthrose digitale etrhizarthrose
AUTRES ARTHROSES DES MEMBRES SUPERIEURS
Beaucoup plus rares
Poignet : en général après une fracture ou nécrose du semi-lunaire
Coude : après des (micro)traumatismes professionnels
Épaule : omarthrose après fracture ou luxation
Acromio-claviculaire et sterno-claviculaire
TRAITEMENT MEDICAL
Kinésithérapie Effet antalgique par des massages et physiothérapie Renforcement musculaire et rééquilibre des chaînes musculaires Maintien ou gain d'amplitude articulaire
Orthèses et autres matériels
Plantaires arthrose du gros orteil
Attelle de repos pour rhizarthrose
Aides techniques aux gestes de la vie quotidienne rehausse WC, pince pour attraper les objets tombés à terre, enfile-bas
Hygiène de vie• Réduction de l’obésité, si possible• Réduction du surmenage articulaire
TRAITEMENT MEDICALAntalgiques
Antalgique simple (Paracétamol), à la dose nécessaire et bien répartie dans la journée
En cas de poussées AINS à la demande, à éviter chez les sujets âgés Injection intra-articulaire de Corticoïdes retard (Altim*, Hexatrione*),
pas plus de 2 ou 3 par ans
Anti-arthrosiques (Traitement de fond) Effet démontré, action différée sur 3-4 mois, peu d’effets secondaires Chondroïtine sulfate (Chondrosulf*, Structum*), Piasclédine*, ART 50* Hyalgan* (acide hyaluronique, 3 injections intra-articulaires)
TRAITEMENT CHIRURGICAL
Place de la chirurgie en général tardive
Prothèse de hanche et genou proposées dans les formes évoluées et invalidantes
OstéotomieOstéotomie de hanche si dysplasie ou subluxation : parfois chez
les sujets jeunes de moins de 40 ans.
Ostéotomie tibiale du genou : repousse la prothèse de 7-8 ans