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BORDEAUX – 15-17 SEPTEMBRE 2004 1S25 B3-5 Approche épidémiologique de la relation paludisme cérébral et épilepsie séquellaire dans une cohorte d’enfants au Mali NGOUNGOU E.B. (1, 2), DRUET-CABANAC M. (1), DULAC O. (3), FARNARIER G. (4), TUILLAS M. (5), KOMBILA M. (2), DOUMBO O. (6), PREUX P.M. (1) (1) Institut d’Épidémiologie et de Neurologie Tropicale (EA 3174), Limoges, France ; (2) Département de Parasi- tologie-Mycologie et Médecine Tropicale, USS Libreville, Gabon ; (3) Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Paris, France ; (4) Service de Neurophysiologie Clinique, CHRU Hôpital Nord, Marseille, France ; (5) Service d’Explo- rations Fonctionnelles Neurologiques, CHU Dupuytren, Limoges, France ; (6) Département d’Épidémiologie des Affections Parasitaires/Malaria Research and Training Center, FMPOS Bamako, Mali. Objectifs : Rechercher l’existence d’une relation épidémiologique entre paludisme cérébral et la survenue d’une épilepsie séquellaire dans une cohorte d’enfants maliens suivis pour paludisme. Méthodes : Depuis 1999, des enfants maliens ont été inclus et sont suivis dans une cohorte « paludisme et génétique » répondant aux critères de l’OMS pour le paludisme grave, compliqué ou paludisme simple. Les enfants ont été repartis en deux groupes paludisme cérébral (PC) et paludisme symptomatique non cérébral (PNC). Ces enfants ont été ensuite interrogés à la recherche d’une épilepsie et tous les cas suspects d’épilepsie ont bénéficié d’un EEG et d’un examen neurologique approfondi par un neuropédiatre pour confirmation. Résultats : 101 enfants suivis après PC et 222 enfants après PNC ont été inclus. 54 enfants (34 PC et 20 PNC) ont été identifiés comme suspects d’épilepsie après dépistage. Sept cas d’épilepsie ont été confirmés dont cinq enfants dans le groupe PC (4,95 %) et un dans le groupe PNC (0,45 %). Le taux de densité d’incidence était de 17 pour 1 000 personnes-années dans le groupe PC et 1,8 pour 1 000 personnes-années dans le groupe PNC, traduisant un risque relatif brut calculé de 9,4 [IC 95 % : 1,1-80,3]. Conclusion : Bien que la fréquence de survenue de l’épilepsie soit faible après un PC, le risque est néanmoins significativement plus important (P = 0,02) qu’après un PNC. Une réévaluation de la cohorte devra être réalisée pour tous les enfants (vers l’âge de 15 ans) avec la recherche, en particulier, d’une épilepsie temporale. B3-6 Rapport d’enquête sur le fonctionnement du service des urgences chirurgicales du Centre Hospitalier National Yalgado-Ouedraogo, Burkina Faso REVILLION M. (1), TIENDRÉBÉOGO J. (2), SANON A.J (1) (1) Direction de la tutelle des hôpitaux publics, Ministère de la Santé, Burkina Faso ; (2) Direction régionale de la santé de Kaya, Burkina Faso. Objectifs : Analyser le fonctionnement du service des urgences chirurgicales et identifier les facteurs responsables des dysfonctionnements. Méthodes : Pendant 15 jours, trois enquêteurs se sont relayés 24 h/24, pour interroger tous les patients qui se sont présentés et observer leur prise en charge. Parallèlement a été fait un inventaire des ressources et une enquête sur la perception du personnel à travers un questionnaire auto administré. Résultats : 537 patients se sont présentés aux urgences chirurgicales. 46 % d’entre eux étaient amenés par les pom- piers, dont la moitié n’étaient pas des urgences, 24 % étaient référés d’une autre formation sanitaire. Quinze minu- tes pour être vu, une heure pour avoir des produits, trois heures pour avoir des résultats d’examens ; 15 heures pour être opéré. La durée moyenne de séjour était de 21 heures. Plus d’un patient sur trois ne pouvait pas payer l’ordon- nance prescrite et près d’un sur deux ne faisait pas les examens complémentaires. 3 % de mortalité, 14 % d’hos- pitalisation après 60 heures de séjour aux urgences. 85 % des patients étaient satisfaits de l’accueil, 79 % satisfaits des soins, 71 % satisfaits de l’hébergement. Conclusion : Les problèmes des urgences chirurgicales sont liés à un dysfonctionnement en amont sur la prise en charge des patients en périphérie ; en aval, sur le blocage du transfert des patients dans les autres services. Il y a surtout à un dysfonctionnement au sein même du service où l’organisation du plateau technique et de la pharmacie ainsi que l’obligation de payer avant les soins entraînent un encombrement important et hypothèquent grandement la qualité des soins. Des recommandations ont été faites pour remédier à cela.

B3-5 Approche épidémiologique de la relation paludisme cérébral et épilepsie séquellaire dans une cohorte d’enfants au Mali

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BORDEAUX – 15-17 SEPTEMBRE 2004 1S25

B3-5Approche épidémiologique de la relation paludisme cérébral et épilepsie séquellaire dans une cohorte d’enfants au Mali

NGOUNGOU E.B. (1, 2), DRUET-CABANAC M. (1), DULAC O. (3), FARNARIER G. (4), TUILLAS M. (5),KOMBILA M. (2), DOUMBO O. (6), PREUX P.M. (1)(1) Institut d’Épidémiologie et de Neurologie Tropicale (EA 3174), Limoges, France ; (2) Département de Parasi-tologie-Mycologie et Médecine Tropicale, USS Libreville, Gabon ; (3) Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Paris,France ; (4) Service de Neurophysiologie Clinique, CHRU Hôpital Nord, Marseille, France ; (5) Service d’Explo-rations Fonctionnelles Neurologiques, CHU Dupuytren, Limoges, France ; (6) Département d’Épidémiologie desAffections Parasitaires/Malaria Research and Training Center, FMPOS Bamako, Mali.

Objectifs : Rechercher l’existence d’une relation épidémiologique entre paludisme cérébral et la survenue d’uneépilepsie séquellaire dans une cohorte d’enfants maliens suivis pour paludisme.Méthodes : Depuis 1999, des enfants maliens ont été inclus et sont suivis dans une cohorte « paludisme et génétique »répondant aux critères de l’OMS pour le paludisme grave, compliqué ou paludisme simple. Les enfants ont étérepartis en deux groupes paludisme cérébral (PC) et paludisme symptomatique non cérébral (PNC). Ces enfantsont été ensuite interrogés à la recherche d’une épilepsie et tous les cas suspects d’épilepsie ont bénéficié d’un EEGet d’un examen neurologique approfondi par un neuropédiatre pour confirmation.Résultats : 101 enfants suivis après PC et 222 enfants après PNC ont été inclus. 54 enfants (34 PC et 20 PNC) ontété identifiés comme suspects d’épilepsie après dépistage. Sept cas d’épilepsie ont été confirmés dont cinq enfantsdans le groupe PC (4,95 %) et un dans le groupe PNC (0,45 %). Le taux de densité d’incidence était de17 pour 1 000 personnes-années dans le groupe PC et 1,8 pour 1 000 personnes-années dans le groupe PNC,traduisant un risque relatif brut calculé de 9,4 [IC 95 % : 1,1-80,3].Conclusion : Bien que la fréquence de survenue de l’épilepsie soit faible après un PC, le risque est néanmoinssignificativement plus important (P = 0,02) qu’après un PNC. Une réévaluation de la cohorte devra être réaliséepour tous les enfants (vers l’âge de 15 ans) avec la recherche, en particulier, d’une épilepsie temporale.

B3-6Rapport d’enquête sur le fonctionnement du service des urgences chirurgicales du Centre Hospitalier National Yalgado-Ouedraogo, Burkina Faso

REVILLION M. (1), TIENDRÉBÉOGO J. (2), SANON A.J (1)(1) Direction de la tutelle des hôpitaux publics, Ministère de la Santé, Burkina Faso ; (2) Direction régionale de lasanté de Kaya, Burkina Faso.

Objectifs : Analyser le fonctionnement du service des urgences chirurgicales et identifier les facteurs responsablesdes dysfonctionnements.Méthodes : Pendant 15 jours, trois enquêteurs se sont relayés 24 h/24, pour interroger tous les patients qui se sontprésentés et observer leur prise en charge. Parallèlement a été fait un inventaire des ressources et une enquête surla perception du personnel à travers un questionnaire auto administré.Résultats : 537 patients se sont présentés aux urgences chirurgicales. 46 % d’entre eux étaient amenés par les pom-piers, dont la moitié n’étaient pas des urgences, 24 % étaient référés d’une autre formation sanitaire. Quinze minu-tes pour être vu, une heure pour avoir des produits, trois heures pour avoir des résultats d’examens ; 15 heures pourêtre opéré. La durée moyenne de séjour était de 21 heures. Plus d’un patient sur trois ne pouvait pas payer l’ordon-nance prescrite et près d’un sur deux ne faisait pas les examens complémentaires. 3 % de mortalité, 14 % d’hos-pitalisation après 60 heures de séjour aux urgences. 85 % des patients étaient satisfaits de l’accueil, 79 % satisfaitsdes soins, 71 % satisfaits de l’hébergement.Conclusion : Les problèmes des urgences chirurgicales sont liés à un dysfonctionnement en amont sur la prise encharge des patients en périphérie ; en aval, sur le blocage du transfert des patients dans les autres services. Il y asurtout à un dysfonctionnement au sein même du service où l’organisation du plateau technique et de la pharmacieainsi que l’obligation de payer avant les soins entraînent un encombrement important et hypothèquent grandementla qualité des soins. Des recommandations ont été faites pour remédier à cela.