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Bilan d’activité
SAISON 2015
CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 2015 3
Le coeur de la CJS Favoriser chez les adolescents une prise de conscience de leurs capacités et de leur responsabilité collective
afin qu’ils transforment leur milieu selon leurs besoins et leurs aspirations.
La CJS, un projet d’éducation à l’entrepreneuriat coopératif
Des jeunes de 16 à 18 ans mettent sur pied leur propre coopérative afin d’offrir des services sur leur territoire. t
Une véritable coopérative le temps d’un étéGérée collectivement par les jeunes, accompagnéspar deux animateurs, la CJS est une entreprise qui vend,produit et rémunère.
Une visée éducative avec un triple objectif• Appréhender le monde économique par la réalité terrain,• Découvrir les notions de collectif et de démocratie au coeur du fonctionnement de l’entreprise,• Prendre conscience de ses capacités et développer le pouvoir d’agir.
Un projet de territoire mobilisateurInitiée et appuyée par un comité local d’acteurs du territoire, la CJS mobilise les énergies autour d’un projet d’économie sociale et solidaire et crée des liens entre secteur économique et éducation populaire.
Une initiative venuedu Québec
Le Réseau de la coopération du travail du Québec, puis la Fabrique Entrepreneuriale sont les porteurs du projet. Ils ont développé les CJS et formalisé sa pédagogie spécifique depuis près de 30 ans.Lors d’un séjour à Montréal en Octobre 2011, à l’occasion du Forum International de l’Économie Sociale et Solidaire, un groupe d’acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire a découvert et décidé d’importer en France cette expérience d’entrepreneuriat coopératif pour les adolescents.
L’expérimentation des CJS a démarré en 2013 en Bretagne à l’initiative des Coopératives d’Activité et d’Emploi du réseau Coopérer pour Entreprendre, des Pôles de Développementde l’ESS et de la CRESS Bretagne en partenariat avec le réseau de la coopération du travail du Québec. Elle s’étend rapidement sur le territoire Français : 3 CJS en 2013, 8 CJSen 2014 sur le Grand Ouest, et 21 CJS en 2015 sur 6 régions.
Une expérience d’entrepreneuriat coopératif par et pour les jeunes
CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 2015 CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 20154 5
Quintin
BégardSt Brieuc
Condé sur Vire
L’aigle
Laval
Trélazé
RennesCoglais
Bain de Bretagne
St Herblain
Rezé St sébastien sur Loire
Martinique
LilleBoulogne
Chamonix
St FonsTarare
En 2015
Profils
« On était tous différents, on venait tous de filières différentes,mais on travaillait tous ensemble et on s’entraidait »
Estelle, CJS Rennes Maurepas
282 jeunes coopérants
17 ans de moyenned’âge13
jeunes en moyenne par CJS
21 CJS
47 % de filles180
eurosde rémunération par jeune en moyenne
52 %
lycée filière générale ou technique
22 %
lycée filière professionnelle
5 %
apprenti
2 %
demandeurs d’emploi
10 %
étudiants
1 %
collégien
8 %
déscolarisé
Age
22 %
ont 18 ans33 %
ont 16 ans
36 %
ont 17 ans9 %
ont 19 ans et +
Les jeunes
CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 2015 CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 20156 7
Des activités variées
Toutes les activités, conformes au droit du travail des mineurs et couvertes par l’assurance, peuvent être exercées. Les jeunes décident ensemble des services qu’ils vont proposer en lien avec la coopérative d’activité et d’emploi, porteur juridique de l’activité et garante du respect de la règlementation et de la sécurité des jeunes.
Le montant total des rémunérations chargées s’élève à 72 600 euros, soit une rémunération nette moyenne par jeune de 180 euros. Les jeunes choisissent comment se répartir le résultat d’activité, ce qui donne lieu à des débats animés ! Du salaire égalitaire à la répartition en fonction de l’implication et des temps de présence, tout est possible !
L’objectif premier de la CJS est éducatif : l’appropriation du projet par les jeunes et sa mise en place nécessitent du temps. Le chiffre d’affaires et la rémunération restent de ce fait limités. Cela peut générer une certaine frustration mais les jeunes soulignent leur satisfaction sur les autres apports du projet et notamment l’expérience professionnelle et collective. 50 % des jeunes s’estiment satisfait du niveau de rémunération atteint.
Dès le début de l’été les jeunes font le point sur les besoins du territoire, leurs compétences et définissent leur offre de services et leurs prix de vente. Ils s’adressent tant aux clients particuliers qu’aux entreprises ou collectivités.
« 230 € sur deux mois, je trouve ça un peu juste mais j’avais d’autres objectifs. »
« La répartition des salaires provoquait des tensions dans le groupe, la décision était prise en CA et au final c’était plutôt juste. »
Dimitri, CJS Bain de Bretagne
Plus de 82 000 € HT de chiffre d’affaires
Près de 4 000 € HT en moyenne par CJS
Jusqu’à la rémunération
Une véritable entreprise
Ainsi à côté des prestations de services administratifs ou d’entretien, on retrouve des activités telles que
l’assistance informatique, la création de page sur les réseaux sociaux,
des cours de coiffure, de la fabrication d’objets artisanaux, la préparation de repas…
lavage de vitre lavage de voiture entretien paysager
classement/archivage distribution
50 % des jeunes s’estiment satisfait du niveau de rémunération atteint.*selon l’étude réalisée en 2015 par Marie-Laure Point sur le devenir des anciens coopérants
CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 2015 CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 20158 9
Entreprise éphémère le temps d’un été, la vie de la CJS se structure autour de temps de formations, d’animation de la gouvernance, d’heures dédiées à la gestion d’activité, de temps de prestations, mais aussi de moment de détente et de convivialité !
Une coopérative gérée et pilotéepar les jeunes
300 h
de contrats et activitésd’autofinancement
300 h
de vie coopérative (conseil d’administration, réunions des comités…)
800 h
de gestion volontaire (présence au local, permanence téléphonique, prospection, relances,…)
300 h
de formation
Formation
• Comprendre l’organisation de la CJS, ses objectifs, ses outils• Acquérir des notions en marketing, vente, gestion, comptabilité...
En fonction de leurs choix, les jeunes s’investissent particulièrement dans certains domaines et auront des formations dédiées à ce sujet. Ils peuvent également recevoir des formations supplémentaires d’acteurs du terrain sur des sujets spécifiques ou pour préparer leur intervention (sécurité, utilisation de matériels, prospection téléphonique, CV et lettres de motivations…)
« Le fait d’être acteur de son apprentissage permet d’apprendre plein de choses. C’est aussi de l’auto-formation dans le groupe, on s’apprenait des chosesles uns les autres. »
Tanguy, CJS Rennes Maurepas
« J’ai appris à faire des factures, des devis, à comprendre une fiche de paie, à m’organiser, à être diplomate, à calmer le jeu parfois... »
Nawale, CJS Rennes Maurepas
Vie coopérative
Les décisions se prennent sur le principe une personne = une voix au sein du Conseil d’administration (composé de l’ensemble des coopérants). Les jeunes proposent des candidats et choisissent un ou une présidente. Il a pour mission de réunir le CA qui se tient en moyenne chaque semaine et de l’animer.
« On se mettait tous d’accord et tout le monde avait son mot à dire. C’était parfois compliqué parce quetout le monde n’était pas d’accord. Mais on était en confiance et toutle monde acceptait des pointsde vue différents. » Mathis, CJS Bain de Bretagne
Prestations et activités d’autofinancement
Les heures réalisées chez les clients sont facturées et génèrent principalement le chiffre d’affaires.Les jeunes peuvent également organiser des activités de leur propre initiative (vente de gâteaux, d’objets confectionnés…) ou participer bénévolement à des événements du territoire (festivals, fêtes de quartier…)
Gestion volontaire
Les jeunes se répartissent généralement en 3 comités sur les fonctions principales de l’entreprise (marketing, finances, ressources humaines).Ils établissent ainsi leur stratégie commerciale, les outils de communication, leurs devis et factures, le planning et l’organisation de l’activité, le suivi de la comptabilité et des outils de gestion.
« J’étais au service ressources humaines où l’on gérait les emplois du temps et les contrats. C’est une bonne expérience mais fatigante. J’ai adoré négocier les contrats et avoir un contact avec les clients. »
Yous’oun, CJS St Brieuc
Vie collective Les moments conviviaux organisés à l’initiative des jeunes (repas partagés, sorties, visites…) fontpartie intégrante de la vie de la CJS et sont essentiels à la dynamique de groupe. Des propositions peuvent aussi émaner des partenaires comme une réception à la préfecture ou au conseil départemental, un rallye à la découverte des acteurs du territoire, des événements inter- CJS...
« Le premier jour, on a appris à se connaître en partageant un verre. C’était un bon souvenir. »
« On avait organisé des ventes sur le marché et on était à l’avance. Du coup, on a été voir le levé de soleil à Wimereux et on a marché sur la plage. C’était trop cool. » Alexandre et Léa, CJS Boulogne
« On essayait d’équilibrer pour la répartition des contrats, que tout le monde puisse participer. » Estelle, CJS Rennes Maurepas
Par CJS, en moyenne
CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 2015 CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 201510 11
Un projet multi-partenarialancré sur un territoire
Le cadre légal de la CJS
Une Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE) assure le portage juridique et financier de l’activité (statut des jeunes, assurance, facturation, rémunération), la responsabilité civile et pénale, la responsabilitéd’employeur des jeunes coopérants et l’encadrement des animateurs.
Le comité local
Le projet de CJS est lancé sur un territoire par un comité local composé d’acteurs de l’ESS, de la jeunesse, de l’éducation populaire, des collectivités locales, des entreprises, des citoyens…
• Met en place les éléments nécessaires à l’implantation de la CJS• Offre un soutien aux animateurs et aux coopérants.
Les CJS ont mobilisé et permis d’associer plus de 200 acteurs* de tout horizon sur les 21 territoires.
*de nombreuses collectivités, 8 CAE, des pôles ESS, des MJC, des missions locales, des fédérations jeunesse (Léo Lagrange, Les Francas, MRJC...), des banques coopératives, des maisons de quartiers, des établissements scolaires, des intervenants CitésLab, des entreprises...
Les parrains
Au sein du comité local deux parrains sont désignés pour accompagner spécifiquement les animateurs l’un sur les questions de la vie collective et de l’animation (parrain jeunesse), l’autre sur la dimension entrepreneuriale (parrain économique).
• Favorisent les liens entre la CJS et les acteurs du territoire• S’assurent que les objectifs de la CJS sont poursuivis et notamment la recherche de la prise en charge par les jeunes• Soutiennent les animateurs dans leur mission
« La CJS est un projet important pour la CAE. Il s’agit d’un projet riche, intense et profondément innovant. Notre rôle s’inscrit dans notre volonté de sensibiliser régulièrement à la coopérative et aux nouvelles modalités de travail. Mais surtout la CJS nous permet de rencontrer et de travailler avec des jeunes issus de nouveaux horizons, qui nous poussent à réinterroger nos pratiques et apportent une réelle richesse. »
Benoit Garet, CAE Grands Ensemble, Parrain Economique
« Le parrain jeunesse est le garant de la dimension éducative et collective du projet : agir et décider ensemble, argumenter, défendre un point de vue. En appui des animateurs, il permet, au sein du comité local, de créer du lien entre les jeunes et les acteurs du territoire, dans une démarche bienveillante. »
Meriem Amouri, Les Francas, Parrain Jeunesse
CJS et Politique de la ville—
Ll’action des CJS s’inscrit pleinement dans les objectifs de la Politique de la ville qui vise à revaloriser les zones urbaines en difficulté et de réduire les inégalités entre les territoires. D’une part de son mode d’action partenariale associant les différentes par-ties prenantes des quartiers, d’autre part par ses impacts sur l’engagement des jeunes sur leur territoire, la création de liens sociaux, l’éducation à l’entrepreneuriat et le déve-loppement des compétences. 13 CJS sur 21 étaient situées sur des territoires prioritaires dans les quartiers. Une attention particulière est toutefois à porter sur la diversité des profils des coopérants et son objectif de mixité, visant à créer des liens entre jeunes aux parcours différents.
Salaire des Animateurs
Prestations : animation du comité local ; gestion comptable et accompagnementpar les parrains
FormationCommunication
Autres frais : déplacements, logements
Local
Réseau CJS
* localement les CJS ont principalement été financées par les EPCI, les communes, les fonds
politique de la ville, le département, la région, l’Etat (CPER), mais aussi
des fonds européens, la Caisse des Dépôts, la CAF ou des fonds de
soutien privés. Des contributions volontaires ont permis de
compléter les budgets (bénévolat, mise à disposition de locaux ou
matériels...)
Budget CJS entre 25 000et 30 000 euros
CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 2015 CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 201512 13
Les animateurs
Les animateurs jouent un rôle essentiel dans la CJS : formés à la pédagogie coopérative, ils interviennent en appui des coopérants pour leur permettre de mettre en place et développer leur activité.
• Forment et accompagnent les coopérants• S’assurent du respect de la réglementation et des règles de sécurité• Favorisent la prise en charge du projet par les jeunes
« Nous ne sommes pas là pour faire à leur place, nous assurons leur sécurité, à tout point de vue. »
Charlotte Lion, Animatrice CJS Laval
« En juillet, des petites tensions sont apparues dans le groupe. Ils ont géré la situation et pris eux même des décisions. C’est ça qui est intéressant, les voir gagner en autonomie. »
Thomas Menguy, Animateur CJS Bégard
« Rien n’a été parfait, mais tout a été positif. Il a parfois fallu se contenter de petites victoires. Tous les coopérants ont progressé en deux mois, chacun à son rythme et selon ses capacités, mais tous en sortent grandi. »
Pierre-Yves Garandel, Animateur CJS Bégard
Formation des animateurs
La formation s’articule en deux temps, cinq jours début juin pour acquérir les éléments clés, puis deux jours fin juillet pour partager les expériences et préparer la clôture et l’évaluation de la CJS. Les modules sont élaborés pour que les animateurs s’imprègnent de la pédagogie CJS, qu’ils en comprennent les enjeux, qu’ils s’approprient leur rôle, et qu’ils découvrent les différents outils à disposition pendant tout l’été.
Cette mise en abyme leur permet de mieux réaliser ce que les jeunes vont vivre, d’expérimenter eux aussi la coopération, et de bien s’outiller pour
à leur tour former les coopérants et les conduire graduellement vers leur prise en charge du projet.
Deux sessions de formation ont été réalisées à Saint Malo en juin 2015, réunissant 46 animateurs, animées par 6 formateurs. Katerine Roy chargée du développement CJS au Québec, était venue spécialement pour poursuivre le transfert de savoir faire de la pédagogie CJS aux formateursfrançais.
« J’ai apprécié la liberté donnée aux animateurs qui sont placés en situation CJS dans le déroulé de la semaine, au sein d’un groupe riche d’une mixité sociale qui permet de supers échanges et du partage d’expérience entre nous, notamment aussi grâce aux temps informels etau travail d’équipe. »
Maxime, Animateur CJS St Fons
Un concept fort s’appuyantsur une pédagogie coopérative
La réussite du projet CJS repose sur le transfert de la pédagogie (formalisée par la Fabrique entrepreneuriale et adaptée au contexte français) et des formations qualitatives à chaque étape du projet.
Les différentes parties prenantes vont devoir s’approprier le projet pour le faire vivre sur leur territoire, chacun à leur échelle. La pédagogie CJS s’appuie sur l’apprentissage par l’action et la prise en charge graduelle du projet par les jeunes appuyés par les animateurs et les comités locaux.
Formation des comités locaux
Trois sessions ont eu lieu en Bretagne, Rhône-Alpes et Nord-Pas-de-Calais pour former les acteurs clés du comité local, rassemblant au total une quarantaine d’acteurs.
Formation du parrain économique
Une première journée de formation début mai pour les Coopératives d’Activité et d’Emploi, parrain économique et porteur juridique du projet, a été effectuée pour présenter les missions, responsabilités et outils utilisés dans la CJS notamment pour la gestion comptable et sociale. Elle a rassemblé une quinzaine de référents CAE.
Pédagogie coopérative—
La pédagogie coopérative repose sur une philosophie de l’instruction qui place l’élève en tant qu’acteur de ses apprentissages, capable de participer à l’élaboration de ses compétences en coopération avec l’enseignant et ses pairs. L’acqui-sition des connaissances résulte alors d’une « collaboration du maître et des élèves, et des élèves entre eux, au sein d’équipes de tra-vail » 1
1 Jacques Carbonnel, Jacques George, La Pédagogie coopérative, Cahiers pédagogiques no 347
CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 2015 15
Enjeux sociaux et sociétaux
Dans un contexte de perte de confiance des jeunes envers les institutions, de crise de la participation, se pose la question l’engagement et la placedes jeunes dans la société.Dans une société où les inégalités s’accroissent, il est nécessaire d’agirpour l’intégration et de lutter contre les discriminations.
Impacts
Ouverte à tous les jeunes, sans distinction de capacités, de niveau scolaire,la CJS mixe des publics d’origines sociales et culturelles diverses. Elle crée du lien social, renforce le sentiment d’appartenance à la communautéet favorise le vivre ensemble.
La CJS en donnant aux jeunes une place dans la vie économique localeet des responsabilités développe l’esprit d’initiative et l’autonomie. Les jeunes prennent conscience de leurs capacités à agir et à s’engager. Le regard des adultes sur les jeunes change et cette reconnaissance les valorise dans leurs actions.
« Je pense que le regard de mes parents a changé, ils me sentent plus responsable.Avant la CJS je n’avais jamaisparlé en public, jamais dirigéde réunion, c’est sûr que çava me resservir. »
Florian, 17 ans, Président CJS Bégard
« J’ai appris à communiquer d’une autre façon, j’ai appris à vivre avec les autres surtout ! »
Julie, CJS Entre’Coop
« On apprend à se connaitre, à savoir quelles sont les compétences de chacun. Ça me plait de me dire que j’ai un rôle dans cette CJS. »
Céline, CJS Coglais
« Cette expérience m’a donné envie de m’engager dans une association étudiante. »
Nidam, CJS Maurepas
La CJS, une réponse aux grands enjeux de la jeunesse
CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 2015 CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 201516 17
Enjeux économiques
L’insertion professionnelle des jeunes est plus difficile dans un contexte économique d’augmentation du chômage.La transformation du monde du travail conduit à une diminution de l’emploi salarié et à la nécessité de préparer les jeunes à d’autres formes d’emploi.Les jeunes sont en quête de sens pour leur vie professionnelle et marque un intérêt pour l’ESS sans appréhender complètementde quoi il s’agit.
Impacts
La CJS permet une premièreapproche du monde économique, de découvrir le fonctionnement d’une entreprise et le monde du travail par la création d’une véritable activité.La CJS ouvre les jeunes à uneautre forme d’entreprendre, lessensibilise aux valeurs de l’ESS,à leur capacité d’être acteurdans leur activité professionnelle.Cette expérience amène lesjeunes à expérimenter desmétiers, des fonctions et àclarifier leur projet professionnel.La CJS permet d’acquérir descompétences valorisables qu’elles soient de l’ordre des savoir-faire et des savoir-être.Un temps d’évaluation et de valorisation des acquis estproposé à chaque jeune en fin d’été.L’expérience est égalementformatrice pour les animateurs,pour la plupart des jeunesdemandeurs d’emploi.
« Au lycée on ne nous apprendpas l’entreprise, là on est dansle concret, il ne s’est pas passéun jour sans qu’on expérimentede nouvelles chose. »
Abigaël , CJS Bégard
« La CJCV va m’être utile dansla poursuite de mes études carj’ai pu mettre en pratique ceque j’ai vu en cours. Je penseque ce sera une expérience utilesur mon CV. »
Maxence, CJS Condé sur Vire
« Cette expérience confirmemon choix professionnel et me motive à m’accrocher pour y arriver. »
Estelle, CJS Maurepas
« Je ne connaissais rien à l’économie sociale et solidaire, j’ai pu m’y initier, payer avec unemonnaie locale dans les magasins. »
Julie, CJS Entre’Coop
Les capacités développées par les jeunes
autonomie confiance en soi motivation sens des responsabilités
engagement esprit d’entreprise dynamisme réseaux esprit d’équipe
organisation prise en parole en public gestion de conflits ouverture d’espritsolidarité entraide capacités d’adaptation écoute
affirmation de soi argumentation travail en groupe tolérance esprit critique
Compétences techniques
marketing communication gestion comptabilité venteprospection téléphonique relation client négociation
travail administratif sécurité réglementation du travail planification
animation de réunion activités manuelles jardinage
bricolage nettoyage peinture classement informatique bureautique
Impacts
La mobilisation autour d’un projet commun crée de nouveaux liens entre jeunes et avec le territoire (acteurs socioéconomiques, institutions, habitants…).Elle développe les pratiques de coopération que ce soit pour les jeunes ou les acteurs investis dans le comité local. Les acteurs apprennent à travailler ensemble et font évoluer leurs pratiques.
En agissant sur le territoire, les jeunes prennent conscience de leur environnement, développent une meilleure connaissance de ses ressource etde ses besoins, construisent leurs réseaux.
« La CJS nous a fait évoluer dans notre manière d’aborder les projets avec les jeunes, aujourd’hui on les associe beaucoup plus en amont. »
Isabelle Bertin, EPDA
« Avant je n’avais jamais pousséla porte du Point InformationJeunesse, avec la CJS j’ai apprisà les connaître et je suis retournée les voir quand j’ai voulu préparer mon séjour à l’étranger comme jeune fille au pair. »
Romane, CJS Bain de Bretagne
Enjeux territoriaux
Les questions de coopération et de transversalité sont au coeur des enjeux de développement social et économique des territoires. La place de la jeunesse dans les territoire est elle aussi prégnante que ce soit dans les territoires ruraux désertés par les jeunes diplomés ou dans les quartier politique de la ville où les difficultés dans l’éducation où les freins à l’emploisont d’autant plus prégnants.
« Ce projet nous permet derenforcer nos liens avec lemonde coopératif et les entreprises de l’ESS. C’est un projet qui permet d’inventer de nouveaux partenariats sur le plan local .»
Florence Domange, Présidentedu CRAJEP Nord-Pas-de- Calais
CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 2015 19
Retour sur les enjeux de l’année 2015
• Trouver les moyens du changement d’échelleA côté des premiers partenaires financiers, la Caisse des Dépôts, le CGET, la région Bretagne et la fondation Crédit Coopératif, il était nécessaire de trouver d’autres partenaires financiers pour assurer la structuration et le développement du projet à l’échelle nationale.
Le projet CJS a été lauréat de l’appel à projet La France s’engage en juin 2015, permettant d’accéder à des financements du Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse et de créer un poste de coordination et développementen septembre 2015.
• Amorcer la gouvernance du projetpartenaires, l’Etat, les têtes de réseaux des secteurs de la jeunesse, du monde coopératif, de l’ESS etles partenaires financiers.
• Communiquer et informer sur le projetDes réunions de bilan ont eu lieu dans chaque région et un bilan national a regroupé près d’une centainede personnes en décembre à Paris.Des jeunes coopérants et des acteurs des comités locaux ont témoigné de leurs expériences, et ont pu répondreaux nombreuses questions de l’auditoire.
• Développer sur de nouvelles régionsDes CJS ont vu le jour sur quatre nouvelles régions, portant à six le nombre de régions impliquées. Des premiers contacts ont été pris en région pour préparer la structuration du projetà l’échelle des territoires.
• Adapter les outils québécois à la réalité françaiseUn premier travail a été réalisé pour ajuster les outilsde gestion comptable de la CJS au contexte national.Des réflexions sont en cours sur le cadre réglementaire,le statut actuel des coopérants étant le contrat d’appuiau projet d’entreprise, porté par une coopérative d’activitéet d’emploi.
La France s’engage est un label qui récompense les projets les plus innovants au service de la société. Education, culture, solidarité, écologie, santé, citoyen-neté, tous les défis auxquels nous sommes confrontés appellent des réponses originales. Initié par le Président de la République François Hollande et porté par le Ministre Patrick Kanner, le label La France s’en-gage donne accès à un soutien financier, à des parte-naires, à des acteurs publics, à un accompagnement pour recruter, élargir leur réseau et gagner en visibilité.
Structuration et développement du projet CJS
En partenariat avec la Fabrique Entrepreneuriale au Québec, Coopérer pour Entreprendre assure depuis 2014 la coordination et le développement des CJS en France, avec pour rôle notamment d’informer, former et outiller les différents acteurs ; construire la gouvernance nationale et régionale ; consoliderle modèle, et sécuriser financièrement le programme.
CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 2015 CJS I BILAN D’ACTIVITÉ 201520 21
Le projet vise un développement ambitieux avec plus d’une centaine de CJS à l’horizon 2020 afin de toucher près de 1500 jeunes chaque année sur l’ensemble du territoire.
Les enjeux sont importants pour atteindrece changement d’échelle :
• Structurer le réseau CJS, par la consolidation dupilotage national et la mise en place de relais régionauxLa dimension partenariale du projet doit se maintenir et permettre une gouvernance partagée du local à l’international. En région, le choix a été fait de s’appuyer sur des acteurs implantés à cette échelle et représentatifs de la transversalité du projet CJS sur les champs de l’ESS, de la Jeunesse et de l’entrepreneuriat. En 2016, la transmission du savoir-faire CJS est en cours sur quatre régions : Bretagne, Pays de la Loire, Nord Pas de Calais Picardie, Rhône-Alpes Auvergne.
• Consolider le modèle économique, assurer la pérennisation des projets existants et le financement des nouveaux projetsAfin d’assurer la pérennisation des projets existants et d’appuyer le financement de nouveaux projets, une personne chargée de mission ingénierie financière est recrutée. Parmi ses missions: analyser le modèle économique et les ressources existantes, formaliser un guide du financement des CJS, explorer de nouvelles pistes notamment vers les fonds privés (entreprises et les fondations).
• Assurer le déploiement sur les territoires par l’information et la formation des acteursEn lien avec les CJS existantes et en appui des coordinations régionales, la coordinatrice répond aux demandes d’information et aux sollicitations pour faire connaître le projet. En 2016, une vingtaine de nouveaux projets sont accompagnés notamment à travers des formations auprès des acteurs locaux. Les animateurs seront formés sur quatre régions et de nouveaux formateurs (ayant déjà participé à un projet CJS) vont pouvoir s’approprier la pédagogie afin de la transmettre les années suivantes.
• Poursuivre l’adaptation du concept et des outils pédagogiques au cadre françaisAprès l’adaptation des outils comptables en 2015 au contexte français, en 2016 un guide du comité local permettra aux acteurs de mieux s’approprier les différents aspects du projet. Un certain nombre de modules de la formation restent à adapter ou à faire évoluer (réglementation, sécurité, présentation de l’ESS et du monde coopératif...).
• Mobiliser et élargir le cercle des partenairesAutour du premier cercles des acteurs fondateurs du projet, de nouveaux partenaires sont invités à rejoindre le projet CJS pour l’enrichir, le soutenir et le promouvoir.
Les enjeux 2016
Focus Revue de Presse —
Au niveau local, les CJS font parler d’elles ! Articles, interviews radio, reportage TV, le projet étonne et attire la curiosité.
Au niveau national, plusieurs médias ontmis en avant la dynamique CJS.
Retrouvez la Revue de Presse complète sur notre site :www.cooperer.coop/les-cooperatives-jeunesse-de-services
Qu’il soit en milieu rural, en zone urbaine sensible ou péri-urbain, le projet produit de l’intégration, de la coopération, de l’émancipation, de l’engagement et de l’apprentissage par la pratique.
L’expérimentation est menée avec des partenaires reconnus et implantés localement tels que les coopératives d’activité et d’emploi, les pôles de développement de l’ESS, les mouvements jeunesse, les Chambres Régionales
de l’Economie Sociale et Solidaire, les collectivités territoriales… Cette synergie des compétences et des regards permet au projet et aux jeunes de bénéficier d’un potentiel de ressources
et de relations avec les acteurs socio-économiques du territoire d’implantation. Le travail en réseau produitde l’intelligence collective tant au niveau des comités locaux, des animateurs que des jeunes.
Contact : Nelly Lechaplain - [email protected]érer pour Entreprendre - 37, rue Bouret 75019 Paris - Publication Mai 2016 - www.cooperer.coop
Ce projet, lauréat de l’initiative présidentielle « La France s’engage », est soutenu par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse,mis en oeuvre par le Ministère chargé de la jeunesse.
