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Cancer de l’estomac
Généralités:
Cancer fréquent : 9.000 nouveaux cas par an en France (5ème rang des cancers).
Prévalence diminue (modifications environnementales, évolution des habitudes de vie (réfrigérateur, vitamines, traitement de l’eau), sauf pour les cancers de la jonction oeso-gastrique(augmentation, RGO?).
Age moyen de survenue: 70 ans
Prépondérance masculine.
Beaucoup plus fréquent en Asie du sud-est (Japon)
Survie à 5 ans = 10%.
FACTEURS DE RISQUES EXOGENES
Bas niveau socio-économique
Alimentation : pommes de terre, féculents,
SEL, ALIMENTS FUMES
Nitrates et nitrites
Tabac
Exposition à des produits industriels
(caoutchouc, cuir, amiante, hydrocarbures polycycliques)
FACTEURS DE RISQUES ENDOGENES
Gastrite chronique atrophique :
- Hélicobacter pylori (souche CagA+)
- Augmentation de la prolifération épithéliale
- Réduction de l’apoptose ?
FACTEURS DE RISQUES ENDOGENES Polypes adénomateux gastriques
Moignon de gastrectomie
Maladie de Biermer
Maladie de Ménétrier
Ulcère chronique de l’estomac
Groupe sanguin A
Formes familiales : E Cadhérine
ROLE PROTECTEUR
Fruits et légumes riches en vitamine C
Vitamine E, Sélénium ?
Facteurs de risque:
HP (multiplie par 6 le risque de cancer). gastrite superficielle gastrite atrophique cancers (dans 11% des
cas). carcinogène pour le lymphome de Malte. (guérison du lymphome par éradication de HP)
Aliments riches en sel, apprêtés en saumure, fumés, riches en graisses.
Nitrates (eau)=> Nitrites => Nitrosamines.
Hérédité
Reflux biliaire gastrique (gastrectomie partielle avec anastomose gastro-jéjunale ++).
alcool et tabac non prouvés.
Facteurs protecteurs : Vitamines C et E.
Conditions précancéreuses
Gastrite atrophique (maladie de Biermer …)
Maladie de Ménétrier (très faible prévalence).
Polypes adénomateux de l'estomac (très faible prévalence).
Ulcère gastrique.
Gastrectomie partielle (après 15 ans d'évolution).
Métaplasies intestinales
ANATOMO-PATHOLOGIE
LESIONS PRE-CANCEREUSES = DYSPLASIE
- Légère
- Modérée
- Sévère
SIGNES CLINIQUES
Douleur +++ le plus souvent récente
A type de pesanteur, gêne, pseudo-ulcéreuse, rarement intense
Asthénie, anorexie, amaigrissement, fièvre
Hémorragie le plus souvent microscopique : anémie
Signes de sténose orificielle :
dysphagie (cardia), vomissements (pylore)
Perforation exceptionnelle
SIGNES CLINIQUES
Thrombophlébite migratrice et récidivante
Neuropathie périphérique inexpliquée
Acanthosis nigricans
EXAMEN CLINIQUE
Masse épigastrique
Hépatomégalie
Ganglion de Troisier
Ascite
DIAGNOSTIC
= GASTROSCOPIE + BIOPSIES
MESURE DES DISTANCES/ARCADES DENTAIRES
DEFINITIONS
Tumeur dont le centre est à moins de 2 cm en
dessous de la jonction oeso-gastrique = CARDIA
Tumeurs dont le centre est à plus de 2 cm en
dessous de la jonction oeso-gastrique = ESTOMAC
Symptômes
Diagnostic précoce difficile car rarement symptomatique au début.
Syndrome ulcéreux, dyspepsie
Signes d'alarme (anorexie, amaigrissement, fatigue, anémie).
Plus rarement : amaigrissement, fièvre, anémie ferriprive, adénopathies, hépatomégalie nodulaire, phlébite, acanthosis negricans.
Stade avancé: dysphagie (cancer de la portion supérieure de l’estomac), vomissements répétés(portion inférieure), hémorragie
ANATOMO-PATHOLOGIE
MACROSCOPIE = TROIS TYPES
- Bourgeonnant
- Ulcéré
- Infiltrant
ANATOMO-PATHOLOGIE
FORMES HISTOLOGIQUES :
1. Classification OMS : ADK
papillaire, tubulé, mucineux, à cellules indépendantes
2. Classification de Lauren :
- Forme intestinale
- Forme diffuse
ANATOMO-PATHOLOGIE
FORMES ANATOMO-CLINIQUES :
1. Cancer superficiel :
Limité à la muqueuse, fréquent au Japon
2. Linite plastique :
- Paroi gastrique épaissie, rigide (TOGD)
- ADK à cellules indépendantes
- Pronostic grave
ANATOMO-PATHOLOGIE
MODE D’EXTENSION :
1. Extension par contiguïté : organes de voisinage
2. Extension par voie lymphatique
3. Extension par voie sanguine : foie, poumons, os…
4. Extension par voie péritonéale : Krukenberg
SYNDROMES FAMILIAUX
HNPCC / PAF /Peutz-Jeghers / Polypose juvénile
Mutation anti-oncogène CDH1 (E cadhérine)
Bilan
Examen clinique (ganglion de Troisier),
Gastroscopie et examen histologique
Scanner
Echo-endoscopie haute (staging)
TEP scan ?
Bilan d’opérabilité (si bilan d’extension négatif
ou chirurgie de propreté envisagée)
BILAN D’EXTENSION
Scanner Thoraco-Abdomino-Pelvien
TOGD (centrage pour RT, linite)
Echo-endoscopie
-Cancer superficiel
-Suspicion de linite
-Traitement néo-adjuvant
Coelioscopie exploratrice si doute
BILAN D’OPERABILITE
Nutritionnel
Cardiaque
Rénal
bilirubine
Principes du traitement
Traitement à visée curative:
Petit cancer : exérèse chirurgicale
Cancer évolué localement (T2 ou plus, adénopathies périphériques …) : chimiothérapie néo-adjuvante puis chirurgie puis chimiothérapie adjuvante (Epirubicine-cisplatine-5Fluoro-uracile) ou chirurgie puis chimiothérapie (5FU-cisplatine) et RTH concomitante
Chirurgie:
Gastrectomie partielle et curage ganglionnaire pour les cancers distaux.
Gastrectomie totale et curage ganglionnaire pour les cancers de la partie supérieure de l’estomac, du cardia.
ESTOMAC
TRAITEMENT = CHIRURGICAL
Au moins 15 GG
Au moins un curage D1
Les 3 types de
gastrectomie
Section gastrique A :
gastrectomie polaire
inférieure des 4/5èmes
Section gastrique B :
gastrectomie totale
Section gastrique
entre A et B :
gastrectomie polaire
supérieure
CLASSIFICATION TNM
T-Tumeur primitive
T0 : pas de tumeur
Tis : cancer in situ
T1: envahit la muqueuse ou la sous-muqueuse
T2 : envahit la musculeuse ou la sous-séreuse
T3 : envahit la séreuse
T4 : envahit organes adjacents
ADP régionales
Nx : < 15 GG examinés
N0 : pas d’atteinte GG
N1: 1 à 6 GG
N2: 7 à 15 GG
N3: > 15 GG
M1 = GG des sites 12 à 16
CLASSIFICATION JAPONAISE
16 groupes GG
3 types de curages
* D1 = groupes 1 à 6
* D2 = groupes 7 à 11
* D3 = groupes 12 à 16
Variations selon la localisation du cancer
GROUPE GANGLIONNAIRE N1
(Curage D1)
1. Para-cardiaque droit
2. Para-cardiaque gauche
3. Petite courbure
4. Grande courbure
5. Supra-pylorique
6. Sous-pylorique
GROUPE GANGLIONNAIRE N2
(Curage D2 = N1 + N2)
7. Artère coronaire stomachique
8. Artère hépatique commune
9. Tronc coeliaque
10. Hile splénique
5. Artère splénique
GROUPE GANGLIONNAIRE N3
(Curage D3 = N1+N2+N3)
12. Pédicule hépatique
13. Pré et rétro-pancréatique
14. Artère mésentérique supérieure
15. Artère colique moyenne
16. Latéro-aortiques droit et gauche
SIEGE DE LA TUMEUR
ANTRO-PYLORIQUE
TUBEROSITAIRE
CORPOREALE
CARDIA
VARIATIONS SELON LA
LOCALISATION DU CANCER
Gastrectomie Groupes ganglionnaires à réséquer
D1 D2 D3
TOTALE
DISTALE
PROXIMALE
1 à 6
3 à 6
1 à 4
1 à 11
1, 3 à 9
1 à 11
1 à 16
1 à 16
1 à 16
ENVAHISSEMENT GG DANS LES
CANCERS PROXIMAUX
54%
12%
64%
40%
80%
56%
ENVAHISSEMENT GG DANS LES
CANCERS DISTAUX
42%
0%
42%
58%
17%
0%
GROUPES GANGLIONNAIRES
1 2
3
11
13
10
4
5
6
12
8 9
7
Groupe 1= 1-2-3-4-5-6
Groupe 2=7-8-9-10-11
Groupe 3=12-13
GASTRECTOMIE SUBTOTALE PROXIMALE
Anastomose oeso-gastrique avec pyloroplastie
O
D
E
P
GASTRECTOMIE SUBTOTALE DISTALE
Anastomose gastro-jéjunale
Opération de Finsterer
D
E
J
GASTRECTOMIE PARTIELLE INFERIEURE
4/5
1 2
3
11
13
10
4
5
6
12
8 9
7
EXERESE= 1-3-4-5-6-7CURAGE D1
GASTRECTOMIE TOTALE
Anastomose oeso-jéjunale sur anse en Y
O
J
D
GASTRECTOMIE TOTALE SIMPLE
1 2
3
11
13
10
4
5
6
12
8 9
7
EXERESE= 1-2 -3-4-5-6-7CURAGE D1
GASTRECTOMIE TOTALE ELARGIE
1 2
3
11
13
10
4
5
6
12
8 9
7
EXERESE= 1-2 -3-4-5-6-7-10-11
SPLENECTOMIE
(PANCREATECTOMIE G)
CURAGE D2
TRAITEMENT = CHIRURGICAL
Antre : Gastrectomie distale avec anastomose GJ
Corps ou Grosse tubérosité : Gastrectomie totale avec anastomose OJ
Grande Courbure T3/T4 : discuter splénectomie
Structures de voisinage : exérèse monobloc
T1 T2 N0 M0
CHIRURGIE SEULE
T3 ET/OU N+
RT/CT Mc Donald ADJUVANT
OU
ECF 3 PRE ET POST OPERATOIRE
METASTATIQUES
POLYCHIMIOTHERAPIE
- Cisplatine
- 5 FU
- Irinotécan
- Docétaxel
Principes du traitement
Le traitement palliatif:
Gastrectomie de propreté si possible, dans le but d’éviter les complications (obstruction, hémorragie);
Prothèse
Chimiothérapie palliative (amélioration obtenue sur la survie et sur la qualité de vie par rapport à un simple traitement symptomatique).
Conséquences de la
chirurgie
Nécessité d’un régime alimentaire :
fractionnement des repas, risque de dumping
syndrome (hypoglycémie réactionnelle à la
charge alimentaire)
Injection de vitamine B12 en intramusculaire
tous les trois mois.
Linite plastique
Définition :
adénocarcinome peu différencié constitué le plus souvent de cellules en bague à chaton envahissant les différentes couches de la paroi sans les détruire, associées à un stroma fibreux épais.
Bilan
Echoendoscopie gastrique : infiltration plus ou moins massive de la paroi touchant dans un premier temps la troisième couche hypoéchogène (sous-muqueuse) et pouvant intéresser l’ensemble de la paroi gastrique.
Transit œsogastroduodénal : aspect figé et rétréci de l’estomac.
Traitement : exérèse chirurgicale rarement curative et le pronostic est généralement mauvais.
Tumeurs stromales
Tumeurs conjonctives
Mutations du gène c-kit et l’expression de la protéine c-kit par les cellules tumorales
Les symptômes digestifs sont peu spécifiques: douleurs abdominales, hémorragie digestive.
Siègent le plus souvent dans l’estomac (deux tiers des cas) mais sont également rencontrées tout le long du tractus digestif, dans le mésentère et le rétropéritoine.
Traitement
Exérèse chirurgicale si possible
Traitement néo-adjuvant
Formes métastatiques:
Thérapie ciblée :
Glivec (inhibiteur des tyrosine kinases)
Sutent en 2ème ligne
Lymphome gastrique
Le LG du MALT à petites cellules :
développement lié à l’inflammation induite par HP
bas grade de malignité.
éradication de l’infection à HP peut faire régresser le processus tumoral.
Le LG à grandes cellules :
tumeur généralement volumineuse.
éradication de l’infection à HP ne suffit pas à faire régresser les lésions.
haut grade de malignité.
traitement : chimiothérapie, parfois associée à une radiothérapie et/ou une intervention chirurgicale.