1
Posters S597 P362 « Cellulite » de la face : une présentation trompeuse de périartérite noueuse M. Samimi a,, E. Ducourau b , D. Mulleman b , M.-C. Machet c , L. Bouilleau d , L. Machet a a Dermatologie, université Franc ¸ois-Rabelais, CHU de Tours, Tours, France b Rhumatologie, université Franc ¸ois-Rabelais, CHU de Tours, Tours, France c Anatomie pathologique, université Franc ¸ois-Rabelais, CHU de Tours, Tours, France d Radiologie, université Franc ¸ois-Rabelais, CHU de Tours, Tours, France Auteur correspondant. Mots clés : Panniculite ; Périartérite noueuse cutanée ; Vascularite Introduction.— Les manifestations dermatologiques de la périarté- rite noueuse (PAN) sont des nodules, des ulcérations, un livedo, un purpura. Nous rapportons une présentation originale de PAN cuta- née à type de panniculite faciale fébrile avec dysphagie et trismus, mimant une « cellulite » de la face. Observation.— Une patiente de 19 ans était adressée pour « cellulite » de la face. Elle avait eu quelques semaines aupa- ravant des douleurs dentaires suivies d’arthromyalgies fébriles traitées par anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). À l’examen, elle était fébrile à 39 C avec une tuméfaction douloureuse de la joue droite, une dysphagie, un trismus. Le reste de l’examen montrait des nodules érythémateux des cuisses. Elle avait une neutrophilie à 14 000 mm 3 et une CRP à 280 mg/L. Un examen sto- matologique, un panoramique dentaire et une tomodensitométrie (TDM) de la face montraient un épaississement inflammatoire des parties molles, sans foyer infectieux ni collection. Malgré 72 heures d’antibiothérapie (amoxicilline-acide clavulanique), l’état géné- ral s’aggravait avec une infiltration douloureuse des membres. Le bilan infectieux était négatif en dehors de la sérologie streptococ- cique (ASLO 1000 UI/mL, ASDOR négatifs). Le bilan immunologique (anticorps antinucléaires, anti-ADN natif, anti-antigènes nucléaires solubles, antipeptides citrullinés, ANCA, complément) était nor- mal. Les enzymes musculaires, la fonction rénale, la radiographie pulmonaire, l’échographie cardiaque étaient normales. L’IRM des membres montrait une fasciite mais la biopsie de fascia était non contributive. Une biopsie d’un nodule cutané trouvait une panni- culite lobulaire et des lésions vasculaires compatibles avec une périartérite noueuse. L’évolution était très rapidement favorable avec une corticothérapie générale (1 mg/kg par jour) suivie d’une décroissance progressive avec relais par hydroxychloroquine, sans récidive à 6 mois. Discussion.— Le diagnostic de PAN cutanée, sans atteinte systé- mique, était retenu devant : les nodules cutanés des membres, l’histologie associant des lésions vasculaires et une panniculite lobulaire, les signes généraux et l’atteinte arthromusculaire, dans un contexte probablement post-streptococcique. Cette observa- tion est originale par la présentation clinique trompeuse à type de tuméfaction jugale fébrile avec trismus et dysphagie, liés à l’inflammation des parties molles par la panniculite. L’association à de douleurs dentaires et à la prise d’AINS ont fait évoquer une cellulite dentaire, éliminée par l’examen stomatologique, le pano- ramique et la TDM de la face. Déclaration d’intérêt.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.531 P363 Périartérite noueuse cutanée avec périostite sous-jacente traitée par méthotrexate A. Danré a,, C. Albert b , E. Acquacalda b , A. Florent b , H. Montaudié a , J.-P. Lacour a , T. Passeron a,c a Dermatologie, CHU de Nice, Nice, France b Rhumatologie, CHU de Nice, Nice, France c Équipe 12, Inserm U1065, Nice, France Auteur correspondant. Mots clés : Méthotrexate ; Périartérite noueuse cutanée ; Périostite Introduction.— La périartérite noueuse (PAN) cutanée est une vas- cularite touchant les artérioles du derme et de l’hypoderme, sans atteinte viscérale. Quelques cas exceptionnels de PAN cutanée avec atteinte périostée ont été rapportés. Nous décrivons pour la pre- mière fois le succès du méthotrexate chez une patiente atteinte de PAN cutanée avec périostite. Observation.— Une femme de 60 ans consultait pour douleurs osseuses et lésions cutanées du tibia gauche. À l’examen clinique, il existait une douleur inflammatoire tibiale gauche depuis 2 ans avec un placard inflammatoire érythémateux et des lésions pur- puriques et nécrotiques en regard. Il n’y avait pas d’arthrite, ni de déformation osseuse. Le bilan biologique notait une absence de syndrome inflammatoire, une recherche de cryoglobuline négative, des sérologies VHB, VHC et syphilitique négatives, et des facteurs antinucléaires négatifs. Les prélèvements microbiologiques cuta- nés et osseux étaient négatifs. La biopsie cutanée objectivait une artériolite thrombosante compatible avec le diagnostic de PAN cuta- née. La radiographie osseuse montrait une apposition périostée antéro-interne du tibia gauche, en corrélation avec une hyperfixa- tion localisée sur la scintigraphie osseuse. Le diagnostic de PAN cutanée avec périostite du tibia gauche était retenu. Un traitement par dapsone à 100 mg/j puis 150 mg/j était débuté, et permettait une régression rapide des lésions cutanées et des douleurs osseuses. Suite à la survenue d’une pneumopathie d’hypersensibilité, la dap- sone était stoppée conduisant à une reprise évolutive cutanée et osseuse. Le méthotrexate (MTX) à 12,5 mg/semaine est alors intro- duit, permettant en 1 mois une régression des lésions cutanées, de la tuméfaction en rapport avec la périostite au tibia gauche et des douleurs associées. La patiente rec ¸oit maintenant le MTX depuis 10 mois avec une bonne tolérance et un maintien de l’efficacité dermatologique et osseuse. Discussion.— Seuls une vingtaine de cas de périostites associées aux PAN cutanées ont été rapportés dans la littérature. Le tableau cli- nique est stéréotypé, avec des lésions cutanées en regard de la périostite et une prédominance des lésions aux membres inférieurs. Les traitements rapportés sont la corticothérapie, la disulone, la colchicine, l’azathioprine. Dans notre cas, l’apparition de lésions cutanées en regard du site douloureux a permis d’établir le dia- gnostic de PAN par la biopsie cutanée. Conclusion.— L’association d’une PAN cutanée avec périostite en regard est une manifestation rare mais stéréotypée qui doit être connue des cliniciens. Le méthotrexate apparaît comme une alter- native intéressante en cas d’intolérance ou d’échec de la disulone. Déclaration d’intérêt.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.532 P364 Pseudotumeur inflammatoire cutanée au cours d’un syndrome hyper-IgG4 : une observation exceptionnelle

« Cellulite » de la face : une présentation trompeuse de périartérite noueuse

  • Upload
    l

  • View
    218

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: « Cellulite » de la face : une présentation trompeuse de périartérite noueuse

Posters S597

P362« Cellulite » de la face : uneprésentation trompeuse depériartérite noueuse�

M. Samimi a,∗, E. Ducourau b, D. Mulleman b, M.-C. Machet c,L. Bouilleau d, L. Machet a

a Dermatologie, université Francois-Rabelais, CHU de Tours,Tours, Franceb Rhumatologie, université Francois-Rabelais, CHU de Tours,Tours, Francec Anatomie pathologique, université Francois-Rabelais, CHU deTours, Tours, Franced Radiologie, université Francois-Rabelais, CHU de Tours, Tours,France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Panniculite ; Périartérite noueuse cutanée ; VasculariteIntroduction.— Les manifestations dermatologiques de la périarté-rite noueuse (PAN) sont des nodules, des ulcérations, un livedo, unpurpura. Nous rapportons une présentation originale de PAN cuta-née à type de panniculite faciale fébrile avec dysphagie et trismus,mimant une « cellulite » de la face.Observation.— Une patiente de 19 ans était adressée pour« cellulite » de la face. Elle avait eu quelques semaines aupa-ravant des douleurs dentaires suivies d’arthromyalgies fébrilestraitées par anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). À l’examen,elle était fébrile à 39 ◦C avec une tuméfaction douloureuse dela joue droite, une dysphagie, un trismus. Le reste de l’examenmontrait des nodules érythémateux des cuisses. Elle avait uneneutrophilie à 14 000 mm3 et une CRP à 280 mg/L. Un examen sto-matologique, un panoramique dentaire et une tomodensitométrie(TDM) de la face montraient un épaississement inflammatoire desparties molles, sans foyer infectieux ni collection. Malgré 72 heuresd’antibiothérapie (amoxicilline-acide clavulanique), l’état géné-ral s’aggravait avec une infiltration douloureuse des membres. Lebilan infectieux était négatif en dehors de la sérologie streptococ-cique (ASLO 1000 UI/mL, ASDOR négatifs). Le bilan immunologique(anticorps antinucléaires, anti-ADN natif, anti-antigènes nucléairessolubles, antipeptides citrullinés, ANCA, complément) était nor-mal. Les enzymes musculaires, la fonction rénale, la radiographiepulmonaire, l’échographie cardiaque étaient normales. L’IRM desmembres montrait une fasciite mais la biopsie de fascia était noncontributive. Une biopsie d’un nodule cutané trouvait une panni-culite lobulaire et des lésions vasculaires compatibles avec unepériartérite noueuse. L’évolution était très rapidement favorableavec une corticothérapie générale (1 mg/kg par jour) suivie d’unedécroissance progressive avec relais par hydroxychloroquine, sansrécidive à 6 mois.Discussion.— Le diagnostic de PAN cutanée, sans atteinte systé-mique, était retenu devant : les nodules cutanés des membres,l’histologie associant des lésions vasculaires et une panniculitelobulaire, les signes généraux et l’atteinte arthromusculaire, dansun contexte probablement post-streptococcique. Cette observa-tion est originale par la présentation clinique trompeuse à typede tuméfaction jugale fébrile avec trismus et dysphagie, liés àl’inflammation des parties molles par la panniculite. L’associationà de douleurs dentaires et à la prise d’AINS ont fait évoquer unecellulite dentaire, éliminée par l’examen stomatologique, le pano-ramique et la TDM de la face.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.531

P363Périartérite noueuse cutanée avecpériostite sous-jacente traitée parméthotrexate�

A. Danré a,∗, C. Albert b, E. Acquacalda b, A. Florent b,H. Montaudié a, J.-P. Lacour a, T. Passeron a,c

a Dermatologie, CHU de Nice, Nice, Franceb Rhumatologie, CHU de Nice, Nice, Francec Équipe 12, Inserm U1065, Nice, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Méthotrexate ; Périartérite noueuse cutanée ;PériostiteIntroduction.— La périartérite noueuse (PAN) cutanée est une vas-cularite touchant les artérioles du derme et de l’hypoderme, sansatteinte viscérale. Quelques cas exceptionnels de PAN cutanée avecatteinte périostée ont été rapportés. Nous décrivons pour la pre-mière fois le succès du méthotrexate chez une patiente atteinte dePAN cutanée avec périostite.Observation.— Une femme de 60 ans consultait pour douleursosseuses et lésions cutanées du tibia gauche. À l’examen clinique,il existait une douleur inflammatoire tibiale gauche depuis 2 ansavec un placard inflammatoire érythémateux et des lésions pur-puriques et nécrotiques en regard. Il n’y avait pas d’arthrite, nide déformation osseuse. Le bilan biologique notait une absence desyndrome inflammatoire, une recherche de cryoglobuline négative,des sérologies VHB, VHC et syphilitique négatives, et des facteursantinucléaires négatifs. Les prélèvements microbiologiques cuta-nés et osseux étaient négatifs. La biopsie cutanée objectivait uneartériolite thrombosante compatible avec le diagnostic de PAN cuta-née. La radiographie osseuse montrait une apposition périostéeantéro-interne du tibia gauche, en corrélation avec une hyperfixa-tion localisée sur la scintigraphie osseuse. Le diagnostic de PANcutanée avec périostite du tibia gauche était retenu. Un traitementpar dapsone à 100 mg/j puis 150 mg/j était débuté, et permettaitune régression rapide des lésions cutanées et des douleurs osseuses.Suite à la survenue d’une pneumopathie d’hypersensibilité, la dap-sone était stoppée conduisant à une reprise évolutive cutanée etosseuse. Le méthotrexate (MTX) à 12,5 mg/semaine est alors intro-duit, permettant en 1 mois une régression des lésions cutanées, dela tuméfaction en rapport avec la périostite au tibia gauche et desdouleurs associées. La patiente recoit maintenant le MTX depuis10 mois avec une bonne tolérance et un maintien de l’efficacitédermatologique et osseuse.Discussion.— Seuls une vingtaine de cas de périostites associées auxPAN cutanées ont été rapportés dans la littérature. Le tableau cli-nique est stéréotypé, avec des lésions cutanées en regard de lapériostite et une prédominance des lésions aux membres inférieurs.Les traitements rapportés sont la corticothérapie, la disulone, lacolchicine, l’azathioprine. Dans notre cas, l’apparition de lésionscutanées en regard du site douloureux a permis d’établir le dia-gnostic de PAN par la biopsie cutanée.Conclusion.— L’association d’une PAN cutanée avec périostite enregard est une manifestation rare mais stéréotypée qui doit êtreconnue des cliniciens. Le méthotrexate apparaît comme une alter-native intéressante en cas d’intolérance ou d’échec de la disulone.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.532

P364Pseudotumeur inflammatoire cutanéeau cours d’un syndrome hyper-IgG4 :une observation exceptionnelle�