Upload
others
View
5
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
1
CHAPITRE 1 : GÉNÉRALITES SUR LES MATÉRIAUX
1.1- INTRODUCTION :
Les matériaux ont toujours joué un rôle central dans le développement des différentes
civilisations. Les premiers pas de l’humanité ont été marqués par l’âge de la pierre, du
cuivre, du bronze et du fer. Ces différentes périodes archéologiques sont ainsi désignées
par rapport au matériau principal utilisé dans la fabrication d’outils, d’armes et autres
ustensiles.
Exemple: Premiers outils en pierre, bois et métaux (cuivre, bronze) utilisés au cours de la
civilisation égyptienne ancienne dans la construction des pyramides (figure 1.1) :
Figure 1.1 : Outils en pierres, bois et métaux de l’Egypte ancienne :
(a) pyramide égyptienne (c) Pointeau en silex et scie en cuivre
(b) Pilon en Dolérite (d) Autres outils métalliques (cuivre et bronze)
(e) Instruments de construction en bois et ‘’fil à plomb’’ en pierre.
Aujourd’hui une grande diversité de matériaux (alliages métalliques, plastiques,
matériaux composites, céramiques, matériaux avancés…) contribue à nos besoins
sociaux (habitat, transport, habillement, communication, loisirs,…). (figure 1.2)
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
2
Figure 1.2 : Exemples d'utilisation des matériaux dans la vie sociale.
Les matériaux sont à la base de toutes les mutations technologiques que nous
connaissons. En effet, tous les équipements modernes (machines, véhicules, avions,
équipements électroniques, ordinateurs …) ne seraient pas possibles sans la maîtrise et le
développement de matériaux nouveaux. (figure 1.3)
Figure 1.3 : Exemples d'évolutions apportées par de nouveaux matériaux.
Ce développement s’est accéléré durant les XXème et XXIème siècles grâce aux
connaissances scientifiques acquises sur la nature des liens unissant les éléments
structuraux des matériaux et leurs propriétés. Ces connaissances sont le fruit d’un passé
chargé de découvertes, particulièrement en métallurgie et en sciences fondamentales
(physique et chimie). (figure 1.4)
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
3
Figure 1.4 : Evolution rapide des technologies de téléviseurs et des ordinateurs grâce à
de nouveaux matériaux.
Le choix ou l’élaboration d’un matériau pour une application donnée dépend non
seulement de sa fonctionnalité (ayant les caractéristiques appropriées pour une fonction
donnée) mais aussi de:
• coût de fabrication
• effets sur l’environnement,
• disponibilité des matières premières
• possibilité de recyclage.
1.2- DÉFINITIONS (Science et Génie des Matériaux) :
• Matériau : Un matériau est une substance ou matière d’origine naturelle ou artificielle
utilisée par l’homme pour la fabrication d’objets.
• Etats de la matière : La matière peut se présenter selon la forme solide, liquide ou
gazeuse. Pour le même matériau, le passage d’un état à un autre s’effectue sous l’effet
de la température ou de la pression ou les deux combinés. L’organisation spatiale des
atomes diffère d’un état à un autre.
• Science des matériaux : Elle permet d’étudier et de comprendre les relations entre les
propriétés et les structures des matériaux. La compréhension des comportements
macroscopiques des matériaux est gouvernée par la compréhension des mécanismes
et des phénomènes microstructuraux à différentes échelles.
Génie des Matériaux
• Génie des matériaux : étude des différentes techniques et procédés qui permettent de
concevoir et de fabriquer des matériaux avec des propriétés bien définies selon les
applications et les besoins
En résumé, la discipline «
éléments constitutifs dont la relation est linéaire:
• Procédés: Méthodes de synthèse, de fabrication ou de mise en forme du matériau
• Structure : La structure d’un matériau concerne l’arrangement de ses
différentes échelles
• Propriétés : Réactions du matériau vis
• Fonctions: Utilisations auxquelles est destiné le matériau
Remarque : La science et génie des matériaux
couvre l’ensemble des matériaux. Elle unifie plusieurs autres anciennes disciplines sur les
matériaux telles que la métallurgie, la physique du solide, la chimie inorganique et
physique, la science des polymères, la
minéralogie.
Exemple sur la relation entre les 4 éléments constitutifs:
Figure 1.5 : Transmission de la lumière propre à 3 types d’alumin
Cette photographie montre la différence dans
propre à 3 types d’oxydes d’aluminium (alumine)
• A gauche : un cristal simple transparent,
• Au centre : un polycristal très dense (non poreux) translucide,
• A droite : un polycristal opaque dont la porosité est
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités
étude des différentes techniques et procédés qui permettent de
concevoir et de fabriquer des matériaux avec des propriétés bien définies selon les
les besoins.
En résumé, la discipline «science et génie des matériaux
éléments constitutifs dont la relation est linéaire:
Méthodes de synthèse, de fabrication ou de mise en forme du matériau
La structure d’un matériau concerne l’arrangement de ses
Réactions du matériau vis-à-vis d’agents extérieurs
Utilisations auxquelles est destiné le matériau
science et génie des matériaux est une discipline récente globale qui
couvre l’ensemble des matériaux. Elle unifie plusieurs autres anciennes disciplines sur les
matériaux telles que la métallurgie, la physique du solide, la chimie inorganique et
physique, la science des polymères, la technologie des céramiques et des verres et la
Exemple sur la relation entre les 4 éléments constitutifs: (figure 1.5)
ransmission de la lumière propre à 3 types d’alumin
Cette photographie montre la différence dans la capacité de transmission de la lumière
propre à 3 types d’oxydes d’aluminium (alumine) :
un cristal simple transparent,
un polycristal très dense (non poreux) translucide,
un polycristal opaque dont la porosité est d’environ 5 %
Généralités sur les Matériaux
4
étude des différentes techniques et procédés qui permettent de
concevoir et de fabriquer des matériaux avec des propriétés bien définies selon les
et génie des matériaux» repose sur quatre
Méthodes de synthèse, de fabrication ou de mise en forme du matériau
La structure d’un matériau concerne l’arrangement de ses composants à
vis d’agents extérieurs
est une discipline récente globale qui
couvre l’ensemble des matériaux. Elle unifie plusieurs autres anciennes disciplines sur les
matériaux telles que la métallurgie, la physique du solide, la chimie inorganique et
technologie des céramiques et des verres et la
(figure 1.5)
ransmission de la lumière propre à 3 types d’alumine.
la capacité de transmission de la lumière
un polycristal très dense (non poreux) translucide,
d’environ 5 %
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
5
1.3- HISTORIQUE :
Age de pierres : L’homme préhistorique (jusqu’à -10000 ans) vivait de la nature
(chasse, pêche, cueillettes,…). Les matériaux utilisés sont principalement les pierres et
autres roches tel que le silex mais aussi le bois, les os et peaux d’animaux, les coquilles
et autres tiges végétales. Ils servaient comme outils, armes et autres ustensiles. (figure
1.6)
Figure 1.6 : Outils, armes et ustensiles (Age de pierres).
Vers le huitième millénaire avant notre ère (- 8000 ans), l'homme découvrit que
l'argile durcissait au feu. (figure 1.7) Cette première transformation volontaire d'un
matériau naturel inorganique en un matériau aux propriétés nouvelles, marquait le début
de la technologie des matériaux. Depuis cette époque jusqu’au 19iéme siècle, les
principaux matériaux utilisés par l’homme sont essentiellement des métaux.
Figure 1.7 : Exemples (a) d’objets anciens en céramique
et (b) d’ancien four de potiers.
L’Age du cuivre : La découverte du cuivre pur à l’état naturel date de -7000 ans.
Le début de l’extraction du cuivre (vers -5000 ans) à partir principalement de minerais de
Malachite (Turquie et péninsule du Sinaï), a permis la fabrication des premiers outils
métalliques, (figure 1.8) d’armes et autres objets d’ornement par martelage et plus tard (-
2000 ans) par fusion grâce aux premiers fours de poterie.
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
6
Figure 1.8 : Age de cuivre :
(a) Cuivre pur à l’état naturel (b) Hache en cuivre obtenue par martelage.
Avantages du cuivre par rapport aux matériaux en pierre et organiques provenant
du monde végétal et animal de l’époque :
- Malléabilité et plasticité : On peut le déformer sous différentes formes utiles
- Renforcement de sa dureté par martelage
- Réparation d’outils usés possible
- Peut être fondu et moulé sous des formes complexes
Parmi ses Inconvénients, on peut citer : le cuivre moulé (obtenu par fusion) contient des
porosités. Il reste mou (pas très résistant) pour être utilisé comme outils.
L’Age de bronze (-3000 ans jusqu’à -1400 ans) : Le bronze est un alliage obtenu
par fusion d’un mélange de cuivre avec du minerai d’étain en Mésopotamie.
Etant plus résistant et plus lourd que le cuivre, il est devenu durant cette époque le
matériau de choix particulièrement pour la fabrication d’armes (épées, boucliers,
casques,…), d’outils et d’objets d’ornement (sculptures). (figure 1.9)
Durant cette période (l’Age de bronze), on commençait à s’intéresser au travail de mine,
au traitement et commerce des métaux.
Figure 1.9 : Armes, outils et d’objets d’ornement de l’Age de bronze.
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
7
L’Age du fer (-1500 jusqu’à 1620) : Le fer de minerais, contrairement au fer
météorique, est très abondant (plus que le cuivre) mais sa température de fusion est très
élevée (1538°C). L’utilisation des premiers bas fourneaux a permis son extraction du
minerai et son utilisation pour la fabrication de divers outils et armes. (figure 1.10) A l’état
pur, le fer est moins dur que le bronze. Il est aussi sensible à la corrosion par l’humidité.
Durant l’empire hittite (-1400 ans, Turquie), les forgerons l’ont rendu plus résistant et
plus dur que le bronze par des techniques spéciales de forgeage et de trempe. C’est un
fer proche de l’acier moderne.
Figure 1.10 : Divers outils et armes de l'Age de Fer.
Avantages du fer par rapport au bronze :
- Disponibilité du fer par rapport au cuivre et l’étain
- Possibilité de production en série par moulage d’outils en fer renforcé (fonte) avec
l’utilisation de meilleurs fourneaux.
- Le coût réduit de la production et la disponibilité du fer a permis le développement
de l’agriculture.
- Début de la métallurgie (techniques d’extraction, d’élaboration, de formage et de
traitement des métaux et leurs alliages)
- Début de l’ère industrielle (fonte et l’acier).
Durant le XXème siècle, d’autres alliages spéciaux (ferreux et non ferreux) ainsi que des
matériaux non métalliques (plastiques, céramiques industrielles et techniques et matériaux
composites) ont connu un développement croissant pour répondre aux besoins du monde
moderne (transport, aéronautique, électronique, ...).
L’émergence de nouvelles technologies (nanotechnologies, biotechnologie, celles des
télécommunications et de l’énergie durable) ces dernières décennies a stimulé la
recherche et le développement de nouveaux matériaux dits « matériaux avancés » (semi-
conducteurs, nanomatériaux, biomatériaux, matériaux intelligents et autres matériaux
fonctionnels).
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
8
1.4- STRUCTURES DES MATÉRIAUX :
La structure d’un matériau est la manière avec laquelle sont organisés et ordonnés les
éléments constitutifs du matériau à différentes échelles : (figure 1.11)
• Structure subatomique : Electrons présents dans chaque atome et leur interaction
avec le noyau (configuration électronique des atomes).
• Structure atomique : Disposition spatiale des atomes et molécules les uns par
rapport aux autres (liaisons chimiques, structure cristalline ou amorphe).
• Structure microscopique : Grands groupes d’atomes formant des agglomérats
observables au microscope (grains, phases, défauts,…)
• Macrostructure : Structure visible à l’œil nu.
Figure 1.11 : Différents niveaux de structures.
1.4.1- Rappels sur les caractéristiques générales de l’atome :
La figure 1.12 donne une représentation schématique des différents constituants d'un
atome.
Figure 1.12 : Représentation de l’atome et de ses constituants.
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
9
Tableau 1.1 : Masses et charges des particules subatomiques.
1.4.2- Rappels sur le tableau périodique des éléments :
Tous les éléments chimiques sont classés dans le tableau périodique (tableau 1.2)
selon leurs configurations électroniques. Ils y apparaissent par ordre croissant du numéro
atomique Z (nombre de protons) dans 7 rangées appelées périodes. La disposition est
telle que les éléments répertoriés dans la même colonne (Groupe) ont de structures
électroniques de valence semblable (le même nombre d’électrons sur la couche externe).
Par conséquent, ils ont des propriétés physiques et chimiques semblables. On distingue
principalement les éléments métalliques, les éléments non métalliques et les éléments
intermédiaires (métalloïdes).
Dans le groupe (VIIIA) se trouvent les gaz rares (ou nobles) caractérisés par des
configurations électroniques stables (couche de valence complète). Les éléments des
groupes VIIA et VIA ont un déficit de 1 et 2 électrons respectivement pour atteindre une
configuration stable. Les métaux alcalins (IA) et les métaux alcalinoterreux (IIA) ont plutôt
un excès d’un et de deux électrons par rapport à la configuration stable. Les éléments
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
10
appartenant aux groupes IIIA, IVA et VA ont des caractéristiques se situant entre celles
des métaux et celles des non métaux. Les éléments des 3 longues périodes (IIIB IIB)
sont appelés métaux de transition.
1.4-3- Liaisons atomiques :
Dans les solides, on rencontre des liaisons de forte intensité (liaison ionique, covalente
ou métallique) et des liaisons de faible intensité (liaisons de Van der Waals).
Toutes les liaisons ont une origine commune : l’attraction électrostatique entre les
charges positives du noyau atomique et les charges négatives des électrons.
La nature de la liaison dépend des structures électroniques des atomes constituants.
A travers ces liaisons, les atomes tendent à adopter des structures électroniques
stables comme celles des gaz rares en complétant totalement les couches externes.
A- Liaison ionique : Elle se manifeste toujours dans les composés constitués
d’éléments métalliques (groupes IA et IIA du tableau périodique) et d’éléments non
métalliques (groupes VIA et VIIA). Les atomes des éléments métalliques abandonnent
facilement leurs électrons de valence aux atomes non métalliques. (figure 1.13) Les
différents atomes adoptent une configuration stable en devenant des ions.
Figure 1.13 : Exemple de liaison ionique (NaCl).
Dans les matériaux céramiques (Al2O3, MgO, CaO,…), la liaison prédominante est du
type ionique.
Les énergies de liaisons ioniques sont relativement élevées (800 – 1500KJ/mole) ou (3
– 8 eV/atome). Ceci explique les hautes températures de fusion de ces matériaux.
Les matériaux ioniques sont durs et fragiles avec des propriétés d’isolant thermique et
électrique, conséquences directes des configurations électroniques et de la nature de la
liaison ionique.
Les forces électrostatiques importantes entre les ions sont responsables de la grande
dureté et rigidité des matériaux céramiques. Ces derniers ne se déforment pas mais
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
11
cassent lorsqu’une charge suffisante est appliquée. Une fois ce seuil atteint, les ions de
charges identiques se trouvent face à face induisant ainsi des forces de répulsion. Celles-
ci provoquent une rupture brutale comme le montre le schéma ci dessous. (figure 1.14)
Figure 1.14 : Schéma descriptif de la rupture des matériaux céramiques.
B- Liaison covalente : Dans la liaison covalente, les configurations électroniques
stables sont obtenues par le partage d’électrons entre atomes adjacents. (figure 1.15)
Figure 1.15 : Exemples de liaisons covalentes (H2, CH4).
Autres exemples de liaison covalente :
• Molécules élémentaires non métalliques (H2, Cl2, F2,..)
• Molécules avec des atomes dissemblables (CH4, H2O, HNO3, HF,…).
• Solides élémentaires: Diamant, Silicium, germanium
On retrouve souvent la liaison covalente dans les polymères dont la structure
moléculaire de base est une chaine d’atomes de carbone liés par covalence entre eux et
avec d’autres atomes.
Les liaisons covalentes peuvent être très fortes comme pour le cas du diamant qui
fond à 3550°C ou faibles comme pour le cas du bismuth avec une température de fusion
de 270°C.
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
12
Remarque: les liaisons interatomiques ne sont pas toujours exclusivement ioniques ou
covalentes. Elles peuvent être partiellement ioniques et partiellement covalentes (liaisons
iono-covalentes).
C- Liaison métallique : La liaison métallique se rencontre dans les métaux et leurs
alliages. Les électrons de valence de ces matériaux (1, 2 ou 3) ne sont liés à aucun atome
particulier. Ils circulent librement à travers tout le métal. Ils forment ce qu’on appelle une
‘’mer’’ d’électrons de valence appartenant à tous les atomes. (figure 1.16) Les noyaux des
atomes forment avec le reste des électrons (les électrons fixes des sous couches), ce
qu’on appelle ‘’noyaux ioniques’’ possédant une charge positive correspondant à celles
des électrons de valence en circulation. Ces derniers jouent le rôle d’adhésif qui colle les
noyaux entre eux.
Figure 1.16 : Schématisation des liaisons métalliques.
Les énergies de liaison peuvent être faibles (68 KJ/mole pour le mercure) ou fortes (849
KJ/mol pour le tungstène). La liaison métallique s’applique sur tous les métaux
élémentaires.
Les métaux sont de bons conducteurs d’électricité et de chaleur grâce à leurs électrons
libres contrairement aux céramiques et polymères. Leur ductilité à température ambiante
est aussi liée implicitement aux caractéristiques de la liaison métallique. (figure 1.17)
Figure 1.17 : Schéma descriptif de la déformation ductile des métaux.
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
13
D- Liaisons de Van der Waals : Les liaisons de Van der Waals proviennent de
l’attraction électrostatique de dipôles atomiques ou moléculaires. (figure 1.18) Elles sont
de faible intensité pouvant rompre facilement par une augmentation de température. Le
point de fusion de solides à liaison de Van der Waals est relativement bas.
On est en présence d’un dipôle chaque fois qu’il y a séparation de parties positives et
négatives d’un atome ou molécule. (figure 1.18) La polarisation peut être permanente ou
induite.
Figure 1.18 : Liaison de Van der Waals.
Les molécules à liaisons covalentes telles que le (HCl) et la molécule d’eau (H2O) sont
des dipôles permanents. Ces molécules sont caractérisées par un déséquilibre des
charges positives et négatives.
Des dipôles induits sur des atomes neutres tels que le néon ou des molécules neutres
telles que le méthane (CH4) se créent sur des courtes durées entre atomes ou molécules
voisines. (figure 1.19)
Figure 1.19 : (a) Atome symétrique et (b) Atome avec dipôle induit
A des températures suffisamment basses, il s’établit, dans les cas de dipôles induits,
des forces de liaison entre les atomes ou entre les molécules appelées ‘’forces de
London’’. On peut réaliser la liquéfaction et parfois la solidification des gaz rares et
d’autres molécules symétriquement neutres grâce à ce type de liaison.
Cas particulier de liaison d'hydrogène :
Les liaisons entre molécules voisines polarisées de façon permanente comme celles
de l’eau H2O ou NH3, qui mettent en jeu un atome d’hydrogène sont appelées liaisons
d’hydrogène. C’est un type particulier de liaisons Van der Waals qui interviennent entre
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
14
l’hydrogène et un élément très électronégatif comme (H-O, H-N et H-F). Ces liaisons sont
les plus fortes parmi les liaisons Van der Waals. (figure 1.20)
Le tableau 1.3 suivant résume les énergies de liaisons et températures de fusion de
certaines substances.
1.4.4- Structure cristalline et structure amorphe:
On distingue principalement les matériaux cristallins à structure ordonnée et les
matériaux amorphes (ou vitreux) à structure désordonnée. (figure 1.21)
• Les matériaux cristallins (métaux, céramiques et certains polymères) sont
caractérisés par la répétition périodique et ordonnée de mailles élémentaires (atomes
arrangés périodiquement dans l’espace suivant les trois directions dans un ordre
bien défini).
• Les matériaux amorphes n’ont pas de structure interne ordonnée (verres et
polymères). Ils possèdent un réseau tridimensionnel comme les matériaux cristallins
mais sans ordre à grande distance. Seul l’ordre à courte distance est conservé.
Génie des Matériaux Chapitre 1: Généralités sur les Matériaux
15
Figure 1.21 : Schémas bidimensionnel et tridimensionnel
des structures cristalline et amorphe.
- La majorité des matériaux (particulièrement les métaux) adoptent une structure
polycristalline. Au cours du refroidissement à partir d’un processus de fusion, plusieurs
cristaux prennent naissance et croissent formant un matériau polycristallin. (figure 1.22)
Figure 1.22 : Croissance d'un matériau polycristallin.
(a) germination de cristaux. (c) formation de grains irréguliers au cours de la croissance.
(b) croissance de cristaux. (d) grains et joints de grains tels que observés au microscope.
- les matériaux amorphes ne sont pas caractérisés par un changement brusque de
phase liquide - solide au cours du refroidissement. On assimile parfois les substances
amorphes à des "liquides figés" car leur structure désordonnée est similaire à celle des
liquides.