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13 septembre 2017 1/20 Conjoncture bâtiment à la mi-septembre 2017 Le scénario de reprise de l’activité dans le bâtiment s’accélère et se diffuse depuis la mi-2016, même s’il doit être nuancé selon les métiers et les territoires. Dans le neuf, en rythme annuel sur sept mois, les mises en chantier de logements progressent de 8,9 % et les surfaces commencées de locaux non résidentiels s’affichent en hausse de 2,1 %. Côté amélioration-entretien, les informations disponibles laissent entrevoir une activité un peu plus dynamique que prévue. Au total, la tendance relevée pour le premier trimestre se confirme et la production bâtiment pourrait progresser de plus de 4 % sur l’ensemble de 2017 (contre 3,4 % initialement prévus). L’emploi suit avec une hausse de plus de 21 100 postes (+ 1,8 %) en glissement annuel sur le premier semestre 2017, toujours largement tirée par l’intérim (+ 17 400 équivalent-emplois à temps plein, soit + 22,5 %), mais alimentée aussi par les effectifs salariés (+ 3 700, soit + 0,3 %). La prévision FFB de 10 000 postes en plus devrait, elle encore, être dépassée. Enfin, la situation des entreprises s’améliore graduellement, à mesure que les prix sortent des niveaux trop bas qu’ils affichaient depuis l’entrée en crise. Cette situation enfin positive ne doit toutefois pas masquer quelques inquiétudes pour l’avenir. La première a trait aux ventes de logements qui ont décroché au deuxième trimestre, dans l’individuel comme dans le collectif (respectivement 1,9 % et 9,4 % sur un an). Il conviendra de surveiller de très près cette évolution, probablement liée à une hausse des prix de vente des logements qui désolvabilise certains ménages. La seconde inquiétude tient à l’effondrement du taux de réalisation des budgets des collectivités locales pour les travaux de bâtiment (comme de TP). Sur ces deux segments, les annonces concernant la Loi de finances pour 2018 renforcent les craintes pour 2018 et au-delà. De fait, tant que les réformes structurelles envisagées n’auront pas produit leurs effets (fiscalité foncière, pause normative, …), une révision mal calibrée et trop brutale des aides au logement ou un effort trop lourd demandé aux collectivités locales conduirait mécaniquement à un véritable retournement du marché. Cela vaut aussi pour les aides à l’am élioration-entretien en général et, à la rénovation énergétique en particulier, alors que ces segments affichent enfin une modeste accélération depuis le début de l’année. I. Un reprise économique générale Le contexte macro-économique immédiat peut se résumer en trois observations. Premièrement, on note une croissance synchrone des PIB des principaux pays industrialisés (cf. graphique 1). À cet égard, il faut noter la bonne résistance des États-Unis, qui affichent + 2,1 % sur le premier semestre 2017, malgré une politique économique qui peine à se mettre en place, le redressement de la France et de l’Italie, à + 1,4% tous deux, et l’effritement du Royaume-Uni, avec + 1,8 %.

Conjoncture bâtiment à la mi-septembre 2017 · 13 septembre 2017 1/20 Conjoncture bâtiment à la mi-septembre 2017 Le scénario de reprise de l’activité dans le bâtiment s’accélère

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13 septembre 2017

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Conjoncture bâtiment à la mi-septembre 2017

Le scénario de reprise de l’activité dans le bâtiment s’accélère et se diffuse depuis la mi-2016, même s’il doit être nuancé selon les métiers et les territoires. Dans le neuf, en rythme annuel sur sept mois, les mises en chantier de logements progressent de 8,9 % et les surfaces commencées de locaux non résidentiels s’affichent en hausse de 2,1 %. Côté amélioration-entretien, les informations disponibles laissent entrevoir une activité un peu plus dynamique que prévue. Au total, la tendance relevée pour le premier trimestre se confirme et la production bâtiment

pourrait progresser de plus de 4 % sur l’ensemble de 2017 (contre 3,4 % initialement prévus). L’emploi suit avec une hausse de plus de 21 100 postes (+ 1,8 %) en glissement annuel sur le premier semestre 2017, toujours largement tirée par l’intérim (+ 17 400 équivalent-emplois à temps plein, soit + 22,5 %), mais alimentée aussi par les effectifs salariés (+ 3 700, soit + 0,3 %). La prévision FFB de 10 000 postes en plus devrait, elle encore, être dépassée. Enfin, la situation des entreprises s’améliore graduellement, à mesure que les prix sortent des niveaux trop bas qu’ils affichaient depuis l’entrée en crise. Cette situation enfin positive ne doit toutefois pas masquer quelques inquiétudes pour l’avenir. La première a trait aux ventes de logements qui ont décroché au deuxième trimestre, dans l’individuel comme dans le collectif (respectivement – 1,9 % et – 9,4 %

sur un an). Il conviendra de surveiller de très près cette évolution, probablement liée à une hausse des prix de vente des logements qui désolvabilise certains ménages. La seconde inquiétude tient à l’effondrement du taux de réalisation des budgets des collectivités locales pour les travaux de bâtiment (comme de TP). Sur ces deux segments, les annonces concernant la Loi de finances pour 2018 renforcent les craintes pour 2018 et au-delà. De fait, tant que les réformes structurelles envisagées n’auront pas produit leurs effets (fiscalité foncière, pause normative, …), une révision mal calibrée et trop brutale des aides au logement ou un effort trop lourd demandé aux collectivités locales conduirait mécaniquement à un véritable retournement du marché. Cela vaut aussi pour les aides à l’amélioration-entretien en général et, à la rénovation énergétique en particulier, alors que ces segments affichent

enfin une modeste accélération depuis le début de l’année.

I. Un reprise économique générale

Le contexte macro-économique immédiat peut se résumer en trois observations. Premièrement, on note une croissance synchrone des PIB des principaux pays industrialisés (cf. graphique 1). À cet égard, il faut noter la bonne résistance des États-Unis, qui affichent + 2,1 % sur le premier semestre 2017, malgré une politique économique qui peine à se mettre en place, le redressement de la France et de l’Italie, à + 1,4% tous deux, et l’effritement du Royaume-Uni, avec + 1,8 %.

Page 2: Conjoncture bâtiment à la mi-septembre 2017 · 13 septembre 2017 1/20 Conjoncture bâtiment à la mi-septembre 2017 Le scénario de reprise de l’activité dans le bâtiment s’accélère

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Graphique 1 : redressement synchrone des PIB (en volume)

Source : calculs FFB d’après Eurostat et OCDE.

Le deuxième facteur-clef se résume en un marché financier qui reste bien ouvert et propose des conditions de crédit toujours très favorables (cf. graphique 2).

Graphique 2 : principaux taux d’intérêt sur les marchés financiers

Source : FFB d’après Banque centrale européenne et Banque de France.

Quant au troisième facteur, il renvoie à une inflation toujours très basse (voir graphique 3), ce qui ne va pas sans étonner. De fait, aux États-Unis ou en Allemagne et, dans une moindre mesure, en France, les tensions sur le marché du travail auraient dû conduire à un redressement des salaires et des prix.

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Graphique 3 : évolutions de l’indice des prix à la consommation

Source : FFB d’après Eurostat.

Au total, ce cocktail croissance qui se renforce, taux bas et prix maîtrisés constitue un mélange favorable au secteur de la construction. D’autant que le renchérissement de l’euro face au dollar permet de limiter un peu l’impact de la hausse soutenue d’un certain nombre de matières premières (minerai de fer, cuivre, nickel, zinc, aluminium, …) relevée depuis l’été.

II. Bonne année 2017 en vue pour le bâtiment, mais de premiers signes

d’essoufflement

II.1 Accélération dans le neuf1, mais une inflexion dans l’amont de la filière

Dans le logement neuf, les données sur les permis et mises en chantier des sept premiers mois de 2017 dessinent une très bonne année (cf. graphique 4). De fait, en rythme annuel et en nombre de logements concernés, la tendance 2017 ressort à + 5,5 % côté autorisations et + 8,9 % côté mises en chantier. Plus de 400 000 logements devraient donc être lancés sur l’ensemble de l’année , loin des 335 000 de 2014-2015 ou de la moyenne de long terme (un peu plus de 357 000 unités sur 1980-2016), à proximité de celui de 2008 (près de 399 000). Les scores de 2004-2007 ou 2010-2011, compris entre 415 000 et 495 000, resteraient toutefois hors d’atteinte.

1 En 2016, le logement neuf et le non résidentiel neuf comptaient respectivement pour 27 % et 14 %

de l’activité bâtiment.

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Union européenne (28 pays) Zone euro (18 pays) Allemagne France USA

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Graphique 4 : la construction neuve de logements – les tendances (En nombre de logements en date réelle estimée –DRE–, y compris construction sur existant,

France entière)

Source : FFB d’après ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) - Commissariat

général au Développement durable (CGDD) / Service de la donnée et des études statistiques (SDES) – Sit@del2.

La tendance haussière se vérifie dans l’individuel comme dans le collectif, bien que les rythmes diffèrent un peu (cf. tableau 1).

Tableau 1 : évolutions du logement neuf (En nombre de logements en DRE, y compris construction sur existant,

France entière)

Glissements annuels (en %)

Individuel Collectif Ensemble

Sur 3 mois (mai 2017→juil. 2017) / (mai 2016→juil. 2016) Autorisations +5,7 +14,7 +10,8 Mises en chantier +11,1 +3,8 +6,9

Sur 6 mois (fév. 2017→juil. 2017) / (fév. 2016→juil. 2016) Autorisations +9,6 +13,0 +11,5 Mises en chantier +13,3 +14,6 +14,0

Sur 7 mois (jan. 2017→juil. 2017) / (jan. 2016→juil. 2016)

Autorisations +12,1 +11,1 +11,6 Mises en chantier +13,4 +17,4 +15,6

Sur 9 mois (nov. 2016→juil. 2017) / (nov. 2015→juil. 2016) Autorisations +12,1 +11,8 +11,9 Mises en chantier +12,2 +16,9 +14,9

Sur 12 mois (août 2016→ juil. 2017) / (août 2015→ juil. 2016) Autorisations +11,9 +14,5 +13,4

Mises en chantier +11,9 +16,7 +14,5

Source : calculs FFB d’après MTES - CGDD / SDES – Sit@del2.

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L’accélération semble s’être diffusée aussi sur une large partie du territoire métropolitain2 (voir graphique 5). Ainsi, seuls l’ex-Limousin et la Corse affichent encore des permis en baisse, à respectivement - 7,7 % et – 13,0 % en glissement annuel sur douze mois.

Graphique 5 : glissement annuel (en %) sur douze mois à fin juillet 2017 des logements autorisés

(En nombre de logements en DRE, y compris construction sur existant)

Source : FFB d’après MTES -CGDD / SDES – Sit@del2.

Il faut néanmoins souligner que la situation ressort nettement moins bonne dans les territoires ultra-marins. Globalement, le nombre de logements autorisés y affiche une baisse de 4,5 % sur douze mois, alors que les mises en chantier s’avèrent quasi-stables (+ 0,7 %) à bas niveau. Concernant les tendances nationales à plus long terme, quatre observations doivent être faites.

1. Côté logement social, la bonne tenue des agréments en neuf au cours des années 2015

et 2016 (cf. graphique 6) devrait maintenir ce segment de la commande à haut niveau en 2017. À plus long terme, la Loi de finances pour 2018 conditionnera largement les évolutions en ce domaine, qu’il s’agisse de l’alimentation du Fonds national des aides à la pierre (FNAP) ou des efforts demandés aux collectivités locales.

2 Voir aussi les analyses régionales et inter-régionales détaillées proposées par le réseau des Cellules

économiques régionales de la construction (CERC) et son GIE : http://cerc-actu.com/.

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Graphique 6 : le soutien du locatif social perdure

Source : FFB d’après club Fanie et ministère de la Cohésion et des Territoires.

2. L’activité des promoteurs connaît un retournement depuis le printemps 2017. Ainsi,

en glissement annuel sur le premier semestre, les données de l’Enquête sur la commercialisation des logements neufs (ECLN) affichent des baisses respectives de 7,6 % et 0,5 % pour les mises en vente et les ventes (voir tableau 2). Le mouvement s’accentue même, avec des reculs respectifs de 17,1 % et de 9,4 % en comparant les deuxièmes trimestres 2017 et 2016.

Tableau 2 : évolutions des ventes des promoteurs

(En nombre de logements, France métropolitaine)

Glissements annuels (en %)

Individuel groupé

Apparte-ments

Ensemble

T2 2017 / T2 2016 Mises en vente -26,7 -16,2 -17,1

Ventes -10,8 -9,3 -9,4

T1→T2 2017 / T1→T2 2016

Mises en vente -23,3 -6,0 -7,6 Ventes -2,3 -0,4 -0,5

Source : calculs FFB d’après MTES -CGDD / SDES – Enquête sur la commercialisation des logements neufs (ECLN).

3. Pour les constructeurs de maisons individuelles, le Markemétron (CGI Bâtiment -

Caron marketing) fait état d’une progression de 6,2 % sur les sept premiers mois de 2017 rapportée à la même période de 2016, après + 19,4 % en 2016. On note toutefois une inflexion récente qui mérite l’attention. De fait, pour la première fois depuis octobre 2014, les ventes de maisons individuelles ont amorcé une baisse en glissement annuel sur trois mois depuis juin 2017 (voir graphique 7). À fin juillet, cette tendance ressort à - 2,6 %.

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Graphique 7 : évolutions des ventes de logements individuels

Source : CGI Bâtiment - Caron marketing, Markemétron.

4. En lien avec ce qui précède, la dernière livraison du Tableau de bord de Crédit Logement

/ CSA (juillet 2017) signale que, concernant le marché du crédit au neuf : « après deux années d’une reprise rapide, le rythme d’évolution en glissement annuel de l’activité mesurée en trimestre glissant a commencé à ralentir dès février, pour maintenant confirmer un affaiblissement significatif de la demande : avec en juillet, - 2,7 % pour la production et – 13,5 % pour le nombre de prêts » (voir graphique 8). Fort logiquement,

selon l’enquête de la Banque de France sur la distribution du crédit, les établissements distributeurs ressentent une baisse de la demande de crédits immobiliers des ménages depuis le mois de mai et qui s’accentue progressivement jusqu’à fin août.

Graphique 8 : nombre de prêts bancaires à l’immobilier accordés aux ménages

Source : Crédit Logement/CSA, Observatoire du financement des marchés résidentiels.

Le principal élément mis en avant pour expliquer le retournement de la commande émanant des ménages réside dans la hausse rapide des prix de vente depuis la mi-2016, que les conditions de crédit ne permettent plus de compenser, alors que l’apport personnel et le PTZ sont déjà largement sollicités.

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Compte tenu de l’acquis, la dynamique de l’activité en logement neuf reste assurée pour 2017, qui s’affichera comme un bon cru. Il s’avère plus difficile de s’engager pour 2018 et au-delà, qui dépendront de la pérennité et de l’importance du retournement récent des ventes. Il est toutefois probable que, toutes choses égales par ailleurs, la phase d’expansion ait atteint un palier. En cas de rognage conséquent des aides au logement, une nouvelle crise est à craindre. Pour le non résidentiel neuf, les tendances s’avèrent plus difficiles à déceler. Au global,

l’amélioration de la situation est confirmée : hors locaux agricoles, les surfaces de plancher autorisées et commencées affichent des hausses respectives de 2,4 % et 2,1 % en rythme annuel sur la base des sept premiers mois de 2017. Avec de l’ordre de 27,3 millions de m² de permis et 18,1 millions de m² commencés, l’année se maintiendrait toutefois dans les basses eaux au regard des réalisations passées (voir graphique 9).

Graphique 9 : la construction neuve non résidentielle – les tendances (En m² de surface de plancher –SP– et en date de prise en compte –DPC–, y compris construction

sur existant, France entière)

Source : FFB d’après MTES -CGDD / SDES – Sit@del2.

De plus, les évolutions ressortent très variables (et parfois avec des inversions de signe étonnantes) dans le temps et entre segments (cf. tableau 3).

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Tableau 3 : évolutions sur le marché du non résidentiel neuf à fin juillet 2017 (milliers de m² de SP en DPC, y compris construction sur existant, France entière)

Glissements annuels

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Sur 3 mois (mai 2017→juil. 2017) / (mai 2016→juil. 2016)

Autorisations +14,0 +25,3 +24,0 +11,8 +10,6 +17,6 +14,8 Mises en chantier -1,7 +6,9 +2,6 +7,6 -9,4 +2,7 +0,2

Sur 6 mois (fév. 2017→juil. 2017) / (fév. 2016→juil. 2016) Autorisations +9,7 +11,8 +13,9 +12,8 -5,4 +11,6 +6,4 Mises en chantier +14,0 +8,3 -2,1 +3,9 -8,8 +7,9 +4,1

Sur 7 mois (jan. 2017→juil. 2017) / (jan. 2016→juil. 2016) Autorisations +6,9 +10,8 +9,0 +12,5 -4,9 +9,1 +5,1 Mises en chantier +8,9 -0,9 -2,3 -0,1 -9,1 +3,0 +0,2

Sur 9 mois (nov. 2016→juil. 2017) / (nov. 2015→juil. 2016) Autorisations +9,5 +14,8 +8,0 +12,9 -6,8 +10,8 +5,4

Mises en chantier +11,6 +0,3 -3,2 +3,8 -7,2 +4,8 +1,7

Sur 12 mois (août 2016→ juil. 2017) / (août 2015→ juil. 2016)

Autorisations +15,0 +9,6 +14,6 +11,7 -6,4 +13,3 +7,2 Mises en chantier +15,2 +0,9 -0,5 -1,7 -4,0 +5,6 +3,0

Attention : depuis mars 2009, Sit@del2 comprend une rubrique « artisanat » pour des bâtiments auparavant recensés pour l’essentiel dans le champ « bâtiments industriels » et pour le complément au sein des « commerces ». Nous avons préféré conserver la nomenclature passée, en affectant 80 % des locaux artisanaux aux « bâtiments industriels » et 20 % aux « commerces ».

Source : FFB d’après MTES/CGDD/SDES – Sit@del2.

On relève notamment que :

les marchés des bureaux et locaux commerciaux connaissent une mauvaise première moitié d’année en termes de réalisation, mais que l’horizon semble s’y éclaircir au regard de l’évolution positive des surfaces autorisées ;

le segment des bâtiments administratifs (hors ouvrages spéciaux) amorce une reprise, qui pourrait toutefois se casser suite à un nouveau choc sur les finances des collectivités locales. A cet égard, il convient de signaler la nette dégradation du taux de réalisation des

budgets prévisionnels des collectivités locales (cf. graphique 10), tombé de 67,0 % en 2014 et 65,0 % en moyenne sur 2009-2015 à 59,3 % en 2016. Cette chute brutale étonne, alors que les ressources tirées des DMTO et des taxes locales bénéficient de la reprise économique générale. Elle témoigne probablement à la fois des perturbations liées aux réformes territoriales passées et de la sensibilité des élus locaux comme de leurs services aux annonces budgétaires les concernant. En tout état de cause, un tel constat empêche de s’appuyer sur les budgets prévisionnels, voire sur la seule évolution des permis, pour estimer aujourd’hui les tendances à venir en termes de travaux effectifs ;

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10/20

Graphique 10 : évolutions des prévisions budgétaires au 31 mai et des réalisations des collectivités territoriales – travaux de bâtiment

Source : Réseau des Cellules économiques régionales de la construction (CERC), d’après

DGFIP.

le marché des bâtiments industriels et assimilés s’avère bien orienté depuis la mi-2016.

Confirmée fin juillet, la forte croissance des dépenses d’investissement prévues sur 2017 par les industriels (voir graphique 11), y compris à des fins d’extension des capacités de production, laisse présager d’une bonne année.

Graphique 11 : évolution annuelle de l'investissement prévu en valeur dans l'industrie manufacturière

Source : FFB d’après Insee, Enquête sur les investissements dans l'industrie.

Comme pour le logement, les données officielles indiquent une diffusion progressive de la tendance à l’amélioration sur le territoire (cf. graphique 12). Sur douze mois à fin juillet, ne sont plus concernés par une baisse que les ex Auvergne, Limousin, Poitou-Charentes, la Normandie et l’ex-Alsace.

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En juillet N En octobre N En janvier N+1

Constaté en avril N+1

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Graphique 12 : glissement annuel (en %) sur douze mois à fin juillet 2017 des surfaces non résidentielles autorisées

(En m² en DPC, y compris construction sur existant)

Source : FFB d’après MTES/CGDD/SDES – Sit@del2.

Deux éléments complémentaires viennent corroborer la reprise de l’activité dans le neuf. Il s’agit tout d’abord des carnets de commandes des entreprises qui s’affiche en croissance depuis le début de 2017, y compris chez les artisans (cf. graphique 13).

Graphique 13 : évolutions des carnets de commandes dans le bâtiment

Sources : Insee (plus de 10 salariés) et FFB (artisans).

Il s’agit ensuite des volumes des matériaux de construction mis en œuvre, principalement dans le gros-œuvre (cf. graphique 14). Par exemple, en glissement annuel sur six mois à fin juin 2017, la production de béton prêt à l’emploi et les livraisons de briques de structure affichent des hausses respectives de 5,7 % et 8,6 %.

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Plus de 10 salariés - TCE Plus de 10 salariés - GO Artisans

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Graphique 14 : évolutions des volumes des matériaux de construction mobilisés

Sources : Sfic, Unicem, FFTB, FFDM.

Il faut toutefois rappeler que la construction neuve, et la reprise sur ce segment, ne concernent pas tout le territoire avec la même intensité. Pour mémoire, les travaux présentés par la FFB lors de sa conférence de presse de mars 2017 montraient qu’en ordre de grandeur, plus de 80 % de la construction neuve, en logement comme en non résidentiel, se concentre dans les 20 % de communes qui construisent le plus. Sur la très grande majorité du territoire, il faut donc compter sur d’autres ressorts pour

espérer une sortie de crise. II.2 L’amélioration-entretien3, un marché qui semble retrouver un peu d’allant

Du côté de l’amélioration-entretien, les dernières vagues des enquêtes d’opinion de l’Insee auprès des chefs d’entreprises du bâtiment signalent une probable amorce de reprise (cf. graphique 15). De fait, pour la première fois depuis 2011, les soldes d’opinion concernant les perspectives d’activité s’améliorent nettement, aussi bien chez les artisans que les plus de dix salariés.

3 En 2016, les travaux en amélioration-entretien du logement et du non résidentiel neuf comptaient

respectivement pour 34 % et 25 % de l’activité bâtiment.

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Livraisons en France de briques de structure (en tonnes)

Livraisons en France de tuiles et accessoires (en tonnes)

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13/20

Graphique 15 : tendances de l’activité passée en amélioration-entretien

Source : Insee, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment.

Sans pouvoir l’affirmer avec certitude, le vif essor des transactions dans l’ancien depuis 2014 (cf. graphique 16) commence à faire sentir peut-être ses effets en termes de travaux.

Graphique 16 : évolution des ventes de logements anciens (Cumuls sur douze mois, France métropolitaine)

Source : CGEDD d’après CGDD/SDES (Existan), DGFiP (Fidji et MEDOC), bases notariales. De plus, tiré de l’enquête de conjoncture auprès des ménages de l’Insee, l’indicateur élémentaire sur les dépenses envisagées d’aménagement du logement ressort au-delà de

sa moyenne de long terme depuis quelques mois (cf. graphique 17).

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Graphique 17 : perspectives des ménages concernant leurs dépenses en logement (France métropolitaine)

Source : Insee, Enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages Par ailleurs, les dernières données disponibles sur la production de crédits immobiliers aux ménages font état d’une petite reprise dans le champ des crédits aux (gros) travaux seuls, à + 11,6 % en glissement annuel sur le 1er semestre 2017 (voir graphique 18). Graphique 18 : indice de la production de crédits immobiliers corrigée de l'effet prix

de l'immobilier en niveau annuel glissant

Source : Michel MOUILLART, Observatoire de la production de crédits immobiliers (OPCI).

Attention toutefois : les éléments évoqués ci-avant ne dessinent qu’un léger mieux du marché de l’amélioration-entretien, bien loin des espoirs suscités par le Grenelle de l’environnement et ses suites. Il faut, de plus, souligner l’effondrement des travaux sur le parc locatif privé. La logique de l’investissement voudrait qu’ils soient régulièrement engagés, au moins pour maintenir la valeur du capital. Force est cependant de constater que parmi les relocations, celles précédées de travaux ont chuté en 2014 et 2015, se sont à peine ressaisies en 2016,

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Dépenses d'aménagement du logement

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avant de reculer à nouveau en 2017 pour atteindre leur plus bas historique depuis la fin des années 1990 au-moins (voir graphique 19).

Graphique 19 : part des relocations (en %) avec travaux

Source : Clameur.

En termes d’activité bâtiment, la reprise du neuf et, sous réserve de confirmation, la petite embellie de l’amélioration-entretien devrait conduire à une hausse supérieure à 4 %, donc

plus marquée que celle anticipée fin 2016 (+ 3,4 %). L’avenir à moyen terme s’avère bien plus incertain, alors que les ventes s’inscrivent d’ores et déjà en recul dans le neuf et que les prises de position du gouvernement sur les aides s’avèrent lourdes de menaces immédiates, que ne saurait compenser les effets à venir à moyen terme de réformes structurelles qui ne sont d’ailleurs pas encore connues avec précision.

III. Un appareil de production qui sort progressivement du rouge

III.1 Emploi : début d’amélioration

Pour mémoire, la crise 2008-2015 dans le bâtiment se caractérise notamment par une situation qu’on peine à comprendre avec un chute d’activité de 21%, hors effet prix, mais un repli des effectifs limité à 11 %, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein (ETP) (voir graphique 20). Il faudrait même réduire l’ampleur de cette dernière évolution pour tenir compte de l’essor du détachement sur les années récentes. Faute de données fiables sur ce champ, on ne peut guère aller plus loin que cette mention.

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Graphique 20 : évolutions comparées de l’activité et de l’emploi dans le bâtiment

Source : FFB.

C’est ce décalage passé qui explique que la reprise de l’emploi soit plus tardive que celle de l’activité. Les tendances sur le premier semestre 2017 s’avèrent toutefois bien orientées. Ainsi, sur la base des données de Pôle emploi, la progression ressort à un peu plus de 21 100 postes sur un an, soit + 1,8 % (voir tableau 4). Ce mouvement s’explique encore largement par la hausse très soutenue de l’intérim en ETP (+ 17 400, soit + 22,5 %), mais on note aussi une reprise des effectifs salariés (+ 3 700, soit + 0,3 %).

Tableau 4 : l’emploi total dans le bâtiment

(France entière)

Effectifs (CVS, en milliers)

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Effectifs salariés 1 066 1 065 1 062 1 060 1 067 1 071

Intérim (ETP) 78 77 76 81 91 99

Ensemble 1 144 1 142 1 138 1 141 1 158 1 170

Source : FFB d’après ministère du Travail/Dares et GIE des CERC.

La reprise de l’intérim en 2015-2016 s’accentue donc sur le début 2017, alors que les effectifs permanents amplifient la hausse amorcée fin 2016. Cette dernière devrait se poursuivre compte tenu de la bonne orientation des perspectives déclarées par les chefs d’entreprise, toutes tailles confondues (cf. graphique 21). Pour mémoire, fin 2016, la FFB prévoyait une hausse de 10 000 postes en moyenne annuelle sur 2017, dont + 6 000 salariés. La tendance globale devrait se révéler meilleure encore.

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Production (milliards d'euros 2007)

Effectifs yc intérim (milliers)

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Graphique 21 : tendance prévue des effectifs dans le bâtiment

Source : Insee.

Concomitamment, le nombre de demandeurs d’emplois dans la construction continue de s’inscrire en rapide baisse sur la période récente (voir graphique 22) : en glissement annuel à fin juillet, la tendance ressort à - 4,7 % sur sept mois et - 4,5 % sur trois mois, alors qu’on relève une hausse qui s’accentue pour l’ensemble de l’économie (respectivement + 1,8 % et + 2,6 %).

Graphique 22 : demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B et C

Source : FFB d’après ministère du Travail/Pôle emploi-Dares, Statistique mensuelle du marché

du travail STMT).

Le rythme des embauches (et non celui des entrées dans le panel des demandeurs d’emploi) explique largement cette différence d’évolution : selon les données du ministère du travail, au premier semestre 2017, elles ont progressé de 9,1 % dans la construction, alors que la hausse restait limitée à 3,6 % pour l’ensemble de l’économie. De plus, le mouvement dans la construction s’avère toujours très majoritairement porté par des contrats longs (cf. graphique 23) : la tendance ressort à + 13,1 % pour les CDI, + 6,7 % pour les CDD de plus

d’un mois et seulement + 0,6 % pour les CDD plus courts.

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Construction Ensemble de l'économie

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Graphique 23 : évolutions des déclarations d'embauche dans la construction

Source : FFB d’après Acoss.

III.2 Entreprises du bâtiment : amélioration graduelle de la situation

La situation des entreprises du secteur s’améliore au fur et à mesure que les carnets de commandes se regarnissent. Cela se vérifie tout d’abord en termes de créations et défaillances (cf. graphique 24). Ainsi, hors micro-entrepreneurs, les créations d’entreprises dans la construction s’inscrivent en

progression de 4,5 % en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2017, soit une moyenne de 4 231 structures créées par mois4. Quant aux défaillances, en nombre d’entreprises, leur chute, déjà rapide avec - 13,3 % en 2016, s’accentue encore sur le début 2017, à - 14,4 % en glissement annuel sur les cinq premiers mois de l’année d’après la Banque de France, soit 1 019 entreprises menacée. Le solde s’avère donc toujours clairement positif.

4 Y compris micro-entreprises, la tendance ressort à - 4,9 % sur la même période, avec 5 359

structures créées par mois en moyenne.

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Graphique 24 : évolutions des créations et défaillances dans la construction

Sources : Insee (créations) et Banque de France (défaillances).

De plus, compte tenu :

d’une taille d’entreprises créées de 0,8 salarié en moyenne ;

d’une taille d’entreprises défaillantes (qui donnent toutefois lieu à redressement dans

environ un quart des cas) de 2,4 salariés ;

d’un nombre d’entreprises créées hors micro-entrepreneurs 3,9 fois supérieur au nombre d’entreprises défaillantes ;

le résultat net en termes d’effectifs ressort positif. Autrement dit, les créations hors micro-entrepreneurs ont plus que compensé les défaillances. Et cela se vérifie sur tout le territoire (cf. graphique 25).

Graphique 25 : rapport des créations aux défaillances (en nombre d’entreprises) dans la construction sur le premier

semestre 2017

Sources : calculs FFB d’après Insee et Banque de France.

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Créations totalesCréations hors auto-entrepreneursDéfaillances en date de jugement

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3,6

4,2

4,0

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3,8

4,4

3,5

4,1

4,4

5,9

France = 3,9

De 3,2 à 3,6 De plus de 3,6 à 4,0 De plus de 4,0 à 4,4 De plus de 4,4 à 5,4 De plus de 5,4 à 6,4

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L’amélioration progressive de la situation se lit aussi en termes de perspectives de prix. Selon les chefs d’entreprise interrogés par l’Insee (cf. graphique 26), pour la première fois depuis 2011, elles ressortent légèrement meilleures que leur moyenne de long terme.

Graphique 26 : évolutions des perspectives de prix dans le bâtiment (Entreprises de plus de 10 salariés, France métropolitaine)

Source : Insee.

Enfin, la trésorerie des entreprises s’avère nettement moins tendue depuis le début 2017 selon les chefs d’entreprise interrogés par l’Insee (voir graphique 27). Le solde de leurs opinions en ce domaine est d’ailleurs passé au-dessus de sa moyenne de long terme.

Graphique 27 : évolution des trésoreries dans le bâtiment (Entreprises de plus de 10 salariés, France métropolitaine)

Source : Insee.

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en %

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Plus de 10 salariés Artisans