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P. Lamoureux, Département Ingénierie des équipements de travail, Unité Prévention Technique des Machines, Centre de Lorraine, INRS, Neuves-Maisons D estinée à toute personne concernée par la prévention dans le secteur du bois, cette fiche technique de sécurité examine les risques du poste de travail sur les écorceuses, ainsi que les moyens de les prévenir. Au sommaire : fonction ; description ; caractéristiques principales. Conditions d'acquisi- tion, de réception, d'implantation et d'installation d'une écorceuse. Conditions d'utilisa- tion des machines en service ; conseils pour la mise en œuvre, l'utilisation, la maintenance de l'écorceuse. écorceuse machine à bois sécurité TECHNICAL SAFETY DATA SHEET NON-PORTABLE ROTOR OR ROSSER DEBARKING MACHINES D esigned for anyone concerned by prevention in the woodworking sec- tor, this technical safety data sheet exa- mines the risks linked to debarkers and the means to prevent them. Contents: function; description; main features. Conditions of acquisition, reception and installation of a debarker. Conditions of use of machines in servi- ce; start-up and user instructions, maintenance. debarker woodworking machine safety Écorceuses stationnaires à rotor ou à fraise ND 2193-190-03 75 Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1 er trimestre 2003 L es écorceuses sont soumises à la procédure d'autocertification CE applicable à toute machine neuve mise sur le marché dans les pays membres de l'Union européenne et à tout matériel d'occasion importé d'un pays n'appartenant pas à l'UE, en vue de sa réutilisation. Les vérifications et la certifica- tion de conformité aux exigences de sécu- rité et de santé applicables sont effectuées par le constructeur ou l'importateur, ou tout autre cédant qui s'engage à ne mettre sur le marché communautaire que les matériels répondant aux prescriptions fixées par la directive européenne n° 98/37/CE du 22 juin 1998. Hormis cette précision, l'aspect régle- mentaire concernant ces machines ne sera pas abordé. Cette fiche technique de sécurité n’est pas un « cahier des charges » utilisable par les constructeurs. Réservée essentielle- ment aux utilisateurs et aux préventeurs, elle devrait leur permettre en particulier, de procéder à la vérification du matériel et de son installation, de les faire modifier par du personnel compétent si cela s’avé- rait nécessaire, de les aider à trouver des solutions d'amélioration à mettre en œuvre. Les références aux normes qui sont données dans cette fiche ne s'appliquent qu'à la conception de matériels neufs. Nous estimons cependant que les infor- mations techniques qu'elles contiennent peuvent aider utilement les personnes en charge de l'amélioration de la sécurité des machines en service. FICHE TECHNIQUE DE SÉCURITÉ Annule et remplace ED 758

Écorceuses stationnaires à rotor ou à fraise · 2014. 7. 10. · Généralités 1.1. Fonction Les écorceuses stationnaires, à rotor ou à fraise, sont équipées d'outils tournants

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→ P. Lamoureux,Département Ingénierie des équipements de travail,Unité Prévention Technique des Machines, Centre de Lorraine,INRS, Neuves-Maisons

Destinée à toute personne concernée par la prévention dans le secteur du bois, cettefiche technique de sécurité examine les risques du poste de travail sur les écorceuses,

ainsi que les moyens de les prévenir.

Au sommaire : fonction ; description ; caractéristiques principales. Conditions d'acquisi-tion, de réception, d'implantation et d'installation d'une écorceuse. Conditions d'utilisa-tion des machines en service ; conseils pour la mise en œuvre, l'utilisation, la maintenancede l'écorceuse.

�écorceuse � machine à bois � sécurité

TECHNICAL SAFETY DATA SHEETNON-PORTABLE ROTOR OR ROSSERDEBARKING MACHINES

Designed for anyone concerned byprevention in the woodworking sec-

tor, this technical safety data sheet exa-mines the risks linked to debarkers andthe means to prevent them.Contents: function; description; mainfeatures. Conditions of acquisition,reception and installation of a debarker.Conditions of use of machines in servi-ce; start-up and user instructions,maintenance.

� debarker � woodworking machine� safety

Écorceuses stationnairesà rotor ou à fraise

ND 2193-190-03

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

Les écorceuses sont soumises à laprocédure d'autocertification CEapplicable à toute machine neuvemise sur le marché dans les pays

membres de l'Union européenne et à toutmatériel d'occasion importé d'un paysn'appartenant pas à l'UE, en vue de saréutilisation. Les vérifications et la certifica-tion de conformité aux exigences de sécu-rité et de santé applicables sont effectuéespar le constructeur ou l'importateur, outout autre cédant qui s'engage à ne mettresur le marché communautaire que lesmatériels répondant aux prescriptionsfixées par la directive européennen° 98/37/CE du 22 juin 1998.

Hormis cette précision, l'aspect régle-mentaire concernant ces machines ne serapas abordé.

Cette fiche technique de sécurité n’estpas un « cahier des charges » utilisable parles constructeurs. Réservée essentielle-ment aux utilisateurs et aux préventeurs,elle devrait leur permettre en particulier,de procéder à la vérification du matériel etde son installation, de les faire modifierpar du personnel compétent si cela s’avé-rait nécessaire, de les aider à trouver dessolutions d'amélioration à mettre enœuvre.

Les références aux normes qui sontdonnées dans cette fiche ne s'appliquentqu'à la conception de matériels neufs.Nous estimons cependant que les infor-mations techniques qu'elles contiennentpeuvent aider utilement les personnes encharge de l'amélioration de la sécurité desmachines en service.

FICHE TECHNIQUE DE SÉCURITÉ

Annule et remplace ED 758

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1. Généralités

1.1. Fonction

Les écorceuses stationnaires, à rotor ouà fraise, sont équipées d'outils tournantsdestinés à retirer l'écorce des grumes oudes billons issus des troncs de toute natu-re et de toute provenance : résineux oufeuillus, indigènes ou exotiques.

Selon l'action mécanique des outilss'exerçant essentiellement par pressionpour les écorceuses à rotor ou annulaire etpar chocs répétés pour celles à fraise,l'écorce est plutôt décollée ou arrachéepar fragments qu'usinée.

Ces écorceuses sont utilisées danspresque tous les secteurs appartenant à lapremière transformation du bois (indus-tries du sciage, du placage, du panneau,du papier) pour éliminer un matériaun'entrant pas dans les fabrications de l'en-treprise et supprimer les cailloux, le sable,la boue, les graviers fréquemment incrus-tés dans l'écorce des grumes traînées pen-dant le débardage. Cela évite d'endomma-ger les outils de coupe (lames de scie,couteau de dérouleuse...) nécessaires pourfaçonner ensuite les produits écorcés.

1.2. Description

Les deux types d'écorceuses fonction-nent suivant deux principes tout à fait dif-férents.

Dans le cas de l'écorceuse à fraise, lebois - grume ou billon - et la fraise sonttoujours animés de leur propre mouve-ment de rotation. Deux possibilités :

� le bois demeure fixe en translation, lafraise est alors mobile, ou

� le bois est mobile et la fraise demeurefixe en translation.

Dans le cas de l'écorceuse à rotor ouannulaire, le bois, immobilisé en rotation,défile au milieu du porte-outils. Le rotortourne autour de lui, d’où l’appellationannulaire.

Dans les deux configurations, l'écorceest donc enlevée suivant un mouvementen hélice.

Ces deux types de machines sont toutesindissociables de mécanisations assuranten amont l'amenage des bois, puis en avalleur évacuation soit vers une zone de stoc-kage, soit vers une autre machine ; demême, un dispositif d'évacuation desécorces au fur et à mesure de leur pro-

�� Le billon est centré par gravité entredeux rangées de roues crantées disposéesen vis-à-vis sur deux arbres de transmis-sion parallèles montés dans un chariotmobile (fig. 4) ou dans un berceau fixe.

�� Deux rouleaux à picots dont l'axe de l'unn'est pas parallèle à l'axe longitudinal de lagrume, entraînent celle-ci en rotation et entranslation au-dessus de la fraise (fig. 5).

d) Le dispositif de translationLe dispositif de translation dépend du

mode d'entraînement en rotation de lagrume. On rencontre respectivement :

�� Contre-pointe : la fraise montée surson bras basculant est déplacée parallèle-ment à l'axe longitudinal du billon. Le plussouvent le support du bras, guidé sur unou deux rails, est animé d'un mouvementalternatif dont la vitesse est réglable pen-dant l'écorçage, notamment en fonctiondu diamètre du billon, avec une vitesse deretour maximale bras relevé ;

�� Roues crantées : soit la solution précé-dente est mise en place, soit les deux ran-gées de roues crantées sont fixées sur unchariot mobile guidé sur deux rails paral-lèles à l'axe longitudinal de la fraise. Lesvitesses de déplacement du chariot ou dubras porte fraise sont réglables entre 10 et30 m/min.

�� Rouleaux à picots : ils assurent la rota-tion et la translation de la grume ; la varia-tion de vitesse d'écorçage est obtenue parmodification de l'angle d'inclinaison durouleau orientable.

e) Le système d'éjectionLes écorceuses à fraise avec amenage

par rouleaux à picots en sont dépourvues,compte tenu de leur mode d'alimentationcontinu. C'est en bout de ligne d'écorçageque, le plus souvent, un éjecteur pneuma-tique automatique bascule les billons surles chaînes à taquets pour constituer, parexemple, un stock tampon.

Quand le billon est pris entre pointes,des vés escamotables, généralement, sup-portent le billon pendant le dégriffage etl'évacuent sur une rampe inclinée.

Dans le dernier cas, grume ou billoncentrés par des roues crantées fixes entranslation, le bois est seulement entraînéen rotation ; le berceau supportant lesroues est équipé de rouleaux en forme dediabolos crantés et escamotables qui sou-

duction est toujours mis en place.L'ensemble constitue une ligne d'écorçagequi est soit entièrement automatique, soitconduite par un opérateur ; il peut êtrecomplété par un poste de tronçonnage, detri, un dispositif de cubage, un détecteurd'inclusions métalliques.

Cette fiche technique de sécuritéconcerne uniquement les deux typesd'écorceuses et leurs mécanisations deproximité, sans lesquelles elles ne pour-raient assurer leur fonction.

1.2.1. L'écorceuse à fraise

Elle est constituée essentiellement deséléments suivants : la fraise, son support,le dispositif de mise en rotation de lagrume, celui de translation de la grume oude la fraise, un système d'éjection aprèsécorçage et des composants communsaux deux machines.

a) La fraiseElle comprend un corps cylindrique ou

sphérique, le porte-outils, dans lequel sontusinées des rainures droites parallèles àl'axe de rotation (fig. 1) ou hélicoïdales(fig. 2), qui reçoivent des outils interchan-geables fixés mécaniquement. Un moteurélectrique entraîne la fraise en rotation parl'intermédiaire d'une transmission à cour-roie, à une vitesse comprise entre 950 et2500 tours/min. Un dispositif intégré à latête de fraisage permet de régler la « pro-fondeur de passe » pour enlever la totalitéde l'écorce sans mordre dans le bois.

b) Le support de la fraiseIl est constitué par un bras, réalisé en

tôles mécano-soudées, articulé en rotationsur un bâti de même technologie. La frai-se fixée à son extrémité suit le contour dela grume, quel que soit le mouvementrelatif de translation, et se relève en find'écorçage pour permettre l'éjection dubois et le transfert de la grume suivante.

Le bras est actionné par un vérin pneu-matique ou hydraulique.

c) Le dispositif de mise en rotation du bois

Pour être écorcé sur toute sa périphérie,le billon ou la grume doit tourner sur lui-même. Trois technologies permettent cettemise en rotation.

�� Comme sur un tour parallèle ou unedérouleuse, le billon est pris entre unepointe motrice et une pointe folle, lacontre-pointe, après centrage (fig. 3).D'ailleurs certains bâtis de dérouleuse sontreconvertis dans cette fonction.

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

Fig. 1. Fraise à outils droits- Straight-toothed rosserhead

Fig. 2. Fraise à outils hélicoïdaux- Helical-toothedrosserhead

Fig. 3. Schéma de principe d'une écorceuse à fraise à contre-pointe� Pointe motrice � Fraise� Dispositif de centrage et d'éjection� Contre-pointe- Schematic diagram of a rosserhead debarker withhead pivot. 1 – Drive shaft; 2 – Cutter; 3 – Centringand kicker device; 4 – head pivot

Fig. 4. Ecorceuse à fraise à chariot- Carriage-mounted rosserhead debarker

Fig. 5. Ecorceuse à fraise avec rouleaux à picots(cliché Sté CERPIC)

- Rosserhead debarker with spiked feed rollers

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1.2.3. Les éléments communs aux écorceuses à fraise et à rotor

a) Les commandesLa quasi-totalité des installations d'écor-

çage commercialisées aujourd'hui etnécessitant la présence d'un opérateur,sont équipées de commandes centraliséessur un pupitre qui devrait être placé systé-matiquement dans une cabine. Sur les ins-tallations automatiques, l'opérateur quigère, par exemple, le parc à grumes (com-mande de leur tronçonnage et tri desbillons), assure aussi la surveillance de laligne d'écorçage.

b) Le dispositif d'évacuation des écorces

Compte tenu notamment de la quantitéet de la dimension des fragments d'écorce,ces derniers ne sont pas captés et aspirés,mais canalisés au moyen de déflecteursdans des trémies et repris par desconvoyeurs vibrants ou des tapis roulantsà destination de l'unité de stockage.

c) Les protecteursQu'ils soient destinés à condamner l'ac-

cès aux outils, rotor ou fraise, aux disposi-tifs d'alimentation, sortie et centrage dubois d'une part, aux éléments mobiles detransmission d'énergie et de mouvementd'autre part, ils font l'objet du chapitre 3.

1.2.4. Le mode opératoire

Il est propre à chaque type d'installation.Néanmoins, presque toutes les installa-tions sont dotées d'une chaîne à taquetsen V ou d'un train de rouleaux en formede diabolos crantés, pour acheminer lon-gitudinalement les grumes ou billons versle poste d'écorçage ; ou bien de plusieurschaînes à taquets (4 ou 5), pour les ame-nages en transversal. Dans les autres cas,une grue hydraulique mobile assure l'ap-provisionnement.

1.2.4.1. L'écorceuse à fraise

Trois cas se présentent :

�� 1°/ Le bois est pris entre pointes aprèscentrage en bout des chaînes d'amenageet mis en rotation. La fraise, montée sur unbras basculant guidé parallèlement à l'axelongitudinal du billon, suit son contour etexécute l'écorçage. Le bois supporté parun dispositif, le plus souvent des V esca-motables, est dégriffé puis éjecté sur untransfert.

fous en forme de diabolo (fig. 8). Ce der-nier système, réglable en hauteur et mûpar un vérin pneumatique, descend etplaque le bois sur la chaîne. Les trois fonc-tions : entraînement, condamnation enrotation et maintien du billon (ou de lagrume) sont ainsi assurées.

�� Le troisième mécanisme, assurant dansces mêmes conditions le passage du boisau travers du rotor, est constitué d'aumoins une paire de roues à axes horizon-taux (une au-dessus de la grume et une endessous), en forme de diabolo et dotéesde chevrons (fig. 9).

c) Le dispositif de sortieIl est généralement symétrique du dis-

positif d'alimentation. Dans les autres cas,soit quatre roues mécanisées, montées entandems superposés et ayant le profil déjàdécrit, soit deux chaînes à taquets en V,montées à l'aplomb l'une de l'autre, tirentle bois sortant du rotor.

L'ensemble de ces dispositifs, alimenta-tion et sortie, autorise des vitesses d'écor-çage comprises entre 25 et 80 m/min.

d) Le dispositif de centrageDeux technologies sont mises en

oeuvre pour aligner l'extrémité de lagrume avec le centre du rotor.

�� La position de l'axe du rotor est fixe :le billon ou la grume est saisi(e) en boutd'un convoyeur longitudinal entre desmécanismes analogues à ceux déjà décrits(donc diabolos, chaînes et taquets en V oudiabolos et chaîne à taquets superposés).Tous ces dispositifs sont mécanisés etassurent l'engagement de l'extrémité dubois au centre du rotor, avec reprise inter-médiaire par le dispositif d'alimentationsolidaire de l'écorceuse. Le réglage enhauteur est effectué au moyen de vérinspneumatiques ou hydrauliques aprèsdétection, soit du diamètre, soit de lamasse du billon.

�� Le rotor est mobile, verticalement, et lagrume ou le billon, acheminé(e) par untransfert mécanisé (chaîne à taquet, train derouleaux...), est toujours présenté(e) à lamême hauteur. Quand un billon coupe lefaisceau de la cellule photo-électrique placéà l'extrémité de l'amenage, celle-cidéclenche la descente du presseur verticalqui vient plaquer le bois contre la chenillecrantée. Sa position est détectée mécani-quement ou électroniquement, ainsi quecelle du rotor. Un vérin assure alors l'aligne-ment du centre du rotor avec celui du bois.

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

lèvent le bois et l'évacuent longitudinale-ment ; si les roues crantées sont montéessur un chariot, ce dernier est équipé engénéral de bras éjecteurs pneumatiquesbasculant le billon à gauche ou à droitesur un transfert.

1.2.2 L'écorceuse à rotor ou annulaire

Cette machine est principalementconstituée d'un rotor, de dispositifs d'ali-mentation et de sortie, d'un système decentrage et des composants communsaux deux machines.

a) Le rotorC'est le porte-outils (de 3 à 8 suivant les

machines). Il est constitué par une cou-ronne à la périphérie de laquelle sontfixés les outils (fig. 6). Cet ensemble,guidé par roulement à billes, est entraînépar un train de courroies ou des rouescaoutchoutées tangentielles, à une vitessed'environ 250 tr/min. Chaque outil, montéen porte-à-faux et articulé en rotation estdoté d'une rampe latérale pour que, sousla poussée du bois, son extrémité affûtéepuisse passer du centre du rotor à la péri-phérie de la grume et ainsi arracher l'écor-ce. La pression exercée par les couteauxest réglable pour éliminer totalementl'écorce sans mordre dans le bois, entenant compte notamment de l'essenceécorcée, de la température de la grume(les bois gelés sont plus difficiles à écor-cer), de l'usure des outils...

Le plus souvent, deux types d'outilséquipent un rotor : de un à quatre outilstraceurs sont intercalés entre deux àquatre outils racleurs. Les premiers inci-sent l'écorce, les seconds l'arrachent.

b) Le dispositif d'alimentationTrois types de dispositifs solidaires du

bâti de la machine sont aujourd'hui pré-vus pour assurer cette fonction.

�� Le premier type est constitué de troisrouleaux mécanisés et dotés de picots(fig. 7). Ils sont montés en porte-à-fauxsur des bras oscillants à rappel automa-tique vers le centre du rotor et disposés à120° l'un de l'autre. Sous la poussée dubois, ils s'écartent, entraînent le bois,condamnent sa rotation et le maintiennentau centre du rotor.

�� Le deuxième type comprend en partiebasse une chenille crantée ou une chaîneà picots disposés en V, qui circule dansune goulotte. A l'aplomb, horizontale-ment, sont fixés un ou deux rouleaux

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

Fig. 6. Rotor à 5 outils racleurs à pastilles carbures fixées mécaniquement (Cliché Sté SEGEM)- Rotor with five mechanically fixed carbide tipped cutters

Fig. 7. Ecorceuse à rotor à axe fixe avec entraînement et centrage des bois par rouleaux à picots(Cliché Sté CIRIS)

- Debarker with fixed-axis rotor and wood feeding andcentring by feed rollers

Fig. 8. Écorceuse à rotor mobile verticalement et entraînement des bois par chenille crantée et diabolo

(Cliché Sté ESTERER)- Debarker with vertically mobile rotor and wood feeding

by bull wheel and buggy drive

Fig. 9. Écorceuse à rotor à axe fixe avec entraînement et centrage des bois

par roues crantées en chevrons (Schéma Sté VELON KONE)

- Debarker with fixed-axis rotor and wood feedingand centring by V-shaped feed rollers

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�� 2°/ Le bois est déposé ou éjecté enbout d'une chaîne d'amenage pour se cen-trer entre les roues crantées d'un chariotporte-grume ou d'un berceau fixe, puismis en rotation. Comme nous l'avons vu,deux configurations existent :

� la fraise, montée en bout d'un brasbasculant, descend à une extrémité dubillon qui défile d'un bout à l'autre, puisremonte. Le billon ainsi écorcé est alorséjecté à gauche ou à droite sur une lignemécanisée ;

� le bois, fixe en translation, tourne surlui-même, entraîné par les roues crantées.La fraise, toujours montée sur un bras bas-culant, est mobile en translation. En effet,le bâti support du bras est guidé parallè-lement à l'axe longitudinal de la grume parun monorail ou une voie ferrée. La fraisedescend sur le bois, épouse son contoursur toute sa longueur, puis remonte etrevient en position de départ. Le bois ainsiécorcé est ensuite éjecté longitudinale-ment sur une chaîne à taquets ou un trainde rouleaux crantés en forme de diabolo.

�� 3°/ Le billon ou la grume, provenantde la ligne d'amenage, est saisi par lesdeux rouleaux à picots qui l'entraînent enrotation et le font défiler sur la fraise. Il estensuite repris et évacué par une chaîne àtaquets ou un train de rouleaux crantés.

1.2.4.2. L'écorceuse à rotor ou annulaire

En bout d'amenage, le bois est saisi parle dispositif d'alimentation de l'écorceuse,le rotor se centre sur l'axe du billon. Celui-ci est poussé contre les couteaux quis'écartent automatiquement et tournentautour. Le dispositif d'évacuation tire lebois, condamne sa rotation, l'évacue surun transfert. A l'extrémité du billon écorcé,les couteaux se referment, dans l'attentedu suivant.

Quand la position du rotor est fixe, lebois est centré à l'extrémité de la ligned'amenage, repris par le dispositif d'ali-mentation de l'écorceuse - rouleau àpicots ou roues crantées - qui condamnesa rotation et le fait défiler au centre descouteaux.

Côté sortie de l'écorceuse, le dispositifd'évacuation - symétrique de celui d'ali-mentation - tire le billon, contribue aussi àcondamner sa rotation et assure son pas-sage sur un transfert mécanisé. Commeprécédemment, les couteaux se referment.

2. Conditions d’acquisition, de réception, d’implanta-tion et d’installation d’une écorceuse

2.1. Acquisition

L'acheteur d'une écorceuse neuve sefera remettre par le cédant la déclarationCE de conformité relative à ce matériel,une notice d'utilisation rédigée en françaiset comportant, notamment, les para-graphes suivants :

� les conditions de mise en œuvre :manutention, montage, démontage, régla-ge, maintenance ;

� les conditions d’utilisation ;� les caractéristiques essentielles des

outils ;� les plans-schémas pour mise en servi-

ce, entretien, examen, vérification du bonfonctionnement, réparations courantes ;

� les instructions en matière de sécurité.

L'acquéreur d'un matériel d'occasion sefera remettre un certificat de conformité.

Rappelons qu'une machine est d'occa-sion, depuis le 1er janvier 1993, à partir dumoment où elle a été déjà utilisée danstout Etat membre de l'Union européenne(UE) ; a contrario, une machine déjà utili-sée dans un état hors UE, pénétrant sur lemarché européen en vue d'une nouvelleutilisation, est considérée comme neuve.

2.2. Réception de la machine

Lors des opérations de déchargement,de montage et de mise en place, il estnécessaire de prendre le maximum deprécautions tant sur le plan humain quesur le plan matériel.

�� Utiliser les dispositifs mis en place parconstruction pour le levage du matériel,qui doit :

� soit être muni d'accessoires permettantla préhension par un moyen de levage,

� soit être conçu de manière à permettrel'équipement de tels accessoires,

� soit avoir une forme telle que lesmoyens de levage traditionnels puissents'adapter facilement.

�� Vérifier les performances des enginsde levage en tenant compte de la massede la machine et de ses éléments, de la

hauteur du plateau du camion (pour leschariots élévateurs).

�� Vérifier que la charge maximale utiledes élingues est compatible avec la massede la machine.

�� Passer les élingues sous les partiesfixes du matériel.

�� Mettre des chiffons de protection entrela machine et les élingues si elles sontmétalliques.

�� Vérifier avant levage avec des élinguesque celles-ci n'endommagent pas des par-ties saillantes : coffret électrique, levier decommande en particulier.

�� Ne pas tenir les élingues à proximitédu crochet de levage ni dans les zones oùcelles-ci passent sous le matériel, pendantla phase de traction au moins.

�� Ne pas passer les mains sous la machi-ne sans qu'elle soit positionnée sur descales, en particulier pour retirer les bou-lons de fixation aux dés de transport.

�� Ne pas passer sous la machine élin-guée.

�� Quand la machine ou l'un de ses élé-ments sont déplacés sur des rouleaux,tenir compte, pour la position des mainsen particulier, de sa trajectoire et des obs-tacles : poteaux, murs.

2.3. Implantation

2.3.1. Emplacement

Que la machine soit implantée en exté-rieur - en particulier, installations automa-tiques avec écorceuse à rotor ou annulai-re - ou en intérieur, l'emplacement doitêtre prévu de telle manière que l'on puis-se écorcer les grumes les plus longuescompte tenu : des utilisations ultérieures(sciage, déroulage, tranchage), de la zoneoù est situé le parc à grumes, du moded'alimentation (pont, portique, chaîne àtaquets, grue...), des mécanisations éven-tuellement liées à l'écorceuse et aussi desstructures déjà en place (murs, allées decirculation des opérateurs et des engins delevage...).

Dans tous les cas, le sol doit être plan,dégagé, tenu en état constant de propreté etexempt de trous, de saillies. Si la machineest destinée à être utilisée en extérieur, elledoit être conçue pour travailler dans cesconditions ou protégée en conséquence.

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En dernier lieu, il est indispensable depouvoir commander l'éclairage artificiel,en le dotant d'organes de commande d'ac-cès facile depuis les zones de passage etde prévoir des conditions d'entretien negénérant pas de risques supplémentaires.A ce titre, il incombe au chef d'établisse-ment de fixer les règles d'entretien pério-dique du matériel.

2.4. Installation

2.4.1. Alimentation électrique

Avant toute chose, vérifier que la ten-sion du moteur correspond à la tensiond'alimentation. Couper la ligne du réseausur lequel on va intervenir. Compte tenudes puissances nécessaires au fonctionne-ment normal de telles installations, doncdes intensités traversant les câbles d'ali-mentation, il convient de prévoir desconducteurs de section adaptée. La normeNF C 15-100 [3] permet de déterminercelle-ci en fonction de l'intensité, de la lon-gueur, des conditions d'implantation de laligne.

Pour l'alimentation du chariot équipé deroues crantées ou celle de l'équipagemobile supportant la fraise, assurée sou-vent par un « téléphérique », il est néces-saire d'employer un câble apte à résisteraux fréquentes sollicitations mécaniquesauxquelles il est soumis. Le type ‘NF H 07’convient bien.

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

En outre, l'opérateur doit pouvoir évo-luer sans gêne et sans risque (coupure,cisaillement, entraînement) autour desmachines et des transferts mécanisés. Ilconvient donc de réserver des allées depassage dont la largeur ne doit en aucuncas être inférieure à 80 cm, comme l’im-pose le Code du travail.

Afin d'éviter les risques de chocs, decoincement..., liés au passage sous destransferts, ou les chutes dues à l'enjambe-ment des trains de rouleaux, des chaînes àtaquets en mouvement, il est indispen-sable de mettre en place des passerellesmunies de rampes (fig. 10). La norme NFEN 15014122-3 [1] précise notamment quela hauteur minimale de ces dernières doitêtre de 1 100 mm.

Enfin, il convient de prendre en comptele niveau de bruit qu'engendre l'installa-tion d'écorçage et donc des nuisancesqu'elle peut apporter à l'opérateur éven-tuel, aux autres salariés de l'entreprisedont le poste de travail est proche, maisaussi à l'environnement de celle-ci, habita-tions en particulier situées à proximité (cf.chap. 5).

2.3.2. Fondations

La quasi-totalité des écorceuses nécessi-tent pour leur implantation la réalisationde fondations. Il convient donc de respec-ter scrupuleusement le dosage du béton,les plans de ferraillage ainsi que ceux défi-nissant en particulier les décalages deniveaux, les surfaces minimales d'appui, lediamètre des broches de scellement et leurentraxes...

Dans le cas des installations d'écorçageencore trop fréquemment implantées àl'extérieur, pour éviter en particulier la for-mation de flaques d'eau, toujours gênanteset dangereuses par temps de gel, et pourne pas inonder la fosse de récupérationdes écorces, il convient de canaliser leseaux de ruissellement et de les évacuer,voire de drainer le terrain.

Dans la mesure où la ligne d'écorçagejouxte des voies de circulation empruntéespar des engins de manutention, il estnécessaire de protéger les bases des élé-ments de structure supportant les ame-nages mécanisés en scellant, par exemple,des arceaux métalliques correctementdimensionnés autour ou en les noyantdans des massifs en béton.

2.3.3. Eclairage

Pour les écorceuses implantées en exté-rieur, tant qu'il fait jour, l'éclairage naturelest d'une manière générale suffisant.

Pour le travail d'hiver en début et fin dejournée, ainsi que pour les installationssituées à l'intérieur des bâtiments, il estnécessaire de compenser la baisse duniveau d'éclairement par un apport d'éclai-rage artificiel. Le seuil réglementaire esteffectivement un minimum, la normeNF X 35-103 [2] indique à titre d'exempleque pour les industries du bois, les scieriesen particulier, le niveau d'éclairementmoyen est de 150 lux. Cette valeur a étéadoptée, après concertation, par les asso-ciations d'éclairagistes européennes. Ilconvient donc de respecter cette valeurqui permet d'obtenir de meilleures condi-tions de travail en sécurité et rend aussiplus facile le travail de l'opérateur.

Dans tous les cas, éclairage naturel ouartificiel, lors de l'implantation du poste decommande, il est nécessaire d'éviter leszones d'éblouissement, ainsi que cellesd'ombre trop marquées.

Si un complément d'éclairage naturel estassuré par le toit, se méfier des effets decontre-jour ou des éblouissements éven-tuels. Dans tous les cas, les postes de tra-vail doivent être protégés du rayonnementsolaire. En outre, nettoyer régulièrementles lanterneaux, la pluie n'étant pas tou-jours suffisante.

Fig. 10. Exemple de passerelle enjambant le transfert d'amenage des billons- Example of walkway over the balk transfer conveyor

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Quant à l'alimentation de l'écorceuse etdes sous-ensembles de mécanisation, trainde rouleaux, chaîne à taquets, tapis rou-lant ou vibrant par exemple, il faut évitertout branchement volant.

Dès l'instant où le raccordement esteffectué par le sol, le câble d'alimentationdoit être protégé ou acheminé dans descaniveaux adaptés (selon NF C 15-100 [3]).

S'il traverse des zones de circulation,cette protection doit demeurer efficace,notamment face aux risques d'écrasement,lors du passage d'engins de manutention.

Quant au raccordement proprement dit,il doit être effectué à l'aide de cosses adap-tées, dûment repérées et sans omettre derelier le fil de terre (vert et jaune) à laborne prévue à cet effet, repérée par lesymbole PE.

Enfin, il est indispensable de tenircompte des prescriptions formulées dansle décret n° 88-1056 du 14 novembre 1988[15].

Remarques importantes� Dans tous les cas, il y a lieu de faire appel à unepersonne compétente et habilitée à intervenir surl'installation électrique.� Lors de la première mise en route, vérifier le sensde rotation de tous les moteurs, en particulier celuide la pompe hydraulique.

2.4.2. Alimentation pneumatique

La plupart des installations d'écorçage, àfraise ou à rotor, nécessite une alimenta-tion en air comprimé dont la pression deservice est comprise entre 6 et 8 bars(fig. 11). Le réseau d'alimentation doit êtreéquipé, en tête, d'un dispositif de sépara-tion avec purge automatique ou manuelle,permettant d'isoler l'écorceuse de sa sour-ce d'énergie pneumatique ; toutes les por-tions de tuyaux risquant d'être détérioréesdoivent être protégées par des gainesmétalliques. Il est bon de rappeler que l'airdistribué doit être propre, sec et huilé etqu'en conséquence :

� la prise d'air du (des) compresseur(s)doit s'effectuer dans une zone exempte depollution ;

� le réseau doit être associé à un sécheurd'air, ce qui n'empêche pas de purgerpériodiquement les réservoirs d'air. Cetéquipement évite en particulier le blocagedes tiroirs de distributeur par temps degel ;

� chaque machine doit être équipéed'une unité de traitement de l'air telle que :épurateur, détendeur, huileur.

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

Fig. 11. Exemple d'alimentation pneumatique- Example of pneumatic power

Fig. 12. Tapis d'évacuation des écorces avec protection grillagée- Bark conveyor with net protection

Pente dansle sens du débit

Réseauprincipal

Exemple depiquage recourbé

Sortie duréservoir

+ sécheurd'air Vers déligneuse

Vanne decoupure

Raccordrapide

Unité de traitementsur embase (épurateur,détendeur, huileur)

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2.4.3. Evacuation des déchets

Les écorceuses produisent non seule-ment des écorces, mais aussi des pous-sières.

Les déchets, certes valorisables, peuventinduire des risques non négligeables d'in-cendie et/ou porter atteinte à la santé destravailleurs. En effet, les affections profes-sionnelles provoquées par le bois, tellesque dermite eczématiforme, syndromerespiratoire, fibrose pulmonaire, cancerprimitif de l'éthmoïde et des sinus de laface, sont reconnues comme maladiesprofessionnelles (voir tableau de maladiesprofessionnelles n° 47) (1).

Le fonctionnement normal d'une écor-ceuse à rotor ou annulaire ou à fraise estassujetti à l'évacuation au fur et à mesuredes morceaux d'écorce arrachés desgrumes ou des billons.

Pour les écorceuses à rotor ou annu-laires, qu'elles soient implantées en éléva-tion ou partiellement enterrées, elles sontquasiment toutes prévues pour être équi-pées de trémies collectant les fragmentsd'écorce tombant par gravité. Celles-ci doi-vent donc être raccordées à un dispositifd'évacuation (fig. 12). Le plus souvent,c'est une bande transporteuse ou quel-quefois, un convoyeur vibrant qui ache-mine les écorces vers un lieu de stockage.Lors de l'implantation de la machine, ilconvient de prévoir un accès pratique faci-litant les opérations de nettoyage, voire dedébourrage et d'entretien du dispositif deconvoyage.

Quant aux poussières émises en parti-culier lors de l'écorçage de grumes oubillons secs et terreux, leurs captage etaspiration se révèlent plutôt difficiles. Uneméthode relativement efficace pour luttercontre cette pollution consiste à mouillerabondamment les bois avant ou pendantl'écorçage, si l'équipement électrique l'au-torise. Ce dernier doit être protégé contreles aspersions (d’après NF C 20-010 [4]).

Dans tous les cas, les eaux de ruisselle-ment doivent être collectées et évacuées,qu'elles soient recyclées ou non.

En ce qui concerne les écorceuses à frai-se, les fragments d'écorce sont projetésviolemment. Le bras supportant la fraisedoit donc être muni de déflecteurs les plusenveloppants possible, pour canaliser effi-cacement le flux de particules (morceauxd'écorce, graviers) vers le dispositif deconvoyage. L’utilisateur doit le plus sou-

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

(1) Cf. : Les maladies professionnelles. Guide d’accèsaux tableaux du Régime général et du Régime agricolede la Sécurité sociale. Paris, INRS/MSA, 2000, ED 835,2000, 340 p. (également consultable sur le site Web del’INRS : www.inrs.fr) (ndlr).

vent compléter le déflecteur solidaire dubras écorceur par un second de dimen-sions largement supérieures et fixé le plusprès possible du dispositif de convoyage,pour canaliser en particulier les projec-tions rebondissant sur les parties fixes : lesconcepteurs devraient mieux prendre encompte ce problème pratique.

3. Conditions d’utilisation de machines en service

L'objet de ce chapitre n'est pas commedéjà indiqué dans l'introduction, de rédi-ger un cahier des charges, mais de donnerdes conseils, formuler des recommanda-tions, voire dégager des voies de solutionspermettant d'améliorer le niveau de sécu-rité des machines en service. Il devrait per-mettre aux utilisateurs, par comparaison,de vérifier, compte tenu des propositionsfaites et de l'état de leurs machines, si cesdernières nécessitent ou non des modifi-cations.

3.1. Caractéristiques généralesdes protecteurs

Chaque protecteur doit satisfaire auxprescriptions suivantes, quel que soit l'élé-ment mobile protégé :

� être robuste et adapté aux conditionsd'utilisation,

� ne pas occasionner de risques supplé-mentaires,

� ne pas être facilement démontable,� être situé à une distance suffisante de

la zone dangereuse,� permettre de repérer parfaitement la

zone dangereuse,� ne pas limiter plus que nécessaire l'ob-

servation du cycle de travail,� permettre les interventions indispen-

sables d'entretien.

3.2. Protection

3.2.1. Les éléments mobiles de transmission

On entend par éléments mobiles detransmission, tous les éléments mobilesdes mécanismes qui ont comme seulesfonctions la transmission ou la transforma-tion du mouvement. L'accès à ces élé-ments mobiles peut générer des risquesd'accident par coincement, écrasement,cisaillement, etc. Il doit donc être interdit

ou réduit au maximum en fonction de ceque l'état de la technique et du coût per-mettent de faire aujourd'hui, au moyen deprotecteurs par exemple.

Ces protecteurs peuvent être fixes, c'est-à-dire que leur démontage ne peut sefaire qu'à l'aide d'un outil ou d'une clé.Cette conception de carter n'est à retenirque si les interventions impliquant ladépose des carters sont peu fréquentes.Dans le cas contraire, les protecteurs sontmobiles et demeurent donc fixés sur lamachine ; ils sont alors équipés de ver-rouillages électriques, voire d'interver-rouillages [7].

Quand les protecteurs sont réalisés entôle et forment une boîte percée d'un troupour le passage de l'arbre récepteur etd'une lumière pour celui de l'axe moteur,il est nécessaire de ménager d'autres ori-fices pour assurer une libre circulation del'air ventilé par les poulies et les courroiesqui, sinon, s'échauffent, s'allongent et glis-sent sur les poulies qui patinent. Quelleque soit la solution retenue : perçage detrous, utilisation d'un grillage ou de métaldéployé pour la réalisation de l'un descôtés du protecteur, l'accès par ces orificesaux pignons-chaînes, poulies, courroies,engrenages... ne doit pas être possible,même avec un doigt. Le tableau 4 de lanorme NF EN 294 [5] fixe à ce sujet lesdistances de sécurité qu'il convient de res-pecter. Lors de l'acquisition d'une machi-ne neuve, le cahier des charges devraitpréciser cette prescription. Pour lesmachines d'occasion, lors de la mise enplace et avant la mise en service, le repre-neur devrait tenir compte des précisionsfournies par cette norme.

Enfin, il serait vivement souhaitable,tant sur les machines neuves que sur lesmachines en service, de rendre imper-dables les dispositifs de fixation des car-ters, cela bien évidemment pour éviterqu'ils ne soient pas égarés - et le carternon remonté - mais aussi pour faciliterleur remise en place. Une solution simpleconsiste par exemple à enfiler sur les vispassant au travers du protecteur unanneau élastique du type self-locking et sinécessaire, de le loger dans un évidement(lamage par exemple) pour éviter unesurépaisseur.

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3.2.2. Les dispositifs de mécanisation

Toute possibilité de coincement, decisaillement doit être éliminée sur les élé-ments de transfert, les éjecteurs, les lignesde convoyage des grumes ou des écorces,réalisés au moyen de chaînes à taquets, detapis, de train de rouleaux cylindriqueslisses ou crantés ou bien en forme de dia-bolo (fig. 13). En particulier, tous lespoints rentrants, dont l'un des plus carac-téristiques est constitué par une chaîne aumoment où elle s'enroule sur son pignon,doivent être rendus inaccessibles parconstruction ou dûment protégés, pourinterdire cet accès pendant le fonctionne-ment normal de l'installation.

3.3. La machine

Bien que les deux types d'écorceuses, àfraise ou à rotor, diffèrent technologique-ment et ne travaillent pas de la mêmemanière, la mise en place d'une enceintede protection englobant non seulement lamachine mais aussi les dispositifs de méca-nisation indissociables, ainsi qu'une partiede la ligne d'amenage et d'évacuation desgrumes, convient pour éviter l'accès à tousles éléments en mouvement. Quant àl'opérateur, dès l'instant où il conduit l'ins-tallation, il doit être placé dans une cabine

tien et le nettoyage ne devrait pas excéder150 mm (valeur conseillée) ;

� pour éviter tout risque de coincementou d'écrasement d'un opérateur entre unélément mobile et les éléments de protec-tion, un espace libre d'au moins 600 mmdoit être ménagé (selon NF E 61-120) [6].

Les protecteurs doivent être constituésde panneaux rigides construits avec dugrillage, du métal déployé, du treillis oudes barreaux verticaux soudés sur descadres. Leur structure ne doit pas en faci-liter l'escalade. La distance d'implantationpar rapport à la zone à protéger en fonc-tion de la forme et de la dimension desorifices (mailles du treillis) par exempledoit tenir compte des prescriptions fixéespar la norme NF EN 294 [5].

Dans le cas des écorceuses à fraise mon-tée sur un bras mobile en translation, il estsouvent possible de combiner les deuxfonctions protection et canalisation desdéchets en vissant solidement des déflec-teurs (tôle d'acier par exemple) sur l'en-ceinte dans la zone balayée par la fraise.Pour ce type de machine, l'enceinte peutêtre constituée d'un bâtiment indépendantn'enfermant que cette installation (fig. 16).L'opérateur étant situé dans une cabine, cetype d'implantation permet de lutter glo-balement contre toutes les nuisancespropres à l'écorceuse à fraise.

située hors zone dangereuse et regroupanttous les organes de commande.

Dans le cas des écorceuses à fraise, l'en-ceinte interdira l'accès direct au bras porte-fraise sur toute sa course, au dispositifassurant la rotation et la translation de lagrume (fig. 14). Si ce dernier mouvementest assuré par un chariot guidé sur desrails, toute la trajectoire doit être inacces-sible, y compris les butoirs d'extrémité devoie, qui doivent être parfaitement aptes àarrêter toute course intempestive du cha-riot quelle que soit sa vitesse. Pour lesécorceuses à rotor ou annulaires (fig. 15),l'enceinte de protection doit inclure l'en-semble constitué par la machine, les dis-positifs de pressage et de centrage, s'ilssont dissociés, ainsi qu'une portion de laligne de convoyage des grumes, voire latotalité si elle n'est pas protégée parailleurs.

3.3.1. L'enceinte de protection

Pour remplir pleinement son rôle, l'en-ceinte doit répondre au moins aux condi-tions suivantes :

� la clôture ou la barrière interdisant l'ac-cès aux zones dangereuses doit avoir unehauteur minimale de 1400 mm (valeurretenue par la norme NF E 61-120 [6]) ;

� la garde au sol nécessaire pour l'entre-

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

Fig. 13. Exemple de protectiond'un train de rouleaux en formede diabolos crantés, qui évite de plus le basculement d'un billon- Example of protection of a set of rollers inthe form of a bull wheel and buggy system,which also prevents the bark falling off theconveyor

Fig. 14. Exemple d’enceinte englobant une ligne d’écorçage à fraise� Tronçonneuse - � Cabine de commande de l’installation

� Berceau supportant la grume - � Écorceuse à fraise mobile� Enceinte de protection

- Example of a protective enclosure surrounding a rosser debarking line

Culéessciures Écorces

1

2

3 4 5

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Fig. 15. Exemple d’enceinteenglobant une ligned’écorçage à rotor

� Tronçonneuse� Cabine de commande de l’installation� Enceinte de protection� Écorceuse à rotor� Mesurage� Casiers de tri- Example of an enclosure surrounding a rotor debarking line1-Crosscut saw; 2-Control cab; 3-Protective enclosure 4-Rotor debarker; 5-Measurement; 6-Sorting bins

Fig. 16. Exemple d'implantation d'écorceuse à fraise dans un bâtiment spécifique

(d'après Sté HAWA)� Ecorceuse à fraise

� Isolation thermique et acoustique� Eclairage d'appoint

� Fosse avec trémie et évacuation des écorces� Cabine de commande

� Tapis d'évacuation des écorces- Example of the installation of a rosserhead debarker

in a specific building

Culéessciures

Écorces

26 5 4 3

1

1 2 3 5

6

4

�� Les éléments de protection doivent :� répondre à la nécessité de démontage

et remontage rapides pour permettre desinterventions lourdes, par exemple le rem-placement de machines ou de piècesimportantes. Ces opérations doiventnécessiter l'emploi d'outils ;

� présenter une capacité d'adaptation àune évolution toujours possible, perma-nente ou temporaire, du site. Pour cela,une conception modulaire est souhaitable.

�� Les armoires de commande et de puis-sance doivent être situées hors de l’en-ceinte de protection. Toutefois si, dûmentfermées à clef, elles ne présentent aucunrisque sur le plan mécanique et si leursdimensions le permettent, elles peuventêtre utilisées comme un élément de pro-tection intégré à l'enceinte.

�� L'enceinte en elle-même doit êtredépourvue de parties saillantes, d'anglesvifs, d'arêtes tranchantes ou rugueusesnotamment ; son mode de fixation au soldoit être conçu de telle manière qu'enaucun cas, des éléments dépassant dansles zones de passage puissent engendrerdes risques de chutes d'opérateurs.

�� Au niveau des zones d’entrée et desortie des grumes de l'enceinte qui nepourraient pas être rendues inaccessibles,il convient de placer des panneaux d'aver-tissement indiquant que l'accès est interditaux personnes non autorisées.

�� L'ouverture aménagée pour le passagedes bois ne doit en aucun cas être utiliséepour le passage des personnes.

�� Enfin, l'enceinte de protection doit êtremunie d'au moins un portillon d'accès àl'intérieur du site, répondant aux critèressuivants :

� être doté d'un dispositif d'interver-rouillage choisi conformément à la normeNF EN 1088 [7] ; en conséquence, sonouverture ne doit être possible que si tousles éléments mobiles situés dans l'encein-te sont effectivement à l'arrêt (fig. 17, pagesuivante) ;

� être stable en position ouverte, de tellemanière que sa fermeture nécessite uneaction volontaire ;

� sa fermeture n'engendre aucune remi-se en marche mais simplement autorisecette action en utilisant l'organe de com-mande approprié.

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Pour les écorceuses à rotor (ou annu-laires), l'interdiction d'accès aux élémentsmobiles fixés à l'écorceuse ainsi qu'auxoutils, peut être assurée par une protection« rapprochée » (figs. 18 et 19) et non pluspar une enceinte englobant la quasi totali-té de l'installation, en particulier si lestransferts sont protégés par ailleurs.

La machine peut, en effet, être encoffréeavec ses éléments de pressage-centrage.L'encoffrement peut être réalisé par despanneaux modulaires constitués degrillages en métal déployé, repris sur descadres rigides ou mieux, par des pan-neaux pleins constitués de matériaux iso-lants aptes à réduire le bruit à la source.Dans les deux cas, suivant les besoinsd'accès à la machine, au moins une porteinterverrouillée doit être mise en place.L'entrée et la sortie des grumes doiventêtre aussi réduites que possible afin d'em-pêcher tout accès direct aux élémentsmobiles.

3.3.2. La cabine et le poste de commande

Dès l'instant où la ligne d'écorçagenécessite un opérateur, ce dernier devraitêtre installé à l'intérieur d'une cabine, ausein de laquelle le pupitre regroupant tousles organes de commande nécessaires aufonctionnement normal de l'installation estimplanté.

Cette cabine, pour assurer pleinementsa fonction protectrice, doit répondre auxprincipaux critères ci-après :

�� Le poste de travail étant implanté dansune zone permettant une excellente visi-bilité de la ligne d'écorçage, la cabine nedoit surtout pas réduire cette visibilité : elledoit donc être largement vitrée. Si l'écor-ceuse n'est pas située à l'intérieur d'unbâtiment, il est nécessaire de mettre enplace des pare-soleil pour éviter toutrisque de reflets, d'éblouissements tou-jours gênants et susceptibles d'occultermomentanément une partie de la ligned'écorçage.

�� L'ensemble des panneaux, y comprisles surfaces vitrées, doit être constitué, fixéet assemblé de manière à réaliser unecabine permettant de lutter efficacementcontre le bruit (fig. 20). Pour cela, il estnécessaire qu'elle soit bien ventilée aumoyen de chicanes anti-bruit, pour éviterl'ouverture de la porte. En ce qui concer-ne les écorceuses à fraise, si la cabine estimplantée à proximité du bras porte-fraisepour assurer une bonne visibilité, les sur-faces vitrées doivent être protégées contre

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

Fig. 18. Exemple de protection « rapprochée » d'une écorceuse à rotor ou annulaire semi-enterrée

- Example of a “cage-type guarding system” of a semi-embedded rotor or ring-type debarker

Fig. 17. Porte interverrouillée

permettant l'accès à l'intérieur

du site protégé, une fois les éléments

mobiles arrêtés (Cliché Sté SEGEM)- Interlocked door allowing

access to the interior of the pro-tected site once the moving parts

have stopped

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tout risque de projection, notamment decailloux incrustés dans l'écorce, ou réali-sées dans des matériaux prévus pour résis-ter à ce type de contrainte : par exemples,verre feuilleté ou polycarbonate.

Si la cabine est en élévation, la platefor-me sur laquelle elle est fixée doit êtredotée de garde-corps tenant compte desprescriptions fixées par la norme NF EN15014122-3 [1] ; en particulier, leur hauteurne doit pas être inférieure à 1 100 mm.L'accès à la plateforme doit être assuré parun escalier, un second peut desserviréventuellement l'intérieur de la zone pro-tégée. Dans tous les cas, la largeur de l'es-calier est au moins égale au minimumobligatoire pour les allées de circulation,donc 80 cm, comme cela a déjà été indi-qué. Par ailleurs les normes NF EN15014122-1 [8] et NF P 01-012 [9] indiquentles paramètres auxquels les escaliers doivent satisfaire (notamment angle d'inclinaison, hauteur de rampe). Quant àla nature du matériau constituant lesmarches, pour des machines souventimplantées à l'extérieur ou nécessitant sim-plement des déplacements de l'opérateurentre l'extérieur et la cabine de com-mande, il est vivement conseillé de réali-ser les marches en caillebotis pour limiterau maximum les risques de glissades, dechutes.

�� Enfin, la cabine doit être spacieuse etdotée d'un siège ou d'un tabouret permet-tant une posture assis-debout si la formedu pupitre n'a pas été prévue pour le pas-sage des genoux en position assise. Leconfort de l'opérateur est aussi un facteurcontribuant à l'amélioration de sa sécurité.

3.4. Organes de service

3.4.1. Signalisation

Les organes de service sont tous les élé-ments utiles à l'opérateur pour communi-quer des ordres à la machine ou éventuel-lement pour en recevoir des informations.Il s'agit le plus généralement de boutons-poussoirs, leviers, pédales, volant,cadrans, compteurs, etc.

Les organes de service, dont la fonctionn'apparaît pas de manière évidente, doiventêtre identifiés au moyen de pictogrammesnormalisés, solution préférentielle, ou enclair en français. Les indications doiventêtre inscrites de manière indélébile.

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

Fig. 19. Exemple de protection « rapprochée » d'une écorceuse à rotor ou annulaire en élévation (d'après [16])-Example of a “cage-type guarding system” of an elevated rotor or ring-type debarker (according to [16])

Détailtoiture

Détail anglepartie basse

6

5

4

3

2

1

Fig. 20. Exemple de cabine de commande insonorisée comportant trois façades mixtes, allège pleine et châssis vitré fixe ; une façade retour et porte (d'après Sté LANGLOIS-SOBRETI)� Porte double peau ; � Entrée d’air puisée dans une gaine, compatibleavec l’isolement(air pris à l’extérieur) ;� Allège pleine en panneaux absorbants ; � Vitrage ;� Panneaux absorbants, toiture ; � Sortie d’air - silencieux- Example of a soundproof control cab comprising three mixed walls, breast wall and fixed glazedsash; rear wall and door (from the company LANGLOIS-SOBRETI)1-Double-skin door; 2-Make-up air inlet drawn from a duct compatible with the insulation (air takenfrom the exterior); 3-Breast wall made of absorbent panels; 4 –Glazed panel; 5 –Absorbent panels,roof; 6-Air outlet - silencer

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Si nécessaire, lors d'opérations d'entre-tien ou de réparations, il convient de tenircompte des règles suivantes pour implan-ter des organes de service :

� les placer hors zones dangereuses,� les choisir pour limiter au maximum

les manœuvres non intentionnelles, parexemple, boutons à touches noyées.

� les disposer de façon à permettre unemanœuvre sûre, rapide et sans équivoque.

Pour atteindre ce dernier objectif, choi-sir et positionner notamment les organesde service pour que leur sens demanoeuvre soit le plus intuitif possible parrapport à l'effet obtenu. En plus, il estnécessaire de respecter les sens demanœuvre conventionnels. Par exemple :la rotation dans le sens horaire d'un volantdevrait générer, soit un déplacement de lagauche vers la droite, soit du bas vers lehaut.

Si cette disposition est applicable auxmachines neuves, elle peut être moduléeau cas où son application remettrait encause la conception même de la machineen service.

En ce qui concerne les couleurs desprincipales fonctions d'une machine,celles à choisir de préférence sont les sui-vantes :

� blanc : mise en marche/mise sous ten-sion,

� noir : arrêt/mise hors tension,� rouge : arrêt d'urgence,� jaune : suppression de conditions

anormales.

Pour les voyants et signaux lumineux,les couleurs à retenir sont :

� vert : normal,� jaune : anomalie/condition critique,� rouge : danger.

Ces voyants, comme tout moyen designalisation équipant une machine ouson pupitre de commande, doivent êtreparfaitement entretenus et nettoyés régu-lièrement.

3.4.2. Mise en marche

Exiger une action volontaire de l'opéra-teur, pour obtenir la mise en marche d'unemachine en ayant agi sur un organe deservice prévu à cet effet, est l'un des prin-cipes fondamentaux de prévention. Lenon-respect de ce principe est à l'originede nombreux accidents qui ont principa-lement pour cause la remise en marcheinopinée d'une machine lors du rétablisse-ment de l'alimentation électrique aprèsune coupure accidentelle.

Pour atteindre cet objectif, il y a donclieu d'équiper les machines qui seraientdépourvues d'un dispositif à « manque detension » de composants à impulsion soit :

� à un contacteur auto-alimenté,� à un relais ou à un dispositif électronique

assurant la fonction d'auto-alimentation.

Dans le même esprit, toute manœuvred'un dispositif ou d'un organe de serviceautre que celui normalement prévu pourcommander la mise en marche à partir deséléments suivants doit être impérative-ment interdite :

� protecteur,� sélecteur,� bouton d'arrêt (lors de son déblocage),� dispositif de protection contre les sur-

intensités, surcharges (au réarmement).

3.4.3. Arrêt

Les écorceuses doivent être équipéesd'un dispositif de commande d'arrêt géné-ral. Cette exigence implique la coupure del'alimentation en énergie sur les action-neurs dans des conditions sûres, c'est-à-dire garantissant que la machine ne peutpas se remettre en marche de façon intem-pestive.

Quelle que soit la nature de l'organe decommande d'arrêt, l'ordre d'arrêt doit êtreprioritaire sur celui de mise en marche.

3.4.4. Dispositifs de séparation

L'obligation d'équiper toute machine detels dispositifs vise à donner à l'utilisateurla possibilité de la séparer de sa (ses) sour-ce(s) d'alimentation en énergie(s) avant deprocéder à des interventions telles quemaintenance, entretien, réparation, vérifi-cation, etc. Ces dispositifs de séparationdoivent, par ailleurs, être équipés pourpermettre la dissipation des énergies accu-mulées et être verrouillables, par exempleau moyen d'un cadenas.

En ce qui concerne l'énergie électrique,la séparation peut être assurée par :

� un sectionneur à commande manuelle,� un sectionneur équipé de contacts de

précoupure,� un interrupteur sectionneur,� un disjoncteur possédant la fonction

de sectionnement.

A noter qu'un sectionneur à commande manuellene doit en aucun cas être manœuvré en charge.

4. Équipement électrique

Les écorceuses à rotor ou annulaires ouà fraise neuves commercialisées aujour-d'hui sont obligatoirement munies des élé-ments assurant notamment les fonctionssuivantes :

�� Séparation omnipolaire et verrouillablepermettant d'isoler la machine de sa (ses)source(s) d'énergie ;

�� Protection de toutes les pièces soustension contre les contacts directs ;

�� Protection contre tout risque résultantd'éventuelles surintensités (courts circuitset surcharges) ;

�� Interdiction de redémarrage intempes-tif après coupure et rétablissement de l'ali-mentation électrique ;

�� Commande de mise en marche dumoteur ;

�� Commande d'arrêt à chaque poste detravail (dès que nécessaire) ;

�� Affranchissement des risques decontacts directs ou de marche intempesti-ve de tout ou partie de la machine en casde défauts d'isolement. Un transformateurà enroulements séparés d'alimentation descircuits de commande, protégé et installécomme représenté sur la figure 21, est leplus souvent utilisé ;

�� Interconnexion de toutes les masses àla borne générale de mise à la terre. Elledoit être effectuée en parallèle au conduc-teur de protection (de couleur jaune-vert)et non en série. La prise de terre du bâti-ment doit être réalisée suivant la normeNF C 15-100 [2]. Sa valeur doit être com-patible avec le seuil des dispositifs exis-tants. Dans le cas où des difficultés tech-niques ou économiques empêchent deréaliser une prise de terre efficace, ou siune incertitude existe quant à sa valeur, ilest possible, et dans certains cas obligatoi-re, de mettre en place des dispositifs diffé-rentiels à haute sensibilité (inférieure à30 mA). Dans les installations fixes, cettesolution doit rester exceptionnelle ;

�� Si l'installation est dotée d'un automa-te programmable standard (c’est à direnon dédié à la sécurité), les fonctions desécurité directes, notamment l'arrêt géné-ral, l'interverrouillage de la porte d'accèsou du protecteur ne peuvent pas être trai-

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

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tées par la seule logique programmable dela machine. Elles doivent l'être impérative-ment par des circuits logiques figés réali-sés de préférence en technologie câblée :à relais (fig. 22).

Ces systèmes à processeur doivent enoutre être protégés des perturbations et desparasites électriques industriels parconstruction [11] et résister aux contraintesd'environnement climatiques [12, 13] etmécaniques [14], afin d'éviter tout mouve-ment indésiré et intempestif d'élément del'installation. On imagine facilement lesconséquences de tels mouvements ou desoudaines modifications de séquence. Ilconvient donc, lors de l'acquisition de telssystèmes, d'obtenir de la part du construc-teur la garantie que les mesures techniquesont été prises pour remédier à ces dysfonc-tionnements. Pour les installations en servi-ce, il est possible de mettre en place desfiltres adaptés en tête de l'alimentation élec-trique de l'appareil à protéger.

�� Autorisation d'ouverture de la (des)porte(s) d'accès à l'intérieur de l'enceinteou de l'encoffrement de la machine quandles outils sont effectivement à l'arrêt, cequi nécessite :

� un contrôle de leur position en ferme-ture ;

� un dispositif de détection de vitessenulle à deux canaux autocontrôlés véri-fiant l’arrêt de l'arbre. Il est utilisé pourcommander la manœuvre d'un verrouélectromagnétique de sécurité, qui n'auto-rise l'ouverture de cette porte qu'aprèsarrêt effectif des outils ;

� en annexe, le schéma et sa nomencla-ture illustrent l’interverrouillage du fonc-tionnement de la machine et de la ported’accès à la zone dangereuse au moyend’un tel composant. Le schéma est issu dela fiche pratique INRS ED 39 (cf. annexeet bibliographie). Cet interverrouillageremplace celui anciennement réalisé aumoyen de 2 relais temporisés et d’uncontrôleur de discordance détectantl’éventuelle différence d’information don-née par chacun d’eux et qui condamnaitl’ouverture de la porte dès que cette diffé-rence dépassait un seuil ne garantissantplus des conditions de travail en sécurité.

Dans tous les cas, il est obligatoire defaire vérifier tous les ans, par un organis-me agréé ou une personne compétente enla matière, les installations électriques d'unétablissement et des machines. Le rapportqui accompagne nécessairement ces véri-fications est le meilleur outil dont puissedisposer l'entreprise pour connaître l'état

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

Fig. 21. Mise à la masse de l'une des polarités du transformateur alimentant un circuit de commande (défaut créé intentionnellement) (d’après ED 581)les défauts accidentels affectant cette polarité (1) n'introduisent aucuneanomalie. Les défauts affectant l'autre polarité (2) provoquent la coupure ducircuit (fusion de f1) dès que l'on actionne la commande de démarrage ducycle. En aucun cas, on n'observera un fonctionnement intempestif.- Grounding of one of the polarities of a transformer supplying a control circuit (fault created intentionally) (according to ED 581)

1

2Barette

BM1 R1

f1

R1 R2 R3

BM3m1

m2

R3

BM2 BA3R2AU

Fig. 22. Principe de traitement des fonctions de sécurité hors automate programmable (d'après ND 1728)

Dispositifde

sécurité

Électroniqueprogrammablede commande

Circuit logique« figé » à

sécurité positiveActionneur

de ses installations électriques et notam-ment, la mise à la terre des machines quien font partie. La suite logique à donner àce rapport est de traiter les observations.

5. Niveau sonore

Parmi les possibilités habituellementrecensées pour lutter contre le bruit, nouspouvons retenir les voies de solutions sui-vantes applicables au bruit émis par lesécorceuses.

5.1. Réduction à la source

Solution préférentielle, elle consistenotamment à :

� remplir les corps creux du bâti dematériaux acoustiques tels que : moussepolyuréthanne à pores ouverts ignifugée,laine minérale, etc.,

� mettre des joints sur les carters, lesportes équipant la machine,

� utiliser des matériaux dont les qualitéspermettent de lutter contre la propagationdu bruit (matériaux feuilletés, etc.),

� capoter les moteurs électriques.

> > >

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5.2. Suspension antivibratile

Elle limite la propagation du bruit par lesol, pour les machines. Il convient de s'en-tourer d'avis compétents pour définir lesbonnes solutions compte tenu des masseset des énergies mises en jeu.

5.3. Ecrans

Modifiant la directivité du bruit, lesécrans permettent de réduire le niveau debruit dans une zone limitée à leur voisina-ge immédiat. Leurs performances dépen-dent des caractéristiques acoustiques dulocal et sont la plupart du temps infé-rieures à 5 dB(A).

5.4. Traitement acoustique antiréverbérant des locaux

Si, dans le cadre de la construction oude l'aménagement d'un atelier, lesmachines et appareils sont susceptibles desoumettre les travailleurs à un niveau d'ex-position sonore quotidienne supérieur à85 dB(A), la réverbération du local ne doitpas augmenter ce niveau de plus de3 dB(A). Dans le cas contraire, le local doitrecevoir une correction acoustique, dontles performances sont fixées par la régle-mentation.

5.5. Eloignement des machines

La contribution d'une machine donnéeau bruit reçu par un travailleur décroîtquand la distance augmente. Cettedécroissance dépend de la géométrie dulocal et de ses caractéristiques acoustiques.A titre d'exemple, pour un grand localvide (supérieur à 4 600 m2), elle peut pas-ser de 2 dB(A) par doublement de distan-ce pour un local non traité acoustique-ment, à 4 dB(A) par doublement de dis-tance pour un local traité. Il y a donc lieud'en tenir compte lors de toute nouvelleimplantation de machine.

5.6. Protection individuelle

Le port d’équipements de protectionindividuelle (EPI) contre le bruit ne devraitconstituer qu'un palliatif. Elle est obligatoi-re dès que :

LEX.d > 90 dB(A)

et : Lpc > 140 dB.

5.7. Réduction du temps d'exposition

Le niveau d'exposition sonore quoti-dienne LEX.d correspond au niveau d'éner-gie sonore reçue par le travailleur pendantune durée d, donc à une dose, produit dubruit par la durée d'exposition. Il est doncpossible de réduire l'exposition sonore enréduisant le temps d'exposition, maiscompte tenu de la présence de loga-rithmes dans la formulation mathématiquede l'exposition, les correspondances nesont pas immédiates. Le tableau ci-des-sous présente quatre configurations, quicorrespondent toutes à un niveau d'expo-sition sonore quotidienne de 90 dB(A),mais à des durées d'exposition et deniveau du bruit différents. Par exemple, untravailleur peut être soumis à un niveau debruit de 96 dB(A) pendant 2 heures parjour, sans dépasser la limite réglementaired'exposition sonore quotidienne de90 dB(A).

Le niveau sonore du poste de travailpeut être aussi abaissé grâce à :

� un bon entretien préventif du matériel,(roulement, graissage,...),

� une utilisation d'outils bien préparés,� un équilibrage soigneux des pièces en

rotation,� une bonne tension des éléments de

transmission (éviter les courroies qui sif-flent),

� la pose de silencieux sur les échappe-ments d'air comprimé,

� le remplacement chaque fois que pos-sible des pignonneries métalliques par desorganes en matériaux synthétiques(Rilsan®, Nylon®, Nylatron®...),

� la mise en place hors atelier dessources réputées pour leur bruit (com-presseur, aspirateur...).

Il est recommandé d'inclure une « clause bruit »dans le cahier des charges de l'acheteur d'unemachine neuve, précisant que la notice d'instructionlivrée avec la machine comprendra bien les niveauxde bruit émis par la machine.

6. Conseils

Il n'est pas inutile de rappeler l'impor-tance que revêt la lecture de la noticed'instruction fournie obligatoirement avecchaque machine neuve. Dans le cas d'unemachine d'occasion qui en serait dépour-vue, il est vivement conseillé de tenircompte des remarques suivantes, même sil'utilisateur est le plus souvent une per-sonne qualifiée, car la maîtrise des risquesprofessionnels ne dépend pas exclusive-ment de la compétence.

6.1. Poste de travail

�� Laisser les protecteurs en place et lesutiliser.

�� Tenir propres et dégagés les abords dela machine. Le nettoyage est capital, tantsur le plan humain que sur le plan maté-riel.

�� Eclairer correctement le poste de tra-vail (voir § 2.3.3).

�� Ne pas porter de vêtements flottants.

�� Supprimer chaque fois que possible lesoutils de service, en remplaçant les vis,écrous, boulons par des poignéesindexables ou fixes, des boutons, des clésviolon et les rendre imperdables, c'est-à-diresolidaires de la pièce qu'ils maintiennent.

�� Prévoir sur la machine un système derangement, facile d'accès, des outils quin'ont pas pu être supprimés.

�� S'équiper d'EPI (équipements de pro-tection individuelle) chaque fois quenécessaire : bouchons d'oreille, casqueanti-bruit, chaussures de sécurité, gantslors des changements d'outils... L’INRSpublie des guides destinés à faciliter leschoix des utilisateurs.

�� Pour les écorceuses à rotor ou annu-laires, mettre en place, si ça ne l'est déjàpar construction, un panneau clairementvisible indiquant la longueur minimale desbillons admissibles. Si le poste de tron-

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

Niveau de pression Durée acoustique [dB(A)] d'exposition [h]

90 8

93 4

96 2

99 1

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çonnage est distinct de celui d'écorçage,mettre un second panneau rappelant cettevaleur minimale.

�� Equiper les cellules photoélectriquesdes écorceuses à rotor ou annulaires debuses de soufflage d'air comprimé pourles nettoyer par intermittence (parexemple tous les 10 billons), afin d'élimi-ner toute intervention manuelle à proximi-té de la zone dangereuse et d'éviter aumaximum tout risque de dysfonctionne-ment de la machine.

�� Placer, au niveau des transferts, desdispositifs anti-basculement des billons,notamment aux changements de directionà 90°.

6.2. Outil et montage

�� Signaler à l'affûteur, lors du change-ment d'outil, tout problème rencontrépour lui faciliter la tâche et pour qu'il cor-rige le défaut constaté voire mette au rebutl'outil en cause.

�� Changer régulièrement les outils, avantque l'écorçage ne soit de mauvaise quali-té. La remise en état sera plus facile et lesvariations de production, par baisse de lavitesse d'amenage, réduites au minimum.

�� Utiliser les outils de service fournisavec la machine et surtout pas de rallongeou de marteau pour serrer les vis.

�� Vérifier que les lames sont bien affû-tées et de même masse avant leurs misesen place.

�� Remplacer les vis de blocage présen-tant des têtes matées ou déformées.

�� Nettoyer les rainures du porte-outils.

6.3. Utilisation de la machine

�� Supprimer les gros nœuds tropsaillants ainsi que les départs de petitesbranches parfois oubliées au façonnage enforêt et qui peuvent engendrer un mauvaisécorçage, des risques de coincement, debasculement voire de chute des billons surles lignes de transferts. Pour les écorceusesà rotor ou annulaires, un gros nœud malarasé sur un billon peut présenter à ceniveau un diamètre incompatible avec lacapacité maximale de la machine et entraî-ner des risques d'accidents lors des inter-ventions de dégagement. Il convient doncde les éliminer.

�� De la même manière, il est préférablede réduire la patte des grumes. Cette opé-ration facilite en particulier leur convoya-ge, ainsi que celui des dosses en scierie,élimine le problème de la variation de dia-mètre et diminue le temps de mise aurond en déroulage. Si les grumes ne sontpas « dépattées », il convient de se méfierde l'augmentation du diamètre et, dans ledoute, il faut contrôler cette cote avantl'engagement du bois dans l'écorceuse.

�� Redresser au maximum par billonnageles grumes mal conformées, courbesnotamment, avant de les écorcer, quel quesoit le type d'écorceuse.

�� En ce qui concerne les écorceuses àrotor ou annulaires, il est impératif de res-pecter l'intervalle entre deux billons, fixépar construction, pour garantir un fonc-tionnement normal de la machine et enparticulier, un passage efficace. Quand parnécessité technique, changement d'essen-ce écorcée en particulier, il faut modifier lapression sur les couteaux écorceurs, nepas omettre de modifier celle des pres-seurs pour éviter toute mise en rotation dela grume.

6.4. Entretien

�� Le nettoyage est capital. Il est impératifde maintenir les machines et l'atelierpropres.

�� Un entretien régulier de tous lesorganes vitaux mécaniques, électriques,pneumatiques, hydrauliques, prolonge ladurée de vie de la machine, assure lemaintien de ses performances et constitueun facteur important de sécurité.

�� Tenir compte de la périodicité desopérations de graissage et de lubrificationprescrites par les constructeurs. Remplacerles filtres (clé de voûte de tout circuithydraulique). Utiliser pour cela les pro-duits conseillés ou de stricts équivalents.

�� Avant toute opération de maintenanceou d'entretien, consigner la machine (sec-tionneur verrouillé sur 0), le signalerchaque fois que nécessaire par une pan-carte, en particulier quand plusieurs opé-rateurs sont utilisateurs de cette machine.Purger le circuit d'air comprimé et éven-tuellement pour les machines concernées,isoler ou décharger les accumulateurshydrauliques (équipant notamment lesécorceuses à rotor ou annulaires) et mettreà la bâche le circuit. Si les presseurs doi-vent être maintenus écartés ou en position

haute, suivre les consignes prévues par leconstructeur : pose de broches ou desangles adaptées et légèrement tendues àleur mise en place.

�� Pour les interventions sur les circuitsde commande, dans le cas de méconnais-sance dans ce domaine, ne pas hésiter àfaire appel à un spécialiste compétent.

�� Changer les deux roulements d'unarbre, même si un seul est défectueux.

�� Remplacer toutes les courroies d'unetransmission et non seule la courroie dété-riorée ou cassée. Ne pas oublier de corri-ger la tension après quelques heures defonctionnement.

�� Remettre impérativement en place lesprotecteurs fixes, après une opérationayant nécessité leur(s) dépose(s).

�� Vérifier périodiquement le bon fonc-tionnement des verrouillages ou des inter-verrouillages, les remettre impérativementen état si nécessaire.

�� Surveiller périodiquement (une foispar mois, par exemple) le ou les câbles del'installation, les retendre si nécessaire etles changer au premier toron qui s'effi-loche. La correction de tension est obliga-toire après quelques jours d'utilisationd'un câble neuf.

�� Veiller après chaque opération d'entre-tien ou de réparation à ce que tous lesoutils soient bien récupérés avant de quit-ter la zone d'intervention (machine, chaî-ne d'amenage, transfert...).

�� Un entretien quotidien, des réglagesminutieux, des prouesses au niveau del'affûtage ne pourront avoir de résultatstangibles que si la machine et son envi-ronnement répondent à des conditionsd'installation, d'utilisation correctes et quesi la formation du personnel est bien assu-rée, mise à jour pour une application opti-male des nouvelles technologies.

Annexe : voir p. suivante

> > >

91

Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 186, 1er trimestre 2002

A N N E X E�

EXTRAIT DE LA FICHE PRATIQUE ED 39 (INRS)Schéma électrique d’interverrouillage d’un protecteur mobile avec un verrou électromagnétique

(moteur à démarrage direct)

1 Sélectionneur porte-fusible avec contact de précoupure.2 Bornier de terre.3 Fusibles de protection du circuit primaire du transformateur.4 Transformateur à enroulements séparés.5 Fusible de protection du circuit de commande.6 Barrette.7 Contact associé au relais thermique (TH).8 Bouton d'arrêt type coup de poing.9 Interrupteur de position à manœuvre positive d'ouverture associé au protecteur mobile à interverrouiller.10 Interrupteur de position à manœuvre positive d'ouverture associé au verrou (détection de la position du pène).11 Bouton poussoir arrêt moteur.12 Bouton poussoir de mise en marche moteur.13 Détecteur de vitesse nulle à deux canaux autocontrôlés.14 Commutateur de mise sous tension de l'électro aimant d'interverrouillage.15 Moteur.16 Voyant de mise sous tension moteur.17 Bobine du contacteur de puissance du moteur (KM).18 Bobine de l'électroaimant d'interverrouillage du protecteur.19 Voyant indiquant la vitesse nulle (machine sous tension).

2

1

3

4

5

7

8

9

10

6

15 16 17 18 19

14

11

12 13-TR

Pe

L1Terre

UVW

L2 L3

M

3

0 1

-KM

-KM

-KM

-TH

-th

-Bpm

-Bpa

W A2

A1

VU

Vers ledétecteurde vitesse

nulle

Détecteurde vitesse

nulle(analogique)

Venant du moteur

E AE A

Autre E/A si besoin

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 186, 1er trimestre 2002

Normes - réglementation - règles techniques

[1] NF EN 15014122-3 (idem E 85-003) - Sécuritédes machines. Moyens permanents d’accès auxmachines. Paris, AFNOR, août 2001, 17 p.

[2] NF X 35-103 - Principes d'ergonomie visuelleapplicables à l'éclairage des lieux de travail. Paris,AFNOR, oct. 1990, 35 p.

[3] NF C 15-100 - Installations électriques à bassetension. Règles. Paris, AFNOR, déc. 1995, 704 p.

[4] NF EN 60529 (C 20-010) - Degrés de protectionprocurés par les enveloppes (code IP). Paris, AFNOR,juin 2000, 52 p.

[5] NF EN 294 (E 09-010) - Sécurité des machines.Distances de sécurité pour empêcher l’atteinte deszones dangereuses par les membres supérieurs. Paris,AFNOR, sept. 1992, 24 p.

[6] NF E 61-120 - Robots manipulateurs industriels.Prévention des accidents d'origine mécanique.Techniques de protection par obstacles dans la concep-tion des sites de production. Paris, AFNOR, mai1993, 24 p.

[7] NF EN 1088 (E 09-051) - Sécurité desmachines. Dispositifs de verrouillage associés à des pro-tecteurs. Principes de conception et de choix. Paris,AFNOR, juin 1996, 44 p.

[8] NF EN 15014122-1 (idem 85-001) - Sécuritédes machines. Moyens permanents d’accès auxmachines. Paris, AFNOR, août 2001, 13 p.

[9] NF P 01-012 - Dimensions des garde-corps.Règles de sécurité relatives aux dimensions des garde-corps et rampes d'escalier. Paris, AFNOR, juil.1998, 24 p.

[10] NF EN 60204-1 (C 79-130) - Equipements élec-triques des machines industrielles. Paris, AFNOR,avr. 1998, 99 p.

[11] NF EN 61000-6-2 (idem C 91-006-2) -Compatibilité électromagnétique (CEM). Partie 6-2 :Normes génériques. Immunité pour les environnementsindustriels. Paris, AFNOR, août 1999, 16 p.

[12] NF EN 60068-2-1 - Essais d'environnement.Deuxième partie : essai à froid. Paris, AFNOR, juin1995, 41 p.

[13] NF EN 60068-2-2 - Essais fondamentaux clima-tiques et de robustesse mécanique. Deuxième partie :essais. Essais B : chaleur sèche. Paris, AFNOR, juin1995, 51 p.

[14] NF EN 60068-2-6 - Essais d'environnement.Partie 2 : essais – Essai Fc : vibrations (sinusoïdales).Paris, AFNOR, sept. 1995, 47 p.

[15] Décret n° 88-1056 du 14 novembre 1988 modi-fié relatif à la protection des travailleurs dans les éta-blissements qui mettent en œuvre des courants élec-triques. Journal Officiel du 24 novembre 1988.

[16] Sicherheitsregeln für Ortsfeste Entrindungs-maschi-nen. Holz-Berufsgenossenschaft Tech-nischerAufsichsdienst, 1986, Fascicule ZH 1/3 17.

Documents INRS

■ Fiche pratique de sécurité - Interrupteurs de posi-tion à ouverture forcée. Paris, INRS, ED 15, 4 p.

■ Fiche pratique de sécurité - Verrou électromagné-tique avec contrôle intégré de position du pène. Paris,INRS, ED 39, 4 p.

■ Fiche pratique de sécurité - Réussir l’acquisitiond’une machine ou d’un équipement de production.Paris, INRS, ED 103, 6 p

■ Schémas électriques des machines industrielles etsécurité. Paris, INRS, ED 581, 1993, 62 p.

■ Machines et équipements de travail. Mise enconformité. Paris, INRS, ED 770, 1993, 36 p.

■ Exposition des travailleurs au bruit. Méthode demesurage. Paris, INRS, ED 772, 1994, 56 p.

■ Réduire le bruit en entreprise. Paris, INRS, ED808, 1997, 96 p.

■ Les équipements de protection individuelle del’ouïe. Choix et utilisation. Paris, INRS, ED 868,2001, 40 p.

■ Sécurité des machines et équipements de travail.Moyens de protection contre les risques mécaniques.Paris, INRS, ED 807, 2000, 104 p.

■ Guide technique de sécurité - Sites robotisés.Paris, INRS, ND 1728, mise à jour 1998, 12 p.

Adresses utiles

Les documents techniques ou relatifs à la prévention desaccidents peuvent être obtenus auprès des organismessuivants.

Normes :

Association Française de Normalisation - AFNOR17, avenue Francis-de-Pressensé, 93571 Saint-Denis-La Plaine cedex.

Documents techniques ou relatifs à la prévention :

Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics - OPPBTP204, rond-point du Pont-de-Sèvres,Tour Amboise,92516 Boulogne-Billancourt cedex.

Centre Technique du Bois et de l'Ameublement - CTBA10, avenue de Saint-Mandé,75012 Paris.

Association Française de l'Eclairage - AFE52, boulevard Malesherbes,75008 Paris.

Les Caisses régionales d'assurance maladie (CRAM) etles Caisses générales de Sécurité sociale (CGSS) assu-rent également la diffusion de ces documents.

BIBLI OGRAPHI E

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INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ - 30, rue Olivier-Noyer, 75680 Paris cedex 14Tiré à part de Cahiers des notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail, 2e trimestre 2003, n° 191 - ND 2188 - 1 500 ex.N° CPPAP 804/AD/PC/DC du 14-03-85. Directeur de la publication : J.-L. MARIÉ. ISSN 0007-9952 - ISBN 2-7389-1152-8Imprimerie de Montligeon - 61400 La Chapelle Montligeon

© INRS, 2003.

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